Faut pas s’y fier, le centripète

Il y a un an jour ou quasi, tout leur souriait. La séquence engagée à Grenoble par Nicolas Sarkozy avait fortement ébranlé la politique française. On disait que la condamnation était remontée jusqu’au pape, et Nicolas Sarkozy s’empressait de se rendre au Vatican pour dissiper cette impression. Et puis, allez savoir pourquoi, Sarko immolait ses ministres centristes dont rien de moins que deux présidents de parti. Stratégie surprenante, suicidaire dirait certains, quand on n’a pourtant guère de raisons d’imaginer le bonhomme suicidaire. Mais alors, mes aïeux, quel tremplin ! Sacrifiés par un président au faîte de son impopularité, c’était de la gourmandise !

Et pourtant. Un an après, le bilan est nul. Comme le faisait aimablement remarquer Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin a beau sillonner la France pour promouvoir sa candidature, il ne dépasse pas 1% d’intentions de vote. Lagarde a cette formule qui fait mouche, et qui fait mal : « pour traverser le désert, vous choisissez un chameau, pas une chèvre ». Mais parlons du chameau : « Savez-vous combien de députés radicaux ont quitté le groupe UMP à l’Assemblée nationale depuis le départ du Parti radical de l’UMP et les déclarations d’indépendance du printemps (…) Zéro. Aucun ». Cette fois, c’est Hervé Morin qui évoquait Borloo. C’est vrai dans les deux cas, mais dans les deux cas, quel spectacle pour de jeunes mariés ! Des egos sur ergots…

Même le site de l’Alliance semble être là pour souligner son anémie. Manifestement, aucun moyen n’a été mis dans ce site, et bien peu de travail. Même pas référencé sous le nom de l’Alliance – Alliance Républicaine – mais sous celui de l’Alliance pour une France Juste, il est introuvable pour qui ne fait qu’une rapide recherche. Et pour finir de convaincre le visiteur de son absence d’intérêt, il n’a pas été mis à jour depuis sa création. Nul n’a d’ailleurs jugé nécessaire à ce jour d’y diffuser les discours de la propre université d’été de l’Alliance ! Il faut se rendre sur le site de chaque formation pour les trouver.

Notez que cela vaut peut-être mieux puisque le discours d’Hervé Morin fut consacré dans sa quasi-intégralité à des questions de boutique.

Bref, les centristes offrent – et ont offert spécialement ce week-end – un spectacle déplorable alors même que, stratégiquement, ils ont eu une très belle fenêtre de lancement et que, sur le fond, il y a une demande pour que la parole d’une droite sociale ou humaniste (le vocable m’intéresse peu) s’exprime. Pour preuve, l’UMP s’active pour y parvenir, notamment sous la houlette de Jean Léonetti, sans trop de succès pour l’instant.

Certes, on comprend l’enjeu : d’un côté, une troupe sans leader, de l’autre, un leader sans troupes. S’agissant du centre, le diagnostic est un peu répétitif : c’est ce qu’on dit aussi de Bayrou. Les doutes exprimés préalablement par Hervé Morin sur la détermination de Jean-Louis Borloo ne sont pas non plus illégitimes. Et il est encore possible que la perspective véritable de celui-ci soit de parvenir à constituer un groupe parlementaire solide, ce qu’il soutient dans son discours et qui ne serait pas totalement incohérent pour des partis de cadre. Mais entre les atermoiements de Borloo et les « chicayas » des dirigeants, l’Alliance risque surtout de s’embourber et de ne proposer aucune dynamique pour les législatives.

Au centre, ou à côté, il reste deux candidats. François Bayrou, qui a beau jeu d’appeler à l’unité – pour s’attirer immédiatement cette répartie de Borloo : « il est tout seul, alors il s’invite » – et Christine Boutin. Celle-ci poursuit d’ailleurs son chemin, disant assumer son statut de candidate de premier tour, au nom de convictions pour le coup clairement identifiées. Malheureusement, il aura fallu que les crapuleries d’un Bourgi occultent les universités d’Eté du PCD, et le discours de Christine Boutin. Ces révélations ne pouvaient certes pas être anticipées, mais les bisbilles de ces alliés si peu alliés auront ajouté à la piètre image de la politique donnée ce week-end.

Il reste encore une demande. Et il y a toujours un espace. Mais la fenêtre se referme. On l’a vu, l’UMP peine toujours à sortir de l’influence de la « droite populaire ». Toutefois son étoile semble pâlir. Nicolas Sarkozy lui-même a considérablement apaisé sa politique depuis un an. On dit d’ailleurs que la chute de DSK l’incite à revenir sur un espace à coloration plus sociale.

Si l’Alliance veut exister, elle va devoir arrêter rapidement de tergiverser.

 

54 commentaires

  • Alors là, chapeau pour le titre de ce billet: il fallait y penser!!! Quant à l’analyse de fond, elle est ‘malheureusement’ d’une lucidité attristante…

  • Rarement dans aucun pays les centristes ne parviennent à soulever les masses . Probablement parce que centre correspond malheureusement souvent à tiédeur et mollesse !

  • Votre billet est juste. Ce qu’on appelle Centre était représenté par François BAYROU, essentiellement. La personnalité de Monsieur BAYROU ne suscite pas l’adhésion pour diverses raisons. Or dans l’élection présidentielle le paramètre personnel compte.
    Actuellement, la personnalité qui me semble ressortir, c’est Christine BOUTIN. C’est une femme qui a des convictions, qui a un programme et qui annonce clairement sa candidature. Dans votre billet vous citez le nom de Christine BOUTIN. Mais est-elle perçue au « centre » par l’opinion publique ? Je ne le crois pas.

