Le cancer de la politique française

Vous allez dire que je râle tout le temps. Mais quelle soudaine impulsion a conduit Laurent Wauquiez à brûler ce qu’il était en une seule sortie, que personne ne lui demandait et que rien n’exigeait ? Secrétaire d’Etat aux affaires européennes, devait-il s’exprimer sur les affaires sociales ? Membre du gouvernement, devait-il reprendre les antiennes décennales de la droite contre les assistés, laissant en outre penser que quatre ans de Sarkozy n’y ont rien fait ? Représentant d’une « droite sociale », devait-il attaquer une réalisation sociale majeure du gouvernement ? Il n’y a pas si longtemps, Laurent Wauquiez était « un huron à l’Assemblée Nationale ». A-t-il donc abandonné toute velléité d’iconoclasme pour reprendre, en grognard usé de la droite, le refrain épuisé des assistés, cancer de la société française ? En une sortie, il a ruiné son image sociale et a endossé la vieille politique. Pour un peu de visibilité, seulement ?

Le même jour, sur une autre partie du spectre de l’UMP, Claude Goasguen dévoilait une autre idée de génie : créer un registre des binationaux. Pour lutter, probablement, contre la cinquième colonne. Un grand fichier de Français potentiellement déloyaux. Un truc sain, qui ne jette pas le soupçon a priori, ça.

Fort heureusement, le premier s’est fait recadrer sèchement et certains, tels Marc-Philippe Daubresse, Etienne Pinte ou encore Roselyne Bachelot, ont réagi clairement. Quant au second, on peut imaginer que sa proposition reste une sortie personnelle. Il doit d’ailleurs enrager contre Wauquiez, le Goasguen, parce que tout de même, un registre des étrangers-ou-presque, normalement c’est du qui tâche et qui t’envoie au JT.

L’une et l’autre proposition posent de faux débats ou créent le problème qu’elles prétendent résoudre.

Le « cancer de l’assistanat » fait partie de ces idées solidement implantées dans une partie de l’électorat, qui ne prend plus la peine de les vérifier. L’idée confortant des présupposés bien établis combien s’astreignent à les confronter à la réalité ? Chacun connaît un type qui abuse des allocs et roule en SLK. Ou assure en connaître un. Ou connaît quelqu’un qui assure que la Porsche Panamera appartenait bien au type qui abuse. Et puisque de toutes façons, on sait que ça existe, hein, on va pas faire son gauchiste, non plus, tout de même ?! Bon. Pourtant, même si, précisément, Le Monde est un journal de gauche, il fournit quelques arguments qui permettent de penser que, si cancer il y a, la tumeur n’est pas forcément maligne. Et Roselyne, dont les jardinières sont bien tenues et qui veille encore mieux sur ses plate-bandes, a également renvoyé Wauquiez à ses affaires européennes.

Quant aux binationaux, qui, aujourd’hui, a ressenti leur existence comme une difficulté (rappelons que, s’ils sont bi-nationaux, c’est qu’ils sont, aussi, nos compatriotes) ? Que les musulmans soient une menace nationale, ça, on avait fini par l’enregistrer. Mais les bi-nationaux pas musulmans ? Par exemple, le bi-national qui s’en fout. Lui aussi ?

Mais une fois les débats lancés – avec la séquence obligatoire sur l’absence de tabous, de sujets interdits et vas-y que tu vas pas m’empêcher de débattre, oh, et si rien que ça, ça t’escagasse, c’est que t’es bien chatouilleux du poil, toc, y’a que la vérité qui blesse – combien d’entre nous (enfin d’entre vous) découvrent soudainement l’existence d’un problème dont, d’ailleurs, ils se sentent soudainement très concernés ?

Et puis, l’une comme l’autre des propositions relèvent aussi d’un même réflexe, dont on pourrait dire qu’il est le cancer de la politique. Ce n’est pas une exclusivité de la droite, et ce n’est pas un privilège français. Mais tous ceux qui ont le souci du bien commun devraient s’en abstenir : c’est diviser pour l’emporter, opposer pour gagner.

L’absence de projet, l’absence de vision, semblent condamner la politique à ces brutales et éphémères saillies, à ces débats qui sont autant de polémiques hyper protectionnistes, hyper défensives, comme autant de coups furieux et désespérés d’un pays acculé et sur le déclin. Comment s’étonner qu’un tel pays cherche le bouc-émissaire, pour expliquer qu’on en soit là ?

Bruno Le Maire, nouvellement en charge d’une redéfinition du projet de la droite, semble poser un diagnostic intéressant, et quelques bonnes bases. Au-delà du diagnostic, des bases et d’une bonne démarche, il faudra encore voir les applications concrètes de ce projet. Autre aléa, il « ne se soucie pas de la relation personnelle du candidat avec les Français : à M. Sarkozy de jouer ». Ce ne sera pourtant pas, et de loin, la partie la plus simple.

 

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90 commentaires

  • Comme beaucoup d’autres à droite l’ont fait avant lui, Wauquiez essaie de récupérer ces classe populaires en train de partir au Front National

    Il n’y arrivera pas plus que les autres car il ne fait pas la bonne analyse
    La question des « assistés » procède comme beaucoup d’autres d’un regard sur un système considéré comme injuste et sur des politiques dé crédibilisés par nature
    Nous sommes à fond dans la société de défiance décrite par Algan et Cahuc, et la seule manière de s’en sortir c’est de supprimer ce qui l’a produit, à savoir le mélange du corporatisme et de nationalisme.

    il faut donc que l’Etat arrête de vouloir tout régenter, mais surtout il faut une nuit du 4 août d’abolition des privilégiées, ou du moins de ce qui est considéré comme tels, tous ses particularismes de tel ou tel corporation, depuis la niche fiscale jusqu’au système de retraite particulier

  • Welcome back Koz.

    Bon, je me lance sur l’assistanat.

    L’argumentaire du Monde que tu donnes en lien est extrêmement peu convaincant. Il se contredit toutes les 2 lignes. Exemple spectaculaire : idée reçue n°1, la France distribue plus d’aides sociales que les autres pays. C’est faux, dit Le Monde, on est dans la moyenne, on est 2e sur 28 dans l’OCDE en termes de dépenses.

    Bon, c’est plus compliqué que ça, dans les dépenses il y a plein de trucs, concentrons nous sur les bénéficiaires des minima sociaux. Mais c’est compliqué aussi, il y a une dizaine de dispositifs, au total 3,5 millions de bénéficiaires. Concentrons nous alors sur les bénéficiaires du RSA. L’article nous dit qu’il ne représente que 2% de la population active en France contre 3,4% en Allemagne et 5,6% au UK. Je rappelle que la population active en France c’est 28 millions de personnes, 2% ça fait donc 560 000 bénéficiaires. Le site rsa.gouv.fr m’apprend que le RSA bénéficie à 1,777 million de foyers et je ne sais combien de personnes.

    560 000 selon Le Monde, trois fois plus selon le site du RSA. De qui se moque-t-on? Pourquoi Le Monde raconte-t-il n’importe quoi? Est-ce en niant l’évidence qu’on fait avancer le débat démocratique?

    Ce que cette parodie d’article du Monde établit avec éclat, c’est bien que notre système d’aides sociales est un maquis inextricable de dizaines de dispositifs à chaque strate du millefeuille administratif (national, régional, départemental, communal…), que les critères de chacun de ces dispositifs ne sont pas harmonisés et que personne n’est capable de donner la liste des dispositifs auxquel est éligible une personne en fonction de son statut marital, de son âge, de son code postal, de sa nationalité, de son sexe…

    Là où cette truffe de Wauquiez a tout faux, c’est qu’il attaque le RSA qui est justement un dispositif conçu pour réduire (un peu) cette opacité et les effets pervers qui l’accompagnent. Il reste beaucoup à faire pour rendre notre système social lisible et intelligible, mais le RSA va dans le bon sens. C’est cela qui permettra de réduire le sentiment d’arbitraire, d’injustice, de défiance. Taper sur le RSA ne fait pas avancer le schmilblick, nier le problème non plus.

    Le deuxième problème que le RSA ne règlera jamais même s’il venait à absorber la totalité des dispositifs d’aide sociale, c’est que la différence entre le revenu d’assistance et le revenu du travail est faible. Le « taux d’imposition marginal » du bénéficiaire du RSA est de l’ordre de 70%. S’il travaille et gagne 100€, il perdra 70€ de RSA.

    On n’améliorera pas cette situation si on n’améliore pas les salaires. On n’améliorera pas les salaires si on n’améliore pas l’emploi. On n’améliorera pas l’emploi si on ne change pas radicalement notre attitude vis a vis des employeurs.

    L’assistanat est un cancer et ses premières victimes sont les assistés. Celui qui crée un emploi rend un service considérable à la société. La société s’en rend-elle compte?

  • Lib a écrit : :

    560 000 selon Le Monde, trois fois plus selon le site du RSA. De qui se moque-t-on? Pourquoi Le Monde raconte-t-il n’importe quoi? Est-ce en niant l’évidence qu’on fait avancer le débat démocratique?

    Plus exactement, Le Monde écrit :

    « les allocataires du revenu mimimum ne représentaient que 2 % de la population active française en 2006 »

    Or, en 2006, ça ne peut pas concerner le RsA. Par ailleurs, le nombre de bénéficiaires est-il vraiment le plus important, ou est-ce le coût global, voire la moyenne de ce que chacun touche ? Il faudrait alors croiser cela avec cette autre information : « en 2003, les minima sociaux versés en France équivalaient, pour un célibataire, à 44 % du salaire médian. C’était plus qu’en Belgique (39 %) mais moins qu’en Allemagne (46 %), qu’au Royaume-Uni (51 %), qu’en Irlande (62 %) ou qu’aux Pays-Bas (77 %). »

    Lib a écrit : :

    Là où cette truffe de Wauquiez a tout faux, c’est qu’il attaque le RSA qui est justement un dispositif conçu pour réduire (un peu) cette opacité et les effets pervers qui l’accompagnent.

    Oui, nous sommes bien d’accord là-dessus. Attaquer le RsA qui a le mérite d’adopter une bonne démarche, d’essayer de fondre l’ensemble des allocations, et de supprimer les effets de seuil qui pouvaient conduire à ce que le travail soit moins intéressant que les allocs, c’est vraiment se tromper de cible.

    A ce sujet, j’avais trouver intéressant le livre de Martin Hirsch (dont j’avais dit quelques mots ici ), c’était aussi de montrer que le fait de vivre aux allocs plutôt que de travailler n’était en fin de compte pour un certain nombre, qu’un choix purement rationnel et économique. Non pas parce qu’ils étaient paresseux, mais parce qu’ils n’avaient pas les moyens de se permettre de perdre leur RMI et toute la cascade d’allocs qui allaient avec. Qu’il y ait des fraudes, c’est évident, c’est le propre de tout système d’aide (et au-delà), mais ce genre d’éclairages me parait plus conforme à la réalité que de simplement considérer que ceux qui font ce choix sont des feignasses.

  • Revenu de Solidarité Active, RSA.

    Si je comprends la polémique, il serait incongru, inconvenant, politiquement incorrect, de souhaiter que l’activité en question se déploie un minimum de 5 heures par semaine, une heure par jour ouvrable.

    Nous vivons dans un drôle d’époque !

  • Bonsoir,

    je pense qu’il manque dans notre débat politique une voix libérale. La sortie de Laurent Wauquiez est peut-être maladroite et mal ciblée, mais je me réjouis chaque fois qu’un de nos hommes politiques sort un peu de notre consensus social-démocrate.

    Je ne pense pas que les libéraux aient raison sur tout, mais, à mon avis, un peu de libéralisme de temps en temps permettrait de nettoyer notre état qui s’occupe de trop de chose. Je m’inquiète beaucoup des domaines consensuels entre gauche et droite qui ne sont jamais remis en cause.

