« Oups », le revers de la réforme ?

Je ne serais pas catégorique : il y a certainement des mesures politiquement plus cons, et plus mal amenées. Ca ne fait pas de doute et, avec le temps, nous pourrions très certainement trouver de pertinents exemples. Mais le temps nous manque et le piteux imbroglio autour de la carte famille nombreuse devrait pouvoir représenter, pour le passé récent et dans un avenir proche, l’un des meilleurs exemples.

A la suite des municipales, on évoquait la nécessité que le gouvernement fasse preuve de pédagogie. Sur ce sujet de la carte famille nombreuse, cela relève davantage de la catégorie du bordel noir. Comment cette mesure a été annoncée ? Par qui ? Qui donne la position effective du gouvernement ? Qui aurait mieux fait de fermer sa gueule ? On a du mal à identifier les bons interlocuteurs et l’on remonte péniblement la chaîne de l’information jusqu’à l’annonce de la suppression de la subvention de 70 petits millions versée à la SNCF.

Toucher à la carte Famille Nombreuse est soit très courageux soit très con. Il est possible d’ailleurs que la différence entre les deux options relève de la méthode employée, ce qui n’est pas spécialement favorable au gouvernement. Car une telle mesure a le redoutable effet politique de mécontenter et à droite et à gauche, ce petit bout de carton ayant valeur de symbole dans les deux camps. A droite, parce que la mesure touche à la cellule-de-base-de-la-société, à gauche, parce qu’elle portera préjudice aux foyers-les-plus-modestes. Rien n’interdit au demeurant aux premiers de se sentir interpellés par le second effet, et vice et versa.

Et, comme le relève l’édito du Monde, elle est aussi le symbole d’une politique familiale généreuse, qui a permis à la France de maintenir un taux de fécondité acceptable.

Aussi, le remettre en cause aussi maladroitement ne laisse pas d’étonner. Certes, il faut réformer courageusement. Certes, il est probablement difficile de mettre faire preuve simultanément de pédagogie sur 166 mesures[1]. Certes encore, nous ne regretterons pas un certain immobilisme passé. Mais le courage n’est pas l’inconscience, ni le sacrifice.

Or, à l’heure où la campagne a cessé de blanchir et où je jetais ces lignes agacées, les modalités de remplacement de la carte Famille Nombreuse souffraient manifestement d’une impréparation certaine. Réductions intégralement maintenues pour les uns, seulement le week-end pour les autres, ou encore uniquement si le déplacement se fait véritablement en famille, mise sous conditions de ressource ou pas… Tout ceci ressemble fort à une grande consultation. Mais a posteriori.

La question de la mise sous condition de ressource m’a donné l’occasion d’un échange sympathique avec JPR . Il m’a en effet semblé comprendre que JPR était favorable à une mise sous condition de ressources s’agissant d’une prestation sociale, mais défavorable à une mise sous condition de ressources s’agissant de politique familiale… Or comme il s’agit de politique familiale, il est d’accord pour la mise sous condition de ressources préalablement annoncée mais uniquement si la carte famille nombreuse relève de la prestation sociale, ce dont elle ne relève pas, donc ce n’est pas qu’il soit contre la mise sous condition de ressource mais c’est que ce n’est pas le sujet.

Une telle position me paraît emblématique d’un certain inconfort de la droite ces derniers jours. Mais en tout cas, moi, je salue la constance qu’a Jean-Pierre Raffarin à monter au front chaque fois qu’une difficulté se présente. Et alors qu’il pourrait laisser la primeur de l’explication à ceux qui l’ont suscitée.

Incidemment, et bien que cela soit très certainement malvenu de le dire, une intervenante (sur le blog de JPR) soulevait un point intéressant : n’est-il pas original de constater que les cotisations sociales sont proportionnelles aux ressources d’un foyer et que, dans le même temps, les prestations sociales sont également soumises à condition de ressource dudit foyer ? Voilà une question incidente, mais pas inintéressante.

Plus fondamentalement, on (Nadine Morano) affirmait que les tarifs sociaux seront maintenus et qu’il ne s’agirait après tout que d’une question de ligne de financement.

Trois observations.

Tout d’abord, contrairement à ce qui est dit, et quelle que soit l’influence de l’Etat à cet égard, il ne semble pas qu’il relève de la SNCF, désormais entreprise commerciale, de pratiquer une quelconque politique familiale. Sans vouloir employer de trop grands mots, la politique familiale est du ressort de l’Etat, de la Nation et, aussi emmerdant cela soit-il, son coût paraît devoir à juste titre relever du budget de l’Etat.

Deuxièmement, mais cela découle du point précédent, peut-on être certain qu’il ne s’agira que d’une question de ligne de financement ? Transférer à une société commerciale la charge de consentir des tarifs non rentables par hypothèse est quelque peu contre-nature. Il a déjà été évoqué un temps que la carte soit remplacée par une carte commerciale sous contingentement, ce qui semble signifier que les tarifs en question seront accessibles uniquement en période creuse ce qui exclurait certainement les longs week-ends et les départs en vacances. Comment garantir que cela ne serait pas, à moyen terme, la tendance naturelle de la SNCF ?

Troisièmement, s’il ne s’était agi que d’une question de ligne de financement et que tant le principe que le montant étaient maintenus… pourquoi ne pas l’avoir précisé d’emblée ?

Mais voilà que bingo, l’Elysée tranche comme il se devait : les tarifs sociaux seront maintenus, financés par l’Etat, et même élargis. Machine arrière toute, un coup pour rien.

Opération politique déplorable, qui aura eu pour effet, sur une mesure sans véritable enjeu financier, de conforter les uns dans leurs critiques, et d’instaurer le soupçon chez les autres. Beau résultat. On applaudit bien fort. Mais on ne crachera pas sur un peu plus d’anticipation, de coordination, et de pédagogie.

  1. ou queque chose comme ça []

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54 commentaires

  • Excellent billet (pas d’ironie), entre autres car il vient d’un pas vraiment de-gauche*, et souligne deux choses :

    – Le cacafouillage d’une équipe en principe superpro et tout. Pourquoi n’ont-ils pas confié ce dossier à NKM 😉

    – L’incohérence chez des tenants du libéralisme et du moins d’état qu’il y aurait à s’immiscer dans la gestion d’une entreprise privée dont le but est de gagner de l’argent, pas d’en perdre.

