Capital, magazine factieux

Dieu m’est témoin que je suis hétérosexuel, surtout en ce moment, mais vingt dieux que ce mec est sexy ! Peut-être bien le plus beau journaliste du PAF, avec son frère Delahousse et avant Nikkos Aliagas. J’aurais été beau, j’aurais voulu être comme lui. J’ai presque la même mèche, en plus courte. Du coup, qu’il y en ait pour mettre en question ses compétences professionnelles, ça m’surlecutte[1]. Même s’il démontre parfois mieux ses compétences en communication qu’en journalisme mais, oh, on ne va pas commencer à être exigeants.

Dans le coin opposé : Eric Besson. Forcément Besson.

Il ne vous en voudra pas, parce que ça ne l’a pas empêché de pécho grave, mais ok, c’est pas précisément Daniel Craig ni même, en brun, Keanu Reeves. Et puis : Besson, quoi. L’homme du « néo-conservateur bushiste à passeport français », l’homme de la trahison, l’homme de l’identité nationale. Et c’est à cet homme, le même, qu’il incombe de défendre le nucléaire après Fukushima.

Un si parfait salaud ne peut pas être totalement mauvais.

Alors, voyez, moi je dis que le coup du ministre qui quitte le plateau excédé avec des mots à faire rougir la chaisière, c’est facile. Et j’ai ma thèse.
Reprenons.

 

Ci-dessous quelques-unes des questions – ou faut-il parler de ses thèses ? – de Guy Lagache. Mais notez qu’elles ne se lisent pas. Il faut entendre, voir, Lagache les formuler.

– On ne connaît pas précisément ce que nous coûte l’énergie nucléaire ?!
– S’il a demandé un audit, ça veut dire que c’est pas très précis quand même les chiffres !
– [On va vers la transparence] Ca veut dire qu’il n’y en avait pas suffisamment ?!
– Mais vous reconnaissez tout de même, Eric Besson, que, dans la filière nucléaire, il y a eu, traditionnellement, un manque de transparence et une certaine forme d’opacité ?! Vous le disiez !
– Donc l’audit du Président n’a rien à voir avec le fait qu’il manque des connaissances ???
– En tout cas ce qui est clair, c’est que depuis Fukushima, depuis la tragédie de Fukushima, 62% des Français sont pour une sortie progressive du nuclaire, ils sont inquiets. Est-ce que ce n’est pas précisément le moment de respecter la volonté du peuple et de sortir du nucléaire ?!!
– On sait que les tarifs vont augmenter ?! N’est-ce pas ou pas ? C’est vrai ou pas ?
– Alors : en France, la sûreté nucléaire pose problème. On voit qu’il y a des failles dans la façon de sécuriser les centrales.

Un caveat encore : les oublieux se rappeleront que le « néo-conservateur bushiste » ne fut pas de mon goût, que sa désertion m’a fait rire mais ne me l’a pas fait admirer, que l’identité nationale ne fut pas mon pied. Quant au nucléaire : je ne veux pas mourir dans d’atroces souffrances ni voir mes enfants déclarer une leucémie précoce. Et si l’on peut se contenter de faire tourner un hamster dans une roue en recyclant sa litière, notez que j’opine.

Mais l’histoire de ce Capital, je dis qu’elle va plus loin qu’un ministre qui quitte, excédé, un plateau télé. Je dis que c’est un coup.

Lagache ne pose pas des questions, il assène. Il affirme ses convictions personnelles. Si le président fait un audit, c’est l’aveu d’un manque de transparence. La sûreté nucléaire pose problème : c’est comme ça. Et un sondage, c’est la volonté du peuple, et il serait bienvenu que les politiques qui, d’ailleurs, manquent de volonté pour multiplier les fleuves, se bougent un peu le tréfonds pour la respecter cette volonté, non ?!

Lagache, d’ailleurs, ne réagit pas quand Eric Besson lui retourne, de façon d’ailleurs contenue et courtoise : « je veux bien que vous défendiez une thèse, essayez d’écouter une partie de la mienne ». Est-ce le rôle d’un journaliste de défendre une thèse ? Assurément pas. Encore moins avec des affirmations aussi contestables qu’un sondage valant expression de la volonté du peuple, ou aussi mensongères que le fait qu’il ait dit qu’il y avait un problème d’opacité dans le nucléaire.

Et là, il ne s’agit plus seulement de passer un ministre sur le gril, je dis qu’il y a trahison de son statut de journaliste. Parce qu’il est censé représenter une forme de neutralité, parce qu’il prend symboliquement la place du téléspectateur, du citoyen, qui interpelle le politique, son propos bénéficie d’un poids qui dépasse sa valeur intrinsèque. S’il dit que la sûreté nucléaire pose problème, c’est un fait qu’il ne s’agit plus que de commenter. Et puisqu’à l’inverse du neutre journaliste, le ministre est présumé partial… On comprend que ça Lagache, Besson.

En somme, Lagache ne reste pas à sa place : Besson, non plus.

Il est donc désormais acquis – puisque je vous ai convaincu – que Lagache est sorti de son rôle. Il n’agit pas en journaliste. Il agit en communicant. Il fomente son coup, il fourbit son clash. Et si l’on me suggère que Besson est renommé pour son impétuosité, ce n’est qu’un indice de plus : pousser à bout ce numéro-là n’est pas le plus malaisé. Quant au risque d’image, il est minime sinon nul : oh, c’est Besson, et sur le nucléaire ! C’est pas comme faire les gros yeux roulants à Jean-Marie Le Pen et condamner le mal et la souffrance, mais c’est tout comme et c’est 1.000 points. Et l’extra-ball.

Mais dans quel but ? Le buzz. Et l’image, surtout. Allons, quoi : c’est Capital, et c’est Lagache, qui se parent des atours du journalisme pugnace, contestaire, rebelle ! Ca-pi-tal, de M6, qui se pose en anti-nucléaire, et qui pourfend Besson, c’est énorme. Quel repositionnement ! Capital, le magazine du capital, programme factieux ? Quelle opération ! Et Lagache n’a plus qu’une belle gueule : il a un coeur, il a une âme, Lagache, il a des convictions. Et du courage. Lagache l’insoumis, qui l’eût cru ?! Faut être accroché à son hétérosexualité comme une moule à son rocher pour ne pas avouer un faible pour cet homme.

Alors, Besson a probablement commis une erreur en partant. Parce qu’un ministre, ça ne fait pas ce genre de choses ? Peut-être, mais il ne faut pas être fermé aux expériences nouvelles. Surtout parce qu’il est tombé dans l’embûche, il a donné dans le plan de com’ préparé à l’avance. Et, accessoirement, il a privé les téléspectateurs d’une contradiction nécessaire.

  1. félicitations à l’heureux gagnant ! []

77 commentaires

  • Je comprends tout à fait que Besson soit excédé car de nombreux de journalistes (et pas seulement Lagache) sont en dehors du raisonnement logique et de la recherche des faits quand ils parlent du nucléaire.
    M’énerve beaucoup par exemple le sophisme : On fait un audit – Donc on ne sait pas tout – Donc on nous cache des choses.
    Ou sinon: Tel rapport de l’ASN pointe tel dysfonctionnement afin qu’on y remédie – Donc il y a des dysfonctionnements – Donc le nucléaire est dangereux.

    Le problème n’est pas que Lagache défende une thése, ce que les journalistes font très souvent en interview (cf les matinales sur les radios), c’est qu’il n’est plus capable d’entendre les arguments qui lui sont opposés ou d’y réponde, car on n’est plus dans le rationnel mais dans le dogme. Et comme en plus ceux qui ne sont pas d’accord avec lui mettent en danger nos enfants…

  • « je ne veux pas mourir dans d’atroces souffrances ni voir mes enfants déclarer une leucémie précoce »

    Peut être ne l’as tu pas remarqué, mais en fait, il n’y a pas eu, contrairement à ce que l’on craignait, de leucémies précoces après Tchernobyl

    Dis autrement, après avoir largement sous estimé les dangers de la radio activité avant 1945, on les a sans doute sur estimé ensuite
    Et la plupart des écologistes les sur estiment très très largement
    http://verel.typepad.fr/verel/2011/05/bilan-de-tchernobyl.html
    et
    http://verel.typepad.fr/verel/2011/05/d%C3%A9bat-nucl%C3%A9aire.html

  • Je trouve que Lagache (belle gueule ou pas) fait son boulot de journaliste, qui consiste ici, pour faire avancer le débat, à mettre en avant le point de vue contradictoire de celui du ministre. Cela change peut-être de certaines interviews trop complaisantes, auxquelles on est malheureusement trop habitué en France… Mais le ministre a tout le loisir de développer largement ses arguments. On voit d’ailleurs dès le début de l’entretien que celui-ci n’apprécie pas d’être interrompu ni contredit… Jusqu’au clash final, qui ne me semble pourtant ni prévisible ni orchestré. Verdict : perte de sang froid, manque de maîtrise, incapacité à supporter la contradiction. Gênant pour un ministre, dont le job intègre nécessairement les relations avec les médias.

