Ah, si j’étais Jacques…

Quelle volupté souveraine que de laisser s’envoler un mot au détour d’une promenade, voir s’affoler le petit monde politique, les chroniqueurs analyser, soupeser et après quatre jours de débat, se poser une fois encore avec componction cette même question, quand il est manifeste que sur tant d’autres sujets, on n’en fait pas assez : est-ce qu’on en fait pas trop ?  Hier encore, 21h00, France Info…

Agiter la fourmilière, titiller le landerneau, mais finalement peser, après tout, peser encore. Jouir de son statut de prévenu le plus populaire de France, être encore l’homme pour lequel la gauche appela à voter mais « en se pinçant le nez » (inénarrable DSK) et qu’elle aurait presque posé en référence, depuis l’autre.

C’était un con, c’est devenu soudain notre intellectuel incompris, connaisseur sans égal des arts premiers. C’était juste Chichi, c’est Ben Chirac le Sage. Ses oracles sont décryptés. Avec amnésie et nostalgie. Tout étant toujours, par définition, mieux avant, on se tourne vers le Vieux, devenu une véritable icône républicaine.

Un Vieux qui la joue fine, d’ailleurs, qui ne s’est pas installé dans la rancoeur pas plus qu’il ne s’est posé en commandeur. Il aurait pu faire salon, recevoir en son cabinet. Imaginez ce que François Mitterrand aurait pu faire, si Dieu lui avait prêté vie. Et l’on voit bien d’ailleurs que le monde politico-médiatique est à l’affût de ces rendez-vous : « Jacques Chirac a rencontré / a reçu / a déjeuné avec / [_____]. Rien n’a filtré sur la teneur de leur entretien ». Même ses piques à l’encontre de Nicolas Sarkozy, dans ses Mémoires, ne concernent que le Sarkozy d’avant la présidence.

Des piques émoussées, d’ailleurs. Ils ne s’entendaient pas ? On le savait. Ils n’avaient pas les mêmes opinions ? Aussi. Ni le même style ? Certains ont justement voté Nicolas Sarkozy pour cette raison. Par un effet de balancier et de contraste assez classique, ils le regrettent un peu d’ailleurs.

Alors quoi ? Il ne pourrait pas s’offrir une petite gourmandise ? L’un des chroniqueurs, hier soir, disait que le monde politique manquait cruellement d’humour depuis quelques semaines, et l’affaire DSK. C’est bien antérieur. Le monde politique souffre d’un manque patent de légèreté. Sa versatilité devrait pourtant l’y aider.

Alors que regardez mon Jacques. Quelle sensualité dans la vacherie… Ce mot, pour lui, c’était une pâtisserie, un chou à la crème, une de ces petites gâteries qu’on ne se refuse pas à son âge, comme le petit chocolat avec le café, et tant pis si Bernadette le gourmande. On le voudrait gâteux, mais il n’est pas plus gâteux aujourd’hui qu’il n’était con hier. Admirez plutôt la précision. Un coup, trois victimes. Nicolas Sarkozy est la première, mais la moins surprenante. Vient François Hollande : lui qui avait déjà payé cher sa Une de Match avec Nicolas Sarkozy, le voilà adoubé par la droite au moment de rassembler la gauche. Et Dominique de Villepin. Le voilà vraiment tout seul. Son parti s’effrite, ses cadres s’évadent. Et lorsqu’il s’agit de songer à une alternative à Nicolas Sarkozy, papa ne songe pas à lui. Il l’oublie, l’ignore. Pire, il recommence avec son meilleur d’entre nous, comme si lui, le cri de la gargouille, le panache, la grandeur, l’esprit, oui monsieur, j’ose le dire, l’esprit même de la France, était une parenthèse.

