Alors, déçu ?

nspossibleIls sont là. Je les vois, les entends. Je les sens. Ils attendent, ils guettent. Ils furettent. Ils sont passés par ici. Ils repasseront par là. Ils vous jaugent, le sourire amer au coin du bec. Pas de bilan ? Ce serait la peur de l’affronter. Un bilan ? Il doit conclure à la déception. Ils la guettent, cette confirmation : déçu, hein ? Comment pourrait-il en être autrement ? Eh bien, ils ont raison : comment pourrait-il en être autrement ? « La déception est un sentiment qui ne déçoit pas« , avait écrit François Mauriac.

Franz-Olivier Giesbert, lui, avait écrit : « plus l’espérance est grande, plus la déception est violente« . C’était dans La tragédie du Président, rappelez-vous : ce livre qui voulait signer, d’un trait de plume définitif, la fin de la présidence Chirac. Ah, mes amis, voilà bien la triste banalité d’une incontournable déception.

Parce que cette déception, sans avoir besoin d’être un grand visionnaire, je l’anticipais, au soir du 6 mai 2007. Et puisqu’on nous y invitait, je le répétais en janvier 2008. Mai 2009, on recommence. Et l’on s’y adonnera de nouveau en 2010. On ne change pas un marronnier qui gagne. Alors, nous dit-on, Nicolas Sarkozy est impopulaire. Eh ouais. Mais ce n’est peut-être pas une mauvaise chose. Pis, on pourrait même se laisser aller à dire que c’en est une bonne.

Mauvais sondage, bon signe

Reprenons les faits : au dernier baromètre Sofres, son bilan est jugé négatif par 63% des sondés. La même étude nous apprend que, à la même époque, le bilan de François Mitterrand était jugé négatif par 50% des sondés (58 en 94), et celui de Jacques Chirac, par 64% des sondés. Cette impopularité n’est cependant pas incontournable. Chirac comme Mitterrand connaîtront des lunes de miel plus tardives avec les Français. Pourtant, je vous fiche mon billet que Nicolas Sarkozy ne les connaîtra pas. Ou pas pour les mêmes raisons.

L’étude de la Sofres nous apprend en effet que les Français ont été bien plus satisfaits d’eux à partir 1986 pour l’un, de 1998 pour l’autre. Vous me suivez ? L’opinion des Français s’est retournée lorsque l’un comme l’autre se sont retrouvés en cohabitation. On aurait tort d’y voir une inconsistance des Français. Bien au contraire, ils font preuve d’une remarquable constance dans l’inconstance : déçus par l’élu aussitôt choisi, ils ne l’aiment jamais tant que quand il ne fout plus rien, précisément parce qu’ils viennent de lui préférer ses opposants… Faut-il alors se perdre en commentaires d’une telle étude ? Avec cette relecture, la leçon est évidente : tu bouges, t’es mort. Et Nicolas Sarkozy est hyper-actif. De lui, la gauche dit qu’il « brutalise le pays« , ce qui, débarrassé de son pathos, signifie qu’il agit. On a suffisamment appelé les gouvernants à risquer l’impopularité pour relativiser aujourd’hui ces sonderies.

*

Et puis, un « bilan« , à deux ans ? Une certaine conception de la charité devrait interdire une expression si déceptive pour ses opposants : Nicolas Sarkozy n’est même pas à mi-mandat. Mais soit, allons-y pour un rapport d’étape.

Du style

Son style de présidence rompt heureusement avec une agaçante incohérence du système, qui voyait nos présidents, à peine élus, se réfugier au château, dans une salvifique posture de commandeur, et pousser devant eux les fusibles chargés de se sacrifier pour le monarque. Ce style comporte toutefois son revers. D’une part, il n’a manifestement pas permis d’écarter le grief de monarchisme. Les précédents étaient taxés d’être des rois fainéants, Nicolas Sarkozy est dépeint en monarque absolu. Surtout, ce style suscite un certain effacement des ministres, dont on peut parfois se demander, à quelques exceptions près, s’ils ont de vrais responsabilités, ou une fonction décorative. Et son implication permanente génère d’incessants « appels au Président« .

Du modèle de société…

Parmi les  sujets de discorde majeurs, il faudrait citer la « culture du résultat« , intéressante a priori, mais qui ne peut être uniformément appliquée selon les domaines : au Budget, à la Culture, et à l’immigration. Sans être de ceux qui se formalisent que la France ait une politique de l’immigration, et tout en ayant en horreur la posture  insultante de ceux qui évoquent des rafles, les exemples s’additionnent pour démontrer que cette culture du résultat génère chez certains des comportements indignes. Quelle que soit la politique menée, le principe même de l’annonce d’objectifs chiffrés est choquant, lorsque son objet porte sur autant d’histoires humaines et personnelles.

Il y a, également, ce pragmatisme déroutant, qui peut parfois passer pour un manque de convictions, paradoxal de la part de celui qui affirme le « retour du politique« . Ainsi en ce qui concerne notre modèle de société : Nicolas Sarkozy peut être l’homme du discours du Latran, et l’homme qui nomme Nadine Morano à la Famille, celle qui peine encore à différencier un rein d’un enfant. Si cela s’avère plus cohérent, son motto de campagne l’amène à promouvoir le travail dominical, que ni le curé ni l’instituteur n’approuvent, et que les circonstances économiques rendent même anachronique.

… au modèle socio-économique

La crise économique perturbe l’exercice, comme le mandat. Difficile d’apprécier l’action économique de Nicolas Sarkozy avec une telle distorsion.

Durant la campagne, Nicolas Sarkozy critiquait le modèle social français, moquant un « modèle social » qui n’était ni social avec 10% de chômeurs ni, finalement, un modèle, personne ne songeant à le copier. La crise est passée par là et le fait est que si notre modèle nous a peut-être empêché de profiter de la plus grande croissance, il semble constituer un sérieux amortisseur de la crise économique malgré tout. The Economist évoque le nouvel ordre économique européen, et ce modèle social que personne ne devait nous envier. Sa Une s’avère paradoxale – un paradoxe qui ne lui a pas échappé – en illustrant le modèle français par ce même Nicolas Sarkozy si critique il y a seulement deux ans.

covtheeconomist

The Economist se penche ainsi sur le French Model, dans un article dont le titre ferait se pâmer ceux qui, ici, n’ont de cesse de guetter, impatients, l’insurrection sociale : How France is surviving the economic crisis. The Economist[1] relève que les « anglo-saxons » regardent avec beaucoup d’insistance du côté de la France ces derniers temps : « Indeed, with a mix of amusement and self-satisfaction, the French have watched les Anglo-Saxons start to sound, well, increasingly French » (« de fait, les Français regardent, avec un mélange d’amusement et d’auto-satisfaction, les Anglo-Saxons qui semblent, eh bien, de plus en plus français« ). Mais que l’on ne croit pas la partie gagnée : The Economist relève aussi, non sans raison, que notre modèle nous empêchera également de bénéficier rapidement de la reprise à venir, et qu’en assumant un chômage élevé, nos choix ne sont pas nécessairement plus sociaux que ceux des modèles anglo-saxons. La crise signe-t-elle la fin du sarkozysme économique ? Le reniement des principes de la campagne ? The Economist évoque aussi Colbert. Or, une fois débarrassé de ses oripeaux libéraux, c’est un rôle qui siérait assez à Nicolas Sarkozy, qui n’est pas homme à laisser faire. Colbert a dès lors encore du pain sur la planche pour trouver la juste mesure, surtout si les français ne veulent pas se contenter d’être les champions des temps de crise.

La France et l’Europe, autrement

Sur le plan international, faut-il être choqué par le retour dans l’OTAN, envisagé par François Mitterrand, puis Jacques Chirac et concrétisé par Nicolas Sarkozy au moment peut-être le plus propice, avec une Amérique qui s’affirme davantage mulipolaire ? Soyez bons, et doutons de concert. Pour le reste, ceux qui critiquaient l’activisme de Nicolas Sarkozy, qui soulignaient sa mésentente avec Angela Merkel en sont aujourd’hui pour leurs frais. Lors de la présidence française de l’Union Européenne, son engagement a certainement permis de porter le drapeau européen au plus haut depuis longtemps, comme peu d’autres dirigeants auraient pu le faire à sa place. A vrai dire : comme aucun dirigeant européen ne l’a fait avant lui. L’espace de quelques mois, c’est bien l’Union Européenne qui a porté les espoirs de réponse globale à une crise globale, Nicolas Sarkozy incarnant véritablement le retour du politique qu’il appelle de ses vœux.

*

Deux ans après son élection, aucun « bilan » ne peut être fait. C’est vrai par principe, ça l’est encore davantage au vu des circonstances économiques exceptionnelles actuelles. Socialement et économiquement, l’enjeu de son mandat ne porte pas sur les deux années passées. Il porte sur la réponse que Nicolas Sarkozy sera capable de donner à ces circonstances, sur sa capacité, dans une période absolument charnière, à adapter le modèle social français pour lui donner plus d’efficacité tout en en préservant la solidarité. Quant à notre modèle de société, Nicolas Sarkozy serait bien inspiré d’y relever aussi le défi de l’impopularité, et de ne pas sacrifier l’humanisme auquel les Français sont unanimement attachés.

slatepublié sur

  1. qui donne, au passage, une explication intéressante à cette question récurrente de la productivité des français []

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77 commentaires

  • Dire qu’il est trop tôt pour faire un bilan, pourquoi pas ! En revanche faut’il attendre 5 ans pour porter un regard sur son action ? je ne le crois pas non plus.
    En revanche, il peut être intéressant de s’arrêter sur la trajectoire qu’il donne à son action, sur les valeurs qu’il défend et sur la cohérence globale d’un modèle soit disant républicain.
    Dans ce cas, je me considère effectivement comme un citoyen décu !
    Déçu tout d’abord par le comportement bling bling adopté au début de son mandat. Même si cela a été rectifié, cela souligne la nature du personne et je ne suis pas convaincu que les français souhaite avoir cette image là du représentant de la France.
    Décu égalemement par son action car si effectivement on peut louer à Nicolas Sarkozy une formidable énergie ainsi qu’une capacité de mobilisation, force est de constater que cela relève davantage de coups de communication que de réels avancées pragmatiques. Alors oui, l’homme politique est aujourd’hui plus décomplexé et apprait moins comme le prince dans sa tour d’ivoire. Faut’il pour autant assimiler tout cela à de l’efficacité par rapport à l’analyse et à la gestion des dossiers qui attendent d’être traités.
    J’ai le sentiment d’un personnage qui en met plei les mirettes à tout le monde mais que pour ceux qui savent lire entre les lignes, c’est la désilusion complète.
    Que prendre comme illustration ? au hasard, la modification du régime spéciaux : vaste blague lorsque l’on sait que les concessions faites aux syndciats couteront plus chers que les gains espérés… Quoi d’autre ! l’augmentation du pouvoir d’achat !!! hum hum passons…(excepté pour son salire à lui pour lequel il n’aura même pas eu la décence d’attendre un an avant de se faire augmenter, comme c’est le cas en général). Quoi d’autre ! ah oui j’ai en tête une allocution du chef de l’état expliquant que les x milliards pretés aux banques rapporteront 9 % d’intéret à l’état…facile le raccourci lorsque l’on sait que c’est un peu plus subtil que cela et que la vérité est loin de ce qu’il annonce.
    En bref, je constate qu’il se démène en disant aux français je m’occupe de tout et dans votre sens alors qu’en réalité sa politique est très clientèlisme et comme à chaque fois c’est le contribuable qui trinque. C’est plus facile en effet de faire trinquer une certaine catégorie de la population plutôt que de s’attaquer aux lobbies qui verrouillent l’ensemble des secteurs de la société. Bon j’adorerais développer chacun des points évoqués avec plus de précision mais le temp et l’espace manque donc pour répondre à la question, je suis décç mais pas étonné

  • Ah oui je voulais aussi dire que question politique internationale, le mélange des genres est de très mauvais goût (kHadafi…)

  • Excellent billet!

    Juste une remarque: l’explication de l’Economist sur cette tarte à la crème de la tarte à la crème de la fameuse productivité des français n’est pas seulement intéressante, elle est correcte.

    Les populations les plus touchées en France par le chômage sont les jeunes, les vieux et les non-qualifiés. À partir du moment où ceux qui restent sont les qualifiés dans la force de l’âge, forcément que la productivité moyenne sera élevée…

    C’est un exemple classique de ce qu’on appelle en statistique un biais de sélection.

    Ce qui apparaît comme une force est en fait la conséquence de nos faiblesses…

  • MBS a écrit:

    Dire qu’il est trop tôt pour faire un bilan, pourquoi pas ! En revanche faut’il attendre 5 ans pour porter un regard sur son action ?

    Non, certes, c’est aussi pour cela que je le fais.

    PEG a écrit:

    Juste une remarque: l’explication de l’Economist sur cette tarte à la crème de la tarte à la crème de la fameuse productivité des français n’est pas seulement intéressante, elle est correcte.

    Elle semble assez logique. Mais c’est en tout cas la première fois que je la lis. Il est vrai que je ne suis pas un grand lecteur de revues économiques.

    Yogui a écrit:

    Frédéric Lefebvre, sors de ce corps !

    On m’a déjà fait le coup avec Bachelot, on va finir sacrément à l’étroit (parce qu’il faut tout de même m’y laisser une petite place).

  • Koz a écrit:

    Elle semble assez logique. Mais c’est en tout cas la première fois que je la lis. Il est vrai que je ne suis pas un grand lecteur de revues économiques.

    Ce débat est pourtant depuis longtemps sorti du cercle des économistes. C’est ce qu’en France on appelle pudiquement « la préférence collective pour le chômage ».

    The Economist et PEG ont bien sûr raison.

