Introduction au "Private Equity" !

LBO, capital risque, capital investissement, fonds d’investissement, « venture capital »… la presse grand public en parle de plus en plus mais sans toujours rappeler les bases et je suppose que la plupart des gens sont un peu perdus dans tout cela. Il se trouve que c’est mon métier et je me suis dit que vous seriez peut être intéressés par une description des grands principes de cette industrie.

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Définitions.

« Private equity » est généralement traduit par capital investissement mais cette dénomination ignore un élément essentiel. « Equity » signifie capital, par opposition à dette. Schématiquement, les entreprises peuvent se financer de deux façons, par la dette ou par le capital. La dette, tout le monde connaît, il y a un échéancier de remboursement et elle porte un intérêt. Le capital n’est pas remboursé et ne porte pas intérêt. Il donne un droit sur les profits de la société (s’il y en a) ainsi que des droits politiques (vote aux assemblées générales, droit à l’information etc…). Il importe de comprendre que l’apport de capital est la façon la plus risquée de financer une société. Le capital se rémunère sur les profits c’est-à-dire qu’il est payé en dernier, après l’Etat, les salariés, les fournisseurs et les banques (dans cet ordre). Si ça va mal, le capital est le premier à perdre, si ça va bien, il peut réaliser des gains potentiellement illimités.

« Private » ne signifie pas privé par opposition à public. J’ouvre ici une digression parce qu’elle illustre bien les différences d’état d’esprit entre les Français et les Anglo-Saxons. En anglais, dire qu’une entreprise est « public » ne veut pas dire qu’elle appartient à l’Etat. Ca signifie qu’elle appartient au public, c’est-à-dire que c’est une société cotée en bourse dont tout le monde (le public) peut acheter des actions. Pour désigner ce que nous appelons le secteur public, les Anglo-Saxons disent « state-owned », détenu par l’Etat. J’arrête ici la digression, mais cette différence sémantique en dit long sur la relation des citoyens avec l’Etat dans les deux cultures.

* * *

Bref, « private » veut dire société non-cotée, le « private equity » est donc le fait d’investir en capital dans des sociétés non-cotées. Il y a deux différences essentielles entre investir dans une société privée et investir dans une société cotée : l’information et la liquidité.

Liquidité : Les actions des sociétés cotées sont librement échangeables sur le marché. Le prix est fixé par le marché. N’importe qui peut acheter et vendre instantanément en un coup de fil ou en quelques clics. A contrario, pour investir dans une société non-cotée, il faut trouver un vendeur (qui peut être la société elle-même) et le prix doit être négocié entre les parties. Aussi, si vous avez investi dans une société non-cotée et que vous voulez revendre vos actions, il faudra que vous trouviez un acquéreur. Il n’y a pas de marché sur lequel vendre vos titres.

Information : Les sociétés cotées publient énormément d’informations qui sont librement accessibles au public. Les autorités de marché imposent l’égal accès de tous à l’information, cela se traduit par des règles complexes de diffusion et d’utilisation de l’information qui font régulièrement parler d’elles. Une conséquence pratique est que si vous cherchez sur une société cotée une information qui n’est pas publique, personne ne vous la donnera. A l’inverse, les sociétés non cotées publient très peu d’information. Mais aucun règlement ne s’oppose à ce qu’elles fournissent toute l’information qu’elles veulent à qui elles veulent. Pour obtenir le niveau de connaissance nécessaire pour porter un jugement sur le potentiel d’une société, (i) il faudra obtenir de la société qu’elle fournisse l’info mais (ii) on pourra faire intervenir moult consultants et auditeurs pour valider et creuser les informations.

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Récapitulons.

L’investissement en sociétés cotées est rapide, simple, facilement réversible, peu onéreux et quasi-anonyme. A l’inverse, le « private equity » est un processus long, complexe, engageant, sujet à des frais élevés et nécessitant une forte coopération de la société. A première vue, on se dit que le « private equity » est décidément un business bien pourri et qu’il faut être fou pour y investir. Mais à y regarder de plus près, on découvre que ces contraintes engendrent quelques effets vertueux qui changent considérablement la donne.

D’abord, la meilleure façon d’amortir un processus d’investissement lourd et coûteux, c’est d’investir pour longtemps. L’horizon de temps standard dans le « private equity » est donc de 3 à 5 ans. Cela le protège d’une des principales critiques qu’on formule à l’égard du capitalisme de marché : sa myopie, sa tendance à privilégier le court terme.

Ensuite, la lourdeur du processus et le besoin d’y impliquer fortement les dirigeants de la société font qu’on ne s’ennuie pas à faire tout cela pour un quart de pourcent du capital de la société. Les investissements en « private equity » concernent soit 100% du capital, soit des grosses minorités de plusieurs dizaines de %. La conséquence est qu’on évite l’éparpillement des actionnaires et donc l’essentiel des problèmes de gouvernance que rencontrent certaines sociétés cotées. Cela va sans doute en faire bondir plus d’un, mais c’est la faiblesse des actionnaires, pas leur force, qui crée la plupart de ces problèmes. Pour qu’une société soit correctement gouvernée, il faut que les dirigeants aient face à eux des interlocuteurs actifs représentant les actionnaires avec qui il est possible de bâtir un rapport de force et un partenariat.

* * *

Segmentation.

Pour finir, les investisseurs en « private equity » se scindent en deux grandes familles très différentes.

Le LBO ou « Leveraged Buy-Out » qu’on traduit par acquisition avec effet de levier. Pour comprendre le principe, rien de tel qu’un petit exemple chiffré, accrochez vous, ce n’est pas si compliqué que ça en a l’air.

Vous vous proposez d’acquérir, pour un prix de 100, une société dont vous espérez qu’elle va se valoriser de 10 chaque année pendant 5 ans. La façon simple est de payer 100 aujourd’hui, de revendre pour 150 dans 5 ans et d’avoir gagné 50 sur la période, soit 50% de votre investissement. C’est sympa mais on peut faire mieux. Vous allez voir votre banquier et le convainquez de vous prêter 75 à 4% par an pendant 5 ans. Ca va vous coûter 3 par an soit 15 sur la période de 5 ans. Vous achetez la société avec les 75 prêtés par le banquier et seulement 25 de votre propre argent. Au bout des 5 ans, vous revendez la société, toujours pour 150, vous remboursez le banquier de 75 (principal) + 15 (intérêts), il vous reste 60. Au lieu de transformer 100 en 150 vous avez transformé 25 en 60. La plus-value est plus faible (35 contre 50), mais porte sur un investissement beaucoup plus petit (25 contre 100). Au lieu de gagner 50% de votre investissement de 100, vous avez gagné 140% de 25.

L’effet de levier permet donc de démultiplier les plus-values (les moins-values aussi, ça marche dans les 2 sens) et la capacité d’investissement. Avec 100 vous pouvez maintenant acheter 4 sociétés ou une société 4 fois plus grosse.

