Les déçus du sarkozysme

La présidence de François Mitterrand a été indéniablement fondatrice. Si peu de temps après son élection, ceux qui s’étaient baignés dans les fontaines parisiennes en ce joli mois de mai pour célébrer le passage « de l’ombre à la lumière » furent déçus. Avec un sens frappant de l’à-propos, on les appela les « déçus du mitterrandisme« . La présidence Chirac fut à cet égard comme à d’autres une parenthèse : avait-il si peu suscité d’espoir qu’il n’a déçu personne ?

Bref, nous voilà en mai 2007. Nicolas Sarkozy est élu, battant une ancienne conseillère de François Mitterrand, que l’on croyait encore en compagnonnage avec un ancien conseiller de François Mitterrand. Deux vraies mémoires du temps jadis.

Est-ce la raison pour laquelle, à peine l’élection passée, on a vu fleurir l’expression de « déçu du sarkozysme » ? Faute, peut-être, de pouvoir proposer mieux[1] c’est donc cela que les ségolénistes et autres istes non identifiables dans ce pataquès qu’est devenue la rue de Solférino et/ou le boulevard Raspail, proposent aux français : non pas l’espoir d’autre chose – ça n’a pas marché en mai – mais la déception de ce qui existe. « Vous êtes déçus, hein ? »

Supposez qu’une première fois ne suffise pas : on y reviendra. Et encore une fois. C’est un peu tout l’art de la communication du parti socialiste, dont on sait tout ce qu’il doit au corps enseignant : la pédagogie est dans la répétition.

Aussi, durant un temps, avons-nous entendu un message unique : Nicolas Sarkozy fait peur. Las, 18 983 138 français furent insensibles à la virtuosité de la communication ainsi déployée. Le parti socialiste démontrant tous les jours sa capacité à se rassembler autour du plus petit dénominateur commun, c’est donc, en termes de com’, sur le même mode qu’il travaille aujourd’hui en le répétant inlassablement : les sarkozystes sont déçus.

Et c’est vrai. Ils sont déçus. C’est un peu tout le drame d’une élection présidentielle au suffrage universel : durant des mois, vous communiez dans une tension croissante, culminant dans un magnifique orgasme printanier. Puis vient la débandaison. Le boulot. Les responsabilités.

Il n’y a en fait que trois façons de ne pas décevoir : ne pas susciter d’espoir, comme Ségolène Royal, être battu, comme François Bayrou, ou mourir, comme Che Guevara. Encore doit-on noter que Ségolène Royal parvient bien à décevoir tout en n’ayant pas suscité d’espoir, en étant battue, et en n’exerçant aucune responsabilité. Je n’aurais pas le mauvais goût de suggérer l’issue Guevariste, Ségolène Royal n’étant de toutes manières guère portée aux outrances révolutionnaires.

On les comprend mal, nos camarades, à moins qu’on ne les comprenne trop bien : montrez-vous de l’enthousiasme, et ils vous diront aveuglé dans l’adoration d’un Duce, faites-vous critique et ils vous diront déçu.

Mais ce n’est pas parce que l’on gagne des élections qu’on doit pas en chier aussi.

Avant, un jour, de jouer le troisième opus : les déçus du ségolénisme du delanoïsme du fabiusisme du vallsisme enfin bref du leader que les socialistes ne doivent pas desespérer de voir émerger un jour. Je les en conjure.

  1. comme, par exemple, une vision de l’Europe []

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57 commentaires

  • Billet plutôt amusant pour bien commencer la journée 🙂

    Mais pour aller sur le fond, je ne suis pas satisfait par tout ce que propose Nicolas Sarkozy. Et ce n’est même pas une déception : j’accepte aussi la règle démocratique et les priorités fixées. Non, là où je serais déçu c’est si ce quinquennat ne servait à rien, si aucun effet n’était à ressentir à la fin de celui-ci. La question d’un autre choix se poserait.

    Mais par contre, et c’est marrant, j’inverserai l’enthousiasme.

    Effectivement, certains électeurs de gauche se sont barrés chez Bayrou après sa nomination, d’autres ont renaclé au vote socialiste, mais d’autres fondent un espoir démesuré sur la personne de Ségolène Royal : je me souviens de Charletty et du soir de la défaite, des gens en pleurs. A l’inverse, si les électeurs de Nicolas Sarkozy étaient mobilisés, je crois que c’était avant tout pour des idées, un contrat explicite entre moi et un candidat. Je ne m’attendais pas à ce que NS guérisse les écrouelles. J’ai été soulagé le soir du 6 Mai. Mais, comme le disait Nabe, il n’y avait pas un enthousiasme fou : il y avait chez chacun une attente et aussi une crainte. Et je crois que dans le cas d’une défaite ce soir là, on aurait pas vu beaucoup de larmes (et peu de pavés de collectionneur voler à Bastille), de la déception certes, du mécontentement surement. Mais de là à en pleurer…

  • Tssss…. vous n’avez pas compris, c’est normal d’être déçu par Sarkozy car il est décevant, comme c’est normal de le mépriser car il est méprisable, de le détester car il est détestable etc…
    le sarkozysme contient en lui-même tout ce qui est négatif, Sarkozy déçoit est une tautologie.

  • Merci de ce billet, Koz.
    Effectivement, j’en arrive à ne plus dire ce qui me déçoit dans la politique de N Sarkosy, tant je ne veux pas être « réquisitionnée par l’opposition raliée au Tout Sauf Sarkosy !

    A croire que seuls ses électeurs sont suffisament objectifs pour constater et les avancées ( il y en a ) et les dérives ( il y en a aussi ).
    Et objectif ne veut pas dire opposant !

    Je suis surprise que le discours pervers de la presse, des médias et des opposants reçoivent un tel écho dans la population, qui pourtant a un brin de logique, je suppose.

    Discours pervers parce que paradoxal.
    Discours typique de harcèlement moral.
    Je crois ( parce que j’y suis passée dans un de mes emplois ) que nombre d’avocats pourraient plaider pour harcèlement moral.
    Tout y est : des invectives , des remarques sur l’incapacité à exercer son métier aux ordres contradictoires (  » faites monter le pouvoir d’achat, faites bouger la balance chiffre d’affaires/dépenses/bénéfices en faveur des bénéfices, mais ne touchez pas aux dépenses ni au chiffre d’affaires  » pour ne citer qu’un exemple ) en passant par des propos diffamatoires et ou à caractère discriminatoire du genre  » exhibitionniste », « nain », caractériel », « violent  » ( voir le dernier billet de Koz…)
    Des remarques paradoxales :  » trop médiatisé » avec au même moment la course aux photos de son éventuel mariage,  » pas assez transparent sur sa santé  » ( en réf à son abcès à la gorge ) et trop exhibitionniste…
    Trop rapide dans ses décisions et ses actes (un « agité ») et pas assez rapide pour relever en 6 mois une France exangue depuis 20 ans….

    Pour autant, je dirais qu’on les comprend les camarades : les élections municipales arrivent, ils sont aigris d’avoir – encore – perdu le pouvoir en mai 2007 et cherchent toujours leur revanche….

    Croyez vous qu’un jour prochain puisse voir arriver votre troisième opus, Koz ?
    Un jour, certes, ainsi va l’histoire qui n’est qu’un éternel recommencement… Mais un jour certainement, le PS verra de ses rangs sortir un leader.
    Que choisira t il ? Le suicide, croyez vous ?
    je ne suis pas si certaine que leurs valeurs soient suffisamment ancrées en eux pour en arriver à ce troisième choix !