    (* Ecoutez les gars, pour une fois que les c…ies ne viennent pas du ps…)

  • Je souscris, évidemment.

    Certaines mesures vont faire mal, ça c’est sûr. Si possible j’aimerais autant que ça ne retombe pas sur les familles nombreuses (oui parce qu’on a dit : faire mal, pas « revoir notre politique d’aide sans faire mal à personne).
    Plus un rond, c’est ça.
    C’est l’affolement pour en trouver rapidement, pour boucler à tout prix un budget construit comme un programme politique.

  • Bravo Koz, un bon billet, assez courageux aussi (pas facile d’être en désaccord avec une famille et un parti qu’on apprécie) !

  • Cafouillages en hausse régulière : il y a de l’amateurisme dans une équipe gouvernementale qui semblait plus professionnelle !
    Soit il n’y a plus de pilote dans l’avion et il faut commencer à compter les parachutes, soit l’équipage ne partage pas le même objectif et cela se règlera bientôt à coup de flingue.
    A tel point qu’on peut se demander à qui profite le crime ?

    Ceci étant, à ce train là, la présidence européenne sera une vraie galéjade !

  • Tout à fait d’accord !
    Ca devient franchement étrange cette accumulation de cas relevant de la « catégorie bordel noir »…

  • Houla ! En lisant le 11ème paragraphe, ma tête a glissé de la main qui la soutenait et j’ai failli me manger le bureau… rassurez-vous tout va bien. Et vous ?

  • On saluera vivement la pertinence de l’intervention de mal léché.

    Un indice : personne ne vous force. Juré. D’autant qu’il vaut mieux profiter du soleil tant qu’il y en a.

  • Tu as bien évidemment raison sur le coté amateur du truc.

    Notons tout de même que la SNCF a reçu de la part de l’Administration en 2006 : http://medias.sncf.com/resources/fr_FR/medias/MD0305_20070803/template/RF/2006/SNCF-RF-2006.pdf (pages 15 et 16)
    – Au titre de sa concession de service public :
    * 3,8 milliards de RFF
    * 2,4 milliards des régions
    * 0,3 milliard de l’Etat (dont les 70 millions qui nous intéressent)
    – Au titre de pures subventions :
    * 0,9 milliard au titre de subventions d’investissement
    * 2,6 milliards au titre de la prise en charge des retraites
    * 0,6 milliard au titre du service de sa dette
    * 0,5 milliard au titre du plan Fret

    Soit un total de 11,1 milliards d’euros d’aides publiques.

    On peut gloser à l’infini sur le bien fondé ou la correcte évaluation des 6,5 milliards du service public. Mais les 4,6 milliards de pures subventions sont… de la pure subvention.

    A la place du gouvernement, j’aurais tapé dans ces 4,6 milliards de cadeaux aux cheminots plutôt que dans les 70 millions des familles nombreuses. Surtout quand on cherche désespérément 3 milliards pour financer le RSA.

    Ce serait vraiment ballot qu’on renonce à sortir 2 millions de pauvres de la misère par peur de quelques grèves de trains.

  • Sur la natalité française « acceptable », rappelons quand même que le seuil de renouvellement des générations (indice synthétique de fécondité, l’autre ISF, de 2,1 enfants par femme) est presque atteint en France. Quant à savoir si le mot clé est « presque » ou est « atteint », cela relève moins du débat du verre d’eau à moitié vide/à moitié plein que de celui entre natalistes et antinatalistes. L’enjeu est non seulement de taille au niveau économique, il est aussi difficilement soluble. Que les sociétés aient une tradition étatique ou libérale, aucun pays occidental, pas même l’Irlande qui est rentrée dans le rang depuis 10/15 ans qu’elle est devenue le « Celtic Tiger » (comme quoi le surcroît d’argent n’est pas forcément le meilleur allié de la procréation, soit dit en passant) n’arrive pour l’instant à enrayer sa dénatalité. Dommage que cet épiphénomène n’ait pas amené un réel débat national sur la question, qui pose le problème non seulement du financement des retraites, mais aussi de l’avenir de l’Europe en tant que pôle de civilisation et d’influence au plan mondial.

  • @ Liberal
    « A la place du gouvernement, j’aurais tapé dans ces 4,6 milliards de cadeaux aux cheminots plutôt que dans les 70 millions des familles nombreuses. »
    Qui vous dit que cela ne vient pas de se faire ? 🙂

  • Bravo Koz pour ce post. Je sais que vous m’attendiez, je suis donc venu. Ceci étant, êtes-vous bien sûr que cela devait être tranché par le Président ?

    Personnellement, je suis tout de même stupéfait par l’amateurisme généralisé qui caractérise ce gouvernement. Et j’ai l’impression que le remaniement n’a fait qu’amplifier les choses, compte tenu de la qualité des nouvelles recrues.

    Je vais finir par croire, même si contrairement à Léotard, j’ai plutôt tendance à croire au légitimisme forcené des Français, que ça va vraiment mal finir…

  • J’avoue que j’attendais un truc comme ça depuis un moment. Un beau plantage de l’équipe Sarkozy, bien net et sans bavures, pas de contestation, d’excuse, ni d’interprétation tordue possible. Et un billet bien senti de Koz démontrant que qui aime bien, châtie bien.

    Je ne suis pas déçu. Merci!

    Accordons ceci à Sarkozy, au moins: il a vu que ce n’était pas le moment d’assumer les délires de ses « collaborateurs » et il a promptement sifflé la fin de la récréation. Ça limite un peu la casse.

    Pour finir, bienvenue à Mme Morano dans la cour des grands. Ça va, le fauteuil ministériel, pas trop chaud ?

  • « Et, comme le relève l’édito du Monde, elle est aussi le symbole d’une politique familiale généreuse, qui a permis à la France de maintenir un taux de fécondité acceptable.  »

    Hi! Hi! C’est bin vrai çâ ! Surtout dans les familles polygames !

