Elle n’était pas au programme présidentiel, elle n’est pas une question bioéthique : artifices politiques et guerres d’influence ont pourtant relancé sur l’euthanasie un débat qui prospère sur l’ignorance et la peur. Qui sait que l’acharnement thérapeutique est déjà proscrit – c’est l’article L 1110-5 du Code de la santé publique ? Qui sait qu’un malade qui décide de mettre un terme à un traitement vital peut déjà exiger d’être placé dans le coma jusqu’à sa mort, sans qu’il soit nécessairement en fin de vie – c’est l’article L 1110-5-2.2° du même Code ?
Alors pourquoi cette obstination farouche pour aboutir à cette piqûre létale, une mort dans l’instant ? La Vie a révélé sous quels auspices le débat a repris. On y retrouve députés de gauche et Grand Orient. Sans surprise, allais-je écrire. Nous ne devrions pourtant cesser d’en être surpris. Je ne viens pas de la gauche, mais je vois qu’elle trahit ses idéaux les plus enviables, à promouvoir cette mort hâtée, et la franc-maçonnerie aussi, si on lui prête un attachement sincère aux valeurs républicaines.
Liberté ? Une liberté réelle exigerait de choisir entre l’injection létale et une fin de vie sans souffrance. C’est à cette seule condition qu’une liberté s’exercerait. Ce choix n’existe pas, tant nous tardons à diffuser la culture palliative.
Égalité ? Quelle égalité, quand seuls les riches auront les moyens de choisir leur fin de vie, dans la dignité d’une clinique au bord d’un lac ? Là, les soignants disposeront des finances et du temps pour apporter le soin nécessaire à une personne en fin de vie. Le Français ordinaire, le sans-grade, ira au CHU ou à l’Ehpad local, où ne manque pas le dévouement, mais le temps, les moyens. Il ira où l’injection s’imposera. Là où elle sera « mieux pour tout le monde ».
Fraternité ? Mais quelle fraternité se donne par la mort ? Quelle fraternité, quand notre âme collective devrait être, tout entière, tendue vers cet unique but : assurer la dignité dans la vie ? Cette fraternité, une certaine gauche l’a ensevelie quand elle a choisi le sociétal plutôt que le social, les droits individuels plutôt que la vie en société.
Reste le moi souverain et le poing dressé vers le ciel, peut-être même à la face de l’Église. Dans son état et face à l’enjeu, ce serait une bien dérisoire rancœur.
Signez et faites signer le manifeste de la SFAP
Elle publie un manifeste « Soulager et accompagner, oui. Donner la mort, non« . Il est important de lui donner de l’écho, en le signant et en le diffusant.
Pétition signée ce jour.
Bonjour,
Désolé de reposer toujours la même question mais qu’est-ce que l’euthanasie apporte ? Et à qui ?
Pourquoi des gens sont-ils si déterminés et militants pour ça ?
Je veux dire, hors du côté « chaud » / débat passionné, à qui ça sert ?
La PMA, ça intéresse des femmes qui veulent avoir des enfants : là, je vois qui est motivé, mais l’euthanasie ? Personne n’en a ENVIE, si ?
C’est un « marqueur », certes, mais un marqueur, ça sert au moment des élections, en fait.
Là, je reste un peu sidéré ….
Merci pour toute explication …
Bigben, perplexe
La clameur publique réclame le pouvoir de choisir le moment de sa mort.
« Le choix de la personne doit pouvoir être respecté, quand il est libre, éclairé, soumis à nulle contrainte ou dépression, exprimé de façon réitérée, et que des médecins ont confirmé l’impasse thérapeutique », nous dit Jean-Louis Touraine. Quelle inconscience…
Mais non, ce ne sera pas le choix de la personne.
Mon objectif ici n’est pas de porter un jugement moral sur l’euthanasie, même si à titre personnel j’y suis opposé, mais de comprendre les raisons profondes du mouvement d’opinion qui porte l’euthanasie et pourrait bien l’emporter.
Si une personne veut choisir le moment de sa mort, elle n’a qu’à se suicider quand elle le peut encore. On ne peut arguer qu’une personne est assez responsable pour assumer la décision de demander à mourir et par ailleurs l’éxonérer de sa responsabilité si elle n’a pas choisi à temps de se suicider. Il y a quelques cas particuliers, comme des séquelles d’accident, mais ils ne justifient pas un droit généralisé à l’euthanasie.
