Rattraper notre retard sur la Belgique et les Pays-Bas

Voilà bien un symptôme français : sur un tel dossier, voilà que l’on confie une mission pour l’évaluation de la loi. Des résultats ne sont pas attendus avant la fin de l’année. D’ici là, la France, pays des droits de l’homme et de la liberté, restera en retard sur les pays plus avancés du Nord de l’Europe qui, bien mieux que nous, assurent le respect de la liberté et de la dignité de chacun. Aussi, puisqu’il semble qu’aucun changement n’interviendra avant début 2009, il me semble que nous devrions prendre de l’avance sur nos voisins nordistes : votons l’euthanasie des enfants et des déments.

Comme l’ont relevé Le Chafouin et Polydamas, l’euthanasie des enfants et des déments est en passe d’être légalisée en Belgique (sources : RTL.be, 7s7).

Il faut en effet avoir la lucidité de comprendre, comme le suggère Claude Hury, Secrétaire Générale Adjointe de l’ADMD, que ce sont souvent les parents qui veulent retenir l’enfant, alors que lui-même est, du fait de sa maladie, bien plus lucide qu’eux.

Pensez vous qu’un enfant puisse prendre la décision de renoncer à la poursuite de ses soins ?

Aux Pays-Bas, la législation situe à 7 ans l’âge de décision pour un enfant. En Belgique, la loi est plus restrictive mais on étudie un élargissement vers des cas difficiles qui ne sont pas encore pris en compte.

(…)

Et qu’il puisse prendre sa décision sans pressions extérieures ?

Les pressions extérieures, souvent celles de la famille, tiennent en général à l’envie de garder au maximum en vie l’enfant, cela fait partie de notre égoïsme (j’ai des enfants et des petits-enfants !) Malheureusement, on aurait facilement tendance à les « garder » malgré eux parce qu’on peut encore les embrasser, les toucher, leur parler…

Par respect pour les enfants, je pense que cette loi s’impose. Par amour.

En ce qui concerne les déments, l’euthanasie active se heurte actuellement à la résistance de ceux qui, ne les respectant pas, mettent en doute la qualité de leur discernement. Pourtant, objectivement, nul ne peut affirmer avec certitude que vivre en état de démence vaille véritablement la peine, et soit véritablement digne.

La société n’est peut-être pas prête, mais il faudra aussi envisager l’euthanasie des autistes et des trisomiques. Et examiner dès maintenant, mais sereinement, celle des handicapés, dès lors qu’elle ressort de l’expression libre et éclairé de leur volonté. Vivre dans un fauteuil roulant est-il vraiment digne ?

En tout état de cause, voter dès maintenant l’euthanasie des enfants et des déments serait une bonne manière pour la France de reprendre enfin le lead sur ce dossier, par rapport aux pays du Nord.

*

Mise à jour. Une précision d’interprétation paraît utile. Suivez le lien

52 commentaires

  • Espèce de cynique, va! 😉

    Ce qui m’a amusé dans cette ITV c’est aussi le « pour l’instant » de claude hury, qui s’est ainsi trahie…

    Pour les déments, je pense que ce sera soumis à la déclaration préalable. Mais ça fait peur, totu de même…

  • « En ce qui concerne les déments, l’euthanasie active se heurte actuellement à la résistance de ceux qui, ne les respectant pas, mettent en doute la qualité de leur discernement. Pourtant, objectivement, nul ne peut affirmer avec certitude que vivre en état de démence vaille véritablement la peine, et soit véritablement digne. »

    Tout à fait… d’ailleurs, je suis persuadé que la démence s’exprime bien souvent dans la demande de certains de rester en vie. En effet, aucune personne sensée n’accepterait de vivre une vie dans la peau d’un fou. Ceux qui souhaitent rester en vie sont juste un peu plus fous que ceux qui souhaitent logiquement qu’on les tue.

