Mauvaise vie, bon écrivain, mauvais ministre

Marine Le Pen a rendu le meilleur des services à Frédéric Mitterrand. Et Frédéric Mitterrand a rendu le meilleur des services à Marine Le Pen. Ces deux-là, qui se détestent certainement, sont pourtant débiteurs l’un envers l’autre.

Car, de la part de tout autre que Marine Le Pen, l’attaque aurait été dévastatrice. Et elle serait venue, un jour ou l’autre. Qu’elle vienne d’elle est donc probablement ce qui pouvait arriver de mieux à Frédéric Mitterrand. S’il démissionne, ce serait une victoire du Front National : impensable. Il faut donc tous nous liguer pour que ceci n’arrive pas.

Frédéric Mitterrand pouvait ainsi se contenter de jouer l’indignation et la victime du Front National. Voilà « un honneur » qui laverait tous les déshonneurs. Et inévitablement, voilà qu’on ne se positionne plus en fonction des faits reprochés à Frédéric Mitterrand, mais en fonction du Front National. Même Benoît Hamon se voit taxer de complaisance fasciste au prix d’insondables sophismes.

N’ayant pas attendu le FN (1, 2), je m’autorise à ne pas me sentir concerné.

Que penser des passages incriminés du livre de Frédéric Mitterrand ?

Rue89 reprend de façon large les extraits de son livre. Les quelques pages qu’il consacre à ses divertissements en Thaïlande sont-elles une apologie de la pédophilie ? Il y écrit que les « gosses » concernés auraient 20 ans. On peut l’admettre, mais comment chasser le soupçon, alors que la Thaïlande n’est pas réputée pour produire un extrait d’acte de naissance à l’entrée de ses bordels ? Si l’on écarte la question de l’âge, fait-il l’apologie du tourisme sexuel ? Pas au sens « défense« , certainement. Au sens de « justification« , indirectement, c’est à voir. Non, son propos, ce sont ses seuls errements égotiques.

La souffrance d’un homme, la complexité d’un parcours, le rejet qui peut entraîner une dérive auto-destructrice, je peux l’entendre. Mais elle ne peut pas tout justifier. Et elle ne peut pas tout justifier de la part d’un ministre.

Frédéric Mitterrand est lucide. Il sait qu’il est « lâche« . Les ravages de ses pratiques, il les connaît :

« Evidemment j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce des garçons d’ici et vu quantité de films et de reportages ; malgré ma méfiance à l’égard de la duplicité des médias je sais ce qu’il y a de vrai dans leurs enquêtes à sensation ; l’inconscience ou l’âpreté de la plupart des familles, la misère ambiante, le maquereautage généralisé ou crapahutent la pègre et les ripoux, les montagnes de dollars que cela rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages et les enchaîne, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. »

Lui-même écrit qu’il endort sa conscience par le fric, en « cassant le marché« . Devons-nous, nous-mêmes, sans l’excuse de la souffrance, relativiser ses actes pour lui ? La souffrance d’un homme peut-elle justifier d’infliger cela à des « garçons » ? Ma souffrance m’autorise-t-elle à en infliger une ? Pas plus que pour Roman Polanski, le talent n’est une excuse. Certes, il l’écrit bien, qu’il a un comportement de salopard. Mais il a un comportement de salopard. Et nous n’avons pas, nous, ses raisons d’endormir nos consciences.

Ne nous trompons pas, je ne souhaite pas que l’on pende Frédéric Mitterrand, haut et court. A la différence de Marine Le Pen, je ne suis pas un acharné des procédures judiciaires. Je pense en revanche que Frédéric Mitterrand n’aurait jamais dû être nommé ministre, et qu’il ne peut pas le rester.

Car il ne s’agit pas, il ne s’agit plus, du parcours d’un citoyen ordinaire : il s’agit du parcours d’un homme, dont rien ne dit au demeurant qu’il ait rompu avec ses pratiques, que l’on a nommé ministre, et ministre de l’un des ministères les plus emblématiques d’un gouvernement, et il s’agit de la France. Quelle est aujourd’hui l’image de la France, défenseure de Polanski, et doté d’un tel ministre ? Que pourra-t-il dire aujourd’hui, sans que plane sur ses déclarations le soupçon d’un certain relativisme moral ? Et peut-on seulement encore lancer une quelconque campagne contre le tourisme sexuel sans que cela prête à rire, tristement ?

Il y a, là encore, le même parfum détestable de justice relative que dans l’affaire Polanski. Frédéric Mitterrand est-il le seul homme qui souffre ? Que penser de tous les touristes sexuels ? Ne doit-on pas alors cesser de les « stigmatiser », puisqu’ils souffrent, eux aussi, certainement ? Et si la souffrance doit être prise en compte, j’aurais d’autres priorités. Pardonnez-moi ce parallèle audacieux mais si la souffrance d’un homme doit atténuer la rigueur de la loi, alors je pense d’abord aux immigrés clandestins. Je pense d’abord au visage de ce sénégalais en larmes à Ceuta ou Melilla, les mains en sang d’avoir voulu passer des barrières barbelées. Je pense à ceux qui prennent la mer en pleine nuit sur des barques minables, sachant très bien combien sont morts avant eux.

Car c’est bien dans cette impasse que s’enferme le pouvoir : celle d’être, ou de paraître, rude avec les faibles et complaisant avec les puissants. N’est-ce pas Nicolas Sarkozy qui, en 2003, instaurait un nouveau délit de racolage passif ? N’est-ce pas lui qui voulait que soit davantage sanctionné le client ? La prostitution peut-elle seulement apparaître moins dramatique parce qu’elle est lointaine ? Et Roger, au bois de Boulogne, c’est pas aussi un homme qui souffre ?

Au-delà encore de cela, il y a l’amertume de voir que Nicolas Sarkozy, tout à son opération de conquête de la gauche est prêt à se renier pour une prise. Que les convictions économiques soient réversibles, c’est imaginable. Que les convictions morales le soient, en revanche…

Car la faute est sienne, d’abord sienne. Si Brice Hortefeux prétend avoir ignoré l’existence du livre, je n’en crois pas un mot, pas plus que je n’imagine que Nicolas Sarkozy l’ait ignoré. On fait mine de s’interroger aujourd’hui sur l’opportunisme des réactions, alors que le milieu est resté silencieux durant quatre ans. On oublie que Frédéric Mitterrand ne faisait alors que prendre la pose de l’écrivain sulfureux, un de plus. Et l’on oublie que l’indulgence d’alors ne justifierait pas la complaisance aujourd’hui. Cette affaire devait éclater, un jour ou l’autre, et c’est une autre faute de l’avoir négligé.

Frédéric Mitterrand s’expliquera ce soir. Il est peu probable qu’il démissionne. Si tant est qu’il le fasse, cela ne touchera que la surface du problème.

*

Ah oui, je disais que Marine Le Pen avait rendu le meilleur service possible à Frédéric Mitterrand.

Est-ce une fatalité, ou un clin d’oeil de l’Histoire ? Il se trouve qu’un autre Mitterrand fera le lit du FN. Il lui a offert, avec l’assistance de Nicolas Sarkozy, l’occasion de paraître la seule à défendre une morale de base, une… décence ordinaire. La droite, elle, donne le sentiment de perdre ce qu’elle pouvait encore espérer revendiquer : une certaine rigueur morale. Ce soupçon de favoritisme, ajouté à des « craintes » de népotisme, devrait assurer une bonne santé au Front National dans les années à venir. Nicolas Sarkozy voulait siphonner le Front National ? Gare au reflux.

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94 commentaires

  • Comment Koz? En tant que catholique, vous ne pouvez reconnaître une confession quand vous en voyez une? Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit quand Mitterand écrit son livre (ou quand Johnny avouait consommer de la drogue). Il tente de se libérer de ces vieux démons. Certains vont voir un prêtre, d’autres écrivent, ça me semble pourtant évident.

    Alors oui c’est pas très glorieux (sinon on en parlerait pas bien sûr) mais ça reste trèèèèèèès éloigné des accusations de pédophilie.

  • Et la confession suppose contrition. Là, on a un homme qui reconnaît céder à des pulsions alors même qu’il les sait néfastes et se justifier a posteriori.

    Et qui, parce qu’il est incapable de se contrôler, entre dans la complaisance (et non la compassion) avec la perversité d’autrui (Polanski) en réclamant l’absolution pour celui qui ne s’est jamais remis en cause.

  • « Gare au reflux »
    Oui, j’abonde totalement dans votre sens, surtout que ce parti deviendra tout de suite très fréquentable aux yeux de certains le jour où Jean-Marie Le Pen l’aura quitté.

    L’attaque en règle de Marine Le Pen est nette et sans bavure. On ne peut que l’approuver, si tant est qu’on garde un minimum de valeurs morales. Et c’est bien ce que je regrette: il y avait là un boulevard pour l’opposition. Mais le FN a tiré le premier.

    En face de ça, hier soir sur France Inter, on entendait Jean-Paul Huchon dire que le tourisme sexuel « c’est pas très bien ». Quelle force de conviction…

  • Hélas, trois fois hélas.

    Et en plus, il n’est même pas sûr que cela rapporte électoralement.

    Nicolas perdrait la main ?

    Carla, je vous dis, encore un coup de Carla…

  • @EGM

    La confession n’exclut pas la pénitence.

    La confession nécessite aussi un remord sincère

    Enfin le pardon de Dieu n’empeche en rien la Justice des hommes. Ainsi, par exemple, un prêtre qui recoit en confession l’aveu d’un crime peut tres bien demander au pénitent de se livrer à la police

  • « Que les convictions économiques soient réversibles, c’est imaginable. Que les convictions morales le soient, en revanche… »

    D’un autre côté, il faut reconnaître aussi que Nicolas Sarkozy n’a jamais cherché à faire étalage de ses convictions morales. En fait, je serais bien en peine de citer un fait, une déclaration de sa part qui fasse allusion à quelque conviction que ce soit en la matière. Je veux donc bien supposer qu’il en ait, mais il me semble difficile de juger de leur réversibilité.

  • A propos de FM et de ses prétendues accointances avec Polanski que l’on peut lire ici et là, je voudrais revenir sur la différence entre pédophile et homosexuel. Le pédophile s’intéresse aux enfants, de préférence avant la puberté, dans le cas de Polanski, avant la majorité sexuelle.
    Si l’on se penche sur cette dernière, on voit qu’elle est très variable d’un pays à un autre, selon les sexes, selon les pratiques sexuelles, selon le sexe du partenaire, selon l’âge et le statut (autorité) du partenaire, etc. Toutes choses étant relatives à la culture et à la loi.

    Mitterand est homosexuel, il peut désirer de préférence les jeunes hommes, cela ne fait pas de lui un pédophile, pas plus que le Berlusconi. De gustibus et coloribus, etc. Remarquons que Polanski est poursuivi par la justice, pas Mitterand ; peut-être qu’aucune plainte n’a été déposée contre lui, peut-être, tout simplement, parce qu’il n’y avait pas de base légale pour que des parents l’attaquent en justice. Avant la moindre action judiciaire, on a tout de même de bonnes raisons de présumer l’innocence, il me semble.

    A propos de Polanski, Mitterand a réagi comme toute la petite clique intello parigote, ni plus ni moins. S’il avait vraiment eu des raisons de penser qu’on allait lui reprocher une fictive pédophilie, il se serait probablement abstenu.
    Le fait est que cette histoire de tourisme sexuel, et là, on n’est pas dans le soupçon ou la fiction mais dans la réalité bien concrète, est un flanc prêté à des reproches légitimes que ça lui plaise ou non. Que je sache, la politique n’est pas très noble, ni très honnête, ce n’est qu’un exemple de plus ; s’il croyait y trouver la même bienveillance que dans les salons littéraires, il s’est lourdement trompé. C’est toujours une histoire de panache, sauf qu’il ne balaie pas les mêmes sols.

  • A l’époque, quand FM est passé chez FOG, j’avais été écoeuré.
    Quand NS l’a nommé, Ministre de la République après son passage à Rome, j’ai été estomaqué par ce type d’ouverture.
    Est-ce sa bienveillante épouse qui est à l’origine de cette nomination ?
    C’est ce que sous entend le microcosme germanopratin composé de philosophes, de mannequins et artistes chantant faux ou mal.
    Et voilà que Monsieur Fils va prendre la présidence de la Défense à un âge ou on devrait finir un mastère ou commencer une thèse de droit ou de gestion.

    La voilà la Rupture, la Cour et la Famille dirigent.

  • « Quant à l’ouverture, Frédéric Mitterrand, la caractérise magnifiquement. J’avais trouvé son livre « la Mauvaise Vie » courageux et talentueux ; il a fait un étonnant travail à la Villa Medicis ; il a de l’enthousiasme. Ce n’est en rien la fin de l’ouverture. L’un des grands problèmes de la France, c’est le sectarisme. Ceux qui me reprochent l’ouverture, me proposent-ils de faire campagne sur la fermeture ? La France a besoin d’une équipe diverse. »

    Extrait d’une interview de Nicolas Sarkozy par le(s patrons du) Nouvel Observateur
    7 juillet 2009

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20090701.OBS2703/nicolas_sarkozy__jai_commis_des_erreurs.html

  • Laukar a écrit:

    « Quant à l’ouverture, Frédéric Mitterrand, la caractérise magnifiquement. J’avais trouvé son livre « la Mauvaise Vie » courageux et talentueux

    Soit NS a lu le livre et il ne peut prétendre qu’il ne savait pas…

    Soit il ne l’a pas lu,…

  • oliv a écrit:

    « Gare au reflux » Oui, j’abonde totalement dans votre sens, surtout que ce parti deviendra tout de suite très fréquentable aux yeux de certains le jour où Jean-Marie Le Pen l’aura quitté.