    Quant au fait qu’il y ait une certaine opacité dans le nucléaire français, ce n’est pas un mensonge mais une évidence.

  • Je précise par ailleurs que je trouve l’argumentation du ministre plutôt bien rodée et plutôt convaincante. Et qu’elle peut avoir d’autant plus de poids qu’elle est développée en contradiction des idées qu’on peut lui opposer et dont le journaliste se fait le représentant, le temps de l’interview. Ce qui rend ce départ soudain d’autant moins compréhensible.

  • Besson a eu raison de partir, un sujet complexe doit se traiter calmement, un bon journaliste pose des questions et insiste s’il n’a pas de réponse, il n’est pas là pour défendre maladroitement ses propres idées.

    A ce sujet, il est difficile de comparer les prix du kWh nucléaires et éoliens car ce sont deux produits apparemment semblables mais en fait différents car ils ne rendent pas le même service au consommateur.

    Je m’explique, si vous achetez un billet de train valable pour 100 km quel que soit le jour et l’horaire de votre départ on comprend qu’il vous faudra l’acheter plus cher qu’un autre billet valable pour 100 km mais utilisable seulement certains jours et certaines heures non déterminés à l’avance.
    De même, le kwh nucléaire est disponible de manière prévisible il vaut donc plus cher que le kwh éolien utilisable uniquement quand le vent souffle.

  • J’enfoncerais une porte ouverte en rappelant tout de même que la vérité est fille de la contradiction, et que ce n’est ni rendre service à l’interviewé ni au public que de se contenter de lui servir la soupe. On ne manque jamais et sans doute à juste titre de commenter les prestations des journalistes privilégiés en mission commandée à l’Elysée pour lire les questions préparées en collaboration avec les experts en communication du maître des lieux. Ce genre de spectacle ne contribue pas à élever le niveau du débat public, pas plus qu’il ne permet à l’intéressé de répondre aux critiques dont il pourrait éventuellement faire l’objet.

    Le mythe du « journaliste neutre », voilà bien le drame de nos médias. Neutralité rime davantage avec passivité, voire indulgence, qu’impartialité. Ne pas prendre position, c’est déjà prendre position, comme l’a appris il n’y a pas si longtemps cette présentatrice du journal de 13h de France qui se contentait de rire poliment aux traits d’esprit douteux de son prestigieux invité.

    Le journaliste ne devrait pas seulement se concevoir comme un « technicien » de l’information, prétendument extérieur, qui se borne à traiter l’information pour la mettre à portée d’un public infantilisé, et tenir compte de sa responsabilité d’acteur de l’information, vecteur humain d’une information humaine.

    Pourvu qu’il y ait davantage de Lagache qui assument totalement leur rôle et cherchent à monter des « coups » médiatiques où le journaliste fait pleinement partie du jeu au lieu de feindre d’en être le rapporteur distant. Je gage d’ailleurs que cette interview stimulera beaucoup plus de débats sur le fond, où chacun se rangera pour une thèse ou l’autre, que ne l’aurait fait la trop classique interview unilatérale très éventuellement commentée à froid.

  • Bonsoir,

    il me semble que c’est une erreur du ministre de partir dans cet échange: le journaliste n’est certes pas irréprochable, mais il n’a pas à mon avis dépassé la ligne rouge. Que l’on fasse un esclandre suite à une attaque personnelle (de type « Je comprend pourquoi votre femme vous a quitté » ou « vous avez vraiment une sale gueule »), je peux le comprendre, mais suite à un échange un peu contradictoire avec certes un peu de mauvaise foi, cela me semble une faute.

    Et il me semble que c’est souvent le défaut de nos hommes politiques tous hauts fonctionnaires, qui ne se sont pas beaucoup entraînés à l’art du débat contradictoire, d’autant qu’ils ont souvent affaire à une presse trop complaisante. N’importe quel commercial de PME de Province (et probablement n’importe quel avocat) saurait récupérer une situation comme celle-là. Je pense vraiment que l’expérience commerciale est irremplaçable: elle apprend à écouter, et aussi à rebondir quand l’on est coincé.

    D’autant que notre ministre avait toutes les cartes en main pour se battre: dans les dix premières minutes du débat, il est très crédible.

    C’est amusant, mais je constate que dans les entreprises, c’est souvent le défaut des français: ils ont les bonnes réponses, mais pas forcément le sang froid pour les exploiter correctement.

    Enfin pour terminer, il y a un dernier point qui m’intrigue: de nombreux journalistes de la presse économique « privée » tirent à boulet rouge sur le nucléaire (par exemple la chronique économique de 7h50 sur Europe 1 assurée par un journaliste de La Tribune je crois). Je n’arrive pas à bien comprendre pourquoi.

  • @ Lib : au contraire, « mettre en difficulté » son interlocuteur, surtout gouvernemental, est à la mode. Il ne faudrait surtout pas avoir l’air neutre = complice.

    La plupart des journalistes, à la radio, interrompent sans cesse l’interviewé, à croire qu’ils sont là pour parler et non pour interroger. Question de temps disponible? Alors pourquoi posent-ils si souvent des questions ineptes, en interrompant l’intéressé lorsqu’il se lance sur le fond des sujets? Ex. : « M. Mélanchon (coupant ce monsieur qui donnait des indications sur son programme), puisque Mme Aubry a -cobtrairement à ce qu’on pouvait espérer – répété qu’elle respecterait son calendrier (la radio en question avait passé son temps la veille à rapporter que Mme Aubry avait bien l’intention de ne pas se prononcer sur sa candidature lors de la soirée qui s’annonçait), pouvez-vous nous dire si elle sera candidate aux présidentielles? » Ou bien ils assènent des idées en guise de contradiction. Depuis quand un collier d’affirmations enfilées à la suite les unes des autres, avec changemnet de sujet dès que l’on tente de répondre, est-elle une contradiction utile?

  • Du coup, me revient à l’esprit l’envie de faire des CGU que l’on devrait nécessairement accepter avant de poster un commentaire. L’un des premiers articles comporterait l’engagement de ne pas prendre l’auteur des billets de ce blog pour une truffe. Pour illustrer mon propos, je mentionnerais par exemple le fait de ne pas considérer l’hypothèse que j’aie envisagé l’option « journaliste pugnace ». Je comprends l’envie des uns et des autres de me la ressortir mais vraiment, j’insiste, il est bien dommage de ne pas relever qu’il s’agit de l’hypothèse de base. C’est même le scénario communément admis : Eric Besson est soumis aux questions d’un journaliste pugnace, mais comme il ne supporte pas la contradiction, il quitte le plateau.

    Il y a donc une probabilité notable pour que j’aie pris en compte le scénario lambda.

    C’est donc parce qu’il m’a semblé percevoir un hiatus entre le simple journaliste pugnace et l’attitude de Lagache que j’ai pris sur mon samedi après-midi pour trousser un petit billet.

    Voyez, par exemple, Lagache aurait pu dire : « mais enfin tout de même, de nombreuses associations soulignent les failles dans la sûreté nucléaire… ». Ce n’est pas ce qu’il dit. Il dit : « la sûreté nucléaire pose problème en France ». Je ne vais pas développer, puisque c’est l’objet de mon billet.

    Autre point : je tiens certaines des opinions exprimées ci-dessus comme non avenues. Ou presque. Il est trop facile de masquer sa détestation d’Eric Besson d’un voile analytique. Cela donne des commentaires si convenus que j’aurais pu les écrire d’avance. Que tel militant socialiste nous apprenne qu’il réprouve le comportement de Besson, diantre, voilà qui fait avancer la science.

    Amusant aussi de relever que certains créditent si vite Guy Lagache d’être un interviewer politique pugnace. C’est une révélation.

    Verel a écrit : :

    Peut être ne l’as tu pas remarqué, mais en fait, il n’y a pas eu, contrairement à ce que l’on craignait, de leucémies précoces après Tchernobyl

    C’était une façon de parler, tu l’auras remarqué.

  • Thèse intéressante… mais elle nécessiterait une intelligence, une habileté, et un talent de comédien remarquables. Être capable de cumuler les grossières erreurs de raisonnements avec une componction de franc-maçon passant son vingt-septième degré, pour ensuite montrer une telle tête d’écolier ahuri devant la conséquence inattendue et plus embêtante que prévu de sa blague de potache me prouverait qu’on avait incroyablement sous-estimé le talent de Gachton. Sait-on jamais, en effet. Mais conviction pas tout à fait acquise 🙂

  • Non mais franchement, y’en a encore des qui regardent la télé ???
    Ça me donne envie de poser des bombes, un truc pareil, tiens. Comd’hab.