  • C’est pas du cynisme. C’est de l’anticipation. Et puis j’en ai marre de passer pour un réac incapable de compassion. Moi aussi, j’aime les enfants et les déments, et je les respecte. Alors, puisqu’on y viendra, je préfère m’y préparer, intellectuellement.

  • Et l’euthanasie des réactionnaire, des fascistes, des néocons, des animaux préhistoriques partouzeurs de droite !!! Ahlala, j’en ai plein des idées si vous voulez…

  • @Praxis : Et l’euthanasie de ceux qui font des fautes d’accord ? Il faut un « s » à « des réactionnaire » ! Gardes ! Emparez-vous de cet homme !

  • Damned ! je suis cuit ! Je vais demander l’euthanasie pour les délateurs de ton espèce, tu l’emporteras pas au paradis !!!

  • C’est carrément atroce.
    Vous avez lu le billet d’Eolas au fait sur le sujet? Je l’ai trouvé très clair : la limite, c’est qu’il n’y a pas le droit de tuer.

    Polydamas : il y a même des pays où c’est carrément le sexe qui fait que tu mérites l’euthanasie préventive. La quantité totale de bonheur d’une famille étant inversement proportionnelle au nombre de filles qui y naissent, il vaut mieux quand on peut avorter avant, et sinon les laisser mourir dans un coin ou les abandonner.
    Ca va plus vite, c’est plus humain.

  • @ Lisette:

    En Inde effectivement, mais ce n’est pas mis en place par l’état, celui-ci essaye de lutter contre ça…
    Seul pays qui pratique l’eugénisme de masse, la Chine.

  • « Fort heureusement, en Belgique, certains se mobilisent. »

    Oh p’tin, je viens seulement maintenant de suivre le lien… et dire qu’il me restait un espoir.

  • pour le tibet cela friserait presque le génocide, ils ne sont plus à ça près, à votre avis feront-ils payer les parents pour la dose létale comme ils leurs faisaient payer les balles des condamnés à mort?

  • et puis les amérindiens atteints par l’age allaient s’isoler dans un coin pour mourir, et les vikings eux tuaient carrément leurs vieillards, dans le plus grand respect pour les braves, tout cela car dans ces temps et ces régions farouches, il était surtout question de nourriture, donc de survie du groupe. qu’en est-il ici et maintenant ?

  • @polydamas

    Peu de chance que cette info, qui est pourtant une bombe dans le débat actuel, fasse la une de la presse. J’ai farfouillé un peu partout hier soir, càd plus de douze heures après la première dépêche belga (l’afp belge) sur le sujet, qui reprenait les journaux flamands, et j’ai été très surpris : aucun journal en ligne wallon ne la reprenait…

    @Koz

    Excellent le malinois!

    @Pablo

    Bien dit… En fait, totu cela, c’est de l’eugénisme.

  • //En fait, totu cela, c’est de l’eugénisme.//

    Exact. Et comme le dit Polydamas, les pires prédictions se réalisent. On ne sait plus guère si on doit se référer au « Meilleur des Mondes » ou aux minutes du procès de Nuremberg.

    Bienvenus dans le IVème reich, le Reich soft et démocratique…

    On était pourtant prévenus.

  • Ce qui minquiète, Pablo, c’est que tout le monde s’en fout. On dit que 80% des français sont pour l’euthanasie, en réalité, la plupart iont juste peur d’être un jour paraplégique suite à un accident. Dan smon entourage, j’ai l’impression que la majorité des gens n’ont pas trop d’avis sur al question, ils ne se sentent pas concernés. Comment réveiller un pays dans une telle apathie ?

  • @Chafouin,
    les gens ne s’en foutent pas. Ils ne savent pas vraiment ce qui est possible ou pas.
    Et le leur reprocher n’aurait aucun sens quand on sait que l’ensemble des médecins eux-mêmes ne connait pas totalement les lois existantes.