  • Je crois que qq félicitations s’imposent: 1) Publier chez Slate, quand même, faut reconnaitre, c’est la grosse classe (Dis, tu vois Colombani et Hollande à la machine à café?) 2) et aussi pour ta nouvelle qualité de journaliste, bien entendu 😉

    Pour le reste, j’ai commenté la bas… (mais j’avais oublié la modération a priori… grrr)

  • J’ai lu l’article sur Slate, sans savoir que c’était de toi. Et je me suis dis: qui est cet éditorialiste qui écrit un si bon papier? Ayant surfé directement sur le (très intéressant) article de The Economist, je n’avais même pas pris la peine de regarder l’auteur… finalement, je ne suis pas surprise mais grandement admirative que tu sois le « vieux sage » de salle de presse que j’imaginais derrières ces lignes.

    Bon, maintenant que les chaussures brillent bien 😉 , parlons du fond.

    Je suis bien d’accord qu’on ne peut faire un bilan avant l’arrivée, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas garder un œil ouvert pendant le parcours. L’exercice est cependant difficile : les décisions politiques ont besoin de temps pour infuser alors qu’aujourd’hui le monde veut de l’instantané. Les média, les syndicats, l’opposition pour justifier leur existence et tenter d’assurer leur survie ont besoin et génèrent une demande permanente de « nouvelles solutions ». Paradoxalement, pour les mêmes raisons, les députés sont également pris dans cette frénésie en développant le « quick fix » légal. Combien de nouvelles lois votés?

    Si on ajoute la crise à ce mouvement et ce bruit médiatique permanents, quel rôle peut avoir eu Nicolas Sarkozy sur la politique en France? Du point de vue économique et social, c’est dur à dire parce que les décisions prises au début du mandat n’ont pas eu le temps de porter leurs fruits (je pense au RSA par ex.) qu’il a déjà fallu se réadapter pour faire face à la crise, adaptations dont les effets ne peuvent être immédiats. D’où le risque que sous la pression, la politique économique et sociale ne soit que du très court terme, dans un pays où on aime bien les effets d’annonces et beaucoup moins les remises en questions qu’elles suggèrent (ex: quand « travailler plus pour gagner plus » devient la défiscalisation des heures sup’, tout à coup, il y a moins de fans).

    Je reviens sur ta dernière phrase : Quant à notre modèle de société, Nicolas Sarkozy serait bien inspiré d’y relever aussi le défi de l’impopularité, et de ne pas sacrifier l’humanisme auquel les Français sont unanimement attachés

    A mon sens, la vraie question est là. Économiquement (et par ricochet socialement), les marges de manœuvre sont faibles. Culturellement, en tant que civilisation, on en est où? La crise laissera-t-elle suffisamment de temps et de moyens au Chef de l’État pour qu’il mette en place une vision politique de la France dans laquelle les Français auront plaisir et honneur à se reconnaître?

    Deux énormes chantiers devraient avoir toute son attention : la situation des prisons, la remise à plat (y compris au sein de l’UE) des politiques d’immigration et surtout de leur application.

    Et pour répondre: déçue? non. NS n’a masqué ni sa personnalité, ni sa politique avant les élections. De plus, je considère que mon destin est plus entre mes mains qu’entre celles du président, quel qu’il soit.

  • Aristote a écrit:

    Ce débat est pourtant depuis longtemps sorti du cercle des économistes. C’est ce qu’en France on appelle pudiquement “la préférence collective pour le chômage”.

    Je veux bien, je veux bien, mais je réitère et j’admets humblement : je suis assez peu qualifié en économie. Il faudrait probablement que j’y remédie. Cela étant, c’est donc la première fois que je lisais cette explication d’un fait qui me semblait curieux. Non que je ne tienne pas les Français en haute estime, mais que je ne voyais pas pourquoi nous serions tellement plus productifs que les autres, et notamment les américains.

    Cette question de la « préférence collective pour le chômage » est tout de même bien intéressante. J’avais déjà eu ce sentiment à un moment donné. Il se confirme. Cela fait tout de même un certain clivage gauche/droite. Et ça m’intéresse.

    zeyesnidzeno a écrit:

    Je crois que qq félicitations s’imposent: 1) Publier chez Slate, quand même, faut reconnaitre, c’est la grosse classe (Dis, tu vois Colombani et Hollande à la machine à café?)

    Merci. On a effectivement fait un baby ensemble dernièrement, au foyer.

    zeyesnidzeno a écrit:

    Pour le reste, j’ai commenté la bas… (mais j’avais oublié la modération a priori… grrr)

    Yeap, je rafraîchis, je rafraîchis… et te répondrai sur le fond là-bas.

    Philo a écrit:

    Bon, maintenant que les chaussures brillent bien, parlons du fond.

    Merci. Avec la pluie, aujourd’hui, c’est bienvenu. Les réactions sont contrastées, je prends la tienne avec plaisir.

    Philo a écrit:

    D’où le risque que sous la pression, la politique économique et sociale ne soit que du très court terme, dans un pays où on aime bien les effets d’annonces et beaucoup moins les remises en questions qu’elles suggèrent (ex: quand “travailler plus pour gagner plus” devient la défiscalisation des heures sup’, tout à coup, il y a moins de fans).

    Au vu de ce que j’ai dit plus haut, j’assume le fait que mes réflexions sur l’économie soient assez embryonnaires, et basiques mais : ce WE, en rédigeant mon billet, justement, je me disais que Sarko jouait peut-être assez bien, en adaptant un peu sa politique, tout en maintenant ses orientations initiales. On ne fera probablement jamais de notre pays un pays à l’anglo-saxonne (et je n’ai rien contre). En revanche, il y a probablement un certain nombre de points de blocage à débloquer pour que nous ne soyons pas seulement les champions des temps de crise.

    Philo a écrit:

    Deux énormes chantiers devraient avoir toute son attention : la situation des prisons, la remise à plat (y compris au sein de l’UE) des politiques d’immigration et surtout de leur application.

    Je crains que Nicolas Sarkozy ne soit pas celui qui mettra la gomme sur la politique pénitentiaire, même si une nouvelle prison vient d’être inaugurée. Et pour ce qui est des politiques d’immigration…

  • Pas vraiment déçu : j’aurais plein de trucs à lui reprocher, mais ce n’est pas comme si je ne pouvais pas me douter qu’elles arriveraient. Après tout, le bonhomme était déjà bien connu avant la présidentielle. En fin de compte, la seule chose qui m’a vraiment surprise, c’est l’arrivée de Carla Bruni…

    Sur le modèle social français que Nicolas Sarkozy voulait remettre en cause et qui serait devenu la panacée, je crois que ce qui est important c’est une sorte d’équilibre. Les Anglo-Saxons étaient allés trop loin d’un côté, ce n’est pas une raison pour nous d’aller trop loin de l’autre. Quand en temps normal on a un chômage important et des déficits publics constamment à 3 % du PIB, cela appelait bien à certains changements… sans tomber dans la dérégulation totale, jamais prônée par Sarkozy, mais toujours délirée par ses opposants.

    Ceux-ci peuvent se montrer surpris, mais la réalité ne diffère vraiment que vis-à-vis de leur propre imagination passée. La « rupture », elle est à l’oeuvre dans le travail de Valérie Pécresse par exemple : elle reste très mesurée, mais vécue comme la fin du monde par certaines personnes.

  • Ha ha, Xerbias, c’est amusant. Je m’apprêtais à dire deux choses :
    1. que le marronier de la déception est assez niais, en effet. Logiquement, Sarkozy ayant été choisi au premier tour par 31%, c’est à partir de plus de 69% de pas contents qu’il faut commencer à s’inquiéter. C’est ça, la loi majoritaire…

    1. que, comme le dit Koz fort bien, il est trop tôt pour certains sujets, et notre regard est brouillé par la crise sur d’autres. Mais je m’apprêtais à dire que c’est précisément Pécresse la chiraquienne qui illustre le mieux l’échec de la méthode Sarkozy telle qu’elle nous a été présentée pendant la campagne. Réussir un tel cafouillage sur un sujet aussi consensuel (en 2007 tout le monde était d’accord sur l’autonomie des universités), dans un contexte budgétaire favorable (le seul ministère avec un budget en hausse), c’est quand même phénoménal. Et tout ça, principalement, par précipitation : et que je sors une loi dès l’été sans en parler à personne, et que je te fais des décrets d’applications à la va vite et à la queue leu leu en me plantant dans les copier-collers et sans avoir le temps de vérifier ce qui passe sur légiFrance (véridique),et que je vire du jour au lendemain mon dirlo de l’enseignement supérieur qui joue les temporisateurs, et que je te modifie l’organigramme de mon ministère pendant un an si bien que maintenant plus personne ne sait qui fait quoi, et que je finis par énerver tout le monde. Y compris, ce qui est phénoménal, les communautés traditionnellement ancrées à droite (genre les profs de droit), ce qui fait prendre une mayonnaise que l’extrême gauche essaye périodiquement de faire monter sans y parvenir par ses propres forces.
      C’est du très beau, très très beau travail, vraiment. Maintenant, c’est le débarquement d’ex de chez Fillon, et des directives élyséennes qui tombent au petit bonheur, dans une ambiance de joyeux n’importe quoi en attendant le départ, et en écoutant les rumeurs folles d’Allègre.
      Exemple typique de foirade totale, dans les grandes largeurs, malgré les moyens, la volonté et le consensus… par précipiration et erreur de méthode.
      Et ça, on peut en juger, même si ça ne fait pas toute une politique. Idem sur d’autres dossiers que je ne maîtrise pas bien.

    Mais au fond, je fais partie des pas trop mécontents de N. Sarkozy. Depuis qu’il regarde la vérité en face (à peu près), c’est à dire la crise, le déficit, tout ça, je suis plus attentive à ses paroles, et plus réceptive à ses qualités d’action, vraiment. C’est déjà ça.

  • Bravo pour ce billet réussi sur un sujet (très) difficile. Bravo également pour avoir été publié chez Slate.

    Sur le fond, j’ai deux commentaires principaux.

    Le premier est que je ne suis pas sûr que Sarkozy ait fait grand chose en fin de compte. Sur la plupart des sujets importants (régime spéciaux, marché du travail, réforme de l’Etat, concurrence…), il a perdu le rapport de force contre les lobbys. Bien sûr, on peut dire que lui a essayé, mais ça reste décevant.

    Le deuxième est que, malgré mon respect pour The Economist, je ne crois pas que le modèle social français soit particulièrement efficace en temps de crise. Oui, il y a les stabilisateurs automatiques, le filet de sécurité. Mais celui-ci coûte tellement cher qu’on n’a plus aucune marge de manoeuvre budgétaire pour un plan de relance agressif. Surtout, il se traduit par cette préférence collective pour le chômage qui n’est absolument pas voulue. Ce sont les Français qui ont le filet de sécurité et le spectre du chômage de longue durée qui séquestrent leurs patrons, pas les Américains qui n’ont ni l’un, ni l’autre.

  • C’est amusant, je m’attendais à une vague forme de revirement de votre part depuis un de vos commentaires récents, qui était de l’anti-sarkozysme à l’état le plus brut. Je vous cite :

    « Je veux bien que le régime ait évolué, mais il me semble qu’il y a quelques fondamentaux qui ne faisaient de mal à personne. »

    En fin de compte, le thème du revirement est bien là, mais le revirement lui même, non. Pas encore. 😉

    Sur la politique économique qui serait difficile à évaluer du fait de la crise, j’apporterais une nuance. Avant le début de la crise, la politique de Sarkozy a consisté à augmenter les déficits. Après la crise, la politique de Sarkozy consiste à augmenter les déficits. Et l’Europe de multiplier les avertissements.
    Voilà au moins une constante qui semble indépendante des fluctuations boursières…

  • Je ne vais pas effaroucher ceux qui m’ont depuis longtemps classé … Déçue, moi ? Absolument pas. Quand on a pris la peine de se documenter sérieusement sur un personnage politique avant de voter pour lui, on a l’impression de bien le connaître : donc pas de surprises!

    NS est un faux dur qui fait appel aux symboles corsés pour impressionner les mentalités, puis s’adoucit dans les réalisations. C’est ainsi qu’il effarouche constamment les primaires qui prennent les symboles aux pieds de la lettre. Que de cris d’orfraie, excitations diverses depuis deux ans pour s’apercevoir que les reformes avancent à petits pas, ne réussissent pas toujours du premier coup, mais on y revient jusqu’à ce qu’enfin le plus important d’une reforme est acquis et cela sans mettre le pays à feu et à sang. Imaginez ce qui arriverait si le président se comportait comme un Juppé ou DDV … on aurait déjà eu mai 08 ou maintenant un mai 09 🙂 (que certains espèrent naturellement pour essayer d’écourter l’attente…)

    Pour faire un bilan il faudra attendre la fin du mandat, additionner les petites avancées cumulées et tenir compte des révolutions évitées malgré la hargne des corporatistes se cramponnant à leurs privilèges menacées.

    Mais ce qui restera pour moi à la première place des postes positifs c’est sa volonté et sa faculté de favoriser les compromis, perçus malheureusement souvent en France comme un échec.

  • koz a écrit:

    Oui, et c’est une question de fond. Je ne sais si tu fais allusion à la « société de modération », vantée par Barnier au meeting de Rueil-Malmaison, mais ça ne m’étonnerait pas de toi.

    Si tu le permet Koz, je reprends le débat ici, la bas c’est pas très simple.
    Oui, bien sur que c’est une allusion à la déclaration de Barnier, elle même faisant écho aux positions alter-mondialiste, raillées avant la crise par la droite et la gauche, qui trouvent aujourd’hui un relais jusqu’à dans bouche de certains représentants de la droite.

    koz a écrit:

    En revanche, il faudrait assumer plus qu’on ne le fait, le fait que notre système n’implique pas une lutte totale contre le chômage.

    En fait je découvre ce « problème » avec ton article. En effet, un modèle social fort peut difficilement s’accompagner d’un temps de travail réduit a la classe des 30-50ans.

    Liberal a écrit:

    Oui, il y a les stabilisateurs automatiques, le filet de sécurité. Mais celui-ci coûte tellement cher qu’on n’a plus aucune marge de manoeuvre budgétaire pour un plan de relance agressif.