  • Je me suis fait la même réflexion que Libéral: la SNCF bénéficie, me semble-t-il, de beaucoup d’investissements publics (même s’il est obscur comme Libéral parvient à « 4,6 milliards de cadeaux aux cheminots »). Remarquons d’ailleurs qu’au grand dam des collectivités locales, les aides attribuées ne sont pas répercutées dans les prix (cf. la polémique du Paris-Strasbourg). Il n’y aucune raison qu’une entreprise, quelle qu’elle soit, soit dans une logique de pure rentabilité lorsqu’elle est subventionnée par l’Etat.
    La RGPP aurait pu être l’occasion de clarifier les obligations sociales des entreprises subventionnées (oserais-je parler de « cadeaux aux patrons? »). Apparemment c’est raté.

  • Vous avez raison, ozenfant, il faudrait renvoyer tous ces africains chez eux. J’adore la cohérence de vos commentaires. 🙄

    Sinon, ce fil illustre cet affreux dilemme : critiquer objectivement ce qui mérite de l’être, et endurer la jubilation de certains dont l’objectivité n’est pas forcément démontrée, ou se taire et finir partial…

    Je ne me fais aucune illusion sur le fait que, d’ici quelques jours, on reviendra ici mettre en cause ma partialité, mon militantisme, ma sarkolâtrie, comme si de rien n’était. Cela s’est déjà produit ici, cela se reproduira donc.

    Fx_Perreti, votre commentaire de fin est desespérément militant. Ne vous bercez pas d’illusions. Quoi que vous espériez, il faut un peu plus qu’un pas de deux sur la carte famille nombreuse et des choix politiques contestables (du point de vue de ceux qui manifesteraient) pour déclencher une insurrection. L’invoquer est au mieux de la méthode Coué, au pire foncièrement irresponsable, et détestable. L’invocation du « légitimisme forcené des français » laisse percevoir un profond regret.

    Liberal, ton rappel de ces chiffres illustre tout de même que bien évidemment, la SNCF n’est pas une entreprise commerciale comme une autre. Dans ce cas, il aurait fallu poser les choses bien clairement dès l’origine, essayer de faire valoir que, compte tenu de la situation très particulière de la SNCF, celle-ci avait des obligations spécifiques, que n’ont pas les autres. Pourquoi pas prendre les cheminots « à leur propre jeu », et expliquer que, puisqu’il s’agit d’un service public… (mais bon, c’est un peu à courte vue).

    Christine : un peu le même com’.

    Gwynfrid et alii. : oui, qui aime bien châtie bien. Mais il ne faut pas oublier cette phrase qui, je le crains, est devenue une tarte à la crème, mais que je maintiens tout de même en intrazergue de mon blog : « s’engager, c’est adhérer à une cause imparfaite ».

    Je ne me sens pas foncièrement engagé au service de la cause de cause de Sarko. J’ai d’autres causes imparfaites qui me tiennent autrement plus à coeur que celle-là.

    Mais voilà, je ne peux pas m’empêcher de relever – en mesurant ce qu’il y a de perfidie dans mon propos – qu’il y a plus d’honneur dans l’engagement que dans le fait de compter les points de l’extérieur ou de se complaire dans la critique systématique.

    Le gouvernement a voulu prendre près de 200 mesures de réforme. Pour le moment, ça n’a entraîné un clash que sur une seule. On pourrait presque dire que c’est du bon boulot. Ce que je leur reproche, et ce qui m’étonne, c’est de ne pas avoir anticipé (ils sont meilleurs politiques que moi) que la carte Famille Nombreuse, ça ferait du bruit…

    Mais, si on me cherche sur Sarkozy, je vous répondrai qu’au moins, il agit. Voilà, effectivement, 166 mesures. En parallèle, vous avez le débat sur les OGM qui, certes, a fait beaucoup de bruit mais seule l’action fait du bruit. Vous avez aussi la question de la représentativité syndicale, serpent de mer depuis années, et qui semble évoluer de façon assez indolore (y’a bien thibault qui gueule, mais c’est sa façon naturelle de s’exprimer).

    Alors, je maintiens que cette histoire de carte famille nombreuse me semble assez pathétique, essentiellement sur la forme (mais aussi un peu sur le fond) mais au moins s’active-t-il. Ca nous change de la naphtaline des années Chirac, dans laquelle une Royal ou un Bayrou nous auraient copieusement maintenus.

    Sagesse populaire : y’a que ceux qui font rien qui font pas de conneries. Que l’opposition profite donc à plein des 4 prochaines années. (Quelle connerie ce quinquennat, soit dit en passant. et dire que, si je n’m’abuse, j’ai voté pour)

  • Tu y vas un peu fort sur la jubilation de certains qu’il faut endurer, non ? Franchement, moi par exemple, je ne jubile pas, je trouve rassurant que quelqu’un comme toi, qui soutient le gouvernement et ses mesures, se permette parfois de prendre du recul pour montrer que certaines choses sont critiquables. J’ai toujours beaucoup de mal avec les personnes qui adhèrent entièrement et complètement à une cause, quelle qu’elle soit, sans jamais prendre le temps du recul et de l’analyse. Surtout que la critique, on n’a jamais rien trouvé de plus constructif en règle générale.

    Quant à l’adhésion que tu prônes, sache qu’elle existe à des niveaux divers. Je ne suis pas encarté, pas militant pour un sou et pourtant je travaille pour les personnes les plus en difficulté (RMIstes, DELD, etc.). Je trouve que c’est un engagement politique, un engagement dans la vie de la cité…

    On peut donc ne pas être militant, critiquer de l’extérieur, et pourtant être engagé, disons en accord avec ses convictions.

  • Oui, j’y vais un peu fort sur la jubilation. J’ai noté et compris le ton de ta parenthèse, notamment. C’est aussi pour cela que j’ai écrit : « certains ». Mon propos est mi-particulier, mi-général. A plusieurs titres.