  • Les socialistes n’aiment ni la France ni les Français.
    Ils critiquent, ils salissent, ils détruisent avec un plaisir non feint. Ils sont d’une violence verbale inouïe, ils distillent la haine en permanence.
    Impossible de discuter sur un site d’opposition ; vous êtes soit modéré, soit insulté !
    Aucun espoir, aucun optimisme, du noir, du noir, et encore du noir ; ils voient loin, ces oiseaux de malheur !
    Tiens, ça les rend même heureux, tout ce noir qu’ils prédisent !

    Après avoir pris soin de débaptiser la loi TEPA en « paquet fiscal réservé aux riches » (oh ! le gros mot), l’avoir mis à toutes les sauces, rabâcher et rabâcher jusqu’à la nausée, pas une phrase construite sans y faire allusion, ça en devenait risible… Et puis, ça ne marchait pas trop… les français ne sont pas si sots, car la loi TEPA profite à tous (sur les 8 mesures, 5 sont réservées à tous dont le RSA), mais celles-ci, on évitait soigneusement d’en parler….
    Et puis, voilà qu’ils trouvent un nouveau dada : le pouvoir d’achat !!!! Le porte-monnaie des français ! et axé sur quoi ?
    N’attendez pas qu’ils vous parlent des taxes d’habitation et impôts fonciers qui ont explosé dans les régions gérées par la gauche (en Ardèche : plus 51.2 % pour l’une et 42% pour l’autre depuis 2002 !!!, preuves à l’appui), non, ils vous parlent de la baguette de pain ! (mon boulanger l’a augmentée de 0.02 cts) et ils trouvent des solutions miracle, comme baisse de 0.5 % de la TVA sur les produits alimentaires, ce qui nous ferait gagner 0.50 cts sur un chariot de 100 €, (génial !!!!) mais générerait de grosses pertes pour les finances publiques !
    Ils n’ont pas honte ? Eux qui sont payés (et grassement) par les contribuables ? Qu’ils proposent de se serrer la ceinture, ça, ça aurait de la gueule ! à propos, François Hollande a des émoluments mensuels deux fois plus élevés que ceux du Président de la République.

    Comme si, la question du pouvoir d’achat était nouvelle, depuis 8 mois. A voir les tirages de tous les bouquins sortis dernièrement, ( à 16 € minimum l’un) je me dis que le pouvoir d’achat des français, n’est pas si en berne que celà, sinon, il y aurait d’autres priorités !

    Quant à Madame Royal, Dieu, qu’elle est mal placée pour déverser son fiel ? N’accueillait-elle pas les médias en chemise de nuit dans une chambre de maternité, ne les invitait-elle pas à un petit déjeuner chez elle, en famille ? Ne demandait-elle pas aux photographes de flouter la marque au crocodile sur les polos de ces enfants, pour faire « pauvre » ? N’a-t-elle pas fait les unes des magazines people en maillot de bain ? Et dernièrement, ne sollicitait-elle pas un compagnon, amoureux de surcroît (notez bien : c’est le compagnon qui doit être amoureux de son auguste personne, pas elle ! différence notable).
    Et, à quelle titre se déplace-t-elle ainsi, parcourant la France, n’est-elle pas que présidente de région ? Quand fait-elle son travail ? Mais qu’importe, puisque l’argent du contribuable continue à tomber tous les mois dans son escarcelle ! Voyons-nous les autres présidents de région faire ce cirque ? Non, ils travaillent.

    Je n’ai qu’un souhait : que les français refusent ce lavage de cerveau permanent, qu’ils se rendent compte par eux-mêmes de ce qui est bon ou mauvais et qu’enfin, nous ayons une opposition sérieuse, réfléchie, capable de faire des contre propositions utiles et non démagogiques.

  • Mouais. En même temps, depuis le début je me dis qu’il ne va pas faire QUE des conneries, et donc je suis contente de voir c’est le cas.

    Mais quand même. Sa campagne a reposé (je trouve!) sur un double mensonge :
    – Une sorte de pensée magique, qui annonçait un « choc de croissance » (allez, une tape au cul et ça repart), et puis une incantation du pouvoir de la volonté de Sarkozy (« la passion de ma vie, vous la connaissez, c’est l’action »), à quoi rien ne résiste. « Il est fort ce gars-là », me disait mon grand-père cet été à propos de l’aller-retour dans la journée pour aller à l’enterrement de Lustiger. Aujourd’hui, il se marre franchement avec un sourire un peu gêné, en parlant de Carla à Eurodisney. Bon, c’est pas ce que j’appelle une « déception », non plus. Je suis sûre que si c’était à refaire il revoterait pour lui.
    – Un programme pas financé, et avec des prévisions de croissance dont on savait déjà qu’elles étaient irréalistes. Dire au bout de 7 mois que les caisses sont vides, c’est très juste et tout à fait bienvenu. Mais elles l’étaient avant, vides, et peut-être que si on avait dit : bon ben voilà il y a 15 milliards d’euros à dépenser pas plus, ça implique des priorités, voilà ce que je vais faire et c’est tout. Peut-être que les gens auraient attendu moins de miracles.
    L’absence de financement, ça faisait quasiment qu’on pouvait considérer qu’il n’y avait pas de programme. Les propositions du PS avaient exactement le même défaut (avec l’incohérence en plus)

    Et donc tout ça pour remédier à un problème qu’on place au coeur de la crise de la société française, avec une crise morale (« civilisationnelle », on dira maintenant) : le pouvoir d’achat. Que c’est bien vrai qu’on a plus de sous, ma pauvre Lucette, mais qu’en même temps moi j’aime autant pas qu’on me promette des étrennes si on peut pas me les donner hein.
    j’ai trouvé hier une vidéo super drôle à ce sujet, d’ailleurs : http://www.dailymotion.com/video/x40bic_promesse-de-sarkozy-fait-bien-rire_politics

    Bon, alors, après, il ya des déçus. Est-ce que tout est à jeter pour autant? Ben non, même pour moi. Est-ce qu’il ne respecte pas ses promesses : pas tout à fait vrai, il a les mains liées sur le plan économique (faut dire qu’il a commencé par se rogner les ailes dès l’été), mais idéologiquement il façonne quelque chose de cohérent, et de cohérent avec ce qu’il a dit et fait pendant la campagne, je crois. Sur la place de la France dans le Monde, les valeurs, la pratique du pouvoir. N’oublions pas la réforme de l’Etat, aussi, ça pourrait bien donner quelque chose. Après, on adhère ou pas, et on peut éventuellement trouver que finalement on est pas d’accord. Par exemple, moi je suis pas d’accord mais du coup je peux pas dire que je sois déçue.
    Il n’y a pas de quoi en pleurer de déception, sauf si on avait vraiment cru que le prés’ était superman.

    Et puis, bon… on va rentrer dans une période économique pas très faste, c’est le moins qu’on puisse dire. Et dans ce cas-là, c’est toujours la faute du gouvernement. Mais c’est pas vrai. L’inflation, c’est pas la faute à Sarko, heureusement, vu qu’il a arrêté de faire son cirque à propos de l’euro trop fort.

  • La déception me paraît évidente : il suffit de lire les sondages (Tara, j’attends votre assignation pour harcèlement moral avec inquiétude 🙂 ).

    Toujours à la lecture des sondages, il semble bien que cette déception ait frappé tous les présidents et premiers ministres au bout de six mois à peu près, depuis trente ans. Avec deux exceptions notables tout de même : Rocard et Jospin.