    Un peu de libéralisme permettrait d’ailleurs de remettre en cause des « violons d’ingres » à la fois de la droite et de la gauche: les aides à l’immobilier, la baisse de la tva dans la restauration, ou le maintien d’une industrie de défense franco-française sont par exemple trois politiques connotées « à droite » qui pourraient être remises en cause par de vrais libéraux. On pourrait aussi parler des lignes de TGV qui ne seront jamais rentables, de subventions culturelles qui ne profitent qu’aux élites, des locaux somptueusement localisés de la plupart des administrations (un tribunal peut bien être situé en banlieue, comme toutes les entreprises !), des privilèges d’un secteur bancaire qui est déjà protégé par nature de la concurrence…

  • « On n’améliorera pas cette situation si on n’améliore pas les salaires. On n’améliorera pas les salaires si on n’améliore pas l’emploi. On n’améliorera pas l’emploi si on ne change pas radicalement notre attitude vis a vis des employeurs. »

    Exactement ; ça, tous le répètent sur tous les tons, de l’artisan-plâtrier au médecin, et rien qu’une telle unanimité devraient en faire réfléchir plus d’un ; mais, bon, la réflexion, actuellement, en politique, ç’a pas l’air d’être à la mode…

  • Le RSA est sans aucun doute critiquable. Son principe me semble excellent : faire en sorte que pour toute situation, travailler soit toujours plus récompensé que ne pas travailler. Et j’ai beaucoup aimé les arguments que Hirsch a utilisé pour combattre la proposition absurde de Wauquiez. Malheureusement, dès les premiers mois de l’expérimentation du RSA dans certains départements en 2007, il est apparu que, en l’état, ses résultats étaient décevants et son coût excessif. Il aurait sans doute alors fallu chercher à résoudre ses défauts avant toute généralisation. Evidemment, Sarkozy se refusant à dire non au projet de l’un de ses rares ministres (ou assimilés) d’ouverture, et étant adepte la réforme pour la réforme a quand même généralisé le RSA.

    Le RSA est donc critiquable. Mais vous savez qui est mal placé pour critiquer le RSA ? Un ministre dont le portefeuille n’a rien à voir avec les affaires sociales et qui dit en gros « l’une des réformes les plus importantes du Président -qui va se représenter dans un an- est un échec total ». Absurde.

    Par ailleurs, cela fait 2 fois de suite que je suis d’accord avec Roselyne Bachelot. Je pense que si ça arrive une 3ème fois de suite, cela provoquera une faille dans le continuum espace-temps qui aboutira à la destruction de l’univers. Vous êtes prévenus.

  • @ Hervé : c’est marrant, je vous ai pris pour un catho de gauche pendant longtemps. Finalement, vous êtes un peu faf sur les bords. Ce qui est inconvenant, c’est d’entretenir cette idée que les allocataires du RsA seraient des feignasses, c’est de jouer de nouveau ces partitions trop entendues sur les droits en face des devoirs et ce que les allocataires devraient rendre à la société.

    Si je veux bien accepter d’en dire un mot sur le fond, ce sera pour dire que c’est négliger toutes les situations de détresse authentique qui se trouvent fustigées sans distinction par ces propos.

    Mais je n’ai même pas envie d’aborder ce fond. Cette proposition n’est pas sérieuse. Elle n’est même pas faite pour être sérieuse. Elle n’est pas faite pour être sérieusement débattue. Elle est faite pour faire du bruit. Point. Elle est faite pour agiter un symbole et, en l’occurrence, pour agiter l’idée que certains vivent au crochet de la société.

    La victoire de ce genre de positions, c’est qu’on finisse par en débattre sérieusement. Puisqu’on aboutit à un débat, elles s’auto-justifient : ah, vous voyez donc bien que le débat était nécessaire… Permettez-moi de ne pas avoir envie de jouer ce jeu-là.

    @ Joyeux Acier: Il ne s’agit pas non plus de libéralisme. Enfin… nous sommes dans de la politique politicienne à 200% ! Ca ne se voit pas ?

    Et puis, tiens, un libéral, j’attends autre chose de lui. Et libéral ou pas, j’attends d’un politique qu’il soit avant tout dans la construction, et pas dans l’opposition (entre Français).

    Joyeux Acier a écrit : :

    un tribunal peut bien être situé en banlieue, comme toutes les entreprises !)

    Vous voulez parler des tribunaux de Créteil, Nanterre, Bobigny ?

    @ jean316 : il faudrait aussi, peut-être, relever l’opposition larvée d’un certain nombre de politiques de droite, voyant d’un mauvais oeil qu’on applique la politique d’un ministre d’ouverture. Mais je ne me souviens pas de ces bilans négatifs en 2007.

  • @ Joyeux Acier: La « proposition » de Wauquiez, ce n’est pas du libéralisme. Comparer l’assistanat à un cancer, ce n’est pas libéral. C’est du populisme au sens le plus pur: ça consiste à dire aux pauvres qui ont du travail que tout est de la faute des pauvres qui n’ont pas de travail. Une confirmation ? Facile, il suffit de lui demander: on a immédiatement droit à « je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas » (bien vu, le pronostic, Koz: il n’aura pas fallu longtemps).

    Le RSA est, à l’opposé, une mesure libérale, relativement au statu quo ante: il simplifie le maquis des aides en remplaçant quatre dispositifs antérieurs, dont les règles d’attribution incohérentes conduisaient à des effets pervers. Du moins c’est ainsi que l’ont présenté le gouvernement et la majorité de droite auxquels M.Wauquiez appartient, il doit donc être au courant.

    À l’opposé, l’idée d’imposer cinq heures de travaux d’intérêt social en échange est une mesure antilibérale, qui consiste pour l’État à mettre encore plus son nez dans la vie des citoyens concernés, avec l’usine à gaz d’organisation qui va bien, notamment pour ce qui est des bénéficiaires qui, tiens, ont déjà un boulot qui leur prend du temps, comme c’est curieux.

    D’un autre côté, ce n’est pas bien grave au fond, car de toute façon la proposition n’a pas été écrite pour être mise en oeuvre. Voir le billet d’Authueil, pour ceux qui voudraient vérifier.

    Le triste dans cette histoire, c’est de voir le niveau où en sont arrivées nos élites. Parce que Laurent Wauquiez, 36 ans, Normale Sup, premier à l’agrégation d’histoire, major de l’ENA, député, maire, ministre, c’est la crème de la crème de notre élite intellectuelle: difficile de trouver mieux en magasin. Voir un type comme ça, qui a tout l’avenir devant lui, plus de ressources et de talent qu’il n’en faut pour inventer du neuf et du constructif, s’abaisser à ressortir les vieilles scies de la droite du temps de ses arrière-grand-parents, c’est à pleurer.

  • Il me semble me souvenir que, dans ses mémoires, Alain Peyrefitte, ancien ministre de De Gaulle, raconte que, lors d’un entretien avec le général, il avance l’idée de mettre sur la place publique certaines affaires mettant en cause des adversaires politiques, De Gaulle lui aurait répondu:  » Je ne veux pas de la politique de la boule puante ».

    Les débats discutables qui se succèdent depuis quelques années m’ont refait penser à cette remarque « gaullienne ».

  • On peut aussi se dire que, comme il a été révélé dans je ne sais plus quelle émission par « un proche », qu’à relayé arrêt sur image, l’objectif soit la droitisation maximale du débat pour recréer les conditions d’un 21 avril.

    Il semble qu’aujourd’hui chacun ne se définissent plus par ses idées, mais par son appartenance à un groupe qui porterai lesdites idées selon un imaginaire collectif et dépassé (enfin je dis ça, le « avant » est certainement un imaginaire collectif également :p).

    L’intervention de Wauquiez relève de ce ressort, permet à l’UMP de signifier à travers Copé que le débat de fond mérite d’exister (chez eux les débats existent pour justifier leur existance), énerve la « gauche » par réflexe qui se gauchise (dans le discours uniquement), ce qui énerve la droite par réflexe qui se droitise, etc.
    Bref rien d’intéressant sous le soleil. Alors qu’un Bruno ou une Carla ai des idées pour la France, pour la stratégie ou autre et que ça prenne un compte un président qui aura démontré son incapacité à rassembler autour d’un projet et plus certainement sa volonté de diviser, ça me laisse pantois. Que des gens soutiennent ça encore plus (petit troll inside, ne répondez pas :p ).

  • Tout à fait d’accord avec ton analyse.

    Il y a cependant un point fondamental que tous ces discours plus ou moins beaux ignorent, c’est l’augmentation de la productivité, déjà très élevée en France, et qu’on bride plus ou moins d’ailleurs (par ex. tollé des syndicats quand on remplace un homme par une machine). Cette augmentation est inéluctable. Comment la gère-t-on ? Certains vont nous parler de croissance, mais même en consommant comme des brutes, on n’absorbera pas cette augmentation de productivité. Le plein emploi ne reviendra pas. Les temps changent, et il faut que les idéologues de droite ou de gauche enlèvent leurs oeillères : les modèles de type déversement ne résisteront pas à une hausse massive de productivité, prévisible.

    Les seules propositions qui prennent ce problème en compte, à ma connaissance, ce sont les propositions de type revenu universel. Mais ça doit être de l’assistanat… Fais partie de l’élite qui construit et pilote les robots, ou crève de faim : beau projet pour le 21e siècle.

  • Gwynfrid a écrit : :

    Facile, il suffit de lui demander: on a immédiatement droit à « je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas » (bien vu, le pronostic, Koz: il n’aura pas fallu longtemps).

    Et l’on a également, en prime, un très beau « je suis convaincu qu’une majorité de Français ressent cela sur le terrain ». Le tout étant non pas de se référer à une vérité, mais à un sentiment.

    Possible que Wauquiez en ait eu marre de voir les c..s faire les JT avec une recette aussi simpliste que gros rouge qui tâche / on doit pouvoir débattre de tout / je dis ce que pense les Français.

    Mais comme tu le dis, on pourrait espérer que, même dans le domaine de la polémique médiatique, « la crème de la crème de notre élite intellectuelle » soit capable d’innover.

    Par ailleurs, si le RsA ne remplit pas totalement son objectif, ce qui est après tout prévisible (vous en connaissez beaucoup, vous, des recettes miracles ? A part celles qu’on n’a pas mises en place ni testées et dont leur concepteur garantit d’autant plus l’infaillibilité qu’elles ne l’ont pas été ?), il faudrait peut-être voir aussi quelles limitations on lui a imposé.

    La proposition me heurte surtout sur la forme, parce qu’on sent bien qu’il s’agit là d’un simple positionnement tactique, avec de bons gros sabots : un petit coup de dénonciation des glandeurs, un petit coup de dénonciation des étrangers.

    Et tout cela est mélangé à des propositions qui remportent facilement l’assentiment, notamment parce qu’on jalouse facilement ceux qui ne glandent rien. On jalouse les rentiers, qu’ils aient un héritage ou qu’ils vivent des allocs. C’est la même démarche, et elle n’est pas plus belle à droite qu’à gauche. J’aurais même tendance à dire qu’elle l’est plus à gauche, parce qu’au moins, on jalouse des gens qu’ont de la chance.

    Mais qui sera contre le fait de dire qu’il faut « des devoirs en face des droits » (en oubliant d’ailleurs que c’est déjà un peu le cas ) ? Qu’il faut gagner plus en travaillant qu’en ne travaillant pas ?

    C’est d’autant plus maladroit qu’en disant tout cela, et en utilisant les vieilles lunes, Wauquiez va finir par convaincre tout le monde qu’en fin de compte, rien ne change (j’entends encore mon grand-père dire la même chose il y a 15 ou 20 ans).

    Shimegi a écrit : :

    On peut aussi se dire que, comme il a été révélé dans je ne sais plus quelle émission par « un proche », qu’à relayé arrêt sur image, l’objectif soit la droitisation maximale du débat pour recréer les conditions d’un 21 avril.