Non, je ne verrai pas en Jacques Chirac une baderne cacochyme. On l’a trop pris pour un baudet pour s’y risquer encore. Je veux de la légèreté (oui, j’veux du soleil, aussi), je veux croire que, libre, il s’amuse, qu’il prépare ses bonbons. Et moi, si j’étais Jacques…

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38 commentaires

  • Je continue quand même à avoir avant tout peu de respect pour Ben Chirac. Il n’est plus dans le jeu, il continue à jeter des peaux de banane. Au moins maintenant, il ne fait plus semblant d’avoir un projet pour la France…

  • « Ils n’avaient pas les mêmes opinions ? Aussi. Ni le même style ? Certains ont justement voté Nicolas Sarkozy pour cette raison. »

    Tu me donnes l’occasion de replacer paresseusement un de mes tweets : Sarkozy n’est-il pas qu’un Chirac élu trop tôt ? Ils n’avaient certes pas les mêmes opinions… « Au même moment », faudrait-il ajouter 😉

  • Excellent petit billet, sur un mode léger, qui nous manque beaucoup en effet… Quoique…

    Quoique, à la réflexion, ce n’est pas de légèreté que nous manquons. Quoi de plus léger en effet que cette politique directement inspirée de la télé-réalité voire de la cour de récré ? On peut faire une séquence d’une semaine avec un tel, qui a dit ceci ou cela sur untel. Et la semaine prochaine on recommence avec unetelle qui dira un truc sur machine-chose… Cette mini-sortie de Ben Chirac le Sage (j’adore…) est bien dans les habitudes de notre vie politique, sur laquelle l’affaire DSK a juste jeté un froid momentané.

    Pendant ce temps-là, seuls les bonnets de nuit rappelleront qu’on ne sait toujours pas quoi faire de nos chômeurs, que Khadafi est toujours là, qu’on massacre en Syrie, que nos soldats se font tuer en Afghanistan, etc. etc.

  • Tiomiche a écrit : :

    Au moins maintenant, il ne fait plus semblant d’avoir un projet pour la France…

    Merci à Koz pour ce billet qui jette un voile de légèreté sur un sujet qui m’avait plutôt inspiré un certain agacement pour la raison susmentionnée par Tiomiche.

  • Chirac a été une catastrophe pour la France.

    Dans l’opposition comme au pouvoir.

    On peut trouver cela drôle, léger…

  • JC fait preuve d’une grande fidélité à son personnage.

    Après avoir en 1981 tout fait pour empêcher Giscard d’être réélu et d’y avoir réussi avec l’élection de FM, après avoir tenté par des manœuvre plus ou moins opaques de barrer la route à NS en 2007 pour placer à sa place un de ses affidés, voilà sans en avoir l’air qu’il commence à semer des embuches sur le chemin de 2012 (cf ses mémoires et sa petite phrase).

    A croire peut-être que son ambition cachée est d’apparaitre dans l’histoire contemporaine comme le seul homme classé à droite à avoir réussi à marquer son temps par une réélection.

  • @ Gwynfrid : disons qu’il s’agit surtout de traiter avec légèreté les sujets légers. Ou ceux qui ne méritent pas qu’on s’apesantisse ou qu’on les prenne au tragique. Quand on constate par exemple que Jacques Chirac était traité commun délinquant voire un fasciste par la gauche et le statut qu’il a acquis aujourd’hui (avec des nuances et sans être dupe du côté manoeuvrier), ça n’incite pas à accorder à leurs crédits d’orfraie plus de crédit que nécessaire.

    Aristote a écrit : :

    Chirac a été une catastrophe pour la France.

    Dans l’opposition comme au pouvoir.

    On peut trouver cela drôle, léger…

    Je ne supportais plus Chirac pour son immobilisme et son absence. Pas certain pour autant qu’il ait été « une catastrophe », surtout si vous ne m’étayez pas cela, cher Aristote.

    Après, non, effectivement, je ne vois pas de raison de prendre sa petite sortie sans importance au tragique.

  • Rien de spectaculaire, mais 12 ans d’immobilisme ont laissé la France dans une situation très fragile et l’ont très mal armée pour affronter les vents mauvais de la crise. Le contraste avec la trajectoire de l’Allemagne fait mal au coeur. Non pas que tout aille bien en Allemagne, loin de là. Mais les Allemands ont bien mieux que nous préservé la maîtrise de leur avenir.

  • Koz, d’accord pour traiter avec légèreté les sujets légers, et la « blague » de Chirac en est un.

    Autrement, pour ce qui est de Chirac lui-même, le sujet est déjà beaucoup plus sérieux. Il n’est pas nécessaire d’être de gauche pour estimer que sa place devrait être, sinon en prison, du moins devant les juges. Le statut qu’il a acquis aujourd’hui n’est compréhensible que par l’indulgence coupable des Français à l’égard des puissants; par celle aussi, moins choquante, qu’on accorde aux personnes âgées et affaiblies; et par la détestation de la majorité des gens à l’égard de son successeur.

