15 milliards pour les riches?

L’affaire est entendue. Lancée par les communistes, poussée par les socialistes, relayée inlassablement par une presse qu’on croyait à la botte du pouvoir, la petite phrase a été suffisamment répétée pour acquérir le statut d’information universellement acceptée. Le « paquet fiscal » voté l’été dernier est un cadeau de 15 milliards d’euros pour les riches.

Sur ces fondations-là, se sont construites de magnifiques cathédrales rhétoriques visant à nous convaincre que Sarkozy est décidément très très méchant, qu’il a « vidé les caisses » pour engraisser ses amis, qu’il est l’ami des milliardaires et l’ennemi des pauvres et que pour toutes ces raisons, il faut voter socialiste aux municipales.

Seulement voila, tout cela était trop beau pour être vrai. C’est pas 15 milliards et c’est pas pour les riches. C’est 8 milliards et c’est pour l’emploi.

D’abord l’aspect quantitatif. Comment peut on avoir un écart du simple au double ? Si j’étais facétieux, je dirais que l’opposition, à l’instar de la Société Générale, n’en est pas à 7 milliards près. Mais ce serait injuste, la réalité est beaucoup plus triviale.

Pour commencer, ça n’a jamais été 15 milliards mais plutôt 13. C’était la première estimation du coût budgétaire du projet de loi TEPA (Travail, Emploi et Pouvoir d’Achat). L’opposition a choisi de communiquer sur 15, c’est plus rond.

Mais surtout, tout cela était avant la décision du Conseil Constitutionnel qui, on s’en rappelle, avait retoqué le caractère rétroactif de l’exonération des intérêts d’emprunts. Au lieu de permettre une réduction d’impôt sur les emprunts déjà contractés, le Conseil a restreint la mesure aux seuls nouveaux emprunts. Résultat, comme cette mesure représentait quasiment la moitié du « paquet fiscal », la censure du Conseil Constitutionnel a réduit l’addition d’environ 5 milliards d’euros.

Mais la plupart des commentateurs n’ont pas mis à jour leurs estimations. On a joyeusement continué à parler de 15 milliards comme si de rien n’était. Et comme tout le monde disait 15, comme ça arrangeait tout le monde que ce soit 15, c’est que ça devait être 15.

Ensuite l’aspect qualitatif. On trouve, sur les sites officiels, de nombreuses estimations différentes de l’impact de la loi TEPA. La plupart oscillent entre 7 et 9 milliards d’euros car la prévision fiscale n’est pas une science exacte. Bien entendu, il faut se restreindre aux estimations datées d’après août 2007, c’est-à-dire après la censure du Conseil Constitutionnel.

Sur le site de l’Agence France Trésor, on trouve dans une présentation faites aux économistes en septembre 2007 la décomposition suivante de l’impact de la loi TEPA sur le budget 2008, en milliards d’euros (page 20 du pdf)

  1. Bouclier fiscal à 50% 0.6
  2. Aménagements de l’ISF 0.5
  3. Droits de succession 1.6
  4. Intérêts d’emprunts 0.2
  5. Heures supplémentaires 3.8

Total 6.7

J’imagine que certains soupçonneront l’AFT d’être influencée par le gouvernement et de publier des chiffres partiels ou partiaux. Si on se tourne vers l’OFCE, une organisation dont même les gens de gauche reconnaissent qu’elle penche à gauche, on retrouve les mêmes chiffres à une exception près : les aménagements de l’ISF sont estimés à 1.3 milliard au lieu de 0.5 (pages 5 et 6 du pdf). Je n’ai pas la moindre idée de la provenance de cet écart ; on vivra donc avec cette incertitude de 800 millions. A moins qu’un lecteur n’éclaire notre lanterne.

Les lignes (1) et (2) constituent l’alibi, la maigre part de vérité sur laquelle l’opposition et la presse ont bâti la fable des 15 milliards de cadeaux pour les riches. Le bouclier fiscal et les aménagements de l’ISF sont effectivement des mesures en faveur des riches car elles permettent de réduire l’ISF qui ne frappe que les patrimoines supérieurs à 700 000 euros. Bien sur, l’ISF est un impôt à peu près unanimement reconnu comme contre-productif et tous les autres pays l’ont abandonné pour cette raison. Mais là n’est pas la question car nous sommes ici dans le domaine de l’idéologie. Si les Français détestent les riches plus qu’ils n’aiment les pauvres, il faut faire avec. Ces dispositions constituent bien un transfert fiscal de 1,1 milliard en faveur des riches. Vincent Bolloré pourra économiser 50 000 euros sur son ISF cette année s’il investit 66 666 euros dans une PME. Je suis sur qu’il a appelé Nicolas Sarkozy pour le remercier dès qu’il a appris cette grande nouvelle.

Je dois concéder que je ne suis pas un grand fan de l’héritage. Oh bien sur, les droits de succession taxent un patrimoine qui a déjà acquitté l’impôt. Mais l’héritage est une des façons légales de s’enrichir les moins légitimes (juste après les jeux de hasard), et mon libéralisme assumé me fait préférer taxer cela que le travail ou le capital. Je ne suis donc pas très favorable à l’augmentation du plafond d’exonération des droits de succession de 50 000 à 150 000 euros. Mais s’agit il là d’une mesure pour les riches ?

50 000 ou 150 000 euros sont des sommes importantes, c’est indéniable. Mais nous parlons de l’ensemble du patrimoine amassé sur toute une vie (ou deux vies dans le cas d’un couple). Sur 40 ans de carrière et 20 ans de retraite, 50 000 euros représentent 70 euros épargnés par mois ; 150 000 euros font 200 euros par mois. Quiconque est propriétaire de son logement entre dans ces ordres de grandeur. Personne ne prétendra que cette mesure est destinée aux prolétaires (qui par définition ne disposent pas de patrimoine), mais on ne peut nier qu’elle cible surtout les classes moyennes. Pensez vous vraiment que Bernard Arnault a dansé la samba en apprenant que le jour de sa mort, ses deux enfants se partageront une économie de 25 000 euros ?

De la même façon, la réduction d’impôts liée aux intérêts d’emprunts immobiliers ne bénéficie qu’aux propriétaires. Mais avec un plafond à 750 euros par an et par personne, on vise là encore les classes moyennes et pas les milliardaires. Sauf à se convaincre, bien sur, que François Pinault a sauté de joie en apprenant qu’il allait économiser 750 euros par an sur le plan de financement de son nouvel hôtel particulier.

Reste l’essentiel, la ligne (v), l’exonération des heures supplémentaires. J’ai déjà eu l’occasion de dire ici ce que j’en pensais. Pour les feignants (ou les gens très occupés), je pense que cette mesure permet d’inverser en grande partie les effets pervers des 35h en réduisant les charges qui pèsent sur le travail. Avec deux effets secondaires de sens opposé : une certaine complexité à mettre en œuvre et une subtile réduction du risque que la croissance fait porter aux entreprises.

En résumé, le paquet fiscal c’est 1 milliard pour les riches (ou 2 si on prend les chiffres de l’OFCE), 2 milliards pour les classes moyennes et 4 milliards pour l’emploi et la croissance. On est très loin des 15 milliards pour les riches.

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153 commentaires

  • Le problème est que souvent, pour comprendre le but réel des décisions politiques, il faut éviter les seuls articles de journaux et déjà avoir quelques connaissances en droit public, en finances publiques et en économie.
    Ensuite, il faut admettre la validité du modèle économique libéral… Ce qui n’est pas évident et suppose déjà de laisser l’économie à sa place et la politique à la sienne.
    Et le grand problème des annonces publiques est l’anticipation par les ménages, les chefs d’entreprises, les banques des effets de ces politiques.

  • Oui, donc 8 milliards dont un tout petit peu pour des très riches pour qui ça ne change rien (0 effet sur la consommation), un peu pour les classes moyennes … avec des effets inconnus sur la consommation. Et le reste, la majorité, pour une mesure sur l’emploi dont tu disais toi-même, Libéral, que le principal mérite était symbolique, et le mérite secondaire de favoriser la prise de risque au prix d’une couche de complexité administrative complémentaire. En aucun cas de favoriser l’emploi, ni d’améliorer significativement le pouvoir d’achat de qui que ce soit
    Ce paquet était vendu comme un « choc de croissance ».
    Exactement au même moment, à Bruxelles, on nous expliquait qu’il n’y avait soudainement plus aucun problème avec la dette française, et qu’il était urgentissime de baisser les taux d’intérêts.

    Je comprends de ton article que les critiques de l’opposition sont exagérées (ça peut se comprendre). Mais surtout que tu n’essayes pas de défendre l’efficacité économique de ces mesures.
    15 milliards ou 8 milliards, on en revient au même : ils ont été dépensés à perte.
    Qui évaluera l’efficacité de ces dépenses?
    Qui reprendra les critiques formulées par la Cour des Comptes?

    Simultanément, on entendait que Sarkozy jouait là sur la confiance, qu’il était hors de question de parler rudement aux français des caisses vides, que l’Etat en faillite, il ne fallait pas le dire. Tout va pour le mieux : surtout qu’on le croie.
    Hors du réel.
    C’est exactement à ce moment là qu’on commencé à se produire les premières défaillances sur les subprimes.

  • Mon pauvre ami, tous les curieux qui se sont donné la peine d’aller regarder d’un peu près la loi TEPA sont arrivés au même constat que vous ! Et l’on voit d’ailleurs surgir certaines petites drôleries, comme ces milliers de Rmistes utilisant le bouclier fiscal pour obtenir du fisc le remboursement de trop-versés. Le bouclier fiscal a beaucoup profité aux pauvres !

    Mais le problème n’est pas ici la rationalité des chiffres. Sarkozy, Fillon et l’UMP ont simplement perdu la bataille pour un slogan. Ou plutôt, j’en ai l’impression, il n’ont compris que trop tard la portée dévastatrice du « 15 milliards pour les riches ». Aussi mal expliquée, promue et défendue qu’elle l’a été, la loi TEPA était une faute politique que la majorité n’a pas fini de payer.

    Et sincèrement, combien croyez-vous qu’il y ait d’électeurs pour comprendre qu’il est plus rentable à moyen terme pour la collectivité qu’un salaud de riche immobilise 50.000 euros dans une entreprise plutôt que de les verser tout de suite au Trésor ?

  • Le gouvernement a été critiqué sur ses intentions. Pour savoir si son objectif de choc de croissance a été atteint, on peut se placer a posteriori (de fait, c’est un échec). Pour savoir quels moyens il était prêt à mettre en jeu, il me paraît qu’il convient de se placer au contraire avant la décision du CC, qui révèle seulement une violation de la Constitution, mais qui n’exonère pas le gouvernement d’avoir été prêt à dépenser 15 milliards en vain.

    Pour le reste, vous spéculez beaucoup sur les effets des chapitres 3 à 5 du TEPA, pour arriver à l’affirmation que ces dépenses n’auraient pas profité pour l’essentiel à ceux qui étaient déjà les plus favorisés. Je serai quant à moi étonné que ce soit le cas pour les diminutions de droits de succession ou les exonérations des intérêts d’emprunt (à qui peuvent-elles profiter sinon à ceux qui ont du patrimoine ?). Quant au dispositif sur les heures supplémentaires, un blogeur des economix vient d’arriver à la conclusion qu’il profiterait sans doute le plus aux salaires les plus élevés. Je serai curieux de voir une solide étude économique étudiant le bénéfice de ces différentes mesures, décile par décile.

    Enfin, les cadeaux fait aux plus riches ne sont pas sans effets par ailleurs. Dans le même temps ce gouvernement supprime par exemple des emplois d’enseignants, notamment en banlieue. Il faut bien trouver de l’argent quelque part. Ce déplacement de richesse des moins aisés vers les plus aisés, parmi les arbitrages de la nation, me semble bien mériter les critiques que vous repoussez.

  • Un grand merci Libéral pour ces précisions que tous les gens qui s’informent un peu et ne s’en remettent pas aveuglément aux médias partiaux et démagogiques savaient déjà, mais qui n’ont, étonnamment, toujours pas reçu la moindre publicité.
    Ce qui est encore plus drôle, c’est que les hommes politiques de droite eux-mêmes communiquent toujours sur les chiffres faux d’avant la censure du Conseil! Témoin Henri Guaino, récemment interrogé sur France 3, et qui se défendait toujours sur le chiffre de 13 milliards…
    Mon opinion sur les droits de succession rejoint tout à fait la vôtre, et ce chérissement des inégalités patrimoniales héritées qu’affiche notre président est l’une des choses que je déteste le plus en lui…
    Sur le reste, votre post s’étend peu sur le fait que l’exonération des charges salariales et de l’impôt sur le revenu sur les heures supplémentaires va profiter aux moins favorisés. Il faut le répéter!! J’ai fait une grande école d’ingénieur, tous mes amis sont cadres : je ne connais PERSONNE qui n’ait une durée hebdomadaire, ou même de durée, sur son contrat de travail. Les gens qui sont aux 35 heures, ce sont, répétons-le, les classes moyennes et les classes défavorisées. Bien sûr, ce ne sont pas les chômeurs, mais de là à dire que c’est un cadeau pour les riches! Après tout, les rapports sur les inégalités prouvent que les classes moyennes s’étiolent, faire quelque chose en leur faveur n’est pas horriblement immoral.
    J’ai lu l’article d’Ecopublix qui conclut au fait que le dispositif profitera surtout aux salaires les plus élevés. Il n’est rien moins que convaincant… Il s’appuie exclusivement sur des études américaines disant que les salaires élevés sont les plus sensibles au taux d’imposition marginal, tandis que les autres sont surtout sensibles, dans leur offre de travail, au taux moyen, que la réforme ne change pas. Ca me semble, encore une fois, négliger le fait qu’en France, les gens concernés par la durée légale du travail ne sont pas les plus hauts salaires. Ce même article (une réponse à un commentaire, en fait) affirme,de façon tout à fait malhonnête, qu’il faut inclure les cadres dans le dispositif, à cause de la monétisation des RTT : d’une part, cette réforme est en discussion, et ne fait pas partie du paquet fiscal. Ensuite, que je sache, il n’a jamais été question de soumettre les revenus issus de ces monétisations aux exonérations TEPA? Je ne suis pas sûr de ce détail.
    Un dernier point que je pense important: une des grandes ambiguïtés de cette loi, en particulier quand il s’agit de la défendre, est qu’elle a été vendue comme une loi de pouvoir d’achat, donc de demande, alors que la disposition sur les heures supplémentaires répond largement, à mes yeux, d’une politique d’offre. Comme vous l’avez évoqué dans votre précédent billet sur ce sujet, l’objectif, inavoué, de tout cela est d’ouvrir un réservoir supplémentaire de quantité de travail, à un coût marginal négatif, afin d’enclencher un mouvement de croissance de l’offre dans un contexte où le coût d’un emploi supplémentaire, en CDI, est dissuasif (charges, mais surtout difficulté à se séparer de l’employé en cas de nécessité) et freine la prise de risque. Les réformes attendues du contrat de travail seront le complément espéré, et nécessaire, à ce texte. Son but n’est pas la création d’emploi, mais l’augmentation immédiate du stock d’heures travaillées, et, peut-être, l’envie de former des anticipations favorables chez les entrepreneurs quant au tournant amorcé sur le marché du travail français.
    Voilà, je crois, le gros point noir de ce texte : on l’a vendu pour du pouvoir d’achat, alors que la moitié du contenu est en fait une politique d’offre qui ne s’assume pas, parce qu’en France, faciliter la vie des entreprises est une volonté infâme.

  • Mais surtout, tout cela était avant la décision du Conseil Constitutionnel qui, on s’en rappelle, avait retoqué le caractère rétroactif de l’exonération des intérêts d’emprunts. Au lieu de permettre une réduction d’impôt sur les emprunts déjà contractés, le Conseil a restreint la mesure aux seuls nouveaux emprunts. Résultat, comme cette mesure représentait quasiment la moitié du « paquet fiscal », la censure du Conseil Constitutionnel a réduit l’addition d’environ 5 milliards d’euros.

    … pour l’année 2008.
    En 2008, les français seront de leur poches pour financer l’accession à l’immobilier (ou tout simplement la spéculation immobilière) des emprunts débuts en 2008.
    En 2009, pour les emprunts débutés en 2008 ET en 2009
    En 2010 pour les emprunts débutés en 2008 ET en 2009 ET en 2010
    C’est donc habile mais trompeur de ne nous présenter les chiffres que pour 2008 alors que c’est une facture que l’on va payer chaque année, qui plus est de plus en plus lourde.

    Bien sûr ma critique ne tient pas si le gouvernement renonce au paquet fiscal pour les années à venir !

    Mais l’héritage est une des façons légales de s’enrichir les moins légitimes (juste après les jeux de hasard), et mon libéralisme assumé me fait préférer taxer cela que le travail ou le capital.

    Tout à fait d’accord !

    Je ne suis donc pas très favorable à l’augmentation du plafond d’exonération des droits de succession de 50 000 à 150 000 euros. Mais s’agit il là d’une mesure pour les riches ?

    Disons pour éclairer le débat qu’elle cible principalement la tranche des (de mémoire) 85-93% des patrimoines les plus élevés.

    3 points rapides pour terminer :

    1) non le paquet fiscal n’est pas que pour les riches, il favorise aussi les insiders.

    2) il faut revenir un instant à l’objectif affiché du paquet fiscal : créer un choc de confiance ! Est-ce qu’on a constaté un choc de confiance ? Regardez cette superbe courbe :
    http://www.insee.fr/fr/indicateur/indic_conj/donnees/doc_idconj_20.pdf

    3) il faut remettre le paquet fiscal dans son contexte. Pourquoi parle t’on autant du pouvoir d’achat ces temps-ci ?

    Les études récentes indiquent que les hauts revenus ont littéralement explosé entre 1998 et 2005 [4].
    * Pour les 5 % des foyers les plus riches, les revenus déclarés ont progressé de 11%.
    * Pour 1% des foyers, l’augmentation a été de 19,4%.
    * Pour le 0,1% des foyers représentant le dessus du panier, elle a été de 32%.
    * Pour les 3500 foyers les plus riches, soit 0, 01% des foyers, elle a été de 42,6 %.
    * Dans le même temps, le revenu médian, de 1480 euros mensuels en 2005, stagnait, progressant de 0,6 % par an. En bas de l’échelle, 7,1 millions de pauvres survivent désormais en France avec un revenu inférieur 817 euros (correspondant au seuil de pauvreté de 60% du revenu médian). Le revenu réel de la grande majorité des Français a donc baissé, en raison d’une inflation de 2% par an. Pour une grande partie de la population, la perte de pouvoir d’achat est d’autant plus réelle que l’indice des prix de l’INSEE est construit à partir de la pondération des biens entrant dans le panier de la ménagère. Cette pondération sous-estime notamment le poids du logement qui est devenu le premier poste budgétaire des ménages, alors que l’indice de l’INSEE le place en troisième position (sa part estimée dans la dépense des ménages est seulement de 13% !), derrière les transports et l’alimentation.

    (4) Camille Landais, Les Hauts Revenus en France (1998-2006) : Une explosion des inégalités ?, Paris School of Economics, juin 2007.

    Source

    Est-ce que le paquet fiscal était la réponse la plus appropriée à cette évolution du capitalisme mondial ?

  • En dehors des considérations sur l’opportunité et l’efficacité du dispositif TEPA et la désinformation orchestrée par la gauche je ne ferais que deux remarques se rapportant à mon vécu personnel.

    Ma fille s’est lancée quelques mois avant l’élection de NS à l’achat d’un studio, sa première résidence principale, crédit sur 20 ans, 800 euros par mois. Très lourd pour elle, vu son salaire. Elle aurait été ravie de pouvoir bénéficier de la loi TEPA sur les intérêts d’emprunt pour sa première résidence principale. Riche ma fille ?

    Ses parents se sont privés toute leur vie pour acquérir leur résidence principale, qui certes avec la flambée de l’immobilier a pris de la valeur, un peu plus que les 150 000 euros d’abattement en cas de décès. Pour autant sommes nous riches ?

  • L’objectif de ce billet n’est pas très clair.

    S’agit-il de défendre la loi TEPA ? On ne dirait pas. Il s’agirait plutôt de prendre prétexte de cette loi pour faire une fois de plus un peu de mauvais esprit sur le dos de l’opposition…

    Il faut retourner lire les rapports des commissions pour y trouver des infos de première main.

    Pour le quantitatif :
    Dans le rapport de la commission des finances (G. Carrez rapporteur), on lit un entretien avec Mme Lagarde qui chiffre à 11 milliards le coût du TEPA, dont 2,2 milliards pour les successions et 6 milliards pour les heures sups. Chaque année.

    Partons donc de ce chiffre, revendiqué par le gouvernement.

    Mais surtout lisons ce qu’affirme Mme Lagarde pour nous éclairer sur l’aspect « cadeaux aux riches » :

    « On entend souvent dire que cette mesure [le bouclier fiscal] ne concernerait que la partie la plus riche de la population, mais n’est-ce pas celle qui fait tourner l’économie ? »
    Traduction : c’est une mesure pour les riches, et c’est bien normal.

    Pour le qualitatif :
    Les heures sups : retour de fait sur les 35 heures, sans oser l’assumer, en créant une nouvelle usine à gaz qui vient s’ajouter à celle des 35 heures. Bilan : les mesures sont mal mises en oeuvre alors que c’est possible depuis le 1er octobre dernier.

    L’exemple de Mme Lagarde est le suivant :
    « Pour prendre un exemple simple : un salarié payé 1 500 euros bruts dans une petite entreprise verra, s’il effectue chaque semaine quatre heures supplémentaires, soit 39 heures au lieu de 35, ses revenus annuels augmenter de 2 500 euros ! »
    Ce qui signifie que ce travailleur travaille 4 x 47 = 188 heures de plus par an. Rapprochons ces 2500 euros des montants gagnés par les bénéficiaires des autres mesures, qui eux ne travailleront pas plus pour cela et on verra où va la préférence du gouvernement.

    Le bouclier fiscal : une mesure visant à supprimer l’ISF sans oser l’assumer. De fait, l’ISF est contourné, avec la cerise de la CSG intégrée au calcul. Et la poire pour la soif pour la fiscalité des stock options, ammassées par les travailleurs pauvres comme on sait…

    En pratique, seuls les très riches bénéficient de cette mesure. En effet, 1081 ménages (patrimoine de plus de 15 millions) se partagent 272 millions sur les 810 que coûte cette mesure, à comparer à 131 millions pour 200000 ménages de moins de 750000 euros de patrimoine (sachant qu’il faut plus de 720000 euros pour être taxé à 0,55%, on mesure l’ampleur du gain par ménage). Ces chiffres proviennent du rapport du Sénat sur la loi TEPA.

    La suppression des droits de mutation :
    Avant la réforme, 78% des successions n’étaient pas imposables. L’objectif de la loi TEPA était de passer à 93,5%.
    Mais il faut péciser que la quasi-totalité des successions imposées l’étaient à moins de 20% (une tranche large qui va de 15000 à 520000 € !) de ce qui reste après abattement de 76000 euros pour le conjoint et 50000 par enfant. Autant dire que les montants en jeu étaient pour la plupart des gens relativement indolores. (Et puis, on se souviendra qu’on n’hérite qu’une fois.)

    Avec le TEPA, ce sont donc encore une fois les plus riches qui profiteront à plein de la mesure.

    Conclusion :
    Une mesure pour les riches ? Non, pas seulement. Mais qui leur profite tout particulièrement quand même… Sans aucune garantie que les milliards donnés à ces catégories aisées viendront relancer la machine. Un pari très risqué quand on nous dit par ailleurs que les caisses sont vides !

    Mais puisque l’opposition ne dit que des bêtises, cela valait bien un billet.

  • Juste pour replacer la notion de richesse : en 2006 (je ne trouve pas les chiffres 2007 sur le site de l’INSEE) le revenu moyen des français c’est à peu près 1500 euros… par ménage. Et le salaire médian, c’est à dire que la moitié des gens sont dessous, c’est… 1300.
    Pour autant, est-ce qu’on est riche parce qu’on est à 2000 euros. Pas vraiment, non.
    Mais la question est : est-ce que les mesures prises changent quoi que ce soit à la situation de qui que ce soit, ou même auraient changé quoi que ce soit à la situation de qui que ce soit ?
    Votre fille a acheté déjà. Que la loi n’ait pas été retoquée par le CC n’aurait rien changé au marché immobilier, à part le monter encore un peu peut-être. Ca ne l’aurait pas non plus aidée à acheter, puisqu’elle avait déjà signé. Ca lui aurait donné un peu plus de confort pour ses fins de mois, ça c’est sûr! Et je suis sûre que ça aurait été le bienvenu! Mais ça n’aurait pas non plus changé son niveau de vie, ni aidée à soutenir particulièrement la croissance française.
    Franchement, dès qu’on se met à mettre dos à dos des « riches » contre des « pauvres », on est à peu près sûrs de passer à côté des vrais questions.

  • Merci Libéral pour ce bon billet qui remet heureusement les pendules à l’heure. On s’étonne d’ailleurs de la mollesse des communiquants de la majorité qui peinent à dire ce que tu viens de dire sur la réalité des cadeaux. L’histoire des 15 milliards aux riches n’est pas sans rappeler le milliard aux émigrés généreusement allloué par la Restauration aux émigrés qui avaient tout perdu pendant la Révolution. Le problème c’est qu’il ne s’agissait pas d’un milliard mais de 600 millions, ce qui n’est tout de même pas pareil, or l’histoire a retenu un milliard, chiffre avancé par l’opposition d’alors! Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose.
    Je suis en revanche moins convaincu par tes réticences concernant les droits de succession. Question de génération je suppose, mais quand on a trimé toute sa vie et payé beaucoup d’impôts directs et indirects, on aimerait bien que sa petite maison reste dans la famille, même si par le jeu de la croissance du prix de l’immobilier elle a atteint un prix qu’elle ne mérite pas.Les droits de succession reviennent à faire payer deux fois l’impôt. Ne pas oublier qu’en Grande-Bretagne par exemple ils sont dérisoires et pourtant l’immobilier s’est envolé encore plus qu’en France.

  • @ Liberal: Félicitations pour la pédagogie. Vous avez le mérite de poser des chiffres et des arguments, ce qui permet de dépasser le ‘c’est pour les riches’ opposé à ‘c’est pour le travail.