    Eh oui, si en plus de changer de visage, on lui laisse le monopole de ce genre de réactions. Ca me fait penser à l’affaire de Toul, où il était apparemment bien inspiré de ne surtout pas défendre le curé caillassé, puisque l’extrème-droite le fait aussi. Je pense à l’électorat potentiel du FN. Une fois celui-ci un peu plus fréquentable, il pensera logiquement que c’est le seul parti qui prend sa défense.

    Gwynfrid a écrit:

    D’un autre côté, il faut reconnaître aussi que Nicolas Sarkozy n’a jamais cherché à faire étalage de ses convictions morales. En fait, je serais bien en peine de citer un fait, une déclaration de sa part qui fasse allusion à quelque conviction que ce soit en la matière. Je veux donc bien supposer qu’il en ait, mais il me semble difficile de juger de leur réversibilité.

    Je commence malheureusement à abonder dans ton sens. Une cousine, travaillant à l’UMP, m’avait dit en janvier 2007 qu’il n’avait aucune conviction. J’avais mis ça en partie sur le compte du cynisme qu’affectent (?) nombre de ceux qui côtoient le « pouvoir ». Et puis, à l’époque, je préférais un peu le pragmatisme à la rigidité de certains. Malheureusement…

    Tout ne semble être que petite stratégie électorale. Les lois de sécurité pour gagner l’électorat de droite et, maintenant, on se montre top ouverts avec la gauche parce qu’on fait le calcul que c’est de ce côté que se trouve la réserve de voix. Et quand il évoquait – ce que j’avais trouvé totalement inutile et passéiste – la fin de l’esprit de 68… C’est bien toute cette gauche des années 70, licencieuse et prétentieuse, qu’il remet au goût du jour. Plus très envie de suivre, surtout lorsqu’il s’agit en fin de compte de cumuler le pire de la gauche et le pire de la droite, l’indifférence aux faibles et l’amoralité.

    Lorsque je vois que fiston est en piste pour le Conseil général des Hauts-de-Seine, je sens que je vais m’abstenir aux prochaines cantonales.

    @ Ardalia: le parallèle avec Polanski n’est peut-être pas totalement justifié mais il est inévitable. Je ne dis pas, ce que d’autres font, que tout ceci, c’est la même chose. Mais on n’est guère étonné que Frédéric Mitterrand se montre particulièrement indulgent, quand lui-même doit compter sur l’indulgence particulière des autres.

    Alors, certes, il ne semble pas que Frédéric Mitterrand soit porté sur les enfants. Mais ce qu’il raconte reste assez sordide et, en tout état de cause, inadéquat pour un ministre.

    Et puis, je veux bien entendre qu’il y ait une part de souffrance et de sincérité dans son bouquin. Mais il y a aussi un égotisme désagréable. Ok, c’est sa vie qu’il raconte, mais la souffrance a parfois bon dos. Pense-t-on un peu à la souffrance qu’il inflige ? Il le dit lui-même, alors reprenons ses lignes.

    Aristote a écrit:

    Et en plus, il n’est même pas sûr que cela rapporte électoralement.

    Non, effectivement. Croit-il vraiment gagner à gauche ce qu’il va perdre à droite ? Et pourtant, il semble que ce soit une stratégie assumée. On n’a donc pas fini d’en voir de la sorte.

    @ Laukar: eh oui. Le fait est qu’il a lu le livre, ou en tout cas qu’il prétend l’avoir fait. C’est en connaissance de cause qu’il l’a nommé Ministre, et c’est navrant. Sans même se pencher sur les considérations morales, c’était nommer d’office un ministre en sursis. C’est aussi s’exposer à ce que, à un moment ou à un autre, paraissent dans les journaux des photos de Mitterrand en compagnie de « garçons » à l’âge indéterminable. Tout cela pour la beauté de la prise. A moins qu’il n’y ait encore une stratégie derrière, pour coincer la gauche ?

    Le fait est que j’ai de moins en moins envie de jouer avec Nicolas Sarkozy.

  • @ Koz

    Contrairement à toi, je considère qu’il y aurait du avoir une enquête mené par le parquet à la sortie du livre dans le cadre d’une enquête préliminaire. C’est d’ailleurs toute la philosophie de la lutte contre le tourisme sexuel – l’extra-territorialité de la chose commise – le fait que même si ce n’est pas un délit dans le pays concerné, la personne peut être condamnée en France pour des actes commis dans le pays concerné. L’ambiguité des mots employés par Mittérand imposait cette enquête.

    L’issue négative probable de l’enquête n’a en ce sens qu’une importance secondaire. Que l’on puisse prouver ou pas est secondaire. C’est la cohérence qui prévaut et le fait que personne quel que soit son rang ne peut bénéficier d’une immunité.

    L’avantage d’une enquête de police, c’est qu’elle s’appuie sur des faits, sur des interrogatoires, sur des qualifications pénales, etc. Bien sur, Frédéric Mittérand aurait pu répondre aux flics « délire d’écrivain » et non « aveu ». Et le Parquet aurait classé l’affaire. Mais, au moins, une enquête aurait été faite. Et on aurait su que c’était un « délire d’écrivain ». Ou bien « il ne s’agissait que de personnes majeures sans doute possible », et la Parquet n’aurait pu retenir la confession comme charges.

    Au niveau de la qualification du délit, il y a des nuances qui ont toutes leurs importances. Le délit dit « de tourisme sexuel » pour la France (mais je pense que c’est c’est la même chose au Canada et en Belgique) ne concerne que des rapports dans un pays étranger avec des prostitué(e)s ayant moins de 15 ans. Le fait de se rendre dans un pays étranger et avoir des relations avec des prostitué(e)s n’est pas un délit puisque ce n’est pas un délit en France.

    Si nous nous basons sur sa confession issue de son livre, nous sommes obligés de tenir compte de ses dénégations. Même source. Lorsqu’il affirme qu’il s’agissait d’homme d’environ 20 ans, nous sommes obligés de le croire si nous nous sentons obligés de croire à sa confession. Peut être pas au niveau de notre intime conviction (comme tu dis on ne m’enpêchera pas de penser que dans les bordels thailandais on ne demande par une carte d’identité aux prostitué(e)s) mais certainement publiquement. On peut condamner les aspects immoraux de l’acte mais on ne peut pas le qualifier de crime ou de délit.

    Je pense que la prostitution est tout à fait condamnable et pas loin de penser qu’elle devrait être illégale. Il y a des différences entre une prostituée du tiers monde et une prostituée parsienne, mais elles ont beaucoup plus ténues qu’on peut le penser au premier abord. En France, 80% des prostituées ont été abusées dans leur enfance ; au moins 70 % d’entre elles sont toxicos à des degrés divers ; 90% sont exploitées par des macs qui ne leur laisse que des miettes sans parler des coups, de la notion d’esclavage ; 80% seraient potentiellement SDF si elle ne recouraient pas à la prostitution ou n’ont vu que cette « solution » pour ne pas sombrer. Autrement dit, la misère si on la mesure en surface est bien moindre en France que dans les pays du tiers-monde, mais elle est très similaire en termes de souffrance.

    A partir de là, comme souvent, il faut aller au bout des raisonnements pour en mesurer la portée. Si nous nous plaçons au niveau de la condamnation morale pour apprécier si un ministre doit l’être ou pas, il faut donc établir des critères et procéder à une enquête de moralité avant de nommer quelqu’un à ce type de poste.

    Est-ce que c’est souhaitable ? Compte tenu de la représentativité non seulement des ministres, des députés ou d’autres élus, dans un sens je tends à le penser. Compte tenu de la position de certaines professions et en particulier les magistrats ou les policiers, je le pense aussi. De fait, je connais quelques élus qui sauteraient et j’ai eu à connaître quelques magistrats ou flics qui devront changer de métier. En 1981, le président d’alors aurait du démissioner. L’exemple de DSK et le risque qu’il a pris, l’image qu’il a donné, démontre qu’à un certain niveau de responsabilité, on DOIT se montrer irréprochable. Maintenant pour mettre une mesure de ce type en pratique, j’imagine qu’il y aurait des débats et pas qu’un peu… Toujours est-il, qu’on ne se livre pas officiellement du moins, à une enquête de moralité sur les ministres ou les élus.

    Mais là encore, il faut savoir sur quel terrain on se place. La condamnation morale ou la qualification d’un délit ou d’un crime. Lorsque j’entends le porte parole du PS qui parle de « pédophilie », je me crispe. Lorsque Marine Le Pen parle de tourisme sexuel, elle ne précise pas si c’est à l’encontre de mineurs et mélange la notion générale avec la notion délictuelle volontairement. Et je me crispe aussi. Qu’est ce qu’ils en savent au fond ? Qu’est ce que j’en sais ?

    Et je reviens donc à mon point de départ. Seule une enquête de police et une décision de justice est cohérente en l’état.

  • Koz a écrit:

    oliv a écrit:

    Une cousine, travaillant à l’UMP, m’avait dit en janvier 2007 qu’il n’avait aucune conviction. J’avais mis ça en partie sur le compte du cynisme qu’affectent (?) nombre de ceux qui côtoient le « pouvoir ». Et puis, à l’époque, je préférais un peu le pragmatisme à la rigidité de certains. Malheureusement…

    Tout ne semble être que petite stratégie électorale. Les lois de sécurité pour gagner l’électorat de droite et, maintenant, on se montre top ouverts avec la gauche parce qu’on fait le calcul que c’est de ce côté que se trouve la réserve de voix. Et quand il évoquait – ce que j’avais trouvé totalement inutile et passéiste – la fin de l’esprit de 68… C’est bien toute cette gauche des années 70, licencieuse et prétentieuse, qu’il remet au goût du jour. Plus très envie de suivre, surtout lorsqu’il s’agit en fin de compte de cumuler le pire de la gauche et le pire de la droite, l’indifférence aux faibles et l’amoralité.

    Lorsque je vois que fiston est en piste pour le Conseil général des Hauts-de-Seine, je sens que je vais m’abstenir aux prochaines cantonales.(…)

    Le fait est que j’ai de moins en moins envie de jouer avec Nicolas Sarkozy.

    Ben dis donc, ah dis donc… Les bras m’en tombent… Comme quoi ma nature optimiste a fini par se trouver confortée par la lecture de ce blog…

  • Koz a écrit:

    Je commence malheureusement à abonder dans ton sens.

    Je partage le « malheureusement ». J’ai voté contre Sarkozy, mais une fois l’élection passée, je voulais quand même donner la chance au coureur, comme on dit en bon canadien. J’espérais qu’il me donnerait au moins un ou deux raisons de changer d’avis en 2012. Pour l’instant, c’est largement raté. Pour quelques rares bonnes surprises, il y en a eu vraiment beaucoup de mauvaises.

  • Bonjour Koz,

    Une stratégie pour coincer la gauche, imagines-tu ?

    Je suis éventuellement trop cynique, mais j’imagine qu’il était peut-être prévu de sortir ce point un peu avant les régionales (dans ce cas, Marine Le Pen a tiré trop tôt à cause de Polanski), de laisser les français s’indigner, de laisser la gauche hurler, de virer le neveu Mitterrand, puis de faire remarquer que la gauche s’allie avec les verts, menés par Cohn-Bendit en ressortant au bon moment les propos de Bayrou. Cynique ou possible pour quelqu’un avec beaucoup de métier dans la politique ?

    Sinon, le lien avec le fiston et l’abstention aux cantonales ? Dépends-tu des Hauts de Seine ?

    Luc

  • Je viens de parcourir sur Lemonde.fr une quinzaine de pages du livre en question. Qu’est-ce que c’est bien écrit ! Mais le sujet est sordide. On sent la souffrance de FM à chaque ligne.
    C’est un récit, je n’irai pas jusqu’à confession, car je n’ai pas trouvé de repentir, qui avait eu un certain retentissement lors de la sortie du livre, c’est pourquoi je trouve ces polémiques très opportunistes aujourd’hui. Soit il y a un vrai problème de droit (merci à Eponymus pour les développements intéressants), et il aurait dû être traité à l’époque. Soit il n’y en a pas, et il n’y a rien de nouveau aujourd’hui, ces faits étaient connus quand il a été nommé ministre. Je n’ai de sympathie ni pour la gauche ni pour l’homosexualité, mais j’apporte mon soutien au ministre, orateur et écrivain brillant et sensible, dont je désapprouve à titre personnel la conduite telle que décrite dans le livre

  • Pingback: Mitterrand rattrapé par sa mauvaise vie « Pensées d’outre-politique

  • @ Luc: j’ai pas compris le sens de la manœuvre. Et sinon, oui, je dépends des hauts-de-seine.

    @ PIC: certains disent que je ne m’exprime pas mal, et que je n’écris pas comme un pied, sans avoir la plume de Mitterrand. Maintenant, si je me livrais au tourisme sexuel dans des marchés aux éphèbes, en toute connaissance de la misère ambiante, du maquereautage généralisé ou crapahutent la pègre et les ripoux, des montagnes de dollars que cela rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, de la drogue qui fait des ravages et les enchaîne, des maladies, des détails sordides de tout ce trafic, parmi lesquels les violences et les viols, eh ben, je ne suis pas sûr que je trouverais tout à fait indiqué que l’on invoque plume et éloquence en ma faveur. Peut-être même trouverais-je que ça n’a strictement rien à voir. Et en plus, je suis pas ministre.