    Ce Lagache est une buse, et le Besson me paraît soudain bien sympathique. Et Dieu sait que je ne suis ni un pro-nucléaire acharné, ni un fanatique de ces politiciens verbeux.

  • « Dieu m’est témoin que je suis hétérosexuel, surtout en ce moment, mais vingt dieux que ce mec est sexy ! »
    Vingt dieux témoins du coté sexy, seul Dieu pour l’hétérosexualité ; c’est pas moi l’avocat mais de loin ça parait déséquilibré tout ça. Déséquilibré…du coté de la majuscule, évidemment 😉

  • Koz a écrit : :

    Autre point : je tiens certaines des opinions exprimées ci-dessus comme non avenues. Ou presque. Il est trop facile de masquer sa détestation d’Eric Besson d’un voile analytique.

    Bonsoir Koz,

    je connaissais peu Eric Besson, et je le comprends plutôt d’avoir quitté Ségolène Royal (que j’estime peu) pour Nicolas Sarkozy (que j’estime plus), même si je pense qu’être transfuge est toujours un suicide politique à long terme (les ministres d’ouverture de Mitterand en 88 n’ont pas eu une super carrière non plus..

    J’ai même été surpris en bien de la qualité de son argumentation hier soir.

    Cela n’empêche pas de trouver qu’il réagit trop fortement à des questions, certes un peu de mauvaise foi, mais pas injurieuses, du journaliste. Au passage, je ne suis pas un fanatique spécial de Lagache, et je trouve que Capital, qui est presque seul sur son créneau, a quand même baissé en qualité ces derniers temps.

    Bref, il me semble que tu fais une petite erreur de logique: « je n’ai pas de parti pris sur Eric Besson » => « j’ai été choqué par l’interview de M6 » ne veut pas dire « Je n’ai pas été choqué par l’interview de M6 » => « j’ai un parti-pris sur Eric Besson ».

  • @ Joyeux Acier:
    Peut-être parce qu’il y a de l’argent,beaucoup d’argent à faire ailleurs que dans le nucléaire? Peut-être pour « casser » le monopole du nucléaire en France?
    (« Enfin pour terminer, il y a un dernier point qui m’intrigue: de nombreux journalistes de la presse économique « privée » tirent à boulet rouge sur le nucléaire (par exemple la chronique économique de 7h50 sur Europe 1 assurée par un journaliste de La Tribune je crois). Je n’arrive pas à bien comprendre pourquoi. »)

  • Même si je comprends son attitude, Besson a manqué de sang froid et d’humour surtout car Lagache par son inaptitude à écouter des arguments est représentatif d’une partie de l’opinion. Un ministre est payé pour expliquer sa politique à toute sorte de public, du plus ouvert au plus borné. Il doit admettre aussi que Fukushima très médiatisé a traumatisé.

    Comme le suggère Koz, les journalistes des TV privées, semble sélectionnés en premier lieu pour leur physique.

    J’aimerais bien que comme l’Allemagne la France puisse acheter massivement du gaz pour produire son électricité mais il faudrait pour cela qu’elle ait des excédents commerciaux ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui et de moins en moins envisageable.

  • Est-ce que cela s’inscrit-il dans un complot contre Sarkozy, son gouvernement et ses soutiens?

    Je pense qu’il y a en France un immense scandale : le complot de journalistes français!
    J’en parle à http://www.orvinfait.fr/immense_scandale_le_complot_de_journalistes_francais.html L’affaire DSK en a apporté les preuves. A la lumière de cela mesurer les temps d’audience de la majorité et de la minorité pour en assurer l’égalité des temps de parole relève de l’escroquerie intellectuelle. Pourtant il est donné chaque année des millions d’euros d’aides diverses aux journalistes, qui ont quand même conservé leur niche fiscale, afin de garantir la démocratie!

    Voir : Pluralisme de l’information sur le site du CSA
    http://www.csa.fr/infos/controle/television_pluralisme_accueil.php

  • @ Hervé:
    En outre, il me semble que l’Allemagne nous achète partiellement son élecricité. Si nous arrêtons le nucléaire, excédent ou pas, à qui l’achèterions-nous? Je fais erreur?

  • Puisque c’est visiblement à moi que s’adresse la remarque « Que tel militant socialiste nous apprenne qu’il réprouve le comportement de Besson, diantre, voilà qui fait avancer la science. », je tiens à préciser que j’aurais la même estime pour un militant UMP haut placé qui, après vingt ans de bons et loyaux services à l’UMP, viendrait chercher une place au soleil au PS. Je méprise déjà suffisamment la manière dont nombre des caciques du bureau national obtiennent les bons postes pour avoir de l’estime pour des personnes qui renient du jour au lendemain tout ce pour quoi ils se battaient encore la main sur le cœur l’avant-veille. C’est valable pour Besson et pour n’importe quel mouvement. Maintenant, si le maître des lieux considère mon opinion comme non avenue parce que j’ai osé critiquer la manière dont Eric Besson est arrivé dans son camp politique, je vais peut-être moi aussi considérer ses billets comme non avenus et cesser de relayer sur les réseaux sociaux ceux dont je pense qu’ils valent la peine d’être lus (un certain nombre depuis que je connais ce blog). Ce serait dommage, certains contribuaient à infléchir auprès de mes amis de gauche l’image des catholiques.

  • Mon précédent commentaire était sec, alors je voudrais rectifier un peu le tir. Ce n’est pas à la personne d’Eric Besson que je m’en prends. Simplement, j’ai beau retourner dans tous les sens, je n’arrive pas à trouver dans son parcours politique au PS l’ombre d’un signe qui pourrait expliquer ce passage à l’UMP alors que les valeurs du candidat Sarkozy et du président Sarkozy sont à l’exact opposé de ce qui a motivé un certain nombre de votes en faveur de Ségolène Royal. En tant qu’homme politique, il a perdu un énorme crédit en 2007 (ou alors les Français ont la mémoire courte, c’est également possible) et nombre de ses déclarations au cours de ses passages dans différents ministères font se demander si ce n’est pas le frère jumeau de l’ancien cacique du PS qui s’exprime.
    Bref, j’ai vraiment beaucoup de mal à comprendre pourquoi le fait de n’accorder aucun crédit à Eric Besson serait non avenu au regard de ce qui s’est passé en 2007. Il suffit d’aller parler avec de nombreuses personnes ne se réclamant ni de Sarkozy ni du sarkozisme pour comprendre qu’il est devenu inaudible pour une grande majorité (voire plus si affinités, notamment sur ses déclarations lors de son passage au ministère de l’Immigration).

  • @Et cetera : le spectacle du blogging est humainement intéressant… en gros Koz dénonce le fait de condamner systématiquement une personne parce qu’un jour il a déplu, et dans votre premier commentaire vous le menacez de boycotter ses billets même « s’ils valent la peine d’être lus » parce qu’il vous aura déplu… Ne devrait-on s’attacher à faire exactement le contraire : dénoncer/louer les actes ou les propos indépendamment de la personne ? Mais peut-être bien que je suis vieux et imbécile !

  • Je ne suis pas journaliste; mais je crois que lorsqu’un journaliste veut faire ce que fait Lagache, le plus intelligent est d’inviter deux personnes aux opinions divergentes et de savoir délicatement prendre position dans un débat où jouer au politiquement-propre ou à l’idéologiquement-neutre passerait plus pour de l’hypocrisie que du déontologiquement-correct. Donc, je ne sais pas s’il fait bien ou pas son boulot mais il me semble manquer de bon sens et de retenu dans ce qui devrait être son rôle. Du reste, tout le monde sait que le nucléaire fait débat grognant depuis Fukushima et ce n’est pas parce que Lagache aligne quelques pétitions de principe en questions que cela changera quelque chose. Besson sera invité ailleurs et il dira les mêmes choses devant un journaliste lambda ou alors – et je considère celui-là comme le type de journaliste pugnace – un journaliste plus intelligent réussira à lui tirer les vers du nez, à lui faire dire ce qu’il ne voudrait pas si tant est qu’il ait envie de tenir une langue de bois.
    Il est d’ailleurs symptomatique que ce qui intéresse dans cette vidéo ne soit pas le fond du débat (si! quand même un peu) mais le buzz dont il est à l’origine. Quoi qu’on dise de la « pugnacité » du journaliste (je n’en voit pas!), Besson aurait supporté la contradiction jusqu’au bout que cette vidéo aurait été soigneusement rangé aux archives de l’INA sans que nous soyons à ergoter ici. Aussi, au-delà du débat, je me pose deux questions.
    1) En quoi serait-ce un crime de quitter le plateau d’une émission pour une raison ou une autre?
    2) J’ai lu quelque part que les « français sont des italiens de mauvaise humeur ». Belle formule que j’aime bien mais qui ne me parait plus tenable non seulement parce que les jours ne sont plus toujours aussi beaux de l’autre côté des Alpes, mais surtout parce qu’il me parait, depuis que je suis en France, que « les français sont plutôt des allemands de mauvaise humeur ». Sans éluder la dynamique que la construction européenne impulse à bien des débats (ici le nucléaire!), j’ai l’impression qu’à gauche, à droite et dans les médias, le passé de l’allemagne soit l’avenir de la France… Grande ambition pour une grande nation!

