Le Vatican est "du côté de la fillette brésilienne"

orbresilianiaEn italien dans le texte, et sur le site même du Vatican, ça fait : dalla parte della bambina bresiliana[1]. C’est une tribune de Monseigneur Rino Fisichella, archevêque, président de l’Académie Pontificale pour la Vie, parue dans l’Osservatore Romano, quotidien du Vatican, dont on peut dire qu’il retranscrit la position officielle.

Le document est d’importance. Suffisamment, pour que je sacrifie la visibilité de mon précédent billet, relatif pourtant à un autre document d’importance. C’est que l’Eglise nous « gâte » ces derniers temps. Notez que j’ai toutefois plus de chances que Nicolas Senèze. Lui avait préparé un portrait pour La Croix de demain. Il ne paraîtra pas. Figurez-vous (je le dis uniquement pour me hausser du col) que je me trouvais ce midi au service Religion de La Croix, quand Frédéric Mounier le lui a annoncé. Il sera remplacé par de très larges extraits de cette tribune.

Le document est d’importance. Et pourtant, mon agrégateur reste tristement vide. Seul Chafouin mon compère l’évoque. Les sites des divers quotidiens et hebdomadaires nationaux sont muets. Google actualités ne me renvoie qu’à La Croix, et à Ouest-France[2]. Et je ne crois pas que ce soit seulement dû au fait que nous soyons dimanche, ni à l’humiliation du XV de France. Ce soir, France2 était également silencieuse. Un temps conséquent fut consacré à la sortie d’un nouveau film, pas une seconde à cette position. Ce n’est pas une surprise, c’était largement anticipable.

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« Carmen, nous sommes avec toi »

Le titre de sa tribune, en Une de l’Osservatore Romano est dépourvu d’ambiguïté : « du côté de la fillette brésilienne« . Voilà où se situe l’Eglise, voilà où ses représentants, auraient du avoir à cœur de se situer.

« Carmen, nous sommes avec toi. Nous partageons avec toi la souffrance que tu as éprouvée, nous voudrions tout faire pour te rendre la dignité dont tu as été privée et l’amour dont tu auras encore plus besoin. Ce sont d’autres personnes qui méritent l’excommunication et notre pardon, pas ceux qui t’ont permis de vivre et t’aideront à retrouver l’espoir et la confiance »

Il faut y lire notamment que chaque personne mérite le pardon, quelle que soit la faute. Il faut y lire que « ceux qui [lui] ont permis de vivre » ne méritait – évidemment – pas une excommunication. Il faut se garder de sur-interpréter, mais on peut imaginer que Mgr Fisichella a pesé chaque mot de sa tribune : derrière cette phrase, je vois la mère de Carmen, je vois également l’équipe médicale.

Avant de développer sa position à l’égard de l’équipe médicale, faite non de certitudes – car le réel est toujours complexe, n’en déplaise à certains – mais de compréhension, Mgr Fisichella rappelle où aurait du se trouver l’urgence. Et c’est précisément cela qui semble avoir fait douloureusement défaut :

« Carmen devait être avant tout défendue, embrassée, caressée avec douceur pour lui faire sentir que nous étions tous avec elle ; tous, sans aucune distinction. Avant de penser à l’excommunication, il était nécessaire et urgent de sauvegarder sa vie innocente et de la ramener à un niveau d’humanité dont nous, hommes d’Église, devrions être experts et maîtres dans l’annonce. »

C’est bien ce que nous déplorions, cette attitude légaliste, qui fit passer la sanction de la loi (dans une rigueur que même le droit canon n’exige pourtant pas) avant l’agenouillement nécessaire devant cette petite victime.

Mgr Fisichella ne cache pas le message de l’Eglise pour autant. Il le rappelle :

« C’est vrai, Carmen portait en elle d’autres vies innocentes comme la sienne, même si elles étaient le fruit de la violence, et qui ont été supprimées ; mais cela ne suffit pas pour porter un jugement qui tombe comme un couperet. Dans le cas de Carmen, la vie et la mort se sont affrontées. À cause de son très jeune âge et de sa santé précaire, sa vie était sérieusement mise en danger par sa grossesse en cours. »

Non, la loi n’est pas tout. Et si la loi existe, je le redis, le légalisme de l’archevêque de Recife est insensé.

Un regard sur le droit

La tribune de Monseigneur Fisichella est d’ailleurs à rapprocher d’un autre texte : la lettre adressée par Monseigneur Grallet, archevêque de Strasbourg[3].

Monseigneur Grallet écrit :

« Comment certains légalistes, au nom d’une loi pourtant si nécessaire, ont-ils pu condamner avec tant de froide assurance un si douloureux choix de survie? Ne fallait-il pas, d’abord, condamner avec force le malfaiteur, agir sans tarder pour toi, la victime et offrir soutien à ceux qui sont venus t’assister? (…) Le rappel du droit sans la miséricorde n’est qu’une caricature du droit. »

Pour sa part, Monseigneur Fisichella écrit :

« Ce dont on ressent le plus grand besoin en cet instant, c’est le signe d’un témoignage de proximité avec ceux qui souffrent, un acte de miséricorde qui, tout en maintenant fermement le principe, est capable de regarder au delà de la sphère juridique pour rejoindre ce que le droit lui-même prévoit comme finalité de l’existence : le bien et le salut de ceux qui croient en l’amour du Père et de ceux qui accueillent l’évangile du Christ comme les enfants que Jésus appelait auprès de lui et serrait dans ses bras en disant que le règne des cieux appartient à ceux qui sont comme eux ».

Ces développements dépassent ce seul cas, et doivent être entendus largement, particulièrement ces temps-ci dans l’Eglise.

C’est bien une conviction fondamentale, pour moi (y compris pour l’avocat qui, parfois, sommeille en moi) : le droit, qu’il soit civil ou canonique, n’est jamais une fin, il n’est qu’un moyen, subordonné à des fins supérieures, sans lequel il n’est, effectivement que la « caricature du droit« . Il faut être « capable de regarder au-delà de la sphère juridique » pour rejoindre la « finalité de l’existence« . On ne doit pas se reporter au seul droit, on ne doit pas demander au droit de régler chaque situation. On doit même prendre garde à l’invasion stérilisante du droit. Et tant pis si, pour cela, il faut accepter de faire confiance, parfois, à l’humanité.

Et si le Vatican en tirait des leçons ?

Je l’ai dit, dans mon dernier billet : j’ai de la tendresse pour cette Eglise maladroite, presque frêle, alors qu’on la pense si puissante. Mais on ne peut pas demander cette tendresse à ceux qui n’en sont pas membres.

Isabelle de Gaulmyn, dans un ouvrage au titre prophétique, Benoît XVI, le Pape incompris, évoquait la nécessaire réorganisation de la Curie. Exactement le genre de propos un poil critique qui m’agace jusqu’à ce que j’en comprenne l’évidence, que me confirmait Frédéric Mounier ce midi. Il n’est pas possible pour l’Eglise de continuer de fonctionner de façon quasi-artisanale, alors qu’aujourd’hui la moindre décision malvenue d’un évêque à 7.162 kilomètres d’elle a des répercussions immédiates dans les diocèses de Nanterre, Fréjus-Toulon, Strasbourg (pour ne citer que quelques diocèses français). Comme l’écrivait Benoît XVI, il est temps que le Vatican se mette à l’heure d’Internet, et qu’il révise sa communication.

Sur ce point, je suis parfaitement d’accord avec mon compère. Il reste que le Vatican doit trouver la juste mesure, à la dimension de sa mission propre, entre la réactivité que le monde attend, et sa place à part, le Vatican ne devant pas s’impliquer dans les échanges pongistes de la vie médiatique.

Cette tribune fournit un épilogue à la tourmente vaticane. Ce sera toutefois un épilogue méconnu. Car si l’on peut continuer d’espérer que les medias changent un jour leur fonctionnement, on ne saurait être surpris de leur mutisme. Ils relaient bien les accusations plus vite qu’ils ne les lèvent, souillent l’honneur d’une personne sans jamais le laver. Pourquoi seraient-ils plus cléments pour cette Eglise présumée puissante et qui, de surcroît, donne le sentiment de se comporter en censeur ? Et puis, qui connaît Mgr Fisichella ?

Le mal est donc fait et, comme le dit Mgr Fisichella, « la crédibilité de [l’]enseignement [de l’Eglise]s’en ressent, qui apparaît aux yeux de beaucoup comme insensible, incompréhensible et sans aucune miséricorde« . C’est bien, véritablement, la crédibilité de l’enseignement de l’Eglise qui est atteinte, car son exigence ne peut se comprendre que si elle se montre également humaine et miséricordieuse. Comme le relève le Chafouin, Benoît XVI déplorait dans sa lettre les erreurs de communication, en amont comme en aval de la décision de levée des excommunication. On peut craindre que la réorganisation de la Curie ne soit pas la priorité de son pontificat. Mais si Benoît XVI ne veut pas se satisfaire d’être un « Pape incompris« , il est probablement temps de s’y attacher.

  1. dont nous devons la première traduction au site Benoît et moi []
  2. qui y consacre un article quelque peu incomplet []
  3. dont j’aimerais trouver le texte intégral []

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107 commentaires

  • Le texte de Fisichella sonne vrai, juste, empreint de charité dans la dimension théologale et humaine du terme. Il vient juste un peu tard – faut-il en faire porter la faute aux médias?

    Et, pour donner libre cours à ma pensée tordue: Cet archevêque aurait-il écrit un texte si beaau, si sensible, si les médias ne s’étaient pas complus dans leur rôle accusateur?

  • Guillaume Barry a écrit:

    Il vient juste un peu tard – faut-il en faire porter la faute aux médias?

    Non, et je ne le fais pas. Je pense en revanche que les medias resteront muets sur ce texte, que c’est malheureusement prévisible, parce qu’ils fonctionnent ainsi, mais que, pour le coup, c’est leur responsabilité dans l’information. Surtout lorsque l’on tient une position officielle du Vatican.

    Guillaume Barry a écrit:

    Et, pour donner libre cours à ma pensée tordue: Cet archevêque aurait-il écrit un texte si beaau, si sensible, si les médias ne s’étaient pas complus dans leur rôle accusateur?

    Nul ne le sait. Il est probable qu’il n’en aurait pas eu l’occasion. Il est possible que la survenance d’un tel cas d’école (que l’on m’excuse la formulation) qu’on aurait pu croire théorique l’ait amené à préciser certains points ambigus. Mais il est également tout aussi possible que ce qu’il écrit dans ce texte corresponde au fond de ses convictions, que cette affaire lui aura donné l’occasion d’exprimer. Ne le connaissant pas suffisamment, et ne connaissant d’ailleurs même pas assez la position exacte de l’Eglise à cet égard, je me garderai de me livrer à trop de conjectures.

  • en tout cas, ça me fait du bien qu’il ait eu cette réaction, ce Mgr que je ne connaissais pas non plus…

    Pour relayer l’information chaude?
    Heureusement il y a Kozus! Kozus!

  • Juste pour chipoter un peu, mais c’est un archevêque à Strasbourg, depuis le tout début des années 80.

  • @koz: bien que n’étant pas catho, j’ai été ulcéré de voir des conneries du genre « ah je vais me debaptiser » ces derniers jours au sujet de cette histoire d’évêque brésilien, comme si la foi, la promesse, l’alliance avec Dieu devaient être brisés par le comportement d’un homme fut-il évêque…
    L’Eglise catho communique mal (l’Eglise Réformée aussi mais pas pour les mêmes raisons) mais il y a aussi l’ignorance crasse de certains.

  • d’accord avec Romain. On dirait que tout est à l’envers dans la tête des gens. Il y a des catholiques qui daignent honorer l’Église de leur présence… et qui s’en vont quand elle n’est plus digne d’eux.

    Et cette attitude trouve un écho dans notre actualité!!!

  • Koz a écrit:

    Et je ne crois pas que ce soit seulement dû au fait que nous soyons dimanche, ni à l’humiliation du XV de France

    Et si le plus important pour certains c’était le quotidien : la trêve hivernale qui prend fin, les nombreux licenciements en prévision….
    Il faut quand même être conscient que l »histoire est lointaine et géographiquement et sur son contenu.Le mal est fait.
    Donc que les quotidiens ne s’en saisissent plus (sauf La Croix mais c’est la spécificité de son fonds de comerce)je le comprends un peu (même si je ne suis pas d’accord) d’autant plus que les médias se posent plus comme pyromane et Eole plutôt que comme pompier.
    Comme le dit très bien Chafouin,(je sais pas faire le lien vers lui mais c’est plus haut dans le billet de Koz 🙁 ) le temps de l’Eglise n’est peut-être pas celui de la Société, c’est bien quelquefois pour ne pas réagir à chaud mais quand même il faudrait peut-être qu’elle s’adapte ! Heureusement qu’elle a des « ouailles de base » telles que chafouin et Koz pour la défendre.