    C’est vrai. Le modèle Français est déficitaire, et de façon chronique depuis 30 ans. Mais ça n’est certainement pas une spécificité lié à notre modèle. Le modèle Americain ultra agile et réactif n’est il pas le plus endetté au monde?

  • comme l’honneteté intellectuelle est tres peu pratiquée en politique ,il est lamentable de critiquer Sarkozy sur son programme electorale de la course à la présidence en feignant d’ignorer qu’une crise plus que majeure est passée par là.Amnésie ou grossiere malhonneté
    Mais on trouve à gauche des gens ,qui sans rire , assene que Royale au pouvoir aurait surement fait mieux

  • @ Zeyesnidzeno a écrit :
    « C’est vrai. Le modèle Français est déficitaire, et de façon chronique depuis 30 ans. Mais ça n’est certainement pas une spécificité lié à notre modèle. Le modèle Americain ultra agile et réactif n’est il pas le plus endetté au monde? »

    Ben, non.

    En pourcentage du PIB, le modèle français est un tantinet plus endetté que le modèle américain. Avant même l’impact des différents plans de relance. Et après aussi sans doute. En France, la dette de l’état a triplé en moins de 30 ans. Elle est passée de 21.2% du PIB à 64.2% du PIB en 2006. Les estimations sont de l’ordre de 66% en 2008 (Source INSEE). Aux USA, la dette de l’état a doublé sur un peu plus de 20 ans, passant de 22% a 42% du PIB, excluant les dernières garanties et implication du plan de relance (Source : Loi de Finance américaine 2009).

    En soi, ce serait un sujet, hein. Mais pourtant la seule personnalité publique française qui en discute régulièrement, c’est JM Apathie. Autant dire, du lourd en politique …

    @ Koz: oui, bravo pour votre publication sur Slate.fr.

  • henri a écrit:

    Ben, non.

    Dites moi si je compare des choses qui n’ont rien à voir entre elles, mais voici ce qu’en disent les échos: la dette aux Etats Unis est estimée à 80% du PIB pour 2009 (intégrant les différents plans de relance). Elle était de l’ordre de 65% (proche des chiffres de la France) avant la crise à l’issue des deux mandats de W Bush.

    http://www.lesechos.fr/info/finance/300297177.htm

  • @ Zeyes: Caramba, il me semble que vous avez raison !

    Effectivement, sur cette page, on voit que la dette publique US incluant les dépenses de Social Security est a environ 60%-65% avant la crise (le trait rouge du second graphique).
    http://en.wikipedia.org/wiki/United_States_public_debt

    Ce qui se compare a notre dette publique de 65% a fin 2007 (qui doit inclure aussi la dette de la Sécurité Sociale, d’où ma surprise).
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_de_la_France

    Je vais creuser, parce que ceci m’étonne beaucoup !

  • Margit a écrit :

    « additionner les petites avancées cumulées et tenir compte des révolutions évitées malgré la hargne des corporatistes se cramponnant à leurs privilèges menacées. »

    Voilà bien le type de réflêxe que je voulais suggérer lorsque je citait Koz :

    « il y a quelques fondamentaux qui ne faisaient de mal à personne.”

    Vous voyez la contradiction entre les deux? Vous voyez ce qu’il y a d’anti-sarkozyste dans la deuxième citation?

    Pour ma part, sans nier, l’existence de conservantismes pesants, je pars du principe qu’avant que Sarkozy – ou un autre – soit
    élu, il y a dans ce pays des gens qui font que le système fonctionne. A peu près.
    La plupart d’entre nous allons travailler tous les matins sur des routes en bon état, et si nous avons un accident les pompiers viendront nous chercher.

    La tendance, très actuelle, consistant à opposer le système en place, forcément rétrogade et corporatiste, à un homme providentiel, me répugne. C’est une insulte à tous ceux qui font leur travail.

    Et vous savez quoi? Je suis satisfait que les juges fassent leur travail sans être suspendu à la dernière trouvaille anti-corporatiste de Rachida Dati.

    Je suis ravi que J.C. Trichet mène la politique qu’il entends sans se soucier des humeurs du président francais.

    Je trouve normal que les chercheurs se mobilisent lorsque des gens qui ne comprennent rien au fonctionnement académique prétendent tout révolutionner et les mettre au pas.

    J’espère que les policiers savent faire preuve de discernement malgré les objectifs chiffrés qui leur sont fixés. J’ai parfois des doutes.

    Bref, je trouve assez rassurant que l’avenir du pays tout entier ne sois pas soumis aux seuls caprices d’un type qui pense, en se rasant, attribuer à chaque enfant la mémoire d’un juif déporté.

    Au delà des exemples particuliers, les deux visions s’opposent sur un point bien plus fondamental. La deuxième vision part du principe que nous partageons un certain nombre de valeurs communes. La première exprime plutôt un rejet de ce qui est, et ne suggère pas d’autre alternative que la confiance un peu naïve dans un président censé tout régler, ou du moins régler son compte au fainéant, au conservateur, au délinquant, au patron voyou. En fait, au salaud d’en face (pour les connaisseurs de Dupontel).

    Mais pas trop vite. Parceque les salauds sont trop nombreux et risquent de résister fort si les forces du bien avancent à visage découvert.

    Je ne vois que divisions, anathèmes, pointages de doigts (les « patrons voyous », franchement, c’est pas la trouvaille du siècle?), sophismes et solutions simplistes dans le discours politique actuel. C’est assez mauvais pour la suite.

  • henri,
    zeyes a globalement raison sur la dette. Mais il y a 3 nuances de taille. 1. C’est effectivement après 2 mandats de GWB qui ont lourdement plombé les déficits et la dette. 2. Pas plus tard que sous Clinton, le budget des US était largement excédentaire et ce n’était pas exceptionnel; alors qu’en France, on n’a jamais été en excédent depuis 30 ans. 3. Les impôts et charges étant beaucoup plus faibles aux US, ils ont beaucoup de marge pour financer un plan de relance; alors que nous, quand les dépenses publiques représentaient déjà 54% du PIB avant la crise….

  • Liberal a écrit:

    Ce sont les Français qui ont le filet de sécurité et le spectre du chômage de longue durée qui séquestrent leurs patrons, pas les Américains qui n’ont ni l’un, ni l’autre

    Tout à fait d’accord.

    L’honnêteté commande cependant d’ajouter que si vous essayez de séquestrer votre patron aux USA, vous êtes sûr de finir en taule. En France …

  • En deux ans, quelle mesure importante marquant un vrai changement dans les faits ? Quels résultats significatifs à retenir ? Quels textes forts ? La loi Travail Emploi Pouvoir d’Achat ?

    Quand on oublie le « style » inénarrable du personnage pour regarder froidement le « bilan » (ou le « rapport d’étape » si vous voulez), on reste un peu sec, non ?

    Quant aux idées, quand on voulait avant tout réformer le fameux « modèle social français » et qu’on se retrouve avec « le retour de l’Etat » (et bientôt de l’impôt) un peu partout dans le monde, avouez que c’est vraiment pas de bol…

    Mais tout cela n’est pas bien grave au fond (sauf pour les chômeurs, les pauvres et les exclus bien entendu). Quand on est un vrai « entertainer », capable de vendre un frigo à un Inuit, on peut quand même, malgré tout, avec une bonne dose de « pragmatisme » et un « logiciel » rénové, retomber sur ses pattes et se représenter à l’élection qui suit (c’est un métier)… et même être réélu.

  • Jeff a écrit:

    Quand on est un vrai “entertainer”, capable de vendre un frigo à un Inuit, on peut quand même, malgré tout, avec une bonne dose de “pragmatisme” et un “logiciel” rénové, retomber sur ses pattes et se représenter à l’élection qui suit (c’est un métier)… et même être réélu.

    Peut-être. Mais la question qui me turlupine vraiment est la suivante : au-delà du cas Sarkozy, et eu égard au parcours imposé aux hommes politiques, peut-on imaginer qu’un autre profil que celui-là ait jamais une chance de se présenter et de remporter l’élection présidentielle ? SR a échoué, mais pas faute d’avoir essayé de vendre n’importe quoi à n’importe qui. De Chirac on disait déjà qu’il savait gagner une élection, mais ne savait pas quoi faire de sa victoire, Mitterrand était plutôt dans le style prestidigitateur que vendeur de frigos, mais est-ce beaucoup mieux pour les citoyens…

  • Moi je suis un peu déçu par les commentaires de ce billet qui reflètent bien l’attitude des Français face à la situation. Personne ne sait ce qu’il faut faire, à part regarder ses intérêts personnels, c’est normal. Les Français attendent que le père Noël se présente aux élections présidentielles et qu’une fois élu il distribue des cadeaux à tout le monde en fonction des particularités individuelles de chacun.

    Comme le père Noël n’existe pas, on essaye de faire avec le président de la République. Mais la crise arrive et personne ne sait plus comment faire face. Chaque pays a sa propre stratégie pour relancer l’économie. On nous dit que le modèle français est celui qui résiste le mieux à la crise. Je ne suis pas convaincu. Ca prend peut-être plus de temps pour que les effets de la crise se fassent sentir, le paquebot a de l’inertie, mais les machines sont déjà arrêtées et il faudra plus de temps pour les remettre en marche.

    La question que je me pose c’est quel leader politique a une vision claire de ce qu’il faut faire, à part naviguer à vue et attendre que la crise passe ? Je ne reproche pas du tout à Sarkozy de se bouger le plus possible et d’essayer de travailler là où il crois qu’il peut faire quelque chose de positif pour la France. Est-il un des leaders les moins aveugles, ou pas ? Comme personne ne propose pas grand chose en ce moment, on pourrait dire que la lucidité n’est pas une des caractéristiques majeures des politiciens en ce moment.

    D’un autre côté, il faut être exigent par rapport à nos dirigeants politiques, mais à la question « êtes-vous satisfait de l’action du président de la République ? » il faudrait ajouter « si vous avez répondu non, que faudrait-il faire autrement ?».

    Déjà avant la crise, il y avait une pression énorme sur beaucoup d’entreprises industrielles implantées en France, pas forcément appartenant à des groupes français. Il faut produire des produits de qualité au prix le plus bas possible avec le moins de contestation sociale. Une concurrence rude entre usines européennes quelquefois au sein du même groupe, dont certaines en Europe de l’Est. Heureusement que parfois certaines usines à l’Est n’arrivent pas à atteindre les objectifs de qualité. Avec la crise, certains groupes industriels devront fermer des usines et licencier le personnel. Il faut espérer que la compétitivité, le savoir faire et la qualité des produits des usines françaises résisteront au choc.

  • Suis-je un des seuls à ne pas être (trop) déçu par Sarkozy ?

    Il a réalisé tellement de réformes qui vont dans le bon sens que je ne sais pas par où commencer:
    baisse des dépenses publiques dans plusieurs ministères, non remplacement d’un fonctionnaire sur deux dans l’administration, regroupement des ministères pour n’en former plus que 15, crédit d’impôt sur la recherche, statut de l’auto-entrepreneur, flexibilité sur les 35h et les heures supplémentaires, les régimes spéciaux de retraite, service minimum, fusion ANPE-Unedic, mise en place des budgets pluri-annuels, rationalisation des coûts de l’armée, le bouclier fiscal, déduction de l’ISF sur les investissements dans les PME, et toutes les mesures d’attractivité qui vont avec, réforme de l’université, prêts à taux réduits pour les primo-accédants, suivi de certaines recommandations du rapport d’Attali, regroupement de tribunaux, etc… sans parler de celles qui arrivent (Grand Paris, réforme sur les collectivités,…). Et je m’excuse auprès des réformes que j’ai oublié de citer.

    C’est certes une liste un peu à la Prévert mais je suis très satisfait des innombrables réformes qu’il a accomplis sans trop de casse sociale jusqu’à ce que la crise ne vienne pointer son nez!
    Imaginez-vous que ce genre de réforme soit passé sous Chirac ? On ne se rend pas compte des avancées réalisées qui n’auraient pas été envisageable sous les précédents gouvernements.

    La force de Sarkozy a été de faire une campagne présidentielle de grande qualité avec beaucoup de franchise ce qui lui a permis de réaliser les réformes qu’il avait promis sans gros mouvements de contestation. Le fait qu’il ait lancé pratiquement toutes les réformes en même temps a aussi permis de disperser les contestations.
    Bien sûr la crise est passé par là, du coup les mouvements sociaux se sont renforcés mais j’apprécie beaucoup que le gouvernement ne cède pas à a facilité en promettant des chèques à tout va et se soucie de la dette des français (que ma génération devra rembourser, ou en tout cas devra supporter les intérêts de la dette) et de la compétitivité du pays en n’augmentant pas les impôts (ou prélèvements obligatoires) qui sont avec la Suède parmi les plus élevés d’Europe !!

    Je dois dire que la gestion de la crise par Sarkozy m’a agréablement surpris et je n’ose pas imaginer comment la situation aurait prise en main par Royal ou Bayrou.

    Enfin, certains argueront que les réformes ont un goût d’inachevé, mais sur le nombre de réformes votées, le pourcentage me semble assez faible. C’est toutefois le point que Sarkozy doit travailler, ne pas oublier la concertation et la pédagogie (comme il a su le faire au début de son mandat) pour faire passer les réformes essentielles pour la compétitivité du pays.

    J’espère que les français sauront faire un bilan objectif à la fin des 5 ans du mandat et se rendra compte que les réformes auront modernisé le pays et l’auront rendu (j’en suis persuadé) plus réactif et dynamique.@ Naros:

  • @Pepito

    « D’un autre côté, il faut être exigent par rapport à nos dirigeants politiques, mais à la question « êtes-vous satisfait de l’action du président de la République ? » il faudrait ajouter « si vous avez répondu non, que faudrait-il faire autrement ?». »

    Sophisme.
    Vous partez du principe que l’important c’est de « faire ». C’est tout à fait bizzare.
    Dans la même veine, il y a tous les raisonnements du style « lui au moins il fait bouger les choses ».
    Et même le sarkozysme « rien ne serait pire que de ne pas réformer ».

    « Faire » quoi?
    « Bouger », dans quelle direction?

