Soirée télé (en lailleve [live])

Ce soir, y’a Retour à Cold Mountain, sur M6. Avouez que c’est tentant. Parce que suivre la soirée électorale risque fort de s’avérer douloureux. Alors, puisque certains se livreront de nouveau au liveblogging, pourquoi ne pas liveblogger Retour à Cold Mountain ?

Aux Etats-Unis, pendant la guerre de Sécession. Inman, jeune soldat sudiste d’origine modeste, évite de peu la mort au cours d’un assaut sanglant. Ne supportant plus de se battre, il pense à déserter. Une lettre de sa bien-aimée, Ada Monroe, le convainc de passer à l’acte. Seule au monde et sans ressources depuis le décès de son père, révérend de la petite ville de Cold Mountain, elle peine à survivre dans la ferme paternelle laissée à l’abandon. Mais le chemin qui doit ramener Inman à Cold Mountain est long et semé d’embûches. La guerre réveille en effet les instincts les plus vils de la population et les déserteurs sont pourchassés sans merci par les soldats…

Franchement, n’êtes-vous pas d’accord avec moi que, au regard des ennuis d’Inman, nos petites préoccupations électorales pèsent de peu de poids ? Pourchassé sans merci, vous dit-on ! C’est salaud, ça, de pourchasser sans merci un sympathique soldat sudiste. D’autant qu’il est d’origine modeste, pas un salaud de riches. Et qu’en plus il est sudiste. Ca, c’est bien choisi, le sudiste : la désertion est moins grave et, en plus, avec le soleil qu’il y fait, on comprend que ça le gonfle au final de se tirer dessus, alors qu’il pourrait faire l’amour dans un champ de maïs à Ada – sa bien-aimée qui loue des voitures dans le sud – pendant qu’au loin, des esclaves noirs chantent des chants profonds tout indiqués pour le repos post-coïtal.

Au lieu de cela, il faudrait se cogner Royal, qui refusera de débattre sur la Une, Hollande, sur la 2, et puis peut-être l’horrible Fabius ? Zappez, et vous aurez Marielle de Sarnez ! Les ministres seront là, en position d’accusés, chargés de trouver les mots pour relativiser la déroute annoncée !

Déroute d’autant plus annoncée que 2001 fut un bon cru, masqué par la perte de Paris et Lyon. Alors, déjà qu’en temps normal, il eût été difficile de rééditer la même performance, il est cette fois évident, au vu du climat actuel, que cette consultation électorale ne pourra que se traduire par un important recul.

Pourtant, nous serons au poste, oui, nous y serons ! Fiers et équipés, nous y serons ! Non, Xavier, non, Rachida, non, Jean-Pierre, nous ne vous laisserons pas seuls dans l’adversité. Non, nous ne serons pas coupables de ce lâche repli et nous affronterons les invectives et les sarcasmes ! Nous communierons dans la douleur.

Avec, peut-être l’espoir – il faut bien ménager un peu du suspense de la soirée – que les français auront vu du parisianisme dans les polémiques incessantes de ces dernières semaines et les Une lucratives des magazines… Avec, aussi, la crainte que les grandes villes, en voie de boboïsation avancée, ne basculent, mais tout de même, voyez que la situation n’est pas désespérée… la certitude que nous ne pouvons plus perdre Paris et Lyon !

*
16h08 : je note qu’à Bergues, il y a pas moins de 27 listes. Contre 4 à Sanary. Ou sont-ce les 27 noms d’une seule et même liste ?19h01 : j’allais oublier de dire que, bien évidemment, j’ai voté. L’enjeu est grand, dans notre bonne ville de Rueil-Malmaison… Pourra-t-on profiter d’un temps nécessairement beau le week-end prochain ou s’il nous faudra nous déplacer une seconde fois. Le résultat semble tellement acquis d’avance que le PS laisse un jeune local servir d’adversaire à Patrick Ollier. C’en est parfois à se demander s’il lui sert d’adversaire ou de faire-valoir, tant il est inconnu localement. Le Modem a sa liste, et son candidat dispose d’une page éloquente sur le site du Modem92. Les électeurs auront-ils reconnu son bulletin ? On s’attend tellement à le voir orange qu’en noir, je crains pour lui qu’il n’ait pas été bien visible.

19h25 : on a eu chaud ! La soirée électorale de France2 a failli ne pas être maintenue. Cela aurait nécessairement gonflé indûment les chiffres de l’audience de Ségolène Royal sur TF1. Au moins ce mouvement a-t-il été l’occasion de constater que, décidément, les lignes politiques bougent, en France : la CGT a condamné la grève ! Jugeant surréaliste ce mouvement de grève, le commissaire politique a également estimé « scandaleux qu’un syndicat ultraminoritaire soit en capacité de mettre en l’air une soirée électorale« . Un bon moment de rigolade, et la certitude de m’en souvenir pour une prochaine grève CGT.

19h43 : Yves Jégo, élu avec 69,19 % des voix, dans une ville qui a voté à 53% pour Ségolène Royal. Allez comprendre… Des déçus du royalisme ?

20h00 : les résultats de six villes sont donnés, globalement favorables à la gauche. La surprise n’est pas au rendez-vous. Rachida Dati n’est pas à la fête. Ce n’est pas non plus une surprise. Il est de toutes façons un peu tôt avec à peine une dizaine de villes connues pour savoir à quoi s’en tenir. A noter toutefois que Laurent Wauquiez a « pris » Le Puy en Velais, ainsi que trois ministres, dont Xavier Bertrand, et Eric Besson (j’ai oublié le troisième). Patrick Devedejian parle de « très mauvais résultats » sur Caen et Alençon : c’est honnête, et ce n’est pas si fréquent lors d’une soirée électorale.

