Sarkozy saigne le service public

C’est la teneur du communiqué de la CGT. Plus exactement, la CGT a considéré que Sarkozy « renvoie l’ascenseur au privé en saignant le service public ». Auriez-vous imaginé, avant ce jour, que la CGT puisse être à la pointe de la défense de la publicité sur les chaînes du service public ? Voilà un virage magnifique de ce syndicat que certains considèrent trop automatiquement comme sclérosé vers l’économie de marché, le libéralisme ! On comprendra en effet que la CGT se serait montrée plus favorable à l’augmentation des ressources de France Télévision alternative, selon les demandes initiales de Patrick de Carolis, c’est-à-dire par l’introduction d’une coupure publicitaire supplémentaire.

Sauf à imaginer que la CGT entende taxer les superprofits pétroliers pour financer aussi la télé.

Bref, la CGT vend la culture et l’information françaises aux lois du marché, aux publicitaires, aux commerciaux (dont, coïncidence, Patrice de Plunkett rapporte l’influence déplorable sur la presse au cours des dernières années). Cette fois, Michel, tu peux vraiment lancer les chœurs : Lénine, relève-toi, ils sont devenus fous !

Le vrai problème, la seule question qui vaudrait sur ce sujet, à les entendre, serait que Nicolas Sarkozy se rendrait coupable d’affairisme, en offrant aux groupes privés «les plus belles étrennes qui soient ». C’est à tout le moins l’expression du député PS Patric Bloche.

Pourtant, on peut penser que, si l’un comme l’autre acceptaient de se défaire de ses œillères qui vont par paires et les ont immanquablement accompagnés dans leur analyse, ils auraient pu trouver matière à se réjouir.

Œillère droite : renforcer le privé, c’est mal. Eh oui. Parce que le secteur privé, c’est le Mal. Et le service public, c’est le Bien. Un Axe comme un autre…

Œillère gauche : nous allons dénoncer l’affairisme du président.

Aussi, têtes baissées, nos canassons poursuivent dans l’opposition la plus stérile.

Certes, aucun taux n’a été fixé. Mais, si la suppression de la publicité est compensée par le versement d’une taxe sur les ressources publicitaires des chaînes privées, taxe par nature proportionnelle, ne peut-on assez logiquement considérer que les chaînes du service public bénéficieront, à proportion de la vitalité du privé ?

Bref, grand dieu mais c’est une honte, les efforts du privé bénéficieront à ses concurrents !

Ajoutez à cela que nous pourrions découvrir une télé que nous avons tous oubliée, dépourvue de toute coupure publicitaire !

Enfin, et c’est là le principal atout, me semble-t-il, de cette mesure, les chaînes du service public, auxquelles on demande de produire un contenu de qualité se verront débarrassées de la nécessité de produire le contenu le plus grand public possible, de façon à attirer le plus d’annonceurs. Voilà France Télévisions débarassée de la tyrannie de l’audimat. Comme le dit le Président, c’est certes pas une raison pour devenir « élitiste ou ennuyeuse », hein. Faudrait pas pousser le bouchon trop loin.

Mais je suivrais très volontiers Georges-Marc Benamou dans ses déclarations rapportées par l’Associated Press :

« L’Etat « n’a pas défini le service public », pire, il « a demandé à ses dirigeants d’être schizophrènes », « d’avoir l’image d’Arte et l’audience de TF1« 

Alors, privé et public la mano en la mano ? Adieu la concurrence faussée entre le privé et le public ? Bref, la symbiose ? Que dis-je, la symbiose, l’ouverture, les mecs, l’ou-ver-tu-re !

60 commentaires

  • @ Koz

    Tu es spot on comme on dit… Les oeillères dont tu parles, la façon de penser est exactement celle là, sans ironie, de façon tout à fait littérale.

    D’ailleurs je me permets de citer un gros extrait d’un édito de Schneiderman paru pas plus tard que le 4/1/08 ou il est développé l’argument exactement contraire, mais sur le sujet de France Inter. Comment mieux illustrer la bêtise, la rigidité, les contradictions, les méthodes propagandistes de cette gauche qui court après sa propre queue pour se la mordre :

    « Si la recette est aussi mystérieuse que celle de la potion magique, un ingrédient est facilement repérable : il n’y a pas de publicité sur Radio France. Ou très peu : pour des entreprises publiques, des mutuelles, ou des campagnes «collectives», comme les poulets de Loué. A vrai dire, cette limitation peut paraître un peu étrange à l’auditeur. On n’en comprend pas toujours la logique. Pourquoi tel annonceur et pas tel autre ? Mais cette limitation conserve à l’antenne une petite couleur pas comme les autres, mystérieuse, à part. Pour le reste, l’impôt est donc la source quasi unique de financement. Et ce modèle économique ne préserve pas seulement les auditeurs d’une pollution sonore. Il préserve aussi les producteurs de l’impérieuse obligation de «retenir» les auditeurs par n’importe quel moyen. Il leur laisse le choix de la conquête par l’exigence, le risque, la surprise.

    Eh bien, c’est terminé. L’actuel président de Radio France, Jean-Paul Cluzel, appuyé paraît-il par la ministre de la Culture, souhaite introduire la publicité de marque à Radio France.

    Il a des arguments imparables, qu’il détaillait à Libération avant les fêtes : pensez donc, les privatisations font perdre de l’argent à sa station ! Gaz de France, France Télécom, autant d’annonceurs (publics) d’antan qui, happés par la sphère privée, disparaissent de l’horizon, sans être remplacés. On n’y aurait pas pensé. «Qu’on n’ait pas seulement Préfon-Retraite et la Matmut, mais aussi la BNP et la Société générale», voilà ce que demande le bon M. Cluzel. Attention, n’importe qui ne sera pas accepté. Surtout pas la grande distribution (c’est sale !) ou les marques de lessive, dont on préservera les chastes oreilles des auditeurs. On se perd en conjectures sur ce nouveau distinguo du PDG de Radio France. Ouvrir un compte bancaire est-il une activité plus noble, plus citoyenne, moins marchande que d’acheter un baril de lessive ?

    Peu importent ces précautions et ces restrictions, que l’on sent bien tactiques. L’enjeu de la partie qui s’amorce est bel et bien la survie de Radio France. Le Titanic France 2 est là, évident, obsédant.

    Si l’on veut définitivement livrer l’audiovisuel à la grosse voix universelle du marché et des marchands, alors oui, il urge d’ouvrir à la radieuse publicité les antennes de la radio nationale. »

    Vraiment j’adoooooore sa conclusion… et je coupe le son.

  • comme dit eponymus, il n’y a pas ou peu de pub sur la radio publique et elle n’est pas plus nulle que les radios privées. Au contraire.
    Sur france info, j’ai entendu cavada expliquer que l’idée de sarkozy était de priver france 2 de publicité pour imposer des contenus barbants et donc perdre de l’audience et donc fermer france 2! punaise, ça va loin, le raisonnement!

    Le plus important là dedans, c’est de voir qu’on limite enfin la pub. C’ets du moins l’analyse que j’ai fait de cette info assez étrange, à laquelle je ne m’attendais pas du tout, pour être honnête. Ceci dit, un de mes lecteurs m’a rapporté de façon assez juste que sarkozy avait au cours de la campagne prôné exactement l’inverse. Le passage exact du discours :

    Il existe un débat sur le financement, y compris entre nous.
    Il y a les partisans de l’augmentation de la redevance. Je sais que c’est une des moins chères d’Europe, mais, dans mon programme, je ne tends pas vers une augmentation des impôts, théoriquement. Et il y a l’accès aux ressources publicitaires.
    À partir du moment où cet accès existe, arrêtons l’hypocrisie. Soit on interdit l’accès aux ressources publicitaires et dans ce cas il y a une vraie spécificité. Soit on l’autorise et on laisse les chaînes publiques se battre à armes égales pour avoir de vrais financements.
    Mais faire la moitié de l’un et la moitié de l’autre revient à avoir tous les inconvénients sans aucun avantage.

    Je ne sais pas si j’ai été assez clair, mais dans mon esprit, ça l’est. Il faut le permettre.
    Je ne dis pas que le service public n’a pas eu de brillantes réussites et de remarquables programmes. Le monde politique est d’ailleurs devenu mature de ce point de vue. Personne ne parle de privatisation. Mais mettre un peu de rationalisation n’est pas non plus impossible.  » (son engagement pour la culture, 4 avril 2007: http://www.u-m-p.org/site/index.php/s_informer/discours/mon_engagement_pour_la_culture)

    Je n’en tire aucune conclusion, d’ailleurs.