    Vous prenez aussi le risque de voir vos chiffres décortiqués… Je ne me priverai pas du plaisir de faire quelques remarques:

    – Sur les aménagements de l’ISF, une incertitude de 800 millions, sur une somme de 500, ça n’a pas l’air de vous déranger, mais ça fait quand même 160% de plus. Autrement dit, les finances de l’Etat marchent au doigt mouillé.

    – Selon vos chiffres, la déduction des intérêts d’emprunts représente 0.2 milliards, au lieu de 5.2 milliards si le CC n’avait pas retoqué la mesure. Enorme différence, d’où vient-elle ? Jmfayard a la réponse: parce que pour 2008 seuls les emprunts contractés depuis le vote de la loi vont peser. Ensuite, tous les ans, la charge va augmenter… jusqu’à faire, en 2013, au moins 5 milliards (plus, en réalité, du fait de l’augmentation prévisible des volumes d’emprunts). Argent qu’il faudra bien trouver quelque part, puisqu’il paraît qu’on doit réduire le déficit d’ici là.

    – Vous faites un raccourci intéressant : ‘c’est 8 milliards, et c’est pour l’emploi’. Toujours d’après vos chiffres, seuls 3.8 milliards sont directement attribuables à une politique d’emploi. Le reste c’est du pouvoir d’achat pour les riches ou pour les classes moyennes, à condition de s’entendre sur la définition de ces dernières (bon courage).

  • @Lisette,
    Je ne crois pas avoir écrit que l’exonération des heures sup était symbolique. Je considère que c’est très utile à effacer les effets pervers des 35h qui sont tout sauf symboliques.

    @Ulpien,
    Je préfère juger sur les résultats que sur les intentions. Quant au papier d’ecopublix, il est très faible (pour rester poli) ainsi que l’explique DenysM plus bas. En gros l’auteur arrive vaguement à formuler une critique sur le volet fiscal du dispositif en « oubliant » d’informer son lecteur que ça ne représente que 10% du total. Bref, si on ne savait pas déjà que Piketty est derrière tout ça, il y aurait lieu d’être déçu.

    @DenysM,
    Vous avez tout à fait raison. La grande innovation de ce paquet fiscal est qu’il table sur une relance par l’offre et non par la demande. Les gens ont beaucoup de mal à le comprendre, il est vrai que ça a été assez mal expliqué.

    @jmfayard,
    Les intérêts d’emprunts représentent 400 millions en 2008. D’ici la fin du quinquennat, ça ne montera pas bien haut.
    La courbe est impressionnante effectivement. Bien entendu, tu es au courant pour la conjoncture internationale. Par ailleurs, dans une relance par l’offre, le choc de confiance etait surtout destiné aux entreprises. lesquelles sont plutôt confiantes malgré l’environnement international.
    Les chiffres que tu cites sont reconnus partout et très préoccupants. Les 35h se sont traduites en France par un gel des salaires et une hausse de l’inflation. Après quelques années, on finit par se dire qu’on a payé bien cher ces quelques heures. Malheureusement, les heures de travail sont plus dures à trouver qu’à détruire.
    Plus positivement, la seule façon d’améliorer le sort des plus faibles, c’est de créer les conditions d’une baisse forte et durable du chômage et ainsi redonner aux employés un pouvoir de négociation. Le problème, c’est que ça passe par une politique un peu moins hostile à ceux qui créent des emplois (les entreprises et les investisseurs).
    Très schématiquement on a le choix entre deux situations : soit tout le monde gagne, soit les pauvres perdent. D’où la question que je pose dans le billet : aimes tu les pauvres plus que tu ne détestes les riches?

    @margit,
    Oui, les gens qui se situent dans les 20% les mieux payés n’ont pas l »mpression d’être riches.

    @YR,
    Sur l’ISF, vous avez raison. Ils avaient le choix entre faire ce qui est bon pour l’économie et faire ce qui est bon pour leur popularité. Vous devriez vous réjouir, vous gagnez sur les 2 tableaux.
    Sur les heures sup, c’est vrai que la presse a des trucs plus importants à dire ces derniers temps, mais il faut que vous sachiez que le dispositif est un grand succès auprès des entreprises.
    Sur les successions vous n’êtes pas cohérent. L’exonération est plafonnée. Si les montants sont indolores pour les pauvres, ils sont carrément insensibles pour les riches.

    @Lisette,
    Ta dernière phrase résume merveilleusement ce que je pense de toute cette polémique. Il reste donc des gens biens chez Bayrou 🙂

    @Dang,
    Je comprends ton point sur les droits de succession. Pour en avoir discuté autour de moi, j’ai le sentiment que les gens y sont d’autant plus favorables qu’ils sont jeunes. Plus on vieillit plus on souhaite pouvoir donner ce qu’on a gagné (et sur quoi on a déjà été imposé) à ses enfants. Alors que les enfants n’ont généralement pas de problème à payer l’impôt sur des sommes qui leurs tombent dessus sans qu’ils les aient « méritées ».

  • @Gwynfrid,
    – Les 800 millions d’écarts m’ennuient mais ne remettent pas en cause l’essentiel du sujet. Ne jetons pas pour autant la pierre aux services de l’Etat tant qu’on ne sait pas l’origine de l’écart.
    – A ma connaissance, les gens empruntent en moyenne sur près de 20 ans. Bref, les 5 milliards c’est au bout de 20 ans, pas de 5.
    – Vous avez raison. Mais 8 milliards pour l’emploi est beaucoup plus près de la vérité que 15 milliards pour les riches 🙂

  • @Liberal:

    – Je vous renvoie au texte de la loi: le crédit d’impôt s’applique sur les 5 premières années.

    – Je dirais que l’écart entre votre raccourci et la vérité (8 milliards contre 3.8) est du simple au double, le même que pour l’opposition 😉

    Et en rythme de croisière, à partir de 2013, on sera en fait assez proche des chiffres de l’opposition (qui viennent, à l’origine, du gouvernement, quand même).

    ‘les gens qui se situent dans les 20% les mieux payés n’ont pas limpression d’être riches’: s
    Sans aucun doute, et je suis sûr que c’est aussi le cas des 5% les mieux payés, et peut-être même des 1%. Manque de bol, dans notre pays l’impôt est censé tenir compte de la capacité de contribution de chacun et non de son impression d’être riche ou pas.

    Enfin, je vous rejoins sur les droits de succession. La mesure fait plaisir aux aînés, mais il faut surtout regarder son efficacité économique, qui me paraît très discutable au regard de son coût.

  • Sur les droits de sucession, il est vrai que la mesure ne change pas grand-chose pour les plus grosses fortunes, pour lesquelles elle n’a qu’un effet marginal, la franchise est de 150000€, elle permet, via les donations partage possibles tous les 6 ans à une famille moyenne de deux enfants de donner, entre 60ans et 78 ans, sans payer le moindre droit de succession, 1, 2 millions d’euros à ses enfants, et même beaucoup plus en jouant sur les usufruits et nue propriété, et pour les couples…. sans être dans les grandes fortunes, on peut imaginer que celui qui détient plus d’un million d’euros paye quelques droits sur biens, d’autant qu’il laisse par ailleurs une dette publique liée assez largement à sa santé à ses sucesseurs…je serais pour d’une manière ou d’une autre « solder » dettes et avoirs privé et dette collective au décès….
    le « boclier fiscal » , par défintion, touche des personnes qui ont peu de revenus et de la fortune, pas les cadres dynamiques, plutôt les reatraités et les rentiers,et tous ceux qui essayent de minimiser leurs revenus pour en bénéficier: il n’était pas encore voté que ma banque diffusait une pub: bouclierfiscal: comment optimiser (ne pas prendre des produits d’épargne « à revenu », mais à plus value, à vendre au fur et à mesure, pour n’avoir que la plus value à inscrire, domicilier les revenus d’épargne à l’étranger, etc….c’est tentateur, et légal, même si la crainte du contrôle fiscal doit inciter plusieurs à la prudence…
    j’adhère par contre à la partie àménagements de l’ISF pour les investisseurs dans les business angels, et trouve que la mesure sur les intérêts d’emprunts, même si elle est bien inutilement compliquée par rapport à une diminution des frais de mutation (« de notaire ») est une encouragment classique à la propriété de la arésidence principale…
    quant à la défiscalisation et détaxation des heures sup, elle introduit l’idée, à mon avis assez pernicieuse, qu’il est légitime d’avoir des revenus qui ne payent rien, comme s’ils n’étaient pas déclarés, en quelque sorte, elle donne quitus moral au travail au noir….
    on a accusé la PS d’avoir dévalorisé le travail avec les 35h,
    ici, c’est bien la contribution de chacun à la colectivité via les taxes sur les revenus qui est dévalorisée…

  • @francis
    —-> »sans être dans les grandes fortunes, on peut imaginer que celui qui détient plus d’un million d’euros paye quelques droits sur biens, d’autant qu’il laisse par ailleurs une dette publique liée assez largement à sa santé à ses sucesseurs…je serais pour d’une manière ou d’une autre “solder” dettes et avoirs privé et dette collective au décès…. »

    Pensez vous qu’il laisse une dette publique liée « largement à sa santé »?
    Celui qui détient plus d’un million d’euros paye : la CSG, la RDS sur les revenus de ce million ( sauf s’il les cache sous son matelas…auquel cas, il se fiche éperduement de l’ISf, car ce million n’est pas déclaré, ou alors il est idiot, et rares sont les idiots qui possèdent un million d’euros ).

    En général il travaille ou a travaillé, et plus de 35 heures, avec aucun horaire sur son contrat de travail. Il a donc payé cotisations de sécu et compagnie, proportionnellement à son salaire.
    En général, s’il possède cette somme, c’est qu’il était pour le moins cadre, cadre sup ou patron. S’il possède de l’immobilier, il a payé CSG et RDS sur les revenus de cet immobilier, sans compter les diverses taxes foncières et droit au bail, taxes sur les revenus immobiliers. Et jusqu’ici, sans bouclier fiscal.
    S’il est propriétaire de sa maison, vous en conviendrez, sa maison risque de voir sa valeur diminuer largement à cause de la baisse des prix de l’immobilier, car cette valeur est très volatile et il me paraît saugrenu de payer des impôts sur quelque chose de très virtuel, dans la mesure où ce logement est exactement le même avant et après la baisse des prix de l’immobilier et que dans ce cas, cette appréciation de la valeur de ses biens n’est vraiment que l’idée qu’on s’en fait.
    Pour les héritiers, payer un impôt sur la sucession d’un tel bien immobilier qui vaudrait beaucoup moins ( en cas de baisse des prix dans l’immobilier ) me semble plus proche du vol que de la contribution à l’aide sociale .

    Et pour être cadre et avoir été patron ( sans posséder cette somme au demeurant ), je sais que les congès maladie et les vistes médicales ne sont pas monnaie courante chez « ces gens là » !
    Alors si ces « riches » avaient mis sur un simple compte épargne les cotisations payées tout au long de leur vie de travailleur, ils auraient facilement plus que ce dit million.
    Ils ont donc contribué largement à payer les soins des autres (ce qui est normal au demeurant), et je ne crois pas qu’ils laissent une dette collective !

    Alors si vous pensez que les successeurs doivent solder ladite dette, faites donc le total des cotisations sécu, chômage, CSG, RDS…que cette brave personne aura déboursé dans sa vie. Faites un rapide calcul de ce que ces cotisations auraient pu rapporter si elles avaient été placées sur un simple compte épargne populaire.
    A moins qu’elle ait eu un énorme pépin de santé, je ne suis pas sûre que le solde soit négatif !
    De même pour les cotisations chômage… A part quelques exceptions ( lues dans les journaux ) de personnes riches touchant le RMI, je ne suis pas certaine que les personnes ayant un million d’euros laissent là encore une dette publique importante.

    Il est vrai que je ne suis pas économiste…
    Mon raisonnement doit donc pêcher sur de nombreux points.
    mais tout ceci me paraît d’une telle évidence !

  • @Tara: votre indignation est compréhensible, et il est certain que les personnes qui ont le plus gros patrimoine à léguer ne sont pas nécessairement celles qui ont coûté le plus à l’assurance maladie (mais elles sont souvent, en revanche, celles qui ont coûté le plus à l’assurance vieillesse, car elles ont vécu longtemps avec des retraites élevées), car les études prouvent que ce sont les populations les moins riches qui ont le plus de problèmes de santé, ALD mises à part.
    Néanmoins, je suis un libéral au sens le plus technique de ce terme (et non café du commerce: « adorateur du dieu argent »), ce qui signifie que je suis d’une part convaincu que, tant qu’elles restent supportables et ne conduisent pas à la paupérisation, les inégalités sont profitables à la société; mais d’autre part, je ne puis tolérer que les inégalités qui sont fondés sur le MERITE. Là est la seule voie de la justice.
    Dès lors, comment accepter la transmission du patrimoine, qui est la forme la plus criante de l’inégalité injuste, puisque le bénéficiaire, pour reprendre l’expression de Beaumarchais et renvoyer à un débat qui a conduit à la Révolution, s’est seulement « donné la peine de naître »? A quoi sert-il d’avoir mené, les premiers au monde, la lutte contre les privilèges (les révolutions anglaises visaient plus la liberté politique que l’égalité), pour s’en retrouver à permettre qu’un fils de millionnaire puisse vivre des rentes de sa seule naissance?
    J’ajoute que notre société est mûre pour un tel changement de ses moeurs : les personnes âgées vivent de plus en plus vieilles, profitent de leur patrimoine de plus en plus longtemps, et leurs enfants n’héritent de leur bien qu’à un âge adulte avancé, où ils sont déjà installés… De quel droit établirait-on, à ce stade, une nouvelle discrimination fondée sur l’héritage? Déjà que les inégalités patrimoniales sont beaucoup plus subtiles que ça : un enfant a beaucoup plus de profit à tirer des réseaux de ses parents, de son éducation, des grilles de lecture du monde que ses géniteurs lui transmettent, que de la richesse héritée; alors on ne va pas ajouter à cette inégalité-là, à l’oeuvre dans la société, et bien expliquée par Pierre Bourdieu (et prouvée par toutes les statistiques, croyez-moi j’étais dans ma promotion de l’X le seul et unique étudiant qui avait été boursier en classe prépa), le privilège d’un bonus sonnant et trébuchant au moment du décès des parents. Au risque de paraître radical, je suis pour un impôt sur les successions CONFISCATOIRE, et largement progressif. C’est là que doit se faire l’essentiel de la redistribution puisque c’est la source la plus injuste des inégalités.
    On peut en revanche, en profiter pour diminuer la taxation sur le travail et le revenu.
    J’ajoute que des études américaines montrent que la transmission patrimoniale des entreprises, tant vantée en France pour ressusciter le tissu moribond des PME, est moins efficace qu’un système où on facilite la reprise des entreprises par des tiers… Apparemment, le talent de gestionnaire n’est pas une qualité atavique, contrairement à la couleur des yeux.
    Quel politique aura le courage de lancer une telle réforme de la société? La véritable justice, c’est garantir l’égalité des chances. Pas encourager l’héritage des situations sociales, ni empêcher aux uns et aux autres de profiter des revenus de leur mérite.

  • Ce qui me chiffonne dans vos argumentations et exemples c’est que vous parlez uniquement des « riches » et des « pauvres ». La classe moyenne vous en faites quoi ?

    C’est elle qui travaille et gratte toute sa vie pour surnager et constituer un petit matelas de sécurité pour soi et les siens, c’est elle qui profite le moins de toutes les aides financés par sa contribution.

    Pensez vous vraiment que les quelques mesures de la TEPA vont faire revenir les capitaux qui sont partis depuis longtemps ailleurs ou empêcher d’autres de se « délocaliser » ?

    Par contre il me vient à l’esprit l’exemple de mon dentiste qui avait préféré arrêter de travailler chaque année pendant deux mois pour ne pas dépasser un certain seuil d’imposition …

  • Une des mesures intéressantes de la loi TEPA, dont on ne parle peut-être pas suffisamment est la défiscalisation du travail étudiant.
    Certes, elle ne portera ses fruits, qu’en septembre prochain, au moment du paiement du dernier tiers ; mais ne plus avoir à mentionner les salaires du travail d’été de deux de mes fils étudiants, sur ma déclaration, m’apportera un plus certain ; j’ai déjà fait le calcul et c’est appréciable.
    Je ne suis certainement pas la seule dans ce cas, les gens concernés apprécieront… plus tard.

    Merci, à vous, Libéral, de vous pencher avec précision sur cette loi TEPA, « ce cadeau soi-disant fait aux riches » dont on nous a rabattu les oreilles, au point que beaucoup pensent que Sarkozy a sorti 15 milliards en espèces sonnantes et trébuchantes, en a fait des petits tas, mis dans des enveloppes remises aux plus riches que riches.

    Quant aux droits de succession, c’est beaucoup plus intéressant qu’on ne l’imagine ; je le vois dans ma commune, arboricole, mais hautement touristique, prisée par les étrangers et où l’actif successoral de gens très modestes dépasse vite les 300 000 € du fait de l’immobilier ; cela permet de conserver le patrimoine (avant la mesure sur un patrimoine de 300 000€, les droits de succession s’élevaient, pour deux héritiers par exemple à 26 600€)

  • Je ne suis pas franchement convaincue qu’un héritage soit une inégalité.
    Tout est question de point de vue.
    En ce qui concerne la retraite des « riches », ne pensez vous pas que beaucoup meureunt de crises cardiaques? ;-))

    Effectivement, l’idéal serait de mourir pauvre. Tout dépenser, cela permettrait d’augmenter la consommation et faire tourner le commerce !
    Et quand il ne reste rien, vivre du fonds national de solidarité.

    je le vois dans ma région, l’impôt sur les successions était tel que certaines grosses propriétés ont dues être abandonnées par les héritiers: pas moyen de payer l’impôt et pas moyen , en plus, de payer l’entretien.
    Nombre de ces chef d’oeuvre de notre patrimoine sont donc passés à des anglais pour pyaer le dit impôt ou carrément pris par l’état.
    Dans le premier cas, c’est bien : les anglais ont beaucoup plus de goût pour restaurer que les français.
    dans le deuxième cas, le bâtiment est laissé à l’abandon et vendu pour un euro symbolique lorsqu’il n’est plus réparable…et qu’il ne trouve plus preneur !

    Figurez vous que mon bac + un grand nombre d’années a été entièrement financé par des bourses!
    Et que mes enfants ont eu aussi des bourses, parce que même si je suis cadre, j’ai peu travaillé pour élever mes rejetons, et que je ne suis pas issue d’une famille riche, même si une arrière arrière grand mère était comtesse !
    ( ce qui fait qu’eefectivement je n’ai pas rentabilisé vraiment l’argent qui m’a été donné, j’avoue ! )

    Mais voilà : je ne suis pas jalouse.

    Votre discours sur sur les inégalités sociales, je l’ai entendu maintes et maintes fois.
    Comme si vous étiez jaloux de l’héritage intellectuel de vos copains d’études.
    Lisez donc le merveilleux livre de Rachida Daty, dont a parlé Koz dans un de ses billets.
    Vous verrez que si on veut on peut.( d’ailleurs vous y etes arrivé, ce me semble )
    Voudriez vous qu’on mette en place un impôt sur les réseaux familiaux et les avantages sociaux culturels?

    Il est vrai que j’ai eu la chance d’avoir des parents pauvres, mais issus d’un milieu où on lisait des livres de qualité ( des BD aussi ), où le dictionnaire trônait sur la table de la salle à manger, où on chantait des airs d’opéra ou d’opérettes , comme ça, pour le plaisir…
    Il est vrai que j’ai fait de même pour mes enfants , je m’en suis occupée ( ce qui explique le peu de moyens financiers que nous avons ).
    Vous savez, certains musées sont gratuits, les bibliothèques ou médiathèques fort peu onéreuses ….

    Enfin je pense que quiconque a gagné de l’argent à la sueur de son front a le droit d’en faire ce qu’il veut, une fois payé l’impôt.
    Pourquoi n’aurait il pas le droit de le donner ?

    Enfin la loi TEPA ne vise pas que les enfants de millionnaires qui pourront vivre de leur rente dès leur naissance !
    Elle permet à tous les enfants , et maintenant les petits enfants étant donné l’allongement de la vie – le fait de pouvoir sauter une génération est génial – issus de parents de classe moyenne, de pouvoir démarrer dans la vie, avec moins d’emprunts, moins de galère….
    Et je ne pense pas qu’on puisse vivre de ses rentes en héritant à sa naissance de 150 000 euros, qui comme le calcule Libéral ne font que 200 euros par mois pendant 40 ans , ce qui ne permet pas franchement de vivre merveilleusement bien !
    150 000 euros permettent tout juste d’acheter une maison ( petite ) !
    C’est quand même pas un pactole !
    Au delà, si je ne m’abuse, on paye un impot sur les successions, non ?
    C’est pourquoi cette mesure du TEPA me semble bonne.
    Chacun à sa mesure désire donner à ses descendants le fruit de son travail, que ce soit un simple collier ou une simple bague, coun lopin de terre ou un immeuble dans le VIII eme parisien!

    [Quant à la révolution française dont on parle tant aujourd’hui, elle a supprimé je crois aussi les privilèges d’une classe qui ressemble aujourd’hui à s’y meprendre aux fonctionnaires de tous bords de ce siècle …
    Je ne suis pas si sûre, sans être pour de Villiers, que cette révolution n’ait eu que des avantages !]…hors sujet…

  • Sur l’impôt « confiscatoire » sur les successions, je suis relativement d’accord avec l’idée de vouloir amortir (un peu) les inégalités à ce niveau. Sauf que plusieurs point jouent totalement en la défaveur de cela.
    1) L’individu créateur de richesse le fait parfois pour lui, mais surtout le plus souvent pour ces enfants. Annoncez que vous allez empêcher largement la transmission de ces richesses, vous détruisez une grande part de l’impetus qui le conduisait à enrichir la société entière par ses efforts. Mettre une limite certes… mais exonérer totalement d’impôt une large part de la succession me semble finalement bien plus juste. Si vous voulez taxer faites le avant le décès. Et bien entendus taxez le flux et non le stock (l’ISF)… Mais de toutes façons, si vous voulez des taxes et de l’égalité imposée par l’État, ne vous dites pas libéraux.
    2) Vouloir imposer l’égalité de transmission et d’héritage est mauvais. L’inégalité est un moteur important, sinon LE moteur de l’action humaine, de la croissance, et, in fine, de la richesse des nations. Plus l’écart entre les premiers et dernier déciles de richesse dans la population est grand, plus la croissance est importante (sous contrainte évidement de « règne de la loi » et de protection, au moins relative, de la propriété privée)
    3) De toutes les façons il faut faire un choix, parce que la « compétition fiscale » et les « migrations de fonds » sont une réalité pour les « vrais riches », ceux pour lesquels les « inégalités générées par l’héritage » sont les plus choquantes. Seuls ne se défendent pas (et ne peuvent pas vraiment le faire) les « fortunes intermédiaires », finalement le « haut de la classe moyenne »… Donc on pénalise le médecin qui a bien travaillé et ses enfants au nom du combat contre le grand patron… qui lui échappe à ces problèmes 😉

  • @Tara : je ne sais pas exactement au nom de quoi vous entendez me faire la leçon, ni me dire des choses que je sais pertinemment: bien sûr qu’on peut s’en sortir quand on est enfant de pauvre, bien sûr qu’on peut se cultiver à moindre frais, vous me décrivez mon enfance. 2 remarques : peut-être croyez-vous que réussir ses études, c’est aller à la fac et avoir son M1 ou son M2. Hé bien ça, permettez-moi de vous le dire, c’est minable. A la porté de tout le monde. La France, c’est le pays des grandes écoles, et pour en avoir été élève, la mixité sociale y est quasi NULLE. Donc atteindre l’excellence en étant issu de milieu modeste, je vous accorde que ce n’est pas impossible, mais c’est très dur. Ce n’est pas la même chose que réussir sa vie, j’en suis conscient mais je suis encore très jeune, donc je ne jure encore que par les études. 2è point : je sais parfaitement qu’il est à peu près impossible de corriger les inégalités sociales résultant des réseaux familiaux, ou de l’environnement culturel qui en découle, à moins de s’attaquer carrément à la destruction de la famille, mais là je crois que j’irais trop loin pour vous… Je dis juste qu’il ne sert à rien, en plus d’ajouter le glaçage et la cerise sur le gâteau en permettant aux héritiers de récupérer du capital ou des encaisses monétaires qu’ils doivent à leur seule naissance. C’est simple non?
    Votre conception romanesque et conventionnelle de la transmission est touchante de naïveté : je suis absolument convaincu que, justement, presque personne ne fait ses choix d’épargne dans l’intention de donner à sa descendance. C’est une reconstruction mentale a posteriori, qu’on peut à la limite admettre pour le logement (résultat? On a plusieurs enfants, qui vont revendre le logement parce qu’ils ne peuvent pas se le partager, ou en faire une maison de campagne pour laquelle ils finiront par se disputer entre eux… ). Combien d’enfants reprennent le fonds de commerce de leurs parents, aujourd’hui? Pour ce qui est des valeurs mobilières ou des encaisses monétaires, beaucoup d’économistes, dont Bernard Salanié, pensent que leur transmission à la descendance résulte d’une épargne accidentelle : ils voulaient le dépenser, la mort les touche avant, les enfants héritent. Il y a fort à parier qu’une forte taxation sur les successions ne dissuaderait pas du tout l’épargne.
    Pour finir, vous dites que dans l’idéal,on devrait finir pauvre : c’est tout à fait vrai. Le modèle du cycle de vie de Modigliani, ou le consommateur prévoyant de Friedman (théorie du revenu permanent), dit exactement ça : un agent parfaitement rationnel et non myope devrait faire ses choix de consommation afin de consommer toute son épargne sur ses derniers jours. C’est un modèle, bien sûr, mais… Enfin, histoire de bien vous faire comprendre de quoi il s’agit : vous dites « quiconque a gagné de l’argent à la sueur de son front a le droit d’en faire ce qu’il veut, une fois payé l’impôt. Pourquoi n’aurait il pas le droit de le donner ? » Tout à fait d’accord. Faites ce que vous voulez de votre argent. Sachez juste que s’il vous en reste à la mort, c’est la collectivité qui en héritera. Je ne vois pas ce qu’il y a d’attentatoire à la liberté là-dedans. Tant que vous êtes prévenu….
    @ Franz : vous avez raison sur quelques points. Pas sur votre remarque sur la taxation et la redistribution, c’est du libéralisme « café de commerce » : le libéralisme économique, c’est d’abord affirmer que les mécanismes de marché doivent fonctionner avec le moins d’entrave que possible. Ce n’est pas refuser l’Etat (grosse ânerie), ni la taxation, ni la redistribution, c’est juste préférer des taxations et des mécanismes redistributifs le moins distorsifs que possible, afin de ne pas trop modifier les choix des agents par rapport à la situation de concurrence parfaite, qui procure le bien-être maximum. Vous parlez du règne de la Loi, c’est quand même l’Etat qui s’en charge. Par ailleurs, j’ai bien dit qu’il faudrait en profiter pour baisser la fiscalité sur le travail et les revenus. Mais quitte à tolérer une redistribution, autant qu’elle soit assise sur la source de richesse la plus injuste, c’est à dire les successions.
    Vous m’avez mal lu, je ne suis pas du tout contre les inégalités, bien au contraire. Je suis beaucoup plus méritant que la plupart des gens, il est normal que je sois plus riche ;-). Par contre, pas d’inégalités transmises aux générations suivantes, et pas non plus d’inégalités trop criantes, sous peine d’explosion sociale.
    Vous vous trompez sur la volonté de transmettre comme moteur de la création de richesse, j’en suis convaincu.
    Par contre, vous avez raison sur la question de la concurrence fiscale entre pays. C’est pour ça qu’un tel programme sera dur à mettre en place. Je ne prétends pas savoir comment le faire. Je défends juste ma conception de la justice sociale.