  • Eh bien, je vais souffler une brise différente!
    je ne vois pas pourquoi la carte famillie nombreuse n’aurait pas pu subir de modifications.
    D’abord parce que peu de familles nombreuses riches prennent le train ( c’est vrai que je ne voyage pas en 1ere classe, mais j’en vois peu sur le quai, ou alors elles sont si peu « bling bling » qu’on ne les différencie pas des autres..

    Ensuite parce que si je trouve normal que la famille toute entière puisse avoir des billets moins chers, je trouve totalement anormal qu’un seul membre d’une famille qui se déplace bénéficie d’une réduction.

    Enfin, je ne pense pas vraiment que la carte famille nombreuse de la SNCF favorise la natalité.(« Et, comme le relève l’édito du Monde, elle est aussi le symbole d’une politique familiale généreuse, qui a permis à la France de maintenir un taux de fécondité acceptable » écrit Koz).Sauf peut être dans les wagons couchettes ?

    Il faudrait peut être être un peu plus objectif.
    La France en a besoin.
    Franchement, c’est c’est plutôt « franchouillard » comme
    polémique !
    Mais bon, cela va permettre, encore une fois de constater que Sarkosy recule toujours devant la gauche.
    Je crois que c’est ce qui m’exaspère le plus chez lui : ce manque de fermeté et ces reculs incessants.
    J’ai voté pour qu’il réforme enfin – quitte à être quelque peu dictatorial – un pays frileux, campé sur des droits et privilèges d’un autre temps.
    Or, Sarkosy est tout sauf dictatorial : il recule toujours devant la masse populaire, les éditoriaux de journaux débiles et les sondages d’opinion.
    Triste.

  • Ce qui est surtout triste c’est qu’après une période de mouvement permanent sur des points bien ciblés, traités au pas de charge avec une excellente préparation de l’opinion et une splendide prise en compte de l’objectif final pour n’apporter que les modifications mineures qui font croire à l’opposition qu’elle existe, il semble que le team N.S. n’a conservé que l’ivresse du mouvement, l’ampleur du geste et de la surprise dans des dossiers mal sélectionnés, mal préparés, mal traités et mal conclus.

    On est passé en quelques mois du professionnel à l’amateur imitateur, de la gestion de projet à la copie falote.

    Dommage mais pas désespéré, l »animal a déjà montré qu’il pouvait se reprendre………

  • @ Koz: +1 avec Praxis. Je ne jubile pas non plus quand le gouvernement se ridiculise – au contraire, ça me désole et me scandalise de voir des gens aussi intelligents, chargés d’énormes responsabilités, aller se mettre le nez dans le mur à ce point.

    Je jubile presque, par contre, en vous lisant. Si, si.

    « il y a plus d’honneur dans l’engagement que dans le fait de compter les points de l’extérieur ou de se complaire dans la critique systématique ». Je ne dis pas le contraire, mais pour s’engager, encore faut-il adhérer. Faute de quoi, et tout en essayant d’éviter la critique systématique, il ne reste qu’à compter les points et à essayer de comprendre, afin de pouvoir voter en pleine conscience la prochaine fois.

  • @ Tara
    C’est la grande discussion en ce moment autour de la table familiale : NS fait-il trop de concessions, gouverne-t-il trop à gauche, devient-il chiraquien ?
    Les uns pensent que de cette façon nous éviterons peut être un psycho-drame majeur, les autres sont déçus, ils avaient rêvé d’un chambardement façon Thatcher.

    Personnellement je pense au coût économique d’une réplique de 95 et préfère la négociation et certains reculs si les autres réformes puissent ainsi passer sans trop de dégâts.

    Quant au sujet en discussion je suis surtout ahurie de constater qu’on discute de quelques 70 Millions à verser par l’état ou la SNCF pendant que personne ne s’offusque que plus de 11 Milliards par an soient nécessaires pour qu’enfin la SNCF dégage, ohhhh très glorieusement …1 Milliard de bénéfices !!!

    Privatisation, diminution puis suppression des subventions et nous n’aurons plus ce genre de discussion de queues de cerises …

    PS : dividendes versés à l’état pour 2007, 120 Millions ?
    http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/316345.FR.php?rss=true&xtor=RSS-450

  • La gouvernance actuelle du pays a un gros problème de méthode. Cet épisode CFN en fournit une illustration supplémentaire, avec pour dernière image le Président cédant à l’opinion.

    La RGPP est aussi emblématique de la carence méthodologique de Nicolas Sarkozy : plus de six mois de travail de deux experts ministériels et privés, pilotés et animés par les directeurs de cabinet de Matignon et de l’Elysée, en présence du Ministre du Budget. La synthèse faite chez le boss.

    La curiosité et l’attente créent l’exigence de l’opinion, du moins celle que ça intéresse.

    Il en sort un train de propositions pour sept milliards d’économie, soit trente cinq millions par expert mobilisé, ou encore 0,7% du gâteau. Pire, la communication ne marque aucune ligne directrice, préférant insister sur le nombre de mesures.

    La déception est légitime, et libère la suspicion. Effectivement, comment ne pas s’interroger sur l’évitement du parlement dans la réflexion. Goasguen met les pieds dans le plat demain dans le JDD, son point de vue ne manque pas d’arguments.

    Le Président a du mal à sortir du mode de fonctionnement qui lui réussit tant pendant la campagne.

    Sauf qu’il ne s’agit plus de forger l’opinion, mais le pays.

  • Très bien votre post Koz.
    Juste une petite précision par rapport à mon post chez jpr. Les cotisations sont proportionnelles aux salaires mais pas aux revenus d’un foyer. C’est différent.
    Alors que pour les conditions de ressources ce sont les revenus du foyer dans son ensemble qui sont pris en compte.
    C’est vrai que quelquefois on est un peu ahuris de tant d’amateurisme ! La campagne faisait plus pro !
    Par contre:jJe ne peux pas suivre C. Goasguen : d’abord parce qu’il râle tout le temps (on se demande toujours dans quel parti il est – avez-vous remarqué que lorsque F2 ou F3 veulent citer un parlementaire de droite qui critique le gouvernement, c’est souvent C. Goasguen qui répond !) et ensuite, par rapport à cette histoire d’OGM, il aurait mieux valu que les parlementaires soient plus présents dans l’hémicycle.

