Il est des périodes dans lesquelles doivent s’opérer des choix de vie. Périodes difficiles, mais certainement nécessaires et, on l’espère, salvatrices. Mais difficiles. Tout de même. Alors, pour être sûr de ne pas se tromper lorsque le moment sera venu, il faut s’entraîner. Faire un ptit choix qui ne coûte pas trop mais qui, répété, vous permettra peut-être de vous forger un utile habitus. Ce soir, par exemple, vous avez le choix : vous pouvez regarder TF1 et les « 100 plus grands » qui, cette fois, auront trait aux scènes de ménage. Programme-Tv.net nous dit à cet égard : « inutile de préciser que dans ce domaine, nul besoin de chercher très loin pour se gausser du malheur d’autrui« . Froide ironie. Tout du moins on l’espère.
Vous pouvez aussi regarder Arte (oui, je sais). Et Karol.
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Arte consacrait en effet quatre soirées à la diffusion d’un téléfilm de Giacomo Battiato. La première partie est passée. Il s’agissait de Karol, un homme devenu Pape. Restent à venir, ce soir et demain soir, les deux épisodes portant sur les années 1978 à 2005, Karol, le combat d’un Pape.
J’ai malheureusement manqué le paraît-il très juste premier épisode et n’ai pris le deuxième qu’en cours de diffusion.
Il était bon que l’on revienne sur ces premières années. Car qui a entendu parler de Nowa Huta ? Qui connaît, vraiment, l’action de Karol Wojtyla en Pologne ? Pour ma part, je l’ai vraiment découverte grâce à la biographie de Bernard Lecomte.
Je ne peux m’empêcher de rapprocher mon sentiment à propos de cette période de ce que je répondais à Khazan, sous le billet concernant Guy Môquet, à propos de Che Guevara (je sais, c’est compliqué). Certains professent qu’on ne fait pas de révolution sans faire couler le sang. C’est un raisonnement pratique, pour les bourreaux. D’autres opposent l’amour, l’espérance, le bonheur, l’âme, la foi, les mots. Mais passons. L’objectif n’est pas de polémiquer sur les mérites respectifs du catholicisme et du marxisme révolutionnaire. Comme le dit l’alors Monseigneur Wojtyla, dans le téléfilm, au responsable local du Parti Communiste, chacun à sa manière recherche le bonheur de l’humanité.
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Il n’est pas exclu qu’il faille toutefois, pour apprécier totalement le film, cultiver une certaine sensibilité au sujet. Et je ne suis pas certain que, cinématographiquement, ce soit une parfaite réussite, de sorte que sont peut-être davantage conquis ceux auxquels « la vie et l’oeuvre » de Jean-Paul II importent déjà et qui sont plutôt favorablement disposés à son égard. Dommage, puisque ce sont alors ceux qui le connaissent le moins qui passeront à côté.
C’est probablement ce que voulaient dire les deux confrères que j’ai lancé sur le sujet.
Confrère 1: Karol ? C’est trop d’la merde
Confrère 2 : C’est d’la merde, ce film
Confrère 1 : Non moi, j’ai regardé « le juge est une femme », ça fait du bien de regarder d’la merde sans réfléchir
Merde pour merde, vous ne m’ôterez pas de l’idée qu’il y a, aussi, une question de sujet.
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Pour ceux que quelques défauts cinématographiques ne rebutent pas et qui sont davantage touchés par le sujet de ce téléfilm, tourné par un non-croyant, le Karol joué par Piotr Admaczyk rappelle la sérénité, la douceur, l’optimisme, la flamme de Jean-Paul II.
Alors, si je ne suis pas de ceux qui crieront « Santo Subito » (respectons les procédures : l’Eglise a l’éternité pour elle) je dois dire que ce retour sur l’action et les « vertus » de ce Pape m’ont fait penser que oui, il y avait très certainement de la sainteté en lui.
Et, oui encore, c’est avec beaucoup d’émotion – et je sais déjà que je n’étais pas le seul – que j’ai retrouvé le temps de la soirée d’hier ce Pape qui est pour nous un Très Saint (Grand) Père, un Pape dont on percevait l’amour pour nous et la volonté de nous guider dans l’exigence et la vérité (de l’être). C’est toujours avec émotion que je parle de lui ici. Ce sera avec émotion que je suivrai ces deux autres soirées.
Avec, toujours, dans la tête, l’idée qu’il serait bon, un jour, d’être digne de ce que j’admire.
Pas d’accord avec tes confrères.
Pour moi, ce soir sera le troisième soir, et puis encore demain. Et j’espère qu’il y aura des rediffusions.
Et ce n’est pas une question de foi.
[quote comment= »53471″]Pas d’accord avec tes confrères.[/quote]
Moi non plus 😉
« N’ayez pas peur » de regarder. Je n’ai vu qu’un petit morceau hier. Je trouve que c’est un peu violent même si la réalité s’y prête. Je préfère la violence suggérée (quel que soit le film).
Tu as raison Koz c’était un homme presque Saint qui remuait les foules et notamment les jeunes avec passion et sans crainte !
Et lundi un autre style sur Arte « le grand silence »
Bon WE !