    Ce dernier a fini par baisser dans les sondages, mais beaucoup plus tard. Et il a été battu, en dépit des divisions de la droite, de son absence d’idées et de son absence de leader crédible à l’époque (ce qui a donné le gouvernement Raffarin). Ce qui m’amène à mon troisième point : le PS ne peut certes pas compter uniquement sur la déception des sarkozystes pour revenir au pouvoir, mais de son côté l’UMP ne peut pas compter uniquement sur l’absence de chef au PS pour se maintenir au pouvoir.

  • En reprenant à l’inverse les critiques sur Sarkozy, on peut imaginer la présidence (mais pourquoi la grammaire française n’a pas récupéré le genre neutre !!!) rêvèe de la Gauche: un moine-soldat ! Ou un robot ! Ou – pire – une commission ! Pas de félure, ou de ces défauts qui caractérise un parcours humain et sont tant la contre partie de qualités.
    Edwy Plenel l’a dit : L’Etre humain est le maillon faible de la démocratie (certes, il a commencé par le président Sarkozy, mais pourquoi n’irait – il pas jusqu’aux Electeurs).

  • Ah non, Koz, on peut avoir voté Bayrou et être déçu par lui! Oui, moi je suis déçu que ce type, qui a représenté un (mince) espoir pour moi, ait créé un parti aussi nullisime que le MoDem, qui se donne tantôt à gauche, tantôt à droite, oubliant qu’il a tenté un (court) moment de faire croire qu’il existait une voie ni gauche ni droite.

    Quant au sarkozysme, je me demande pourquoi tu ironises tant sur la manière dont le PS critique, en écartant tous les reproches « raisonnables » et « censés » qu’on peut faire sur Sarkozy et sa politique uniquement formelle. Je me demande quand tu accepteras de reconnaître que cette politique du faux-fuyant ne conduit nulle part. Qu’il y a un problème à écarter les reproches qu’on vous fait en annonçant encore de nouvelles mesures sur un autre thème. Qu’il y a un problème à entrer de plein pied dans la « démocratie d’opinion » qui consiste à proposer des mesures au fil des faits-divers et actualités chaudes, sans prendre le temps du recul…

  • Si tu me relis, tu verras peut-être qu’au contraire, j’estime une certaine déception concevable, voire inévitable, comme je considère certaines critiques fondées. J’ironise davantage sur l’empressement du PS et de la gauche à communiquer sur « les déçus du sarkozysme » et sur le fait que nos interlocteurs jouent un jeu rhétorique gagnant-gagnant… pour eux : si tu ne critiques pas, c’est donc que tu n’as plus d’esprit critique et si tu critiques, tu es donc un « déçu du sarkozysme »…

  • Mary, excellent !
    Désinformation, mauvaise foi, hypocrisie et hystérie sont les principales impressions que je retire du comportement de la plupart des politiques et journalistes de l’opposition, sans parler du Net qui bat tous les records de hargne, haine, de vociférations stupides et d’insultes.

    J’élimine de plus en plus de liens de mes favoris tellement ces rengaines m’exaspèrent, tellement l’analyse intelligente, la critique fine non démagogique devient rare.

    Le PS s’est toujours érigée en défenseur de la culture, détenteur de intelligence fine et haute autorité de la morale. En fait ils me donnent souvent l’impression d’être davantage les Tartuffes de notre époque …

  • Koz:
    «Aussi, durant un temps, avons-nous entendu un message unique : Nicolas Sarkozy fait peur. […] Le parti socialiste démontrant tous les jours sa capacité à se rassembler autour du plus petit dénominateur commun, c’est donc, en termes de com’, sur le même axe qu’il travaille aujourd’hui : les sarkozystes sont déçus.»

    Mary:
    «Les socialistes n’aiment ni la France ni les Français.
    Ils critiquent, ils salissent, ils détruisent avec un plaisir non feint. Ils sont d’une violence verbale inouïe, ils distillent la haine en permanence.
    Impossible de discuter sur un site d’opposition ; vous êtes soit modéré, soit insulté !
    Aucun espoir, aucun optimisme, du noir, du noir, et encore du noir ; ils voient loin, ces oiseaux de malheur !»

    Cessez donc de commenter la paille dans l’oeil du voisin…

  • Mary : « Les socialistes n’aiment ni la France ni les Français. Ils critiquent, ils salissent, ils détruisent avec un plaisir non feint. Ils sont d’une violence verbale inouïe, ils distillent la haine en permanence ».

    Margit : « Désinformation, mauvaise foi, hypocrisie et hystérie sont les principales impressions que je retire du comportement de la plupart des politiques et journalistes de l’opposition, sans parler du Net qui bat tous les records de hargne, haine, de vociférations stupides et d’insultes ».

    Heureusement que les supporters de NS sont là pour relever le niveau dans le calme, l’amour, la modération, la nuance et l’objectivité qui les caractérisent…

  • @ Jeff
    J’ai écrit « la plupart » des politiques et journalistes… Il me semble que c’était assez objectif et nuancé 🙂

  • @ Koz,

    La déception par rapport au sarkozysme me semble à la hauteur des espoirs qu’il a habilement fait naître chez une majorité de Français. Instillant l’idée que grâce au volontarisme et à l’action, il pouvait résoudre tous les problèmes des Français sur le champ, il est en quelque sorte victime de la promesse inconsidérée de sa campagne (et, oui, certains y ont cru, apparemment). C’est un phénomène assez classique en politique, je vous le concède Koz, mais il me semble qu’il se pose avec une acuité particulière dans le cas de notre président actuel.

    Je reconnais que Sarko est un homme qui ne se ménage pas et prend des risques. Qu’il s’agisse du pouvoir d’achat, de l’ouverture, de la diplomatie morale, de sa proximité assumée avec les Bouygues, Lagardère, Bolloré, Pinault, etc., ou de sa vie privée, pour ne citer que ces quelques exemples, toutes ses incantations et toutes ses mises en scène lui reviennent aujourd’hui comme un boomerang. N’était-ce pas prévisible ?

    Je crois que nous étions convenus ici un jour que les hommes politiques les plus performants en campagne électorale n’étaient pas forcément les meilleurs hommes d’Etat. Après Mitterrand et Chirac, Sarkozy nous en donne une nouvelle preuve, des plus éclatantes.

  • La culture « révolutionnaire » de nombreux cadres du PS fait que d’apporter une opposition constructive, de valider les initiatives qui leur semblent valables est hors de question. On se bat contre une ennemi car cette culture porte en elle les germes d’un conflit permanant et infini (la lutte des classes). Le moindre signe d’approbation est considéré comme une traitrise parce qu’il est supposé que tout commentaire non critique « fait le jeu » de la droite, le conforte au lieu de diminuer son pouvoir. Lorsque il advient qu’un homme de droite applique une idée labellisée de gauche, au lieu de s’en félicité, les socialiste acuse alors la personne concerné de faire un « plagiat » (c.f. déclarations de Royal). Bref, les exemples sont tellement nombreux… C’est nuisible, vain, stupide, mais c’est comme ça.

    Il y a un adage qui dit que seule la personne qui ne fait rien ne risque pas de faire d’erreur. Pourtant, c’est souvent cette stratégie qui a été adoptée par nombre de gouvernements avant celui-ci. Ou alors des réformes qui ne risquaient pas à priori de bousculer la majorité de l’électorat.

