Ils sont déjà en chemin

Vous qui n’avez pas connu, vous pouvez certainement comprendre tout de même l’émotion qui me saisit périodiquement, l’été, depuis 1997. Pour moi, ce n’est pas le Mondial. Mais un autre mondial, celui des jeunes, des jeunes catholiques, celui des JMJ.

1997, c’était Paris. Paris que j’avais rejoint depuis… Lourdes, un 16 août, en bus, non climatisé. Moi qui ne suis pourtant pas grand, j’avais gardé gravé dans les genoux le relief du siège de devant. Partis à 6h30, nous sommes arrivés à 23h30 à Paris. Juste le temps d’attraper un dernier métro, un RER, rentrer chez soi.

A Lourdes déjà, nous avions perçu l’ampleur de ce qui nous attendrait lorsque nous reviendrons à Paris. Libanais, Coréens, Polynésiens : la fréquentation était plus universelle encore que les autres années.

Sauf lorsque la fatigue l’emportait, nous nous abordions avec le sourire, heureux de trouver des frères dans la foi de pays lointains, heureux de les accueillir chez nous.

A Paris, je me souviens. Du métro, dans une ambiance folle. Dans chaque rame, nous retrouvions un groupe. Italiens, espagnols, et puis des jeunes d’Asie, d’Amérique Latine, d’Afrique. Chaque trajet devenait l’occasion d’un concours de chants. Chants de louange, chants de joie, on ne reconnaissait pas notre métro.

Et puis, un tourbillon. Quelques jours à passer de célébrations en conférences, en adorations, en catéchèses, en messes. Le pape, notre Pape. Jean-Paul II déjà faible, à l’élocution déjà difficile, mais que nous avions le sentiment de porter par notre présence. Vous dirais-je que j’ai retenu les catéchèses, les homélies ? Quatorze ans après, j’ai oublié les textes. J’ai gardé les images. L’émotion d’une chaîne de la fraternité sur les boulevards des maréchaux : Paris, entouré de fraternité. L’émotion que cela soit simplement possible. L’impression fugitive, risible peut-être, que le « Royaume de Dieu » était effectivement sur Terre, durant quelques jours.

Paris 1997 fut une étape, une borne, un repère, dans le parcours d’une vie entière. David, prêtre à Cherbourg, l’illustre si bien. Pardon de vous livrer abruptement sa conclusion (allez le lire, vraiment) :

« je ne sais pas si les JMJ sont si importants, si représentatifs, si… mais ils impriment le souvenir vécu d’une église rassemblée de la petite communauté paroissiale accueillante à la foule autour du pape, figure vivante et réelle…des souvenirs pour la vie. »

Comme la croix qui orne ce billet, avec son métal pauvre et son modeste lacet.

1997 : vu d’où je suis, j’étais un ptit jeune. Attentif ? Pas toujours. Sérieux ? Heureusement pas trop. Je ne suis plus un jeune, pour aller aux Journées Mondiales de la Jeunesse et, en presque barbon, je veux penser à toi, qui t’y rend, toi qui es déjà en chemin, toi qui fus moi, toi mon petit frère dans la foi. Oublie les critiques. On dit qu’on veut faire nombre ? Vous manifestez l’Eglise universelle. Et puis, du temps de Jésus, les disciples se comptaient aussi. On s’interroge sur les fruits ? Personne ne peut lire à l’avance un parcours de foi, et tes aînés sont là pour témoigner. Les JMJ seraient un site de rencontres ? Ah, on va te bassiner, à ton retour, avec « Nathalie, mon amour des JMJ», que tu seras gentil de prendre avec le sourire. Mais oui, tu es jeune, tu es libre, c’est l’été et les filles sont belles et qui sait, quatorze ans plus tard, trois enfants seront peut-être nés de cette rencontre avec cette jeune fille avec laquelle, oui, dés la première rencontre, tu as échangé sur le sens de vos vies. Et les JMJ, c’est surtout le site de la rencontre.

