C’est juste François

FrancoisC’est François. Un prénom. Sans numéro d’ordre, sans indication de règne. Nous priions déjà, lors de chaque messe, pour « notre pape Benoît » et, auparavant « notre pape Jean-Paul« . Dans la prière, nous les appelons ainsi par leur prénom. Le numéro est d’un autre ordre, absent de ces instants. A notre baptême, le prêtre nous appelle par notre prénom. Lorsque l’enfant est petit, le prêtre demande aux parents : « quel nom avez-vous choisi pour l’enfant ?« . Lors de chaque sacrement, nous sommes appelés par notre prénom. A notre confirmation, lors de notre mariage. Et lorsque l’un d’entre nous reçoit reçoit une vocation, il est appelé par son prénom, répond « me voici« .

« Et maintenant, ne crains pas car je t’ai racheté,

Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi…

car tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime … »

Isaïe 43,1 et 4

Dans la Bible, le prénom est omniprésent. Probablement en partie pour des raisons culturelles. Mais pas uniquement, comme le souligne le passage cité. Dieu appelle Moïse par son (pré)nom. Jésus appelle les apôtres par leurs prénoms. C’est le signe de cette relation personnelle de Dieu aux hommes. Une relation unique, directe et humble. Comme avec nos proches, avec nos amis, notre nom de famille est inutile, on ne le précise plus. Il n’est finalement là que pour ceux qui ne savent pas à quel François, Erwan, Mathilde, ils parlent. Cette utilisation du seul prénom, c’est ce signe là : Dieu nous connaît personnellement.

L’incertitude et le cafouillage qui ont prévalu pendant quelques heures sur la façon dont il convenait d’appeler le pape sont finalement intéressants. Le cardinal Tauran avait pourtant été clair :

« Annuntio vobis gaudium magnum, habemus Papam : (…) qui sibi nomen imposuit Franciscum »

Nous l’avons pourtant appelé d’emblée François Ier, avant que le Père Lombardi ne vienne le confirmer : c’est juste François. Alors, on a cherché une raison. Celle que l’on a trouvé était qu’il ne deviendrait François Ier que le jour où il y aurait un François II. Oui, mais : Jean-Paul Ier. Dés sa proclamation à la loggia de Saint Pierre de Rome, il fut appelé Jean-Paul Ier. Ce n’est donc pas cela. Rétrospectivement, cela devient tellement évident que ce ne peut pas être que cela.

C’est donc de façon nécessairement volontaire que notre nouveau pape a choisi de s’appeler François, juste François. On le dit « grand spirituel« . Comme si cela pouvait être une surprise. Pour un pape, c’est toujours mieux que « mega clubber« . Bref, il est évident que ce choix est une volonté déterminée de se référer à cette relation personnelle à Dieu en même temps qu’introduire une relation plus personnelle encore aux fidèles.

Et cela semble bien coïncider avec l’ensemble des premiers signes donnés par notre nouveau pape. Le fait que ce prénom ne soit pas n’importe lequel, mais une référence à Saint François d’Assise, si proche des pauvres. Son propos simple à la Loggia, sa demande à la foule des fidéles de prier pour lui, son insistance à se présenter comme l’évêque de Rome (qu’il est mais bon, pas que), et l’ensemble de ces petis signes comme le fait d’emprunter le même bus que les cardinaux, qui laissent transparaître une très évangélique simplicité. Sa première homélie aussi : des propos simples mais qui peuvent toucher le coeur de tous les hommes.

On m’a demandé si c’était sincère ou si c’était de l’affichage. Par habitude probablement de nos politiques, dont les bonnes résolutions ne durent qu’un temps. C’est sûr : il ne pourra pas s’abstraire de certaines contraintes ou facilités liées à sa charge. Il est peu probable qu’il emprunte le métro de Rome ou y conduise une Fiat Uno. Quelle importance ?