  • Le problème du centre a toujours été de trouver un espace entre la droite et la gauche. Ce n’est pas en se multipliant qu’il a des chances d’y parvenir. Entre le centre qui tente d’exister tant bien que mal à l’intérieur de l’UMP (sans leader), le centre qui a décidé récemment d’en sortir parce qu’il n’a pas eu le poste de premier ministre et qui sera sans doute prêt à y revenir en échange de quelques « garanties » (Borloo), le nouveau centre d’opportunisme solitaire (Villepin), et le centre « historique » de Bayrou (qui a au moins le mérite de la cohérence et de la continuité), on peine à s’y retrouver…

    Il est loin d’être sûr que Borloo et Villepin se présentent à la présidentielle. Boutin, qu’il est quand même difficile de classer au centre sur les questions de société, ne fera pas 1% aux présidentielles (à moins que Sarkozy ne s’assure de son retrait). Reste… Bayrou… Comme en 2007. Pour le même résultat ?

  • (réprime un bâillement)

    Chouette, une nouvelle poignée de candidats en faveur de plus d’Etat et plus de social. C’est juste 99% des candidats et 100% des élus depuis 40 ans. Même le FN a fini par s’y mettre.

    Réveillez moi quand il y aura un candidat libéral.

  • @ Jeff:
    Vous avez bien caractérisé BAYROU, « le centre historique ». Continuité avec la démocratie chrétienne, le Centre Démocrate de LECANUET.

    Le problème avec François BAYROU, c’est son image. Pour moi le débat avec COHN-BENDIT a contribué à le déconsidérer durablement en tout cas pour moi. Pourtant, vous avez raison, c’est le Centre historique.

  • Je ne crois pas que Borloo prendra le risque d’offrir à Marine Le Pen une place au deuxième tour et parallèlement de faire éliminer Sarko du round final. Ce serait top moche pour son image.

    Je pense qu’en réalité, il cherche une position de force pour demander le poste de premier ministre et une alliance électorale avec l’UMP lui permettant d’ avoir son propre groupe à l’assemblée.

  • Le problème du « centre » c’est qu’il n’a de valeur qu’en opposition à un centre droit toujours vivace à droite et un centre gauche en perpétuel dérapage vers le dit centre.
    Dans le genre laminage masochiste on ne trouve guère mieux !
    Il ne reste plus que le charisme pour convaincre les égarés de l’utilité d’un mouvement qui ne se justifie que par la barrière sanitaire qu’il établit.
    Or chacun sait qu’en mathématique une ligne séparant deux entités n ‘a pas d’épaisseur……………..

  • @ Lib, si l’on te réveille fait moi signe.

    Plus sérieusement, il est vrai que l’offre politique au centre est nulle, de la droite à la gauche c’est au fond la même chose (grande importance donné à l’État), c’est juste l’idéologie affichée qui varie (un peu). Bref je crains que le grand vainqueur de la présidentielle ne soit l’abstention. La demande, l’attente politique est forte, mais la faiblesse de l’offre rend le marché par trop déséquilibré.
    Quand à Christine Boutin, malheureusement, la Démocratie Chrétienne ne fait plus recette et l’on voit mal comment pieux mettre en valeur la doctrine politique et sociale de l’Église. Elle existe certes, mais en terme d’impact rien.
    On a les gouvernants que l’on mérite…

  • L’offre au centre a aussi du mal à émerger car le contexte est très différent de celui de 2007. À l’époque, Bayrou semblait le seul rempart contre Sarkozy, pour tous ceux qui, au centre mais en allant assez loin vers la droite et la gauche, ne voulaient ni d’un Sarkozy qui flirtait trop avec les idées frontistes, les dépassant parfois même, et ni d’une Royal qui semblait… on va dire peu solide.

    Depuis, Bayrou a déçu, à tort ou à raison. Et surtout Le Pen père a passé la main à Le Pen fille, et même si son score fluctue dans les sondages, elle risque d’être une concurrente plus sérieuse que son père en 2007, avec des chances non nulles d’être au second tour. Nombre des électeurs de Bayrou en 2007 ne souhaitent pas la réélection de Sarkozy, et au nom de la même Realpolitik qui les a poussés à le choisir à l’époque, ils voteront PS. Dans ce contexte, il n’y a pas de place pour le centre, au moins tant que flottera le risque d’un second tour Sarkozy-Le Pen.

    Au centre droit, il est normal que les politiques hésitent. Si Sarkozy n’est pas réélu, il est clair que l’UMP implosera. La droite sociale se sent très mal à l’aise dans cette UMP qui joue au grand écart avec la droite populaire. D’un autre côté, il y a la soupe. Le risque d’une traversée du désert aussi… Terrible dilemme. Risperdal pour tous.

    Borloo reviendra très vite dans le giron de l’UMP, peut-être même dès avant le premier tour, sauf si les intentions de votes montrent un Sarko éliminé au premier tour dans toutes les configurations. Il en profitera pour négocier son soutien.

  • @ Lib

    Votre candidat « libéral » n’aurait aucune chance d’être élu en France et vous le savez très bien (un Madelin ferait 1%). La preuve, même Sarkozy n’est plus « libéral » et on ne peut pas dire qu’il ne sente pas le sens du vent. Les choses seront peut-être différentes quand une majorité de Français aura des raisons de se plaindre des impôts confiscatoires et de la difficulté de licencier. Qui sait ?

  • Je voterai pour le candidat dont je penserai, à tort ou à raison, qu’il est le mieux placé pour reprendre le contrôle de la dépense publique.

    Le reste n’est que littérature.

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  • @ hélios:

    Bien sûr. Car il ne s’agit pas seulement de prendre connaissance des déclarations des candidats, mais de supputer où sont leurs convictions et d’apprécier leur capacité à gérer leurs soutiens politiques sans trop ouvrir le robinet. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas à ce jour de candidat évident.

  • Pour revenir au « Centre ».
    Le Centre, je veux dire la notion de Centre existe depuis la Révolution française. Les députés de l’Assemblée nationale qui se rattachaient à ce qu’on appelait « La Plaine » étaient modérés.

    Le Centre existe et il a eu ses heures de gloire avec le Mouvement Républicain Populaire après la guerre dans lequel se retrouvaient beaucoup de militants catholiques. Il s’agit d’une donnée constante de la politique française. Monsieur BAYROU est le continuateur de ce mouvement. Mais comme je l’ai dit dans un précédent commentaire, il s’est déconsidéré notamment lors d’un débat avec Monsieur COHN-BENDIT.

