A deux reprises ces derniers jours, et quatre ces dernières semaines, j’ai été invité à évoquer les relations entre l’Eglise et les réseaux sociaux. Comment ne pas goûter surtout la douceur de ce contraste, entre le fonctionnement de l’Eglise et celui des réseaux sociaux ? Le Père Burgun s’agaçait récemment : « Permettez-moi de le redire : le temps de l’Église ne sera jamais le temps du monde !« . C’est vrai.
Il ne s’agit pas non plus de rechercher le décalage par principe : notez que si la bonne nouvelle de l’élection d’un pape sera toujours annoncée par des signaux de fumée, le pape est aussi venu il y a peu sur Twitter. Il ne s’agit pas non plus d’idéaliser ce décalage : certes il est prophétique, mais il est aussi prosaïque. Lié à l’âge des décideurs.
J’observe malgré tout avec gourmandise cette Eglise et ses pieds de nez. C’en est déjà un que de valoriser encore l’âge et la sagesse, dans nos sociétés où les aînés sont majoritairement écartés, des écrans, des sociétés, des familles. C’en était un que d’annoncer sa renonciation par surprise et en latin. C’en est encore un, magnifique, de s’enfermer encore dans la chapelle Sixtine sans plus rien communiquer au monde, dans la prière et le silence, en ne laissant échapper qu’une fumée alors que près de 6.000 journalistes couvrent l’évènement.
Le temps du monde, lui, s’est accéléré ces dernières années. Le « temps réel » est celui de l’immédiateté, et Twitter tue. J’aime que l’Eglise rappelle ainsi par ce conclave que le bruit ne fait pas de sens, que la présence n’est pas l’omniprésence, que l’échange a un temps et que vient aussi le temps du discernement personnel. C’est ainsi qu’après les congrégations générales, les cardinaux ne sont plus censés échanger entre eux. Ils ne délibèrent plus. Ils discernent, ils prient. Le débat est une belle chose mais on peut s’abîmer dans le débat permanent.
Certains ne le comprennent pas. Ils ne comprennent pas ce risque, ils ne comprennent pas non plus l’Eglise.
Tenez, Hervé Gattegno. Je déploie des trésors de charité pour me contenter de dire qu’Hervé Gattegno est un âne, dont l’hostilité se nourrit d’une ignorance fautive. Ce serait faire trop de crédit à son opinion non autorisée que de la commenter complètement. Il suffit de relever que le seul élément factuel de son propos ne fait qu’en souligner la bêtise. Pour Hervé Gattegno, le prochain pape devra :
« remettre l’Église catholique en phase avec son temps : qu’il lui donne un vrai discours sur la crise, peut-être qu’il porte de vraies critiques contre les dérives du libéralisme (comme Jean-Paul II l’a fait contre le communisme), qu’il dialogue avec les autres religions pour dénoncer les fondamentalismes. On le voit : le Vatican attend un nouveau pape, il a surtout besoin d’une nouvelle page.. »
Aura-t-on le coeur de souffler à Hervé Gattegno que le « libéralisme moderne » s’est trouvé listé au rang des « erreurs de notre temps » par le Syllabus[1], en 1864 ? Aura-t-on le coeur de lui suggérer qu’il existe ce que l’on appelle la Doctrine sociale de l’Eglise, qui a fait l’objet d’un Compendium publié il y a déjà huit ans ? Lui susurrer qu’à défaut de prendre le soin de le lire pour éviter la cuistrerie, il aurait pu ne serait-ce que se fendre d’un ctrl + F, « libéralisme« , sur la page adéquate ? Lui soumettre l’idée, sans vouloir l’épuiser sous des références qu’il ne lirait pas, de consulter un texte dont toute personne qui prétend avoir un avis sur l’Eglise et son discours sur la crise devrait à tout le moins connaître l’existence : l’encyclique Caritas in veritate ? Lui rappeler qu’en Terre Sainte, Benoît XVI s’est levé pour chanter la paix, à l’initiative d’un rabbin, en tenant un imam par la main ?