L’euthanasie, ce n’est donc pas d’abord le question du choix du moment de sa mort. Mais en quoi diffère-t-elle alors du suicide ? Elle soulève deux questions. Si on accorde un droit à l’assistance au suicide, il y aura nécessairement quelqu’un qui sera dans l’obligation de pratiquer des euthanasies. L’euthanasie est encore une pratique assez limitée. Mais d’ici quelques années, quelques dizaines d’années, si elle vient à se généraliser, qui assumera cette obligation ? Les médecins ? Pourquoi eux ? On laissera ici la discussion de ce premier problème, qui est loin d’être simple.
La deuxième question, c’est le choix de la personne, la réalité du consentement. Déjà dans le cas d’un suicide, on se pose souvent la question de savoir si son auteur avait vraiment choisi de se suicider. Alors, dans le cas d’un suicide « assisté »…Il y aurait beaucoup à dire sur la notion de consentement, mais je ne m’y attarde pas car en fait on se passe déjà du consentement.
Dans les pays où l’euthanasie a été légalisée, et notamment la Belgique et les Pays-Bas, tous les « garde-fous » prévus initialement ont rapidement sauté. Il n’est plus besoin d’être en impasse thérapeutique pour se voir accorder une assistance au suicide, un état déprimé suffit.
Les déments et les mineurs peuvent être euthanasiés. En Belgique un psychologue est sensé vérifier que le mineur est capable de donner son consentement, mais comment imaginer que ce psychologue dira non, dans un pays où la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie n’a jamais signalé le moindre cas suspect ? Un psychologue, c’est comme un confesseur, il suffit de choisir le bon ! Il est notoire que la barrière du consentement est déjà franchie.
Si on prend un peu de recul, nous vivons la transition d’un régime où on ne choisissait pas le moment de sa mort, Dame Nature s’en chargeait, à un régime où on ne choisira pas plus le moment de sa mort, la société s’en chargera. Le refus des déterminations « biologiques » au profit de normes sociétales est une tendance lourde de nos sociétés, comme en témoigne la querelle du genre. Et trois raisons au moins accélèrent ce passage dans le domaine de la mort.
La première est une promesse simple : « vous ne souffrirez pas ». La seconde est l’euphémisation qui dédramatise la mort. Il n’y a plus de Paradis certes, mais aussi plus d’Enfer ni de Purgatoire non plus. La mort n’est plus qu’un long sommeil dont on ne se réveille pas : qui n’a jamais cherché le sommeil et rêvé d’arriver enfin à dormir ? La troisième est qu’il n’est pas si sûr que beaucoup de gens souhaitent vraiment assumer le choix du moment de leur mort. Il est fatiguant d’être soi. Laisser ce choix à des gens à peu près raisonnables et qui ne feront pas n’importe quoi et veilleront à l’absence de souffrance, pourquoi pas ? Signer des directives anticipées, c’est de fait déléguer à un tiers le poids de la décision.
Mais il faut s’y habituer, s’assurer que le système ne dérape pas trop. Alors, pour gérer la transition, mettre en place les habitudes, on met en avant la fable du choix, de l’autonomie de la personne, on y croit même un peu. Mais la vérité est que l’euthanasie, ce n’est pas le choix de la personne mais le transfert à la société d’une décision qu’on laissait jusqu’alors à la responsabilité de l’aveugle nature.
La société est prête à accueillir les demandes d‘assistance au suicide de personnes âgées, malades,… Mais elle réagit vigoureusement quand des jeunes se suicident, veut prévenir ces suicides, alors même qu’elle donne à ces jeunes le droit de vote, affirmant ainsi leur statut de personnes responsables. C’est bien la société qui décide déjà quand nous pouvons, quand nous devons mourir.
Faut-il s’en indigner ? Tout dépend du cadre de référence moral où on se situe. Dans nos démocraties, le référentiel chrétien a été abandonné, l’impératif catégorique d’Emmanuel Kant est resté une curiosité pour philosophes. Derrière les belles déclarations de principe c’est en fait l’utilitarisme qui gouverne nos sociétés et la très grande majorité des citoyens n’y trouve rien à redire.