    Je n’oublie pas pour ma part qu’il a fait élire François Mitterrand, qu’il s’est directement ou indirectement servi dans les caisses publiques, et que le moins mauvais premier ministre qu’il ait jamais nommé fut, tout compte fait, Lionel Jospin. Sans parler de l’affaire d’Ouvéa, dans laquelle sa responsabilité personnelle est extrêmement lourde.

    Je me rends compte en me relisant que je suis à la fois HS par rapport au billet et très éloigné de son ton humoristique que j’ai pourtant grandement apprécié, si, si, je te promets… Désolé 😉

  • Bonsoir Koz et les autres,

    je pense qu’il faut un moment réfléchir à la santé mentale de notre grand Jacques. Il y a un moment où il faut siffler définitivement la fin de partie, et des gens qui ont déjà bien profité du système doivent à mon avis être mis à la retraite sans ménagement passé un âge raisonnable (70 ans ?). Les maisons de retraites dorées du sénat et du conseil constitutionnel doivent à mon avis être supprimées, ou en tout cas, avoir un âge limite.

    Ceci-dit, Jacques Chirac n’a jamais eu le moindre sens le loyauté par rapport à sa famille politique, ce n’est pas maintenant que cela va changer. A mon avis, c’est une faute importante pour un homme politique.

  • Chirac mérite mille fois la Haute cour de Justice… ce type a été là depuis les années 60 lors de toutes les décisions importantes pour la France et a tout fait pour que ce soit les pires qui l’emportent. C’est avec Mitterrand (mais en moins intelligent sans doute) l’homme politique que je déteste le plus. C’est aussi la preuve que le plan Alzheimer n’est pas au point…

  • Je suis assez surpris par la teneur générale des commentaires. Je m’attendais à lire des propos bienveillants à l’égard du grand JC.
    Et puis c’est le contraire, beaucoup de critiques.

    Alors , tous ces journalistes qui nous laissent penser que ce président porte une bonne image seraient-ils dans l’erreur, mais pourquoi donc ?

    Une hypothèse : il est de bon ton de critiquer la personne de l’actuel président, alors faire croire que JC était lui un excellent dirigeant accréditerait cette thèse.

  • @ Hervé : il me semble que ce ne sont pas que les journalistes qui nous laissent penser que le président porte une bonne image. Il semble surtout que comme d’habitude, l’opinion oublie vite les présidents qu’elle a détestés et ne se souvient plus que de la nostalgie du temps passé en sa compagnie. Le classique « c’était mieux avant ».
    D’ailleurs, les sondages de popularité confirment que JC bénéficie d’une bonne image.

    Je n’ai pas franchement entendu de journalistes, ces derniers temps, faire croire qu’il était un bon président. J’ai entendu des journalistes relayer des petites phrases croustillantes de la part de quelqu’un qui sait se faire passer pour sympa quand il en a envie.

    Un blog, aussi lu et commenté soit-il, ne reflète que l’avis d’une infime proportion de la population française, et encore, même pas une représentative de quoi que ce soit.

  • @ Joyeux Acier et Hervé : je ne crois pas que l’âge et la sénilité soient à mettre en cause. Il est tout à fait fidèle à lui-même, en somme. Ceux qui avaient entretenu l’illusion que Chirac soit autre chose qu’un ersatz d’homme d’Etat (pas très sûre de ma tournure de phrase, là) doivent faire face à la réalité : aujourd’hui comme hier, il tue les héritiers et s’amuse bien. Un projet? Un quoi?

  • @ Hervé:

    Je plussoie Tiomiche. Comme le chantait le poète, avec sa guitare gentiment ironique:

    Il est toujours joli, le temps passé

    Une fois qu’ils ont cassé leur pipe

    On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés

    Les morts sont tous des braves types

  • Moi je lui suis reconnaissant pour deux choses.

    • Les mesures impopulaires prises bien tardivement pour réduire l’hécatombe routière

    • Le non engagement de la France dans la deuxième Guerre d’Irak sachant toutefois qu’il n’y a eu que le RU pour suivre Bush

  • Sympa ce petit billet.