  • Les types qui voulaient se débaptiser ne font pas, à mon avis, partie des chrétiens les plus solides… A force de vouloir faire nombre à tout prix, et à « garder » des gens qui manifestement ne sont déjà plus catholiques, on en vient à se taire au lieu de s’exprimer. Mais je suis hors-sujet, là.

    Juste un mot sur la notion de « position officielle » du Vatican, comme je t’ai répondu sur mon blog, compère Koz : le problème est bien que la sortie initiale de Mgr Re est apparue aux yeux des médias comme une « position officielle » du Vatican…

    Bon, eh bien sinon, je me réjouis tout comme toi qu’on sorte clairement de l’ambiguïté. Je n’imagine pas un instant, comme l’a écrit Guillaume, que cette réponse soit guidée par le soci de réagir à la polémique médiatique. Certes, chaque mot a dû être pesé, mais je ne crois pas que Rome soit du genre à « composer » sur ce terrain.

  • Koz, il ne faut pas voir cela comme une humiliation le match du XV de France, les anglais ont très bien joué, en plus un des joueurs qui a énormément brillé, l’arrière Armitage, aurait pu jouer pour les bleus. N’empêche, si l’actualité aurait été pauvre, un billet intitulé « Le XV de France aux outrages » m’aurais beaucoup plu.🙂

  • Koz a écrit:

    Et pourtant, mon agrégateur reste tristement vide.

    Tu lis pas le Salon Beige ?

    Koz a écrit:

    Il faut être “capable de regarder au-delà de la sphère juridique” pour rejoindre la “finalité de l’existence“.

    Tout à fait d’accord avec toi. Et même pour des cas autres que ceux de l’IVG, d’ailleurs. 😉

    Koz a écrit:

    Exactement le genre de propos un poil critique qui m’agace jusqu’à ce que j’en comprenne l’évidence, que me confirmait Frédéric Mounier ce midi.

    Mounier ? Ah oui, c’est [la personne] pour qui les TRADIS NE SONT RIEN, comme déclaré ouvertement dans l’émission Histoire ? Fais gaffe Koz, à force de fréquenter les progressistes purs et durs, tu vas vraiment finir par en devenir un… 🙂

    La réorganisation de la Curie, je n’y crois pas au sens strict. Cela ne sert à rien si c’est de toute façon pour avoir des gens hostiles aux postes stratégiques. Que le Vatican s’intéresse davantage à Internet, oui da, mais croire qu’en changeant les structures, on va changer les habitudes et coutumes de l’Eglise, c’est se fourrer le doigt dans l’oeil.

    Le temps de l’Eglise n’est clairement pas le temps médiatique. Et c’est beaucoup mieux ainsi.

  • @ Polydamas,

    l’Église n’a pas forcément à perdre d’être une experte à deux rythme: le temps des siècles passés et à venir, et le temps de la réaction rapide.

    Je ne pense pas que l’Église, et encore moins avec Benoît XVI, s’inscrive soudain dans le temps médiatique.

    Mais l’un n’exclut pas forcément l’autre… On peut imaginer l’Église catholique plus prompte sur certains sujets spéciaux, mais tout aussi inspirée et réfléchie.

  • « Le document est d’importance. Et pourtant, mon agrégateur reste tristement vide »

    Ouais, sur le coup je me suis demandé si je devais en parler, et puis finalement non, parce que depuis quelques semaines j’ai l’impression de devenir une vitrine de Golias, ce qui n’est pas vraiment mon optique, et que j’ai envie de parler d’autres choses, même si je me pose la question de ma responsabilité vis à vis de mes lecteurs de suivre une affaire d’un bout à l’autre.

  • Merci Koz de faire le travail des medias à leur place.
    Je reste frappé de voir que nombre de cathos préfèrent lire l’actualité de l’Eglise dans les medias « non-spécialisés » – et donc majoritairement contre ce que dit l’Eglise, malheureusement par principe – au lieu de se référer aux organes officiels ou tout au moins compétents en la matière.
    C’est étrange ; quand je veux être au courant de l’actualité musicale ou sportive et en connaître la réalité du terrain, je ne lis pas « Le Monde », mais plutôt « Rock and Folk » ou « L’Equipe ».
    Pourquoi ne pas avoir la même démarche pour la religion ? Ce n’est pas uniquement une question de foi ou d’appartenance à l’Eglise, mais de conscience, d’objectivité, d’honnêteté intellectuelle.

  • Palomawe a écrit:

    Mais l’un n’exclut pas forcément l’autre… On peut imaginer l’Église catholique plus prompte sur certains sujets spéciaux, mais tout aussi inspirée et réfléchie.

    Je suis tout à fait d’accord.

    Ce n’est pas non plus par manque de communication que le message ne passe pas pour certains.

  • romain blachier a écrit:

    @koz: bien que n’étant pas catho, j’ai été ulcéré de voir des conneries du genre “ah je vais me debaptiser” ces derniers jours au sujet de cette histoire d’évêque brésilien, comme si la foi, la promesse, l’alliance avec Dieu devaient être brisés par le comportement d’un homme fut-il évêque…
    L’Eglise catho communique mal (l’Eglise Réformée aussi mais pas pour les mêmes raisons) mais il y a aussi l’ignorance crasse de certains.

    Palomawe a écrit:

    d’accord avec Romain. On dirait que tout est à l’envers dans la tête des gens. Il y a des catholiques qui daignent honorer l’Église de leur présence… et qui s’en vont quand elle n’est plus digne d’eux.

    Oui, il y a effectivement une tendance consommatrice dans tout cela, et une tendance à confondre la religion avec un club de pétanque.

    Thaïs a écrit:

    Comme le dit très bien Chafouin, (…) le temps de l’Eglise n’est peut-être pas celui de la Société, c’est bien quelquefois pour ne pas réagir à chaud mais quand même il faudrait peut-être qu’elle s’adapte !

    Oui, c’est certain : nous ne sommes pas aujourd’hui dans la juste mesure de ce côté-là. Il faut trouver un nouvel équilibre, dans une époque où la communication est bouleversée.

    le chafouin a écrit:

    Juste un mot sur la notion de “position officielle” du Vatican, comme je t’ai répondu sur mon blog, compère Koz : le problème est bien que la sortie initiale de Mgr Re est apparue aux yeux des médias comme une “position officielle” du Vatican…

    Oui, c’est certain. Ils croient probablement tenir là LA position officielle du Vatican. Le problème, que m’a confirmé Frédéric Mounier, c’est que les dicastères ne communiquent pas entre eux. Et peut-être aussi que certaines compétences se recoupent : Mgr Re est à la congrégation des évêques, en cela, il n’est pas totalement dépourvu de compétence mais, sur le fond, l’Académie Pontificale pour la Vie (oui, je sais, c’pas un dicastère, enfin je crois) est plus compétente. Et les medias savent très bien quand souligner que l’Osservatore Romano est l' »organe officiel » du Vatican, lorsque la position exprimée les arrange davantage, pour faire monter un scandale.

    Par ailleurs, quand le Secrétaire d’Etat au Tourisme donne son avis sur la gestion du chômage, les journalistes oublient-ils qu’il n’est pas fondamentalement en charge du dossier ?

    Mais je comprends tes objections.

    Polydamas a écrit:

    Tu lis pas le Salon Beige ?

    Non. L’actualité de l’Eglise vue par le FN et le MNR ne me passionne pas.

    Polydamas a écrit:

    Mounier ? Ah oui, c’est [la personne] pour qui les TRADIS NE SONT RIEN, comme déclaré ouvertement dans l’émission Histoire ? Fais gaffe Koz, à force de fréquenter les progressistes purs et durs, tu vas vraiment finir par en devenir un… 🙂

    Polydamas, tu connais les règles de ce blog. Si tu n’es pas capable d’éviter les insultes (ce n’est pas la première fois ces derniers jours), je te repasserai en modération a priori. A toi de voir.

    Je préfère ne pas répondre au reste.

    Baruch Spinoza a écrit:

    Ton agrégateur reste muet, parce que tout le monde s’en branle…

    Là, c’est un autre cas de figure : quel que soit le pseudonyme et les mails que vous utilisez, vos commentaires sont toujours aussi dépourvus d’intérêt. Soit vous changez de mode de fonctionnement, soit je vous interdis purement et simplement la consultation de ce blog.

    Marc a écrit:

    j’ai l’impression de devenir une vitrine de Golias

    Tout dépend de ce que tu entends en dire. Mais je crois qu’il y a de la marge.

    PMalo a écrit:

    Pourquoi ne pas avoir la même démarche pour la religion ? Ce n’est pas uniquement une question de foi ou d’appartenance à l’Eglise, mais de conscience, d’objectivité, d’honnêteté intellectuelle.

    Certes. Cela étant, j’aimerais que les medias non spécialistes qui ont malgré tout accorder une très large place à cette affaire à son commencement n’oublient pas de mentionner ce nouveau développement. Une fois encore, je ne suis pas surpris que la notion de ce qu’est une véritable information ne soit pas forcément présente dans les JT notamment (mais quid des quotidiens d’information ?), mais je ne m’en satisfais pas.

  • Salut,
    Tu veux le texte de Mgr Grallet ? Il suffit d’aller sur le site du diocèse de Strasbourg (http://www.diocese-alsace.fr/) et de cliquer sur le lien « lettre ouverte de Mgr Grallet à la fillette de Recife » et le tour est joué.
    Pas la peine de me faire de bisou

  • Je m’abstiendrai, donc. Je vais mettre à jour mon billet, avec un lien. Pourtant, j’ai fait des tours et des tours sur le site sans la trouver.

  • Très soulagée par cette lettre de Mgr Fisichella et complètement d’accord avec Mgr Grallet quand il écrit :

    « Le rappel du droit sans la miséricorde n’est qu’une caricature du droit.”

    Cela rejoint tellement les grandes colères que le Christ a piquées contre les pharisiens… »malheur à vous…vous méprisez les préceptes les plus graves de la Loi : la justice, la miséricorde et la bonne foi… »(Matthieu 23, 23) et « ils lient des fardeaux pesants et les mettent sur les épaules des gens, mais eux ils ne les remueraient pas du bout des doigts » (23, 4)

  • Tout ceci est très encourageant. Tes 2 derniers billets décrivent une Eglise qui montre l’exemple. Elle ne se contente pas de dire qu’il faut être humble, charitable, confiant. Elle l’est.

    Tu te souviens de notre discussion sur la tribune publiée dans La Croix à Noël? Au fond, mon reproche se résumait à « arrêtons de dire qu’il faut donner, donnons ».

    J’aime ce pape qui à l’évidence se consacre à l’essentiel plutôt qu’à la communication. Comme toi, j’éprouve de la tendresse pour cette Eglise maladroite. Et je pense que même ceux qui n’en sont pas membres peuvent la ressentir.

    Le message du Christ n’est pas une marchandise. Les situations humaines sont toujours complexes et les réponses simples sont rarement empreintes de vérité. Mieux communiquer permettra (peut être) d’éviter que l’Eglise se fasse étriller dans les journaux, mais au prix d’un apauvrissement de sa pensée.

    De façon générale, il vaut mieux donner des raisons d’être aimé que de n’être pas haï. Ceux qui cherchent des raisons de haïr en trouveront toujours.

  • Vous avez évidemment partiellement raison. Comme tu le dis très bien, Liberal, on ne pourra pas faire grand-chose contre ceux qui sont déterminés à haïr l’Eglise. En revanche, il est possible de limiter les couacs.

    Pour la levée des excommunications, le Bureau de Presse n’a pas été informé or, s’il l’avait été, il aurait accompagné la publication du décret d’un texte explicatif. Cela aurait évité que chacun, dans son coin, cherche à expliquer le statut canonique de la FSPX, sans avoir de certitudes. Cela aurait permis aux prêtres d’expliquer la décision dans leur paroisse : l’Eglise dispose tout de même d’un « maillage territorial » qu’il est dommage de ne pas exploiter.

    Le bureau de presse aurait peut-être, aussi, pu évoquer le cas Williamson.

    Dans l’affaire de Recife, même si la réaction du Vatican a été rapide, il est très dommage que Mgr Re ait pu donner à penser que le Vatican approuvait l’évêque, et un peu de communication interne aurait valu la peine.

    Et le Pape nous confie que le Saint-Siège… va se mettre à Internet.

    Tout à fait d’accord pour que l’Eglise conserve une communication particulière et, comme je le disais, ne s’implique pas dans les « échanges pongistes » de la com’ habituelle. Mais je pense tout de même que l’on peut déplacer un peu le curseur, au vu de ce qu’est devenu le monde de l’information.