Pour l’utilitarisme, le consentement de la personne n’est pas requis pour justifier son euthanasie. Maximiser la somme des utilités, ou dans des termes socialement plus acceptables, minimiser la somme des souffrances, du patient, de ses proches, de l’équipe soignante et des contribuables demande à un moment ou à un autre de mettre fin à la vie du patient, indépendamment de son consentement. Une fin un peu précoce, qui « coûte » un peu en termes d’utilité pour le patient, est justifiable par un gain important d’utilité pour les autres parties prenantes. Et le citoyen ordinaire peut accepter cette éventualité pour lui-même, dès lors que cette acceptation le délivre par exemple du souci de la fin de vie de ses vieux parents.
Si on veut contester l’euthanasie, il faut contester le cadre moral de l’utilitarisme qui domine dans nos sociétés modernes.
Et en tout état de cause :
« Le choix de la personne doit pouvoir être respecté, quand il est libre, éclairé, soumis à nulle contrainte ou dépression, exprimé de façon réitérée, et que des médecins ont confirmé l’impasse thérapeutique »,
c’est un mythe.
Effectivement la liberté de disposer de son corps est une idée insupportable pour un catholique . Sous couvert de respect de la vie c’est bien cette liberté là qu’il s’agit encore et toujours de combattre .Non la gauche ne trahit pas son ideal en promouvant cette liberté de pouvoir disposer de son corps quand les conditions de vie sont insupportables et la simple possibilité de rester en vie de maniere
digne impossible .Ce n’est pas a la société de decider a la place de la conscience personnelle . Qu’il s’agisse hier de la contraception,de l’IVG et aujourdhui du droit de mourir dignement l’eglise catholique a toujours refusé de legitimer la liberte de disposer de son corps.Sous couvert de la defense de «La Vie» principe abstrait elle ne fait que promouvoir un obscurantisme dont le seul but est d’aliener la liberté de conscience .
Mon Dieu, qu’est-ce que c’est machiavélique et retors, un catholique ! Si j’avais su, j’aurais pas venu.
J’aime bien les critères que vous indiquez : « conditions de vie insupportable », « simple possibilité de rester en vie de manière digne impossible ». Je crois, à tout le moins pour le second, que cela en dit plus long sur la façon dont vous percevez les personnes en fin de vie que sur leur réalité.
En termes de réalité, ne craignez-vous pas de tenir un raisonnement de bien-portant ? Ah, la liberté de disposer de son corps… Je ne veux pas nier que, pour certains (et encore), cela puisse en relever. Mais, pour les plus petits, les plus faibles, ceux qu’un législateur devrait toujours avoir à coeur de protéger, la liberté de disposer de son corps, ce sera celle de ne pas se voir euthanasié contre sa volonté, celle de ne pas se voir conduit à le faire, parce que vous êtes malade, fatigué, que les soignants font ce qu’ils peuvent mais n’ont pas le temps de vous écouter, de vous toiletter régulièrement, que vous êtes seul ou que vous lisez (ou pensez lire) dans le regard de vos enfants qui font 70km pour venir vous voir, que vous êtes un poids. Et qui sait, un jour, quand l’euthanasie sera vraiment entrée dans les mœurs, un médecin vous le laissera un peu penser aussi. Ce jour-là, quand vous émettrez le souhait d’en finir, alors même que ce n’est pas votre volonté profonde, nous reparlerons de votre liberté de disposer de votre corps.
C’est ceux-là qu’un homme de bonne volonté, voire un catholique, veut protéger. Ceux qui mourront trop tôt, plus que ceux qui mourront plus tard.
C’est normalement le moment où vous me répondrez que l’euthanasie sera encadrée. La belle affaire. Comme en Flandres, où se pratiquent le plus d’euthanasie, et où ont également lieu le plus d’euthanasie clandestine. Comme en Belgique, où la Commission de contrôle de l’euthanasie (ou ce qui en tient lieu) s’est abstenue de saisir le parquet du cas d’un médecin qui a euthanasié une personne âgée sans son consentement, mais à la demande de la famille. La Commission, pour ne pas se mouiller, a poétiquement qualifié cela d' »interruption volontaire de vie, sans consentement du patient ».
