Le 25 septembre, ça ira mieux demain

livre Dix ans, les amis, dix ans, mais vous le savez déjà. Mais enfin, dix ans et près de 2.000 billets. Plus de 80.000 commentaires, dont 4.000 de ma part. Autant d’échanges, d’occasions de découvrir mon propos, d’affiner ma conscience, émonder mon esprit. Chercher à comprendre, plonger au fond de moi, puis exprimer du mieux possible. Reprendre. Préciser. Compléter. Et puis revenir. Croire que l’on a convaincu, comprendre qu’il n’en est rien. Vouloir dialoguer, démontrer. Et puis se rendre à l’évidence : « je ne suis pas chargé de vous le faire croire… », avait-elle déjà dit.

Surtout, surtout, « avoir été là, ce qui est ineffaçable ». Ou plutôt être là. Être là, parce qu’il en faut un et parce que nous ne sommes pas si nombreux. Être là, si possible avec un peu de densité. Être là, si possible pas uniquement pour soi. Non, je n’en suis pas encore à considérer que je est indifférent. Mais tout de même, si ma présence peut contribuer un peu à un bien supérieur, je prends.

Dix ans de billets épars, séparés, toutefois. Lorsque l’on m’a proposé de revenir sur cette période, d’expliquer ce qui me fait avancer, j’y ai vu l’occasion de rechercher la cohérence de ces dix années, la cohérence de mon propos. J’ai écrit, calé, abandonné. D’autres priorités, quelques responsabilités. Une rencontre et un événement m’ont remis le pied à l’étrier, les doigts au clavier. Cet événement, c’est janvier : les attentats à Charlie Hebdo, Montrouge et à l’HyperCasher. Les interrogations sur la marche de notre société, « libre mais désemparée » (M. Gauchet), virent aux interpellations urgentes.

Où va cette société ? A-t-elle encore le goût de la vérité ? En a-t-elle la possibilité ? A quels saints nous vouer ? Ai-je le droit d’aimer notre identité, ses vallées, ses monts d’Arrée, Belle Île ou les sommets, ses clochers, ses pierres, sa foi, son histoire, même ses chevaliers et comment l’accorder à la diversité ? Formons-nous une société, avons nous un projet ? La France est-elle ? Je n’ai pas la présomption d’avoir apporté une réponse définitive à ces questions, ni même et fort heureusement d’avoir achevé ma réflexion. Mais j’ai souhaité apporter ma contribution, une contribution que j’espère juste avant tout, équilibrée aussi, apaisée, sans oublier toutefois que « le juste milieu n’est pas toujours au centre ».

Alors, j’ai tâtonné. Ni théologien, ni philosophe, j’avais pourtant la présomption d’accoster le monde des idées. Je les donc abordées par l’exemple. Pour Koztoujours, ça ira mieux demain (304 pages, mais des petites pages, 140×215), j’ai réveillé douze débats. Pourquoi douze ? Parce que sinon, c’était sept ou quarante. Douze, entremêlés un peu de mon parcours, qui a sa singularité, puisque le blogueur apporte toujours – enfin, plus franchement que les autres – sa personnalité.

koztjsDois-je vous les citer dès maintenant ? Et vous gâcher le plaisir de la découverte ?! Sachez que vous y trouverez Ségolène Royal et Emmanuel Todd. Nicolas Sarkozy et Jean Jaurès. Jean-Paul II, Benoît XVI, François, et puis Saint Martin, le Christ peut-être, aussi, qui sait ? Les débats participatifs, l’euthanasie et Géraldine D. Roselyne et Jean-Luc. Simone Veil, celle avec le V et pas pour ce que vous croyez. Non, je ne dis pas tout. Vous lirez, vous reviendrez. Sur la barre d’à côté, vous aurez noté un encadré « ça ira mieux demain »[1]. Il centralisera toutes les informations sur le livre, les détails de sa sortie, mes interventions déjà programmées. Retenez déjà votre soirée du 24 septembre, que vous passerez à La Procure en ma compagnie.

Voilà. Ce sont des jours d’écriture, des samedis, une retraite, un ordinateur égaré, et quatre mois. Quatre mois d’attente pour moi qui ne patiente jamais bien plus que quatre minutes entre le point final et la publication. Si vous découvrez aujourd’hui l’existence de ce livre, je vais en ce qui me concerne découvrir l’objet. Une première fois. Avec tout ce qu’elle peut comporter d’attente, d’appréhension, de joie, et d’abandon.

Et une espérance. Non pas de réussir, ça ne dure jamais. Mais d’être. Être là, pas seulement pour moi.

Alors…

Yalla, en avant !