    En fait, dans les derniers 8 mois, il est intéressant de faire le bilan de la politique appliquée et c’est exactement ce que Fillon est en train de faire sous la supervision d’Eric Besson. Mais même ça, ce qui est une grande première en terme de gouvernance et évidement souhaitable, c’est critiqué. Comme le souligne Tara, et comme Koz l’a démontré maintes fois, tout et son contraire sont utilisés pour dénigrer – les exemples sont trop nombreux.

    Alors il ne reste que le concept de « déception » qui a l’avantage de regrouper ceux déçus qu’il en fassent trop et trop vite, et ceux déçus qu’ils en fasse pas assez. C’est une technique de com encore une fois, rien de plus. La « com » si dénocée par la gauche et si utilisée par elle.

    Mais bon pourtant, de mémoire, quel gouvernement a pris autant de risques que celui ci dans les 40 dernières années. Qui a fait autant en si peu de temps ?

    – Service minimum dans les transports
    – Disparition des inégalités en matière de retraites
    – Relance de l’Europe
    – Signature du traité de Lisbonne
    – Modification des relations avec l’Afrique
    – Assouplissement des 35 heures dans ce qu’elles ont de plus pénalisant pour tout le monde
    – Ouverture aux femmes, aux minorités visibles, aux gens de gauche dans le gouvernement
    – Réoccupation du terrain diplomatique international
    – Libération des infirmières bulgares
    – Bouclier fiscal à 50%
    – Réforme de l’Université engagée
    – Accord entre les partenaires sociaux sur les nouvelles formes du contrat de travail
    – Grenelle de l’environnement avec les premières applications concrètes sur le maïs OGM Mon 810

  • @Eponymus :

    Infirmières : pas sarko tout seul
    Service minimum : tu verras bien à la prochaine grève
    Relance de l’Europe : Ah bon? Tu veux dire cet espèce de truc qui consiste à refaire voter par le parlement un texte refusé par référendum? Ah ouais…
    – modifications relations avec l’afrique : Omar Bongo n’a-t-il pas été reçu à l’élysée.
    Sur le reste, ok.

  • Pour ma part, je suis plutôt satisfait des premiers mois. Sans reprendre l’inventaire établi par Eponymus, je trouve que c’est le gouvernement que j’ai connu qui agit le plus sur les bons leviers dans le bon sens.

    Alors bien sur, on pourrait espérer plus et plus vite. Certaines réformes sont essentiellement des ébauches et il reste énormément de travail à accomplir. Mais c’est infiniment mieux que l’immobilisme ou la fuite en avant qui ont précédé.

    Les socialistes essaient de surfer sur un sentiment de déception face aux difficultés en feignant de croire que Sarkozy avait promis de tout régler d’un coup de baguette magique. C’est faux. Sa campagne a été axée sur l’idée forte que rien ne se ferait sans travail. Apparemment, il y a encore des gens qui croient qu’on peut promettre aux gens que l’Etat réglera tous leurs problèmes sans effort de leur part (sans doute en faisant payer les riches / les entreprises / les autres…). Le 6 mai a pourtant établi que les Français n’y croient plus.

  • C’est amusant de voir comme il serait définitivement acquis qu’il y aurait des déçus du sarkozisme en grand nombre.

    D’abord, je n’ai jamais eu l’impression qu’il y eut un mouvement d’idolâtrie sarkoziste comparable, même de loin, au mitterrandisme. Ensuite, le taux de satisfaction de Sarkozy s’enrhume et nombreux sont ceux qui s’écrient : « il est foutu ! ». Enfin, leur joie non dissimulée souligne qu’ils veulent avant tout prendre leurs désirs pour des réalités.

    Faire des analyses sur quelque chose qui n’existe peut-être même pas comme le fait Jeff, par exemple, c’est sûrement très plaisant pour lui, mais ça reste de la théorie.

    Je rejoins aussi tous ceux qui ont remarqué qu’il est impossible d’être critique sans passer pour « déçu ». Je n’ai jamais donné un blanc-seing à aucun candidat pour lequel j’ai voté, je reste attentive à ses actions durant son mandat et je ne me réveille pas à 3 semaines des élections. J’approuve une grande partie des actions de notre Président et j’en désapprouve une petite partie.

    Déçue, moi ? Oui ! Mais par la gauche…

  • En tout cas, vous ne pouvez pas me compter parmi les déçus du Sarkozysme, tout le contraire. Pour moi le Sarkozysme ce n’est pas seulement Sarkozy lui-même, mais aussi ses ministres, ses secrétaires d’Etat, sa politique, etc. Je suis, sans réserve, satisfait. Et apparemment je ne suis pas le seul (dernier sondage à l’appui).
    Je n’ai jamais vu autant de chantiers mis en route en si peu de temps et heureusement, parce que la route est longue et difficile. Je me suis toujours demandé comment Sarkozy va-t-il se prendre pour réformer une France qui ne fait que freiner des quatre fers. Je vois que le Sakozysme avance avec éclat d’un côté (ce qui surprend un peu, c’est vrai), mais aussi avec discrétion et efficacité de l’autre. Les années Chirac de l’immobilisme sont enfin révolues. Les Françaises et les Français jugeront en temps voulu.

  • je ne suis pas un déçu du sarkozysme: il est tel que je l’imaginais: habile et sans complexe, énergique, ou hableur et sans vergogne, agressif,c’est selon, pour la personnalité…
    par ailleurs plus atlantiste qu’européen,
    pour les réformes c’est pareil, il se conforme au programme que lui demandent les forces qui l’ont fait élire: bouclier fiscal permettant aux rentiers de diminuer leurs impôts, réforme des retraites des travailleurs d’aujourd’hui promise aux retraités…
    mais les sondages semblent trouver de plus en plus de déçus…attendons
    il y a encore plus de quatre ans pour surveiller cet indicateur…

  • Pas vraiment déçu puisque on connaissait le personnage depuis un moment. C’est donc lui qui déclarait que les français n’étaient pas assez endettés (et l’état trop) et donc lança le crédit rechargeable….
    Une fois élu, il fut le premier emu par la crise des subprimes, et adressa un courrier à Merkel pour voir comment légiférer ces créances merdiques. Et miracle, la France est peu touchée par les subprimes … parce que les français n’ont pas de crédits rechargeables !!!
    Bref, tout et son contraire, c’est du sarkozy depuis 10 ans.
    On le voit aussi sur les 35 heures, un jour je les abolis, un jour c’est la base legale pour avoir des heures sups et gagner plus, bref, meli melo, on ne comprend rien mais un jour je les abolis, le lendemain, c’est autre chose donc dans l’agitation, on retient qu’il a fait deux trucs !!!
    Moi, j’adore le personnage en tout cas. Il est amusant et c’est le principal dans la vie.

  • @ Chaffouin

    « Infirmières : pas sarko tout seul
    Service minimum : tu verras bien à la prochaine grève
    Relance de l’Europe : Ah bon? Tu veux dire cet espèce de truc qui consiste à refaire voter par le parlement un texte refusé par référendum? Ah ouais…
    – modifications relations avec l’Afrique : Omar Bongo n’a-t-il pas été reçu à l’Élysée. »

    En fait, il ne s’agit pas de défendre les premières actions sur 8 mois, mais d’en apprécier l’aspect quantitatif dans un premier lieu. Dans le sens où la seule véritable déception résiderait dans le fait de pas faire dans l’action ce qu’il a annoncé pendant la campagne. Cela me parait une précision sémantique essentiel – on ne peut pas être déçu par une non promesse. Ensuite sur le fond, on peut être d’accord ou pas.

    Mais pour répondre à tes points, pour les infirmières, peut importe, le fait est que ça c’est fait aussi avec une importante contribution du Gouvernement français.