  • koz, votre titre d’article me contrarie …

    je pense de mon cote que sarkozy, comme tous les socialistes (dont il partage la pensee colectiviste) saigne les contribuables et non pas le service public ou il n’y a rien a saigner (pour la simple raison que c’est le tonneau des danaides).

    Par contre, je lui reconnais un grand talent d’orateur … vendre la spoliation comme un enrichissement! j’avoue! meme les escroc qui arnaquent les petits vieux font pale figure a cote.

  • En soi la suppression de la pub ce qu’il est convenu d’appeler le service public est plutôt une bonne chose … même si elle ne garantit absolument pas une amélioration de la qualité des programme.

    Le problème, c’est que cette mesure devrait logiquement être accompagnée par une dérégulation pour le secteur privé. Le schéma qui se dessine est donc un PAF fortement dual, avec des chaines 100% commerciales qui riquent de tourner à la télé poubelle la plus racoleuse qui soit, et quelques chaines publiques sans pubs mais qui ne seront peu regardées.

    De mon point de vue une « politique de civilisation » devrait conduire à ce que l’on s’interesse en priorité à ce dont se nourrissent les gens dans leur grande majorité. Une réforme qui pousserait encore un peu plus TF1 et M6 à vendre du temps de cerveau disponible ne va pas dans le bon sens !

    « service public de l’audiovisuel ou politique civilisationnelle de la télévision »
    http://horizons.typepad.fr/accueil/2008/01/service-public.html

  • Et si Sarkozy avait annoncé une augmentation du temps de pub sur les chaines publiques la même CGT serait monté sur ses grands chevaux pour dénoncer la privatisation rampante du service public.

    Quelque part je plains ces gens, ils font un métier qui ne doit pas être marrant tous les jours.

  • Je n’ai toujours pas compris pourquoi il était nécessaire d’avoir des entreprises audiovisuelles détenues et financées par l’Etat.

    Si on voulait vraiment servir le public, on mettrait aux enchères les fréquences de France2 et France3 avec des règles strictes de non-concentration pour éviter que ces chaînes n’échoient dans les mêmes mains. Cela permettrait d’atteindre 3 buts souhaitables :

    1. générer des milliards d’euros de produits de privatisation ;
    2. alléger les contribuables du montant de la redevance ;
    3. autoriser une vraie concurrence dans le secteur audiovisuel et casser la suprématie de TF1.

    Les choses deviennent beaucoup plus claires quand on réalise que généralement, défense du service public signifie défense des intérêts des employés du service public concerné.

    Accessoirement, ça permet à des boîtes privées de se faire des couilles en or si elles se sont débrouillé pour n’avoir que des « services publics » comme concurrents. Le pied.

  • @Liberal
    « Les choses deviennent beaucoup plus claires quand on réalise que généralement, défense du service public signifie défense des intérêts des employés du service public concerné. »

    Défendre l’école, la santé, l’accès à l’énergie pour vous c’est défendre des intérêts corporatistes ?

  • J’avoue, Liberal, que j’ai du mal à être convaincu. Le fonctionnement de TF1 comme de M6 me semble être une lente dégringolade vers les programmes les plus mauvais, parce que les plus « divertissants ». Lorsque l’on est financé par la publicité, cela me semble assez inévitable : comment résister à l’idée de passer Le Flic de Bervely Hills plutôt que, par exemple, The Hours, alors que l’on sait que le premier, même gravement amorti, assurera une meilleure audience ? Comment résister à l’idée de mettre 20 poufs dans un studio en assurant que la moitié est lesbienne, le tout sous l’oeil de la caméra ? Quel modèle économique te vient à l’esprit pour éviter cette dérive ?

    La concurrence dans l’audiovisuel, je crains fort qu’elle ne se réalise par le bas : tu as dix lesbiennes ? Moi j’ai dix lesbiennes et un trans !

  • @WS
    Vous avez raison, les syndicalistes ne font pas un métier marrant tous les jours. Dans la société où je travaille (multinationale), les 15 plus gros salaires se sont octroyés plus de 17 % minimum d’augmentation cette année.

    La direction propose pour le reste des employés des augmentations maximum (et non automatiques) de 3%.

    Et vous savez qui est monté au créneau pour obtenir plus ? les syndicats ! Etonnant non ?

  • @Sam, merci.

    @Emir Abel, on peut imaginer que l’Etat fournisse un accès à l’éducation, à la santé, à l’énergie sans que ça se traduise par un monopole accordé à une administration qui ne rend pas de compte. Je crois que c’est dans mon tout premier billet pour koztoujours que je mentionnais l’idée des chèques éducation. Donc pour répondre à votre question, ce qui est corporatiste ce n’est pas de vouloir fournir un service au public, c’est d’exiger un monopole.

    @Koz, il ne t’a sans doute pas échappé que la créativité et la qualité en matière de fictions TV émanent quasiment exclusivement des Etats Unis. Or les US n’ont pas de « service public » audiovisuel au sens français du terme mais un PAF extrêmement compétitif. C’est un leurre de croire que la compétition libre en matière d’audiovisuel signifie réduction de la qualité des programmes. Cela force plutôt les acteurs à se spécialiser et à devenir « excellents » dans leur domaine. Du coup, on obtient d’un côté American Warrior et Fear Factor (« excellents » programmes racoleurs) et de l’autre Seinfeld et Desperate Housewives (« excellents » programmes de qualité). Nous, on n’a que la Starac et Koh-Lanta. Ce n’est pas parce que TF1 est privé qu’il produit de la merde, c’est parce qu’il n’est pas en concurrence.

  • @Liberal
    Il me semble que vous avez fait une faute d’orthographe :
    « un monopole accordé à une administration qui ne rend pas de compte »
    Ce n’est pas plutôt :
    « un monopole accordé à une administration-qui-ne-rend-pas-de- compte » que vous vouliez écrire ?
    Pourquoi partir du principe que l’administration ne rend pas de compte ? Vous pensez que les entreprises privées en rendent plus ? Et si oui (ce qui devrait être votre réponse) qu’ils sont fiables par définition parce que c’est privé par opposition à publique ?

    Quant au monopole, vous savez parfaitement qu’il est intrinsèquement nécessaire à la sécurité sociale par exemple. Supprimer ce monopole c’est signer l’arrêt de mort de ce système. Mais peut-être cela vous convient-il ?
    Je ne vois donc pas en quoi un monopole serait (systématiquement) synonyme de corporatisme. Il me semble que vous mélangez les concepts.

  • Ben, en fait, Koz, depuis ce matin je suis agacé, sans doute pour les mêmes raisons que Libéral (et une fois n’est pas coutume, j’ai apprécié chaque ligne du commentaire).

    Premièrement parce que je ne vois pas non plus pourquoi il existerait une télévision d’Etat. Evidemment, elle ne serait pas forcement l’outil d’une propagande, mais il n’en resterait pas moins qu’on peut y voir un conflit d’intérêt entre la diffusion d’une information et celui qui tient les cordons exclusifs de la bourse et les manettes du pouvoir. Bref, pas plus de désinformation et de conflit d’intérêt possible que pour une autre chaine privée. Alors pourquoi une télévision de service publique ? A part prélever une redevance ?

    Deuxièmement, parce que taxer une autre chaine pour en financer une autre me choque. De quel droit ? Qu’ont donc fait M6 ou TF1 de si mal pour être puni ? Ah oui… bien marcher.

    Bref, soit Sarkozy joue le naif et veut tuer la télévision publique, ce dont je lui serais vraiment gré, soit il devient franchement collectiviste à ma plus grande déception.

  • @ Koz
    Pardonnez moi de cette remarque que beaucoup jugerons sûrement simpliste, mais je tenais a vous signaler que les téléspectateurs disposent d’un pouvoir extrêmement puissant pour sanctionner les émission les plus minables, et dont ils ne font pourtant que très rarement usage: éteindre la télévision ou changer de chaîne!!!!
    (une remarque au passage, les indices d’audience de TF1 lors du dernier passage de segolene royal au 20h montrent de façon éclatante que certains téléspectateurs n’hésitent pas a changer de chaîne quand le programme ne leur plaît pas!)

    Le problème a mon avis, c’est que vous postulez qu’une part des téléspectateurs français regardent de la merde parce que certaines chaînes privés leur en proposent … alors que la réalité est bien plus triste: ils regardent de la merde parce qu’ils aiment ça!!

