Malheureux celui par qui le scandale arrive !

imageC’est un homme et une femme, si démunis qu’à l’heure où l’enfant doit naître, ils ne trouvent pas de place dans les auberges, ils ne trouvent pas de place chez les habitants du village, pas de place dans la salle d’hôtes. L’enfant va naître dans une étable. Dans cette étable, au milieu des bêtes, l’enfant vient au monde, sa mère l’emmaillote et le dépose dans une mangeoire. Après tout ce trajet, après toutes ces angoisses pour trouver une place, un endroit pour enfanter, la mère et le père de l’enfant prennent un temps pour contempler l’enfant.

C’est une famille, c’est un père et une mère doucement réunis autour de l’enfant et pour chacun, cela évoque au minimum la chaleur d’un foyer, la sécurité et la confiance de la famille.

Autour, des bergers se sont ajoutés, et des anges. Puis un ravi, un curé, un aveugle et son fils. Tout ce monde est là, à admirer en silence le tableau délicat de cette douce nuit.

Comment est-il possible que notre pays soit parvenu à transformer ce décor paisible en objet de tumulte, de rage, de revendication et de polémique ?! Quel est ce génie si peu génial qui a permis que cette crèche, la venue d’un enfant pour apporter la paix et l’amour dans le monde, deviennent l’objet des tribunaux ? Quel est ce temps que nous vivons où, plutôt que de vivre paisiblement l’attente d’un moment familial pour tous, de la grande nouvelle de la venue au monde du Christ, fils de Dieu parmi les Hommes, pour les chrétiens, ce temps où la fureur du monde s’apaise dans cette nuit qui tombe plus tôt et parfois dans la neige qui assourdit nos pas, nous nous déchirons plutôt autour d’un signe de paix et d’amour ?

« Malheureux le monde à cause des scandales ! Il est inévitable qu’arrivent les scandales; cependant, malheureux celui par qui le scandale arrive ! » (Matthieu 18, 7)

Malheureux Robert Ménard ! Malheureuse association dite de la Libre Pensée ! Par vos actions polémiques, vous troublez inutilement la quiétude de ce monde.

Robert Ménard, qui croit nécessaire d’aller, contre l’opposition d’une partie de la municipalité et de sa population, au milieu de manifestations de réprobation, inaugurer une crèche au coeur même de sa mairie. Association de la Libre Pensée, qui croit utile d’aller poursuivre un Conseil Général pour une crèche qui perdurait sans heurts depuis plus d’un quart de siècle. Malheureux, vous qui, d’un extrême à l’autre, livrez une bataille de la crèche ! Vous qui instrumentalisez la crèche et contraignez la population à soudainement prendre parti, et prendre parti sur la base de chacune de vos positions aussi stériles et fausses l’une que l’autre !

Malheureux Robert Ménard. Ainsi faudrait-il soudainement sortir les oripeaux et revendiquer une place pour la crèche dans nos mairies et puis, tant qu’on y est, pas n’importe où, là, au milieu du hall d’accueil. Mais réveillons-nous, réveillez-vous : cela n’a jamais été une revendication des catholiques ! Jamais les catholiques n’ont exigé que des crèches soient installées dans nos mairies, nos bâtiments publics ! Soyons clairs et pédagogues : on s’en tamponne et on s’en contrecarre ! De là où je suis, je vous jure que j’en connais des débats chez les catholiques et même des débats que les non-catholiques ne peuvent même pas imaginer mais pas une fois, pas une fois, je n’ai vu se lever un mouvement pour s’insurger de l’absence de crèche dans nos mairies. Et quand j’entre dans la mairie de ma bonne ville de Rueil-Malmaison, je n’y trouve pas de crèche, et jamais je ne me suis étonné ou offusqué de ne pas en trouver. Mais dans quelques lieux en France, au-delà même des pays de Provence où les santons acquièrent une autre dimension, l’idée a fait son chemin toute seule, elle s’est installée tranquillement, paisiblement, comme une évidence pour tous. Que faudrait-il introduire là la division ?

Malheureuse association dite de la Libre Pensée [1], qui n’a d’autre combat revanchard que de s’en prendre à la paisible présence de la crèche, et aux manifestations de cette présence chrétienne qui a tellement contribué à la construction de la France, tellement participé à faire de ce pays ce qu’il est, à ce christianisme qui donne les fondements d’une laïcité, qui, certes s’est imposée brutalement contre l’Eglise, mais qui perdure parce que, précisément, l’Evangile donne aux chrétiens une base pour la penser (« Rendez à César… »). La Libre Pensée s’interroge-t-elle parfois sur le fait que le concept de laïcité n’ait cours que dans les pays chrétiens ?! N’est-il pas temps pour elle de trouver d’autres combats que de se battre contre l’Eglise du XIXème siècle ?! A l’heure où l’on apprend que des jeunes, issus de familles athées (libre penseuses ?), parfois même de « culture catholique », rejoignent les rangs d’un terrorisme à prétention religieuse, la Libre Pensée n’a-t-elle donc point d’autres priorités ?