    Service minimum : c’est appliqué dans le sud actuallement vis à vis d’une grève locale et de toute façon, l’esprit est important.

    Relance de l’Europe : idem, il n’est pas seul. Le texte n’est pas re-soumis à un référendum mais c’est clairement ce qu’il avait annoncé avant.

    Quant aux relations avec l’Afrique, c’est sur le fond qu’il faut apprécier cet aspect de la politique étrangère et le fond est profondément modifié. J’ai eu l’occasion d’assister à un débat avec des représentant africains et des spécialistes de l’Afrique récemment et c’était intéressant de ce point de vue. Les conclusions à peu près unanimement partagées étaient que le récent sommet UE/Afrique à Lisbonne a mis un évidence un certains nombres de faits qui représentent à la fois une nouvelle donne en Afrique et un nouvel état d’esprit des africains eux-mêmes. Globalement, avec tout ce qui peut y avoir comme nuances non détaillées ici, bien sur, ils revendiquent :

    a. ne plus être traité en petit frères par les pays occidentaux se posant en grands frères même bienveillants
    b. prendre leur destin en main et si il y a des problèmes comme la situation kenyane par exemple, que plus de pouvoir soit donné à l’Union Africaine pour le régler
    c. être des partenaires commerciaux dans le cadre d’accords sonnants et trébuchants équitables
    d. ne pas se voir imposer un modèle de démocratie par l’Europe ou autre qui n’est pas adapté aux réalités locales (éducation de la population, etc.)
    e. reconnaître qu’il y a un progrès sans nier les problèmes existants, mais que le monde admette simplement que ça va mieux en termes de conflits, de droits de l’homme, etc. la reconnaissance d’une progression.
    f. ils admettent, qu’il y a longtemps que la colonisation dans ses impacts négatifs ne joue plus un grand rôle en Afrique aujourd’hui, ni même l’impérialisme qui prévalait prendant la guerre froide.
    e. Ils préfèrent un interlocuteur pragmatique voire cynique (comme les chinois ou les indiens) que paternaliste qui les place dans une position d’assistés.

    Ce qui était intéressant, en conclusion, c’est que tout le monde pensait que la position actuelle du gouvernement français du discours de Dakar jusqu’à la réception de Kadhafi allait dans le sens de ces revendications et que peu ou prou, c’était l’attitude correcte. C’est un exemple juste pour montrer que chaque élément de la politique mise en oeuvre, même dans ce qui semble le plus discutable, mérite au moins d’être analysé en profondeur.

    Je pense donc, qu’il ne peut y avoir de véritable déception. Mais simplement des désaccords. Une terrible impatience. Par contre l’opposition cristallise la « déception » autour d’une notion vague et dure en même temps : le pouvoir d’achat. C’est assez idéal dans le sens ou il est très difficile de l’apprécier économiquement avec les outils actuels et qu’en plus, c’est typiquement un élément sur lequel le Gouvernement ne peut qu’agir indirectement. Les leviers du pouvoir d’achat sont très complexes sauf si on décrète du jour au lendemain que les entreprises (et/ou l’état) doivent augmenter tous leurs employés de X% quelque en soient les conséquences à plus longs termes.

    Et si l’on reprend les thèmes de campagne de NS, il serait vain de rechercher une phrase dans laquelle il aurait promis que le pouvoir d’achat allait être multiplié par deux dans les 8 prochains mois y compris celui des SDF.

  • Je ne peux malheureusement pas développer, car je dois filer (et j’ai de toute façon rdv sur ces pages dans quelques années pour faire le bilan du quinquennat)… mais je pense que deux mesures symboliques vont faire très mal à cette présidence sarkozienne : le paquet fiscal et l’augmentation très personnelle de son pouvoir d’achat (tiens, je rajoute la farandole médiatique autour de sa vie privée). Si la croissance ne repart pas et que nous restons avec un pouvoir d’achat aussi maigre, cela risque de se payer très cher à la sortie.

    Après le gouvernement est courageux et réalise certaines réformes bien senties : service minimum, retraites et réforme de l’université en premier lieu.

    Nous verrons ce qui fera le plus pencher la balance. Mais pour l’instant, le meilleur comportement, c’est l’attente. Rien de catastrophique encore à l’horizon (mais tout de même ce paquet fiscal, gloups, ça passe pas…)…

  • En économie, on le voit actuellement avec la bourse qui se casse la gueule, sarko ne peut rigoureusement rien. Alors, certes il demande aux cheicks de baisser le prix du pétrole … ça ne fait pas de mal mais erf … hein … il doit bien se marrer le sultan de je ne sais quel émirat. Bref, on peut déjà attacher nos ceintures, surtout avec le nouveau contrat de travail soit disant plus flexible, en période de turbulences, on va voir la flexibilité 🙂 les italiens l’ont expérimenté sous Berlusconi au moment de 2001 et la crise internet … on voit où on est l’italie actuellement (dans le trou). lancer la flexibilité en période de crise économique, c’est assez marrant !
    Sinon, un pb de pêcheurs : taxes
    Un problème avec le téléchargement : taxes
    Une réforme de l’audiovisuel : taxes

    Sur le plan social, 60eme loi sur la récidive, 35eme loi sur les chiens dangereux et création d’une police de proximité, truc déjà vu sous un autre temps.
    Les institutions, on crée un commission Balaldur, puis Veil en attendant la prochaine commission.

    Bref … le pays se modernise.

  • Dîtes, on parlait des « déçus du sarkozysme ». Que la gauche ne soit pas contente, à vrai dire, il n’y a là rien que de très classique.

  • Buzzcocks, il y a assez peu de lien entre l’économie et l’évolution de la bourse. La contagion de la crise financière vers l’économie réelle est loin d’être certaine. En attendant, ce gouvernement agit sur les leviers qu’il maîtrise et dans le bon sens (réduction des charges sur le travail, flexibilité…)

    D’accord avec vous sur les taxes. Mais on n’en parle pas trop, ça casse l’image d’ultra-libéral qu’on essaie de lui coller.

  • Il y a l’adage (?) qui dit « quand je me regarde, je me désole, mais quand je regarde les autres, je me console ». La critique du PS sur les « déçus du sarkozysme » est assez comique, dans la mesure où de tels « déçus » n’ont pas portés des espoirs par hasard sur Sarkozy, et ce qui les a porté à croire en Sarkozy est probablement tout ce qu’ils rejetaient dans le PS. En d’autres termes, je ne crois pas qu’une éventuelle déception vis-à-vis de Sarkozy profiterait au PS, en tous cas pas le PS actuel.

    Pour le reste, ça ne fait même pas un an qu’il est pouvoir, et je trouve qu’il a d’ores et déjà des résultats en divers domaines. Donc bon…

  • Bien vu Lib sur les taxes…

    On a même oublié la taxe éco sur les bagnoles.

    Bon faut noter quand même que dans le cas de cette taxe éco, c’est un équilibre bonus malus. Dans l’audiovisuel, c’est apport d’un côté compensé par une taxe de l’autre.