    Je suis très dubitatif sur cette stratégie supposée. Je ne suis pas dans le secret de l’Elysée et, après tout, avec la dissolution de 97, on a déjà vu des choix tactiques à la con être pris par des gens qu’on croirait brillants. Mais ça me semble tout de même très risqué : on voit à chaque scrutin que Marine Le Pen grimpe. Alors jouer la stratégie d’un 21 avril, c’est tout de même courir un gros risque d’être éliminé au premier tour.

  • Koz a écrit : :

    « en 2003, les minima sociaux versés en France équivalaient, pour un célibataire, à 44 % du salaire médian. C’était plus qu’en Belgique (39 %) mais moins qu’en Allemagne (46 %), qu’au Royaume-Uni (51 %), qu’en Irlande (62 %) ou qu’aux Pays-Bas (77 %). »

    Je n’avais pas relevé cette « information » parce que je ne voulais pas me livrer à un debunking systématique de cet article du Monde, mais ces chiffres sont très surprenants. En France, 77% du revenu médian c’est supérieur au SMIC ! L’Insee nous donne pour les Pays-Bas en 2008 un revenu médian de 19522€ par an, soit 1627€ par mois. 77% de ça représente 1253€ par mois.

    J’ai beaucoup de peine à croire que les Pays-Bas ont un RMI à 1250€ par mois. Ce que je sais par ailleurs, c’est que les pays du nord de l’Europe tendent à avoir des allocations assez élevées mais assorties de contraintes fortes (recherche active d’emploi, obligation de prendre un job…) et de durées assez courtes. Tout ceci sent la confusion probablement volontaire.

    Si je dis cela, ce n’est pas pour le plaisir d’emmerder le monde (Le Monde?). C’est pour essayer de ramener un peu de raison dans tout cela. Je pense que l’assistanat est un cancer. Je ne souhaite pas à mon pire ennemi de passer ses journées devant sa télé en étant payé 700€ par mois sans espoir de s’en sortir.

    Aborder le sujet comme le fait Wauquiez en l’axant sur l’aspect profiteurs du truc est une lourde connerie. L’esquiver en publiant des chiffres faux pour faire croire qu’il n’y a pas de sujet l’est tout autant.

    Notre système social est une usine à gaz. Oui il y a des injustices, oui il y a des profiteurs, oui il crée sans doute un appel d’air pour l’immigration. Mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel est qu’il est le fruit d’un choix inconscient de notre société pour le chômage de masse. Quelqu’un qui passe 2 ans devant sa télé en encaissant 700€ par mois subit des dommages irrémédiables. Quelqu’un qui passe 2 ans à travailler à temps partiel à 2h de chez lui pour 700€ par mois souffre mais reste digne.

    @Joyeux Acier, Comme le dit bien Gwynfrid, Wauquiez est tout sauf libéral et sa « proposition » n’a rien de libérale. Pour une critique libérale de cette saillie, voyez le billet qu’H16 y a consacré.

    Gwynfrid a écrit : :

    c’est la crème de la crème de notre élite intellectuelle

    Ne sois pas négatif. Pour moi, l’élite ce sont les entrepreneurs. Ceux qui vont au front qui prennent des risques, des coups mais qui avancent parce qu’ils veulent faire quelque chose. Contrairement à ce qu’on raconte, il y a énormément de diplômés parmi eux (pas beaucoup d’énarques, c’est vrai). Des gens qui rejettent la sécurité d’une voie toute tracée dans un grand groupe. Ben Franklin avait raison : « They who can give up essential liberty to obtain a little temporary safety, deserve neither liberty nor safety. »

    Les pauvres aussi devraient pouvoir choisir la liberté.

  • Ce qui est horrible économiquement dans cette histoire de mettre à disposition des mairies les personnes au RSA, c’est le même problème que pour les emplois jeunes, soit ce sont des boulots inventés à la dernière minute qui ne correspondent à rien, soit des boulots qui viennent en concurrence de tâches déjà attribuées, et là on continue de dévaloriser la notion de travail,encourageant l’Etat à devenir plus mauvais patron qu’il n’est déjà : invitant à se rouler dans la facilité de la main d’oeuvre soumise.

    De plus ce montatage intellectuel « à la Wauquiez » repose sur un état d’esprit colonialiste dans la société, celui qui est en mesure d’assumer l’avenir de plusieurs, de fait de sa position dominante, dicte sa loi sur celles et ceux qui ont eu « moins de réussite ». Le titulaire du RSA devient alors dans l’image, le nouvel indigène, un immigré économique de l’intérieur, situation qui peut toucher n’importe qui suite à un accident de vie.

    On peut aussi parler à terme au retour à un état tribal, où les patriarches (homme ou femme à présent) possédant le pouvoir économique au sein de leur tribu familiale, dictent leur « bon » savoir à d’autres qui ne peuvent plus s’en sortir psychologiquement, car ils sont identifiés comme des « losers » feignants ou trop gentils pour comprendre la « réalité ».

    Je crois que Laurent Wauquiez est quelque part trop jeune, ou n’a pas assez lu attentivement ses romans de jeunesse, pour comprendre les violences sourdes de la société. Ou alors, sur le coup, il est en service commandé.

    Mais il n’est pas le seul à être loin des français, la morgue de la célébration du 10 mai 81 par les Baby boomers du PS, qui ont célébré leur jeunesse, n’ont pas fait au passage le rapprochement cruel de leur bonheur et de leur réussite avec les oubliés de plus en plus nombreux des crises récentes. Comme si naître à une ou plusieurs dizaine d’années de distance avait valeur de compétence (ce qui est aussi drôle que ceux qui croyaient les enfants nés dans tel ou tel quartier étaient plus intelligents que d’autres)
    Jusqu’à Terra Nova, think tank proche du PS qui demande à ne plus s’occuper électoralement des classes populaires car elles ne seraient plus en phase avec l’idéal social-démocrate :
    http://www.marcvasseur.info/index.php/2011/05/11/presidentielle-2012-le-ps-doit-abandonner-les-classes-populaires/

    Je crois, hélas, que la société française commence à assumer ses frontières et divisions en plein jour. Sans aucune honte, et ça peut faire très mal dans l’avenir, si cela ne le fait déjà au présent.

  • @ Hervé:
    Visiblement, vous ne connaissez personne au RSA. Le mot « active » renvoie à une recherche active d’emploi. C’est certain que vous obliger à faire des TIG (nettoyer des murs couverts de graffitis? nettoyer les rues?) va vous faire retrouver un emploi… de qui se moque-t-on?

    1°) Si vous n’avez pas d’emploi, ce n’est pas forcément que vous n’en cherchez pas.

    Pôle Emploi ne propose pas une seule formation pertinente, n’accomplit pas les démarches qui lui incombent pour le passage de certaines formations auxquelles il n’est pas possible de s’inscrire seul et refuse de recevoir les usagers (cela dépend des conseillers, mais laissez-moi vous dire qu’on dépasse les limites du scandaleux dans des zones où pourtant leur rôle serait primordial). Sans compter les faux compte-rendus d’entretien téléphonique : à la place de l’entretien personnalisé, le conseiller débordé (ah oui?!) fait des entretiens téléphoniques. Soit. Mais parfois, il n’appelle même pas l’usager et lui envoie un compte-rendu virtuel. Si, si, c’est du vécu.
    Alors, s’ils n’accomplissent déjà pas leur part lorsque le demandeur d’emploi (bénéficiaire d’allocs) se débrouille tout seul avec internet et avec ses pieds pour se renseigner sur les formations, postuler aux offres qu’il trouve, passer des concours, ne leur demandez pas d’aider les gens à trouver un emploi.

    Outre le problème du fonctionnement Pôle Emploi, les obstacles sont innombrables lorsque vous sortez d’un quartier où le chômage touche une grande partie de la population.

    Prenez un jeune, qui ne trouve rien (avec une licence de droit et un concours administratif en poche) car on lui reproche de ne pas avoir d’expérience. Soit, il cherche des CDD. Mal lui en prend : on soustrait ce qu’il a gagné du RSA de sa mère (lui n’a de toute façon pas de revenu) et on leur sucre aide au transport et aides concernant le loyer, le gaz, etc. Absence d’aide au transport = comment chercher du boulot? Ce n’est pas gratuit, de se déplacer!
    Moralité : la prochaine fois, je ne bosserai pas. Oh non, ça ne le rend pas riche de ne rien faire. Ca lui évite simplement de bouffer des pâtes pendant un mois (une fois par jur, hein, deux repas c’est trop cher) sous prétexte qu’il a eu le tort d’essayer de travailler.

    Je pourrais multiplier les exemples. De connaître des gens dans cette situation, ça vous enlève les oeillères des idées reçues, croyez-moi. Le politiquement correct n’est pas là où vous pensez.

    A part ça, les bénéficiaires du RSA sont des feignasses qui ne veulent pas bosser. Et si on les en empêche???

    2°) On est au-delà du nauséabond avec cette idée de travaux d’intérêt général

    Quand vous ne formez pas les gens – voire les empêchez activement de trouver un emploi (cf. 1°), leur demander de faire ce que personne ne fait dans la cité, d’être les femmes de ménage ou les bouche-trous de la ville, c’est plus que scandaleux.

    Et stigmatiser la situation dans laquelle la plupart d’entre eux sont maintenus contre leur gré, je n’ai pas de termes pour le qualifier. Effectivement, nous vivons dans une drôle d’époque.

    Jean 316 : « Le RSA est sans aucun doute critiquable. Son principe me semble excellent : faire en sorte que pour toute situation, travailler soit toujours plus récompensé que ne pas travailler. »

    Précisément, c’est peut-être là que se trouve le point à travailler. Pas dans la démagogie.

  • @ Koz:

    Comme vous je partage l’idée que cette proposition a été très mal annoncée.

    Pour revenir sur le fond, je crois qu’il y a trois sortes d’allocataires qu’il est important de bien distinguer.

    • Les personnes incapables de retravailler pour raisons médicales à qui la société doit verser sans contrepartie une indemnité de solidarité.

    • Les personnes dans l’impossibilité de retravailler temporairement pour raisons familiales, par exemple femme seule avec jeunes enfants à qui la société doit verser un revenu familial.

    • Enfin des chômeurs en fin de droit ne trouvant pas d’emploi correspondant à leurs attentes.

    A ceux là seulement, il me semblerait salutaire et pas incongru de leur demander en contrepartie du RSA un service, même si cela reste très difficile à organiser.

  • @ Hervé:
    Vos catégories sont partielles.

    Ajoutez, s’il vous plaît, des jeunes à qui personne ne veut donner un emploi décent. Ils n’ont même pas eu l’opportunité de se retrouver chômeurs en fin de droit et ce n’est pas que l’emploi ne corresponde pas à leurs attentes, ou qu’ils n’en cherchent pas. Il faudrait arrêter, par pitié, de raisonner comme en période de plein emploi. C’est fini, ça, les amis.

    On dit toujours qu’ils n’ont qu’à accepter d’être éboueur ou maçon. Soit (même si j’aimerais voir votre tête si votre fille se retrouvait, à la sortie de la fac de droit, dans cette situation). Eh bien ce n’est pas si facile pour une jeune fille normale diplômée de trouver un emploi dans ces branches. Ni même un babysitting régulier. Et ce n’est pas forcément faute de chercher.

  • J’ajoute que le RSA est censé les aider à retrouver un emploi pérenne. Je ne dis pas idéal, je dirais un emploi normal. C’est cela, le but. Pas d’acheter des bénévoles à bas coût, pour se donner bonne conscience alors que rien n’est mis en oeuvre pour atteindre le but initial.

  • Oups, troisième post juste pour dire que je n’avais pas vu la réponse de Koz. Désolée d’avoir abordé le fond!