  • @ Koz:
    Bien sûr que vous écrivez bien, Koz. C’est pour celà que nous vous lisons…
    Il y a cependant une tension particulière dans la manière d’écrire de FM, qui me touche. C’est pour le « bon écrivain ».

    OK pour « mauvaise vie », il n’y a pas débat sur ces faits là.
    Quant au « mauvais ministre », je n’ai pas une connaissance assez précise de son action, récente, pour abonder ou non dans le sens que donne votre titre.

    Moi qui suis souvent du côté de la morale, pour une fois, je fais mon rebelle et soutiens le ministre, parce que je le trouve fragile et attachant. Na !

  • « Mauvais ministre », c’est davantage dans le sens « mauvaise personne au mauvais endroit au mauvais moment » qu’au sens « incompétent ». Je suis sûr qu’il l’est.

  • Tenez, je ne peux m’empêcher de citer Dominique Quinio :

    Dans le maelström des réactions politiques (politiciennes plutôt, qu’on soit du côté des avocats ou des procureurs), que d’hypocrisie ! Frédéric Mitterrand n’a pas pris le monde par surprise. Son parcours officiel, sa nomination témoignent d’une bienveillance généralisée. Le talent culturel, la notoriété sont trop souvent perçus comme des circonstances atténuantes : exprimer des doutes sur des comportements, des propos choquants (qui ne concernent pas seulement le sexe, d’ailleurs), n’est-ce pas risquer de passer pour un affreux moraliste, un père-la-pudeur ? Pourtant, il est un moment – inévitable – où entre l’homme et le ministre, les frontières s’effacent et laissent apparaître, aux yeux du monde, la cohérence (ou l’incohérence) de l’être. Avant toute nomination, avant de l’accepter, il faudrait s’en souvenir.

  • La remarque de PIC me fait penser qu’avec la rhétorique, on peut arriver à faire passer n’importe quoi. Je pense notamment à Alcibiade.
    La rhétorique aide à persuader, mais en l’occurrence nous avons à faire à un vrai sophiste : pour reprendre l’idée de Koz, certes FM a souffert, mais il a clairement causé une souffrance considérable – toute forme de quantification est vaine. Toujours est il que la souffrance ne Justifie rien. Elle aide à comprendre, elle atténue parfois.
    Mais il faut lui rendre ce qui lui ai du. Ou lui retirer un poste qu’il n’a pas à avoir.

  • « Ceux qui me reprochent l’ouverture, me proposent-ils de faire campagne sur la fermeture ? »

    C’est vrai çà, bande de pisse-froid! Vous proposez quoi à la place?

    Et puis admettez au moins qu’il renouvelle son répertoire. Ca change du « ceux là même qui me reprochent l’ouverture m’aurait qualifié de sectaire si je ne l’avais pas faite ».

    Je sens que je vais me mettre à défendre Sarkozy moi, sinon ce ne sera plus drôle du tout.

    Ah, au fait, FM n’a jamais été de gauche, il le reconnait lui même (cf. récent échange avec Zemmour chez Ruquier, dont il ressort qu’il serait « réactionnaire »). Il a le nom d’un ancien président de gauche, c’est largement suffisant pour donner un air d' »ouverture »…

  • Gwynfrid a écrit:

    Je partage le « malheureusement ». J’ai voté contre Sarkozy, mais une fois l’élection passée, je voulais quand même donner la chance au coureur, comme on dit en bon canadien. J’espérais qu’il me donnerait au moins un ou deux raisons de changer d’avis en 2012. Pour l’instant, c’est largement raté. Pour quelques rares bonnes surprises, il y en a eu vraiment beaucoup de mauvaises.

    Je suis à peu près sur que l’on pourra trouver exactement (souligné) les mêmes termes dans la bouche d’une majorité de gens à propos d’Obama dans moins d’un an.

  • Koz a écrit:

    Je commence malheureusement à abonder dans ton sens. Une cousine, travaillant à l’UMP, m’avait dit en janvier 2007 qu’il n’avait aucune conviction. J’avais mis ça en partie sur le compte du cynisme qu’affectent (?) nombre de ceux qui côtoient le « pouvoir ». Et puis, à l’époque, je préférais un peu le pragmatisme à la rigidité de certains. Malheureusement…

    Tout ne semble être que petite stratégie électorale.
    […]Croit-il vraiment gagner à gauche ce qu’il va perdre à droite?

    Entièrement de cet avis.
    Je n’attendrai pas les cantonales pour exprimer ma déception. Ce sera aux Régionales!
    Et il est peu probable que je renouvelle ma confiance en un homme que je croyais résolument pour la « rupture » et dont les discours de 2007 m’avaient transportée…

    Dimanche prochain, le choix que vous ferez est un choix historique pour la France.
    C’est un choix entre les solutions de l’avenir qui marchent ailleurs ou les recettes du passé qui ont échoué.
    C’est un choix entre le changement ou l’immobilisme.
    C’est un choix entre le travail, le mérite et la récompense ou le nivellement et l’assistanat.

    Pour cela, nous devons remettre les bonnes valeurs au centre de la société: le mérite, le travail, la récompense, l’autorité, le respect, le sens des autres et le sens du bien commun.

    […]Durant cette campagne pour le second tour, je ne me livrerai à aucune ouverture politicienne qui chercherait à rassembler à travers les débauchages et les marchandages. Pour rassembler, il faut comprendre, il faut respecter, il faut aimer

    Qu’en reste t il?
    Que reste t il de cette fraternité promise, de la reconnaissance de la dignité de l’homme et du citoyen, de la morale, des valeurs universelles de la France…

    (ceci dit, en relisant des extraits de ces discours de campagne, je me rends compte qu’il était possible de les lire de différentes manières et qu’au fond, peut être avais je lu et/ou entendu ce que je voulais lire ou entendre…et non pas ce qui était dit! )

  • @ koz,
    Je suis partagé. D’un côté j’aimerais bien que les gens au pouvoir soient tous vertueux. D’un autre, je sais bien que si tous les hommes ayant commis des actes répréhensibles avant d’être en fonction en étaient écartés, on aurait du mal à affecter tous les portefeuilles.

    Un homme talentueux qui regrette sincèrement ses errements a le droit d’être ministre car les ministre aussi ont droit au pardon.

    Je crois aussi que si tous les ministres avaient par extraordinaire eu une vie irréprochable, ils ne seraient pas à même de comprendre le peuple qui ne l’est pas.

    Koz, que lui reprochez-vous au fond, son passé ou de l’avoir confessé publiquement ?

  • Laukar a écrit:

    «Quant à l’ouverture, Frédéric Mitterrand, la caractérise magnifiquement. »

    j’avais lu « la cautérise »! j’étais assez d’accord.

    Koz a écrit:

    Plus très envie de suivre, surtout lorsqu’il s’agit en fin de compte de cumuler le pire de la gauche et le pire de la droite

    ben, en fait, j’en arrive là aussi.
    L’alternative? si vous en trouvez une, je vous suis. L’essentiel sera de rester groupés. (ou unis, si c’est possible)

    Eponymus a écrit:

    Le fait de se rendre dans un pays étranger et avoir des relations avec des prostitué(e)s n’est pas un délit puisque ce n’est pas un délit en France.

    justement, il semblerait que si : http://tinyurl.com/ygu6bd3

    Ce que je trouve odieux, c’est qu’il considère -au point d’en faire pratiquement un argumentaire dans son livre- que, parce que personne ne voulait de lui dans son entourage, ça lui donnait le droit d’aller abuser de personnes fragilisées dans un pays pauvre. Car c’est encore et encore donner des « bonnes raisons » de le faire à des gens qui n’auraient jamais franchi le pas sinon. Comme si « le sexe » était un dû! Mais ce qu’oublie la « petite clique intello parigote », c’est qu’au bout de leur « sexe », il y a une personne, en chair et en os. En fait, ils ne font plus la différence entre une personne humaine et un sex-toy. C’est toute la définition de la personne qui est en jeu.

    Je suis rassurée que le code pénal français prévoie ce cas là, et j’espère qu’à l’issue de cette affaire, qu’il y aura plus de publicité pour la peine encourue que pour le tourisme sexuel. Cela dit, NS (comme Ségolène, en passant) étant avocat de formation, je suis étonnée qu’il n’ait pas un peu plus tiqué en lisant le livre de FM…

    au fait, c’est qui, qui réclamait des peines exemplaires, pour des affaires de ce genre, il y a peu?

    Eponymus a écrit:

    Seule une enquête de police et une décision de justice est cohérente en l’état.

    +1

    Koz a écrit:

    je ne suis pas sûr que je trouverais tout à fait indiqué que l’on invoque plume et éloquence en ma faveur

    je trouve même que c’est une circonstance aggravante, que ces faits aient été commis par une personne intelligente, sensible et parfaitement consciente de la misère qu’elle exploitait.

    Hervé a écrit:

    Un homme talentueux qui regrette sincèrement ses errements a le droit d’être ministre car les ministre aussi ont droit au pardon.

    En fait, le problème, c’est surtout qu’au lieu de regretter ses actes, il semble plutôt les justifier, dans son livre, et en faire une sorte de drame esthétique. Et il a enfoncé le clou en défendant Polanski sur des actes de nature voisine. S’il les regrettait, comme Cohn Bendit semble l’avoir fait, on ne s’appesantirait pas autant sur cette misère passée.

  • Hervé a écrit:

    Koz, que lui reprochez-vous au fond, son passé ou de l’avoir confessé publiquement ?

    Pour ma part, je pense que ce n’est ni son passé ni sa confession publique que je lui reproche mais son incohérence (et celle de ceux qui l’ont nommé) avec le discours politique revendiqué par ce gouvernement…

    On ne peut vouloir montrer son humanité et prétendre bénéficier du « pardon » pour ces erreurs en matière de comportement quand on appartient à un gouvernement qui revendique la fermeté, rejette « l’angélisme » et fustige tous ceux qui osent exprimer un point de vue moins sévère et expriment le souhait de vouloir permettre à certains d’avoir un espoir et une possibilité de reconnaître leur erreurs sans devoir pour toujours en supporter quotidiennement le poids… malgré le risque de se tromper et les conséquences destructrices possibles

  • Bonsoir Koz,

    je ne sais pas si Frédéric Mitterrand est un ministre de la culture compétent. A vrai dire, je ne sais pas à quoi sert un ministre de la culture.

    Toutefois, je ne pense pas que Frédéric Mitterrand doit démissionner à cause de son livre. Il y décrit comment il a été client de prostitués en Thaïlande, et d’après lui, ces prostitués n’étaient pas mineurs, donc il n’a rien fait d’interdit: la prostitution n’est pas illégale en France. De plus, il décrit ceci comme un travers honteux, et n’en fait en aucun cas l’apologie. Dans son interview (plutôt digne d’ailleurs) sur TF1 ce soir, il précise aussi qu’il est sorti de ce genre de passes difficiles, et là encore, je n’ai aucune raison de ne pas le croire.

    Précisons que je pense qu’il est préférable que la prostitution soit légale, même si elle peut avoir beaucoup de dérives qu’il faut évidemment encadrer. Dans un sens, la prostitution fait à mon avis moins de dégats que l’alcoolisme, les drogues, le tabac, la violence conjugale, l’infidélité ou l’extrémisme politique qui sont d’autres exutoires quand l’on est dans une phase difficile.

    Certes, en étant homosexuel, et client de la prostitution, Frédéric Mitterrand est certainement un pêcheur pour l’église catholique, mais ce n’est en aucun cas un critère pour être ministre. Et la France, qui est parfois arrogante sur d’autres domaines (démocratie et droits de l’homme…), n’a jamais cherché à donner des leçons de morale.

  • do a écrit:

    justement, il semblerait que si : http://tinyurl.com/ygu6bd3

    Do, je vous suggérerais de bien relire cette source, bien au calme… vous vous appercevrez dans ce billet qu’on y parle que de relations avec des mineurs, point barre. A titre d’exemple, il n’est pas illégal en France, d’avoir des relations sexuelles avec une prostituée de 65 ans à Las Vegas. Pas plus que ce l’est à Manille ou ailleurs.

  • Hervé a écrit:

    Koz, que lui reprochez-vous au fond, son passé ou de l’avoir confessé publiquement ?

    C’est habile, vous ne me laissez le choix qu’entre lui reprocher un passé révolu ou d’avoir eu le courage de le « confesser ». On en revient encore à la notion de confession, et de passé. Qui vous dit que ce passé est révolu, déjà ?

    Mais ce que je reproche surtout, c’est que l’homme soit ministre. Des citoyens à la vie erratique, il y en a. Des écrivains au comportement contestable aussi. Montherlant fut un grand écrivain. Mais Frédéric Mitterrand est ministre. Et je me fais une autre idée d’un ministre. Certains avaient « une certaine idée de la France« , j’ai une certaine idée de cette fonction. Et je ne me range pas derrière ceux qui s’accommodent de la vie dissolue des hommes publics. Elle me déplaît, elle me choque, même si je ne veux pas entrer en croisade contre eux.

    J’estime qu’un homme de pouvoir doit être exemplaire et, faute de l’être, préserver l’apparence parce qu’il reste un exemple, qu’il le veuille ou non.