    Je propose donc une réponse tout à fait simple à votre question : rien.
    En effet, dans un certain nombre de cas, j’estime que ce que fait Sarkozy est mauvais en soi. Ne pas le faire serait préférable.
    Par exemple, privilégier les heures sup au détriment de l’emploi, c’est mauvais. Il aurait mieux valu ne pas le faire.
    Et en plus, ça coûte très cher. Une balle dans chaque pied.

    « D’abord ne pas nuire » : voilà le raisonnement qui semble étranger à beaucoup de supporters.
    Hypocrate, au secours, ils sont devenus fous!

    « Ca prend peut-être plus de temps pour que les effets de la crise se fassent sentir, le paquebot a de l’inertie, mais les machines sont déjà arrêtées et il faudra plus de temps pour les remettre en marche. »

    Plus de 90% de la population active qui travaille, ça vous fait penser à des machines à l’arrêt, vous? Ou bien, vous pensez que dans quelques mois le taux de chômage sera de 60%?!

    « La question que je me pose c’est quel leader politique a une vision claire de ce qu’il faut faire, à part naviguer à vue et attendre que la crise passe ? Je ne reproche pas du tout à Sarkozy de se bouger le plus possible et d’essayer de travailler là où il crois qu’il peut faire quelque chose de positif pour la France. »

    Partant du principe que les dirigeants politiques, avec ou sans vision claire, n’ont pas une très grande influence sur les cours de bourse, je n’ai presque rien contre l’agitation, mais s’il pouvait s’agiter sans déverser des milliards que nous n’avons pas en direction des banques et des constructeurs automobiles, ça nous arrangerait.
    Je n’ai toujours pas compris pourquoi mes impôts devaient servir à payer la voiture neuve de mon voisin (1000€, excusez du peu).

    Si, au contraire, vous pensez que lancer l’argent par les fenêtres vaut mieux que ne rien faire, alors là…

    @Naros

    Bravo, vous esquissez un bilan. C’est courageux mais ça manque un peu de détail. Qu’est-ce qui vous satisfait plus qu’avant, par exemple, dans le système universitaire?

    Vous écrivez : « Je dois dire que la gestion de la crise par Sarkozy m’a agréablement surpris et je n’ose pas imaginer comment la situation aurait prise en main par Royal ou Bayrou. »

    Comment, d’après vous? Vous pensez que ces deux là auraient pris des mesures si radicalement originales qu’on ne peut même les imaginer? Qu’auraient t’ils bien pu faire de si terrible dans un contexte où, de toute façon, les politiques (francais, a fortiori) ne peuvent pas grand chose?
    Et, dans la gestion de Sarkozy, qu’est-ce qui vous a surpris?

  • @Gatien

    J’ai bien conscience que je n’ai pas développé tous les aspects et mesures prises qui me semblent très bonnes, sinon je risquerai d’y passer la nuit.

    Concernant le système universitaire, avez-vous vu l’état de délabrement des universités et savez-vous que les meilleurs profs de nos universités sont démarchés dans les universités étrangères pour des salaires parfois trois fois supérieur, que certains acceptent ?
    Ce plan apporte 5 milliards d’euros aux universités d’une part pour les rénovations et d’autres part pour la dotation des salaires des professeurs pour attirer les meilleurs (ou en tout cas éviter leur fuite) et pour le budget de la recherche qui est liée dans les autres pays à l’université, un peu moins en France. Sans parler du rapprochement université-entreprise indispensable pour l’employabilité des étudiants qui sortent de la fac.
    En somme, faire rattraper le retard de l’université française sur les autres pays. L’éducation et la recherche, quoi de mieux pour investir dans l’avenir, vous ne trouvez pas ?

    Si Royal avait été à la tête du pays, sans même parler de la présidence de la France à la tête de l’UE unanimement saluée en Europe grâce au dynamisme de Sarkozy, je crains qu’elle ait dépensée sans compter, ignorant la soutenabilité de la dette et condamnant un peu les générations futures, dans des mesures inadaptée comme dans la consommation (dont la moitié s’évapore dans les importations) par exemple, comme le proposait la gauche au début de la crise (la seule proposition que j’ai entendu d’ailleurs) et comme Royal l’avait précédemment dit dans son programme.
    Sarkozy et Fillon ont bien dit qu’ils gardaient un oeil attentif sur le déficit et ont axés le plan de relance sur l’investissement et sur l’offre !! Ce qui est bien plus profitable en terme d’emploi et d’efficacité. Voilà mes craintes. Donc quand je dis que je n’ose les imaginer, c’est au regard de leur efficacité et de leur coût, pas de leur originalité qui malheureusement n’a pas brillé chez Royal 😉
    Ai-je bien répondu à vos questions ?

    Ensuite vous développez un point intéressant
    « “Faire” quoi? “Bouger”, dans quelle direction?
    Je propose donc une réponse tout à fait simple à votre question : rien »
    Selon vous, ne rien faire est une option intelligente.
    Que dire de la dette qui s’accumule depuis 30 ans et qui représente un coût de 40 milliards d’euros chaque année juste en intérêt (c’est le 2ème budget de l’état si je me souviens bien) ??
    Il fallait donc évidemment faire quelque chose sur le plan économique pour au moins stopper l’accroissement de la dette, au mieux la réduire. Les mesures prises pour réduire les dépenses publiques vont indéniablement dans le bon sens sachant que l’autre alternative eût été d’augmenter les impôts qui sont déjà parmi les plus élevés en Europe, le contestez-vous ?
    Ensuite, un pays qui n’innove pas, qui n’est pas dynamique ni attractif est un pays qui meurt à petit feu. Toute l’activité, la création de nouvelles richesses etc nous passera sous le nez et au lieu d’enrichir la population française, enrichira nos voisins. J’ai personnellement de meilleurs ambitions que ça pour la France et j’espère que vous aussi !

    Koz, j’aimerais avoir aussi votre avis sur la question, ne pensez-vous pas que la gestion de la crise a été faite intelligemment (en misant sur l’offre et non la demande) ? Et que malgré la déception d’avoir eu parfois des demi-réforme ou 3/4 réformes, le travail qui a été fait est bon ?

  • Gatien a écrit:

    Par exemple, privilégier les heures sup au détriment de l’emploi, c’est mauvais. Il aurait mieux valu ne pas le faire. Et en plus, ça coûte très cher. Une balle dans chaque pied.

    “D’abord ne pas nuire” : voilà le raisonnement qui semble étranger à beaucoup de supporters. Hypocrate, au secours, ils sont devenus fous!

    Intéressant commentaire.

    D’après vous, cette moindre recette de l’Etat s’est purement et simplement volatilisée? J’avais plutôt le sentiment qu’il s’agissait d’un transfert d’une part vers les travailleurs qui manquent, dit-on, de pouvoir d’achat ; et d’autre part vers les entreprises de main d’oeuvre qui peinaient déjà avant la crise et souffrent terriblement aujourd’hui. C’est sûr que quand on se refuse à prendre en compte les éléments qui nous déplaisent, on n’a pas de mal à démontrer ce qu’on veut. Avec ce type de raisonnement hémiplégique, on peut affirmer que les charges sociales (pesant sur les salaires) ont été conçu dans le but de créer du chômage. Ca ne vole pas bien haut.

    Tout aussi intéressant est votre éloge du précepte d’Hippocrate. Surtout avec le savoureux coup de griffe envers les « supporters ». Je ne sais si vous vous considérez comme un supporter du modèle social français. Mais quand vous voyez la pauvreté, le chômage, l’exclusion, l’absence de perspective pour les plus faibles et des services publics qui semblent tous sous-financés (éducation, santé, justice, défense, recherche, culture…), vous ne vous demandez jamais si les dépenses publiques qui représentent plus de 54% de la richesse créée ne sont pas plus nuisibles que bénéfiques?

  • @Liberal:

    Le poids des dépenses de protection sociales pèsent pour 31% du PIB en France (550 Milliards) avec la répartition suivantes : 45% prestation vieillesse, 36% en prestation de santé, 9% de soutien aux familles, 6% aides à l’emploi, 3% aides au logement, 1% Aides sociales (RMI…) selon le dernier Challenges. Cette répartition permet d’apprécier plus finement qui sont les grands bénéficiaires du système de protection sociale: en clair, non pas le chômeur ou le RMIste, mais le citoyen Français, et plus particulièrement le retraité, cœur de l’électorat de N. Sarkozy.

    En ce qui concerne les heures sup. défiscalisées, c’est vrai qu’elles bénéficient en premier lieu aux salariés à qui on les propose, apportant un complément de pouvoir d’achat. Ceci dit, la mesure a, comme le décrit Gatien, d’autres effets qu’il ne faut pas ignorer: elle constitue une barrière à l’embauche (le cout de l’heure sup étant bien plus compétitif pour une entreprise que l’heure de base d’un nouvel employé)et elle n’a, contrairement au plan initial, pas permis de « travailler plus », mais a surtout créé un effet d’aubaine sur les heures supplémentaires déjà effectuées avant la mesure (puisque toutes les heures sup sont défiscalisables). Le rapport 2008 sur les heures sup. défiscalisées montrent qu’il n’y a pas d’augmentation des heures sup d’une année sur l’autre. A partir de là, on peut s’interroger sur la pertinence de cette mesure, qui constituent un manque à gagner pour l’état et un frein à l’embauche. Peut être (je dis bien peut être) qu’un chèque de soutien a la consommation au travailleur modeste aurait été une réponse plus adaptée et plus efficace.

  • zeyesnidzeno a écrit:

    Le poids des dépenses de protection sociales pèsent pour 31% du PIB en France (550 Milliards)

    C’est le PIB qui est de 550 milliards et non les dépenses de protection sociales, ou bien?

    Gatien a écrit:

    Je n’ai toujours pas compris pourquoi mes impôts devaient servir à payer la voiture neuve de mon voisin (1000€, excusez du peu).

    Gatien, j’ai de mauvaises et bonnes nouvelles pour vous concernant la prime à la casse.

    Ce n’est pas seulement vos impôts, mais les impôts de tous les Français qui vont servir à payer la nouvelle voiture, non seulement de votre voisin, mais de tous les autres 220.000 personnes que le gouvernement estime vont bénéficier de cette prime en 2009. Cette prime représente 0,06% du budget de l’Etat, donc vous pouvez calculer combien cela va vous coûter à vous personnellement. Pour chaque 1.000€ d’impôts que vous allez payer en 2009, 0,60€ seront destinés à payer les nouvelles voitures de 220.000 pékins, celle de votre voisin en particulier va vous coûter 0,0000027€.

    Pourquoi cette mesure (une des rares mesures de relance par la consommation)? La première raison, c’est pour aider les constructeurs automobiles certes, mais aussi pour préserver les emplois dans la branche automobile qui représentent de l’ordre de 9% des emplois en France (sous-traitants, équipementiers, garages, assurances, etc.). La deuxième raison est écologique parce que cette prime n’est applicable qu’aux nouvelles voitures qui produisent moins de 160 g de CO2 par km ce qui permet de sortir de la circulation de vieilles caisses qui polluent pas mal.

    Malheureusement, il y a d’autres mauvaises nouvelles : si votre voisin achète une voiture qui produit moins de 100 g de CO2 au km, la prime + le bonus écologique totalisent 2.000€.

    Et que pensez-vous de ceci ? mon voisin vient d’acheter une voiture japonaise avec la prime à la casse et le constructeur lui a fait encore 2.000€ de discount. Je ne sais pas si cette voiture là (Mazda) est assemblée dans une usine en France, mais vos impôts risquent de subventionner des emplois japonais.

  • Pepito a écrit:

    C’est le PIB qui est de 550 milliards et non les dépenses de protection sociales, ou bien?

    Ce sont bien les dépenses de protection sociale qui sont estimées à 550 MM.

  • zeyes,

    Merci pour cette réponse.

    Sur les dépenses sociales, peu me chaut que les bénéficiaires votent Sarkozy ou Besancenot. Je constate que pour équilibrer les caisses sociales, la droite tend plutôt à proposer de réduire les prestations et la gauche préfère plutôt augmenter les cotisations. Le jour où le PS proposera de réduire les avantages accordés au coeur de son électorat (fonctionnaires, enseignants…), on en reparlera.

    Pour les heures sup, ce que vous appelez « effet d’aubaine » peut être considéré comme un ballon d’oxygène donné aux entreprises de main d’oeuvre. Lequel a, comme omet de le décrire Gatien, d’autres effets qu’il ne faut pas ignorer : il soutient l’emploi en évitant des faillites et rendant la production en France plus compétitive.

    Peut être (je dis bien peut être) que plutôt que de prendre de l’argent aux employeurs pour le donner aux travailleurs modestes qui se retrouveront au chômage parce que leur employeur fait faillite ou perd des marchés, il est plus adapté et efficace de laisser ces sommes aux employeurs.

    D’abord ne pas nuire…

  • Gatien a écrit:

    Plus de 90% de la population active qui travaille, ça vous fait penser à des machines à l’arrêt, vous?

    La France a un des taux d’emploi (% ayant un emploi de la population en âge de travailler) les plus bas du monde !

    Le taux de chômage, lui, se calcule par rapport aux personnes ayant déclaré vouloir un emploi. Dans les systèmes malthusiens comme le français, le taux de chômage réel est sous-estimé, parce que les demandeurs d’emploi potentiels sont découragés de se déclarer comme tels. Et puis les étudiants en sociologie du Mirail ne sont pas des chômeurs…

  • Pour apprécier il faut voir le contexte et comparer avec les prédécesseurs.

    Le contexte, c’est un an de situation mondiale morose et un an de crise.

    Le bilan des prédécesseurs n’est pas reluisant, Jospin c’est essentiellement les 35 heures et l’assurance d’un endettement chronique et croissant des finances publiques.

    Le bilan de Chirac est assez light, je salue toutefois la diminution des accidents de la route (après 30 ans de pouvoir politique …).

    Vu sous cet angle l’activisme de NS me semble à son avantage et le bling bling n’est vraiment qu’accessoire.