Notons que le recours à un endettement important n’est possible que pour des sociétés dotées d’une forte capacité de remboursement. Les entreprises susceptibles de faire l’objet d’un LBO doivent donc être profitables et donner une bonne visibilité sur leur profitabilité future (à horizon 5-7 ans). Il s’agit donc le plus souvent d’entreprises stables établies sur des marchés matures.

L’industrie du LBO s’est considérablement développée sur les 15 dernières années. L’augmentation de la taille des fonds, couplée à l’effet de levier permet de structurer des transactions qui tutoient les 10 milliards d’euros. En terme de volume, le LBO représente donc l’essentiel du « private equity » (plus de 90%) au point que certains, par abus de langage, utilisent le terme « private equity » pour désigner uniquement le LBO.

Les investisseurs en LBO souffrent d’une réputation assez épouvantable. Ils seraient des capitalistes cyniques sans cœur qui s’enrichissent sur le dos des entreprises en les saignant à blanc avec des dettes écrasantes. Cette réputation est largement usurpée, les sociétés reprises par des fonds de LBO croissent plus vite et créent plus d’emploi que la moyenne.

* * *

Par contraste, nous autres du capital risque, nous ferions presque figure de gentils, pour autant que des capitalistes puissent l’être. Le « venture capital » (son nom anglais) ne s’intéresse pas aux sociétés établies, profitables sur des marchés stables et connus. Il s’agit d’investir dans des sociétés qui, pour une raison ou pour une autre, ont un potentiel de développement extraordinaire.

Généralement, ce potentiel provient d’une innovation de rupture, laquelle découle souvent d’une innovation technologique, mais pas toujours. Le gros des investissements en capital-risque sont réalisés dans des secteurs technologiques : les technologies de l’information (logiciel, télécom, réseaux, semi-conducteurs…) ou les sciences de la vie (recherche de médicaments ou de traitements, équipements médicaux…). Mais la technologie n’est pas une fin en soi, et les capital-risqueurs investissent aussi dans des sociétés innovantes à faible contenu technologique : media, internet, et même l’économie dite traditionnelle.

Contrairement aux idées reçues, la technologie est rarement l’élément essentiel. Schématiquement, une entreprise a besoin de 5 pieds pour avancer : R&D, marketing, production, vente, finances. Et elle avance au rythme du plus lent des 5. Dans les start-up française, le plus lent n’est presque jamais la RD et est très souvent le marketing. Je parle de marketing produit ici, pas de publicité ou de couleur des emballages. Quand on veut lancer une innovation il faut trouver à qui on veut qu’elle s’adresse, comment les clients vont l’utiliser, qu’est ce qui est important pour eux, comment il faut communiquer vis a vis d’eux… Un énorme travail de définition, ciblage, simplification. Pour résumer, avec la R&D on a un dispositif permettant de transmettre des signaux électromagnétiques ; après le marketing on a un téléphone mobile. C’est exactement la même chose, mais c’est plus facile à vendre.

Les sociétés qui ont recours au capital-risque sont jeunes (souvent très jeunes, parfois elles n’existent pas encore), petites (rarement plus de 50 salariés, souvent seulement une poignée) et très dépendantes de quelques personnes. Pas question de dette ici. Elles perdent toutes de l’argent ou prévoient d’en perdre. Il s’agit de développer une innovation de rupture et de croître agressivement, ce qui demande des ressources. Il arrive souvent que les sociétés n’aient même aucun revenu, seulement des charges. Dans ces conditions, personne n’est assez cinglé pour prêter, c’est trop risqué. C’est justement pour cela qu’on vient nous voir. Seul un investisseur en capital est prêt à prendre ce genre de risque.

Car risque il y a
. Sur 10 sociétés financées, 1 ou 2 vont faire faillite, 2 ou 3 vont végéter et plus ou moins sauver les meubles, 3 ou 4 vont bien performer sans que ça ne soit spectaculaire et 1 ou 2 vont cartonner. Les principales causes d’échec sont les problèmes de recrutement et l’inadéquation des produits au marché. Mais il y a tout le reste : bugs techniques, retards divers, concurrence imprévue, impayés… Sans compter la panacée pour tuer une boîte : les conflits humains. Entre dirigeants, entre actionnaires, entre dirigeants et actionnaires… C’est radical.

* * *

Ce billet est déjà très long et j’ai à peine planté le décor. Je n’ai pas parlé des entrepreneurs, des aspects humains de ce métier, des rapports de force, des rapports de confiance. Je n’ai pas parlé de valorisation, combien vaut une start-up ? J’ai à peine effleuré le processus de décision, le doute, l’intuition, le piège de l’autosuggestion ; les deux écueils de l’indécision et de l’arrogance. Il faudrait parler aussi des joies immenses et des regrets. De la chance aussi, dont il faut avoir l’honnêteté de reconnaitre l’influence essentielle.

Bref, si le sujet vous plaît, vous trouverez la suite au(x) prochain(s) numéro(s).

*

Crédits : pour les illustrations, tous nos remerciements à Partisan, un organe de Voie Prolétarienne, une organisation qui existe vraiment (addendum Koz)

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64 commentaires

  • Excellent billet! Je me réjouis d’avance à l’idée de lire la suite!

    C’est en effet une nécessité de faire de la pédagogie sur le fonctionnement du capitalisme financier pour sortir des fantasmes et des idées reçues que l’on se jette au visage lors des débats politiques. Il faut revenir régulièrement sur ce genre de sujets très largement méconnus du public et de la grande majorité des journalistes. J’aime qu’on m’explique, j’aime découvrir et apprendre de nouvelles choses sur les blogs et cet article m’a passionné!

    ps: Je remarque que les bloggeurs ne sont jamais meilleurs que quand ils parlent de leur métier avec amour (cf Eolas, les éconoclastes, Ecopublix et de nombreux autres)

  • pour faire contepoid a toutes ces grosses machines, je pourrais vous faire une etude sur l’analyse technique dans le day-trading,et puis comme ça qui sait si dans six mois on se fait pas racheter, a prix d’or par boursorama.
    plaisanterie mise a part, tres bon billet sur cette « macro » economie dont on ne connait pas toujours les tenants et aboutissants, bravo koz.

  • [quote comment= »50451″]pour faire contepoid a toutes ces grosses machines, je pourrais vous faire une etude sur l’analyse technique dans le day-trading,et puis comme ça qui sait si dans six mois on se fait pas racheter, a prix d’or par boursorama.
    plaisanterie mise a part, tres bon billet sur cette « macro » economie dont on ne connait pas toujours les tenants et aboutissants, bravo koz.[/quote]

    C’est pas Koz, c’est Liberal. Koz, il bosse dans le droit, pas dans le private equity.

    Quant au day-trading, why not, mais Bourso ils ont déjà Day-By-Day qui leur fait ce job. Pourquoi vous bossez dans quoi ?

  • @ polydamas:
    c’etait un koz generique, sinon le day trading n’est pas monjob juste une passion et en tant que telle devorante et dispendieuse, mais j’assure aussi sur les placements a long terme, dits « pere de famille ».