N’entends plus tout cela. Bien sûr, ces critiques t’atteignent, parce que tu aimerais que le monde partage le même enthousiasme. Il faudra t’y habituer. Mais vas-y, croque ces jours, pleinement. Fais-toi éponge pour toute une vie. Ecoute, chante, déconne, ris, prie, loue, exulte, exalte. Et reviens « affermis dans la foi », « firmes en la fe ». Le monde t’attend.

*

Photos : en haut, ma croix des JMJ 97. En bas: aujourd’hui,un groupe de pèlerins chantent les Laudes, dans un car, par LB2S, journaliste à La Croix, embarqué de Strasbourg à Madrid, en passant par Barcelone.

Billets à peu près similaires

Aucun billet similaire (même à peu près).

46 commentaires

  • Je me marie pendant les JMJ et ne pourrai donc pas y assister. Les JMJ, la rencontres des vivants ! Merci pour ce chouette billet 🙂

  • Pour avoir connu ceux de Cologne je comprend très bien ton émotion mon cher Koz. Que ceux qui vont se mettre à marcher puisse parvenir à la Rencontre.

  • Pour ma part ce sera Madrid, après Rome.
    Il y a 10 ans je découvrais cette Espérance folle, incarnée, libre, joyeuse, vivante. J’y retourne pour accompagner des plus jeunes!

  • Merci pour cet article qui me rappelle moi aussi combien ces JMJ de 1997 furent extraordinaires du haut de mes 17 ans ! Des émotions et des moments inoubliables !

  • Du grand Koz 🙂
    Merci pour vos propres souvenirs, qui peuvent rejoindre ceux de beaucoup… la chaîne de fraternité, la veillée à Longchamps, l’annonce de la doctorisation de la petite Thérèse : j’étais déjà vieux, et pourtant en larmes…
    Maintenant je vis ces JMJ par descendants interposés, et il me semble qu’heureusement ils sont bien loin des micro-polémiques. Prêts à ouvrir leur coeur, prêts à affermir intelligence et volonté.

  • Les JMJ, c’est un moment à vivre et à saisir, souvent unique. Le mien, c’était Cologne : j’étais trop jeune pour Paris (et oui…), et peut être déjà trop vieux pour Madrid.

    Je dois avouer que ça n’a pas été forcément l’apothéose annoncée, ou racontée par tant d’autres… J’ai horreur des foules, et j’avais encore besoin de calme après une année scolaire difficile. J’y ai peu prié, et toujours avec difficulté, je me laisse trop facilement distraire par le bruit. J’étais plus encore que maintenant allergique à la papolatrie, et aurais préféré que le rassemblement se fasse plus clairement autour du Christ que du pape.

    Reste l’impression d’avoir, une fois, fait partie du peuple de Dieu, d’une manière peut être plus concrète. De voir Dieu mettre en mouvement les hommes, très prosaiquement. Cologne n’est peut être pas l’endroit ou j’ai le plus rencontré Jésus, en coeur à coeur, mais en tout cas y ai je vu cette foule assoiffée de grace, qui se masse autour de lui au désert. Cela laisse forcément une impression forte. Et quand on essaie de suivre le Christ, on en vient forcément à l’aimer, cette foule casse-bonbons, à notre manière de pécheur. Peut être ne serais-je plus catholique sans les JMJ.

    Un conseil pour les petits jeunes? Ils écoutent les conseils qu’on leur donne maintenant?

    Trouvez du temps pour la vie intérieure. Si vous partez des maintenant, c’est très bien: j’ai un grand souvenir du pélérinage que j’ai fait juste avant mes JMJ. Faites le plein de grace et de receuillement, comme ça, il vous en restera quand un groupe d’Argentins vous marchera sur les pieds pour prendre des photos pendant l’Eucharistie, ou quand vous risquerez la mort piétiné par une horde d’Italiens dans la queue pour la bouffe.

    Et puis, surtout, saisissez le ce moment. C’est court, ces quelques jours, même pour un moment. On est trop vite distrait, parce que Nathalie fait les yeux doux à cet imbécile de Gontran, ou que l’on a déjà tant d’amis que l’on ne prend pas la peine d’en rencontrer de nouveaux.

    Pour le reste, il faudra voir sur place. Si il y a une chose dont je suis certains, c’est que si le Seigneur vous attire à quelques centaines de milliers en cet endroit, c’est bien pour vous y dire quelque chose, à chacun d’entre vous.