  • Liberal a écrit:

    Peut être (je dis bien peut être) que plutôt que de prendre de l’argent aux employeurs pour le donner aux travailleurs modestes qui se retrouveront au chômage parce que leur employeur fait faillite ou perd des marchés, il est plus adapté et efficace de laisser ces sommes aux employeurs.

    J’ai une assez bonne nouvelle pour vous Libéral: quand de l’argent est distribué aux banques, au secteur automobile ou investit pour soutenir le modèle défaillant du secteur culturel, c’est d’abord et avant tout l’argent du contribuable que vous distribuez, bien avant celui « des employeurs ». Quand il s’agit de plan de soutien à la consommation, c’est a peu près le même principe.

    Liberal a écrit:

    Pour les heures sup, ce que vous appelez “effet d’aubaine” peut être considéré comme un ballon d’oxygène donné aux entreprises de main d’oeuvre. Lequel a, comme omet de le décrire Gatien, d’autres effets qu’il ne faut pas ignorer : il soutient l’emploi en évitant des faillites et rendant la production en France plus compétitive.

    Je crois que le gain moyen pour un employé ayant bénéficié d’heures supplémentaires défiscalisées est de l’ordre de €90… par trimestre. J’imagine que le gain de productivité et de compétitivité lié a cette mesure est du même ordre… Je suis sure que pour supporter le pouvoir d’achat et soutenir les entreprises en difficultés, on saura trouver plus efficace.

  • @Naros

    Merci pour votre réponse sur l’université.
    Le problème : votre réponse repose uniquement sur ce qui est affiché par le gouvernement, pas sur l’université réelle.
    En répétant la communication gouvernementale, on arrive à faire un bilan positif, c’est quand même logique.

    « Concernant le système universitaire, avez-vous vu l’état de délabrement des universités »

    Oui, j’ai vu, j’y travaille. En fait je suis maître de conférence en école d’ingénieur, mais ce n’est pas aussi déconnecté de l’université que ce que l’on croît souvent (et en tant que MCF les réformes Pécresse me concernent exactement de la même façon qu’un MCF universitaire). Et dans les laboratoires nous sommes tous mélangés, donc je sais très bien dans quelles conditions mes collègues travaillent.
    Ca c’est le constat de départ.

    « savez-vous que les meilleurs profs de nos universités sont démarchés dans les universités étrangères pour des salaires parfois trois fois supérieur, que certains acceptent ? »

    Il faut nuancer un peu. Vous savez que, pour la carrière d’un chercheur, travailler à l’étranger est une bonne chose (y compris du point de vue du ministère, et je ne pense pas que ça changera avec Pécresse)? On ne peut pas demander aux chercheurs de partir à l’étranger et s’alarmer lorsqu’ils le font.
    Salaires supérieurs à l’étranger, c’est vrai.
    Moins de charge administratives et d’enseignement à l’étranger. C’est en général vrai aussi.
    Un exode massif des cerveaux de ce fait, c’est un catastrophisme pas très réaliste.
    Si vous prenez en compte que :

    *des chercheurs francais vont à l’étranger pendant que des chercheurs étrangers viennent en France;

    *peu de gens s’expatrient pour des raisons de salaires. Beaucoup de chercheurs partent pour la simple raison que le nombre de places est limité et qu’après quelques échecs aux auditions de recrutement, ils décident de tenter leur chance ailleurs, indépendemment du salaire;

    *Un salaire trois fois supérieur quand le logement est deux fois plus cher et que vous n’avez pas de couverture sociale, ça n’est pas aussi exceptionnel qu’il y paraît;

    *Le démarchage direct par des universités étrangères, s’il existe, est probablement rarissime. Je n’ai jamais connu aucun cas de ce type.

    Mais quand même, j’admet, que les conditions de travail ont un effet sur le flux d’équilibre entre chercheurs partant et chercheurs arrivant en France.

    Cet effet est il plus important que, par exemple, la loi qui impose aux étrangers des rendez-vous en préfecture pour prouver leur maitrise du francais et de la culture francaise?

    Pas sûr.
    Les anglophones, entre autres, sont totalement ahuris de devoir parler francais avant de pour pouvoir s’installer en France. A l’heure où toute la recherche se fait en anglais, celà donne une très mauvaise image du pays, de son administration tatillone, de son ouverture internationale…

    Le plus gros handicap de la France pour recruter les chercheurs étrangers, si l’on s’en tient au salaire, vous savez d’où il vient? C’est très simple : un chercheur qui a 20 ans de recherche à l’étranger derrière lui et qui arrive en France à l’âge de 45 ans sera embauché au même salaire qu’un chercheur débutant, pour la simple raison que le ministère ne prend pas en compte l’expérience à l’étranger dans l’ancienneté. Donc, ce chercheur chevronné commence avec ancienneté 0, grade 1, échelon 1 (soit 1900euros/mois net environ).
    Pour changer çà, il suffit d’une circulaire précisant à l’administration comment l’ancienneté doit être calculée. Ca n’aurait mis aucun chercheur dans la rue. Mais voilà : ça coute de l’argent…

    « Ce plan apporte 5 milliards d’euros aux universités d’une part pour les rénovations »

    Non. 0€ pour les rénovations. Le plan campus impose aux universités de louer (oui louer) du neuf. Le plan campus revient, quasiment, à verser directement l’argent aux bétonneurs que sont Bouygues and co (et a été comptabilisé comme tel dans le plan de relance). Marge de décision des universités réputées autonomes, dans cette affaire : 0.

    De plus, la plupart des responsables d’établissement d’enseignement supérieur constate que l’argent promis par le ministère n’arrive pas, ou que son versement est assorti de conditions tellement draconiennes qu’ils préfèrent laisser tomber. Encore une fois totalement contradictoire avec l’idée d’universités autonomes.

    « et d’autres part pour la dotation des salaires des professeurs pour attirer les meilleurs »

    Comme je suis un bon chercheur, j’observe avec attention ma fiche de paye, pour voir à quel moment on va me retenir en France grâce à un salaire augmenté. 😉

    Probabilité que ça se produise avec un ministère qui rogne le moindre centime : 0.001%? Je vous ferai signe si c’est le cas…

    Dernière chose, sur ce buget qui est supposé augmenté, tout est en fait basé sur des astuces comptables. Je ne saurais vous expliquer le détail de ces astuces. Ce que je constate c’est la réalité.

    Cette réalité : en étant dans un contexte très favorable (domaine des « sciences pour l’ingénieur », cité par Sarkozy parmis les trois domaines d’excellence francais dans son fameux discours, jeune chercheur, dans une ville sélectionnée par le ministère parmis les 6 premières pour le plan campus – Grenoble), j’entends mes directeurs (côté enseignement ET recherche) qui gère la pénurie, annonce des pénuries plus grandes encore, et nous demandent de faire la même chose avec moins de moyens, du fait de dotations en baisse. Ces directeurs ne sont pas du style à faire du Pécresse-bashing primaire. Vraiment pas le style.
    Alors, tout cet argent, il est où?

    « Sans parler du rapprochement université-entreprise indispensable pour l’employabilité des étudiants qui sortent de la fac. »

    Des signes tangibles de ce rapprochement? Je ne vois pas le rapport avec les réformes actuelles.
    Au cas ou vous penseriez au « crédit impôt-recherche ». Sachez qu’il est détourné par les entreprises qui financent leur activité commerciale avec çà. Il suffit de présenter un projet comme de la recherche et l’argent tombe. Tout le monde le sait dans le milieu. Incidemment, une partie de cet argent revient aux universitaires qui ont servi de prête-noms pour donner une allure « recherche » aux projets en question. Ce n’est clairement pas optimal.

    Moi qui suit dans un domaine très proche des entreprises, je constate que les entreprises francaises ont beaucoup plus d’hésitations que d’autres à financer des recherches ambitieuses. Problème de culture et d’image de l’université peut-être. Pas sûr que l’image s’améliore avec la contre-publicité que Sarkozy (et, par ricochet, vous) lui fait…

    « En somme, faire rattraper le retard de l’université française sur les autres pays. »

    En retard? De quel point de vue?

    « L’éducation et la recherche, quoi de mieux pour investir dans l’avenir, vous ne trouvez pas ? »

    Probablement. C’est ce qui fait que la politique actuelle, qui conduit – dans la réalité – à des réductions des crédits et d’effectifs, au démantèlement du CNRS, à l’empilement toujours plus complexe de structures et de systèmes d’évaluation, et – ce n’est pas le moins – à des chercheurs dans la rue et des facs bloquées, n’est pas très réjouissant.

  • @Naros (suite)

    « Si Royal avait été à la tête du pays, sans même parler de la présidence de la France à la tête de l’UE unanimement saluée en Europe grâce au dynamisme de Sarkozy, je crains qu’elle ait dépensée sans compter, ignorant la soutenabilité de la dette et condamnant un peu les générations futures, dans des mesures inadaptée comme dans la consommation (dont la moitié s’évapore dans les importations) par exemple, comme le proposait la gauche au début de la crise »

    D’accord. Cette crainte me paraît raisonnable. J’observe tout de même que Royal n’aurait pas été seule à décider (quoique sur ce point elle a exactement le même travers que Sarko). Ce n’est pas anodin : parmis les derniers gouvernements, ce sont ceux de droites qui ont le plus augmenté les déficits. Ils ont même réclamé que la gauche les augmente aussi quand elle était aux affaires (« cagnotte fiscale » anyone?).

    « Ai-je bien répondu à vos questions ? »

    Non. Vous n’avez pas dit comment Bayrou aurait ruiné la France. 😉 C’est quand même lui qui a le discours le plus ferme sur les déficits, dans ce chouette trio, non?

    « Selon vous, ne rien faire est une option intelligente. Que dire de la dette qui s’accumule depuis 30 ans et qui représente un coût de 40 milliards d’euros chaque année juste en intérêt »

    Que dire?!
    Que NE PAS PRENDRE de mesures qui augmentent cette dette (TEPA, prime à la casse, train de vie de l’Etat, et bien d’autres) est une bonne chose. Ce n’est pas logique?

    Souvenez vous par exemple de l’attitude du gouvernement lorsque, juste après l’élection présidentielle, il s’est avéré que la réduction d’impôts en faveur des emprunts immobiliers ne pouvait être rétroactive : « nous trouverons un autre moyen de dépenser cet argent ». Il aurait mieux valu accepter la non-rétroactivité, et ne rien faire de plus.

     » Il fallait donc évidemment faire quelque chose sur le plan économique pour au moins stopper l’accroissement de la dette, au mieux la réduire. Les mesures prises pour réduire les dépenses publiques vont indéniablement dans le bon sens »

    Comment vous dire… les déficits augmentent depuis que Sarkozy est élu… Depuis avant la crise. Pourquoi croyez vous que l’Europe nous envoie des avertissements?

     » l’autre alternative eût été d’augmenter les impôts qui sont déjà parmi les plus élevés en Europe, le contestez-vous ? »

    Ma réponse précédente rend cette question superflue. Mais quand même : contester que les impôts francais sont parmis les plus élevés, non. Contester que la moyenne est une référence absolue qui reflète la situation idéale, oui.
    Vous pensez qu’au Luxembourg les politiciens disent « il faut augmenter nos impôts qui sont parmis les plus bas d’Europe »? Non bien sûr. Cette histoire de moyenne est un argument ad-hoc que l’on sort lorsque celà arrange.
    L’alternative, la vraie, c’était avant tout de ne pas créer de nouvelles dépenses. Si Sarkozy n’avait rien fait, vraiment rien, les déficits seraient plus faibles (ils auraient moins augmenté) qu’aujourd’hui.

    Pour conclure et être tout à fait honnête, je dirais que l’augmentation des déficits à cause de Sarkozy n’est clairement pas le plus grave, de mon étroit point de vue.

    Je suis plus préoccupé par la corruption sous toute ses formes (proximité pouvoir-grandes entreprises, réforme du code des marchés publics, voyages officiels payés par des particuliers, rapports avec les chefs d’état francafricains,…), par l’intolérance (« ah les braves gens qui se lèvent tôt le matin n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux » – G. Brassens), le racisme, la régression des libertés, l’absence de discours politique cohérent, la désinformation.
    Mais tout n’est pas nouveau. Sur certains de ces points, Sarkozy n’est pas pire que Chirac.

  • @Liberal

    « D’après vous, cette moindre recette de l’Etat s’est purement et simplement volatilisée? J’avais plutôt le sentiment qu’il s’agissait d’un transfert d’une part vers les travailleurs qui manquent, dit-on, de pouvoir d’achat ; et d’autre part vers les entreprises de main d’oeuvre qui peinaient déjà avant la crise et souffrent terriblement aujourd’hui. »

    J’avais plutôt le sentiment que ce transfert allait beaucoup vers les travailleurs et très peu vers les entreprises. J’avais aussi le sentiment qu’il vallait mieux transférer cette moindre recette vers la création d’emplois, partant du principe que ça réduirait le déficit de l’assurance chômage.

    Je me disais aussi que les chomeurs étaient plus à plaindre que les gens qui travaillent.

    Je me trompais?

    « Tout aussi intéressant est votre éloge du précepte d’Hippocrate. […] Mais quand vous voyez la pauvreté, le chômage, l’exclusion, l’absence de perspective pour les plus faibles et des services publics qui semblent tous sous-financés (éducation, santé, justice, défense, recherche, culture…) »

    Vous considérez que, aujourd’hui, la pauvreté diminue, le chômage et l’exclusion aussi, que les plus faibles ont de meilleurs perspectives, et que les services publiques sont mieux financés? Probablement non. Donc, je ne vois pas où vous voulez en venir.

    « vous ne vous demandez jamais si les dépenses publiques qui représentent plus de 54% de la richesse créée ne sont pas plus nuisibles que bénéfiques? »

    Si, éventuellement. Et c’est sans aucun rapport avec la discussion présente.