  • et si je ne m’abuse koz travaille dans le droit économique et Nouvelles Technologies. cequi pourrait preter a la confusion ci-dessus.

  • Eh ben Libéral, je te tire mon chapeau car il n’y a pas une ligne à retirer. Je n’ai pas bien suivi si c’était ton environnement professionnel mais cela a été le mien et ça fait énormément de bien une synthèse aussi pertinente et pédagogique ! Ce qui, comme le font remarquer certains commentateurs, nous manque quelque peu. Et à nous aussi les financiers avant d’être jetés aux lions.

    En bref, je crois qu’à travers les lignes on peut percevoir également le rôle social fort du private equity, par l’aide aux entreprises innovantes et la mutualisation de certains risques qu’acceptent les investisseurs et qui évitent à certaines entreprises de mettre la clé sous la porte sans autre forme de procés…

    Bref, Libéral, je t’aime 🙂

    P.S : Polydamas, je compte sur toi (vu que je suis une sacrée feignasse et que je n’ai surtout aucun talent ni de pédagogue ni d’écriture) !!

  • Merci de vos encouragements, je suis content que ça vous aie plu.
    @ london : oui, je travaille dans le capital-risque et moi aussi je t’aime 🙂

  • [quote comment= »50467″]
    P.S : Polydamas, je compte sur toi (vu que je suis une sacrée feignasse et que je n’ai surtout aucun talent ni de pédagogue ni d’écriture) !![/quote]

    En fait, mon billet est déjà rédigé depuis bien longtemps. Mais il faut que je trouve une fenêtre de tir, et que je le structure un peu.

  • Excellent et très clair. Je crois que j’ai enfin compris quelque chose (et ce n’est pas peu dire) au capitalisme anglo saxon.
    Cela fait des mois qu’ils m’embrouillent avec des termes ambigües et j’ai l’impression d’avoir enfin soulevé le couvercle pour voir ce qu’il y avait dans la marmite (ma boite, dont je suis actionnaire, est en train de se faire racheter par un groupe américain : il tait temps de comprendre ce qui se passe)
    Merci pour cet excellent exposé, j’attends avec impatience la suite…
    PS: On peut savoir chez qui tu travailles ? (discrètement) ça pourrait me servir pour plus tard…

  • Pour ce qui est de savoir chez qui Liberal travaille, ou si vous souhaitez le contacter, vous pouvez utiliser le formulaire de contact. C’est, certes, moi qui relève la boîte mais je lui transmettrai.

    A part ça, oui, bon papier ! Chaque métier a son vocabulaire… Je sais enfin ce que recouvre le « private equity ». Il est vraiment nécessaire d’avoir le point de vue du professionnel, tellement il y a de fantasmes autour de ces questions.

    [quote comment= »50450″] Je remarque que les bloggeurs ne sont jamais meilleurs que quand ils parlent de leur métier avec amour [/quote]

    Clair. A lire Liberal, on se dit que ce doit être captivant comme job.

  • Je commençais à sérieusement douter de mes capacités intellectuelles après que quelques contemporains aient vainement tenté de m’expliquer tout ce dont traite ce billet.
    S’il ne me permet pas de lever mes doutes, il établit au moins une certitude : vos compétences pédagogiques.

    Bref, plus clairement… merci, et vivement la suite !

  • Merci! Archi pédagogique, pas chiant et qui se permet en + de nous glisser un mot sur les différences culturelles.

    Je quitte cette note plus intelligent, chapeau bas!

  • [quote comment= »50583″]PS : Comme quoi le blog est l’avenir du journalisme…[/quote]

    Mouais, il suffit d’ouvrir des journaux spécialisés, de lire régulièrement les Echos et la Tribune, et vous les avez, ces explications…

    C’est plus un problème d’ouverture et de lecture de différents supports. Les journalistes ne peuvent pas être spécialistes dans tous les domaines et c’est bien normal.

  • Merci Libéral pour cette présentation. J’ai trois questions certainement très naïves mais je découvre
    – « les frais sont plus élevés dans le « private equity » ».
    pourquoi ?
    Si je comprends bien c’est parce que le processus d’achat ou de vente de titres se fait de gré à gré et qu’il n’y a pas de marché pour cela, mais ne peut-on pas penser aussi que si ce n’est pas régulé par un marché cela peut être plus juteux ?(enfin pour celui qui négocie bien)

    – n’y -a-t-il pas un marché même confidentiel de capital risqueur ? et quelles sont les origines géographiques des sociétés ?

    – En France certains ratios imposés garantissent la solvabilité de certains établissements financiers comme le ratio Cook (je ne sais pas si c’est toujours le cas). Les capital risqueurs sont considérés comme quel type de société et y -a-t-il des contraintes de ce type?

    [quote comment= »50451″]pour faire contepoid a toutes ces grosses machines, je pourrais vous faire une etude sur l’analyse technique dans le day-trading,.[/quote]

    Sacré effi tu es entrain de nous dire que tu boursicotes ? c’est quoi le day-trading ?
    Si j’ai bien compris le boursicoteur est le parent pauvre du capital risqueur 🙂

  • Juste un truc que je ne comprends pas. Tu dis que le « private equity » désigne le capital par rapport à la dette. Or un LBO se finance par l’émission de dette (obligataire). Pourquoi rentre-t-il dans cette catégorie? Est-ce que equity n’est pas une catégorie plus large (finance non bancaire)?

  • Ah ah! Bien vu Markss! Maintenant Libéral, va falloir renter dans les choses sérieuses: la mezzanine, les quasi fonds propres et tout l’bastringue! Et en ajouter une louche sur les DCF, ça s’rait pas mal non plus, histoire de montrer à tous ces p’tits jeunes que le BP, c’est pas d’la rigolade, même si c’est (presque) toujours du gros pipeau pour banquier avachi! Et ne pas oublier la titrisation d’la dette, non plus: en ce moment, avec les subprimes ça a l’vent en poupe!
    Allez, zou, au boulot, les libéraux! Et comme on disait en pédagogo: ce qui est compliqué est inutile et ce qui est simple est faux!

  • Vivement les prochains billets Libéral !
    Clair, facile à lire, à comprendre. Un grand merci pour celui-là, et les prochains !

  • @william
    Merci pour le commentaire. Pour le reste, j’espère que tu comprendras, ce n’est pas que j’aie des choses particulières à cacher, mais je souhaite maintenir une cloison étanche entre mon job et mon activité bloguesque.

    @Koz
    Oui, c’est passionnant. Et je n’ai pas encore parlé des entrepreneurs !!!

    @Thaïs
    – les frais sont plus élevés parce qu’il faut aller chercher les infos et que les transactions sont généralement encadrées par un juridisme lourd (pactes d’actionnaires, protocoles divers etc…) Les conseils, auditeurs et avocats sont chers.
    – il existe des fonds d’investissement dits secondaires qui rachètent les participations des fonds primaires. Mais ça reste assez exceptionnel, il n’y a pas de marché, pas de cours, on reste dans le domaine de la transaction de gré à gré. Ta question sur les origines géographiques est assez vague: au niveau mondial, européen, français? et par sociétés tu entends fonds d’investissement ou sociétés recevant les investissements?
    – Nous ne sommes pas soumis à de tels ratios car nous n’investissons que des fonds propres. Nous sommes cependant régulés par l’AMF.