    Il y a qu’on le veuille ou non dans la vie politique française un courant modéré qui ne se reconnaît ni dans les partis de gauche ni dans les partis de droite. Beaucoup de chrétiens, surtout des catholiques se retrouvent dans ce Centre.

    Madame BOUTIN dont les positions sont caricaturées notamment sur l’homosexualité me semble être située au Centre. Elle est courageuse, volontaire et a mis en place un programme y compris avec un volet économique.

    Aucun parti actuellement que ce soit l’UMP ou le PS ne peut gouverner s’il ne rallie pas les électeurs de ce Centre. BORLOO me semble jouer un rôle important pour structurer ce Centre. Son rôle sera décisif pour la Présidentielle.

    Aristote (notre philosophe du blog) a raison sur l’importance des dépenses publiques dans le débat. Mais le mal est beaucoup plus profond. Il y a une crise des valeurs révélée par les « débats de société ». Les questions de solidarité, de dépendance, d’éducation seront essentielles.

  • personnellement, je me demande encore si Morin et Borloo, (voire Boutin, mais peut-être moins consciemment de sa part) ne sont pas précisément envoyés à l’élection pour essayer de grappiller les quelques % qui pourraient placer Bayrou dans la course. voire pour ridiculiser définitivement cette idée comme quoi les français voudraient être dirigés par le centre.

    à mon avis, il n’y a qu’une guerre ou une grosse crise pour que les gens regardent un peu plus loin que le bout de leur nez et acceptent de mettre sur le tapis les valeurs vraiment importantes.
    franchement, en temps de crise comme maintenant, que des partis en soient encore à essayer de draguer l’électeur en promettant la dépénalisation du cannabis, 50% de places de plus en prison, ou le mariage homo, ça donne un peu à penser que l’électorat se préoccupe plutôt de ce qui va le faire planer que de produire des trucs pour vivre. c’est assez affligeant.

  • do, il nous faudrait une bonne guerre ma bonn’ dame, c’est ça?
    « les valeurs vraiment importantes », c’est à dire? Celles de la devise de la République Liberté, Egalité, Fraternité?

  • Je crois Do que le problème des élections présidentielles au suffrage universersel c’est qu’elles ne se gagnent pas grâce aux voix de celles et ceux qui ont des convictions bien arrêtées mais grâce aux suffrages des indécis qui vont et viennent ici et là entre les différents candidats. Ce qui peut les faire voter pour l’un plutôt que pour l’autre étant sans doute assez mystérieux. D’où sans doute le comportement des candidats que vous soulignez.

  • @ Else:

    Il y a quelques années, au mois de juin, il y a eu à la BAUME près d’AIX-EN-PROVENCE, centre des Jésuites un très intéressant colloque sur le sujet suivant : A quoi tenons-nous ?
    Il y avait des invités prestigieux dont René Rémond, historien, Julia Kristeva.
    Je me permets de vous conseiller d’y réfléchir et, forcément, vous arriverez sur les « valeurs ». Avez-vous quelque chose à transmettre aux générations à-venir ? Bonne journée, Else.

  • « … Remarquez-le bien, Messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. Détruire la misère ! Oui, cela est possible ! Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas le fait, le devoir n’est pas rempli. […]
    Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société toute entière ; que je m’en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l’homme, que ce sont des crimes envers Dieu ! … »
    Victor Hugo (« Discours sur la misère », à l’Assemblée Nationale, le 9 juillet 1849)

  • Jeff a écrit ::

    Les choses seront peut-être différentes quand une majorité de Français aura des raisons de se plaindre (…) de la difficulté de licencier.

    Vous avez raison. Ne dit-on pas que la démocratie est la tyrannie de la majorité. Et les employeurs demeurent tout de même une infime minorité. Même si, et c’est une source d’optimisme, de plus en plus de gens abandonnent la sécurité du salariat pour la précarité de l’entrepreneuriat.

  • Lib a écrit ::

    Ne dit-on pas que la démocratie est la tyrannie de la majorité.

    Certes.

    Mais le mode de décision démocratique, qui a ses mérites et ses inconvénients, a surtout des mérites dans une société où l’État est d’abord focalisé sur ses fonctions régaliennes, et surtout des inconvénients dans une société où l’État se mêle de tout.

  • Bonjour,

    suis-je le seul à penser que le bi-partisme est le meilleur des systèmes ? Cela me semble le plus démocratique car le peuple choisit alors un parti, ou l’autre.

    Un système avec des partis plus nombreux donne le pouvoir aux chefs de parti, qui décident alors par leurs combinaisons et leurs alliances qui sera au gouvernement. De tels systèmes donnent aussi un pouvoir disproportionné aux courants minoritaires représentés par un parti: il y a sans doute parmi les électeurs de gauche plus de partisans de l’industrie que d’écologistes mais ces derniers sont surreprésentés dans les décisions.

    Bref, non au centre, non aux petits partis, non aux magouilles.

  • do a écrit ::

    à mon avis, il n’y a qu’une guerre ou une grosse crise pour que les gens regardent un peu plus loin que le bout de leur nez et acceptent de mettre sur le tapis les valeurs vraiment importantes.

    Bonsoir,

    la guerre, je ne la souhaite à personne. La grosse crise est déjà là, nous ne nous en sommes juste pas encore aperçu. Mais à part la valeur travail, je ne sais pas ce qui sortira de cette crise.

    Il est cependant facile de critiquer les politiques, mais concrètement, que mettrais tu dans un programme si tu te présentais ? J’y ai réfléchi de mon côté, et je n’ai pas trouvé de réponses évidentes non plus. Et je vois tous les jours comment, sur des problématiques beaucoup plus simples, je n’arrive pas toujours à faire ce que je souhaite dans mon entreprise.