  • Pour enfoncer le clou sur le point Godwin, voici un rappel historique :

    Le programme T4

    « T4 » est le programme d’euthanasie mis en place par les nazis. Il visait les handicapés physiques et mentaux d’Allemagne et d’Autriche. Le nom de code provient de l’adresse à Charlottenburg, quartier résidentiel de Berlin, de l’administration ayant la charge de la mise en oeuvre de ce programme. Le Tiergartenstrasse 4 était sous le contrôle direct de la chancellerie du Führer dirigée par Philip Bouhler, personnage très influent auprès d’Hitler en ce qui concerne ces questions.

    Les services de T4 étaient dirigés par Victor Brack, Oberführer SS, et Werner Blankenburg, Oberführer SA. Brack recevait personnellement toutes les personnes devant entrer au service de T4. L’objectif était de maintenir secret ce programme le plus longtemps possible. Débuté en 1938 il est stoppé en Août 1941. Officiellement il est mis en place pour dispenser « une mort miséricordieuse » à des malades reconnus incurrables par au moins quatre médecins et sur demande de la famille.

    En réalité les hommes de T4 ont systématiquement éliminés tous les malades séniles, demeurés, fous criminels en traitement depuis cinq ans ou plus, malades étrangers ou d’origine raciale « impure », etc… La décision était prise en fonction des réponses données par les hôpitaux psychiatriques à un formulaire concernant chacun de leurs pensionnaires. Ce questionnaire provenait de « Amt IVg », sous-section de la Santé publique du ministère de l’Intérieur. Les hommes de T4 apposaient un plus ou un moins sur ces formulaires, ce qui signifiait la vie ou la mort du malade. La mort était administrée par gazage.

    Plusieurs psychiatres de renom ont participé au programme T4. C’est le cas des professeurs Nitsche, Heyde et Mennecke. Les six centres de mise à mort étaient désignés par une lettre. A pour Grafeneck, B et Be pour Brandenburg/Bernburg, C pour Schloss Hartheim, D pour Sonnenstein et E pour Hadamar. Le personnel de T4 était choisi avec « soin ». Ce fut le cas pour Stangl, lieutenant de police à Linz en Autriche. Affecté à Linz/Hartheim, il est envoyé peu avant la fin du programme en Pologne pour prendre en charge le camp de Sobibor, puis celui de Treblinka.

    T4 a participé à partir de 1941 à un autre programme l’« Aktion Reinhard », la solution finale. L’ensemble des personnels SS affectés au camp d’extermination venait de T4. C’est le cas de Franz Stangl, Christian Wirth, ou Franz Suchomel qui servirent tous les trois à Treblinka. De la même façon les locaux de T4 ont été récupérés pour la solution finale. Schloss Hartheim a servi de centre de mise à mort pour le camp de concentration de Mauthausen.

    Il n’est pas possible de chiffrer avec exactitude le nombre des victimes de T4, mais il est clair que ce programme a constitué un maillon essentiel dans l’organisation de l’extermination des « sous-hommes ».

  • Sincèrement, je ne vous suis pas vraiment sur l’assimilation aux programmes hitlériens. Comme tu le soulignes, l’intention véritable était d’éliminer de façon systématique les « sous-hommes ». Actuellement, cela peut ressortir d’une vision réelle mais inconsciente de la société, évidemment pas d’une volonté délibérée.

  • L’eugénisme est déjà plus ou moins en marche et, à terme, il y aura sélection des gènes pour le bébé parfait (le meilleur des mondes, bienvenue à Gattaca, etc.)…

    Il faut lire la SF, souvent les visions les plus délirantes finissent par se réaliser…

    Et, au passage, un hors-sujet total mais qui me fait plaisir et que j’ai envie de partager : je suis admis aujourd’hui au concours d’attaché territorial. Dans quelques semaines, Praxis vous parlera du point de vue du haut-fonctionnaire des collectivités territoriales ! Champagne, c’est ma tournée !!!