  • Hé, hé, quand je parle de tourbillon… J’ai un peu la même expérience que toi, Vivien (l’inquiétude sur la papolâtrie en moins) : ce n’est pas aux JMJ que j’ai vécu le moment spirituel le plus fort, ni là que j’ai trouvé des occasions de recueillement. Cela n’enlève rien à l’importance qu’ont eues les JMJ pour moi. Une occasion de vivre la foi dans un la joie avec un peuple de croyants. Et une occasion pour aller plus loin ensuite.

  • Pour ceux de Paris, j’avais réellement eu le sentiment que c’était centré sur le Christ. Quelle joie!
    et la veillée de Longchamp!! Oh la la! et l’énumération des pays qui venaient, lors de la première rencontre avec JPII sur le Champ de Mars… Entendre « Liban, Egypte, Argentine, Vietnam… » Mongolie, même!! Vraiment cette semaine sur Pais avait été magnifique. l’adoration dans une grande salle de concert (je ne sais plus laquelle) les cathéchèses…
    Ah oui, c’était bien et ça a fait du bien à toute notre génération. Merci Bx JPII!

  • C’est la qu’on verra un saissant contraste entre une jeunesse catholique de Madrid joyeuse et résolument optimiste, et celle désespérée qui casse et met le feu ailleurs. Quand on sème du nihilisme…

  • Pendant que vous chantiez dans les métros, j’étais là, jeune cadre Québécois à Paris, à m’émerveiller de toute cette richesse, des jeunes de partout, des chants qui n’en finissaient plus d’une rame à l’autre, d’une ligne à l’autre. Je n’ai pu participer ni vivre les JMJ de Paris, mais j’en ai goûté les fruits par l’ambiance qu’elles ont fait régné sur Paris. Après les JMJ, Paris est vite devenue grise et morose, même pour un nord-américain… Merci de m’avoir fait revivre ces quelques souvenirs !

  • Hé bien merci pour cet article d’encouragement. Évidemment, on priera pour toi et toute ta petite famille avec Zabou et les autres… et surtout on boira une mousse à ta santé à la Casa de la Cerveza à Madrid !

  • Pingback: Petit interlude « JMJ  « Inner Light

  • Les JMJistes de 97 se retrouvent désormais à Vézelay ou Cotignac 😉 mais restent en communion avec tous les jeunes de Madrid !

  • Ah les JMJ! le concert de cloches americain, Soeur Emmanuelle à Bercy, le depaysement des missions africaines et asiatiques, la peche des voisins ivoiriens pendant la messe du champ de mars, l’herbergé palestinien de Ramallah, le million de boat people la nuit à Longchamp (et Clemence, qui jarte à la St Gerhardt). Magnifiques souvenirs qui redonnent la peche!

    Pour avoir fait Rome et Cologne, je pense quand meme que Paris ct aussi particulier parce qu’il n’y avait pas le facteur tourisme qui deconcentre un peu de l’essentiel, et puis le contraste avec la vie normale de sa ville qui saute aux yeux quand on la connait bien.

  • Petit témoignage pour les fruits des JMJ de 97.
    Ayant été ordonné fin juin 1997 – nous n’avions pas obtenu d’être ordonnés par le pape à Longchamp – j’ai eu la joie de confesser à Notre Dame après les JMJ.
    Je me souviens encore de ce jeune venu se confesser deux jours après, me racontant que, voyant tant de monde à Paris pour l’accueil du pape au champ de Mars, il avait tout fait pour monter à Paris et participer aux derniers jours. Le Seigneur ne l’a pas déçu..
    Je me souviens de cette jeune femme enceinte qui bousculée par les propos du pape avait décidé de venir se confesser.
    Quelle ne fut pas ma surprise quand je la vis rentrer dans le confessional et venir s’asseoir à l’envers sur la petite tablette qui sert à poser les mains juste en dessous de la grille. J’ai quand même du me pincer pour retenir mon fou rire. Vous vous imaginez une femme enceinte assise à l’endroit où le prêtre s’attend à voir dans la pénombre un visage…
    J’ai vite compris qu’il fallait reprendre les choses dans le bon sens. Nous nous sommes assis dans le bureau et j’ai pu lui expliquer ce qu’était la confession. Elle avait fait sa première communion mais ne s’était jamais confessé….
    J’ai alors, moi-aussi, fait une catéchèse des JMJ !
    Finalement dans cette semaine post-JMJ on avait l’impression qu’il suffisait de se baisser pour accueillir des conversions.
    Cette année encore il y aura d’autres fioretti, rien que pour cela j’aime les JMJ !