  • @Hélios, je crains de m’être mal exprimée. En fait, pardon Do, mais hier soir, j’étais assez agacée par votre commentaire…J’ai répondu rapidement, voulant dire que le mot « valeur » étant devenu un véritable fourre-tout, le consensus pouvait se faire autour des trois valeurs républicaines que sont la liberté, l’égalité et la fraternité.
    Bien sûr que nous avons des valeurs à transmettre. Pour moi: le respect de l’autre ( et de soi-même, d’ailleurs ), l’écoute, le courage,la persévérance, la sincérité,la fidélité, le sens de l’autre, de l’amitié etc…
    Justement, le commentaire de mon blog d’aujourd’hui évoque la transmission de certaines valeurs par l’école.Lesquelles valeurs ou vertus feraient bien de conduire ceux qui nous gouvernent (erons).Je vous invite à le visiter. ( Même si, à côté du blog de Koz, mes messages peuvent paraître cucul la praline …)Bonsoir Hélios.://icietmaintenantlecorps.blogspot.com/

  • Ne dit-on pas que la démocratie est la tyrannie de la majorité. Et les employeurs demeurent tout de même une infime minorité.

    Si ce n’est pas une lecture marxiste de la démocratie, je n’ai rien compris.

    Salut à tous!

  • @Lib

    Même si, et c’est une source d’optimisme, de plus en plus de gens abandonnent la sécurité du salariat pour la précarité de l’entrepreneuriat.

    J’essaie d’imaginer une économie où il n’y aurait que des entrepreneurs, aucun salarié, mais il y a comme un truc qui coince…

    @Acier

    suis-je le seul à penser que le bi-partisme est le meilleur des systèmes ?

    J’ai plutôt l’impression que vous êtes largement majoritaire. C’est même un truc qu’on nous apprends à l’école, frisant l’endoctrinement: « les régimes précédents, c’était caca, des coalitions instables ».
    Pour moi le bipartisme ne convient pas. Il entretient des rentes de situation pour les les deux bi-partis (qui n’ont jamais été élus comme tels!), qui peuvent présenter les pires chèvres (Sarkozy/Royal) en étant sûr que l’une des deux au moins sera élue.

  • « On l’a vu, l’UMP peine toujours à sortir de l’influence de la « droite populaire ». Toutefois son étoile semble pâlir. Nicolas Sarkozy lui-même a considérablement apaisé sa politique depuis un an. On dit d’ailleurs que la chute de DSK l’incite à revenir sur un espace à coloration plus sociale. »

    Allez, juste pour le plaisir, sur la « coloration plus sociale » et la « politique considérablement plus apaisée », vu que c’est pas dans le Figaro que vous lirez ça: http://www.mediapart.fr/journal/france/150911/des-femmes-roms-sont-separees-de-leurs-enfants-pour-avoir-mendie

    Maintenant comme tout le monde n’est pas forcément abonné à Mediapart, je vous en fait quelques gros extraits en copier coller (décousus, chaque paragraphe est un extrait séparé). Le dieu du copyright me pardonne.

    Des femmes roms sont séparées de leurs enfants pour avoir mendié

    Plusieurs femmes, en quelques jours, ont connu ce sort là. Toutes sont de nationalité roumaine d’origine rom. Une coïncidence, quelques jours après les propos de Claude Guéant, le ministre de l’intérieur, sur la «délinquance roumaine» et un an après le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy?

    Le 6 septembre 2011, deux mères, belles-sœurs, sont interpellées alors qu’elles font la manche à La Courneuve en Seine-Saint-Denis, non loin de là où elles vivent. L’une a un enfant de 7 ans et un bébé qu’elle allaite, l’autre un garçon de 2 ans.

    À la sortie de l’audience, l’une d’entre elles, âgée de 24 ans, raconte: «Les policiers m’ont arrêtée dans un parc. Ils m’ont mis des menottes, ils m’ont attrapée la gorge. »

    « Ils nous ont dit, à nous les mères, de monter à l’étage pour signer un papier comme quoi il ne fallait pas mendier. Au début, on a refusé, mais ils nous ont obligées. On a fini par y aller, on a signé et quand on est redescendues, ils avaient pris les enfants. »

    Agée de 20 ans, l’autre mère poursuit le récit: «On est restées entre sept et huit heures d’affilée au commissariat. Les enfants pleuraient. Ils n’ont rien donné, sauf un abricot.
    Les policiers ont refusé de répondre à nos questions sur ce qui allait arriver aux enfants, qui allait s’occuper d’eux, quand on pourrait les revoir. Le pire, c’est qu’ils n’ont pas pris nos numéros de téléphone.»

    À l’ASE de la Seine-Saint-Denis, Xavier Didon, éducateur au service d’intervention spéciale, est catégorique: «Des mamans séparées comme ça de leurs petits, au motif qu’elles mendiaient, je n’ai jamais vu ça, alors que je fais ce métier depuis quinze ans.»

    « J’ai été surpris de constater que lorsque j’ai appelé non seulement au commissariat, mais aussi au parquet des mineurs, ils n’avaient pas les coordonnées des parents. Je n’avais pas de moyens de les joindre. Il a fallu attendre trois jours que la famille retrouve par elle-même nos services»

    En l’espace de quelques jours, l’histoire s’est répétée.

    « Tant de situations, qu’on n’avait plus vues depuis des années, en un tel laps de temps, ça ne peut pas être du hasard. Il y a la volonté de faire peur, il y a une volonté politique, comme en témoigne le harcèlement policier dont les Roms font l’objet, dans les camps, avec les gamins qui nous racontent que les flics les menacent de couper leurs passeports pour les empêcher d’aller où que ce soit. »

    La technique de l’intimidation semble fonctionner. Les mamans qui ont retrouvé leurs enfants le 15 septembre pleuraient de joie. Elles disaient avoir envie de fuir au plus vite ce pays et ses lois. Pas sûr qu’elles se rendront à leur convocation au pénal le 17 octobre. Pas sûr que conforter la jurisprudence en matière de mendicité soit leur priorité.

