Président sans abri

parapluies

Ces gens ne l’aiment pas. S’ils l’aimaient, ils lui parleraient. Ils lui diraient l’évidence. Ils ne le laisseraient pas, comme ça, comme ils l’ont laissé. Ils ne le laisseraient pas s’enferrer dans une com’ défaillante. Evidemment, venant de moi, cela va sembler teinté de perfidie. Et pourtant, François, si je ne l’aime pas[1], on ne peut pas dire que je ne l’aime pas. C’est peut-être là le seul effet favorable de cette mise en scène : je commence à ressentir de la compassion. Je sais : là n’est pas précisément le sentiment que devrait inspirer un chef de l’Etat. Que voulez-vous ? Je ne suis pas maître de mes émotions, et je dis ce que j’ai sur le cœur.

Quand je l’ai vu, sous la pluie encore, mon premier mouvement a été pour m’irriter qu’il n’y ait pas un conseiller, pas un accompagnateur, pour lui tendre un parapluie. Que personne n’ait songé à lui dresser un petit auvent.

Las, il est s’est avéré que c’était un choix. Un garde du corps était présent, avec un parapluie, et François Hollande l’a refusé. C’est son idée, sa vision des choses. S’il s’est encore exposé à la pluie, c’est pour montrer qu’il n’a peur de rien. Pour montrer qu’il est « résistant dans la tempête« .

François Hollande a fait de brillantes études, il est en politique depuis plus de trente ans, il connaît la communication et il a même des conseillers pour l’aider à la peaufiner. Il faut croire que, à l’opposé parfait de ce qu’il a essayé de démontrer, il est totalement déboussolé pour imaginer un seul instant que l’image qu’il a donnée hier – un président sans abri, à la rue – était celle que les Français attendaient en cette période, et ce jour-là précisément.

Pendant que le pays observe, interdit, la débandade à Paris et cette situation inédite par laquelle deux ministres font chuter leur propre gouvernement, alors que sa majorité se restreint au point que l’hypothèse d’une dissolution est sérieusement envisagée, il a semblé urgent à François Hollande que le Président de la République Française apparaisse commémorant le passé sur une île, seul, isolé, démuni, myope, et dans la merde.

Si seulement il était apparu à son poste… J’ai la plus parfaite admiration pour les résistants de l’Île de Sein. Honorer leur engagement précoce et unanime était plus que justifié. Mais voilà, quand la situation économique est telle que le Premier Ministre a annoncé une « rentrée difficile », que la situation politique est celle que nous connaissons, on ne voit plus le Président de la République que pour des commémorations. Sur la situation irakienne, François Hollande n’a toujours pas trouvé une minute pour s’exprimer personnellement et publiquement mais il a passé l’été à commémorer le passé. S’il brave vaillamment le crachin, c’est pour se payer de mots sur l’Histoire du pays. Voilà son poste.

Il y a, oui, de beaux exemples de capitaines à leur poste dans la tempête. Comment ne pas penser à Benoît XVI à Cuatro Vientos ? Là, nous avons un homme à son poste, un homme dont la présence malgré les éléments a du sens. Et nous avons une tempête, avec un homme de 80 ans qui reste à sa place alors que derrière lui, des pompiers en rappel s’efforce de sécuriser la structure qui l’abrite. Pas un quelconque crachin breton. Je n’ose poursuivre le parallèle sur les actes que Benoît XVI aura mieux posés.

Je vous connais, et je pourrais presque donner les noms de ceux qui vont m’expliquer que cette histoire est un détail. Je ne le nie pas. C’est un détail. Mais c’est la rentrée. Et puis, surtout, ce détail est un choix délibéré que le Président a voulu porteur de sens, et la communication présidentielle poursuit le story-telling avec une même absence parfaite de discernement.