Pour le reste, c’est encore le temps qui nous éclairera. Les polémiques ne m’intéressent pas : elles étaient prévisibles, elles passeront ou dureront, je m’en moque. Et puis, je l’ai écrit : j’avais réagi prématurément et sottement à l’élection de Benoît XVI. Je l’avais accueilli avec le poids de sa réputation. Je ne vais pas à l’inverse parer d’emblée notre pape François de toute la sainteté, ni dresser les grandes perspectives de son pontificat à peine entamés comme le font beaucoup de ceux qui semblent vouloir le modeler, le revendiquer, plaquer sur lui leurs propres attentes.

Mais allez, disons-le, tout de même : les premiers signes donnés par notre Saint Père François et les portraits que nous en lisons ces jours-ci me confortent dans une attente confiante, paisible, sereine, heureuse.

32 commentaires

  • Article intéressant comme souvent sur ce blog.
    Je tiens à préciser tout de même un certain contresens dans la présentation de la nom importance du nom dans la Bible. L’ancien puis le nouveau testament sont descendus à un peuple sémite qui ne connaît tout simplement pas l’existence du nom de famille (concept plutôt latin). C’est surtout ce point qui explique l’utilisation des prénoms entre Jésus et les apôtres. Chez les hébreux et les arabes ont s’appelle par son nom et si on doit préciser pour ne pas être confondu, on emploie l’expression « untel fils d’untel » ou « père/mère d’untel ». C’est bien ainsi que Jésus est régulièrement présenté.

  • Merci beaucoup pour ce billet !
    Petite remarque cependant : d’après le cardinal Barbarin il me semble, le fait d’avoir appelé Jean-Paul Ier comme tel dès le début était une erreur, et il me semble qu’à l’annonce de la nomination de Benoît XVI, on n’ait pas donné son nom.
    En tout cas, cela ne change rien à son humilité !

  • Oui, vous avez raison: il s’appelle François et c’est tout! Et il a les qualités d’un spécialiste des exercices de St-Ignace: lors du dernier Synode, le cardinal Jorge Mario BERGOGLIO déclarait: « L’évêque est celui qui veille, prend soin de l’espérance, en veillant pour son peuple. … veiller évoque le fait d’être attentif à ce qu’il y ait du soleil et de la lumière dans les cœurs. .. Veiller fait penser au soutien patient des processus à travers lesquels le Seigneur guide son peuple vers le Salut ».Rendons grâce pour ce Pape qui veut nous guider vers le Salut.
    Quel dommage que, à peine élu, notre Saint-Père soit déjà l’objet d’un certain nombre d’instrumentalisations du monde temporel. Que ne va-t-on lire qu’il a choisi son nom pour signifier son intention de rétablir un « dialogue avec la planète » (sic-France Info – 13.3.2013)!
    Il n’est pas inutile de lire la manière dont Jean-Paul II a intronisé Saint-François d’Assise, « patron des cultivateurs de l’écologie »,… et non « patron de l’écologie », comme on se plait à le dire. La nuance est importante. Lire http://www.standelarminat.com/les2ailes/index.php?option=com_content&view=article&id=394:francois-1er-pape-ecologiste&catid=45:ecologie&Itemid=68

  • Bon billet !

    Il est vrai que la tentation est très grande de voir dans le choix de ce nom un programme. Nous n’en savons rien et l’avenir le dira. En revanche, ce qui est sur est que c’est une référence et une invitation à regarder l’exemple du pauvre d’Assise.

  • Dans la bible le nom c’est la mission ex Jésus joshua Josué =Dieu sauve
    La mission reçue par François d’Assise <>

  • @ Vincent Mariani : je ne suis pas spécialiste et me contente d’une forme de méditation personnelle mais vous aurez noté, je pense, que je précise aussi que c’est probablement en partie pour des raisons culturelles. Et je ne pense pas que l’importance du prénom par ailleurs (dans tous les moments que j’ai mentionnés) soit dépourvue de lien.

    @ jjdandrault : si c’est une erreur, elle a été effectivement commise dès l’annonce de son élection au balcon de la Loggia. Je serais un peu surpris qu’avec le nombre d’experts, de spécialistes du protocole, personne ne l’ait relevé à l’époque avant qu’elle ne soit commise.