    Au-delà de cela, si les explications de ce soir sont en partie satisfaisantes, je ne donne pas quitus à Frédéric Mitterrand de sa mauvaise vie. Exprimer une souffrance reste quelque chose que je peux entendre mais n’est pas suffisant. Par son comportement, Frédéric Mitterrand a contribué à un système qui marchandise les corps, les êtres, même s’il se plaît à imaginer qu’il y a malgré tout « de l’amour qui passe entre les êtres« . Il y a cette marchandisation, cette faute contre la dignité humaine, comme il le dit très bien, il y a aussi toute la criminalité qui entoure la prostitution, l’esclavage sexuel, et le mépris de l’autre.

    Je ne cherche pas à recouvrir son nom d’infamie. Mais entre l’infamie et le ministère, il y a une marge. Il n’aurait pas dû être ministre et il ne devrait pas le rester. Qu’il adopte la pose de l’écrivain sulfureux, je désapprouve mais passe encore, mais ministre…

    Laukar a écrit:

    Pour ma part, je pense que ce n’est ni son passé ni sa confession publique que je lui reproche mais son incohérence (et celle de ceux qui l’ont nommé) avec le discours politique revendiqué par ce gouvernement…

    Oui, c’est aussi cela le fond du problème. Ce pouvoir, que j’ai contribué à mettre en place par mon vote, semble mettre en avant une grande rigueur de la loi, à laquelle je ne souscris pas toujours, et notamment envers les immigrés (je considère que, si la reconduite à la frontière est sans risque, elle doit être menée, mais que la personne doit être traitée dignement tant qu’elle est sur notre territoire). Or, avec ces deux affaires, dès lors qu’il s’agit de membres d’une certaine caste, les repères paraissent brouillés. Ce n’est pas acceptable, si l’on veut qu’il reste un minimum de sentiment de justice dans ce pays.

  • Il me semble que c’est un bon moment pour rappeler qu’avant l’interdiction des maisons closes en France, dans certaines villes, ces bâtiments étaient construits sur des terrains appartenant aux évêchés.

    Koz a écrit:

    Au-delà de cela, si les explications de ce soir sont en partie satisfaisantes, je ne donne pas quitus à Frédéric Mitterrand de sa mauvaise vie. Exprimer une souffrance reste quelque chose que je peux entendre mais n’est pas suffisant. Par son comportement, Frédéric Mitterrand a contribué à un système qui marchandise les corps, les êtres, même s’il se plaît à imaginer qu’il y a malgré tout « de l’amour qui passe entre les êtres« . Il y a cette marchandisation, cette faute contre la dignité humaine, comme il le dit très bien, il y a aussi toute la criminalité qui entoure la prostitution, l’esclavage sexuel, et le mépris de l’autre.

  • Si Frédéric Mittrrand démissionne j’espère que Carla n’imposera pas son remplacement par Matzneff à qui Denise Bombardier avait dit lors d’un Apostrophes : « si vous écriviez vos livres au Canada vous seriez en prison ».Blague mise à part je trouve que les écrits de Mitterrand sont indignes d’un ministre. Il n’aurait pas dû être nommé à ce poste car les écrits restent et la création littéraire n’excuse pas tout. Je m’étonne d’ailleurs encore qu’on ait reproché à Bayrou d’avoir fait allusion aux écrits sulfureux de Cohn-Bendit.On ne peut montrer fascination ou indulgence pour des pratiques dégueulasses et faire mine de ne pas être concerné quand on vous met vos écrits sous le nez.

  • uchimizu a écrit:

    Il me semble que c’est un bon moment pour rappeler qu’avant l’interdiction des maisons closes en France, dans certaines villes, ces bâtiments étaient construits sur des terrains appartenant aux évêchés.

    Source ?

  • Aristote a écrit:

    Et en plus, il n’est même pas sûr que cela rapporte électoralement.

    Nicolas perdrait la main ?

    Je ne crois pas. Les nominations de Besson, Kouchner, F.Mitterrand ne rapportent pas directement de voix, mais ce n’est pas là l’objectif. L’idée est de perturber la réorganisation de la gauche, afin qu’elle n’ait rien à proposer, ou que si elle y arrive quand même, ses propositions soient inaudibles parce que noyées par les querelles internes. Si les vieux éléphants comme les jeunes loups du PS sont occupés à se demander lequel d’entre eux va bientôt faire défection, ils ne travaillent pas à la rénovation de leur partis ni de leur programme. Jusqu’ici, ça a marché assez bien pour Sarkozy. Si ça foire dans le cas Mitterrand, il suffit de le virer et de mettre une autre personnalité à sa place, qui remplisse le même rôle.

    Eponymus a écrit:

    Pour quelques rares bonnes surprises, il y en a eu vraiment beaucoup de mauvaises.

    Je suis à peu près sur que l’on pourra trouver exactement (souligné) les mêmes termes dans la bouche d’une majorité de gens à propos d’Obama dans moins d’un an.

    Possible, mais on ne nous demande pas de voter pour ou contre Obama en 2012.

    uchimizu a écrit:

    Certes, en étant homosexuel, et client de la prostitution, Frédéric Mitterrand est certainement un pêcheur pour l’église catholique, mais ce n’est en aucun cas un critère pour être ministre. Et la France, qui est parfois arrogante sur d’autres domaines (démocratie et droits de l’homme…), n’a jamais cherché à donner des leçons de morale.

    D’accord. Ce qui m’intéresse chez un ministre, ce n’est pas avec qui il couche, mais comment il oeuvre pour l’intérêt général du pays. Cependant, en supposant qu’il mène une politique convenable dans son domaine, j’aime autant qu’il n’étale pas sa vie privée, surtout s’il n’en est pas spécialement fier, ce qui est le cas ici.

    Je ne crois pas que son livre justifie sa démission – il aurait justifié qu’on nomme un candidat plus approprié, mais maintenant il est trop tard. Par contre, ses déclarations à propos de Polanski sont désastreuses pour l’image du gouvernement, en France et ailleurs. Les Français ne sont déjà que trop convaincus que la Justice est dure pour les petits et douce pour les gros. Aller dans ce sens, c’est mettre en danger la cohésion de la société. Cela justifie sinon une démission, du moins une sanction. Mais il n’a pas été recadré par l’Élysée, qui sait pourtant très bien le faire quand l’envie lui en prend. J’en conclus que la responsabilité est tout en haut.

    uchimizu a écrit:

    Il me semble que c’est un bon moment pour rappeler qu’avant l’interdiction des maisons closes en France, dans certaines villes, ces bâtiments étaient construits sur des terrains appartenant aux évêchés.

    Je ne vois pas pourquoi ce serait le bon moment, en fait ça n’a rien à voir avec la choucroute. Sauf, bien sûr, du point de vue de ceux d’entre nous qui se retrouvent pétrifiés lorsque le soleil se lève.

  • @ Koz:

    J’aime bien ce que vous dites sur son intervention d’hier soir, moi aussi elle m’a touché.

    « Il n’aurait pas dû être ministre et il ne devrait pas le rester. » Je partagerais ce point de vue s’il était ministre de la justice, il est ministre de la culture.

    Le monde des arts embrasse l’humanité côté pile et côté face. A ce titre, un ministre de la culture trop lisse, avec un passé complètement vertueux ne serait pas bien à sa place.

    « Et je ne me range pas derrière ceux qui s’accommodent de la vie dissolue des hommes publics »
    Moi non plus, mais en même temps je ne m’accommode non plus de la vie dissolue de l’humanité entière, et pourtant il nous faut faire avec.

  • Je passe sur l’amalgame “amours tarifés” / pédophilie et l’exploitation politique.

    Restent quelques vraies questions. Il est vrai que son livre, très vendu, n’avait pas soulevé à l’époque de tempête. Mais, d’une part, FM à l’époque n’était pas ministre et, d’autre part, on peut avancer l’hypothèse qu’il a joui de la protection implicite accordée aux “artistes”.

    Quand à sa prise de distance par rapport aux comportements narrés dans le livre, on peut se demander si elle va beaucoup plus loin que la simple constatation d’un dégoût, dégoût ambigu qui ne vaut pas condamnation morale. Son réflexe pavlovien de soutien à Polanski en dit quand même long et les mots qu’il a cherchés hier sur TF1 pour qualifier ces actes montrent sa difficulté à assumer.

    Je veux bien être indulgent pour l’homme, je ne suis pas sûr d’en vouloir pour ministre.

  • Tout ça révèle que les médias dominants ne font pas trop leur travail d’info… tout ces gens-là se connaissent, non ? C’est malheureux que ce soit le FN qui se saisisse de ce bâton merdeux.

    Après… que Mitterrand se démerde, je pense qu’il y a des sujets plus importants comme les victimes du tourisme sexuel ou encore, les sans-papiers qui vont être renvoyés à Kaboul.

  • Il y a un point dans cette affaire qui me parait important. L’on parle d’un livre, publié en 2005. C’est donc le contraire d’un secret : tout le monde savait, ou en tout cas ceux qui voulaient savoir, ceux qui devaient savoir, savaient.
    Ce n’est pas comme s’il s’agissait d’une face caché d’un homme qui mène une double vie, qui tente de dissimuler un secret honteux, soudainement révélé au public. L’homme en question a fait son coming out depuis longtemps. Il s’est confessé, et il se repend. Donc nous devons pardonner. Que l’homme politique et/ou le journaliste qui n’a jamais fumé un joint, jamais payé un(e) prostitué(e), jamais commis un exces de vitesse, jamais trompé son conjoint, lui jette la première pierre.

    Il en va différemment de l’histoire Polanski. Un ministre de la république est habité par sa fonction, on ne peut pas dissocier ses propos personnels de ses propos officiels. C’est comme cela en France, et dans d’autres parties du monde, ce n’est pas forcément heureux, mais il faut s’y faire : pendant sa période d’exercice, tout propos d’un ministre engage la France, et en ce sens le soutient de Frédéric Mitterand à Roman Polanski est inexcusable. Pour cette affaire, reste aussi un point qui n’a pas été abordé : Pour l’intéressé, et pour tous ceux qui prétendent le connaître, cette affaire n’est pas une surprise, puisqu’elle le poursuit depuis 30 ans, que c’est la raison pour laquelle il s’est enfuit des USA, et qu’il a fait récemment encore des démarches pour classer l’affaire. Encore une fois, ceux qui voulaient savoir, ceux qui devaient savoir, savaient. Je crois que parmis ces « amis » qui se sont manifestés, il y a des « amis » qui ont appris la nouvelle par la presse, qui n’étaient pas au courant avant, et ceux-là sont-ils vraiment des amis? Et puis, les vrais amis, qui ont probablement fait ce qui les vrais amis feraient en cette circonstance : se taire face à la presse, joindre la famille pour proposer son soutien, aider dans l’épreuve.

    Cordialement

    Laurent

  • uchimizu a écrit:

    Il me semble que c’est un bon moment pour rappeler qu’avant l’interdiction des maisons closes en France, dans certaines villes, ces bâtiments étaient construits sur des terrains appartenant aux évêchés.

    Prenez garde, cela devient obsessionnel. Et à la limite de la calomnie. Si vous ne sourcez pas ce genre de propos, et avec des sources fiables, désormais, je les supprimerai.

    Gwynfrid a écrit:

    L’idée est de perturber la réorganisation de la gauche, afin qu’elle n’ait rien à proposer, ou que si elle y arrive quand même, ses propositions soient inaudibles parce que noyées par les querelles internes.

    Oui, et j’imagine que Sarkozy table sur le fait que l’électorat de droite votera de toutes façons pour lui, d’autant qu’il saura prendre les décisions qui lui plairont à l’approche des élections. On verra si ça marche si bien.

    Gwynfrid a écrit:

    Par contre, ses déclarations à propos de Polanski sont désastreuses pour l’image du gouvernement, en France et ailleurs.

    Gilles Klein, pour Arrêt sur Images, a relevé une vingtaine de Unes.

    Hervé a écrit:

    « Il n’aurait pas dû être ministre et il ne devrait pas le rester. » Je partagerais ce point de vue s’il était ministre de la justice, il est ministre de la culture.

    Quel que soit le portefeuille, un ministre doit être exemplaire.

    Hervé a écrit:

    « Et je ne me range pas derrière ceux qui s’accommodent de la vie dissolue des hommes publics » Moi non plus, mais en même temps je ne m’accommode non plus de la vie dissolue de l’humanité entière, et pourtant il nous faut faire avec.

    Tout le monde ne représente pas la France à l’étranger, par exemple.

    Aristote a écrit:

    Je veux bien être indulgent pour l’homme, je ne suis pas sûr d’en vouloir pour ministre.

    C’est toute la question, et c’est aussi mon avis.

    Hervé a écrit:

    J’aime bien ce que vous dites sur son intervention d’hier soir, moi aussi elle m’a touché.