  • Bonjour,

    je garde plutôt un bon souvenir des JMJ 97, que j’ai eu la chance de suivre en version ‘VIP’ (sans les queues, depuis les estrades…). Et effectivement, tout ceci était très impressionnant, comme peut l’être toute foule, et toutes cérémonies organisées avec des moyens. Finalement, la foi a peut-être besoin de mise en scène grandiose.

    Il y avait effectivement une ambiance bonne enfant, assez liée à mon avis à la participation massive d’italiens, d’espagnols, d’Africains et de sud-américains, qui sont naturellement des gens plutôt souriants et ouverts. Je n’ai pas du tout retrouvé cette ambiance dans les pèlerinages français (Chartres & co), où le snobisme si particulier de la bourgeoisie française, et tous nos autres petits travers nationaux n’y sont pour moi en rien atténués.

    Pour revenir aux JMJ, j’ai été très impressionné par la qualité de certains hauts dignitaires de l’église qui étaient des vrais pointures à la fois intellectuelles et politiques, probablement plus impressionnantes que les (rares) ministres de gouvernement français que j’ai croisé. Par contre, il était intéressant de voir que derrière l’unité de façade, il y avait de vrais débats entre les grands responsables, et de vrais différences de vue, et que le courant « néo-conservateur » (appellation probablement impropre) de l’ancien pape et du pape actuel est loin d’être le seul (et je ne compte pas comme un courant le penchant pour l’alcool fort de certains cardinaux africains).

    Par contre, vu de près, le spectacle d’un pape handicapé, probablement aussi atteint dans ses facultés intellectuelles, soutenu à bout de bras et probablement manipulé par son entourage, était assez pathétique. Cela rappelle un peu le spectacle triste de ces chanteurs criblés de dettes qui, poussés par leur entourage, continuent à se produire à un âge où ils seraient mieux dans la cour ombragée d’une maison de retraite.

    Bref, cette période était probablement l’apogée de ma relation à géométrie très variable avec l’église catholique.

  • « Mais oui, tu es jeune, tu es libre, c’est l’été et les filles sont belles et qui sait, quatorze ans plus tard, trois enfants seront peut-être nés de cette rencontre avec cette jeune fille avec laquelle, oui, dés la première rencontre, tu as échangé sur le sens de vos vies. »

    Ou plutôt la manière de concevoir celles des trois enfants. L’euphémisme des cathos me fera toujours sourire :p

  • Le don de l’indulgence pour les JMJ,
    Un reliquaire de Jean Paul II pour le Mexique,
    ça ne fait pas un peu trop à la fois ?

  • Agréable billet à lire ce dimanche depuis le fin fond de l’Afrique australe où je ne suis pas en vacances.

    Ce qui m’a intéressé le plus a été l’histoire dans l’histoire. Tu as rencontré Nathalie aux JMJ, forcément le prénom est changé, qui est devenue ton épouse. Ce n’est peut-être pas un cas unique, mais moins banal que le perpétuel on s’est rencontrés à telle ou telle soirée 😉.

  • Je n’ai participé aux JMJ qu’une seule fois, à Cologne (2004), dans un pays que j’avais vraiment à cœur de découvrir sous cet angle spirituel. Comme j’en maîtrisais la langue et en connaissais quelques éléments d’histoire, ce fut un moment intense de rencontre avec nos frères d’Allemagne en paroisse comme en communauté: les célèbres douze églises romanes de Cologne abritaient les principaux ordres religieux et communautés représentés en Allemagne, et offraient un véritable accueil spirituel et humain.