    De façon générale, et Chirac ne fait pas exception, nos politiques ne méritent pas les excès d’admiration ou d’opprobre qu’ils reçoivent. Ce sont des gens un peu au-dessus de la moyenne, dont la principale qualité est de savoir se faire aimer.

    Chirac s’est fait traiter de fasciste par la gauche comme De Gaulle et Giscard avant lui et comme Sarkozy après lui.

    Il a piqué dans la caisse comme tant de « serviteurs de l’Etat » avant et après lui. Ca changera le jour où les Français rappelleront fermement que l’argent public est sacré. Dans le monde des affaires, les gens ont vraiment pris conscience de la gravité de l’abus de biens sociaux il y a une quinzaine d’année quand le patron d’Alcatel a été condamné sévèrement pour avoir fait payer par l’entreprise des systèmes de sécurité dans son logement perso. S’il faut un procès retentissant pour que les politiques comprennent que les emplois fictifs, prestations de complaisance, subventions intéressées etc. c’est inacceptable, autant que ce soit celui de Chirac, même s’il m’est sympathique.

    Pour le reste, je ne lui reproche même plus son immobilisme. Quand je vois le track record de nos gouvernements successifs depuis 30 ans et la situation des belges qui sont privés de gouvernement depuis 1 an, je finis par me dire très sérieusement que l’immobilisme gouvernemental est largement mieux que l’activisme.

  • « Ni aimer ni haïr » comprend la moitié de toute sagesse; « ne rien dire et ne rien croire », voilà l’autre moitié. »
    (Arthur Schopenhauer, 1788/1860)

    Nos hommes et nos femmes engagés en politique sont-ils vraiment différents de nous? Pour arriver au pouvoir ils n’ont pas manqué de soutien et d’électrices et d’électeurs …

  • Il est en effet assez amusant de constater que les électeurs de gauche (je me mets dans le lot) montrent aujourd’hui une grande indulgence vis-à-vis de Jacques Chirac, alors qu’ils n’avaient hier pas de mots assez durs pour le qualifier… Et qu’à l’inverse, les électeurs de droite sont aujourd’hui très sévères avec l’ancien chef de l’Etat, alors qu’ils ont pour la plupart voté pour lui deux fois de suite, et sont donc en partie co-responsables de son piètre bilan (mis à part effectivement en matière de sécurité routière et de refus de participer à l’invasion de l’Irak).

    Ceci étant dit, je ne sais pas si Chirac votera effectivement Hollande (qui n’est même pas sûr d’être le candidat socialiste) mais ce qui est sûr, c’est qu’il ne votera jamais Sarkozy. Et on le comprend : alors qu’il avait été quasiment adopté par toute la famille Chirac, Sarko l’a trahi en suivant Balladur, est sans doute à l’initiative de la sortie de certaines affaires concernant Chirac et sa femme, a contesté son autorité tout au long de sa carrière ministérielle, l’a traité de « roi fainéant », n’a pas eu un mot pour lui le soir de son élection, etc. De plus il existe des désaccords fondamentaux sur le plan politique (attitude vis-à-vis du Front national, des Etats-Unis, du système économique, etc.). Mais tout ceci n’est pas nouveau, effectivement, comme vous le dites, Koz, ni surprenant.

    Pour Hollande, par contre, je pense que c’est un bon point, même s’il intervient un peu trop tôt. Car si c’est effectivement lui le candidat du PS, il sera attaqué sans relâche par les snipers de l’UMP (et d’abord du PS) sur le fait qu’il n’a jamais été ministre. Dans ce contexte, être qualifié d’homme d’Etat par un ancien président du camp d’en face est toujours bon à prendre.

  • Bravo pour le calembour sur Ben Chirac le Sage !

    Néanmoins, la sortie de Jacques Chirac me paraît tout à fait défendable.

    Si l’on part du principe qu’en bonne démocratie l’alternance est inévitable et à certains égards souhaitable, un homme de droite sincère mais qui n’aime pas Sarkozy peut faire le calcul qu’une défaite en 2012 permettrait de porter à la tête de la droite un meilleur leader pour 2017 ou 2022, sachant qu’en attendant cette échéance une gauche très modérée dirigée par Hollande ferait peu de dégâts irrémédiables… Ce scenario pourrait être préférable à une nouvelle victoire de la droite en 2012 menant le pays à une alternance plus dure en 2017.