  • A la bonne heure, il reste des prélats et des cathos de base avec un coeur et du bon sens… C’est vrai qu’on n’en entend pas souvent parler dans la presse, et que ça relève en grande partie de la mauvaise foi. Mais c’est vrai aussi que la communication du Vatican est souvent effroyablement défectueuse — ce qui n’est pas une raison de l’excuser, mais seulement de nuancer les jugements à son égard: si sa communication est mauvaise, il est quand même le premier responsable.

    L’Eglise n’est pas un club de pétanque, certes. Mais il y a bel et bien des prélats (dont Mgr Re) qui, en effet, ne méritent pas qu’on leur fasse l’honneur de leur accorder le respect théoriquement dû à leur fonction — tellement leur sottise et surtout leur manque flangrant de charité chrétienne sont effarants. Un sombre crétin avec une mitre reste un sombre crétin avant d’être un évêque. Et j’aimerais qu’il y ait des cathos pour non seulement le penser, mais aussi le dire plus souvent et plus fort. Une église chrétienne, ça devrait être d’abord « le lampadaire qui éclaire tous ceux qui sont dans la maison », une communauté de braves gens qui donnent corps à l’idée d’amour du prochain, et très, très loin derrière, une hiérarchie avec son protocole.

    Si la hiérarchie catholique trouve des mots pour exprimer l’amour du prochain, alléluia. Mais quand elle fait exactement le contraire, qu’elle ne s’étonne pas qu’il y ait des gens assez mal élevés pour le lui reprocher.

  • @ Poil de lama :

    Ca me gêne vraiment quand vous dîtes d’un évêque qu’il est un sombre crétin. Anathème contre excommunication…

    Quoiqu’il ait fait ou dit, ce n’est pas une raison. Juger une personne sur des paroles ou des actes… relayés comme on sait par une presse partisane.

    Bien sûr, des conneries ont été faites et proférées, tout le monde est d’accord là-dessus. Mais cela ne donne à personne le droit de juger comme cela. Vous ne faites qu’envenimer la situation.
    Le Vatican a dit ce qu’il avait à dire, et c’était son rôle, avec charité et en rappelant la loi. Jamais il n’a traité Monseigneur Re de sombre crétin.
    Ce n’est pas à vous de le faire, en aucun cas.

  • En même temps, si je n’m’abuse, Poil de Lama n’est pas le plus assidu à la messe, PMalo. Qu’un fidèle catholique s’interdise de qualifier un cardinal d’imbécile, de sombre idiot, c’est effectivement la moindre des choses, mais on peut difficilement le demander à tous. Pour avoir lu d’autres types de réactions de Poil de Lama, j’apprécie la mesure de celle-ci.

    Poil de lama a écrit:

    Un sombre crétin avec une mitre reste un sombre crétin avant d’être un évêque. Et j’aimerais qu’il y ait des cathos pour non seulement le penser, mais aussi le dire plus souvent et plus fort. Une église chrétienne, ça devrait être d’abord “le lampadaire qui éclaire tous ceux qui sont dans la maison”

    Tu sais que tu parles comme le Christ ? Lui dit « Vous êtes la lumière du monde (…) Et l’on allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison« .

    En revanche, l’attitude d’un catholique ne peut pas être, pour moi, la dénonciation. Non pas par une sorte de respect servile de la hiérarchie mais parce que les rapports entre les membres de l’Eglise doivent être d’un autre ordre. Ce n’est pas parce qu’un évêque est haut dans la hiérarchie que l’on doit se le permettre. Et c’est aussi un témoignage que les catholiques doivent apporter. S’ils se comportent entre eux comme dans le cadre de n’importe quelle institution, quel signe donnent-ils ?

  • PMalo: C’est a priori très bien de ne pas aimer les anathèmes, mais je ne sais pas si c’est si évangélique que vous paraissez le penser. Je vous invite à relire les versets 13 à 32 du chapitre XXIII de l’évangile selon saint Matthieu pour voir le respect que Jésus manifestait aux religieux dépourvus de sens moral: « guides aveugles, sépulcres blanchis emplis de pourriture »… Le christianisme, c’est aussi la dénonciation, et parfois fort énergique, de l’absence de sens moral, et clairement avec une indulgence bien moindre pour les responsables religieux que pour le pécheur lambda.

    Ce sont les religieux dépourvus de sens moral qui discréditent l’Eglise en disant des monstruosités en son nom, du haut de leur chaire et alors que les micros sont tendus vers eux, et pas ceux qui s’indignent de ces monstruosités en leur nom propre, dans leur barbe ou sur le coin d’un blog. Je suis peut-être très mal élevé et peu charitable, mais moi, je ne suis pas évêque, on n’écoute pas religieusement ce que j’ai à dire; je ne suis pas censé servir d’exemple à mes ouailles; je ne suis pas censé expliquer les subtilités théologiques aux mal-comprenants. Quand on a des responsabilités, il faut montrer qu’on en est digne — ou s’attendre à être fort mal reçu.

  • Et pourtant, mon agrégateur reste tristement vide.

    Ah, ah, il suffit d’avoir un agrégateur avec la presse brésilienne, mon petit koz, tu verras que la nouvelle est bien relayée!

    Blague à part, tout ce qui se passe depuis maintenant deux mois devrait sûrement aider le Vatican à tirer quelques conclusions. La plus évidente est sans doute de soigner un peu la com’ quand il y a des affaires délicates. Mais à long terme, il me semble qu’il y a aussi un gros, gros travail à faire pour éviter que l’on ne parle de l’Eglise, dans les médias généralistes, que lorsqu’il est question de sexe ou d’extrême-droite.

    Car il est inévitable de donner ainsi à penser que l’Eglise ne s’occupe que de ce genre de question. D’où la prise de conscience douloureuse de Benoît XVI qui, voulant poser un «geste discret de miséricorde», se trouve au cœur d’une tempête mondiale. Idem pour l’évêque de Recife (dont j’apprends, par la presse brésilienne, qu’il n’est même l’évêque de la petite Carmen, qui réside dans le diocèse voisin de Pesqueira…).

    Les cathos abonnés à Zenit ont peut-être une vision plus large de l’action de l’Eglise. Mais, tant qu’à communiquer, pourquoi ne pas convoquer, par exemple, une conférence de presse pour expliquer le voyage du pape en Afrique? Et en profiter pour citer, chiffres à l’appui, tout ce que l’Eglise fait sur ce continent? Balancer le nombre de dispensaires tenus par des religieuses, les écoles, les hôpitaux, les centres d’accueil pour malades du Sida, les groupes de volontaires qui sillonnent la brousse pour éduquer, alphabétiser, soigner? Donner des exemples, du concret, pas des discours pieux.

    Ce n’est qu’une idée parmi d’autres possibles. Dans l’affaire des intégristes, il aurait suffi de profiter de l’occasion pour évoquer l’action, bien plus considérable, novatrice et porteuse d’avenir, du pape en direction de l’Association patriotique chinoise, dont la situation canonique est si semblable à celle de la FSSPX (avec 3 millions de fidèles, c’est tout de même un autre ordre de grandeur).

    Bref, il faut faire un boulot de pro, au lieu de se lamenter sur les media stupides. Les gens, ils aiment bien qu’on leur explique, et ils aiment bien comprendre. Même les journalistes.

  • L’évêque de Recife a fait son travail qui consiste à être contre l’avortement 365 jours sur 365. Peut-être qu’il avait déjà épuisé son crédit du 29 février 2008. On ne sait rien sur lui. On lui doit le respect qu’on doit à tout évêque (bon, il y a des exceptions qui confirment la règle, comme Williamson).

    Les évêques en Amérique latine sont sous une pression immense sur ce thème qui n’est pas des plus populaires dans l’Eglise. Leur combat doit être assez solitaire et épuisant. Ce n’est pas parce que tout le monde s’accorde ici à dire qu’il aurait du agir autrement, qu’il faut le traiter de tous les noms. Le mauvais rôle est tombé sur lui. Moi je n’oserais pas traiter Judas de crétin.

    L’évêque n’a pas empêché une solution qui est, sommes toutes, la meilleure, compte tenu des connaissances de la médecine et il n’est pas responsable d’aucun mal irréparable.

  • Philarête a écrit:

    Idem pour l’évêque de Recife (dont j’apprends, par la presse brésilienne, qu’il n’est même l’évêque de la petite Carmen, qui réside dans le diocèse voisin de Pesqueira…).

    De mieux en mieux… décidément.

  • vous dites…. »Moi je n’oserais pas traiter Judas de crétin »

    de crétin, je ne sais, mais de traître, certainement…

  • Koz a dit :
    « Qu’un fidèle catholique s’interdise de qualifier un cardinal d’imbécile, de sombre idiot, c’est effectivement la moindre des choses, mais on peut difficilement le demander à tous. »

    Permettez-moi de ne pas être d’accord.
    Je ne suis absolument pas démocrate républicain, et je traite Sarko de petite vermine gesticulante et débile. Que me répondez-vous ?

    Je vous trouve plus exigeant envers Polydamas, c’est tout simplement cela que je trouve étrange… ;o)

  • Cela dit, même pour les autorités civiles, il y a prescription. Alors, maintenant, on se met tous en rond et on pardonne à Judas, ok ?

    PMalo a écrit:

    Je vous trouve plus exigeant envers Polydamas, c’est tout simplement cela que je trouve étrange… ;o)

    C’est pas faux. Mais Polydamas est, lui, un fidèle catholique. Et puis j’ai bouffé avec la personne qu’il insulte, qui ne mérite manifestement pas le qualificatif utilisé (et quand bien même, me direz-vous, certes…).

    Philarête a écrit:

    Dans l’affaire des intégristes, il aurait suffi de profiter de l’occasion pour évoquer l’action, bien plus considérable, novatrice et porteuse d’avenir, du pape en direction de l’Association patriotique chinoise, dont la situation canonique est si semblable à celle de la FSSPX (avec 3 millions de fidèles, c’est tout de même un autre ordre de grandeur).

    C’est exact. Mais pour cela, il aurait encore fallu que le Bureau de la Presse (le Père Lombardini) soit associé au processus.

  • @ Eponymus:

    Je viens de lire une longue interview de lui. On ne peut pas dire qu’il dégage une immense sympathie et quand, après une longue tirade sur la manière dont il aurait, lui, tenté d’aider la jeune enfant, le journaliste lui demande comme elle s’appelle au fait… c’est le grand blanc. Désastreux.

    Cela dit, l’info que je donne implique aussi que, de toutes façons et quoi qu’il en soit de son absence probable de prudence et de sens des priorités, il n’a pas pu excommunier qui que ce soit dans cette affaire (sauf peut-être les médecins, qui sont de Recife). De fait, il prétend dans l’interview qu’il n’a pas excommunié, mais seulement rappelé que la loi de l’Eglise impliquait l’excommunication automatique des personnes majeures qui seraient impliquées dans cet avortement à titre actif.

    La conclusion pour moi est qu’il a donc, le jour où il fait sa déclaration, perdu une occasion de se taire vaste comme le Brésil.

  • Philarête a écrit:

    Bref, il faut faire un boulot de pro, au lieu de se lamenter sur les media stupides. Les gens, ils aiment bien qu’on leur explique, et ils aiment bien comprendre. Même les journalistes.

    Cela semble l’évidence. Et pourtant si nous regardons autour de nous les institutions qui travaillent avec des pros de la communication, combien arrivent à refuser la dictature des « impératifs » de la com, toujours à la traîne des derniers thèmes à la mode ?

    Sans doute peut-on faire un peu mieux, éviter quelques erreurs grossières, anticiper quelques fois. Mais le monde a-t-il vraiment besoin d’encore plus de « com »?

    Bien à vous.

  • @ Aristote:
    Mais le monde a-t-il vraiment besoin d’encore plus de “com”?

    Oui, c’est la question que je me pose à chaque fois. Et parfois je réponds non, y en a marre de la tyrannie de la com’, et parfois je me dis que, un peu tout de même… En fait, si communication il doit y avoir de la part de l’Eglise, ce ne peut être au sens de la «com’» d’un parti politique ou d’un groupe multinational. Pas de la propagande, quoi. Mais expliquer, mettre en contexte, rappeler la hiérarchie des événements et la continuité des actions, ça c’est indispensable. C’est de cela que les journalistes ont besoin pour faire leur boulot. On ne peut faire comme s’ils lisaient toutes les encycliques, qu’ils possédaient à fond leur catéchisme et l’histoire de l’Eglise.

    Donc, tout ce qu’on demande à la com’ de l’Eglise, c’est de mâcher le travail des média, au lieu de leur offrir sur un plateau l’occasion de faire des raccourcis douteux et des rapprochements incongrus. Je ne suis pas un fanatique de la com’, mais en revanche je crois au journalisme, et il faut le prendre tel qu’il est, défauts et qualités ensemble. Et tel qu’il est, il a surtout besoin d’explications compréhensibles.