  • Joyeux Acier a écrit : :

    il me semble que tu fais une petite erreur de logique

    Il me semble que tu fais une petite erreur de lecture. Cf. Koz a écrit : :

    je tiens certaines des opinions exprimées ci-dessus comme non avenues. Ou presque.

    Hervé a écrit : je ne dis pas que l’attitude de Besson est exemplaire, d’autant que je trouve qu’il se débrouillait plutôt pas mal et que, face à des affirmations assez péremptoires de Lagache, il argumentait.

    Par exemple, j’aimerais bien qu’on m’explique le coup des centrales à charbon. Quand Lagache dit que c’est transitoire, c’est adorable, mais le croit-il vraiment ? Combien connaissons-nous de solutions transitoires qui durent ? Et peut-on se permettre d’avoir 50 ans de centrale à charbon qui polluent ?

    Mais l’attitude de Lagache est insupportable, pour les raisons que j’ai développées plus haut. Quant à Besson, à la rigueur, il quitte un enregistrement, pas un direct. C’est vraiment interdit, ça ?

    @ Et cetera : la question n’est évidemment pas d’accorder du crédit à Besson. Je n’ai aucune sympathie pour lui, comme j’ai pris la peine de l’écrire. Je n’aime pas les gens qui changent de camp en pleine « bataille », je ne comprends pas la logique de ses positions lorsqu’il passe du cadre socialiste au ministre de l’immigration et de l’identité nationale… Ce que je veux dire, c’est que je veux dire, c’est que les réactions sans distance fondées sur une évidente détestation de Besson sont d’un intérêt limité. Bon, c’est dans l’ordre des choses mais apprendre qu’un militant socialiste trouve que Besson est un salopard, et qu’il a tort dans cette affaire, ben, ça ne me bouleverse pas totalement.

  • @Vieil imbécile: oui, j’y suis peut-être allée un peu fort dans ma première réaction, c’est pour ça que j’ai écrit le deuxième commentaire.

    @Koztoujours: je comprends que ça ne vous bouleverse pas fondamentalement, le contraire eût été surprenant. Ma réaction visait plutôt M6 dans l’affaire. Autant je n’ai rien contre le fait de mettre des personnalités politiques sur le grill de temps à autre, autant une personnalité moins controversé eût pu faire l’affaire pour une telle émission.

  • @ Et cetera:

    Relever que Besson a changé de camp politique en 2007 n’a aucun intérêt dans le cadre d’un débat sur la production électrique, cette question se pose avec la même acuité et la même complexité à droite et à gauche.

    Moi je trouve qu’il connait très bien le dossier et c’est tout ce que je lui demande.

    Comme il l’a dit la Cour des Comptes donnera un avis sur l’estimation du coût de revient du nucléaire. Ce n’est pas une affaire opaque mais délicate car il est difficile d’estimer de manière fiable le coût total du démantèlement des centrales et du traitement des déchets, d’après ce j’ai lu la fourchette est très large, entre 15% et 50% du prix d’une centrale neuve.

  • Bonsoir,

    j’ai vu le début de l’émission ce soir, et Nicolas Hulot en a pris aussi pour son grade. Il a à peine pu expliquer pourquoi, dans certains cas, être écologique est aussi économique (ce qui est vrai notamment pour l’éclairage, l’isolation … que personne ne fait spontanément ).

    A mon avis, c’est plus le style du journaliste qu’une quelconque arrière-pensée.

  • Hormis les personnalités de Lagache et Besson mises en lumière crûment, cet interview est révélateur en ce qu’il illustre parfaitement le dérapage de la démocratie en Europe:

    Hier on élisait ceux qui étaient capables d’utiliser au mieux le savoir pour guider la nation.
    Aujourd’hui on considère l’avis de ceux qui réagissent avec leurs tripes comme la vérité absolue dès lors que son expression instantanée est majoritaire ( ce qui ne signifie nullement pourtant qu’elle soit représentative ou fondée).

    C’est le « gut feeling » des américains portés au Pinacle.
    La forme avant le fond, le sens du vent plutôt que la lutte, le ressenti contre la quête du savoir, les moulins à vent de l’éphémère contre l’art du doute raisonné.
    La démocratie des moutons de Panurge, voilà l’ultime rejeton de notre évolution.

  • Bonsoir,
    Bon, c’est acquis, le » woow woow woow SEXY Guy Lagache!! » a bien décidé de se taper le « traitre » Besson!
    C’était pas fair-fair-play, mais l’adversaire n’est pas non plus un modèle d’esprit chevalesresque…
    Balle au cente!
    Il s’agit quand même pour SexyGuy d’un bel essai transformé!

    Même si son argumentaire est un peu faiblard dans la discussion, encore que nous n’ayons pas eu le loisir d’entendre le fameux « Témoignage qui Tue », le présentateur jouait sur du velours:
    Oui, les français sont AUJOURD’HUI majoritairement contre le nucléaire
    Oui, la sécurité en France pose problème!
    Je n’en veux pour preuve que ce solide travail journalistique de France2:

    premier volet d’une enquête très fouillée sur le sujet, où vous palperez le grand embarras des « responsables » face aux questions qui fâchent. Les six autres épisodes suivent sur youtube.
    J’ai un pt’it plus de témoignage à apporter à ce sujet:
    Quand j’étais môme, dans les années soixante-soixante-dix, mon défunt papa, qui travaillait chez Creusot-Loire, Division Energie, Secteur « Turbines à gaz et à vapeur », a participé au lancement de Fessenheim. Il ne nous a pas caché que, à l’époque déjà, il avait constaté de visu que les ingénieurs de la section « Nucléaire » proprement dite avaient des fois « drôlement les chocottes » en lançant des procédures, disons… Inédites!…
    En gros, ils ne maitrisaient pas tout, mais l’époque était à l’euphorie des découvertes et on ne connaissait (du moins dans le public) pas du tout les conséquences d’un emballement du coeur des réacteurs…
    Les choses ont changé, les peuples sont moins cons
    Et puis, merci aux Ukrainiens de nous avoir montré ce que c’est qu’un VRAI accident nucléaire…
    En attendant de remercier les Japonais pour nous montrer qu’on peut polluer aussi le plus grand océan de la planète..

  • Koz a écrit : :

    Par exemple, j’aimerais bien qu’on m’explique le coup des centrales à charbon. Quand Lagache dit que c’est transitoire, c’est adorable, mais le croit-il vraiment ? Combien connaissons-nous de solutions transitoires qui durent ? Et peut-on se permettre d’avoir 50 ans de centrale à charbon qui polluent ?

    Koz,

    je suis ravi de te voir mettre les mains dans le charbon, et je pense que tu as globalement raison. Actuellement, pour faire du volume, c’est soit du gaz, soit du charbon, soit du fuel, soit du nucléaire, à part pour les deux ou trois pays scandinaves qui ont beaucoup de rivières et peu d’habitants, et peuvent se contenter des barrages.

    Tout ceci de plus dans un contexte où l’on veut que l’électricité remplace les énergies fossiles, par exemple avec le chauffage et la voiture électrique, ce qui pourrait amener à doubler notre consommation d’électricité en France toutes choses égales par ailleurs. Et l’on ne parle pas des pays en voix de développement qui aspirent au confort moderne, ce qui pourrait doubler, tripler ou quadrupler les besoins électriques mondiaux.

    En face de cela, il y a théoriquement largement suffisamment d’énergie dans les renouvelables (soleil, vent, courants marins), mais nous ne savons pas encore les exploiter de façon rentable, et, parfois, écologique: les procédés de fabrication des panneaux solaires sont tout sauf anodins. Il y a aussi, même si cela est plus lointain, la promesse de la fusion nucléaire, qui demandera probablement encore cinquante ou cent ans.

    La réalité, c’est que personne ne sait comment la technologie va évoluer dans les prochaines décennies, quelles seront les découvertes, les procédés industriels, les décisions politiques plus ou moins rationnelles, et le vrai coût de chaque technologie dans tout son cycle de vie. Je pense que nous aurions largement tort de saborder l’industrie nucléaire française, alors qu’il n’est pas prouvé que le nucléaire est hors jeu, et que nous sommes leaders mondiaux.

    Dans 10 ans, peut-être que l’EPR, une fois qu’il sera ‘débugué’, sera un produit formidable, en particulier pour les nouveaux pays émergents.