  • A zeyesnidzeno

    Quand vous dites « c’est d’abord et avant tout l’argent du contribuable que vous distribuez, bien avant celui “des employeurs”. « , qu’il soit prélevé à l’origine sur le salarié ou sur l’entreprise, cela revient au même ! Pour pouvoir prélever des taxes, il faut qu’il y ait de la création de richesse. Les taxes constituent les « prélèvements obligatoires » qui sont un mix entre les charges patronales, salariale, TVA, etc. qui pèsent sur la compétitivité de notre pays. Car même en parlant de la TVA qui ne grève pas directement le coût du travail, plus il y a de taxes sur les produits, plus le coût de la vie augmente et bien souvent, plus le SMIC et l’échelle des salaires augmentent (donc par effet de domino, le coût pour les entreprises !)

    Ensuite, aucun argent n’a été gratuitement distribué aux banques ou constructeurs automobiles !! Vous parlez peut-être :
    – des prêts accordés aux constructeurs automobiles par le gouvernement français (qui emprunte sur le marché obligataire à un taux d’environ 4,5% et à prêté aux constructeurs à un taux de 8%, donc le gouvernement se fait de l’argent) et
    – de la prise de participation de l’Etat au capital des banques (dont le cours de bourse au moment de l’achat était très faible et dont la progression prochaine devrait permettre à l’Etat de réaliser une belle plus-value à l’instar de ce qu’on a vu avec Alstom)

    Concernant les heures supplémentaires, d’un côté vous dites « le cout de l’heure sup étant bien plus compétitif pour une entreprise que l’heure de base d’un nouvel employé » puis de l’autre « Je crois que le gain moyen pour un employé ayant bénéficié d’heures supplémentaires défiscalisées est de l’ordre de €90… par trimestre. »
    Il y a donc (s’il s’agit bien de 90€/trimestre) 30€ par mois d’économisé, le recours aux heures sup’ ne constitue donc pas un moyen « bien plus compétitif » pour l’entreprise et vous vous contredisez. Bref, cette mesure améliore tout de même plus qu’elle ne détériore la compétitivité des entreprises mais elle n’avait pas cette vocation. Vous qui cherchez une mesure plus efficace, on peut citer le crédit d’impôt sur la recherche déjà mis en place et la remise à plat de la TP qui arrive pour ne citer que ces exemples 😉

  • @Pepito

    Vous êtes conscient que votre raisonnement sur mes impôts, ceux de tous les francais, le peu de centimes qui vont directment de moi à mon mon voisin, pourrait justifier à peu près n’importe quoi, ou il faut que j’argumente?

    « La deuxième raison est écologique parce que cette prime n’est applicable qu’aux nouvelles voitures qui produisent moins de 160 g de CO2 par km ce qui permet de sortir de la circulation de vieilles caisses qui polluent pas mal. »

    Euh… Attendez. Vous avez compté le coût environemental de la production d’une voiture neuve pour remplacer une voiture ancienne qui pourrait encore rouler? Probablement supérieur à quelques grammes de CO2…

    C’est assez savoureux de voir comme les arguments sont interchangeables… la relance par la consommation, c’est nul, sauf quand Sarkozy le fait.

    La prime à la casse, elle va pas un peu profiter aux constructeurs japonais des fois, mmh?

  • Ci-dessus, j’ai donné un lien vers un texte qui évoque « les atteinte à l’humanité des sans papiers et à celle des exécutants d’ordres incompatibles avec leur propre dignité ». Aujourd’hui je tombe sur ces déclarations d’un policier :

    « La pression sur les chiffres a explosé. Ce sont des objectifs chiffrés écrits. Chaque fonctionnaire de police reçoit les siens. Si on n’arrive pas à atteindre les objectifs chiffrés, on est sanctionnés. Je prends mon exemple personnel : il y a deux ans, il fallait faire quatre interpellations et j’en avais fait deux. J’ai été chez mon commissaire signer une lettre de mise en garde parce que je n’étais pas entré dans ces quotas. Il faut savoir qu’une mise en garde est dans votre dossier administratif. Avant, nous avions notre marge d’appréciation sur le terrain, nous arrêtions qui nous voulions. Maintenant, les chiffres sont précis, nous devons faire des chiffres de violence de voie publique. Parfois, ce sont des « ILE », interventions sur les étrangers…

    Ce mois-ci, il faut interpeller plus de sans papiers. Ras-le-bol là encore des fonctionnaires, qui ont perdu toute capacité d’appréciation des situations. Il faut vraiment arrêter tout ce qui bouge. Le regard de la population sur nous est de pire en pire, la hiérarchie nous met de plus en plus la pression pour remplir les objectifs chiffrés. Le policier a vraiment le cul entre deux chaises et c’est pas facile pour lui. »

    http://20minutes.bondyblog.fr/news/200905120002/flics-au-bord-du-gouffre

    Le plus grave à mon sens :

    « Le regard de la population sur nous est de pire en pire ».

    Par ailleurs, ce policier décrit globalement une situation qui se dégrade dans les banlieues.
    Si l’on arrête de compter les nouvelles lois et que l’on observe la situation réelle, il est comment le bilan de Sarkozy dans les banlieues?
    Là, il a eu plus que deux ans. Il a fait quoi de concret à part supprimer la police de proximité?
    La faute à la crise?

    Désolé Koz, mais vous me connaissez, un billet sur le bilan de Sarkozy, ça ne peut pas me laisser indifférent. 🙂

  • zeyes,

    A. Les 550 milliards par an dont vous nous parliez plus haut, ce sont des charges sociales. Elles sont acquittées par les entreprises et les salariés. Rien à voir avec le contribuable. De même, l’exonération des heures sup est à 95% une réduction de charges sociales. La part fiscale du truc est négligeable.

    B. Le coût budgétaire de l’exonération est très exactement la somme des montants alloués aux salariés et aux entreprises. De 2 choses l’une. Soit ce coût est élevé et le bénéfice l’est aussi, soit le bénéfice est faible et le coût l’est également. Considérer, comme vous le faites, que cette mesure coûte très cher pour un bénéfice négligeable relève de l’erreur de raisonnement. Rassurez vous, vous n’êtes pas la seule. Pour ma part, je considère qu’une réduction de charges sociales de 4 milliards va dans le bon sens mais reste très insuffisante par rapport aux 550 milliards payés annuellement. Et vous?

    Gatien a écrit:

    J’avais plutôt le sentiment que ce transfert allait beaucoup vers les travailleurs et très peu vers les entreprises. J’avais aussi le sentiment qu’il vallait mieux transférer cette moindre recette vers la création d’emplois, partant du principe que ça réduirait le déficit de l’assurance chômage.

    Je me disais aussi que les chomeurs étaient plus à plaindre que les gens qui travaillent.

    Vous devriez en parler à zeyes et au PS qui considèrent qu’il aurait mieux valu faire directement un chèque aux salariés.

    Ceci dit, je crois que vous vous trompez. A ma connaissance, le bénéfice de l’exonération des heures sup est à peu près également partagé entre salariés et entreprises. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup ont hurlé au scandale à cause des « effets d’aubaine » qui profitaient aux patrons.

    Mais, vous posez implicitement une bonne question. Si les chômeurs sont plus à plaindre que les gens qui travaillent (position sur laquelle je vous rejoins), pourquoi avons nous choisi de privilégier les prestations aux dépends de l’emploi?

  • le bilan du président Nicolas Sarkozy est excellent :
    – Sauver la planète d’une troisième guerre mondiale en Géorgie.
    – Sauver la planète d’un réchauffement planétaire grâce au Grenelle de l’environnement.
    – Sauver la planète financière grâce à ses interventions énergiques au G20 où son expérience a explosé aux yeux d’un Obama naïf et néophyte.
    – Sauver notre industrie (Gandrange), par un plan de relance jamais vu jusque là, sauvetage des banques Dexia et Caisse d’épargne.
    – Épouser la plus belle femme de l’univers
    – Encourager le travail au dépend de l’assistanat.
    – Démanteler toutes les bandes du territoire et assurer la sécurité du pays grâce à une politique volontaire du résultat.
    – Lancer le grand Paris, ville que tout le monde nous enviera dans 10 ans. Et je lie ceci avec la grande politique de civilisation lancée l’année dernière et dont on commence à voir les résultats.

    Bref, en deux ans, il a fait plus que Chirac et la Mitte en 25 ans. Je crois qu’il reste 3 ans pour permettre enfin aux citoyens de travailler le dimanche, dernière promesse à mettre en place.
    On peut même se demander si il aura besoin d’un second mandat tellement il aura révolutionner le pays.

    Enfin, on peut toujours imaginer qu’il lance un projet spatial pour aller coloniser une autre galaxie, trouver la formule de la pierre philosophale et eventuellement empêcher les seismes italiens de se produire en les bloquant avec ses bras musclés. Car en plus d’un homme supérieurement intelligent, il est très sportif et très musclé.

  • J’ai oublié la pacification de la Lybie avec le retour de ce pays dans le giron des démocraties respectables. Cela va avec la construction d’un ensemble méditerranéen prospère et stable.
    On peut aussi citer la réussite des handballeurs français, donnant à la France un rayonnement international non négligeable, tout cela grâce à une politique sportive efficace.
    Le retour de la star national Johnny n’est pas non plus un hasard, il peut revenir en France après avoir subit les humiliations d’une oppression fiscale rarement aussi arbitraire et injuste. Il vient donc en tournée en France pour remonter le moral d’une population meurtrie par les 35 heures.

  • Liberal a écrit:

    A. Les 550 milliards par an dont vous nous parliez plus haut, ce sont des charges sociales. Elles sont acquittées par les entreprises et les salariés. Rien à voir avec le contribuable. De même, l’exonération des heures sup est à 95% une réduction de charges sociales. La part fiscale du truc est négligeable.

    Je ne crois pas avoir dit que le financement des plans de sauvegarde ou des plans de relance à la consommation étaient financés par les charges sociales. C’est vous en fait qui faites ce lien en avançant que si plan de soutien à la consommation il y a, ce sont les « employeurs » que seraient tenus de mettre la main à la poche. Or, comme vous le rappelez pertinemment, les cotisations sociales ont pour unique objectif de tenter de renflouer les divers caisses d’assurance maladie, vieillesse, emploi ect… C’est donc l’impot qui viendrait financer un éventuel plan de soutien à la consommation (au même titre que les plan de sauvegarde de secteur bancaire ou automobile) dont le principal contributeur est… le contribuable, bien avant l’employeur.

    Liberal a écrit:

    Considérer, comme vous le faites, que cette mesure coûte très cher pour un bénéfice négligeable relève de l’erreur de raisonnement. Rassurez vous, vous n’êtes pas la seule.

    Ou ai je écrit cela?

    Liberal a écrit:

    Pour ma part, je considère qu’une réduction de charges sociales de 4 milliards va dans le bon sens mais reste très insuffisante par rapport aux 550 milliards payés annuellement. Et vous?

    Peut être vais je vous surprendre, mais je suis favorable à un taux de cotisation et d’imposition fort… au nom du sacro saint modèle social français. D’autant que le fait d’être champion du monde en terme d’imposition ne vient pas pour autant rogner notre attractivité. Je ne dis pas pour autant que le modèle n’est pas perfectible.

    Liberal a écrit:

    <

    blockquote>Vous devriez en parler à zeyes et au PS qui considèrent qu’il aurait mieux valu faire directement un chèque aux salariés.

    Ceci dit, je crois que vous vous trompez. A ma connaissance, le bénéfice de l’exonération des heures sup est à peu près également partagé entre salariés et entreprises. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup ont hurlé au scandale à cause des “effets d’aubaine” qui profitaient aux patrons.

    Encore une fois, vous sur-interprétez mes propos. L’effet d’aubaine vient de la simple constatation que, si on veut restez fidèle à l’esprit du slogan « travailler plus pour gagner plus », défiscaliser du temps de travail déjà effectué avant la réforme ne peut être envisagé autrement que comme étant un effet d’aubaine, plutôt qu’une mesure incitative à travailler plus. Cet effet d’aubaine bénéficie de la même manière aux salariés qu’à l’entreprise.

  • jeunesoce influencée par Koztoujours :

    Après sa sainteté SR et son « aimez vous les uns, les autres » la paix de Solferino fut d’une fulgurance ahurissante et d’une prestesse étonnante pour produire un programme chiadé produit par la crème des intellos de la nation. Il n’a y eu que quelques traitres à désespérer de la hauteur du bond qu’allait produire cette paix pour aller chercher refuge chez l’ennemi honni et plus récemment quelques artistes se montrant rétifs à soutenir le projet d’un nouvel assistanat par des nouvelles taxes prônés par Solferino.
    En effet, le niveau intellectuel du programme de Solferino et de Désirs d’Avenir réunis dans la paix permit au PS d’atteindre le sommet de l’amour du prochain en demandant pardon pour les actions de son adversaire…
    L’intelligence du programme commun de paix de Solferino atteignait un tel degré d’amour de l’autre dans ses diverses actions TSS que le peuple en fut subjugué et que même FB avec son tracteur accélérait sa vitesse au maximum pour aller rejoindre ce camp emplit de saintetés.

    PS: @ Koz : quel gage ???

  • @Liberal

    « Mais, vous posez implicitement une bonne question. Si les chômeurs sont plus à plaindre que les gens qui travaillent (position sur laquelle je vous rejoins), pourquoi avons nous choisi de privilégier les prestations aux dépends de l’emploi? »

    Le tour de passe-passe de la part de l’UMP consiste à ne pas distinguer les classes moyennes des classes défavorisées. Pour eux il y a seulement les riches d’une part, et les autres d’autre part.
    Partant de là, dès que l’on fait une loi qui n’avantage pas uniquement les plus riches, on présente çà comme du social (cf. toute la com autour de TEPA).
    Electoralement, c’est payant.
    Vous avez une autre explication?

  • zeyes,

    On s’est mal compris, je parlais essentiellement de l’exonération des heures sup (qui est une baisse de charges sociales) et vous parlez plus généralement de mesures de relance (financées par le contribuable).

    Sur ces heures sup, votre critique manque tout de même un peu de cohérence. Vous reprochez à la mesure de favoriser les heures sup aux dépends de l’emploi et en même temps de représenter un effet d’aubaine puisque le volume d’heures sup n’a pas augmenté. Il faut choisir. Par ailleurs, vous dites que vous auriez préféré un simple chèque aux salariés modeste, ce qui est du 100% aubaine.