  • @Koz

    Pardon, je recommence. En Belgique et aux PB, il y a totu de même la notion de volontariat. Les nazis, eux, tuaient ceux ne leur convenaient pas, sans discussion possible…

    @Cilia

    Je t’assure qu’un certain nombre de gens ne suivent absolument pas les débats politiques. J’ai l’occasion, en tant que journaliste de petite presse locale, de croiser pas mal de monde et notamment dans les milieux populaires, et je pense que cette préoccupation est à cent lieues de leur quotidien. Je me trompe peut-être. la politisation est rare de nos jours…

  • @Cilia

    Je me corrige. Disons que petu-être qu’ils s’y intéressent, mais je ne crois pas qu’ils dépassent ce qu’ils y voient au 20 heures. Donc l’information selon laquelle on ferait, éventuellement, n’importe quoi en belgique et aux pays bas n’atteindra pas leur cerveau…

  • En fait, c’est un peu plus complexe que cela. L’idéologie nazi ne se résume pas à la question raciale. La notion de bouche inutile à nourrir aussi appelée à cette époque « la vie non digne de vie » est un autre concept qui repose principalement sur une notion économique.

    De même, le régime et surtout ses composantes (les hommes qui le dirigeaient) avaient des sensibilités différentes.

    Mais ce qui est intéressant dans l’histoire, c’est que les sujets susceptibles d’être éliminés pouvaient tout à fait être de « race pure ». Ce qui en faisait des « sous-hommes », c’était leur condition d’handicapés, de malades mentaux, de malades incurables, de malades héréditaires, etc. On retombe à ce moment sur la considération philosophique de la valeur de la vie. Aucun respect de la vie en elle-même, uniquement le bien être de la collectivité primant sur toutes autres considérations.

    La vision des philosophes « utilitaristes » mentionné par Thais en lien, utilisent peut être d’autres mots pour désigner les enfants handicapés qu’il serait plus « digne » d’éliminer à la naissance. Ils parlent de « quantité totale de bonheur, plus grande si l’enfant handicapé est tué”. On ne va pas se lancer dans une grande analyse sémantique, mais franchement si la nuance existe entre « la vie non digne de vie » et « celle apportant une quantité de malheur » (histoire de retourner leur définition), elle devient incroyablement mince. Ne serait-ce que la qualification même de leurs idées : « utilitarisme ».

    Lorsque l’on arrive à penser que la recherche du bonheur collectif impose d’éliminer de façon utilitariste, les sources potentielles de malheur individuelles, les deux idéologies se rejoignent.

    Après, on peut toujours enrober tout ceci de compassion. Les nazis aussi le faisaient en accordant « une mort plus miséricordieuse » à ces gens…

  • Praxis, je suis assez d’accord avec toi sur la question de l’eugénisme. J’ai déjà évoqué ici mon expérience de jeune père et les suggestions amicales de certains membres du corps médical. Une discussion avec un échographe (au demeurant expert près de la Cour d’appel) était également éclairante sur les demandes précises des parents, allant jusqu’à le menacer d’emblée d’un procès si l’enfant n’était pas parfait et qu’il ne l’aurait pas décelé.

    J’avais également fait part des décisions du comité d’éthique britannique qui a notamment autorisé un tri d’embryon en raison d’un risque de strabisme sévère…

    Et félicitations pour ton concours.

  • Merci Koz ! (pas mal cette veuve cliquot hmm ?)

    Pour ce qui est de l’avenir, il me semble évident que nous nous dirigeons vers une hypothétique perfection. Et, effectivement, si on me propose de mêler le meilleur de moi au meilleur de ma femme, je me vois mal refuser…

  • //cela peut ressortir d’une vision réelle mais inconsciente de la société, évidemment pas d’une volonté délibérée//

    On pourrait gloser sur les rapports entre vision inconsciente et volonté, savoir si cette dernière est toujours aussi délibérée qu’elle le prétend, et tâcher de voir dans quel mesure une vision inconsciente peut laisser le passage à une volonté délibérée et comment.