    Pour terminer, je pense aussi que s’il n’y a pas de risque zero, et si, en quarante ans d’exploitation du nucléaire civil, il doit y avoir quelques centaines de morts et quelques milliers de kilomètres carrés interdits à l’homme pour un siècle, aucune des énergies alternatives n’est à risque zero: le charbon tue quelques dizaines de milliers de personnes par an dans les mines, sans même compter les victimes de la pollution.

    Je crois qu’il faut être aussi honnête et communiquer sur le fait que la sécurité est un processus d’amélioration constant: il faudrait peut-être s’inspirer de l’aérien, qui est sans doute la référence du domaine.

  • @Joyeux acier : je suis globalement d’accord avec vous;

    Mais…s’il s’agit de comparer les morts, comparez les morts dans les procédés d’extraction du charbon, du pétrole et de l’uranium.
    Puis ceux dans la fourniture de l’energie à proprement parlé, à savoir ceux des centrales electriques.
    Puis les dégats collatéraux liés aux pollutions respectives de ces energies.

    Et puis…on peut faire rentrer en ligne de compte, aussi, les morts liés aux guerres d’appropriation des gisements.A ce compte, pas sur que le charbon soit plus meurtrier que l’uranium ou le pétrole.

  • Il y a très peu de bilans de « bout en bout », reprenant le cycle de production d’énergie depuis l’extraction des matières premières jusqu’au démantèlement des installations de production. Les points sensibles de chaque filière ne sont pas au même endroit.

    Et les Français sont sans doute moins sensibles à la mort des Chinois dans les mines de charbon (plusieurs milliers par an), qu’au risque lié à la production d’électricité nucléaire sur leur sol. En toute justice, est-ce légitime ?

  • Si je comprends un peu ce que je lis ici.Sortir du nucléaire ça va nous coûter cher et c’est pas évident de le faire et ça va prendre du temps.Rester dans le nucléaire ça va aussi nous coûter cher. Il m’arrive de me demander tout de même si le nucléaire ça va pas finir comme le Concorde, le France, la ligne Maginot?

  • @ Voix de gauche.:

    L’incertitude est réelle, mais elle l’est pour toutes les filières. C’est bien pourquoi il n’est pas rationnel de décider de sortir complètement d’une filière particulière au nom de cette incertitude.

  • Pour la petite histoire, mon père a un jour fait l’objet d’un reportage dans Capital.
    Il était entrepreneur en quasi dépôt de bilan causé par l’escroquerie de deux de ses employés qui détournaient sa clientèle avec la complicité de certains clients.
    Mais c’est un reportage odieux et à charge contre le sale entrepreneur qui n’honorait pas ses commandes que Capital a diffusé.
    Il avait été totalement piégé par l’équipe de Capital qui l’avait interviewé sous un autre prétexte.
    Il a obtenu leur condamnation pour diffamation à lui verser la royale somme de … 3000 € alors que ce reportage a définitivement brisé sa carrière professionnelle.
    Les employés à l’origine de l’escroquerie ont été mis en examen par un juge d’instruction, l’enquête dure depuis dix ans… (mais c’est un autre débat).

  • Bonjour,

    Dans cette histoire, il est vrai que les questions du présentateurs sont à sens uniques, et répétées.
    Il y a néanmoins un point qui n’est pas invoqué ici : c’est que depuis que Sarkozy est président, la politique plus que jamais, consiste à faire de la communication. Les ministres et sympathisants sont priés d’aller déverser dans les médias, des éléments de langages, écrits par d’autres, des morceaux de pensée préformatée, prémachée. Le ridicule ne tuant pas, on remarque d’ailleurs que l’élément de langage, aussi faux fut-il et en dépit du bon sens, doit être asséné avec aplomb et volontarisme, quitte à se dédire 2 jours plus tard (avec bien sur le même aplomb et le même volontarisme).

    Dans ce contexte, le journaliste – dont le travail est d’obtenir des réponses franches et compréhensibles – doit pousser son interlocuteur dans ses retranchements, le mettre en face de ses contradictions.

    Un journalistes qui pose des questions, même orientées, ne défend aucune thèse (C’est lorsqu’il tire des conclusions qu’il défend une thèse). Lagache n’a pas tendu une « embuscade », et d’ailleurs l’obstacle était extraordinairement simple à éviter :

    « On ne connaît pas précisément ce que nous coûte l’énergie nucléaire ?! » Les faits sont limpides : aucune centrale en France n’a jamais été démantelée. Donc on ne connait pas le coût réel de l’électricité nucléaire.

    Pour la transparence, la liste des incidents recensés est publiée sur le site de l’ASN (et le pro nucléaire que je suis la trouve sacrément longue cette liste). et ainsi de suite….

    Certes, c’est moins facile qu’être interviewé par JP Pernod.

    Je n’arrive pas à comprendre comment un dirigeant peut avoir aussi peu de savoir vivre.

  • @ Rollin-Delay : Pour parler d’un « solide travail journalistique de France2 », il faudrait déjà qu’ils commencent par expliquer les quantités de radiation en jeu. Mettre en balance par exemple la quantité de radiation reçue en vivant un an à proximité d’une centrale nucléaire, et celle reçue en mangeant une banane (20% de plus), ou en passant une seule journée en Bretagne (12 fois plus). http://blog.xkcd.com/2011/03/19/radiation-chart/

  • Il n’empêche…le journaliste se trahit lui-même en adoucissant ses propos lorsque, après avoir prétendu que  » la sureté nucléaire pose problème en France », Besson lui rétorque « je ne suis pas d’accord, vous affirmez que la sureté nucléaire pose problème… » et Lagache le corrige: « pose PARFOIS problème », se corrigeant soi-même au passage. Il me semble qu’il aurait pu en faire de même pour les huit questions que vous relevez, entre autres. Et ces gesticulations… !vous dites que le journaliste ne tient pas sa place, mais il ne tient pas en place non plus, cela en devient grotesque (question de style ou besoin d’appuyer ses propos par des gestes et mouvements, à défaut d’autres arguments?
    Si le choix journalistique était la contradiction, le sujet en méritait une vraie, documentée et sérieuse.
    Capital, magazine factieux et …facétieux

  • Le ministre quitte le jeu au moment où celui-ci ne sera plus gagnant – gagnant. C’est son droit. Un protocole de communication ne doit pas être une dictature. Voir un ministre en exercice user de ce droit avec calme ne me semble pas appeler de commentaire. En qualité de citoyen, j’ai apprécié cette attitude.

    Les 10 premières minutes de l’entretien m’en ont beaucoup appris sur la question de la sortie du nucléaire. Le ministre a donné l’information : les faits pas forcément réjouissants mais de nature à ce que le citoyen se prononce en connaissance de cause. C’est ce que l’on doit attendre d’un ministre. (Faute d’une attitude d’écoute neutre de la part du journaliste, le protocole de communication qu’il conduisait ne nous a en revanche pas permis de savoir quelle est factuellement l’action actuelle du gouvernement).

    La question de la sécurité de nos installations nucléaires représentait également une attente forte, mais l’interviewé a sans doute pressenti qu’il y aurait une rupture par rapport au résultat acquis au départ. Rien n’empêchant de répondre dessus à une autre occasion, il a tout simplement quitté la scène plutôt que de risquer que le message clair communiqué sur le premier sujet ne soit ruiné par un incident sur le second.

    C’est ce que j’appelle un comportement responsable. C’est également ce que l’on doit attendre d’un ministre.

    Peu importe le fait que l’incident aurait pu résulter d’un moindre maîtrise de ses émotions, d’une fatigue dans la réponse à un jeu très serré, d’une moindre maîtrise du sujet, ou … d’aspects gênant à communiquer en l’état. Il a de toute façon mieux servi l’ Etat (le notre) en se la fermant plutôt qu’un produisant un pataquès. (Heureux que, de nos jours, ils y en aient qui préfèrent se taire quand il ne sont pas prêts à parler avec pertinence plutôt que de s’en sortir en balançant une pirouette, un trait d’esprit qui ne fait pas avancer ou un lapsus).

    Que son départ ait été également simplement le moyen de désavouer les procédés journalistiques auxquels il avait été soumis jusqu’alors est également une possibilité. Et après ?

    Le ministre l’a fait sans rien qui puisse lui être reproché au regard du droit à information : menace voilée, animosité, tacle verbal, dérobade à priori…

    Devrait on reprocher à un homme et à un ministre de la République, de se soustraire ainsi à un jeu tendancieux ? La loi de l’arène où le torero doit montrer toutes ses qualités lui interdit elle de se montrer clairvoyant en refusant de combattre une bête vicieuse ? En serions-nous au point qu’un interviewé doive avoir systématiquement le rôle du taureau : brave ou pleutre mais destiné à mourir ?