20h15 : diantre, 11 minutes seulement et je me demande si cette soirée va présenter un intérêt. Non pas en raison des résultats mais en raison des discours tenus, qui peinent à me passionner. En revanche, Rachida Dati me paraît marquer un point sur la question des propositions. Laurent Fabius, pour évoquer des propositions nationales, ne trouve, encore que le « coup de pouce au SMIC », la taxation des stocks-options, des profits des compagnies pétrolières… Je suis persuadé que ce sont de bonnes propositions, et que je suis seulement incapable d’en percevoir la nouveauté et l’intérêt.

20h22 : tiens, Jules aussi, est en ligne.

20h26 : Jack Lang est sur le plateau… Il est d’où déjà, Lang ? Je sais bien qu’il a été socialiste, je sais bien qu’il a espéré entrer au gouvernement et que, manifestement, le rejet qu’il provoque à droite l’en empêchera. Il serait de nouveau dans l’opposition ?

Non, franchement… C’est assez burlesque de l’entendre écarter de cette manière la question du « casting gouvernemental ». Ses camarades de gauche ont l’air quelque peu goguenards…

Ah, PPDA pose LA question ! La réponse : « la question ne se pose pas, et ne se posera pas ». Bref, il n’y répondra pas. Mais voilà une vraie bonne nouvelle pour cette soirée !

20h35 : Marielle de Sarnez joue l’arbitre mais elle, comme Laurent Fabius, butent sur la question des propositions. Ah, Nicolas Sarkozy leur a fait un beau cadeau : sans le paquet fiscal, ils seraient bien perdus. Mais à part ça, qu’a-t-elle dit ? « Les français ne vont pas bien » et « Qu’on se mette autour de la table et qu’on se retrousse les manches »… Plat comme un « Projet d’Espoir« . Deux pros de l’esquive.

20h44 : Alain Juppé réélu dans un fauteuil avec 56% des voix. Cela n’en rend que plus incompréhensible et regrettable sa défaite aux législatives. Je continue de regretter qu’il ait dû quitter le gouvernement. Un vrai résultat concret pour le Modem…

20h50 : à propos du Modem… Voilà François Bayrou. « Pluralisme et non sectarisme », nous dit-il. De même que Marielle de Sarnez le disait récemment, l’adversaire est donc sectaire, le Modem pur et ouvert. Ne voient-ils pas qu’il y a quelque sectarisme à accuser systématiquement l’adversaire de sectarisme ?

21h04 : la soirée semble se terminer sur TF1. On évoque « plutôt une poussée en faveur de la gauche ». Cela ne paraît pas constituer le vote-sanction annoncé.

21h08 : Jean-Louis Borloo et Valérie Létard, Jean-François Copé, Michèle Alliot-Marie, Laurent Wauquiez, Luc Chatel, François Fillon, Eric Besson, Eric Woerth, sont soit élus, soit largement en tête. On y ajoute Dominique Bussereau et André Santini. Et la sanction, alors ?

Bon, je passe sur la 2. Et je note que Marielle de Sarnez fait un score d’environ 12%. Il y a vraiment de quoi pavoiser.

21h18 : toujours aucune nouvelle de Bergues.

21h38 : j’ai enfin trouvé une source un tant soit peu objective, voire gauche-friendly, qui évoque le résultat de 2001. Que relève-t-on ? Que 2001 avait effectivement été un grand succès pour la droite : la gauche avait perdu pas moins de 40 villes en 2001… Aujourd’hui, on semble évoquer une « vaguelette rose« . Cela ne signifie pas qu’il n’aurait pas été possible de les conserver, mais cela relativise un peu la portée d’une élection qui pouvait difficilement voir la droite réitérer le résultat de 2001.

Cela dit, le résultat – provisoire – de ce soir est-il seulement cohérent avec ce que l’on nous a rabâché pendant des jours et des semaines ? Est-ce cohérent avec ce délire de Unes sur la déception, avec ce rejet prétendument unanime ? Ou la gauche nous bourrerait-elle le mou ? Il est peut-être temps que certains qui paniquent un peu vite se ressaisissent.

Quant au Modem, je termine sur une vision de Marielle de Sarnez incapable d’assumer son choix, incapable de dire clairement ce qui n’est un mystère pour personne, à savoir qu’elle fera alliance avec le PS. Face à des résultats définitifs, lorsqu’on lui demande ce qu’elle entend faire, elle répond être favorable à un « partenariat ». « Un partenariat avec qui ? » « Avec ceux que les électeurs auront choisi »… J’y vois un lapsus. Mais un lapsus révélateur : le partenariat se fera avec ceux qui sont en tête… par principe.

J’ai vraiment du mal à comprendre comment un tel discours peut séduire. Je rapproche ces propos de sa tentative de faire des propositions – tentative qui s’est réduite à « se mettre autour de la table et se retrousser les manches » – et je n’y vois qu’une sidérante vacuité.

Sur France3 Paris-Île de France, face aux 8-9% du Modem réalisés, Sandrine Mazetier, députée PS, considère que les parisiens ont jugé que Bertrand Delanoë n’avait pas besoin du Modem. Elle renvoie Philippe Meyer (candidat Modem du 5ème) au passé, quand Bertrand Delanoë est tendu vers l’avenir… Marielle se verra-t-elle refuser la main qu’elle a obstinément tendu ? Pardonnez ma fixette mais j’en rirais. Elle nous reparlera du sectarisme…


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85 commentaires

  • Et s’il n’en reste qu’un je serai celui-là!
    J’espère que nos ministres et autres défenseurs de la politique du gouvernement (et de NS!) seront présents – y’en a même de gauche, ne l’oublions pas!
    Ils feront face aux hordes rouges (Fabius ? Bof!) et roses, sans homophobie aucune!
    Et qu’ils décocheront des flèches qui feront mouche (allez Rachida!) dans cette odieuse embuscade où les pervers pépères… et mémères « la morale » n’hésiteront pas à user des plus vils stratagèmes pour les sortir de leurs gonds.
    En tous les cas je veux les entendre dire d’une part qu’ils sont totalement solidaires de la politique menée et d’autres part que les objectifs restent fixés et que leur détermination ne bougera pas d’un iota. S’il y a un « message » (esprit est-tu là ?) à entendre, le Président saura l’interpréter!
    Et puis, que de matière première à accumuler pour les bons blogs!