  • le cardinal Re n’en est pas à sa première « boulette » étrange et ce qui m’étonne c’est qu’il n’est pas connu pour être particuliérement conservateur. Aussi sa déclaration incroyable reprise par tous les médias comme étant la position officielle du Vatican était vraiment curieuse par son manque total de nuance, de formes et ne pouvait que soulever une indignation légitime. Ou bien il faut vraiment qu’il apprenne à réféléchir un peu avant de parler sur un sujet si délicat qui avait déjà ému un peu partout..Ou bien je me demande s’il ne fait pas partie de ceux qui à la Curie jouent contre le Pape. Les oppositions romaines ont toujours existé, ça y est je sombre dans la théorie du complot (!) mais quand même il y en a autour du Pape qui ne font pas beaucoup d’effort pour lui faciliter la tâche. Et qui profitent du fait que le pape me parait assez peu doté d’une grande autorité naturelle de gouvernement pour faire la « police » et le ménage..

  • @ Koz:

    Oui. On peut encore lire en ligne l’interview du P. Lombardi à La Croix, d’il y a un petit mois.
    http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2364367&rubId=4078

    Entre les lignes, il dit à peu près tout. Et quand il affirme qu’une culture de la communication reste à créer au sein même de la curie (i. e. que les dicastères communiquent entre eux), il pointe vers le défi majeur. Un journaliste qualifié me disait l’autre jour que le prédécesseur de Lombardi, Navarro-Valls, consacrait une bonne partie de son temps à faire le lien entre les dicastères, à les informer les uns les autres de ce qui se passait dans la Curie. Est-ce pour cette raison que des crises majeures, comme celle qu’on vient de vivre, ont été évitées sous Jean-Paul II? Je ne sais, mais en tous cas, pour moi, la feuille de route du P. Lombardi est assez claire: il va falloir faire le tour des bureaux et aller à la pêche aux nouvelles, plutôt que d’attendre qu’elles arrivent toutes seules sur son bureau.

  • Philarête a écrit:

    le journaliste lui demande comme elle s’appelle au fait… c’est le grand blanc. Désastreux.

    Significatif en tout cas. Parlez-moi de l’application du droit de façon déshumanisée !

    Aristote a écrit:

    Sans doute peut-on faire un peu mieux, éviter quelques erreurs grossières, anticiper quelques fois. Mais le monde a-t-il vraiment besoin d’encore plus de “com”?

    C’est vraiment une bonne question Aristote, comme souvent celle que vous laissez à la fin de vos commentaires. C’est bien plus complexe que ça en a l’air au premier abord. peut être parce qu’il y a plusieurs concepts attaché à ce mot ou cette expression.

    S’il s’agit de la com comme l’entendent certains professionnels – la parution dans la presse, l’information choc parcellaire et réactive, le ryhtme effréné des communiqués de presse, l’image plutôt que le fond, etc. Alors là, ni le monde et encore moins l’Eglise a besoin de plus de « com ».

    Mais… au regard de l’actualité dont justement nous parlons – de Williamson à l’affaire de Recife – n’est-ce pas pourtant dans quoi l’Eglise est entraînée ? Le monde est ce qu’il est et les règles qu’il impose peuvent devenir aussi tangibles que les murs des cathédrales. Est-ce que l’attitude à adopter consiterait à répondre à tout du tac au tac en se conformant aux règles ? Certainement pas non plus. Tenir compte du fait dans sa communication, faire en sorte que le message soit transmis correctement de façon à éviter autant que faire se peut les mauvaises interprétations, donner le message du christ sans le brouiller, c’est pas contre très sage à faire comme travail et comme réflexion en amont. Parce que, par exemple, l’évêque de Recife, lui, n’hésite pas à se mettre à ce rythme et on voit avec quels résultats.

  • Koz a écrit:

    Non. L’actualité de l’Eglise vue par le FN et le MNR ne me passionne pas.

    Mouais, vite dit tout de même. Ton argumentation à ce sujet, à base de nombre de citations était quand même pour le moins faiblarde. Et ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas les mêmes choix politiques que toi, qu’ils ne sont pas pertinents au niveau religieux. D’autant qu’ils ne sont pas tradis, eux.

    Quant à Mounier, je trouve juste que ses réflexions sont caractéristiques d’une certaine frange de l’Eglise dont c’est le propos essentiel (les tradis n’existent pas, ne sont rien, il ne faut pas en parler, ils sont marginaux, il faut les faire taire, bref, tout le discours de la Croix). C’est pour ça que je me permets ces noms d’oiseaux, la Croix ne fait pas mieux à mots couverts.

    Philarête a écrit:

    Est-ce pour cette raison que des crises majeures, comme celle qu’on vient de vivre, ont été évitées sous Jean-Paul II?

    Mmouais, en même temps, jamais il n’a eu d’initiatives aussi décoiffantes…

    Sur Re, m’est avis qu’on ne peut avoir une bonne réponse, qu’en remontant précisèment le fil des inimitiés et des hostilités au sein de la Curie. Le problème, c’est que c’est très loin d’être aisé.

  • Polydamas
    Sur Re, m’est avis qu’on ne peut avoir une bonne réponse, qu’en remontant précisèment le fil des inimitiés et des hostilités au sein de la Curie. Le problème, c’est que c’est très loin d’être aisé.

    Mmouais, comme vous diriez, m’est avis que ce ne serait pas forcément très intéressant de chercher à connaître les coulisses de la Curie. Il y en a que ça fait triper, qui sont toujours sûrs d’avoir les bonnes infos les vraies de vraies… Et ça nous avance à quoi? À part aligner l’Eglise sur les partis politiques et entraîner des laïcs dans des querelles intestines, semer la division et la méfiance, les habituer à prendre au sérieux ce que dit Mgr Untel et à se méfier de ce que dit Mgr Trucmuche, je vois mal le bénéfice, franchement. On a peut-être mieux à faire, non?

  • Jean-Paul II a fait un certain nombres de choses décoiffantes…une d’elle consistant en une interview à Libération qui a fait suffoquer d’indignations pas mal de bien-pensants!
    Il maîtrisait assez bien la com’ et savait s’entourer de pro’ ce qui lui a été d’ailleurs reproché.
    L’intervention de Mounier m’a fait un peu mal,non pas en tant que journaliste de La Croix mais en tant que président de la Délégation Catholique pour la Coopération:je suis parti avec eux en coopé et je trouve dommage qu’il ne fasse pas plus attention aux personnes qui sont membres de la DCC.
    Il faut aussi accepter la différence du coté où ça fait mal.

  • Je verse au dossier de la réflexion sur le droit, contenue dans la tribune de Mgr Fisichella, le (communiqué de Mgr Rey](http://news.catholique.org/laune/24007-retour-sur-l-affaire-de-la-petite-fille), dont je n’avais connu que des passages très parcellaires.

    Pour être complet, je mentionne ceci :

    Depuis la conception jusqu’à la mort naturelle, toute vie est sacrée. Elle mérite d’être respectée d’autant plus qu’elle est fragile. Une humanité qui nie ce respect inaltérable de la vie court à sa propre perte. L’Eglise a toujours revendiqué le principe non négociable du respect de la vie de l’enfant à naître. Qui sommes-nous pour décréter qu’un être, fût-il au stade embryonnaire de son développement, mérite d’être éliminé ? Par rapport à toutes les formes de violence et d’atrocité (viol, meurtre…), l’avortement touche le principe même de la vie dans son commencement. Il nie l’origine : « L’avortement est ce qui détruit le plus la paix du monde aujourd’hui » (Mère Teresa).

    Mais mon propos est surtout là :

    Mais la Charité s’accomplit toujours dans la Miséricorde. C’est là son deuxième volet. Comme l’enseigne le Christ, tout légalisme enferme dans la peur. Tout au long de Son ministère public Jésus a fait grâce à ceux qui s’écartaient des commandements de Dieu ou qui étaient des blessés de la vie. Une vérité qui oublie la miséricorde est une vérité sans cœur.

    « Tout légalisme enferme dans la peur« . On ne taxera pourtant Mgr Rey de laxisme…

  • Si j’en crois les titres des journaux en ligne, on parlera plus de l’opposition de Benoit XVI au préservatif en Afrique que du texte magnifique de Mgr Fischiella.

    Catholique ne pratiquant plus guère, souvent en à faux avec les positions de l’église (et, en plus, de gauche :), je trouve le pape actuel finalement touchant. On le sent concentré sur les questions de fond et de principe, sans forcément mesurer à quel point sa pensée va être réduite et transformée par la machine médiatique. Dans un monde où tout doit pouvoir être résumé par un slogan, et où le modèle dominant de personnalité publique est celui de la « bête médiatique », ce théologien apporte une dissonnance précieuse.

    porte Je crains cependant que pour l’apprécier, il ne faille déjà être dans un état d’esprit bienveillant (ou du moins curieux) quant à la pensée de l’église -par exemple, aller voir systématiquement ce que raconte Koztoujours quand on lit quelque part que l’église catholique a dit ceci ou le pape a fait cela 🙂

    Pour les très nombreuses personnes auxquelles ces débats ne parviennent que par les échos affaiblis et déformés de l’information généraliste, l’impact sur l’image de l’église est catastrophique. L’apport potentiel au débat public de la réflexion catholique s’en trouve, pour ce public là, invalidé.
    De ma même manière, sur les questions « de société » au sens large, les positions doctrinales de principe éclipsent totalement les actions concrètes, et des analyses souvent humanistes, sensibles et réalistes des enjeux et des situations.

    Les médias ne sont pas les seuls responsables de cet état de fait ; qu’ils ne soient pas outillés pour rendre compte d’un discours subtil est un fait connu, et constant.
    Mais l’église ne joue-t-elle pas leur jeu en insistant d’elle-même spontanément sur les aspects les plus « clichés » de son message, au détriment d’éléments moins ressassés (et sans doute plus constructifs…)?
    Il est évident que ce n’est pas possible dans certains cas, où le « cliché » est le coeur du message de l’église, qu’il soit conforme ou pas à la pensée dominante (je pense à l’avortement/la peine de mort).
    En revanche, sur les questions de contraception, ne serait-il pas possible de mettre un peu plus en avant la pensée du couple et de la société qui fonde les décisions vaticanes? Vous l’avez fait dans un billet passionnant ; n’est-ce vraiment que la faute des médias si ce n’est pas fait plus souvent par les portes paroles de l’église?
    De même, sur le sida et l’Afrique, n’y a-t-il pas autre chose à dire qu’à répéter une fois de plus que le préservatif ne règle rien? Il me semble inconcevable, compte tenu de l’implication des catholiques dans ce continent, que l’analyse de l’église sur les causes de l’épidémie, et les possibilités d’y remédier, se limite à « pas de préservatif-abstinence ». Pourquoi alors se laisser piéger une fois de plus sur le préservatif?

    Koz, j’espère que vous me pardonnerez ce long message – et j’espère n’avoir offensé personne. Le sujet me tient à coeur : l’église catholique est une des rares institutions qui a à l’esprit la fragilité des humains, et de ce qui les construit ; dans un contexte où cette fragilité est régulièrement oubliée, voire niée, sa voix est importante – et la manière dont elle rend régulièrement son message inaudible est aussi navrante qu’inquiétante.

  • Oui, tous ces dérapages de com sont bien dommages. D’autant plus que depuis Jean Paul II, ceux qui ne sont pas catholiques, avaient été heureusement surpris des positions de l’Eglise en matière d’écologie, de changement climatique, bref de ce qui constitue la crise des Crises que nous traversons. Des positions nouvelles, pertinentes, adéquates…que les évêques de France avaient relayées largement.
    et nous espérions que l’Eglise saurait appuyer ce combat. Malheureusement, il va être bien difficile, notamment après cette énième sortie africaine, de se prévaloir de son message dans des milieux non catholiques et même dans certains milieux catholiques.

  • @ Passante:

    Je trouve votre long message particulièrement juste et opportun. Il me semble en outre — sans prétendre penser à la place du pape — que c’est également ainsi que Benoît XVI voit les choses.

    Je vous cite (un peu longuement, à mon tour), cette réponse à une question posée par des journalistes, à la veille de son voyage en Allemagne en 2006:

    Question: Il y a un mois environ vous étiez à Valence pour la rencontre mondiale des familles. Ceux qui vous ont écouté attentivement ont noté que vous n´avez jamais prononcé les mots « mariages homosexuels », que vous n´avez jamais parlé d´avortement ni de contraception. Des observateurs attentifs ont trouvé que cela était intéressant! A l´évidence votre intention est d´annoncer la foi et non pas de parcourir le monde comme un « apôtre de la morale ». Pouvez-vous commenter cela?