L’Eglise serait archaïque ? La justesse du diagnostic ne peut que pâtir de l’arrogante ignorance de l’éditorialiste. Celui-ci, en revanche, est moderne, trop moderne. Il ne faut certes pas négliger les opportunités de la modernité. Mais il faut être lucide sur ses erreurs. Comme celle de parler toujours[2], de tout, et de se laisser noyer d’informations. Tous Toutocrates.
Le temps de l’Eglise n’est pas le temps du monde. Cela ne signifie pas qu’elle ne puisse pas s’inspirer de l’évolution du monde, de ces réseaux sociaux dont la fréquentation va irriguer notre culture. Oui, pourquoi ne pas tirer parti de l’horizontalité qui prévaut sur le web et qui semble si contraire au fonctionnement de toute institution, mais en particulier de l’Eglise ? Faire davantage connaître à ceux qui sont loin de l’Eglise et qui n’en connaissent souvent que la partie dogmatique, la dimension pastorale de l’Eglise ? Développer les espaces de débat entre les croyants et les non-croyants, puisque les réseaux sociaux développent[3] cette culture du débat et de l’interactivité ? Travailler à la proximité, dont le besoin se fait tellement sentir ?
L’Eglise peut aussi s’inspirer du monde. Mais pour ces quelques jours, laissez-moi savourer le message que les cardinaux en conclave lui envoie : soyez maîtres du temps. Ici, même la neige est venue mettre ces jours en apesanteur. « Quel sera le prochain pape ?« . Celui que le conclave nous donnera. Ouellet, Scola, Scherer, Schönborn, Tagle, O’Malley ou un autre : ils ont déjà tous de grandes qualités et ils ne les ont pas toutes. En 2005, nous devions avoir un panzerpape, nous avons eu un humble pasteur, qui choisit de s’effacer. Nous apprendrons à connaître et apprécier le prochain. C’est dans l’abandon, en confiance et en communion (spécialement avec Vinko Puljić, « mon » cardinal) que nous l’attendons.
Le ‘mien’ est Francis Eugène Georges.
En union de prière dans la joie et l’espérance.
Michelle
Bonjour,
Effectivement, il y a une certaine beauté dans ce processus de conclave, face à laquelle les commentaires du style de ceux d’Hervé Gattegno apparaissent assez dérisoires.
Un éclairage qui m’a paru autrement plus intéressant est celui de The Economist (http://www.economist.com/news/international/21573105-conclave-gathers-elect-pope-many-catholic-church-want-change-flocks-and). Pour ce journal – mais il est vrai que c’est une de ses marottes – un des problèmes qui pèse sur ce conclave est la question de la place de la Curie, décrite à la fois comme un champ de bataille (en particulier sur la question de l’influence de Bertone) et comme coupée des réalités diverses rencontrées par l’Eglise catholique sur le terrain.
Vous avez oublié rerum novarum :+)
http://www.vatican.va/holy_father/leo_xiii/encyclicals/documents/hf_l-xiii_enc_15051891_rerum-novarum_fr.html
@ jfsadys : à vrai dire, j’ai surtout eu la flemme d’aller rechercher toutes les références sur le sujet. La critique, raisonnée, du libéralisme par l’Eglise est un grand classique. Que Gattegno l’ignore le ridiculise. Mais, allez, en visant le Compendium, j’ai nécessairement inclus Rerum Novarum 😉
@ Sébastien : oui, le fonctionnement de la Curie semble être un enjeu majeur. Je vous avouerais que, personnellement, je n’en sais trop rien. En revanche, j’ai été frappé de ce que certains journalistes m’ont rapporté comme l’absence d’instance de coordination entre les dicastères. Elle a pourtant existé, mais elle n’est plus suivi. Et ça, c’est aberrant. Ce type de discussions, de critiques, je les admets tout à fait. C’est la critique sur le temps, l’archaïsme, que je trouve assez malvenue.
Merci pour vos éclairages et réflexions toujours très pertinentes.