  • Hervé, je peux vous recommander la lecture de La pauvreté en héritage, dont j’avais parlé ici. En ce qui me concerne, cela m’avait aidé à percevoir la complexité de situations personnelles, et le fait que l’inactivité est souvent contrainte, y compris par des nécessités pratiques tout à fait légitimes. Vous pourrez regarder aussi, par exemple, le paradoxe du « pas de crèche, pas d’emploi, pas d’emploi, pas de crèche » (qui correspond un peu à ce que vous indiquez), et autres situations ubuesques, qui témoignent que si le système est à réformer, il est un peu facile de qualifier cela d' »assistanat ».

    @ LElfe : pas de problème. De toutes façons, le truc est bien huilé et on ne peut pas échapper au fond.

  • Bon, après celà, j’arrête mes allers-retours. Mais je préfère prendre les devants :

    Vous allez m’objecter à juste titre que le jeune dont je vous parle ne sera pas bénéficiaire du RSA. Vous aurez évidemment raison.

    Je précise donc :
    L’allocataire du RSA, dans mon exemple se situait dans votre première catégorie. Mère seule trop malade pour travailler. Celle-ci a un enfant, devenu une jeune fille diplômée. Si celle-ci travaille, apparemment, on soustrait les quelques mois travaillés du RSA de sa mère… de telle sorte que, même si vous admettez qu’il est normal qu’on ne demande pas de contrepartie à sa mère, je m’interroge sur la manière dont on utilise cette prestation sociale à son égard.
    Mon propos à son sujet dépassait le cadre technique des bénéficiaires du RSA. La jeune fille en question est bénéficiaire avec sa mère d’un certain nombre d’allocs et, de manière générale, ne travaille pas. De telle sorte que son cas est pertinent dans le débat « feignasses ou pas ».

    Vos catégories sont exactes techniquement mais ce que je trouvais partiel, en somme, c’était d’ajouter : « ne trouvant pas d’emploi correspondant à leurs attentes ». Cela me paraît renvoyer à l’idée de chômage volontaire chère, me semble-t-il, aux néo-classiques. Il manque donc une catégorie, si vous souhaitez conserver ce jugement de valeur : les chômeurs en fin de droit qui, malgré leurs efforts et une sacrée baisse de leurs exigences, ne trouvent pas d’emploi.

    Je faisais l’économie du discours sur les « bientôt seniors » au chômage ; ceux-ci entrent souvent dans la quatrième catégorie (ou la troisième, mais sans votre jugement de valeur). Ils ne font pas nécessairement la fine bouche ; ils cherchent à trouver un travail correct pour nourrir une famille sans se retrouver paupérisés. Ce qui est de plus en plus difficile, même avec les meilleurs diplômes.

  • @Koz : je vais être honnête : sur ce point, je répète ce qu’on m’a appris à Sciences Po. Sachez donc que le Magistère de Sciences Po sur le RSA est « le principe est légitime et correspond à la nécessité de mener des politiques d’incitation à l’offre de travail face au faible différentiel entre le niveau du salaire minimum et celui des minimas sociaux dans certaines situations mais l’exécution est sensiblement sous-optimale du point de vue de l’efficacité et de l’efficience ».

    Les arguments utilisés m’avaient convaincu mais je serais incapable de vous les répéter.

    Faites en ce que vous voulez.

  • @ LElfe:

    Je suis d’accord avec vous, il parfaitement idiot de culpabiliser un jeune qui cherche du travail et qui n’en trouve pas.

    Parallèlement, verser à un jeune apte à travailler une allocation sans lui demander une contrepartie, ne serait-ce que symbolique, est parfaitement anti-éducatif.

    Autrefois, tout le monde ou presque trouvait qu’il était légitime d’envoyer les jeunes garçons faire un service militaire ou civil. Comme quoi la perception de l’éthique a changé.

  • @ Hervé:
    Je suis d’accord avec l’idée de la contrepartie. Celle-ci est en principe une recherche active d’emploi. Mais cela nécessite que Pôle emploi fasse le sien, de travail.

    Un service de quelques années, cela n’a rien à voir avec quelques heures de TIG. TIG dont je rappelle qu’ils sont à l’origine des peines. Au sens pénal… coïncidence?
    1- Est-ce normal qu’un chômeur se retrouve à faire la même chose que les auteurs d’incivilités qui y auront été condamnés par un juge?
    2- Est-ce vraiment l’équivalent d’un service militaire ou civil accompli sur plusieurs années (ou du moins, plusieurs mois) et formateur (au moins du caractère, mais parfois bien davantage lorsque l’on pense au service civil, à l’étranger par exemple)? D’ailleurs, le service militaire ou civil était imposé à tous. Et cela, non, cela ne me choque pas, en effet.

  • @ koz Pas grand-chose à voir avec votre post (quoique…). Avez-vous des nouvelles de la petite jeune femme à qui les services sociaux avaient retiré la garde de sa fille ? Vous en aviez parlé aux alentours de Noël.

  • Lib a écrit : :

    Ne sois pas négatif. Pour moi, l’élite ce sont les entrepreneurs. Ceux qui vont au front qui prennent des risques, des coups mais qui avancent parce qu’ils veulent faire quelque chose. Contrairement à ce qu’on raconte, il y a énormément de diplômés parmi eux (pas beaucoup d’énarques, c’est vrai).

    Il y a plusieurs sortes d’élites, on est d’accord. L’élite entrepreneuriale n’est pas la moindre (ni la moins intellectuelle). Je voulais simplement dire qu’on peut et qu’on doit attendre beaucoup, beaucoup mieux d’un monsieur qui dispose du cerveau, des ressources et de l’entregent d’un Laurent Wauquiez. Ce n’est pas simplement une question de diplômes.

  • Gwynfrid a écrit : :

    Le triste dans cette histoire, c’est de voir le niveau où en sont arrivées nos élites. Parce que Laurent Wauquiez, 36 ans, Normale Sup, premier à l’agrégation d’histoire, major de l’ENA, député, maire, ministre, c’est la crème de la crème de notre élite intellectuelle: difficile de trouver mieux en magasin. Voir un type comme ça, qui a tout l’avenir devant lui, plus de ressources et de talent qu’il n’en faut pour inventer du neuf et du constructif, s’abaisser à ressortir les vieilles scies de la droite du temps de ses arrière-grand-parents, c’est à pleurer.

    Personnellement, je suis d’accord à 100%.

  • @ LElfe:
    @ LElfe:
    Euh, si je peux me permettre, ne tapez pas en plus sur Pôle Emploi où nous subissons la fusion décidée par Sarkozy dans un timing en dépit du bon sens! Pour le RSA voilà comment cela fonctionne: les départements gèrent le RSA et ont fait un appel d’offre d’accompagnement sur le volet emploi, car il y a deux RSA, le volet social pour les cas « lourds » et le volet emploi pour les cas « employables ». Dans certains départements, mais pas tous, c’est Pôle Emploi qui a remporté le « marché » de l’accompagnement des personnes au RSA.
    Sauf que y a un détail qui a été oublié, comme souvent , ce sont les moyens!
    C’est mathématique, et pourtant mon agence est privilégiée puisque je ne gère « que » 150 personnes par mois alors que je n’ai que 80 plages de rendez-vous mensuel (à Bobigny le portefeuille de suivi dépasse les 300). Comment faire alors pour voir tout le monde? Je n’y peut pas grand chose! D’autre part en ce qui concerne les formations, Pôle Emploi ne finance quasiment rien ce sont majoritairement les régions et départements qui décident aussi quels types de formations vont être achetées, souvent en décalage avec les besoins réels car basées sur de statistiques déjà invalides le temps qu’elles soient produites, le marché du travail évoluant très vite… Et je ne vous raconte pas la lourdeur des procédures de mise en place de demande de formation, un peu difficiles à mettre en place quand la durée de RDV de suivi est limitée à 30 minutes par personne et 6 personnes à la suite, quand ce n’est pas un RDV téléphonique de 20 minutes et 9 personnes à la suite, ou un regroupement collectif de 14 personnes avec compte rendu individuel. Comme nous devons tenir impérativement les chiffres de convocation (objectif officiel 65% de taux de convocation), cela prime sur tout et au lieu de faire de l’accompagnement qualitatif on devient des producteurs de statistiques, car les management a des primes sur objectif… Kafka+ Ubu, comme dans pleins d’autres Etablissements Publics à caractère Administratifs ou administrations… Vive la France et vive l’Enarchie qui nous pond des usines à gaz déniant le réel! 🙁

  • Je sais que je suis injuste avec certains conseillers Pôle Emploi. Mais que voulez-vous, je connais des agences où c’est du grand n’importe quoi. Ca doit vous énerver encore plus que moi, d’ailleurs, vu le tort qu’ils portent à votre image collective.
    Mais, si je ne peux pas citer le Pôle Emploi en question car je pense qu’ils reconnaîtraient mon exemple (ma fameuse jeune fille), je vous assure que parfois, on a des envies de lynchage.
    Le coup des conversations téléphoniques inventées de toutes pièces et du conseiller qui refuse de vous inscrire alors que vous lui avez apporté le formulaire (en vous faisant refouler par le service de sécurité car vous n’avez pas de RDV… sans qu’on accepte de vous en donner) et vous met hors-délai… Comment dire…

  • @ LElfe:

    RSA, un problème de communication.

    Il avait été brillamment proposé comme un moyen institué pour inciter un RMIste à (re)prendre un emploi. Une très bonne idée comme à mon époque la prime Barre que j’avais touchée pour un premier travail contracté à plus de 100km de chez moi.

    J’avais donc compris que le bénéficiaire du RSA allait travailler ou sinon rester au RMI.
    Par un glissement dont je n’ai pas l’explication, le RSA s’est substitué au RMI perdant du même coup son sens (pour le non expert).

    D’où peut-être ce malaise dont Waulquiez s’est maladroitement fait l’écho.

  • La victoire de Wauquiez est totale. Il est arrivé à affirmer que la politique sociale pouvait être caractérisée comme de l’assistanat, sans aucune réaction des responsables politiques de gauche. Hors, en tant qu’homme de gauche, je considère que la politique sociale est de la solidarité. Nous parlons bien du RSA et pas du RAA. La solidarité, c’est ce qu’on appelait la fraternité au XVIIIème siècle (dans une devise dont je reconnais volontiers qu’elle porte des valeurs de gauche). Mais Wauquiez n’a pas dit « la fraternité est le cancer de la société », parce que ça n’aurait pas été possible d’attaquer de front cette valeur.

    Je considère que l’absence de réaction de la gauche sur ce point, et son cantonnement dans des postures morales du type « c’est pas pas bien de dire du mal des pauvres », est une défaite grave, plus grave que des défaites électorales, mais qui les porte en elle.

  • Hervé a écrit : :

    J’avais donc compris que le bénéficiaire du RSA allait travailler ou sinon rester au RMI. Par un glissement dont je n’ai pas l’explication, le RSA s’est substitué au RMI perdant du même coup son sens (pour le non expert).

    Je n’ai rien compris. Le RsA a toujours eu pour but de se substituer au RMI, et pour philosophie d’éviter les effets de seuil qui rendent non rentables la reprise d’une activité. C’est la raison pour laquelle il continue d’être versé aux personnes qui retrouvent du travail, mais de façon dégressive.

  • @Koz,
    Je ne tiens pas absolument à ce que les chiffres du Monde soient faux, mais le tableau page 10 que tu cites (les minimas représentent aux Pays-Bas 80% du SMIC) semble être contredit par la colonne de droite de la page 7 du même document (le revenu minimum garanti représente aux Pays-Bas 63% du salaire minimum). Alors, il y a sans doute des subtilités, des dispositifs qui se cumulent, des bruts qu’on compare à des nets ou des choses comme ça. Mais tout ça me fait douter du message global que fait passer Le Monde selon lequel la France est largement moins « généreuse » que ses voisins.