    Si l’on veut les empêcher de faire cela, il n’existe qu’une seule solution: leur ôter leur liberté de choix … mais alors il faudra aussi enlever ce mot de notre devise et l’effacer du frontispice de nos édifices publics.

    J’oserais même aller plus loin en disant qu’en créant un impôt pour la télévision d’état, on crée trois effet pervers:
    1) une suspicion de soumission de cette télévision d’état au pouvoir politique en place.
    2) un biais de concurrence qui conduit les chaînes privées a ne pas proposer de meilleurs programmes.
    3) une incitation a ne pas éteindre la télévision histoire de rentabiliser la redevance, et donc a regarder de la merde.

    Personnellement, j’inclinerais a proposer la solution suivante:
    Si l’on veut une télévision publique, alors il faut la financer intégralement par l’impôt (sinon la notion même de service public semble douteuse), mais pour éviter de contraindre les citoyens, il faut leur laisser le choix de regarder ou pas cette télévison … et donc de payer ou pas l’impôt afférant!
    Et que l’on ne me dise pas que cela n’est pas possible! avec la migration vers le tout numérique c’est parfaitement faisable de bloquer l’accès a certaines chaînes en fonction du paiement (l’état pourrait demander des conseils a canal+ si nécessaire).

    nous verrons alors si les français sont tant que cela attachés a leur service public!

    @ London
    mon cher, faites attention! en demandant « de quel droit » on appliquerait une taxe, vous tender a demander que l’on justifie la légitimité de l’impôt … et pour tout dire vous devenez libéral 😉

  • Aie…Sam…il faut donc que je t’avoue un truc cher compagnon de campagne c’est que je ne le deviens pas… je suis un libéral 🙂 Pas alterlibéral, ni néolibéral, ni libertarien, non, juste libéral. C’est le mot « collectiviste » qui m’a trahi, c’est ça ?

    [Edit : je viens de voir ton com en remontant… et je vois que ça doit être un mot de libéral, « collectiviste ». D’accord avec ton premier com au passage !]

  • « Qu’ont donc fait M6 ou TF1 de si mal pour être puni ? Ah oui… bien marcher. »
    et aussi, pour TF1, ne pas respecter les conditions du cahier des charges de la privatisation, et le « mieux disant culturel? »
    obtenir dans les films des coupures de pub qui n’y étaient pas…
    enfin, les taxes sur les profits pour financer les services publics sont à la base même de notre organisation….
    mon idéal de télé n’est vraiment pas l’american TV…putetpub

  • @London

    Il n’y a bien qu’en France que le mot libéral peut faire peur et même représenter une honte pour celui qui en est affublé …

    Faire contribuer les chaînes privées pour financer les chaînes publiques! On se croirait revenu au temps ou les impôts de Peugeot servaient a renflouer Renault, et ou l’adage populaire disait :
    « Peugeot fabrique de l’argent avec des voitures pendant que Renault fabrique des voitures avec de l’argent »

    Au delà de la crise de rire que représente la politique de sarkozy (dont la plupart des modalités, dont la tva sociale, ont été ridiculisées par Frédéric Bastiat il y a 150ans), poser la question de la légitimité de l’impôt … et surtout de certains impôts, cela semble essentiel aujourd’hui dans notre pays.

    Cela conduit aussi a poser la question de la liberté de choix!

    Or, pour TF1, je ne paye rien … sauf peut être en achetant des pattes, des pattes, oui mes des panz … pardon … c’est l’abus de publicité.
    Par contre pour France2 et escrocs associé, je suis réduit a payer ma contribution (sous la contrainte de la force publique), a ces chaînes qui vivent de la rapine d’état alors que je ne les regardent jamais (sauf, parfois france5 je le confesse! chaîne pour laquelle je contribuerais volontiers un peu plus!)

    Et par extension, j’oserais dire que ce n’est pas le rôle de l’état de s’occuper de la télévision, de la culture, de faire rouler les trains ou les métros, d’acheminer les lettres, etc etc …

    Quand l’état s’occupe de tout, et surtout de ce qui ne le concerne pas, il disperse ses moyens (qui ne sont jamais suffisants) et devient inefficace!
    Inefficace au point qu’il n’est même plus capable de mettre en place des gardes fou pour limiter les abus, voir même il devient incapable de faire appliquer la loi.

    Vous le voyez London, plus l’état est petit et efficace, plus je suis heureux! je suis libéral moi aussi ( ce serait une trop longue histoire, mais pour l’anecdote c’est la faute de l’état si je le suis devenu)

    Hélas, réduire l’emprise de l’état et concentrer ses moyens dans les domaines prioritaires (justice, sécurité) ce n’est pas la tendance actuelle des socialistes qui nous gouvernent!

    @gtab
    parfaitement d’accord

  • Ce n’est pas le service public qui est à l’origine de l’impôt, Francis. Non, vraiment. On peut tomber d’accord de l’utilité de payer à l’Etat une taxe qui correspond à sa mission de garant de nos libertés. Au delà, vaste débat… Et notre société ne repose pas sur l’impôt. Ca c’est une conception étrange.

    Pour le jugement sur la télévision américaine, vous faites dans le franco français anti américain. Classique. Une vieille habitude. J’ai vu des reportages américains bien supérieurs aux nôtres, bien plus ouverts sur les autres pays et les autres cultures, une vue plus large des phénomènes comme la mondialisation, des séries bien plus riches. Même si c’est un tissu de bêtise, le doc de Al Gore est plutot bien foutu et sensibilise à la question écologique. La France a de la chance d’avoir les Etats Unis pour sauver le niveau de nos téléfilms, nos reportages et de nos séries.

  • @ Liberal

    Bien que n’ayant pas un avis hyper tranché, il y a des choses qui pêche dans ton raisonnement exclusivement basé sur la concurrence. En effet, :

    a. Les coupures pub sont une des choses les plus horripilantes à la TV. S’il on transpose à la radio, beaucoup choisisse d’écouter France Inter uniquement parce qu’il n’y a pas de coupure pub toutes les dix minutes. Certaines radios sont inécoutables. C’est parfois en train de le devenir à la TV.

    b. Tu ne peux pas nier que France Inter comme le souligne Schneiderman a incontestablement une couleur particulière qui provient aussi de l’absence de concurrence justement et de ses contraintes. Certaines émissions auraient depuis longtemps disparues si elle étaient jugées sur le seul critère de l’audimat.

    c. Popularité et qualité sont deux choses différentes qui tiennent à la commercialisation et au marketing. De plus, s’il est incontestable que Desperate Housewises est une série de qualité, elle reste une série obéissant à une recette visant à la popularité. Parfois les deux sont au rendez-vous, mais pas toujours. Il y a même d’excellents exemples en France : Ushuaia ou des série imprimant une véritable spécificité française. Ou les émissions d’humour comme Camera Café, Un gars une fille, Kamelot.

    Par contre, il y a des tonnes d’exemples d’émission et de sujets d’hyper qualité qui n’auraient pas une chance en termes de part de marché. Qui ont un public, mais restreint. Ce n’est même pas une question d’élitisme, mais d’intérêt relatif de l’audience par rapport à sa globalité.

    Si l’on prend des exemples concrets : combien de parts de marché prévisibles pour une bonne (voire une très bonne) émission de jazz ? pour une pièce filmée de théâtre classique ? ou un concert de Spirit Burning de Falcone (space rock connu des initiés uniquement) ? Ou pour une rétrospective Courbet ? Un débat sur les potentiels économiques du continent africain en prime time ?

    Si le service public pouvait se concentrer uniquement sur la qualité, sans d’ailleurs pour autant tomber systématiquement dans le style Arte, ça ne me dérangerait pas tout libéral que je me sens.

  • @Eponymus

    Je crois que vous sous-estimez et les Français, et le marché. S’il y a une audience pour ces émissions de qualité que vous mentionnez (et j’en suis convaincu), cette audience existera que ce soit proposé par une chaine publique ou une chaine privée.
    Et si réellement il y a ne serait-ce que 100000 français réellement intéressés par cela, dans un marché libre, une offre correspondante apparaitra. D’ailleurs elle a déjà apparu sur le câble/satellite.

    Quant à la publicité, si elle devient tellement importante que plus personne ne regarde ces chaines, elle baissera d’elle même. La concurrence y pourvoira. Il y aura bien une chaine qui baissera la part de la pub, gagnera des parts de marchés et finalement obtiendra plus de revenus pour moins de pub. etc.

    Finalement, en fait vous méprisez les chaines privées, le secteur privé, mais aussi les Français que vous pensez incapable d’éteindre la télé s’ils ne sont pas satisfaits, ou de changer de chaine pour quelque chose de plus « profond ».

