Petits meurtres passés et à venir

Une nuit et un pavé au poivre plus tard, je continue de m’interroger sur les responsabilités de cette moindre victoire. Chacun a pu identifier deux facteurs de cette correction d’amplitude : la TVA sociale, la crainte d’une hégémonie de l’UMP. Si, sur le second facteur, il est plus délicat d’envisager les causes et responsabilités, puisque la preuve est maintenant faite que ce sont bien les électeurs qui font ou non la « vague », sur le premier, chacun tourne son regard vers Jean-Louis Borloo. Au-delà du simple jeu de la responsabilité politique, qui veut que le chef assume, quelques raisons m’amènent à déceler les responsabilités de deux autres membres de l’exécutif : au hasard, Nicolas Sarkozy et François Fillon.

« François m’a tuer » ? Qui a tué Alain Juppé ? Lorsque François Fillon édicte une règle qu’il a, même, pu concevoir seul selon laquelle les ministres candidats verront leur légitimité confirmée ou non dans les urnes, il édicte une règle louable, mais surprenante.

Louable, car cela va dans le sens d’une réhabilitation du politique, d’une plus grande responsabilisation.

Mais surprenante car, en fin de compte, sous la Vème République, les ministres ne tirent leur légitimité que du Premier Ministre et du Président de la République. Surprenante car il est curieux d’aller solliciter les suffrages d’électeurs qui savent ainsi pertinemment que c’est votre suppléant qu’ils élisent.

Surprenante car à deux vitesses : quid de Rachida Dati ? Quid d’Eric Besson ? Quid de Bernard Kouchner ? Quid de Brice Hortefeux ? Faut-il donc considérer – ce n’est pas impossible – qu’ils apparaissaient plus légitimes que d’autres ? Cette règle ne leur fait-elle pas, inversement, courir le risque d’apparaître moins légitimes que d’autres, désormais ?

A deux vitesses également car, sans vouloir être désagréable à l’encontre de la ministre-député du cru, ce n’est pas la même chose de se présenter à Bordeaux ou dans cette charmante dixième circonscription des Yvelines.

Qui d’autre qu’Alain Juppé était donc menacé par une telle règle ? François Fillon pensait-il que le fait d’être ministre d’Etat, chargé de l’Ecologie, lui donnerait un avantage compétitif ? Ou a-t-il conçu sur mesure une règle qui ne pouvait en concerner qu’un, et en l’occurrence le dernier des chiraquiens qui, de surcroît, prenait beaucoup d’espace politique à un Premier Ministre qui, déjà, vivait dans l’ombre de Nicolas Sarkozy ?

La bourde de Borloo, la faute à Sarko ? Ceux qui ont suivi cette soirée électorale se souviennent des hésitations de Jean-Louis Borloo, de sa réponse évasive aux questions insistantes de Fabius, puis de Hollande, de son manque d’habileté et de pédagogie. Alors, si hier soir, la gauche pouvait citer Laurent Fabius à l’ordre du Parti pour services rendus, les regards, et pas seulement, se faisaient insistants sur Jean-Louis Borloo, dûment charcuté d’ailleurs par David Pujadas, ah la la ces médias inféodés à la droite.

Mais au-delà de la responsabilité de Jean-Louis Borloo, ne faut-il pas aussi voir dans cet épisode une conséquence de l’organisation du travail voulue par Nicolas Sarkozy et François Fillon ? Certes, on ne leur reprochera pas leur forte activité : s’ils s’étaient avisés de partir sur un rythme chiraquien, ils n’auraient probablement pas connu les cimes du premier tour, et se seraient d’emblée contentés du second. Mais, à avancer à marche forcée sur tous les sujets (ou presque), en centralisant les décisions, les arbitrages, en divisant les ministères de façon à garder la haute main (c’est à tout le moins la coupable visée que certains veulent prêter à ce découpage), Nicolas Sarkozy ne se met-il pas en position de subir d’autres épisodes Borloo ?

Il peut ne pas vouloir laisser trop d’autonomie aux ministres mais le risque n’est-il pas, dès lors, d’avoir des ministres qui n’osent plus s’exprimer, n’osent plus s’engager, hésitent et donnent le sentiment de louvoyer, dans les medias ?

Jean-Louis Borloo aurait certainement pu se montrer un avocat plus habile de la TVA sociale et, peut-être même, un meilleur connaisseur du programme de Nicolas Sarkozy – n’a-t-il pas eu le temps de lire Ensemble ? – mais peut-être Nicolas Sarkozy devrait considérer ce risque d’une centralisation que son emploi du temps ne lui permettra au demeurant probablement d’assumer.

Vous me trouverez peut-être sévère. Et pourtant, ce n’est rien à côté d’un Renaud Dutreil qui semble avoir intégré le fait qu’il n’avait rien à escompter du côté du gouvernement.

Royal 2012. Je l’écrivais hier, ceux qui comptaient sur l’ampleur de la défaite pour impulser le changement au PS en sont pour leurs frais. Mais peut-être l’implosion viendra-t-elle d’ailleurs.

Tout d’abord, Laurent Fabius était le héros de la fête, hier soir. Son camarade Jean-Luc disait d’ailleurs hier de lui que quarante députés lui doivent probablement leur siège. Voilà qui le renforce. François Hollande, lui, sort conforté de ce deuxième tour ou à tout le moins ne sort-il pas crucifié. Quant à Ségolène Royal, le PS lui doit probablement l’alliance de fait avec le MoDem. Elle peut probablement aussi se prévaloir d’une présence certaine sur le terrain : on lui attribuerait bien d’avoir sauvé la tête de Montebourg et d’avoir arracher celle de Juppé (on peut bien lui faire crédit des 600 voix). La voilà, elle aussi, renforcée.