    Mais sans aller jusqu’à l’assimilation, le parallèle est tout de même par trop énorme.

    C’est vrai qu’on n’assassine pas les trisomiques au berceau. On fait ça avant (ça aurait plu aux SS, ça, le dépistage précoce). Et les mères peuvent encore dire non. Pas qu’on les y encourage, mais enfin elles peuvent.

    @Chafoin
    Je ne vois pas vraiment comment réveiller le pays. J’ai déjà assez de mal à ne pas m’endormir moi-même.

    //Lorsque l’on arrive à penser que la recherche du bonheur collectif impose d’éliminer de façon utilitariste, les sources potentielles de malheur individuelles, les deux idéologies se rejoignent.//
    Bien vu Eponymus.
    Et en plus ils nous mettent de la compassion pour que ça passe mieux. Je la trouve un peu rugueuse, leur vaseline.

  • Oups! j’oubliais de féliciter Praxis! (bien que je ne sache pas ce qu’est un attaché territorial, mais il a l’air très content, lui).

    Félicitations Praxis!

  • @ Cilia

    « Donc l’information selon laquelle on ferait, éventuellement, n’importe quoi en belgique et aux pays bas n’atteindra pas leur cerveau… »

    Les gens peuvent se mobiliser, regarde cet extrait tiré du forum de Solidarité Chiens Belges :

    Hope : « MERCI, Nadine… Ce loulou ne s’ennuiera pas chez toi…  »

    Nadine : « Je sais pas comment je vais m’en sortir.

    Mais quand j’ai lu euthanasie + malinois, mon sang n’a fait qu’un tour !!!!!! »

    Clem : « Dans 3 mois j’aurais une cour fermée et un jardin cloturé ce qui me permettra de séparer les chiens si soucis
    et je l’ai pas encore dit a ma moitié, mais j’adopterai un petit vieux LOL »

  • Pingback: » Ch’koz chti

  • @chafouin « Dans mon entourage, j’ai l’impression que la majorité des gens n’ont pas trop d’avis sur al question, ils ne se sentent pas concernés »

    tu as raison mais je crois que les préocupations majeures des gens sont le quotidien c’est à dire :
    -les soucis du travail
    -les soucis des enfants
    – les soucis familiaux diverses
    – les soucis financiers

    Et quand ils ont un peu de temps ils ont des loisirs, lisent , s’informent autrement que par le 20heures et s’amusent. Ce n’est pas donné à tout le monde !

    Maintenant, il est vrai que de plus en plus de personnes sont confrontés à la maladie car presque tout le monde a au moins un cancéreux (ou autre maladie) dans sa famille mais quand le problème survient il est tres difficile d’avoir le recul nécessaire pour y réfléchir. On subit, on se laisse porter, on fait confiance au corps médical car il y a la gestion de tout le reste…

  • @Pablo

    « C’est vrai qu’on n’assassine pas les trisomiques au berceau.  »

    Si justement, et la jurisprudence en Hollande évolue dans ce sens : voir article où il est mentioné que la Hollande « où l’homicide intentionnel de nouveaux nés handicapés est désormais un fait accepté par les tribunaux ». http://www.genethique.org/revues/revues/avril2001/13_04_01.htm#1

    Quand vous disiez que nos pires craintes finissent par arriver…

    Autres exemple :

    http://www.genethique.org/revues/revues/2004/septembre/07_09_04.htm#1

    « Le Président de la Fédération Internationales des Associations de Médecins Catholiques (FIAMC), Gian Luigi Gigli, a réagi très vivement à l’accord passé entre les autorités judiciaires des Pays-Bas et la clinique Universitaire de Groningen. Ce document autoriserait à tuer dans le cadre hospitalier, sans leur consentement, les enfants de moins de 12 ans atteints de maladies incurables ou victimes de grandes souffrances.