  • # Eponymus, le 09.01.08 à 2:44, a écrit :

    «  » combien de parts de marché prévisibles pour une bonne (voire une très bonne) émission de jazz ? pour une pièce filmée de théâtre classique ? ou un concert de Spirit Burning de Falcone (space rock connu des initiés uniquement) ? Ou pour une rétrospective Courbet ? «  »

    Ben Courbet il est bien sur TF1 non ??

    Bon, c’est de l’humour hein ! 🙂

  • @london.. chaque fois que j’ai vu la télé américaine, je l’ai trouvée de vraiment très mauvais niveau: talk shows racoleurs, pubs permanentes, JT « faits divers », les séries qui sauvent le niveau sont bien rares….
    je ne connais pas beaucoup de français qui peuvent se mettre avec plaisir devant une grande chaîne des USA…ou qui souhaitent cela en France…

    @franz: l’objectif d’une télé privée n’est pas d’ « informer, eduquer, distraire » comme la mission fixée par de Gaulle à l’ORTF, mais de scotcher le public sur son siège pour qu’il soit là avec son « cerveau disponible » au moment de la pub….
    on peut avoir une télé racoleuse, vulgaire, que je nomme putepub
    avec des spectateurs nombreux, fascinés: chacun connaît le pouvoir hypnotique de l’écran….

  • 1) bingo Libéral ! toujours clair et précis j’apprécie
    2) en tant que consommateur je ne veux payer que ce que je regarde donc s’il y a des « poufs » sur des canapés (pas très gentil Koz 🙂 ) il suffit d’éteindre sa télé…

  • « Finalement, en fait vous méprisez les chaines privées, le secteur privé, mais aussi les Français que vous pensez incapable d’éteindre la télé s’ils ne sont pas satisfaits, ou de changer de chaine pour quelque chose de plus “profond”. »

    Point du tout Franz, surtout que je n’ai pas d’avis hyper tranché. Il y a des contre-exemples dans les deux cas de figure. Les ressorts du succès sont inconnus et en plus, combien de petites émissions peu regardées et pas racoleuses sont devenues cultes (culture pub par exemple). Par contre je pense qu’il faut choisir et avoir une chaine subventionnée qui imite peu ou prou TF1 est abérrant.

    En fait, je pense que l’avenir de la TV est aux bouquets. Une chaine devrait utiliser les moyens numériques pour proposer plusieurs primes. Ce que fait Canal.

    Pour Thais par exemple, il faudrait un prime avec des rugbymen torse nus sur des canapés, mais c’est pas sur que ça intéresse tout le monde.

  • Je suis tout à fait d’accord pour entendre vos objections libérales, mais je suis sceptique. La concurrence est certainement insuffisante pour TF1 sur le marché national. Mais pourquoi TF1 n’aurait-elle pas l’ambition de proposer des fictions susceptibles d’être diffusées à l’étranger ?

    Je comprends bien que la taille du marché américain confère là encore probablement un avantage aux USA.

    Mais n’y a-t-il pas là un défaut d’ambition de TF1 ?

    Par ailleurs, Canal et M6 ne produisent-elles pas des fictions ?

    Autre point : bien que je les apprécie, quand je parle de programmes de qualité, je ne parle pas de Desperate Housewives, même si effectivement ça surcalsse un peu Le Miel et les Abeilles.

    On pourrait avoir une chaîne spécialisée, un bouquet ? Mais qui paierait pour y avoir accès sinon ceux que cela intéresse déjà ? Qui paierait pour avoir accès à une chaîne spécialisée Jazz sinon les amateurs de Jazz ? Bref, on réserverait les chaînes les plus culturelles à ceux qui ont déjà accès à la culture ? Et si l’on veut que ces chaînes soient véritablement en mesure de proposer un contenu de qualité, et pas un truc intimiste dans un décor de carton pâte, alors il faudra que l’abonnement auxdites chaînes soit élevé : qui sera en mesure de le payer ? On part déjà d’une population restreinte qui est celle qui souhaite accéder à ce type de contenus et on poursuit dans la restriction, avec les personnes qui en auront les moyens financiers.

    Vous me rétorquerez que ceux qui ne souhaitent pas voir ces émissions changeront de chaîne de toutes façons. Mais je pense qu’avec un peu de finesse, on peut parvenir à une certaine diversitéet amener tranquillement les gens à apprécier un divertissement de qualité. Comme je pense que l’on peut amener certains à discuter de questions spirituelles sur un blog, ce qu’ils n’imaginaient peut-être pas faire, lorsque l’on parle aussi d’autre chose.

    Pourquoi taxer TF1 et M6 ? Qu’ont-ils fait de mal ? Rien. Mais c’est la contrepartie offerte à l’accroissement de leurs recettes publicitaires et à ce qui ressemble tout de même à un coup de pouce de l’Etat à leur développement.

    Pourquoi avoir une chaîne de service public ? Parce qu’il y a, dans la culture et l’éducation, un enjeu national. Je veux bien admettre que le défaut de véritable concurrence en France pour TF1 (et encore, c’est à démontrer : certes, elle est très dominante, mais TF1 et M6 se tirent la bourre correctement et France2 fournissait également une certaine concurrence) biaise le constat mais en l’occurrence effectivement, les exemples de chaînes privées françaises ne me permettent pas d’être véritablement confiant dans la capacité du privé à privilégier la qualité à l’audience.

    Quant à l’argument du mépris pour les téléspectateurs, pour les individus, il faut faire attention à ce qu’il ne devienne pas une tarte à la crème libérale. Il est fondé dans certains cas, mais pas systématiquement. Et cela vire à une vision désincarnée de la personne.

  • Koz, M6 et Canal exercent une forme de concurrence mais elle est insuffisante pour menacer le leadership de TF1. Il y a bien évidemment un défaut d’ambition chez TF1 qui provient justement de cette absence d’aiguillon.

    Alors, une TV publique de qualité? Les Anglais y sont parvenu, pas nous. Le problème est que dès lors que l’on sort des mécanismes de marché, il devient extrêmement difficile de définir la qualité et encore plus de l’obtenir. Dans un pays qui a une aussi piètre culture de la gestion et de la mesure de l’efficacité que le nôtre, je suis très pessimiste sur le résultat.

    Pour le coup, la démarche de Sarko, si elle ne me satisfait pas fondamentalement est assez intéressante car elle permet de faire évoluer les choses sans a priori idéologique. En sortant France Télévision de son statut bâtard, on lui retire l’exigence d’audience qui est sa principale contrainte mais aussi sa principale excuse. Après, de deux choses l’une. Soit France Télévision, libéré de la dictature de l’audimat parvient à se réinventer en chaîne de service public au sens Anglais du terme et je serais ravi de m’être trompé. Soit ils continuent à être mauvais et là il n’auront plus d’excuse et on pourra alors penser à arrêter de confier les ressources rares de l’Etat à des pitres incompétents.

    Plus j’y réfléchis, plus je trouve que Sarko est très bon sur ce coup-là. Belle leçon de pragmatisme.

  • Pitre incompétent… Si Patrick de Carolis arrive à hisser certains programmes à la hauteur de « Des racines et des ailes« … Je ne serais pas déçu.

    Et si l’on voyait revenir une émission de type L’Heure de Vérité ? De vraies émissions de politique et non plus des émissions people à la c… où, pour le coup, on demande au politique de faire le pitre sur le plateau ? C’est pas sur la 2 qu’Ardisson a sorti sa fameuse question récurrente si follement drôle : « est-ce que sucer c’est tromper ? » à Rocard ?

  • Il y a 50 ans, la télévision c’était une chaîne.
    L’idée qu’il puisse y en avoir plusieurs n’effleurait aucun esprit, ni que la publicité, la réclame, puisse couper les émissions…
    Sans concurrence, une dramatique comme Les Perses ( en direct s’il vous plaît ) avait bien sûr 100% du public !
    Combien de chaînes aujourd’hui ?
    Non seulement on ne peut pas revenir en arrière mais le choix c’est la liberté, par contre plus la liberté est grande plus elle doit s’accompagner d’instruction d’éducation et d’information, à mon sens, on en revient toujours à ça, l’éducation l’instruction l’information pour contrebalancer la tendance naturelle à la facilité, qu’il s’agisse de télévision ou du reste.

  • Oui, sans vouloir faire de la surinterprétation, il me semble bien que Sarkozy puisse avoir plusieurs choses en tête pour la télé publique. Va pour un certain pragmatisme comme dirait Libéral.