Il faut le lire sous la plume de l’Elysée pour le croire :

 

Ils ont osé cette analogie. Supporter la bruine, c’est rendre hommage à la résistance, rendre hommage au sacrifice de ces Français pendant quatre ans. Comme si les hommes courageux de l’Île de Sein n’auraient pas été mieux honorés par un président empreint de dignité et un discours qui, abrité de la pluie, n’aurait pas enchaîné lapsus et cafouillages. Le parallèle est non seulement choquant mais il est insultant et ce, d’autant plus que les explications varient. C’est une fois pour rendre hommage aux résistants. Une autre fois, c’est pour se montrer capitaine dans la tempête. Une troisième, pour être traité comme tout le monde[2]. Les hommes de l’Île de Sein se retrouvent là comme une explication parmi d’autres, utilisés pour ce qui n’est, chacun l’aura compris, qu’un message bâclé de politique intérieure.

Alors non, il ne rassure pas en capitaine dans la tempête. Il inquiète par son manque de discernement.

Et puis, allez, à supposer qu’il y ait une bonne communication sur la pluie, ce dont on peut douter, la prochaine fois qu’il envisage de s’y adonner, que ses conseillers lui tendent un parapluie d’Aurillac. Triple avantage : il n’aura pas l’air dépassé, pourra se concentrer sur son propos, et fera même la promotion de la production française.

aurillac

 

  1. Au sens commun. Ne me gonflez pas, les cathos []
  2. mais tout le monde n’est pas président, et tout le monde avait sorti un parapluie []

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31 commentaires

  • C’est vrai, Hollande ne fait pas la pluie et le beau temps. Il n’a aucune prise sur les conditions météorologiques. Ce n’est ni Dieu ni un sorcier indien. Et son impuissance sur ce point apparaît très clairement (sur le chômage aussi, pour l’instant). Président fantoche ! Dissolution ! Démission !

    Sur le choix de com (parapluie ou pas parapluie), je défendrai le point de vue inverse du vôtre. Que n’aurait-on dit en effet si Hollande s’était exprimé pour cette occasion, bien sec et bien protégé, sous un parapluie tenu de l’un de ses serviteurs ? Quel décalage par rapport à l’événement commémoré et par rapport à la situation actuelle de la France ! L’image d’un président « à l’abri », quoi qu’il arrive, à mille lieux des résistants de l’île de Sein et à des années lumière des Français en difficulté, était tout simplement impraticable. Donc, pour moi, bon choix d’affronter la pluie, et cohérent par rapport au personnage.

    D’accord avec vous, cependant, pour souligner que le message Facebook de la com de l’Elysée est lourdingue et inapproprié.

  • Pffff… pour un Breton, tu manques de charité envers quelqu’un qui refuse de se protéger d’un innocent ptit crachin. Moi, j’aime assez cette image. On pourra dire qu’elle a été travaillée par la com. On peut aussi espérer qu’il n’a pas voulu s’abriter par fierté, par solidarité avec les décorés sans abris, par goût du ruissellement, par bravitude d’ex, sans arrière-pensée calculatrice. Pis qu’il a voulu aller jusqu’au bout d’un biennat si marqué par la pluie 🙂

  • « qui voit Sein, voit sa fin » dit le proverbe.
    Sera-ce prémonitoire pour Hollande ? Toujours est-il qu’il ne semble plus rien contrôler du tout, même ses tentatives de com’ sont des ratés. L’inauguration des chrysanthèmes, ça semble encore trop pour lui…
    Je sais, je manque de charité, mais si on veut un jour pouvoir revenir sur les lois les plus infâmes de son quinquennat, il faut qu’il boive le calice jusqu’à la lie, et perde toute respectabilité politique. S’il y a un rejet en bloc de son action, alors, mais alors seulement, on peut espérer rétablir un peu de dignité en politique dans ce pays.
    Pour l’instant, Taubira reste, donc le travail de décrédibilisation n’est pas fini. C’est cruel, mais c’est Hollande qui a choisi de gouverner par le mépris, il ne récolte que ce qu’il a semé.
    Je n’ai pas, pas encore, de compassion pour lui, cela viendra peut-âtre plus tard, après sa chute. Il y a un temps pour chaque chose sous le crachin.

  • Il me semble que cette histoire, parapluie refusé compris, est un classique depuis (au moins) de Gaulle, qui faisait toujours comme cela. Je crois que le protocole prévoyait même qu’on lui tende un parapluie devant tout le monde pour qu’il puisse ostensiblement le refuser. J’ai essayé de trouver une référence, j’ai trouvé ça .