    @Markss
    Question pertinente. Un LBO inclut effectivement toujours sa part de dette et sa part de capital. Celui qui apporte la dette est un banquier classique, celui qui apporte le capital est un investisseur en « private equity ». Comme ce sont ces derniers qui initient et structurent les transactions, on appelle « private equity » l’ensemble de la transaction alors qu’il y a une part importante du financement qui n’est pas de l’equity.

    @Briscard,
    Ah, je me doutais bien que j’allais tomber sur quelqu’un qui s’y connait… Mais comme tu le dis si bien, la complexité n’est pas essentielle.
    A l’intention de nos lecteurs, voici une rapide explication des termes employés par Briscard:
    Je vous ai présenté brièvement les différences entre dette et capital en termes de risque et de rémunération. Comme les financiers sont créatifs, ils ont voulu créer des catégories intermédiaires avec un peu des deux. C’est cela qu’on désigne par mezzanine ou quasi fonds propres.
    DCF est une méthodologie de détermination de la valeur d’une société, je réserve les questions de valorisation à un prochain billet.
    La titrisation est une technique financière permettant de transformer un actif en titres négociables sur les marchés financiers. C’est très périphérique au sujet que j’ai voulu traiter.

    @tous, merci, je suis content d’avoir réussi à être clair.

  • enfin je comprends tout: le private equity c’est du capital, du fonds d’investissment, qui s’investit dans du non-familial, non-coté…
    -puisque libéral faisait remarquer les significatifs changements de sens du mot public pour une société entre les deux rives de l’atlantique, je reste dans la sémantique: quel curieux mot « equity » qui signifie en anglais à la fois la valeur d’une propriété et l’équité, le comportement soucieux d’égalité, au sens où nous l’entendons en français, et même, si je comprends bien, dans son acception « égalitariste »…
    (cela me rappelle le mot free: gratuit (as free beer) et libre (as free speech)…significatif…certainement mais comment, dans une société qui valorise dollar et droits…??)
    -bon cela étant dit, j’ai des questionsmoins hors-sujet: qui sont les investisseurs en private equity, des banques, des fonds de pension, des assureurs, des particuliers?
    le risque est de combien, au delà de la stat sur les entreprises qui survivent, performent,
    et la rentabilité, elle est de quel ordre? en moyenne bien sûr.
    j’ai bien noté que les entreprises reprises en LBO créaient plus d’emplois que les autres…merci à liberal de nous donner une référence sur ce point…

  • @francis,
    Oui, il serait intéressant de retrouver l’origine du terme equity pour désigner les actions. Peut être est ce parce que le capital est divisé en part égales…

    Qui sont les investisseurs? Il faut distinguer les gens qui font le boulot d’investissement (identification des projets, analyse, négociation, structuration etc…) et ceux qui apportent les fonds. Ces derniers sont généralement des institutionnels (banques assureurs, fonds de pensions etc…) mais peut aussi être des particuliers fortunés voire le grand public. Il y a quelque produits d’épargne grand public qui se déversent dans le private equity. Les fonds sont confiés à équipes de gestion qui vont les investir effectivement. Il s’agit de petites équipes (rarement plus de quelques dizaines de personnes) le plus souvent indépendantes, même si certaines peuvent appartenir elles-mêmes à des banques ou des assureurs.

    Le rendement se mesure sur le moyen/long terme car c’est l’horizon d’investissement. J’ai vu récemment passer une étude (me souviens plus de la source) des perfs moyennes des investisseurs français sur les 8 ou 10 dernières années. De mémoire le LBO ressortait à plus de 15%. Le capital-risque était légèrement négatif (-0,4%) mais la période incluait l’éclatement de la bulle internet qui a été mortelle pour les capital-risqueurs.

    L’info sur les créations d’emploi dans les sociétés en LBO émane d’une étude de l’AFIC (Association Française des Investisseurs en Capital). On peut légitimement s’interroger sur la parfaite objectivité de l’AFIC en la matière mais ces résultats collent avec mon expérience : la meilleure façon de valoriser une société est de la développer.
    Entendons nous bien. Un investisseur n’hésitera pas à faire pression pour réduire les coûts, mais il s’intéressera beaucoup plus à l’augmentation des revenus. Et pour croitre, il faut du personnel.

  • equity comme « patrimoine »: d’après wikipedia, le terme vient de loin, d’equus en latin…

    sur les rentabilités et les risques comparés des différents modes d’investissement en capital, je ferai quelques recherches:
    j’ai lu que sur une très longue période, une grande partie du XX eme, la rentabilité moyenne des ctions, des sociétés cotées, était de l’ordre de 7%, intérêts et plus values, alors que celui des placements « sûrs » type obligations, ou comptes d’épargne était de l’ordre de 2%, ce qui met la prime de risque à 5%…le private equity étant à priori plus risqué, il serait intéressant de voir où il se situe.
    ensuite la question économique et politique de savoir quel sont les meilleurs moyens (efficacité et équité) d’allouer le capital aux entreprises est suffisamment difficile et complexe pour que je ne m’y lance pas ici…

  • Dans « la tribune » d’hier un article de V.NGUYEN intitulé « L’humain, critère clé du capital-risque ».
    on peut y lire « Mieux vaut un dossier moyen avec un bon dirigeant qu’un dirigeant moyen sur un bon dossier »
    (Je ne peux le mettre en ligne car pas abonnée au site)

  • article dans la triune sur  » L’humain, critère clé du capital-risque”….
    j’appelle cela de la communication habile
    j’attends l’article conséquence logique : « l’argent , critère mineur du capital-risque… »

  • Pas de sarcasme, francis 🙂 L’article est plutôt bien. Il insiste sur un point essentiel : ce ne sont pas les projets qui manquent ni l’argent pour les financer. Ce qui manque ce sont des dirigeants compétents pour mener la barque.

    A cet égard, l’humain est effectivement plus important que l’argent.

  • Pingback: “Toreador, un oeil noir … dans l’arène politique !” » Un article à lire… (à la mode de Versac)

  • Tellement passionnant que même un dangereux gauchiste comme moi y trouve un intérêt non feint. Bien sûr vous insiterez aussi sur les dérives des LBO n’est ce pas ? histoire de ne pas passer pour un bisounours…

    : )

  • @liberal
    j’entends bien l’importance des hommes et femmes, des porteurs de projets, mais titrer là dessus est tout de même aborder la question du capital-risque dans une optique partielle, voire partiale…
    l’objectif du capital-risque reste de faire fructifier son capital, même s’il y a des dégâts humains, comme ton article le dit me semble t il…
    par ailleurs, en toute logique économique, si l’argent est abondant, son prix devrait baisser, ses exigences de rentabilité diminuer…

  • Bonjour et bravo,

    Pourquoi ne pas entamer une réflexion globale (histoire d’un thème d’un mois ou plus) sur tous les caractères complexes du capitalisme et des marchés financiers de nos jours ? Des LBO aux hedges funds en passant par la titrisation et la question eternelle des relations entre les sphères productives et financières ?