  • @ Thais

    Laillevé, en fait, du verbe Laillever, c’est du vieux français guère usité depuis se référant à « l’ail bien levé » – lorsque la plante a bien levé pourrait-on dire. Et donc par extansion, cela veut dire que nous sommes arrivé à termes. Dans ce sens, cela veut dire que Koz pourra ainsi commenter une fois ce premier tour achevé.

  • rugbyman ou marchand de poisson à la criée ?

    finalement je comprends mieux l’anglais. Merci olivier 🙂

  • epo j’étais tellement sûre que c’était un jeu de mots à la koz (pas de mauvaises interprétations STP) que je ne suis pas allée sur mon dico en ligne. Je n’irai pas si vite la prochaine fois.
    Bonne soirée à vous tous. Il y a Kaboul au menu ou un curé chez les nudistes ou lecture…

  • @ Thais

    Ca arrive à tout le monde Thais… on apprend à chaque âge de la vie, je pense. Mais il m’est toujours agréable de contribuer à ton érudition.

  • « partout où l’homme fait preuve de fragilité, il trouve sur sa route un «sauveur» pour le tromper »
    J. Des Bermudes

  • @ Thais

    Je sollicite ton pardon, Thais… j’en bats ma coulpe, je te serais reconnaissant de m’indiquer la voie de ma rédemption et je tends ma joue gauche.

  • excellent le coup du syndicat « ultra »-minoritaire, alors que c’est le cas de quasiment tous les syndicats dans toutes les branches, 8% de syndiqués en moyenne, qu’est-ce qu’on se marre.

  • Oui! Sobre est bon!
    A gauche on ne cesse de répéter que les résultats ne sont pas au rendez vous… Quel RDV ? J’ignorai que les municipales étaient le traditionnele RDV de bilan de l’action du gouvernement…
    Pôvre gauche…

  • Je constate que Ségolène Royal ne lit pas koztoujours :
    « 15 milliards qui ont surtout servi aux riches » et « des hausses de prix de 30% »

  • tant il est vrai qu’il en va du sectarisme comme de l’intolérance: trop s’en défendre c’est le (la) promouvoir.

  • sinon, sur france 3 marseille le candidat modem confirme que sa position dependra du score final, lamentable on se rallie au gagnant de quelque bord qu’il soit, pfffff.

  • Je crois que Inma et Ada font l’amour dans un champ de coton du Sud des Etats-unis, tandis qu’au loin résonne le chant profond des esclaves noirs qui, bientôt, verront leur libération…

    Plus sérieusement : c’est un recul de la droite. C’est indéniable. Mais c’est un recul à apprécier par rapport à une impressionnante poussée de la droite en 2001 : gagner 40 villes, c’était un vrai résultat !

    J’avoue que je ne peux pas m’empêcher d’esquisser un sourire en entendant une députée socialiste puis Jean-Paul Huchon expliquer que Bertrand Delanoë n’a pas besoin du Modem. Après tous les appels du pied de Sarnez, c’est goûteux.

    Quant à Marseille, bah, le candidat dit sur place ce que Marielle de Sarnez a dit sur le plateau pour ce qui la concernait…

  • à la fin c’est toi qui avait raison, la musique était bien plus authentique dans le film de m6. que j’avais déjà vu hélas, cela m’aurais fais du bien de le découvrir ce soir.

  • « Plus sérieusement : c’est un recul de la droite. C’est indéniable. Mais c’est un recul à apprécier par rapport à une impressionnante poussée de la droite en 2001 : gagner 40 villes, c’était un vrai résultat ! »

    En lisant ce passage, j’ai l’impression de revivre la soirée devant la tv… La tonalité majeure du gouvernement, pour l’instant, c’est : pas de vague rose, pas de vote sanction, c’est un scrutin local. Tout ça, c’est un argument rêvé pour la gauche, facile en effet de mobiliser ses électeurs en montrant comment l’UMP s’aveugle, ne veut rien entendre et que le message, décidément, il va falloir le faire passer dans les urnes encore plus fort dimanche prochain.

    Il faut, à mon avis, reconnaitre un peu plus qu’une poussée de la gauche. Un message, un appel pour un changement de politique et des priorités : en direction des ménages les plus modestes, que cela se voit, que cela se sente !

    Enfin bon, c’que j’en dis…

  • Vous me faites bien rigoler.

    La droite a passé les dernières semaines à plaider que les enjeux étaient locaux, qu’il ne fallait pas en faire un referendum sur la politique du gouvernement, et au nom de cette analyse les candidats de droite ont soigneusement caché le sigle de l’UMP et la tête du président.

    Et ce soir, dès que vous êtes soulagé d’une défaite un peu moins lourde que prévu (sans doute grâce à la stratégie décrite ci-dessus), vous claironnez que les résultats démontrent l’absence de déception à l’égard du président.

  • Oui ça me donne envie de me remettre aux caricatures. Quoique c’est même pas la peine en fait…

    Mais en conclusion :

    1. Une poussée de la gauche nette.
    2. Pas de tsunami, loin de là, surtout compte tenu du rééquilibrage par rapport aux élections précédentes.
    3. Des résultats même plutot surprenants, dans un sens, concernant les villes confirmées ou même acquises par les ministres en exercice dès le premier tour.
    4. Pas de décollage du Modem et une stratégie assez innovante consistant à s’allier avec le « futur vainqueur ».
    5. Puis des petits détails – la victoire de Delanoë qui risque de redistribuer des cartes au PS – la petite phrase d’Aubry à l’adresse de Royal « je n’ai pas aimé la politique en 2007 » – l’outrance dans le choix des mots de la part de SR – la revanche de Juppé.