    Elle m’a touché mais elle m’a également un peu agacé : ma sincérité, mon courage, mon honneur, ma mère, mon émotion, ma souffrance etc… Son livre est déjà égotique alors, si je comprends bien que c’est de lui que l’on parle, un peu moins de « moi » m’aurait convenu. Le passage sur son émotion est un peu travaillé d’avance. Et son propos n’est pas tout à fait honnête. Lorsque Laurence Ferrari lui demande comment il fait la différence entre un majeur et un mineur et qu’il prend en exemple un « boxeur de 40 ans« , c’est mensonger : dans son livre, il parle d’un jeune de 20 ans, il parle de gosses et de « foire aux éphèbes« . Ce n’est pas le « boxeur de 40 ans » qui l' »excite énormément« . Il a même une phrase très ambigue : « J’imaginais Tony Leung à vingt ans« . C’est-à-dire ? Il en a 40 et il l’imagine à 20 ans ? Il en a 18 et il l’imagine à 20 ans ? Vue la description qu’il en fait, on peine à imaginer un « boxeur de 40 ans« . Au bout du compte, c’est bien de demander à tout le monde si on a lu le livre, mais il se trouve que, justement, certains ont lu ces passages.

    Et puis, si bien sûr Frédéric Mitterrand s’en sortira parce qu’il n’y a pas de plaintes, qu’il affirme que les « garçons » sont majeurs, il reste que la Thaïlande n’est pas précisément spécialisée dans le prostitué majeur. Qu’est-ce qui vous attire en Thaïlande, quand vous y allez pour le sexe ? Alors, ok, on s’arrête là et on ne l’accuse pas mais, à mon sens, un ministre ne doit pas être soupçonnable, e tsurtout pas de ce genre de soupçons.

    @ Cligny: je crois qu’il y a de la marge entre le comportement évoqué et un excès de vitesse. Quant à la complaisance dont il a bénéficié auparavant, une fois encore, elle ne justifie rien aujourd’hui. Dans un cas, c’est un écrivain, dans un autre, c’est un ministre.

  • Cligny a écrit:

    Il y a un point dans cette affaire qui me parait important. L’on parle d’un livre, publié en 2005. C’est donc le contraire d’un secret : tout le monde savait, ou en tout cas ceux qui voulaient savoir, ceux qui devaient savoir, savaient.

    I

    Les 190 000 acheteurs du livre + les membres des cercles médiatiques/culturels et politique savaient sans doute effectivement.

    Mais pas tous les autres, ceux qui n’avaient pas fait attention à la sortie de ce livre à son contenu ou aux quelques interventions télévisées de M. MITTERAND à l’époque …

    Cela doit faire environ 65 000 000 – 200 000 – quelques dizaines de milliers de personnes.

    En gros, l’équivalent d’une belle ville de province (300 à 500 000 personnes) savait, c’est tout et ce n’est pas « tout le monde »

    Certes, il s’agit des « cercles parisiens » ou des « cercles de pouvoirs » principalement…

    mais ces « cercles » ne permettent pas de considérer qu' »on » (les français) savait …et encore moins qu' »on » est prêt à accepter un tel comportement et cette image d’un ministre

    et maintenant que M. MITTERRAND est ministre, il n’y a pas qu’eux qui « doivent savoir »

  • Mauvais politique sûrement, mais mauvais ministre de la culture, rien n’est moins sûr…
    Le job est un peu particulier et c’est probablement le ministère qui a vu passer le plus de profils différents depuis sa création, aucun ne donnant jamais totalement satisfaction: trop politique pas assez culturel, trop artiste pas assez technicien, trop technicien et ni politique ni culturel etc etc… Quant au débat actuel, la libre belgique a retrouvé un face à face intéressant du tandem naulleu/zemmour et de FM présentant alors son bouquin ( http://www.lalibre.be/actu/international/article/534515/f-mitterrand-s-expliquera-ce-soir-au-20h-de-tf1.html#video ). Sincère et cultivé, c’est déjà pas mal pour un ministre de la culture, non? Ce qui n’empêche pas quelques mises au point aujourd’hui.

  • Koz manquerait-il de cohérence ?

    Que le FN ai eu, ait toujours et cautionne d’autres « comportement de salopard », aucune ambigüité. Le remettre en cause : « impensable ».

    Que la « prise en compte de la souffrance » fasse le lit du « relativisme moral ». Bien évidemment. Koz nous l’exprime d’ailleurs très bien. Et ce qui est valable pour l’affaire Mitterrand (celle de 2009) l’est vrai dans bien d’autres domaines. C’est bien par exemple la « prise en compte de la souffrance » qui a justifié une loi proclamant que la vie commençait à 9 mois, et qui, JE VOUS L’ANNONCE, proclamera, avec le peuple français votant ceci comme un seul homme (ou presque), que la vie finira à 99 ans.La vie de 9 à 99 ans… un beau slogan qui ne nous rendra pas joyeux… Je ferme la parenthèse.

    Mitterrand ministre dans ce contexte ? « l’image de la France » « prête à rire, tristement » ? s’il est jaune, incontestablement !

    Delà à faire front uni pour éviter la démission de Mittérand et « tous nous liguer pour que ceci n’arrive pas », là, NON.

    Ayons le courage de défendre nos convictions jusqu’au bout sans compromis ni indulgence ni complaisance d’aucune sorte envers qui que ce soit. Une petite phrase, d’une femme politique aux idées étroites et peu cohérentes (elle non plus) ne peut ni ne doit nous faire bouger d’un iota de nos « convictions ».

    « Que les convictions économiques soient réversibles, c’est imaginable. Que les convictions morales le soient, en revanche… »
    … permet moi, Koz de poursuivre ta phrase inachevée…
    « Que les convictions morales le soient, en revanche, NON, et aucun calcul politicien favorable ici et aujourd’hui au FN (mais demain à toute autre extréminté) ne doit nous faire dévier. »

    Et si le combat de défense de nos convictions devait un jour être contre un FN au pouvoir… nous n’y sommes pas encore…, c’est un combat que nous mènerons aussi, jusqu’à la croix s’il le faut. Mais toujours sans compromis !

    Sinon, merci pour le reste…
    Amicalement… et UP.

  • faut il comparer FM à André Malraux, grand ministre de la Culture, écrivain qui avait aussi une sacrée part d’ombre, mais qui avait évité le piège de l’autobiograhie?

    en tout cas, dans beaucoup de pays (scandinaves, USA,..) FM aurait déjà pris la porte…

    son égotisme, sa suffisance, ne lui donnent pas une grande autorité morale, pourtant indispensable à un ministre!

  • Bref, M. le Ministre de la Cul…ture a eu des relations sexuelles avec des « boxeurs de 40 ans ». Soit.
    Ce matin, sur France Inter, les divers journalistes ne doutaient pas de la véracité de tels propos et j’ai même ressenti de la compassion.

    Finkielkraut était présent mais essentiellement défenseur de son coreligionnaire Polanski.
    Cet homme a perdu une part de ma sympathie.

    Salut à tous.

  • Simplifions le problème : soit il est prouvé que ces prostitués thaïlandais étaient mineurs, et c’est inacceptable et pénalement sanctionnable (et a fortiori la démission s’impose) ; soit ils ne l’étaient pas, et alors qu’on lui foute la paix. Car si le fait d’avoir fait appel au moins une fois dans sa vie aux services d’un(e) prostitué(e) interdit d’être ministre, j’ai bien peur que le gouvernement doive démissionner en bloc (ou presque).

    D’ailleurs, pour ceux qui ont vu l’émission Mots croisés, Marine Le Pen a précisé qu’il y avait d’autres membres du gouvernement dans le même cas, qui devraient démissionner pour des raisons analogues. A-t-elle d’autres billes (puantes) en réserve ?

    Petite précision : malgré son patronyme et le milieu dans lequel il évolue, Frédéric Mitterand n’a jamais été un homme de gauche. Alors question ouverture, ce n’est pas vraiment un bon exemple…

  • La défense de Finkielkraut sur Info je l’ai entendue et je l’ai trouvée particulièrement ignoble : il a fait le listing de toutes les atrocités subies par RP dans sa vie, comme si cela lui donnait le droit de violer une enfant. Lamentable.

    Sinon, je me demande comment on peut penser que FM est de gauche ? Simplement parce qu’il est un homme de culture ? C’est vrai que, exception notable de Malraux, la culture et la droite ça fait deux. Mais le principal intéressé le dit lui même : il n’a jamais dit nulle part qu’il était de gauche…

  • ce n’est pas la fréquentation des amours tarifées qui est seule en cause, c’est le fait de le faire à l’étranger, dans un cadre connu pour ses dérives, et de s’en vanter…

    la moindre des choses, lorsqu’on n’est pas très fier, est d’être au moins discret…

    ou artiste, écrivain,
    mais pas ministre….

  • Oh la, comme vous y allez !
    Je n’ai depuis longtemps et particulièrement depuis la sortie de son livre, aucune sympathie pour FM.
    Par ailleurs les mots pédophile et pédéraste ayant la même origine, ce n’est pas la première fois que l’on fait l’amalgame;
    Autre aspect : le jour où Mademoiselle Le Pen voudra se présenter sérieusement, l’on ressortira peut-être des photos de LUI, qui lui ont surement été une souffrance !
    Il est toujours dangereux de jouer sur ce registre !
    Prétendre que le président n’a aucune conviction parce que votre cousine (une sainte sans doute) vous l’a dit, me semble un peu léger, demandez à Mgr Ricard, et à la délégation du Conseil des conférences épiscopales européennes ce qu’ils en pensent, ils l’ont rencontré, eux, la semaine dernière ( la Croix du 5/10)
    Enfin, si nous souhaitons que les choix futurs du président soient plus judicieux (NB : FM semblait à beaucoup un homme d’une haute culture), nous ne pouvons oublier les montagnes qu’il soulève :
    le nouvel ambassadeur des USA confiait récemment- au collège des Bernardins – que Sarkozy avait « de fait, créé le G20 » ;
    le Taoiseach : le premier ministre, d’Irlande Brian Cowen, après le résultat du référendum, soulignait à la presse française , le soutien important apporté par NS pour relancer la dynamique du « oui » ;
    Alors si FM ne me plait pas, je n’en conclus pas pour autant que NS et sa descendance doivent être voués aux gémonies ! N…

  • La question juridique est à ce stade tranchée: il n’y a pas de preuves d’un comportement pénalement répréhensible de la part de Frédéric Mitterrand (se référer à Eponymus pour les questions de qualification légale). Je note que tous ceux qui visent des relations tarifées avec des mineurs -qui seraient, elles, pénalement répréhensibles- se fondent sur des déductions qui à mon sens ne valent pas preuve. Un éphèbe est-il ou n’est-il pas nécessairement un mineur ? On peut en discuter à perte de vue, mais on ne doit condamner personne sur une telle base.

    Je souligne au passage les différences avec le cas Polanski qui réunit viol + drogue + mineur de moins de quinze ans + fuite… un des palmarès les plus répugnants que l’on puisse imaginer.

    Le dossier politique est plus compliqué.

    Lorsque FM a écrit son livre, il recherchait sans doute la gloire littéraire, par le procédé d’ailleurs bien connu de la confession. Et il y a réussi, en accédant pour la première fois à la reconnaissance de l’auteur et à une certaine sympathie pour l’homme. Mais il était certainement loin de se douter qu’il ambitionnerait un jour un poste de ministre. On touche là le problème de FM. Son côté amateur en politique. Et trop pressé: il aurait dû réfléchir avant de se lancer dans une défense de rupture de Polanski, à la fois sur le fond de ce dossier particulier mais aussi parce que l’effet boomerang pour lui-même était inévitable.

    Prenons un garçon comme JF Coppé, qui ambitionne depuis toujours une haute carrière politique: les livres un peu lénifiants qu’il sort régulièrement sont pesés pour ne froisser personne, et sans doute ne valent-ils pas tripette littérairement parlant. Mais cet effort pour rester lisse ne doit-il pas être mis à son crédit ? Ces efforts et les sacrifices qui vont avec ont un sens: celui du respect de la chose publique et des fonctions auxquelles il aspire.

    L’on en vient à se demander comment l’Elysée a pu prendre à bord un tel amateur. Sur la méthode, il me semble qu’une commission parlementaire à l’américaine, chargée d’auditionner les ministres pressentis, serait un filtre efficace. Le président Sarkozy en a admis le principe pour les grands emplois de la fonction publique (pratique inaugurée pour la nomination du directeur de la villa Médicis, je crois…). Cela n’est-il pas encore plus utile pour les premiers responsables de l’action gouvernementale ? Et les parlementaires de l’opposition, qui auraient eu l’occasion d’interroger le candidat sur son passé, pourraient difficilement revenir à la charge après coup, sur des faits qui ne pouvaient pas leur échapper au moment de la sélection. Au passage, je note que les parlementaires de la majorité auraient aussi des choses à dire, lorsqu’on leur présenterait le énième candidat « d’ouverture » aux postes les plus en vue et enviés (Védrine prochain ministre des affaires étrangères de l’UE…).

    Maintenant, sur quelle base sélectionner ou écarter un candidat ? Certainement pas sur ses préférences sexuelles, dès lors qu’elles sont légales. Mais l’on est en droit d’exiger que l’exercice des fonctions ne soit pas perturbé par les penchants et pratiques de l’impétrant. On pourrait ainsi refuser de confier un portefeuille, ou le retirer, à un politique si les faits commis avant ou pendant le mandat se révélaient incompatibles avec un exercice efficace et serein des fonctions.