    Bravo en tout cas, continuez bien sûr.

  • merci pour cet exposé clair, simple à comprendre, et très bien écrit, avec une point d’ironie bienvenue.
    Je ne connaissais pas du tout ce domaine, et je me sens un peu moins con !
    bravo !

  • [quote comment= »51039″]Bien sûr vous insiterez aussi sur les dérives des LBO n’est ce pas ? histoire de ne pas passer pour un bisounours…[/quote]
    Je ne suis pas un expert du LBO, mais j’y vois 2 principaux défauts.
    D’abord la dette augmente le risque global sur l’entreprise et réduit ses marges de manoeuvre en cas de coup dur.
    Ensuite, l’effet de levier fait que les investisseurs en capital perdent très vite leur mise quand les choses tournent mal. A ce moment-là, ils cessent d’avoir des intérêts alignés avec ceux de l’entreprise. Ca peut engendrer des comportements assez moches.

    [quote comment= »51084″]l’objectif du capital-risque reste de faire fructifier son capital, même s’il y a des dégâts humains, comme ton article le dit me semble t il…[/quote]
    Absolument, mon objectif premier (professionnel) est de faire des plus-values, pas de me faire des potes. Mais le meilleur chemin vers les plus-values passe le plus souvent par une équipe dirigeante compétente et bien motivée. Quand on peut joindre l’utile à l’agréable…

    [quote comment= »51084″]par ailleurs, en toute logique économique, si l’argent est abondant, son prix devrait baisser, ses exigences de rentabilité diminuer…[/quote]
    Tu ne crois pas si bien dire. Les fonds sont prêts à faire des efforts considérables quand ils tombent sur des projets d’exception.

  • @liberal..
    « le meilleur chemin vers les plus-values passe le plus souvent par une équipe dirigeante compétente et bien motivée »…
    il n’y a pas que les dirigeants dans la société,
    il y en a d’autres qui triment, et qui trinquent…
    « Les fonds sont prêts à faire des efforts considérables quand ils tombent sur des projets d’exception »…
    je n’ai pas constaté dernièrement une diminution de la rentabilité demandée aux capitaux investis….
    l’argent est abondant mais gourmand !

  • Bien sur, mais si je ne me suis pas trompé sur les dirigeants, ils sauront recruter et motiver des employés de haut niveau.
    Je n’ai ni la compétence, ni la légitimité pour recruter un administrateur base de données, un responsable de la qualité, ou un support client.

    Et je t’assure que les valorisations de sociétés ont fortement augmenté sur les 5 dernières années.

  • [quote comment= »50467″]
    P.S : Polydamas, je compte sur toi (vu que je suis une sacrée feignasse et que je n’ai surtout aucun talent ni de pédagogue ni d’écriture) !![/quote]

    Ah y est…

    Un (long) billet pour expliciter le rôle des hedge funds. J’espère que je n’ai pas été trop obscur.

  • C’est absolument extraordinaire ce « private equity » business… sauf que :
    1) 3 à 5 ans pour une société c’est du court terme pour une entreprise contrairement à ce que vous affirmez
    2) c’est effectivement le temps dont ont besoin les rapaces mettant en place des LBO pour endetter un max l’entreprise (et donc prendre des risques avec un argent qui n’est pas le leur) la « restructurer » et ensuite la revendre sans s’occuper de son devenir.

    Les montages sont de plus en plus sophistiqués, l’opacité est la règle, et plus personne ne sait qui vaut quoi.

    L’explosion des LBO a crée une inflation artificielle des actifs financiers qui n’est absolument pas contrôlée (contrairement à celle des bien et services dont s’occupe les banques centrales en contrôlant les taux d’intérêts) et donc les conséquences tragiques
    vont bientôt se faire sentir (la crise des surprimes n’est qu’un avant gout)
    La planète financière marche sur la tête mais vive le « private equity », c’est tellement excitant l’effet de levier !.

  • [quote comment= »52366″]J’espère que je n’ai pas été trop obscur.[/quote]

    Certainement pas… par contre totalement fantaisiste hélas oui

  • @Emirabel: Face a temps de mépris envers l’auteur, deux réponses me viennent a l’esprit :

    La moins gentille : « proof or shut the f* up »
    La plus poli : « Voudriez-vous bien explicité cette allusion ? Parce que a part faire des arguments d’autorité qui malheureusement me fait douter de la véracité de vos dire.
    La plus méprisante : « Vous devriez retournez chez http://vp-partisan.org/ . La au moins il y aura des gens a votre niveau intellectuel. »
    La plus compréhensive : « J’aimerai tant etre convaincu par vos propos. Malheureusement il y a quelque chose qui me gène. Le fait de mettre l’entreprise en faillite et de foutre les gens a la porte n’est pas vraiment la méthode la plus « lucrative » ? Le pied pour l’investisseur en LBO ce n’est pas d’avoir des gens mis dans la rue et des entrepreneurs ruiné, c’est d’avoir le porte monnaie remplis a bloc. Quand une entreprise est en faillite, cela veut dire qu’elle est en « rupture de paiement » cela signifie que l’investisseur en LBO aura un mal fou a récupérer ses sous.

    Celui qui met l’entreprise en faillite, ce n’est pas l’investisseur qui investit, mais le dirigeant qui a recours a cette emprunts. Il y a bien plus de dirigeants médiocres que d’investisseurs cynique. Si le dirigeant est incapable d’utiliser de façon efficace les fonds qui lui sont donné ce n’est pas de la faute du préteur qui au lieu de récupérer a la fin de l’argent liquide va se retrouver avec un bureau, 10 ordinateur 1 serveur du mobilier et la machine a café. L’acquisition de titres privés est peut être dur, mais la revente de l’immeuble et du reste au marché au puce risque d’être longue et couteuse. Ce n’est pas du tout dans l’intérêt de l’investisseur de voir une entreprise couler. « 

  • [quote comment= »52367″]
    Certainement pas… par contre totalement fantaisiste hélas oui[/quote]
    Vous seriez sympathique d’apporter des preuves de ce que vous avancez au lieu de venir me pourrir la vie sur mon blog et ici.

    @ Esurnir:

    Moi aussi, j’ai essayé de m’acharner…
    Je crois que c’est peine perdue.

  • Ah oui elle a du passif.

    Alors coter argument:
    « Evidemment que les banques doivent assumer les risques à partir des analyses qu’elles sont sensées faire »

    « Les banques ont des privilèges (créer la monnaie) mais elle ont aussi des devoirs : prendre des risques. L’un ne peut pas aller sans l’autre. » (note du commentateur: une banque agis dans son intérêt propre et dans l’interet de ceux qui lui prêtent de l’argent, la banque gere l’argent elle n’a pas pour « devoir » de faire les mères theresa et de jouer a « Qui veut perdre des millions »).