    Au passage, on peut se demander si une cure dans l’opposition ne ferait pas du bien au personnel politique de droite. Cela fait 10 ans que la droite paie cher aux élections locales ses victoires aux élections nationales. Si l’on veut qu »elle renouvelle son personnel politique en puisant dans ses élus locaux, il faut peut-être souhaiter que Sarkozy s’effondre en 2012.

  • @ Physdémon

    L’argument se retourne. La rénovation du PS passerait par une défaite supplémentaire…

    Sur le local, c’est plus compliqué que cela. Le PS, qui était le parti des professeurs, est devenu le parti de fonctionnaires de la territoriale (« Débordée… »). La motivation de beaucoup de ses cadres à assumer des responsabilités nationales n’est pas évidente.

    Pour le reste, droite ou gauche, au train où nous allons, nous serons d’ici peu sous contrôle du FMI. Alors…

  • Aristote a écrit : :

    Pour le reste, droite ou gauche, au train où nous allons, nous serons d’ici peu sous contrôle du FMI. Alors…

    On peut aussi envisager un truc dingue, ultralibéral, fasciste, impensable : cesser de dépenser plus que ce qu’on gagne et ne plus avoir besoin de mendier (auprès d’investisseurs, du FMI, de la veuve de Carpentras, des Chinois…) pour payer nos traites.

    Un truc dingue je vous dis.

  • jfsadys/voix de gauche a écrit : :

    « Ni aimer ni haïr » comprend la moitié de toute sagesse; « ne rien dire et ne rien croire », voilà l’autre moitié. » (Arthur Schopenhauer, 1788/1860)

    Ca doit correspondre peu ou prou à la description phylogénétique du mollusque.

  • @ Jeff:

    Pas d’accord avec votre classification des critiques et des indulgents à l’égard de Jacques Chirac. Je n’ai pour ma part jamais mis un bulletin marqué Chirac dans l’urne, sauf le jour où l’autre choix était Le Pen.

    @ Physdémon & Aristote: un homme de droite sincère peut aussi se demander, non pas ce qui serait le mieux pour la droite, mais ce qui serait le mieux pour la France en 2012. Évidemment, selon que ses préjugés idéologiques conduisent cet homme à mettre l’accent d’abord sur les faiblesses de l’opposition actuelle, ou sur celles du gouvernement, la réponse à la question sera différente.

    Lib a écrit : :

    On peut aussi envisager un truc dingue, ultralibéral, fasciste, impensable : cesser de dépenser plus que ce qu’on gagne et ne plus avoir besoin de mendier (auprès d’investisseurs, du FMI, de la veuve de Carpentras, des Chinois…) pour payer nos traites.

    Rappelle-moi, il n’y avait pas quelque chose dans ce style dans le programme de Bayrou en 2007 ? Naturellement, on a préféré voter pour le gars qui promettait la baisse des impôts, la baisse des déficits et la hausse des dépenses… On a vu le résultat, mais oublié les promesses pour se concentrer plutôt sur des histoires de Roms et de Rolex. Donc tu as raison, ton plan est un truc de dingue, jamais ça ne se fera chez nous. Cela dit, si tu trouves un candidat qui le propose, présente-le nous: je n’ai rien contre les causes perdues.

  • @ Lib:

    Je suis un de ces fascistes, mais je me sens un peu seul en dépit de votre agréable compagnie.

    Et j’ai beau scruter ma boule de cristal, je n’arrive pas à imaginer quelle combinaison politique pourrait avoir à coeur de reprendre sérieusement le contrôle de la dépense publique.

    Donc, qu’ils votent à droite ou qu’ils votent à gauche, les Français voteront pour donner le pouvoir au FMI. Madame Lagarde a tout compris !

  • Gwynfrid a écrit : :

    Rappelle-moi, il n’y avait pas quelque chose dans ce style dans le programme de Bayrou en 2007 ?

    Sais pas, je ne l’ai pas lu. Mais je ne me souviens pas que ça aie été un point central de sa campagne. Mais je crois me souvenir que le mec qui a gagné avait fait campagne sur le thème « travailler plus pour gagner plus ». Comme quoi, les programmes…

    Gwynfrid a écrit : :

    Cela dit, si tu trouves un candidat qui le propose, présente-le nous: je n’ai rien contre les causes perdues.