    Cependant, la concentration de l’ultime semaine des JMJ autour de l’arrivée et des prises de parole de notre pape tout neuf, ainsi que les masses déchaînées d’Italiens hurlant « Benedetto! » dans leur uniforme façon « Squazza Azzura » m’agaçaient au plus haut point, et je les ai fui autant que j’ai pu, assurant nos bergers que non, je ne me perdrai pas. Avec tout le respect que je doit à l’exubérante piété des Méditerranéens, j’ai eu beaucoup de mal à me remettre de ce choc culturel, et des doutes qu’il a semé en moi sur le caractère massif de cet évènement.

    Lorsque je compare le tumulte et le bourdonnement continuel des masses JMJistes au silence recueilli des rencontres européennes de Taizé, j’en viens à souhaiter aux JMJ d’appeler les jeunes à la suite de l’exemple monastique comme l’a fait frère Roger (qui fut hélas assassiné une de ces journées de Cologne, paix à son âme et mémoire éternelle). Avez-vous également participé aux rencontres européennes de Taizé, Koz? La comparaison vous est-elle venue à l’esprit?

  • Paris 97… une grande date!
    C’est vrai qu’on ne reconnaissait plus notre ville… et quelle joie de découvrir que l’Eglise peut être jeune, qu’on était un million et pas seul!
    Espérons que les jeunes à Madrid recueilleront de beaux fruits de ces JMJ!

  • « Big Browser prolonge la Revue de Web et vous propose chaque jour, en continu, le meilleur d’Internet [en gras] sélectionné par les journalistes du Monde.fr. »

    Big Browser a donc sélectionné un article sur la possible tentative d’attentat d’un jeune catholique mexicain, José Alvano Pérez Bautista, contre les manifestations anti-pape de Madrid. L’article du « meilleur de l’internet » selon le monde commence par « L’image pacifique et festive des Journées mondiales de la jeunesse semble avoir fait long feu. Dans la presse espagnole, l’arrestation mardi 16 août d’un jeune catholique soupçonné de préparer un attentat contre les anti-JMJ provoque de vifs débats. ».

    La police prend cela au sérieux : « un mois après la double attaque meurtrière d’Oslo perpétrée par un catholique extrémiste, l’arrestation du jeune Mexicain a été décidée pour « prévenir tout incident ». »

    Pour être catholique extrémiste, il suffit donc d’être luthérien et franc-maçon. C’est intéressant et ça ne m’étonne pas que les journalistes du Monde aient voulu partager cette information.

    Mais la vraie question n’est pas de savoir si les journalistes français sont nuls, mais plutôt de répondre à l’angoissante question : José Alvano Pérez Bautista n’est-il que fou ?

    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/08/17/extreme-soupcons-dattentat-en-marge-des-journees-mondiales-de-la-jeunesse/#comment-45287

  • Merci pour l’info, c’est assez consternant. On sent comme une impatience à voir ternie l’image des JMJ. Positivons : ça signifie que le journaliste concerné ne pouvait que constater que les JMJ sont pacifiques et festives… Pour ce qui est de Breivik, on peut lire ce qu’en dit Guillaume de Prémare.

  • Le billet de bigbrowser a été corrigé sans tambour ni trompette… Cela montre au moins que les commentaires servent à quelque chose, mais il aurait été plus correct de leur part de signaler la modification.

  • @ Koz:

    Ma génération n’est pas, comme la vôtre, celle des JMJ ! Donc, votre billet, forcément, s’adressait surtout à ceux qui ont vécu cette riche expérience. Mais Gérald aborde les « résistances » à ces JMJ..je ne sais pas si ce terme est juste.
    De fait, les journaux, se font l’écho des tensions, des oppositions qui se font jour. Un journal parle de « tensions » (manifestations hostiles, voire violence, déclarations des laïques). Ce serait, peut-être, intéressant d’avoir votre analyse à ce sujet. merci de votre attention.

  • @ Koz:
    Excusez-moi de revenir sur mon précédent commentaire. Entre temps, j’ai lu la presse dont La Croix qui fait état de violences même si elles sont minoritaires. L’encadrement des JMJ a dû faire preuve de modération pour qu’il n’ y ait pas davantage de violence.
    Donc, cet arrière-plan sur fond de crise économique et notamment du chômage massif des jeunes en Espagne me semble à prendre en compte. Entre les Indignés et les jeunes chrétiens, c’est un peu un dialogue de sourds. Alors qu’il y a là une belle occasion de manifester notre ouverture.