  • Mon métier n’étant pas l’économie, je suis nulle dans ce domaine.
    Quelqu’un peut il m’expliquer comment les revenus d’un foyer ne sont pas proportionnels aux salaires (dans leur globalité) et quelles sont les cotisations payées sur ces dits revenus.

    En ce qui concerne les salaires bruts, OK, puisque ceux qui touchent un salaire brut supérieur au plafond de la sécu paient plus de charges, et donc ont , proportionnellement (sur la globalité de la somme, bien sûr) un salaire net inférieur.
    Mais sur le salaire net, je ne vois pas. (la CSG?)
    En ce qui concerne le pouvoir d’achat Pour un couple, OK, à savoir qu’un couple paie un seul loyer, n’a quasi pas plus de de charges fixes.
    Mais je ne vois pas le rapport avec le revenu, ni avec les cotisations payées : lesquelles?
    Pour les professions libérales et commerciales, OK, puisque, jusqu’à un certain montant, on paie les cotisations sur la base du plafond de la sécu , ce qui veut dire que ces « riches » professions ont des cotisations bigrement élevées lorsqu’elles ne font pas un revenu suffisant ( là on parle bien de revenu, puisqu’il n’y a pas de salaires). Encore faut il différencier revenu brut et revenu net. parce qu’une fois le revenu net dégagé, il n’y a plus de cotisations ( hormis les impôts)

    Alors, l’amateure que je suis aimerait bien des explications.

    @Margit
    Oui, chez nous aussi, c’est la discussion.
    Moi, je suis du clan des déçues .
    j’en ai tellement marre de la diplomatie vis à vis de l’opposition, que je crois que je vire nettement à l’appel à un régime « monarchique » !
    J’ai beau me dire que l’opposition a fait 46% de voix, je n’arrive pas à accepter qu’elle mine l’économie française par des grèves permanentes, des défilés sans fin ( qui coûtent à la collectivité), des amendements sans fin ( juste pour mettre des bâtons dans les roues ), jusqu’à une motion de censure bidon pour discréditer le gouvernement. Je passe sur la campagne pour les municipales qui a été du niveau du caniveau, voir du niveau des égouts…
    Et je me dis que ces gens ont eu bien de la chance de nous avoir eu, nous gens de droite , dans l’opposition fut un temps. Nous qui, hormis pour le choix de l’enseignement, ne descendons jamais dans les rues, parce que nous respectons le choix des urnes, même si cela nous déçoit!

    Alors que la critique soit constructive, oui, si elle est argumentée de façon logique et objective.
    Mais la critique pour la critique, juste pour faire obstruction, ou juste pour critiquer et se moquer, non.

    Je ne crois pas que le fait de critiquer un président sur sa taille, sa montre ( au fait j’ai lu que les rolex – il a changé de marque, paraît il, passons sur ce haut fait politique- ne sont pas les plus chères), sa femme, sur son plaisir d’aller manger dans un restaurant cher (d’ailleurs, j’aimerai bien savoir combien ces restaurants font de couverts, cela remettrai peut être les pendules – rolex?- à l’heure), de prendre des vacances, de faire du jogging soit très constructif!

    Quant à la carte « familles nombreuses », je maintiens qu’elle n’aurait pas due être maintenue en l’état. Et là, je critique Sarkosy. Tout net ! Et j’ai expliqué pourquoi.
    Comme je critique ses reculs permanents.
    Mes arguments sont peut être faux, mais ils essaient de ne pas être en rapport constant avec l’image du président.
    Et j’essaie de me tempérer avec un autre argument, de taille celui là:
    Si Sarkosy n’a pas encore fait tout ce qu’il avait promis pendant sa campagne, c’est normal. Il a 5 ans pour le faire. Et ce n’est pas en un an qu’il aura pu faire tout ce qu’il a promis pendant sa campagne face à cette bande de loups qui l’attendent tous les jours au coin du bois et avec tous cette bande de mammouths qu’il a promis de dégraisser !
    (je n’ai d’ailleurs lu nulle part qu’il avait promis de faire toutes ces réformes en un an, ou alors je suis proche de l’Alzheimer, ce qui est possible au demeurant)

  • En 2012, ouverture du marché du rail à la concurrence.
    Acceptera t-on que l’état subventionne des sociétés privées, capitalistes, pour un panel de clientèle, fut-il celui des familles nombreuses?

    Sur le fond, l’idée annoncée est plus politiquement correcte qu’on ne le pense. Il est cependant vrai que l’annonce est d’une maladresse olympique.

  • Très bon billet, Koz, comme d’habitude !

    @ Tara,

    Sur cette affaire de carte de famille nombreuse je ne pense pas que Sarkozy ait reculé «  devant la gauche ». En effet, si celle-ci s’est largement gaussée du cafouillage, si elle a repris les critiques de certains députés de la majorité, trop heureuse d’enfoncer le coin, à part S. Royal, je ne l’ai guère entendue s’indigner directement contre l‘annonce de la suppression de la carte – à moins que j’ai raté leurs interventions ce qui est toujours possible. La politique familiale n’a jamais été le cheval de bataille de la gauche. En maintenant cette proposition je crois que c’est plutôt un électorat traditionnellement à droite que l’on risquait de mécontenter fortement. Ce qui est le comble…
    Je suis vraiment stupéfaite d’une telle erreur politique.

  • @ Tara
    Dans le cadre de l’adaptation de la France aux directives européennes et à l’ouverture du rail à la concurrence il faudra de toute façon repenser tout le système et préparer la séparation d’une politique familiale que l’on souhaiterait maintenir et les futures méthodes de marketing de la SNCF.

    http://www.ifrap.org/2-fromages/Ouverture-transport-ferroviaire.htm

    L’essentiel pour moi consistant à limiter les aides futures à ceux dont les revenus sont faibles. Je dis bien revenus et non pas seulement les salaires … Avec les méthodes de mise en commun des données administratives il est maintenant facile de fixer des seuils de revenus au delà desquels on ne peut prétendre à bénéficier de l’aide de l’état.
    Je vous citerai un exemple qui me pose question depuis longtemps :
    Une veuve, handicapée, propriétaire de son appartement et de 4 appartements loués, d’un joli paquet d’actions plus une confortable pension personnelle et de réversion, prise en charge à 100 %, qui se fait financer non seulement ses multiples déplacements médicaux en taxi, dispose d’une aide à domicile quotidienne et de cures d’amaigrissement prises en charge en grande partie par la collectivité …

  • @ Tara,

    c’est incroyable ce que vous écrivez. Je constate sur ce blog que certaines personnes voient la « gôôche » partout. A tel point que vous vous aveuglez totalement.