    Mais par contre Koz, je comprend toujours pas ce qui justifie l’impot supplémentaire sur TF1 ou M6. Je comprend ton histoire de contrepartie pace qu’on sait que TF1 devrait avoir une position provilégiée par rapport aux annonceurs. Sauf que, en réalité, c’est au secteur privé de payer pour un choix publique qui concerne le publique alors que le secteur privé n’a rien demandé, c’est un choix qu’on lui impose.

  • Je n’ai pas d’avis bien tranché. Sauf sur le fait de ma surprise que NS lance une telle idée !
    A part ça, je fais partie des arriérés qui n’ont que cinq chaînes plus canal en clair, la zapette est mon amie, je n’ai pas un désir ardent de la regarder plus qu’actuellement, je n’ai aucune envie d’avoir à y consacrer un budget supérieur à l’actuelle redevance, l’abondance de pubs me déplaît, et il est des soirées pas si rares, où la programmation issue de la course à l’audimat me pénalise.
    Donc spontanément, j’aurais tendance à imaginer que soulager les chaînes publiques de cette pression serait plutôt une bonne chose.
    Ce que je recherche finalement dans une chaîne, ce n’est pas qu’elle soit parfaite, mais qu’elle ait sa personnalité, affirmée et surtout différente des autres.
    Personnellement je ne mets pas en concurrence une soirée à regarder Le flic de Beverly Hills sur TF1 et une autre sur Arte avec Le festin de Babette. Pas plus que je ne voudrais avoir à choisir entre pouvoir regarder C dans l’air sur la cinq et Kaamelott sur la six.
    Alors si ce bouleversement permet aux chaînes publiques d’être plus tranquilles et de pouvoir mieux travailler dans leur spécificité, ce serait plutôt une bonne nouvelle.

  • A te lire, les taxations de recettes publicitaires du privé compenseront le manque à gagner… A voir.
    En tout cas, la bourse a accueilli très favorablement cette annonce : les titres de TF1 (& Bouygues) et de M6 ont fait un bond ! Les analystes financiers sont plutôt rationnels, ca n’augure pas d’une baisse de la rentabilité et des résultats des chaines privés.

    La question de la privatisation de chaines n’est pas encore hors du tapis.

    L’absence de publicité dans l’audiovisuel public, c’est en revanche effectivement une révolution copernicienne, que la gauche ne peux qu’accueillir favorablement.

  • Gtab disait « De mon point de vue une “politique de civilisation” devrait conduire à éteindre la télé »

    Où mieux encore, faites comme moi, jetez là !!!

    Pas d’encombrant engin, pas de pub, pas de redevance, pas de regret(s) de fin de soirée après un progamme nul, pas de…

    Nicolas – On se sent léger… léger… léger….

  • J’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas de solution idéale. Donc, je livre du vrac là :

    En fait, le défaut d’un service public est bel et bien l’absence d’exigence de résultats. Quel que soit ses résultats, sa qualité bonne ou mauvaise, la nouvelle formule permet aux chaînes publiques de toucher leur manne.

    De plus, l’audience est peut être une bonne mesure pour des publicitaires, mais certainement pas une bonne jauge de la qualité. La chaîne peut aussi prétendre à toujours plus de moyens pour réaliser de la qualité ou au contraire justifier ses carences par le manque de moyens.

    Qu’en est-il d’un impôt que tout le monde paye à part les RMIstes (je me suis renseigné, en fait, une personne ne payant pas d’impôts locaux du fait de la faiblesse de ses revenus, doit quand même payer la redevance télé) ?

    Vient ensuite le problème de l’obligation. Qu’en est-il de ses services que l’on paye alors qu’on les utilise peu ou pas du tout ? Il n’est pas aberrant et certainement pas anti libéral en fait, qu’un gouvernement propose des services mais ils devraient être suffisamment attractifs pour que les gens aient envie d’y recourir et de payer pour ça. De même je m’interroge sur les possibles effets et la logique fiscale consistant à faire payer un service concurrent pour sa propre survie. Mieux les chaînes privées fonctionnent, plus les chaînes publiques auront d’argent.

    Il est aussi clair dans certains domaines (comme l’industrie pharma par exemple) que les positions libérale peuvent faire l’objet d’abus. Certains brevets détenus par des labos (par exemple permettant de soigner le palu) ne sont jamais commercialisés sous la forme d’un médicament parce que le marché africain n’est pas assez rentable mais les règles des brevets font que les pays concernés ne peuvent produire la molécule en question. Les dérives racoleuses de certaines TV Hollandaises sont un bon exemple appliqué à ce domaine.

    Malgré tout l’aiguillon de la concurrence est un puissant stimulant. J’écoutais un reportage à la radio récemment qui expliquait qu’au Danmeark ou aux Pays Bas, les artistes étaient presque automatiquement subventionnés dans certaines structures, mais ils constataient eux-mêmes qu’ils étaient devenus depuis nettement moins créatifs. Comment se dépasser si on a aucune raison de le faire et pourquoi le faire si de toute façon le salaire sera le même. Mais aussi qui peut juger de ce dépassement, si ce n’est l’artiste lui-même. De même on pourrait dire que le succès reste une mesure efficace et pourtant Van Gogh n’a jamais vendu un tableau.

    Bref, en tenant compte des autres points de vues et vérités détaillées dans les divers commentaires – y compris sur les effets hypnotiques que peuvent générer ce genre de médias, je conclurais en disant que les exigences vis à vis d’une télé de service publique n’ont jamais été énoncées dans l’ère moderne. Quelle pourrait être la charte à respecter pour justifier d’un impôt pour une chaîne publique ? Répondre à cette question aujourd’hui, c’est peut être aborder la chose par le bon bout.

  • Pikipoki, j’ai écrit : « Certes, aucun taux n’a été fixé. Mais, si la suppression de la publicité est compensée par le versement d’une taxe sur les ressources publicitaires des chaînes privées« . Il est vrai que c’est un peu un parti-pris mais au moins, j’ai la précaution de dire « si », alors que d’autres affirment catégoriquement, en l’absence d’éléments pourtant, que la taxe ne compensera pas la perte de recettes.

  • Pour essayer de répondre en partie à ta question eponymus, spontanément, je dirais que sa première mission c’est de montrer le monde et de l’expliquer. Le monde au sens très large.
    Je pense ensuite à l’information bien-sûr, ainsi qu’à un rôle de relais entre l’état pour simplifier et le plus grand nombre (j’imagine les vies sauvées si on avait pu, su se servir de la télé pour informer et conseiller pendant la canicule de 2003).
    Peut-on imaginer que puisqu’il s’agit d’un service public, l’ensemble des chaînes de France télévision s’attache à penser à chaque grande catégorie de télespectateurs (je pense par exemple aux enfants) ?

    Sur le financement, France télévisions si je ne m’abuse dispose de quatre ou cinq chaînes. Est-ce nécessaire ? C’est juste une idée, mais ne pourrait-on pas envisager qu’une meilleure concentration des programmes pourrait permettre d’augmenter le budget ?

    Sur la mentalité, je me rappelle des remarques de mes parents sur l’émission de Ruquier en début de soirée, quand les opinions politiques de l’animateur et des chroniqueurs rendaient pour un public non gauchiste le programme ‘irregardable’. Est-ce admissible sur un service public payé par tous ? Je précise que dans l’autre sens, ma question serait la même.

    Bon, ce ne sont que quelques réflexions.
    Sinon, je réalisais un truc assez sympa pour ma petite personne : il y a tellement de pubs partout que je ne prends souvent même plus la peine de zapper. Mais si certaines chaînes en sont complètement exemptes, chers annonceurs de la une et la six, vous n’êtes plus prêts de m’atteindre !

  • Je reste sur ma position … France Télévision n’a aucune légitimité pour me voler l’argent que j’ai gagné par mon travail; du moins jusqu’à ce que l’on me prouve le contraire!

    C’est d’ailleurs pour cela que j’ai porté ma télévision chez un électronicien agréé pour en faire retirer le tuner! Ainsi, d’après la loi française, je ne suis plus contraint de payer la redevance … c’est toujours cela de gagné.

    Il reste que cette taxe sur l’Internet français est honteuse car elle ne possède aucune légitimité! mais a près tout ce n’est pas grave, cela va me motiver pour prendre un accès satellite auprès d’un FAI européen, accès qui sera bien meilleur que mon maigre accès 2M de campagne!

    Tant pis pour la France, cela fera des taxes en moins pour la redistribution aux pauvres!