Il y a une question que je me pose depuis longtemps. Pourquoi vouloir absolument que l’Église fonctionne comme une entreprise ou une administration du monde ? Pourquoi, cette fascination de la part de nos contemporains pour ce qui s’y passe alors que par ailleurs chacun la critique ou propose ses solutions de « modernisation » ?
Vous dites à juste titre : « Faire davantage connaître à ceux qui sont loin de l’Eglise et qui n’en connaissent souvent que la partie dogmatique, la dimension pastorale de l’Église. »
J’ajouterais : faire rencontrer le Christ principalement à travers sa Parole. Encore faut-il qu’ils en aient réellement envie…
Bien d’accord avec votre post. Il est bon que les religions n’appartiennent pas au temps de la doxa, au temps du monde commun. En désaccord, cependant, avec les lignes disant que « les ainés sont majoritairement écartés des écrans, des sociétés, des familles ». Du moins, cela est faux en Occident et particulièrement en Europe occidentale. C’est d’ailleurs le message de sagesse de Benoit XVI. Trop d’ainés dans nos sociétés, sur nos écrans. Allumez la télé, regardez l’âge des présentateurs, des vedettes, des députés, des ministres, des leaders d’opinion, des principaux chefs d’entreprise. C’est là tout notre drame : plus d’espace pour la créativité, pour l’innovation, pour l’invention. Le message de Benoit XVI est important, capital. La vie et la « nouveauté » au sens noble de ce terme ne peuvent ainsi être bloqués car nous en avons dramatiquement besoin.
Très bon papier. Merci pour cette mise au point salutaire.
La doctrine sociale de l’Eglise est hélas très mal connue. C’est vraiment dommage car elle recèle des trésors.
Merci Koz, je souscris en tout point à ce que vous écrivez en particulier ce moment d' »apesanteur » où nous attendons certes avec curiosité mais dans la confiance. Il me semble que ce qui sépare les fidèles des commentateurs, c’est ce sentiment d’appartenance « familiale » : l’Eglise est notre famille, nous la voyons pas toujours merveilleuse, encore que nous avons peine à y voir tous les trésors entassés en deux millénaires, mais nous l’aimons, nous nous y sentons chez nous, tout autant avec nos très proches voisins de clocher en France qu’avec nos frères d’ailleurs…
Le Syllabus :
http://lesbonstextes.ifastnet.com/pixsyllabus.htm
Quand le temps de l’Eglise ne devait rien au temps du monde.
Effectivement, le contraste entre la fumée de la Chapelle Sixtine et les 6000 journalistes est assez saisissant. Et merci pour le Ctrl+F, je ne connaissais pas !
Vinko power ! Je suis tombé sur le même 😉 L’initiative est vraiment très bien trouvée, et permet de prier « sur du concret », de manière à ce que les prières de centaines de milliers de fidèles s’unissent et se complètent …
Du reste, merci pour ce billet qui touche un peu à tout dans tous les domaines ou une mise au point était nécessaire. Merci aussi pour tous ces liens qui donnent une mine d’informations précieuses 😉
Surtout depuis que j’ai l’ordinateur, j’ai remarqué que presque tous ceux qui ont un avis très précis sur ce que doit être l’Eglise, n’ont visiblement jamais pris la peine de lire une encyclique pour précisément en suivre l’évolution. Quant aux « anti-TOUT »….Religion, Dieu etc….pas question qu’ils se commettent à lire des « obscurantistes ». Si, par hasard, ils le font, c’est pour mettre en exergue les erreurs et fautes commises….. Chacun sait que ces « beaux esprits » modernistes sont l’élite et les nouveaux saints de la nouvelle religion (selon eux) la Laïcité, revue et corrigée par ces « infaillibles », nouveau genre….Plus que pénible, parfois !!
http://www.rfi.fr/actufr/articles/094/article_57536.asp
Félicitations.
Ce que le monde susurre à l’Eglise, c’est la vieille et bien connue deuxième tentation de l’Evangile : jette toi donc en bas. Tu verras, nos anges te porteront (en triomphe ?).