    Sur le modèle social, je suis moi aussi favorable à des transferts sociaux importants. Mais j’aimerais bien qu’on applique le principe « d’abord ne pas nuire ». Qu’on s’assure que les sommes prélevées soient efficacement et justement redistribuées et qu’on s’efforce de rendre leur prélèvement le moins pénalisant. Aujourd’hui, l’essentielle pèse sur le travail, notre fameuse « préférence collective pour le chômage ».

  • JeunePop a écrit:

    Sauver la planète financière grâce à ses interventions énergiques au G20

    JeunePop a écrit:

    des banques Dexia et Caisse d’épargne

    Koz a écrit:

    Le premier qui emboîte le pas sérieusement au pastiche du dessus a un gage.

    Ah bah alors j’en ai 3.
    Au début, j’y ai vraiment cru… même si je ne suis pas toujours d’accord avec sarko, je dois lui reconnaitre deux mérites: agir même au risque d’être impopulaire, ce qui est rare chez les politiques; tenir ses promesses de campagne. On se plaint suffisamment que ses promesse ne soient jamais tenues pour ne pas saluer lorsqu’il y a une volonté manifeste de le faire.

  • Gatien a écrit:

    Le tour de passe-passe de la part de l’UMP consiste à ne pas distinguer les classes moyennes des classes défavorisées. Pour eux il y a seulement les riches d’une part, et les autres d’autre part. Partant de là, dès que l’on fait une loi qui n’avantage pas uniquement les plus riches, on présente çà comme du social (cf. toute la com autour de TEPA). Electoralement, c’est payant. Vous avez une autre explication?

    Mouais. Et en face, dès qu’il y a une probabilité, aussi infime soit elle qu’un riche puisse bénéficier d’une portion, aussi infime soit elle, d’une nouvelle mesure, on nous explique que c’est un intolérable cadeau aux riches. (cf. la triste polémique autour du RSA ou, justement, la présentation toute en nuance de la loi TEPA comme 15 milliards pour les riches).

    Après, on peut essayer de regarder en détail pour en avoir le coeur net, cf mon billet justement sur TEPA https://www.koztoujours.fr/?p=596 . On peut aussi se dire que, même si un tel éclairage peut être intéressant, juger une mesure uniquement à l’aune de son impact sur les pauvres, les classes moyennes ou les riches est peut-être un peu réducteur.

  • Je vote JeunePop, je suis convaincue.

    Et j’adore la dernière phrase de liberal : « On peut aussi se dire que, même si un tel éclairage peut être intéressant, juger une mesure uniquement à l’aune de son impact sur les pauvres, les classes moyennes ou les riches est peut-être un peu réducteur. »

    C’est magnifique, vraiment, bravo.

  • Je vote JeunePop, je suis convaincue.

    On ne vous demande pas votre avis. On martèle dans votre esprit que les opposants sont nuls et incompétents, vous vous contenterez de ça en guise de programme. Accessoirement, nous avons trafiqué le découpage électoral pour assuré notre maintien au pouvoir, on cherche des candidats pour être député de l’étranger d’ailleurs, ça ne vous intéresse pas ?
    Votre vote n’a aucune importance, nous avons comme à Perpignan, des chaussettes en cas de surprise désagréable. On vous demande juste de consommer et de travailler (notamment le dimanche).

  • Ah, tant pis, je croyais que vous tiendriez le rôle plus longtemps. Vous étiez plus drôle dans vos précédents commentaires.

  • De son élection, je n’attendais rien de bon…
    Je n’ai pas été déçu

    D’autres avaient entendu « tout est possible »
    Ils risquent de l’être beaucoup plus.

    On pouvait imaginer que la fonction transcende la personne,
    Lui permette de prendre la stature…d’être au dessus des partis
    Il n’en a rien été, il a bâti sur le parti pris…
    Il est resté tel que : vindicatif, agressif, hâbleur, manipulateur, bonimenteur,
    clanique et cynique, décomplexé dirait-il, « sin verguenza » diraient nos amis ibériques…

    Au-delà….. sa politique : cela a été indiqué ici : élu sur un credo libéral il a donné de suite
    les gages idéologiques nécessaires dans la loi TEPA : favoriser l’accession à la propriété, développer les niches fiscales, limiter les impôts des plus riches favoriser le travail non taxé (« au noir ») pour mieux déséquilibrer les régimes sociaux, et pouvoir ensuite les remettre en cause…

    Après, la crise l’a obligé à oublier pas mal de d’idées, la mise en cause du mode social français pour un modèle anglo-saxon célébré à Londres, développer les hypothèques, libéraliser les marchés…et l’a amené, par pragmatisme, à retrouver des accents « de gauche » sur la répartition, la limitation de certains revenus, l’intervention dans les banques…

    Par ailleurs le travail de sape du secteur public continue : hôpital, école,…
    Et la nomination des proches, la pression sur ceux qui « mouftent » est permanente…
    Le dispositif pour que la France de sortie de crise soit au plus vite une vaste écurie d’amis, d’obligés pour continuer à faire croire qu’une seule politique est possible, que les autres ne sont pas capables est bien en place…

    Il dit faire ce qu’il a promis : c’est plus facile de se le servir à soi-même que d’attendre que d’autres le constatent…il a aussi fait ce qu’il avait omis de dire : augmentation de sa rémunération, suppression de la pub à France Télévision…
    Sur l’Otan, nous verrons si ce pari conduit à une meilleure cohérence de l’Europe de la défense sans dégrader notre image dans le monde…je n’y crois guère.
    Sur l’immigration la politique du chiffre est stupide, elle n’est là que pour donner des gages à l’extrême droite…

    Un seul point positif : le RSA, mariage du RMI et de la PPE, largement critiqués par la droite, et indispensables dans notre société, maintenant repris et améliorés….

    Un autre : Son énergie est impressionnante, elle montre que le pouvoir dope, que la politique est un vrai enjeu pour nous tous…

    Enfin deux différences avec BO : lui a peu promis, sinon des « efforts », et son caractère lui permet de chercher le consensus, le rassemblement, le partage des valeurs et des victoires…

  • Liberal a écrit:

    Sur ces heures sup, votre critique manque tout de même un peu de cohérence. Vous reprochez à la mesure de favoriser les heures sup aux dépends de l’emploi et en même temps de représenter un effet d’aubaine puisque le volume d’heures sup n’a pas augmenté. Il faut choisir. Par ailleurs, vous dites que vous auriez préféré un simple chèque aux salariés modeste, ce qui est du 100% aubaine.

    Vous avez raison, à la lumière des chiffres 2007/2008, on ne peut pas affirmer que la mesure constitue d’ores et déjà un frein a l’embauche. On peut néanmoins s’interroger sur les effets qu’elle pourrait avoir, si le nombre d’heures supplémentaires venaient à augmenter. Et sans prendre trop de risque de se tromper, on pourrait avancer, qu’en cas de reprise, son caractère avantageux (son cout/heures, pas de formation, pas de prise de risque…) pourrait constituer une barrière supplémentaire à l’embauche de nouveaux collaborateurs. Je dis ça, c’est juste que il m’a été régulièrement rappelé ces derniers temps, que la France avait une “préférence collective pour le chômage”. je me disais que si on pouvait se prémunir de mesures qui favoriserait cette tendance, ça serait pas plus mal:-)

    bon week end à vous (et aussi à toi Koz)

  • « En même temps il est arrivé avec la crise ce qui ne lui a pas facilité les choses étant donné qu’il avait un programme basé sur la relance… »

    Il faut aussi avouer que pour attirer les électeurs, il est plus facile de les faire rêver en disant qu’ils vont gagner plus par magie, qu’en promettant des jours pas très rigolos. Dès 2007, on devinait que les USA allaient très mal.
    Aucun candidat n’allait dire qu’il fallait se mettre aux abris et qu’on allait se prendre une sacrée tempête.

    En début de mandat, le chômage baissait, Wauquiez disait que c’était grace aux mesures énergiques du Leader Minino, quand les chiffres sont devenus moins bons, c’était la conjoncture internationale. Finalement cette crise a du bon, ça permet de justifier pas mal de trucs.

  • Comme chaque fois que je reviens de déplacement professionnel, je suis débordée par les billets et les commentaires.

    j’ai pris le temps de tout lire.
    je ne commenterai pas tout ce qui m’a surpris, plu ou déplu dans ceux ci.
    Il y a un autre billet plus récent que je découvrirai demain

    Cependant, je fais partie de ceux et celles qui, à l’instar de Margit (comme quasiment toujours au demeurant..;) et Naros ne sont pas déçus du tout sur certains points et pas franchement déçus sur d’autres!

    Je m’attendais à ça en votant Sarkosy, peut être en plus approfondi.

    Ce que je regrette c’est qu’il n’ai pu aller jusqu’au bout de ses réformes à cause d’une opposition qui s’oppose à tout.
    Et pour moi, un parti d’opposition est fait pour approuver ce qui leur semble bien, discuter sur le reste et arriver à un consensus constructif.

    Or, il me paraît peu constructif de s’opposer, par exemple, à la suppression de la pub sur les chaînes de télévision publique quand on a critiqué avec la même férocité son introduction sur ces chaînes!

    J’approuve la loi sur la santé.
    Quiconque travaille en milieu hospitalier, quiconque a assisté – pendant des heures, en général en fin de journée et jusqu’à des pas d’heures- aux CME, peut se rendre compte de ce que peut être le mandarinat (au point d’appeler par téléphone des chefs de service amis lorsque le quorum n’est pas atteint afin de faire passer des mesures rarement utiles pour ceux qui ne pensent pas comme le président de ladite commission – ou son « ombre » lorsque le président nommé est en fait une marionnette -et élu pour cela!)

    Si et seulement si les amendements proposés sur la direction en binôme Président de CME/directeur n’aboutit pas à une pression trop forte des chefs de services, OK.
    J’ai des doutes!

    j’approuve la loi sur les universités.
    les enseignants chercheurs me font doucement rire!
    je me souviens trop de mon prof de fac, également président du directoire d’un grand labo .
    Cela a peut être changé. Mais assurément ces méthodes m’ont rebutée au point de ne pas prendre le chemin que j’avais choisi (à savoir précisément « enseignant chercheur »)
    D’autre part, je peux dire que l’un de mes enfants aux USA s’il n’a pas été recruté directement en France mais au cours d’un stage dans une université, est bel et bien parti pour des raisons de salaires, de reconnaissance de son travail et non pas parce qu’il ne trouvait pas de place…
    Qu’il s’est retrouvé un jour à travailler aux côtés de français, sur un projet international et qu’en entendant les commentaires des chercheurs français sur les autres – en français, sans doute pour ne pas être compris?- il s’est gardé de dire sa nationalité et a eu honte d’être français.
    je ne pense pas qu’à l’heure actuelle la situation française lui donne envie de revenir.

    zeyesnidzeno a écrit:

    45% prestation vieillesse, 36% en prestation de santé, 9% de soutien aux familles, 6% aides à l’emploi, 3% aides au logement, 1% Aides sociales (RMI…) selon le dernier Challenges. Cette répartition permet d’apprécier plus finement qui sont les grands bénéficiaires du système de protection sociale: en clair, non pas le chômeur ou le RMIste, mais le citoyen Français, et plus particulièrement le retraité, cœur de l’électorat de N. Sarkozy.

    J’aimerai dire que le retraité français qui reçoit en ce moment ses prestations sociales a cotisé toute sa vie (ce qui n’était pas le cas des générations précédentes) et que s’il avait placé ces cotisations sur une assurance vie, malgré les déboires des différentes crises, il toucherai peut être autant qu’avec ces simples prestations.
    Il me paraît quelque peu choquant de considérer qu’un retraité (hormis certains fonctionnaires qui touchent plus que ce qu’ils ont cotisé, il est vrai) ne mérite pas ces 45% de prestation vieillesse!
    Surtout au demeurant si on le compare avec certains chômeurs professionnels, qui touchent ces aides sans jamais avoir fait quoique ce soit pour remplir un jour les caisses. (je ne généralise bien sûr pas!)

    De plus il me paraît logique que ce soit le « citoyen français » qui reçoive le plus en France 😉

    Gatien a écrit:

    Les anglophones, entre autres, sont totalement ahuris de devoir parler français avant de pour pouvoir s’installer en France

    excusez moi, cher ami, mais celui de mes enfants dont j’ai parlé plus haut a été& obligé de démontrer qu’il parlait couramment anglais avant d’être embauché.
    Cela va vous paraître sans doute surprenant, mais il n’a pas été choqué de cette condition sine qua non, pas plus que le reste de notre famille.

    Gatien a écrit:

    voyages officiels payés par des particuliers,

    Oh, c’est la coutume, tant dans les autres partis politiques français qu’en Angleterre, par exemple.
    de plus, de même que je trouve normal d’être remboursée de mes frais de déplacement professionnels -hôtel, restaurant, trajets-, autant je trouve normal de ne pas me faire rembourser lorsque je squatte un logis amical pour l’occasion et je suis ravie d’importuner mes amis qui sont ravis de me recevoir quand bien même cela aurait pu être pris en charge par mon employeur!

    Il me semble normal que, dans l’exercice de ses fonctions, le Président soit défrayé de ses indispensables voyages à l’étranger. Et qu’il soit hébergé par un « privé » si il est invité pour l’occasion. j’ai beaucoup de mal à voir où la chose est choquante!

    Gatien a écrit:

    Je me disais aussi que les chômeurs étaient plus à plaindre que les gens qui travaillent.

    Pas toujours, pas toujours, croyez moi!

    francis a écrit:

    D’autres avaient entendu « tout est possible » Ils risquent de l’être beaucoup plus.