  • @DenysM : je suis avec intérêt votre échange avec Tara.
    Une chose me frappe dans votre argumentation : vous raisonnez comme si la France était un pays de millionnaires. Dans l’exemple que je donnais à Libéral je parlais de ma petite maison que je tiens de mon père et que j’ai la ferme intention de léguer à l’un de mes enfants.
    Ce serait une grande souffrance et une injustice criante à mes yeux que ce patrimoine familial qui ne vaut quelque chose que parce qu’il y a un boom sur l’immobilier me soit repris à ma mort alors que j’ai accompli mon devoir de citoyen en payant l’impôt toute ma vie et mon père aussi avant moi.
    Si l’impôt confiscatoire dont vous rêvez (parce que vous êtes très jeune, j’aimerais savoir ce que vous en penserez dans 30 ou 40 ans lorque vous serez angoissé à l’idée que vos enfants ou petits-enfants vivent moins bien que vous) si cet impôt confiscatoire donc devait être mis en place il y a fort à parier pour que les français se rabattent sur le métal jaune, le fameux bas de laine d’avant la guerre de 14, qu’ils transmettraient sans aucun droit.
    Vous conviendrez je suppose que l’or est le plus improductif des placements et qu’il faut diriger l’épargne ailleurs, mais pour cela il ne faut pas empêcher les classes moyennes dont parle Margit de laisser à leurs enfants le produit de leur épargne.
    Un dernier point si vous le permettez : vous soulignez à plusieurs reprises dans vos commentaires que vous appartenez à l’élite de la nation : prépa, grandes écoles, X.
    Je comprends votre fierté mais il ne faudrait tout de même pas penser qu’en France seuls les gens qui ont fréquenté les grandes écoles ont fait de bonnes études et ont droit au chapitre.
    Si j’inclus mes années de doctorat j’ai (comme Tara je crois) bac + 9 et je ne me sens en rien inférieur à un ancien élève d’une grande école, fut-ce l’X.

  • @ Libéral : vous avez parfaitement raison, j’ai pu donner cette impression, et je vous en demande pardon. Je mets en avant le fait que j’ai fait l’X non par arrogance, mais pour signifier que je sais de quoi je parle quand je dénonce l’absence de mixité sociale dans ces établissements d’enseignement supérieur. Il va de soi que je ne méprise aucunement les détenteurs de doctorat, et que c’est une réalisation qui dépasse de loin le simple fait d’avoir un diplôme de grande école, bien sûr. Le doctorat, c’est l’excellence. Je ne l’ai pas évoqué parce qu’il faut bien admettre que c’est encore assez marginal en France.
    Mais je ne me déjuge pas sur le reste : le propos que j’ai tenu venait du fait que j’ai cru lire en filigrane de l’argumentation de Tara (les bourses, etc…) l’idée qu’on peut faire des études d’excellence en étant issu d’un milieu modeste, pour la seule raison qu’il y a des bourses. C’est faux (et je le déplore, vous l’avez compris). Si c’était vrai, il y aurait une certaine fraction de boursiers dans les grands écoles, ou parmi les doctorants (on ne parle pas des financements de thèse, n’est-ce pas?). Dans le premier cas au moins, je sais que c’est faux. Et je serais surpris que ce soit répandu dans le second… Donc le fait d’exhiber des titulaires de M1, voire M2, comme certains peuvent le faire, qui soient des boursiers, ne signifie pas grand chose. Un M1 en fac aujourd’hui ne vaut plus rien à lui seul, tout le monde le sait.
    Pour le reste, hé bien nous verrons. Pour le moment je suis très convaincu par ce que je dis, tout petit blanc-bec de 25 ans que je sois.

  • @DenysM : à mon tour de battre ma coulpe si je vous ai donné l’impression de vous prendre pour un blanc-bec.
    Telle n’était pas mon intention.
    Je n’aurais en effet pas apprécié à 25 ans qu’on me dise « tu ne sais pas parce que tu es trop jeune ». Toutes mes excuses donc.
    Je voulais seulement dire que l’attitude à l’égard du patrimoine à transmettre change forcément avec l’âge.
    Quand on débute dans la vie et que le patrimoine personnel est nul on ne voit aucun inconvénient à ce qu’il soit confisqué. Plus on avance en âge et plus le patrimoine s’arrondit au prix d’un labeur incessant ou d’un grand talent on ne veut plus trop le rendre à la communauté, surtout si on a des enfants dans une période comme la nôtre où il n’est pas sûr que les enfants puissent garder le niveau de vie des parents.
    J’aurais par ailleurs aimé avoir votre position sur le danger que je vois d’un retour au bas de laine improductif et transmis sans payer le moindre droit. N’oublions pas que les français sont les champions de la thésaurisation du métal jaune et que dès qu’on a parlé de taxer l’or ou de lui ôter le privilège de la vente anonyme, un marché noir (ou gris) s’est immédiatement mis en place.
    Je constate par ailleurs qu’en Grande-Bretagne les droits de succession sont très faibles au moins pour les petits et les moyens patrimoines. Ce pays en est-il plus inégalitaire pour autant?

  • @DenysM
    Vous dites :
    « les inégalités sont profitables à la société; mais d’autre part, je ne puis tolérer que les inégalités qui sont fondés sur le MERITE. Là est la seule voie de la justice. »
    Pourriez-vous :
    1) Définir ce que vous appelez le mérite ?
    2) M’indiquer comment on le mesure (et par qui).

  • JE reviens à ma contestation fondamentale, refusant de m’enfermer dans un débat riche/pauvre 🙂
    8 milliards pour l’emploi?
    Sans blague!
    Quel est l’effet sur l’emploi?
    Je ne dis pas 15 milliards pour les riches. Ni 8 milliards pour les pauvres. Je dis juste : 8 milliards pour rien qui ressemble de près ou de loin à quelque chose qui pourrait amener un « choc de croissance ».

    Il me semble par ailleurs qu’il y a derrière tout ça par ailleurs un énorme chouilla idéologique.
    Je ne conteste pas la légitimité de principe de l’allègement des droits de succession (savez-vous que la succession, c’est aussi quand vous perdez votre femme à 50 ans, et que vous devez payer des impôts juste parce qu’elle est morte et qu’il faut lui succéder… horrible humour noir), ni même l’absurdité de l’impôt sur le revenu, et je trouve que les 35H étaient une conneries. On est bien d’accords là?
    La seule question à mon sens, est : dans la situation budgétaire où est (toujours) le pays, considérant le retard de croissance et les problèmes qui se profilent aux EU (premiers défauts sur les subprimes à cette époque), sont-ce la des mesures vraiment utiles et urgentes?
    Est-ce que ça justifie de grever mon budget de 8 milliards supplémentaires, au risque de me retrouver sans un sou au moment des voeux et de faire le pingre sur le plan banlieues?

    Est-ce que cet argent que j’injecte dans l’économie va aller soutenir la croissance de mon pays et améliorer la vie de mes concitoyens?
    Bref, est-ce que ça sert à quelque chose, ou est-ce que c’est juste pour dire de façon très idéologique qu’on a :
    – changé d’époque, on ne déteste plus les riches
    – foutu en l’air les 35h (sans pour autant les foutre en l’air par ailleurs, personne ne changera la durée légale du temps de travail)

    A tout ça je réponds : non ça n’était pas urgent, cet argent n’a pas été dépensé à bon escient, il s’agit avant tout d’une démonstration idéologique.
    En ce qui me concerne, on est là au coeur du « péché originel » de Sarkozy : 8 ou 15 milliards, peu importe. On avait pas beaucoup de sous, on les a gaspillés et pas investis.

  • @DenysM
    Je suis un peu « vexé » que vous considériez mon libéralisme comme « café du commerce ». Qu’il ne vous plaise pas, soit, mais il est en grande partie hérité de pères comme Hayek ou Friedman, et a été afiné par quelques années d’études post bac (puisqu’on en est presque à donner son CV, le mien s’étend à +11, grande école et doctorat, France et étranger…). La taxation n’est pas en soi « anti-libérale » et l’Etat n’a pas à être supprimé, nous sommes bien d’accord. Seulement un rôle « redistributif » comme celui que vous lui attribuez est une hérésie dans pratiquement toutes les définitions du libéralisme… Quelle que puisse être la façon dont on s’y prend, cela constituera une externalité perturbant considérablement la bonne marche des marchés.

    Après, le fait d’être jeune et désargenté, bardé de diplôme mais point riche et de considérer d’autres moins brillants mais plus âgés et plus « chanceux » avoir un patrimoine important vous déplaise, c’est « normal »… Et un des moteurs qui vont en toute logique vous inciter à des efforts supplémentaires dans le but de vous aussi disposer d’un patrimoine conséquent. Ce faisant vous créerez des richesse pour tous. Seulement il est logique que dans quelques années, vous souhaitiez léguer ce que vous aurez pu construire à vos enfants. En n’oubliant pas que ce « capital » aura déjà été taxé à plusieurs reprises.

    Alors on peut se dire qu’il serait plus juste, peut-être même économiquement plus efficient, qu’une part des innégalités liées à l’héritage soient lissées. Mais cela n’est pas libéral, même en définition « café du commerce », ou pire encore « cafet’ de l’X ».

  • @tara

    les dépenses de santé sont les plus élevées durant les dernières années de vie,
    ce que je voulais dire, c’est que je ne trouverais pas anormal
    que, sur ses biens transmis, on lui demande une cotisation sur les « trous » de la sécurité sociale dont il a « bénéficié » depuis quelques années….
    bien entendu le « riche » qui n’ a jamais été malade ni au chômage aura plus cotisé que le chômeur, le malade….
    mais la solidarité, comme l’assurance, suppose que certains payent pour d’autres, dans des conditions fixées par la loi ou/et le marché.

  • Bon, je regrette énormément d’avoir lâché aussi étourdiment ma formation, on ne m’y reprendra plus. Parce que la conversation devient, par ma faute, une bataille d’égo criblées d’arguments ad hominem où l’on croit deviner un ton péremptoire dans mes positions sous le simple prétexte que quelqu’un comme moi doit obligatoirement prendre tout le monde pour des cons, c’est évident. Je suis même effrayé de voir avec quelle facilité tout cela ressort.
    Franz, vous ne me sortiriez jamais un couplet « cafet de l’X » comme celui là si j’avais fait exactement le même commentaire sans que vous n’ayez eu connaissance de ce détail. Je n’ai pas traité votre libéralisme de « café du commerce », j’ai traité votre caricature du mien de café du commerce, ce qui est très différent, vous en conviendrez. Mais cette information que vous aviez sur moi vous l’a fait lire comme un crachat à votre visage. Faux, mais soit…
    Je vous reprend : « Mais de toutes façons, si vous voulez des taxes et de l’égalité imposée par l’État, ne vous dites pas libéraux » : pour être honnête, j’ai cru que vous moquiez le libéralisme par cette phrase, parce que dire qu’un libéral refuse toute taxation me semblait être une caricature volontaire. Je ne vous ai jamais pris pour un imbécile, j’ai cru que vous aviez à dessein caricaturé la position dont je me réclamais pour me taxer d’incohérence, et j’ai dénoncé cette caricature putative.
    Ceci dit, je me préoccupe de justice et de valeurs… peut-être avez-vous raison, je ne dois pas être libéral en fin de compte.

    Et tout ramener à une prétendue jalousie que vous croiriez déceler en moi est une facilité à laquelle je vous reproche beaucoup d’avoir cédé. En gros, 3 commentaires de gens « plus âgés » qui résument ma position à celle d’un jeune impétrant qui est aigri de n’être pas né riche et changera bien vite d’avis quand il aura du pognon et des gosses…
    Le problème de ce genre d’arguments qui ne s’attaque pas au fond est qu’il peut être retourné facilement, et je pourrais dénoncer votre myopie de privilégies partiaux, etc… Je ne me livrerai pas à cela, je le laisse à votre imagination et votre grande expérience, important, ça, l’expérience…

    Oui, mes théories sont suscitées par mon vécu, et un certain choc social que j’ai été amené à éprouver lors de mes études. Cela disqualifie-t-il en soi mon propos? Rousseau et sa vision de la société (que je ne partage pas d’ailleurs) sont-ils à balancer à la poubelle du simple fait que Rousseau a eu à souffrir moralement de son contact avec la noblesse (jusqu’à blâmer cette dernière d’avoir, lui, du abandonner ses enfants). Personne ici n’a rien dit de convaincant sur le fait qu’il est beaucoup plus utile aux ménages d’épargner en vue de transmettre à ses héritiers. Rien à part « tu verras quand tu y seras, petit c** ».
    Le lissage dont vous parlez, Franz, c’est le consommateur prévoyant qui devrait le faire lui-même, en concevant son plan de consommation intertemporel de façon à épuiser entièrement son épargne à la fin de sa vie(la moyenne des consommateurs, vous l’aurez compris). Si il sait que tout le reliquat sera perçu par l’Etat, peut-être qu’il commencera enfin à le faire.

    Et puis vous avez raison, j’attendrai d’hériter d’un oncle en Amérique. Et là je reviendrai pour militer en faveur d’une suppression absolue des droits de succession, parce qu’ils sont comme ça, les jeunes, de versatiles ignares.
    Bonne nuit à tous

  • « Le lissage dont vous parlez, Franz, c’est le consommateur prévoyant qui devrait le faire lui-même, en concevant son plan de consommation intertemporel de façon à épuiser entièrement son épargne à la fin de sa vie(la moyenne des consommateurs, vous l’aurez compris). Si il sait que tout le reliquat sera perçu par l’Etat, peut-être qu’il commencera enfin à le faire. »

    hahahahaha, hihihihihihi, misère, tout fout le camp 🙂 même les grandes écoles !
    Vive la Suisse et la Belgique … et la marmite des petits Louis !

    PS : Pardon Koz et Libéral, mais là c’était plus fort que moi …

  • @DenysM

    Rassurez vous…
    1° je ne suis guère plus âgé que vous.
    2° je n’ai jamais pris l’X pour une formation réputée en économie. J’aurais pu parler de la cafet de l’ENA ou pire encore d’Ulm… Je ne vous visais pas réellement. Je parlais de ces discussions d’étudiants souvent brillants mais utopistes, plein de mauvaises bonnes idées.
    3° Je ne vous pense pas « jaloux »… je suppose juste, peut-être à tort, que comme nombre de personnes « jeunes » l’inégalité vous hérisse, au moins un peu, et que vous souhaitez la résoudre… vite. Donc par une intervention de l’État. Hélas, on sait très bien que les interventions dans ce genre, si elles réduisent la dispersions des fortunes dans une économie, réduisent surtout le niveau moyen de richesse…

    Enfin, si vous voulez parler d’optimisation sous contrainte des plans de consommation il faudrait déjà pouvoir dégager un certain nombre d’éléments « solides » pour le faire. L’axiomatisation à la Von Neumann-Morgenstern est bien jolie, mais depuis 1952 on sait que ça ne marche pas comme ça… merci Allais (tiens, encore un X… ). Et même avec de la VNM… Qui a décidé qu’il était rationnel avec toute les formes d’utilités d’épuiser son épargne à la fin de la vie ? Tout ce que nous savons sur l’utilité justement montre qu’il y a « altruisme » notamment envers ses descendants… Si on sait que le reliquat est « perçu » (subtilisé/dérobé me paraissent plus juste… 😉 ) on réduit juste le niveau de l’utilité espérée de l’agent. Peut-être également parviendra-t-on a des plans de consommation différents. Ou plus fréquemment à un simple départ vers des cieux plus cléments. Surtout quand il s’agit d’entreprises. Et bientôt dans notre douce France égalitaire, ne resteront que des pauvres vaquant dans des entreprises qui seront toutes à capitaux étrangers…

  • Et les franchises médicales, les taxes sur les poissons, les taxes sur les sms pour financer la fin de la pub sur antenne 2 (certes pas encore mis en place), les taxes sur les mémoires, ça c’est vraiment partagé par tous.
    Bref, on nous demande des efforts collectifs … pourquoi pas mais justement ça fait tout drôle que certains se voient offrir des cadeaux. Ca doit être ça l’effet : exonération pour les riches.
    Quand il s’agit d’être ponctionné, c’est collectif mais quand il s’agit de recevoir des cadeaux, c’est très séléctif.

    De plus, le Liberal que vous semblez être, devrait dénoncer ces aides (au bilan douteux) pour devenir propriétaire. Si on veut que les gens soient mobiles ou flexibles, ce n’est certainement pas en les fixant à un endroit du territoire. Bref, c’est étrange comme dispositif. Alors que l’immo se dégonfle dans beaucoup de pays, ne s’agit il pas d’une mesure pour remettre du blé dans la bulle pour éviter qu’elle se dégonfle ???

  • @DenysM

    Ne regrettez rien… vous êtes juste confronté aux difficultés de chacun :
    s’exprimer, argumenter, écouter l’autre, essayer de le comprendre, lui répondre, regretter de voir sa pensée ou ses paroles déformées, reformuler, constater qu’il ne suffit pas d’être clair pour être compris, d’être certain d’avoir raison pour convaincre etc…

    Vous défendez les inégalités fondées sur le mérite et vous condamnez l’héritage  » forme la plus criante d’inégalité injuste  »
    Tara ne condamne pas l’héritage et résume votre discours sur les inégalités sociales à une forme de jalousie
     » comme si vous étiez jaloux de l’héritage intellectuel de vos copains d’étude  »
    Elle évoque aussi les bourses comme moyen de financer ses études.
    Grosse incompréhension, puisque vous êtes l’exemple de cette réussite au mérite grâce aux bourses et vous ne comprenez pas sa réaction.
    Puis Dang intervient, lui aussi est attaché à la transmission du patrimoine à ses enfants et il fait remarquer que vous insistez beaucoup sur le fait d’appartenir à l’élite du fait de vos études, ce qui ne vous donne pas plus la voix au chapitre que d’autres.
    Grosse incompréhension à nouveau, vous vous excusez d’avoir pu sembler arrogant alors que vous vouliez juste prouver que vous saviez de quoi vous parliez en évoquant l’absence de mixité sociale dans les études d’excellence.
    Puis Franz intervient, il n’a pas apprécié votre commentaire
     » c’est du libéralisme de café du commerce  »
    donc il vous donne son CV histoire de montrer qu’il sait de quoi il parle lui aussi et il suggère que votre position radicale sur l’héritage- qu’il ne partage pas- est liée à votre position personnelle de jeune brillant et désargenté, et que vous changerez d’avis en prenant de l’âge et du patrimoine.
    Incompréhension à nouveau et vous vous sentez incompris et caricaturé.
    C’est mon analyse, mais vous ne serez peut-être pas d’accord…

    Je ne dis rien sur le fond du débat pour cause d’incompétence bac+0 🙂 encore que l’héritage, la transmission des biens, chacun peut en penser quelque chose, le problème est culturel autant qu’ économique.
    L’allongement de la durée de la vie et son coût risquent d’y d’apporter une réponse incontournable d’ici peu.

    Pour le reste, les explications de texte en économie même divergentes, m’intéressent, merci donc à leurs auteurs.

  • Bonjour,

    Pour en revenir aux chiffres, le chiffrage des effets de la loi TEPA dépend du moment où on se place.

    D’après un rapport sénatorial à l’occasion des débats sur le projet de budget pour 2008 (http://www.senat.fr/rap/l07-091-1/l07-091-12.html#toc89 – désolé, pas fichu d’insérer un lien…), le coût de la loi TEPA pour 2008 serait de 8,9 milliards, dont 4,3 pour les heures supplémentaires, 1,6 milliards pour les droits de mutation à titre gratuit (exo sur les droits de succesion) et 0,2 milliard sur les intérêts d’emprunts.

    En revanche, en « régime de croisière », on passe bien à un coût pour l’Etat de 13,8 milliards d’€, du fait principalement de l’augmentation du coût lié aux exonérations d’emprunt (3,7 milliards).

    Je n’ai pas de tendresse particulère pour les exonérations de droits de succession, mais ce qui me frappe davantage concerne l’impact sur la croissance.

    D’un côté, nous avons un discours éléctoral puis présidentiel mettant en exergue l’obtention d’un point de croissance supplémentaire, ce qui renvoie à la croissance potentielle et correspond aux travaux de la commission Attali, dont on verra bien ce qu’il reste à la fin…

    D’un autre côté, on a une loi qui vise à créer un « choc de croissance » et qui comporte une bonne partie de mesures tendant à distribuer du pouvoir d’achat aux classes moyennes ou supérieures : il s’agit donc de favoriser la demande, alors même que le problème qui se pose à nous est bien un problème d’offre. Quant aux exonérations d’heures sup, on est un peu au croisement entre l’offre et la demande.

    Au total, j’ai vivement l’impression qu’on s’y est pris à l’envers : on programme des baisses d’impôts non compensées par des baisses de dépenses, ce qui dégrade nos comptes publics, d’un autre côté, on prend des mesures favorables à la demande sans avoir traité les problèmes d’offre, ce qui conduit à une dégradation de notre balance commerciale (de l’ordre de 40 milliards d’€ pour 2007).

  • Je rejoins carredas… j’aimerais bien qu’on en revienne à l’économie, et que l’on parle de l’efficacité et de l’opportunité de ces dépenses.
    Etaient-elles prioritaires? Fallait-il commencer par là?
    J’ai une autre remarque à propos du montant.

    Je crois me souvenir que cet été, on a beaucoup parlé des 13 (ou 15) milliards « injectés dans l’économie ». Je me souviens avoir pensé à une perfusion. Bref, l’intérêt de cet ensemble de lois, c’était de permettre un redémarrage de l’économie par un soutien que l’on annonçait massif à la consommation.
    Je conteste donc le principe, puisqu’il ne me semble pas que ce type de mesure puisse avoir réellement un effet sur la consommation susceptible de soutenir la croissance, et encore moins de relancer l’emploi. A part un mécanisme mystérieux de type magique, genre « Sarko est élu la France va gagner », je ne vois pas.
    Il me semble également que la réduction du budget initialement annoncé est également une preuve d’échec : les gens n’ont pas demandé tant d’heures supp que ça, et puis il n’y avait pas des masses de gens injustement taxés sur leurs revenus. Donc tant mieux pour le budget, tant pis pour l’esprit de la loi.
    Tant mieux pour le budget… cet année. L’estimation initiale sera peut-être exacte pour l’année suivante, je veux bien croire que les choses prennent du temps à se mettre en place. C’est d’ailleurs pour ça que quand un politicien me promet « un choc de croissance », j’ai pas envie de voter pour lui, ça ressemble trop à de la fumée.
    Mais l’année prochaine, au lieu de s’estimer heureux de n’avoir dépensé « que » huit milliards pour rien. On aura peut-être « 10 milliards pour rien ». Et « 13 milliards pour rien » l’année suivante.
    C’est pas grave, c’est les enfants qui payent.

  • @Carredas : je suis parfaitement d’accord avec vous, c’est exactement ce qui s’est passé. Merci, d’ailleurs, ça me rassure que quelqu’un ait compris la conversation comme je l’ai comprise, je me sens moins seul.
    Je suis juste un peu catastrophé que la conversation se soit focalisée autour des diplômes, alors qu’il n’a jamais été question pour moi de les évoquer pour asseoir une prétendue légitimité à parler d’économie, juste pour illustrer un point accessoire de mon discours. Il n’en est pas moins vrai que j’ai eu tort de le mentionner. La seule chose que je voulais, c’était une discussion sur le fond, qui a quand même un peu eu lieu. D’ailleurs votre avis m’intéresse au même titre que celui de n’importe qui, et tant que l’argumentation tient, le diplôme n’a rien à faire dans tout cela.
    @ Dang et Franz : j’aurais bien des choses à vous répondre à tous deux.
    Mais cette conversation m’épuise, donc je m’en tiendrai là, c’est absolument lâche, j’en suis conscient.
    @Emir Abel : idem. Je vois très bien où vous voulez m’emmener, mais ce débat risque d’être extrêmement idéologique, et donc stérile. Par conséquent, par lâcheté, je ne vous répondrai pas.

  • @ Lisette : les exonérations fiscales ne sont pas des dépenses de l’Etat… ce sont justes des recettes moins confiscatoires. L’Etat ne fait pas de redistribution en distribuant des complément de revenu aux classes moyennes. C’est l’entreprise qui paye !

    En revanche, je crois qu’il y a deux écueils majeurs pour cette loi :

    -Il faut que des économies soient réalisées au niveau de la gestion publique. C’est la mission à posteriori d’Eric Woerth sur la Réorganisation des Politiques Publiques. Définir les missions de l’Etat et diminuer leurs coûts.