    Par ailleurs, Le Monde semble avoir survolé la partie du papier relative aux diverses mesures contraignantes mises en place par les pays européens. Ca ne devait pas être dans l’esprit de l’article…

    @Gwynfrid,
    On est d’accord, les élites sont multiformes. Ce qui est désolant c’est de voir qu’une trop grande partie des élites consacrent leur vie à des tâches inutiles ou nuisibles comme traders de CDS ou ministres 🙂

    @niamreg,
    Ce qu’on appelle « solidarité » n’a pas grand chose à voir avec la fraternité. La fraternité, c’est un homme qui aide son prochain. La « solidarité », c’est un truc inhumain, l’Etat, qui prend aux hommes selon des critères incompréhensibles, en garde une fraction inconnue pour se nourrir et distribue ce qui reste selon des critères incompréhensibles.

    La fraternité élève celui qui aide et celui qui est aidé, elle crée du lien, de la confiance, du respect et, osons le mot, de l’amour. La « solidarité » génère défiance, ressentiment, suspicion, jalousie, honte, mépris. Dans la fraternité, celui qui aide est heureux, celui qui est aidé est reconnaissant. Dans la « solidarité », celui qui paye est au mieux résigné, celui qui reçoit est humilié.

    Enfin, plus une société impose la « solidarité », plus elle fait reculer la fraternité.

  • La fraternité je crois s’appuie sur la reconnaissance de traits communs à la nature humaine et à sa condition qui met en valeur un ou des liens au-dessus des différences de classe, de culture, etc.

    C’est pour cela que dans nos époques de célébration de la différence culturelle, la fraternité ne saurait être en odeur de sainteté, car nous n’espérons pas même en un destin commun qui gommerait nécessairement ou réduirait nos différences communautaires à un paramètre circonscrit au jeu social.
    Le culturalisme est naturellement opposé au principe de fraternité, car il élève les barrières de défiance entre personnes en valorisan tà l’excès les différences.

    La solidarité est un effet de la fraternité, elle permet d’aider les gens de manière anonyme, c’est à dire sans avoir à dire qui a fait le bien sinon la société dans son ensemble. Et c’est au niveau des principes un système supérieur à la charité anglo-saxonne qui est en fait une des formes d’auto-célébration de la
    richesse pour renforcer son caractère « divin ». Un catholique a du mal à souscrire à cela.

    Lorsque j’ai un système automatique qui permet non de corriger les inégalités (déviance socialiste-étatiste, illusion du paradis sur terre), mais d’apporter un secours ponctuel à une personne sans que celle-ci ne soit éternellement redevable à quiconque, si j’ai une mécanique sobre et anonyme du bien, cela permet de conserver la personne aidée parmi les êtres libres.

    Car le don ultra-personnalisé se transforme très vite en une autre forme d’écrasement social ou de situations figées. Il est possible à une personne d’exercer et des sentir son pouvoir par le mal, mais aussi par le bien. Un exemple est le système tribal dans le monde arabe au moyen-orient, où tout individu de la tribu est attaché au chef régnant qui règle tous les problèmes de dette, de besoin d’ascension sociale ou de justice. On peut citer aussi les phénomènes mafieux qui réinvestissent l’argent sale dans la bonne éducation des enfants de la communauté.

    Vous aviez cela aussi au niveau local dans la France de la troisième république où les bourgeois ont remplacé cette assistance que les nobles prêtaient à leurs ouailles sous l’Ancien régime. Vous devez surement avoir cela encore aux USA, dans des bourgades où le maire, l’officier de police, le pasteur sont sous la coupe d’une ou plusieurs familles qui détiennent le pouvoir économique localement.

    La solidarité nationale est donc un système bien supérieur au niveau moral et civilisationnel aux traductions tribales, personnelles, familiales de l’amour et de la charité, étant entendu que la perception humaine de ces dernières valeurs est souvent dévoyée jusqu’à la prise de pouvoir totale de certains individus qui jouissent de leur puissance sur un grand nombre par ce truchement.

  • @Lib

    L’assistanat a tellement peu à voir avec la fraternité et la solidarité que vous n’en parlez pas. C’est pourtant bien ce mot que Wauquiez a utilisé, et qui est une mainmise de droite sur une valeur de gauche.

  • PS (je sais, j’en suis reine) : interview de Nathalie Kosciusko-Morizet ce matin sur F. Info. On évoque la proposition géniale de Wauquiez ; elle élude le fond (on s’en tape un peu) mais elle apporte une précision intéressante sur le fait que l’on propose des TIG. En tant que maire de Lonjumeau, nous dit-elle, elle voit bien ce que sont les TIG, dont elle rappelle qu’ils ont lieu dans le cadre pénal. Et elle constate que c’est extrêmement difficile à organiser, prenant quelques exemples : on n’envoie pas n’importe qui dans les crèches ou faire traverser les enfants devant les écoles… Ca nécessite de connaître les gens, et de mettre en place une vraie organisation.

    Ceci juste pour donenr quelques aspects concrets à la réflexion!

  • Bonjour tout le monde, en passant,

    @Lib : le moins que je puisse dire c’est que nous n’avons pas du tout la même définition de la solidarité. Mais vous avez mis des guillemets, il faut dire. Sinon, autant je suis d’accord avec vous qu’on doit pouvoir relever des différences d’avec le concept de fraternité, par égard au minimum pour l’étymologie des termes ; autant ce n’est pas du tout de cet ordre-là que je les concevais.

    Et non, pour votre information, moi (enfin plus exactement ma famille) qui coûte très cher à la société, je me sens moins humilié de percevoir des allocations que si je devais faire le tour de mes amis pour leur emprunter de l’argent, ou faire du porte-à-porte en mendiant. Enfin je suppose. Mais il est vrai, sans doute suis-je aussi moins reconnaissant envers la société que je ne le suis envers des personnes qui me dépannent personnellement.

    Ceci étant dit, vu de l’autre côté de la main tendue, l’aumône discrète et impersonnelle qu’est la solidarité nationale, en plus d’ajouter une dimension sociétale à la charité, satisfait assez ma conception chrétienne de l’aumône. Quand je donne à une association caritative (ce serait pareil, si je payais des impôts), je n’attends pas qu’on me remercie, et ça me va très bien comme ça. Je ne suis pas pour autant froidement résigné. Je n’aime pas qu’on m’impose des choses, en effet, comme la manière d’exercer ma charité. Mais je trouve légitime qu’on m’empêche d’être un sale égoïste.

    Bonne journée, tout le monde.

  • @ Lib et @ niamreg: Ben, dites donc… moi qui croyais que les idéologies étaient mortes… Vos remarques respectives sur les valeurs de fraternité et de solidarité auraient pu être écrites en mai 1981 sans changer une virgule.

    @ Lib: OK, tu as trouvé une contradiction apparente entre deux chiffres dans un document qui en comporte des centaines. Peut-être un gros plantage, peut-être une faute de frappe, peut-être parce que c’est juste compliqué (la différence est peut-être explicable par l’inclusion de l’assistance au logement, mais ce n’est pas clair), je ne sais pas. En tout cas, ça me semble bien léger, pour rejeter en bloc toutes les comparaisons. Surtout que de ton côté tu ne cites pas grand-chose comme source, à l’appui de ton point de vue.

  • Tiens, une nouvelle cartographie de la « réacophère/fachosphère/patriosphère », les blogs et sites d’extrême-droite :
    http://transeuropeextremes.com/porte-voix/cartographie-extreme-droite-fachosphere/

    Je pense qu’il faut expliquer à ces « journalistes », une bonne fois, pour toutes que :
    – le blog de Koztoujours,
    – le blog de Patrice de Plunkett,
    – le blog de Nystagmus,
    – le site du PCD,
    – le site de la fondation Lejeune,
    – etc.
    N’EN FONT PAS PARTIE !

    Mais pour cela, il faut faire l’effort de les lire…

  • Oui, je suis sur le coup. C’est absurde : ils reconnaissent que mon blog n’est pas d’extrême-droite, mais ils le maintiennent sur une carte des blogs d’extrême-droite. A se demander si j’ai affaire à des idiots ou si je suis chez Ubu. Je suis en discussion avec eux. Si ça n’aboutit pas à une suppression pure et simple, je prendrai mon clavier pour exprimer le fond de ma pensée.

  • @Gwynfrid
    Ben, à vrai dire, je ne souhaitais pas lancer un débat sur fraternité/solidarité. Mon propos était seulement qu’à mon avis, la démarche de Wauquiez, qui provoque une polémique sur l’assistanat, est de faire passer le message que la politique sociale, c’est de l’assistanat, et qu’il s’agit là d’un glissement idéologique. Et que c’est là qu’est la puissance de sa sortie, et pas dans la question de plafonner les minima sociaux à 75% ou 82% du SMIC.

    Vous aurez compris qu’effectivement, je ne crois pas du tout à l’idéologie de la mort des idéologies.

    @Koz
    Je suis estomaqué par votre bizarre classification. Si vous avez besoin de soutien de quelqu’un plutôt de gauche (vous savez, ceux pour qui tout ce qui est à droite de Bayrou est fasciste), n’hésitez pas. Mais vous saurez surement vous débrouiller tout seul.

  • Tout est affaire de nuance.
    Or ces « journalistes » n’en ont pas : il rêvent de tout classer avec si possible un seul type d’étiquette.
    La vie est tellement plus simple(iste) avec une seule étiquette, un seul rangement par étagère, une seule case par boite.
    C’est un des drames de notre époque : la simplification, le manichéisme, es bons et les méchants; cette paresse intellectuelle qui tend à nous montrer un monde bicolore ou binaire.
    Leur cauchemar serait d’avoir un catho-homo ou un musulman-FN.

    Je crains que ce classement ne soit repris par les médias « paresseux » sans aucun esprit critique et sans plus d’analyse que les quelques lignes du site source.

  • Passés les flonflons de l’amateurisme de l’Énarque lambda , c’est la dernière phrase qui est la plus inquiétante :
    L’urgence numéro 1 ce n’est pas le bilan ou le programme, c’est la crédibilité du présentateur.
    Le drame de la droite aujourd’hui c’est que même si le programme est intelligent, orienté vers l’avenir et vendeur, il faudra le confier à un VRP qui doit rebâtir entièrement son image en un an.
    Possible mais quel retournement !

  • Koz a écrit : :
    Et puis, tiens, un libéral, j’attends autre chose de lui. Et libéral ou pas, j’attends d’un politique qu’il soit avant tout dans la construction, et pas dans l’opposition (entre Français).

    un tribunal peut bien être situé en banlieue, comme toutes les entreprises !)
    Vous voulez parler des tribunaux de Créteil, Nanterre, Bobigny ?

    Bonsoir Koz,

    non, je ne parlais pas des tribunaux de Creteil, Nanterre et Bobigny, mais des 97 autres. Mon commentaire est plus une vision du provincial qui voit le centre ville élégant monopolisé par la préfecture, le palais de justice, et les agences bancaires, pendant que la PME exportatrice qui fait la richesse de la ville se retrouve coincée en lointaine banlieue entre la station service et un entrepot de chemin de fer.

    Et pour revenir au coeur du sujet, j’attend deux choses du libéralisme. Evidemment, il doit d’abord dénoncer les absurdités comme les réglements contre-productifs. Mais je pense que le rôle du libéralisme est aussi de dénoncer les « planqués », car c’est la communauté toute entière qui supporte leurs privilèges.

    Et chaque fois que l’on dénonce les planqués, la réponse bateau est « qu’il ne faut pas dresser les gens les uns contre les autres »: on pourrait recouvrir des murs entiers avec les tracts syndicaux sur ce thème. Evidemment, ce raisonnement ne tient pas debout, car à ce compte-là, on ne peut jamais réparer des situations injustes.