    Koz, j’apprécie beaucoup vos analyses toujours précises et nuancées. Mais la recherche d’équilibre ne doit pas vous mener à rechercher systématiquement une petite part de tort à qui a raison et une petite part de raison ou de sympathie à qui a tort. C’est délicieusement catho d’éducation, français grand siècle, hérité des humanités avec leur belle esthétique … mais sur ce coup contreproductif pour l’efficacité du bon principe que nous a appris nos mamans « Si un méchant(e) garçon (fille) vient te chercher des noises, tu ne lui réponds pas et tu vas jouer ailleurs … et les autres enfants, s’ils sont sages, t’approuveront ».

  • Vieil imbécile a écrit : :

    montrer une telle tête d’écolier ahuri devant la conséquence inattendue et plus embêtante que prévu de sa blague de potache

    absolument d’accord: Lagache avait l’air tout bêta et franchement embêté par le départ de son invité. Cela plaide pour l’absence de préméditation. Je suis sûr qu’avec le recul il s’en fera une bannière, comme les morveux chroniqueurs de France Inter préfèrent fructifier le fonds de commerce de la résistance plutôt que de reconnaître être allés trop loin. La maturité d’un lycéen en train de digérer sa puberté, quoi..

    D’accord aussi avec les commentaires qui soulignent que beaucoup d’interviewers professionnels sont dorénavant incapables de laisser leur invité finr un raisonnement. Peur de la phrase tunnel qui fait zapper ? Incapacité à supporter que celui qu’ils interrogent ait plus de temps de parole qu’eux ? Voire tactique visant à ne pas laisser s’installer une zone de confort pour l’invité, la déstabilisation pouvant faire surgir l’étincelle qui seule sera reprise par les autres médias.

    Je note que Nicolas, par exemple, trouve cette tactique légitime. Mais elle n’a aucune chance de réussir pour aborder sérieusement un sujet un tant soit peu lourd. Elle n’a donc d’effet que dans le microcosme. La preuve en est que j’ai entendu parler du départ de Besson, j’ai même vu deux fois ce week end la video du départ, mais qu’il faut que je tombe sur le papier de Koz pour apprendre que Besson a subi 5 ou 6 questions aussi biaisées qu’approximatives avant de quitter les lieux.

    Il me semble aussi que M6 tire tout vers le bas. Capital n’a jamais été mieux que le VSD du magazine télé, son journal de (presque)20h est irregardable tellement il est creux, et XFactor est à la Nouvelle Star ce que Lagache est au journalisme politique. Il faudra trouver un masculin à bimbo.

  • Je ne connaissais pas Eric Besson avant son départ du PS. Il devait conseiller Ségolène Royal sur les aspects économiques et celle-ci a décidé de ne pas prendre en compte son travail. Donc il a décidé de partir ailleurs où l’on l’apprécierait. Je me souviens d’avoir écouté un jour à la radio quelqu’un parler sur l’évaluation des politiques publiques du gouvernement. J’ai été particulièrement frappé par la clarté de ses propos et j’étais parfaitement d’accord avec lui. J’ai appris plus tard que c’était Eric Besson.

    Concernant l’émission de Capital, je savais qu’il avait quitté pendant l’enregistrement. En regardant la vidéo du billet de Koz, je me suis demandé plusieurs fois quand c’était qu’il aller partir. J’ai été étonné qu’il a tout de même résisté assez longtemps avant de s’en aller. On avait l’impression que Lagache ne comprenait rien à ce que Besson disait et à chaque fois il lui répondait par une connerie. C’était comme si d’un côté on avait Besson qui présentait des arguments clairs et logiques, et de l’autre Lagache qui baissait son pantalon et montrait ses fesses. Face à ce spectacle désolant, j’ai trouvé que Besson a fait la seule chose qu’il pouvait faire : exit.

    Quant à la tête d’imbécile de Lagache quand Besson a quitté le plateau, c’était magnifique !

    Je crois que chacun des deux protagonistes est assez grand et qu’il doit assumer les conséquences. Ils ont des postes à haut profil, mais aussi un supérieur hiérarchique qui peut appuyer sur le bouton du siège éjectable.

  • Le nucléaire, c’est bien le truc qui nous fournit 70% de notre électricité et n’a jamais tué personne en 50 ans quand l’agriculture bio, qui ne nourrit qu’une poignée de bobos, a déjà réussi à en flinguer 30?

  • « Un si parfait salaud ne peut pas être totalement mauvais. »

    Je l’ai aimé tout de suite, je veux dire dès qu’on nous l’a présenté comme le nouveau Judas. Cette retenue, ce visage figé qui fuit le sourire et préfère l’argument, peuvent nous suggérer la duplicité : je préfère y voir le masque d’une intelligence vive et d’une sensibilité à fleur de peau. Redoutable débatteur – je l’ai trouvé très bon contre Marine Le Pen – et homme de dossiers, il maîtrisait son sujet et était parfaitement capable de retourner le petit Lagache comme une crêpe ; dommage qu’il ait préféré partir.

  • Si tous les soirs les télés nous montraient un reportage sur les 12 morts de la journée sur les routes, sur les 100 blessés graves, leur famille, le long travail de rééducation, on peut penser qu’après deux mois de ce régime un sondage révélerait qu’une majorité de français souhaiterait rapidement abandonner l’automobile et opter pour les transports en commun et Lagache sans doute défendrait cette option.

    Les sondages sur un choix de société révèlent en grande partie la manière avec laquelle l’information a été présentée.

  • @ Lib : « Le nucléaire, c’est bien le truc qui nous fournit 70% de notre électricité et n’a jamais tué personne en 50 ans quand l’agriculture bio, qui ne nourrit qu’une poignée de bobos, a déjà réussi à en flinguer 30 ? »

    Euh… encore sept questions comme ça et je quitte le plateau. 😉

  • Le fond du billet mis à part, j’adore le sous-texte gay de votre post: « Peut-être, mais il ne faut pas être fermé aux expériences nouvelles » enfin, voyons…

  • pulp a écrit : :

    il faut que je tombe sur le papier de Koz pour apprendre que Besson a subi 5 ou 6 questions aussi biaisées qu’approximatives avant de quitter les lieux

    C’est aussi ce qui m’a frappé, en visionnant la vidéo. En reprenant les titres, les dépêches et les tweets, on a juste droit au fait qu’il a quitté le plateau. Rien pour préciser le traitement auquel il a été soumis (cela dit, je peux comprendre que cela soit difficile dans une dépêche), rien non plus pour préciser qu’il a quitté le plateau lors d’un enregistrement. C’est encore différent de quitter un direct. Et, après tout, cela aurait très bien pu rester entre M6 et Besson. Besson a aussi le droit de considérer que, dans ces conditions, il n’est plus d’accord pour participer à l’émission.

    J’ai souri en apprenant que Lagache a reçu Nicolas Julot ce dimanche et a ponctué son intervention d’un « en tout cas, vous avez été très clair« . Bon, d’un côté, vous avez un salaud archétypique et de l’autre, un gentil incontestable. On voit que Lagache choisit ses proies avec un courage infini.

    Pepito a écrit : :

    J’ai été étonné qu’il a tout de même résisté assez longtemps avant de s’en aller.

    On finirait même par se demander pourquoi il part sur cette question et pas sur une autre. Mais, au final, il a plutôt une colère contenue.

    LElfe a écrit : :

    « surtout en ce moment » : ah?

    C’est le printemps, l’été, les robes en lin, les petits hauts légers. Ca me rend très hétérosexuel.

  • Le gouvernement (Sarko en tête) refuse, et a toujours refusé, tout débat sur le nucléaire, depuis bien avant le grenelle de l’environnement. Ce n’est pas parce qu’un journaliste est mauvais face à Éric Besson que ça va changer.

    L’opacité de la filière nucléaire, même si Lagache est maladroit quand il la dénonce, elle saute aux yeux.

    Non un sondage ne vaut pas l’expression de la volonté du peuple, mais pour un gouvernement qui navigue aux sondages, quand malgré toute la propagande pro-nucléaire que nous subissons, les Français y restent majoritairement opposés, il faudrait peut-être se poser des questions. Alors pourquoi ne pas lancer justement un « grand débat sur le nucléaire », plutôt que les débats stériles et idiots sur l’inanité nationale, l’islam et les autres écrans de fumée ? Ça au moins ça pourrait faire avancer le schmilblick.

    Même si Lagache pose des questions d’une manière maladroite, et que certaines semblent biaisées, même s’il fait ça pour le buzz (ça saute aux yeux), l’important ici n’est peut-être pas de savoir si tel journaliste ou tel ministre est sincère, ou de taper sur Éric Besson ou sur Guy Lagache.

    L’important c’est de chercher à savoir si le nucléaire est si bon qu’on veut bien nous le faire croire.

  • Ah!! j’avais compris « surtout en ce moment » au sens que par les temps qui courent (gender…) où l’on peut aisément faire son coming-out ou changer d’orientation sexuelle au grè de ses envies, il était bon de préciser….