    Heureusement que Guenièvre est là pour le rappeler mais la valse-hésitation sur la carte Famille nombreuses (créée en 1921 par le gouvernement d’un gauchiste bien connu, Aristide Briand) n’a rien à voir avec la gauche, ou alors allez expliquer aux dirigeants de l’UNAF et autres associations familiales que vous considérez qu’ils ont tous leur carte au PS !

    Ensuite, vos appels au « monarchisme » sont stupéfiants et démontre, s’il le fallait, que la droite française et ses tenants ne sont pas et n’ont jamais été d’authentiques libéraux. Aucun libéral conséquent ne peut souhaiter une dynamique de type thatchérienne et ne peut souhaiter de régime autoritaire. Par ailleurs, votre description de l’opposition est toute… nuancée. Il me semble que lors du débat OGM par exemple, les amendements déposés par l’opposition étaient tellement peu « constructifs » que certains parlementaires de droite les ont votés…

    @ magrit,

    intéressant que vous citiez cet organisme magnifique qu’est l’IFRAP. Sachez simplement que son (ancien) directeur, Nicoals Lecaussin, pourtant sarkozyste enflammé pendant la campagne, a été renvoyé en raison de la publication d’un livre qui fait part de sa… déception : http://www.marianne2.fr/Nicolas-Lecaussin,-vire-pour-sarkozysme-trop-tiede_a85520.html

    Ceci étant, cet exemple et celui de Tara démontrent effectivement la désillusion de l’électorat le plus radical ayant voté pour Sarkozy. Il fallait toutefois être un peu distrait pour ne pas constater dès la campagne que les positions affichées étaient au moins à double facette…

  • Désolée.
    J’ignorais que la fédération CGT Cheminots ,Sud rail et le PCF fussent de droite. Passons.
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/04/09/m-sarkozy-prend-pour-cible-le-cout-des-politiques-sociales_1032642_823448.html#ens_id=991293
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/04/10/les-jours-de-la-carte-famille-nombreuse-sont-comptes_1033253_3224.html#ens_id=991293

    D’autre part, je disais que je virais à la demande d’un régime monarchique (ce qui sous entend que ce n’est pas mon fond premier)

    Pour la critique j’écrivais :
    « Alors que la critique soit constructive, oui, si elle est argumentée de façon logique et objective.
    Mais la critique pour la critique, juste pour faire obstruction, ou juste pour critiquer et se moquer, non. »
    Ce qui sous entend que je crois à une critique constructive et que ça arrive…de temps en temps.
    J’argumentais en parlant des reproches et des critiques les plus couramment adressés à Sarkosy et qui à mon sens n’étaient pas constructifs.
    Pour les OGM, j’avais sous le billet de Koz, signalé que ce fameux amendement polémique voté était très semblable à un amendement présenté par la majorité. (je n’ai pas le courage de rechercher le lien)

    Enfin j’avoue, même en relisant les discours de campagne que je ne vois pas de positions affichées « à double tranchant »
    ( hormis sa position sur la Turquie qui m’a parue ambivalente )

    Merci à Margit pour la remarque sur les revenus. Je n’avais pas pensé aux revenus autres que ceux du travail.
    Effectivement les plafonds pour les aides de l’état devraient prendre en compte ces revenus ( qui sont néanmoins taxés en plus de l’impôt sur le revenu) : et c’est mon côté « gauche » qui ressort, là, non 😉

    Non je ne suis pas une authentique libérale, parce que je crois que trop de liberté tue la liberté. C’est ce qu’on voit à longueurs de pages de journaux.
    Néanmoins, j’adhère à la majeure partie des billets et des com de Libéral, parce que tout est dosé , tout est logique et ne déverse pas dans un sentimentalisme surdimensionné.

    Enfin il me semble aussi réducteur d’assimiler la droite aux simples libéraux que d’assimiler la gauche au simple PS.
    ( il est vrai que tous les satellites de ces deux partis majoritaires sont bien discrets en ce moment )

  • Ouais. Sus à Morano.
    Plus sérieusement, je ne suis pas certain que ce soit elle qui soit la plus à blâmer. Un certain nombre de personnes se sont exprimées alors même qu’elles ne sont pas en charge du dossier. J’ai, par exemple, un peu de mal à comprendre pourquoi Borloo est intervenue sur le sujet.

    Guenièvre, je n’imagine pas non plus que Sarkozy ait reculé devant la gauche. Ce n’est pas elle que l’on entendait le plus. J’ai juste tendance à penser que l’impact de cette mesure, perdu dans 166 mesures, a été totalement et étonnamment sous-estimée. Peut-être est-ce plus facile à dire lorsque l’on analyse rétrospectivement, évidemment… D’autres mesures auraient peut-être pu faire davantage de bruit encore, qui sait.

  • A propos de l’addition de Libéral : elle n’a aucun sens et de plus, si on privatisait la SNCF, elle ne changerait pratiquement pas. Les concurrents privés nouvellement entrés dans le fret bénéficient des mêmes services de RFF, ceux qui entreront bientôt dans les TER facturernt aussi leurs services aux régions (voir le cas britannique), quant à la caisse des retraites, elle est juridiquement et financièrement indépendante de la SNCF. Je trouve surprenant cet attachement à la carte famille nombreuses qui n’offre d’avantages que sur un mode de transport relativement marginal, on est loin de la situation de 1921, et que le poste transport est loin d’être le plus important dans le budget des ménages.