    Oui tout est possible.
    Tout est question de temps.
    Et deux ans plus une crise me laisse à penser que reprocher la phrase « tout est possible au bout de deux ans d’un mandat de cinq est éminemment hypocrite.

    francis a écrit:

    augmentation de sa rémunération, suppression de la pub à France Télévision

    Salaire augmenté : comme quoi augmenter la partie imposable d’une rémunération est hautement disqualifiante pour quelqu’un qui est un opposant systématique à Sarkosy.
    Il vaut effectivement mieux pour l’opinion publique être polygame et faire vivre ses deux familles dans le luxe sans rien dire, plutôt que de diminuer les frais non imposables de sa rémunération en augmentant – qui plus est après un vote!!!- la partie déclarable au fisc et ainsi transparente.
    Ah, hypocrisie, et tartufferie sont les deux mamelles de la France!
    Quant à la pub à la télé, j’en ai parlé plus haut!
    Bon, je vous quitte pour me reposer devant M6.

    Je déteste les chaines publiques que je trouve totalement inféodées à l’opposition.
    Bon WE

  • à tara…vous dites « comme quoi augmenter la partie imposable d’une rémunération est hautement disqualifiante pour quelqu’un qui est un opposant systématique à Sarkosy »… parce qu’il y a une partie non imposable? c’est un scoop…il faudra le dire aux français! d’ailleurs beaucoup de français aimeraient, dans le cadre de la transparence, connaître le montant des avantages en nature attachés à la fonction et figurant dans la déclaration d’impôts…

    J’ai simplement signalé qu’il avait omis d’annoncer cette augmentation de rému avant d’être élu…et je rajouterais que, dans la logique de la culture du résultat, il aurait pu attendre de voir, de démontrer aux français, devant qui il a des comptes à rendre, que les objectifs étaient tenus avant d’augmenter la rému. c’est ainsi qu’on procède partout.

    quant aux invitations privées, elles peuvent simplement créer des dettes morales et des « renvois d’ascenseur »…à mon sens elles devraient être au moins publiques (et quand on voit les cachotteries de l’elysée,on en est loin…), voire interdites pour un responsable politique de ce niveau…

    La suppression de la pub à la télé n’avait pas non plus été annoncée..il avait même dit l’inverse durant sa campagne…j’ai dit ici, il y a quelques mois, comment cette suppression de la pub lui permettrait, adns les années qui viennent de sous financer les chaînes publiques pour qu’elles ne soient plus des concurrents des amis du privé et qu’elles disparaissent progressivement… non on leur laissera les missions de service public: que koz soit rassuré: « le jour du seigneur  » restera, à l’abri des saigneurs du service public

    « tout est possible, mais pour le futur, pour l’instant, ceinture »: c’était donc ça le vrai slogan!

  • Le bilan de Sarko est actuellement clairement négatif d’un point de vue libéral.

    Tous les indicateurs pertinents dans ce sujet, augmentation de la réglementation, augmentation des impôts et de la complexité fiscale, augmentation de la dette et du poids de l’État, déclarations tonitruantes sur le role de l’Etat sont au rouge…

    Bof la seule chose qui console c’est que les autres feraient pire..

  • francis a écrit:

    quant aux invitations privées, elles peuvent simplement créer des dettes morales et des “renvois d’ascenseur”…à mon sens elles devraient être au moins publiques

    Si elles n’étaient pas publiques, nous ne le saurions pas, non?

    A moins que vous estimiez que nous fassions partie de la sphère privée du président?

    Quand à la partie rémunération non imposable de nos élus, c’est un scoop pour vous?
    Vous ignoriez que nos divers présidents avaient ces « indemnités » non imposables pour leurs frais personnels?
    Certains en ont pourtant usé et abusés.

    Ce qui se passe en ce moment en Angleterre aurait du se passer en France il y a des années.
    On a parlé néanmoins des abus Chiraquiens.
    on est passé rapidement, certes, parce que c’était un « fait du prince » sur les frais non imposables Mitterandiens…

    On connaît la partie de ces frais pour nos députés et autres élus nationaux et régionaux.
    Ils sont votés et vous retrouverez ces montants en « google-isant » sur les différents sites départementaux ou régionaux, voire locaux (ça s’appelle budget, bilans; etc…)
    Ce n’est pas un scoop, c’est la simple réalité.
    Certains frais sont forfaitaires et d’autres remboursés comme « frais réels ».

    Quant aux retours d’ascenseurs, qu’importe!
    je ne suis pas plus choquée de voir mes amis squatter mon logement pendant leur déplacement professionnel, pas plus que je ne suis choquée par le fait que nos élus (de tous bords) puissent recevoir leurs amis pendant leurs déplacements professionnels (dans la mesure où certains déplacements politiques font partie de la fonction « professionnelle » de nos élus).
    Il y a aussi des retours d’ascenseurs diplomatiques. Et c’est tant mieux si cela doit amener à la paix entre les peuples.

    Quant aux cadeaux et autres avantages matériels, ils sont interdits, vous le savez bien.

    Je doute que Bouygues offre une piscine à M et Mme Sarkosy pour une nomination à quelque échelon que ce soit.(ce genre d’arrangements a exister en d’autres temps et par forcément au bénéfices de la droite)
    Cela ferait un bien trop gros tintoin pour pas grand chose!

  • à tara: sur la transparence: vous avez vu une communication publique de l’elysée claire sur les modalités de prise en charge des frais liés aux vacances présidentielles au mexique ? le gvt mexicain a démenti avoir pris en charge….

    une partie de rémunération non imposable, non cela ne me dit rien…il faudrait le dire aux français qui comme vous et moi, j’en suis sûr paient leurs impots sur la totalité de leur rému…
    je croyais le systéme de liste civile terminée et les primes en liquide des ministres et membres de cabinet supprimmées par jospin…
    et sur le fond, quand on est invité, choyé, on devient vite un obligé, du moins cela facilite les « petits services entre amis ».
    Pourquoi croyez vous que les inviteurs dépensent leurs sous pour vous? par pure amitié et philantropie?

  • @Tara

    « excusez moi, cher ami, mais celui de mes enfants dont j’ai parlé plus haut a été& obligé de démontrer qu’il parlait couramment anglais avant d’être embauché. »

    Vous suggériez une symmétrie? Elle n’existe pas.
    Au Japon, on vérifiera le niveau d’anglais d’un chercheur avant de l’embaucher.
    En France aussi, vous avez plutôt intérêt à parler couramment anglais si vous voulez un poste…
    C’est juste la langue internationale!

    Pour ma part, je connais un suédois, une américaine et un allemand qui, confrontés (eux ou leurs conjoints) à ces nouvelles lois francaises ont eu à peu près la même réaction.

    En gros : « c’est très bizzare qu’au moment où tous les pays sont en concurrence pour attirer les étudiants et les chercheurs, vous mettiez en place ce genre de barrières ».

    Ceci dit, je vous l’accorde malgré tout : la France n’est pas le seul pays du monde avec des lois stupides.

    Vous dites aussi :

    « Ce qui se passe en ce moment en Angleterre aurait du se passer en France il y a des années. On a parlé néanmoins des abus Chiraquiens. on est passé rapidement, certes, parce que c’était un “fait du prince” sur les frais non imposables Mitterandiens… »

    Là, je suis tout à fait d’accord avec vous. Je suis de ceux qui estiment que tant que Chirac n’aura pas été jugé pour les coups tordus, les valises de billets, et les élections truquées, les détournements, le système politique francais restera toujours aussi gangréné, prôche de la république bananière à certains égards. Il suffit d’être élu pour faire les lois et nommer les juges qui vous assureront l’impunité.

    Le seul qui a pris quelques mesures dans le bon sens était Jospin (fonds secrets et autres), mais ni lui ni le PS n’ont trop insisté sur le plan judiciaire, faute du pouvoir suffisant peut-être (cohabitation), de peur d’être éclaboussé plus probablement.

    Donc, on continue comme avant. Pire : on continue comme avant en ne s’en cachant même plus, et en disant que c’est normal.

    A part l’Italie, je vois mal dans quel pays d’Europe le système politique, à tous les niveaux, est aussi perméable à la corruption. La Grèce peut-être?…

    « Quant aux cadeaux et autres avantages matériels, ils sont interdits, vous le savez bien. »

    Une croisière gratuite sur un Yacht par exemple, interdite?

    Je propose que le PR francais soit salarié par Coca-Cola ou Microsoft. Un sou et un sou, alors s’il y a des philantropes, il n’y a aucune raison de s’en priver.

  • Oh ! non, Naros, vous n’êtes pas le seul à vous réjouir de l’action du Président Sarkozy ! Nous sommes des millions dans votre cas.
    Concernant la gestion de la crise, toutes les bonnes mesures ont été prises ; j’ai eu récemment un entretien fort intéressant avec un personnage haut placé à la Commission Bancaire qui confirme ce fait. (notons que ce sont les entreprises étrangères qui font des plans sociaux en ce moment dans notre pays, devinez-pourquoi ?)
    De plus, j’ai eu la chance, je dis bien la chance, de rencontrer personnellement le Président Sarkozy ; sa simplicité, sa gentillesse, son énergie, son intelligence ont fini de me convaincre.
    Et, comme je comprends la gauche, si amère et dépitée devant tant de talents !
    Le Président parle clair, un langage compréhensible par tous ; il est tout, sauf « bling-bling », ce mot inventé par la gauche !
    Il est bien loin le temps de ces présidents sphinx, hautains intouchables, inabordables, au masque de cire et ne servant à rien…
    Nicolas Sarkozy est vivant !

    Jamais Président de la République n’a été autant maltraité et c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai entendu, un soir sur FR3 dans l’émission de Taddéi, Christine Arnothy prendre sa défense en mettant au défi tous ces messieurs « sachant tout » et refaisant le monde au café de Flore, de lui dire : » QUI ? », qui ferait mieux ? elle n’a évidemment pas eu de réponse, seulement des haussements d’épaules dépités !

  • Le commentaire de Mary souligne le pb que j’ai avec Sarko: ce type provoque des réactions tellement niaises que j’ai tendance à imaginer qu’elles sont au second degré. Mais non, Tara confirme qu’il s’agit bien d’un premier degré véritable, une admiration puérile et sans aucun sens critique. Décidément, Sarko et Ségo ont beaucoup de choses en commun.

  • @ Mary:
    A noter que les « personnages haut placés à la Commission Bancaire » sont précisément ceux qui nous ont planté dans la crise. Autant il est logique dans un système libéral que les patrons de banque exploitent toutes les failles du système pour leur bénéfice propre et celui de leurs actionnaires sans se soucier du risque systémique, autant la Commission bancaire était précisément là pour poser les garde-fous.

    Par incompétence, ou plus probablement par collusion et esprit de corps, il n’en a rien été.

  • Pour ceux qui s’intéressent à la réalité et au diable dans les détails plus qu’à la com. gouvernementale. Les chercheurs étrangers (et les étrangers tout court) et la France, suite :

    Courrier du CNRS reçu aujourd’hui, ouvrez les guillemets :

    « l’article 155 de la loi de finances pour 2009 introduit de nouvelles taxes dans l’article L311-13 du code d’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.

    Désormais, tout étranger qui sollicite un titre de séjour […] sera soumis à une taxe […].

    Carte de séjour temporaire « scientifique » : 300€
    Carte de séjour temporaire « vie privée et familiale » (conjoint de scientifique) : 300€
    Carte de séjour « étudiant » : 55€

    De plus, tout employeur qui recrute un étranger doit verser une taxe. […] L’ANAEM facturera au CNRS les montants suivants :

    [Je vous fais grâce du détail de la taxe employeur, qui va de 70€ à 1600€ suivant le salaire et la durée du contrat].

    Je vous rappelle que tout ressortissant étranger séjournant en France plus de 3 mois doit être en possession d’un titre de séjour. »

    Fermez les guillemets

    Des pointages en préfecture, des salaires de misère, des taxes pour les chercheurs, et des taxes encore pour les organismes qui envisageraient de les recruter. Si avec çà la prochaine Silicon Valley n’est pas francaise…

    Ce courrier ne précise pas le montant des taxes « journaliste étranger menacé de mort » ou « femme adultère en fuite ». Ca ne concerne pas la science, juste la conscience.

    J’allais oublier cette note de bas de page :

    « Je vous informe que l’ANAEM (« agence nationale d’accueil des étrangers et des migrations ») devient l’OFII (« office francais de l’immigration et de l’intégration »). »

    Le mot « accueil » disparaît au profit du mot « intégration », et « migration » devient « immigration ».
    C’est intéresant…

  • @ Tara & Mary:

    Je ne suis à peu près jamais d’accord avec le point de vue antisarkozyste primaire et viscéral. J’imagine qu’à la longue, toute règle finit par trouver son exception…

    @ niamreg:

    +1.

  • @ Gatien:

    Certes, mais parallèlement les centres de la DDASS exploités initialement pour prendre en charge les jeunes français dont les familles ne peuvent plus s’occuper sont désormais « remplis » à 20% par des mineurs étrangers clandestins. Ces mineurs ne sont pas expulsables.

    La prise en charges des soins médicaux aux bénéfice d’étrangers insolvables coute à la collectivité tous les ans 400 Meuros.

    C’est pourquoi nous ne devons pas je pense avoir honte du sort que notre pays réserve globalement aux étrangers.

  • Gatien,

    Intéressant votre commentaire (72). Je vous propose de le mettre en perspective avec le niveau de charges sociales qu’acquitte annuellement un employeur lambda qui a le malheur d’employer un salarié (même pas forcément chercheur) à 2000€ nets par mois.

    21600€. Rien que ça.

    Si avec ça, on n’atteint pas le plein emploi…

    A part ça, puisque le sujet des scientifiques étrangers semble vous intéresser, pouvez vous nous dire combien il faut payer (visa et tuition) pour aller étudier à Stanford?

  • @niamreg

    je vous remercie de trouver mes réactions tellement niaises et tellement puériles qu’elles ne peuvent être que sans aucun sens critique.

    J’apprécie!

    Comme j’apprécie les réactions qui disent en substance, lorsque nous avons le malheur de critiquer une des actions gouvernementales, que nous sommes déçus(es) par l’ensemble des actions gouvernementales .

    Paradoxe dans les critiques ou tentatives d’argumentations constructives?

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