    A mon sens, le raisonnement est que cela fait vraiment partie du protocole que de montrer que l’on se fiche de la pluie, les communicants ont dû dire qu’on lui aurait reproché de se planquer contrairement à ses prédécesseurs.

    Si l’image ne me choque pas en soi, il est vrai qu’il fallait du culot pour oser la comparaison avec les résistants, on est d’accord.

  • Compassion ? -oui, celle venant d’assez peu profond finalement : paraître à ce point emprunté… Comme son attitude lors de l’accolade au chancelier allemand l’autre fois..
    Quant à ses lapsus du jour, amusant ou éclairant : « parti » au lieu de « patrie » … « Plage » au lieu de « balles » à nouveau rectifié en « plage » parce qu’il avait vraiment perdu le fil…
    Il a droit aussi à une vraie compassion, qui demande plus de combat peut-être : il est le fruit d’un laïcisme idéologique, qui a perdu le contact avec le réel, jusque dans la façon d’assumer sa personne… Ses attitudes corporelles sont guindées, gênées… Et qui a cru pouvoir changer ce réel…
    Or le pouvoir réel accordé aux humains et d’accomplir, d’amener à un certain accomplissement ce qui lui préexiste, dans un esprit sacerdotal, ou d’accueillir simplement ce réel qui parfois le dépasse trop.
    Actuellement les erreurs, les fautes idéologiques viennent au jour de partout : conséquences des politiques liées à la natalité en Chine, et en Inde… Conséquences des choix économiques (quand on fera le décompte du nombre de morts provoquées par ces politiques, il ne faudra pas oublier ceux de l’industrialisation et du XIX° et des XX° et début de ce XXI° siècles, qu’elles soient directement liées au travail et ses conditions ou aux implications sur la santé de tous des choix engendrés par l’appétit financier).
    La perspective résolument réduite à l’intra-mondain révèle son caractère morbide. Les lois sociétales des sociétés les plus atteintes, leurs pressions mondiales en sont un signe extrême.
    Les « grands principes » laïcs se dégonflent comme des baudruches : l’humain n’a même pas ce pouvoir sur lui-même de préférer honnêteté, fraternité , respect etc…

    Merci de cet article

  • Il est « sans abri » parce qu’en réalité, il n’a plus rien à dire, d’où le refuge dans les commémorations et autres célébrations. De même, les propos vains et creux sur la « compétitivité », les « entreprises », la « social-démocratie », le « tournant social-libéral », la « réforme », etc, donnent l’impression de donner le change bien plus que de définir une réelle orientation politique. Parce qu’elles ne correspondent pas à une véritable réflexion sur l’état de la France, mais à un simple « bougisme » que ces mêmes socialistes dénonçaient chez Sarkozy. Sous ce gouvernement, j’ai pu voir que « réformer », pour les élites politiques françaises, ne signifie plus régler, ne serait-ce que temporairement, des problèmes concrets (c’était encore plus ou moins le cas sous Chirac ou Sarkozy par ex.), c’est simplement devenu une posture. On en parle parce que c’est la seule chose qu’on n’a pas essayé. On donne l’illusion du mouvement.

    (Par exemple, diviser par deux le nombre de régions pour ne pas baisser, ne serait-ce que marginalement, le nombre de conseillers régionaux, ça c’est vraiment fort. D’autant plus que diminuer le nombre d’élus est le type même de réforme simple à mettre en œuvre et populaire (qui, à part les élus concernés, va critiquer le fait que la liste départementale pour le conseil régional, passe de 50 à 36 candidats ?).)

    En réalité tout est devenu de la com’: depuis la « réforme » annoncée comme un gage de progrès (?) à l’air systématiquement furieux de Manuel Valls pour montrer à tout le monde qu’il est vraiment dur et inflexible, en passant par le bavardage sur les « chocs » et les « pactes » supposés relancer l’économie. Mais sur le fond, qu’ont-ils à dire ?