    @ de LARMINAT Stanislas : on finti par s’habituer à lire tellement d’âneries que celle que vous citez n’est même pas la plus choquante. Je préfère ne plus m’en formaliser, sinon, cela m’agace tant que j’en perds le goût de me réjouir. Finalement, à force de répliquer, on en perd l’occasion de dire ce que l’on a à porter soi-même.

  • J’espère que les adversaires habituels du christianisme n’auront pas le mauvais goût de lui reprocher de ne plus prendre le métro.
    Un exemple, que vous-même citiez il y a longtemps (ou me trompé-je?) : avant d’être Pape, Benoît XVI possédait sa carte de donneur d’organe, qu’il a rendue lorsqu’il a été élu. Pas de la communication hypocrite, juste que le corps du Pape appartient à l’Église. Il en ira de même pour François, qui, étant le Pape, ne pourra pas désormais se déplacer comme le premier quidam. C’est la fonction qui l’exige, point.
    N’étant pas catholique, je me permets quant à moi de formuler UN souhait pour le pontificat à venir: que François n’abandonne pas les réformes liturgiques lancées par Benoît XVI, et mises en œuvre par les cardinaux Arinze, Cañizares Llovera et Pentabendige Don. C’est capital pour la vie de l’Église.

  • @ jjdandrault:

    Pour Benoît XVI comme pour tous les papes, son nom a été annoncé lors de l’habemus papam: “Annuntio vobis gaudium magnum; habemus Papam: Eminentissimun ac Reverendissimum Dominum, Dominum Josephum. Sanctæ Romanæ Ecclesiæ Cardinalem Ratzinger qui sibi nomen imposuit Benedictum XVI.”

  • Je pense créer un « Comité pour sauver les chatons en appelant correctement le Pape François ». En effet, comme vous le savez, à chaque fois que quelqu’un écrit ou dit « François Ier » ou « François I » pour parler du Pape François TOUT COURT, un chaton meurt 🙁

    Est-ce que je peux vous compter comme membre fondateur ?

    Blague à part, ça m’insupporte quand on appelle le Pape François « François Ier » (et, Deo gratias, il me semble que la plupart des journalistes ne se trompent plus depuis mercredi matin) et ce pour 3 raisons : 1) son nom est François TOUT COURT pas François Ier (cf annonce du Cardinal Tauran et site du Vatican) ; 2) à chaque fois que l’on parle de François Ier il est évidemment impossible de ne pas penser à un Roi barbu en costume Renaissance (et le Pape François ressemble étrangement, selon les photos, à Pie XII (avec les lunettes) ou à Paul VI (sans les lunettes) mais pas du tout au vainqueur de Marignan) ; 3) ce choix (car c’en est un, Jean-Paul Ier avait choisi de s’appeler Jean-Paul Ier, pas Jean-Paul) est lourd de sens, comme vous l’expliquez.

    Aussi, même si ça va avoir pour conséquence qu’on sera un peu toujours obligé de dire et écrire « le Pape François » et non pas juste « François » pour éviter toute confusion (alors que quand on dit « Benoît XVI » on sait tout de suite de qui on parle), il faut absolument dire et écrire « François » et surtout pas « François Ier ». Ne serait-ce que pour sauver les chatons.

    J’allais donner mon avis sur le Pape François (un chaton de sauvé) mais mon ange gardien vient de me souffler qu’on en avait rien à f… de mon avis et que je ferais mieux de me tourner vers le Christ et Sa Croix, car qui ne prie pas le Christ prie pour le diable, comme l’a dit Léon Bloy cité par le Pape François (p… ça claquait cette 1ère homélie, pas vrai 😉 ?).

  • « Samuel, Samuel »
    « Me voici »

    François tout court, ça me va bien aussi. Et je rejoins votre comparaison avec la famille. Sûrement pour ça d’ailleurs que ça fait mal d’en voir qui, dans l’Eglise, râlent déjà et pleurent cette élection. Menfin. On va pas rater la fête pour autant!!! 😀 J’aime assez ces moments où tant de monde est en communion.