    -Le souci, c’est que la baisse de la fiscalité a été menée avant la diminution des dépenses publiques. Ce qui a aussi pour effet pervers des anticipations rationnelles : l’Etat doit diminuer son déficit, si en année t je paye moins d’impôt, qui me dit qu’en t+1 on va pas me les réclamer à nouveau ? Dans cette incertitude, dois je modifier ma consommation ou dois je thésauriser ?

    Bref, la loi TEPA me semble aller dans le bon sens, mais le timing est peut être imparfait, ce qui pourrait n’avoir aucun effet à court terme, ou à long terme si les mesures n’ont pas de persistance dans l’application.

  • @carredas : « Je ne dis rien sur le fond du débat pour cause d’incompétence bac+0 encore que l’héritage, la transmission des biens, chacun peut en penser quelque chose, le problème est culturel autant qu’ économique. »

    vous avez tout résumé et tres bien me semble-t-il. Juste : mon grand-père disait toujours moi j’ai bac + x années (son âge – 17 ans). Comme si on arrêtait d’apprendre le bac obtenu ! 🙂

    @Libéral : merci pour ce billet où comme d’habitude tu mets ta pédagogie au service du décryptage de la démagogie

  • @ Lisette

    -sur les 35 heures et comment en sortir :

    possibilités
    – abolir la loi et passer aux 39 heures pour tout le monde avec un minimum ou sans augmentation des salaires, ce qui serait le mieux, vu la compétitivité de la France. Imaginez la réaction des français …

    – abolir la loi et passer aux 39 heures augmentées en proportion, charges comprises, sans heures supps. Imaginez la réaction des syndicats et des patrons …

    – contourner le problème avec les heures supps autorisées, dans une limite de 45 heures exonérées de charges. Payés plus mais moins chères pour les patrons du fait de l’exonération des charges.

    Nous avons payés (et j’espère qu’on va les économiser maintenant) des milliards et des milliards pour les 35 heures pour soutenir les entreprises ce dont personne ne parle. Nous payons relativement peu pour en sortir en douceur.

    Quant à l’augmentation du pouvoir d’achat par les exonérations fiscales et les heures supps, ma seule inquiétude va vers le déficit extérieur. Mais il faut espérer que l’augmentation de la demande produira aussi une augmentation de l’offre français qui entraînera une augmentation de l’activité française. Cercle vertueux que nous avons quitté depuis des décennies. Car distribuer du pouvoir d’achat sans produire plus revient pour moi à favoriser les importation.

    Je n’ai pas fait d’études économiques … j’essaie de comprendre sans parti pris… 🙂

  • @london : pas des dépenses, juste moins de recettes.
    OK, mais ça ne change pas grand’chose.
    Il y a en effet un problème de timing… C’est limite du luxe ces réformes, quand on a fait ce qui est vraiment important.
    Sarkozy s’est coupé les ailes dès le début de son mandat pour des raisons purement idéologiques.
    Pourquoi ça foire sur les taxis? parce qu’il est impossible de trouver de l’argent pour racheter les licences. Résultat : un privilège qui perdure, un service toujours aussi mauvais, au détriment du tourisme, et des possibilités d’emplois pas créés. Avec en prime un effet désastreux sur la communication.

  • @DenysM : votre lassitude me désole car je vous avais posé une question précise sur le bas de laine des français et votre réponse m’aurait vivement intéressé. D’autant plus que vos mises au point montrent que vous n’êtes pas un blogueur arrogant, il s’en faut.

  • « Sur l’ISF, vous avez raison. Ils avaient le choix entre faire ce qui est bon pour l’économie et faire ce qui est bon pour leur popularité. Vous devriez vous réjouir, vous gagnez sur les 2 tableaux. »

    Pas compris.

    « Sur les heures sup, c’est vrai que la presse a des trucs plus importants à dire ces derniers temps, mais il faut que vous sachiez que le dispositif est un grand succès auprès des entreprises. »

    Enchanté de l’apprendre. Nous ne travaillons donc pas pour les mêmes entreprises.

    « Sur les successions vous n’êtes pas cohérent. L’exonération est plafonnée. Si les montants sont indolores pour les pauvres, ils sont carrément insensibles pour les riches. »

    Pas compris non plus. Vous pouvez préciser ?

  • margit : je suis absolument d’accord sur les orientations. Il est très bon de vouloir mettre un peu de souplesse dans la loi des 35h, et pourquoi pas faire baisser un peu la fiscalité.
    Là où j’ai un énorme problème, c’est sur le timing!

    Tout cela n’avait RIEN de prioritaire. De plus, le discours d’emballage de cet ensemble de lois était rien moins que mensonger :
    – réforme des 35h : vous le dites vous-même très bien, personne ne reviendra sur la durée légale du temps de travail. Pourquoi avoir fait campagne là-dessus?
    – augmenter la consommation : hyper douteux. Avions-nous les moyens de prendre un tel pari?
    – choc de croissance : carrément de la pensée magique.
    – augmenter l’emploi : je ne vois pas par quel miracle.

    L’idéologie intervient bien sur le timing, sur l’ordre des priorités dans les réformes du gouvernement. Manifestement, il était très important de faire savoir :
    – qu’on allait toucher aux 35h
    – qu’on ne détestait plus les riches.
    J’appelle ça des raccourcis, et j’aurais voulu de l’efficacité économique plus qu’un discours sur les valeurs.

    Pour économiser de l’argent, faire des réformes de structure, il faut commencer par dépenser. L’argent qui a été dépensé, ou bien auquel on a renoncé, lors de la loi TEPA, n’est pas allé vers des réformes de structures. Aujourd’hui où l’on se décide à en faire, on a aucun moyen de calmer les mécontents (parfois mécontents pour de vraies raisons, témoins les taxis et leurs licences).

  • Effectivement, comme noté de ci de là, il est difficile de qualifier la loi TEPA de cadeau.

    Si je m’abstiens de prendre quelque chose qui n’est pas à moi au départ, ce n’est pas un « cadeau ». En revanche l’impact que ce « non-prélèvement » pourra avoir n’est pas mécanique. Il ne s’agit pas d’argent « injecté » puisque l’on parle de sommes « potentielles » dont l’impact est réduit à la modification que les entreprises (principalement) et les particulier porteront à leurs anticipations. On parle ici de milliards que « peut-être on aurait pu avoir à payer » et que « probablement on ne payera pas, du moins pas sous cette forme »… Donc effectivement impact sur les anticipations… et (légère) augmentation de l’incertitude (peut-être me demandera-t-on de payer quand même via de nouvelles taxes… au moins pour partie). L’effet est intéressant dans le sens où les sommes « non-prélevées » sont rattachées à des domaines où l’intervention de l’État constitue de fortes externalités et perturbe le fonctionnement de l’économie…

    Par contre si ce genre de réformes à pu marcher dans certains pays (je baisse les impôts sans nécessairement commencer par baisser les dépenses) c’est que la contrainte sur l’endettement y était (au moins psychologiquement) plus forte qu’en France. Ici ce qui m’inquiète c’est que depuis 30 ans on fonctionne sur du déficit budgétaire massif, de l’endettement massif et que cela n’inquiète finalement que peu et peu de gens. Donc l’effet « pression à la réduction des dépenses » d’un allègement d’impôts, dans ce beau pays, me paraît peu évident. Or c’est principalement cela qui permettra à la loi TEPA d’avoir un vrai impact positif sur la croissance et le pouvoir d’achat…

    Si le seul effet c’est de « libérer un peu les créateurs de richesse » et augmenter la dette, on pourra en effet gloser à loisir sur l’opportunité de cette loi. Si la suite logique (réduction des dépenses publiques) arrive, alors cela pourra effectivement dynamiser durablement la création d’emplois et le pouvoir d’achat.

  • @DenysM

    Non, je ne crois pas qu’il y ait eu focalisation autour de vos diplômes, il y a eu incompréhension sur ce qui vous motivait à les évoquer.
    Pour ma part, j’ai précisé bac+0 à la fois en clin d’oeil à toutes ces années d’étude évoquées plus haut et pour expliquer que je manque d’arguments dans le domaine économique.
    Cela a pu être compris comme une forme de modestie, voire de fausse modestie, ou comme un regret de n’avoir pu accéder au savoir, ou un constat d’infériorité par rapport à d’autres, chacun peut projeter ce qui lui tient à coeur et d’ailleurs vous et Thais êtes venus me rassurer, avec beaucoup de gentillesse 🙂

    Reste que ce refus de l’héritage – des biens et non des valeurs- me laisse un peu rêveuse, je n’avais jamais considéré cela comme la plus injuste des inégalités…

  • @denysM, suite et fin
    vous me répondez : »@Tara : je ne sais pas exactement au nom de quoi vous entendez me faire la leçon, ni me dire des choses que je sais pertinemment: bien sûr qu’on peut s’en sortir quand on est enfant de pauvre, bien sûr qu’on peut se cultiver à moindre frais, vous me décrivez mon enfance »
    Désolée que vous ayez pu penser que je vous donnais une leçon.
    Le but de ce blog est loin d’être ce genre de chose.
    Comme nous avions de grands points communs ( hormis que je n’ai pas fait de Grande Ecole ), je voulais simplement vous donner mon point de vue de personne issue d’un milieu pauvre, sur la loi TEPA et son article sur les successions.
    Il y a eu incompréhension, veuillez m’en excuser.
    Carredas vous répond :[« Tara ne condamne pas l’héritage et résume votre discours sur les inégalités sociales à une forme de jalousie
    ” comme si vous étiez jaloux de l’héritage intellectuel de vos copains d’étude ”
    Elle évoque aussi les bourses comme moyen de financer ses études.
    Grosse incompréhension, puisque vous êtes l’exemple de cette réussite au mérite grâce aux bourses et vous ne comprenez pas sa réaction. » ]
    Je croyais avoir mentionné que j’avais lu que vous étiez un exemple de réussite au mérite
    Re désolée.
    Sur les autres points, j’aurais aimé en discuter avec vous, mais le billet ne se prête pas aux hors sujets.

    Sur le com de BUzzock, je voudrais dire que les franchises médicales ne peuvent pas être mises en parallèles avec la loi TEAP.
    Elles ont un autre but : celui d’une part de financer le plan vieillesse et prise en charge des démences liées à l’âge et d’autre part la diminution de la consommation de médicaments , car la Fra

  • @ Franz
    « Donc effectivement impact sur les anticipations… et (légère) augmentation de l’incertitude (peut-être me demandera-t-on de payer quand même via de nouvelles taxes… au moins pour partie). L’effet est intéressant dans le sens où les sommes “non-prélevées” sont rattachées à des domaines où l’intervention de l’État constitue de fortes externalités et perturbe le fonctionnement de l’économie… »

    D’où les insinuations constantes du PS sur une probable « augmentations des taxes » après un « cadeau fiscal aux riches » qui a soi-disant vidé les caisses … déjà vide depuis des décennies. On se demande quel intérêt ils poursuivent. Saper le moral et entretenir l’incertitude pour empêcher la réussite. De qui ? Du gouvernement … mais aussi de la France et des français.

    Où en est la mise en oeuvre de la LOLF ?

  • à l’occasion de cette discusssion,
    ce serait intéressant de recueillir sur ce blog fréquenté par des internautes variés et de haut niveau…
    l’avis des participants sur l’héritage patrimonial,
    certainement différent en fonction de la diversité politique et de l’âge….
    personnellement, adolescent, je considérais comme assez injuste d’hériter de biens matériels de ses parents, alors que chacun doit fondamentalement , se faire lui même par ses talents, sa volonté…
    l’ augmentation de la durée de vie fait qu’en plus, on hérite maintenant en France, en moyenne, au moment où on prend sa retraite et donc où son patrimoine personnel est au plus haut…
    avec l’âge je comprends mieux qu’on puisse vouloir transmettre à ses enfants, sa famille, des proches, ses « valeurs » au deux sens du terme, des maisons et objets de famille…
    mais il est quand même étonnant que, alors que tous déplorent la dette publique, on refuse de demander aux aînés de participer au remboursement de dettes contractées durant leur vie, il y a là le décalquedu principe récurrent « privatiser les profits, l’épargne, étatiser les pertes, la dette »…
    on comunique beaucoup sur le fait que chaque nouveau français naît avec une dette de 15 000€, cela veut dire que chaque décès lègue une dette de 15 000€. Ne pourrait-on, suivant des modalités à déterminer, « récupérer » lorsque c’est possible, ces 15 000€ au décès?
    il y a plus de 540 000 décès en France, ce nombre va augmenter avec les papy boomers, si la moitié réglaient cette « dette » constituée pour les servir , les soigner, cela ferait 4 milliards annuels de désendettement
    ce qui n’empêche pas, loin de là, d’améliorer l’efficacité de l’état pour revenir à un équilibre des comptes…

    il y aurait beaucoup d’autre choses à dire sur l’héritage…j’y reviendrai

  • @francis

    Je n’ai pas les chiffres mais je suis prêt à parier qu’en moyenne l’Etat, via l’impôt sur les succession, récupère pas loin de ces 15000€ à chaque décès.

    Le problème est qu’on préfère utiliser nos « ressources fiscales » pour des dépenses, pas toujours très utiles ni très contrôlées en termes d’efficience ou d’économie plutôt que pour le désendettement.

    Comme pour le chômage, c’est un « choix de société » (que malheureusement on n’a fait sans jamais demander leur avis aux français). On préfère (pour l’instant, c’est nous les jeunes et plus sûrement encore nos enfants qui finiront par payer) vivre à crédit avec plein de fonctionnaires que rembourser la dette.

  • @franz, cf plus haut: « Avant la réforme, 78% des successions n’étaient pas imposables. L’objectif de la loi TEPA était de passer à 93,5% ».
    la plupart d’entre nous ne soldons pas nos dettes en partant…
    mais tout à fait d’accord avec vous pour dire que rembourser le passé ne dispense pas des efforts pour le présent et le futur, je la’ mis dans mon commentaire…

  • @Franz : si j’ai bien compris, vou spensez qu’il s’agit de « sommes potentielles » qu’on ne prélèvera pas. Et donc ce ne sont pas des dépenses.
    En même temps, quand le gouvernement prévoit son budget, il fait la somme des « recettes potentielles » et des dépenses à venir.
    Parmi les recettes potentielles, il estime combien lui rapporteront différents impôts. Les taxes liées au pétrole, d’abord, l’impôt sur le revenu, les taxes patronales, les impôts de succession.
    C’est avec ça qu’on calcule combien l’Etat peut dépenser tout les ans. On rajoute un bon 40 milliards qu’on dépense tous les ans en plus de ce qu’on gagne, ça s’appelle le déficit budgétaire, et puis on se réjouit très très fort quand on est à 38 milliards dépensés en plus de ce qu’on gagne. Mais là n’est pas le sujet.
    Renoncer au produit de certaines taxes sur le revenu ou les successions, et à certaines taxes patronales, c’est exactement comme dépenser de l’argent. Sur le solde du budget, ça fait pareil : c’est de l’argent qui ne rentre pas, auquel on a renoncé, en disant que ça en ferait rentrer d’autre par ailleurs, grâce à la mise en place d’un cercle vertueux. Ce que je conteste.
    Les heures supp, c’est pareil.
    L’effet sur le budget est nul s’agissant d’heures supp qui auraient été crées en plus par rapport aux années précédentes… et qui n’auraient pas été crées sans cette disposition fiscale spécifique. Pour les heures supp qui étaient déjà effectuées, et pour celles qui auraient été payées de toute façon (carnet de commande à remplir)… c’est, encore une fois, seulement de l’argent qui ne rentre pas dans les caisses de l’Etat et que, par conséquent, on ne peut pas utiliser pour réformer le pays, faire un plan Marshall des banlieues, payer des retraites aux veuves qui ont élevé les quadras et quinquas d’aujourd’hui et se retrouvent avec 600 euros par mois.

  • @ Lisette
    Il y a une chose que vous oubliez c’est que les heures supps et les réductions fiscales constituent peut-être moins de gains pour l’état d’un côté mais combien rapportent-ils en TVA sur les produits achetés et les services supplémentaires payés par ceux qui en profitent, sans parler de l’augmentation de la production qui s’ensuit, c’est à dire de l’activité économique et de ce fait une réduction du chômage à la clé…
    L’économie est plus compliquée que les arguments, critiques et slogans employées par les uns et les autres.

  • Quand on voit où nous mêne « la main invisible du marché financier », j’éclate de rire a la place de pleurer.
    Jettez un coup d’oeuil sur le blog de Paul Jorion. Suivez l’information économique alternative comme sur « Contre-Info » et vous verrez que les problèmes actuels sont roupies de sansonnet face à ce qui se profile.
    Sinon, merci à Liberal pour cet éclairage plus factuel que la vulgate des média. Mais je suis plus sur la ligne de Lisette. La situation est suffisament compliquée pour ne pas rajouter des bruits partisants. Un gouvernement qui se contente de répondre et d’agir suite à chaque rapport de la cours des comptes jusqu’à ce que ceux-ci ne comporte que des broutilles en terme d’argent gaspillés, ensuite on pourra promettre le grand soir.
    Oa alors qu’ona annonce clairement un nouveau pacte social français et que l’élection se fasse là dessus.
    Or tel n’a pas été le cas l’année dernière, même si certains « sarkophobes » dénonçaient cette remise en cause du pacte social qui est en train d’être mis en oeuvre.

  • @margit

    « Il y a une chose que vous oubliez c’est que les heures supps et les réductions fiscales constituent peut-être moins de gains pour l’état d’un côté mais combien rapportent-ils en TVA sur les produits achetés et les services supplémentaires payés par ceux qui en profitent, sans parler de l’augmentation de la production qui s’ensuit, c’est à dire de l’activité économique et de ce fait une réduction du chômage à la clé… »

    Ne s’agit-il pas d’une bonne vielle relance keynésienne de relance de la demande, le déficit immédiat (ici lié à de moindres recettes plutôt qu’à un supplément de dépenses) étant compensé par les produits à venir liés au surcroît de croissance ?

    Sur le fond, cela peut faire sens si l’on estime que l’économie souffre d’un manque de demande et c’est ce qui est en train d’être fait aux Etats-Unis.

    Le problème est que, comme l’a indiqué un rapport récent du CAE sur les leviers de la croissance, le problème de fond qui affecte notre économie est que l’offre a du mal à répondre à la demande, d’où le déficit extérieur. Du coup, on voit que le traitement appliqué ne marche pas et qu’au lieu des 2,25 % de croissance qu’attend le gouvernement pour 2008, on est pluôt parti pour moins de 2 %.

    Vu que nos finances publiques ne sont pas bonnes, c’est tout de même bien dommage…

  • oui Margit, tout est là en effet 🙂
    Combien? et pourquoi?
    Combien? Pas beaucoup. C’est ce que dit Libéral dans son article, concernant « les riches ». Pas beaucoup non plus pour les employés qui pourraient bénéficier des heures supp. A supposer que par miracle le carnet de commande de son entreprise se remplisse, et que son patron puisse ou veuille payer des heures supp pour accomplir ce travail supplémentaire, et que par conséquent son travail hebdomadaire passe de 35h à 39h, soit 4h de plus, soit 18h dans le mois. Il gagne 6.63*18 soit 119.34 euros. A 25% supplémentaire, ça lui fait 148 euros.
    Les 25% supplémentaires, ça représente 29 euros par mois, dans ce cas très très favorable. Après, on peut se demander quelle est la part d’incitation de la loi, combien les patrons sont encouragés à faire faire plus d’heures supp grâce aux allègements fiscaux, combien ils n’osent pas en faire faire à cause de la complexité du texte, et combien d’heures supp ils faisaient faire de toute façon à leurs employés.
    A la question, combien, la réponse est donc : pas beaucoup et on sait pas, suivant les cas.

    La question deux, c’est : pourquoi?
    Vous le dites bien, on espère que les gens vont dépenser pour acheter français. Par exemple, des vêtements. On va chez H§M et Zara pour acheter les vêtements de rentrée au petit, quand on a gagné un peu de sous en plus? Ou bien on va chez Antonelle et Cyrillus? A Noël on achète les beaux jouets en bois de chez fnac eveil et jeux, ou bien Mattel et des chinoiseries? La voiture, on la prend neuve et française? L’écran plat, idem?
    On espère.

    Entendons-nous bien, je ne conteste pas le fond de ces réformes. Je conteste le moment où elles ont été mises en place, et la façon dont on les a vendues. Je regrette qu’aujourd’hui elles nous plombent. Je regrette que le trou dans le budget interdise de lâcher du lest pour faire passer des réformes (investir? allons bon cher monsieur)

  • Cela ne marchera pas à 100 % (d’où mon inquiétude pour le déficit extérieur) mais chaque petit point gagné sera bon à prendre pour l’économie française.

    Si parallèlement on pouvait limiter un peu la concurrence déloyale exercée par des pays qui ne respectent pas l’environnement et un certain niveau de protection sociale … mais là on marche sur des œufs … l’Europe, les pays en voie de développement et les représailles économiques des pays concernés.

  • Un pari, Margit 🙂
    Un pari, vendu comme une panacée, et considéré comme prioritaire par idéologie… Au détriment de toutes les vraies réformes qui auraient pu être menées… Et des réformes qui auraient vraiment fait gagner des sous et créé des emplois (je reviens au taxi, ça me paraît particulièrement frappant)
    Avec des si, on peut mettre Paris en bouteille et faire gagner la France!

  • @ Sébastien
    « Ne s’agit-il pas d’une bonne vielle relance keynésienne de relance de la demande, le déficit immédiat (ici lié à de moindres recettes plutôt qu’à un supplément de dépenses) étant compensé par les produits à venir liés au surcroît de croissance ? »

    Je ne pense pas, car avant on relançait par des augmentations de salaire en creusant les déficits mais en diminuant au même temps la compétitivité tout en espérant que la consommation fera le reste. Par les heures supps sans charges on espère augmenter non seulement les salaires mais aussi la production (biens ou services).

    Mais il est vrai je n’ai pas fait des études économiques 🙂 j’ai seulement passé ma vie parmi des petits entrepreneurs qui luttait 24 h/24 pour leur entreprise avec une seule devise « quand ça va mal il faut redoubler d’efforts, de travail » 🙂 et me suis lamentée avec les miens quand le PS a fait cette monumentale connerie des 35 heures et autres distributions de pouvoir d’achat sans contrepartie de travail à une époque où il aurait fallu faire comme les suisses, se retrousser les manches et augmenter le temps de travail de quelques heures pour faire face à la mondialisation.

  • @Lisette
    Ca n’a rien à voir avec le sujet mais bon…
    Je vous aime 🙂

    Enfin… disons que j’aime vos contributions.

    Sur les deux fils de discussions ou j’ai récemment eu le plaisir de vous lire, quelle belle ténacité, vous faites une jolie démonstration de l’utilité de l’intelligence, de la mesure et de l’argumentation dans une discussion.

    Je vous accorde donc mon soutien dans ce débat (ainsi que dans celui sur le tonton grognon)!

    Je n’ai pour ma part rien à ajouter que vous n’ayez déjà écrit… bon sauf peut être, à Margit, que « Si parallèlement on pouvait limiter un peu la concurrence déloyale exercée par des pays qui ne respectent pas l’environnement et un certain niveau de protection sociale … mais là on marche sur des œufs … l’Europe, les pays en voie de développement et les représailles économiques des pays concernés »

    Ne me semble ni très envisageable, ni très bon pour l’économie (même la française), ni très bon pour les gens (même les français), ni très libéral 🙂

  • C’est quand meme formidable la France.

    L’etat va moins prendre d’argent aux contribuables, et c’est un cadeau de sa part ?

    Le lavage de cerveau est vraiment profond dans ce pays.

    Une chose est certaine: ces 8 miiliards (ou11 ou 13) auront certainement un meilleur rendement pour l’economie.

    Pour les successions en Angleterre, le plafond a ete rehausse a £300K par personne, impose a 40% pour le reste. Ce qui est encore trop, a mon avis.

  • @ margit

    Sur les 35 h, j’avoue – bien que mon coeur penche clairement vers le PS – n’avoir jamais compris l’intérêt de la manoeuvre (understatement)…

    L’aspect heures sup de la loi TEPA est en fait celui qui me gêne le moins. Ma réserve sur ce point est que cela a été présenté comme une mesure phare permettant de relancer le pouvoir d’achat : vu le contexte économique actuel, je ne suis pas certain que les employeurs aient tant besoin que cela, d’où sans doute des effets réduits pour les salariés. Plus que les paillettes élyséennes, on a là, à mon avis, une bonne explication de la baisse de la cote de popularité de NS dans les sondage.

    Là où la loi est nettement plus contestable, c’est sur les autres aspects : droits de succession et intérêts d’emprunt. Outre les questions de justice sociale qui pourraient alimenter de très longs débats, j’ai ici vraiment du mal à voir en quoi tout cela va relancer la croissance.

  • Décidement, quel succès ces jours-ci!
    @Pascal : tout le monde est d’accord ici pour dire que ça n’est pas un cadeau. En fait, la question qu’on est en train de se poser, c’est : à quoi ça a servi de renoncer à cet argent?
    Ce que tout le monde dit (et ce que ne contredit même pas Liberal!), c’est que ça n’a servi… qu’à pas grand chose.
    Au mieux, comme dit Margit, on peut espérer que ça va aider la croissance.
    Et pourtant, personne ne trouve que l’ensemble des mesures est complètement scandaleux! Il n’y a même personne pour défendre les 35h! pas vraiment un débat de gauchistes à cheveux gras et pull trop long.

  • @Emir Abel,
    Quand quelqu’un gagne de l’argent dans une situation de concurrence, en l’absence d’assymétrie d’information ou d’externalités, on peut dire qu’il l’a mérité.

    @Buzzcocks,
    Vous devez avoir raté l’augmentation de la fiscalité sur les dividendes ou la nouvelle fiscalité des stock options qui ne frappent pas vraiment les pauvres.

    @Carredas,
    Merci d’avoir apaisé les esprits et recadré le débat en mon absence 🙂

    @Sébastien,
    Merci pour le lien avec le doc du sénat. Si je le lis bien, en « régime de croisière » le coût budgétaire se décompose en

    6.6 heures sup
    3.7 intérêts d’emprunts
    2.3 droits de mutation
    1.1 ISF

    Bref, ça ne change pas les grands équilibres : 50% pour le travail, 40% pour les classes moyennes, 10% pour les riches.