  • Content de vous faire rigoler, Ulpien, parce que je sens poindre la déception de ne pas avoir mis la droite en déroute. Mais, en revanche, vous m’honorez mais je ne suis pas « la droite » et, en l’occurrence, ici même, on m’a plutôt fait le reproche de trop me situer au plan national. Je ne prendrai donc pas le reproche inverse. Même si je note avec intérêt que « la gauche » (ça, c’est pour que vous ayez l’occasion de me dire que vous n’êtes pas « la gauche ») s’emploierait désormais à mettre en valeur la dimension locale du scrutin…

    Praxis, essayez d’être meilleur que vos leaders : appeler à la « sanction », c’est un peu court et, comme le « Sarkozy fait peur » aux présidentielles, ça n’a semble-t-il pas suffi… Peut-être les électeurs vous adressent-ils un message : devenez crédibles.

  • Ce que j’ai retenu de Ségolène c’est que tout le monde doit aller voir son élu local pour réclamer des sous, c’est lui le « juste » pour qu’il change la politique éco de la France. C’est une version finalement tres tres décentralisée de la politique. Même si je les écoute pas beaucoup, le vocabulaire qu’elle employait me faisait penser à un discours des extrémistes gauchistes.(le look en moins)

    epo : une gentillesse à quelqu’un aujourd’hui suffira.Bonne journée

  • « Praxis, essayez d’être meilleur que vos leaders : appeler à la “sanction”, c’est un peu court et, comme le “Sarkozy fait peur” aux présidentielles, ça n’a semble-t-il pas suffi… Peut-être les électeurs vous adressent-ils un message : devenez crédibles. »

    D’accord Koz. Je m’aperçois qu’il y a effectivement cécité et qu’elle n’est pas feinte. Même si vous ne représentez pas « la droite », vous n’êtes pas le seul, comme j’ai pu le constater devant mon poste de télévision, à penser que tout va très bien et qu’il n’y a vraiment pas de remise en cause du style présidentiel (et peut-être plus que le style : la politique qui ne joue pas vraiment pour les ménages les moins favorisés – mais très bien pour les plus aisés).

    Ca me rappelle 2001 et on sait où ça a finit… Je ne dois pas être le seul, j’imagine, à penser que cette attitude est d’une arrogance sans borne. Rendez-vous dimanche donc pour connaître l’ampleur du vote.

  • Sans parler des cantonales qui, elles aussi, marquent une poussée de la gauche… Pourtant, le PS n’a rien à proposer : rien ! Donc ?… C’est la grogne contre le pouvoir en place : élémentaire mon cher Koztoujours !

  • La stratégie du Modem et la façon dont elle est perçue et appréciée par le PS fait que la déclaration de François Hollande ne manque pas de sel : « Selon le numéro un socialiste, « ça ne peut se faire que ville par ville » avec des candidats qui « aujourd’hui sont tentés de rejoindre la gauche ». »

    Bon, si on remet tout ça en clair, on ne peut s’allier qu’avec des centristes qu’à partir du moment ou ces derniers cessent d’être au centre pour rejoindre la gauche. Comme ça, c’est effectivement plus clair comme stratégie « d’alliance ». Et dire qu’il qualifiait l’ouverture de Sarkozy de « débauchage ».

  • Vous n’êtes pas « la droite » koz ? Peut-être pas « toute la droite ». Mais dans la mesure où vous annonciez en début de soirée votre intention de ne pas abandonner Xavier, Rachida et Jean-Pierre, et même de communier avec eux dans la douleur, je ne m’attendais pas à vous voir les renier au chant du coq.

    Sur le fond en tous cas, vous laissez ma question sans réponse. L’enjeu est-il local ou national ? L’UMP doit-elle selon vous franchement changer de stratégie pour dimanche prochain, revenir à la stratégie du début de campagne, et appeler les électeurs à faire de ce scrutin un vote de soutien à la politique du gouvernement ?

    Ce serait plus honnête que d’appeler les électeurs à se limiter strictement à choisir un maire, avant d’interpréter dimanche soir le résultat sur le plan national. Mais ce serait peut-être plus risqué aussi 😉

  • Ulpien > Je suis à la campagne et j’ai bien entendu le chant du coq, mais pas le reniement de Koz.

    Ce que notre hôte veut dire, c’est qu’il est de droite mais pas LA droite. Koz ne s’exprime qu’en son nom propre, pas au nom de ce qui serait LA droite et qui reste d’ailleurs à définir.

    Quant à savoir s’il est local ou national, il me semble assez évident qu’il est surtout national. La population est beaucoup plus mobile qu’auparavant. Quand on n’est dans une ville que depuis 2 ou 3 ans, sauf exceptions, on vote plus pour son camp que pour sanctionner ou approuver l’action d’un maire qu’on ne connait pas.

    Personnellement, ça doit être la première fois que je ne vote pas. Il n’y avait qu’une liste, quel intérêt ?

  • J’avoue que la totale nullité de personnel politique français ne m’a pas poussé à écouter les mêmes sempiternels « experts » sans expériences, les éternels « spécialistes politique » spécialisés en rien. Et les mêmes con-vaincus que LEUR camp possède la vérité absolue.
    La bataille des mauvaises foi est un spectacle qu’un être humain (au sens des Native Americans) a du mal à supporter (surtout quand elle vient des gens de notre propre camp).
    Cela ne m’a pas empêché de commettre un texte sur des élections municipales que la raison voudraient essentiellement………….. MUNICIPALES:
    Résultats du premier tour des élections municipales sans grande surprises: http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/03/rsultats-du-pre.html#comments

  • Entendu ce matin : le reflux d’électeurs de la droite vers la gauche vs 2007 concernerait surtout les classes moyennes.

    Une observation, sur les débats en général, à la télévision en particulier : le journalisme a plus que jamais basculé dans le règne du commentateur politique, l’analyste électoral factuel disparaît des débats. Assez logiquement, le lendemain matin, on se demande si c’est local ou national, si untel a été meilleur qu’un autre. Si c’est ce qu’on appelle la démocratie d’opinion, elle ne fait pas beaucoup avancer le schmilblik.