Paradoxalement, c’est peut-être DSK, que certains sondages donnaient comme le Premier Secrétaire favori du PS, qui semble le moins conforté par ce second tour. Il pouvait construire sur les ruines du PS mais on lui reprochera peut-être d’avoir paru un poil empressé. Je pense notamment à Jack Lang dont je ne sais trop s’il visait Royal, Valls ou qui, dans sa déclaration d’hier sur France2…

Ségolène Royal peut ainsi apparaître relancée. Si elle « ne fera rien contre lui », elle est désormais pleinement libre de décocher ses flèches contre la direction actuelle du PS sans passer pour une mégère. Quant à Bertrand Delanoë, je ne l’ai même pas vu sur France2…

Peut-être l’accession de Ségolène Royal au Premier Secrétariat (peut-être faudra-t-il évoquer le Premier Assistanat, puisque l’on préfère le terme d’Assistante à celui de Secrétaire ?) serait-elle le meilleur gage de l’implosion du PS ?

Gag. Je ne veux pas terminer ce billet de lendemain d’élection sans citer le dernier gag de l’institut CSA qui s’est permis hier un sondage des plus comiques dont la finalité, une fois encore, est très certainement d’attirer l’attention sur lui. J’ai en effet manqué m’étouffer de rire en plein dîner en entendant dire qu’hier, la gauche était majoritaire en voix dans le pays. Une sacrée claque si tel était effectivement le cas. Mais ce serait oublier que près d’un tiers des sièges de députés UMP ont été gagnés au premier tour, quand le PS n’en avait gagné qu’un seul… Sur une assiette amputée d’environ 1/6 des circonscriptions, effectivement, peut-être la gauche s’est-elle trouvée majoritaire hier. Face à cela, peut-être faudrait-il s’incliner devant la lucidité Royal, et dénoncer les « relais sondagiers » ?

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38 commentaires

  • Amusant ton dernier point. Aphatie fait la même erreur de raisonnement sur son blog. Et on dit qu’en France, on sélectionne trop sur les maths…

  • Quoi ? Je m’a trompé ?
    Au demeurant, si on en croit Aphatie, c’est même faux : à peu de choses près, même au second tour, la gauche serait minoritaire.

  • Carton plein pour Sarkozy … ou le tir réussi d’une fusée à multiples étages…:

    – 1er tour présidentielle = un excellent score personnel, et le FN dehors;
    – 2ème tour présidentielle = son élection large avec 85% de participation = une légitimité record;
    – l’ouverture gouvernementale = cela sème une forte zizanie à gauche;
    – 1er tour législatives = un score UMP exceptionnel, permettant une prise de risque; Avec en plus un FN durablement essoufflé, un PC enfin marginalisé et un Modem resté balbutiant;
    – l’entre-deux tours = lancement délibéré et savamment pensé du missile « TVA-sociale » à destination de la gauche; Réception immédiate du-dit missile dans l’allégresse générale à gauche;
    – 2ème tour législatives = l’UMP est largement majoritaire, mais juste ce qu’il faut;

    Bilan : Le missile a brillamment atteint son but, et la fusée Sarkozy a TOUT réussi au long de sa trajectoire…

    L’objectif du missile « TVA-sociale » étant le moyen de pouvoir obtenir une assemblée qui ne soit PAS une vague bleue comme annoncée pour les raisons suivantes :
    — cela évite un bloc UMP trop gros, toujours source de divisions internes potentielles; Car le groupe UMP (c’est à dire la majorité) devra – par nécessité – rester uni a minima;
    — cela permet à la gauche PS de sentir un air de « non-défaite » et celle-ci ne pourra donc que rester bloquée sur ses dissensions et ne pas « exploser » tout de suite, car une explosion immédiate aurait contribué à un renouveau plus rapide d’un PS modernisé; Les têtes PS ne sont pas tombées de suite, il faudra plus de temps; Plus de temps aussi pour remodeler une idéologie et une ligne programmatique; Tous ces temps là, Sarkozy en a besoin, car ça le laissera tranquille d’une opposition structurée et crédible beaucoup plus longtemps;
    — cela permettra de mieux juguler l’opposition DANS l’assemblée plutôt que QUE dans la rue;
    — cela referme le débat pour la proportionnelle pour quelques années;
    — le projet « TVA-sociale », beau projet pragmatique par excellence, a été bel et bien largement annoncé « avant »; Et validé de fait dans l’énoncé par le corpus électoral.

    Concernant Juppe : pour Sarkozy sa défaite n’était pas forcément envisagée précisément; Mais est-ce vraiment un accident ? Rien n’est moins sûr car il n’en demeure pas moins que la relégation de Juppe signe aujourd’hui la quasi VRAIE fin du chiraquisme, dont il était la dernière grosse écharde dans le pied de Sarkozy. Ceci pouvant expliquer cela, vu depuis les entrailles politiciennes méandreuses… D’une part, il est à noter l’absence remarquable d’une défense acharnée de Juppe durant l’entre deux tour à Bordeaux, alors que tout le monde le savait en risque imminent de perte… il était loisible à souhait de le soutenir plus vivement. D’autre part, en parallèle il faut constater l’extrême affichage volontaire de cette fameuse règle républicaine de se retirer en cas de non élection… Au vu de ces deux faits, la défaite de Juppe, plus qu’un simple accident, pourrait n’être en réalité que le fruit d’un pari délibéré à dessein.

    Pour l’aspect local qui m’intéresse également, Carignon et son fils spirituel De Sans Nicolas sont également satellisés en Isère… Rien que du bonheur ici : le gratin dauphinois semble, enfin, brûlé.

