Retour chez les dogues

J’étais parti en avril. Je reviens en mars. Des paquets d’eau déversés au moment précis où je dois quitter mon appartement pour aller bosser. Réflexion classique dans le bus : mais qu’est-ce qu’ils font la gueule !

Peut-être étaient-ils, comme moi, de retour de vacances ? Cela dit, ça ne change guère durant l’année. Le visage impassible, le regard neutre dans le meilleur des cas, froid le plus souvent, parfois presque hostile. Comme une façon de se prémunir. Façon de prévenir l’autre : si tu m’agresses, je te bouffe en premier.

C’est pas que ce soit tout rose dans la campagne française. Mais : et l’amour ? Merde, à la fin ! Pourquoi ne partirons-nous jamais du principe d’aimer les premiers ? Tiens, je te souris d’emblé, comme ça, au moins, si tu devais me rendre service, je t’aurais souri le premier.

Bon. Philosophie de lundi de rentrée… Ca vaut pas tripette. Mais j’étais debout, dans le bus.

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13 commentaires

  • C’est dur de rentrer, surtout à Paris quand il pleut. Mais tes lecteurs sont heureux de te savoir de nouveau fidèle à ton blog.

  • Ca vaut pas tripette ???
    Eh ben si ça vaut ! Et même ça vaut cher, très cher !
    Ces petits moments de décalage que nous ne nous autorisons majoritairement pas à analyser, à décortiquer, à conserver précieusement ! Oh que si, ils ont de la valeur !
    Ce sourire en premier n’est pas précieux parce qu’il est premier, mais parce qu’il est sourire.
    Ce bronzage de l’esprit que nous ramenons avec nous de vacances, et si ce n’était qu’une empathie plus étendue, plus réelle, plus humaniste ?

  • Yeap. Ca m’a d’autant plus frappé qu’hier, je me promenais encore en montagne, avec le phénomène bien connu du « bonjour randonneur », assorti (généralement) d’un sourire. J’ai en tête le visage et le regard d’une femme, ce matin : nous avons dû nous regarder une seconde mais c’était suffisant. On a l’impression que la vie en ville suscite un mélange de peur et d’agressivité permanente, y compris dans la rencontre avec le plus inoffensif des costard-cravates…

    C’est un grand classique de dire que les gens font la gueule dans les transports en commun mais, ce matin, j’ai trouvé ça spécialement marquant.

  • Arme-toi d’un petit bouquin de Jean-Paul Dubois, format livre de poche, idéal pour ne pas déprimer dans les transports collectifs bondés. Attention au risque principal : celui de rigoler, à la lecture de ces petits bijoux d’humour, en oubliant que tu es entourré d’observateurs serrés debout et aigris…

    Allez, pour commencer et de quoi tenir une petite semaine d’allers et retours : « Vous plaisantez, Monsieur Tanner »
    [si tu ne l’as pas déjà lu]

  • Pendant des années j’ai voyagé dans mon train de banlieue face à un couple dont aucun trait n’a jamais bronché pour exprimer un quelconque sentiment envers ma personne. Un jour où le train est tombé en panne nous avons fini par échanger quelques paroles banales puis nous en sommes venus à parler de choses et d’autres et à avoir une conversatio passionnante qui nous a permis de voir que nous avions beaucoup de choses en commun. On a fini par se demander pourquoi on ne s’était pas adressé la parole plus tôt.

  • ça alors, il fait de la randonnée en montagne, short, godillots, et sac à dos, comme n’importe quel instit barbu encarté PS, il prend le bus pour aller travailler, au milieu des bobos écolos, dernier carré de l’électorat Vert ? Mais alors, c’est indéniable : sociologiquement, il est de gauche.

  • [quote comment= »39960″]ça alors, il fait de la randonnée en montagne, short, godillots, et sac à dos, comme n’importe quel instit barbu encarté PS, il prend le bus pour aller travailler, au milieu des bobos écolos, dernier carré de l’électorat Vert ? Mais alors, c’est indéniable : sociologiquement, il est de gauche.[/quote]

    N’exagérons rien, Denys, quand je dis randonnée, c’est surtout que je ne trouve pas de terme intermédiaire avec promenade… Cela dit, j’envisage de prendre mes prochaines vacances estivales en montagne et il semblerait (au vu d’un sondage aperçu dans Les Echos) qu’effectivement, cela me classe plutôt à gauche…

    [quote comment= »39968″]Offre-toi un tour de tram, les gens y sourient ![/quote]

    Pis que ça, je crois que je vais tenter le Velib’. Ca ne va pas améliorer mon cas.

  • Je crois que rien ne m’insupporte plus que les campeurs, les randonneurs, les touristes, qui, quand ils croisent un des leurs, sont « obligés » de dire « Bonjour » ! Ca me gonfle !

    De retour d’une balade sur le Mont-Blanc, j’ai passé plus de temps à dire « Bonjour » qu’à regarder le paysage 👿

    Maintenant, je suis à Paris, tout le monde me fait la gueule et je trouve cela plus tranquille.

    C’est vrai quoi, je revendique de ne pas être poli en vacances et je veux que l’on me le rende. Pourquoi ? Parce que moi, à Paris, je suis poli, je dis bonjour aux gens que je croise tous les jours dans la rue, je dis bonjour à mes voisins, je souris à tout le monde, et personne ne me réponds !

    Saleté de vacanciers !

  • T’es vraiment un sale type et en plus t’es pas cohérent. Tu revendiques le droit de pas être poli et pourtant, tu as passé plus de temps à dire bonjour qu’à regarder le paysage. Tu dis bonjour à Paris mais ceux que tu croises en vacances, tu les emmerdes. N’étant pas allé me balader sur l’autoroute des Alpes, moi, quand je croise 5 personnes au détour d’un sentier perdu, je ne fais pas comme s’ils n’existaient pas.

    Et puis, si tu trouves ça plus tranquille, pourquoi regretter que personne ne te réponde ?

    De toutes façons, je ne t’ai jamais vu sourire à tout le monde et dire bonjour dans la rue.

    T’es juste pas en vacances et t’as les nerfs.

  • D’abord, la prochaine que l’on se voit, je te pète un tibia… histoire que tu n’oublies pas à qui tu parles ! 😆

    Pour le reste, je vais aussi te casser l’autre tibia !

    Non, mais c’est vrai, les gens ne sont polis qu’en vacances…. ça m’énerve.

  • Je passe toujours au moins une semaine de vacances à la montagne l’été car s’il est vrai que tout le monde se dit bonjour et que c’est bien agréable, on joue aux écolos convaincus en essayant de reconnaitre les plantes avec les enfants (et c’est super quand tout d’un coup quand on s’interroge quelqu’un vous dit ah oui ça c’est un edelweiss !), on ne fait pas de bruit pour voir les marmottes, on imagine des noms pour les ruisseaux et bien plus que nulle part ailleurs on interroge la météo pour ne pas se retrouver sous l’orage ! Et plus tard j’espère bien avec les enfants aller regoûter la joie d’aller dormir en refuge et me laisser bercer par le concert improvisé des montagnards (enfin pas de la très grande montagne non plus !) épuisés mais heureux de leur journée…
    Et en lisant tes lignes Koz, je me rends compte que j’oublie peu à peu la vraie vie parisienne…Bon courage !

    J’aime bien la phrase de ma kozette Cilia : »Ce sourire en premier n’est pas précieux parce qu’il est premier, mais parce qu’il est sourire ».

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