    @Lisette,
    Pas d’accord avec ton raisonnement. Encore une fois, il ne s’agit pas d’une dépense mais d’un (non)transfert. Ces sommes resteront dans les poches des entreprises et particuliers Français plutôt que d’aller dans celles de l’Etat. Rien n’est perdu. Il n’y a aucun gaspillage de ressources.

    Tu fais l’hypothèse implicite que prélever ces sommes est inoffensif que cela ne nuit pas à l’économie. Là se situe ton erreur amha. Ou si tu crois vraiment cela, va au bout de ta logique et propose de doubler l’ISF, d’ajouter 20% aux charges sociales et de surtaxer les intérêts d’emprunts. Politiquement, ça ne coûte pas bien cher, personne ne descendra dans les rues pour défendre les entreprises ou les propriétaires. Et ça te fera des ressources « gratuites » pour dépenser au mieux.

    Non, la question pertinente est de savoir si les entreprises et particuliers feront un meilleur usage de ces ressources que l’Etat.

    Les 35h étaient un vrai gaspillage puisque les aides de l’Etat servent à compenser la baisse des heures travaillées. En gros, on a pris de l’argent aux Française pour leur en redonner une partie à la condition qu’ils travaillent moins. A se taper la tête contre les murs.

    A contrario, l’exonération des heures sup va dans le bon sens puisqu’elle encourage à l’augmentation des heures travaillées et donc de la production de richesse. Encore une fois, on vise une augmentation de la production, pas de la consommation. Ce n’est pas une relance keynésienne. Enfin, en terme de timing, je n’irai pas jusqu’à dire que c’était prévu, mais donner une bouffée d’oxygène aux entreprises me semble plutôt adapté au moment où le crédit bancaire se raréfie.

  • 50% pour le travail, mais bien sûr. Et la marmotte ?

    Est-ce que quelqu’un va finir par expliquer comment l’exonération des heures SUPPLEMENTAIRES est censée relancer la machine ?

    Le volant d’heures sups possibles (220 heures) N’est PAS utilisé. Pas parce qu’elles sont trop chères, parce qu’elles sont inutiles, faute de commandes et de marchés.

    Qui ici est convaincu qu’il suffit de faire tourner une usine plus longtemps pour trouver des clients ?

    De plus, le raisonnement de la relance par l’offre est déficient dans une économie morose comme celle de la France.

    Conclusion : si l’exonération des heures sups est mise en place dans certaines entreprises, il s’agit avant tout d’un effet d’aubaine pour l’employeur, qui supprime d’un coup ses cotisations sur des heures qu’il lui fallait de toutes façons payer !

    J’imagine combien c’est bon pour l’économie de supprimer encore quelques ressources aux caisses déjà dans le rouge, mais je ne vois pas le « travailler plus pour gagner plus » dans ce schéma… Les gens travaillent autant pour gagner moins, puisque leur salaire indirect diminue ! Un comble…

  • @Liberal

    1. « Quand quelqu’un gagne de l’argent dans une situation de concurrence, en l’absence d’assymétrie d’information ou d’externalités, on peut dire qu’il l’a mérité. »

    Bof… c’est très idéologique ça. C’est aussi une situation très (trop) théorique. Donc j’aurais tendance à dire que non. Dans cette situation si qqun gagne de l’argent, on peut juste dire qu’il a gagné de l’argent. Le mérite, en l’occurrence, me semble un mot trop connoté « morale » pour pouvoir être utilisé dans ce contexte.

    2. « Encore une fois, il ne s’agit pas d’une dépense mais d’un (non)transfert. Ces sommes resteront dans les poches des entreprises et particuliers Français plutôt que d’aller dans celles de l’Etat. Rien n’est perdu. Il n’y a aucun gaspillage de ressources. »

    Ça c’est de la rhétorique de grande qualité comme le PCF des années 50 l’aurait revendiqué !
    🙂

    Dire qu’un cadeau fiscale n’est pas un cadeau puisque c’est de l’argent que l’état n’a *pas* pris au contribuable (fortuné)… c’est limite comme raisonnement. Au passage on égratigne un peu l’impôt… l’impôt c’est le vol etc… bref, encore une fois, très idéologique et rhétorique tout ca…

    3. Concernant l’impot sur la succession… j’ai un doute la dessus (indépendamment du fait que je ne suis pas vraiment concerné)… mais d’après mes lectures « 9 successions sur 10 entre conjoints et 8 successions sur 10 en ligne directe n’étaient pas imposables [en 2002] ». Même à 8 sur 10 et en considérant que la moitié de ces successions sont assez grosses pour être concernées… ca fait 10% des gens. La classe moyenne c’est 10% des plus riches ?

    En 2005 sur 537000 décès, on trouve 144000 déclaration de succession et le patrimoine médian transmis était de environ 50000€ en 2000.
    Donc grosso modo, la partie succession du TPA concerne au « mieux » quoi… la moitié des 26% des gens qui décèdent… soit 13% de la population… est qu’on considère que 13% des plus riches c’est la classe moyenne ?

    Malheureusement… il n’y a pas de chiffres officielles qui permettrait de trancher sur cette question.

    4. De mon point de vue, cette TEPA était super mal ficelé, totalement idéologique, et couteuse pour un résultat assez peu probant… du bon grain à moudre pour l’opposition, ce dont elle ne s’est pas privé et c’est le jeu (il ne s’agit pas que d’économie mais aussi de politique… Celui qui ignore la réalité… a tendance à se manger les murs… et N. Sarkozy est suffisamment doué en politique pour que l’opposition ne lui fasse pas de cadeaux même des non cadeaux fiscaux).

  • @Liberal
    « Quand quelqu’un gagne de l’argent dans une situation de concurrence, en l’absence d’asymétrie d’information ou d’externalités, on peut dire qu’il l’a mérité. » dites-vous.

    Alors là j’ai 2 hypothèses :
    1) Vous vous foutez de ma gueule
    2) Vous êtes sérieux

    Je suppose que c’est l’hypothèse 2) qui est la bonne et alors je suis amené à faire 2 sous-hypothèses :
    2 a) les conditions que vous décrivez n’étant jamais possibles (absence d’asymétrie de l’information et absence d’externalités) vous cherchez en fait à m’indiquer qu’il n’y a aucun mérite à gagner de l’argent. Nous sommes alors d’accord sur l’essentiel (ce qui serait bien la première fois et me fait donc douter d’avoir choisi la bonne hypothèse 😉 )
    2 b) vous croyez vraiment qu’il existe des situations où l’on a absence d’asymétrie d’information et absence d’externalités et dans ce cas nous sommes ramenés à l’hypothèse 1) ci-dessus.

    CQFD

  • @Liberal: Votre description ne tient pas la route tant que vous n’avez pas défini ce que vous entendez par « classes moyennes », et par « riches ». Faute de quoi, vous ne pouvez pas prétendre à l’objectivité, me semble-t-il.

    Par ailleurs vous faites l’hypothèse implicite que si cet argent passe par les caisses de l’Etat, il sera gaspillé, alors que s’il est laissé entre les mains de particuliers, il n’y aura « aucun gaspillage de ressources ». Cet a priori est tout aussi arbitraire que l’a priori inverse. Je peux retourner votre raisonnement par l’absurde en reprenant vos propres temes: si votre hypothèse est correcte, alors allez jusqu’au bout de votre logique et proposez la suppression pure et simple de l’impôt, éliminant ainsi tout gaspillage…

    Pour revenir au sujet de votre billet, votre argumentation serait plus solide si vous pouviez expliquer en quoi l’argent « rendu aux Français » par la loi TEPA a amélioré l’efficacité économique du pays et/ou facilité la création d’emploi.

  • @ Liberal

    En fait, il faudrait absolument que tu nous pondes un deuxième billet qui viendrait comme un corollaire à celui-ci et concernant le pouvoir d’achat.

    Finalement, puisqu’il semble que cela soit la première préoccupation des français (à croire que le chômage est un problème évacué dont la baisse ne vaut que trois lignes dans la presse), il serait intéressant de voir si, comme il le semble à la lecture des sondages et des médias, ce pouvoir d’achat a subitement baissé ces deux derniers mois.

    Et répondre à des questions « simples » :

    – dispose-t-on d’un outil fiable permettant de le mesurer ?
    – a-t-il réellement baissé, donc, ces deux derniers mois ?
    – sinon, baisse-t-il à long termes et depuis quand ?
    – en admettant que ce ne soit pas un simple slogan d’opposition, dans quelle mesure, sur quels points ?
    – Quel en sont les causes ? (par exemple, moi, mais je ne suis pas un économiste, il me semble que le prix de l’immobilier -achat/loyer – joue un rôle énorme)
    – Plus généralement quels sont les leviers sur lesquels un gouvernement peut peser pour provoquer une agmentation du pouvoir d’achat ?
    – Quels sont les facteurs extérieurs incontrollables qui peuvent se présenter ?
    – quelles sont les mesures de NS qui peuvent l’améliorer et en combien de temps ?
    – quelles seraient les mesures supplémentaires à prendre qui n’auraient pas d’effets pervers sur l’économie en général ?
    – Avait-il la moindre chance de faire évoluer sensiblement le pouvoir d’achat dans les derniers 8 mois (en dehors de filer un chèque en bois à chaque français dans le besoin) ?
    – Est-ce que Bayrou aurait par les mesures qu’il a proposé pendant sa campagne provoqué une augmentation sensible du pouvoir d’achat ?
    – Même question pour Royal ?

  • Il faudrait sans doute replacer toutes les choses dans leur contexte pour comprendre l’impact du TEPA sur l’opinion publique. Mr Sarkozy s’est tout de même fait élire pour améliorer le pouvoir d’achat et être le Président de tous les français. Et, très vite, quelques éléments saillants ressortent négativement : la soirée au Fouquet’s, le Yacht-Bolloré, TEPA, l’augmentation du salaire du Président… Il n’y a pas que ça dans la politique de Sarko, on pourrait par exemple évoquer les pas accomplis en direction de la réforme de l’Etat, la refondation sociale, la réforme des retraites, de l’université… Malheureusement, ou heureusement, certaines mesures ont un impact symbolique plus fort que d’autres, d’où les difficultés actuelles du Président au regard de l’opinion publique considérant que, décidément, rien n’est fait pour améliorer le pouvoir d’achat.

  • @Emir Abel : il faut envisager le mot « mérite » comme une contrepartie à une action personnelle. Donc si vous faites une action qui a comme conséquence une rétribution, c’est du mérite. Attention, car le mérite a une connotation morale : la deuxième condition, c’est donc que cette action soit dans le domaine légal.

    Pour résumer, si vous agissez dans le cadre légal, toute rétribution est méritée.

    @Gwynfrid : Je crois qu’il est temps de mettre un peu de Bastiat dans le débat 🙂

    http://bastiat.org/fr/cqovecqonvp.html#l_impot

    Mais tu sais, ce qui m’inquiete c’est que tu puisse penser que l’Etat saurait mieux que l’individu. L’Etat n’est pas Dieu et il n’est pas omniscient. Il ne sait pas davantage que toi quelle est la meilleure utilisation de votre argent. Sauf que cet argent est confisqué et que l’on ne le saura jamais. Pour ce qui est de l’impot, on ne peut pas le faire disparaitre : l’Etat a des missions en tant que garant des libertés dans la conception libérale la plus sêche.

  • « En fait, la question qu’on est en train de se poser, c’est : à quoi ça a servi de renoncer à cet argent?
    Ce que tout le monde dit (et ce que ne contredit même pas Liberal!), c’est que ça n’a servi… qu’à pas grand chose. »

    Pas grand chose au niveau individuel, probablement, ou au niveau national, mais ca aura certainement plus d’effets que si l’Etat le prenait. N’oublions pas aussi que l’economie mondiale n’est pas au mieux (ce qui ceci dit n’empeche pas les Allemands d’avoir une balance commerciale positive de 200 mds). Ca n’a rien a voir avec etre un gauchiste aux cheveux longs, c’est la facon de penser qu’on nous fait un cadeau quand ce n’est rien de la sorte.

    « Par ailleurs vous faites l’hypothèse implicite que si cet argent passe par les caisses de l’Etat, il sera gaspillé, alors que s’il est laissé entre les mains de particuliers, il n’y aura “aucun gaspillage de ressources”. Cet a priori est tout aussi arbitraire que l’a priori inverse. »

    Ce n’est pas un a priori, c’est un fait. Si vous imaginez que l’Etat n’est pas un gaspilleur de ressources, il faudrait ouvrir les yeux (de memoire, il me semble que le coefficient est de 0.3, c’est 1 euro donne a l’Etat ne vaut plus que 0.3 euro pour l’economie). Ou alors, je me demande vraiment comment vous depensez votre argent.

    Ce n’est pas non plus la question de remettre en cause l’impot, mais de le remettre dans son contexte. Vous n’etes pas serviteur de l’Etat.

    Le probleme de Sarkozy, c’est qu’etre un bonimenteur, c’est bien quand on est candidat mais dans la realite, on se fait rattraper par les evenements.

  • @Liberal : « Non, la question pertinente est de savoir si les entreprises et particuliers feront un meilleur usage de ces ressources que l’Etat. »
    OK pour cet angle de vue…
    Il me semble que l’Etat a besoin de se réformer, pour pouvoir dépenser moins d’argent. N’est-ce pas. Se restructurer. Or une restructuration ça commence par des investissements. Si on veut moins de fonctionnaires, il faut augmenter la productivité de ceux qu’on a, c’est à dire, dans un premier temps : recruter, proposer d’augmenter les salaires selon certains critères, former, restructurer les locaux, investir dans les moyens de communication, etc, etc… L’exemple typique c’est les taxis : on se serait épargné cette mascarade si on avait eu les moyens de RACHETER les licences. Sinon, juste libéraliser, c’est limite du vol, de leur point de vue. Comme on a pas pu racheter leurs licences, c’est autant de marché monopolistique, d’exploitation de chauffeurs sous-payés par les société qui achètent les licences, et autant de pouvoir d’achat en moins pour des gens qui auraient pu utiliser leur voiture pour arrondir les fins de mois ou créer leur propre emploi… le tout, sur fond de service pourri aux citoyens, et absence d’incitation à se passer d’une voiture pour les citadins.

    Faire des économies, ça implique de d’abord dépenser de l’argent. D’investir. Tout est comme ça. Le seul endroit où ça se passe à peu près bien pour les réformes, c’est à l’université, parce qu’on leur file 1 milliard de plus.
    L’argent économisé, dans un deuxième temps, il est évidemment bien plus utile dans l’économie que dans les poches percées de l’Etat.
    Pour le moment, en ne réduisant pas le déficit budgétaire (je ne parle même pas de commencer à réduire la dette hein), de toute façon, cet argent ne va pas dans l’économie réelle non plus, c’est une illusion. De la monnaie papier si on avait pas l’euro et des gens qui font des efforts, eux.

    @Eponymus :
    Bayrou lui n’a jamais promis d’augmenter le pouvoir d’achat. il a dit qu’il fallait mettre la France en situation de profiter des périodes d’embellie économique, et de ne pas trop souffrir quand ça va mal.
    Il a dit très clairement que ce dont la France avait besoin dans un premier temps, c’était d’un temps d’effort, qu’il fallait de la rigueur budgétaire, des économies, notamment par la réforme de l’Etat. Le peu d’argent disponible devait aller : aux plus pauvres (minimum vieillesse à 90% du SMIC et revenu minimum d’activité), au renforcement du lien social (service universel), à l’emploi (deux emplois sans charges pendant 5 ans), et à mettre un peu de souplesse dans l’économie (oui, +30% pour les heures supp, pareil, et il y avait les sous pour l’hôpital et la justice, pour réformer. Il avait chiffré tout ça à 11 milliard d’euros, et c’était compensé par autant d’économies.
    Voilà la seule marge de manoeuvre qu’il y avait. Il avait raison sur la taille de cette marge, manifestement, puisque après la loi TEPA et l’université, on a plus rien.
    Il a clairement dit que l’heure n’était pas à la baisse des impôts . Il considérait ces promesses irresponsables.

  • @ Lisette
    Je me demande si vous n’avez pas des chauffeurs taxi dans votre entourage, tellement vous insistez sur cette péripétie insignifiante … comme si cette réforme (qui n’est pour l’instant qu’une proposition d’Attali) avait une quelconque importance ou incidence sur l’économie.

    Quant à avoir besoin d’investir pour reformer … oui et non, car l’obésité de l’état est essentiellement du au nombre de fonctionnaires et je ne vois pas pourquoi il faut beaucoup d’argent pour ne pas remplacer la totalité de ceux qui partent à la retraite et faire travailler et rémunérer plus ceux qui restent …

    Et puis les deux emplois sans charges de Bayrou :
    Vu par les petits patrons de ma famille :
    Pas question, tant que les règles de licenciement ne seront pas assouplies, on préfère des CDD ou les heures supps sans charges moins risqués.

  • « Bayrou lui n’a jamais promis d’augmenter le pouvoir d’achat. il a dit qu’il fallait mettre la France en situation de profiter des périodes d’embellie économique, et de ne pas trop souffrir quand ça va mal. »

    C’est effectivement plus facle de s’en tirer de cette façon et cela dénote en outre, une causalité sur la situation d’une très grande originalité. Répondre à l’attente des français sur le pouvoir d’achat dans cette période qui sur le plan économique n’est pas resplendissante, par « on va faire en sorte que vous ne souffrez pas trop », aurait sans nul doute rencontré un vif succès auprès de l’opinion sans parler de la Une de certains journaux.

  • Je n’ai pas de chauffeur de taxis dans ma famille, je trouve que c’est un exemple significatif.
    Le nombre de fonctionnaires. A un moment, il va falloir se calmer. On en a énormément, c’est sûr, et il faut diminuer. Mais ça ne se fera pas du jour en lendemain, savez pourquoi?
    La grosse masse des fonctionnaires, c’est
    1. les profs, catégorie A
    2. le personnel hospitalier
    C’est à dire les deux endroits (avec la justice) où on a une marge de manoeuvre hyper limitée. La courbe des naissances est repartie à la hausse depuis 97. C’est à dire qu’on a actuellement de plus en plus d’enfants dans les maternelles et les primaires, et qu’on en aura de plus en plus dans les collèges, lycées, et dans le supérieur. On peut même pas espérer que ça va s’arrêter, parce qu’ils vont payer une partie des retraites (et du déficit, pauvres chérubins). Le budget dépensé par la France est à peu près normal pour un pays de cette taille. En revanche, les résultats ne sont pas à la hauteur, c’est clair. Nous proposions d’annoncer clairement à l’EN qu’ils n’auraient aucune augmentation de budget pendant 5 ans, tout en fixant un seul objectif, à réaliser en améliorant l’efficience : lecture en 6è + absorbtion des nouvelles générations. Pour le supérieur, on est en-dessous de tout.
    L’hopital, c’est carrément l’horreur, pour le coup ils ne sont pas assez nombreux du tout.

    Il y a des économies à faire sur la fonction publique, c’est sûr. Et profiter des départs à la retraite, ça fait 10 ans que ça se fait en coulisses, donc c’était pas mal de l’annoncer clairement. Mais on ne peut rien faire mécaniquement… et ça n’est pas une panacée.
    Margit, vous serez d’accord avec moi pour admettre que ça fait longtemps qu’on a pas tenter de réformer sérieusement ce pays, et qu’il y a énormément de choses à faire. Vous avez fait confiance à Nicolas Sarkozy parce qu’il a annoncé des choses très volontaires, des objectifs très ambitieux…
    Je ne fais pas confiance du tout à Nicolas Sarkozy parce que je trouve qu’il ne tient pas compte du réél, un peu comme si celui-ci ne devait pas résister à sa volonté toute-puissante. Les choses ont une résilience. Si on refuse de voir la réalité en face, les difficultés, si on refuse d’intégrer le facteur temps dans les prévisions, si l’on admet pas qu’il y a des choses dont on n’est pas maître, que par exemple on ne peut pas décréter la croissance ou le pouvoir d’achat… on se plante, immanquablement.
    On verra qui a raison. Pendant la campagne, plus NS était volontaire, plus je me disais qu’il racontait n’importe quoi et qu’il me prenait pour une idiote. La loi TEPA, je me suis dit : ah bon, mais il y croit alors? qu’il suffit de vouloir pour pouvoir? Encore une fois, à ce moment là, Fillon se faisait traiter de tous les noms parce qu’il parlait d’état en faillite et voulait tenter de prononcer des mots comme « rigueur ».
    Après, c’est sûr que le président est moins populaire quand il est obligé de dire qu’il n’y a plus de sous, alors que personne n’avait compris ça et que pas mal pensaient sérieusement qu’il suffisait qu’il soit là et qu’il veuille pour qu’on puisse.

    TEPA, c’était pas le moment de faire des réductions d’impôts. Chirac en avait déjà fait beaucoup, beaucoup trop.

  • Eponymus : oui, d’ailleurs il n’a pas été élu, tu remarqueras :D, et on lui reprochait de ne pas avoir de programme …
    Il a fait un pari (lui aussi) : il faut dire la vérité sur ce qu’on peut et ce qu’on ne peut pas. Sur la gravité des problèmes auxquels on doit faire face. Si on ne le dit pas avant, alors on ne peut pas le faire après.
    Ca ressemble beaucoup à ce que disait NS… « je dit tout avant pour pouvoir tout faire après ». Sauf que nous n’avons cessé de répéter que le programme de l’UMP n’était pas financé, qu’appliqué tel quel il était insupportable pour les finances publiques, que ça menait le pays à la faillite… sauf qu’on se ferait retoquer par l’Europe avant, heureusement.
    Bayrou a voulu se présenter dans un contrat clair. Chez moi, on ne rase pas gratis. On a du pain sur la planche. Moi ça me plaît ça. J’ai voté pour ça. Je continue à défendre ça. Et je me dis que cette idée finira par faire son chemin dans l’esprit des gens. Les grandes promesses de présidentielles, il faut arrêter.

    En plus, c’est très mauvais pour notre pays, qui n’a déjà pas confiance en ses élites.

  • « Ce n’est pas un a priori, c’est un fait. Si vous imaginez que l’Etat n’est pas un gaspilleur de ressources, il faudrait ouvrir les yeux (de memoire, il me semble que le coefficient est de 0.3, c’est 1 euro donne a l’Etat ne vaut plus que 0.3 euro pour l’economie). Ou alors, je me demande vraiment comment vous depensez votre argent. »

    J’aimerais savoir s’où viennent ces chiffres 🙂
    Est-ce que l’Etat à mis en place des sortes d’incinérateurs ou il brûle de l’argent ? Comment fait il pour ainsi dévaluer de l’argent ??? Ca m’intéresse de savoir.

    Ou alors c’est une comparaison entre la « productivité » qui serait crée par l’état pour 1€ percut en impôt vs la productivité crée par le secteur privé toujours pour 1€ de (de quoi d’ailleurs… investissement/budget?)….

    Etrange en tout cas.

  • khazan : c’est à cause de la dette.
    Et sinon, notre argent se dévalue constamment, ça s’appelle l’inflation. Et encore, on a l’euro, heureusement, on est pas au dollar, ou en parité avec le dollar.

  • @Lisette
    L’inflation touche tous le monde l’état comme les entreprises non?
    Donc de ce côté pourquoi l’état gaspillerait plus que les entreprises ou les particuliers?

    OK pour la dette… mais l’argent que l’état reverse pour payer la dette ne participe pas à l’économie ?
    Il disparait purement et simplement du circuit économique?

    J’ai toujours un peu de mal a comprendre…

    Si je donne 1€ à l’état, l’inflation étant de 2% en gros… et si l’état attend bêtement 1 an pour dépenser mon euro… il ne reste plus que 0,98€ (bon jusque là c’est pas pire que moi et mes euros sur mon compte en banque).

    Pascal nous informe qu’il n’y en a que 0,3 qui va dans l’économie.

    Ou sont passé les 0,68? S’il n’ont pas été injectés dans le circuit économique?

  • Ca s’explique surtout par le fait que votre euro ne servira pas directement a des investissements productifs.

    Il faut payer les gens qui le collecte, leurs salaires et retraites par exemple.

    Il faut payer la dette, meme si la croissance economique compense un peu.

    Bref, il y a enormement de couts (et l’inflation, et la devaluation de la monnaie) qui fait que votre euro, il produira moins in fine. C’est effectivement une histoire de productivite. Et la productivite dans le public…

    Evidemment, il y a des couts du style education ou defense qui peuvent etre justifies. Mais meme pour ces choses la, je ne crois pas que les couts soient justifiees par les resultats.

    Bref, on est dans un cercle vicieux. Tant qu’on aura des politiciens du genre Sarkozy (Royale n’aurait pas ete mieux), je nous vois mal sortir de l’orniere.

    Je ne suis pas un economiste, ni meme quelqu’un de tres intelligent, donc pardonne mes approximations.

    Juste sur les taxis: on en est ou maintenant ?

  • il y a 4 facons de depenser l’argent: son propre argent pour soi meme, son propre argent pour quelqu’un d’autre, l’argent des autres pour soi et l’argent des autres pour les autres.

    Quelle est la moins efficace ?

    C’est simple, mais ca a le merite d’etre vrai.

  • @Pascal

    Pas d’accord avec cette simplification.

    Dans le privé l’argent ne sert pas non plus forcément à des investissement « productifs » (surtout l’argent collecté en impôts chez les particuliers) si tant est que ceci soit les seuls à créer de la richesse ou a être « bon » sur le plan économique.

    L’intérêt économique de l’euro épargné sur livret A d’un particulier versus cet euro dépensé en salaire pour un fonctionnaire?

    Dans l’industrie aussi il faut payer les gens qui produisent, leurs salaires et leurs retraites… Comparer entre le public et le privé c’est aussi se tromper sur un point: il n’y a pas tellement de secteurs dans lesquel les deux soient en concurrence.

    « Evidemment, il y a des couts du style education ou defense qui peuvent etre justifies. Mais meme pour ces choses la, je ne crois pas que les couts soient justifiees par les resultats. »

    En fait c’est trop « général » comme déclaration. Je suis d’accord que l’état n’est pas toujours un bon gestionnaire de l’argent publique… en même temps quand une banque perd d’un coup 7 milliard hein… on ne crée pas une emission télé pour prouver que les grandes entreprises gèrent parfois leur argent comme des truffes…

    Ce qui énerve avec l’état, c’est qu’on pense d’une certaine façon qu’il s’agit de notre argent que l’état gère mal… et ca n’est que partiellement vrai… on pense aussi qu’il pourrait être mieux géré et ca aussi c’est partiellement vrai.