  • @hélios : la rencontre entre un groupe de jeunes qui sentent leur exclusion en marche et qui ne savent pas comment leur mouvement peut évoluer et un autre groupe de jeunes pleins de certitudes sur leurs convictions et leur avenir, ne peut conduire qu’à l’affrontement – Si la gauche savait mobiliser les jeunes arrivant sur le marché du travail dans un combat nécessitant aussi des efforts supplémentaires de leur part et si l’église annonçait que les bases actuelles du contrat de travail, celles de la relation du citoyen à la société, celles de l’homme à l’argent, ne sont pas compatibles avec l’amour du prochain, la parole reprendrait le dessus – Amitiés fraternelles –

  • Hélios, il est possible que je l’évoque au détour d’un prochain billet, mais je préférerais éviter de faire comme presque toute la presse, qui se laisse distraire de l’essentiel par un épiphénomène. Hier soir, ils étaient 150… C’est-à-dire personne. Et pourtant, la plupart des medias parle essentiellement de ça. Alors, certes, c’est à prendre en compte, mais je ne veux pas passer à côté des textes du pape… ce que j’ai bien failli faire.

  • @ Koz:

    Oui, vous avez entièrement raison.
    Mais il me semble que, même si vous avez raison de relativiser l’importance de ces manifestations, il serait sans doute important d’y revenir.
    Un autre billet, oui, c’est juste pour ne pas se laisser distraire de l’essentiel.

  • C vrai que seuls de bons reflexes pavloviens peuvent focaliser la colere des indignés contre les JMJ. S’ils pensent vraiment que la religion est leur plus gros probleme, je les vois mal barrés… Enfin ca les defoule a moindre risque.

    Quant à la presse francaise elle est vraiment desesperante. 1,5 millions de personnes joyeuses obtiennent la meme exposition que, au mieux, 4000 excités haineux (pas que des indignés). C pathetique à ce niveau de decalage, ces medias n’ont vraiment plus aucune utilité.

  • @Koz says: 19 août 2011 at 15 h 29 min
    Je pense qu’on peut éviter de parler de l’autre comme étant est un « épiphénomène », « personne » qui n’a pas lieu de distraire de l’essentiel.
    Ne pas passer à côté des textes du pape ne justifie pas la sécheresse de coeur.

  • Koz a écrit : :

    [une presse] qui se laisse distraire de l’essentiel par un épiphénomène

    Epiphénomène, c’est exactement le terme utilisé par une journaliste du Parisien sur place : A Madrid, les anti-pape sont «un épiphénomène»
    Faut pas complètement désespérer (enfin soit, juste ce qu’il faut :-)).

    D’ailleurs depuis que les JmJ existent, c’est tjs la même histoire et la même idiosyncrasie : la presse donne la parole à quelque pisse-vinaigre parfaitement insignifiant (ils nous ressortent à chaque fois la bonne vieille polémique sur les fameux « coûts des JmJ » – cf par ailleurs la visite de Benoît XVI en GB) ; et à chaque fois les journalistes sont obligés de constater in fine la réussite totale de ces journées – et à chaque fois ils jurent qu’on ne les y reprendra pas ; pauvres hères … Ah oui, et souvenons-nous de la mémorable interview du cardinal Lustiger pdt les JMJ en 97 ,par Pujadas je crois. Un grand moment de stupidité journalistique, comme ils nous ont habitué.