  • jhm, je vous trouve un peu catégorique. Le poste transport n’est pas « loin d’être le plus important dans le buget des ménages » : il est le deuxième poste de dépenses, qui y ont consacré 15% de leur budget en 2005, ce qui est « loin » d’être négligeable.

    En outre, il touche tout de même à quelque chose d’important : la possibilité de se déplacer, c’est-à-dire aussi celle de partir en week-end voire en vacances. Vous me direz que l’arbitrage aujourd’hui ne se fait pas nécessairement en faveur du train, et encore, mais avec l’augmentation permanente du prix de l’essence…

    Par ailleurs, cet attachement vous paraît peut être surprenant mais le fait est… qu’il existe. La vie et la politique ne sont pas faits que de budget de dépense et de statistiques mais aussi de symboles. Il n’est pas non plus totalement anodin de penser que, pour une famille qui souhaite un troisième enfant, l’idée (peut-être inexacte) que le coût soit un peu compensé par certains avantages n’est pas neutre.

    Alors, compte tenu du poids très relatif de cette carte famille nombreuse dans le budget de l’Etat, il me semble que – sans nier le fait que toute réforme provoquera des mécontentements – l’on pouvait trouver des mesures moins problématiques.

  • On pouvait trouver, et on trouvera sûrement, des mesures « moins problématiques ». L’effet symbolique de la carte « famille nombreuse » aurait été désastreux, et probablement d’autant plus qu’on aurait trouvé les plus choqués parmi un électorat de droite traditionnelle, les mêmes qui vacillent en ce moment.
    Néanmoins, on en est à un stade où, au-delà des illusions d’une année de campagne sur un programme absolument complètement ficelé ou sur des marges de manoeuvre budgétaires, des leviers de croissance, qui n’auraient nécessité que de l’énergie et un bon dentier, on en arrive aux fait. Il faut faire des économies. Et ça, ça veut dire que les règles de bonne gestion ne suffiront plus.
    Nous allons devoir en passer par là où en sont passés tous les autres, c’est à dire une phase où on souffre. Il ne va pas s’agir que de faire la chasse au gaspillage pour mieux dépenser la même somme d’argent, en réinvestissant les économies réalisées. Il va falloir dépenser moins. Et ça aurait pu passer par la suppression de la carte famille nombreuse. Ce ne sera pas cela, mais d’autres mesures aussi désagréables devront être prises.

    C’est là qu’on attend Sarkozy.
    Il va falloir assumer les mois de campagne, et les premiers mois de mandat, où ces problèmes ont été occultés. Assumer un mode de gestion où toutes les décisions sont étudiées et prises à l’Elysée, et apparaissent brutalement aux yeux de l’opinion, sans préparation, sans « pédagogie », et toutes prêtes à être critiquées par une majorité humiliée et des ministres en quête d’existence.
    On est en plein dans ce qui fait que je n’ai pas voté Sarkozy. Et pourtant, c’est maintenant que je m’intéresse le plus à ce qu’il fait, et que j’ai envie de soutenir. Parce que, maintenant, on est dans le réel.
    C’est pas les conditions les plus favorable, mais quand on commence à regarder les choses en face c’est un début de commencement.

  • je vais me faire l’avocat du diable.
    Le poste transport n’est peut-être pas négligeable mais quand on lit ton lien 83% du budget transport concerne la voiture…
    la carte famille nombreuse pour la sncf concerne donc assez peu de personnes. Par contre, il me semble qu’elle ne concerne pas seulement la scnf mais la ratp ou autre organisme en province pour avoir des tarifs réduits sur les transports au quotidien et certaines entrées dans les musées etc.

    « Il n’est pas non plus totalement anodin de penser que, pour une famille qui souhaite un troisième enfant, l’idée (peut-être inexacte) que le coût soit un peu compensé par certains avantages n’est pas neutre. »
    je suis d’accord mais néanmoins ne peut-on pas penser que les allocations familiales pourraient palier à ce genre d’inconvénients, c’est le but je crois ? et cela va dans le sens de ne pas multiplier les aides diverses.
    Bon maintenant je suis quand même d’accord sur l’idée que la cacophonie nuît à la lisibilité du message.

  • Effectivement, Thaïs, 83% du budget transport concerne la voiture. Et, effectivement, pour une famille nombreuse, le train n’est peut-être pas la façon la plus économique de voyager.

    Mais d’une part, supprimer les réductions familles nombreuses pourrait supprimer les arbitrages résiduels en faveur du train et/ou provoquer une vraie hausse du budget dans la mesure où les foyers seront amenés à utiliser la voiture, dont le coût d’utilisation ne cesse de s’alourdir et, d’autre part, comme je l’ai dit plus haut, ce n’est pas qu’une question de budget.

    En tout état de cause, ce n’est pas qu’une question de budget. l’attachement à la carte Famille Nombreuse n’est pas forcément extrêmement raisonné. ce n’est qu’une raison de plus pour faire preuve de la pédagogie nécessaire : en l’occurrence, la cacaphonie n’a pas « nui à la lisibilité du message » puisqu’il n’y a même pas eu de message.

  • « Ce ne sera pas cela, mais d’autres mesures aussi désagréables devront être prises. »

    Est-ce que finalement, le système consistant à augmenter les dividendes versés par la SNCF à l’Etat, ne permet-il pas de réaliser l’économie souhaitée sans pour autant supprimer la carte ?

  • @eponymus,
    Justement, si !
    Si j’ai bien compris, au départ, l’état voulait se désengager de la CFF, tablant sur le fait que la SNCF est bénéficiaire d’une part, et que d’autre part, statutairement, la SNCF est dans l’obligation d’avoir une politique familiale.
    Donc effectivement, initialement, l’état ne voulait pas que la CFF disparaisse.
    Sauf que, les associations font plus confiance à l’état qu’à la SNCF.
    D’où le maintien de la réforme, qui par un jeu d’écriture comptable satisfait tout le monde. Et un peu plus de monde encore, puisque dans l’histoire, le dispositif sera étendu à des familles ‘non-nombreuses’ ce qui n’était pas dans la réforme de départ.
    Gérée autrement, c’eut été une réforme négociée avec intelligence, dans la réalité, cela ressemble à un gros couac.