    « Alors pour votre gouverne, sachez que oui, Monsieur, ce sont bien les banques commerciales qui créent l’essentiel (soit environ 85 % de la masse monétaire en circulation) de la monnaie ex-nihilo et pas les Banque Centrales (qui ne gèrent, pour faire court, que la monnaie fiduciaire soit environ 15 %). » (note du commentateur: mais pourquoi donc la banque de France ne cree pas de la monnaie ex nihilo pour combler notre deficit ? C’est simple l’argent d’une banque est une quantité finit, elle prend l’argent de l’epargne de ses clients et l’investit elle recoit des dividendes. Quand la banque prêtent elle met de l’argent sur le marché, cette argent viens de ses sous propre. Un peu de bon sens ne fait pas de mal, si la banque centrale ne gerait que de la monnaie fiduciaire, comment ferait-elle pour prêter des sommes de milliards d’euro lors de la crise immobiliere ? Je n’ai pas vu aux infos que l’on escortait des aller retour de l’equivalent de la piscine de l’oncle picsou par trains escortés par des Leopard 2 lors de la crise immobiliere lorsque les banques centrales se sont decider a palier au manque de liquidité des banques, même l’image est très pittoresque).

    « malgré le privilège gigantesque qui leur a été arbitrairement accordé » (ndc: La seul privilégié que je connaisse c’est la banque de France, qui tient son bénéfice de Napoléon lui meme, pour les autres banque le leader absolu, c’est moi quand je décide de placer mon argent dans ma banque plutôt que de le placer sous mon matelas. J’ai le droit de disposer de mon argent comme je le souhaite, mais sachant qu’une banque non seulement est plus sur (même en cas de braquages, je suis quasi certain que les dégâts ne seront pas déduits de mon compte), mais en plus elle me paye pour que je mette mon argent chez elle. Faire travailler mon argent a ma place au lieu qu’il pionce sous mon lis, c’est quand meme fabuleux !)

    «  »(…) les crédits bancaires sont toujours garantis par des actifs en face »

    C’est du grand n’importe quoi ! J’abandonne. » (ndc: Elle a du lire ca dans le dernier pif gadget)

    « 4) Voilà que vous oubliez la création monétaire, mais dans l’idée ça ne me parait pas hallucinant, c’est justement un des biais des banques que d’investir avec de l’argent qui n’est pas le leur. Biais que les fonds n’ont pas, au passage. » (ndc: Comme le dis si bien polydamas: Les banque joue avec notre argent, et comme ils le disent si bien « Vous avez a vous occupez de l’argent du client comme si il etait le votre, ou plutot de facon meilleur que le votre ». Si les banque se mettent a perdre de l’argent en prenant trops de risque, elles aurront jouer avec l’argent de leur clients, et si les clients apprennent que la banque a soudainement moins d’argent que ce qui est marquer sur le compte, le dernier qui arrive au comptoir est un sdf !)

    « Je vous quitte, il faut que j’aille vomir » (ndc: au fond a droite)

    Finalement Anne d’Archet n’a pas tellement tords.

  • @Esurnir

    Votre croyance que « cette argent viens de ses sous propre » est proprement stupéfiante. Que vous le vouliez ou non les banques commerciales créent de l’argent à partir du mécanisme de crédit ce que n’a pas le droit de faire la Banque de France (qui n’émet pour faire court que les pièces et les billets).

    Renseignez-vous auprès de quelqu’un qui s’y connait (Polydamas par exemple) ou consulter internet ou un manuel d’économie de classe de première

    Maintenant si vous n’en convenez pas, nous n’avons plus rien à nous dire. Je ne peux pas discuter avec quelqu’un qui prétend que la terre est plate.

    Votre méconnaissance des mécanismes les plus élémentaires explique en partie que des gens comme vous fassent des « analyses » totalement fausses .

    Et ça prétend donner des leçons d’économie !!!!

    Le monde n’est hélas pas près de changer.

  • [quote comment= »52828″]@Esurnir

    Votre croyance que « cette argent viens de ses sous propre » est proprement stupéfiante. Que vous le vouliez ou non les banques commerciales créent de l’argent à partir du mécanisme de crédit ce que n’a pas le droit de faire la Banque de France (qui n’émet pour faire court que les pièces et les billets).

    Renseignez-vous auprès de quelqu’un qui s’y connait (Polydamas par exemple) ou consulter internet ou un manuel d’économie de classe de première

    Maintenant si vous n’en convenez pas, nous n’avons plus rien à nous dire. Je ne peux pas discuter avec quelqu’un qui prétend que la terre est plate.

    Votre méconnaissance des mécanismes les plus élémentaires explique en partie que des gens comme vous fassent des « analyses » totalement fausses .

    Et ça prétend donner des leçons d’économie !!!!

    Le monde n’est hélas pas près de changer.[/quote]
    Admettons que je sois un ignare en la matière. Je n’ai moi même qu’un piètre crédit en économie, et encore j’ai pris ce crédit en deux cours (macro et micro) parce que il était requis de prendre un crédit en science sociales dans mon cursus universitaire (note: la ou je serai catégorique par contre c’est que le mécanisme bancaire ne rentre pas dans le cursus d’une classe de première, j’ignorerai donc ce passage).

    Dites moi alors comment une banque fait pour crée de l’argent ex-nihilo, comment cela ce fait qu’un créancier dans une lbo espèrent la faillite d’une entreprise plutôt que sa réussite et enfin pourquoi ce qu’écrirait Libéral qui je suppose travail dans une société d’investissement dans le capital risque serait « une fantaisie », comparez a ce qu’écrit une militante de la LCR (bon allez je retire LCR, ATTAC parce que je suis généreux).

    *espère que Emirabel va répondre a ses questions au lieu de se défiler lâchement comme elle l’avait annoncé*

  • [quote comment= »52914″]Dites moi alors comment une banque fait pour crée de l’argent ex-nihilo, [/quote]

    Sans vouloir défendre Emirabel, la création monétaire dont elle parle est l’octroi de crédits beaucoup plus importants que les actifs en gage (le ratio de solvabilité obligatoire n’étant que de 8%). Par contagion, dans le système, ce crédit octroyé devient l’actif immobilisé d’un autre crédit dans une autre banque, ce qui gonfle la quantité de monnaie. C’est l’effet multiplicateur du crédit.

  • Les hedge funds menacent la stabilité financière du monde développé. Mille cinq cents milliards d’euros, empruntés aux banques mondiales ou à de riches particuliers, sont investis dans des instruments dérivés. Personne ne contrôle ces flux. En cas de catastrophe, tout le système bancaire international peut se retrouver à plat. Mieux encore, les hedge funds sont les rois de l’évasion fiscale, 90% des profits générés se retrouvant dans des paradis fiscaux.