Et plus encore, dans notre société angoissée, inquiète, désorientée, sans projet, sans vision, sans vérité, cette société dans laquelle un Séguéla peut vanter tragiquement la publicité qui « entretient l’envie de vivre« , n’y a-t-il donc pas d’autre priorité que de lutter contre toute transcendance, toute vision ? Est-il, ainsi, urgent d’interdire aux Hommes de regarder vers le Ciel pour construire une société à ras de terre ? Car le combat de la Libre Pensée ne s’arrête pas à la seule visibilité de la religion. C’est pourtant un combat vain, irrémédiablement voué à l’échec, car l’Homme a toujours été religieux et il le sera toujours, quoi qu’on dise, quoi qu’on pense, quoi qu’on fasse. Même le régime soviétique n’a pas réussi à extirper l’âme religieuse d’un peuple. Alors, cessons donc ces confrontations stériles, et coexistons paisiblement.

Les uns comme les autres, entendez ce cri qui monte du coeur de la France : nous brisez pas les noix et rendez-nous le Petit Jésus !

C’est Noël. Noël ! La joie, la famille, le rassemblement. Pas la polémique. Ne faites donc pas de la crèche un objet de division.

Quant à nous, catholiques, chrétiens, ne mettons pas notre énergie à revendiquer d’être chrétiens, mettons toute notre énergie à tenter l’être pleinement. Je vous parie que si nous l’étions plus, si nous l’étions plus ardemment, bien des oppositions tomberaient d’elles-mêmes. Au lieu de vouloir, de façon surprenante, revendiquer soudain des crèches dans les mairies, soyons des chrétiens affirmés, y compris contre la censure laïcarde quand c’est de cela qu’il s’agit. Et, si la crèche nous tient à effectivement à coeur, sachons surtout l’apporter non pas dans les collectivités publiques, où elle ne sert à rien, mais là où elle manque, là où d’autres ont besoin d’un surcroît de présence du Christ. Portons-la dans tous les lieux de pauvreté et, puisque c’est là que nous sommes aussi, portons-la sur nos réseaux avec #PartageTonAvent et  Fêter Noël, portons-la ensemble ce week-end à Erbil avec les chrétiens d’Irak et ErbilLight.

Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie éternelle manchot ou estropié, que d’être jeté avec tes deux mains ou tes deux pieds dans le feu éternel. (Matthieu 18, 8)

Capice ?

  1. je ne résiste pas à cet égard à faire mention de la saillie de David Ghozlan, face à un Philippe de Villiers certes débridé, qui a soudainement fulminé contre la prétention de Philippe de Villiers à évoquer l’Histoire : « si Philippe de Villiers veut parler d’Histoire, s’il veut parler de l’âme de la France, alors il va falloir qu’il admette que Jeanne d’Arc, ce sont les royalistes et les catholiques qui l’ont brûlée« . La France ne connaissant à l’époque aucune autre religion que le catholicisme et aucun autre régime que la monarchie, c’est à se demander si le président de la Libre Pensée utilise vraiment son temps libre à penser. []

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49 commentaires

  • Vous avez tout dit, monsieur, merci pour votre fine analyse de cette polémique.
    En fait, les gens sont perdus, Dieu est venu parmi nous, mais nous n’avons pas voulu l’accepter, ni Le recevoir. »Il était dans le monde,et le monde fut par lui, et le monde ne l’a pas reconnu »(dixit Jean 1,10);
    Les hommes d’aujourd’hui continuent à nier Dieu ou à se prendre pour Lui,d’où tous nos débats de société, entre ceux qui reconnaissent notre besoin de Transcendance, et ceux qui ne peuvent l’admettre. A nous de témoigner inlassablement de cette Bonne Nouvelle de la venue de Dieu…malgré les incompréhensions et les refus de toutes sortes

  • Monsieur,
    je ne suis pas du tout d’accord avec votre analyse. Ou alors je ne la comprends pas. Vous êtes contre la crèche à la mairie de Béziers et contre l’ association la Libre Pensée qui s’oppose à la crèche au conseil général de Vendée. Que voulez-vous ? Peut-être ceci ? :
    « Soyez catholiques mais restez bien enfouis dans vos demeures chaleureuses auprès de la crèche ?? surtout n’annonçons pas cette Nuit la plus inouïe, la plus miraculeuse que le monde ait connu ? Dieu est venu sur notre terre en prenant notre humanité  » …
    Comment ne pas témoigner de cette nouvelle ? Que font les missionnaires alors ? que font les chrétiens d’Orient et d’ailleurs qui meurent parce qu’ils persistent à croire à cet événement grandiose ? Les français, chrétiens, décideront-ils un jour de crier leur foi en la vivant vraiment et en rendant visible la Bonne Nouvelle.
    Ne nous parlez pas de laïcité actuelle….à la mode de ce temps. Nous sommes sur une terre chrétienne et nous devons annoncer, montrer tous les fondements du christianisme à temps et à contre temps. MPS

  • Désolée, Koz, mais renvoyer dos à dos Ménard et les « libres penseurs » ne me paraît pas juste.
    Je comprends que l’on juge le combat de Ménard maladroit mais son combat n’est pas de même nature que celui des « libres penseurs ». Ces derniers veulent notre disparition. Pas Ménard , même si on n’est pas d’accord avec ses méthodes, il combat contre notre disparition. Et je dois dire que les combattants de notre camp ne sont pas légion. On assiste plutôt à un silence assourdissant.
    Bien à vous

