Le cochon est dans le maïs

Ne le dîtes pas à la grande-tante de ma femme mais ça sent le pop-corn. Les derniers sondages donnent entre 7 et 14 points d’avance à François Hollande sur Nicolas Sarkozy. A l’UMP, on a sorti « la surprise ». Méfiez-vous des sondages, pensez à la majorité silencieuse, dimanche prochain, vous allez avoir une surprise ! La « surprise »… L’argument des minoritaires. De Dupont-Aignan à Marine Le Pen en passant par Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou, chacun promet une surprise pour garder ses militants mobilisés. Eux, et Nicolas Sarkozy. Avouez que ça situe le débat. De l’autre côté de l’écran, un militant fustige mon défaitisme : c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses ! Jusqu’au bout, il faut convaincre. Alors qu’il ne s’agit plus de gagner, mais de limiter la casse. A défaut de virer en tête, ne pas lâcher la corde. Pour que la défaite ne soit pas une déroute.

Alors, on se divertit avec quelques faux débats de dernière minute, ceux que l’on ne pouvait pas mener avant, puisqu’ils ne sont que de dernière minute. Quelques mots sur le cannabis et, tenez, de la politique étrangère pour faire bonne mesure. Voilà qu’on se souvient in extremis de la Syrie.

Fin de règne : les mouches ont changé d’âne. Cette semaine a donc été occupée par l’annonce des soutiens de la vingtième-cinquième heure. Des acteurs de premier plan – pensez donc : Corinne Lepage, Brigitte Girardin, Azouz Begag, Fadela Amara et Martin Hirsch – ont annoncé leur ralliement à François Hollande.

Alors on s’indigne. Mais pourquoi donc ? Laissons là les premiers cités, sans vouloir sous-évaluer leur influence sur le débat politique national. Mais pourquoi s’offusquer du choix des seconds ? Quelle est la surprise ? Ils étaient de gauche, ils le sont restés. C’est bien la preuve que l’ouverture faite par Nicolas Sarkozy – celle que refuse d’emblée François Hollande, tout en fustigeant l’esprit de clan de l’autre – s’était faite vers des personnalités de gauche. Peut-on vraiment être surpris que l’un comme l’autre aient peu goûté les orientations droitières de l’Elysée et de l’UMP ?

Nicolas Sarkozy s’interroge : peut-être s’est-il trompé sur la « colonne vertébrale » de ces personnalités ? Mais pour un Jean-Marie Bockel, et quand bien même il n’y aurait pas eu d’inflexion droitière, il n’y a pas lieu de s’étonner que ceux qui ont changé de camp une fois, varient une fois de plus.

Reste l’élégance. En tant que président d’une agence gouvernementale, l’annonce de Martin Hirsch ne brille pas par son sens de l’Etat et du respect de la neutralité du service public. On imagine qu’il ne pense rien avoir à craindre du prochain président. Et puis, l’un comme l’autre pouvaient voter Hollande sans assurer cette dramaturgie. Choisir la semaine du premier tout, c’est espérer secrètement apporter le coup de grâce. Venant de ceux qui ont participé à l’action gouvernementale, c’est effectivement un manque de classe. Que n’ont-ils annoncé leur vote en janvier ?

Dernier faux débat en date : l’annonce des résultats avant 20h00. Sur Twitter, on cache une excitation un rien puérile sous les atours des combats démocratiques. On en fait un engagement anti-système, contre des journalistes qui protégeraient leur petit privilège d’avoir des résultats avant les autres. Tu parles d’un privilège, pour un journaliste : disposer d’une info et devoir la taire, c’est bien plutôt un supplice. Et quel intérêt avons-nous à connaître les résultats à 18h plutôt qu’à 20h ? Pour deux petites heures, de grandes âmes bradent le « temps solennel du vote ». « Frénésie » : c’est pas pour faire de la lèche, mais vous lirez l’édito de Dominique Quinio.

« Pourquoi tant de hâte ? Pourquoi faudrait-il connaître le vainqueur de l’élection présidentielle 2012 avant même d’aller voter ? Ce n’est plus la course à l’Élysée, mais à celui qui annoncera avant les autres le nom des deux finalistes. (…) Une telle pratique, illégale, n’aurait sans doute pas d’effet sur le score final, mais quelle désinvolture, quel mépris à l’égard des votants du soir ! Comme si leurs bulletins, au fond, n’avaient aucune importance. Et, sans craindre la contradiction, ceux-là mêmes qui bousculeront les règles se désoleront si le pourcentage des abstentionnistes est élevé, si les Français se détournent de leur « devoir électoral ». »

Mais le système a de la ressource : il colmate les fuites à la source.

 

Billet publié pour La Croix, sur

 

 

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72 commentaires

  • En l’occurrence, si les instituts de sondage respectent leur parole, les Suisses pourront se rhabiller. Et entre nous, qu’ils rangent les grands principes au tiroir : tout cela n’est que précipitation et audimat.

  • Mon cher Koz, souviens-toi du 21 avril 2002. A 20 heures, la France éberluée découvre que JM Le Pen devance Lionel Jospin de 200 000 voix, 0,6% des suffrages validés. Si, à l’époque, les premiers résultats avaient fuité dès 18 heures… que ce serait-il passé ? Rien, car nous n’avions pas alors la puissance des réseaux sociaux. Mais aujourd’hui : en deux heures de temps on peut tenter de mobiliser les abstentionnistes et f… un vrai b…. à proximité des bureaux de vote.
    Pour l’avenir je plaide volontiers pour qu’on ferme tous les bureaux à la même heure : 20 h. Nos villages se remettront sans peine d’avoir du garder la mairie ouverte jusqu’à cette heure… tardive !

  • @ René POUJOL: A mon avis le problème ne vient pas tant des « réseaux sociaux » que du changement de stratégie du « vote utile ».

    Un “voteur utile” peut prévoir volontairement de décaler son vote en fin de journée, et attendre de voir si son “candidat utile” est sûr de passer avant de se lâcher et de voter pour son candidat d’opinion. Le résultat final n’en est pas forcément modifié, (i.e. c’est bien le candidat utile qui passe, à confirmer quand même selon le nombre de personnes qui appliqueraient cette méthode), mais les équilibres d’influence et les jeux d’alliance du 2d tour peuvent s’en trouver changés.

    Après est-ce un gain ou une perte pour la démocratie, c’est à voir.

    @ Koz : Au vu des allégories du billet, vous devez être en vacances à la campagne et pas au bord de la mer … 😉

  • @ René POUJOL:
    Et si tous les bureaux ferment à 20 h, les premiers résultats de dépouillement consolidés tomberont vers … 22h ? C’est toute la France qui se couchera tard alors. Que faites-vous donc de la productivité nationale du lendemain ?

  • C’est dommage, j’aimais bien l’ouverture.

    Ca rappelait une vérité rarement énoncée : on a beau avoir des désaccords sur des sujets importants, ce qui nous rapproche est plus fort que ce qui nous sépare.

    C’est comme les déjeuners Mélanchon-Guaino ou autres. Là où les extrémistes voient trahison, je vois raison. On n’est pas obligés de haïr nos adversaires, on peut leur parler. Et pourquoi pas apprendre une ou deux choses d’eux.

    Je vais peut-être aller voter finalement.

  • Martin Hirsch a donné une explication absolument satisfaisante à mes yeux. Il est venu pour faire le RSA, il l’a fait, il est parti, maintenant l’UMP veut le torpiller et Sarkozy suit le mouvement parce qu’il ne parce qu’il ne lui est plus politiquement utile. Alors M.Hirsch défend le fruit de son boulot, auquel il croit. Il le fait le plus efficacement possible, en l’exprimant au moment où il a le plus de chances que le public écoute. C’est parfaitement correct de sa part.

    Après, les notions d’élégance, de trahison… Tout cela ne fait que refléter une fois de plus les instincts passéistes des politiciens français. On se croirait au temps du roi Jean le Bon: tel féal a servi le monarque et a été adoubé chevalier par lui, donc il lui doit allégeance jusqu’à la fin de ses jours. Grotesque.