  • je peux prendre la pari que ,
    si cette absence de pub sur le service public est mise en oeuvre, les temps de pub sur les grandes chaînes hertziennes vont augmenter,
    donnant enfin la fameuse deuxiéme coupure de pub dans les films,…
    et qu’au moins une ou deux chaînes publiques passeront au privé, pour équilibrer le tout…

  • Amusante critique de Fabius : l’ absence de ressources publicitaires privera les chaines publiques de ressources pour rester au niveau des valeurs des chaines privées. Je croyais avoir entendu dire que le PS avait proposé cette mesure et je ne savais pas que dans l’esprit (?) du PS les chaines privées étaient porteuses de valeurs.
    Que le PS charche à s’ opposer par tous les moyens au risque même de se déjuger n’ est pas grave; ce n’ est pas la première fois.

    Je pressens que la réaction de la CGT cache une trouille panique : celle que l’ apport exclusif de ressources d’ Etat et une politique de qualité des programmes soient accompagnés de mesures de gestion rigoureuses. A moins que l’ on me démonter que non, les effectifs ne sont pas pléthoriques et que l’ utilisation de matériel à des fins personnelles et lucratives dont j’ ai été témoin était la seule qui ait pu se produire.

    Quant à la radio (France Inter, France Info, France Musique, France Culture, Le Mouv’, FIP, France Bleue et … est-ce que j’ en oublie ?), on ne me fera pas croire que la pub sur les deux premières stations fait vivre les autres qui, elles, repousseraient les annonceurs plutôt qu’ elles les attireraient.
    La radio a certainement ses spécificités par rapport à la télé mais, sur les plans finances et gestion, pourquopi serait-elle traitée différemment ?

  • « Quant au monopole, vous savez parfaitement qu’il est intrinsèquement nécessaire à la sécurité sociale par exemple. » (Emir Abel)

    Intrinsèquement nécessaire à la Sécurité sociale, peut-être. A ses usagers, sûrement pas.

    Le monopole de la Sécu conduit à d’immenses gaspillages sur le dos de la collectivité. Sa suppression serait l’une de mesures les plus bénéfiques qui soient pour la santé, le pouvoir d’achat et l’emploi, et les résultats en seraient très rapides, tellement la ponction de la Sécu sur le revenu national est extravagante.

    Il suffirait de mettre en concurrence la Sécu avec des assureurs privés, de conserver l’obligation d’assurance, et d’établir un cadre légal empêchant les assureurs de n’accepter que les clients en bonne santé.

    C’est ce que propose, de façon très argumentée et documentée, Alternative Libérale. C’est aussi le système qu’ont choisi les Suisses tout récemment, par référendum, je crois (et il me semble de plus que ce système se compose uniquement d’assureurs privés). On est mal soigné, en Suisse? Les tuberculeux y meurent dans la rue? Je ne crois pas.

    A prestations égales, les assureurs privés sont d’ores et déjà massivement moins chers. Leur concurrence obligerait la Sécurité sociale à faire le ménage chez elle et à améliorer radicalement son rapport qualité/prix, c’est à dire son niveau de remboursement en fonction du montant des primes.

    Mais si vous tenez à continuer à cotiser à fonds perdus à la Sécu, à lui laisser 50% de vos revenus bruts réels en échange d’un taux de remboursement dégueulasse et constamment rogné — ou bien simplement par conviction communiste — vous auriez toujours la possibilité, dans un tel système, de le faire…

  • Acte 1: la gauche vitupère le règne de l’argent à la télé, la soumission du service public aux intérêts des puissances d’argent, la course à l’audience, l’absence d’émissions culturelles…

    Acte 2: le président d’extrême-droite français se rend à la raison, voit la Lumière, est enfin converti aux valeurs de Gauche, et décide de libérer les forces de la Culture, du Savoir et de la Beauté en délivrant la télé publique de l’esclavage publicitaire.

    Acte 3: la gauche vitupère le règne de l’argent-roi, l’étranglement du service public, et les cadeaux du président au secteur privé.

    Il faudrait quand même se rendre compte que la culture, c’est élitiste par définition. Si vous voulez montrer des concerts de musique classique, des pièces de Corneille ou des émissions littéraires à la télé, vous aurez forcément moins de spectateurs que si vous jouez sur le racolage, le sexe, la violence et l’humiliation.

    Il faut savoir ce qu’on veut. La radio publique n’atteint ce niveau de qualité que parce qu’elle est dépourvue de publicité. Il suffit de comparer France-Musique à la vulgarité et à la démagogie de Radio Classique. Quelle radio privée fait l’équivalent de France-Culture?

    Alors bon, ce côté public nous vaut un insupportable bruit de fond gauchiste, mais quelle radio privée vous offre une émission de Finkielkraut tous les matins?

    Privatiser France 2 et France 3 n’améliorerait certainement pas le niveau de TF 1. Il n’y a pas de raison de penser que la course à l’audience qui s’ensuivrait rendrait TF 1 plus « culturel ». En revanche, elle dégraderait sans doute un peu davantage les deux autres.

    Le nombre de chaînes de télévision a énormément augmenté depuis quelque temps. La diversité réelle a-t-elle augmenté? La qualité a-t-elle fait un bond en avant? Certainement pas. C’est la même soupe partout, avec des variantes.

    Est-ce faute de concurrence que les séries américaines ne sont pas françaises? Je ne le pense pas. Je crois plutôt que c’est une question de décadence, de veulerie, de dégradation morale et intellectuelle. Le ministère de l’Economie et des finances ne peut rien à cela. Tout n’est pas affaire de lois et de règlements — ni même de la suppression de ces derniers.

    La télé-réalité est d’origine européenne, pas américaine.

  • enfin c’était une proposition sortie de sa hotte du matin car sa collaboratrice Albanel n’était pas informée. Collaborons, collaborons…

  • @R. Marchenoir,
    Koz—hors sujet, mais c’est une réponse

    Je ne connais pas le système suisse, mais s’il vient de se mettre en place, il est un peu tôt, me semble til, pour en tirer une conclusion de faisabilité ou d’efficacité…
    j’ai été sur les sites « antisécu » mais n’ai pas trouvé de réponse convaincante à la question centrale d’un alternative « libérale » à la sécurité sociale…
    comment éviter que les « nouveaux entrants » ne ciblent que les bien portants riches?
    la loi peut prévoir une obligation de prise en charge des futurs assurés sans examen de santé préalable (vous y croyez?)
    il suffirait de faire des campagnes de pub dans les rues et non les maisons de retraite pour laisser les soins coûteux aux autres, à la bonne vieille sécu…
    le mécanisme de mutualisation jeune/vieux Riches/pauvres autant que bien portant/malades est complexe et, personnellement, j’ai vraiment l’impression d’un lobby qui cherche moins à soigner mieux, rembourser, qu’à faire son beurre, même si le total facturé pour la santé augmente……
    tous ceux qui ont déjà eu à se faire rembourser par une assurance un sinistre un peu important, me comprendront, ou ceux qui ont eu à prendre une assurance pour un prêt savent combien les assureurs sont faciles et coopératifs…

  • @R marchenoir: la télé réalité est, je crois, d’origine américaine, inventée par nécessité lors de la dernière grève des scénaristes d’Hollywood…

  • l’origine européenne de la télé réalité
    me paraît dicutée…
    plusieurs sites américains la relient à la grève des scénaristes américains en 1988..mais c’est sans importance
    http://www.maxi-realtv.com/index
    http://www.signonsandiego.com/news/features/20071106-9999-lz1c06strike.html.php?showtopic=26888

    pour les examens médicaux des assurances, je suis heureux que la loi l’interdise, mais chaque fois que j’ai pris l’assurance (obligatoire) sur un prêt immobilier j’ai eu droit soit à un questionnaire, soit à un examen médical, test biologique, etc..
    la prochaiane fois qu’ils essaieront, je les enverrai à london
    désolé

  • J’aimerais connaître votre avis sur cette déclaration de SR, j’avoue que j’ai du mal à suivre son raisonnement … 🙂 je pèse mes mots 🙂

     » Elle a par ailleurs accusé le président de la République d’avoir « déstabilisé le service public » en annonçant la fin de la publicité sur les chaînes publiques, le soupçonnant d’avoir « derrière la tête tout simplement l’idée de privatiser France 2″. »

    http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=463783

  • Francis, d’accord pour dire qu’on ne peut pas faire le bilan du système suisse tout de suite, mais il y a quand même une conclusion qui est claire dès à présent: les Suisses ont décidé démocratiquement de ce système, après, il faut le supposer, une campagne d’information et un débat public qui leur a permis de peser le pour et le contre.