    En conclusion, le PS en satellite géostationnaire, Juppe et le chiraquisme en apesanteur, l’UMP bien majoritaire sur terre… la fusée Sarkozy a semble-t-il totalement rempli ses missions…

    Il a maintenant les moyens et du temps pour déployer son projet.

  • Je doute vraiment que le thème de la TVA sociale ait pu être volontairement utilisé par Sarkozy. Le déroulement de la soirée du premier tour ne milite vraiment pas en ce sens. Et le risque me paraît excessif au regard du gain espéré.

  • @Koz
    Non, non, tu as bon.
    C’est Aphatie et les sondeurs qui « oublient » que les 50% de la gauche ne concernent que les circonscriptions qui n’ont pas élu un député de droite au 1er tour.
    Je moquais le fait que cette « erreur » était assez partagée.
    Autant je suis prêt à laisser le bénéficie du doute à Aphatie, autant les sondeurs sont a priori des statisticiens. De leur part, ça ne peut pas être une erreur.

  • [quote comment= »30873″]Je doute vraiment que le thème de la TVA sociale ait pu être volontairement utilisé par Sarkozy. Le déroulement de la soirée du premier tour ne milite vraiment pas en ce sens. Et le risque me paraît excessif au regard du gain espéré.[/quote]

    Je serais moins catégorique. Sans aller jusqu’à la philosophique question « Qui de l’oeuf ou de la poule ? », il serait intéressant de savoir le pourquoi du comment qui a motivé Fabius a placer délibérément ce sujet au coeur de la soirée électorale… Il avait de fait quelques cartouches… D’où les sortait-il ? Qui les lui a données en premier ?…

    Que Borloo en ait été flottant le premier soir soit, Fillon lui ne l’était vraiment pas dans tous les jours suivants. Le « 5% » n’est pas sorti de nulle part non plus…
    L’impact électoral était presque chiffrable… lui aussi.

  • Bonne analyse Koz.
    J’aimerais penser comme Olivier que tout a été planifié par Sarko mais je crois que malheureusement il y a eu un gros cafouillage.
    Remplacer Juppé ne va pas être chose aisée.
    Juppé n’a plus qu’à s’entendre avec un député des DOM-TOM pour que ce dernier démissionne, laisse le ministre se faire élire à sa place, en le gardant comme suppléant et le dit député retrouvera sa circonscription quand Juppé aura retrouvé son ministère.
    Fiction ridicule?
    Non, c’est ce que Michel Debré avait fait quand il mordit la poussière dans sa bonne ville d’Amboise.
    Il composa le scénario ci-dessus à La Réunion.
    Le seul problème c’est qu’il faut attendre entre 3 et 6 mois. C’est long quand on a déjà piaffé un an au Québec.

  • L’UMP a fait 47.79% et le PS 45.01% au 2e tour (donc sans prendre en compte les votes qui avaient élu dès le 1e tour la centaine de député ump).

    Quant à la tva sociale, même si elle avait déjà été évoquée plusieurs fois par Sarkozy pendant la campagne (mais apparamment pas assimilé par les électeurs), il n’y a désormais plus d’ambiguité, on ne pourra pas dire que ce sujet n’a pas été évoqué.

  • Rejeter la « faute » de la TVA sociale sur Borloo me paraît à la fois injuste et superficiel, et au final erroné. Ils sont beaucoup à droite à avoir pris la parole sur ce sujet ensuite (dont Fillon et Sarkozy). De plus l’examen de cette mesure figurait déjà dans le programme du candidat Sarko… Il serait également excessif d’en attribuer tout le mérite à Laurent Fabius, même s’il a effectivement allumé la mèche…

    Non, sur le fond, c’est cette mesure elle-même qui est en cause et rejetée par 60% des Français, le pire étant sans doute sa coexistence avec une série de cadeaux fiscaux (bénéficiant pour l’essentiel aux plus aisés) qu’il faudra bien un jour financer…

    Transférer des charges qui pèsent sur les entreprises et sur les ménages les plus aisés pour les faire supporter par l’ensemble des ménages, y compris les plus modestes, je ne vois pas trop comment on peut vendre ça en France, même si l’on est le champion de la com et de la droite décomplexée réunies et même si l’on a été élu avec 53% des voix au second tour… On verra bien, mais l’erreur de communication, souvent invoquée quand une mesure ne passe pas dans l’opinion, est dans tous les cas une mauvaise explication qui sert à nier le problème (CPE, etc.).

    Sur Ségolène Royal et la rénovation du PS, je ne vois pas

  • Merci !
    Grace à ta mention à un « pavé au poivre », je sais que manger ce soir.

    Je ne l’aime guère mais pars du principe qu’il est dommage que Juppé doive démissionner…
    Je trouve dommage, aussi, que Kouchner n’ait pas eu à affronter les urnes. Par simple curiosité du résultat en fait… Comment auraient fait les électeurs de droite, et qu’auraient fait les électeurs de gauche…?

    Pour le reste, je relirai plus tard…

    je tenais surtout à dire merci pour les pavés 😉

  • suite…

    Contrairement à ce que disent certains, Ségolène Royal peut tout à fait mener la « rénovation » du PS. François Hollande aussi (il va d’ailleurs commencer), DSK aussi et pourquoi pas Manuel Valls et/ou d’autres… N’oublions pas que toutes ces personnes sont à peu près sur la même ligne politique (social-démocrate), ce sont surtout les ambitions personnelles qui créent les différences. Mais attention, « modernisation » ne veut pas nécessairement dire droitisation. Car une chose est sûre, une fois « rénové », le PS restera toujours trop à gauche pour les électeurs de Nicolas Sarkozy (même s’il était dirigé par DSK, le socialiste favori de la droite)…

  • De la même que l’UMP ne crache pas sur les voix des électeurs FN, le PS ne crache pas sur les voix du Modem.