    J’ai lu quelque part un indigné qui disait « après tout ce que le Président a fait pour lui, quel ingrat… ». C’est absurde. Martin Hirsch ne doit rien à Sarkozy. Ils ont trouvé, à un moment, un intérêt commun à travailler ensemble. Les deux en ont bénéficié. Aucun des deux ne doit quoi que ce soit à l’autre.

  • Apparemment, il y aurait une évolution sur la dépêche que j’ai citée, avec cette notion de « bureaux-test ». Mais quelle fiabilité ?

    Bon sinon, René, je crois que nous sommes d’accord, non ? Cela étant, ça m’amuserait pas mal qu’on se mobilise pour voter entre 18 et 20h.

    Lib, oui, moi aussi, dans son principe, j’aimais bien l’ouverture. Mais ça ne l’invalide pas vraiment : que des gens de gauche votent à gauche, surtout quand le candidat de droite s’est droitisé n’est pas un scandale.

    Ils auraient pu le faire avant, cependant. Et c’est là l’inélégance.

    Gwynfrid : l’explication est assez valable mais ne l’était-elle pas tout autant en janvier ?

  • Bonsoir,

    effectivement, si je souhaitais parier de l’argent sur le résultat de la présidentielle, je le mettrais plutôt sur F Hollande. Ceci-dit, nous ne sommes pas complètement à l’abri d’un évènement de dernière minute. Sans forcément penser à un attentat comme ceux de Madrid, une petite tempête boursière dans les tous prochains jours pourrait partiellement rebattre les cartes.

    Je trouve que François Hollande a été très habile pour ne pas faire peur à ceux qui se disent qu’un peu d’alternance ne ferait pas de mal, ce qui est le principal enjeu pour un candidat de l’opposition. Je le sens difficile à débouloner.

  • Moi, j’étais contre l’ouverture et le ralliement sans classe de M Hirsh et de Fadela Amara me confirment que, décidément, non seulement la gauche, bien que se voulant avec des valeurs culturelles, n’est pas classe, mais elle est mal élevée.

    Je vous trouve tous bien gentils de qualifier cela d’ « inélégance ». J’imagine aisément qu’en sens inverse (Une ouverture à droite faite par Hollande et ses ministres de droite rallier la droite ensuite, en tirant sur lui à boulets rouges), les termes seraient largement plus durs.
    C’est ainsi : si c’est la droite, il n’y a pas pire dans l’échelle des horreurs. Si c’est la gauche, au mieux c’est négligeable, au pire, c’est simplement indélicat.

    Rien n’empêche M Hirsh ou Mme Amara de voter à gauche puisqu’ils sont de gauche. Cela me parait même normal. Mais la décence même devrait les obliger à ne pas y ajouter de la goujaterie.

    Le RSA n’est qu’un RMI à peine amélioré et j’ai eu la surprise récemment de voir qu’il en avait le même effet : j’ai voulu embaucher une aide dernièrement avec un CESU. Elle a refusé (elle me dit tous les refuser) et ne voulait que du liquide pour ne pas perdre ses avantages (tout en ayant bien sûr les avantages de la rémunération en liquide…avec bien évidement le montant brut du salaire! Tiens au fait, elle va voter Hollande….)

    Si, comme je le redoute, Hollande passe , eh bien ce ne sera pas une victoire de la gauche mais de la méthode Coué et de la manipulation médiatique (les journalistes étant à environ 80% de gauche disent ils eux – mêmes).

    Dans mon entourage, nombre de classes dites « riches » par Hollande qui se dit simplement aisé, ont déjà déplacé nombre de leurs placements et ont déjà prévu de s’exiler. Pour ceux qui sont de classe moyenne, une partie non négligeable a déjà prévu de ne plus embaucher les aides qu’ils avaient l’habitude d’employer.
    Nombre de professions libérales commencent déjà à ne pas renouveler leurs CDD et envisagent de licencier leurs CDI, ou tout simplement surseoir à une embauche.

    Oui je sais, on me l’a écrit maintes fois ici, toutes mes connaissances ne fréquentent – comme moi – que le café du commerce. Que voulez vous, ils ne font pas partie des élites respectables, mais de la masse populiste sans aucun doute.Néanmoins, ceux qui fréquentent ce-dit café sont aussi des électeurs et eux, ne sont jamais sondés.

    Il reste les « petites » classes moyennes comme moi, qui feront le gros dos, comme en 1981 et suivantes, en espérant pouvoir survivre le temps que la folie socialiste se termine, vraisemblablement avant 5 ans.

    Je viens de lire les « promesses » des candidats annexées aux bulletins de vote ce matin.

    Franchement, je n’arrive pas à comprendre comment on ose mettre dans une telle promesse , et ce en premier : – d’abord élimer Sarkozy ou autres joyeusetés de ce genre.

    Ensuite, pour les programmes plus soft, genre Hollande, je me demande comment 54 à 58% de la population française peut croire le tissu de promesses intenables et démagos qui y sont inscrites : c’est à donner le tournis.

    Je ne regarderai pas les résultats (je ne les regarde jamais d’ailleurs et en 2002, c’est l’un de mes proches qui m’a téléphoné la surprise). je suis gavée par les sondages. Aussi, connaître les résultats à 20h ou à 22h m’indiffère. Je les saurais, comme les autres fois, le lendemain lorsque je me lèverai (cela fait bien longtemps que je n’écoute plus la radio) et que je lirai les articles sur mes sites préférés. Le savoir à 20h le dimanche ou le lundi matin ne changera pas la face du monde. La France est bien petite et finalement largement snobée dans nombre de parties du monde.

    Je ne regarde pas les débats politiques : je suis dégoutée jusqu’à la nausée, par la haine et la violence des 9 candidats et de leur staff contre le président sortant. Je suis une déçue du sarkozysme (je n’ai toujours pas digéré, ni son ouverture, ni sa façon de gouverner somme toute très « démocrate » selon la définition américaine, bien que des connaissances habitant là bas m’affirment qu’il est largement à la gauche d’Obama!).

    Néanmoins, devant tant de haine, devant tant de calomnies, de diffamations, de faits divers montés en épingle lorsque c’est lui et occultés lorsque c’est Hollande, j’irai voter (à l’origine, j’hésitais entre le vote et la pêche à la ligne). Et je voterai Sarkozy.

    J’ai horreur : 1/ qu’on me dicte ce que je dois penser 2/ qu’on m’interdise de penser différemment de la pensée dominante 3/ qu’on tente de me manipuler 4/ et donc qu’on tente de me faire prendre des vessies pour des lanternes
    Et, enfin, j’ai une sainte horreur de l’assistanat (ma famille m’a toujours inculqué cela : « aide toi, le ciel t’aidera »), l’euthanasie me révulse, l’impôt confiscatoire ne m’a pas convaincue sur le plan économique (ni les les dépenses à gogo -au sens propre et figuré-), et si je prône l’égalité, l’égalitarisme me révolte, car il plombe la fraternité.

    L’injustice et la différence de traitement notoires et objectives entre les deux favoris me choque profondément (l’anecdote sur le « Fouquet’s » encore rabâchée par certains militants qui se gardent bien de parler du « Laurent », en est un exemple qui serait amusant s’il ne symbolisait pas la mauvaise foi patente des partisans d’une gauche soit-disant honnête)

    Au deuxième tour, je jouerai le va tout : je voterai systématiquement le « tout sauf Hollande »,peu importe celui ou celle qui lui sera opposé du moment qu’il n’est pas de gauche .

    Et, même si les sondages sont en faveur de celui qui sera en face de Hollande, . Je ne regarderai pas non plus les résultats le 06 mai au soir. Comme d’habitude….

    Vous savez, nous avons encore la liberté de se coucher tôt, même si les résultats sont donnés tard!

  • @ Koz: tu le connaissais, toi, en janvier, le programme sarkozien ?

    Tara a écrit ::

    Si, comme je le redoute, Hollande passe , eh bien ce ne sera pas une victoire de la gauche mais de la méthode Coué et de la manipulation médiatique (les journalistes étant à environ 80% de gauche disent ils eux – mêmes).