  • Il me semble que s’il a quitté le plateau à ce moment, et pas à un autre, c’est peut-être parce que l’on est arrivé à une « pause » dans le dialogue : Lagache vient de lancer un reportage/interview… Besson ne s’en va pas du plateau en coupant court au dialogue, selon moi, mais il profite d’un « temps mort » pour partir…

  • Besson part au moment où il aperçoit l' »éminent spécialiste » qui apparaît sur l’écran derrière lui.
    J’ai immédiatement pensé que la dégaine dudit « éminent spécialiste » fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase…

    Cette hypothèse ne tient peut-être pas la route, mais voilà ma première réaction.

    PS : je n’ai absolument rien contre la dégaine de l’éminence, mais le contraste entre les personnages est si saisissant que je n’ai pu réprimer un soubresaut d’hilarité soudaine.

    Et ce Lagache est insupportable (l’ai-je déjà dit ?)

  • En dehors de la dégaine dudit spécialiste (un « ancien sous-traitant »), la mise en scène est parfaitement étudiée pour contraster avec M. Besson: très cool, assis en tailleur et en arrière-fond, décor champêtre. Le ministre, cravaté, coincé entre table et chaise, a eu droit, lui, à un poster géant de paysage nucléaire…Koz, vous avez raison, Lagache n’est pas un journaliste mais un communiquant.

  • Si Lagache était journaliste, il ne serait probablement pas invité à venir faire des interview du PR à l’Elysée. Enfin bon…

  • PMalo a écrit : :

    @ Lib : « Le nucléaire, c’est bien le truc qui nous fournit 70% de notre électricité et n’a jamais tué personne en 50 ans quand l’agriculture bio, qui ne nourrit qu’une poignée de bobos, a déjà réussi à en flinguer 30 ? »

    Euh… encore sept questions comme ça et je quitte le plateau. 😉

    C’est parfaitement vrai. Ce n’est pas parce que c’est naturel que ce n’est pas toxique. par exemple, la sciure de bois est un fort cancérigène.

  • Intéressant et révélateur départ de Guy Lagache de M6. L’un dans l’autre, l’émission Capital prend un mauvais coup. Je dois avouer que cela ne me déplaît pas de ne plus revoir sa tête à la télé.

  • @Joyeux Acier, qui semble prendre la drôlerie (c’en était bien une?) au sérieux

    Le nucléaire, c’est bien le truc qui nous fournit 70% de notre électricité et n’a jamais tué personne en 50 ans quand l’agriculture bio, qui ne nourrit qu’une poignée de bobos, a déjà réussi à en flinguer 30? -C’est parfaitement vrai.

    Le nucléaire n’a jamais tué personne, c’est vrai seulement si l’on se limite à la France (à l’échelle européenne, c’est plutôt de l’ordre de 10000, http://en.wikipedia.org/wiki/Chernobyl_disaster).

    Le bio: combien de victimes en France? Combien à l’échelle européenne?
    Et combien de victimes de l’agriculture non-bio en France, à l’échelle européenne?

  • @Gatien

    Ne nous arretons pas en si bon chemin:
    Quel est le taux moyen de déclenchement d’évènements de type Tchernobyl par an? L’Ukraine et la Biélorussie sont elles à proprement parler « européennes » et doivent elles entrer dans l’UE? Combien de victimes de la non-agriculture tout court en Europe depuis le début de l’humanité ?

    Et surtout, peut on régler le problème du nucléaire en France grace à l’agriculture biologique (ou éventuellement, l’usage raisonné de la sciure de bois)?

    Bravo à Lib pour la blague du fil, au passage, c’est drolement bien trouvé. Comme quoi, trouver un moyen d’arreter de mettre du caca sur sa nourriture pour qu’elle pousse, ce n’était pas une si mauvaise idée que ça…

  • Et surtout, peut on régler le problème du nucléaire en France grace à l’agriculture biologique (ou éventuellement, l’usage raisonné de la sciure de bois)?

    Pour résoudre le problème du nucléaire, plutôt que la chiure de bois, je crois plutôt à l’avenir des farines animales et des hectolitres d’antibiotiques dans les élevages.

  • @Vivien,

    Pour être tout à fait complet:

    Quel est le taux moyen de déclenchement d’évènements de type Tchernobyl par an?

    On peut raisonnablement tabler sur 3 ou 4 par siècle en regardant les événements passés, l’aumentation, et le vieillissement du parc.

    Comme quoi, trouver un moyen d’arreter de mettre du caca sur sa nourriture

    Je n’ai pas compris à quoi vous faisiez allusion. Excréments humains? Lisier de porc? Métaphore désignant les engrais ou traitements chimiques?

  • « On peut raisonnablement tabler sur 3 ou 4 par siècle en regardant les événements passés, l’aumentation, et le vieillissement du parc. »

    Mouais. Impossible de parler de statistiques sur des évènements rares ayant eut lieu dans un contexte particulier, pas de modèles de substitution… La querelle de chiffres ne nous emmenera pas bien loin, c’était un des sens de cette remarque. Surtout si vous ne conservez que les éléments à charge: l’augmentation du parc mais pas sa modernisation par exemple.

    « Comme quoi, trouver un moyen d’arreter de mettre du caca sur sa nourriture/
    Je n’ai pas compris à quoi vous faisiez allusion. Excréments humains? Lisier de porc? Métaphore désignant les engrais ou traitements chimiques? »

    Par caca, j’entendais excrément, humain ou animal, justement par opposition aux engrais chimiques. Mon problème avec l’agriculture bio est qu’elle tranche entre pratiques « positives » et « négatives », sans considérations d’efficacité quant à ses objectifs. Rien d’etonnant vu que ces objectifs ne sont eux-même pas précisément défini (manger « plus sain », agriculture « moins intensive »).

    Cette histoire d’infection vient opportunément nous rappeler que la nature biologique, c’est aussi des trucs sales et des microbes qui tuent.

  • Cette histoire d’infection vient opportunément nous rappeler que la nature biologique, c’est aussi des trucs sales et des microbes qui tuent.

    Ah, oui, m’enfin, manger non-bio ne garantit aucunement qu’il n’y a pas d’utilisation d’excréments (lisier) ou de détritus organiques (farines animales) dans le pipe, et les produits chimiques n’ont pas du tout été introduits dans le but de réduire la quantité de microbes.
    Il va falloir lancer votre label bio2 si vous visez ces objectifs.

    Par ailleurs, la nocivité des traitements chimiques (engrais+pesticides) sur notre santé et notre environnement n’est pas à démontrer.

    Rien d’etonnant vu que ces objectifs ne sont eux-même pas précisément défini (manger « plus sain », agriculture « moins intensive »).

    Ce ne sont pas là les objectifs affichés. Vous m’avez l’air mal renseigné.

  • Joffrin et Fourest face à Le Pen, ça c’était du journalisme pugnace… pour un résultat édifiant. J’espère qu’elle ne sera pas la seule à être interrogée comme cela… Combien de secondes aurait tenu Besson ?

  • Si on veut se lancer dans le débat autour du bio, je crois qu’il faudra lancer un fil complet sur la question.
    Parce qu’il va falloir en définir, des termes : par exemple, « bio », en soi, ça ne veut rien dire.
    Je crois que Vivien -peut-être me trompè-je, mais je m’avance au vu des éléments que j’ai ici- n’y connaît pas grand’chose…

  • Arnaud Dassier, sur son blog, souligne deux épisodes charmants qui démontrent bien l’état d’esprit et les intentions de Capital : (1) la coupure, dans la version longue, d’une question à laquelle Besson répondait en développant des arguments intéressants, (2) l’oubli, dans la présentation du « témoin » du fait qu’il ne s’agissait pas d’un simple ancien sous-traitant qui aurait souhaité témoigner, mais d’un militant anti-nucléaire, reconverti dans la réalisation de documentaires anti-nucléaires. Comme le dit Arnaud Dassier, c’est son droit et il aurait eu toute légitimité à intervenir en cette qualité, mais alors pourquoi avoir précisément omis de préciser cela ?

  • il me semble que la conclusion logique
    est la nécessité d’un débat public
    sur les énergies et le nucléaire,
    comme le demandent EE les verts,
    la difficulté de l’organiser,
    la nécessité de le préparer
    sans y mettre trop de politique,
    pour éviter la polémique.

    l’attitude « y a rien à voir, circulez »
    du gouvernement et de l’élysée
    suscite des comportements partisans,
    plus que des échanges d’arguments.

    lagache a gâché cette opportunité,
    besson l’a aussi plantée,
    qu’ils n’en soient pas remerciés !