  • @Liberal
    « il y a assez peu de lien entre l’économie et l’évolution de la bourse »
    J’avais cru comprendre que, aux USA par exemple que l’on nous cite souvent comme modèle, les effets de richesses crées grâce aux plus values grassouillettes et à la montée du cours des actions permettaient aux citoyens-actionnaires de dépenser plus et par là même de favoriser la croissance et donc… l’économie. Mais j’ai du me tromper 😉

    « La contagion de la crise financière vers l’économie réelle est loin d’être certaine. »
    … mais elle est plus que probable ! La question n’est pas tant de savoir si cette contagion va avoir lieu mais quand. On peut d’ailleurs penser qu’elle a déjà commencé. Vous êtes surement au courant de ce qui arrive par exemple à la Northern Bank qui va probablement être nationalisée pour éviter la faillite ou de ce qui arrive à Citigroup où les Chinois ont renoncé à prendre une participation. Vous ne pensez pas que la contagion est déjà là ?

  • Emir Abel, la France n’est pas les Etats-Unis. La consommation française n’est pas portée par les plus-values boursières ou immobilières. Ca nous handicape en période faste mais amortit les chocs quand ça va mal.

    Les entreprises françaises vont plutôt mieux qu’il y a quelques années. Les difficultés des organismes de crédit ne sont pas critiques pour une entreprise profitable. Bien évidemment, si cela s’agrave ou se prolonge trop, cela aura des conséquences dommageables sur l’économie réelle. Il sera alors temps de blâmer Sarkozy.

    Mais le pire n’est pas certain. A ma connaissance, la plupart des banques continuent de verser de larges bonus à leurs employés. Rares sont celles qui ont gelé les embauches. C’est plutôt un signe de confiance.

  • Les « premiers vrais déçus du sarkozysme », ce sont sans doute ces ouvriers des Ardennes ou ces manutentionnaires de Rungis auxquels Sarkozy a promis « monts et merveilles ». Ce sont sans doute aussi ces mamies qui attendent toujours l’augmentation de leurs retraites.

    Cela nous rappelle que Sarkozy a fait quelque chose de profondément malhonnête au printemps 2007: il a fait croire que « si l’on veut, on peut », que le volontarisme a encore un sens en politique française. Cela berce agréablement les oreilles (même les miennes) mais ce ne sont que de tristes fanfaronnades à l’heure où une grande partie de la législation française consiste en une transposition de directives européennes (70% ? chiffre à retrouver…), à l’heure où nous n’avons plus en main les instruments de notre politique monétaire et douanière, à l’heure où les collectivités territoriales acquièrent une autonomie croissante (y compris pour négocier de région à région au niveau européen), à l’heure où la mondialisation s’intensifie… et bien sûr (très important!) à l’heure où le déficit budgétaire français atteint des niveaux à ne pas dépasser (chose signalée l’année dernière par Bayrou et même par Royal à Villepinte).

    Ce volontarisme mensonger faisait peine à voir déjà l’année dernière. Son résultat sera qu’il va dégoûter un peu plus les gens de la politique. Sarkozy n’aide pas les Français à entrer dans le XXIe siècle, il joue sur leur nostalgie du XXe.

    Bref, on aurait tort de ramener la déception à une pure opération de comm’ du PS. Ce sont les classes populaires qui sont les premières déçues. On leur a vendu le retour de l’Etat-Nation souverain (à la sauce Guaino) et elles se rendent compte maintenant que c’était du vent…

  • Difficile d’ajouter à tous ces commentaires de non-déçus !

    Depuis que je suis gosse, j’entends dire que la France est irréformable.
    En huit mois, NS et son équipe ont touché aux modalités de la grève dans les transports publics, à l’école, à l’université, aux régimes spéciaux, à la constitution, au code du travail, à la gestion de l’immigration…
    Partageant leur conviction de la nécessité de ces réformes, je peux difficilement être déçue.
    Surprise par leur forme très progressive et très négociée, oui. Mais, de fait, et à ce jour, plutôt agréablement surprise.

    Alors que les opposants ne voient dans toutes ces actions qu’erreurs ou même horreurs, cela fait probablement partie de la règle du jeu de la politique et de la démocratie.
    Personnellement, je conçois mieux de pouvoir juger sur pièces après deux ou trois ans de mandat.

    Quant aux objectifs, aux promesses, j’en entends peu parler, mais NS s’est engagé à ramener le chômage à 5% à l’issue de son quinquennat. Au final, mon véritable jugement se fera sur ce sujet, certes avec une marge raisonnable, mais sans amnésie.

  • Le  » tout est possible  » utilisé par N.Sarkozy n’est pas une promesse sous forme de blanc-seing – je vous donnerai tout ce que vous voulez – c ‘est une référence à la rupture, au changement que représenta la Renaissance entre le XIVeme et le XVIeme siècle, période de transformation, de grandes découvertes, de renouvellement socioculturel en Europe.
    Il ne s’agit pas seulement de volontarisme, mais d’espérance dans un contexte de désespérance et de morosité, et de confiance retrouvée dans l’avenir.
    Il s’agit d’un projet politique construit.
    Il peut ne pas convaincre, ne pas séduire mais il existe et se déroulera sur plusieurs années.
    Il y a dans certains commentaires un désir jouissif à imaginer l’échec de N.Sarkozy, mais le projet dépasse sa personne et souhaiter qu’il échoue, c’est se tirer une balle dans le pied.
    Un projet alternatif est non seulement nécessaire mais indispensable, ça c’est le travail que ne fait pas l’opposition et particulièrement le P.S.
    Plutôt que de jouer les cassandres, les vrais faux-déçus du sarkozysme devraient y penser et se mettre au travail.

  • Je dirais plus prosaïquement que la déception est inhérente au changement. Non pas pour le changement en lui même mais pour ce qu’il implique pour tout ou partie des concernés. J’ai en tête deux sublimes exemples (polémiques évidemment !!) :

    1/ En 2003 plus de 60% des français se déclaraient prêts à mettre en place une journée de solidarité pour les personnes âgées.
    En 2004, après l’instauration de cette journée le lundi de Pentecôte, plus de 60% des français demandaient son abrogation pour des raisons variables et notamment sur le thème « c’est pas normal que seuls les salariés payent ».

    2/ Avant l’installation des radars automatiques sur nos routes, on entendait sans cesse des discours de toute provenance qui expliquaient que les statistiques routières étaient désastreuses et que la vitesse était un facteur aggravant dans les accidents. Après l’installation des radars automatiques, on nous explique que ceux-ci sont des immondes pompes à fric pour l’état et que le chauffard « c’est pas moi m’sieur l’agent, moi je conduis prudemment, mais c’est l’autre là qui… » (au passage pour l’anecdote, selon un sondage paru dans le Monde il y a 4 ans, 75% des français se considéraient « bon » ou « très bon conducteur »).

    Ces exemples illustrent assez bien la logique du « faut que ça change, mais faut pas que ça me concerne ». Je ne serais pas très surpris d’apprendre que parmi les « déçus du sarkozysme », figurent bon nombre de personnes qui ont votés pour lui au regard de certaines mesures aujourd’hui misent en œuvre mais qui se sont entretemps naïvement aperçus que l’impact n’était pas nécessairement que pour les autres.

    Nicolas

  • « C’est amusant de voir comme il serait définitivement acquis qu’il y aurait des déçus du sarkozisme en grand nombre.
    Faire des analyses sur quelque chose qui n’existe peut-être même pas comme le fait Jeff, par exemple, c’est sûrement très plaisant pour lui, mais ça reste de la théorie », écrit Delphine Dumont. D’autres affirment que ce concept de « déçus du sarkozysme » serait seulement une opération de com du PS.

    Non, non, soyons sérieux, le point de départ de tout ça, y compris du billet de Koz, c’est l’évolution des sondages. Elu avec 53% des voix, Sarko est monté quasiment jusqu’à 75% dans les premiers mois de son quinquennat. Depuis deux mois, il descend à grande vitesse, et vient de passer sous la barre des 50%.