  • Peut-être vous serait-il agréable que reniement il y ait… Ulpien!
    Peut-être ne fréquentez vous pas ce blog depuis suffisamment longtemps… Peut-être que vous êtes habitué vous même à tant de reniements…
    Toujours est-il que s’il est une élection locale, c’est bien celle des municipales… Disons quelle est la plus locale ou la moins nationale des élections… La gauche aurait bien aimé en faire un enjeu national… De quoi ont-ils peur ? Que çà marche ? Qu’ils attendent les échéances légales, eux qui sont tellement attachés à nos institutions, pour sanctionner ou non la politique du gouvernement et le style (!) de Sarkozy… En sachant bien évidemment que c’est le second point qui est en cause et pas le premier, si j’ai tout compris du « programme » (faut bien lui donner un nom) de Madame Royal…
    Quelle vision hier sur le plateau de TF1 entre la jeunesse, la féminité et le pluri-racial et les expérimentés retors d’en face… Que de valeurs accaparées par la gauche et mises en pratique par la droite. Bien sûr les uns étaient un peu maladroits, mais si bien à droite. Et ce sont les seconds qui demandaient des comptes aux premiers, alors qu’à eux deux (Lang et Fabius) ils additionnaient plus de volte face (de reniements ?) et d’échecs que n’en comptabiliseront sans doute jamais les premiers… Cette image à elle seule valait la peine de se farcir les caciques usés et désabusés… SR ne se réjouira jamais assez de ne pas avoir fait photo commune avec ces has been… Pauvre Olivier Besancennot, notre cher sympathique fonctionnaire révolutionnaire, pris en sandwich entre la faucille et le marteau!

  • Royal : faire alliance avec le Modem partout…
    Hollande : ne faire aucune alliance avec le Modem…
    Cherchez l’erreur !

    Z’ont encore du boulot au PS pour s’accorder.
    Entre Royal qui racole vraiment et clairement cette fois en voulant faire les fonds de trottoirs (c’est combien la passe ?), et Delanoë qui va se la jouer seigneur sur Paris…
    Ca peut être dur pour Royal au congrès PS…

    Et Bayrou à Pau qui risque de se faire élire grâce à l’UMP.
    Sacré coup de pied de l’âne si ça se passe comme ça…
    Si c’est le cas, va être palot le pilote de tracteur !

    Bref, au vu des têtes à la télé, je ne trouve pas que les PS étaient si joices que ça hier et ce matin…

  • Un truc m’amuse : l’aigreur des commentaires de notre gauche. A la hauteur de la déception de ne pas avoir infligé la déculottée souhaitée ? On pensait tous la voir jubiler le 10 mars au matin.

  • @Vétéran,
    Je ne vois pas ce que fréquenter un blog + ou – longtemps peut avoir à faire avec la mauvaise foi ?
    Renier des personnes détestables, qui ont commis des actes que la morale chrétienne réprouve est un devoir SURTOUT QUAND ILS FONT PARTIS DE NOTRE CAMP.
    Les maffieux ne se renient jamais… Et pour cause !!!
    Connaissez vous la signification réelle d’honnêteté intellectuelle ?
    Par exemple, je suis Socialiste ! Est-ce que cela doit m’interdire toute lucidité à l’égard de mon parti ?
    Ne puis-je pas dire:

    En fait, il semble que le problème majeur de la gauche française est que CONTRAIREMENT A TOUTES LES AUTRES GAUCHES EUROPEENNES…. elle est contre toute politique économique réaliste parce qu’elle déteste le monde du travail.
    Non seulement CES QUELQUES GRANDS BOURGEOIS DU PS QUI N’ONT JAMAIS TRAVAILLé sont anti-monde du travail, mais de plus ils sont élitistes dans leur redistribution des prestations sociales:
    HOLLANDE, FABIUS, AUBRY, JOSPIN et consorts, FONT HONTE AU SOCIALISME !

  • Ah oui au fait… vous n’avez strictement rien raté de la soirée électorale… Ah si, des batailles sur des chiffres factices, des grandes phrases théoriques, des sourires narquois, des gueules énormes, le sourire trés rare de Rachida et les leçons des grands sages de la rose…

    Ah non en fait… vous n’avez rien raté d’intéressant.

  • @Koz,
    Chez nous à Montpellier, Hélène Mandroux, protégée de notre grand bâtisseur Georges Frêche, à foutu une belle déculottée à tous ses adversaires, mais Frêche est un réaliste, ami du monde du travail, et ennemi de la caviar-bobocratie, même s’il vient de rentrer (politiquement) dans le giron ! Hi! Hi !

  • Pingback: » Le Modem s’est-il piégé tout seul ?

  • Je ne sais pas si c’est lié, mais depuis que la gauche gagne des élections, il fait un temps de cochon.
    Dimanche prochain, votez à droite pour le retour du soleil !

  • « Un truc m’amuse : l’aigreur des commentaires de notre gauche. A la hauteur de la déception de ne pas avoir infligé la déculottée souhaitée ? On pensait tous la voir jubiler le 10 mars au matin. »

    Tout va très bien madame la marquise, etc., etc., etc.

    C’est vrai que l’aigreur des commentaires de droite (genre vétéran), c’est quelque chose aussi ! Chacun voit donc midi à sa porte.

    Allez, la droite a la chance d’avoir face à elle une gauche pitoyable, qui ne propose rien, n’a pas de projet et s’oppose à Sarko binairement. Et malgré tout, elle rafle la mise aux cantonales et aux municipales…

    Tout va très bien madame la marquise !

    Et, Koz, désolé de te décevoir : quand tu parles de mes leaders, sais-tu de quoi tu parles ? Parce que mon « leader » idéal, actuellement, il est au FMI. J’ai voté SR la dernière fois par défaut, parce que j’étais en désaccord complet avec la politique économique de NS (le TEPA, nom de nom, les franchises médicales, nom de nom), donc pas par adhésion folle. Le PS, actuellement, il ne me fait ni chaud, ni froid. Si : en fait, il m’agace prodigieusement car il ne sait pas proposer d’alternative face à une politique qui est pourtant récusée économiquement et socialement par une portion grandissante de l’électorat.