  • Je suis d’accord, le journaliste n’est pas vraiment dans son rôle dans cette émission. Et je préfère que M. Besson ai quitté l’émission, plutôt que de s’emporter contre le journaliste. Toutefois, ses propos : « Fait chier, j’me casse » ne sont pas dignes de sa fonction de ministre. Excusables, certes, étant donné le contexte et son tempérament. Mais comme dit le Chafouin : « un ministre, ça doit se contrôler… « .
    (Oui, je sais, j’ai dit exactement la même chose sur le blog du Chafouin sus-mentionné, mais que voulez-vous, je ne change pas d’avis entre deux blogs… ^^)

  • @Pmalo, Gatien

    A une prochaine fois, donc. Au plaisir de bénéficier de vos lumières sur ce sujet ou vous en connaissez effectivement certainement plus que moi.

  • Autre style de journaliste, l’insipide aucunement perturbé par la langue de bois.

    Hier soir sur Europe ou RTL il (je ne sais plus son nom) questionne l’éminent porte parole du PS Benoit Hamon :

    « Que fera la gauche pour résoudre la crise grecque ? (une très bonne question )

    BH de répondre sur un ton énergique : « Nous changerons les règles d’endettement de l’UE pour que soit dissociées les dettes d’investissement des dettes de fonctionnement !».

    Moi je ne vois dans cette réponse aucun rapport avec la question, en quoi une telle mesure en admettant qu’elle soit acceptée par l’UE (peu probable) aiderait la Grèce à faire face à ses échéances ? C’est une réponse qui masque l’incompétence, ou l’envie de clore un débat difficile.

    Croyez vous que le journaliste ait réagi ? Pas du tout, il a posé tranquillement une autre question sur un autre sujet.

  • Réponse à la remarque d’Hervé
    Les dettes d’investissement et les dettes de fonctionnement n’ont pas les mêmes conséquences financières. Selon la nature des dettes les capacités de remboursement ne sont pas les mêmes. J’explique cela à « La Grèce va-t-elle vers la faillite? » : http://www.orvinfait.fr/la_grece_va-t-elle_vers_la_faillite.html Il est à remarquer que certains investissements publics ne rapportant rien ils devraient être considérés comme des dettes de fonctionnement.

  • @ Serge Cheminade:

    Je ne partage pas ce point de vue :

    La Grèce est au bord de la faillite, elle est obligée d’emprunter pour rembourser des emprunts arrivés à échéance. Dans une telle situation, les éventuels nouveaux préteurs ne regardent pas la finalité initiale de la dette échue (investissement ou fonctionnement), ils apprécient la solidité financière globale de l’emprunteur, plus elle semble fragile, plus le prêt est risqué et donc plus les taux sont hauts.

    Autrement dit, le prêteur chinois par exemple, qui accepte ou pas de prêter et qui fixe le taux d’un nouveau prêt, se contre-fout des critères d’endettement de Maastricht (3% du PIB par an), ce qui peut le rassurer c’est de savoir que l’UE se portera caution en cas d’incapacité de la Grèce à rembourser sa nouvelle dette.

  • Serge Cheminade a écrit : :

    Réponse à la remarque d’Hervé Les dettes d’investissement et les dettes de fonctionnement n’ont pas les mêmes conséquences financières.

    En l’occurence, j’ai l’impression que la dette grecque est principalement une dette de fonctionnement.

    Et pour qu’une dette d’investissement bénéficie d’un traitement préférentiel, encore faut-il que l’investissement soit utile. La dette pour payer certaines lignes TGV non-rentables est bien une dette d’investissement, mais mal employée, et c’est finalement presque autant de l’argent perdu que de s’endetter pour financer le fonctionnement. Dans la même série, certains investissements dans les études supérieures alors que la France manque de techniciens est de l’argent foutu en l’air.

  • Je réponds à Hervé mais je donne aussi une explication qui peut intéresser tout le monde

    Ce n’est pas un point de vue. C’est une réalité.
    « l’UE se portera caution en cas d’incapacité de la Grèce à rembourser sa nouvelle dette. » Il ne faut surtout pas que l’UE fasse cela. D’ailleurs elle ne l’envisage pas et préfère prêter de l’argent que de commettre cette erreur. Comme tu n’as pas lu le texte que j’ai mis en lien tu ne sais pas pourquoi ce serait une erreur.

    Comment expliquer, de manière rationnelle, que Nicolas Sarkozy ait insisté sur le fait qu’il créait de la dette pour investir? Comment expliquer que la dette ait fortement augmenté en France mais pas les taux d’intérêts? Comment expliquer que le Portugal, qui avait avant la crise une dette publique inférieure à celle de la France; ait eu des taux qui se soient envolés mais pas ceux de la France?

    Comment expliquer que la mauvaise gestion du Portugal, de la Grèce, de l’Italie et de l’Espagne ait été vue en 2003 par le FMI alors qu’à l’époque certains parlaient de miracle économique pour l’Espagne et que la dette publique baissait? Le surnom de PIGS pour gestion de porc donné à ces pays vient de cette liste de 2003 et non de la manière de gérer la crise en 2008 comme je le vois souvent. J’explique cela à : http://www.orvinfait.fr/comment_obtenir_de_fortes_augmentations_de_salaire.html et je donne le lien vers un document du FMI.

    Il faut prendre en compte que l’argent prêté n’est pas remboursé de suite. Les financiers essayent donc d’évaluer le risque de défaut de paiement au moment où ils seront remboursés et non au moment où ils prêtent. Les taux d’intérêts du marché sont fonction de ce risque. C’est pour cette raison que les taux d’intérêts grecs à court terme sont devenus plus élevés qu’à moyen terme. C’est une explication et non une opinion. Y en a t-il une autre (explication)? (l’opinion étant le plus sûr moyen de ne rien comprendre)

    Les taux d’intérêts de la Grèce baisseront quand elle sera mieux gérée. Seule une meilleure gestion peut rassurer les marchés. Cautionner la mauvaise gestion de la Grèce c’est faire payer aux contribuables du reste de l’Europe un défaut de la Grèce. Les contribuables français, allemands,… n’ont pas à payer les erreurs des grecs. Ces derniers ont des opinions sur l’économie, ils peuvent les garder s’ils le veulent mais ils doivent en payer le prix. Si les français, en majorité, en viennent à partager leurs opinions ils devront aussi en payer le prix.

    Beaucoup de français ne savent pas ce que c’est une bonne gestion car les journalistes ne font pas leur métier d’information. Pire ils désinforment. Le propos suivant de Lagache en est un exemple :

    « On sait que les tarifs vont augmenter ?! N’est-ce pas ou pas ? C’est vrai ou pas ? »

    est manipulatrice. « C’est vrai ou pas ? » fera penser à beaucoup que le pouvoir veut cacher quelque chose.

    Pour d’autres Lagache arrivera à faire penser que pour la droite il n’y a que le fric qui compte. Il est évident qu’après les élections de 2012, si la droite passe, les prix de l’électricité va fortement augmenter. Avec la gauche les hausses pourraient être bien moins fortes. Lagache le sait. Sait-il pourquoi? Pas sûr. Un vrai journaliste essaierait de comprendre et laisserait parler Besson ou s’il le sait il l’expliquerait aux téléspectateurs. Un journaliste propagandiste comme Lagache essaye plutôt de faire voter pour le camp qu’il a choisi. A l’évidence si les téléspectateurs ne comprennent pas pourquoi vendre plus cher permet de préparer l’avenir et de pouvoir vendre moins cher demain ils vont choisir la gauche car elle augmentera moins le prix de l’électricité pour les particuliers. Mais soit elle ne préparera pas l’avenir et il pourrait y avoir pénurie d’électricité dans quelques années, soit elle poussera à emprunter pour investir et la facture des clients sera alourdie des intérêts des emprunts. Tout en alimentant les revenus financiers qu’elle dénonce. Il y a là une contradiction évidente entre les propos et l’action.

    Besson en partant n’a pas « privé les téléspectateurs d’une contradiction nécessaire. » mais a quitté un piège qui allait se refermer sur lui. D’autres feraient bien d’en faire autant afin de dénoncer ce comportement « journalistique » qui n’est pas du journalisme.

  • @ Serge Cheminade:

    Je partage votre analyse qui confirme que la réponse de Benoit Hamon sur le problème Grec était parfaitement nulle.

    La modification des seuils d’endettement de l’UE ne ressouderait en rien le problème Grec car ce pays a déjà explosé le seuil d’endettement maximal (150% du PIB pour un seuil à 60%).
    S’il veulent maintenir leur train de vie, il doivent apprendre à faire rentrer les impôts dans les caisses de l’état.

  • je voudrais bien savoir pourquoi un journaliste devrait fondamentalement être neutre…..

    belle époque, soupe tiède obligatoire et consensus sur le fait qu’elle est bonne….

    tiens et pour revenir au problème de la dette, il serait peut-être temps aussi de mettre les pieds dans le plat et de poser quelques questions iconoclastes telle que  » si on intègre le black dans le PIB, que devient le ratio ? » ( j’en ai d’autres en réserve….)

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