    Benoît XVI: « Oui, naturellement. Il faut avant tout dire que j´avais à ma disposition pour parler en tout deux fois 20 minutes. Et quand on a aussi peu de temps, on ne peut pas en venir à bout en disant simplement non. Il faut savoir avant tout ce que nous voulons réellement, n’est-ce pas? Et le christianisme, le catholicisme, n’est pas une somme d’interdits, mais une option positive. Et il est très important que cela soit à nouveau visible, car aujourd´hui cette conscience a presque totalement disparu.
    « On a tellement entendu parler de ce qui n´était pas permis qu´il est nécessaire de proposer aujourd´hui nos idées positives: nous avons une idée positive à vous proposer à savoir que l´homme et la femme sont faits l’un pour l’autre, que la séquence – pour ainsi dire – sexualité, éros, agapè, indique les dimensions de l’amour et que c’est sur cette voie que se développe en premier lieu le mariage, qui est la rencontre débordante de bonheur et de bénédiction d’un homme et d’une femme, et puis la famille qui garantit la continuité entre les générations, et où les générations se réconcilient entre elles et où même les cultures peuvent se rencontrer.»

    Un jour, je me suis amusé à compter le nombre de fois où le pape avait prononcé le mot « contraception » ou celui d’homosexualité dans ses discours. Sur la période qui va jusqu’à la fin 2008, j’ai repéré, en tout et pour tout, que 2 ou 3 occurrences, et toujours en passant. C’est pourquoi je m’étonne sans cesse que certains aient l’impression qu’il ne parle «que de ça»!

  • Intéressant commentaire, Passante.

    S’agissant du préservatif en Afrique, je suppose que vous faites référence à ça http://www.liberation.fr/monde/0101555967-benoit-xvi-l-utilisation-du-preservatif-aggrave-le-probleme-du-sida . Il me semble que cette nouvelle polémique est bien symptomatique d’un état d’esprit. Quand le Pape dit « le problème du sida ne peut pas être réglé par la distribution de préservatifs » , vous entendez

    l’analyse de l’église sur les causes de l’épidémie, et les possibilités d’y remédier, se limite à “pas de préservatif-abstinence”.

    Les media sont beaucoup plus dogmatiques contre l’abstinence que l’Eglise ne l’est contre le préservatif. Peu importe que des gens meurent par millions, la liberté de niquer à tort et à travers n’est pas négociable.

  • [Ajout postérieur] Dans la même interview, je m’avise que la question suivante portait justement sur le Sida et l’Afrique. Abusant de l’hospitalité, de Koz, je fais un autre copier-coller:

    Question: Très Saint Père, ma question se rattache d´une certaine manière à celle du Père von Gemmingen. Dans le monde entier les croyants attendent de la part de l´Eglise catholique des réponses aux problèmes globaux les plus urgents, comme le SIDA et la surpopulation. Pourquoi l´Eglise catholique insiste-t-elle autant sur la morale plutôt que sur les efforts destinés à apporter une solution concrète à ces problèmes cruciaux pour l´humanité, par exemple sur le continent africain?

    Benoît XVI: « Justement, c’est le problème: est-ce que nous insistons vraiment tant que cela sur la morale? Moi je dirais — et j’en suis toujours plus convaincu après mes entretiens avec les évêques africains — que la question fondamentale, si nous voulons faire des pas en avant dans ce domaine, c’est l´éducation, la formation.
    « Le progrès ne peut être authentique que s’il rend service à la personne humaine et si la personne humaine elle-même grandit, non seulement au niveau de son potentiel technique, mais aussi de ses capacités morales. Et je crois que le vrai problème dans la conjoncture historique actuelle c’est le déséquilibre entre la croissance incroyablement rapide de notre potentiel technique et celui de nos capacités morales, qui n’ont pas grandi de manière proportionnelle. C’est pourquoi la vraie recette c’est la formation de la personne humaine, c’est, selon moi, la clef de tout, et c’est aussi notre option.
    Et cette formation — pour être bref — a deux dimensions: tout d’abord naturellement nous devons apprendre, acquérir des connaissances, des compétences, know how comme ont dit. L’Europe, et au cours des dernières décennies l’Amérique, ont fait beaucoup dans cette direction, et c’est très important. Mais si on se limite à propager uniquement le know-how, si on enseigne seulement la façon de construire et d’utiliser les machines, et le mode d’emploi des contraceptifs, alors il ne faut pas s’étonner si on finit par se retrouver avec des guerres et des épidémies de SIDA.
    « Nous avons besoin de deux dimensions: il faut dans le même temps la formation des cœurs — si je peux m’exprimer ainsi — qui permet à la personne humaine d’acquérir des repères et d’apprendre aussi à employer correctement sa technique. Voilà ce que nous essayons de faire. (…)»

  • @ Poil de lama:
     » tu as dis: un sombre crétin avec une mitre reste un sombre crétin avec une mitre »
    Désolé de te décevoir: normalement les chrétiens n’ont pazs à juger les PERSONNES mais les ACTES de ces personnes; c’est contre la charité d’enfermer les personnes dans une catégorie, d’une part, et d’autre part c’est quand même un préceprte du christ: « ne jugez pas pour n’etre pas jugé, ne condamnez pas pour ne pas etre condamné »
    Je te ferais remarquer que même cet évèque qui a commis cette monstrueuse et horrible erreur n’a pas condamné les personnes mais a dit que cet acte entrainait l’excommunication ipso facto.
    @koz et philarète: au niveau de la com, moi je dis qu’il y a urgence…

    PS: bravo philarète pour ta recherche de la vérité.

  • Excusez-moi mais quelque chose me rappelle ici le propos sur l’autre fil sur la création de l’homme et de la femme et je relève de quoi approfondir la réflexion dans les propos du Pape rapportés ici par Philarète comm 47 :

    « l´homme et la femme sont faits l’un pour l’autre, » dit Benoît XVI.

    Cela répond à ceux qui soutenaient que l’homme est fait pour
    Dieu et la femme pour l’homme. Merci, Philarète.

  • @ Passante:
    Comme Philarète je vous remercie pour votre message pertinent sur le fond et sur la forme.

    Je suis très surpris que le Pape croit opportun de parler du préservatif à peine monté dans l’avion qui le mène en Afrique.

    (je reprends une dépêche AFP lue sur Yahoo: « Benoît XVI s’exprimait à bord de l’avion qui le conduisait à Yaoundé, où il doit atterrir vers 16h00 GMT. Il y a estimé que l’on ne pouvait « pas régler le problème du sida », pandémie aux effets dévastateurs en Afrique, « avec la distribution de préservatifs ». « Au contraire (leur) utilisation aggrave le problème », selon lui. »).

    Une nouvelle polémique va se lancer, qui va masquer tout autre message que le pape voudrait diffuser pendant son voyage. Pourquoi ne s’en est-il pas tenu à la réserve que lui prête Philarète sur ce sujet ?

  • Enée a écrit:

    Malheureusement, il va être bien difficile, notamment après cette énième sortie africaine, de se prévaloir de son message dans des milieux non catholiques et même dans certains milieux catholiques.

    Ceci dit, cette « énième sortie africaine » ma parait trop belle pour être vraie. Ca sent le piège journalistique à plein nez. C’est tellement contradictoire avec justement l’excellente citation de Philarête ci-dessus que je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a quelque chose de « pas catholique » dans l’exploitation de cette « news ».

    Il est clair que la position du Pape dans cette affaire, si je peux me permettre de la résumer, consiste à dire : on ne peut pas faire une campagne de prévention sur le SIDA consistant uniquement à distribuer des préservatifs sans l’accompagner d’une campagne morale ou éthique sur la responsabilité sexuelle des individus. Si ceci est fait de cette façon, certains y verront comme un encouragement à perséverer dans leur attitude auto permissive qui, au final, peut finir par aggraver le problème et induire des effets pervers contraire à l’effet recherché. Notre civilisation doit constamment associer progrès et éthique dans ce domaine comme dans d’autres.

    Bref. C’est même peut être ce que le Pape a dit dans l’avion qui l’emmenait au Cameroun. Mais, si c’est le cas, ce n’est certainement pas ce que le journaliste qui attendait ses propos voulait entendre ou ce que l’agence de presse souhaitait voir apparaître.

    Peut être que le pape s’est planté sur ce coup, en s’exprimant mal ou de façon trop parcellaire. Mais de toute façon, sur un sujet aussi sensible – enfin, aussi porté à polémique – un journaliste digne de ce nom qui pouvait tout de suite sentir comment cette déclaration brute allait être (mal) interprétée aurait au moins du obtenir une précision, aurait du demander ce que le pape voulait exactement dire par « aggraver » le problème.

    Je sais que je me perds un peu en supposition. Mais je connais trop le milieu et ses pratiques pour être dupe à priori et pour ne pas au moins fortement souçonner une embrouille bien coutumière de la profession.

    Si je me trompe… eh bien, de toute façon, nous en parlions et Koz le premier… il y a une réforme à faire côté communication…

  • @ Philarète

    Merci de cette citation – qui illustre vraiment ce que je voulais dire, sur Benoit XVI, sur la pensée catholique, et sur la difficulté à la relayer.

    Il me semble que sur une citation comme ça, catholiques et non catholiques pourraient commencer à se poser de bonnes questions – ce qui ne voudrait pas dire tomber d’accord, mais au moins réfléchir sur le fond. Par exemple, cette séquence sexualité, éros, agapè est-elle l’apanage de la rencontre d’un homme et d’une femme? Qu’est-ce que le mariage apporte en plus (ou pas) à cette séquence? Quel peut être le sens d’un couple sans enfants? Quelles conséquences globales de nos comportements individuels (pas seulement en matière d’écologie…)? Etc, etc. Les positions finales de chacun ne seraient pas nécessairement modifiées, mais la réflexion générale de bien meilleure qualité.

    D’un autre côté… on n’imagine pas une dépêche d’agence titrée : « la séquence sexualité, éros, agapè, indique les dimensions de l’amour ». Trop compliqué et y a du grec. En revanche, je vois assez bien « l’église s’oppose au mariage homosexuel » (vu que « le mariage, qui est la rencontre (…) entre un homme et une femme »). Un effort de com’ pontifical pourrait donner : « le pape rappelle la valeur positive de la sexualité » (encore plus vendeur, tellement c’est à contre cliché) – mais ce serait tout aussi simplificateur. L’église catholique a suffisamment fait passer de messages complexes au cours des siècles pour faire mieux que cela!

    @Pulp

    Pour le « dérapage » africain, il faudrait savoir ce qu’il a dit exactement, et quelle était la question qu’on lui posait. La première citation me semble incontestable (« on ne va pas régler le problème du sida avec la distribution de préservatif ») ; la deuxième mériterait d’être expliquée (« leur utilisation aggrave le problème »).
    Dans tous les cas, ce sujet est complètement « piégé » pour le Pape, et encore plus compte tenu du contexte compliqué de ces derniers mois. Sans doute ne pouvait-il pas l’éviter à l’occasion d’un voyage en Afrique…

    Sur ce message – à nouveau trop long- je retourne travailler.

  • Je ne serais pas choqué de cette intervention du Pape : il n’est pas aberrant de considérer que l’usage du préservatif peut faciliter un certain « papillonnage » sexuel, multipliant les risques de contamination, jusqu’au jour où la personne ne l’utilise plus, soit parce que (i) eh, eh, eh, on connaît ça, hein, la passion, le feu de l’action, et on a déjà mis une heure à enlever ce putain de jean soit parce que (ii) votre épouse, persuadée de votre fidélité, ne comprendrait pas que vous souhaitiez soudainement utiliser un préservatif avec elle.

    En ce sens, on ne peut pas régler ce problème par la distribution de préservatifs – qui peut n’être qu’un faux-semblant – et l’éducation à la fidélité et à la chasteté (j’ai pas dit abstinence) serait un meilleur remède. Certes à long terme, mais un meilleur remède.

    Il est tout de même un peu ahurissant qu’il soit « interdit » d’affirmer cette opinion, qui ne me paraît pas insensée.

    Maintenant, fallait-il l’annoncer maintenant… Je rejoins Passante : pouvait-il ignorer cette question ? Pour autant, j’ai une certaine tendance à penser que la relation de l’Eglise au continent africain ne se résume pas au SIDA. Juste une intuition, comme ça. Il faudrait prévenir les journalistes à cet égard.

    Cela étant, j’aimerais qu’il nous offre un peu de répit : je vais perdre mon lectorat, moi, si je transforme koztoujours en blog d’information catholique (en même temps, j’ai déjà un titre de billet en tête, voire deux…)

  • @ passnte: Quel est le sens d’un couple si replié sur lui-même ou immature au niveau social qu’il refuse d’avoir des enfants?