    La déchéance de Hollande c’est simplement l’incapacité des partis politiques à penser autre chose que la com’. On se plaint du « déclin du politique », mais qui sont les initiateurs de ce déclin sinon les hommes politiques eux-mêmes, à force de se présenter comme micro/macro-managers ? Ce n’est pas ce qu’on attend d’un homme politique, surtout pas du Président de la République. On attend une vision, un cap. En fait, le sujet n’est pas Hollande. Le vrai problème c’est que sa déchéance, qui témoigne de la baisse globale de niveau de la classe politique française, prend place dans un contexte d’implosion des formations politiques. La situation politique est tout simplement bloquée. Dans ces conditions on peut aller jusqu’à Valls XII sans que les choses n’évoluent réellement.

  • Jeff a écrit :

    C’est vrai, Hollande ne fait pas la pluie et le beau temps. Il n’a aucune prise sur les conditions météorologiques. Ce n’est ni Dieu ni un sorcier indien. Et son impuissance sur ce point apparaît très clairement (sur le chômage aussi, pour l’instant). Président fantoche ! Dissolution ! Démission !

    A qui répondez-vous ?

    Jeff a écrit :

    Que n’aurait-on dit en effet si Hollande s’était exprimé pour cette occasion, bien sec et bien protégé, sous un parapluie tenu de l’un de ses serviteurs ?

    Combien d’exemples voulez-vous de politiques qui le font sans qu’on leur en fasse jamais le reproche ? Trouver un lieu abrité, sans même qu’un parapluie soit nécessaire, pour lui permettre de prononcer dignement un hommage à de grands hommes devrait être à la portée d’un conseiller ou d’un responsable du protocole.

    Et dîtes-moi, combien de personnes ont songé à reprocher aux présidents et ministres successifs d’être abrités de la pluie les 14 juillet ? Qui a songé à le reprocher à Hollande ?

    @ Ceyratois : serons-nous d’accord pour dire que le problème, dans ce cas, est que jamais l’on n’aurait songé à reprocher à De Gaulle une absence d’autorité ? Et que lorsque, précisément, on n’est pas De Gaulle, on adapte sa communication ?

    @ Vieil imbécile : le citoyen français en moi a des exigences.

  • Ça doit être la première fois que je suis d’accord avec Jeff (y compris sur le dernier point).

    Personne n’aime François Hollande, c’est assez clair. S’il a un parapluie, il aura l’air ridicule, sans parapluie il aura l’air mouillé. S’il va à Sein, il ne fait que des inaugurations de chrysanthèmes, s’il ne fait rien pour le 70e anniversaire de la Libération, ce sera alors une insulte aux mânes de la Résistance, etc.

    À ce niveau dans les sondages, il est évident qu’il ne peut plus rien faire de correct. Et, contrairement à tous ses prédécesseurs, il a négligé de constituer autour de lui une petite cour de gens pour l’encenser bruyamment quoi qu’il fasse.

    Cela dit, je comprends très bien que tu exprimes de la compassion, c’est à peu près à ce stade que je suis arrivé, moi aussi. En politique, lorsqu’on fait pitié, c’est vraiment le fond du trou.

  • Effectivement il est tout à fait intéressant de mentionner cet incident. Très révélateur. J’ai toujours trouvé idiots les gens qui ne s’abritent pas sous un parapluie quand il y en a un de disponible. Je n’aurais jamais pensé que Hollande était dans cette catégorie.

  • Les marins à côté de lui ne pouvaient pas se protéger de la pluie, eux non plus etc…
    Ceci dit, le président normal a, une nouvelle fois, fait le mauvais choix, tout comme les chargés de communication qui réussissent à faire rire du président et des sénans. Bravo !