    Reste à savoir ce que cela implique dans un cas comme dans l’autre, la règle s’appliquant à l’un s’appliquant à l’autre jusqu’à argument contraire.

    Hortefeux, le premier lieutenant de Sarkozy est ministre de… quoi déjà ?

  • [quote]Jean-Louis Borloo aurait certainement pu se montrer un avocat plus habile de la TVA sociale et, peut-être même, un meilleur connaisseur du programme de Nicolas Sarkozy – n’a-t-il pas eu le temps de lire Ensemble ? – mais peut-être Nicolas Sarkozy devrait considérer ce risque d’une centralisation que son emploi du temps ne lui permettra au demeurant probablement d’assumer.

    Vous me trouverez peut-être sévère. Et pourtant, ce n’est rien à côté d’un Renaud Dutreil qui semble avoir intégré le fait qu’il n’avait rien à escompter du côté du gouvernement.[/quote]

    En quoi Jean-Louis Borloo a-t-il fait preuve de méconnaissance vis-à-vis du programme de Sarkozy ? Son tord est d’avoir voulu répondre de façon exacte à la question de Laurent Fabius. Peut être aurait-il du faire dans l’entourloupe, la rhétorique ou la mauvaise foi pour s’en sortir. La gauche s’est appuyée sur ces armes pour exploiter cette question de la TVA sociale. En politique, l’honnêteté ne paie pas.

    Et à ce titre, j’ai une pensée pour Renaud Dutreil, qui est prêt à tout pour monter en grade. Voulant la mairie de Reims, il a rejoint le Parti Radical pour bénéficier d’une logistique dans les luttes internes de l’UMP. Et il ne rechigne pas pour autant à attaquer Borloo, co-président de cette formation.

  • @ Koz
    Contrairement à Koz, je pense que le choix d’aller au bout des choses avait été délibéré de la part de Fillon sur la TVA sociale. Et je pense que le calcul n’était pas machiavélique ou si tactique que ça… Au vu des sondages de dernières minutes, la vague se confirmait malgré l’annonce de cette mesure.

    Autrement dit, l’UMP étant sûre de disposer d’une très large majorité, ils en ont profité pour enfoncer le clou sur l’annonce afin d’obtenir une légitimité sur ce point de la part de l’électorat même en pensant qu’ils perdront quelques voix. Le discours de Fillon, sur « la rupture c’est dire la vérité (au sujet de la TVA sociale) même avant une échéance électorale » parue dans Le Figaro est hyper significatif à ce sujet.

    Sauf que… la partie la plus versatile de l’électorat est par définition difficile à sonder et difficile à prévoir. Et particulièrement sensible aux effets provoqués par un épouvantail agité par d’habiles politiciens formés aux techniques d’agitprop. Raisonnement simple : +5% = -5% de pouvoir d’achat. Point barre. Cet électorat, indécis et donc peu formé sur un plan politqiue, reçoit le message « cinq sur cinq » si j’ose dire.

    Lorsque l’on examine certains résultats, on s’aperçoit que l’électorat du MODEM a probablement déjà évolué par rapport à la présidentielle et glissé majoritairement à gauche – surtout dans le contexte de « l’évitement d’un Tsunami ». Plus après l’étude de pas mal résultats serrés du premier tour, si certains semblaient à gauche en ballottage défavorable, le total des voix de gauche, les amenait proche des 45/49. En ajoutant les indécis volatiles, les voix du modem, sous estimées en terme de report sur la gauche et vous avez, une, deux, trois… 50… circonscriptions qui basculent.

    Juppé, oui, était séduisant du fait de ses compétences, et si je tends à penser que d’ancien condamnés pour corruption ne devraient plus faire de politique, la rédemption, la prise de conscience, le changement personnel est aussi une réalité. D’un autre côté ce reliquat du chiraquisme se promenant soudainement en vélo me laisse un brin dubitatif avec le recul.

    La défense de l’environnement en mettant l’accent sur l’international – pourquoi ne pas avoir accompagné Sarko au G8 afin de nouer des contacts, le progrès scientifique, les avantages économiques offerts par ce créneau (plutôt que ses inconvénients) en termes de développement, comment allier croissance et respect de l’environnement – tous ses défis peuvent être relevés par d’autres compétences. Je pense que Juppé n’a pas été forcé de se présenter à Bordeaux. Il aurait pu refuser en prétextant un non cumul, ou le passage à un autre jeu au sein d’un ministère hyper chargé. Il est donc lui aussi l’artisan de sa défaite.

    Donc, acte délibéré je pense, mais probablement, un excès de confiance et une mauvaise analyse des sondages suivant le premier tour. D’autant plus facile à dire, comme d’habitude, après les faits.

    Finalement, est-ce un mal ? La majorité est moins écrasante tout en étant absolue. Les projections du Monde confirment que même avec de la proportionnelle, l’UMP aurait eu une majorité écrasante. Et puis sur un plan strictement éthique, en termes d’honnêteté politique – je préfère un Fillon qui ose dire une vérité qu’une Royal qui mente sur son possible « mariage en pirogue et sur l’amour profond qui la lie à François » quelques semaines avant une présidentielle pour nous asséner un pathétique nous nous quittons le lendemain des législatives.

    Le commentaire sous un autre billet de jmfaillard, analysant comment la TVA sociale a été finalement adoptée (et de façon heureuse et satisfaisante visiblement) en Allemagne, par la gauche qui s’en était servi quelques mois auparavant pour faire presque chuter Merkel, est très très significative.

    Ce gouvernement va devoir parler de choses qui font mal dans les semaines à venir. Il va falloir un côté Thatcher chez Sarko, sinon les tactiques politiques risquent fort d’étouffer toutes velléités de réformes. J’irais même plus loin, les réformes proposées par NS sont très loin d’être suffisantes. Il va falloir innover, blairiser, oser. Le combat visant à changer les mentalités et les résultats à obtenir, vont être âpres.