    @koz: ce serait dommage que tu perdes ton lectorat, mais pas que ça donne des infos catholiques quand il faut!!

    @tous: je rappelle la doctrine du moindre mal: décider d’avoir une relation sexuerlle en dehors du mariage est un péché mortel OBJECTIF (ça veut pas dire que ce soit tjrs un péché mortel, mais que c’est acte qui choisit pour lui-même de façon libre, est un péché mortel).
    Ceci étant posé, on peut dire : « si tu veux baiser comme un lapin et te mettre en état de péché mortel, il tu as AU MOINS le devoir mettre un préservatif afin de protéger ta partenaire »; cette option doit être condamnée comme mauvaise, meme si elle est moins mauvaise que de ne pas utiliser de préservatif dans ce cas (excepté lorsqu’il n’y a pas le choix pour la personne, étant donné que c’est la moins pire des solutions accessibles: cas d’une passion réellement extrémement violente ne laissant plus de libre arbitre.)

    Voilà. Et merci au prètre qui me forme

  • Si l’on dérive sur cette nouvelle «affaire», on n’est pas couché…

    Cela dit, puisque je suis en veine de grain de sel, et en faisant abstraction de la question de l’opportunité de la déclaration, de la rigueur avec laquelle elle a été reproduite, etc., je ne peux m’empêcher de souligner que le pape n’a fait que signaler un fait qui semble de mieux en mieux établi scientifiquement: non, le préservatif n’est pas la solution, oui, il tend plutôt à aggraver le problème.

    En 2007, un article a fait grand bruit, publié dans The Lancet (pas exactement l’Osservatore Romano, plutôt l’une des revues savantes les plus réputées au monde), sous le titre «10 mythes sur le sida». L’un de ces 10 mythes est celui qui prétend que le préservatif est la solution. Il n’a, dit l’auteur, qu’un impact limité sur l’épidémie. Un autre mythe est que le comportement sexuel ne peut pas changer.

    Au même moment, on publiait des données statistiques précises, établissant que les seuls pays où le sida avait reculé sont ceux qui, en gros, n’ont pas misé sur le préservatif. Le cas le plus spectaculaire était celui de l’Ouganda, qui a vu la prévalence du sida passer de 20% à 6% en dix ans. Des tendances semblables observées au Kenya, en Haiti ou au Cambodge. À chaque fois, les programmes massifs de prévention ont mis en premier le changement de comportement (abstinence et fidélité). Dans les pays où l’on a tout misé sur le préservatif, le sida a continué de s’étendre.

    On peut lire l’article du Lancet ici, en pdf: http://www.smub.it/v/lancet

    Si koz veut du matos pour un billet spécial capote, je peux lui en passer (du matos) — moi je n’aurai pas le temps d’en faire. Et je travaille en différé, de toutes façons.

  • Quand le marketing -viol des consciences, main armée de l’idéologie libérale- rencontre le journalisme, les scribouillards, au lieu de transmettre des informations, font dire aux interviewés ce qu’ils veulent et racontent ce que leurs lecteurs veulent entendre.
    Il ne nous reste plus qu’à dire à nos journaleux qu’on ne veut plus entendre ces conneries.
    Comment leur faire comprendre ? A chacun de voir…

  • PMalo a écrit:

    main armée de l’idéologie libérale

    Main armée de n’importe quelle idéologie (si je peux me permettre en passant) – la Pravda n’était pas spécialement néo libérale.

  • @Philarète

    Merci pour le lien, passionnant et nuancé (le préservatif ne suffit pas, même si « Condom use, especially by sex workers, is crucial to the containment of concentrated epidemics, and condoms help to protect some individuals »). L’article qui précède les « dix mythes » est également à lire.

    @Panouf- très vite parce que là, c’est vraiment du hors sujet :)- ce n’est pas toujours si simple (stérilité, refus de principe d’un des deux,…), et là, il faut justement trouver le sens de son couple sur le long terme.
    Mais c’est effectivement un problème – un de ces problèmes sur lesquels l’église (les églises, à vrai dire) ont des choses à apporter, même pour les non croyants ou pratiquants, ne serait-ce qu’en posant la question. Or, dans le contexte médiatique actuel, quelles sont les chances de trouver par hasard, à la lecture d’un journal généraliste, des explications de la pastorale de la famille?

    Vous évoquez le prêtre qui vous forme (merci d’ailleurs de retransmettre)- mais, si les prises de position publiques de l’église doivent systématiquement être expliquée par un prêtre, quelle possibilité pour les « outsiders » (ou les égarés) de comprendre la cohérence de sa pensée, et la légitimité de sa place dans le débat public?
    Au delà de la question de la communication, n’y a-t-il pas une nouvelle forme de médiation à trouver – que Koztoujours et ses lecteurs assument volens nolens à l’occasion :)?

  • @ Epo
    Je ne parlais pas de la Pravda ;o)
    Vous reconnaîtrez qu’il y a quand même une différence de méthode (pas toujours de résultat) entre la violente propagande totalitaire passée et notre monde de Bisounours marketés. Dois-je vous asséner un topo sur ce qu’est REELLEMENT le libéralisme idéologique ?

    Désolé pour le hors-sujet…

  • @PMalo, les méthodes d’influence des foules ont été théorisées et expérimentées par les communistes. Il faut lire Tchakhotine.

    M’est avis que si vous collez l’étiquette libérale sur tout ce qui vous déplaît dans ce bas monde, vous n’aurez pas de mal à vous construire une image épouvantable de ce qu’est REELLEMENT le libéralisme.

    @Koz(54), n’oublie pas le (iii) impossible de mettre la main sur une capote là, maintenant, tout de suite. C’est déjà pas toujours évident sous nos latitudes, alors en Afrique…

    C’est d’ailleurs ce qui me sidère dans la démarche de ceux qui veulent résumer la lutte contre le SIDA à la distribution de préservatifs en sachant pertinemment qu’ils ne seront jamais en mesure d’en mettre à la disposition de tous à tout moment.

  • @passante: pour le prètre, je parlais surtout de la raison pour laquelle il n’y a pas d’ambiguité entre l’interdiction d’avorter et la possibilité de se soigner pour une maladie grave, même si il y a un risque pour le bébé.
    Quant aux moyens d’informations, il y a des documents qui résument très bien la position de l’Eglise sur le sujet: toutes les encycliques, le catéchisme de l’église catholique… Il n’y a pas que les médias!!!
    Concernant la stérilité, l’église dis que c’est une épreuve. Elle doit être vécue dans la prière, et le couple peut éventuellement adopter, consulter pour trouver la cause (attention toutes les méthodes ne se valent pas, le médecin ne doit pas se substituer à l’acte conjugual pour la génération d’une nouvelle vie)
    Quant au refus de principe de l’un des deux, l’Eglise dit que le mariage est nul dans ce cas…

  • Effectivement, il n’est peut-être pas utile que l’on dévie sur le sujet glissant des capotes, d’autant que je me tâte pour savoir si je n’en fais pas un billet.

    Et le premier qui se marre à la lecture de ce commentaire part au coin réciter deux Pater et tout ce qui va bien avec.

  • Dans ce cas, n’oubliez pas le iv) même quand on en a et qu’on les utilise : efficacité très éloignée de 100%, en contraception comme en prévention des MST – ça se déchire, ça glisse. Une vraie incitation à la monogamie…

  • Koz a écrit:

    Et le premier qui se marre à la lecture de ce commentaire part au coin réciter deux Pater et tout ce qui va bien avec.

    C’est fait!
    Suis je absoute mon Père? 😉

  • Philarête a écrit:

    Si koz veut du matos pour un billet spécial capote, je peux lui en passer (du matos) — moi je n’aurai pas le temps d’en faire. Et je travaille en différé, de toutes façons.

    « Vous avez un message« 

    __

    Sinon, les deux zigotos qui se sont marrés, ci-dessus, sont absous.

  • Sujet ardu – voire tendu – le préservatif (comme on a pu le voir sur facebook ;-))
    Tâte toi donc bien et, avant de t’y mettre pour de bon, tourne sept fois ta langue dans ta bouche !
    Mais je te fais confiance une fois que tu seras lancé…

    (6 Pater pour celui-ci)

  • Ce matin sur France Culture, Alexandre Adler a délivré un certificat de bonté au Pape (un professeur bienveillant) et un certificat de décès pour le religion catholique (incapable de se faire entendre entre le libéralisme protestant des élites européennes et la vigeur évangélique des masses du sud). Si j’ai bien compris, selon Adler, la faute est de préférer Pie XII à Jean XXIII, autrement dit le renfermement sur soi à l’ouverture sur les autres.

    Mon sentiment est qu’en effet il y a un repli sur l’identité profonde du catholicisme. C’est à l’honneur du pape et de toute l’église de préférer des vérités profondes à des formules superficielles.

    Mais il faut de la force pour assumer cela et faire passer le message. Pendant tout le pontificat de Jean-Paul II, je n’ai cessé de rendre grâce d’avoir un pape qui exprimait à la fois la profondeur et la rectitude du magistère, la communication, la simplicité, l’amour, la force. Benoît est différent. Il peut apporter un approfondissement supplémentaire. Il faut lui faire confiance. De cet appronfondissement viendra un surcroît de force.

    En attendant, pour le « day to day business », un peu d’habileté en termes de communication, un peu de fermeté sur les affaires de politique interne, un peu d’ouverture sur un monde qui change, un peu d’attention aux personnes ne feraient pas de mal (et c’est pourquoi les intégristes de type Fellay & les légalistes de type Re me paraissent tellement décalés).

  • Pour alimenter le débat, le point de vue d’Alain Juppé (catholique et UMP) :

    L’ancien Premier ministre Alain Juppé (UMP), interrogé mercredi par France Culture sur les propos de Benoît XVI contre le préservatif, a estimé que « ce pape commence à poser un vrai problème », car vivant « dans une situation d’autisme total ».

    De religion catholique « parce que je suis né dedans » et parce que « je suis attaché aux valeurs chrétiennes », le maire de Bordeaux a assuré: « ce pape commence à poser un vrai problème ». Il a cité la réintégration d’evêques « dont l’un est l’apôtre – si j’ose dire – du négationnisme », l’excommunication au Brésil et l’affaire du préservatif.

    Au Brésil, « qu’une gamine de neuf ans qui a été violée, dont la vie est en danger, soit – sinon elle-même – du moins ses parents et le médecin qui l’a aidée à avorter excommuniée, c’est une absence de charité crhétienne extraordinaire », a poursuivi l’ancien chef de gouvernement.

    « Aller dire en Afrique que le préservatif aggrave le danger du sida, c’est d’abord une contreverité et c’est inacceptabe pour les populations africaines et pour tout le monde », a-t-il poursuivi. « Il y a un vrai problème », « je sens autour de moi un malaise profond », a ajouté M. Juppé, qui a « l’impression » que le pape « vit dans une situation d’autisme total ».

  • latex sentenciae!!!! mdr!
    Sinon pour l’efficacité de la capote sur le sida, elle me semble particulièrement discutable: le virus ne fait que 10 microns de diamètre grand maximum. Il est certain que le risque d’infection N’EST PAS corrélé à la quantité de virus qui passe dans l’organisme ( cours d’un chercheur de la meilleure équipe européene sur le sujet)
    C’EST KOI DEJA LE DIAMETRE DES PORES DU PRESERVATIF???????????
    Je sais pas, et les médecins qui recommandent le port de la capote ne le savent pas non plus. Mais en 98, j’ai lu qu’ils permettaient le passage 100 virus de front…
    A vérifier d’urgence.

  • Nous y reviendrons, Jeff, puisque j’écris un billet sur le sujet. Mais Alain Juppé réussit la prouesse de se planter trois fois.

    Tout d’abord, Williamson n’a pas été réintégré. L’Eglise a pris une position claire à son égard, exigeant une rétractation non équivoque. Cf mes billets à ce sujet.

    Ensuite, le Pape n’est pour rien dans l’excommunication de Recife. Ce billet est d’ailleurs pour souligner le contraire.

    Enfin, mais ce sera le sujet de mon billet, il semble qu’il y ait des éléments fiables qui permettent de penser que le Pape n’a pas tort. Nous y reviendrons, donc.

    A TOUS : je suis effectivement en train de préparer un billet sur le sujet. Revenons donc au sujet de ce billet, le cas de Recife.

  • Koz, je viens d’aller voir les procédures de fiabilité des préservatifs concernant cette histoire de diamètre de pores qui me turlupine. Elles sont NULLES!!! vous savez comment ils voient si ça arrète le virus?
    Ils mettent de l’eau dans le préservatif, l’entourent d’un buvard, et regardent si il est mouillé! Vous arrivez, vous, A L’OEIL NU A DISTINGUER LES TRACES DES PORES DE PLUS OU MOINS DE 10 MICRONS SUR UN BUVARD?? Koz, il faut vraiment que tu fasses des recherches là-dessus pour ton billet! L’efficacité du préservatif me semble vraiment surestimée…

  • J’ai des éléments sérieux déjà mais, toutefois, un temps limité, hein… Et ce sera le sujet du prochain billet.
    Et, sinon, merci d’éviter les majuscules.