    Même si c’est un phénomène classique pour tout président de la République, comme le souligne Koz avec raison, et même si rien ne prouve que cette tendance soit irréversible, les chiffres sont là. Et les explications qui vont avec aussi.

    Sarko perd surtout des points chez les ouvriers et les employés (rien de concret sur le pouvoir d’achat après un paquet fiscal qui profite seulement à quelques-uns, ceux qui en ont le moins besoin), chez les personnes âgées (rien pour l’instant sur l’augmentation des petites retraites + comportement personnel qui a, semble-t-il, choqué certains), et chez les électeurs du Modem et du centre.

    Alors, désolé, oui, il y a des « déçus du sarkozysme ». Pour peu que l’on soit plutôt « ouvert » dans sa vie sociale et relationnelle, on peut d’ailleurs facilement en rencontrer…

  • Mary :

    > »Je n’ai qu’un souhait : que les français refusent ce lavage de cerveau permanent, qu’ils se rendent compte par eux-mêmes de ce qui est bon ou mauvais et qu’enfin, nous ayons une opposition sérieuse, réfléchie, capable de faire des contre propositions utiles et non démagogiques. »

    Effectivement il serait temps que les français refusent le lavage de cerveau que leur inflige ce sarkogouvernement. Temps également que le PS fasse des propositions autres que démagogiques , cela nous changerait des discours guainoien récités par NS.

  • J’ai trouvé un vrai et légitime déçu du sarkozysme : Garry Kasparov, le célèbre dissident russe, dans l’édition du Monde d’aujourd’hui.

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-1000484,0.html

    Kasparov est proprement dégoûté du reniement de Sarkozy au sujet de Poutine. Où l’on voit que Sarko est parfois bien près de son modèle-repoussoir chiraquien…

    Ces palinodies prêteraient à sourire si elles ne finissaient de déconsidérer la France.

  • Je me permets de rappeler, en passant, que l’expression « déçu du sarkozysme » suppose que la personne à laquelle elle est appliquée ait adhéré un jour au « sarkozysme » (si tant est que « sarkozysme » il y ait).

    Lire ici les récriminations répétées de ceux qui n’en ont jamauis rien attendu – dont diabolox qui, en janvier dernier, sous un autre pseudo, semblait bien soutenir Ségolène Royal – m’apparaît de plus en plus trollesque.

    ps : Jeff, si l’on suit vos calculs, les « sarkozystes » représentaient 53% de la population en mai, et en représentent 49% aujourd’hui. On peut donc trouver, grosso modo, 4% de sarkozystes déçus. Ca ferait presqu’une belle perf, non ?

  • Koz,

    j’observe encore une fois que vous ne répondez pas sur le fond à mes remarques que vous qualifiez tantôt de caricaturales, tantôt d’illégitimes.

    Vous réprouvez « la violence » de certains gauchistes (Badiou) mais vous disqualifiez, quant à vous, par avance et de manière fort agressive, les propos de vos contradicteurs (au point d’être allé chercher dans vos archives si j’étais déjà intervenu sur ce blog !?!? Quel est l’intérêt ??). Cela tient du procès d’intention (cf. emploi réitéré du mot « troll ») et c’est fort désagréable*.

    Pour revenir au sujet, si le pauvre Kasparov ne peut être un déçu au sens strict, alors cela m’intéresserait de savoir ce que pense André Glucksmann (ex-groupie sarkozyste du printemps 07) de la « nouvelle » politique russe de la France.


    *PS: si vous considérez que votre blog doit être non seulement une tribune sarkozyste mais aussi un forum pour sarkozystes entre eux, dites-le clairement et je ne vous importunerai plus. Chacun chez soi et bonne chance à tous.

  • Disons plutôt que j’ai gardé l’espoir de conserver un blog relativement ordonné, dans lequel les commentaires restent autant que possibles… des commentaires (du billet, en somme). Le blog qui « démarre des conversations », bref qui vire au chat, c’est pas ici.

    Sur Badiou, permettez-moi de vous retourner l’observation : vous excusez le propos de Badiou, mais vous vous effarouchez bien vite de voir qualifier certains commentaires (et non les commentateurs) de trollesques…

  • Très bon article.
    Effectivement : « dernière trouvaille » d’une gauche n’ayant rien à proposer d’autre que des critiques stériles : persuader les électeurs de droite qu’ils doivent être déçus.

  • Moi je n’ai pas voté pour Sarkozy, mais j’attendais tout de même quelque chose: les réformes promises, le volontarisme, bref, qu’il secoue le cocotier des conservatismes français.

    Vu d’aujourd’hui, je suis surpris de voir que les réformes sont moins vigoureuses que prévu. Certaines (le service minimum ?) semblent surtout décoratives. D’un autre côté, comme le fait remarquer Hughes, le pays n’est pas bloqué dans une série de conflits massifs genre 1995. Pas vraiment déçu, donc, mais j’attends de voir la suite (notamment les résultats économiques) pour me faire une idée. D’ailleurs, Sarkozy dispose de 5 ans avant de recevoir son bulletin de notes et c’est très bien comme ça. L’expression « déçus du socialisme » n’est apparue qu’au bout de plusieurs années de gouvernement Mauroy, si je me souviens bien.

    Par contre, je crois qu’en janvier 82 le bilan de Mitterrand, pour ce qui est des réformes, était beaucoup plus fourni que celui du gourvernement actuel (je ne dis pas que toutes ces réformes allaient dans le bon sens, bien au contraire).

  • Il secoue tout de même pas mal… Pas toujours dans le sens que je voudrais mais il secoue. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’no n’a plus le sentiment de vivre dans un pays plongé dans la naphtaline. Cette vivacité est au moins un gain même s’il est évident qu’elle ne se suffit pas à elle-même et que la vivacité seule peut virer à l’agitation stérile.

    Comme toi, et c’était l’un des sens de mon billet, il faudra attendre un peu pour déterminer l’impact de sa présidence.

    Et, comme le fait remarquer Hugues, on a, aussi, un nouveau contrat de travail qui vient de se négocier, d’être accepté par tous les syndicats qui ne font pas profession de refuser tout compromis. Et cela, sans grève, sans manifestation. Un Villepin, qui se considérait plus à la hauteur de diriger un Etat n’a pas conçu le CPE de la même manière. Parce qu’il devait faire ses preuves rapidement ? L’exemple de cette négociation montre qu’avec un peu de savoir-faire, on peut obtenir des résultats rapidement sans bloquer le pays. Et rappelons-nous qu’au niveau timing, Villepin est arrivé au pouvoir à la même époque, et que le CPE a commencé à faire bcp de bruit il y a presque deux ans jour pour jour, pour phagocyter tout le débat public jusqu’en avril-mai…

    Là où je ne suis vraiment pas déçu, c’est que je me souviens d’avoir répété à plusieurs reprises à ceux qui affirmaient que Nicolas Sarkozy était brutal, qu’il passerait en force, qu’il bloquerait le pays que, bien au contraire, il était fin négociateur et trop habile politique pour se lancer dans une charge héroïque mais inutile à la Villepin. Cette négociation me satisfait donc, même si nombreux seront ceux qui, à droite, expliqueront que cela ne va pas assez loin.