« Tu constateras sûrement que ceux qui sont les plus disposés à sympathiser avec les musulmans sont les hommes qui disent : « Nous sommes des chrétiens ». Cela tient à ce que ces derniers ont parmi eux des prêtres et des moines et à ce qu’ils ne font pas montre d’orgueil. « . (Sourate 5 la Table)
Bonsoir,
la modernité à tout prix n’est certes pas systématiquement une bonne chose. Beaucoup pensent par exemple que la fin des « lords’ héréditaires en Angleterre serait une erreur, car ils apportent un recul que les politiques élus n’ont pas.
Cependant, avoir un style en dehors du temps n’est pas une garantie d’être dans le vrai.
« J’avoue devant Dieu que la raison pour laquelle j’ai tant aimé la vie de saint François est qu’elle ressemble au début et à la croissance de L’Eglise, qui a commencé à partir de simples pécheurs, puis s’est enrichie de docteurs illustres et savants. Ainsi, la religion de saint François n’a pas été établie par la prudence des hommes, mais par le Christ… «
(Saint Bonaventure parlant de St Francois d’Assise)
Que l’esprit de l’homme simple que fut François, le Pauvre d’Assise, qui a toujours gardé ses yeux fixés sur la Croix, soit l’exemple que notre nouveau pasteur donnera au peuple que Dieu le confie aujourd’hui dans Sa grande Miséricorde.
Abemus Papam ! Oui nous avons un pape !
Nous t’accueillons pape François, en Christ et Christ à Dieu.
Que ta vie Le glorifie.
Amen +
Tiens, je vais pouvoir ajouter Hervé Gattegno à ma liste, où figure déjà un certain journaliste de l’express.fr, de gens que lorsque je vois, par exemple sur un plateau de télévision, je peux dire à ma femme: « Ah, je connais cet âne! »
BIENVENUE AU PAPE FRANçOIS!
Je rêve d’un pape vêtu d’un habit de bure et chaussé de sandales, aimant le monde.
C’est ce que j’ai écrit sur mon blog il y a quelques jours.
Habemus papam Franscicum
Cool !
Ce matin, sur RMC, j’ai subi une chronique du même Hervé Gattegno qui disait que l’Eglise était immensément riche (plusieurs milliards de dollars en patrimoine immobilier et avoirs financiers cachés dans toutes les banques de la planète) et que, si ce pape voulait être l’amis des pauvres, il faudrait qu’il le montre en donnant tout cela à des fondations ou au moins en en faisant des logements sociaux plutôt que des hôtels de luxe. Tout ça bien sur, sans citer aucune référence, en faisant seulement appel à cette vieille légende de la richesse de l’Eglise. Pourquoi un tel acharnement ? L’Eglise est-elle tellement dangereuse qu’il faille lutter avec tous les moyens, même les plus pervers, pour la détruire ? En plus de ça, il redit ce que l’on entend en boucle depuis 2 jours : un pape proche des gens sera celui qui autorise le préservatif, la contraception, la mariage homosexuel et l’avortement (ce que l’on résume sous le vocable modernité). Il est bien évidant que si le monde entier était d’accord sur ces trois points, nous vivrions au paradis !! Prions donc pour notre Pape, notre Eglise et tous les Hervé Gattegno de la terre.
Bon papier.
Vous auriez aussi pu ajouter que tout le travail de Benoît XVI sur le lien entre foi et raison est en soi une lutte contre le fondamentalisme, de même que le discours de Ratisbonne sur le problème de la violence dans la religion.
Pour le dialogue avec les autres religions, on peut difficilement oublier l’énorme travail œcuménique réalisé par notre pape émérite (luthériens, anglicans, orthodoxes, lefebvristes), ainsi que le rapprochement avec les juifs et les tentatives d’approches auprès des musulmans et même le parvis des gentils à destination des non-croyants !