    Mais l’argent des entreprises privées… c’est aussi souvent le votre/notre. Prenons bêtement l’exemple de l’eau du robinet… privatisé dans la plupart des villes parce que, c’est bien connu, le privé gère mieux et payé souvent le double de son prix de revient dans une situation de quasi monopole pour les entreprises privés adeptes du libéralisme qui s’en occupe. Et la c’est bien tous les mois mon argent qui part en « impôt »… pour le secteur privé.

  • Ah le doux préjugé sur les fonctionnaires… Un catégorie A dans la fonction publique hospitalière est directeur ou directeur adjoint, et n’est pas aux 35h. Et les personnels médicaux ont un statut particulier, il me semble ainsi que les médecins sont statutairement des salariés.
    Si on réduit l’Etat dans ses conséquences, on le fait comment?
    Et que fait-on de l’administration territoriale?

  • @Emir Abel,
    J’ouvre une boulangerie, je paie mon loyer, mes impôts locaux, mes fournisseurs, les intérêts de mes emprunts, la TVA. Je crée un emploi, j’embauche une vendeuse, je paie son salaire et ses charges sociales, je respecte la loi. Mes produits sont d’une qualité et d’un prix tels que les clients en achètent en quantité suffisante pour que je puisse payer toutes ces charges et à la fin, il me reste de l’argent. Qui êtes vous pour dire que je ne l’ai pas mérité? Où sont les externalités ou les assymétries d’info?
    Même chose pour un salarié. Si son patron le paie, c’est qu’il y trouve son compte, c’est donc que le salarié l’a mérité.
    Dès lors que celui qui nous paie (patron ou client) le fait volontairement (concurrence), en connaissance de cause (symétrie d’info) et sans le faire payer indirectement par d’autres (externalités), on peut dire qu’on l’a mérité.
    Une autre façon de le dire est qu’on mérite ce qu’on gagne si les tiers ont gagné à interagir avec nous.

    @YR,
    Allez expliquer aux sous-traitants automobile, aux transporteurs, aux prestataires d’infogérance, aux distributeurs, bref à toutes les boîtes qui sont soumises à la concurrence que le volume d’affaires n’a aucun rapport avec le prix.

    @khazan. 2,
    Pas très gentil de me comparer au PCF 🙂
    J’ai dû mal m’exprimer. Ce que je veux dire, c’est que l’impôt ou sa suppression ne constitue qu’un transfert et n’a un effet qu’indirect sur l’économie. Une réduction d’impôt n’est pas plus un cadeau que l’impôt n’est du vol. Je pense être cohérent là-dessus. Vous, au contraire, semblez considérer que c’est légitime dans un sens et pas dans l’autre.

    @Gwynfrid,
    On peut discuter de définitions pendant des heures. Selon François Hollande (qu’on ne peut pas soupçonner d’aimer les riches) on est riche dès lors qu’on gagne 4000 euros par mois. A ma connaissance, ça concerne environ 5% des Français, ça me paraît raisonnable.
    Pour le reste, je ne dis pas que l’argent recueilli par l’Etat est gaspillé, je dis qu’il est juste transféré. Augmenter ou diminuer un impôt ne crée ni ne détruit de valeur au premier ordre. Au deuxième ordre, il y a deux effets opposés : l’impôt pèse sur l’activité économique, ce qui est négatif ; mais il permet de financer des programmes créateurs de valeur, ce qui est positif.

    @Eponymus,
    Il y avait un papier intéressant sur telos il y a un mois ou 2 qui expliquait la stagnation du pouvoir d’achat des salariés depuis une petite dizaine d’années par la faible revalorisation des salaires beaucoup plus que par l’inflation. J’y vois pour ma part l’influence du travailler moins pour gagner moins des 35h.

    @Lisette,
    Tu sais, si les entreprises attendaient qu’on leur donne de l’argent pour se restructurer, elles ne le feraient jamais.
    Il n’y a pas besoin d’argent pour réduire les dépenses inutiles. Le courage, la volonté et le sens de l’intérêt public suffisent.
    L’exemple des taxis est intéressant. Je trouve effectivement l’idée de payer pour réformer séduisante. Mais les coûts sont exorbitants au regard des bénéfices. 35000 taxis à 180k€ pièce ça fait 6 milliards. Quel est le ROI? Je crois que Delpla et Wiplosz avaient chiffré le rachat de tous les privilèges à plus de 100 points de PIB.
    Pour le reste, j’ai peine à trouver particulièrement démago le fait de dire aux gens qu’il faudra qu’ils travaillent plus. Je n’ai pas compris le slogan « travailler plus pour gagner plus » comme « pour gagner plus il suffira de le vouloir ».

  • @ Khasan,

    Pour votre information, cette formule est de M. Friedman. Les ressorts qui font marcher les hommes ne sont pas compliques, et les explications les plus simples sont generalement les meilleures.

    On pense que l’Etat gere mal, mais c’est parce que c’est le cas.

    Le prive, et c’est la que je trouve votre raisonement bizarre, c’est que justement, c’est prive. Une compagnie depense son argent de la facon qu’elle veut, apres tout elle l’a gagne elle meme. Vous lui avez donne, ou pas, parce que le service ou le produit qu’elle produit vous convient. C’est tout. Et si l’investissement de cette entreprise est mauvais, c’est son probleme et celui de ses investisseurs, qui ont volontairement apporte leur contribution.

    Ca concentre les esprits ce genre de risques. L’Etat, et ses agents, n’ont aucun risque puisque c’est vous qui payerez de toute facon.

    La socgen a perdu 7mds, mais en quoi cela vous importe t’il ? Vous avez des actions ? Vous etes employe ? Sinon, je ne vois vraiment pas en quoi ca vous touche. La General Motors vient de declarer $38.7mds de pertes. elle est ou la difference ? A part sur le montant ?

    L’Etat nous prend pres de 45% de notre production, et en gache la majeure partie. De beaucoup de facons differentes, mais je vous met au defi de me trouver un service rendu par l’Etat qui ne pourrait etre mieux fait ou fait pareil pour moins cher. Que ce soit l’education (l’exemple de la Suede est a mediter, pas vraiment un pays ultra liberal), ou la sante. Ou autre chose.

    Quand a dire que l’argent des entreprises privees (l’eau dans votre exemple), c’est le notre, je dis stop. Ce n’est que le notre parce qu’on a pas le choix, et que des cretins de politiciens se sont fait rouler dans la farine sur notre dos. Ou en ont profite. Voir la 4eme facon de depenser.

    Ceci dit, rassurez vous, ce qu’on donne d’une main… http://www.lefigaro.fr/impots/2008/02/12/05003-20080212ARTFIG00344-de-plus-en-plus-de-taxes.php

  • A mon avis, ces conversations monomaniaques ne riment pas à grand chose si elles ne sont pas replacées dans un contexte global. Encore une fois, le paquet fiscal s’intègre dans un ensemble de mesures qui, même décortiquées objectivement, produisent un choc de méfiance. A tort ou à raison, l’opinion publique a l’impression que les réformes menées ne vont pas dans le bon sens, celui d’une amélioration du pouvoir d’achat et de la qualité de vie. L’opposition s’empare de cette mesure au premier plan parce qu’elle est éminemment symbolique, c’est compréhensible. Après, sur la réforme en elle-même, difficile de démontrer qu’elle ne va pas profiter aux plus riches, au moins en partie, et que l’on en voyait l’utilité directe, immédiate. L’art de la politique consiste aussi en la gestion du temps, de l’agenda des réformes. Et le paquet fiscal, aussi rapidement, sans tenir compte de l’état d’attente et de frustration du pays, c’est une bourde monumentale, qui se cumule avec d’autres, comme les franchises médicales en attendant une augmentation des tarifs de la médecine libérale (et vlan, encore les ménages modestes qui en prennent dans la poire – honnêtement, il y a une cohérence dans le mouvement de réforme enclenché par Sarkozy, il va souvent dans le même sens et ça en devient agaçant).

    Si les partisans de cette politique refusent de voir qu’elle est surtout porteuse d’incompréhension voire d’inégalités pour le moment, c’est sans doute parce que rien n’est encore figé dans le marbre et qu’un retournement miraculeux de conjoncture peut encore se produire (mais la plupart des indicateurs ne nous incitent qu’à la plus grande et la plus élémentaire des prudences). Dans ce cas, on nous chantera : et voilà, tout àa c’est grâce aux réformes entreprises et au paquet fiscal !

    C’est d’autant plus dommage que certaines réformes entreprises vont dans le bon sens, celui de la modernisation de l’Etat par exemple, de la réforme des retraites, de la responsabilisation des différents ayants-droit de notre chère (dans tous les sens dui terme) protection sociale…

    Ce qui choque le plus, donc, c’est le timing choisi et les différents symboles déjà accumulés en quelques petits mois de présidence…

    Désolé si je sors du guidon, mais c’est parfois utile pour comprendre un mouvement plus général de grogne et de mécontentement – qui ne caractérisait pourtant pas le départ de cette présidence.

  • OK, suis d’accord Praxis, merci de recadrer. Problème de timing et de symbolique, qui viennent pourrir des mesures qui dans un autre contexte ne sont pas inintéressantes.
    Quand même, j’insiste sur la façon dont le paquet a été vendu, « choc de croissance », « pouvoir d’achat » : c’est aussi faux que la pub pour l’Actimel où on te dit que c’est bon pour ta santé. Au mieux, ça te fait pas de mal.

    @Libéral : « Il n’y a pas besoin d’argent pour réduire les dépenses inutiles. Le courage, la volonté et le sens de l’intérêt public suffisent. »
    Cette phrase relève de la pensée magique, je crois. 🙂

  • « c’est aussi faux que la pub pour l’Actimel où on te dit que c’est bon pour ta santé. Au mieux, ça te fait pas de mal. »

    Coluche disait que les technocrates, c’était « des mecs que, quand tu leur poses une question, une fois qu’ils ont fini de répondre… tu comprends plus la question que t’as posée ! »

    Concernant les 35 h/Heures Supps, il serait peut être utile avant de triturer le concept pour in fine démontrer son inutilité sur l’augmentation du pouvoir d’achat, de replacer cette mesure dans son contexte.

    1) La stagnation du pouvoir d’achat résulte en très grande partie des 35 heures pour des raisons à la fois directes (les patrons ont en gros obtenu que si on leur imposait de payer 39 h à des gens qui ne travaillaient que 35, il leur était difficile d’y ajouter des augmentations de salaires) et indirectes (dans le sens où les entreprises ont perdu de leur compétitivité par rapport à la concurrence étrangère ou du fait de l’augmentation du coût du travail).

    Le gouvernement, même de gauche, n’aurait pas plus de marge de manoeuvre en termes d’augmentations imposées aux entreprises, à preuve, les déclaration d’après campagne de Ségolène Royal sur le fait qu’elle ne croyait pas dans la mesure consistant à augmenter le SMIC au delà des augmentations prévues.

    2) les enquêtes effectuées sur l’appréciation des 35 heures par les bénéficiaires de la mesure montrent que ce sont les ouvriers qui l’apprécient le moins. Les raisons en sont multiples – les grandes sociétés ont réalisé des audit en terme de productivité par tête de pique et modifié les habitudes des ouvriers en supprimant des pauses résultant d’un accord tacite, etc. rendant le travail plus pénible. D’autre part, il est difficile de profiter des loisirs offerts par les RTT si on a pas l’argent pour le faire. Entre gagner moins et profiter d’une journée de pétanque supplémentaire et gagner plus sans profiter de cette journée for réjouissante, la grande majorité préfèrent gagner plus quitte à travailler plus.

    3) Même si la réglementation concernant les heures supp avait déjà été assouplie par rapport aux premières moutures socialistes, les employeurs, et en particulier les plus petites entreprises considéraient que les heures supp étaient peu incitatives du fait du coût du travail. Idem du point de vue des ouvriers pour ce qu’elles pouvaient rapporter. Certaines boîtes ne pouvaient ni engager un employé supplémentaire dans les coups de bourre, ni trouver une personne intéressée par un emploi 1/3 temps.

    Bref, la mesure est assez incitative en termes de réduction de problèmes ponctuels et assez rémunératrice pour augmenter le pouvoir d’achat d’un nombre important d’employés. Si un nombre important d’employés peuvent bénéficier de la mesure, cela veut dire qu’un nombre important d’employés à augmenté son pouvoir d’achat. Excuse-moi d’être si basic mais bon, mon raisonnement supporte la comparaison avec Actimel. La mesure est récente, elle peut se développer.

    Est-ce la seule mesure à prendre en termes de pouvoir d’achat, non bien évidemment. Est-ce qu’il a été dit que se serait la seule et unique mesure, non plus. Est-ce qu’il a été dit que cette mesure aurait son plein impact en 3 mois, non plus. Est-ce que toutes personnes en bénéficient, non plus. Est-ce que la mesure elle-même devrait être améliorée dans son application, absolument. Est-ce que c’est supposé résoudre tous les problèmes, certainement pas. Mais comme dirait Royal, ça a le mérite d’exister.

  • @ Liberal
    En supposant que je sois d’accord avec votre démonstration (ce qui n’est pas le cas) vous avez démontré que le boulanger et le salarié « méritent » leur (maigre ?) salaire. Bel effort 😉
    Mais bon , on ne va pas les prendre tous un par un , non ? du genre le patron de multinationale, le trader ou Paris Hilton !!!
    Parce que pour tout ceux la on démontrera facilement qu’il y a asymétrie de l’information, que la libre concurrence n’a pas joué et que des externalités majeurs sont en cause.

    Alors laisser tomber les définitions fumeuses (« si les tiers ont gagné à interagir avec nous ») et reconnaissez que le « mérite » est une notion excessivement complexe utilisée très souvent à leur profit par les classes dirigeantes pour faire accepter des inégalités scandaleuses. Ou donnez moi une définition qui tienne la route et un moyen de mesure objectif et indiscutable (bon courage).

    Sinon, pour en revenir à DenysM le polytechnicien , il ne fait qu’incarner les maux (arrogance et lâcheté) qui rongent les « élites » françaises depuis au moins 200 ans et qui nous ont conduit dans la situation tragique où nous nous trouvons aujourd’hui.

  • @Emir Abel

    Vous n’avez rien retenu de l’intervention de DenysM pour balancer comme ça sur lui les qualificatifs d’arrogance et lâcheté.

    Le mérite, c’est ce qui caractérise les gens de ce blog.
    Ils lisent vos commentaires et ils ont bien du mérite.

    C’est un moyen de mesure totalement subjectif et discutable mais qui tient la route.

  • En fait, je crois savoir d’où vient ta perplexité Emir Abel : tu confonds mérite et méritoire, qui fait appel à des éléments plus moraliste. Tu cherches à savoir si le gain que tu tire d’une activité personnelle est « méritoire », c’est à dire s’il existe des éléments objectifs et quantitatifs qui peuvent justifier des écarts de gains entre deux personnes.

    Il en existe : le temps de travail, l

  • oups, fausse manip’, je continue !

    Il en existe : le temps de travail, la quantité de travail, …

    Cependant, tu as aussi des bases en économie. Tu sais donc que les éléments quantitatifs ne sont pas les seuls à déterminer le prix. La variable psychologique est importante, suivant la rareté ou l’utilité perçue.

    Comme dirait Bastiat, tu restes à « ce que tu vois ». Mais « ce que tu ne vois pas », c’est aussi les autres déterminants du salaire qui sont aussi le degré de responsabilité que tu as vis à vis de la société et vis à vis de ton équipe, ton expérience.

    Dans le cas d’un trader, c’est aussi ta capacité à créer de la valeur actionnariale, à générer du cash. Son salaire est à la hauteur des gains qu’ils créent pour la banque et par voie de conséquence pour les métiers moins productifs.

    La notion de mérite n’est pas complexe : toute rémunération pour une activité légale est méritée et morale (ce qui est redondant avec le mot « légal »). Sur un plan moraliste, on peut effectivement se demander si le travail du trader est « méritoire ». Pas de cloque aux mains, pas le dos abimé à 40 ans… Ceci dit, pour avoir été dans ce milieu, le temps de travail et le nombre d’opérations réalisées sont suffisantes pour moi pour justifier ce qualificatif.

    Je te pose la question : de la boulangère au trader, qui est le plus méritoire ? Et pourquoi ?

    P.S : Arrete l’aggressivité, ça pourrait desservir ton propos à la longue. Et n’hésite pas non plus à proposer des idées. La critique, c’est bien, mais constructive, ça passe mieux et ça donne plus envie de débattre et de t’écouter avec attention.

  • (là, Dan*ne va m’adorer)
    Un peu hors-sujet, mais le yaourt au machin actif (je vais limiter la pub), c’est réellement bien. Le machin actif, c’est un probiotique. Les probiotiques, toutes les dernières études s’accordent à les trouver plus qu’intéressants. Pas révolutionnaires, mais intéressants.

    (là, Dan*ne va m’en vouloir)
    En fait, l’embrouille dans l’histoire, c’est le prix de vente. La marge réalisée sur ce produit est phénoménale. Pour un yaourt liquide, on a un prix au litre assez hallucinant.

    Donc, si la mesure dont nous parlons est aussi fausse que la pub pour le (biiiiip), dans la mesure où celle-ci est exagérée plutôt que mensongère, on ne peut que se réjouir ! : )

  • Eponymus, je vais certainement pas me laisser traiter de technocrate! 🙂
    J’avais oublié de le re-répéter : je suis pour l’augmentation de la rémunération des 35h. La diminution des taxes dessus, je sais pas bien en revanche, j’y connais que dalle en finances publiques. Sur le principe, c’est bien, il faut juste éviter l’usine à gaz, l’idée principale étant de mettre de la souplesse dans l’entreprise.
    On est d’accord, c’est bon pour l’économie. Oui, ça a un effet sur le pouvoir d’achat.

    Mais c’est sur la fin de ton paragraphe que je ne suis plus d’accord! Ca n’a pas été présenté comme la seule mesure en faveur du pouvoir d’achat??? ben, un peu, si, quand même. Dans l’article de Libéral (c’est quand même de ça qu’on parle), c’est même présenté comme 3,2 milliards en faveur de l’emploi… ce qui me paraît un peu beaucoup capillotracté (ah ouais tu veux du technocrate?)
    A entendre tous ces braves gens cet été, c’était la TEPA le gros de l’action. Le « choc de croissance », bon sang, le « choc de croissance »! Pourquoi personne ne rigolait sur les plateuax en entendant cette expression, ça me dépasse.
    D’ailleurs, au moment de parler vraiment du pouvoir d’achat, en janvier, il n’y avait plus rien. Et TEPA puis ça venait avec tout un « reste » qui étaient uniquement des exonérations d’impôts.

    J’aime bien ma comparaison avec Actimel. D’ailleurs, j’en bois volontiers le matin, ça a un petit goût frais, c’est un conditionnement sympa. Et puis je me dis que ça ne peut pas me faire de mal.
    Les mesures sur les heures supp, ça permet à l’économie de démarrer quand l’impulsion vient (d’ailleurs). C’est le genre de réforme de structure importante, comme un signe vers l’avenir. Pour quoi ça valait le coup de dépenser des sous éventuellement (je me réserve donc concernant l’opportunité de la défiscalisation). Mais ça n’est en aucun cas une mesure décisive de quoi que ce soit. C’est bien. C’est frais. Mais c’est pas ça qui t’empêche de t’enrhumer ou te guéris si t’as la grippe. Et si jamais ton médecin te fait croire que ça te suffit comme traitement, à la fin tu meurs.

    Je suis pas technocrate, je suis littéraire. J’ai fait des études pour apprendre à filer les métaphores, tu m’auras pas comme ça mon gaillard.

  • @london
    la défense de l’échelle des revenus…vous êtes ambitieux….
    le travail du trader est très bien rémunéré car il est censé rapporter beaucoup à son employeur… quelue part il est « à la commission… » comme un commercial, comme un animateur télé qui indexe sa rému sur les pubs qui coupent son émission, comme un notaire dont les revenus grimpent avec les prix de l’immobilier, comme un intermédiaire: dans ce système, il faut se mettre « en dérivation » sur un truc ou passe beaucoup d’argent pour prendre son pourcentage….
    quele travail soit amusant ou pénible, dur ou drôle ne change rien,
    qu’il sauve des vies ou fasse progresser la science et la culture, perdu, ce n’est pas monétaire!
    une autre solution c’est une niche, une bonne occase de la loi,
    on avait déjà le notaire, parmi les plus gros revenus, on peut aussi citer l’orthodontiste, le mieux payé des docteurs car s’il ne sauve aucune vie, il fait des traitements chers sur lesquels il y a peu de concurrence…..
    et des exemples de revenus disproportionnés, injustifiés, il y en a des milliers….

  • @Lisette « Cette phrase relève de la pensée magique, je crois. 🙂
    Dans ce cas, tous les gens qui redressent des entreprises en difficulté sont des magiciens.

    @Emir Abel,
    On progresse. Vous êtes passé de « jamais possible » à « possible tout le temps sauf pour les patrons, les traders et Paris Hilton ». Pour le reste, je crains que votre agressivité généralisée contre les patrons, les riches, les élites n’obscurcisse votre jugement en plus de rendre les discussions assez fastidieuses.

  • London : ça dépend ce qu’on entend par « sauver une entreprise ». Comme tu parles de volonté, je suppose que tu ne fais pas allusion au sauvetage par l’Etat, ou aux rachats.
    Tu parles de ceux qui sauvent en faisant des gains de productivité.
    Je maintiens, pour ce faire, ils cernent le problème et font des dépenses d’investissement. Si tu veux avoir moins de masse salariale dans ta chaîne de supermarchés, ou accueillir plus de monde sans augmenter ta masse salariale, tu réorganises tes espaces et tu achètes des automates qui lisent les code-barres. Tu investis. Tu dépenses. Et tu ne vois pas les résultats tout de suite sur ta balance de paiements.
    Quand tu es un ménage et que ton banquier te menace des pires maux, ou que tu veux te payer des supers vacances, ou que le troisième pointe son nez, tu as besoin de dégager des marges dans ton budget. Tu te rends compte que ta bagnole te coûte très cher en essence. Il faut la revendre, en racheter une autre moins consommatrice, et au bout de X temps tu es gagnant. Idem avec les ampoules basses consommation, ou même sur ton congélo.

    Mais ce genre d’investissements, tu ne peux même pas les faire si tu es trop gravement dans le rouge depuis longtemps, ce qui est le cas du budget de la France. Si on va trop loin, on a des pénalités, qui réduisent l’efficacité des réformes engagées (les autres voient pas pourquoi ils paieraient pour nous)
    Bon, j’essaye de filer la métaphore, mais un Etat c’est pas comme une entreprise. Le principe de « il faut investir pour faire des gains de productivité reste vrai », et en plus il y a l’aspect politique. Si on a 0 marge de manoeuvre financière, 0 centime à lâcher en négo, on se retrouve le nez dans le sable au bout de quelques mois, à ne plus pouvoir rien faire du tout, les gens touchés par les réformes successives ayant successivement l’impression d’être pris pour des cons. (quel manque de sens du bien public, je te l’accorde)

    Veni Vidi Vici, c’était de la propagande après-coup, tu sais. Il ne faut pas croire tout ce que racontent les hommes politiques. Il aiment bien faire croire qu’ils sont magiques. Comme Actimel.

  • Francis, honnêtement, je ne cherche pas à justifier les écarts de salaires. Je ne les invente pas, ils existent et je les constatent. Si une pomme tombe au sol, je ne cherche pas à savoir si elle pourrait tomber à l’oblique ou après un triple looping. Je cherche à trouver des critères objectifs et subjectifs, et ma liste n’était pas exhaustive.

    Il faudra juste me trouver des métiers où les profits ne sont pas mérités… ou ne corresponde pas à un service que le client ou l’actionnaire ou l’entrepreneur achète.

    Par contre, je comprend pas bien ton point sur le côté rigolard du trader… où est ce que j’ai écrit cela ? J’ai justement écrit la même chose que toi : je ne crois pas que la rémunération corresponde à une béatification sociale. Notre deuxième point d’accord est sur le manque de concurrence sur certaines professions.

    Encore une fois, méfions nous de ne considérer que ce que l’on voit. Et de considérer qu’il existerait naturellement des métiers plus respectables ou plus saints que d’autres. Tiens, ça me rappelle une parabole du Christ… celle du publicain et du pharisien au temple…

    « Il dit encore à l’adresse de certains qui se flattaient d’être des justes et n’avaient que mépris pour les autres, la parabole que voici : “ Deux hommes montèrent au Temple pour prier ; l’un était Pharisien, l’autre publicain. Le Pharisien, la tête haute, priait ainsi en lui-même : “ Mon Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant : “ Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis! » Je vous le dis, ce dernier descendit chez lui justifié, l’autre non. Car tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé ”. (Lc 18, 9-14)

    N’allez pas croire que je suis pour la moyennisation, l’égalitarisme ou qu’il s’agit d’un coming out religieux (encore que j’aurais vu pire comme texte). On ne peut pas se réclamer du parti des Justes et se prétendre le parti des Humbles et des Deshérités.

  • Euh…Lisette, ton message lacté n’est pas plutot pour Libéral ? Je dis ça, je dis rien… Et sinon bonne nuit, insomniaque ! 🙂

  • @London:

    « Je crois qu’il est temps de mettre un peu de Bastiat dans le débat »: Vous voulez dire, semble-t-il, que l’impôt est un transfert de richesse d’une catégorie à l’autre (c’est bien ça ?). Dans le texte que vous citez, je lis aussi qu’il sert à rémunérer une service rendu par la collectivité. J’en suis bien d’accord. On ne peut parler de gaspillage que si le service en question est mal rendu. En cela, l’Etat n’est pas si différent d’une entreprise: si les impôts que je paye sont par exemple censés servir à entretenir les routes, et que je vois des nids de poule partout, alors il y a gaspillage. Si par ailleurs je paye un abonnement Internet chez un opérateur privé et que ça ne marche pas, le gaspillage est de même nature.

    Tout cela uniquement pour appuyer ma remarque précédente: Dire que si l’argent va dans une poche privée il n’y a aucun gaspillage, alors que dans une poche publique c’est la gabegie, est un a priori dénué de toute preuve. Dire l’inverse en serait un également. Je remarque d’ailleurs que Liberal a retiré l’expression un peu hâtive qu’il avait employée plus haut.