    Les Suisses sont-ils largement plus cons que les Français? Il faudrait le prouver. Interrogez donc les travailleurs frontaliers français, qui ont le droit de s’assurer contre la maladie en Suisse… vous serez surpris.

    Ce qui est sûr également, c’est l’Etat français bloque délibérément le débat là-dessus, et a même fait passer récemment une loi punissant sévèrement l’incitation à quitter la Sécu.

    On peut se demander pourquoi: s’il est illégal de quitter la Sécu, position des gouvernements successifs impitoyablement appliquée par les tribunaux, semble-t-il sur instructions venues de très haut, à quoi bon interdire l’incitation, puisque tous ceux qui se laisseraient persuader seraient de toutes façons condamnés pour leur défection? Cela ne peut être que pour étouffer tout débat et éviter à l’idée de se développer.

    Le programme d’Alternative Libérale sur ce point est ici:

    http://www.alternative-liberale.fr/pr121-Assurances_sociales.html

    L’interview d’un médecin qui a quitté la Sécu, avec des liens:
    http://www.objectifliberte.fr/2007/03/assurance-malad.html
    (Attention, l’interview est ancienne, on ignore où en est cet assuré actuellement, et la répression s’est considérablement accentuée depuis.)

    Et un dossier de l’IFRAP comprenant une partie sur la santé:
    http://www.sesoignerlibrement.com/SC 67 Dossier.pdf

    Concernant les assureurs privés, tous ceux qui se sont renseignés, voire ont souscrit des assurances-maladie en Irlande, Angleterre ou Norvège se disent épatés du rapport qualité/prix et de la qualité du service.

    (Plusieurs assureurs, dans ces pays, proposent aux Français des assurances-maladie à partir du premier franc. Elles ne sont pas illégales. Ce à quoi objecte l’Etat français, c’est que vous cessiez de payer vos cotisations — c’est à dire vos primes d’assurance — à la Sécu. Il vous laisse naturellement vous assurer deux fois si cela vous amuse…)

    Les soins sont beaucoup mieux couverts par ces entreprises, très souvent à 100% des frais réels, sans ces irritantes et multiples exceptions de la Sécu (honoraires libres non couverts, spécialités pratiquement pas remboursées, franchises multiples, suppléments à l’hôpital, etc). Il suffit d’envoyer par la poste la facture de l’hôpital ou du médecin. Non seulement c’est beaucoup mieux remboursé, mais en plus c’est beaucoup moins cher.

    C’est cela que l’Etat français ne veut à aucun prix que vous découvriez. Vous abandonneriez alors votre biais étatiste, et vous verriez alors la Sécu sous son vrai visage: une gigantesque arnaque dissimulée sous une image pseudo-sociale.

    Quant à la régulation des assureurs privés, il est un peu paradoxal de soutenir qu’elle serait impossible quand on défend comme vous un point de vue étatiste.

    Le secteur privé est actuellement noyé sous les lois et les règlements. S’opposer à un rôle accru du privé sous prétexte qu’il serait impossible de lui imposer un minimum de règles fixés par l’Etat n’est pas sérieux. On est à 100 de régulation aujourd’hui. Je propose de passer à, mettons, 30. Et vous me dites: non, c’est impossible, c’est soit 0 soit 100?

    D’ailleurs c’est le cas des assureurs privés aujourd’hui. Il y a un Code de l’assurance en France. L’assurance automobile aux tiers est obligatoire. Un filet de sécurité légal permet à ceux qui ont trop de malus de trouver quand même un assureur. L’assurance habitation pour certains risques est obligatoire. Au-delà, chacun fait ce qu’il veut. Pourquoi ce qui serait possible et admis par tous pour l’incendie de sa maison et les accidents de la route, risques très graves, ne le serait pas pour la maladie?

    Quant aux mauvaises surprises sur les sinistres, concernant l’automobile et l’habitation, elles sont surtout dûes à la facilité de la fraude et à l’incertitude sur les prix. Dans l’assurance-maladie, la prestation est fournie par un réseau de tiers très identifiés, soumis à une régulation forte y compris sur leurs tarifs, et avec lesquels un assureur peut facilement négocier de façon préalable.

    Enfin, le sentiment de sécurité que vous avez concernant la Sécurité sociale est tout à fait illusoire.

    Côté primes, vous avez la certitude de n’avoir aucune liberté de choix, et la certitude qu’elles vont augmenter, beaucoup et souvent, vu l’état calamiteux des finances de la Sécu.

    Côté remboursement, il vous est très difficile de vous renseigner sur la réalité de leur montant. Il se base sur des tarifs théoriques qui ont souvent bien peu de rapport avec la réalité. Vous avez en revanche l’assurance que leurs modalités seront dégradées unilatéralement et fréquemment, sans que vous ayiez la possibilité de vous y opposer.

    Quelle sorte de « sécurité » est-ce là? La Sécu ne survit que sur une image de marque qu’elle ne mérite plus depuis longtemps… et sur les méthodes gestapistes de l’URSSAF, qui n’héiste pas à mettre une entreprise en faillite au moindre retard de paiement.

    En revanche, les assureurs privés étrangers, ceux auxquels vous reprochez de faire des profits, garantissent dans un grand nombre de cas 100% de remboursement et se basent sur les frais réels, ce qui est la seule façon d’être tranquille.

    En vérité, il est bien étrange, et bien français, de se méfier d’un assureur parce qu’il fait des profits. Cela prouve, en réalité, qu’il est bien géré, et qu’il aura la solvabilité nécessaire pour vous rembourser quand vous serez malade.

    C’est le déficit de la Sécu qui devrait vous inquiéter: lui, il vous garantit, quasi-mathématiquement, que plus les années passeront, plus vos primes seront chères, et moins vous serez remboursé.

    Concernant les examens de santé, je me suis récemment renseigné pour adhérer à une mutuelle (donc un assureur privé): j’ai eu la très grande surprise de constater qu’aucun examen médical ne me serait demandé. Et de toutes façons, cela est aussi du ressort d’une régulation d’Etat.

    D’ailleurs, je vous conseille, si vous avez la possibilité d’être votre propre assureur, de ne pas souscrire de mutuelle. Leur rapport qualité-prix est lui aussi une arnaque. Mais personne ne s’en rend compte: vu que ce sont des assurances complémentaires, et que l’assurance primaire est déjà incompréhensible, il est pratiquement impossible de comparer les prix et les prestations.

    Elles peuvent donc facturer n’importe quoi, tranquilles qu’elles sont derrière leur appellation de « mutuelles », qui signifie « bon, généreux, doux avec le peuple et pas du tout motivées par le pognon ». Tu parles, Charles…

  • Et bien, Francis, sans pour autant me les envoyer, sachez que c’est interdit et que le procédé est illégal.

    Je précise que j’ai été déontologue dans le domaine bancaire et que vous avez la possibilité d’adresser une réclamation à la banque : et je vous pris de croire qu’une lettre qui arrive au siège ne mets pas l’inspecteur général dans les meilleurs conditions pour juger le conseiller ou le directeur d’agence coupable de ce délit (le directeur étant le premier responsable avant le conseiller par ailleurs).

    Si aucune réponse ne vient, ce dont je doute sachant que les banques tiennent fébrilement à leur réputation, un tribunal vous donnera pleinement satisfaction.

  • Je me suis à nouveau renseigné car tu m’as mis le doute Francis. Ce que j’ai dit n’est pas tout à fait exact.

    Voici une explication par un juriste, Bruno Boulay :

    « Pour les prêts à la conso. affectés à l’achat d’un bien particulier : depuis la convention BELORGEY du 19 sept.2001 suivie de la convention AREAS, aucun questionnaire médical ne peut être demandé à un emprunteur si celui-ci à moins de 50 ans, demande un prêt inférieur ou égal à 15000 Euros et si la durée de remboursement est inférieure à 4 ans.

    Pour les prêts immobiliers et professionnels, cette même convention AREAS maintient la possibilité de demander un questionnaire de santé à l’emprunteur si celui-ci à moins de 60 ans, demande un prêt inférieur ou égal à 300000 Euros et dont le remboursement est étalé sur maxi 12 ans, l’emprunteur ne devant pas être âgé de plus de 70 ans au jour où le prêt est remboursé.

    Le questionnaire de santé étant confidentiel et personnel, son destinataire peut exiger de le remplir seul et ce questionnaire doit être détachable du reste du dossier de prêt ou d’assurance. Le prêteur ou l’assureur doit donc vous remettre 2 enveloppes distinctes pré-imprimées, une destinée au médecin-conseil de l’assureur ( à cacheter ) l’autre destinée à l’établissement de crédit et à l’assureur.