    Pour réussir, NS va devoir compter sur un UMP actif… un vrai parti politique, avec ses nouveaux adhérents, avec ses tendances novatrices, avec ses ouvertures, avec sa vigilance, ses devoirs éducatifs sur un plan politique, ses impératifs en termes de communication large et constante auprès de la base comme des élites, l’usage subtil et nécessaires des opinion leaders, des relais et le maintient constant avec l’électorat de base. Il a fallu une machine bien huilée pour gagner. Il va falloir une machine pour réformer.

    Ce gouvernement à une chance de le faire et ce n’est pas en se sentant frileux et hésitant sur une question et un Dutreil qui reproche déjà à un bouc émissaire tout trouvé une « erreur stratégique » que l’on avancera. La TVA Sociale doit être étudiée parce que c’est une piste sérieuse. D’autres solutions également. Même celles de l’opposition, même celles de… Lisette.

    Et l’UMP doit se mettre au service de ces efforts de réforme, du député jusqu’au militant de base. Si faute il y a, elle serait plutôt à regarder du côté des structures du Parti responsable en partie de la démobilisation des électeurs de droite. Je ne suis pas le moins du monde militant, mais c’est ce genre de travail que j’attendrais de mon Parti, si jamais, chose incongrue, je voulais faire de la politique.

    Les contre attaques sur ce sujet, vis à vis des mensonges de Fabius and Co, ont été plutôt faibles ou molles. Il a même fallu que NS monte au créneau. Qui a occupé la blogosphère afin que des voix dissonantes se fassent entendre face au concert de critiques caricaturales ? Qui a occuper la presse comme le faisait Dati, Coppé, Pecresse en se battant sur chaque inch comme ils le faisaient pendant la campagne ? Qui a oublié de remplacer les porte parole qui aurait plutôt du monter au créneau sans avoir besoin d’exposer des ministres, le PM ou même le Président ?

    Pour conclure, moi le simple électeur mais néanmoins dirigeant d’une PME, je suis plutôt satisfait ! La forte présence d’une opposition parlementaire va donner des armes à l’UMP pour demander un débat à l’AN et non dans la rue. Pour fustiger si besoin une opposition de blocage comme l’a excellemment fait Coppé hier à l’encontre de Mellanchon. Elle va peut être re-mobiliser la droite « décomplexée » afin qu’elle s’organise pour arriver à ses fins et que nous puissions voir si oui ou m… un peu plus de libéralisme et un peu moins de marxisme larvé, un peu plus de raison et un peu moins de dogmes va débloquer la situation dans laquelle se vautre ce pays depuis 20 ans.

    Et enfin, elle va même donner quelques armes à Koz pour mieux recadrer Lisette, ce qui n’est pas une mince satisfaction, car moi j’ai beau essayer, je n’y arrive pas.

  • Juppe est victime de juppe, il provoque des elections municipales anticipes a bordeaux. Et a la premiere occasion il s’enfuit a Paris, prendre un poste de ministre .

    Des lors quelle etait l’utilite de provoquer une municipale, il suffisait d ‘attendre 2008.

    Les borderlais avait un moyen de retrouver leur maire a temps plein grace a la regle edicte qui veut q’un ministre battu demissionne.

    Et donc ils l ont saisi.

  • [quote]Le commentaire sous un autre billet de jmfaillard, analysant comment la TVA sociale a été finalement adoptée (et de façon heureuse et satisfaisante visiblement) en Allemagne, par la gauche qui s’en était servi quelques mois auparavant pour faire presque chuter Merkel, est très très significative.[/quote]

    Si je peux me permettre,
    1) Fayard pas faillaird
    2) la hausse de la TVA en Allemagne n’était pas purement « sociale » (franchement sans jouer les bourdieusards, ça fait vraiment novlangue cette dénomination) une grande partie des recettes était consacrée à résorber le déficit budgétaire. Ce n’était pas un changement d’assiette 1 euro de baisse de charge contre 1 euro de TVA.
    3) selon le diagnostic de l’économiste Olivier Bouga-Olga, la TVA « sociale » s’apprente à une petite dévaluation qui n’a d’efficacité que par rapport aux pays européens (principalement Allemagne, Angleterre et Italie) et certainement pas lorsque le rapport du coût du travail est de 1 à 20 ; comme toute dévaluation, le premier à dévaluer (l’Allemagne) gagne plus que les autres, l’intérêt à faire ça en second serait bien moindre et si tout le monde le fait, ce serait du perdant-perdant européen de premier choix..

  • [quote comment= »30916″]
    Si je peux me permettre,
    1) Fayard pas faillaird
    [/quote]

    Complètement d’accord avec vous sur ce point.

    Non mais peu importe, comme je le disais, c’est une piste… mais par contre, c’est l’évolution de la pensée du SPD qui m’a interpellé.

  • à koz,

    Beaucoup de questions intéressantes soulevées par ce billet.

    Personellement, au-delà du fait qu’ils étaient de l’UMP, j’étais très contrarié que des ministres sollicitent un mandat de député virtuel en lieu et place de leur suppléant, y compris chez moi. Ce billet m’a fait changer d’avis. Après tout, ce serait quelquechose de fondamentalement sain que l’assemblée nationale devienne le lieu naturel de recrutement des ministres. Contrairement au cumul député-responsabilité exécutive locale qui crée des potentats locaux et une professionalisation regrettable du personnel politique, je vois mal ce qu’on peut objecter à ce que les membres du gouvernement soient des élus du peuple. A partir de là, ce n’est plus le non-respect de la jurisprudence Balladur-Jospin mais le deux poids deux mesures que vous évoquez qui pose problème. Dans ce cas, autant assumer le fait que les députés ont vocation à devenir ministres en décidant que les ministres démissionnaires retrouvent automatiquement le siège pour lequel ils ont été élus et qu’ils ont confié à leur suppléant en entrant au gouvernement.