    Ce ne sera pas une victoire de la gauche, car l’adhésion à Hollande est limitée: elle ne suffit sûrement pas à lui assurer la large victoire promise par les sondages. Ce sera, tout simplement, une défaite de Nicolas Sarkozy: la triple défaite de son bilan, de sa méthode de gouvernement, et de sa personne. Je comrends qu’il puisse lui rester de chauds partisans, mais ceux-ci ont grand tort d’accuser les journalistes d’avoir trompé tout le monde par une propagande biaisée (je me demande d’ailleurs comment vous faites pour juger de cette propagande si vous éteignez aussi bien la télé que la radio; vous lisez la presse de gauche ?). Les Français ne sont pas des imbéciles; s’ils sont profondément déçus par Sarkozy, c’est qu’ils ont de bonnes raisons, qu’ils l’ont fait connaître à de nombreuses reprises.

    Plutôt que de se plaindre des journalistes, des sondages, des autres candidats, et même des règles de répartition du temps de parole (on croit rêver), la droite ferait mieux de se demander comment retrouver une crédibilité. Un indice: je suggère qu’elle commence par 1) proposer une politique de droite sérieuse, et 2) faire l’exact contraire de ce qu’a fait Nicolas Sarkozy pendant 5 ans.

  • Tara a écrit ::

    Dans mon entourage, nombre de classes dites « riches » par Hollande qui se dit simplement aisé, ont déjà déplacé nombre de leurs placements et ont déjà prévu de s’exiler. Pour ceux qui sont de classe moyenne, une partie non négligeable a déjà prévu de ne plus embaucher les aides qu’ils avaient l’habitude d’employer. Nombre de professions libérales commencent déjà à ne pas renouveler leurs CDD et envisagent de licencier leurs CDI, ou tout simplement surseoir à une embauche.

    Ceci est un manque de civisme ou le résultat d’une mauvaise éducation? ( ou les deux…)

    Je partage les deux commentaires de Gwynfrid.

  • Tara a écrit ::

    Il reste les « petites » classes moyennes comme moi, qui feront le gros dos, comme en 1981 et suivantes, en espérant pouvoir survivre le temps que la folie socialiste se termine, vraisemblablement avant 5 ans.

    Je crois que vous êtes inutilement pessimiste. Il est clair qu’en 81 Mitterrand était à la botte de Moscou, et les émissaires qui faisaient des allers-retours incessants avec le Kremlin lui tenaient en effet « les rênes courtes ». Mais Hollande aujourd’hui ne prend ses ordres qu’à Pyongyang, et la simple distance alliée au coût de l’essence leur rendront les choses beaucoup plus difficiles vous verrez.

    Vous savez, nous avons encore la liberté de se coucher tôt, même si les résultats sont donnés tard

    Là par contre je vous rejoins : si Hollande passe, les fonctionnaires du Ministère de la Vérité feront des tournées le soir pour s’assurer que les citoyens prennent bien connaissance des produits disponibles en magasin le lendemain ainsi que des nouveaux impôts du jour, sur la Chaîne d’Etat avant le couvre-feu de 23h00. Savourons donc nos (peut-être) derniers jours de Liberté …

  • Je pense qu’il faudrait garder les commentaires de deuxième tour… pour le deuxième tour. Il y aura au moins deux billets avant le deuxième tour. Un billet pour commenter les résultats du premier tour et un autre juste avant le vote. La surprise du premier tour, si on peut appeler ça une surprise, sera que Sarkozy arrive premier devant Hollande. Il y aura un vote caché pour Sarkozy de ceux qui n’osent pas le dire au café du commerce. En ce moment, au café du commerce, il y a des gens qui préfèrent dire qu’ils vont voter pour Le Pen quand en réalité ils vont voter pour Sarko.

    Cela ne change rien, de toutes façons le deuxième tour sera entre Hollande et Sarkozy. Tous les candidats, sauf Hollande, disent qu’il y aura une surprise. L’ordre d’arrivée au poteau peut être différent de celui de tel ou tel sondage, mais cela ne constitue pas une surprise, la marge d’erreur étant ce qu’elle est. La seule chose qu’on pourra qualifier de surprise sera si le deuxième tour n’est pas entre NS et FH. Eliminons déjà huit candidats.

    On verra bien ce que vont dire les sondages d’entre les deux tours. Il ne faut pas oublier qu’il y aura le grand débat télévisé Sakozy vs Hollande. Hollande sera super excité, sans voix, sous pression à sa gauche et fatigué. Sarkozy calme, pertinent et en forme. Beaucoup de choses peuvent se passer entre les deux tours. Il peut y avoir aussi des imprévus, qui par définition sont des choses qu’on ne peut pas prévoir, donc impossible de donner un exemple.

    Je crois que pendant le dernier quinquennat on a oublié que la France est en fait ingouvernable. Sarkozy a fait énormément de choses dont certaines assez innovantes, ce que historiquement n’est pas possible normalement. En faisant des choses, il a froissé pas mal de monde. Les conservateurs ne sont pas toujours là où on pense. Et, comme celui qui ne tente rien ne se trompe pas, celui qui fait beaucoup ne peut pas tout réussir. Beaucoup de nouveautés n’ont pas été comprises, comme l’ouverture. L’opposition a mis pas mal de bâtons dans les roues et la crise a empoisonné le reste. Prenons l’exemple du Grenelle de l’environnement. Beaucoup de mesures du Grenelle ont été torpillées par les écologistes eux mêmes, comme la taxe carbone.

    Comme on a pu le constater en lisant les commentateurs sur ce blog, l’antisarkozisme et plus fort que la raison. Le socialisme à la française n’est pas un bon socialisme. C’est un socialisme des années soixante. Hollande n’est pas Tony Blair. C’est plutôt Harold Wilson. On n’est plus dans les années glorieuses. Entre temps il y a eu la mondialisation, la chute du mur de Berlin, le réchauffement climatique, le 11 septembre et une population mondiale de quelques milliards en plus.

    Hollande croit qu’il va pouvoir trouver de l’argent pour financer son programme comme on envoie une lettre à la poste. Il ne pourra pas tout prendre en impôts, donc il faudra emprunter. Il dit qu’il va trouver l’argent sans passer par les marchés financiers habituels. Qu’il ne laissera pas les marchés lui dicter se qu’il peut faire ou pas faire. De deux choses l’une : soit Hollande est Pinocchio, soit il croit au Père Noël. Le plus grave c’est que ce soit la deuxième. Un président qui croit au Père Noël, c’est pas bon.

  • @ Gwynfrid : je ne crois pas sérieusement que Martin Hirsch avait besoin d’attendre d’éventuelles déclarations de Sarko pour savoir à quoi s’en tenir, et pour se prononcer la dernière semaine. Il évoque le déclarations de Wauquiez… qu’elle exclu de dernière minute !

  • @ Pepito:

    Hollande ne croit à rien du tout !

    Il y a des gens qui disent ce qu’ils pensent. D’autres, à chaque instant, pensent ce qu’ils disent…

  • @ Gwynfrid:

    « Ce ne sera pas une victoire de la gauche, …Ce sera, tout simplement, une défaite de Nicolas Sarkozy: la triple défaite de son bilan, de sa méthode de gouvernement, et de sa personne. »

    Ce sera surtout la victoire d’une illusion. Celle de croire qu’un gouvernement de gauche ou de droite peut, dans le contexte mondial actuel et démographique interne, faire en sorte qu’il soit possible de produire et de redistribuer durablement plus de richesses en France.

    En ce sens la victoire de Hollande sera salutaire, elle nous permettra de reposer les pieds sur terre.

  • Gwynfrid a écrit ::

    Les Français ne sont pas des imbéciles; s’ils sont profondément déçus par Sarkozy, c’est qu’ils ont de bonnes raisons, qu’ils l’ont fait connaître à de nombreuses reprises.

    Ils ne sont pas des imbéciles, mais ils ont élu Sarkozy, et Chirac… et Mitterrand ! Et ils vont élire Hollande, l’homme qui n’a jamais pris une décision de sa vie, sous le slogan : « le changement, c’est maintenant ». Hollande-changement… Le mec en charge de la comm de cette campagne est un génie ! Tiens, c’est Valls; j’ai bien fait de voter pour lui aux primaires.

    Je ne donne pas 18 mois avant que Sarkozy soit à 60% d’opinions favorables. Sorti du carpet bombing médiatique et avec le boulet de la crise attaché à la cheville d’un autre, il va être regretté. Les Français, qu’ils soient ou non des imbéciles, réaliseront qu’il n’est pas plus malhonnête, menteur ou incompétent que les autres et que lui au moins a de l’énergie et du courage.