  • Mouais, je me demande néanmoins si, cela aurait causé autant de scandale s’il s’était agit d’un maire non-inscrit, sans étiquette.
    Je suis impressionné par l’ardeur des médias à traquer le moindre faux pas des maires FN (ou soutenus par le FN). Prenons par exemple la ville du Pontet, dans la banlieue d’Avignon, je la connais bien car j’y avais une maison de famille. On n’en a pas entendu parler depuis 30 ans, à l’époque où ils jouaient le titre de champion de France de jeu à XIII (rugby à XIII), eh bien subitement, depuis l’arrivée du FN, on sait tout ce qui se passe dans cette ville (menu de la cantine, invalidation d’élections, propos du maire, etc … Bref le moindre faux pas n’est pas épargné.
    Je trouve finalement dommage, cher Koz, que vous hurliez avec les loups, ce n’est pas très original et cela ne nécessite finalement pas un courage particulier. N’y a t’il pas d’autres villes ou villages moins polémiques à citer en exemple ?
    Fraternellement,

  • Koz a écrit :

    A l’heure où l’on apprend que des jeunes, issus de familles athées (libre penseuses ?), parfois même de « culture catholique », rejoignent les rangs d’un terrorisme à prétention religieuse

    On notera tout de même que 80% des jeunes candidats djihadistes sont issus de familles musulmanes, et 20% sont convertis. Ce qui fait au maximum mettons 15% de jeunes issus de familles athées. https://fr.news.yahoo.com/les-jeunes-djihadistes-fran%C3%A7ais-loin-du-profil-type-130750763.html

  • Bertrand a écrit :

    N’y a t’il pas d’autres villes ou villages moins polémiques à citer en exemple ?

    <

    p>Si, il y a quelques années dans la ville de Rambouillet, il y a eu une expérience intéressante. Je ne sais pas si cela continue encore. C’était l’animation « Crèches en Ville », à l’initiative d’un partenariat composé de la municipalité, de l’association des commerçants de la ville, et d’une association chrétienne. Cela se passait sous la forme d’un concours :
    Des crèches étaient bricolées par les habitants (personnes individuelles ou groupements associatifs, écoles, comités d’entreprises, etc.) ; elles étaient exposées dans les vitrines des commerçants qui s’étaient portés volontaires ; tous les habitants étaient ensuite invités durant l’Avent à voter pour la crèche gagnante, ceci en déposant leur bulletin dans les urnes disposées par la municipalité dans les rues.
    Tout le monde en sortait gagnant :

    les commerçants ravis : le commerce local boosté

    les associations et groupes ravis : publicité et émulation

    les habitants ravis : animation locale

    les chrétiens ravis : noël commercial, noël culturel et noël chrétien réconciliés

    les élus ravis : puisque tout le monde était content

    Ça marchait très bien, à la satisfaction de tous, malheureusement je me souviens que la personne ‘pas très jeune’ qui avait lancé cela s’est essoufflée, et je ne sais pas si quelqu’un a repris l’idée …

    L’idée concilie les aspirations des uns attachés à la racine culturelle de noël, et des autres qui souhaitent la neutralité du lieu public. La municipalité facilite la vie des habitants, c’est tout.

  • Bien d’accord avec Koz : il y a mieux à faire que d’imposer la crèche mordicus dans un lieu public. Non pas vraiment parce qu’elle ne servirait à rien, car je crois à la valeur des racines culturelles, et je crois que tous devraient pouvoir accepter cet enracinement sans y voir un quelconque prosélytisme, à la manière des citoyens espagnols et des citoyens anglais qui ne sont pas troublés par les crèches dans leurs lieux publics. Mais c’est parce que dès qu’on en fait une polémique, elle perd son message. Même si on estime que cette polémique qui nous est imposée est injuste. Et même si on pense que l’aspect des racines culturelles devrait suffire pour qu’une crèche puisse se montrer sans que les incroyants en fassent un fromage. Ce n’est pas une raison pour dénaturer notre message en nous trompant de combat. Soyons plus inventifs.

    Merci @koz pour cette phrase :
    « Quant à nous, catholiques, chrétiens, ne mettons pas notre énergie à revendiquer d’être chrétiens, mettons toute notre énergie à tenter de l’être pleinement. Je vous parie que si nous l’étions plus, si nous l’étions plus ardemment, bien des oppositions tomberaient d’elles-mêmes. »
    En plein dans le mille ! Merci. Cela me donne à penser pour mon Avent.

  • Bien d’accord mais un point manque. Il serait temps aussi que les Français aillent, tout simplement, à la messe, au culte, que sais-je. Au lieu d’attendre que l’Etat les y encourage. Ce qui ne viendra pas. Jamais plus. Et c’est une chance, celle de la liberté. De la gratuité.

    Comment inviter au mystère si nous ne témoignons pas tous les jours, si les baptisés s’éloignent faute d’être catéchisés correctement et faute de trouver place, rôle, dans la communauté? Si nous nous déchirons entre chrétiens et participons au déchirement (certes programmé) du lien social??
    Que la crèche soit signe, d’accord. Qu’il faille l’imposer ou la supprimer est fou. Trouvons d’autres solutions pour faire vivre le mystère de Noël à ceux qui l’ignorent, de façon voyante ou moins. La proposition de Rambouillet ci – dessus est un exemple. Je l’ai vue aussi dans le …93!
    Joyeux Avent à tous et toutes.