Thaïs, c’est un peu difficile de parler de la Pologne sous le nazisme puis sans transition sous le communisme sans violence. Hélas !
Et si je pourrais avoir des réserves sur le film (je parle des 4 en un seul morceau), je crois au contraire que cette violence, toute cette souffrance vécue, quotidienne, si proche, est constitutive de ce qu’a été JP II. Bon, je ne suis certainement pas la mieux placée pour l’affirmer, mais, en tant que télé-spectatrice, c’est ce qui m’a sauté à la gorge.
Cher Koz,
Arte rediffuse les 3 premiers volumes samedi après-midi, avant la diffusion du 4e et dernier samedi soir (j’ai également loupé le premier, je compte bien en profiter demain!
(valable pour ceux qui ont la TNT, le câble, la TV par ADSL…)
Une occasion de rattrapage: à vos magnétoscopes (et assimilés…)
3/4
Je continue à penser que ce n’est pas un très bon film.
Je continuerai demain à mettre au pas mon entourage pour la quatrième soirée d’affilée.
Je continue de croire, et ne prenez surtout pas cela pour de la légèreté, que vous, chrétiens, catholiques, vous avez eu un grand monsieur pour Pape…
Merci renaud, ça, c’est une info bien utile, je ne vais pas manquer d’enregistrer au moins le premier épisode.
Cilia, oui, effectivement, ce n’est pas un très grand film. C’est une occasion intéressante d’en apprendre facilement un peu davantage, de voir brossé un portrait assez complet du Pape mais il y a quelques invraisemblances, quelques raccourcis trop raccourcis et quelques partis pris.
Sur les invraisemblances, je pense notamment au passage sur Nowa Houta : on ne comprend pas ce qui, d’un coup, arrête la milice. Dans les affrontements, on se doute que ce n’est pas la voix de Wojtyla. Et, dans les faits, l’affrontement a duré 17 ans, alors qu’il n’est évoque que sur 5 minutes (c’était certainement nécessaire mais du coup c’est très réducteur). On ne comprend pas non plus comment le type du PC, tueur froid, peut être envoyé balader et saisi comme il l’est par les hommes de la milice alors qu’il semble que ce soit un ponte.
Hier soir, c’est l’épisode avec Mère Teresa à Beyrouth qui est un peu expéditif. Le seul avantage, c’est que cela donne envie de se pencher sur cet « épisode » dont j’ignorais l’existence.
Je trouve aussi la façon de filmer les membres du KGB un peu caricaturale. En gros plan et en contre-plongée, c’est certain, ils ont bien l’air des ordures qu’ils étaient, mais c’est un peu too much. Et, même si l’attentat de 81 est assez probablement le feu des services communistes, il ne me semble pas qu’il ait encore pu à ce jour leur être clairement attribué (et avec Poutine au pouvoir, c’est pas demain la veille qu’on aura accès aux archives).
En revanche, en plus de l’épisode avec Mère Teresa, je trouve très utile et intéressant que l’on évoque la figure du Cardinal Romero, très peu connue, mort en martyr, et qui clamait la soif de justice du peuple et le rejet de toutes violences.
Utile aussi d’évoquer celle du Père Popielusko, prêtre battu à mort par le régime, alors qu’on aurait un peu trop tendance à arriver à une vesion lénifiante des régimes communistes.
J’ai aimé, aussi, que l’on évoque le temps qu’il passait en prière, le travailleur acharné qu’il était etc.
C’est, au total, un film agréable, intéressant, utile, émouvant, mais améliorable.
Un grand pape… C’est un euphémisme. Je n’ai pas eu le temps de voir les premiers épisodes, et à vrai dire je n’étais pas au courant de cette diffusion (ben alors, Koz, pourquoi tu ne nous a pas avertis plus tôt!!). J’aimerais bien regarder les suivants mais le sjours choisis ne sont pas très pratiques pour un jeune en soif de sorties. Dommage. Je me ratrapperai avec Lecomte, et aussi Georg Weigel, qui m’a appris énormément de choses non seulement sur l’action du pape en Pologne (oui, c’ets plus classe que Le Che), mais aussi sur la vie de la population sous le communisme. C’était ya pas si longtemps, c’est ça qui est très étrange.
On ne peut d’ailleurs s’empêcher de faire un parallèle (disgression, désolé!) avec la chine : aujourd’hui, les séminaristes doivent se cacher comme le faisaient les polonais sou sle nazisme et le communisme.
Effectivement, chafouin, les pays dans lesquels les chrétiens en général et les prêtres en particulier sont martyrisés sont encore nombreux. Plus loin de nous, seulement.
Sinon, j’ai trouvé sur le site d’Arte une très intéressante interview d’un journaliste allemand et notamment un point que je trouve fondamental et qui confirme mon « intuition » :
Je repense à tous ceux qui ne s’intéressaient qu’au point de savoir s’il devait démissionner, passant totalement à côté du message essentiel qu’il délivrait simplement en étant présent.