    « Peuple et évêque, évêque et peuple », « pour qu’il y ait une grande fraternité »

    Moi aussi je suis heureuse! (tout le monde s’en fout, tant pis)
    Et vive le pape François!

  • La chose amusante, c’est que les journalistes se sont crus obligés de préciser longuement que le pape était opposé à l’avortement, le mariage des homosexuels, etc. J’aurais aimé savoir combien de cardinaux et même d’évêques avec des responsabilités importantes tiennent un autre discours…

    Quant à son nom, en réalité, il ne faut pas surinterpréter l’absence de numéro : il est tout à fait normal de ne pas en mettre pour le premier et unique du nom. C’est le cas pour tous les papes de l’Antiquité et du Haut Moyen Âge n’ayant pas eu d’homonyme (Symmaque, Hormisdas, Lin, Formose…). De même, on parle de Victoria, François-Joseph, Marie-Thérèse, Louis-Philippe… Certains, malgré des successeurs homonymes, sont si marquants qu’on ne les numérote pas toujours : Clovis ou Napoléon, par exemple. Le numéro de Jean-Paul Ier était sans doute lié au très long temps écoulé depuis qu’un pape avait pris un nom inédit. L’absence de numéro est un élément excellent car elle oblige presque à parler systématiquement du « pape François » (« François » tout court fait tout drôle). Cela fait que la fonction papale est mise à l’honneur dès qu’on parle du pape et qu’il ne peut pas simplement passer pour un chef d’État ordinaire.

    De même, Koz, il ne faut pas surinterpréter la façon dont le Christ appelle les gens dans l’Évangile. Les hommes de l’Antiquité n’ont qu’un seul nom en Orient, auquel on peut ajouter un « fils de Untel » ou une origine géographique (ainsi, Marie de Magdala, type d’appellation continué pour certains saints : François d’Assise, Thérèse de Lisieux, Catherine de Sienne). Les citoyens romains sont les seuls à avoir un système prénom-nom-surnom un peu bizarre pour l’époque qu’ils ont hérité des Étrusques, mais, en général, personne ne les appelle par leur prénom qui est une marque de citoyenneté et pas vraiment un nom servant à désigner quelqu’un : c’est le surnom qui compte. Par exemple, si on regarde deux citoyens romains célèbres, saint Paul n’est connu que par son surnom et Ponce Pilate par son nom et son surnom. Après, tout ce que vous dites sur l’importance du nom dans la Bible est vrai, c’est juste l’usage du mot « prénom » qui est inexact (on va dire que je pinaille, mais employer le mot prénom donne l’impression d’une relation plus intime, alors que ce n’est pas le cas quand il n’existe aucun autre nom pour appeler la personne). De même, un pape n’a pas de prénom, mais un nom de règne. D’ailleurs, la formule officielle dit bien sibi nomen imposuit, pas prænomen.

    Ce que je retiens entre autres de la première homélie du pape, c’est cette dénonciation du pharisianisme qui semble annoncer une réforme de l’Église pas piquée des hannetons :

    Quand nous cheminons, sans la croix, quand nous construisons sans la croix, quand nous confessons avec le Christ mais sans la croix, nous ne sommes pas les disciples du Seigneur. Nous sommes des mondains. Nous sommes des évêques, des prêtres, des cardinaux, des papes, tout, mais nous ne sommes pas des disciples du Seigneur…

  • Bravo pour cet article.
    En lisant et regardant ce que les médias disent du pape François, je repensais à votre article sur la « modernité » (de Benoit XVI). Je me disais presque qu’un pape qui plait autant aux journalistes, ça devient inquiétant. Parce que les journalistes (oui ceci est une lamentable généralité abusive, mais on se comprend) aiment rarement l’Eglise, se fichent complètement du Christ et évitent toute mention de Dieu lorsqu’ils parlent religion. Bref, ils ont commenté cette élection comme si on élisait le président de la FIFA. Alors heureuse aussi que la 1ere homélie ait recentré la foi autour du Christ. Ca fait du bien à l’Eglise de se l’entendre dire, mais ça fait du bien aux journalistes et autres éditorialistes aussi.