    Pas de problème. Je cherche, mais parmi les 2 douzaines de quidams dont on parle pour animer nos soirées du printemps prochain, je n’en ai pas trouvé un qui tienne ce discours. Le jour où je trouve, je te tiens au courant, ne désespérons pas 🙂

  • @ Courtlaïus:
    Le mou l’emporte toujours sur le dur. Je suis prêt à parier que les mollusques vont proliférer dans les eaux radioactives du Japon. Ceci dit Courlaïus votre commentaire m’a beaucoup plu et fait rire. Et vous avez probablement raison sur le fond. J’avais ajouté aussi que les femmes et les hommes politiques sont ce qu’ils sont parce que nous le voulons bien ainsi. Aujourd’hui parce que j’ai 58 ans et participé à bien des campagnes électorales j’évite de les aimer ou de les haïr, de les croire ou d’en redire pour éviter de me désaimer, de me contredire, de me désavouer. Je me suis si souvent trompé, fait tromper … J’ai eu ma période « pur et dur »… Je vois les choses autrement aujourd’hui …

  • @ Gwynfrid:

    Justement, JC donne l’impression d’avoir des comptes personnels à régler avec NS et de parler et d’écrire en conséquence. Ce qui n’est pas la même chose que d’avoir un point de vue politique différent. C’est peut-être cela qui me gène car ces querelles devraient rester discrètes. J’imagine aussi que NS aurait de quoi écrire des tas de choses désagréables sur la carrière politique de son ancien mentor.

  • L’immobile, celui qui ne fait rien, ne va pas, par définition, résoudre les problèmes qui se posent au pays. Mais l’agité, celui qui veut tout faire en même temps et part dans toutes les directions, peut en résoudre quelques-uns par ci par là, peut en agraver d’autres également, et au final ne résoud pas grand-chose. Y aurait-il un modèle d’homme (ou de femme) politique qui puisse être à la fois actif et concentré, volontaire et réfléchi, qui sache lancer des réformes mais aussi les mener à bien, qui ait le sens des priorités et de la cohérence, et si possible aussi, bien sûr, le sens de l’intérêt général ?

  • jfsadys/voix de gauche a écrit : :

    Le mou l’emporte toujours sur le dur

    Waouh… 😉

    Bon, toujours avec beaucoup de retard, je commente, simplement pour dire que je n’ai voté qu’une seule et unique fois dans ma vie pour M Chirac, et ce au deuxième tour de 2002.

    A la lecture des résultats (plus de 80% de oui pour lui), je l’ai regretté, en me disant que j’aurai pu m’abstenir sans complexe et ne pas céder à la peur qui m’a fait donné ma voix à un homme que je n’ai jamais considéré comme estimable.

    Aujourd’hui, sa « petite phrase » me confirme son esprit manipulateur, consistant à monter les uns contre les autres – tout en favorisant aujourd’hui la gauche contre son ennemi N Sarkosy – comme tout programme.

    J’aimerai croire que cette petite phrase soit due à un Alzheimer confirmé. Mais, non… j’aimerai le croire, mais je n’y crois pas.
    Oui, il s’amuse, comme il s’est toujours amusé des français, qu’il a toujours pris pour des imbéciles qui ne servaient qu’à payer ses frasques, ses banquets et son incompétence.

    Dire que j’ai voté un jour pour cet individu!

  • Hi hi hi, Koz’, t’as vu comment, dès qu’on parle de M. Chirac, tout le monde s’affole sur les questions de clivages politiques, et est-ce que c’est un type bien ou pas par-ci, est-ce que c’était un bon président ou pas par-là ? 😉

    Alors moi, voyez-vous, M. Chirac, celui-là dont nous parlons, le retraité actuel, même avec un procès en cours, eh bien je n’en pense pas grand-chose.

    Mais comme le montre bien Koz’, sa petite phrase malicieuse a fait l’effet d’un pétard dans une fourmilière, et c’est très rigolo ! Permettez donc que l’on en rie ! Savoir qu’elles étaient ses intentions secrètes, quelle influence son avis pourrait avoir sur le jeu électoral… Personnellement, ce genre de réflexion, ça ne me paraît avoir aucune importance. Je suis jeune et naïf, sans doute. ^^

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