  • Vacances de Noël de 1959. J’ai six ans. Mes parents ne sont pas là. Ma grand-mère paternelle, catholique pratiquante, est venue me garder chez nous. Nous sommes tous les deux tout seul dans une grande maison vide et froide. Elle m’apprend à lire dans « Patapouf », la bande dessinée du journal « Le Pèlerin » de cette époque là. Aujourd’hui encore, dans ma tête et dans mon cœur, je la vois très bien ce matin de décembre 1959. Elle fouille dans l’armoire où ma mère garde mes vêtements de bébé. Je lui demande ce qu’elle fait. Elle me dit qu’une jeune maman, qui ne parle pas un mot de Français, vient d’accoucher toute seule au pied de la cheminée dans sa grande maison froide et vide. Son mari n’est pas là. Il travaille dans une scierie. Ma grand-mère lui a porté de quoi habiller chaudement l’enfant. Cette jeune maman s’appelait et s’appelle toujours Céleste. Elle est restée vivre, travailler, fonder une famille en France. Aujourd’hui elle et son mari sont riches: ils ont des enfants de leurs enfants.

  • De Maitre J. Paillot.

    Les crèches dans l’espace public et le principe de laïcité

    Ici une crèche devrait être retirée d’un Conseil Général, là un maire est sommé par le préfet de retirer celle qu’il a fait installer dans sa marie. Les Français sont-ils devenus fous ?
    Le principe dit de laïcité et que l’on devrait renommer principe de neutralité — tant le terme « laïcité » est ambivalent — est un principe permettant à tous de vivre ensemble, dans le respect des convictions religieuses de chacun, le rôle de l’Etat étant ici de « garantir, en restant neutre et impartial, l'exercice des diverses religions, cultes et croyances », comme la Cour européenne des droits de l’Homme l’a rappelé avec force dans son arrêt de Grande Chambre Lautsi c/ Italie le 18 mars 2011.
    La laïcité « à la française », c’est-à-dire la neutralité, n’a donc pas pour fonction de privilégier des convictions laïcistes, antireligieuses, et en particulier anticléricales ou christianophobes, qui sont d’ailleurs à bien des égards intolérantes. Alors comment faire en sorte que la neutralité ne devienne pas intolérante ? Une crèche est-elle réellement contraire au principe de neutralité ?
    L’arrêt Lautsi, qui concernait la présence de crucifix dans les écoles publiques d’Italie, répond à cette question. Comme un crucifix, une crèche est un élément de décor d’ordre religieux, qui est par nature passif : il n’a donc pas d’influence en soi sur les convictions intimes. Le seul fait que cet élément de décor soit d’ordre religieux ne suffit par ailleurs pas à lui interdire toute présence dans la sphère publique, dès lors qu’il ne conduit pas à une forme d’endoctrinement. La Cour européenne a précisé ainsi qu’une « règlementation donnant à la religion majoritaire du pays une visibilité prépondérante » ne suffit pas à caractériser une atteinte au principe de neutralité. Il en va de même lorsqu’il s’agit d’une simple tradition ou d’un usage. La conséquence est limpide : tout comme un crucifix dans une école publique d’un pays de tradition chrétienne, une crèche ou un sapin de Noël dans une mairie ou un Conseil général français ne sont pas contraires au principe de neutralité.
    La France doit assumer son histoire et ses racines chrétiennes. Celles-ci l’ont façonnée et constituent un élément de sa culture. Ce n’est pas manquer à la neutralité dans la sphère publique que de s’en souvenir.

    Jean PAILLOT
    avocat au barreau de Strasbourg
    expert au Conseil de l’Europe

  • @ Tilt :

    Vous me permettrez de renvoyer à l’article que vous citez et qi ne dit pas ce que vous dîtes : « Sur les 160 familles qui ont contacté le CPDSI, 80% se disent athées ». Ce qui ne signifie pas que ce soit la même proportion pour l’ensemble des djihadistes, mais contredit ce que vous dîtes, et reste préoccupant.

    @ Florence :
    je continue de penser que l’on peut trouver d’autres méthodes, et je n’entends pas me ranger à une vision identitaire et donc erronée du christianisme. Un christianisme sans Christ est une autre disparition.

    @ Petit-Sepulchre : je veux qu’on se donne une chance de n’être pas binaire. Le choix serait donc entre soutenir Ménard et mettre sa foi sous le boisseau ? C’est ainsi que vous voyez le monde et vos possibilités d’action et de présence en tant que chrétien(ne) ? Ce n’est pas mon cas. Accessoirement, à qui pensez-vous parler ? Que croyez-vous que je fais, sur ce blog, depuis plus de 9 ans ? Que je mets ma foi sous le boisseau ?

    @ Bertrand : ah mais je voule confirme, cela aurait fait moins de brit venant d’un autre maire que de la part d’un maire habitué aux coups de force et aux coups de com’, ainsi qu’aux discours identitaires. Oui, il y a certainement des villages paisibles qui doivent avoir leur crèche dans la mairie et, précisément, ils le font paisiblement, ils ne le font pas pour faire de la com’ et de la provoc, ou pour soutenir leurs discours politiques. Ceux-là ne créent ni ne cherchent le scandale. C’est, globalement, le sens de mon billet.

    nathmontfort a écrit :

    Bien d’accord avec Koz : il y a mieux à faire que d’imposer la crèche mordicus dans un lieu public. Non pas vraiment parce qu’elle ne servirait à rien, car je crois à la valeur des racines culturelles, et je crois que tous devraient pouvoir accepter cet enracinement sans y voir un quelconque prosélytisme, à la manière des citoyens espagnols et des citoyens anglais qui ne sont pas troublés par les crèches dans leurs lieux publics. Mais c’est parce que dès qu’on en fait une polémique, elle perd son message. Même si on estime que cette polémique qui nous est imposée est injuste. Et même si on pense que l’aspect des racines culturelles devrait suffire pour qu’une crèche puisse se montrer sans que les incroyants en fassent un fromage. Ce n’est pas une raison pour dénaturer notre message en nous trompant de combat. Soyons plus inventifs.