    Je sais évidemment que M Wauquiez n’est pas libéral, mais les positions libérales sont tellement rares qu’entendre quelque chose qui peut y ressembler, même sur un malentendu, me fait plaisir.

  • Attends, je croyais qu’on était dans le blog de Lionnel Luca. Là, je n’arrive plus à suivre. On est ou on est pas dans la « réacophère/fachosphère/patriosphère »?

  • vous savez, ceux pour qui tout ce qui est à droite de Bayrou est fasciste

    Bayrou n’est pas fasciste?!!!

  • Vous n’aimez pas les rmistes? Vous n’aimez pas les chômeurs, ni les pauvres? Vous n’aimez pas les riches qui roulent en porsh ni le patrons voyous? Vous n’aimez pas les arabes et les noirs? Vous n’aimez pas les musulmans? Vous n’aimez pas les fonctionnaires? Vous en avez assez des parasites et des étrangers?

    Votez UMP.

    Chouette programme.

  • Au sujet des « TIG » : si ces travaux sont « d’Intérêt général », c’est qu’ils doivent être exécutés, non ? (Sinon, ce ne sont pas des travaux d’intérêt général, mais des occupations vexatoires et inutiles). Alors, qu’on engage des gens pour les accomplir, ces travaux. Des salariés, voire des (ouh le gros mot !) fonctionnaires. Plutôt que de proposer ce qui aboutira à des pertes sèches d’emploi (pourquoi les collectivités, associations ou autre paieraient-elles des gens pour faire faire des travaux qui peuvent être exécutés gratuitement par des RMIstes ?)

    Sinon, il me semble que le très brillant major de l’ENA devenu ministre ne fait que jouer sur le « syndrome du larbin » d’un bon nombre de pauvres préférant s’ assimiler aux riches que se rendre compte que ce qui les sépare des « assistés » est plus fin qu’une feuille de papier à cigarette.

  • Joyeux Acier a écrit : :

    Mais je pense que le rôle du libéralisme est aussi de dénoncer les « planqués », car c’est la communauté toute entière qui supporte leurs privilèges.

    Et chaque fois que l’on dénonce les planqués, la réponse bateau est « qu’il ne faut pas dresser les gens les uns contre les autres »: on pourrait recouvrir des murs entiers avec les tracts syndicaux sur ce thème. Evidemment, ce raisonnement ne tient pas debout, car à ce compte-là, on ne peut jamais réparer des situations injustes.

    Encore faudrait-il démontrer l’existence de « planqués », et non la tenir pour acquise, parce que cela fait du bien dans son petit confort, parce que l’on est foncièrement jaloux du voisin, parce que ça nous permet de nous dire que nous, au moins, on n’est pas comme eux, et que c’est de la faute des autres si ça va pas.

    C’est vrai que ce que j’attends d’un politique ne doit pas être confondu avec ce que j’attends d’un libéral (et vice et versa) qui n’a pas de raisons d’être plus vertueux. Mais il y a deux options face à la situation française : glorifier l’entrepreneuriat, célébrer l’initiative, ou dénoncer l’assistanat. C’est un choix, une façon d’être. Au passage, je préfère en glorifier quelques-uns qui ne le méritent pas totalement, que de dénoncer ceux qui n’en peuvent déjà plus. Ca aussi, c’est un choix.

    Et manifestement, cela va être un axe de campagne, à en lire Charles Jaigu, selon lequel Sarkozy fait de l’assistanat un thème de 2012. On a fait la dénonciation des étrangers, des musulmans, maintenant on va passer à celle des profiteurs des allocs, parce que bon, taper sur les musulmans, maintenant, c’est un peu visible. Au besoin, on fera les deux en 2012. Et oui, c’est un état d’esprit de merde.

    Soit dit en passant, Sarkozy, on l’a élu aussi en raison de son volontarisme, de son allant, de sa détermination, qui tranchait tant avec Chirac. Et je me souviens très bien d’avoir dit ça à Catherine Nivez sur Europe 1 en novembre/décembre 2006. On ne l’a pas élu pour faire une France rassie et frileuse.

  • Tant que la République avait un concurrent de valeur au niveau de l’éducation et du secours en la personne de l’Eglise catholique, elle était poussée par une exigence encore plus grande vis à vis de la population, d’où la mise en place de l’instruction publique qui a servi d’accélérateur social et de la sécurité sociale.

    Cependant la conversion récente à l’idéal de l’Etat moderne qui est social-démocrate n’encourage pas l’assistanat mais les effets d’aubaine et à tous les niveaux. Que ce soit le particulier, l’entreprise ou l’institution… Ce n’est plus la règle du plus grand nombre mais celle des intérêts minoritaires

    La multiplication des effets d’aubaine a dispersé l’action de l’Etat, elle est constitutive de ce système qui a été analysé et démonté par Mancur Olson grâce à la théorie des jeux.

    Ceux à qui on jette la pierre, que ce soit les syndicats ou les allocataires n’en sont pas les vrais responsables, ils ne font que maximiser leurs gains et minimiser leur pertes dans un jeu à la base pervers : le problème de l’action collective fait que ce sont les intérêts minoritaires qui prennent le contrôle du système à leur bénéfice. Les options sociales bénéfiques au plus grand nombre ne peuvent passer car le grand nombre ne peut s’organiser de manière aussi dynamique et forte.

    Pour avoir une action sociale puissante et juste sur toute la société, il faudrait revenir à du sens,de l’impartialité et des règles communes à remettre sur pied. Or la société audible pour le politique ce ne sont plus que corporations et lobbies qui sucent force et moyens qui pourrait être logiquement mis à contribution publique sans regard de classe, de communauté, de tribu, d’associations.

    Le dieu de la « différence » a transformé l’Etat en un guichet pour les particularismes de classe, de catégorie, de situation, etc.
    Ce n’est hélas pas le cas du RSA qui est qu’un bien maigre effort d’ensemble, une soudure fragile, un pis aller dans l’incapacité de poser un suivi personnel et professionnel, mais qui a le courage d’exister, et qui prend là un mauvais coup qui ne devrait pas lui être destiné.

    On déshabille Pierre pour habiller Paul, c’est à dire qu’en période difficile, plutôt que de remettre à plat les règles communes ou d’en bâtir d’autres, on rabote la solidarité nationale, pour maintenir les intérêts catégoriels que les politiques entretiennent par clientélisme.

    Le PS a même l’instinct de détruire le mécanisme de solidarité autonome des retraites, pour, en le renflouant par l’impôt, à le transformer en un nouveau guichet pour maintenir ses niches catégorielles qui ne sont ni plus ni moins que privilèges outrageant pour l’esprit républicain ou injustices flagrantes.

    Sarkozy, qui n’a pas à sa disposition les flux financiers pour nourrir la globalité mais les plus influents, offre donc des débats symboles aux classes populaires pour tenter de les apaiser de la dissolution du lien républicain : assistanat, identité, immigration, banques,etc.
    Tous ces débats ne sont pas forcément mal venus, mais leur succession et leur nombre a lassé et irrité les plus fervents supporters.

  • Koz a écrit : :

    Mais il y a deux options face à la situation française : glorifier l’entrepreneuriat, célébrer l’initiative, ou dénoncer l’assistanat.

    L’alternative me paraît un peu courte. Contre l’assistanat, mieux vaudrait promouvoir la responsabilisation et l’autonomie. Les vrais entrepreneurs sont probablement rares, je n’en suis pas un, mais je suis prêt à assumer mes choix et je revendique l’autonomie !

  • Oui, enfin, c’est un commentaire, pas une thèse. C’est l’esprit de mon propos : vous avez la possibilité de prendre la même situation sous deux angles, glorifier la bonne attitude ou dénoncer la mauvaise. Je préfère la première.

  • Koz a écrit : :

    Encore faudrait-il démontrer l’existence de « planqués », et non la tenir pour acquise, parce que cela fait du bien dans son petit confort, parce que l’on est foncièrement jaloux du voisin, parce que ça nous permet de nous dire que nous, au moins, on n’est pas comme eux, et que c’est de la faute des autres si ça va pas.

    C’est vrai que ce que j’attends d’un politique ne doit pas être confondu avec ce que j’attends d’un libéral (et vice et versa) qui n’a pas de raisons d’être plus vertueux. Mais il y a deux options face à la situation française : glorifier l’entrepreneuriat, célébrer l’initiative, ou dénoncer l’assistanat. C’est un choix, une façon d’être. Au passage, je préfère en glorifier quelques-uns qui ne le méritent pas totalement, que de dénoncer ceux qui n’en peuvent déjà plus. Ca aussi, c’est un choix.

    Bonsoir Koz,

    je suis d’accord avec toi qu’il faut effectivement démontrer l’existence de « planqués »: il serait ainsi faux de dire que par principe le public est systématiquement planqué et le privé systématiquement méritant. Il faut aussi nuancer entre le système et les individus: se retrouver dans une organisation « planquée » est souvent un couteau à double tranchant: d’après mon expérience, l’ambiance y est souvent pourrie.

    En tout cas, le débat sur le « gras » de la société française est compliqué, mais je pense qu’il est nécessaire car le coût et le rapport qualité prix de nos institutions sont un sujet majeur dont les deux symptômes sont selon moi le chômage et la dette publique.

    Je suis donc d’autant plus désolé que ce débat n’existe pas sur la place publique, par l’absence d’une voix libérale qui pourrait tenir tête à nos étatistes de gauche et de droite.

    Je suis aussi d’accord avec toi qu’il faut, autant que possible, féliciter plutôt que blâmer: la réaction de 90% des gens qui reçoivent un reproche est de se « braquer » (je ne prétend pas être une exception). Mais à un moment, on est bien obliger de prendre les décisions qui fâchent: supprimer des structures inutile, des acquis sociaux, des contrats douteux. Le débat honnête et ouvert peut certes amener à critiquer et à froisser des egos, mais je ne sais pas si l’alternative de réformes « en douce » est préferable.

    Pour terminer, si tu emmènes le débat sur le fait que ceux qui critiquent sont nécessairement frustrés, je pourrais en déduire que tu as d’énormes problèmes dans ta vie personnelle, et que tu critiques notre siècle à cause de la frustration que tu accumules à vivre avec des valeurs qui ne te conviennent pas.

    PS: j’attends avec impatience un post d’anthologie dur l’actualité récente.

  • La France qui se lève tôt n’est pas assez encouragée et celle qui se lève tard n’est pas assez pénalisée.

    Il faut travailler plus pour gagner plus.

    Il faut en finir avec les 35 heures qui ont mis à mal nos entreprises et pénalisé les bas salaires.

    Les riches paient trop d’impôts alors que ce sont eux qui développent l’économie et l’emploi (et en plus ils risquent de quitter la France si on continue de les ponctionner de manière confiscatoire, contrairement aux autres pays qui, eux, ont bien compris que plus les riches sont riches et moins les pauvres sont pauvres).

    Les fonctionnaires sont les vrais privilégiés grâce à leur emploi à vie et à leur système de retraite spécial. Il faut en finir avec ces privilèges.

    Les services publics coûtent trop cher et ne sont pas efficaces, il faut diminuer le nombre de fonctionnaires.

    Il faut en finir avec l’héritage de Mai 68 qui a gangrené notre société tout entière. Il faut rétablir l’autorité.

    La justice est trop laxiste et relâche systématiquement les délinquants.

    Il faut faire une loi pour chaque cas de délinquance et la plus sévère possible.

    Notre identité nationale est aujourd’hui menacée. L’immigration est un grave problème pour la France ; l’insécurité aussi et c’est souvent lié (les exemples ne manquent pas : les Roms, les trafiquants de drogue noirs et arables, etc.).

    L’islam ne peut pas s’intégrer à la République française.

    Les chômeurs et les bénéficiaires des minima sociaux sont le plus souvent des fraudeurs ou des gens qui ne veulent pas travailler, et qui gagnent presque autant que d’honnêtes travailleurs : l’assistanat est le cancer de notre société…

    Un vrai discours de rupture et de modernité, positif et constructif, tourné vers l’action et adapté aux défis du XXIe siècle. Enfin !