    Il n’a pas été possible de trouver le texte du protocole, les informations proviennent de nouvelles diffusées par les agences de presse et attribuées au directeur de la clinique, le Dr Edward Verhagen. Rédigé sur la base de la législation actuelle, le protocole décrirait minutieusement la procédure que les médecins doivent suivre.

    En Hollande la loi requiert le consentement de la personne euthanasiée. Qu’en sera-t-il pour un enfant de 0 à 12 ans. Son consentement peut-il être éclairé et libre ?

    Pour le Président de la FIAMC la législation sur l’euthanasie donne déjà lieu à des dérives importantes : euthanasie des personnes qui pourraient être soignées, ou de patients non consentants. »La porte est ouverte, à l’échelle nationale, à l’élimination « par pitié » de personnes ayant une capacité mentale réduite sans leur accord ». »

    Ce n’est pas de la science fiction, ni même une vague prédiction politique. C’est déjà là, et je le découvre chaque jour un peu plus suite à ce débat chez Koz.

  • Ce que j’adore, c’est la phrase : « Ces suicides qui auraient pu être évités grâce à des euthanasies ».

    C’est hallucinant, les aberrations auxquelles on arrive.

  • Effectivement, nous ne rattraperons pas notre retard sur la Hollande ce coup-ci. D’après cette source, l’euthanasie y est applicable aux enfants depuis 2004.

    Sont évoqués aussi des cas d’euthanasie pratiqués sur des personnes dépressives.

    «  »Ceci intervient dans une société, comme la société hollandaise, dans laquelle, selon des études officielles, l’euthanasie sur les adultes est déjà pratiquée même sur des cas curables comme les patients souffrant de dépression, et dans laquelle elle est réalisée, selon l’avis du médecin, à travers des procédures illégales mais tolérées, même sur des patients non consentants », précise encore le président de la FIAMC dans le communiqué du 2 septembre. »

    Il ne nous reste plus qu’à franchir une autre marche si l’on souhaite être un peu plus moderne que les hollandais. L’euthanasie des autistes me semble une voie à explorer, tant il est vrai qu’avec le dépistage, il ne nous reste plus beaucoup de trisomiques à euthanasier.

    Mais continuons à regarder vers le Nord en ces matières, il y a de bons exemples à prendre, assurément.

  • j’adore cet humour noir, même s’il me fait quelque peu frémir.
    Ci joint un lien sur les pratiques néerlandaises :

    Cela date effectivement du 22 janvier 2004.
    *Et c’est assez hallucinant.

    Ci dessous l’intervention Auteur(s) : E. Borst-Eilers
    ancienne ministre de la Santé, du Bien-être et des Sports (de 1994 à 2002), vice-présidente du Conseil de la Santé (de 1985 à 1994) et de la Commission Remmelink
    « Catégories de personnes concernées :
    – nouveaux nés souffrant de malformation grave
    – Le souhait de mort inguérissable chez les patients atteints de maladie psychiatrique
    – 3.Patients atteints de la maladie d’Alzheimer
    – 4. La pilule de Orion, quand la vie ne vaut plus la peine d’être vécue
    Ce sont les quatre idées sur lesquelles j’aurais encore aimé travailler avec Jaap Visser ne perdant pas de vue l’article1 de notre Constitution, car je ne trouve pas normal que l’on traite différemment des personnes qui endurent des souffrances semblables »
    par contre , je n’ai rien trouvé confirmant que ces propositions aient été mises en pratique.
    Cela resterait du domaine des revendications ?
    je n’ai trouvé aucun texte confirmant cette information.
    il est vrai que mes sources professionnelles sont françaises.
    ( le texte d’eponymus datant de 2001 et je ne sais que penser du lien de Koz qui lui parle de septembre 2004)

    Espérons que les choses évolueront…

    demain je tâcherai de répondre sur l’empathie, si j’ai un peu de temps.