    Mon « elle ne sert à rien » est en effet trop catégorique. Pour le reste, nous sommes d’accord : s’il s’agit de vider la crèche de toute signification religieuse, ou en faire un message identitaire de lutte contre l’invasion sarrasine, cela ne sert à rien, et c’est prétendre défendre des racines chrétiennes, sans présent ni avenir chrétiens. En tout état de cause, ceux qui fnt de la crèche un objet de scandale sont infidèles au christianisme.


    Une fois encore, je ne réponds pas spécialement à ceux qui me font juste part de leur accord, mais je vous lis, soyez-en certains, et vos messages me font plaisir


    PS : vous constaterez le rétablissement d’une fonction de modification des commentaires. Vous avez maintenant 5 minutes pour modifier éventuellement vos commentaires, corriger une coquille ou une erreur de présentation. Sinon, n’oubliez s la fonction « voir un aperçu ».

  • Vincent a écrit :

    On me dira que je pinaille, mais ce n’est pas ‘Malheureux …’ mais ‘Malheur à celui …’ C’est une malédiction et non un constat.

    http://bible.catholique.org/evangile-selon-saint-matthieu/3198-chapitre-18

    Ce n’est pas aussi évident que cela. J’avais aussi en tête la formulation que vous retenez, et que retient le site (bien renseigné) que vous mentionnez, tout comme la Bible de Jérusalem. Mais ce n’est pas la formulation liturgique.

  • Koz a écrit :

    80% se disent athées ». Ce qui ne signifie pas que ce soit la même proportion pour l’ensemble des djihadistes

    En effet, puisque l’article en question précise

    Vingt pour cent des Français impliqués sont des convertis. Un chiffre qui monte jusqu’à 30% chez les femmes

    20% de convertis donc 80% de musulmans « de souche ».

    Il est clair que des familles « Merah » ne vont pas appeler une hot-line de dénonciation des « dérives sectaires de l’islam ». Les statistiques d’appel au CPDSI ne valent pas représentativité des djihadistes français.

  • Koz a écrit :

    Mais ce n’est pas la formulation liturgique.

    Note complètement HS, mais bon ; il faut parfois se « méfier » de la traduction liturgique, dont l’objectif second est de se faire comprendre par les oreilles d’une assemblée du XXI°. Aucune exégèse ne se base sur le texte liturgique (à moins que son but ne soit d’en faire la critique), mais plutôt sur des traductions reconnues comme la Traduction Oecuménique ou la Bible de Jérusalem (aussi préférablement directement depuis le texte grec évidemment).

  • Tilt a écrit :

    80% de musulmans « de souche »

    Il n’en reste pas moins que 80% des familles concernées, dans l’article qui vous sert d’unique référence pour contredire mon propos, se disent athées, proportion que je n’ai pour ma part pas reprise à mon compte dans mon billet. S’agirait-il seulement de 50%, voire de 20% d’athées que ce serait déjà une proportion très conséquente.

    @ Courtlaïus:
    Convenons (i) que cela n’emporte pas de conséquence sur le billet et (ii) que l’assemblée du XXIème n’est pas futées, certes, mais que pour autant elle est en mesure de comprendre un texte qui dirait « malheur à« .

  • @ Koz:
    Je pinaille encore plus… Le mot grec, s’il signifie bien « malheur », veut aussi dire « hélas ». Il peut ainsi exprimer la déception, la consternation.

    Donc « malheureux », ça colle !

  • La publicité donne à fond, nous sommes assommés de messages unanimes nous invitant à acheter, acheter, acheter, les illuminations de fête sont partout, ni les avenues commerçantes les plus prestigieuses ni les plus petites mairies de province n’y échappent, les marchés de Noël envahissent places et trottoirs, les magasins regorgent de cadeaux et de nourriture, tout le monde se prépare à la fête… s’opposer à ce déferlement insensé est inenvisageable, il s’agit d’un rituel inviolable, sacré, tabou, cette religion-là, omniprésente, envahissante, inavouée, personne ne songe à y toucher.

    Mais une crèche, quelle horreur !

    Mais un nouveau-né dans une étable, quel danger !

    Mais un message de paix et d’amour, alerte rouge !

    C’est quand le sacré s’ignore qu’il est vraiment sacré et qu’il est le plus redoutable…

  • @ Koz:
    80% des 160 familles qui ont contacté le CPDSI se disent athées.
    80% des 1.132 Français impliqués dans les filières de départ vers la Syrie et l’Irak sont musulmans.
    Bah ces chiffres sont cohérents.

  • Merci de votre analyse qui nous fait aller au coeur de notre mission de chrétien, et nous aide à réfléchir aux véritables questions et enjeux.

  • Les Libres penseurs et les grands militants de la laïcité me font pitié. Ils ne sont pas libres, ils ne définissent leur identité que par opposition au christianisme, dont ils ont par ailleurs une idée bien étrange. L’affaire de la crèche est tragi-comique, tout comme l’était l’affaire des crucifix en Italie. Au risque de faire de la psychologie à cent balles, je suppose que pour en arriver là, à ce stade de détestation et d’acharnement, ils ont été victimes d’un traumatisme d’enfance. Ils ont probablement été battus pendant les séances de cathé, ou au moins ils ont subi une pression psychologique permanente liée à la religion, ou quelque chose dans ce style. Après, ils se cachent derrière des arguments en apparence rationnels pour exprimer leur désarroi.
    D’ailleurs, il en est de même pour beaucoup de gens qui ne supportent pas les traditions de Noël. « Papa avait bu, mes parents se sont disputés, puis Maman a pris un couteau… et puis je ne me souviens plus de rien, j’avais quatre ans. Je déteste l’odeur du sapin de Noël », m’a une fois confié une amie.
    Immense joie pour les uns, souffrance pour les autres. Perso, je suis une grande partisane d’une éducation biblique et chrétienne résolument non violente. C’est le seul moyen de « détruire » (si j’ose dire) la soi-disant libre pensée.