Voilà à qui il faut penser, voilà à qui un gars de gauche – soucieux d’égalité et de fraternité – devrait penser (mais tant pis, un catholique retors va le faire à sa place) : à ceux qui ne voulaient pas mourir, qui ne voulaient pas que l’on « dispose de leur corps ».
D’accord avec l’argumentation de Gershom Leibowicz, pas avec votre cri du coeur Koz. D’autre part, je n’arrive pas à croire, comme vous semblez le supposer, que nos compatriotes et la représentation nationale auraient perdus tout sens moral et seraient devenus indifférents au sort des plus faibles.
La charité mal ordonnée, vous savez, ce n’est pas un concept nouveau.
Aristote: Je suis à 95% d’accord avec votre description des motifs pour lesquels la société, irrésistiblement, tend vers l’acceptation de l’euthanasie et du suicide assisté.
Le seul point sur lequel je diffère en partie est celui de l’utilitarisme. Au niveau de la société il y a, certes, une pression utilitariste: celle qui s’exerce à chaque fois qu’on détermine les moyens accordés au personnel soignant, à chaque fois qu’on ferme un hôpital, ou, plus généralement, à chaque fois qu’on s’inquiète du montant de la dette publique. Mais au niveau individuel je ne pense pas qu’on puisse raisonner ainsi. Ce qui motive la position d’une personne en faveur de l’euthanasie n’est pas un aspect technocratique ou utilitaire, mais émotionnel: c’est la peur. La peur de souffrir bien sûr, mais surtout la peur de voir souffrir l’autre, le parent ou grand-parent âgé, malade, en perte d’autonomie, etc. La notion de dignité est appliquée, à tort, au vieillard qui perd la tête, qui ne peut plus se nourrir ou faire sa toilette seul, etc. (comme beaucoup d’entre nous, j’ai fait l’expérience, au travers a’un proche, de ce que cette situation peut avoir d’insupportable). On croit la dignité de la personne perdue dans une telle situation, on « ne voudrait pas finir comme ça » ce qui génère une revendication de « liberté » – liberté illusoire bien sûr.
C’est pour cela, je crois, que nous ne parviendrons pas à empêcher la dérive vers le suicide assisté: parce que l’argumentaire rationnel, tel que Koz le développe très bien, en faveur de la protection des plus faibles, ne suffit pas à contrer une émotion profondément ressentie.
Je suis d’accord avec vous.
Les 5 %, c’est juste un problème de vocabulaire. L’utilitarisme (voir Jeremy Bentham) ne calcule pas uniquement en dollars.
Est-ce que dans cette idée fixe de mourir dans la dignité et d’imposer aux autres de nous euthanasier si nous nous trouvons en situation de ne pas pouvoir le faire nous-mêmes il n’y a pas l’illusion de décider de notre fin de vie, d’en être le maître? de mourir vieux en bonne santé sans passer par la case possible d’une agonie et d’une déchéance physique qui font peur?
J’approuve votre position. En même temps, je n’arrive pas à saisir si vous êtes naïf ou si vous le feignez.
L’euthanasie prend sa source avec la loi autorisant l’avortement. Depuis quarante ans, un moyenne de 200000 IVG, soit 8 millions d’embryons « euthanisiés » depuis 1975 (en France uniquement*). Tout cela avec l’aval de la devise républicaine Liberté, Egalité, Fraternité dont vous reprenez les termes dans votre exposé.
C’est avec cette même devise que la droite (ou centre droite) a voté la loi d’avortement, loi de Transgression qui autorise de tout faire aujourd’hui. La droite s’est-elle aussi reniée ?
A travers vos différentes publications numériques, je sens, et je le comprends, que vous êtes discret sur le sujet de l’avortement. Mais il me semble fondamental et incontournable. Les pros-euthanasie (de gauche et de droite… FM,etc…) utilisent les mêmes arguments qu’avec l’avortement.