Bref, cet édito du Point (difficile de nommer ce torchon un article) ne fait que démontrer la bêtise crasse de celui qui l’a rédigé et témoigne plus contre lui que contre l’Église. Malheureusement, ce sont des ennemis comme cela qu’à l’Église à toutes les strates de décisions en Occident et particulièrement dans les médias. Des gens qui n’ont aucune idée de ce qu’est l’Église, ne cherchent pas à s’informer et restent bloqués sur une hostilité de principe pour laquelle tout fait est une nouvelle arme (il n’y a qu’à voir ce qu’ils ont fait subir à Benoît XVI et ce qu’ils ont déjà commencé pour François).
Comme le dit le précédent commentaire : prions pour le pape, l’Église et les tous les Gattegno…
K.
Koz,
Appartenant à la sphère d’un « autre monothéisme » et me considérant comme agnostique, je souscris tout à fait à votre propos sous-jacent que les religions n’ont pas à être modernes, ni à s’adapter à l’air du temps.
Un simple reproche cependant : « C’en est déjà un [de pied de nez] que de valoriser encore l’âge et la sagesse, dans nos sociétés où les aînés sont majoritairement écartés, des écrans, des sociétés, des familles. » Vraiment ? De quels aînés parlons-nous ? Parce que l’impression est tenace en mon esprit de vivre dans un monde gourverné -politiquement, économiquement, moralement- par de vieux messieurs.
Sincèrement,
Gab.
Oh, j’aurais pu ajouter beaucoup de choses, et vous avez paerfaitement raison sur ce que vous dîtes, mais je m’en voulais déjà d’accorder trop de place à cet âne. Prions aussi pour les ânes.
L’interview de M.Gattegno est un tissu de crétineries « informées » par l’ignorance et le préjugé, mais malheureusement assez représentatives du point de vue que le monde extérieur porte sur l’Église catholique depuis une dizaine ou une vingtaine d’années (grosso modo, depuis que la popularité de Jean-Paul II acquise pour sa contribution à la chute du Mur s’est doucement éteinte).
Cela dit, le sens du mot « libéralisme » dans la bouche d’Hervé Gattegno n’a pas grand-chose à voir avec celui qui lui est donné dans le Syllabus.
Tss.. tss.. essayer de plaire à un âne sur le dos du libéralisme… Mauvais calcul.
L’occasion de rappeler ces grands libéraux, par ailleurs catholiques à commencer par Frédéric Bastiat :
24 décembre 1850 : la foi religieuse de Frédéric Bastiat.
http://www.institutcoppet.org/2012/12/24/24-decembre-1850-la-foi-religieuse-de-frederic-bastiat/
Vaut la peine d’être lu aussi (comme tous ce qui est sur le site de cette fondation d’ailleurs) :
http://www.institutcoppet.org/2011/10/27/leconomie-politique-daniel-villey/
Sinon, oui la doctrine de sociale de l’Église est aussi hélas parfois sensible à l’air du temps, anti-libéral en l’occurrence…
Il y a quelques années, par curiosité plus que pour autre chose, j’ai lu le Syllabus. À ma grande surprise, une fois mis de côté quelques anathèmes de propositions trop spécifiquement liées à la situation politique de l’Italie à l’époque, le document m’a paru avoir une dimension prophétique, notamment quand il condamne la prétention à faire de l’homme, seul ou en réunion, l’arbitre ultime de la définition du bien et du mal.
Très bon billet sur le fond.
Sinon, ça fait un peu mal aux fesses de voir mis sur le même plan libéralisme et communisme. libéralisme pour les n00bs a raison : s’il est un domaine où l’Eglise semble subir l’air du temps, c’est bien l’anti-libéralisme primaire.
Tiens, notre nouveau pape est argentin, il est aux premières loges pour observer la descente aux enfers collectiviste de ce pauvre pays quand le Chili voisin connait un essor exceptionnel sous l’effet d’un libéralisme des plus classiques.
La grand ironie de la situation est que tout le monde épluche son passé pour tenter d’y trouver une trace de complicité avec les dictateurs, mais personne ne cherche une complicité avec les Kirchner.