  • @ Tilt : mais enfin, de quoi croyez-vous débattre ? Il est bien évident que les personnes qui partent faire le djihad sont « majoritairement » musulmanes ! Je serais même pour le moins surpris qu’elles ne le soient pas à 100%. J’ai bien saisi que le fait que des personnes évoluant dans le milieu athée soient sensibles à la radicalisation islamiste vous chagrine, mais cela n’enlève rien à cette réalité. Et même si l’on considère que sur les plus de 1.000, il y a près de 120 gars (et probablement plus, puisque l’on peut imaginer que toutes les familles athées n’ont pas contacté ce centre) venant d’un milieu athée, cela reste inquiétant.

    Cardabelle a écrit :

    Donc « malheureux », ça colle !

    La boucle est bouclée 😉

  • « Les uns comme les autres, entendez ce cri qui monte du cœur de la France : nous brisez pas les noix et rendez-nous le Petit Jésus ! » –> vous voulez sûrement dire du cœur de la moitié (masculine) de la France 🙂

    Merci pour votre analyse: effectivement, faire de la crèche une revendication « identitaire » n’est pas le meilleur moyen de véhiculer le message de Noël, ni un super témoignage du sens qu’a pour nous la crèche. En ce sens, je ne soutiens pas la provocation de Robert Ménard.

    Mais je me pose la question: dans l’affaire du conseil général de Vendée, que convient-il / convenait-il de faire? Ne rien dire, pour ne pas instrumentaliser la crèche? Ou se « battre » d’un point de vue juridique pour faire annuler cette décision de justice ridicule, sans tomber dans un combat stérile, mais sans être non plus des béni-oui-oui niais sur qui on peut taper dans crainte d’une réaction…

  • Eh bien, j’ai un peu essayé de faire ce que j’avais à faire via ce billet. Je crains qu’il n’y ait juridiquement pas grand-chose à faire, même si l’on peut tout de même réserver l’hypothèse d’une décision favorable via la jurisprudence de la CEDH. Mais, en droit interne, ça me semble assez cuit. Et j’avoue que je ne ressens pas la nécessité de me « battre » pour une crèche dans un bâtiment public. Après, celle de Vendée a semble-t-il été installée il y a déjà pus d’un quart de siècle de façon tout à fait paisible, ce qui la différencie beaucoup de celle de Béziers.

    On peut aussi comme je le fais, et comme le fait très bien Jean-Pierre Denis, souligner la bêtise – pour être correct – de l’association de la prétendue Libre Pensée, qui se révèle clairement libre uniquement pour ceux qui pensent comme elle.

    Comme je l’ai dit ailleurs, si l’on en venait à remettre en cause les crèches sur les places publiques, alors, et même si le texte de la loi de 1905 n’y serait guère plus favorable, là je pense que nous serions beaucoup plus légitimes à protester. Mais il est difficile, à chaque fois, de prétendre protester sur un élément somme toute pas injustifié par crainte d’une évolution éventuelle.

  • Nous convenons en effet facilement qu’il n’y a pas sur ce point précis de traduction matière à scandale. Néanmoins, nous remarquons que, tout comme il y a par chez nous des bons et des mauvais chasseurs, il y a dans la bible des bons et des mauvais scandales.

    Par exemple Isaïe 8,14 parle de Dieu comme d’une pierre d’achoppement (« petra scandali ») ; saint Paul parle du Christ crucifié, scandale pour les Juifs (1Co 1,23), et du scandale de la croix (Ga 5,11) Enfin pas mal de fréquentations de Jésus provoquaient des scandales, de même que ses paroles et actes. Dieu lui-même donc provoque et scandalise (mais le plus souvent une catégorie précise de personnes), il est vraiment à la fois la pierre d’angle pour celui qui croit, et celle sur laquelle on achoppe pour celui qui ne croit pas. En conséquence, tout chrétien qui proclame un Dieu incarné, crucifié, mort et ressuscité est de fait, sinon l’objet, vecteur de scandale ; la crèche est déjà un scandale, à commencer pour Hérode le Grand. Mais en réalité le véritable scandale, c’est celui qui fait chuter « ces tout petits », et en effet, il vaut mieux pour celui-là qui le provoque qu’il ne fut pas né. Dieu est celui qui élève les humbles et scandalise les puissants.

    On pourrait donc dire : « tout est question d’intention » : le mauvais scandale supposant une intention maligne. Il faut donc faire le plus souvent des procès d’intention (nos pseudo artistes contemporains sont passés maîtres dans l’art précisément d’à la fois provoquer le scandale et de le nier, se drapant dans une vertu outragé – comme l’autre avec son anti-magritte sapin gonflant place Vendôme).

    Quant à installer une crèche dans une mairie localisée sur une terre archi réputée bouffeuse de curés, effectivement la question de la droiture des intentions peut se poser.