 

 

  1. accessible également, directement, par ce lien []

19 commentaires

  • Etre là c’était important, de même que rassembler dans un débat ouvert autour de vraies idées. Tu as toujours su le faire depuis dix ans. Je t’ai découvert voilà 8 ans et ai le recul pour pouvoir valablement écrire ma première phrase ci-dessus.
    Alors bravo pour cette initiative ! et nous te lirons !

  • Ah Simone, si indissociable de Gustave …. une occasion de remercier mon papa de nous avoir donné le goût de si belles découvertes littéraires …
    Et l’hypercasher. .. à 100 m de chez moi … comment ne pas oublier non plus. Un tournant pour moi quant au regard apporté sune notre société
    Et koz. ..
    Au 24 bien sûr

  • Félicitations. Publier, être publié, ce n’est pas rien.

    (Reconnu Guy Birenbaum. Vu le fil de commentaires épique que j’ai en mémoire, cette partie-là éveille en moi une curiosité certaine. Oui, je sais qu’il a fait autre chose de plus intéressant depuis.)

  • Même si nous n’avons pas à l’évidence la même sensibilité (au point d’être banni ;)), du moins je tiens à vous dire mon estime pour la démarche intellectuelle ici décrite, ainsi que pour le travail accompli en ce sens. À ce titre et par delà la différence notée, cet ouvrage, s’il donne donc le meilleur de ces dix ans, a ainsi tout lieu d’avoir sa place dans les bibliothèques qui se respectent, par ces temps où la question de nos valeurs fondamentales se pose, pour nous, génération avec comme héritage le leg des années post 68 et Mitterrand. C’est donc avec sourire aux lèvres que j’accueille la nouvelle de cet ouvrage et écris : « Le 24/9 à la Procure ? Chic ! J’y serai ! »

    Jean l’Évangéliste, génération Jean Paul II.

  • Et voilà, il est fait et il va sortir pour la rentrée ; c’est bien. Je me réjouis par avance de le lire car je ne vous connais pas depuis 10 ans, j’aurai donc de belles surprises;

  • Excellent ! J’ai toujours pensé qu’il y avait de quoi faire un livre. Ce sera intéressant de voir quels billets ont été choisis et qu’elle sera l’impression globale du livre.

    Je verrai comment je me procure un exemplaire dédicacé à mon nom que « j’offrirai » à ma femme, qui ne lis pas le blog.

  • Cher Koz,
    Je lis ton billet avec beaucoup de plaisir, avec une grande joie.
    Malheureusement pour moi cela ne fait pas 10 ans que je te suis, mais dès que j’ai fait la découverte de ton blog je suis devenue une grande fidèle. »Si ma présence peut contribuer à un bien supérieur je prends » dis-tu. Oui!!! ta présence contribue à un bien supérieur, et tu n’as pas le droit d’abandonner même si certains, peut-être parce que tu as mis le doigt là où cela blesse te conseillent de le faire.
    Le Seigneur t’a donné ce don d’avoir « les mots pour le dire », et tu le fais si bien……Tu suscites chez tes lecteurs les réflexions pertinentes qui nous enrichissent tous. Je n’ai pas trouvé un seul autre blog qui ressemble au tien, devenu mien, et j’ai besoin de toi comme tant d’autres!!!
    Malheureusement je ne pourrais pas être à la Procure le 24 septembre, mais il me tarde d’acheter ton libre pour rattraper ce que j’ai manqué jusqu’à présent.
    BRAVO pour ta ténacité dont je me réjouis: dans 10 ans « LE SERAI LA » dis-tu, et moi aussi je serai là avec toi (si Dieu me prête vie »….)

  • @ David : oui. Enfin, une, sur la couverture. Mais ça fera très bien sur ta cheminée, de toutes façons.

    @ onlymanue : merci camarade. J’espère que vous ne serez pas déçus. A vrai dire, vous ne serez pas dépaysés, mais j’ai essayé de pousser un peu plus loin.

    jfsadys a écrit :

    « Ecrire est encore le meilleur moyen de parler sans être interrompu. » (Jules Renard) Félicitations pour votre nouvel enfant.

    Je m’aperçois d’ailleurs qu’écrire aurait tendance à me rendre plus taciturne. Ca m’agacerait presque de ne pas pouvoir finir tranquillement un raisonnement 😉 Promis, je m’amende…

    @ Pepito : les billets étant des points de départ uniquement, d’ailleurs, et n’étant jamais repris dans leur intégralité.

    @ Marie Helène : merci pour votre message et votre soutien, appréciés !

    Gwynfrid a écrit :

    Reconnu Guy Birenbaum. Vu le fil de commentaires épique que j’ai en mémoire, cette partie-là éveille en moi une curiosité certaine.

    Guy Birenbaum a proposé d’enterrer la hache de guerre il y a longtemps déjà, ce que j’avais trouvé plutôt classe de sa part 🙂

    ==

    Merci à tous pour cet accueil en tout cas !

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