  • Ah ça, il n’est pas brutal … il veut notre bien. Gaino ce matin sur ITV, la taxe pour financer l’audiovisuelle est « infinitésimale ».
    Bref, c’est une taxe, mais ok, mais une taxe qui ne coute rien. Fallait le trouver !
    J’esquivais déjà les taxes infinitésimale sur les mémoires en achetant mes CD au Luxembourg. j’en profiterai aussi pour ramener du poisson pané car il est infinitésimalement taxé lui aussi.

  • « Jeff, si l’on suit vos calculs, les “sarkozystes” représentaient 53% de la population en mai, et en représentent 49% aujourd’hui. On peut donc trouver, grosso modo, 4% de sarkozystes déçus. Ca ferait presqu’une belle perf, non ? », écrivez-vous Koz.

    C’est une façon de voir les choses qui se défend, à une petite erreur de calcul près (de 53% à 49%, cela fait 7,5% de « sarkozystes déçus », mais ne pinaillons pas).

    Il ne faut pas non plus oublier, comme je le disais précédemment, que NS a attiré après son élection jusqu’à 75% d’opinions favorables. Et si l’on mesure la baisse à partir de ce maximum, les chiffres ne sont évidemment pas les mêmes. Mais je vous concède bien volontiers que dans ces 75%, il y avait forcément des adhésions récentes et donc fragiles.

    Il faut, à mon avis, considérer aussi la tendance (moins 10 points en 2 mois), le contexte, l’ambiance… Si Sarko stabilise ses opinions favorables à 49%, il ne pourra plus tout se permettre comme durant « l’état de grâce » mais il pourra continuer à gouverner. Si par contre, la baisse devait se poursuivre jusqu’à l’étiage du noyau dur de l’UMP (disons 30%), là, ça deviendrait beaucoup plus difficile. Rendez-vous d’ici quelques mois donc.

    PS : j’en profite au passage pour me joindre à vous pour applaudir la méthode utilisée pour la réforme du marché du travail. Sur le plan du résultat, si les députés UMP ne font pas trop de zèle, l’essentiel (l’obligation de justifier un licenciement) aura été préservé (avec l’abrogation du CNE en prime). Restera aussi à préciser quelle sera la définition, en pratique, des deux « emplois acceptables » que ne pourra refuser un chômeur. Quant à savoir si cette réforme aura vraiment un impact sur l’emploi et la croissance, c’est une autre histoire…

  • J’ai voté pour Sarko, et je le referai sans doute en 2012. A moins que la déception ne soit à la hauteur des déçus de Mitterand (acte I) qui avait voté pour un autre président, ou du moins un autre programme…J’ai voté pour Sarko et dans le même temps j’ai voté contre tous les autres candidats au 1er tour et surtout contre Ségo au second. Aux socialistes, pas encore contaminés par le virus Ségo, je conseillerai de lire le livre de propos de Claude Allègre, la défaite en chantant… à la fois pour se rendre compte du (ca)niveau où se trouve le PS, mais également pour voir le regard de quelqu’un qui ne peut pas être taxé de Sarkozisme… Edifiant, notamment sur les péripéties électorales et politiques qui ont conduit à mener les 35 h.
    Sarko facho ayant fait long feu (« pschitt » dirait d’aucun), on essaie d’autres procédés… Le livre que je mentionnait fait état d’un fait très important : le manque de travail en profondeur de toute « l’élite » du PS pour établir un programme socialiste, alors qu’en face, le travail et l’imagination étaient déjà au pouvoir.
    Alors il n’y a pas à être déçu ou pas… Je sais que quelle que soit la déception (ou le manque de déception) qui résultera, à la fin du mandat, il ne saurait être comparable à ce que nous aurions connu si la madone était passée… Amitiés sarkoziennes… et échiquéennes, puisque le grand Boby est mort aujourd’hui… quant à Kasparov, il n’a jamais été dissident, ni de l’URSS (on lui préférait Karpov soit, mais il n’a jamais connu ce qu’a connu un Kortschnoï par exemple) ni de la russie d’aujourd’hui : il est dans l’opposition tout simplement, et je suis sûr qu’il participera activement à faire basculer l’empire dans la démocratie.

  • Eh bien oui, Jeff, voyez comme vous êtes négatif…

    D’une part, il y a donc 92,5% de « sarkozystes » qui ne sont pas déçus. D’autre part, franchement, au lieu de voir le verre à moitié vide, il faut célébrer la performance : 75%, même François n’y était pas parvenu. Et Chirac avait fait fort : passé de 64% en mai 95 à 35 en octobre…

    Enfin, je retiens surtout que l’on ne vous lira plus clamer la déception des sarkozystes pendant quelques semaines, et rien que cela va égayer mon week-end.

  • Par rapport à Sarkozy 2008, Chirac était plus bas en janvier 1996 mais Mitterrand en janvier 1982 (59% de positif) était beaucoup plus haut que Sarkozy actuellement (cf. sur le site de la SOFRES: l’historique sur 25 ans), sans parler de cas comme Giscard ou Jospin 97 voire Balladur 95 (1er ministres certes, mais avec les rênes du pays), restés très populaires plusieurs années de suite.
    Un autre sondeur disait l’autre jour que c’était la plus forte baisse en aussi peu de temps d’un président depuis 1958.

    Quant aux fameuses réformes et au pays qui bouge enfin, essayons de prendre un peu de recul: tous les présidents (sauf Chirac) ont fait passer des réformes importantes dans les débuts de leur premier mandat. C’est le moins qu’ils puissent faire puisqu’ils sont alors au sommet de leur légitimité.

    On peut effectivement se réjouir de la réussite en matière de discussions paritaires patronat-syndicats mais elles montrent surtout que moins le pouvoir se mêle de légiférer autoritairement d’en haut (comme Aubry en 98 ou Villepin en 2005), mieux la société civile peut régler sereinement ses relations…. Je ne suis pas persuadé que Sarkozy est enclin à maintenir cette discrétion en tout. A voir… Mais je reconnais que c’est plutôt une bonne surprise.

    Pour le reste, l’habilité de Sarkozy vient de ce qu’il sait prendre un à un les adversaires, qu’il a le talent de les circonvenir ou de les diviser, pour mieux arriver à ses fins. Et il y a bien une forme de brutalité dans la façon avec laquelle il applique cette tactique. « Sarko-Facho » est effectivement absurde, Sarko « néo-bonapartiste » serait plus juste.

  • Si on n’est pas lassé des déçus du sarkozysme, la lecture du dernier Eric le Boucher, gauchiste* bien connu, est un régal.

    Quant on voit les sondages, et que pour la première fois depuis que Caïn le jaloux a trucidé son frère Abel, on se dit quand même qu’il n’y a pas que le chouchou des tenants du libéralisme économique à être déçu et vénère.

    * Quelqu’un qui dit que le pouvoir d’achat « n’est pas le problème de la France » doit certainement brûler tous les matins un cierge devant la photo de Besancenot.

  • (Milexcuz, copié-collé mal fait)

    Quant on voit les sondages, et que le PR est derrière le PM pour la première fois depuis que Caïn le jaloux a trucidé son frère Abel, on se dit quand même qu’il n’y a pas que le chouchou des tenants du libéralisme économique à être déçu et vénère.

  • Je comprends tout à fait le désarroi des Français. La faute à Sarkozy qui a fait croire que tout était possible rapidement, trop rapidement.

    Le redressement du pays passe par une refonte de fond et les rustines proposées jusqu’à présent sont ineffectives.

    J’ai deux billets sur mon blog à vous proposer pour connaître plus à fond ma position :

    http://www.adicie.com/archives/98 (analyse de Sarkologie)
    http://www.adicie.com/archives/100 (magouilles de ventes d’armes)

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