  • Extrait du monde de ce jour, 10.03.2008 :

    « Reste que M. Sarkozy pourra regretter longtemps d’avoir été empêché par ses propres amis d’avancer la date de ce scrutin à l’automne 2007 pour profiter de l’élan présidentiel, comme il l’envisageait pendant sa campagne. Même limité, l’échec de l’UMP, qui recueille seulement 40 % des voix au niveau national, est le sien. Le souffle né de son élection n’aura pas porté son camp au-delà d’un semestre d’exercice du pouvoir. Sa baisse dans les sondages, liée aux attentes déçues sur le pouvoir d’achat et à l’exposition de sa vie privée, ont « pollué » la campagne des candidats de l’UMP au point que quelques-uns d’entre eux ont préféré se passer de son soutien. »

  • Ah oui. Le Monde…
    Rien dans Libé ?

    L’info la plus remarquable de ce paragraphe, c’est que Le Monde fait de graves fautes de français : cela devrait être « a pollué ».

  • Praxis, peut-être vaut il mieux attendre le second tour, avant de crier victoire trop vite ?
    L’action doit être menée et elle le sera… Là est bien le principal… Pour l’image de Sarko ma foi, rendez vous en 2012… C’est à dire l’échéance qui le concernera face aux français et aux résultats… La gauche sûre d’elle même triomphera alors comme au bon vieux temps… C’est comme si c’était fait!

  • @praxis, je ne pense pas m’avancer beaucoup en disant que tu ne déçoit guère koz plus que ça, en fait c’est l’inverse qui aurait été surprenant.

  • Koz : je ne lis jamais Libé, désolé. Je préfère Le Monde et Le Figaro… Chacun se souvient tout de même que les élus locaux n’ont pas souhaité la présence de Sarko, car cela diminuait leurs chances sur le terrain. Après, le déni de réalité, c’est aussi une stratégie d’espoir, pourquoi pas ?

    Vétéran : attendons dimanche prochain. Ce que je dis, le sens de ma première intervention ici, c’est que la stratégie de l’UMP, de ne pas reconnaître un message, ou un avertissement, est une aubaine, du pain béni pour la gauche, qui saura mobiliser son électorat plus facilement que si certains aspects étaient reconnus par le pouvoir en place.

    Effigy : que Koz me déçoit ? mais cela n’arrive jamais bien sûr ! Une telle constance politique ne peut pas décevoir un lecteur assidu. Et, sur certains sujets, nous ne sommes pas si loin de tomber d’accord (je me souviens du débat sur la rétention de sûreté par exemple). Mais bon, certains adorent les caricatures et c’est normal, je comprends que l’on essaye de me cataloguer. Pourtant mes interventions ne sont pas si partisanes ou polémiques. Ce que je retiens, une fois de plus, c’est que si l’UMP ne fait pas profil bas et ne dit pas avoir entendu un message, un signal, un avertissement, ils vont sans doute contribuer à une plus large victoire de la gauche dimanche prochain… Reste une semaine à patienter (écoutons si les discours changent de tonalité pendant ce temps).

  • @Vétéran, Vous dîtes « La gauche sûre d’elle même triomphera alors comme au bon vieux temps… C’est comme si c’était fait! »

    Ah bon ! Mais « La gauche », vous n’y mettez quand même pas ce parti qui cherche par tous les moyens à accélérez encore plus que maintenant les délocalisations en voulant diminuer la TVA pour que les produit étranger et Chinois entrent encore + facilement, j’ai nommé: le PS Français ?
    Ce parti qui adore les taxes sur les salaires et la CSG (qui ponctionne les plus pauvres au mépris de toute morale) qui préfère ces taxes injustes à l’IS !
    Si vous voyez dans le PS Français un parti représentant autre chose que les riches bourgeois bohêmes de Paris intra-muros et les privilèges du fonctionnariat… alors expliquez moi çà !

  • Praxis,
    C’est marrant mais moi j’ai eu le sentiment que la droite et la gauche ne savaient pas trop s’il était de leur intérêt de traiter les municipales comme des élections locales ou nationales. Du coup, on a entendu les 2 discours de part et d’autre.
    La source de ce paradoxe est à mon avis les popularités contrastées de Sarkozy et de Fillon. Vous avez raison de dire que les candidats UMP ne se pressaient pas pour faire venir Sarkozy, mais ils appelaient Fillon à cor et à cris.
    La stratégie de la sanction nationale maniée par une partie du PS est donc à double tranchant. Je connais des gens qui ont voté Panaf’ plutôt que Delanoë, non par enthousiasme, mais pour que les réformes nationales, aussi imparfaites soient elles, se poursuivent. C’est d’ailleurs consistant avec le résultat du sondage en ligne du Monde que liait Koz récemment.
    Quand le PS appelle à sanctionner le gouvernement, il envoit un message ambigü aux électeurs : « votez PS aux municipales et vous aurez 4 ans d’immobilisme au gouvernement ». Pas sur que ça motive tant que ça les Français.
    Bien sur, si le PS avait un projet…

  • Arrête avec ça, Liberal, c’est gonflant à la fin. Ils ont pas de projet, ils ont pas de projet. C’est pas une obligation, non plus, d’avoir des idées, en politique.

  • C’est vrai… D’ailleurs « critiquer les idées des autres » comme seule base politique est souvent sous-estimée. Il faut d’énormes qualités dans la profession pour construire ce type de programme. Il faut parfois beaucoup d’imagination voire d’énorme capacité à mentir, tordre un peu la vérité ou présenter les choses sous un angle inédit et péjoratif. C’est pas donné à tout le monde. Il faut avoir du culot et un aplomb sans faiblesse. Il faut savoir se renier parfois, ce qui est difficile à encaisser si on a bon fond. Etre prêt à changer d’avis très rapidement. Il faut savoir faire des sacrifices comme perdre l’estime de soi-même par exemple. Et puis, c’est pas gratifiant non plus, c’est le côté ingrat de la politique en fait, parce que c’est même pas sur que ça fonctionne. C’est même pas marrant comme job. Savoir que l’on cause plus de destruction que de construction, c’est pas tout les jours facile à assumer.

