1er juin 2025, pas un jour ordinaire pour moi. Depuis longtemps, j’ai cette date en ligne de mire. L’occasion d’un retour, de souvenirs, d’un certain vertige. C’est 20 ans d’une vie, car la décision d’ouvrir ce blog le 1er juin 2005[1] a bel et bien accompagné ma vie. Et voici comment, dans le contexte du pays et depuis mes 29 ans, je l’expliquais.

Il fut un temps où les blogueurs célébraient dignement chaque anniversaire. Sa première année de blog, puis ses deux ans. Je vous aurais fait le décompte des billets, des commentaires, et puis des vues et des visiteurs. Pour les dix ans, beaucoup manquaient déjà à l’appel. Trop de « blogueurs morts« , passés à Twitter – qui leur proposait des tweets tout prêts avec ballons de couleur et chiffres en gras pour célébrer leurs années de soumission à l’immédiateté. Ils ont perdu leur visibilité, leur recul, et même découvert que leur existence publique dépendait du taulier d’occasion. Alors 20 ans après…
Je ne vais pas vous mentir, cet anniversaire est doux-amer – et je n’ai pas eu réellement le temps, le cœur ni l’esprit à écrire plus que ce billet. On rappelait ces jours-ci l’exergue de mon blog, présente depuis son ouverture. « L’important n’est pas de réussir, ce qui ne dure jamais, mais d’avoir été là, ce qui est ineffaçable« . Je dois vous avouer que je serre un peu les dents en constatant que depuis 20 ans, j’ai surtout « été là« . Mais évitons le pathos : les réussites sont certainement à distinguer ailleurs et je les trouve dans les témoignages de ceux qui m’ont dit un jour avoir trouvé du soutien dans mes billets, un peu de réconfort de trouver un espace où une voix amie existait. Alors, avoir été là pour les autres est non seulement ineffaçable, mais c’est aussi une forme de réussite.
Voilà pour le doux.
L’amer, je l’écrase du plat de mes sandales et je continue la route !
« Et que ne durent que les moments doux – Durent que les moments doux – Et que ne doux »
(Osez Joséphine, Alain Bashung)
- sur son premier hébergement, avant koztoujours.fr, le 1er juin 2007 [↩]
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Merci Koz. Je ne vous écris pas à chaque billet mais je vous lis toujours et j’apprécie pleinement (la plupart du temps) ce que vous dites. Continuez à « être là ». Je suis une vieille dame (83 ans) et je n’ai fait que cela « être là ». Ce qui me réjouit quelquefois, c’est que des problèmes que j’ai soulignés il y a longtemps sont maintenant pris en main (par d’autres que moi évidemment !). Et je me dis que le nombre de fois où j’ai été l’empêcheuse de tourner en rond a sans doute contribué à faire avancer un peu plus de connaissance et de respect de l’autre, un peu plus de fraternité…
Mais il faut accepter de recevoir plus souvent des coups que des éloges!!! J’ai souvent récité ma prière scoute « ….à combattre sans soucis des blessures….!
Je vous mets dans ma prière. Merci de me mettre aussi dans la votre.
Je suis de ceux qui trouvent du réconfort dans votre voix, qui se nourrissent de vos réflexions, les relaient. Merci d’être là, comme un phare.
Continuez le bon combat!
Pour ma part, ça fait bientôt 18 ans que j’ai laissé mon premier commentaire sur ce blog. Il y a, oui, un léger vertige à mesurer le temps passé, et les changements d’époque dans le débat public qui ont eu lieu entretemps (plus d’un, me semble-t-il). Les débats dans les commentaires de blogs étaient vifs, parfois très longs, et (du moins ici) argumentés, avec souvent un enrichissement de ma réflexion. Ils ont perdu la majeure partie de leur énergie avec la concurrence de Facebook, plateforme sur laquelle les commentaires que j’ai pu lire présentaient beaucoup moins d’intérêt: la culture de l’ultra-court a commencé avant Twitter.
Mais, même si j’ai pratiquement cessé de commenter, j’ai continué à lire tout ce que tu as écrit ici. Mon esprit s’est ouvert davantage, ma connaissance s’est étendue, le danger de la lassitude et l’indifférence s’est un peu éloigné. Pour tout cela, Koz, je te remercie.
Bonjour,
Pour ce que ça vaut, je suis aussi un de ceux qui vous lit et vous relaie dans l’ombre. Vos réflexions nourrissent les miennes, que ce soit sur les sujets de société comme sur d’autres plus religieux ayant « recommencé » il y a une dizaine d’années. Vous m’avez aussi poussé à prendre la parole alors que j’étais plutôt frileux à m’exposer, en me fournissant les arguments intellectuels mais aussi en m’encourageant par vos exhortations.
Je pense ne pas être le seul dans ce cas, et je pense que votre main gauche ignore probablement beaucoup de l’impact qu’a votre main droite, si je puis le dire ainsi.
Bonne continuation dans vos justes combats.
Je plussoie !
(comme on disait).
Vous avez (fort bien) dit tout ce que je ressens.