    –> Ah ben ça se sent que c’est apaisé comme politique là, hein ? C’est sûr qu’ils ont trouvé la voie du social à l’UMP… Pour lutter contre la pauvreté (car c’est l’objectif premier, il n’y a bien sûr aucune arrière pensée électorale derrière), luttons contre les pauvres. Maintenant j’avoue que j’arrive pas trop à comprendre comment on peut prétendre adhérer aux valeurs catholiques de la tolérance, l’entraide, l’amour de son prochain, ce que vous voulez, et se trouver encore des excuses pour voter Sarko. Il faudrait quelqu’un de vraiment pédagogue pour m’expliquer là je crois.

  • @Jor
    mais oui il faut plus de coeur, plus de tolérance d’amour du prochain pour aider ceux qui veulent développer leur pays assez rapidement pour que les mafias locales ne s(enrichissent pas a travers la traite des mendiantes à l’étranger.
    Dans les pays occidentaux on appelle cela la juste redistribution de la richesse ( l’état s’en mêle tout de même un peu à travers l’impôt pour favoriser ces sentiments altruistes bien venus)..

    A la mendicité mesquine réagissons donc par l’amour efficace, remplaçons la petite pièce furtive par l’aumone de notre travail.

    Alors pour ces mendiantes roumaines , qui ne sont, je l’ai bien compris, qu’une allégorie ponctuelle, délocalisons encore davantage notre industrie pour permettre le rattrapage économique Roumain, construisons plus des Renault là bas, aidons les agriculteurs et éleveurs roumains qui fournissent déjà nos entreprises alimentaires en volailles, produits laitiers etc ; ramenons ces mendiantes chez elles pour leur enseigner le bonheur du travail au pays, enseignons leur le métro et les joies du RMI.

    A nous Pole emploi et le FMI pour le bonheur du peuple roumain !
    Ils nous le rendront comme les grecs………………

  • jor a écrit ::

    La technique de l’intimidation semble fonctionner. Les mamans qui ont retrouvé leurs enfants le 15 septembre pleuraient de joie. Elles disaient avoir envie de fuir au plus vite ce pays et ses lois.

    Bonjour,

    On peut discuter de cette histoire, mais j’ai l’impression qu’il y a des gens à qui on enlève des enfants en France pour des choses beaucoup moins graves que de mendier dans la rue sous la supervision probable d’un groupe criminel. Les mamans et les petits se sont retrouvés au bout de 3 jours, ce n’est pas non plus un crime contre l’humanité.

    Je ne pense qu’il est très important que la police respecte les lois, mais je ne suis pas sûr qu’une approche « bisounours » soit toujours la bonne pour traiter avec des gens qui sont souvent experts du contournement de la loi.

  • Gatien a écrit ::

    Pour moi le bipartisme ne convient pas. Il entretient des rentes de situation pour les les deux bi-partis (qui n’ont jamais été élus comme tels!), qui peuvent présenter les pires chèvres (Sarkozy/Royal) en étant sûr que l’une des deux au moins sera élue.

    Le bipartisme plus des primaires assez ouvertes, cela me semble un excellent système. Du reste, si Sarkozy et Royal ont un déçu par la suite, il y avait en 2007 d’excellentes raisons de penser qu’ils avaient les qualités nécessaires pour sortir respectivement, d’un socialisme doctrinaire et naïf à la 35 heures, et de la mollesse chiraquienne. Je continue de penser d’ailleurs que, dans les circonstances difficiles qu’il a connu, Sarkozy a plutôt été un bon président.

  • @ Else:
    Je suis allé sur votre blog centré sur l’éducation. Voilà un thème très important pour nos gouvernants. Je me suis inscrit sur votre blog très compliqué et je ne sais s’il y a validation….Hélios

  • La force politique qui manque, c’est un mouvement chrétien démocrate avec un homme ou une femme capable de fonder ce mouvement.

    François BAYROU n’est pas le leader qu’il faut. Je parle de sa personnalité. Il a participé de l’antisarkozisme primaire et si on l’entend moins c’est parce qu’il sait que son « image » est écornée dans l’opinion publique. Il n’a pas été un grand ministre de l’Education nationale. Etes-vous capable de me citer UNE mesure qu’il a prise au sein de ce Ministère ?

    Ce mouvement s’appuierait sur la doctrine sociale de l’Eglise et serait plus ferme sur des problèmes de société : l’euthanasie directe (dont il a été question dans ce blog), dépénalisation du cannabis.

    Christine BOUTIN est-elle capable de fonder ce mouvement ? Le problème, c’est que ses positions sur divers problèmes de société ont été honteusement caricaturées.

    Qu’en pensez-vous, chers amis blogueurs ?

  • @Acier

    Le bipartisme plus des primaires assez ouvertes, cela me semble un excellent système.

    D’un point de vue pratique on n’en est pas du tout là. C’est la première fois qu’il y a des primaires, elles ne sont qu’à gauche, et elles serviront seulement à choisir un socialiste parmis les socialistes (Baylet ne sera pas désigné, on parie? et si ça arrivait il y aurait une candidature socialiste dissidente).

    D’un point de vue théorique, je ne vois pas l’intérêt d’un tel entonnoir dualiste: pour passer de N à 2 candidats, il y a un premier tour. Quel intérêt de mettre des primaires avant le premier tour? Si votre soucis est bien d’éviter la personnalisation du scrutin, ce n’est vraiment pas avec des primaires que vous allez y arriver.

    Du reste, si Sarkozy et Royal ont un déçu par la suite, il y avait en 2007 d’excellentes raisons de penser qu’ils avaient les qualités nécessaires pour sortir…

    A d’autres…
    D’ailleurs, la question n’est pas vraiment de savoir si l’on « sort » mais où l’on va. Le bougisme, voilà le mal. Contrairement à vous, je pense que Sarkozy est responsable de régressions très graves dans de nombreux domaines, certains visibles et médiatisés (droits de l’homme, xénophobie, sécurité), d’autres moins, et que tout ça était prévisible – et prévu – depuis avant 2007. Mais on ne tombera pas d’accord ici. 😉

  • @Hélios

    François BAYROU n’est pas le leader qu’il faut. […] Il a participé de l’antisarkozisme primaire […] Il n’a pas été un grand ministre de l’Education nationale. Etes-vous capable de me citer UNE mesure qu’il a prise au sein de ce Ministère ?
    Christine BOUTIN […] ses positions sur divers problèmes de société ont été honteusement caricaturées.
    Qu’en pensez-vous, chers amis blogueurs ?