    Pour les fonds LBO, le problème est autre : 2 700 fonds peuvent acheter puis revendre en 2 ou 3 ans les plus belles et les plus grandes entreprises. Pour les Etats les LBO posent un double problème. Primo, ils peuvent s’attaquer à des champions nationaux de toute tailles dans des secteurs stratégiques. Secundo, ils génèrent des pertes fiscales : les rachats sont toujours financés par la dette qui vient en déduction des profits donc des impôts. Et ils peuvent aussi, menacer les systèmes de retraites (la démonstration serait trop longue à faire ici). Cerise sur le gâteau, les gérants de fonds bénéficient souvent d’un statut fiscal privilégié. Dixit Nicholas Ferguson, les gérants « payent moins d’impôts que les femmes de ménage (…) et personne ne peut dire pourquoi » !

    Comme il n’y a pas de frontières entre les genres, les hedges funds et les LBO se mélangent.
    L’économie réelle, l’ensemble des échanges de biens et de services, représentait en 2005, 44 mille milliards de dollars alors que le marché des produits dérivés, lui, représente 1 million de milliards de dollars !
    L’exigence exagérée de rentabilité financière de l’ordre de 15% pour les sociétés cotées (d’avantage encore pour celles qui ne le sont pas, cibles préférées de notre ami Liberal) conduit à ce que le risque soit transféré des actionnaires vers les entreprises puis vers les salariés.

    En conclusion (et pour faire court) , la pression financière s’abat sur les citoyens.

    Voila, c’est très difficile de tout dire en peu de mots mais la finance gouverne le monde avec les inégalités et les tragédies que cela entraîne. Si cela vous convient, c’est votre droit mais vous ne pouvez pas nier cet état de fait qui remet en cause tous les principes démocratiques.
    Moi ça ne me convient pas et je suis en colère.

  • Pourquoi s’attaquer a des champions nationaux dans des secteur stratégique serait un problème ? Que le créancier soit américain indien italien ou franchouillard, cela change pas grand chose, non ? Si une entreprise est achetable c’est bien au départ c’est bien elle qui l’a décidé pas le créancier.

  • Désolé Esurnir mais là j’abandonne.
    Si vous ne voyez pas pourquoi les entreprises stratégiques françaises doivent rester sous contrôle français je ne peux plus rien pour vous.

  • Emir Abel,

    C’est brouillon votre manière de voir les choses et surtout se heurte à plusieurs réalités que vous ignorez sans doute :

    La finance est le métier le plus fliqué au monde (pouvoir de l’AMF que vous n’imaginez et ne connaissez sans doute pas – avant que vous ne remettiez en cause ce fait, je tiens à préciser que j’ai été reponsable conformité dans une société de gestion d’actif)

    La diffusion des crises est d’autant plus forte quand la finance n’est pas mondialisée (car le risque n’est pas partagé par l’ensemble des agents, le fameux bêta) ; donc souhaitons que la financiarisation de l’économie continue.

    Emir Abel… la finance sert à financer. Ca parait évident mais ça a l’air de vous échapper.

  • London par pitié ne me prenez pas pour un crétin.
    « La finance est le métier le plus fliqué au monde » non mais à qui vous voulez faire croire ça ?
    Vous avez entendu parler d’Enron par exemple dont les comptes ont été certifiés jusqu’au bout ?
    Vous savez comment fonctionne Clerstream et ses consœurs ?
    Quant au pouvoir de l’AMF , s’il vous plait, je vais mourir de rire.

    Vous racontez vraiment n’importe quoi !

  • Emirabel,

    Je me rend compte que je suis trop dans l’attaque. C’est sans doute lié au fait que l’on est toujours mis en accusation quand on est banquiers. Et que même en apportant toutes les preuves du monde, il restera de la suspicion. J’ai été à l’école de la république et j’admets avoir eu longtemps vos positions. Mais le souci c’est qu’elles n’étaient plus tenable quand j’ai du travailler dans ce secteur. Pas par pression de ma hiérarchie ou l’omerta, mais par la pratique et le constat. Je me retrouve maintenant dans la position où je dois même justifier de mes faits et gestes auprès de mes amis. Pas facile…encore moins à cause des médias qui ont cette facheuse tendance à diaboliser tout ce qui touche à l’argent.

    Il n’est pas question de nier le fait que certains scandales financiers ont existé (et existeront toujours, c’est le venin et l’antidote). Mais ce sont justement ces scandales qui ont fait naitre des cadres juridiques nouveaux à même de sécuriser les marchés financiers : il s’agit des Loi Sarbanes Oxley (en réaction à Enron), ou la Loi de Sécurité Financière (en réaction à la loi Sarbanes Oxley) et de la création de l’AMF (qui regroupe l’ex COB et d’autres agents de contrôle). Cette dernière a un réel pouvoir de sanction et d’investigation (http://www.amf-france.org/affiche_plan.asp?IdSec=12

  • Elle est complété par ailleurs par TRACFIN qui se charge de « traquer » les systèmes de blanchiment de capitaux entre autres.

    A coté de cela, les nouvelles règles imposées aux Entreprises d’Investissement se renforcent, notamment en terme de protection des épargnants et d’exigence pour les EI. (Directive MIF, à regarder sur le site de l’AMF).

    Pour l’exemple de Clearstream, je vous mets le lien qui retrace l’épopée judiciaire et surtout illustre le fait qu’il n’y a aucune preuve de « boites noires » : http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Clearstream_1

    Comme le dit Koz, pas besoin de s’écharper.

    En résumé, la finance est bien le métier le plus fliqué au monde et pour une raison fondamentale : les marchés financiers reposent sur la confiance et les patrons de banque sont juridiquement responsable (demande à Daniel Bouton ce que ça lui a fait de faire de la garde à vue lors de l’affaire du sentier 🙂 ). Il faudra me trouver des métiers où les exigences organisationnelles et juridiques sont aussi fortes…

  • Emirabel, je vais essayer de répondre à votre post d’hier 21.15

    Les dérivés sont effectivement difficiles à contrôler. Je ne suis pas convaincu que le risque qu’ils font porter au monde soit aussi important que vous le dites, mais vous êtes libre de le penser. Mais c’est juste totalement hors sujet par rapport au thème de mon billet qui traite, rappelons le, de private equity.

    Sur le LBO, vous citez un double problème. Le premier n’a rien de spécifique au LBO. On peut débattre de l’importance des champions nationaux, mais la question de leur protection ne dépend pas de la nature de l’acheteur. Il n’est pas plus gênant de voir Thales racheté par un fonds Américain que par un industriel Chinois. Quant aux économies d’impôt liées aux frais financiers, il y a deux choses à en dire : elles sont faibles en volume (1 ou 2% de la valeur de la société) et elles génèrent un profit taxable chez le prêteur.

    Quant aux paradis fiscaux, je les déplore autant que vous. Mais là encore, ils n’ont rien à voir avec le sujet. Ils existeraient sans le private equity et le private equity existerait sans eux.