  • Ils ont pas de projet, ils ont pas de projet. C’est pas une obligation, non plus, d’avoir des idées, en politique.
    effectivement depuis le temps ça se saurait 🙂

  • François Bayrou a repoussé la main tendue de l’UMP. Il y voit « une part de bluff et de manœuvre ». Rhôôô, ce serait pas un peu sectaire, ça, François ?

    Parce que c’est bien connu, en politique, les décisions ne comportent pas systématiquement « une part de bluff et de manœuvre ».

    Y’a que la main du PS qui est pure. Parce qu’au PS, on fait pas de manœuvres, ou ouvre son cœur à l’amour du Modem…

  • Liberal : certes, cette défense que vous évoquez (l’immobilisme) est une bonne parade à celle de la gauche. Pour ma part, j’ai vraiment ressenti qu’ils faisaient fausse route en essayant d’éluder une sorte d’avertissement, de signal que quelque chose dysfonctionne (et c’est à mon avis la situation des ménages les moins aisés qui pose question – surtout mis en lumière avec TEPA et augmentation présidentielle, qui font mal au cul pour parler vulgairement). Nous verrons bien ce qu’il en est dimanche prochain.

    En ce qui concerne les non-idées au PS, c’est vrai que la rhétorique néo-con est un barrage difficile et que cela a fonctionné dans tous les pays où elle s’est imposée (EU, RU) : les valeurs sont inversées et la stratégie ne peut plus être la même (Blair l’a bien compris). C’est ce que la gauche française n’est pas capable de faire, et c’est pourquoi j’aurais préféré un DSK à une SR…

  • Belle comédie à Marseille :

    Gaudin qui jusque là jurait ses grands dieux qu’il n’avait pas besoin du Père Noël pour se faire élire, lui a envoyé en exprès une petite lettre.

    Et le Père Noël répond ! Si ce n’est pas acheter les électeurs, ça…

  • Résumé du vote dominical : en gros, la droite recule dans les grandes villes, et on constate un assez large statu quo dans les communes moins peuplées, la limite se situant autour de 30.000 habitants.

    Cette limite marque assez bien le seuil entre la perception palpable, physique de l’impact d’une équipe municipale sur notre quotidien, et la perception relayée par l’image, par le commentaire. Un peu comme si l’invraisemblable focus médiatique sur la popularité présidentielle, quotidiennement oscultée, souvent pour le pire, n’avait eu d’impact que quand l’image et le commentaire avaient pris le pas sur la perception de l’action politique dans notre décision.

    On peut s’indigner des comportements médiatiques de campagne, mais ce constat souligne qu’un comportement de l’électeur moins « émotionnel », moins influençable, passe par un travail plus actif et sincère de pédagogie de l’action politiques. Ce qui se pratique naturellement dans les cités où la communication avec les élus se fait sans média interposés.

  • Oui, c’est assez vrai : il y a globalement, une reconduction de la plupart des maires sortants et, surtout, comme je l’ai lu ailleurs, la fin de la prime à la star nationale. Il semble que les électeurs aient effectivement majoritairement donné une prime à celui qui devrait s’occuper effectivement de son mandat… C’est pas une mauvaise nouvelle.

  • Encore un petit extrait du Monde (c’est apparemment une référence de gauchistes, et d’illettrés, mais pourtant un des quotidiens les plus lus et les plus respectés – notamment dans les grandes écoles type Sciences Po) :

    « A trop présenter les votes de dimanche comme « équilibrés », de portée locale et sans signification nationale, François Fillon, dans son discours officiel, et l’Elysée, dans des commentaires officieux, risquent d’inciter les électeurs mécontents à s’exprimer plus fortement le 16 mars. La sanction, aujourd’hui niée ou minimisée par la droite, pourrait alors s’alourdir. »

  • Passé totalement inaperçu : cent maires qui refusent d’organiser les scrutins, c’est pourtant pas banal. Je viens de faire une rapide recherche sur les sites du Fig, du Monde et de Libé : pas une dépêche sur le sujet depuis le 19 février, quand Libé l’évoqua. Pourtant un vrai débat d’enjeux locaux, me semble-t-il. Au lieu de ça, on préfère s’installer au spectacle de Sarkozy, de Royal et de Bayrou. Que d’émotions ! Merci aux médias-commentateurs !

  • Non, certes, mais il faudrait savoir quels sont ces maires, pour quelles raisons ils n’organisent pas ces scrutins, pour savoir s’il est pertinent de l’évoquer, alors que 35 900 autres communes sur 36 000 les ont organisés, non ?

  • @Michel B.

    Hé! Oui, le PS le + bête d’Europe, une des presses les plus immorales, sectaires et dilletantes au monde !

    Mais nous avons les Bordeaux, les Bourgognes, les Alsaces, les Champagnes, les loires blancs, les vins du Languedoc, de Madiran, de Gaillac et de Cahors !

    Y a t’il compensation ?

  • Toujours parmi les ignorés des commentateurs : nous avons eu dimanche dernier le taux de participation le plus faible depuis 1959 pour un scrutin aux municipales. Au printemps dernier, on célébrait le renouveau démocratique.

  • @Michel B.,
    Certes, cela serait honorable:
    Une presse « n’oubliant plus » de parler des choses importantes et en particulier des agissement immoraux et cupides de forts nombreux politiciens… que toute autre presse Européenne auraient déjà obligé à la démission !