    J’en reviens à Frédéric Mitterrand pour m’étonner qu’il n’ait pas déclaré, et qu’on ne lui ai pas demandé, qu’il suspende ses pratiques pendant le temps de son mandat. Ce serait bien le moins. Et l’on pourrait aussi demander à Berlusconi d’en faire autant, tant il est vrai que ses frasques avec des call girls sont honteuses et discréditent le personnage, même si elles ne tombent pas sous le coup de la loi pour un citoyen (italien) lambda (à ce propos, est-ce qu’il a pensé à inclure les délits sexuels dans la prochaine loi d’impunité qu’il prépare ?). On est en droit demander à nos représentants un comportement digne, un effort pour tendre vers la vertu, pendant qu’ils assument leurs responsabilités. Si on a un jour un président gay, j’aimerais qu’il soit clair qu’il ne fréquente pas les backrooms le soir venu. Ceux qui ne pourraient se résoudre à ce sacerdoce version light devraient changer de carrière, ou du moins briguer de moins hautes fonctions, qui tolèreraient une plus grande obscurité sur leurs comportements.

    Je précise que l’on n’a pas besoin pour cela de serments ou de déclarations explicites: n’ajoutons pas à la déclaration de patrimoine du nouveau président une déclaration sur ses moeurs ! Ici ce sont les écrits antérieurs de FM qui réclament une clarification.

    Nous avons un ministre dont on n’imagine pas qu’il puisse se rendre en Thailande dans l’exercice de ses fonctions: c’est déjà dommageable. FM ne sera pas bien reçu par diverses catégories de gens qui n’apprécient pas son comportement, et c’est bien leur droit. Il aurait aidé à l’apaisement nécessaire au bon exercice de ses fonctions, en prenant certains engagements sur sa conduite. Il y a manqué hier, mais il est encore temps pour lui de se rattraper. Il pourra alors, à mon avis, surmonter ce passage et tenter de démontrer qu’il peut être un bon ministre.

    PS: pardon pour ce post bien long, ma seule excuse est de n’avoir rien écrit depuis longtemps!

  • @ Koz :
    je crois qu’il serait bon de clarifier votre position, si cela vous est possible.

    Est-il interdit à un ministre de la République d’avoir des relations avec des prostitués majeurs ?
    – hommes ?
    – femmes ?
    – en France
    – à l’étanger ?
    – maintenant ?
    – auparavant ?

    ou bien considérez vous, à la lecture de son livre, que c’était forcément des mineurs, et que donc il a fait quelque chose d’illégal et de répugnant ?

    Certains indices (« presqu’aussi grand que moi »), me donnerait plutôt l’impression d’un jeune adulte, qui « embrasse sa copine », mais doivent pouvoir être interprétés différement.

    Vous dites « je crois qu’il y a de la marge entre le comportement évoqué et un excès de vitesse » – de quel comportement parlez vous : relation sexuelle avec des prostitués à l’étranger, ou relation sexuelle avec des mineurs ?

    PS : mon instinct pense comme vous et comme P. Bilger qu’il devrait démissionner, ma raison me rappelle que s’il n’a rien commis d’illégal ou de répréhensible moralement, il n’y a pas de raison.

  • @ Eponymus: oui, j’ai bien noté, mais dans son livre, il parle d’éphèbes, ce qui signifie adolescent ou pré-ado, ce qui est différent des enfants, oui, mais illégal tout de même, car ce sont des jeunes mineurs.

    Après, il peut arguer qu’il a dit éphèbe pour faire beau mais qu’ils avaient tous une carte d’identité prouvant leur majorité, tout le monde sait très bien que le tourisme sexuel concerne principalement les mineur(e)s, puisque des prostitué(e)s majeur(e)s, on en a en France: pourquoi aller si loin pour en rencontrer. Cela dit, ok, il n’y a pas de preuves. Et c’est tout le débat.

  • Une morale de base, une décence ordinaire, des souffrances prioritaires et la consternation d’une évidence :le front national a de beaux jours devant lui. Que dire de plus sinon le sentiment ultime que décidément la droite navigue à vue sans souci des fondamentaux !
    La confusion des genres en quelque domaine que ce soit est toujours la pire ,des solutions.
    Affirmer sans cesse que le monde a besoin de sens qu’on manque de repères et observer l’affaire Mitterrand après tant de reculades sur d’autre sujets sensibles, « les bras m’en tombent ».
    Heureusement il restait l’espoir d’un commentaire de koz qui puisse me remonter le moral, c’est chose faite. MERCI…

    PS: lundi soir lors de l’émission de Calvi j’ai tout de suite su que les choses se passeraient ensuite comme elles se passent. C’est étonnant comme les hommes (et les femmes ) restent prévisibles. Le lendemain dans Marianne bon commentaire de philippe Cohen.

  • Après l’article du figaro ce soir titrant  » Frederic Mitterrand témoin de moralité pour un violeur ».
    Voilà ce qui arrive quand on ne prend pas les bonnes décisions au bon moment (présenter sa démission),elles finissent toujours par s’imposer dans les pires circonstances en ressortant du caniveau les oripeaux de la bonne conscience.
    Aujourd’hui tout sera prétexte au bon peuple pour dire au ministre en place on a vraiment trop honte pour nos dirigeants et Fréderic Mitterrand va souffrir définitivement plus qu’il ne le pensait encore il y a peu.

  • Mmmm. Le Front National a aussi un président qui a je crois avoué avoir fréquenté les bordels militaires lors de ses passages sous les drapeaux. Ce n’est pas forcément choquant : les opérations militaires à l’étranger s’accompagnent systématiquement de prostitution (source pour Koz: plusieurs officiers avec qui j’ai travaillé, et dont les attributions consistaient entre autres à vérifier que ses soldats aient bien rêglé toutes les notes des maisons closes avoisinant la base). Mais cela interdit à mon avis à ce parti de faire des leçons de morale, d’autant que Jean-Marie le Pen n’y est pas le seul personnage « haut en couleur ».

    ras le bol a écrit:

    Une morale de base, une décence ordinaire, des souffrances prioritaires et la consternation d’une évidence :le front national a de beaux jours devant lui. Que dire de plus sinon le sentiment ultime que décidément la droite navigue à vue sans souci des fondamentaux !

  • Un point de détail, déjà souligné par plusieurs : Frédéric Mitterrand n’est pas de gauche – et son oncle ne l’était guère. Sarkozy l’a-t-il pris pour ça ou pour faire plaisir à Mme Sarkozy III ? Gageons que dans le secret de l’Elysée il y a quelques cu.s qui se font botter.

    Démissionner ? On l’a entendu hier dire que non. Être viré ? Ce serait pour NS reconnaître un erreur, chose qu’il ne peut faire que la nuit de la Saint-Jean par pleine lune. Alors ? Seul le réalisme électoral pourrait le pousser à l’inimaginable.

    Rien ne serait arrivé à FM s’il n’avait soutenu son ami Polanski de façon aussi arrogante (« l’Amérique qui fait peur ») et indigne (« une vieille affaire qui n’a pas de sens ») : négation de la victime, de ce qu’elle a subi, insensibilité typique des pervers. Soutien partagé par Finkie, qui en a remis sur cette victime de façon abjecte, en disant qu’elle avait déjà une sexualité : comme si avoir eu un boy-friend, donc quelqu’un de son âge, avait pu autoriser un adulte de 40 ans (autant dire un vieux, quand on a 13 ans) à lui faire subir ce qu’on sait !

    FM en a rajouté dans le culot hier soir en disant que c’était peut-être une erreur, pas un crime ni même une faute. Attends, mon Frédo, une erreur c’est une faute involontaire ! Tu ne vas quand même pas nous vendre que si tu es allé dans les bordels thaïlandais, c’était à l’insu de ton plein gré !

    Ces deux affaires ont provoqué deux réactions diamétralement opposées : un appel à la tolérance et à l’oubli chez les VIP culturo-médiatico-politiques (surtout au début), et une violente réaction populaire basée sur l’idée : les lois doivent s’appliquer à tous. Et cette violence, inévitablement, a charrié toutes sortes d’excès. Excès qui permettent aux VIP et à leurs soutiens de chiquer aux vierges outragées, de botter en touche. On n’a donc, à mon petit avis, fait aucun progrès sur l’égalité devant la loi. J’ai bien tort de m’en désoler.

    (FM ne risque plus rien légalement en France car il aurait fallu un flagrant délit à partir de la Thaïlande avec ces « gosses » dont il nous rebat les oreilles dans le passage qui fait débat. Ah oui, ses gosses sont des boxeurs de 40 ans. Des vieux garçons, donc. Son livre repart à donf à la vente. Chiche qu’il va reverser les bénéfices à un orphelinat de Pattaya. Ça vaudra mieux que de financer les études d’un « étudiant » avec l’argent de la passe)

    (Je ne mets pas l’URL de mon éditeur pour éviter la boîte à spams 😉

  • @ uchimizu:
    a uchimizu
    Le problème ce n’est pas que le front national ait le droit ou pas de se poser en moralisateur. On s’en fout, ce n’est pas tant qui dénonce que ce qui est dénoncé qui doit être mis réellement en perspective.
    je résumais les propos pour moi essentiels mis en évidence par Koz et je ne suis pas réjouie des voix qui vont partir prochainement vers le FN. Mais c’est une évidence que ce parti va tirer les marrons du feu d’une erreur politique supplémentaire de la droite au pouvoir. Quand on est conscient que sur un tel sujet c’est à gauche que la protestation s’élève on est amer. Même si l’on est pas dupe des calculs politiques je dois rendre justice à la gauche de réagir d’autant que ces derniers temps je m’interroge également souvent sur le « bon  » sens de certaines mesures comme notamment la mise en accusation des revenus versés aux accidentés du travail. Si c’est tout ce que trouve à faire certains il est temps de faire savoir qu’à droite il y a des gens de bon sens qui ont une autre vision de la vie.

  • @ Koz:

    Jusqu’il y a peu FM n’était pas un homme politique mais un artiste. A ce titre il a écrit un livre (que je n’ai pas lu) ou il raconte sa vie privée.

    Les hommes politiques ne racontent pas leurs turpitudes passées dans les livres. Est-ce que pour autant il faut croire qu’ils ont toujours été moralement irréprochables ?

    Il faudrait être bien naïf ou hypocrite pour le croire.

    « Tout le monde ne représente pas la France à l’étranger, par exemple. »

    J’attends d’un ministre étranger qui vient en France qu’il fasse bien son travail, qu’il ait des idées à proposer, sa vie privée passée le regarde. Les étrangers qui voient un ministre français chez eux pensent sans doute la même chose.

    Sur un autre plan de réflexion, mettons en parallèle cette polémique avec la parabole de l’Enfant Prodigue. Quand le jeune débauché revient à la maison le père ne lui demande pas comment il a dilapidé ses biens, il se réjouit et organise une fête.

  • On ne peut pas t’accuser de pédaler derrière la roue de Marine Le Pen ou de Benoît Hamon car tu avais déjà évoqué le livre de Frédéric Mitterrand dans ton billet sur Polanski.

    Par ailleurs, deux billets antisarkozistes en si peu de temps me mène à penser qu’en ce moment tu ne dors pas très bien. Je dois dire que je m’inquiète.

    Je suis convaincu que FM va finir par démissionner de sa propre initiative car il peut déjà mettre sur son CV qu’il a été ministre et que sa démission rentrera dans les anales de la République. Mitterrand est un personnage qui sort incontestablement du lot et n’aura aucune difficulté à rebondir. Il verra son prestige augmenter au lieu de baisser.

    J’ai vu FM il y a quelques années dans une grande soirée internationale où il était maître de cérémonies et grande vedette. C’était quelqu’un de très naturel, pas du tout coincé et très sympathique. N’empêche que je me suis toujours méfié de lui.

    La stratégie de Benoît Hamon est très bonne, il ne peut pas se tromper en attaquant Mitterrand car il attaque un ministre de Sarkozy dans un domaine qui est une chasse gardée de la droite et du FN. Mais n’a t-il pas aussi quelqu’un d’autre sur le collimateur ? Le Maire de Paris, lui aussi gay ?

    FM a dit ce qu’il pensait concernant l’affaire Polanski et écrit son livre en toute indépendance. S’il ne démissionne pas c’est parce qu’on lui aura dit de ne pas démissionner. De toutes façons cela ne dépend pas de lui; il peut être viré par Fillon ou Sarkozy en moins de temps qu’on peut dire Frédéric Mitterrand.

  • Frédéric Mitterand se voit maintenant reprocher une autre affaire récente où il a utilisé ses fonctions de responsable de la Villa Médicis pour protéger un de ses proches condamné pour viol

    Les français n’ont pas une bonne opinion de l’honnêteté présumée de leurs hommes politiques
    Mais quand les mœurs de prévarication se mêlent aux mœurs sexuelles…
    Je ne donne pas cher du ministre
    http://verel.typepad.fr/verel/2009/10/affaires-de-m%C5%93urs.html#more

  • ras le bol a écrit:

    On s’en fout, ce n’est pas tant qui dénonce que ce qui est dénoncé qui doit être mis réellement en perspective.

    +1

    PMB a écrit:

    « négation de la victime, de ce qu’elle a subi, insensibilité typique des pervers »; « pas un crime ni même une faute »

    du coup, c’est clair, ça ne fait pas de son livre une confession, ou une repentance, mais ça va plutôt dans le sens d’une justification. C’est ça qui est grave: il serait donc prêt à recommencer ou à soutenir les gens qui font la même chose!On pourrait à la limite le voir comme un récidiviste en puissance, aussi dangereux que les pauvres types qui sortent de prison pour crime sexuel, et qu’on veut castrer chimiquement.

    Sauf que lui, il peut payer, alors ça donne l’impression que la victime est d’accord: c’est pas complètement faux. Mais quand on sait la pression qu’est la misère, ce n’est pas complètement vrai non plus.