    Sinon, dommage que vous vous amusiez à entretenir la querelle aussi ridicule que paralysante entre les « importants » du PS ou des autres partis d’opposition. Pour moi, c’est vraiment un problème de 42° importance.

  • Euh, Koz, franchement, je m’étonne d’une telle approximation. Quand je lis :
    Lorsque François Fillon édicte une règle qu’il a, même, pu concevoir seul selon laquelle les ministres candidats verront leur légitimité confirmée ou non dans les urnes, il édicte une règle louable, mais surprenante.

    On pourrait croire que vous pensez que cette règle a été inventée par François Fillon, alors qu’elle remonte au Général de Gaulle, et qu’elle a été respectée par tous ses successeurs, y compris François Mitterrand.

    Ce qu’a fait François Fillon, c’est juste rappeler qu’il comptait remonter à l’héritage du Général. Je m’étonne que vous l’ignoriez… On ne vous apprend plus rien, à l’école ? Ou vous avez cru ce que vous racontaient les journalistes ?

  • Je pense que pas mal de gens commencent à comprendre pour qui ils ont voté.

    Je croyais qu’une nouvelle aire s’ouvrait devant nos yeux ébahis. Finis les petits calculs pour éliminer tel ou tel, terminées les trahisons, les petits mots négligemment laissés au seuil de l’oreille d’un journaliste. Bien entendu, c’est la même majorité qu’avant, mais elle a changé, c’est certain.

    Au revoir chasses aux sorcières d’avant, un nouveau monde est né, un monde d’ouvertures.

    Et les sondages ? Ils étaient bien quand ils annonçaient que la France entière avait les yeux de Chimène pour Nicolas. Maintenant ils deviennent risibles.

    Enfin, on a échappé à l’élection de Carignon et de l’autre dingue face à DSK. Il y a bien encore quelques Balkany qui traînent, mais bon, voyons l’avenir.

    Attaquons-nous aux problèmes prioritaires … le bouclier fiscal, par exemple.

    Je plaisante, c’est vrai, mais je trouve cela très triste pour mon pays.

  • 3 remarques en passant

    – attention à la paranoia ; moi aussi j’ai vibré au lycée grace à la tete pensante, à l’avenir du chiraquisme montant de l’époque. Mais à cause de juppé en 95 je me suis tapé 6h de transport par jour… le fond ne fait pas tout, en politique, la forme est primordiale! A 2 reprises déjà il en a fait les frais (et nous avec…) : 1995 ou plutot 1997 puis comme emmanuelli seul autre politique à « payer » pour toute la classe. Jamais 2 sans 3 donc!
    Dire qu’on ne revient qu’à Bordeaux, humblement, puis devenir le numéro2 du gvt et chercher un nième mandat de député c’est un peu… revenir en politique… et faire le contraire de ce qu’on dit, ca ne s’appellerait pas mentir à ses électeurs ? dans ce cas, je te rejoins : oui, cette mesure – aidée ou pas, consciente ou pas – réhabilite le politique.
    Et oui aussi, j’ai beau être déçu de constater que la France devra se passer d’une tête qui pouvait par sa seule stature faire avancer un sujet important pour nos chers petits bout’choux, je continue de croire que l’avenir est à la jeunesse, intègre et droite (de droite ou pas). Un reportage d’après-présidentielle a montré un Peillon scrupuleusement hautain face à cette france participative qui y a cru, et bien cette fois, la France le lui a rendu. Donc à travers Juppé – c’est sans doute triste et dommage – mais aussi et surtout à travers Peillon, je suis plutot heureux de voir que les élections servent aussi à quelque chose de bon : le jugement. (cela dit attention, si ces 2 messieurs gardent ou gagnent bordeaux-amiens, rebelote… ne soyons pas naifs au point de croire qu’en france le politique sait tourner la page).

    – les sondeurs ne sont pas tous de gauche, et certains militent meme en faveur des médias… eux-memes étant souvent, bref… attention à la paranoia.

    – last but not least : je préfère le poulet… donc bonne chance! (demain)

  • @N.Holzschuch : il y a quand même eu il me semble l’exception de Messmer battu mais maintenu à son poste, et Pompidou qui est resté 6 ans Premier Ministre sans jamais avoir brigué une élection.

  • moi j’aurai plutot tendance a pencher pour les conclusion d’olivier concernant la fusée mais pas sur le forme , je crois pas vraiment que le lancement de la fusée « TVA Sociale » ai été programmé , mais le resultat par contre semble convenir à tous les electeurs aussi bien à gauche que à droite et à voir les sourires de Bayrou je dirai même au centre .

    Je constate aussi que comme nous avions commencé à le voir ici ( pas tous bien sûr) le Modem penche à gauche , que le Ps est une fois de plus « sauvé » par ses electeurs (si gentils avec les dirigeants) et que j’attends de voir ce qui va se passer avec le centre droit.

    J’oubliais , la démobilisation au second tour des legislatives des votants de droite n’est pas due pour moi à l’effet TVA Sociale mais à « l’absence » (curieuse? ) de N.S entre les deux tours , on pourra dire qu’entre le G8 et le sommet il avait pas le temps mais je trouve ce silence (hormis le communiqué officiel de l’Elysée sur la TVA) curieux denotant par là , presque l’envie d’un non-tsunami.

