Audition à la Commission Abus (CIASE)

Le 6 septembre dernier, j’ai été auditionné par la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Eglise.

Le compte-rendu a été mis en ligne ces derniers jours sur le site de la CIASE.

Cette audition a été l’occasion pour moi de témoigner du chemin d’un catholique ordinaire, quoique baptisé engagé, face à une convulsion qui n’a pas fini de nous secouer et de secouer l’Eglise. Elle est aussi une forme de mise à jour personnelle face à une situation que je n’ai pas vue.

Comme je l’ai indiqué en début d’audition, contrairement à nombre de ceux qui ont été auditionnés en séance plénière (et dont vous pouvez retrouver les auditions en ligne), je ne peux me prévaloir d’aucune expertise technique. Aussi ai-je transmis ici ce qui est ma compréhension actuelle, alimentée par les échanges, rencontres, et lectures que j’ai pu avoir sur ce sujet. Je précise qu’il s’agit de ma compréhension actuelle tant elle a déjà évolué. Il reste, aussi, des choses que je ne comprends pas.

Même si je sors ici du fonctionnement ordinaire de ce blog, il m’a semblé utile de partager ce texte avec vous, comme il me semble utile de partager l’appel à témoignages de la CIASE. Les victimes peuvent s’adresser à elle en confiance, comme en témoigne ce statut de la Parole Libérée, qui en salue le travail.

Si vous avez été victime ou témoin d’abus sexuels commis par des prêtres, des religieux ou religieuses, nous vous invitons à prendre contact avec l’équipe mise en place à notre demande par la fédération France Victimes.
Nous sommes à votre écoute 7 jours sur 7 de 9H à 21H par téléphone au 01 80 52 33 55.
Vous pouvez aussi nous joindre par mail : [email protected]
Ou par courrier : Service CIASE – BP 30132 – 75525 Paris cedex 11

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4 commentaires

  • Je serais dans l’ensemble assez d’accord avec les termes de votre déposition, si Ce n’est que je trouve un peu expéditif de dire que Mgr Barbarin a pris sa décision tout seul; je n’imagine pas que l’on puisse faire cela tout seul car je suis persuadé qu’il en a parlé à d’autres,c’est d’ailleurs ce que font les prêtres quant ils sont confrontés à des problèmes particuliers.En outre il ne faut pas oublier que les deux prédécesseurs de l’intéressé et qui ,eux , étaient directement concernés,n’ont jamais pris la moindre sanction contre ce dernier.
    Quant à l’idée de plus ou moins abolir le »secret pontifical » quand on sait combien,hélas, la médisance et la calomnie sont choses courantes au sein de l’Eglise je pense qu’on est en droit d’être sceptique

    • On ne parle ici que d’un tout petit aspect du sujet. Il est évident que Mgr Barbarin a discuté de la bonne décision à prendre. Je connais même des personnes qui ont contribué à cette consultation, et dont il n’a pas suivi l’avis.

      Concernant le secret pontifical, il ne s’agit pas de l’abolir. Le droit procédural civil connaît aussi le secret, au travers du secret de l’instruction. Une part de secret est donc légitime. Une part seulement. Que des victimes ne puissent recevoir une copie de la sentence qui condamne un prêtre est une violence de plus. Que toute une communauté puisse ignorer les raisons d’une intervention hiérarchique, et la raison d’éventuelles sanctions, fait le lit de l’incompréhension et parfois de la récidive (tant il est facile pour le prêtre sanctionné de maquiller les raisons de sa sanction auprès de la même communauté, ou d’une autre). Ce ne sont pas des exemples théoriques, ce sont des exemples bien concrets, de situations existantes.

      Le secret peut avoir ses raisons, il peut être bénéfique, mais il peut aussi dériver en protection des agresseurs, ce qui n’est pas supportable.

  • Merci. Je n’ai pas le courage de creuser par moi-même le sujet, mais je sens nettement que c’est un devoir pour chacun. L’aborder par tes textes me permet de m’y mettre.

    • C’est aussi une façon de l’aborder. Fort heureusement, bien qu’elles soient trop nombreuses, nous ne connaissons pas tous des victimes. Mais nous pouvons prendre notre part, en nous renseignant. Cela nous aidera aussi à prendre plus tard les bonnes décisions, ou à soutenir celles qui seront prises.

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