    Le pire des scenario serait que Sarko soit réélu en 2017.

  • Rappelons tout de même que la gauche n’a pas voté le RSA de Martin Hirsh! D’après ce que j’ai compris elle compte la maintenir! Hirsh aurait pu s’abstenir de faire connaître son vote, cela aurait été plus élégant!

  • Tara a écrit ::

    Dans mon entourage, nombre de classes dites « riches » par Hollande qui se dit simplement aisé, ont déjà déplacé nombre de leurs placements et ont déjà prévu de s’exiler. Pour ceux qui sont de classe moyenne, une partie non négligeable a déjà prévu de ne plus embaucher les aides qu’ils avaient l’habitude d’employer. Nombre de professions libérales commencent déjà à ne pas renouveler leurs CDD et envisagent de licencier leurs CDI, ou tout simplement surseoir à une embauche.

    Je pense qu’il faut prendre avec des pincettes l’histoire de l’exil fiscal. D’abord, à part pour les très riches, la fiscalité pour les familles est plus favorable en France que dans beaucoup d’autres pays européens (exemple encore vu récemment pour un cadre avec 3 enfants à environ 100.000 € de revenu, parti en Espagne).

    Et puis, l’exil n’est pas si facile que cela: partez de Paris à Bruxelles ou Genève, et votre femme regrettera de perdre ses amis, sa vie sociale, et ses boutiques préférées. Tout ceci sans compter que des diplômes comme avocats, médecin… voyagent mal, et que même en entreprise, travailler dans un pays étranger demande de sacrés capacités d’adaptation.

  • @ Uchimizu:

    La question de l’exil fiscal apparaît comme mineure quand on ne songe qu’aux personnes ayant déjà réussi, avec femmes, enfants, résidence secondaire, etc.

    Mais quand année après année, une part de moins en moins négligeable des jeunes talents, culturellement beaucoup plus ouverts à l’international que leurs aînés, décide de tenter sa chance ailleurs, cela finit par avoir un impact sur le dynamisme de fond du pays. pour un diplômé de l’X ou d’HEC qui fait carrière à l’étranger, combien d’étrangers diplômés des meilleures universités étrangères viennent-ils en France ?

  • D’après le journal « Sud Ouest » de ce matin il y a eu TROIS CENT SOIXANTE DIX SONDAGES pendant le premier tour de la campagne électorale en cours. Ce métier ne connait pas la crise!

    En marge de la campagne en cours: une guerre peut-elle en cacher une autre à venir? Homs un nouveau Guernica? Un détail de l’Histoire? Qui peut m’éclairer svp?

  • Lib a écrit ::

    Le pire des scenario serait que Sarko soit réélu en 2017.

    +1. C’est pourquoi il faut souhaiter que sa défaite soit aussi lourde que possible. Pas tellement pour mettre un terme à sa carrière politique, mais avant tout pour faire comprendre à la droite que la méthode Sarkozy n’est pas la bonne pour qui veut se maintenir au pouvoir.

    • Le défaut du raisonnement sur une lourde défaite de Sarko, Gwynfrid, est qu’il n’est vraiment qu’antisarkozysme. Qu’avons-nous en face ?

  • Koz a écrit ::

    @ Gwynfrid : je ne crois pas sérieusement que Martin Hirsch avait besoin d’attendre d’éventuelles déclarations de Sarko pour savoir à quoi s’en tenir, et pour se prononcer la dernière semaine. Il évoque le déclarations de Wauquiez… qu’elle exclu de dernière minute !

    Martin Hirsch est précis. Il cite le programme chiffré de Nicolas Sarkozy, rendu disponible le 5 avril (source ici, page 10), qui prévoit une économie de 1 milliard sur le RSA. Ce chiffre est exactement celui du coût du RSA à l’origine, une enveloppe budgétaire que M.Hirsch avait obtenue de haute lutte.

    Les brillants ténors de l’UMP qui parlent d’inélégance et de trahison pourraient peut-être envisager de balayer devant leur porte.

  • @ Gwynfrid : Je pense que vous avez déjà mis le champagne bien au frais pour fêter la victoire de Hollande et la défaite de la droite. Je vous conseille d’ouvrir le champagne, le cas échéant, après le résultat du deuxième tour, mais avant les législatives. On ne sait jamais, les législatives pourraient vous réserver a big surprise et ce serait dommage de garder le champagne sans le boire encore quelques années. The pig would really be in the corn.

  • @ Gwynfrid:

    Merci d’avoir mis un lien permettant de lire l’explication de M Hirsch car moi aussi j’étais choqué par son manque de discrétion vu sa position. Maintenant je comprends sa déclaration qui est la suite logique de son combat pour l’insertion.

    J’espère que F Hollande mettra au gouvernement des hommes de sa trempe et qu’il laissera les trompes (et les vieux éléphants ) au placard 🙂

    Le défaut du net c’est que l’info va trop vite alors on ne prend pas le temps de lire dans leur contexte et leur globalité les déclarations.

  • Gwynfrid a écrit ::

    Martin Hirsch est précis. Il cite le programme chiffré de Nicolas Sarkozy, rendu disponible le 5 avril (source ici, page 10), qui prévoit une économie de 1 milliard sur le RSA. Ce chiffre est exactement celui du coût du RSA à l’origine, une enveloppe budgétaire que M.Hirsch avait obtenue de haute lutte.

    Il me semble cependant que si le RSA fonctionnait correctement, son coût devrait diminuer…

    Nous sommes bien en France. Le seul avenir d’une prestation sociale, c’est toujours plus. 57 % du PIB en dépenses publiques, accélérons…

  • Aristote a écrit ::

    Mais quand année après année, une part de moins en moins négligeable des jeunes talents, culturellement beaucoup plus ouverts à l’international que leurs aînés, décide de tenter sa chance ailleurs, cela finit par avoir un impact sur le dynamisme de fond du pays. pour un diplômé de l’X ou d’HEC qui fait carrière à l’étranger, combien d’étrangers diplômés des meilleures universités étrangères viennent-ils en France ?

    Bonjour,

    vous avez globalement raison, même si pour faire un peu partie du milieu « grandes écoles », les expatriés restent une petite minorité, et je pense qu’une partie d’entre eux s’exilent, non pas pour des raisons objectives, mais pour une fuite un peu adolescente de la réalité: plus que les opportunités professionnelles, ce sont parfois les possibilités de draguer avec l’accent Frenchie qui poussent à partir.

    Ceci-dit, je ne conteste pas que certains s’exilent pour les opportunités professionnelles, même si beaucoup sont de retour à 30 ans. Ce sont d’ailleurs souvent plus ceux qui n’ont pas un parcours académique brillant (un X a plein d’opportunités en France).Mais si les gens s’exilent, c’est pour le manque d’opportunité, assez marginalement à ma connaissance pour une question de pouvoir d’achat. Ce qui nous ramène au manque d’opportunités en France dont la forte fiscalité est un facteur, mais pas le seul. A mon avis, il y aurait beaucoup plus à chercher dans l’enseignement (pourquoi apprend-t-on aux jeunes la vie de drogués poètes du 19è au lieu de leur apprendre à taper sur un clavier d’ordinateur ?), à une fiscalité mal organisée (travail trop taxé…), à trop de bureaucratie (même si beaucoup de progrès ont été faits), et surtout, à mon avis, à une vraie incapacité au travail collectif: que ce soit le « fair-play » protestant et anglo-saxon, ou le groupe un peu fusionnel d’Asie, tous les grands pays apprenent aux jeunes à réussir en groupe. C’est pour cela que les pays nordiques, à la fiscalité élevée, n’ont pas nos problèmes.

    Sur tous ces problèmes, il n’est pas facile de savoir qui de la gauche ou de la droite est à même de les résoudre.

    Bon dimanche électoral.