    Pour la porte parole du gouvernement Christine Albanel (j’ai pas verifié l’orthographe) je l’ai trouvé tres brouillonne sur tous les sujets de ces derniers jours ( presence TV, TVA, ect …)

    Pour Juppé j’aurai preferé qu’il reste au gouvernement , il a suffisement payé son chiraquisme et malgré ce qu’on peut dire sur son caractere , je pense comme koz que le poste etait à sa mesure et qu’il etait à la mesure du poste.

  • Personnellement je pense que plus que l’impact de la TVA social c’est la victoire écrasante (85% des sièges) annoncer de l’UMP qui a réussi à démotiver les électeurs de droites et motiver ceux de gauche dans un acte désespère pour sauver les meubles.

    Cette prévision n’a pas le même impact que celle de la présidentiel. La participation est plus faible (manque d’intérêt d’un « scrutin de confirmation ») la quantité de personne votante est infiniment plus faible (circonscription au lieu de national) donc les fluctuations de voix ont plus d’influences sur le résultat final. Faire passer « Victoire titanesque » a « Victoire simple ».

    Une annonce de « Victoire écrasante » de l’ump peut donc d’après moi influer sur le vote pour provoquer les résultats que l’ont voie aujourd’hui.

    Je ne vais pas taper sur les medias et les instituts de sondages je ne fait juste qu’émettre cette hypothèse selon laquelle leur propos ont eu une conséquence sur l’opinion publique (que cela soit bien ou non).

    Quand a l’assassinat politique de Jupé, Eolas disait sur embruns que la circonscription de Bordeaux était de droite depuis 1947 et parait donc plutôt sur. Prévisible peut être, mais les bookeeper n’aurait pas mis une cotte trop haute sur une victoire de Jupé.

  • [quote comment= »30928″]Euh, Koz, franchement, je m’étonne d’une telle approximation. Quand je lis :
    Lorsque François Fillon édicte une règle qu’il a, même, pu concevoir seul selon laquelle les ministres candidats verront leur légitimité confirmée ou non dans les urnes, il édicte une règle louable, mais surprenante.

    On pourrait croire que vous pensez que cette règle a été inventée par François Fillon, alors qu’elle remonte au Général de Gaulle, et qu’elle a été respectée par tous ses successeurs, y compris François Mitterrand.

    Ce qu’a fait François Fillon, c’est juste rappeler qu’il comptait remonter à l’héritage du Général. Je m’étonne que vous l’ignoriez… On ne vous apprend plus rien, à l’école ? Ou vous avez cru ce que vous racontaient les journalistes ?[/quote]

    N. Holzschuch, si catégorique, me rappellera certainement les cas dans lesquels un ministre battu aux législatives a démissionné. Et ce, du seul fait de sa défaite. Car, des remaniements post-législatives, dans lesquels les ministres battus quittent le gouvernement, cela arrive, mais des ministres à peine nommés, battus dans les 5 semaines et sortis du gouvernement de la sorte, je doute qu’il y en ait beaucoup d’exemples.

    Les deux cas soumis par Dang montrent également que, même sous De Gaulle, ce n’était pas une règle intangible.

    Maintenant, ce que j’ai écrit, ce sont des interrogations, pas des certitudes. Comme je l’ai dit aussi, François Fillon a pu penser que le score large de Sarko, le fait que Juppé soit Ministre d’Etat, qu’il soit en charge d’un Ministère a priori populaire, serait suffisant pour lui donner le petit coup de pouce nécessaire pour passer les 50%.

    [quote comment= »30933″]- les sondeurs ne sont pas tous de gauche, et certains militent meme en faveur des médias… eux-memes étant souvent, bref… attention à la paranoia.

    – last but not least : je préfère le poulet… donc bonne chance! (demain)[/quote]

    Non, non, bien sûr, et sur ce coup, je pense que c’est davantage la tendance de l’institut CSA à sortir des sondages abracadabrants pour se faire remarquer qui est à l’origine de cette présentation. Mais le parallèle était amusant lorsque, quelques jours avant seulement, on entendait Royal fustiger les « relais sondagiers », laissant penser, au contraire, qu’ils seraient vendus à la droite.

    last but not least : merci

    [quote comment= »30959″]Quand a l’assassinat politique de Jupé, Eolas disait sur embruns que la circonscription de Bordeaux était de droite depuis 1947 et parait donc plutôt sur. Prévisible peut être, mais les bookeeper n’aurait pas mis une cotte trop haute sur une victoire de Jupé.[/quote]

    Avec toute l’amitié que je porte à Eolas, sur ce plan, je ferais davantage mienne l’appréciation de Jean-Pascal Picy, qui qualifie la circonscription de « structurellement menacée depuis des années« .

    [quote comment= »30915 »]Juppe est victime de juppe, il provoque des elections municipales anticipes a bordeaux. Et a la premiere occasion il s’enfuit a Paris, prendre un poste de ministre .

    Des lors quelle etait l’utilite de provoquer une municipale, il suffisait d ‘attendre 2008.[/quote]

    Vous n’avez pas tort de rappeler cet épisode. Les bordelais ont pu légitimement en être agacés.

  • [quote comment= »30948″]Pour la porte parole du gouvernement Christine Albanel (j’ai pas verifié l’orthographe) je l’ai trouvé tres brouillonne sur tous les sujets de ces derniers jours ( presence TV, TVA, ect …)[/quote]

    Je suis assez d’accord avec cette remarque… que j’appliquerais d’ailleurs à Rachida Dati et à Rama Yade. Mais ceci dit, sur le plan de la communication, je pense que les intervenants ne se battent pas avec les mêmes armes. Exemple : Fabius a du répéter 4 fois dans une intervention de 4 minutes, que le Gouvernement avait refusé d’augmenter le SMIC (alors qu’il a été augmenté de 2%)…

    En règle générale j’ai trouvé les intervenants de droite justement mal préparés, hésitants, brouillons, à l’exception de Coppé, pour faire face à la mauvaise foi, les carricatures, les techniques de communication habituelles de la gauche présente sur les plateaux.