    Vu les résultats positifs obtenus en peu de temps dans tous les domaines, et surtout eu égard à la vraie redynamisation d’une France désormais unie, optimiste et tournée vers l’avenir, une France qui se redresse, à l’intérieur comme à l’extérieur, et s’engage avec volontarisme dans un projet positif, global et cohérent, dans une direction lisible parce qu’intelligemment pensée… Vous en reprendrez bien pour cinq ans ?

  • Jeff a écrit : :

    La France qui se lève tôt n’est pas assez encouragée et celle qui se lève tard n’est pas assez pénalisée.
    Il faut travailler plus pour gagner plus.
    Il faut en finir avec les 35 heures qui ont mis à mal nos entreprises et pénalisé les bas salaires.
    Les riches paient trop d’impôts alors que ce sont eux qui développent l’économie et l’emploi (et en plus ils risquent de quitter la France si on continue de les ponctionner de manière confiscatoire, contrairement aux autres pays qui, eux, ont bien compris que plus les riches sont riches et moins les pauvres sont pauvres).
    Les fonctionnaires sont les vrais privilégiés grâce à leur emploi à vie et à leur système de retraite spécial. Il faut en finir avec ces privilèges.
    Les services publics coûtent trop cher et ne sont pas efficaces, il faut diminuer le nombre de fonctionnaires.
    Il faut en finir avec l’héritage de Mai 68 qui a gangrené notre société tout entière. Il faut rétablir l’autorité.
    La justice est trop laxiste et relâche systématiquement les délinquants.
    Il faut faire une loi pour chaque cas de délinquance et la plus sévère possible.
    Notre identité nationale est aujourd’hui menacée. L’immigration est un grave problème pour la France ; l’insécurité aussi et c’est souvent lié (les exemples ne manquent pas : les Roms, les trafiquants de drogue noirs et arables, etc.).
    L’islam ne peut pas s’intégrer à la République française.
    Les chômeurs et les bénéficiaires des minima sociaux sont le plus souvent des fraudeurs ou des gens qui ne veulent pas travailler, et qui gagnent presque autant que d’honnêtes travailleurs : l’assistanat est le cancer de notre société…
    Un vrai discours de rupture et de modernité, positif et constructif, tourné vers l’action et adapté aux défis du XXIe siècle. Enfin !
    Vu les résultats positifs obtenus en peu de temps dans tous les domaines, et surtout eu égard à la vraie redynamisation d’une France désormais unie, optimiste et tournée vers l’avenir, une France qui se redresse, à l’intérieur comme à l’extérieur, et s’engage avec volontarisme dans un projet positif, global et cohérent, dans une direction lisible parce qu’intelligemment pensée… Vous en reprendrez bien pour cinq ans ?

    Yak yaka yaka…

  • Joyeux Acier a écrit : :

    Je suis aussi d’accord avec toi qu’il faut, autant que possible, féliciter plutôt que blâmer: la réaction de 90% des gens qui reçoivent un reproche est de se « braquer » (je ne prétend pas être une exception).

    Ce n’est pas un simple reproche. Employer le terme d' »assistanat », c’est mettre en cause les personnes, c’est leur renvoyer l’image que ce sont des assistés, des nullos, des glandeurs. On peut considérer que nos prestations sociales peuvent être réexaminées sans mettre en accusation toute une population, dont la majeure partie supporte déjà une existence difficile au quotidien, et se le voit reproché.

  • Joyeux Acier a écrit : :

    Je suis donc d’autant plus désolé que ce débat n’existe pas sur la place publique, par l’absence d’une voix libérale qui pourrait tenir tête à nos étatistes de gauche et de droite.

    Je vois que vous tentez de nuancer votre propos sur les « planqués » (le terme est savoureux, s’agissant des bénéficiaires des minima sociaux). Cependant, prétendre que le débat n’existe pas n’est pas sérieux. Ce débat est quasi permanent: il ressort à chaque fois qu’il est question de relever les minima sociaux et/ou le SMIC, ou de modifier la législation en quoi que ce soit, ou même, comme ici, sans qu’il y ait une occasion particulière.

    @ Jeff: je dois reconnaître que votre caricature est fort peu éloignée de son modèle.

  • A ceux qui pensent (ou feignent de penser) comme Laurent Wauquiez, je conseille simplement d’aller passer deux ou trois heures dans une antenne de Pôle emploi et simplement d’observer ce qu’ils voient et d’écouter ce qu’ils entendent. Ce ne sont pas des glandeurs ou des fraudeurs qu’ils verront en majorité, mais le plus souvent de pauvres gens, se débattant avec des situations financières et existencielles inextricables.

    Et ce qui dépasse mon entendement, c’est que ce soient justement des privilégiés qui ont eu la chance de faire les meilleures études et d’accéder aux plus hautes sphères socio-professionnelles qui puissent ainsi stigmatiser les plus démunis d’entre nous.

  • Jeff a écrit : :

    A ceux qui pensent (ou feignent de penser) comme Laurent Wauquiez, je conseille simplement d’aller passer deux ou trois heures dans une antenne de Pôle emploi et simplement d’observer ce qu’ils voient et d’écouter ce qu’ils entendent. Ce ne sont pas des glandeurs ou des fraudeurs qu’ils verront en majorité, mais le plus souvent de pauvres gens, se débattant avec des situations financières et existencielles inextricables.

    Et ce qui dépasse mon entendement, c’est que ce soient justement des privilégiés qui ont eu la chance de faire les meilleures études et d’accéder aux plus hautes sphères socio-professionnelles qui puissent ainsi stigmatiser les plus démunis d’entre nous.

    Oui, cependant la réalité est suffisamment complexe pour que ces mêmes démunis qui sont stigmatisés par ce discours, parfois, sur le zinc, se transforment dans les défenseurs des « privilégiés » que vous citez.
    Il y a une peur ou un abandon de leur propre personne, comme si la « malédiction » était aussi affaire de parole et qu’il faille la conjurer par un « finalement, tout ne va pas si mal que cela. »

    Le cynisme politique a conquis toute la société, et on s’enorgueillit d’intelligence dans le fait de partager le même avis que des élites sur les coupables. C’est une façon d’exister comme une autre, de trouver un sens comme un autre dans la folie quotidienne, même si au passage on s’accuse soi-même.

  • Jeff a écrit : :

    Ce ne sont pas des glandeurs ou des fraudeurs qu’ils verront en majorité, mais le plus souvent de pauvres gens, se débattant avec des situations financières et existencielles inextricables.

    Certes, et c’est navrant. Mais la critique des « libéraux », c’est que le système fabrique ces situations, en pénalisant systématiquement l’offre de travail et les offreurs de travail.

    Un petit exemple d’actualité. Vous prenez le risque de l’entrepreneuriat. Si vous vous plantez, c’est pour votre pomme. Si vous réussissez, l’État prend sa part. Il y a 30 ans, c’était raisonnable, 15 % de la plus-value. Augmentation du taux, 1% par ici, 1 % par là, invention de la CSG, de la CRDS, etc, on en est à plus de 30 % de prélèvement. Si bien que les entrepreneurs ayant réussi ont maintenant tendance à partir en Belgique au moment de réaliser leur plus-value. Dommage que des entrepreneurs souvent encore verts s’en aillent, mais enfin ils avaient quand même créé de l’activité en France avant de partir.

    Oh les méchants riches ! On va donc les imposer sur la plus value supputée exister au moment de leur départ. Je passe sur l’usine à gaz du calcul, sur les montages juridiques d’évitement, etc. Au final, les entrepreneurs auront intérêt à s’exiler encore plus tôt.

    Vous n’avez pas fini d’en voir, des pauvres gens au pôle emploi…

  • Et bien, la connerie de Wauquiez semble inspirer beaucoup de monde. Il faut reconnaître que s’il avait voulu caricaturer le débat, il ne s’y serait pas pris autrement. Maintenant, la pauvreté des réactions et le refus obstiné qu’elles traduisent chez beaucoup de prendre du recul par rapport à notre système social sont assez symptomatiques de notre incapacité collective à débattre.

    Car les faits sont malheureusement difficiles à nier. Notre système est complexe car il est la juxtaposition de multiples dispositifs non coordonnés. Il est donc opaque car personne ne sait vraiment qui a droit à quoi. Il est donc injuste puisque deux personnes aux situations identiques seront traitées différemment en fonction de leur niveau d’information, de leur code postal, ou de leur proximité avec tel ou tel élu local. Il est contre-incitatif, et cela a été largement documenté aussi par des gens de gauche (Piketty-Landais-Saez, pour ne citer qu’eux) : le taux d’imposition marginal (ie la part qu’on paie sur tout euro de plus qu’on gagne) des bénéficiaires des minima sociaux est très élevé, approchant ou dépassant parfois les 100%.

    Le pire de tout c’est quil ne marche pas. Notre système n’aide pas les gens à rebondir, il les enferme dans la dépendance. Il crée du ressentiment, de la honte, de la défiance. Du gâchis humain. J’ai été deux fois au chômage (pour des périodes de quelques mois seulement, fort heureusement), je garde un souvenir absolument déprimant de mes intéractions avec l’ANPE. Heureusement que j’avais un diplôme, des amis et un bon capital de confiance en moi…

    Face à ce gâchis, on peut penser à deux voies de sortie.

    Celle mise en oeuvre par les pays d’Europe du nord (Scandinavie, Pays-Bas…) depuis une vingtaine d’année, que j’appellerais social-étatiste. En deux mots, rendre ces dispositifs actifs, prendre la main des bénéficiaires, leur offrir un suivi personnalisé, des formations. Mais aussi ajouter des contraintes : obligation de suivre une formation, obligation d’accepter un job, de fournir un travail d’intérêt collectif… Mais aussi améliorer le volume et l’attractivité de l’offre de travail : réduction des charges, réduction des contraintes aux licenciements…

    Il y a aussi celle que j’appelerais social-libérale. En deux mots, sortir l’Etat du micromanagement de l’aide sociale. Tout fusionner dans une unique allocation universelle totalement non-conditionnelle et laisser les gens se prendre en main. Et aussi, bien sûr, améliorer le volume et l’attractivité de l’offre de travail : réduction des charges, réduction des contraintes aux licenciements…

    La sortie de Wauquiez était un magnifique appeau à troll qui a fonctionné au-delà de toute raison. Le « débat » s’est immédiatement cristallisé entre d’une part les gentils défenseurs des victimes et… personne. Ou plutôt une sorte d’ectoplasme concentré de beauf aigri qui veut supprimer les allocations des pauvres. Les délires quasi-masturbatoires de certains fantasmant leurs opposants politiques en ordures ontologiques atteignent le sublime.

    Comme d’habitude en France, la discussion devient unidimentionnelle. La seule question qui demeure est celle de savoir s’il faut donner plus ou moins. Le Monde contribue à cet escamotage du débat avec ses chiffres foireux destinés à nous faire croire que la France est largement moins « généreuse » que ses voisins. Ah bon, on donne moins? Ben faut donner plus alors.

    Faire différemment? Analyser les faiblesses et les manquements de notre système? Définir des objectifs? Adapter les méthodes et les moyens? Non, il faut choisir son camp. Et la pompe à pathos, la guimauve de l’émotion brute, tous ces ennemis de la raison qu’on sait dénoncer quand il s’agit d’une gamine mordue par un pitbull ou d’un retraité tabassé par un « jeune », ne dérangent plus personne ici. (mode Sarkozy on) »Vous rendez compte Mâme Chabot, ces pauvres gens qui n’ont plus rien? Et on voudrait leur retirer leurs allocs, les traiter comme des profiteurs? Moi Président, Mâme Chabot, je vous le dit, ça n’arrivera pas. » (mode Sarkozy off)
    La sortie de Wauquiez a flingué la possibilité de réformer notre système social. Tant pis pour les pauvres.