  • NS a dit hier en conseil des ministres:
    pas de vote sanction car trop d’abstentions….
    quel étonnant raisonnement pour quelqu’un qui dit qu’un scrutin local n’est pas national… ce qui veut dire qu’il ne faut en tirer aucune conclusion….
    et SR a raison, me semble t il, de voir dans cette manière d’interpréter positivement des abstentions une mauvaise nouvelle pour la démocratie….

    toujours de NS hier « profonde émotion et infinie tristesse »
    pour le décès d’un homme âgé de 110 ans…
    les services de presse n’auraient t ils pu trouver mieux que cette formule passe-partout?

  • « SR a raison, me semble t il, de voir dans cette manière d’interpréter positivement des abstentions une mauvaise nouvelle pour la démocratie »

    Peut être a-t-il échappé à Ségolène Royal qu’il pouvait aussi simplement s’agir d’un constat. A moins qu’elle n’ai décidé de réinterprété chacune des phrases du Président de la République en leur donnant un sens qui lui convient et surtout une occasion d’asséner une critique outrancière qui, en elle même, fait peser une sérieuse menace sur la démocratie. L’outrance était jusqu’à là la chasse gardée des extrèmes fascisantes et populistes. Qu’elle ait décidé depuis le premier tour d’en adopter la réthorique et la méthode ne m’étonne guère mais la disqualifie en tant que personnage politique doté d’une quelconque crédibilité.

  • Oh, elle fait mieux que ça, Royal : face à un propos qui consiste à considérer qu’au vu (notamment) de l’abstention, il n’y a pas de vote sanction, la voilà qui déclare en substance que « cet appel à l’abstention, du jamais vu dans l’histoire de la république, est une mauvaise nouvelle pour la démocratie »…

    Où a-t-elle vu un tel appel ?

    Mais bon, elle doit avoir raison. Et raison de sortir la « République » au profit de la moindre polémique.

  • Bon ok, tu as raison Koz, elle finit quand même par m’étonner ! Le culot grossier de cette femme, son absence totale de scrupule fait peur ! Surtout que le constat devait être fait, c’est le le record d’abstentions depuis 1959 je crois… « cet appel à l’absention » … désolé mais elle dépasse les bornes… elle m’écoeure.

  • hier midi je critique ici deux propos de NS, dont un qui a donné lieu à une déclaration de SR….
    aussitôt le segobash se déchaîne, personne ne s’intéresse au reste….

  • Parce que ce que dit NS est frappé au coin du bon sens et qu’il n’y a rien à en dire, peut-être ?

    Sarkozy a été élu avec une très forte participation. Pour ces élections, si les Français avaient voulu le sanctionner, la participation aurait été bien supérieure. Il a raison de voir dans l’abstention, un refus de sanctionner.

    Et, s’il vous plait, arrêtez de parler de « segobash ». Si elle se contredisait moins, si elle disait moins d’âneries et si elle respectait les règles du débat et de la démocratie (elle qui n’a que ces mots à la bouche !), on parlerait d’elle comme on le fait pour DSK ou Fabius.

    Soit vous êtes assez naïf pour croire à la victimisation de Royal, soit vous nous prenez pour des imbéciles. Personne ne sort gagnant de ce jeu.

  • @ Francis,

    Le taux d’abstention est un fait.
    Que les partis adversaires n’en tirent pas les mêmes analyses est d’une grande banalité.
    On peut même sans se torturer les méninges considérer que NS a raison de dire que si les français étaient majoritairement très opposés à la politique du gouvernement, ils se seraient déplacés en masse pour voter, et que SR a raison de penser qu’il n’y a jamais de quoi se réjouir d’un fort taux d’abstention.

    Le ségo-bashing que vous reprochez aux commentateurs vient, je pense, beaucoup plus du fait, qu’elle brandit à tous bouts de champs l’étendard de la république, sous-entendant ou accusant le gouvernement d’avoir le projet de la détruire (la république). C’est excessif, outrancier et…complètement creux comme argument politique !

    Si vous présentez une analyse du taux d’abstention de dimanche dernier, nous parlerons certainement plus du fond en vous répondant.
    Quant aux termes choisis pour l’hommage au dernier poilu, ils ne sont peut-être pas très originaux ; de là à en tirer des commentaires politiques…

  • * »Le taux d’abstention est un fait », nous sommes d’accord!
    je critique deux points:
    -on ne peut dire à la fois « les municipales ne sont pas un scrutin politique national » et « il n’y pas eu de vote sanction »…
    – mettre les abstentionnistes de son côté est une tentation courante, constante, mais peu honnête: on ne peut savoir ce qu’ils pensent, veulent: peut-être ne sont ils pas venus voter car le gouvernement leur avait dit que même leur « non » n’aurait rien changé à la conduite des réformes engagées…
    cela me rappelle les extrêmistes qui en mêlant abstentionnistes et leurs électeurs, trouvent que seuls le tiers des français ont élu leur représentant, ou que les deux tiers ne sont pas représentés au parlement, etc…..
    *sur le communiqué d’hommage au dernier poilu, j’en relevais l’emphase un peu ridicule…même dans les pages du Figaro on trouve rarement une infine tristesse, une profonde émotion pour un vieillard…chacun sait qu’à cet âge la mort est triste, mais normale….

  • @ Francis,

    Personnellement, je trouve que NS n’a pas été bien inspiré de déclarer dans un premier temps que ces élections avaient une signification nationale et qu’il s’engagerait dans la campagne pour se rétracter par la suite.
    Je n’ai pas non plus la sensation que l’UMP s’est particulièrement donnée les moyens de faire une campagne intéressante, motivante pour les électeurs.
    Maintenant, la campagne de la gauche dont le seul argument est de sanctionner l’action gouvernementale, honnêtement, ça vole bas.
    Et de toute façon, il est évident que pour un nombre important d’électeurs, la couleur politique (donc nationale) influence le choix du maire.
    Certains disent aussi que le choix des dates pendant les vacances d’hiver ne favorise pas le vote.
    Bref, ce qui me préoccupe infiniment plus que les petites phrases et les analyses faciles des politiques sur les résultats du scrutin, c’est bien pourquoi le soufflet de mai 2007 (participation) est si vite retombé.

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