Bonjour. Je me manifeste peu, habitée par le sentiment que je n’aurais pas les mots pour exprimer ma pensée. Votre blog est d’autant plus précieux pour moi, car il m’offre les mots, les perspectives, et de l’argumentation étayée de culture, de réflexion et d’expérience ; tout cela animé d’une vision de l’homme que je partage et d’une belle Esperance. Merci aussi pour votre sens de l’ humour. Donc, s’il vous plaît, ne lâchez rien ! Alix
Merci et bravo Erwan pour votre engagement, je vous lis depuis plus de 10 ans et vous êtes en effet une voix amie !
Vous avez raison de piétiner l’amer.
(Multi-Père, mono-époux, avocat, multi-auteur et chroniqueur me paraissent être de belles réussites !)
Je réalise être incapable de me rappeler quand j’ai commencé à vous lire.
Je saurai déjà que c’est depuis 20 ans au maximum …;-)
Je ne peux que vous dire un immense MERCI pour toutes vos notes !
🙂
J’ai changé de nombreuses fois d’ordinateur et votre blog est toujours dans mes favoris 😉
A dans 10 ans !
Bigben
Bonjour Monsieur
Je n’ai pas toujours été d’accord avec vous sur tous les sujets mais je salue votre combat contre l’euthanasie. C’est le mien.
J’ai été aumônière d’hôpital, 6 ans avec une équipe de bénévoles extraordinaires.
. J’ai rencontré des centaines de personnes de toutes confessions et athées. J’ai rencontré les ministres de tous les cultes qui ont bien voulu me rencontrer. Travaillé avec les soignants, les parents.
J’ai vu que les médecins étaient souvent eux-mêmes peu formés aux réels soins palliatifs et que, quand ils l’étaient, ce n’était pas forcément au nom d’une foi, qu’elle qu’elle était.
Je n’ai d’ailleurs jamais parlé de foi avant que les personnes ne m’en parlent.
J’en témoigne : l’accompagnement qui considère la personne est la clé et le secours qu’attendent tous les malades, les handicapés, les personnes âgées.
J’ai conservé des témoignages criants de vérité. Peut-être un jour les publierai-je.
Je vous remercie en tout cas de tout mon cœur.
Marie Coulon
Bonjour,
bravo pour vos billets, surtout, continuez !
Ils sont toujours intéressants, parfois sous forme de « poil à gratter » lorsqu’ils me font bondir, que je ne suis pas tout à fait d’accord ou pas du tout d’accord avec votre point de vue, mais j’apprécie à chaque fois la mise en forme des idées, dans tous les cas, cela pousse à réfléchir.
Bravo, en avant pour les 20 prochaines années ?
Cher Koz,
Déjà 20 ans… et je crois que je vous lis presque depuis le début – merci d’avoir « maintenu » cette intuition finalement très juste mais trop exigeante derrière la génération de la blogosphère (du commentaire) politique française dont Authueil et vous (et Versac depuis qu’il est revenu sur LinkedIn) sont les rares survivants.
Oui, les réseaux sociaux (Twitter) ont finalement fait disparaître une discussion qu’ils prétendaient rendre plus accessible – et hystérisé le propos (en le raccourcissant). Certes, le rythme du blog est moins rapide mais ce qu’il perd en vitesse, il l’a, dans votre cas, gagne en substance et en endurance.
Merci de partager ces impressions honnêtes d’un spectateur engagé : vous nous avez fait, vous nous faites encore réfléchir – et espérer qu’un débat intelligent et informé soit possible.
Et longue vie, encore, si possible, à Koztoujours !
Cher Erwan, grand merci pour toutes vos réflexions que je lis toujours avec grand intérêt. Je suis un simple prêtre de base, curé de paroisse, et je me retrouve totalement dans tout ce que vous écrivez. Vraiment merci de votre profondeur d’esprit. Didier Gonneaud
20 ans après et ça « koz toujours ». Tu peux être fier de toi pour tout ce travail accompli. Et pour tout ce que tu fais.
Aux vingt prochaines années?
Bises de Suisse.
A tous : j’espère que vous verrez ce message et que vous me pardonnerez de me contenter d’un message collectif. Vous pourriez me rappeler le temps où je m’efforçais de répondre à tous les commentaires. Mais vous vous accorderez peut-être à dire que c’était déraisonnable. Ca l’est d’autant plus si l’on ajoute aux commentaires du blog ceux que l’on trouve sur FacebooK.
Mais je suis tout à fait sensible à vos messages, qui aident à penser que la démarche n’est pas vaine, quand le doute me prend.
Merci pour votre fidélité, spécialement à ceux qui n’ont pas cessé de passer une tête par ici depuis si longtemps. Quant à « ne pas être d’accord sur tout », à une exception près, je ne crois pas connaître qui que ce soit avec lequel je sois jamais d’accord sur tout. Mais j’entends ce que cette réserve de principe veut introduire comme reconnaissance de l’ouverture au débat.
Merci encore pour tous vos mots !
Veni, vidi – et je vous en prie 😉