    En tout cas, il ne va pas dans le sens du regret: pour le moment, c’est même « on veut me faire payer pour la loi Hadopi »: mauvaise vie, …mauvaise foi, aussi!

    uchimizu a écrit:

    Mais cela interdit à mon avis à ce parti de faire des leçons de morale

    C’est vrai que quand on n’est pas parfait, on n’a pas à juger les autres; mais alors, on peut tous arrêter de juger! et donc, arrêter de juger le FN aussi, en passant.

    Reste que la justice doit être quand même le ciment de la société, ne pas faire de leçons de morale n’exclut pas de protéger les faibles par des lois….qui, cela dit, ne seront efficaces que si elles sont appliquées: à la limite, à quoi ça sert de prévoir dans la loi française une protection pour les mineurs y compris thaïlandais si elle n’a jamais été appliquée aux gens qui l’enfreignaient? Le problème est aussi celui là: FM n’est pas le seul , et il faut, plus généralement, que les lois internationales continuent à évoluer, et les dispositifs avec. Mais quand on sait à qui profite la drogue et la prostitution, c’est vrai que les autres politiques, qui ne vont peut-être pas en Thaïlande mais qui en sont les promoteurs, sont encore plus gravement coupables. Seulement, eux, ils se donnent les moyens d’être discrets…

  • Après ça, la France aura du mal à continuer à prétendre qu’elle est le pays des droits de l’homme et à donner des leçons aux autres, avec un ministre qui ostensiblement bafoue ces droits de l’homme en faisant l’apologie du tourisme sexuel et de la pédophilie.

    La France aura également du mal à faire croire que sa politique intérieure lutte contre la pédophilie, si aucune sanction ne touche ce ministre qui par ailleurs fait ce qu’il veut de sa privée, si et seulement si elle reste privée et ne s’adresse qu’à des adultes consentants.

    Enfin dire le contraire de ce que dit le FN avec pour seule justification que c’est le FN qui le dit, va devenir de plus en plus malaisé, voire ridicule.

  • Verel a écrit:

    Frédéric Mitterand se voit maintenant reprocher une autre affaire récente où il a utilisé ses fonctions de responsable de la Villa Médicis pour protéger un de ses proches condamné pour viol

    ou

    Sandrine a écrit:

    avec un ministre qui ostensiblement bafoue ces droits de l’homme en faisant l’apologie du tourisme sexuel et de la pédophilie.

    Ce sont ce type de propos qui fait que je ne me ferais jamais au lynchage populaire. J’ai beau essayer, me forcer un peu. L’idée de se joindre à la meute et la satisfaction du devoir accompli que ça semble apporter est probablement séduisant. Et puis cette pensée par blocs, sans nuances ça repose certainement. Mais non, j’y arrive pas. Rien à faire.

  • Frédo, mon frère, tient bon ! Heureusement que j’ai refusé le poste ministériel que m’avait proposé ton oncle…
    Si tu veux je peux te passer les oeuvres complètes de Marc Aurele.
    Tendres baisers
    Gabriel Matzneff

  • @Eponymus

    Il ne s’agit pas du tout de se joindre à la meute : voilà un vocabulaire fait pour disqualifier les propos de quelqu’un juste parce qu’ils ne vous plaisent pas. Le manque de nuance est plutôt de votre côté.

    La question est de savoir si oui ou non un ministre d’un pays qui se fait le champion des droits de l’homme doit les respecter ou non, doit respecter ou non les ressortissants d’un autre pays en ne les exploitant d’aucune manière.

    Je vous laisse y répondre.

  • Sandrine a écrit:

    Il ne s’agit pas du tout de se joindre à la meute : voilà un vocabulaire fait pour disqualifier les propos de quelqu’un juste parce qu’ils ne vous plaisent pas.

    Non c’était pas meute qui disqualifiait vos propos, c’est lynchage. Je préfère un procès au lynchage que la personne soit coupable ou pas. Je sais, c’est bête parce que ça coûte de l’argent au contribuable mais je suis comme ça. Et puis la justice est aussi là pour apprécier les nuances. Une certaine idée de la vérité, sans y parvenir parfois j’en conviens, mais bon… c’est réalisé dans un cadre plus règlementé pour essayer de le faire.

  • @ Eponymus,

    Merci ! je n’avais vraiment pas votre courage pour m’y lancer alors votre intervention met un peu de baume au coeur…

  • psam a écrit:

    @ Koz :
    je crois qu’il serait bon de clarifier votre position, si cela vous est possible.

    Est-il interdit à un ministre de la République d’avoir des relations avec des prostitués majeurs ?
    – hommes ?
    – femmes ?
    – en France
    – à l’étanger ?
    – maintenant ?
    – auparavant ?

    ou bien considérez vous, à la lecture de son livre, que c’était forcément des mineurs, et que donc il a fait quelque chose d’illégal et de répugnant ?

    Certains indices ( »presqu’aussi grand que moi »), me donnerait plutôt l’impression d’un jeune adulte, qui « embrasse sa copine », mais doivent pouvoir être interprétés différement.

    Vous dites « je crois qu’il y a de la marge entre le comportement évoqué et un excès de vitesse » – de quel comportement parlez vous : relation sexuelle avec des prostitués à l’étranger, ou relation sexuelle avec des mineurs ?

    PS : mon instinct pense comme vous et comme P. Bilger qu’il devrait démissionner, ma raison me rappelle que s’il n’a rien commis d’illégal ou de répréhensible moralement, il n’y a pas de raison.

    Bon, je vais saisir l’occasion de ce commentaire pour repréciser ma position si c’est encore nécessaire.

    La première chose, c’est que, en ce qui concerne un comportement personnel, la loi n’est pas pour moi le critère ultime. La loi n’est pas le plafond, mais le plancher, en terme de moralité. C’est un minimum requis.

    Je n’adhère pas à l’argumentation qui consiste à dire que, tant que ce n’est pas illégal, il n’y a rien à reprocher. La loi et la morale ne coïncident pas. Le législateur n’est pas un moralisateur.

    Il y a d’ailleurs quelques contradictions chez certains, qui semblent vouloir que la loi en dise le moins possible mais qui se satisfont de son seul respect. Et il faut prendre garde à une chose aussi : si l’on considère que la loi est la mesure de tout comportement, alors on en viendra (et l’on y vient) à tout mettre dans la loi.

    Partant de là, comprenez, donc, que si, pour une personne, la loi ne me semble pas être la bonne mesure, cela l’est encore moins pour un ministre.

    Il y a un autre argument qui me sidère : celui qui voudrait que, les hommes politiques n’étant pas exemplaires et, ma bonne dame, si vous saviez ce qu’ils font en réalité… Je n’aime pas cet argument qui jette un soupçon indifférencié sur tous. Il a des airs de commentaire autorisé alors qu’en fin de compte mon bistrotier fait le même. En outre, dans la mesure où l’on ne sait pas ce que cela recouvre effectivement, alors, on accepte tout ?

    Bref, pour un ministre, l’exigence est supérieure à celle qui pèse sur un citoyen ordinaire, et ne se limite donc pas au seul respect de la loi.

    En ce qui concerne, donc, Mitterrand, je considère qu’un ministre ne doit pas être soumis à ce soupçon. Certes, il a écrit son livre alors qu’il n’était pas ministre et n’imaginait peut-être pas l’être, mais il existe désormais et l’ambiguïté de son récit ne le protège pas, il l’expose. Il maintient le soupçon, nécessairement.

    Et si un écrivain sulfureux peut supporter le soupçon, un ministre ne le doit pas.

    Est-ce parce qu’il fréquente des prostitués, et non des prostituées ? Soyons franc : cela joue, mais j’essaie d’écarter cette considération. Supposez que l’on constate que Jean-Louis Borloo, François Fillon ou Laurent Wauquiez sont des clients assidus des putes parisiennes…. Cela semble faire réac, mais au point où j’en suis : non, aller aux putes n’est pas quelque chose de très très beau, hein.

    Ensuite, qu’il saute et se fasse sauter par de jeunes prostitués en France ou en Thaïlande est indifférent. Mais il se trouve que la Thaïlande est plutôt réputée pour ses prostitués mineurs. Qu’est-ce qui attire donc une personne qui cherche du sexe en Thaïlande ? Les majeurs, uniquement les majeurs ? Sérieusement ? Je ne ferais pas le saut que suppose d’imaginer qu’il aurait eu des relations sexuelles avec des enfants. C’est trop ignoble pour qu’on puisse l’imaginer sans preuve. Mais lorsqu’il parle de « jeunes garçons« , de « jeunes éphèbes » et de « gosses« , qu’il ne me fasse pas croire qu’il était toujours certain qu’ils étaient majeurs. Qu’il ne me fasse pas croire que, « excité incroyablement« , il s’est toujours soucié que l’éphèbe en question ait 18 ans et pas 16. Ou qu’il ne se soit pas satisfait de la réponse d’un « gosse » « maquerauté » et soucieux d’empocher les euros qu’il claquait.

    D’ailleurs, lorsqu’il évoque, mensongèrement, un « boxeur de 40 ans » alors que, dans toutes les interviews qu’il a accordées, toujours complaisamment centrées sur ses errances sexuelles (parce qu’il explique que le livre ne contient pas que cela, mais lui moins que quiconque ne pouvait ignorer que ce sont ces pages qui assureraient la promotion du livre), il n’a remis en question le fait qu’il s’agissait de « jeunes éphèbes« . Cette réponse faite à Laurence Ferrari est bien la démonstration qu’à moins d’un « boxeur de 40 ans« , la différence est difficile à faire. Et la lecture des 14 pages retranscrites par Le Monde, plutôt dégueulasses, ne laissent jamais entendre que le « garçon » était un boxeur de 40 ans, loin de là.

    Bref, à regarder une fois encore la question aujourd’hui, je considère toujours qu’il doit démissionner.

    Pepito a écrit:

    Par ailleurs, deux billets antisarkozistes en si peu de temps me mène à penser qu’en ce moment tu ne dors pas très bien.

    Dites, Pepito, épargnez-moi cela. Après que l’on m’ait régulièrement accusé d’être inféodé à Sarkozy, on me reprocherait d’être antisarkozyste ? Nicolas Sarkozy fait des erreurs, dont certaines sont inacceptables, et c’est ainsi.

  • @Eponymus

    « Non c’était pas meute qui disqualifiait vos propos, c’est lynchage » ça veut dire quoi ?…

    vous pourriez écrire plus clairement ? Je n’ai écrit lynchage nulle part, et j’ai l’habitude d’essayer d’être claire et d’en demander autant aux autres, du coup.

    d’ailleurs « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement let les mots pour le dire viennent aisément » ce qui ne semble pas votre cas aujourd’hui.

  • Je me joins au remerciements de Guenièvre à Eponymus pour ses commentaires équilibrés. Je désespérais d’en lire un tel chez Koz, sans avoir le courage de m’y lancer moi même. Il est assez ahurissant d’observer les discours d’il y a quelques jours sur la « présomption d’innocence » et de suivre aujourd’hui un lynchage en règle de quelqu’un qui ne fait même pas l’objet d’une enquête, sans parler d’une condamnation en justice.

    Vous comprendrez pourquoi je m’éloigne de plus en plus du blog de Koz … quand la doctrine prend le dessus souvent la sagesse s’éloigne.

  • Au début du mandat de NS , un secrétaire d’état dont je ne sais plus le nom avait démissionné car soupçonné d’être allé avec une jeune fille au bois de Boulogne je crois. (je ne me souviens plus exactement des faits). Je trouve que c’était tout à son honneur car il mettait au-dessus de tout, sa responsabilité d’homme au service de l’état avant même toute explication,élucidation ou condamnation en justice. Et c’est ce que je reproche à FM, trop orgueilleux il s’accroche à ce poste et fait passer ses minauderies personnelles avant ceux de la nation.( Et on comprend pourquoi il a été le premier à défendre Polanski).

  • @ Koz:

    “ … les hommes politiques n’étant pas exemplaires et, ma bonne dame, si vous saviez ce qu’ils font en réalité… Je n’aime pas cet argument qui jette un soupçon indifférencié sur tous »

    De mon point de vue, cette présomption d’immoralité s’adresse à tous les hommes, qu’ils soient ministres ou plombiers.
    Tout homme un jour ou l’autre enfreint la morale. C’est dans sa nature. Alors pourquoi jeter la pierre à l’un d’entre eux qui a cru bon à un moment de sa vie de relater cette infraction ?

    Une preuve ?

    Il est immoral de laisser penser qu’un homme est pédophile quand on n’en a pas la preuve et bien nombreux sont ceux qui se le permettent.

  • @Thaïs : je crois que tu fais allusion à l’affaire Ambiel. Dominique Ambiel était l’un des plus proches conseillers de Raffarin alors premier ministre et on parlait de lui pour un secrétariat d’état à la communication. Impliqué dans une sombre histoire de prostituée mineure il avait démissionné immédiatement. Condamné à une lourde amende il n’a cessé depuis lors de clamer son innocence et a même été jusqu’à laisser entendre (dans son livre « Fort Matignon »)qu’il y avait eu machination contre lui de la part d’un ex-ministre de l’intérieur aujourd’hui devant les tribunaux pour une accusation bien plus grave.

  • Je suis globalement d’accord avec vous.