    « Mais tu sais, ce qui m’inquiete c’est que tu puisse penser que l’Etat saurait mieux que l’individu. »: Aucune raison de vous inquiéter: je ne pense rien de tel et je n’ai rien écrit de tel. Pour certaines choses il vaut mieux jouer collectif avec de l’argent public (un exemple probant amha: construire des centrales nucléaires). Pour d’autre le privé est plus efficace. Cette évaluation n’est pas fixée dans le temps, d’ailleurs.

    @Pascal:

    « Si vous imaginez que l’Etat n’est pas un gaspilleur de ressources, il faudrait ouvrir les yeux (de memoire, il me semble que le coefficient est de 0.3, c’est 1 euro donne a l’Etat ne vaut plus que 0.3 euro pour l’economie). »: Prière de citer une source, ou, au minimum, d’expliquer ce que vous voulez dire. Est-il question de l’argent qui revient dans le privé sous forme d’achats de la part de l’Etat ou de ses salariés ? Quid de la valeur (non marchande, mais bien réelle) de services tels que l’éducation, la police etc.? J’aimerais comprendre.

    @Liberal : « Selon François Hollande (qu’on ne peut pas soupçonner d’aimer les riches) on est riche dès lors qu’on gagne 4000 euros par mois. A ma connaissance, ça concerne environ 5% des Français, ça me paraît raisonnable. »: A moi aussi. Admettons donc cette définition. Je reviens donc au sujet d’origine: d’après les chiffres que vous avez corrigés nous avons
    6.6 milliards pour les heures sup
    3.7 milliards pour les intérêts d’emprunts
    2.3 milliards pour les droits de mutation
    1.1 milliards pour l’ISF
    (Total 13.7)

    Selon vous il y a seulement 10% de cette enveloppe qui bénéficie aux riches. Donc seul l’ISF concernerait les 5% les plus aisés d’entre nous? A 4000 euros et plus par mois, il me semble que je suis tout à fait candidat pour bénéficier à fond du crédit d’impôt sur les intérêts, qui me rapportera jusqu’à 1500 euros par an (si j’ai bien suivi). Si je suis déjà propriétaire, on peut s’attendre à ce que la mesure soutienne les prix de l’immobilier, c’est excellent pour moi. Par ailleurs, si je paye l’ISF il semble évident que mes enfants vont bénéficier de la réduction des droits de succession. Je me trompe ?

  • @Gwynfrid

    gaspiller : dépenser sans utilité, avec excès, dilapider

     » si les impôts que je paie sont censés servir à entretenir les routes et que je vois des nids de poules partout, alors il y a gaspillage.
    si par ailleurs je paie un abonnement internet chez un opérateur privé et que ça ne marche pas, le gaspillage est de même nature  »

    Pour qu’il y ait gaspillage, il faut qu’il y ait dépense et dépense inutile.
    Si les routes ne sont pas entretenues malgré le budget alloué pour cela, c’est peut-être parce que les fonds ont servi à autre chose, ou n’ont pas été dépensés cette année là.
    Pour parler de gaspillage, il faudrait que l’argent ait effectivement servi à faire des travaux et que par exemple les matériaux utilisés aient été de mauvaise qualité, ou bien que par erreur, les travaux aient été faits sur une route en bon état…

    Pour l’abonnement internet, le paiement d’une redevance donne droit à l’accès au réseau.
    Si ça ne marche pas, c’est souvent un problème technique et le résultat, un service non rendu.

    Contrairement à l’automobiliste au fond de son nid de poule qui ne sait pas à qui exprimer son mécontentement, et qui ne sait pas qui est responsable, l’utilisateur internet va réclamer auprès de son fournisseur d’accès et obtenir un dédommagement – peut-être- ou va changer de fournisseur.

    Le gaspillage est directement lié à l’irresponsabilité.

  • @london
    je n’ai pas écrit que le trader rigolait, j’ai juste dit que certains métiers étaient plus agréables que d’autres sans que leur rémunération en soit moindre…
    mon propos, plus général est de dire qu’il n’y a bien souvent d’autre logique dans la rémunération que les « positions acquises » historiques et les rapports de force du moment, plus que l’utilité et l’efficacité…
    d’ailleurs, si on demandait aux français de faire une « échelle idéale des revenus » , j’ai l’impression qu’elle serait bien différente de celle qu’on connaît, privilégiant plus par exemple, le professeur, le chirurgien que le notaire ou le trader…
    à ce propos, hier soir, j’ai été surpris sur « on refait le monde », michel godet, connu pour ses options très libérales, dire, à propos des rémunérations des grands patrons, qu’il faudrait un coefficient maximal d’écart des salaires avec le SMIC, que tous les chroniqueurs l’approuvaient, avec bien sûr des divergences sur la taille de l’éventail, 1 à 40, 1 à 100, 200…?
    je ne suis pas certain d’ailleurs que ces propositions soient réalistes, mais il est intéressant que le débat existe….

  • merci pour cette mise au point, car on va encore longtemps entendre parler du cadeau de 15 milliards aux riches voire 20 voire 25
    Notre pauvre gauche se refugie dans les basses besognes du bon vieux sovietisme . Desinformez ,calomniez ,plus c’est plus ça passe………….. en etre la en 2008 ,et comme mme Buffet avoir en permanence le mot Démocratie à la bouche ,c’est pitoyable et inquiétant. Sarko n’est pas un saint certes , mais que fait notre culbuto national dont le seul programme est la critique? Attaqué l’homme puisqu’on peut difficilement le taxer d’immobilisme
    Prononce t il un discours sur la relance de l’Europe , on l’ignore pour lancer l’info vitale pour notre pays ; »Sarko a t il envoyé un sms à Cécilia »
    Mais vous avez raison, dans 4 ans on parlera encore de karsher,de racaille et des 15 milliards. Comment combattre cette forme de comportement stalinien quand 80 % des journalistes sont de gauche (cf etude de Marianne ) et qu’etre de gauche est une religion pas un programme

    je profite de ce billet pour glisser ma colère à propos de la greve des aiguilleurs du ciel .Pourquoi cette greve , pour la securité ?nenni ,pour l’environnement ?nenni ,tout simplement parce que la CGT, qui a approuvé la réorganisation ,s’apercoit que si 40 personnes partent à Athis Mons ,elle perd la majorité à Orly.Pourquoi ne le hurle t on pas?

  • @Liberal :
    la volonté de la mesure du rapport Attali est de multiplier les licences. Mais comme leur prix est fixé par le marché, les tenants actuels refusent car il y aurait alors dévalorisation.
    La bonne méthode aurait été de racheter les licences au prix que vous donnez : 35 000 * 180 000, puis de créer 100 000 licences vendues 65 000. Il y a alors un gain pour l’Etat, les taxis sont plus nombreux, les taxis actuels n’ont pas perdu d’argent. Et le but est atteint. Cela est il difficile à expliquer et à défendre pour un pouvoir politique ?
    Toutes charges soumises à numérus clausus pourrait être réformée de la même manière.
    @Francis : Rockefeller ou Henry Ford ou je ne sais plus quel capitaine d’industrie US du début du 20 ème fixait ce rapport à 20 !!

  • @Lisette

     » il ne faut pas croire tout ce que racontent les hommes politiques. Ils aiment bien faire croire qu’ils sont magiques… »

    Mais quand ils sont un peu prophètes et visionnaires comme F.Bayrou, on peut les croire…?

     » Depuis le début, depuis le premier jour et même depuis avant le premier jour, j’ai su la nature de ce régime, la nature de ce pouvoir… »

    F.Bayrou Matinale sur France-Inter du 11 février 2008

  • @Gwynfrid : Presque totalement d’accord avec vous, surtout que je n’ai jamais affirmé que l’impôt était une hérésie ou que l’on devait tuer l’Etat. Le seul bémol par rapport avec votre commentaire c’est sur le gaspillage : non, un gaspillage par l’Etat et un gaspillage par le privé ne sont pas de même nature. Dans un cas, il y a eu choix et mise en concurrence et donc acceptation qu’il puisse y avoir des risques sur le fonctionnement. Dans le second, c’est une solidarité imposé incontournable. Je vous accorde par contre que le résultat peut être le même en terme de gaspillage…

    @Francis : j’avais déjà eu cette conversation mon meilleur ami, qui est profondément de gauche (et qui est un sacré emmerdeur car il m’oblige à réfléchir en profondeur sur le libéralisme avec ses questions de bon sens et depuis qu’on a 12 ans 😉 ) à propos d’un coefficient en SMIC pour limiter les revenus. Il me soutennait évidemment que 1 million d’euros par an étaient largement suffisant pour vivre. C’est de bon sens là aussi mais je m’interroge sur l’effet démobilisateur d’une telle mesure. Je crois que le salaire, le bonus, sont autant d’éléments qui permette de s’évaluer. Moyenniser les évaluations, ce n’est pas très émulateur. Bref, je m’interroge de l’effet de cette mesure par rapport à la nature humaine…

  • @london : oups.

    @carredas : Non non, lui non plus il ne faut pas croire tout ce qu’il dit 🙂 Il ne faut pas croire Sarkozy quand il dit qu’il est superman, pas croire Royal quand elle dit qu’elle est adorée des foules, et pas croire Bayrou quand il dit qu’il sait les choses d’avance.
    En revanche, on peut créditer Sarkozy d’une force de volonté et d’une énergie remarquable, on peu créditer Royal d’un certain charisme et d’une très grande habileté politique, et Bayrou d’une vraie finesse d’analyse.
    (Je t’en prie, ne renie pas les qualités des autres sous prétexte que tu n’es pas d’accord avec leurs choix politiques!)

  • @ Gwynfrid: essayez ca http://www.heritage.org/Research/Budget/bg1831.cfm

    In fine, c’est la meme chose que les 4 facons de depenser, mais c’est plus long et plus detaille, avec une vue plutot americaine.

    Le seul bemol, c’est que c’est en Anglais…

    Il y a un seuil optimal de la part de l’etat sans laquelle l’acticite economique ne peut pas marcher (il faut bien quelqu’un pour faire respecter les lois), mais a partir de ce seuil, l’Etat a un effet negatif.

    Le concept de limiter l’ecart des salaires est tres joli, mais encore une fois, en quoi cela regarde t il l’etat ?

    Qui a le droit de dire: vous ne gagnerez pas plus que X ? A part les actionaires, personne. A la rigueur les employes.

    On est dans un pays relativement libre, et rien n’empeche personne de monter son entreprise et de gagner des millions (l’Etat ne facilite pas les choses mais bon). Ah si, il faut aussi le talent, l’envie, les capacites, la chance. Bref, ce n’est pas si simple.

    Ce n’etait pas le meme genre de concept dans les pays communistes, avec le succes que l’on connait ?

    Moyenniser, c’est admettre la mediocrite. Plutot que d’envier et d’essayer de faire mieux vers le haut, on limite vers le bas. C’est un etat d’esprit de mediocre.

  • @london: pour ma part je n’ai jamais prétendu qu’il fallait « ex ante » limiter l’écart des salaires, ou des revenus, par la loi, ce dont nous sommes, au demeurant, bien incapables…
    la fonction publique part sur un rapport théorique de 1 à 10, avant impôts , plutôt de 1 à 20 en praaique avec les primes, plus large si on tient compte des avantages en nature de certains (j’attends avec impatience, dans le cadre de la transparence, la déclaration d’avantages en nature du président).
    mais je pense que c’est par l’impôt que les excès peuvent être corrigés …des taux d’impôt marginaux de plus de 60%, comme du temps des « trente glorieuses » où la croissance était de 5% par an… vous vous souvenez? non, vous êtes trop jeunes….
    mais la doctrine libérale a persuadé beaucoup qu’il ne faut payer ni impôts ni taxes, que ceux-ci sont inefficaces (cf posts précédents).
    on entrouve des traces dans la loi TEPA: bouclier fiscal à 50% (comme si c’était anormal, immoral de payer 3 millions d’euros d’impôts quand on en gagne 6 comme nos grands patrons, cra c’est vrai vivre avec 250 000€ par mois, taxes et impôts payés, c’est dur, voire impossible….
    et détaxation, défiscalisation des HS: ne pas payer d’impôts c’est possible: voyez, nous l’avons réalisé, les déficits, on verra plus tard, on laissera à la gauche le soin de les combler comme duarnt les années Jospin, et puis, au black, vous ne payez rien, continuez, nous avons inventé le système de blanchissement….

  • Merci! Ca faisait longtemps que je ne m’etais pas senti aussi reconnaissant envers quelqu’un qui me met une bonne claque dans la gueule!

    Je me sens moins con, et en plus le billet est tres didactique. Chapeau.

    Encore!

  • @ Francis :

    1- Votre exemple de la grille de rémunération de la fonction publique n’est peut être pas le meilleur pour justifier la limitation dans le privé. L’Etat, à priori, n’a pas à augmenter son profit. Il est donc obligé de contenir les rémunérations sous un certain seuil.

    2- « vous vous souvenez ? non vous êtes trop jeune » cette phrase était elle bien nécessaire, Francis ?

    3- Il y a des domaines où l’Etat est inefficace, alors tout euro prélevé pour cet usage est inefficace.

    4- Oui, taxer l’argent arbitrairement au delà d’un certain seuil n’est pas moral.

  • « Allez expliquer aux sous-traitants automobile, aux transporteurs, aux prestataires d’infogérance, aux distributeurs, bref à toutes les boîtes qui sont soumises à la concurrence que le volume d’affaires n’a aucun rapport avec le prix. »

    Hors sujet.

    Dans votre exemple, vous supposez que les donneurs d’ordre choisissent le moins disant parmi les concurrents en présence, indépendamment de la qualité, du respect des délais, du respect des réglementations, de l’existence de contrats antérieurs entre les sociétés, des niveaux de marge espérés, etc. Le volume d’affaire dépend certes du prix de vente annoncé, mais aussi d’un bon milliard de paramètres qui font que dans la vraie vie, le moins disant ne remporte pas toujours le marché.

    L’établissement réels des prix est loin de la bonne vieille théorie de l’offre et de la demande…

    Au lieu de me renvoyer d’un haussement d’épaule ou d’un revers de la main, répondrez-vous aux questions :

    « Est-ce que quelqu’un va finir par expliquer comment l’exonération des heures SUPPLEMENTAIRES est censée relancer la machine ? »

    « Qui ici est convaincu qu’il suffit de faire tourner une usine plus longtemps pour trouver des clients ? »

    Car le raisonnement que vous n’exprimez pas me semble le suivant.

    Le prix de la main d’oeuvre est trop élevé. En détaxant les heures sups, on diminue le taux horaire sur 39 ou 40 heures. Donc on peut baisser le prix de revient. Donc, à commande égale en volume, j’augmente ma marge. Ou je baisse mon prix, ce qui me permet de gagner en compétitivité.

    Ce magnifique raisonnement est pernicieux, car il ne s’applique qu’aux marchés hors de la concurrence de pays à bas-coûts, que la France ne pourra JAMAIS concurrencer sauf à se doter du mode de vie de l’haïtien moyen.

    Le nivellement par le bas comme horizon indépassable de la concurrence. Vous me voyez conquis par de telles perspectives.

  • @francis

    3 pour 6, c’est justement en application du bouclier fiscal de cette loi… content qui vous le reconnaissiez. Et d’ailleurs, ça me parait correct personellement, même si en termes de justice je préférerais que l’impôts ne s’appuit pas sur le travail, la production directe mais sur des activités moins productive par nature comme la spéculation.

    Par contre, là où justement, il y a problème et une certaine forme d’immoralité (après tout, la définition du crime c’est obtenir de prendre quelque chose sans contrepartie) c’est quand l’état se permet de confisquer 4 pour 6 ou 5 pour 6, voire même pourquoi pas 5,90 pour 6. Selon votre raisonnement, il est tout à fait possible de très bien vivre avec 100 000 €.

    D’un autre côté pourquoi s’emmerder à en gagner 6 au départ dans ces conditions. Surtout que, bien sur, le type qui gagne ses 3 millions, il les met sur son Livret A… Pourquoi rester dans ce pays aussi.

    En fait, ça me rapelle le programme de la LCR :

    1. Augmentation du SMIC à 1500 net
    1. Passage aux 32 h payées 35
    2. Passage aux 30, voire aux 20 ou 15 en fonction de l’augmentation du chomage
    3. Et pour les entreprises qui après ça, envisageraient d’aller voir ailleurs, nationalisation avec confiscation des moyens de production

    C’est vrai que ça respecte une certaine logique, faut pas leur enlever ça.

  • @eponymus
    je ne vois pas ce que vient faire là le programme de la LCR
    rien de ce que y est indiqué dans le passage cité (qui me surprend mais je n’ai pas été vérifier) ne concerne ni les impôts, ni même les revenus….
    reprenons l’exemple de la discussion:
    un individu az des revenus annuels en france de 6 milions d’euros (patron du CAC 40, star…), il paye 3 millions d’impôts et de taxes liées (CRDS), je fais partie de ceux qui ne trouveraient pas scandaleux, sur le septième million éventuel, qu’il en rétrocède un peu plus à l’état, 600 000, 700 000, 800 000?
    si son traitement est proportionnel au SMIC (x500), observons que toute augmentation du SMIC mensuel de 1%, 10 euros lui laissera dans l’hypothése la plus contraignante , 1000 euros de plus par mois: 1 SMIC!
    votre arguement, je l’imagine: dans ces conditions il partira ailleurs…
    d’abord je n’en suis pas certain: à un certain niveau le montant de la paye est plutôt le symbole visible, monétaire, de la réussite que le moyen d’acquérir des biens et services, dont les personnes en question sont déjà largement pourvues.
    ensuite , il peut y avoir des moyens de pénaliser ceux qui « sortent »,par des mesures fiscales… ou simplement en les laissant assummer publiquement leur attitude…

    enfin je n’ai pas fait de recherche spécifique mais je ne connais pas de lien entre inégalités, fiscalité, et croissance, bonheurs intérieurs…
    d’ailleurs le contre exemple des « trente glorieuses » où les taux d’imposition étaient plus élevés, y compris aux états-unis et la croisance forte semble éloquent…

  • @london: vous voyez bien qu’on peut tomber d’accord… Allez, je vous accorde, sans barguigner, la distinction que vous faites, sachant que seul le résultat final compte.

    @pascal: la référence que vous citez n’est à mon avis que marginalement intéressante. Quelque-uns des éléments de ce texte sont valables, mais l’auteur argumente à sens unique, et se permet trop d’affirmations péremptoires, sans aucun appui ni sur des faits ni sur un raisonnement. Je note, cependant, que même lui réfute l’idée que l’Etat soit systématiquement moins efficace que le privé dans tous les domaines.

    Par ailleurs, votre développement sur les inégalités salariales me semble hors sujet.

  • @Lisette,
    Toujours pas d’accord avec toi. Il y a plein de moyen de faire des économies sans dépenser ou avec des retours sur investissement très courts. Améliorer ses achats, sous-traiter ce qu’on fait plus cher que des prestataires, fermer les activités à faibles marges, réduire les coûts administratifs qui ont une tendance naturelle à l’inflation… Ca ne coûte rien, ou presque. Ca demande juste du travail, du courage, de la volonté et de la compétence.
    L’Etat a un énorme avantage sur la plupart des entreprises privées, c’est que même s’il fait un boulot de très mauvaise qualité, l’argent des impôts entre quand même. On peut d’ailleurs considérer cet avantage comme une malédiction : l’absence de pression n’aide pas à réformer. C’est pour ça que je pense qu’il ne faut pas subordonner les réformes à des augmentations de crédits. Ca peut servir à des investissements productifs comme être absorbé par les coûts administratif. Et il faut avoir déjà réalisé la réforme du fonctionnement pour que les investissements soient efficaces.

    @Gwynfrid,
    Oui, les réformes en faveur des classes moyennes bénéficieront aussi aux riches. Mais comme les montants sont plafonnés, cela représentera beaucoup moins pour eux proportionnellement.
    On a un système fiscal progressif, les riches paient en impôts un pourcentage de leurs revenus plus élevé que les autres. Ajouter une mesure qui bénéficie proportionnellement plus aux revenus moyens qu’aux riches ne peut pas être présenté comme favorable aux riches.
    S’agissant du gaspillage, loin de moi l’idée de prétendre qu’il n’existe pas dans les entreprises privées en concurrence. Mais il y a deux différences majeures avec l’Etat. Un, c’est leur problème, rien ne m’oblige à leur donner de l’argent. Deux, si elles gaspillent trop, elles finissent par mourir et la source de gaspillage se tarit. Parfois même elles réduisent spontanément le gaspillage parce que ce n’est pas profitable pour elles.

    @egdltp,
    La valeur d’une plaque de taxi ne provient que de sa rareté. Si on triple le nombre de plaques, elles ne vaudront pas un tiers du prix, elle vaudront zéro.
    Une solution serait aussi de donner 2 autres plaques gratuites à chaque possesseur d’une plaque. Les taxis ne veulent pas en entendre parler (ils ont raison). Car au lieu d’avoir 1x180k€, ils auraient 3×0.

    @YR,
    C’est curieux, vous commencez par la solution, et vous l’oubliez en chemin pour trouver un problème.
    Les décisions d’achat sont effectivement prises sur la base d’un ensemble de paramètre : qualité, réactivité, couverture fonctionnelle, délais de livraison, garanties, coûts logistiques, support client, réputation, design… et PRIX.
    Le prix est loin d’être le seul critère de décision, mais il est important.
    C’est pour cela qu’on arrive (encore) à concurrencer des produits fabriqués en Chine, en étant tellement meilleur sur les autres critères que ça compense l’écart de prix. On concurrence aussi les Américains et les Européens qui ont des qualités et des prix plus proches des nôtres.
    Ainsi, Alcatel se bat contre Huawei, Cisco et Ericsson (et plein d’autres). Des fois ils gagnent, des fois ils perdent.
    Mais plus le prix est élevé, plus c’est difficile.

    C’est rigolo, je dois à la fois argumenter contre vous qui dites que les prix de revient n’ont aucune importance et contre Lisette qui dit qu’on ne peut rien faire sans argent.

    La réalité est entre les 2. La volonté, le courage, l’intelligence, l’innovation peuvent énormément, mais pas tout.

  • 3ème essai, sait-on jamais ?

    Au lieu de me renvoyer d’un haussement d’épaule ou d’un revers de la main, répondrez-vous aux questions :

    “Est-ce que quelqu’un va finir par expliquer comment l’exonération des heures SUPPLEMENTAIRES est censée relancer la machine ?”

    “Qui ici est convaincu qu’il suffit de faire tourner une usine plus longtemps pour trouver des clients ?”

  • @Liberal : c’est vrai que je suis allée un peu loin. je ne pense pas qu’il faille subordonner toute réforme à des augmentations de crédits. En revanche, je crois qu’il faut se garder des marges de manoeuvre, afin de pouvoir, si besoin est, avancer de l’argent le temps de mener à bien une réforme. On parle de l’Etat, il s’agit de masses énormes sur lesquelles des problèmes de l’ordre du grain de sable ont des conséquences incalculables. Un changement de logiciel de paiement, par exemple, a l’année dernière causé des désordres énormes dans les finances de l’Etat l’année dernière. Toutes les lignes avaient été doublées, comme si les sommes avaient été déléguées deux fois… un immense bazar, des retards dans les paiements, et du temps perdu à ne pas faire autre chose de plus utile. Tous les ministères ont été touchés. Et pourtant, c’était important.
    La fiscalité, ça mériterait un débat d’ensemble, et des accords très larges, un peu comme ce qui s’était passé pour la LOLF. C’est quasiment de l’ordre du pacte social. Il est très important de réduire la charge sur les salaires, et globalement, de reporter au moins partiellement sur les profits financiers, les coûts écologiques et de santé publique, voire éventuellement un peu sur la consommation. Et de réduire l’ensemble.
    Mais tu sais, on parle de principes là. La réalité du budget de la France aujourd’hui, c’est l’asphyxie! Ce n’était pas le moment de faire des réductions d’impôts anarchiques, c’est tout. Résultat, à la place, on a droit à une inflation d’augmentation des taxes comme le souligne D. Migaut : http://www.lesechos.fr/info/france/4685069.htm
    Et Cacambo souligne mieux que je ne saurais le faire le coût administratif de ces décisions, et leur parfaite incohérence avec toutes les décisions prises antérieurement pour améliorer la gestion de l’Etat : http://cacambo.over-blog.net/

    Il faut prendre d’abord les décisions de réforme qui permettent des économies, et ensuite effectivement réduire sa voilure. Sinon on fait n’importe quoi, et c’est ce qui se passe actuellement.

  • YR,

    Le truc spongieux entre vos oreilles s’appelle un cerveau. Tout porte à croire que le vôtre fonctionne très bien, vous devriez vous en servir.

    J’ai déjà répondu je crois à votre première question. Vous y répondez en partie vous-même d’ailleurs dans votre avant-dernier post. Quant à la deuxième, elle n’a pas de sens et relève de la stratégie de l’homme de paille qui vous est chère. Son pendant serait :

    « Qui est convaincu qu’il suffit de bloquer les trains pour aider les pauvres? »

    Les deux questions ont la même réponse.

    « Personne. Et cessez d’insulter notre intelligence »

  • Une petite anecdote (on dérive, on dérive)
    Je suis fonctionnaire. En commençant ma vie professionnelle, j’avais de moi et de mes semblables une opinion assez commune : productivité limitée, beaucoup de planqués pour quelques motivés, coûts très élevés pour la nation, antiéconomique.
    Et puis, j’ai fini par comprendre un certain nombre de choses.
    D’abord, que les planqués et les invirables il y en a partout 🙂
    Ensuite, que finalement mon activité avait un intérêt économique majeur. Il y a des PME qui dépendent entièrement des dépenses de l’Etat. Des emplois. J’ai vu des chefs d’entreprise se lamenter de la faiblesse de nos propres budgets.
    Entretenir un bâtiment public, refaire sa signalétique, acheter des progiciels pour sa gestion ou assure l’interface avec les usagers… c’est de l’argent directement investi dans l’économie.
    Bibliothécaire, mon activité est chroniquement déficitaire. Nous avons très peu de revenus propres. Cependant, mon travail fait vivre toute une filière éditoriale, qui assure la diffusion des connaissances produites par nos universitaires. ce sont encore des emplois, avec les entreprises qui nous fournissent en matériel ou en services spécialisés, et que nous mettons en concurrence.
    (Je ne parle pas de la politique culturelle, ni de subventionnement des uns ou des autres, cela n’est pas le sujet)
    J’ai donc découvert au cours de ma première année de travail, que j’étais acteur de plusieurs chaînes économiques, et que, avec d’autres, j’étais responsable de l’emploi et du niveau de vie de plusieurs personnes, pas seulement de mes collègues directs.
    Depuis, j’ai moins mauvaise conscience de dépenser l’argent des impôts 🙂

  • @Lisette,
    Il est très important de réduire la charge sur les salaires, et globalement, de reporter au moins partiellement sur les profits financiers, les coûts écologiques et de santé publique, voire éventuellement un peu sur la consommation. Et de réduire l’ensemble.
    Je suis très près d’être d’accord avec toi là-dessus. Pour moi, un bon programme libéral serait 1. baisse des charges pesant sur le travail; 2. baisse des rigidités sur le marché du travail; 3. réduction du poids administratif de la fonction publique. Le tout financé et légitimé par une hausse de l’impôt sur le revenu et notamment des tranches supérieures.
    C’est con que Sarkozy ne soit pas libéral.