  • @ Pepito: Je vous remercie pour votre sollicitude quant au contenu de mon réfrigérateur, mais vous vous trompez à plus d’un titre. Le champagne est lourdement taxé au Canada, comme tous les alcools, ce qui en fait un produit de luxe que je réserve aux occasions bien plus importantes que les résultats des élections. Par ailleurs, même si je serais satisfait de voir Nicolas Sarkozy sanctionné, je ne vois pas de raison de faire la fête pour l’arrivée au pouvoir d’un candidat dont je ne partage pas les idées dans de nombreux domaines. Quant aux législatives, on verra. Je garderai l’esprit ouvert. Quoique, vu le candidat dont l’UMP a jugé bon de gratifier notre toute nouvelle circonscription, c’est un peu mal barré.

    @ Koz: tu as malheureusement raison. Mais que veux-tu ? J’ai lu en entier sa lettre aux Français: dès la deuxième phrase, l’agacement l’emportait déjà, et la reste n’a rien arrangé, c’est le moins qu’on puisse dire. Je crois sincèrement que la droite sera beaucoup plus crédible avec d’autres chefs.

    @ Hervé: je vous remercie.

    @ Aristote: le chômage et les petits boulots à temps partiel explosent, et vous voudriez que le coût du RSA diminue du seul fait de sa propre vertu ?

    En tout cas, bon dimanche d’élection à tous… Ici nous avons pu voter hier, dans de bien meilleures conditions qu’en 2007: vingt minutes de queue seulement. Ouf.

  • Gwynfrid a écrit ::

    Pas tellement pour mettre un terme à sa carrière politique, mais avant tout pour faire comprendre à la droite que la méthode Sarkozy n’est pas la bonne pour qui veut se maintenir au pouvoir.

    Même quand on est d’accord, on n’est pas d’accord 🙂

    Le problème de Sarkozy, ce n’est pas la méthode, c’est le fond.

  • Lib a écrit ::

    Même quand on est d’accord, on n’est pas d’accord 🙂

    Le problème de Sarkozy, ce n’est pas la méthode, c’est le fond.

    Je ne suis pas exactement fana du fond, non plus 🙂 Mais il y a quand même quelques points défendables dans son bilan. Alors que dans sa méthode, c’est-à-dire sa stratégie politique, sa façon de gérer ses équipes, ses techniques de communication, je ne trouve rien à sauver.

    Par exemple, on a pu longtemps croire que sa stratégie avait eu au moins le mérite de réduire l’influence électorale de Le Pen au point que certains en venaient à espérer la fin du FN. En la matière, les résultats de ce soir sont cruels. Et, non, je ne trouve pas ça drôle.

  • @ Gwynfrid:

    « on a pu longtemps croire que sa stratégie avait eu au moins le mérite de réduire l’influence électorale de Le Pen au point que certains en venaient à espérer la fin du FN. En la matière, les résultats de ce soir sont cruels. »

    Vous êtes bien affirmative : Il est impossible de savoir quel eut été le score du FN s’il avait été le seul parti à souhaiter et à parler de la maîtrise de l’immigration. Marine Le Pen serait peut-être présente au deuxième tour.

  • @ Uchimizu:
    Cela fait longtemps que je ne regarde plus la télé, là où règne l’insignifiance…
    Gwynfrid a écrit ::

    Par exemple, on a pu longtemps croire que sa stratégie avait eu au moins le mérite de réduire l’influence électorale de Le Pen au point que certains en venaient à espérer la fin du FN. En la matière, les résultats de ce soir sont cruels. Et, non, je ne trouve pas ça drôle.

    Je n’ai jamais pensé que la stratégie de N Sarkozy réduirait l’ influence de Le Pen. Il me semblait au contraire , et c’est ce qui arrive , qu’il contribuait par sa manière de reprendre les thèmes de l’extême-droite, à répandre et à banaliser les idées FN. Son conseiller Patrick Buisson, un ex-FN semble persister dans cette voie…Ça ne me fait pas rire du tout.
    Ceci dit, un peu de légèreté. Puisqu’on a parlé ‘champagne’, j’aurais bien aimé vous faire goûter du champagne de ma production…
    Entre parenthèse, dans cette région viticole, le score de MLP est de 22,14%!

  • La dynamique Le Pen est à mon avis largement indépendante des stratégies politiques du PS (à laquelle on attribuait son succès dans les années 1980) ou de l’UMP (dans les années 2000). 2007 est peut-être la seule exception, avec un Sarkozy qui aura réussi à prendre un petit peu à un Le Pen vieillissant en causant identité nationale. La France est un pays qui a fondé sa centralisation sur une identité de synthèse forte et fédératrice, qui comme toutes les identités impériales mobilise en grande partie contre l’extérieur, et se présente comme protectrice. Le XXe siècle a vu la décomposition progressive de cette construction symbolique, déclenchée par la première guerre mondiale et toujours accrue depuis. Mais ce type de constructions structurantes ne disparaît pas du jour au lendemain. Une partie importante de la population s’y reconnaît toujours, à gauche comme à droite. L’immigration ne peut pas ne pas être perçue comme un problème par cette partie de la population, et la culpabilisation systématique de leur sentiment de malaise par les partis de gouvernement suffit amplement à expliquer le vote Le Pen. Il faut arrêter de voir le vote FN comme un symptôme des manoeuvres des autres partis, ou comme un problème en soi. Il est l’expression de préoccupations parfaitement légitimes, dont il faut parler sans angoisse particulière. L’anti-racisme policier se défendait dans les années 1970, quand un grand nombre d’Algériens débarquaient, à une décennie de la guerre. Il n’est plus justifié aujourd’hui.

    Aujourd’hui, sur les identités collectives, on a le choix entre un discours d’extrême-droite essentialisant et un discours de gauche qui présuppose que le problème naît exclusivement du fait qu’on en parle. Faut pas s’étonner que ça crée des discours à la con.

    Et enfin, Le Pen a fait 18%, soit à peine plus que son père il y a dix ans, faut arrêter de triper. Ca fait quarante ans que les médias nous jouent le sketch de « l’émergence de l’extrême droite », alors qu’en gros leur score suit systématiquement la conjoncture économique (en inversé). C’est vraiment la société Alzheimer.

  • Gwynfrid a écrit ::

    au point que certains en venaient à espérer la fin du FN.

    Hehe. Du coup, je l’ai relu et il n’est pas si mal mon billet d’il y a 5 ans 🙂

    Bien sûr, je me suis trompé sur le pronostic. Mais c’est bien un problème de fond plus que de forme. Sarkozy a oublié en route (si tant est qu’il ne les ait jamais embrassées) les valeurs traditionnelles dont je parlais dans le billet : ordre, travail, autorité, patriotisme, responsabilité, famille, religion… Et ne parlons pas de Hollande…

    Résultat : le FN récupère son monopole sur ces valeurs. C’est dommage.

    @Logopathe : +1

  • Else a écrit ::

    Je n’ai jamais pensé que la stratégie de N Sarkozy réduirait l’ influence de Le Pen.

    Ce n’est pas moi qui avait mis cette idée en avant, mais je dois dire qu’en 2007 le raisonnement paraissait séduisant. On voit aujourd’hui qu’il était fragile, ou, plus exactement, que Sarkozy en tant que rempart anti-FN était fragile.

    @ Logopathe: ce n’est pas simplement une question de stratégie électorale au moment de l’élection. C’est une question de stratégie politique pendant cinq ans, y compris toutes les mesures prises : je rejoins Lib à 100%, lorsqu’il dit que c’était un problème de fond. La campagne n’a, en fait, influé qu’à la marge sur l’électorat FN: Mme Le Pen se retrouve au niveau que lui prédisaient les sondages fin janvier, avant que les choses sérieuses ne commencent.

    Par ailleurs, je veux bien arrêter de triper, mais je signale quand même que Marine Le Pen a fait 0,9 million de voix de plus que son père au second tour de 2002 (la participation étant alors la même qu’hier). Et les variations de 2002 à 2007, puis de 2007 à 2012 ne sont pas corrélées à la situation économique: si elle avait été tellement brillante en 2007, on l’aurait su.

  • Ouais enfin la nouveauté c’est que le candidat de droite à la présidentielle reprend et propage les amalgames ineptes et dégueulasses du FN. Après, à chacun d’évaluer sa dignité dimanche prochain.