  • Koz a écrit :

    Après, celle de Vendée a semble-t-il été installée il y a déjà pus d’un quart de siècle de façon tout à fait paisible, ce qui la différencie beaucoup de celle de Béziers.

    Courtlaïus a écrit :

    Mais en réalité le véritable scandale, c’est celui qui fait chuter « ces tout petits »

    Courtlaïus a écrit :

    On pourrait donc dire : « tout est question d’intention » : le mauvais scandale supposant une intention maligne.

    Axelle a écrit :

    Mais je me pose la question: dans l’affaire du conseil général de Vendée, que convient-il / convenait-il de faire? Ne rien dire, pour ne pas instrumentaliser la crèche? Ou se « battre » d’un point de vue juridique pour faire annuler cette décision de justice ridicule,

    Tout ça me parle … Donc cela appelle des réponses ajustées au cas par cas, avec de notre côté les intentions les plus pures possibles, c’est à dire passées au filtre de la prière et confrontées posément aux chances d’atteindre notre objectif qui doit rester d’annoncer la Bonne Nouvelle … C’est vrai que lorsque les dés sont pipés par la mauvaise foi ou l’imbécilité en face, ça devient difficile de discerner que faire, à moins d’avoir bien enraciné en soi les bons filtres.

  • Koz a écrit :

    aux manifestations de cette présence chrétienne qui a tellement contribué à la construction de la France, tellement participé à faire de ce pays ce qu’il est, à ce christianisme qui donne les fondements d’une laïcité

    Bonsoir,

    je suis d’accord sur le ridicule de ces polémiques. Mais je pense qu’on évoque ici juste un symptôme des relations difficiles entre la population française et la (petite) communauté catholique praticante. La plupart des épisodes récents, comme ceux du mariage pour tous, ne font pour moi que dégrader encore ces relations.

    A chacun de trouver sa place dans ce contexte difficile. J’installerai probablement une crèche chez moi et j’irai sûrement montrer à ma fille de 3 ans celle de l’église du quartier, c’est notre tradition et une belle célébration de la naissance d’un enfant.

    Un jour, je lui parlerai certainement de l’évangile comme un beau libre, et d’un dieu dont j’espère qu’il existe, surtout quand j’ai peur.

    Mais je n’ai pas baptisé mes enfants, et je ne participe plus à la vie d’une église que j’estime à côté de la plaque sur presque tous les sujets sur lesquels elle s’engage et dont, en moyenne, je me sens moins proche des membres que de la population générale.

    Tout cela est plus compliqué qu’une simple crèche.

  • @ Bertrand: Oui les médias traquent les élus du FN. Et il n’y a pas que les médias qui font ça. Je ne sais pas si vous serez d’accord ou non avec moi mais je me l’explique par les raisons suivantes. Jean Marie Le Pen, Marine Le Pen, Marion Maréchal Le Pen ont un point commun: ils peuvent casser, ridiculiser, pulvériser un journaliste ou un adversaire politique en quelques mots à peine, en quelques phrases. Ils ont la culture, le savoir-faire, le culot pour le faire. Ils ont la dents dures. Ils font mouche facilement, rapidement. Cela plaît beaucoup à toutes celles et tous ceux qui n’aiment pas les journalistes et les politiciennes, politiciens. Mais celles et ceux qui subissent les sarcasmes des Le Pen et bien ils cherchent effectivement à les prendre en faute; ils épient les fautes, les failles, tout ce qui pourrait arroser l’arroseur. C’est mesquin, c’est petit oui sans doute mais c’est…humain.

  • Je dois avouer que, depuis le temps que je vous lis, je crois plutôt que vous avez, Uchimizu, une relation personnelle surprenante à l’Eglise catholique, peut-être moins sereine que vous ne l’avancez, au vu notamment de votre assiduité sur ces pages et de ce que vous y écrivez. Aujourd’hui vous nous expliquez que, ces polémiques, quoique ridicules, traduiraient un problème de fond entre la société et les catholiques (si peu nombreux, si à côté de la plaque, mais dont vous avez manifestement du mal à vous distancier, au vu de vos commentaires ici). Je pense que vous confondez la réalité avec votre histoire personnelle. Le fait est que la crèche ne fait polémique nulle part, et chez personne d’autre que chez quelques imbéciles sectaires. Bien au contraire, elle s’insère harmonieusement dans la quasi-totalité du pays, sauf quand l’un ou l’autre tente de l’instrumentaliser.

  • Le billet de Koz donne beaucoup de matière à reflexion.

    Comme lui, je me méfie de ceux qui prennent la tradition catholique comme prétexte ou arme à des revendications identitaires. D’abord la foi mérite mieux que cela, ensuite j’ai l’impression d’être pris en otage et, fort des expériences laissées par l’histoire, je suis bien convaincu que rien de bon ne peut en sortir.
    Cependant, je citerai Luc 9:49-50 : « Jean prit la parole, et dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas. 50Ne l’en empêchez pas, lui répondit Jésus; car qui n’est pas contre vous est pour vous. »
    Laissons à M Ménard le bénéfice du doute…
    Pour l’affaire de Vendée, je la relierais à l’information accessible par ce lien :
    http://www.lerougeetlenoir.org/les-breves/francs-macons-les-creches-de-veritables-provocations-pour-le-grand-orient
    Il s’agit de l’attitude du grand orient de France face à l’église. Sous couvert de laïcité, ce n’est pas une attitude de neutralité de l’état qui est demandée, mais de neutralisation (pour reprendre une expression de F Hadjadj). Ce n’est ni plus ni moins qu’un projet d’aggression. La question qui se pose est de savoir comment faire face. Accepter et plier comme un roseau ? Choisir la confrontation ? Je n’ai pas la réponse, mais je suis persuadé ce n’est qu’un début. Notre république en décomposition va accepter de plus en plus mal toute autorité morale qui pourrait entraver ses (ex-)actions.