  • @koz : « Je ne vois pas pourquoi il faudrait que la France reprenne le « lead » sur le dossier … et il ne faut pas forcément « qu’on fasse mieux qu’eux ». 😀 Excellent !!

    Je précise pour ma part que je suis résolument partisan de l’euthanasie pour les personnes coupables de fautes d’accord. D’ailleurs si quelqu’un a vu Praxis …

  • Article fascinant dans Le Monde : http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/03/27/les-liberaux-belges-veulent-etendre-la-loi-sur-l-euthanasie_1027997_3224.html#ens_id=1022062

    « Le parti libéral flamand Open VLD, membre de la coalition gouvernementale dirigée par Yves Leterme, a choisi, mardi 25 mars, de déposer cinq propositions de loi en vue d’étendre le champ d’application de la loi belge sur l’euthanasie. Il espère inclure les mineurs et les personnes atteintes de démence incurable dans des textes qui figurent déjà parmi les plus libéraux au monde. L’Open VLD exige aussi que les hôpitaux et les asiles psychiatriques catholiques – les plus nombreux en Flandre – appliquent la législation actuelle, ce qu’ils refusent fréquemment. »

    Nous y voilà, sur un des points qui faisaient débat ici : un parti politique exige que la loi soit appliquée par ceux qui la refusent. Ce n’est plus la liberté de choix, c’est l’exigence de donner la mort ! Ce n’est plus simplement dans les hôpitaux en général, c’est aussi dans les hôpitaux psychiatriques. Ce parti non seulement propose mais EXIGE que les fous soient tués. Et tout particulièrement par des institutions catholiques.

    Lorsque « Les partis chrétiens-démocrates ont toutefois réclamé des moyens supplémentaires pour les soins palliatifs », indigne proposition s’il en est, ce parti redoute et dénonce « un retour en arrière » !

    Le Belgique et la Hollande sont un laboratoire vivant de ce que les hommes peuvent faire à d’autres au nom d’une idéologie. On souhaite assassiner les malades mentaux, et je n’entends pas la Ligue des Droits de l’Homme. Je n’entends pas les libertaires. Je n’entends pas les consciences morales habituelles dans ce pays.

  • Effectivement. Je crois qu’il vaudra mieux, à l’avenir, que personne ne s’avise, sur ce blog, de me citer la Belgique et la Hollande en exemple. Ou alors en exemple de ce dans quoi nous pourrions tomber.

  • @Koz

    C’est marrant, sur un chat Libé, j’ai envoyé une question à Roméro sur les dépressifs : je lui ai demande ceci. « A partir du moment où la volonté est le seul critère, que repondriez-vous à un dépressif qui vous supplierait de mettre fin à ses jours? » Il m’a répondu ceci : « je lui conseillerai d’aller voir un médecin ». Ouh l’hypocrite! En revanche, chantal sébire, il n’a pas dû lui conseiler les soins palliatifs. Bref.

    @Thaïs

    Justement, il faut aussi relever la tête et arrêter de se préoccuper uniquement des choses matérielles sinon on devient des animaux… A ce titre mes contemporains m’exaspèrent! Parfois, dans des dîners, des soirées, ou autour d’un verre, il ‘marrive de me faire rabrouer parce que j’aborde des sujets dits « sérieux ». Genre « ne nous embête pas, là on se détend! ». Zut, alors.

  • Tu es un nazi. ce que tu propose est pire que ce qu’a pratiqué le 3ème Reich. tu veux rétablir les camps d’extermination des fous, des malades, des faibles?

  • Ah non, nazi, c’est très exagéré.

    Adrien, je te propose de lire les autres billets que j’ai rédigés à ce sujet (voir ci-dessous, les « billets au sujet similaire »), pour mieux interpréter ce billet… d’anticipation.

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