Tiens, je graverais volontiers en lettres d’or cette réflexion tenue par Jean-Paul II hier dans le téléfilm (il me faudra le temps de m’assurer de la citation exacte : je ne suis pas sûr que ce ne soit pas un résumé) :
« N’oubliez pas : nous sommes tous capables de grandes choses si nous refusons d’être vaincus par la peur de notre faiblesse«
je n’ai pas trop aimé ces films (j’en ai vu 2 et demi), il n’y avait aucune date pour remettre en perspective les événements ( à part certaines dates évidentes). J’ai trouvé qu’on faisait aussi passer quelquefois le pape pour un naïf qui ne connait rien à la vie.
Il faut juste retenir à mon sens certains messages abordés pas très bien mais au moins c’est fait comme la mission du chrétien, la pauvreté, les droits de l’homme, la sexualité, la mort. Et puis ce qui est bien c’est que l’Eglise apparait comme humaine, avec ses représentants qui pleurent, qui rient et qui prient dans sa simplicité et ses contradictions.
Je ne me souvenais plus de Mgr Romero. J’ai trouvé ces quelques phrases de Mgr Romero retransmise par l’évêque du San Salvador Mgr Rosa Chavez.
Karol,
Effectivement, cette minisérie en quatre épisodes n’est certainement pas un monument cinématographique, mais c’est, à mon avis, une illustration humble et modeste du parcours d’un homme, en tant que personne, devenu Pape.
L’acteur a su s’effacer devant le personnage qu’il incarnait et nous faire percevoir avec discrétion ce qui l’a rendu différent. Les dialoguistes ont eu la sagesse de mettre très souvent dans sa bouche des paroles qu’il a réellement prononcées.
Je trouve également que la période de « formation » de la personnalité qui occupe le premier épisode sonne très vraie, notamment aux oreilles de ceux auxquels leur âge offre encore des souvenirs qui ont un sens sur cette époque.
La période épiscopale me parait également rendue avec justesse à travers la complexité de la situation polonaise que reflète assez bien l’épisode Nowa Hutta et l’ambiguïté de l’attitude des forces armées qu’illustrera plus tard Jaruzelwski.
Ensuite la manière dont sont évoqués l’attentat, ses instigateurs et ses acteurs, parait très proche de la vérité telle que l’ont établie les autorités italiennes.
Il y aurait encore beaucoup à dire. D’autres l’ont fait ou le feront mieux que moi. Mais en guise de conclusion, j’ai envie de rendre hommage à Arte pour avoir eu, ce qui, dans le contexte français contemporain, peut être qualifié d’audace, le courage de réserver quatre soirées de suite à cette émission.
Effectivement, de la part d’une chaîne même à demi française, c’est remarquable. Je n’ai au demeurant pas lu beaucoup de critiques de l’initiative (il faut dire que cela reste tout de même Arte. Encore un peu de cran et ce sera France 2. Mais ne voyons pas que le verre à moitié vide). Arte enchaîne même lundi avec Le Grand Silence. Ca devient de la vraie prise de risque ! 😉
En tout cas, je n’ai qu’à regarder un peu autour de moi pour voir que cela aura été un petit évènement pour pas mal de gens et même, très proche de moi, pour une personne baptisée mais a priori non croyant et en tout cas non pratiquante.
J’ai évidemment été touché hier soir par le retour sur les JMJ, moment tellement fondateur, au cours duquel on percevait tant l’affection que le Pape nous portait, et l’aide que notre présence lui apportait. J’ai trouvé très forte l’évocation de ce jeune qui l’avait interpellé en lui disant qu’il était athée, qu’il ne partageait pas sa foi et qui lui demandait le sens de la vie. Que l’on trouve un sens à la vie dans la foi ou autrement, cette recherche de sens est je pense très forte chez ses « biens chers jeunes » (j’ai l’impression de dire une banalité mais tant pis).
Pour info,
le DVD anniversaire collector avec film, + dvd de bonus super intéressant (interview diverses dont ennio morricone l’auteur de la musique) est à 2.99 euros sur tous les bons sites cdiscount et compagnie!!
Forcément un truc sur JPII c’est pas hyper intéressant! 😉
Mais réslutat moi j’en a&i déjà acheté 3!
A mettre dans sa DVD thèque d’homme de bonne volonté (pas forcément croyant d’ailleurs)
« Arte enchaîne même lundi avec Le Grand Silence. Ca devient de la vraie prise de risque »
si j’ai bien entendu je ne sais plus où, c’est le début d’un cycle de découvertes des religions.
programme trouvé
http://www.arte.tv/fr/cinema-fiction/religion/1713614.html
[quote comment= »53849″]Pour info,
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Forcément un truc sur JPII c’est pas hyper intéressant! 😉
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A mettre dans sa DVD thèque d’homme de bonne volonté (pas forcément croyant d’ailleurs)[/quote]
Est-ce seulement la première partie (2 téléfilms), en Pologne, ou y a-t-il aussi la deuxième (Karol, The Pope, The Man) à Rome ?
Quoi qu’il en soit, c’est en effet plutôt bon marché!
J’aimerais savoir quelle était la distribution vocale française, car le comédien qui doublait Carol-Jean-Paul était excellent de bout en bout.