    Mais au final ce n’est jamais ce qui reste des JmJ : il suffit de lire les commentaires de cette note. Inutile donc de trop s’offusquer – de toute façon ils (presse et indignés de la dernière heure de tout poil) parlent et agissent contre eux. Les chiens aboient, la caravane passe,et un bon millions de jeunes fait la fête à Madrid – ils sont la gloire de Dieu. Alors les états d’âme des uns…

  • @ Courtlaïus
    Votre description de la presse est pour le moins détestable.
    La presse est libre, que ça ne corresponde pas à vos souhaits n’a aucune importance – parler à son propos d’idiosyncrasie est insultant.
    Rectification : Le sieur Pujadas est présentateur d’émission TV et non journaliste, il n’a jamais fait un journal…
    Chacun sa «gloire de Dieu», pour moi ce sont les dons qui permettent l’admiration de la création, la reconnaissance des autres et l’attente de quelque chose de la vie, pour d’autres ce sont des jeunes accourus pour la méga-teuf organisée par l’évêque de Rome.
    Je sens que Vatican II s’éloigne à la vitesse de lumière, mais heureusement l’Eglise du Christ a des visages multiples où l’on peut encore y croiser des sourires qui ne sont pas des grimaces et ou «N’ayez pas peur» n’est pas un slogan du Pape, mais une parole du Christ.

  • @ baillergeau : mercredi, ces épiphénomènes ont chargé les pèlerins, traité le pape de « nazi » et les catholiques de « pédérastes ». Alors, voyez, si je me lâchais vraiment, hein, si je faisais preuve de « secheresse de coeur », ce n’est pas « épiphénomène » que je leur réserverais.

  • @Koz – Je ne mets pas en doute les charges subies par les pèlerins et si les forces de l’ordre ont fait des blessés parmi les agresseurs, leurs leaders ont eu ce qu’ils souhaitaient que leurs troupes reçoivent.

    Pour l’insulte « nazi » , la loi de Godwin n’est pas loin – Comment expliquer l’incongruité d’un tel adjectif, appliqué au Pape enfant sous Hitler et à sa famille sans reproche ?

    Pour « pédérastes », ce mot et surtout son abréviation, a perdu de son souffre parmi les gens mal élevés que je fréquente et il n’est plus utilisé comme insulte – Les insultants madrilènes ont cru toucher les catholiques avec un mot qui désigne un crime, ils y sont arrivés – Que faire, sinon dénoncer l’accusation outrancière, les mots doivent garder leur sens ?

  • baillergeau a écrit : :

    Courtlaïus, Votre description de la presse est pour le moins détestable.

    Ah oui tiens en effet elle l’est (enfin celle des mass media), un peu comme la description d’un furoncle purulent pourrait l’être : combien même vous le déclamiez en quatrain et en alexandrin, ça restera quoi qu’il en soit un détestable furoncle purulent. Pour le reste j’avoue que je n’ai pas bien saisi la teneur de votre démonstration, tout comme vous n’avez pas dû bien saisir la mienne d’ailleurs.

    Je vous invite à lire l’article d’un chroniqueur du Guardian sur la couverture des JmJ, journal anglais pas franchement connu pour ses positions pro-romaines. Ca commence par « Si j’étais catholique, la BBC commencerait vraiment à me les briser menues. » Il a une théorie pas inintéressante sur la raison pour laquelle les grands media se sentent obligés de faire du catho-bashing, dès qu’une occasion se présente. C’est ce que j’appelle pour ma part l’idiosyncrasie – cette façon bien particulière, pathologique et si prévisible qu’a la presse de réagir à un évènement du monde catholique. Après libre à vous de croire que la presse en France est au-dessus de tout soupçon et fait correctement son métier quand il s’agit du catholicisme – simplement comme vous semblez fréquenter des gens mal élevés, je le dis charitablement, ces pendards risquent fort de vous rire assez grassement au nez.

  • @ Courtlaïus:
    Je ne dois pas être très douée en anglais mais je n’ai pas trop compris la théorie du journaliste du Guardian qui semble intéressante… En gros les JMJistes sont trop « classiques » pour mettre en valeur les journalistes et leur carrière?

  • @ Lili:

    Pourtant ce que dit Courtlaïus est clair: les média vont dans le sens de la « bienpensance ». C’est une évidence. Ecoutez les radios, la télé, lisez la plupart des journaux………Les cathos, c’est réac pour ne pas dire facho, c’est vieillot, c’est en dehors du temps, c’est des positions d’un autre âge. C’est cela la tonalité des médias dans l’ensemble. On saute sur la première information dès qu’il y a un scandale dans le monde catholique et on la monte en épingle. Voilà la réalité. Mais vous avez le loisir de me prouver le contraire…..Merci Lili de votre attention.