  • Oui, une crèche n’est pas indispensable dans un hall de mairie.
    Non, Ménard n’est pas à l’origine du scandale en ce sens qu’il n’y avait, sauf erreur de ma part, pas de geste prosélyte ou provocateur en l’installant. Juste la force de la coutume. L’injonction disproportionnée des laïcards a motivé sa réponse qui l’a entraînée dans le scandale. Sur le principe même, je me permets de faire suivre ce lien où j’avais publié sur le thème de l’effacement de tout repère religieux: http://tduperat.blogspot.com/2014/12/le-conte-de-fin-dannee-du-tribunal.html

  • Thomas a écrit :

    Juste la force de la coutume

    Robert Ménard ne peut se prévaloir d’aucune coutume. A la rigueur, au Conseil Général de Vendée, il en allait presque différemment, puisque cela fait près de 25 ans qu’elle était en place. A Béziers, jusqu’à cette année, il n’y avait pas de crèche à la mairie.

  • Pas tout à fait d’accord avec vous Koz. c’est la laïcité qui est en danger, le droit d’exister de tous les citoyens, quelque soit leur histoire et leur foi. mais l’autre danger serait que sur ces bonnes bases, l’islam s’impose aussi dans les mairies. Alors autant rester hors du champ religieux.
    Et puis pas d’étable pour la naissance du Christ, mais au pire, une halte, une salle d’accueil des voyageurs, sans le fumier, les bouses de vaches, ou les crottes de mouton !
    Après dans le combat contre la crèche, j’y vois la preuve de l’existence de Dieu. s’il ne s’agissait que d’une belle histoire de fraternité, tout cela aurait disparu ou serait indifférent à tout le monde.

  • @Uchimizu : « relations difficiles entre la population française et la (petite) communauté catholique praticante. »
    Prenez garde à vos lunettes (si je peux me permettre) !!!!
    J’entends par lunettes nos chers médias qui montrent souvent, en fait de « catholiques pratiquants » des bourgeois (au sens de centre-ville), plutôt attachés à des traditions, plutôt affichant une certaine aisance, et ne semblant pas montrer de doute.
    La « figure » (illustration ou repoussoir) étant Madame Boutin.
    Dans mon expérience personnelle, c’est très loin de la réalité.
    Et dans la vôtre ?
    Et d’ailleurs que veut dire « la population française », dans votre phrase : tous les autres, je suppose (non pratiquants) mais dans ce cas, cela peut se généraliser à tous les ultras qui ont des mauvaises relations avec ceux qui ne pensent pas comme eux …
    Et votre phrase a un sens tout différent ….
    Cela ne me dérange pas que les ultras (de toute cause) aient des mauvaises relations avec les autres : c’est leur nature.
    Ce sont les journaux qui associent les « catholiques pratiquants » à des ultras. Ils peuvent avoir raison pour certains mais pour une minorité, justement : allez-voir les associations (Secours catholique, CCFD, etc …) et vous aurez peut-être à modifier votre phrase …
    a+
    Bigben

  • Je me suis fait la réflexion suivante :
    le cultuel n’est jamais que du culturel qui n’en a pas l’r !

    Mais alors :
    le culturel est-il du cultuel qui se donne de l’r ?

    Avec un peu d’avance j’ose tout de même : Joyeux Noël !

  • @ Uchlmzu

    « et je ne participe plus à la vie d’une église que j’estime à côté de la plaque sur presque tous les sujets sur lesquels elle s’engage »

    Si cela peut vous aider à vous réconcilier avec l’église qui porte plein de belles initiatives que vous ne semblez pas connaitre et qui n’attend pourtant que votre participation :

    http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/12/19/l-avent-a-paris%C2%A0-eglises-ouvertes-catholiques-dans-la-rue-5516186.html

  • @ koz
    Pas grand-chose à voir avec le sujet, mais ça fait un bout de temps que je voulais vous le dire : j’aime beaucoup les aquarelles qui illustrent vos sujets ! Vous en êtes l’auteur ?

  • La crèche censurée n’est-elle pas le retour de balancier du voile interdit ?
    L’intolérance appelle l’intolérance, et vouloir faire avancer les mentalités par législation piège souvent ses auteurs…
    Jusqu’où fera-t-on aller cette mode de la laïcité ?

  • @ dj34:Je suis d’accord avec votre remarque sur l’intolérance qui appelle l’intolérance. Je suis pour le port de la burka intégrale mixte: j’ai peur d’Ebola et de la grippe aviaire. Bien entendu mon humour n’est pas très drôle mais bon vous me le pardonnerez j’espère. « Si le mal répond au mal quand s’arrêtera le mal? »

  • C’est un beau billet, que je lis avec quelques semaines de retard, mais pour lequel je te remercie néanmoins. Avec Noël tout proche, il n’en est que plus touchant. Il est bien triste que le message de Noël soit détourné en tant que punching-ball politique par les gens dont les intentions sont tout sauf chrétiennes; et que le message de la laïcité soit dévoyé par ceux dont l’esprit est tout sauf de tolérance. Enfin, bon… Jésus en a vu d’autres, et de bien plus dures.

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