  • Logopathe a écrit ::

    Et enfin, Le Pen a fait 18%, soit à peine plus que son père il y a dix ans, faut arrêter de triper. Ca fait quarante ans que les médias nous jouent le sketch de « l’émergence de l’extrême droite », alors qu’en gros leur score suit systématiquement la conjoncture économique (en inversé). C’est vraiment la société Alzheimer.

    Conjoncture économique + campagne de président sortant, je dirais.

    Au passage, on avait appris à se méfier des sondages, maintenant il va falloir apprendre à se méfier des sondages sortis des urnes. En l’occurence, les sondages d’avant élection se sont moins ou pas plus plantés que l’estimation du 20h. Il serait intéressant de savoir dans quelle mesure le mal est fait, c’est à dire que cette impression de victoire FN a été durablement installée par ces quelques instants de panique liés à la présence du FN « à 20% ». Imaginez une seconde le cheminement inverse: Le Pen d’abord évaluée à un peu moins de 16, puis progressivement relevée à 17.9? Ca n’aurait pas été le même cirque…

    Au passage, en 2002, Mégret fait 2.3%, Jean St-Josse 4.3%, Boutin 1.2%, le souverainisme à la Chevènement était à la mode et participait au containment. Additionnés (partiellement…), ça finit par faire quelque chose si l’on a l’oeil rivé sur le score de Le Pen au point près.

    Donc le grand truc de limiter le nombre de candidats… pour favoriser le vote utile et lutter contre le Front National, c’est sans doute pas forcément non plus une si bonne idée que ça. Il semblerait que certains français ne choisissent pas le bon supermarché une fois que l’on a fermé leur crémerie favorite.

  • Gwynfrid a écrit ::

    @ Aristote: le chômage et les petits boulots à temps partiel explosent, et vous voudriez que le coût du RSA diminue du seul fait de sa propre vertu ?

    Les dépenses publiques à 57 % du PIB, rien à voir avec le chômage qui explose ?

  • @ Gwynfrid:

    « On voit aujourd’hui qu’il était fragile, ou, plus exactement, que Sarkozy en tant que rempart anti-FN était fragile. »

    Trouvez-vous que le rempart Jospin-Chirac en 2002 était plus solide ? Jospin qui avait pourtant gouverné 5 ans comme Sarkozy, n’était même pas présent au deuxième tour, sa place étant prise par Le Pen !

  • Je suis surpris d’etre le seul a ne pas penser que l’election soit jouée… Quand Sarko a été bien exposé il a fait une remontée impressionnante, et avec deux semaines de silence imposé a servir de pipe de ball trap aux 9 autres pretendants, il ressort à 27 et des poussieres, pas si loin des plus hauts niveaux estimés. Certes Hollande est encore à 53-54 (j’exclus les instituts fantaisistes type CSA), mais avec une variation de -2 à -4 pour pas mal d’instituts, avec manifestement des tendances tres difficiles a analyser pour eux vu les resultats du premier tour (SArkozy lui meme a fait +3 par rapport aux derniers sondages de premier tour…). Bref c encore hyper mouvant et incertain, plus qu’a aucune autre election, parce que c le bordel, tout simplement, parce qu’il y a beaucoup de febrilité dans l’opinion, parce qu’hollande n’a rien fait pour convaincre aussi.

    Les problemes d’integration semble avoir atteint des limites psychologiques chez un paquet de monde (influence Merah…?) au moment où la crise de la dette genere une inquietude economique et sociale violente, la seconde engendrant sans doute en partie la premiere.

    Par rapport a ces problemes, le programme de Hollande est tellement en decalage et surrealiste, le personnage est tellement moins adapté a ces temps violents, que meme avec la prime au nouveau, claire dans les autres pays europeens, ca peut tourner. Si Sarko sait jouer finement (ce qui n’est pas tout a fait le cas a mon gout, a confondre FN et electeurs du FN) en mettant les electeurs du front national face a la contradiction manifeste du programme de Hollande avec leurs aspirations/obsessions/idees, tout en reconquerant ne serait-ce qu’une partie de l’opinion par des passages tele reussis, il peut y arriver au 50,03% que lui predit je ne sais quel modele de prevision.

    Si ses electeurs ne se relachent pas, s’il capte un haut niveau cote FN (et donc des bribes a l’extreme gauche) et un peu cote Bayrou (ce qui est jouable car les priorités des deux electorats ne sont pas en opposition totale, dette et immigration/securité n’etant pas sur le meme plan), et que suffisament des electeurs Hollandistes par pur antisarkozysme, calmés par des passages tele sympathiques, càd humble (« aidez-moi »,  » c la faute a Cecilia, je souffrais a l’epoque ») s’abstiennent finalement, ca peut le faire. Bon, ca fait beaucoup de « si », c vrai.

    S’il ne sait que jouer le FN et l’outrance sans faire ressortir et donner confiance dans les vraies voies de sortie de crise et d’amelioration (formation pro vers les chomeurs, baisse du cout du travail, apprentissage), il perdra en limitant la casse pour lui (ce qui ne sert a rien) et en mettant son camp en ruine pour les legislatives.

    Bref l’election bouge encore, et il y a quand meme 75% des Français qui le pensent, parmi lesquels certainement ceux qui seraient capables de faire basculer le scrutin…

  • @ oim:
    Non, vous n’êtes pas le seul. Je ne suis pas sûre, hèlas! que Hollande sera élu.
    Je commence, en revanche à penser que MlP va réussir à faire éclater l’UMP et que dans les années qui viennent, des gens du FN rebaptisé entreront, encore une fois hélas! au gouvernement…

  • Koz a écrit ::

    Le défaut du raisonnement sur une lourde défaite de Sarko, Gwynfrid, est qu’il n’est vraiment qu’antisarkozysme. Qu’avons-nous en face ?

    Justement un anti-Sarkozy : qui essaie de rassembler plutôt que de diviser, qui ne promet pas à tort et à travers (il est vrai que ce serait difficile dans la conjoncture actuelle), qui se fixe la justice comme guide dans la prise de décision, qui ne cède pas à l’excitation des peurs et des bas instincts, qui essaie de ne pas tomber dans le simplisme, qui ne revendique pas tous les pouvoirs et respecte les institutions, qui n’est pas fasciné par le monde de l’argent, qui n’affiche pas un égo démesuré, qui n’a pas de revanche à prendre et de conflits permanents à entretenir, etc. C’est déjà pas mal.

  • Avec sa campagne d’entre-deux-tours, qui consiste à se rapprocher, comme jamais auparavant, des positions du FN, il risque non seulement d’ajouter le déshonneur à la défaite, mais aussi de favoriser l’éclatement de la droite.

  • (Un peu) HS.

    J’avais eu une discussion ici avec Gwynfrid et un autre commentateur dont j’ai oublié le nom, sur les différences entre le programme du FN et l’action de Sarkozy. Un des exemples cités était « la présomption de légitime défense » à accorder aux policiers, selon MLP.

    Bon.

    http://elections.lefigaro.fr/presidentielle-2012/2012/04/26/01039-20120426ARTFIG00559-police-sarkozy-prone-une-presomption-de-legitime-defense.php

    Sincérement, à la veille du premier tour, je pensais encore voter Sarkozy au deuxième (en fait, j’attendais, et j’attend encore le débat). Mais là, désolé, camarades de droite, mais on atteint le point de non-retour. Vivement le 6 mai que cette farce s’arrête, elle vire au sinistre.

  • J’aime bien votre commentaire TARA et vous n’êtes pas responsable de ce que font les membres de votre entourage. Vous avez quand même omis de dire qu’il est consternant que François BAYROU ait participé au concert anti-sarkozyste.

  • hélios a écrit ::

    J’aime bien votre commentaire TARA et vous n’êtes pas responsable de ce que font les membres de votre entourage. Vous avez quand même omis de dire qu’il est consternant que François BAYROU ait participé au concert anti-sarkozyste.

    Ce qui est consternant c’est qu’au terme des journées écoulées certains aient l’indécence de soutenir encore Sarkozy tout en se réclamant des valeurs chrétiennes.

  • Vivien a écrit ::

    J’avais eu une discussion ici avec Gwynfrid et un autre commentateur dont j’ai oublié le nom, sur les différences entre le programme du FN et l’action de Sarkozy. Un des exemples cités était « la présomption de légitime défense » à accorder aux policiers, selon MLP.