La brèche, créée il y a quarante, est devenu un gouffre ! Difficile de reboucher un gouffre…
* Ne pensez-vous pas que cela influe notre champ de conscience collective ? (Pour rappel, a seconde guerre mondiale a fait 567600 victimes en France)
je viens d’accompagner la fin de vie de mon beau père , et relis constamment sa dernière quinzaine de vie. Suite à une chute, souffrant, nous l’avons accompagné dans une perspective d’opération à laquelle nous avons du renoncer à la dernière heure devant la dégradation de son état général. Le personnel nous a alors proposé de nous orienter vers des soins palliatifs, qui ont très rapidement calmé toute souffrance jusqu’à une fin très digne et apaisée.
Après de multiple discussions avec des médecins, je tire de cette quinzaine :
1 – que bien évidemment la décision ne pouvait être prise par l’intéressé, qui était en état semi comateux et dont la pleine expression était déjà partie depuis de nombreux mois.
2 – que le dispositif légal actuel a permis de prendre la décision de soins palliatifs, qui ont fait cesser toute souffrance en accélérant le départ, sans aucun blocage d’ordre légal.
3 – que si la souffrance a un peu trop duré, c’est par manque de disponibilité du personnel médical qui, ne pouvant passer autant de temps que nous auprès du malade, a sous estimé (pensons nous) sa souffrance quelques dizaines d’heures de trop.
En conclusion, POUR LE CAS QUE NOUS AVONS VECU (j’insiste et ne prétends pas généraliser compte tenu de mon expérience limitée) , le cadre législatif ne demande aucune modification, et l’amélioration , toujours possible, viendra de la diminution de la charge de travail du personnel (ou une formation ? ) pour lui permettre de mieux reconnaitre la souffrance.
Oui, et il est de notoriété publique que la médecine française, plutôt bonne sur le plan technique, est en retard par rapport à beaucoup d’autres pays sur le plan de la prise en compte de la douleur.
Une de mes proches vient de subir une opération chirurgicale assez lourde, qui a été remarquablement réussie sur le plan technique. Le manque de prise en charge sérieuse de la douleur post-opératoire a été par contraste juste sidérant.
Euthanasie, plus loin, nouvelle loi…
La tribune parue dans Le Monde est intitulée : « Euthanasie : allons plus loin avec une nouvelle loi ». En un titre tout est dit.
« Euthanasie » : autrement dit appelons un chat un chat, n‘ayons pas peur des mots, parlons vrai, puisque c’est cette transgression suprême que nous voulons, l’euthanasie, disons-le sans barguigner.
« Allons plus loin » : quand on appartient à un mouvement nommé « en marche ! » on a toujours envie d’aller plus loin, forcément, par définition.
« Avec une nouvelle loi » : dans l’ancien monde, les lois étaient faites pour être respectées, c’est fini, désormais elles sont sommées, elles, de respecter le mouvement.
Quand ils seront allés plus loin et auront eu leur nouvelle loi que voudront-ils ? Eh bien… ils voudront aller plus loin et avoir une nouvelle loi… L’absurde n’a pas de limite.
Et quand la loi ne vaut plus rien, on en revient au sacrifice, ici le sacrifice de ce que nous avons de plus sacré, la vie d’autrui.
Ce n’est pas vrai que pour l’euthanasie, hélas.
Le problème n’est pas unique à la France, mais il est particulièrement aigu, la vision constructiviste de la loi y étant un lointain héritage de J.J. Rousseau, produit que les Suisses eurent la sagesse de nous exporter quand il était encore temps pour eux.
Effectivement, la droite pourrait-être pour l’euthanasie : d’abord parce que le libéralisme poussé jusqu’au bout devient le libertarisme : je fais ce que je veux, je suis libre. Ensuite parce que les 15 derniers jours de la vie absorbent 25% du budget de l’assurance maladie: belle occasion de redresser les comptes. Mais c’est la gauche qui est pour l’euthanasie parce que, selon le mot féroce d’Alain Finkielkraut « tout ce qui vient est forcément bien » : IVG, euthanasie, PMA, GPA, mariage pour tous… Du moment que c’est possible et nouveau, c’est forcément un progrés !
C’est, pour le moins, inexact.
Le libéralisme, poussé à outrance ou pas, n’est guère favorable en soi à l’IVG ou l’euthanasie.
Ne confondez pas progressisme (et son pendant, l’égalitarisme et le constructivisme) avec le libéralisme. La liberté mérite mieux que ça.
Merci beaucoup.