  • Lorsque j’étais enfant dans les années 50 et 60 il n’y avait pas la télé dans mon village natal perdu dans la forêt landaise. Je découvrais donc mon petit monde rural avec mes yeux d’enfant en direct live. Je n’ai aucun souvenir de campagnes électorales présidentielles. J’ai souvenir de campagnes électorales municipales, cantonales. Elles se faisaient aux cafés des villages, sous les préaux des écoles publiques, sur les marchés, dans les salles de réunions des mairies. En direct live. C’était l’époque aussi où il y avait encore des prêtres dans tous les villages qui montaient en chaire le dimanche pour faire leur sermon. Puis est venu le temps de la télé. Je me souviens de la conférence de presse suivante: http://www.ina.fr/video/CAF90033365 . Je me souviens encore aujourd’hui de celle de Georges Pompidou : http://www.ina.fr/video/I00016723. Je me souviens de Valéry Giscard d’Estaing disant à François Mitterrand « Vous n’avez pas le monopole du cœur. » Je me souviens de l’affrontement Jacques Chirac François Mitterrand. Je me souviens de Nicolas Sarkozy et de son « casse-toi pauvre con » sans oublier « descends si tu es un homme ». Je me souviens bien sûr de la séquence « moi président »… Et maintenant viennent s’ajouter les images d’un Président qui prend l’eau au sens propre et au sens figuré. « Une maison brûle, mais elle n’intéresse personne. Par contre, à 50 mètres de là, devant la vitrine d’un magasin, on regarde les maisons brûler sur l’écran d’une télévision. La réalité est là, à deux pas, mais on préfère la guetter sur le petit écran : puisqu’on l’a choisie pour vous la montrer, ça doit être mieux que cette maison qui brûle à côté de vous. La civilisation de l’image est à son apogée. » (Romain Gary)

    Read more at http://www.dicocitations.com/citations-mot-television.php#K76mIit3qZo1XVe5.99

  • @ Gwynfrid : en effet, depuis le temps que l’on se connaît, tu peux considérer que mon propos est dénué de discernement et purement partisan (d’ailleurs, je n’ai jamais critiqué Nicolas Sarkozy, par exemple, tant je suis aveuglé par l’esprit militant) ou imaginera eu le fait de prononcer un discours censé être digne avec les cheveux qui collent et dégoulinent, les lunettes opaques au point de ne plus voir son texte et cafouiller est un foirage objectif.

    Quant aux commémorations, même la feuille de l’exécutif en vient à parler de « boulimie mémorielle ».

    @ doenerth : à supposer cela exact, les marins ne sont pas présidents de la république, et n’avaient pas non plus de discours à prononcer.

  • Koz a écrit :

    @ Gwynfrid : en effet, depuis le temps que l’on se connaît, tu peux considérer que mon propos est dénué de discernement et purement partisan (d’ailleurs, je n’ai jamais critiqué Nicolas Sarkozy, par exemple, tant je suis aveuglé par l’esprit militant)

    Je n’ai rien dit ni insinué de tel. Je veux juste dire que tu auras de toute façon du mal à trouver un compliment à faire à François Hollande dans les circonstances présentes, alors que tu n’en as jamais été un grand fan, pour parler par euphémisme. D’ailleurs il ne se trouve guère de commentateurs pour arriver à lui trouver des qualités en ce moment, et je suis moi-même bien incapable de le défendre, à supposer que je m’en sente le devoir, ce qui n’est pas le cas.

  • L’image est en effet singulièrement étonnante, détonnante, ubuesque.

    Toutefois, l’argument de la justification élyséenne changeante comme une girouette est un peu tirée par les cheveux. Le fait de refuser le parapluie sur le moment puis ensuite de rappeler que les résistants l’ont été par tous les temps c’est plus un fail de communicant essayant de rattraper le buzz négatif des images qu’une véritable justification du pourquoi des choses.

    Peut être pensaient-il refaire le coup de la première fois sous la pluie pour le soldat inconnu. Décidément les événements de la grande guerre ne lui réussissent guère.

  • Gwynfrid a écrit :

    Ça doit être la première fois que je suis d’accord avec Jeff (y compris sur le dernier point).

    C’est marrant, de mon côté, je suis, le plus souvent, d’accord avec vous…

  • Excusez-moi d’être un peu cru, mais je m’en fous. Complètement. Déjà que l’on a du mal à s’intéresser à son changement de gouvernement ( un truc ayant censément un peu d’importance en politique…), alors ses gesticulations commémoratives et sa com’, je vous laisserai commenter dessus.

    J’espère juste qu’il n’a pas attrapé froid, en plus, le pauvre chat. Parce que c’est bien triste, mais ça a l’air d’être le point sur lequel on se rejoint tous : la pitié…

  • La com, c’est de la culture élitiste parisienne. Le populaire, il voit bêtement les choses au 1er degré. Je n’ai pour ma part ressenti qu’une énorme perplexité en voyant ces images.
    De la pitié ? Non. Un type adulte embarrassé à ce point parce qu’il pleut (en Bretagne !).
    Lui a-t-on offert un verre de raide pour se réchauffer ?