  • Eponymus, il va falloir augmenter autant que possible les dividendes versées à la SNCF par l’Etat… ET trouver d’autres choses. Tu auras remarqué que c’est la première fois (ou depuis longtemps) qu’on demande à la SNCF de reverser qqch. Je suis certaine que l’Etat fait en sorte de récupérer le maximum (en allant aux limites gestionnairement et politiquement acceptables)
    Boucler le budget 2008 ne va déjà pas être facile. Je te rappelle qu’il a été construit sur des hypothèses de croissance farfelues relevant de l’incantation.

  • “Et, comme le relève l’édito du Monde, elle est aussi le symbole d’une politique familiale généreuse, qui a permis à la France de maintenir un taux de fécondité acceptable. ”

    Ah ! L’ ivresse et les fantasmes des trains de nuit !

  • Cela étant, quelque jours aprés l’ annonce triomphale par la SNCF de ses premiers bénéfices depuis les calandes grecques, bien sûr que la réduction des subventions et aides en tous genres est la solution (peut-être déjà décidée, comme il l’ a été dit plus haut). Ce qui ne fait qu’ aggraver le pataquès.

  • J’ai cherché à savoir qui était à l’origine de cette histoire abracadabrantesque et aurait besoin d’une sévère mise à pied pour maladresses verbales :

    http://www.latribune.fr/info/SNCF–la-carte-famille-nombreuse–dans-l-etat-actuel–va–certainement-disparaitre—selon-Bussereau-770-~-AP-SNCF-TARIFS-SOCIAUX-BUSSEREAU-$Db=News/News.nsf

    exploitées illico presto par la gauche et montée en épingle par nos jounaleux pourtant pas en mal de polémiques la semaine dernière :

    « le Parti socialiste a estimé que le désengagement de l’Etat aboutirait « in fine à une hausse des tarifs qui pénalisera davantage les ménages modestes, ceux-là mêmes qui ne pourraient pas partir en vacances sans ces aides ». Pour les Verts, « on passe en matière de transport ferroviaires « d’une logique de service public en faveur de l’usager à une logique purement marchande qui réduit l’usager au client … »

    C’est l’exemple type de maladresses de communication, qui se transforment, on se demande bien comment, en désinformation propagandiste : « réduire » l’usager au client !!!

    Il n’a jamais été question de supprimer cette mesure mais de la faire prendre en charge par la SNCF, qui, dois-je le rappeler, est pour l’instant encore « un service public » financé par le contribuable tout comme cette fameuse carte …

  • Je crois qu’on oublie aussi que la carte famille nombreuse, ce n’était pas que pour le train. Il était possible parfois d’avoir une réduction dans un commerce, pour une exposition grâce à cette carte. D’autre part, même si, au regard du nombre de Français, son utilisation semblait marginale, elle n’était pas moins vitale pour la famille qui en avait l’utilisation. L’étudiant ou l’étudiante qui pouvait prendre le train pour aller en fac grâce à la réduction, et qui sinon aurait dû renoncer aux études parce qu’il n’aurait pas été possible pour ses parents d’assumer les frais, c’était son avenir qui était en jeu.
    C’est sûr qu’on n’a pas des enfants à cause des avantages octroyés par la société (et en fait d’avantages, les familles avec enfants ont un niveau de vie qui baisse plus le nombre d’enfants augmente et ce malgré les AF). Mais on peut renoncer aux enfants qu’on désirerait avoir faute d’un revenu suffisant. C’est à ce niveau que les aides à la famille ont un impact.
    Mais Attali a dit qu’il fallait supprimer la carte familles nombreuses, il faut faire ce qu’a dit le grand gourou de l’économie. L’annonce faite, des voix s’élèvent pour dénoncer les effets néfastes d’une telle mesure. Personne n’avait envisagé les conséquences. Après réflexion, on se dit qu’effectivement, la solution n’est sans doute pas si bonne, et on renonce à l’appliquer. Il aurait peut-être fallu réfléchir avant. Mais au gouvernement comme ailleurs, il semble qu’il n’y ait qu’un mot d’ordre : augmenter le rendement. Cela se fait nécessairement au détriment de la qualité.

  • Aux dernières nouvelles (Europe 1 ce matin), l’ annonce de la suppression est le résultat d’ une « erreur informatique » : un copié-collé mal fait l’ aurait laissé subsister dans la liste des 160 mesures alors qu’ en fait elle n’ avait pas été retenue.
    Qui tenait le mulot ?

  • Claude Goasguen, député UMP de Paris, a parlé ce week-end de l’impréparation gouvernementale : « Le couac aurait pu être évité avec un peu plus de discussions en amont. » Au-delà des gémissements post-municipaux de l’UMP qui se cachent derrière une telle déclaration, l’improvisation qui caractérise le lancement de la deuxième phase de la réforme de l’État est patente. Laquelle des 165 mesures restantes va se révéler être une carte SNCF bis, se demande la presse ? C’est inquiétant pour un président qui brandit la réforme de l’État comme l’étendard de son action. D’autant que pour un peu que l’on se penche sur le problème, à qui profitait de cette carte ? Certainement pas aux plus pauvres… Eux n’ont pas les moyens de partir avec une nombreuse progéniture en vacance ! Ceux qui ont des yeux pour voir, on pu maintes fois constater que les familles concernées sont aisées et font partie de la clientèle de l’UMP et du PS-caviar. La majorité a t-elle découvert tardivement, que cette mesure pénalisait en premier lieu sa clientèle électorale ? Ce qui est certain, c’est que la presse « DITE DE GAUCHE » toujours aussi aveugle est tout de suite montée au créneau ». Le PS-caviar lui a bien sur emboîté le pas pour défendre les vacances de « SES FAMILLES AISÉES. Étonnant non ?

  • Cilia,

    C’ était les infos de 7 h du matin.

    Quant à la participation SNCF à la carte Famille Nombreuse, ça y est :
    « Nicolas Sarkozy a finalement annoncé le maintien de la compensation de l’Etat aux réductions famille nombreuse, en échange du versement à l’Etat de dividendes équivalents par la SNCF. » (Yahoo Infos)

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