  • [quote comment= »30899″]En quoi Jean-Louis Borloo a-t-il fait preuve de méconnaissance vis-à-vis du programme de Sarkozy ? Son tord est d’avoir voulu répondre de façon exacte à la question de Laurent Fabius. Peut être aurait-il du faire dans l’entourloupe, la rhétorique ou la mauvaise foi pour s’en sortir. La gauche s’est appuyée sur ces armes pour exploiter cette question de la TVA sociale. En politique, l’honnêteté ne paie pas.[/quote]

    Son tort est probablement bien davantage d’avoir (plus que) laissé entendre que la hausse de la TVA avait vocation à financer les mesures fiscales.

    (voir aussi ici)

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  • L’un des deux cas cités par Dang ne compte pas : avant d’être nommé premier ministre en 1962, Pompidou n’avait effectivement jamais été candidat à une législative, et donc jamais été battu (on pourrait le comparer à Malraux… ou Villepin). En revanche, il fut candidat aux législatives de 1967, dans le Cantal, et régulièrement élu. Je pense que s’il avait été battu, le Général l’aurait prié de prendre la porte (surtout que le score de l’UD Ve R était inférieur aux prévisions).

    Aux mêmes législatives, Pierre Messmer (qui était ministre des armées depuis 1960) fut battu, et pas viré. Sans doute que la continuité dans un ministère clef valait bien une entorse à la règle. Néanmoins, Messmer, qui devait se sentir proche de la porte, se dépècha de candidater à la première législative partielle (en Moselle, en 1968, élu).

    Plus près de nous, de nombreuses personnalités du premier gouvernement Rocard (en 1988) furent battues aux législatives de juin 1988. Pour éviter d’avoir à renouveller la moitié du gouvernement (comme le réclamaient les ténors de la droite, au nom d’une « tradition républicaine » qui à l’époque paraissait bien ancrée, et pas « tout juste inventée par François Fillon »), Mitterrand fut réduit à un piteux distinguo entre « Ministre déja député avant et battu (et donc viré) » et « Ministre pas député avant et battu (que je garde) ». Deux ministres, au moins, durent quand même laisser leur place : Georgina Dufoix (battue dans le Gard) et Catherine Trautmann (battue dans le Bas-Rhin).

    Je suis le seul, ici, à me souvenir des éditos du Figaro en juin 1988 ? Je dois être trop vieux, je ne vois que ça.

  • Excellent, ton billet. Tu reprends la même thèse que Maryline sur Juppé-Fillon…

    Je trouve l’acharnement anti-Juppé injuste. Borloo à l’écologie, si le titre reste protocolairement important, on voit débarquer quelqu’un qui n’a jamais manifesté le moindre souci à ce sujet.
    Et dire que Juppé a pris pour Chirac…

    Il m’a fait de la peine. Et sa compétence aurait été utile. La vie politique est décidemment chienne…

  • @carolus
    [quote comment= »31109″]Borloo à l’écologie, si le titre reste protocolairement important, on voit débarquer quelqu’un qui n’a jamais manifesté le moindre souci à ce sujet.
    quote]

    C’est mal connaitre Borloo : il est le co fondateur avec entre autre Brice Lalonde, Haroun Tazieff, Noël Mamère et Yves Pietrasanta de Génération Ecologie. Sur ce plan, entre lui et Juppé (que je reconnais comme compétant sans le moindre doute néanmoins) il n’y a pas photo. Concernant son envergure, Borloo a été très longtemps un des avocats d’affaires/conseils parmi les plus estimés dans le monde et un des mieux payés d’ailleurs.

  • juppe est vraiment un pachyderme dont je suis content qu’il laisse la place:
    il a été condamné pour des faits de corruption,
    il a mis les français dans la rue,
    il s’est comporté de manière méprisante lorsque lui-même et ses fils bénéficiaient de privilèges en matière de logement
    il était le pire cumulard: maire de bordeaux, premier ministre
    il revient à bordeaux, fait démissionner le maire car il veut retrouver sa ville, et aussitôt veut repartir comme ministre à paris…
    il a découvert l’écologie il y a quelques mois…

    il peut vivre sa vie de maire de bordeaux en paix…

  • juste une réflexion à propos de Juppé.
    Peut-être que NS a passé un accord avec lui du style si tu gagnes les municipales, tu auras une légitimité, je te réintègrerai dans un an, et les bordelais…

  • Les paranoiaques ne sont pas seuls à voir dans la moindre victoire de l’ump -et le plantage de Juppé- un coup tactique finement joué, les commentaires d’Olivier et Eponymus démontrent que des personnes fort sensées peuvent construire une argumentation rationnelle et convaincante en ce sens.

    Bien que personnellement très atteinte, j’ose apporter un indice de plus à la volonté de Sarkozy et Fillon de se débarasser de tous les vestiges de la Chiraquie : le grand déballage sur l’affaire Borel ; JC doit sentir le vent du boulet non ?

  • la gauche (PS Verts PC) et la droite (UMP NC) ont obtenu 47% des voix dimanche, avec une avance de 0,5 point pour la droite… évidemment les 110 circonscriptions du premier tour change tout! mais enfin le fait est là : la gauche et la droite sont à égalité sur les 467 circonscriptions … vous avez beau trouvé ridicule tnat que ça vous déplait, mais ce n’est pas anodin et ça vaut la peine d’être relevé ( non pas comme une preuve de la victoire et/ou du retour de la gauche )

    mais enfin libre à vous d’ignorer tel ou tel scrutin

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