  • J’ai vu les images aux « actualités ». Ce qui m’a frappé, c’est la façon dont le commentaire entrait dans le jeu du parallèle appuyé entre FH sous la pluie, la résistance bravant la tempête nazie et le courage du cap maintenu face à la contestation de la gauche du PS. Aucun recul.

  • @ Aristote:
    Les communiquants ne se rendent plus compte de la naïveté, voire la niaiserie de leurs éléments de langage. D’où ce décalage immense avec le peuple.

  • Le type qui dit simplement : « je ne vois pas de raison d’être abrité de la pluie si les personnes auxquelles je m’adresse ne le sont pas, je vois même quelque chose d’indécent au fait d’être abrité pour rendre hommage à des résistants et, qui plus est, à un moment où beaucoup de Français traversent une période difficile. Et tant pis pour les images de la pluie qui dégouline sur la tête et les lunettes du président qui embêtent tant les communicants ! Ce n’est pas le plus important, j’assume. », moi, j’avoue que ça me plaît bien. Chacun ses goûts…

    • De goût. Ou d’aveuglement. Mais méfiez-vous, les gens comme vous, qui l’encouragent dans cette voie, ne lui rendent pas service.

  • Tant que la cote de popularité de Hollande sera supérieure à zéro, il y aura toujours des gens à qui cela plaira.

    Peut-être on est trop injuste sur les cafouillages pendant le discours. Ceux-ci pourraient être dus aux goutes d’eau sur les lunettes et à la pluie sur le papier du discours qui rendaient la lecture très difficile.

  • Ma réaction instinctive à FH sous la pluie n’était pas d’abord à sa dimension com, mais celle-ci : un pays qui n’arrive même plus à s’organiser pour fournir un parapluie à son Président sous la pluie est décidément mal barré !

  • A t’on une image de l’assemblée présente devant François Hollande faisant son discours?
    Cette assistance était elle vraiment à découvert sous la pluie ?
    Se pourrait il que personne dans la foule n’ait de parapluie ? par protocole ?
    Compte tenu de la tendance générale à l’humidité de l’été 2014, de la compétence de Météo France, un abri couvert pour l’assistance et le président (ou même une distribution générale de parapluie) avait il été considéré comme superflu ? non protocolaire ? ou bien personne dans l’organisation n’y a songé ?, ou même l’hypothese aurait elle été rejetée, par exemple pour des raisons de télégénie ?

  • Comprends pas la polémique.
    Quel est le lien entre la pluie d’une part, l’héroïsme des résistants et les souffrances des français d’autre part ? Ne peut-on rendre hommage et exprimer sa compassion en étant au sec ? La signification de la parole est-elle indexée sur l’hygrométrie ?

  • Koz a écrit :

    De goût. Ou d’aveuglement. Mais méfiez-vous, les gens comme vous, qui l’encouragent dans cette voie, ne lui rendent pas service.

    Vous croyez qu’il m’entend ? Peut-être après tout si nous sommes si peu nombreux à l’encourager. Devrait-il écouter plutôt les gens comme vous, qui ne l’encouragent pas dans cette voie, et qui, eux, lui rendraient service ?

    Plus sérieusement, je pense qu’au-delà de l’écume des choses (ou de la pluie sur ses lunettes), il sera jugé sur les résultats… qui pour l’instant ne sont pas au rendez-vous. Vont-ils se matérialiser d’ici deux ans et demi ? C’est, à mon avis, la seule question qui vaille pour Hollande, qui n’a plus d’autre choix que de maintenir son cap (et qui le fait, me semble-t-il, malgré les critiques de gauche et de droite). Pour notre pays et ses habitants, on ne peut que le souhaiter.

  • Je me souviens d’un reportage TV lors du défilé du 14juillet 1980 d’une année pluvieuse. Giscard avait décidé semble -t-il de parcourir les différentes étapes sans porteur de parapluie. Le caméraman avait alors vicieusement filmé en gros plan les gouttes de pluie dégoulinant de ses lobes d’oreille…
    Les montages ou démontages de belles histoires existent de tous les cotés. Mais que les faux naïfs admiratifs sont fatigants !

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