    Que vous êtes en campagne? 😉
    Pas dur: il y a « anti-sarkozisme primaire » dans le texte.

  • @ Gatien:
    Mon cher Gatien, non je ne suis pas en campagne, rassurez-vous.
    Les démocrates chrétiens ont joué un rôle très important dans l’histoire de notre pays, notamment après la guerre, vous devez le savoir. Il est important pour notre pays que ce mouvement existe et soit fort.

  • Quand la gauche arriva au pouvoir en 1981, « la vie allait changer », c’était le slogan consacré. On a vite déchanté. Quelles sont les grandes conquêtes de la gauche au pouvoir ? Dîtes-le moi. Le thème essentiel sur l’Education nationale par exemple, la laïcité, entendue comme un cheval de bataille contre l’enseignement privé aboutit à mettre dans la rue des centaines de milliers de personnes et à une reculade du gouvernement MAUROY. Pourtant ce qu’elle avait pu faire couler comme encre cette réforme pour en arriver là !
    En 2007, il est incontestable qu’entre les deux tours s’est dessinée une alliance possible entre Madame ROYAL et Monsieur BAYROU. Mais les voix du Centre se sont retrouvées sur Nicolas SARKOZY.
    La constitution d’un Centre fort marqué par la démocratie chrétienne est de nature à peser sur une victoire éventuelle de la gauche.

  • Koz a écrit:

    les centristes offrent – et ont offert spécialement ce week-end – un spectacle déplorable alors même que, stratégiquement, ils ont eu une très belle fenêtre de lancement et que, sur le fond, il y a une demande pour que la parole d’une droite sociale ou humaniste (le vocable m’intéresse peu) s’exprime.

    Certes, il y a toujours eu et il y a toujours une demande d’une portion de l’électorat pour, disons, une offre politique centriste, ou modérée, si on préfère. Malheureusement (de mon point de vue) je ne vois plus personne capable d’y répondre, pour la simple raison que cette tendance politique, depuis plusieurs années, en panne d’hommes et en panne d’idées.

    En panne d’idées, notamment parce que depuis 2005 l’idéal européen, auquel le centre avait puissamment contribué, ne progresse plus, et par conséquent, recule. Qu’un François Bayrou ait quasiment omis de parler d’Europe lors des élections européennes de 2009 est un symptôme parlant à cet égard (et bien entendu, cela n’a pas arrangé les choses). Cela dit, on ne peut pas seulement en blâmer les centristes français, car leurs collègues italiens, allemands ou belges, autres promoteurs traditionnels de l’Europe, n’ont pas fait beaucoup mieux ces derniers temps.

    En panne d’hommes, parce que leurs représentants se sont durablement enferrés, soit dans une opposition totalement stérile à Sarkozy (Bayrou) soit dans une allégeance tout aussi stérile (tous les autres) et qu’on ne voit aucune nouvelle tête émerger qui serait capable de s’extraire de ce dilemne. Dans le cas des Boutin, Borloo ou Morin, il faudrait être aveugle pour ignorer que si leurs espoirs ministériels avaient été satisfaits, aucun d’entre eux n’exprimerait aujourd’hui une quelconque velléité d’indépendance. L’intérêt de leurs éventuelles propositions en est forcément limité.

    Lib a écrit ::

    Réveillez moi quand il y aura un candidat libéral.

    Ah oui, c’est vrai, il y a une famille de pensée qui est encore plus en panne que les centristes. Ça ne me console pas vraiment… Nous pourrons toujours pleurer sur l’épaule l’un de l’autre 😉

    hélios a écrit ::

    Christine BOUTIN est-elle capable de fonder ce mouvement ? Le problème, c’est que ses positions sur divers problèmes de société ont été honteusement caricaturées.

    Qu’en pensez-vous, chers amis blogueurs ?

    Que le problème avec Mme Boutin n’est certainement pas là. Elle pourrait, en principe, rassembler un électorat qui partage les positions en question. Elle ne le peut pas, car elle s’est inféodée à une UMP dont les priorités sont ailleurs et pour laquelle elle n’est tout au plus qu’un caillou dans la chaussure, dont il est peu risqué de se débarasser.

  • Petite remarque en passant en forme de lapalissade : le centre a d’autant plus d’espace que la droite est bien à droite et la gauche bien à gauche. Or, sur les problèmes économiques et sociaux (les plus importants), compte tenu des fortes contraintes européennes et mondiales, les priorités et les positions des deux partis de gouvernement (UMP et PS) ne peuvent pas être si éloignées… Le programme économique et social du centre aura donc du mal à se distinguer.

    Par ailleurs, sous Sarkozy, le centre est complètement phagocyté et a du mal à exister à l’intérieur de l’UMP. La tentative de Bayrou, si elle a le mérite de la cohérence, s’apparente pour l’instant à un exercice plutôt solitaire. Quant à Borloo, il reste pour l’instant un candidat virtuel (qui voulait plus que tout il y a quelques mois être le premier ministre de Sarkozy).

    Peut-être faudra-t-il un jour que le centre s’allie au moins une fois à la gauche au niveau national pour qu’il retrouve une virginité et une crédibilité nouvelles, et qu’il cesse d’être considéré simplement comme un supplétif de la droite. Ou alors qu’il retrouve une position dominante à l’UMP dans l’après-Sarkozy (mais avec Copé et Fillon, sans compter tous les jeunes chiraquiens-sarkozystes qui montent, cela me paraît mal barré).

