3 octobre 2025
	
		
	
		Il fallait reconnaître la Palestine avant son anéantissement. La légitimité de la riposte initiale et l’exigence de libération des otages ne peuvent plus justifier les dizaines de milliers de victimes, dont 80% de civils. Il en va aussi de nos intérêts bien compris, dans l’ordre (ou le désordre) mondial qui s’instaure.
Il s’appelait Obaida, 18 ans. Il est mort en tentant d’apporter des pois chiches grillés à sa sœur. Charif est mort en quête de pain pour son fils. Ces vies fauchées, ces récits brisés, ne peuvent plus être justifiés. Même Ehoud Olmert parle de crimes de guerre. Le vertige moral grandit : Israël survivra-t-il à ce qu’il fait subir ?
On ne peut se contenter de soutenir Israël ou la Palestine : le Proche-Orient exige une lecture nuancée, où coexistent des vérités concurrentes et conflictuelles. Même la singularité locale qu’est démocratie israélienne ne l’absout pas de ses choix politiques extrêmes. Taire les souffrances civiles palestiniennes décrédibilise les Droits de l’Homme, trahissant les valeurs occidentales essentielles à notre propre sécurité.
« Il faut toujours dire ce que l’on voit ; surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit ».  On connaît cette phrase de Péguy. Mais peut-on supporter longtemps l’horreur absolue des images qui frappent notre rétine ? Et, une fois que l’on a dit ce que l’on pense avoir vu, quoi ?
« Tu nous raconteras, à ton retour ». Mais revient-on vraiment de Terre Sainte ? En suis-je déjà revenu, ou y suis-je encore un peu ? 
 
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