    Autre point que je partage : attendons. Il est en état de grâce, comme un président de la république le lendemain de l’élection, mais ça ne va pas durer. Brûler ce qu’on a adoré est une spécialité médiatique. Je crains que du coup , il soit encore plus critiqué, parce qu’on attendait tant de lui. Au moins avec Benoit XVI personne n’espérait autre chose que ce qu’il a donné, et beaucoup ont même eu de bonnes surprises (dont moi). Alors attendons. Une petite phrase bien conservatrice en matière de « morale sexuelle » et tout rentrera dans l’ordre, le pape des pauvres redeviendra le pape des « has been » et un certain nombre de commentateurs arrêteront de croire qu’ils ont gagné contre Dieu parce qu’il y a un Pape qui rentre mieux dans LEUR cadre.

    Mais à part ça, oui : pour l’instant, il me plaît beaucoup, François. Le pape des pauvres. Espérons sans rêver qu’il apporte ce changement qu’il semble annoncer.

    Et puis vous ne trouvez pas ça ridicule (et blessant pour lui), qu’on trouve François « très bien » parce qu’il est « intellectuel de haut vol », « simple », « à l’écoute »? parce que Benoit XVI (et Dieu sait que je ne suis pas d’accord avec lui sur plein de choses) il était nul en théologie, pédant et bavard??? Franchement….

  • @ Muse:
    Ne vous en faites pas, Muse. À peine le nom du cardinal choisi annoncé, on a pu lire des articles assassins sur ses positions en matière de morale, d’autant que l’Argentine a adopté récemment le mariage homosexuel, contre lequel le cardinal Bergoglio s’est vigoureusement prononcé dans des termes incompréhensibles en France : il a en effet parlé d’action du diable, tout comme il parlé de « confesser le démon » dans sa première homélie, ce qui visiblement est inaccessible à beaucoup de nos compatriotes (certains on l’air de croire qu’il accuse les homosexuels de satanisme, ce qui n’a aucun rapport avec le sens de son propos). S’il continue à mentionner le diable au lieu du concept abstrait de « mal », l’incompréhension et le rejet se manifesteront très vite, c’est certain (mais je pense qu’il a raison : on fait plus attention quand on redoute le malin plutôt que le mal, car le Malin a une volonté de nuire, alors que le concept de mal n’a pas de volonté). Et ne parlons pas des polémiques liées à la dictature en Argentine…

    Pour vos dernières remarques, je pense qu’on fait plus la comparaison avec ce qu’on aurait pu attendre d’un jésuite et non avec Benoît XVI, même s’il y a des différences entre les deux papes. Benoît XVI parlait davantage en universitaire. Il ne disait pas des choses incompréhensibles (encore que le discours de Ratisbonne a été mal compris, ce qui montre à quel point l’illettrisme et la mauvaise information font des ravages) mais il avait un style de langage très marqué par l’université. François a adopté un langage très direct et très simple. Mais au fond, il dit la même chose que son prédécesseur (heureusement, d’ailleurs).

  • Attendre et voir….mais je trouve, moi aussi, que cela commence plutôt bien…..Comment dire ? Même la campagne de dénigrement calomnieux est normale….Le Pape François dérange……il ne semble pas s’embarrasser de formules diplomatiques ; il sera difficile à manipuler….Les forces du mal que nous ne nommons plus guère (moi, pas plus que les autres) , ces forces existent. Le « prince des ténèbres » est présent : la violence et la rapidité avec laquelle cette campagne a démarré le prouve amplement….OUI, le Pape François est une menace… Que Christ veille sur lui. Merci « Erwann ».