  • ok pour les majuscules.
    Désolé. C’est parce que ça m’a indigné.
    sinon, vous pouvez toujours aller voir sur wikipédia… Vous verrez…
    Ne t’inquiète pas koz, je me tais sur le sujet.

  • panouf> encore un qui est plus fort que les autres, et qui tirent ses conclusions d’articles Wikipedia…
    Mon cher panouf, comment expliquer que des dizaines de milliers de médecins, d’ingénieurs, de biologiques, d’experts des virus et autres épidémies, bref à priori des gens qui détienne une certaine expertise, soient dans l’obscurité quand vous êtes dans la lumière ? Le manque de communication ? Pourtant y’a internet, puisqu’il y a Wikipedia !
    Le préservatif serait inefficace et laisserait passer à travers ses petits pores tout les virus et autres infection, et personne ne s’en serait rendu compte ? Soyons un peu sérieux !

    Je penche plutôt pour une retranscription erronée ou incomplète des propos du très saint père. Comme souvent Koz nous l’indique en se plongeant dans la transcription intégrale des textes (avec courage et abnégation.

    Koz, en tout les cas cette église te donne bien du travail en ce moment. Faut vraiment avoir la foi pour réussir à la garder !

  • Justement, je suis en médecine. J’ai eu le cours sur le sida.
    Et j’ai posé les questions à des médecins. Ils ignorent ce fait… Dans nos études, on cherche à savoir comment on soigne le sida, quels en sont les signes cliniques et on fait confiance à ceux qui disent: il n’y a pas de problème avec une capote, sans le vérifier. Incroyable mais vrai: vu avec les médecins spécialiste de la prévention. D’autre part n’oublions pas les éventuelles pressions faites par les industriels pour occulter les défauts de leurs marchandises, et l’absence de controle de ce point de vue…

    Pour les autres je sais pas. je compte sur Koz pour avoir des infos fiables.

    Et enfin, je pense que le préservatif peut certes réduire les risques mais pas les supprimer. je serait à peu près d’accord avec une politique de santé publique qui dirait aux jeunes: si tu choisis d’avoir des relations sexuelles avec « n’importe qui, protège toi mais sache que ça reste dangereux, même avec un préservatif.

  • Juppé, soit disant catholique parce que « né dedans » et « attaché aux valeurs chrétiennes » : vous pouvez compter 2 erreurs de plus, en plus des trois citées précédemment.

    Cohn-Bendit en rajoute une couche aussi (moins surprenant), c’est écrit en gros titre sur ma page d’accueil Orange. Lui dit que les papes disent n’importe quoi sur la sexualité parce qu’ils s’en foutent depuis toujours.
    Tout faux le rougeaud : combien de textes, par JPII entre autres, sur le corps ? Et si les papes s’en foutaient tant, je ne comprends pas pourquoi, si on écoute nos médias, on a l’impression qu’ils ne parlent que de ça. Paradoxal, non ?
    En tout cas, pas pour lui…

  • Je dois préciser un truc qui est malgré tout en rapport avec le billet – ou du moins une partie – et qui concerne la communication. J’ai dit que je soupçonnais le journaliste qui avait rapporté l’info sur la déclaration papale au sujet du préservatif de l’avoir fait sans nuance – le piège journalistique classique.

    Eh bien, Mea Culpa, Mea Maxima Culpa, mais j’avais tout faux. Mes soupçon n’étaient nullement fondés.

    J’ai vu le reportage complet passé sur le JT de France 2. Pujadas a précisément expliqué que lors d’un point presse prévu par les autorités vaticanes, cinq questions étaient autorisées. Ces questions avaient été soumises à Benoit XVI avant cette mini conférence afin qu’il ait le temps de préparer ses réponses. Une de ces questions portait effectivement sur l’usage du préservatif dans la lutte contre le SIDA en Afrique.

    Ensuite les images semblent confirmer que le Pape vient ensuite debout devant l’écran ciné de l’avion, entouré de deux conseillers, répondre à ces questions une à une. Et il dit exactement ce que dit le journaliste qui a relayé l’information avant de passer à la suivante. Pas plus pas moins. Et la forme, un peu rigide de l’interview, ne permettait pas au journaliste de pousser le Pape à préciser sa pensée. Aucune faute professionnelle de la part de la presse dans cet exemple.

    Alors voilà ce que ceci me suggère :

    Lorsque l’on lance un avis tranché qui va à l’encontre des idées reçues, on se doit de s’expliquer. On se doit de présenter le fond de sa pensée. Sinon cela peut passer pour de la provocation et c’en est une forme assez classique d’ailleurs.

    Lorsque l’on porte une hauteur de vue comme celle de Benoit XVI exprimée dans l’extrait cité par Philarête, on en donne un aperçu, sinon les propos semblent bien terre à terre et simplistes. On donne au moins une piste de réflexion. C’est une façon de respecter l’interlocuteur.

    Lorsque l’on veut promouvoir une idée qui risque de heurter les types (qui se trompent peut être, mais la question n’est pas là) qui bossent sur le terrain, qui n’ont que cette solution en main et qui suent sang et eau pour essayer de limiter cette catastrophe humanitaire, on prend un minimum de précautions oratoires sinon on se les aliène.

    Lorsque l’on veut faire connaître des positions scientifiques comme celles parues dans The Lancett ou de nouvelles études comme le suggère Panouf ci-dessus, on les cite et on les explicite. On se doit de faire preuve d’un minimum de pédagogie. Et on a fortement intérêt à ce que ces études soient strictement exactes et incontestables sinon on se dirige droit dans le mur des grandes déconvenues difficiles à rattraper.

    Enfin, lorsque l’on parle de morale chrétienne, à l’adresse des catholiques, on n’en fait pas une règle universelle que chacun serait supposer respecter. Parce qu’en effet, concernant le préservatif il s’agit bel et bien de contraception. Le contrôle des naissances en Afrique, sans même parler du SIDA, est un problème social complexe. Que l’Eglise Catholique souhaite promouvoir une reproduction sans contrôle à ses fidèles et adopte à ce sujet une position inflexible, ce n’est pas un problème. De l’ériger en une règle de morale universelle tout spécialement dans ces pays là n’est pas forcement une idée que la société civile se doit de partager. C’est une frontière que n’avait jamais franchie Jean Paul II (même si l’intention lui a été prêtée) mais que Benoit XVI a passée indirectement et sans garde fous.

    Bref, dans le contexte des semaines passés ; compte tenu du fait que Benoit XVI a tenu à s’expliquer à propos de la levée des excommunication des évêques de FSSPX après coup – autrement dit, il a admis devoir corriger le tir et devoir faire un effort « côté comm » afin que sa pensée soit mieux comprise ; et en considération de l’extrême sensibilité du sujet (il s’agit quand même d’une épidémie qui tue des millions d’hommes) il aurait du communiquer autrement au vu des résultats obtenus.

    Comme pour l’affaire de Recife, seul le résultat compte. Et le résultat c’est que le message du Christ soit reçu. En l’occurrence, après avoir lu les réactions par ci par là, écouté la radio et regardé la TV, je ne suis pas sur que cette déclaration remplisse cette oeuvre.

  • Je suis d’accord avec ce que dit Eponymus, à ceci prés que concernant l’affaire de la pauvre fillette excommuniée je n’ai vu nul média ( à part la Croix et une agence de presse canadienne ) relayer ce trés beau texte de Mgr Fisichella qui mettait pourtant les choses au point. Pour être honnête je n’avais pas lu depuis longtemps émanant d’une si haute instante morale ( chargée de défendre la doctrine ) un texte aussi empreint de sensibilité et aussi lumineux que celui-ci. C’est vraiment terrible parceque les gens retiennent et on leur martèle tout autre chose.

    Juppé est vraiment pathétique !! malheureusement sa triple confusion reflète bien ce que la plupart des gens ont retenu. Je ne minimise pas les erreurs commises, la communication brouillone etc..mais m’étonne de ces torrents de boue d’une rare violence et intensité, y compris ( et c’est ça le pire) chez les catholiques. On ne m’enlévera pas de l’idée que certains se réjouissent de pouvoir surtout utiliser ces polémiques pour peu cher..

  • bon ben bon courage Koz… celui là de « couac de communication », il a l’air bien corsé quand même… Eolas, t’emboitant le pas, s’y est cassé les dents, en revisitant de façon un peu expéditive les affaires Williamson et Re et en évitant avec soin le sujet sur la question du préservatif…

    Il ne reste plus que toi pour sauver Benoit XVI!!! : )

  • Le problème ne dépasse-t-il pas un problème de communication ponctuel?

    Certes, il semble qu’il y ait eu un enchaînement de propos et d’acte dont le retentissement n’a pas été anticipé (depuis le discours de Ratisbonne?), des réactions ) à temps et contretemps qui font désordre – et (pardon Koz d’anticiper) une sacrée maladresse dans les propos tenus dans l’avion, surtout à la lueur de ce que raconte Eponymus.
    Certes, on touche à des questions très complexes, à des vrais débats de fond ; la pensée catholique est subtile, se résume mal dans un article, etc.

    Il n’empêche que le déferlement d’attaques médiatique de ces derniers temps – et d’aujourd’hui en particulier- me sidère et me scandalise, par son agressivité et sa malhonnêteté intellectuelle. La palme revient au Monde pour un récapitulatif des « gaffes » de ce pontificat, carrément mensonger.

    On a le sentiment que ce pape trop intellectuel, trop peu « médiatisable », est condamné par avance, et que la « chasse au Benoit » est ouverte.

    Ca finit par donner envie de le défendre – même à une mécréante dans mon genre.

  • « En ce qui concerne le SIDA qui est transmis par voie sexuelle, la plus grande prévention, et dans le même temps la plus efficace, est la formation aux authentiques valeurs de la vie, de l’amour et du sexe. Une juste perspective rendra les hommes et les femmes d’aujourd’hui conscients du fait que c’est à travers ces valeurs que l’on parvient à une pleine réalisation personnelle, à travers une maturité affective et une sexualité ordonnée, qui accorde l’exclusivité au couple et l’invite à suivre des règles de conduite qui le protègent de la contagion sexuelle du SIDA. Il n’échappe à personne que la liberté sexuelle augmente le danger de la contagion. Dans ce contexte, l’on soutient les valeurs de la fidélité dans le mariage et de la chasteté. Ainsi, la prévention et l’information qui l’accompagne se réalisent en respectant la dignité de l’homme et son destin transcendant, en excluant des campagnes qui impliquent des modèles de comportement qui détruisent la vie et qui favorisent le dévelopement du mal »
    c’est ici JP II en 2001http://www.vatican.va/roman_curia/secretariat_state/documents/rc_seg-st_doc_20010627_un-aids_fr.html
    c’est sûr le mot capote n’est pas employé, on ne parle pas de leur longueur ou de leur parfum mais finalement le message de maintenant ne doit pas être bien différent.Les chiffres eux ont surement changé
    Encore du bruit pour faire mal…

  • Eponymus a écrit:

    Que l’Eglise Catholique souhaite promouvoir une reproduction sans contrôle à ses fidèles et adopte à ce sujet une position inflexible, ce n’est pas un problème

    Ce n’est pas exact, mais c’est une confusion malheureusement connue; à la suite d’une d’une très mùauvaise communication, la méthode naturelle de régulation des naissances n’est pas connue, même par les médecins (« c’est le meilleur moyen de tomber enceinte quand on ne veut pas » dixit mon prof…) En fait cette méthode est valable si: 1/elle est faite avec rigeur; 2/ elle ne fait pas suite à une utilisation de la pilule qui est géniale pour détruire toutes les régulations hormonales du système… et 3/ l’enfant est accepté au cas où malheureusement il arriverait car il faut savoir que l’échec reste possible dans certain cas, comme pour tout moyen de contraception à part la stérilisation et que la méthode est sans doute encore améliorable.

    Me concernant, il faut savoir que je suis grande gueule et j’ai une certaine tendance aux affirmations un peu rapides: c’est pour ça que je mets mes sources, afin que vous puissiez librement juger. Si je me suis trompé, je m’excuse d’avance, mais moi au moins je peux me permettre une erreur. Si jamais vous en voyez une, merci de me le dire.

    Au niveau de la com… A quand le prochain couac?… (gros soupir désabusé…)
    Koz a écrit:

    Vous allez me laisser le temps de la rédaction, à la fin, oui ou non ?