    [quote comment= »53185″]Comme il n’y a pas de frontières entre les genres, les hedges funds et les LBO se mélangent.[/quote]
    Vous sombrez dans l’amalgame. Dérivés – hedge funds – LBO – finance. Vous mélangez tout pour instruire le procès général de l’ensemble de la finance. Ca n’est pas constructif et nuit à votre propos.

    [quote comment= »53185″]L’exigence exagérée de rentabilité financière de l’ordre de 15% pour les sociétés cotées (d’avantage encore pour celles qui ne le sont pas, cibles préférées de notre ami Liberal) conduit à ce que le risque soit transféré des actionnaires vers les entreprises puis vers les salariés.[/quote]
    La notion d’exigence de rentabilité n’a aucun sens en private equity. Si vous aviez lu le billet, vous sauriez pourquoi. Quand on a investi, on est dans le bateau pour le meilleur et pour le pire. On peut nourrir des espoirs de rentabilité, mais les gens compétents dans ce métier ont mieux à faire que de jouer à « Perrette et le pot au lait » en rêvant sur des profits hypothétiques. Quant au taux de 15%, il est souvent invoqué pour choquer les esprits mais ne repose sur rien. Laissez moi vous donner un conseil. Si vous tombez un jour sur quelqu’un qui vous garantit 15% par an, fuyez à toutes jambes, c’est un escroc.

    [quote comment= »53185″]Voila, c’est très difficile de tout dire en peu de mots mais la finance gouverne le monde avec les inégalités et les tragédies que cela entraîne. Si cela vous convient, c’est votre droit mais vous ne pouvez pas nier cet état de fait qui remet en cause tous les principes démocratiques.
    Moi ça ne me convient pas et je suis en colère.[/quote]
    La finance ne gouverne pas le monde, même si vous avez choisi de vous en convaincre.
    Puisque vous êtes en colère, vous devriez orienter cet élan d’énergie vers un but positif. Plutôt que d’agonir les financiers, vous devriez créer une entreprise. Ca augmenterait l’emploi et les recettes fiscales. Que des bonnes choses.
    Mais je dois vous prévenir d’un risque. Si vous y parvenez, vous serez haï par plein d’inconnus. On vous reprochera de ne pas payer assez d’impôts et de ne pas créer assez d’emplois. On vous accusera d’exploiter vos salariés, de frauder, de voler. Mais rassurez vous, vous n’éprouverez pas de colère envers vos contempteurs, seulement une immense lassitude.

  • @Koz
    @London
    @Liberal

    Je reconnais avoir fait dans la provoc. Je n’en suis pas particulièrement fier. Vous avez tous fait certainement preuve de plus de tolérance que moi et je vous en remercie donc.

    Je ne suis fondamentalement pas d’accord avec Liberal et London.
    Mes désaccords portent sur des aspects subjectifs (« philosophiques » pourrait-on dire) et sur des aspects pratiques, matériels que l’on peut difficilement nier même si les conclusions que l’on en tire peuvent être très différentes.

    « La finance est le métier le plus « fliqué » au monde  » écrit London. Même si c’est vrai (ce que je conteste notamment dans les paradis fiscaux ou dans les chambres de compensation comme Clearstream qui sont d’une opacité totale. Un audit de Clearstream par des députés européens a d’ailleurs été empêché)) et alors ?
    Je bosse dans une multinationale. Il y a énormément de contrôles de toutes sortes. C’est aussi très « fliqué » et pourtant les grands contrats (de plusieurs milliard d’euros) s’obtiennent toujours en payant des pots de vin ! Je l’ai vu de mes propres yeux. La finance est peut-être très fliquée, elle n’en est pas moins totalement hors de contrôle.

    Liberal dit « la finance ne gouverne pas le monde ». Là j’avoue que j’ai du mal à rester calme ;). Parce que je pensais que tout le monde est à peu près d’accord pour le reconnaitre, les dissensions venant du fait que l’on peut l’accepter ou le refuser.
    Quelques exemples :
    Le chiffre d’affaire de Wal-Mart représente 30 % du budget de la France. Celui d’Exxon une fois et demi celui de la Russie. Total 93 % de l’Arabie Saoudite
    J’arrête là. Les multinationales dirigent le monde et elle mêmes sont contrôlées par les fonds d’investissement. C’est un fait.

  • [quote comment= »53665″]
    Liberal dit « la finance ne gouverne pas le monde ». (…)
    Le chiffre d’affaire de Wal-Mart représente 30 % du budget de la France. Celui d’Exxon une fois et demi celui de la Russie. Total 93 % de l’Arabie Saoudite
    J’arrête là. Les multinationales dirigent le monde et elle mêmes sont contrôlées par les fonds d’investissement. C’est un fait.[/quote]
    Finances et multinationales sont deux concepts différents. En outre, vous avez l’air de ne pas connaitre les fonds souverains de plus en plus importants de nos jours…

  • Mon cher Polydamas,
    c’est du harcèlement !

    Fonds souverains, voyons, voyons, ça me dit quelque chose.
    Ce n’est pas un fonds de Dubaï qui a tenté récemment de prendre le contrôle des six principaux ports de la côte est des Etats-unis avant d’être obligé de renoncer sous la pression politique ?

    Et alors Poly, où vous voulez en venir ?
    Le fait que les Etats du golfe Persique pourraient acheter la totalité des entreprises du CAC 40 vous réjouit-il ? Même Jean Arthuis s’inquiète de la situation.

    Mais bon, apparemment vous avez l’air de trouver ça sympa !

    PS : ça veut dire quoi exactement : « Finances et multinationales sont deux concepts différents » ?

  • « Le fait que les Etats du golfe Persique pourraient acheter la totalité des entreprises du CAC 40 vous réjouit-il ? Même Jean Arthuis s’inquiète de la situation.

    Mais bon, apparemment vous avez l’air de trouver ça sympa ! » Plus j’entends ce genre d’argument plus je trouve que ce genre de considération relève au mieux de l’ethnocentrisme au pire de la xénophobie.

  • @Emir Abel: Bon koz a demander de relever le niveau je m’exécute : En quoi cela serait-il un problème si un allemand possède le capital de GDF qu’un américain soit l’actionnaire majoritaire de Carrefour qu’un indien soit le créancier de Thales ou qu’un chinois se payent la poste.

    Et sinon « Désolé Esurnir mais là j’abandonne. » ça se traduit par « Je capitule », et me permet de mieux dormir la nuit en me disant que il y a peut être 1 % de chance que cet échec sera peut être le point de départ d’une évolution de la mentalité de cette personne qui après s’être rendu compte qu’en étant incapable de répondre a une question verra que ses opinions relève de préjuger plutôt que de la raison.

  • Pingback: FrednetickWorld » La liquidité, le nerf de l’entube

  • J’arrive un peu tard sur le blog déjà bien fourni .. Bravo pour la clarté de l’article, je cherchais à comprendre, j’ai compris avec le plaisir de lire une plume appartenant à un professionnel qui aime son job ..Bien à vous tous !

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