  • helios a dit : »Quelles sont les grandes conquêtes de la gauche au pouvoir ? Dîtes-le moi »…

    réponse
    c’est une question qui a été largement évoquée lors de l’anniversaire du 10 mai 1981…
    le slogan pour séduire les électeurs de gauche était « changer la vie », pour les autres, « la force tranquille », un sacré diptyque d’une habileté diabolique…

    c ‘est hors sujet , sans plus, car la bascule du « centre », radicaux, gaullistes, ou modérés, est un élément décisif de la victoire dans une élection « classique « gauche/droite.
    donc, les conquêtes qui ont changé la vie: les radios libres, la fête de la musique, les journées du patrimoine (aujourd’hui !): des innovations « citoyennes » qui ne coutent guère et ne sont plus contestées aujourd’hui, l’ ISF et le RMI (conforté par la droite via le RSA), la CSG (la droite a voté contre, pour s’en servir ensuite et trouver cet impôt très pratique), la TVA de luxe supprimée, la cinquième semaine de congés et la retraite à 60 ans, et les accords sur la Nouvelle Calédonie…je ne parle pas du Louvre ou de l’abolition de la peine de mort, qui concerne moins de gens, et si la question concerne la gauche au pouvoir en général, il faut ajouter, les congés payés, les 35h, la CMU…la sécu et le programme du CNR dans un gouvernement d’union… j’arrête là .

    ce que doit essayer de réussir le centre, ce qu’a du mal à trouver la social démocratie, c’est le projet, le programme, la plateforme pour rassembler large, de la gauche de la gauche à la gauche de la droite…

  • @ francis:

    Oui, oui, entièrement d’accord, notamment votre dernière phrase. Je vois que beaucoup de bloggueurs, ici, pensent la même chose.
    D’accord avec vous sur les « conquêtes symboliques » de la gauche, sauf, évidemment la peine de mort qui elle est une loi courageuse à un moment où l’opinion n’était pas acquise du tout.

  • hélios a écrit ::

    Entièrement d’accord avec votre analyse sauf sur la partie qui concerne Madame BOUTIN qui ne me paraît pas juste.

    Sans doute est-ce parce que je n’ai pas suffisamment explicité ce dernier point.

    Je voulais dire par là que Mme Boutin apparaît comme peu crédible, car elle a prouvé qu’elle était prête à beaucoup, beaucoup de compromis. Quand on prétend défendre des principes éternels et fondamentaux, c’est embêtant. Si au moins cela lui avait donné une influence significative sur la majorité, cela pourrait se défendre. Or je n’ai rien vu de bien marquant dans ce sens-là. Au contraire, certains choix fortement mis en avant par le gouvernement allaient directement à l’opposé (ex.: le travail dominical).

    Par ailleurs, la récente tentative de démarquage de Mme Boutin par rapport à l’UMP reste très timide et relativement inaudible. Juste un petit exemple: sa réaction face aux primaires socialistes. Plutôt que de proposer, ce qui serait assez logique dans sa position, que la droite procède elle aussi à des primaires, elle préfère se plaindre auprès du CSA pour de petits comptes de boutique au sujet du temps de parole, tout en reprenant les éléments de langage de l’UMP à propos d’un éventuel fichage des électeurs. Que ce soit pertinent ou non est sans importance: c’est surtout un copié-collé qui décrédibilise toute idée d’indépendance.

    Imaginons un électeur de droite modérée qui se sente proche des idées défendues par le PCD. Considérant la faible cohérence entre le bilan de Mme Boutin et son offre politique, on conçoit que cet électeur préfère se tourner soit vers l’abstention, soit vers un vote classique pour l’UMP, ne serait-ce que par résignation.

  • @ vercaud:

    Merci pour ce commentaire tout en finesse. Grâce à vous j’ai enfin compris que c’est en harcelant les mendiants qu’on résoudra le problème des délocalisations. Il en fallait de la pédagogie, mais vous avez relevé le défi avec brio !

    Joyeux Acier a écrit :

    j’ai l’impression qu’il y a des gens à qui on enlève des enfants en France pour des choses beaucoup moins graves que de mendier dans la rue sous la supervision probable d’un groupe criminel. Les mamans et les petits se sont retrouvés au bout de 3 jours, ce n’est pas non plus un crime contre l’humanité.

    Je ne suis pas sûr de vous suivre. Tant que notre réponse à la mendicité sera moins violente qu’un crime contre l’humanité, pas de raisons de s’interroger ? « Il n’y a pas mort d’homme », comme dirait l’autre ? Heureusement que vous êtes là, à la première lecture j’avais eu du mal à voir à quel point cette sanction (séparer des mères de leurs enfants pendant plusieurs jours sans les informer le moins du monde de comment le retrouver) était en fait laxiste par rapport au crime infâme de ces gens qui ont osé mendier. MENDIER, quand même, merde. Et sur la voie publique en plus, pas juste chez eux, en Roumanie (car les roms viennent de Roumanie tout le monde sait ça). Ils mendient chez nous.

    En plus d’après vous, les mendiants seraient donc supervisés par un groupe criminel ? Maintenant que vous le dites, c’est vrai que ça doit être vachement rentable de faire mendier les gens. Il suffit de s’arrêter deux minutes quelque part et d’observer un sdf qui fait la manche: un passant sur deux lui donne un billet de dix euros, et à la fin de sa journée, le mec range tout dans sa valise de billets et s’en va en sifflotant ! Tu m’étonnes qu’il y ait de plus en plus de gens qui s’y mettent ! Ils profitent les bougres.

    Joyeux Acier a écrit ::

    Je ne pense qu’il est très important que la police respecte les lois, mais je ne suis pas sûr qu’une approche « bisounours » soit toujours la bonne pour traiter avec des gens qui sont souvent experts du contournement de la loi.

    Pourquoi ne pas proposer une loi pour délivrer la police de cette foutue obligation de respecter la loi ? Ils seraient certainement plus efficaces. Et pendant qu’on y est, interdisons aux associations humanitaires d’aider les gens qui n’ont pas au moins 1) un emploi en CDI et 2) un logement. Parce que c’est quand même elles les plus bisounours dans l’histoire ! Vous vous rendez compte ? Des associations qui voudraient même AIDER des gens qui n’ont pas de travail ! Le mec a passé sa journée à mendier et à rien foutre, et il va direct aux restos du coeur ! Il va MÊME PAS dépenser un centime de sa valise de billets malhonnêtement extorqués pour bouffer et faire marcher le commerce ! Non, il bouffe à l’œil, le salaud ! On les a trouvés les vrais profiteurs ! « J’te foutrais tous ces fainéants au boulot direct moi ! » comme disait l’adjudant Bidule (ou était-ce « au peloton » ? J’ai un trou…). En tout cas, avec tous ces « experts du contournement de la loi » et autres grands criminels, faut pas prendre de gants !