  • Quelques jours avant le conclave, le Monde avait fait un article (que je’ n’ai pas retrouvé, les articles vieux de plus de 7 jours ne sont pas accessibles aux non abonnés) présentant 3 favoris et 5 outsiders dont Bergoglio. Dans la description de celui ci, il était précisé que c’était le cardinal dont le discours pendant les congrégations avait fait la plus forte impression avec celui de Tagle « il a parlé avec son cœur » était il rapporté

    Après coup, on peut se demander pourquoi une telle observation n’en avait pas fait le favori, sauf à dire que les médias étaient focalisés sur les enjeux « politiques » sans voir que ce n’étaient pas les critères premiers des cardinaux(les médias avaient enfin compris par contre que la nationalité n’était pas non plus un critère)

  • « Qui ne prie pas le Christ prie pour le diable »… « action du diable » à propos du mariage homosexuel… Amélie a raison : il faut qu’il arrête tout de suite avec cette allusion systématique au « diable » ou au « démon » aux relents moyenâgeux. Sinon, son image positive de « pape des pauvres » et de pape « normal » ne va pas résister bien longtemps… Elémentaire conseil de com.

  • François, pas François I, très bien.

    Mais c’est l’autre qui est malheureux, car la réaction en retour a été immédiate : François 0 ! 🙂

  • @ Jeff:
    Je ne crois pas qu’il faille qu’il arrête de parler du diable. Le diable a parfaitement sa place dans la théologie catholique, si j’ose dire. Certes, c’est incompréhensible pour beaucoup de nos contemporains occidentaux (peut-être que c’est plus habituel en Amérique latine), mais, de toute façon, il ne sert à rien d »essayer de faire de la com’, comme on peut le voir en lisant les commentaires des lecteurs du Monde qui trouvent à redire à tout ce que dit ou fait le pape : il n’était pas mentionné dans les favoris, c’est un complot marketing, il parle de pauvreté, il est hypocrite, il dit que l’Église ne doit pas être politique, il ment (en fait, il est juste frustré que l’Église ait perdu son pouvoir), il dit qu’il veut être simple, il a des choses à cacher. On est vraiment en pleine application de l’adage « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage »… À partir de là, autant avoir un discours fort et frappant, du moment que les actes suivent. Et puis, si on a vraiment un « pape des pauvres » dont le discours est pourtant choquant, ça fera (peut-être) davantage réfléchir que s’il se contente de propos plus convenus. On ne peut pas encore savoir comment le pape François parlera, mais le cardinal Bergoglio s’y connaît en propos virulents (j’ai lu ce matin qu’il avait accusé les journalistes trop contents de se vautrer dans le scandale Vatileaks de « coprophilie », ce qui, pour être un mot savant, n’en est pas moins violent).

  • Un détail, mais qui ressortit à quantité d’incorrections très répandues : le qualificatif « saint » ne porte pas de majuscule initiale (ni le trait d’union) quand il désigne le personnage. On écrit « saint François d’Assise fonda l’ordre des frères mineurs ». La majuscule s’impose dans tous les autres cas (fêtes, lieux, institutions…) : la Saint-Martin d’hiver (qui survient comme chacun sait le 11 novembre), la place Saint-Pierre, le lycée Saint-Louis… à propos duquel on notera justement une exception : Saint Louis, sans précisions, désigne le roi de France (et non saint Louis de Gonzague, ou Grignion de Montfort). On pourrait aussi citer la Sainte Vierge, où évidemment « Vierge » n’est pas un prénom, et le Saint-Esprit, qui est aussi une personne un peu spéciale.

  • Oui, Jean-Paul Ier, alors qu’il n’y avait pas encore de II, c’était une sorte de faute de Français (et d’Anglais, et de Latin, etc.) que personne, je crois, n’avait relevée à l’époque. Rétrospectivement, il me semble que c’était une façon de souligner l’originalité du nom composé (le premier pour un pape), alors que « Jean-Paul » tout seul ne faisait qu’une sorte de moyenne des noms des deux papes précédents.

  • @ Muse: je suis bien d’accord avec vous. Lorsque les médias découvriront que le pape est catholique, ça va déchanter. Cela leur donnera-t-il l’occasion de comprendre que les positions de l’Eglise à l’égard des pauvres et en matière d’avortement, par exemple, relèvent d’une cohérence, la défense des plus faibles ? Il faut l’espérer mais on en doute.