    Il est intéressant que ce soit là la goutte qui fait déborder votre vase. Pour ma part j’ai été a peine choqué; il est devenu tellement banal de voir Nicolas Sarkozy prendre parti contre les juges et proposer un changement de loi à chaque fait divers… Quant au fait que ce point fasse partie du programme du FN, j’y attache assez peu d’importance. C’est juste un signal politicien lancé vers les électeurs en question.

    Voici un aspect beaucoup plus déterminant à mon sens: une fois de plus, le Président faillit à son devoir de gardien des institutions. Au lieu de rappeler la loi (le policier est et reste présumé innocent jusqu’à son éventuelle condamnation, et c’est le rôle du juge d’instruire l’affaire à charge et à décharge) il dit que la loi est mauvaise et s’immisce dans une affaire judiciaire, mettant en cause le juge. Dans son bilan et celui de son gouvernement, il y a une impressionnante quantité de déclarations de ce genre, illustrant son mépris des institutions dès lors qu’un bénéfice politique est à prendre.

    Autrement, sur le sujet de fond, vous avez comme toujours l’inusable Eolas.

  • @Gwynfrid

    Comme vous dites, c’est une goutte qui tombe dans un vase déjà bien plein. Et j’ai un tropisme personnel qui me pousse à accorder de l’importance à la question de l’exercice de la violence par l’Etat. J’apprécie donc que les politiques aient les idées claires à ce sujet et s’abstiennent de jouer avec, au minimum.

    Ensuite, si, ça a tout à voir avec le fait que cette mesure était au programme du FN. Cette proposition n’aura jamais aucune conséquence pratique : elle ne sera jamais votée, et son application resterait probablement, si isolée, anecdotique. Ce qui compte, c’est le signal envoyé, comme vous dites. Ce qui compte, c’est « la victoire idéologique » dont MLP se targue, à juste titre, et dont cette proposition n’est que la démonstration la plus triviale.

    http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/26/sarkozy-et-la-legitime-defense-marine-le-pen-salue-une-victoire-ideologique-du-fn_1691982_1471069.html

    Ce qui compte, c’est l’intoxication mortelle de la Droite que décrit si bien Villepin dans le lien de Yogui. Je connais le mépris de Sarkozy pour ce que je considère comme important en termes de fonctionnement des institutions. Mais comme nous en discutions à l’époque, ce n’est pas encore grand-chose.

    Rien n’arrêtera ce type, sinon des considérations de tactique. Rien. Beaucoup me trouveront naïf, ceux qui pensent déjà vivre en Lepénie depuis 5 ans les premiers, mais je n’en étais par encore tout à fait convaincu.

  • @ Vivien:
    Ce n’est pas en tant que personne ‘de gauche ‘que j’apprécie grandement votre commentaire, mais en tant que citoyenne attachée aux valeurs démocratiques.
    J’aborde cette question ( différemment) dans le dernier post de mon blog ( pardon Koz, je ne fais pas de pub…)

  • @ houla-hop

    Lors d’un échange sur l’euthanasie à partir d’un billet de KOZ, j’avais beaucoup apprécié les commentaires de TARA, humanistes, sur cette pratique que Monsieur HOLLANDE compte légaliser. Les chrétiens défendent la Vie et non la mort. Donc houla-hop vous avez le droit de voter comme vous l’entendez mais gardez vous de juger le vote des autres. Je maintiens qu’un électeur de François BAYROU ne peut faire autrement que de voter pour Nicolas SARKOZY, c’est ce que je ferai le 6 mai sans aucun état d’âme et je fais mon possible pour que le plus large cercle possible fasse le même choix. Je respecterai évidemment ceux qui ne feront pas le même choix.

  • hélios a écrit ::

    Donc houla-hop vous avez le droit de voter comme vous l’entendez mais gardez vous de juger le vote des autres. Je maintiens qu’un électeur de François BAYROU ne peut faire autrement que de voter pour Nicolas SARKOZY

    Il me semble que vous vous trouvez fort bien autorisé, vous-même, pour juger le vote des autres ? En tout cas, je suis désolé, mais de mon côté j’ai l’opinion exactement inverse : le vote Sarkozy est diamétralement opposé à tout ce qu’a dit et proposé François Bayrou depuis 5 ou même 10 ans, dans à peu près tous les domaines. On lui a d’ailleurs reproché d’être excessivement anti-sarkozyste, et le fait est que certaines de ses diatribes allaient trop loin en la matière.

    Vivien a écrit ::

    Ce qui compte, c’est le signal envoyé, comme vous dites. Ce qui compte, c’est « la victoire idéologique » dont MLP se targue, à juste titre, et dont cette proposition n’est que la démonstration la plus triviale.

    C’est juste une différence de degré dans la perception, je crois. Pour moi, la victoire idéologique de Le Pen lui a été offerte par Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises depuis 2-3 ans: depuis le discours de Grenoble, à moins que ce ne soit le débat sur l’identité nationale, ou autre chose encore, je ne suis pas sûr du moment exact où j’en ai été certain. Je n’en suis plus à un symbole près, surtout en période électorale.

  • @ Gwinfried

    L’A.D.N de BAYROU, ce n’est pas la gauche. Historiquement, le Centre, du MRP au Centre Démocrate puis au MODEM, jamais ces mouvements ne se sont situés à gauche.
    BAYROU a été très critique sur HOLLANDE qui va creuser les déficits sociaux, le principal cheval de bataille de BAYROU. Comme d’habitude, je pense qu’il ne prendra pas parti. Mais les électeurs de BAYROU doivent prendre la mesure des réformes « sociétales » que nous prépare HOLLANDE. Les chrétiens ne peuvent pas se reconnaître dans la candidature de HOLLANDE qui va mettre en place la légalisation du droit de tuer alors que sur ce blog même nous avions été nombreux à dire que la loi Léonetti permettait de résoudre la plupart des questions de la fin de vie. C’est un principe non-négociable. Vous vous « boucherez le nez » quand ce problème viendra en débat en attendant des jours meilleurs ?
    Je ne veux évidemment pas dire que la candidature de SARKOZY ne présente pas des aspects discutables mais dans l’ensemble elle est davantage conforme à nos valeurs chrétiennes. C’est ma position et vous ne me culpabiliserrez pas en cédant, vous-même, à la pression des médias et de la plupart des forces politiques.

    Je ne sais quel est votre âge mais jamais je n’oublierai les insultes, les quolibets qu’essuyèrent des religieuses qui avaient le tort de venir voter aux élections législatives de 1968. C’étaient des communistes avec le silence des socialistes d’alors. j’ai été témoin de ce fait da,s un bureau de vote à Marseille. Et, vous savez Gwinfried la manière dont on vote est façonnée par notre histoire. Alors, votez comme vous voulez mais ne me faîtes pas avaler que le vote HOLLANDE est compatible avec nos valeurs chrétiennes.

  • @ hélios:

    Je n’ai nullement l’intention de vous culpabiliser: je me contente de réfuter ce que vous avez écrit plus haut, à savoir « un électeur de François BAYROU ne peut faire autrement que de voter pour Nicolas SARKOZY ». J’ai voté Bayrou, pour la troisième présidentielle consécutive. Je n’ai pas, en conscience, été capable de voter Sarkozy en 2007, mais à l’époque j’avais beaucoup hésité. En 2012, c’est pour moi totalement inenvisageable.