    Mais oui, mais oui, prend ton temps et vois notre impatience comme la reconnaissance du caractère très professionel et bien documenté de tes sources et de tes articles.

  • Il n’y a pas que Juppé… Le gouvernement et l’UMP semblent unanimes.

    Le ministère des Affaires étrangères a exprimé la « très vive inquiétude » de la France « devant les conséquences » de ces propos qui mettent en danger « les politiques de santé publique et les impératifs de protection de la vie humaine » face au sida.

    Parlant de « contre-vérité scientifique », la ministre de la santé Roselyne Bachelot s’est dite « catastrophée » par des propos « irresponsables » et a rappelé que le préservatif est « le seul et unique moyen de prévention » de cette maladie « dont on ne guérit pas ».

    Le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, a déclaré être « tombé des nues » et la secrétaire d’Etat chargée des droits de l’Homme, Rama Yade, s’est dite « ahurie » par ces propos « régressifs ».

    Pour le président de l’association Elus locaux contre le sida, Jean-Luc Romero, qui est séropositif, il s’agit d' »un message de mort adressé aux Africains ».

    Même l’évêque de Gap, Mgr Jean-Michel Di Falco, a admis que si l’on ne parvient pas à vivre « l’idéal » de la fidélité, « on ne doit être ni criminel, ni suicidaire et on doit utiliser le préservatif ».

    Seule Christine Boutin se distingue par cette réflexion hautement philosophique : « Ce n’est pas drôle de mettre le préservatif quand on fait l’amour ».

    Je vous passe évidemment les réactions de Médecins du Monde, des ONG et de la gauche, que je sais difficilement recevables ici… Bon courage pour votre (très) périlleux billet, Koz. Juste un petit conseil (si je puis me permettre) : en le rédigeant, pensez aussi à ce que vous direz à vos enfants quand ils auront l’âge d’être concernés…

  • C’est sympa, Jeff, mais vous savez, on a Internet aussi. Et la multiplication d’avis moutonniers de notre bonne société n’est pas ce que l’on fait de plus convainquant. Quant à l’éducation de mes enfants, juste un petit conseil (si je puis me permettre) : ne vous en mêlez pas.

  • A noter le communiqué de l’évêque de Recife, qui confirme ce que j’ai dit…

    Vu sur le salon Beige.

    SUR L’ARTICLE PUBLIÉ DANS
    L’OSSERVATORE ROMANO INTITULÉ
    « DALLA PART DELLA BAMBINA BRASILIANA »

    Concernant l’article intitulé « Dalla part della bambina brasiliana » (« De la part de la petite Brésilienne ») publié dans L’OSSERVATORE ROMANO le 15 mars, nous, soussignés. déclarons ce qui suit:

    1. Le viol n’a pas eu lieu à Recife comme le dit l’article, mais dans la ville d’Alagoinha (Diocèse de Pesqueira). L’avortement, lui, a été pratiqué à Recife.

    2. Nous tous, à commencer par le curé d’Alagoinha (soussigné), nous avons traité la jeune fille enceinte et sa famille avec toute la charité et toute la tendresse voulues. Le Curé, en appliquant sa sollicitude pastorale en apprenant la nouvelle dans sa résidence, s’est immédiatement rendu à la maison de la famille, où il a rencontré l’enfant pour lui prêter aide et accompagnement dans la grave et difficile situation où celle-ci se trouvait. C’est cette attitude qui a été suivie pendant les jours, d’Alagoinha à Recife où s’est produit le triste évènement de l’avortement de deux innocents. Il est donc évident, sans équivoque aucune, que personne n’a pensé en premier lieu à une « excommunication ». Nous avons utilisé tous les moyens à notre disposition pour éviter l’avortement et sauver ainsi les TROIS vies. Le Curé a accompagné personnellement le Conseil des enfants de la ville dans toutes les initiatives qui visaient le bien de la jeune fille et de ses deux enfants. À l’hôpital, lors des visites quotidiennes, il a eu une attitude d’affection et d’attention qui a montré, tant à la jeune fille qu’à sa mère, qu’elles n’étaient pas seules. mais que l’Église, représentée par le Curé local, leur garantissait l’assistance nécessaire et la certitude que tout soit fait pour le bien de la jeune fille et pour sauver ses deux enfants.

    3. Après le transfert de la jeune fille dans un hôpital de la ville de Recife, nous avons essayé d’utiliser tous les moyens légaux pour éviter l’avortement. L’Église s’est constamment impliquée à l’hôpital. Le Curé de la jeune fille a fait des visites quotidiennes à l’hôpital, situé à 230 km de Recife, sans compter ses efforts pour que la jeune fille et sa mère sentent la présence de Jésus, le Bon Pasteur, qui va à la rencontre de ses brebis qui ont le plus besoin d’aide. Ainsi le cas a été traité avec toute l’attention voulue de la part de l’Église, et non « hâtivement » comme le dit l’article.

    4. Nous sommes en désaccord avec l’affirmation dont « la décision est ardue… au regarde de la loi morale elle-même ». Notre Sainte Église continue à proclamer que la loi morale est on ne peut plus claire : il n’est jamais licite de supprimer la vie d’un innocent pour sauver une autre vie. Les faits objectifs sont ceux-ci : certains médecins déclarent explicitement qu’ils pratiquent et continueront à pratiquer l’avortement , et d’autres déclarent avec la même fermeté que jamais ils ne pratiqueront d’avortement. Voici la déclaration écrite et signée par un médecin catholique brésilien : « (…) En tant qu’ obstétricien ayant exercé 50 ans, formé à la Faculté Nationale de Médecine de l’Université du Brésil, et ex responsable de la Maternité de l’Hôpital d’Andarai, où j’ai travaillé 35 ans jusqu’à ma retraite, avant de me consacrer au Diaconat, et ayant réalisé 4 524 (quatre mille cinq cents vingt-quatre) accouchements, souvent de mineures, je n’ai jamais eu besoin de recourir à l’avortement pour « sauver des vies », et c’est également le cas de tous mes collègues intègres et honnêtes dans leur profession et fidèles à leur serment d’Hippocrate. (…) ».

    5. Il est faux d’affirmer que le fait n’a été divulgué dans la presse que parce que l’Archevêque d’Olinda et de Recife s’est dépêché de prononcer l’excommunication. Il suffit de constater que le cas a été rendu public à Alagoinha le mercredi 25 février. L’Archevêque s’est exprimé dans la presse le 3 mars et l’avortement a eu lieu le 4 mars. Il serait excessif d’imaginer que la presse brésilienne, devant un fait d’une telle gravité, ait gardé le silence pendant cet intervalle de six jours. Ainsi, la nouvelle concernant la jeune fille (« Carmen ») enceinte était déjà dans les journaux avant l’avortement. Ce n’est qu’ensuite, interrogé par les journalistes le mardi 3 mars, que l’Archevêque a mentionné le canon 1398. Nous sommes convaincus que la divulgation de cette sanction ‘thérapeutique’ (l’excommunication) sera bénéfique pour beaucoup de catholiques, en les amenant à éviter ce très grave péché. Le silence de l’Église serait très dommageable, surtout lorsque l’on considère qu’il y a cinquante millions d’avortements chaque année dans le monde, et que rien qu’au Brésil un million de vies innocentes sont fauchées. Un silence pourrait être interprété comme de la connivence ou de la complicité. Si un médecin a un « cas de conscience » il doit – avant de pratiquer un avortement (ce qui nous semble extrêmement improbable), s’il est catholique et qu’il désire observer la loi de Dieu – consulter un guide spirituel.

    6. En d’autres termes, l’article est un affront direct contre la défense énergique de la vie des trois enfants de la part de [l’Archevêque] Dom José Cardoso Sobrinho, et démontre l’absence des fondement et des informations nécessaires pour parler du sujet, vu la totale ignorance des détails. [AJOUTÉ DANS LA VERSION ANGLAISE : Ce texte peut être interprété comme une apologie de l’avortement, en violation du Magistère de l’Église. Les médecins avorteurs n’étaient pas dans le dilemme moral que mentionne le texte ; au contraire, ils ont réalisé l’avortement en connaissance de cause et conformément à ce qu’ils croient et enseignent. ] L’hôpital qui a réalisé l’avortement de la jeune fille est l’un de ceux qui réalisent cette procédure dans notre État sous couvert de « légalité ». Les médecins qui ont participé à l’avortement des jumeaux ont déclaré et continuent à déclarer dans les médias brésiliens qu’ils ont fait ce qu’ils étaient déjà habitués à faire « avec beaucoup de fierté». L’un d’eux a même déclaré : « Alors j’ai déjà été excommunié plusieurs fois ».

    7. L’auteur s’est arrogé le droit de parler d’un sujet qu’il ne connaît pas, et ce qui est pire, sans prendre la peine de parler d’abord de manière fraternelle et évangélique avec l’Archevêque. Par cette attitude imprudente, il cause une grande confusion parmi les fidèles catholiques du Brésil. Au lieu de consulter son frère, il a préféré croire notre presse, qui est bien souvent anticléricale.

    Recife-PE, le 16 mars 2009

    Pére Cícero Ferreira de Paula ChancelierArchidiocèse d’Olinda et Recife
    Mgr Edvaldo Bezerra da Silva Vicaire Général Archidiocèse d’Olinda et Recife
    Père Moises Ferreira de Lima Recteur du Séminaire archidiocésain
    Maître Marcio Miranda Avocat de l’Archidiocèse d’Olinda et Recife
    Père Edson RodriguesCuré d’Alagoinha-PE Diocèse de Pesqueira

  • La tribune du président de l’Académie pour la Vie est tout ce que j’attendais du Siège Apostolique.

    Je pense que l’évêque brésilien a voulu donner une leçon non pas à la pauvre enfant et à sa malheureuse mère mais un avertissement aux tiers. La Curie a d’abord acquiescé selon le principe de subsidiarité: Recife était dans son bon droit. Simultanément, l’affaire a fait boule de neige et ça a dérapé.

    Il a fallu ensuite ramé comme un galérien pour y remettre un peu de charité.

    Faire la catéchèse au monde, ce n’est pas facile.

    Notons que le Vatican, ce n’est qu’un méchant millier de personnes dont 300 collaborateurs du Saint-Siège proprement dit. La surveillance de chaque affaire locale n’est pas facile et les pasteurs ne sont pas comptables de leurs faits et gestes devant le nonce du coin.

    Il est donc très difficile à l’humble ouvrier de la Vigne de Seigneur de tout suivre!

  • Bonjour,

    je n’ai pas le courage de lire tous ces commentaires pour vérifier qu’on ne vous l’a déjà fait remarquer mais il semblerait que cette lettre du prélat romain soit une cruelle injustice faite aux pasteurs de la fillette.

    Faut-il qu’ils aient été débiles et inhumains à ce point, qu’ils aient si grossièrement faillis ?

    Que penser de cette lettre écrit par un homme dans un bureau sans avoir pris la peine de consulter l’évêque du lieu et certainement dans l’urgence créée par la pression médiatique ????

    Où l’on se demande si la bedaine ne prend pas le pas sur la soutane qui la sait pourtant si bien cacher…

    A lire ce communiqué de presse du diocèse suite à cette lettre:

    http://rorate-caeli.blogspot.com/2009/03/brave-statement-of-brave-priests-to.html

    http://www.arquidioceseolindarecife.org.br/notaoficial.htm

  • C’est là tout le problème. Il y a les pauvres mères et les malheureuses enfants d’une part. A elle, le sollicitude de notre sainte mère. Il y a des médecins idéologues qui chosifient les personnes et qui, eux, méritent toute l’attention du magistère.

    Il y a enfin la catéchèse de la vie et de la miséricorde, catéchèse brésilienne et locale, catéchèse romaine et universelle.

    Dans tout ça, il y a les moyens de communication sociale qui sont plus ou moins approximatifs, là où la précision et la splendeur de la vérité mènerait à la conversion et au pardon.

    Entendons l’appel de Recife comme le cri du Baptiste.

  • Au risque de me faire l’avocat du Diable ou de poser une question déjà posée, le Condom Report date un peu… la qualité des préservatifs a dû progresser ces dernières années, non?

    Sinon, je découvre votre blog, je vais le garder sous le coude: ça m’a l’air fort intéressant. Merci pour ces développements.

  • Je vous en prie.
    Mais vous n’êtes pas sous le bon billet.
    Pour ce qui est du « condom report », je l’ignore. Mes compétences en capote ne sont pas illimitées.

  • Bravo pour votre blog déniché grâce à La Croix.com !
    Si vous voulez lire le texte intégral de la lettre de Mgr Grallet(notre évêque),il vous faut le retrouver sur le site internet du diocèse de Strasbourg:Eglise catholique en Alsace .
    la lettre de Mgr Deniau de Nevers est trés bien aussi…

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