    Je suis aussi d’accord avec vous à propos de Benoît XVI. Cela m’agaçait déjà que l’on joue au jeu de la comparaison entre Benoît XVI et Jean-Paul II, un coup pour diminuer l’un, un coup pour diminuer l’autre. Comme s’il fallait ça, pur valoriser l’un ou l’autre. Ce n’est pas parce que Benoît XVI portait plus d’ornements liturgiques qu’il vivait dans l’opulence. Je me permets même d’imaginer que ce type de comparaison a tout pour mettre notre pape François mal à l’aise. Il ne fait pas ce qu’il fait pour se démarquer de Benoît XVI. A leur âge et avec leur profondeur, ils ont dépassé ça. Il le fait parce qu’il est comme ça.

    Après, les « signes » sont ce qu’ils sont ça, pas plus. Comme « signes », ils sont là pour montrer autre chose et, en quatre jours, le pape n’a évidemment pas eu l’occasion de le montrer. Au vu toutefois de son passé, je réitère : j’attends avec confiance.

    @ Jeff: comme dit plus haut, de toutes façons, quand les médias découvriront qu’il est pleinement catholique, son état de grâce s’achèvera brutalement. Vos conseils de communication sont ceux du monde. Qu’ils ne plaisent pas aux medias n’est pas la fin du monde, et ne serait pas une nouveauté. Et du monde occidental. Comme qui dirait, c’est un peu ethnocentré. Le catholicisme ne se limite pas à notre France au laïcisme bien souvent anti-clérical.

    @ Verel: en effet ! Cet article m’avait échappé. J’imagine que beaucoup, aussi, étaient attirés par les nouvelles têtes. Parce que, parmi les médias qui ne l’ont pas vu venir, il y a aussi beaucoup de médias catholiques.

  • Bien d’accord avec Jeff. François doit systématiquement remplacer « diable » par « libéralisme » et il plaira éternellement aux media français. Elémentaire conseil de com.

  • Koz a écrit ::

    Qu’ils ne plaisent pas aux medias n’est pas la fin du monde, et ne serait pas une nouveauté. Et du monde occidental. Comme qui dirait, c’est un peu ethnocentré. Le catholicisme ne se limite pas à notre France au laïcisme bien souvent anti-clérical.

    Bonsoir,

    j’ai assez bon espoir que François montre les qualités que l’on reconnait souvent aux jésuites, à savoir une intelligence politique certaine, cruciale en communication, et aussi la volonté d’agir dans le monde tel qu’il est.

    Etprendre le monde tel qu’il est, c’est à mon avis aussi construire un discours qui peut être entendu d’une « classe moyenne » mondiale qui ne se limite plus à l’occident, et qui adopte, souvent avec une rapidité fulgurante, les « travers » de l’occident. Limiter ce phénomène à l’anticléricalisme français est à mon avis bien hâtif.

  • jacqueline donnart a écrit ::

    Même la campagne de dénigrement calomnieux est normale….Le Pape François dérange……

    Certes, et il y a quand même quelque chose d’assez lamentable actuellement, à la limite de la désinformation :
    Les médias qui donnent la parole à des soi-disant « catholiques » tels que le rédacteur en chef de la revue GOLIAS qui s’empresse évidemment de dénigrer le plus possible ce nouveau Pape, comme c’était déjà de coutume pour ses prédécesseurs…
    Présenter des gens tel que lui comme des catholiques relève selon moi d’un mensonge qu’il faut dénoncer. Les amalgames sont vite arrivés…

  • Samedi 16 mars 2013, 10h30, j’entre dans le cabinet dentaire de C… Je m’installe dans le fauteuil. Mon dentiste et son assistante me posent la même question en même temps: « Que pensez-vous de l’élection du nouveau pape? » J’ai 60 ans et c’est la première fois de ma vie qu’on me pose cette question. Je reste bouche bée. C’est encore ce qu’il y a de mieux à faire chez un dentiste. Dimanche 17 mars, 20h, je ramène mon fils à la gare St Jean pour prendre le train qui va le ramener sur Paris. Nous discutons en attendant le train. Il me demande ce que je pense de la situation en Syrie? de l’idée de « fournir des armes aux résistants »? Je ne sais pas quoi lui répondre. Mardi 19 mars, 8h06, le journaliste de France Inter nous dit qu’une bande de personnes encagoulées est montée dans un train de la région parisienne et que les voyageurs ont été dévalisés. Je me demande si j’ai bien entendu? C’est ici et maintenant? En France? Je me demande ce que je ferais si je me retrouvais dans une telle situation? Et je m’inquiète pour mon fils qui travaille à Paris. Mardi 19 mars 2013, 8h27, je termine d’écrire sur ce blog. J’ai évacué un peu de mon inquiétude.