    Seul le médecin expert de l’assureur doit prendre connaissance de ce questionnaire et émettre un avis sur l’assurabilité du dossier sans préciser, le cas echéant la pathologie dont vous êtes atteint : secret médical oblige.

    Ce médecin expert de l’assureur peut prendre contact avec votre médecin traitant pour examen du dossier mais ds ce cas vs avez droit de connaître la nature des infos. échangées entre les médecins et d’obtenir copie des courriers éventuellemnt transmis.

    En cas de suspicion par l’assureur d’une fausse déclaration de votre part ( si par exemple le risque médical non déclaré ds le questionnaire se réalise) : c’est à l’assureur de prouver la fausse déclaration et non à vous de prouver votre bonne foi et l’assureur ne peut suspendre le versement de la prime d’ssurance pour couvrir le risque, seul le juge saisi du litige le pourrait.

    Si l’assureur refuse l’accès à l’assurance pour couvrir le prêt immobilier sollicité : la demande est réexaminée une 2è puis une 3è fois si second refus par un pool d’assureurs ( composé de médecins experts en assurance ).

    Si proposition d’assurance avec surprime très élevée : la convention AREAS a prévu la prise en charge et la répartition des surprimes éventuelles entre les assureurs pour les personnes aux revenus ne dépassant pas un certain plafond : voir ces plafonds ds la convention téléchargeable gratuitement sur : http://www.lesclesdelabanque.com + serveur vocal d’info sur la Convention : 0821.221.021.

    Si refus de l’assureur persiste pour couvrir le prêt immobilier : on peut vous proposer ( si vous le pouvez bien-sûr) une garantie du type : caution d’une personne solvable, mise en garantie d’une somme d’argent ( assurance-vie, épargne…) aux fins de couvrir le prêt ou encore hypothèque d’un bien immobilier autre que celui sur lequel porte le prêt sollicité.

    Si les dispositions de la Convention AREAS vous semblent violées par les assureurs ou les organismes de prêt : après échec d’un recours amiable devant la Commission de médiation de la Convention AREAS – 61 rue Taitbout PARIS 9è ; vous resterait à saisir les tribunaux civils avec l’assistance préférable d’un Avocat ( s’y connaissant en droit des assurances ! ) et à saisir les associations de consommateurs.  »

    (Et désolé pour le HS, Koz)

  • @robert marchenoir
    mille excuses, koz, je ne voudais pas parasiter trop le débat sur la télé par celui sur la sécu, j’essaierai d’être court!
    à mon sens, une difficulté spécifique de la santé en matière d’assurance est que ceux qui côutent cher sont les personnes atteintes de maladie graves, et surtout les personnes âgées, très âgées…qui ont déjà cotisé à la sécu, mais qui aujourd’hui représentent la majorité des charges…et peu de recettes…
    aucune assurance privée ne les prendra en charge, ce qui permettra (permet)à ces entreprises de proposer à des gens comme vous (âge?) et moi, salarié, de bonnes couvertures santé peu chères…
    c’est pour cela que la sécu demande que vous régliez vos cotisations mêle si vous êtes assuré ailleurs
    par ailleurs, l’absence d’examen médical n’empêche pas le questionnaire médical qui permet d’essayer de ne pas prendre en charge les « affections connues avant souscription »….
    l’exemple américain montre que beaucoup d’assurance privées, lorsque les soins deviennett très coûteux, se comportent classiquement en sortant clauses en petits caractères et juristes pour tenter de ne pas payer…
    je n’ai rien contre le fait que les entreprises gagnent leur vie et fassent des profits,
    je voudrais être certain de ne pas échanger le système actuel , qui fonctionne, contre un autre profitablepour les assureurs, mais plus cher, et moins performant en soins…

  • @Robert Marchenoir
    Je souhaiterais revenir sur un point seulement (car il serait trop long de reprendre toute votre argumentation) qui est significatif car il fait souvent la une des médias : le déficit de la sécurité sociale. Il est utilisé par les adversaires du système actuel basé sur la solidarité pour essayer de le torpiller et récupérer ainsi dans le secteur privé les milliards d’euros que représentent le domaine de la santé. Le seul problème ici, c’est que ce déficit n’existe pas. Il est créé de toute pièce par ceux qui y ont intérêt en modifiant les ressources allouées à la sécurité sociale. Ce sont de simples écritures comptables qui font et défont le déficit. Mettez en face des dépenses les ressources nécessaires, et le déficit disparait. C’est aussi simple que ça !

  • D’accord avec Gabt : la politique de civilisation serait peut être de supprimer la télé !
    Ceci dit, je regarde peu ou pas les chaines publiques ( hormis des racines et des ailes, selon leur reportage).
    Arte présente certes de bons reportages sur le fond, mais la forme n’est pas géniale : j’ai vu une émission où on a pu observer le profil du conducteur d’un avion censé filmer le paysage en dessous de lui pendant près d’un bon quart d’heure ! J’avoue que ma redevance télé m’a semblée fort chère ;-(
    Je ne regarde quasi jamais les infos sur les chaines publiques : c’est du bourrage de crâne politique . Tout est bon du moment que cela vient de la gauche, c’est usant ! ( remarquez que je regarde en fait peu les infos en général, je préfère lire ces mêmes infos au gré de mon papillonage sur le web.)
    Quant aux séries, vous trouvez ,vous, que les séries françaises sont de qualité ?
    Bon, je ne dois pas être normale, mais lorsque je suis fatiguée, je préfère NCIS … tant pis pour les coupures publicitaires.
    Et lorsque je veux « m’instruire », je lis : de R Daty à Harry Potter en passant par Louis Vincent Thomas, J d’Ormesson, A Desjardin et D Steel…;-))
    ( au hasard sur le devant de ma bibliothèque qui recouvre trois murs sur 4 de mon bureau.)

    Et je trouve dommage que les télés privées payent pour des programmes qui n’ont rien de folichon sur les chaines publiques ou pour des émissions à la Ruquier !
    Et là, je ne comprends pas N Sarkosy. J’avoue !
    J’auais aimé qu’il supprime à la fois la redevance et les subventions pour les chaines publiques et que le meilleur gagne.
    D’autant, que la culture ne peut pas être imposée !
    Si on supprime la star ac ou Kolanta, les téléspectateurs ne regarderont p^lus ces chaines, il ne faut pas se leurrer !

  • « Le seul problème ici, c’est que ce déficit n’existe pas. Il est créé de toute pièce par ceux qui y ont intérêt en modifiant les ressources allouées à la sécurité sociale. Ce sont de simples écritures comptables qui font et défont le déficit. Mettez en face des dépenses les ressources nécessaires, et le déficit disparait. C’est aussi simple que ça ! »

    C’est pas mal, comme argument. Et puis, ça peut marcher pour tout. Si X est en déficit, ce n’est pas parce que le système est déséquilibré, c’est parce qu’on ne lui en donne pas assez.

  • sarko est assez habile: créerdes chaînes sans pub est ce qui peut se faire de mieux pour le pouvoir d’achat….
    la pub crée envie, frustration, et en fait sensation plus ou moins imaginaire de dégradation du pouvoir d’achat…
    demain, dansun foyer endetté, il faudra prescrire: 6 mois de France2, abstinence de TF1 et M6, enfants comme parents….

  • @Koz
    Non, ça ne marche pas pour tout et notamment pas si X est supposé produire quelque chose et avoir des revenus, ce qui n’est pas le cas de la Sécurité Sociale.

  • un sondage récent montrait que beaucoup de français n’appréciaient que moyennement la perspective de suppression de la pub sur le secteur public, craignant pêle-mêle une augmentation de la redevance, une baisse de la qualité, una disparition des pauses bienvenues…
    peut-être… et si on leur donnait le choix, avec sur les chaînes généralistes du secteur public des jours « avec » et des jours « sans », avec et sans pub… 3 avec, 4 sans…
    pas automatiquement les mêmes pour les deux, par exemple, du dimanche au mercredi pour la 2, du mercredi au samedi pour la 3

    et même, pour rééquilibrer le plus de pub pour les chaines privées, un jour sans pub aussi pour ces chaînes…
    le mercredi aussi par exemple… quel bonheur pour nos chères têtes blondes…que de caries et d’obèsités évitées…

    les chaînes pourraient y tester programmes, nouveautés, et même faire un peu d’éducation…
    une vraie politique de civilisation…

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