  • @Libéral : c’est surtout con que Sarkozy n’ait pas eu de programme cohérent… et fondé sur une analyse réaliste de la situation 🙂 (sinon, j’aurais voté pour lui)

  • @Libéral : J’ai du mal m’exprimer car il me semble que vous avez compris mon raisonnement de travers.
    Les plaques de taxis sont « distribuées » par l’Etat. Il fut un temps où il n’y en avait pas de marché je crois. Donc l’Etat rachète TOUTES les plaques => plus de taxis, puis revend 3 fois plus de plaques au prix qu’il veut, si possible de manière à faire une opération blanche. Bien entendu, les nouvelles sont différentes des anciennes. Ainsi les taxis actuels n’ont pas perdu leur capital. S’ils veulent continuer, ils rachettent une nouvelle plaque, sinon ils se retirent de la profession. Et nous avons bien une augmentation des taxis en circulation, but recherché.
    Il ne faut pas croire que le marché puisse toujours tout régler. On se rend compte au niveau du marché financier, que c’est l’absence de règles qui a conduit à la crise actuelle.

  • @ Libéral
    Il me semble que les points 1,2,3 sont engagés, mais pas terminés, cela ne fait que 9 mois… Pour le financement vous semblez oublier la fuite des cerveaux et autres hauts revenus déjà très importante. Si vous pénalisez trop les hauts revenus ils iront voir ailleurs dans le vaste monde.

  • pas 2 ni 3 margit, pas 2 ni 3…
    la loi TEPA est une usine à gaz qui rajoute de la rigidité pour les entrepreneurs qui voudraient l’utiliser (si j’ai bien compris). Pourquoi? parce qu’elle a été votée trop vite. Ce n’est pas l’intention qui est en cause, mais la façon de procéder, qui peut réduire l’intention à néant.
    Bon mais ça peut être modifié ça. Avec le temps.
    Quand à 3, je vous engage à aller jeter un oeil sur l’article que je liais tout à l’heure : http://cacambo.over-blog.net/article-7355873.html

  • @egdltp,
    J’avais bien compris, je vais être plus clair.
    L’Etat peut fixer le prix qu’il veut pour les plaques, les taxis ne le paieront que s’ils pensent que le droit de pouvoir être taxi vaut au moins ce montant. Or, la valeur de ce droit pour un chauffeur de taxi est fortement liée à sa rareté.

    Un taxi est prêt à payer 180000 euros aujourd’hui (une somme exorbitante) parce qu’il sait que, le nombre de plaques étant limité à 35000, il y a une telle pénurie de taxis qu’il trouvera toujours des clients ce qui lui permettra de dégager un profit important. Il sait que ce profit lui permettra de rembourser le prêt de 180000 euros qu’il a contracté pour acheter sa plaque et lui laissera un revenu conséquent.

    Si maintenant l’Etat dit (pour reprendre votre exemple) qu’il va autoriser 100000 taxis à rouler, les chauffeurs potentiels sauront qu’il n’y aura plus de pénurie de taxi. Du coup, il faudra apprendre à vivre avec des taux de remplissage beaucoup plus bas. Au lieu d’être chargé 100% du temps, peut être que ce ne sera plus que 50% ou moins. Bref le chiffre d’affaires du taxi sera divisé par 2 mais l’essence, l’assurance, l’amortissement de sa voiture, le revenu net qu’il veut conserver, tout ça ne change pas. Il ne reste donc plus rien pour rembourser l’emprunt. Ce qui veut dire que la plaque ne vaut rien.

    Bref, la valeur de la plaque réside essentiellement dans la rareté. Si on veut supprimer la rareté, il ne faut pas espérer vendre la plaque au delà d’un montant symbolique. Donc une opération « blanche » n’est pas possible. Soit on spolie les taxis qui ont payé leur plaque 180k€, soit l’Etat prend en charge la valeur actuelle de ces plaques (la rareté) pour la détruire en espérant se rembourser sur les nouveaux emplois créés et l’amélioration du service rendu à la population.

  • « Du coup, il faudra apprendre à vivre avec des taux de remplissage beaucoup plus bas. Au lieu d’être chargé 100% du temps, peut être que ce ne sera plus que 50% ou moins. Bref le chiffre d’affaires du taxi sera divisé par 2… ».

    Bonjour,

    Je ne connais pas l’économie des taxis, mais on peut vraisemblablement supposer que, puisque nous manquons aujourd’hui de taxis, un supplément d’offre de trajets en taxi rencontrerait un supplément de demande.

    « … mais l’essence, l’assurance, l’amortissement de sa voiture, le revenu net qu’il veut conserver, tout ça ne change pas. Il ne reste donc plus rien pour rembourser l’emprunt. Ce qui veut dire que la plaque ne vaut rien. »

    Si on considère que l’assurance et l’amortissement sont des coûts fixes, il doit y avoir moyen de les étaler, mais cela suppose une présence accrue pour les opérateurs propriétaires de flottes de véhicules.

  • @ Lisette
    Je ne parlais pas que de la loi TEPA, il n’y pas que cela qui a été mise en place ou engagé depuis 9 mois !
    Quant à votre lien je ne vois pas ce que les taxes ont a voir avec les impôts sur les hauts revenus …
    Au sujet de ces taxes je vous copie une réaction sur le blog d’Eric Dupin qui est dans le droit fil de ce que je pense :

    « A les étudier ces taxes n’ont rien de scandaleux, elles concernent entre autres les stocks options, les billets d’avions et l’environnement. Et puis il faut voir la symbolique. En effet on sait très bien que l’éco pastille ne rapportera rien ou pas grand chose compte tenu des frais de la collecte de cet impôt mais ce n’est pas le but. A travers cette taxe le gouvernement veut envoyer un »signal fort » afin d’inciter les Français à changer leur comportement environnemental comme les socialistes ont en leur temps envoyé un signal en direction des classes populaires en créant l’ISF qui non seulement ne rapporte rien, mais coûte de l’argent. »

    Je rajouterais que ce commentaire est modéré en ce qui concerne l’ISF, qui pour moi est une totale ineptie qui a provoquée la fuite de capitaux précieux pour l’économie.

  • @margit : ok, je répondais sur la loi TEPA, qui complexifie la vie des entrepreneurs, et leur rajoute une couche d’administratif. Mais, encore une fois, cela peut être corrigé. C’est juste dommage d’avoir voulu se presser tant que cela pour un résultat mi-figue ni raisin!
    J’insiste : ma critique du paquet fiscal n’est pas sur le principe, mais sur la mise en oeuvre, et notamment sur le timing choisi. Il me semble que la précipitation amène des résultats contraires aux objectifs affichés, et j’ajoutais au début que cette précipitation me paraît relever de l’idéologie plus que d’une volonté d’efficacité.
    concernant les taxes supplémentaires : idem, dans l’esprit elles sont tout à fait justifiables. C’est juste que c’est contraire à une idée que je me fais d’une réforme de la fiscalité française, c’est à dire globale, et engageant toute la société comme un pacte social… et surtout, visant à terme à REDUIRE la charge pesant sur les français. Pour réduire cette charge, il faut réformer l’Etat, et une des façons de réformer l’Etat c’est d’arrêter de payer des fonctionnaires à faire des milliards de trucs inutiles.
    Cacambo explique bien que ces nouvelles taxes :
    – ne sont pas payées par tous leurs « clients », faute de moyens de contrôle, et qu’en même temps il faut contrôler un peu, donc on paye des fonctionnaires pour le faire.
    – impliquent à chaque fois diverses paperasseries et réglages fins de logiciels et reversements et patati et patata qui coûtent du temps de travail de fonctionnaires alors qu’on pourrait les mettre… à acheter des licences de taxis, par exemple (lol)
    – font qu’au final les gens ont vaguement l’impression de se faire berner, puisqu’à la fois ont leur dit : « je détaxe pour que tu puisses consommer ou employer » et en même temps « je te taxe parce que j’ai besoin de sous pour payer des fonctionnaires dont le boulot est de te faire payer ces taxes là ». (lol, je sais j’exagère, mais je sais que tu comprends, Margit)

    Au fond, ce que je pense, c’est que dans l’action publique, les discours sont une chose… mais que souvent c’est le mode d’action qui est tout. Des objectifs excellents peuvent être complètement pervertis par une méthode d’action inadaptée.
    Et c’est précisément ce que je reproche au paquet fiscal dont il est question au début de cet article (non non, je n’ai pas oublié le sujet initial).

  • @margit,
    Bien sur ça a été engagé. Ce que je voulais dire c’est que ça pourrait aller plus loin avec plus de soutien politique.
    Pour la « fuite des cerveaux », il faut relativiser l’importance de l’impôt sur le revenu. Les gens ne partent pas parce qu’on les impose à 55% au lieu de 40%. Ils partent parce qu’ils ont l’impression que ça ne sert à rien. Ils partent parce qu’ils en ont marre de payer ET d’être traités de salauds.
    Je pense qu’il y a un espace politique béant pour celui (ou celle) qui misera sur le fait que les riches ne sont PAS des salauds.
    En tous cas, moi (un riche) je suis prêt à payer plus si c’est pour libéraliser le travail, abolir les privilèges, dégraisser le mammouth. De toute façon, je suis sur que si on ne fait rien (ou pas assez), dans 10 ou 20 ans, je devrais quand même payer plus, mais que ça ne servira à rien.

  • D’accord avec Libéral. Le niveau d’imposition est le prétexte, la raison profonde, c’est l’organisation du pays et une certaine impression de lourdeur. Si les français avaient l’impression d’un pays qui avance, qui a confiance dans son avenir, alors les « riches » ne partiraient pas, et peut-être qu’on aurait de quoi attirer les « cerveaux ». Sarkozy a drôlement bien réussi à changer cette atmosphère pendant la campagne et les premiers mois. Seulement, je suis depuis le début extrêmement sceptique sur l’effectivité de ce discours. Les paroles et les actes me semblent contradictoires, certaines promesses ont été inconsidérées. Et le résultat de ce genre d’épisode, c’est la désillusion… et une situation empirée (attention, rien à voir avec la baisse des sondages en ce moment, je ne pense pas que ce soit encore installé, il faut plus de temps que ça pour voir les effets d’une politique… peut-être un signal d’alerte seulement)
    Par ailleurs, parfois, je crois lire une sorte de conviction profonde dans certains discours ou choix politiques, ici, ou chez Sarkozy : comme quoi la richesse irait vers la richesse. Plus les riches seraient riches, moins les pauvres seraient pauvres.
    Je crois que c’est complètement faux, et extrêmement dangereux pour la stabilité sociale. A terme.

  • @Pascal

    « @ Gwynfrid: essayez ca http://www.heritage.org/Resear… »
    Article assez peu convaicant…

    « il faut bien quelqu’un pour faire respecter les lois… »
    J’aime la formulation… comme un regret… Pourquoi ne pas utiliser des milices privées ? Elle serait en concurrence pour faire respecter l’ordre et la loi. Pareil pour l’armée. Elle le ferait sasn aucun doute de facon économiquement plus efficace que l’état.
    La fonction de l’état n’est pas que de faire respecter les lois… un pays n’est pas qu’une « économie ».

    « Le concept de limiter l’ecart des salaires est tres joli, mais encore une fois, en quoi cela regarde t il l’etat ? »
    Parce que quand les écarts ne sont pas maitrisés, on peut se retrouver face à des troubles sociaux par exemple. Parce qu’encore une fois, un pays n’est pas qu’une économie.

    « Qui a le droit de dire: vous ne gagnerez pas plus que X ? A part les actionaires, personne. A la rigueur les employes. »
    Même les actionnaires n’en ont le droit (efficient) que s’ils sont majoritaires. Ceci étant, l’état ne peut pas controler ca. Il est cependant de sa responsabilité d’éviter que des écarts trop profonds se creusent entre plus riches et plus pauvres dans un pays.

    « On est dans un pays relativement libre, et rien n’empeche personne de monter son entreprise et de gagner des millions (l’Etat ne facilite pas les choses mais bon). Ah si, il faut aussi le talent, l’envie, les capacites, la chance. Bref, ce n’est pas si simple. »
    Mauvais argument… vous savez bien que ca ne marche pas comme ca…

    « Ce n’etait pas le meme genre de concept dans les pays communistes, avec le succes que l’on connait ? »
    En économie, la planification d’après guerre lié aux prophéties autoréalisatrice a plutôt bien fonctionné. Tout n’est pas idiot hors théorie ultra libérale.

    « Moyenniser, c’est admettre la mediocrite. Plutot que d’envier et d’essayer de faire mieux vers le haut, on limite vers le bas. C’est un etat d’esprit de mediocre. »
    Non… ca c’est juste un jugement de valeur… qui tend a faire croire qu’un pauvre est un « sale pauvre », un chômeur est un « feignant » et qu’un riche est « méritant et intelligent » etc…

  • Tiens, je m’aperçois que je n’ai pas remercié Liberal pour son billet ! Mais c’est vraiment le type d’éclairages dont on manque. Et qui comble mes lacunes.

  • Xavier Bertrand parlait hier, à France2 d’un coût de 13 milliards, et Moscovici de 14 milliards… La moitié de ce coût, ce sont les heures supplémentaires.

    Libéral, dans son éclairage, choisit une voie évidemment partielle, comme l’aurait fait, à l’envers, un partisan du socialisme (la formule lapidaire : « c’est pas 15 milliards et c’est pas pour les riches. C’est 8 milliards et c’est pour l’emploi » – fausse – illustre bien ce positionnement)…

    Sur les heures supplémentaires : les effets d’aubaine et d’éviction ne sont pas mentionnés. Effet d’aubaine : les heures supplémentaires auraient été faites de toute manière : impossible de savoir si la loi TEPA a généré de nouvelles heures sup’. Effet d’éviction : plutôt que de recourir à la création d’emploi, les entreprises recourent aux heures sup’.

    Je ne suis pas un spécialiste de l’économie, mais il me semble que ce genre de mesure est mieux accueillie et plus efficace en période de croissance économique, quand la richesse est mieux partagée. En période de disette, il est préférable de répartir la richesse en direction de ceux qui consomment. Je ne suis pas convaincu par la défiscalisation des heures sup’ parce qu’elles ont à mon avis un effet négatif sur l’emploi et, surtout, parce que cette loi coûte bonbon.

    Le thème de la campagne portait sur le pouvoir d’achat. Comment ne pas avoir prévu que cette loi TEPA, aussi rapide, allait être mal accueillie ? Pourquoi ne pas avoir attendu avant de dilapider des milliards aussi rapidement ? C’est à mon avis sur ces questions qu’il faut réfléchir. Pour l’instant, la politique menée donne l’impression de favoriser les ménages les plus aisés, et d’enfoncer les plus en difficulté (les franchises médicales, comme j’en ai déjà parlé, me semblent une bonne illustration de ces choix, en parallèle de la loi TEPA).

    Hier soir, il y avait donc cette émission sur la chute de confiance de NS. Il fut très difficile, même pour une personnalité émérite comme Xavier Bertrand (Rachida Dati, par contre, est une catastrophe ambulante : confit de slogans, politicienne au dernier degré, ses interventions furent d’un pathétique insondable), de défendre les réformes engagées sur le terrain économique et social et de démontrer que, non, il n’y avait pas déception généralisée de l’opinion publique, même parmi celles et ceux qui ont voté NS. Les interventions téléphoniques des spectateurs l’ont d’ailleurs cruellement rappelé à la réalité vécue…

    Un texte tel que celui que je lis de Libéral, un discours tel que celui entendu dans la bouche de Rachida Dati hier soir, me font penser à une autre forme de surdité, qui coûta cher au gouvernement en place à la fin des années 1990, si vous voyez ce que je veux dire. « Tout va très bien madame la marquise… »

    Reconnaître les erreurs et infléchir les orientations actuelles, pour se concentrer à nouveau sur le thème du pouvoir d’achat, représente le défi à venir pour NS et son équipe. Le mécontentement est grand et l’ampleur de la tâche herculéenne. La loi TEPA, succédant aux frasques du Fouquets, du yacht Bolloré et de l’augmentation du salaire du président, constitue pour l’instant une erreur majeure.

  • YG dit :

    « Qui ici est convaincu qu’il suffit de faire tourner une usine plus longtemps pour trouver des clients ?”

    Lib lui répond :

    “Personne. Et cessez d’insulter notre intelligence”

    Bon, ça va être difficile pour moi de soutenir ce qui vient après la réponse de Liberal, mais pourtant, même si la « question » de YG est effectivement, pour le moins, mal posée à dessein, la réponse n’est pas si évidente que cela. Je serais même tenté d’y répondre : « Oui, bien souvent ».

    Le management d’une entreprise est très souvent un compromis entre les ventes et les capacités de production. Une course parfois. L’équilibre entre l’organisationnel et la production est également un autre angle similaire. Et les exemples ne valent pas seulement pour une PME.

    Même si l’affaire est un peu plus complexes avec des implications et des causes imbriquées (notamment les coûts de production) qui rendent le sujet plus difficile à lire, il est tout de même clair qu’EADS dans le cadre du lancement de A380, a pâtit d’une faiblesse de ces capacités de production par rapport aux ventes. Les clients n’ont pas manqué. Par contre, du fait des contrats signés, des clients réclament à la fois que des pénalités pour les retards de livraison leur soient versées et d’autres, (ou parfois les mêmes) ont décidé d’acquérir des avions chez la concurrence.

    L’entreprise Lalique par exemple, fabriquant de produits de luxe en cristal, a failli être rachetée à bas prix par un fond de pensions, principalement parce que la société n’était pas en mesure d’honorer son carnet de commande – la solution visant à délocaliser cette entreprise serait alors apparue comme étant une malheureuse évidence – faisons fabriquer plus pour moins cher ailleurs. Elle a été rachetée finalement par un industriel suisse qui a décidé d’investir 12 M € afin d’acheter un four supplémentaire permettant ainsi de répondre à la demande mais en conservant surtout l’identité française de l’entreprise comme facteur concurrentiel (le « luxe » fabriqué à Taiwan n’est plus vraiment du luxe). L’envie et le choix de cet industriel d’investir dans cette aventure ne sont peut être pas étrangers à certaines réformes récentes.

    Une entreprise dont on peut avoir confiance dans les capacités de production est aussi une entreprise qui attire les clients. C’est bien souvent durant les négociations une des premières questions posées par le client potentiel. Et dans ce cas, elle trouve des clients grâce à la capacité à pouvoir éventuellement augmenter de manière durable ou ponctuelle, ses capacités de production. Une entreprise peut aussi refuser des marchés, du fait du manque de confiance dans sa propre capacité de production. Ou même décider de ne pas pénétrer un secteur particulier du marché parce qu’elle ne se sent pas en mesure de produire plus. De même il n’y a rien de plus insécurisant et paralysant pour un commercial/négociateur de sentir une faiblesse de ce côté là, chez l’entreprise pour laquelle il travaille.

    J’ai connu aussi beaucoup de sociétés type SII qui ont coulé pour ces mêmes raisons.

    Les notions de flexibilité, de fluctuation du marché visé, du coût du travail humain, de rigidité des modèles organisationnels sont bien entendu directement associées à la prise de décision concernant l’investissement dans un marché particulier par le chef d’entreprise ou l’équipe managériale.

    Lorsqu’il s’agit de grandes entreprises, soit soutenues par l’état, soit disposant d’une diversification de sa production et d’importantes masses financières, le problème se pose moins – ou le problème se règle de façon expéditive en supprimant les filiales ou sociétés associées même si elles pouvaient l’éviter.

    Pour les PME ou pour les commerçants, le manque de soutiens, le manque de flexibilité, un coût du travail trop important entraînent au mieux une dangereuse stagnation au pire, une disparition (perte de parts de marché potentielles, perte de parts de marché effectives, augmentation de la vulnérabilité, etc.) au profit d’un concurrent mieux armé.

    C’est même vrai pour mon boucher qui n’a absolument pas bénéficié de la perte d’un concurrent dans la même rue, tout simplement parce qu’il est peut être un des meilleurs bouchers que je connaisse, mais rédhibitoirement lent à produire/à servir sa clientèle. Les raisons : incapacité à trouver du personnel qualifié, frilosité du fait des risques envisagés, beaucoup du travail fait après la fermeture est fait dans la boutique au moment de servir car il n’y a pas d’appartement associé à son fond et il habite en banlieue.

    De plus, il existe très certainement aussi des effets de seuil (similaires au passage du RMI vers un emploi salarié) qui font que certaines entreprises hésitent également à augmenter leur capacité de production.

    Si vous pensez que ces situations sont exceptionnelles et que toutes les entreprises en France rament pour trouver des clients, cela me semble faux et bien plus compliqué que ça. D’une part les avantages concurrentiels ne sont pas uniquement dépendants du prix d’un produit ou d’un service – et d’autres part, cette façon de gérer, d’appréhender les marchés, cette frilosité du fait du manque de soutiens, etc. forgent un état d’esprit. J’ai moi-même donné l’ordre d’annuler un marché pourtant déjà signé sur cette base car je craignais un casse pipe. Mon associé a eu le génie de renégocier « dans mon dos » certains termes du contrat in extremis. En fait, les exemples sont légions.

  • Pingback: » Miscellanées

  • Pouvez-vous m’expliquer ce que sont :

    – les charges qui pèsent sur le travail
    – les rigidités du marché du travail

  • Bon, je n’ai pas eu le temps de participer davantage au débat depuis quelques jours. De nouveau merci à Liberal pour ce billet, qui a le mérite de mettre les vraies questions sur la table. La discussion a permis de découvrir que les chiffres que vous avanciez sont en partie erronés et que leur interprétation ne peut pas être tranchée aussi clairement que vous le faites.

    Cependant, je vous rejoins tout à fait sur les remarques de votre dernier com:

    « Je pense qu’il y a un espace politique béant pour celui (ou celle) qui misera sur le fait que les riches ne sont PAS des salauds.
    En tous cas, moi (un riche) je suis prêt à payer plus si c’est pour libéraliser le travail, abolir les privilèges, dégraisser le mammouth. »

    Dans cet esprit, le regret que je peux avoir, c’est que les réformes fiscales de Sarkozy ont visé surtout à caresser son électorat dans le sens du poil, sans aller très loin dans la direction de la rupture.

  • Christinne Lagarde annonce que «  »plus d’un demi-million d’entreprises de toute taille ont eu recours aux heures supplémentaires » au mois de décembre 2007, profitant de leur défiscalisation, l’une des mesures phares de la loi sur le travail, l’emploi et le pouvoir d’achat. La ministre de l’économie se fonde sur des chiffres que doit publier mercredi l’Acoss, l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale, caisse nationale des Urssaf. » dans Le Parisien.

    Suit une analyse très fine de Moscovici:

    « On fait des heures supplémentaires qui auraient été faites de toutes façons et elles sont défiscalisées en plus, donc c’est vous et moi qui les payons », a-t-il dit. « Ça ne représente pas en soi une novation », ajoute-t-il.

  • Aménagements de l’ISF 0.5

    On l’a échappée belle….

    Une séance du conseil régional de Poitou-Charente. Ca vaut le détour…
    Déjà comme ça c’est rigolo, alors quand on sait que le gars à côté de Royal n’est pas un membre de l’opposition mais son 1er conseiller, c’est édifiant…
    Dire qu’on l’a presque eu comme Présidente… (et que certains Français semblent regretter leur choix…) C’est là : http://www.dailymotion.com/video/x4kdbf_royal-fountaine_news

    Il y a des moments qu’il faut savoir partager !!
    A diffuser, sans modération!!!

  • merci Camille, c’est édifiant !
    cela confirme tout ce que me disent mes amis poitevins.
    (moi je ne vois que ma feuille d’impôts locaux et ça aussi c’est édifiant))
    J’ai d’ailleurs parlé ici même des déboires de connaissance travaillant au Conseil régional et confirmant une certaine affaire de salariées, largement ignorée par la presse officielle.

    Je vais faire passer, parce que franchement, je n’avais jamais vu dictature pareille et je doute que ce soit une vidéo truquée

  • Amusant : cette vidéo n’est pas toute neuve. Et dans quel contexte ressort-elle ? Dans le contexte de l’affrontement pour le Congrès et des dernières déclarations autoritaires de Royal ? Merci qui ?

  • Effectivement cette vidéo n’est pas toute neuve, mais elle n’a pas perdu d’intérêt. Joli petit bordel dès le premier point de l’ordre du jour de la séance, on crois rêver. Mais bon, si les militants PS veulent ce style de premier secrétaire, il faudra respecter ce choix démocratique 😉

  • Un article intéressant sur le figaro de ce matin :
    Et, les trois quarts des bénéficiaires 74 % ont un revenu fiscal annuel inférieur à 3 750 euros. Ce sont donc des ménages très modestes ! Parmi eux, beaucoup de RMistes qui sont propriétaires de leur résidence principale et doivent à ce titre s’acquitter de la taxe foncière, des retraités qui touchent le minimum vieillesse, etc.
    http://www.lefigaro.fr/impots/2008/06/26/05003-20080626ARTFIG00020-le-bouclier-fiscal-profite-aux-foyers-tres-modestes.php

    Voilà qui va peut être commencer à faire taire ceux qui parlent toujours du « cadeau pour les riches »!!!

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