    En plus on peut être sûr qu’ils payent même pas leurs impôts ces ordures !

  • @ Gwynfrid:
    Le PCD est un tout petit parti, je ne vois pas comment il aurait pu s’opposer à certaines mesures comme le travail le dimanche.
    Pour le reste, vous n’avez pas tout à fait tort. Malheureusement.

  • Gatien a écrit ::

    J’essaie d’imaginer une économie où il n’y aurait que des entrepreneurs, aucun salarié, mais il y a comme un truc qui coince…

    Essayez plutôt d’imaginer des raisonnements non-binaires, ça pourrait vous décoincer.
    Essayez également d’imaginer le salarié comme un fournisseur un peu particulier, qui renonce à sa liberté pour un peu de sécurité.

    @jor, vous devriez limiter votre exposition à Mediapart, ça rend agressif.

  • Jor,

    pour reformuler un peu, les services de protection sociale enlèvent parfois la garde des enfants à des parents qui sont dans une situation beaucoup moins délicate que la mendicité, et pas pour trois jours, parfois pour des mois ou des années. Koz avait d’ailleurs parlé de cela il y a quelques temps. Et honnêtement, je ne sais pas trop quoi penser de ces situations: d’un côté, il faut protéger les enfants, de l’autre, il est assez inhumain d’enlever des enfants à ces parents.

    Mon second commentaire se réfère surtout à des groupes de délinquants souvent mineurs (voleurs à la tire, cambrioleurs) qui savent au mieux exploiter les failles de la loi, pour être relâché une fois arrêté.

    Je ne pense pas qu’il faut permettre des passe-droits à la police, mais je pense juste qu’il faut compléter et adapter la loi pour qu’il n’y ait pas de « failles » possibles à notre dispositif juridique. Les américains ont le « 3 strikes and you are out » (3 arrestations, même pour des faits mineurs = plusieurs dizaines d’années de prison). Ils ont aussi le « chain gang », de la prison, mais en plus « hard ». Je ne sais pas si c’est le système parfait, mais à mon avis, il faudra que l’on en vienne à quelque chose du genre en France.

  • Lib a écrit ::

    @jor, vous devriez limiter votre exposition à Mediapart, ça rend agressif.

    J’avoue que j’étais plutôt énervé à la suite de ma lecture, mais j’ai quand même réussi à écrire un commentaire pas trop violent. Non en fait ce sont les réponses de vercaud et Joyeux Acier qui ont été la louche d’eau qui fait déborder le bol et qui m’ont mis hors de moi, vu les propos tenus (mention spéciale au « point bisounours », après le point Godwin et le point goulag, très à la mode pour décrédibiliser sans argumenter).

    Mais ce qui m’énerve peut-être le plus, c’est ce sentiment d’impuissance face aux discriminations, à l’acharnement dont sont victimes ces personnes, qui sont déjà fragiles du fait de leur précarité extrême.

    Joyeux Acier a écrit ::

    pour reformuler un peu, les services de protection sociale enlèvent parfois la garde des enfants à des parents qui sont dans une situation beaucoup moins délicate que la mendicité, et pas pour trois jours, parfois pour des mois ou des années. Koz avait d’ailleurs parlé de cela il y a quelques temps. Et honnêtement, je ne sais pas trop quoi penser de ces situations: d’un côté, il faut protéger les enfants, de l’autre, il est assez inhumain d’enlever des enfants à ces parents.

    Mais dans ce cas précis, on ne parle pas d’enlever des enfants pour les protéger, mais plutôt comme mesure d’intimidation (le terme est de Mediapart, et l’idée revient dans la bouche de chacun des membres d’associations qu’ils ont interrogés). D’ailleurs s’il y avait vraiment la volonté de « protéger » les enfants (de leur mère ou de la situation de mendicité), pourquoi ne les séparer que quelques jours ? Ça n’est pas très logique. Et sans prendre aucune coordonnée pour les recontacter: ces personnes ne savaient même pas quand ou si elles allaient revoir leur enfant, ni comment le retrouver ! D’ailleurs l’éducateur dit lui-même que c’est du grand n’imp:

    «En voyant les enfants, leur douleur, l’absence de traces de maltraitance, et en voyant les parents, j’ai tout de suite compris qu’il y avait un problème, que ces enfants n’avaient rien à faire là, qu’ils devaient être auprès de leurs parents.» Xavier Didon alerte le parquet, mais il est trop tard, la procédure est enclenchée. «J’ai été surpris de constater que lorsque j’ai appelé non seulement au commissariat, mais aussi au parquet des mineurs, ils n’avaient pas les coordonnées des parents. Je n’avais pas de moyens de les joindre. Il a fallu attendre trois jours que la famille retrouve par elle-même nos services», indique-t-il, consterné.

    Certes il y a pire ailleurs, un pire qu’il faut combattre également, mais ici on n’est pas face à un cas particulier de « dysfonctionnement » d’une administration, mais face à un choix délibéré de l’État de harceler (à la limite de la persécution en fait) une certaine catégorie de personnes à cause de leur origine, concentré apparemment uniquement sur les familles Roms (dixit encore une fois les intervenants de l’article). Donc ma question initiale c’est: comment peut-on accepter ça ?

    Joyeux Acier a écrit ::

    Mon second commentaire se réfère surtout à des groupes de délinquants souvent mineurs (voleurs à la tire, cambrioleurs) qui savent au mieux exploiter les failles de la loi, pour être relâché une fois arrêté.

    C’est un malentendu alors, vu que ça n’a pas grand chose à voir avec les mendiantes dont nous parlons.

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