    Par ailleurs, je ne comprends pas la référence que vous faites par rapport aux chrétiens. François Bayrou ne s’est jamais présenté comme représentant d’un quelconque vote chrétien, il a au contraire fait de gros efforts pour éviter cette perception. On peut discuter de la perspective chrétienne sur le second tour, mais c’est un tout autre sujet. Et sur ce point, demandez-vous une seconde qui essaye de culpabiliser l’autre…

  • @Gwinfried

    Le Modem regroupe, pour partie, des militants chrétiens comme historiquement cela a toujours été le cas je vous l’ai dit du MRP au MODEM. D’après ce que j’ai compris vous faîtes partie de cette mouvance-là. Vous suivez une tradition que j’ai connue et qui est tout à fait acceptable. Mais à de nombreuses reprises dans l’histoire, les électeurs du Centre se sont retrouvés à droite. Monsieur BAYROU lui-même a fait partie de gouvernements de « droite ».
    Vous évitez soigneusement de répondre sur les questions sociétales dont j’ai parlé.
    Pour le reste le refus de SARKOZY est alimenté par une campagne médiatique qui dure depuis cinq ans. HOLLANDE a su habilement tirer parti de cette situation (« Tout sauf SARKOZY »).
    Demain, s’il est au pouvoir, il ne pourra pas réaliser les promesses qu’il a faites. La porte sera cette fois ouverte pour Marine….
    Je ne vous culpabilise pas. Votez en conscience. Mais le vote pour HOLLANDE est très loin des valeurs que nous, chrétiens, nous défendons. Voilà ce que je maintiens. Je regrette que BAYROU ait alimenté l’anti-sarkozysme. Le 6 mai, je voterai sans état d’âme pour SARKOZY et souhaite que beaucoup d’électeurs de François BAYROU fassent de même dans l’intérêt de notre pays.

  • @Helios

    Les valeurs de Sarkozy sont conformes à « nos valeurs chrétiennes » ? Cette manière d’être prêt à tout pour arriver à ses fins, ces mensonges éhontés quotidiens, cette vindicte contre les étrangers et autres boucs émissaires lancée depuis quelques jours ? Avez-vous oublié qui fut un bouc émissaire ?

    Désolé d’être chrétien aussi et d’être infiniment moins choqué par l’euthanasie telle qu’elle se pratique que par le comportement de ce personnage qui correspond à tout ce que vous voudrez mais certainement pas aux valeurs chrétiennes.

  • @ hélios: Je suis trop jeune pour avoir connu le MRP, et trop vieux pour avoir eu la IVe République au programme d’histoire. J’ai donc dû me reporter à Wikipedia pour retrouver des références, et j’y ai découvert que ce parti représente grosso modo l’opposition de centre-droit à de Gaulle: déjà à cette époque, le ralliement que vous préconisez n’avait rien d’automatique, et pourtant, on ne peut vraiment pas dire que de Gaulle lorgnait du côté de son extrême-droite…

    Je sais que la loyauté, la fidélité et la constance sont des valeurs de droite, et je les partage avec vous. M.Bayrou n’en a pas toujours été le meilleur exemple, mais dans le cas présent j’estime que vous avez tort de lui faire reproche. Son attitude vis-à-vis de Sarkozy est fidèle aux valeurs classiques du centre-droit: l’idéal européen, l’appel à la raison plutôt qu’à l’émotion et la prudence en matière financière. C’est Sarkozy qui s’est éloigné de ces valeurs-là, de même que des autres valeurs de la droite sur lesquelles il avait été élu. Rien ne fait devoir à Bayrou de le rejoindre; s’il le faisait, ce serait pure opportunité politique.

    Quant aux questions sociétales sur lesquelles vous me mettez en demeure de vous répondre: je ne sache pas que Nicolas Sarkozy, ni François Bayrou d’ailleurs, présentent un programme instaurant une société chrétienne idéale. Comme l’a expliqué Koz dans un billet précédent, essayer de voter en fonction d’un barême catho-compatible ne mène pas très loin. La question des « points non négociables » et de leur application politique est très intéressante mais je manque de temps pour l’aborder aujourd’hui; il me faudrait pour cela un commentaire particulièrement long, je crois. Pour résumer mon point de en une phrase: je ne peux faire mon choix sur ce seul critère.

  • @ gwinfried

    je vous remercie chaleureusement pour votre réponse argumentée, mesurée.

    Dans le forum du Pèlerin Magazine, j’avais écrit au mois de janvier un billet : « La France sera-t-elle orange au mois de mai ? » La campagne de BAYROU a très bien commencé. J’en espérais beaucoup. Pourquoi a-t-il perdu la moitié de ses électeurs depuis 2007 ?

    j’ai appartenu à un milieu qui a toujours été dans le sillage du Centre et de la démocratie chrétienne. Jamais nous n’avons mêlé nos voix à celles des socialistes ni d’ailleurs à celles de l’extrême droite…..

    Bon dimanche

    hélios

    Je respecte votre vote évidemment.

  • @Vivien

    Beaucoup me trouveront naïf, ceux qui pensent déjà vivre en Lepénie depuis 5 ans les premiers

    Sans le faire exprès, j’ai posté un commentaire dans l’autre fil qui résonne étonnement avec cette remarque. Votre sincérité vous honore!

  • @Gatien

    Je suis allé voir votre commentaire, mais je vous répond ici pour ne pas perturber le fil de l’autre billet.

    Bon, vous me laissez le choix entre trouver un point de désaccord (ce qui en cherchant bien, devrait pouvoir se faire, par exemple sur le caractère destructeur de la politique réellement menée par Sarkozy), et constater que nous sommes d’accord sur l’essentiel: dégager Sarkozy devient un objectif en soi. Et ce malgré… ben à peu près tout, en fait.

    Ca n’a rien à voir avec un « effet de surprise » qui vous énerverait, je pense. C’est plutôt une histoire de deuil de toutes les convictions que je suis obligé de laisser sur la touche en votant Hollande. Et c’est aussi l’échec d’une manière d’aborder une personnalité politique: tracer des lignes blanches et attendre qu’elles soient franchies, alors qu’ici ce sont les principes d’action qui sont détestables. Au moins n’ai-je plus à choisir entre Royal et Sarkozy sur cette base…

    En tout cas, c’est délicat de votre part d’avoir remarqué qu’au delà de ma sincérité, ça me …, un petit peu, quand même.

  • @houla-hop

    je vous ai lu et je ne suis pas d’accord avec vous.

    Je n’ai guère entendu la gauche défendre les chrétiens d’Orient. Sa défense des Droits de l’homme est très sélective. Je ne les ai pas beaucoup entendus pour défendre Asia BIBI….

    Le discours de SARKOZY est toujours le même mais en d’autres temps beaucoup de hauts responsables du PS ont dit la même chose.
    Non, nous ne pouvons accueillir la misère du monde et, à un moment donné, quand il y a des mesures à prendre il faut les prendre. Donc, on ne peut régulariser tous les sans-papiers.
    Oui, dans un certain nombre de quartiers c’est la loi du plus fort. Oui, parfois la répression est la seule solution. Evidemment si vous habitez un joli quartier cela vous ne pouvez pas le savoir car vous ne le vivez pas au quotidien. C’est donc facile de prendre position dans ces conditions.
    Le chemin est long. Et si par malheur pour mon pays HOLLANDE était élu, les socialistes auraient tous les leviers de l’appareil d’Etat. Dans quelques mois, nous nous retrouverons sur le site de KOZ du même côté.
    Déjà le diner de cons du week-end vous a donné un petit aperçu de la conduite des socialistes ou du moins de certains d’entre eux. Lisez « Rêverie de gauche de Régis DEBRAY……
    Quant à l’euthanasie, sur ce blog, il y a eu un débat très intéressant. Si en tant que catholique vous y êtes favorable eh bien il me semble que quelque chose cloche dans vos engagements. C’est triste.

  • hélios a écrit ::

    je vous remercie chaleureusement pour votre réponse argumentée, mesurée.

    Et je fais de même à votre égard, en respectant bien sûr le choix que vous allez faire.

    @ Vivien: comme souvent, je partage assez exactement votre sentiment. Nous sommes juste arrivés à cette peu enthousiasmante conclusion à des moments différents.

  • @Helios

    Oui chacun ses contradictions 😉 J’avoue que l’opposition à la fin assistée, comme d’ailleurs l’opposition au mariage homo, me paraissent plus relever du dogme que d’un enjeu religieux démesuré. Et lorsqu’on voit un proche souffrir un martyr interminable on a du mal à le tolérer sous prétexte, justement, du dogme.
    Personnellement je trouve bien plus triste que vous fermiez les yeux sur les pires mots qu’on ait pu entendre depuis longtemps de la part d’un membre d’un parti républicain, outre le fait que de tels mots auront des conséquences très concrètes sur l’existence d’hommes et de femmes, leur liberté, leur santé, voire leur intégrité physique. Et je ne supporte pas l’idée de souscrire à un discours qui fait un tri cynique entre mes prochains. Mais je respecte votre choix évidemment.

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