    La plus grande concession, faite à je ne sais trop quoi d’ailleurs, est dans le titre de votre billet, qui semble reconnaître à Mitterrand II d’être « bon écrivain ». A votre place, ministre de la Culture pour ministre de la Culture, j’irais lire ou relire les pages de Malraux sur l’Asie. C’est tout de même autre chose, quant à la forme et quant au fond.

    Il y a quelque symptôme chez les Mitterrand à prétendre jouer aux écrivains. Toujours est-il que le seul Président de la V° République à se trouver en Pléiade est Charles de Gaulle et que le seul ministre de la Culture de la même République à connaître le même sort n’est pas Fredo Mitterrand. (Il ne faut pas trop augurer pourtant de l’avenir, et se souvenir que Giscard est à l’Académie française.)

  • Il est très clair que Frédéric Mitterand est pédophile.

    Vous voulez une preuve ?… Il le dit lui même, puisque le héros de son livre compare, pendant son aventure, la taille de l’organe sexuel du gosse qu’il va violer, avec la taille du sien.

    Dans l’ignoble on ne fait pas pire.

    Ceux qui ne veulent pas le reconnaître sont d’une mauvaise foi exemplaire. Ou sont anti FN d’une manière qui les aveugle.

    Je n’interviendrai pas plus sur cet individu et ce thème répugnants.

  • Eh bien, en fait, non, Sandrine, on ne connaît pas l’âge de la personne avec qui il est et ce qu’il dit, c’est que l’on dit à tort que les asiatiques ont un petit sexe.

  • Bonsoir Koz,

    je trouve ton affirmation un peu hâtive.

    Je ne suis pas du tout un spécialiste du pays, mais il me semble important de préciser que la Thailande est d’abord une destination touristique tout à fait légitime: il y a parmi les plus belles plages du monde, des sites historiques superbes, et c’est aussi un pays dans lequel il est facile de voyager (bonnes infrastructures, stabilité politique, au moins jusqu’à récemment). C’est aussi un pays où l’on mange très bien.

    D’autre part, si nous entendons parler surtout des scandales de pédophilie, cela représente semble-t-il une petite minorité. On parle de 1 ou 2 millions de prostitués (deux tiers de femme) dont « seulement » de 20 à 30000 mineurs de moins de 18 ans (source International Labour Organization), dont une grande majorité ont probablement 16 ou 17 ans.

    Et c’est aussi bien logique: le plus gros du marché de la prostitution en Thailande est constitué de jeunes adultes des pays voisins à la morale plus rigoureuse (pas de sexe avant le mariage…) qui viennent se dénaiser (comme dans la France d’il y a 60 ou 100 ans), d’hommes d’affaires ou de touristes « normaux » qui s’offrent un petit « extra ». La plupart de ces gens-là n’ont aucune envie de se taper des collégiennes, et préfèrent sans-doute une jolie fille de 25 ou 30 ans.

    Koz a écrit:

    Ensuite, qu’il saute et se fasse sauter par de jeunes prostitués en France ou en Thaïlande est indifférent. Mais il se trouve que la Thaïlande est plutôt réputée pour ses prostitués mineurs. Qu’est-ce qui attire donc une personne qui cherche du sexe en Thaïlande ? Les majeurs, uniquement les majeurs ? Sérieusement ? Je ne ferais pas le saut que suppose d’imaginer qu’il aurait eu des relations sexuelles avec des enfants. C’est trop ignoble pour qu’on puisse l’imaginer sans preuve.

  • Qu’il démissionne ou soit viré – si tardivement, cela ne changera rien à l’image désastreuse donnée par la France.

  • Eponymus a écrit:

    Je préfère un procès au lynchage que la personne soit coupable ou pas. Je sais, c’est bête parce que ça coûte de l’argent au contribuable mais je suis comme ça. Et puis la justice est aussi là pour apprécier les nuances. Une certaine idée de la vérité, sans y parvenir parfois j’en conviens, mais bon… c’est réalisé dans un cadre plus règlementé pour essayer de le faire.

    Bravo.

    Sandrine a écrit:

    Il est très clair que Frédéric Mitterand est pédophile.

    Non seulement vous justifiez parfaitement le terme « lynchage » employé par Eponymus, mais ce genre de propos tombe, à mon avis, sous le coup de la loi.

    La nomination de F.Mitterrand était une faute, car ses actes et ses écrits posaient et posent toujours problème, venant d’un membre du gouvernement. Ses déclarations à propos de Polanski l’ont disqualifié. L’opportunité de sa démission, c’est à Sarkozy et Fillon d’en juger. Après, ça suffit. Les accusations de pédophilie ne peuvent pas être prouvées (en tout cas, pas avec un bouquin comme seule source) et sont donc diffamatoires. Cette histoire de témoignage de moralité n’ajoute strictement rien d’intéressant à la question. Cela commence à tourner à la chasse à l’homme, activité qui n’est guère plus propre, moralement, que les turpitudes reprochées au ministre.

  • @ Sandrine:

    Sandrine, continuez, vous confirmez de manière très claire ce que j’ai écrit en « 75 ».

    Je viens d’écouter Catherine Nay sur Europe 1, journaliste que l’on peut classer à droite. Elle a lu le livre et soutiens Frédéric Mitterrand. Elle considère comme indignes les attaques à son égard. Je partage ses propos.

    J’espère que Frédéric Mitterrand ne démissionnera pas, qu’il va se battre et j’espère que NS le maintiendra à son poste.

    A ceux étranger à l’Eglise qui pensent que ce blog est teinté « catho », je dirais peut-être, mais qu’il ne reflète pas dans de justes proportions les nombreuses facettes du monde chrétien.

  • Politiquement, si monsieur Mitterand ne démissionne pas, il fait du tort à son parti ainsi qu’à N Sarkozy. L’affaire ne va pas se tasser… elle est connue sur la planète et fait du tort aux francais également
    Pourquoi F.Mitterand refuse t il de donner sa démission?
    C’est insupportable! A sa place, je me cacherai au plus loin; toutes ses apparitions seront ponctuées de :-« pédophiles! » ou autres, pire encore, j’en suis sure!
    Alors pour ne pas en arriver au suicide (car la résistance a ses limites) il faut savoir renoncer, lacher prise comme on dit chez les psy! pour se redonner un peu d’estime de soi, verser les recettes du livre à une assoc. qui lutte contre ce genre de chose ou une assoc de protection de l’enfance à l’étranger genre « SOS enfant », qui est efficace ou je ne sais quoi d’autre, ceci sans haine juste du mépris

  • Ca reste l’exploitation de jeunes corps…dans des milieux très pauvres. Alors, si ces « gosses » ont 40 ans bientot 50 , c’est bientot lui la victime! Qu’on ne nous prenne pas pour des cons- crédules parceque c »est passé à l’écran…

  • Tant mieux pour Dominique Ambiel, ou qui que ce soit, s’il a montré qu’il avait le sens de l’honneur et celui de l’Etat et de la dignité des fonctions ministérielles (ou de secrétaire d’Etat).
    Moins à cause de ce que fut sa conduite passée que par la prise qu’il donne au soupçon, et l’image de la France qu’il donne à l’étranger, FM devrait démissionner de lui-même, s’il avait tant soit peu le sens de sa fonction et de ce qu’elle exige.
    Il n’aurait jamais dû le devenir. Mais, surtout, l’affaire Polanski lui fait perdre (et risque de faire perdre à la France ) toute sa crédibilité.
    Alors, oui, FM devrait démissionner. Mais il ne le fera pas. Parce que c’est Marine Le Pen qui l’a attaqué. Eût-ce été le Canard Enchaîné qu’il ne serait déjà plus ministre. Mais maintenant, il a beau jeu de dénoncer une attaque de l’extrème-droite.

  • @Hervé

    Moi aussi je préfère bien évidemment un procès à une chasse à l’homme. Mais le problème, vous voyez, c’est que les hommes politiques ont une fâcheuse tendance ces dernières années à s’auto-amnistier, à produire des procès truqués d’où ils sortent blanchis, ou acquittés par leur hiérarchie, etc.

    D’où le ras le bol des gens.

    On serait entre les deux guerres, le ministre aurait tout de suite démissionné. C’est cela aussi que les gens ne supportent plus, comme ils ne supportent plus les passe-droits, le népotisme, la corruption etc.

    Qu’il soit lui même coupable de pédophilie ou pas importe finalement peu : il est ministre d’un pays qui en ce moment même discute avec la Thaïlande pour lutter contre le tourisme sexuel, et d’un pays qui pour sa politique pénale intérieure, tend à durcir la répression des infractions sexuelles : vous avouerez que tout cela tombe très très mal…

    Certes en temps que chrétiens si nous le sommes (qui vous dit que je le suis ?) nous devons pardonner ne pas juger etc. Il n’empêche que au gouvernement nous devons exiger un certain nombre de choses. Cette suspicion va rester une tâche pour le gouvernement, que FM soit coupable de pédophilie ou non : c’est ainsi.

    C’est pourquoi FM devrait démissionner ou être démissionné, en attendant que les choses soient clarifiées, si tant est qu’elles puissent l’être.

    @ Koz

    Je me suis posé la question s’il ne s’agissait pas des asiatiques figurez-vous mais j’ai bien relu le paragraphe et je n’interprète pas la phrase comme vous, relisez la bien et cherchez le sujet un peu plus haut : c’est « gosses ».

    Tout le monde sait qu’en Thaïlande ce que le tourisme sexuel procure, ce sont des gosses.

  • Non, les mineurs ne sont semble-t-il qu’une toute petite minorité (probablement 1 à 2%) du marché de la prostitution en Thaïlande. Et parmi ces mineurs, la plupart ont sans doute entre 17 et 18 ans. La plupart des clients de la prostitution n’ont à mon avis aucune envie de se taper des gamins/gamines.

    Il faut aussi préciser que la Thaïlande n’est pas exactement un pays pauvre sans foi ni loi. Le pays a un niveau de vie intermédiaire avec une vraie classe moyenne et des institutions qui fonctionnent plutôt bien pour la région. Il y a ainsi par exemple des contrôles sanitaires dans les maisons closes.

    Sandrine a écrit:

    Tout le monde sait qu’en Thaïlande ce que le tourisme sexuel procure, ce sont des gosses.

  • Affaire Mitterrand : un magnifique filtre !

    Koz,
    D’accord avec toi sur toute la ligne. Maintenant, sur la base de cette position qui me paraît sensée et pondérée, si on écoute les réactions des intellectuels (quelle drôle d’appellation…) et des politiques, on s’aperçoit que ces gens-là en viennent à sortir du bois, mettent bas les masques, et révèlent de façon très précise leur conception de la moralité, de la justice, de l’honneur et surtout leur degré d’acceptation que ces principes puissent être reniés par des préoccupations comme la soif de pouvoir, le besoin de dominer, la séduction des honneurs, la sécurité de l’argent… Cette affaire Mitterrand est un fantastique filtre qui nous permet de discerner précisément qui est digne de faire de la politique ou de s’auto-proclamer intellectuel, et qui ne l’est pas. Pfuiii…
    Salutations !

  • @ Sandrine:

    Ce qui me choque profondément, que vous soyez chrétienne ou pas, c’est que vous écriviez :

    « Qu’il soit lui même coupable de pédophilie ou pas importe finalement peu » et en même temps que vous propagiez cette rumeur infamante sur un blog public.

    C’est grave, des hommes se sont suicidés pour moins que cela.
    Rappelez vous l’affaire Outreau.

    Ce n’est parce que des politiciens malins et influents arrivent à se soustraire à la justice qu’il vous est permis d’accuser sans preuves. Pas d’amalgame svp.

    A ce propos, Benoît Hamon a démontré avec sincérité son amateurisme. Il n’a pas lu le livre incriminé et il s’est permis de condamner sur la foi de propos rapportés.

  • @ Hervé :

    Moi, j’ai lu un certain nombre de passages du livre et n’ai donc aucun doute. Vous ne pouvez donc pas me taxer d’amateurisme.

    Vous mélangez tout. Je dis en effet que la rumeur suffit pour qu’il soit en devoir de démissionner.
    En effet c’est trop grave pour ne pas le faire.

    Cela n’a absolument rien à voir avec Outreau.

    Dans Outreau on a un innocent qui n’est pas au pouvoir et qui est condamné pour pédophilie : il se suicide.
    Ici on a un homme politique contre lequel on a des doutes sérieux, et qui n’est pas près de se suicider, croyez-moi !Il a l’impudeur de certains hommes qui ont goûté au pouvoir et il s’y accroche coûte que coûte, tout autre que lui démissionnerait.

    Qu’il démissionne : c’est une question d’honneur. Mais on en a ou on n’en a pas…Il se grandirait s’il démissionnait. Voyez De Gaulle. On en est loin…

    Votre état d’esprit commence à me choquer sérieusement.Ce n’est pas en prononçant les mots chasse à l’homme, chrétien, amalgame, rumeur, blog public, que vous convaincrez. Ce sont des mots d’idéologue, faits pour stigmatiser ceux qui ne pensent pas comme vous.

    Avec moi ça ne marche pas, trouvez mieux.

  • Bon, je crois que nous avons fait le tour. Je continue de penser que Frédéric Mitterrand ne peut pas rester ministre, pour des raisons qui dépassent le seul respect de la loi, et j’aurais des réponses à apporter aux commentaires ci-dessus mais je crois que tout a été dit et que la poursuite de la discussion n’amènera rien de bon. Exceptionnellement, donc, je ferme les commentaires.

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