  • Lib a écrit : :

    Le pire de tout c’est quil ne marche pas. Notre système n’aide pas les gens à rebondir, il les enferme dans la dépendance. Il crée du ressentiment, de la honte, de la défiance. Du gâchis humain. (…) Comme d’habitude en France, la discussion devient unidimentionnelle. La seule question qui demeure est celle de savoir s’il faut donner plus ou moins. Le Monde contribue à cet escamotage du débat avec ses chiffres foireux destinés à nous faire croire que la France est largement moins « généreuse » que ses voisins. Ah bon, on donne moins? Ben faut donner plus alors.
    Faire différemment? Analyser les faiblesses et les manquements de notre système? Définir des objectifs? Adapter les méthodes et les moyens? Non, il faut choisir son camp.

    Là dessus, je suis assez d’accord, même si vous vous en moquez comme d’une guigne.

    Lib a écrit : :

    Les délires quasi-masturbatoires de certains fantasmant leurs opposants politiques en ordures ontologiques atteignent le sublime.

    On ne parlera pas de la croisade de certains qui fantasment leurs opposants en crétins congénitaux.


    Lib a écrit : :

    Et la pompe à pathos, la guimauve de l’émotion brute, tous ces ennemis de la raison qu’on sait dénoncer quand il s’agit d’une gamine mordue par un pitbull ou d’un retraité tabassé par un « jeune », ne dérangent plus personne ici. (mode Sarkozy on) »Vous rendez compte Mâme Chabot, ces pauvres gens qui n’ont plus rien? Et on voudrait leur retirer leurs allocs, les traiter comme des profiteurs? Moi Président, Mâme Chabot, je vous le dit, ça n’arrivera pas. » (mode Sarkozy off) La sortie de Wauquiez a flingué la possibilité de réformer notre système social. Tant pis pour les pauvres.

    Personnellement, j’ai usé et abusé du « cas particulier » précisément comme vous le faites ici :

    Lib a écrit : :

    J’ai été deux fois au chômage (pour des périodes de quelques mois seulement, fort heureusement), je garde un souvenir absolument déprimant de mes intéractions avec l’ANPE. Heureusement que j’avais un diplôme, des amis et un bon capital de confiance en moi…

    … pour m’insurger contre la représentation des « feignasses allocataires » et rappeler précisément que certains n’ont pas votre chance sans que cela en fasse des assistés. Pour qu’il y ait assisté, il faudrait qu’il y ait assistance, et l’on en est dépourvu. Oui, il faudrait réformer le système. Mais – c’est tout mon propos, simple en effet – les TIG sont une bête caricature de ce débat là et, en plus d’être bête, cette caricature est dangereuse.

  • @ Koz:

    « Le RSA a toujours eu pour but de se substituer au RMI, et pour philosophie d’éviter les effets de seuil qui rendent non rentables la reprise d’une activité. C’est la raison pour laquelle il continue d’être versé aux personnes qui retrouvent du travail, mais de façon dégressive ».

    Donc acte, mais je trouve qu’il eut été préférable de conserver le RMI pour les personnes n’ayant pas d’emploi et d’offrir le RSA uniquement aux Rmistes trouvant un emploi faiblement rémunéré.

    Symboliquement, cela me semble important de dissocier sémantiquement les deux situations, non pas pour stigmatise celui qui n’a pas d’emploi mais pour valoriser celui qui reprend un travail alors que le différentiel de niveau de vie qu’il trouve en travaillant n’est pas considérable.

    Je parle de niveau de vie car travailler suppose souvent d’avoir un véhicule, de payer une nourrice, de perdre la gratuité des transports en commun, de la cantine pour les enfants…. Retravailler génère parfois une augmentation de revenu mais une perte de pouvoir d’achat.

  • Le RSA est un outil de lutte contre la pauvreté, la mendicité, en même temps qu’un outil d’encouragement à la reprise d’emploi (ou plutôt de non-découragement), il rassemble les objectifs du RMI et de la PPE. De ce fait, il est complexe à mettre en oeuvre, avec des effets pervers prévisibles sur l’emploi (des temps partiels « suventionnés » par le RSA Activité et un aspect tordu: pour gagner plus, à activité (rému) identique, il vaut mieux être passé par la case RMI qu’emploi et Assedic.
    Travailler à un système efficace et bien ciblé est un vrai enjeu qui devrait mobiliser économistes, sociologues, blogueurs et politiques !!

  • @ francis:

    J’ajoute qu’il faut trouver les modalités d’une solidarité durable pour ne pas à moyen terme subir le même sort que le RU, la Grèce et le Portugal contraints à diminuer drastiquement toutes leurs dépenses.

    Une solidarité durable c’est une solidarité obtenue par un partage du revenu et du patrimoine sans recours à l’emprunt.

    Gardons présent à l’esprit que ces emprunts nous coûtent plus cher dès à présent que la Défense Nationale et qui si les taux d’intérêt réservés à la France viennent à doubler…
    Et soyons sûr alors que l’Allemagne ne viendra pas nous aider.

  • Gwynfrid a écrit : :

    Je vois que vous tentez de nuancer votre propos sur les « planqués » (le terme est savoureux, s’agissant des bénéficiaires des minima sociaux). Cependant, prétendre que le débat n’existe pas n’est pas sérieux. Ce débat est quasi permanent: il ressort à chaque fois qu’il est question de relever les minima sociaux et/ou le SMIC, ou de modifier la législation en quoi que ce soit, ou même, comme ici, sans qu’il y ait une occasion particulière.

    Bonsoir Gwynfrid,

    je n’avais pas forcement comme cible principale ceux qui recoivent les minima sociaux, mais plutot certains avantages acquis des professions protegees (secteur public mais pas seulement), et certains services publics a l’utilite discutable (par exemple, les posters 4×3 « La Picardie terre de constraste » dans le metro).

  • Joyeux acier a écrit : :

    je n’avais pas forcement comme cible principale ceux qui recoivent les minima sociaux, mais plutot certains avantages acquis des professions protegees (secteur public mais pas seulement), et certains services publics a l’utilite discutable (par exemple, les posters 4×3 « La Picardie terre de constraste » dans le metro).

    Dont acte… mais sur ce point aussi, prétendre qu’il n’y a pas débat n’est pas très sérieux. L’opposition rhétorique « jobs protégés » (sous-entendu, planqués, flemmards et profiteurs) contre « créateurs de richesse » (sous-entendu, taxables et corvéables à merci au profit des planqués) est vieille comme le monde. Curieusement, elle est toujours mise en avant par des personnes qui se voient comme faisant partie de la seconde catégorie. On se demande bien pourquoi.

    Comme dans le cas des « salariés au SMIC qui n’ont droit à rien » contre les « assistés », il s’agit d’une division largement artificielle. À ranger dans la même catégorie que « patrons » contre « travailleurs ».

  • @ Lib: oui, c’est un bon papier. Les arguments sont solides. Mais je suis en désaccord avec la conclusion. « Il faudrait tout remettre à plat » est un idéal très tentant, mais ça ne marche pas. Le grand soir fiscal est un rêve classique (voir les propositions de Thomas Piketty) qui ne se réalise jamais.

    Ce que ne dit pas Georges Kaplan, c’est que le RSA est un pas, peut-être un pas insuffisant, mais un pas réaliste vers la simplification du système. Taper sur le RSA au nom de la simplification revient de facto à s’opposer à la simplification: comme on disait du temps de ma grand-mère, le mieux est l’ennemi du bien.

  • Si, il le dit, 2e paragraphe : « En effet, le mécanisme du RSA a précisément été conçu pour tenir compte des autres aides perçues par les allocataires« .

    Personne ne tape sur le RSA (à part Wauquiez), bien sûr il va dans le bon sens. Mais il faut se rendre à l’évidence, comme pour tous les systèmes complexes, on ne parviendra pas à rendre l’ensemble cohérent, trasparent, efficace en accumulant les patches. Chacun apporte son lot d’exceptions et d’effets de bord qui finissent par augmenter l’instabilité de l’ensemble.

    Renoncer à « tout remettre à plat », c’est se condamner à un système qui finira par s’écrouler sous son propre poids. C’est justement parce qu’on n’a jamais remis à plat (et en voyant le résultat) qu’il faut se convaincre qu’on n’a plus le choix.

  • Le RSA n’est pas un patch ! C’est une étape vers l’idéal. Sa remise en cause est contre-productive, surtout alors qu’il est trop jeune pour avoir vraiment été testé, sur un minimum de durée.

    « Personne ne tape sur le RSA (à part Wauquiez) » ? Ah bon. Moi il me semble bien avoir entendu du bruit dans la majorité, et dans le gouvernement.

    Prétendre tout remettre à plat, sans étudier les effets des simplifications déjà votées, c’est à la fois irréaliste et déstabilisant.

    Là où on peut se rejoindre, par contre, c’est pour reconnaître qu’il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. Le travail de simplification n’est certes pas terminé.

  • Gwynfrid a écrit : :

    L’opposition rhétorique « jobs protégés » (sous-entendu, planqués, flemmards et profiteurs) contre « créateurs de richesse » (sous-entendu, taxables et corvéables à merci au profit des planqués) est vieille comme le monde.

    Et il est vrai que le taux d’absentéisme dans la fonction publique territoriale, et plus particulièrement sa corrélation avec la taille de la collectivité territoriale considérée, voir les Échos de ce mercredi 18 mai, a le fâcheux effet d’alimenter la dite rhétorique…

  • @ Gwynfrid:

    Le RSA même s’il est nécessaire génère des effets pervers, tout le mode en convient.

    Le dire permet de faire passer dans les esprits que le projet (socialiste je crois ) consistant à donner à tous les jeunes une allocation sans distinction de situation et sans contrepartie relève de l’inconscience.

  • à hervé . il y a deux millions d’étudiants en France. Leur verser l’équivalent du RSA Socle couterait donc à peu près 10 milliards d’euros par an. Sans doute moins si on déduit les aides actuelles. C’est une somme, mais deux fois moins que ce que le gouvernement a prêté aux banques durant la crise , qui a rapporté 8%.

    Considéré comme un prêt sur future réussite pro, ce serait peut-être un meilleur investissement.

    L’éducation avant la diminution de la taxe sur la restauration ou autre niche fiscalosociale…

  • @ francis:

    Verser à tous les étudiants une allocation ne garantit nullement qu’à l’issue de leurs études ils trouveront un travail.

    Par contre alourdir la dette plombe encore plus notre économie et compromet sa capacité à créer les emplois dont ces jeunes auront besoin.

    Je préfère que les aident diverses, RSA, bourses… soient mieux ciblées et que leur masse globale soit maîtrisée plutôt que de les voire réduites bientôt par injonction du FMI ou de la BCE.

  • c’est vrai, rien n’est garanti ici bas, sauf la fin. mais rien n’interdit d’augmenter les probabilités. l’éducation est un investissement, au plan individuel comme collectif. rien n’oblige à préférer baisser les impôts, développer et acheter des Rafale plutôt que d’aider les étudiants…

  • @ francis:
    Le fait est malheureusement que des jeunes diplômés qui ne trouvent pas d’emploi, il y en a beaucoup voyez la Tunisie, l’Espagne, la France aussi. Il faut continuer à former les jeunes, d’accord avec vous, et rester lucide, c’est-à-dire chercher les vraies causes de ce déficit d’emplois.

  • Bonjour,

    il semble qu’il y ait eu un malentendu dans le débat: on présente le RSA comme une aide à un retour sur l’emploi, mais cela concerne en fait une minorité de bénéficiaires. La plupart des bénéficiaires actuels du RSA sont dans l’assistanat pur, l’équivalent de l’ex-RMI.

    Donc on peut critiquer le RSA pour critiquer l’assistanat.

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