  • <

    blockquote « Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. » (Rm.2)>
    Il a envoyé celui-ci qui porte ce nom là. C’est Son choix !
    Merci pour cette réflexion ! Réfléchir et point polémiquer ramène toujours à la Source d’où nous venons …

  • Je vous conseille d’aller voir un peu la presse argentine… vous vous rendrez compte qu’il ne s’agit pas de « dénigrement » et d’amalgames du milieu bobogaucho anticlérical parisien. Il y a déjà plusieurs livres parus depuis une dizaine d’années au sujet de Mgr Bergoglio. Son rôle dans les années 76/83 est un vrai sujet de débat et d’enquête, y compris dans les milieux ecclésiastiques, ce qui n’enlève rien à ses qualités actuelles. Il a lui même demandé pardon au début des années 2000 pour le rôle pour le moins trouble de la hiérarchie catholique pendant la dictature, pardon pas assez appuyé selon ses détracteurs. Les procès ESMA 2 et ESMA 3 en ce moment montrent bien d’ailleurs dans les salles d’audience des mis en cause arborant tous des jolis rubans blanc et jaunes…

  • On peut cacher son anticléricalisme forcené sous une prétendue recherche de la vérité mais ça n’est guère loyal. Que des salopards dont on connait les exactions arborent des rubans jaunes et balncs n’est qu’une saloperie de plus de leur part. Que vous leur accordiez du crédit ne milite pas en votre faveur.

    Je ne m’attacherai pas à vous répondre sur son rôle. Insinuer qu’il aurait pu dénoncer deux frères à la dictature oscille entre l’odieux et le minable. J’observe d’ailleurs que personne ne s’interroge sur ce qui aurait bien pu être sa motivation.

    Pour ma part, donc, je m’informe, mais ne consacrerai rien à répondre à des polémiques malveillantes dont on imagine bien à qui, des anticléricaux à l’extrême-gauche argentine en passant par les Kirchner, elles peuvent profiter. Pour ce qui est de l’information, ceux que cela interpelle trouveront néanmoins un certain nombre d’éléments ici.

    Pour ma part, je considère que ces propos relèvent de la diffamation, et qu’ils n’ont donc aucune place sur mon blog. Nulle doute que vous trouverez de nombreuses enceintes qui les accueilleront complaisamment.

  • @ Koz:
    Non seulement la motivation, Koz, mais aussi le nombre de personnes concernées : on ne me fera pas croire qu’il n’y avait que deux jésuites partisans de la théologie de la libération en contact avec des gens de gauche ou d’extrême-gauche à la fin des années 70 en Argentine. Il est difficile de comprendre pourquoi le provincial se serait servi de la dictature pour se débarrasser de deux d’entre eux seulement (et encore, s’en débarrasser provisoirement, puisqu’ils ont fini par être libérés). Deux prisonniers et zéro mort, comme bilan d’une supposée collaboration avec un régime qui a tué des milliers de gens (trente mille selon certains), c’est bien maigre. Soit on a à faire au plus mauvais collaborateur de l’histoire, soit ces accusations sont mensongères. La France, qui a vendu des missiles à l’Argentine, a d’ailleurs un bilan nettement plus lourd, puisque vingt-deux marins britanniques ont perdu la vie lors de la guerre des Malouines à cause d’un de ces missiles, sans compter le soutien économique et diplomatique apporté à ce régime (entre autres, la participation à la Coupe du monde football organisée en Argentine).

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