  • @ Lili : c’est à peu près ça : on attend du journaliste qu’il sache flairer leur air du temps. Un jeune, qui plus est indigné, qui se bastonne avec un CRS, ça le fait. Un jeune catholique qui écoute un vieil octogénaire et qui va la messe, ça se vend pas. Si on ajoute à cela le fait que l’Eglise promeut des valeur à l’exacte opposée des non-valeurs des mass-média, ça fait une raison supplémentaire de maltraiter le sujet.

    La liste est loin d’être close, mais ce sont sans doute deux bonnes raisons pour lesquelles un journaliste de mass-media doit impérativement, dans un sujet sur le catholicisme, faire émerger au moins un point négatif pour ne pas passer pour le calotin de service dans son canard. Pas facile de faire honnêtement son métier dans ces conditions. Ca date pas d’hier, Pie XI fustigeait déjà la presse des années trente (« Il y a une presse qui peut tout dire et tout faire etc. »).

  • @ Courtlaïus says: 22 août 2011 at 2 h 11 min

    Trouver excellent une citation du Guardian empruntée à Audiard, montre que vous aussi, devez avoir des fréquentations pas très catholiques ( plaisanterie)
    Ce qui n’est pas une plaisanterie, c’est de voir votre haine de la liberté de la presse – Presse ignoble : phénomène nouveau ? Relisez « Je Suis Partout » ou « la Pravda » !
    Vous refusez de voir les deux visages des médias, à coté de la presse poubelle, je lis une presse curieuse comme jamais de connaitre l’avis des chrétiens, de tous les chrétiens sur tous les sujets où la société vacille.
    Il va de soi que si vous assimilez la dénonciation des vrais scandales de l’Eglise à la presse poubelle, je ne vous suivrai pas.
    Je ne cache pas les confusions dont les meilleurs ont à souffrir, mais ne pensez-vous pas que traiter dans un même dossier la pédérastie et l’homosexualité, peut être à l’origine de bien des commentaires déplacés ?

  • @ hélios:
    Ma question n’était pas provocante et merci à Courtlaius d’avoir répondu.

    Je n’aurai pas le loisir de vous prouver le contraire car en effet j’aurais du mal… Ce qui me désole aussi c’est que les rares articles à peu près sympa sur les cathos font l’objet de commentaires des lecteurs abominables, à dégouter le journaliste pour la prochaine fois. Ceci dit les réactions violentes de certains lecteurs cathos ne nous font pas honneur non plus…

  • @ Lili:

    Il n’y a dans mon écriture aucune intention polémique contre vous et mon commentaire n’était pas du tout agressif à votre égard. merci, Lili de votre attention.

  • @Baillergeau

    Je crois que vous êtes complètement à côté de la plaque. C’est pas très grave, c’est sans doute moi qui ait du mal à m’exprimer clairement.
    Donc pour vous résumer ma pensée, non, le Guardian n’est pas contre la liberté de la presse…
    Cdlt –

  • @Courtaïus : Je n’attendais pas une réponse de votre part, car nous ne sommes pas bord à bord pour nous parler. Ma vision du christianisme éloignée d’une glorification de l’institution et de son chef d’état major a peu de chance de croiser votre enthousiasme pour les JMJ ! Heureusement que l’amour de Dieu n’a que faire de nos mesquines disputations !

  • Eh bien je voulais te dire que ton texte m’avait fait monter les larmes aux yeux. D’abord parce que ça sentait le vécu. Et alors pendant tous les JMJ j’ai pensé à ton billet parce que c’est vrai qu’on aimerait dormir un peu plus, mais on est tellement heureux. Et puis maintenant je suis de retour à Bxl,et j’ai le coeur rempli de l’Amour du Christ, partagé avec les autres, Sa Paix, Sa Joie, des moments d’exception!
    Et aussi, comme apothéose dans ses souvenirs les rencontres avec le pape!
    Mais comme tu dis les critiques qui fusent de tout bord, aussi de certains catholiques malheureusement! Alors des articles positifs comme ceux qu’on lit sur ton blog sont un oasis de quiétude! Merci!

Les commentaires sont fermés