J’ai mal voté. Fait une erreur. Je me suis planté. Je regrette. Je suis effaré. Mais j’étais un peu jeune, et je n’étais pas tout seul. Des millions de français ont voté comme moi. Mes parents ont voté comme moi (et non l’inverse). Mon frère a voté comme moi. Même Nicolas Sarkozy a voté comme moi. Enfin, je crois. Je me suis laissé piéger par des motivations de piètre envergure. Mais elles étaient fortes et conjuguaient leurs talents pour m’inciter à voter en ce sens : nous sortions depuis peu de quatorze années de François Mitterrand, nous avions l’occasion de ne pas conserver trop longuement Jacques Chirac, pour lequel je n’avais pas voté. Pour ne rien arranger, Jospin était Premier Ministre. Après avoir subi deux cohabitations sans grand intérêt, nous en subissions une seconde que la maestria politique de Jacques Chirac nous avait imposé pour une durée inhabituellement longue. Il y avait donc l’espoir d’offrir, en calant les agendas, une certaine cohérence à l’action de l’exécutif. Pour finir, notre pratique du référendum l’ayant tourné en plébiscite présidentiel, je ne me voyais pas infliger une déroute de plus à Jacques Chirac qui, tout de même, passait pour être plus proche de moi que le frisé.
Voyez. Ca n’allait pas bien loin. Et je me pends et me repends encore d’avoir voté en faveur du passage au quinquennat.
Oh, je ne le dis pas que pour emmerder Marianne et les antisarkozystes. C’est une motivation à ne pas négliger, mais c’est une motivation insuffisante.
Non, je le dis parce que je suis aujourd’hui convaincu de ses effets néfastes autant que j’étais convaincu de ses effets bénéfiques il y a huit ans, ce qui augure mal de ma position en 2016.
Notez que, si j’avais été plus branché à l’époque, et moins réticent à son utilisation, j’aurais pu consulter la page-argumentaire de wikipedia consacrée au quinquennat et relever ces augustes positions :
« Parce que la France est ce qu’elle est, il ne faut pas que le président soit élu simultanément avec les députés, ce qui mélerait sa désignation à la lutte directe des partis, altérerait le caractère (…) de sa fonction de chef d’Etat » (De Gaulle, allocution du 31 janvier 1964)
« Aussi est-il souhaitable de ramener le mandat présidentiel à l’avenir à cinq ans, sans pour autant lier la date des élections présidentielles à la date des élections à l’Assemblée nationale, ce qui remettrait en cause l’esprit même des institutions et l’équilibre des pouvoirs publics » (Georges Pompidou, 10 septembre 1973)
« Tout ce qui a pour objet de lier l’élection du chef de l’État à quelque chose qui ressemblerait à l’élection d’un chef de parti, à jumeler l’élection du chef de l’État avec celle d’une éventuelle majorité, est aberrant » (Edmon Michelet, 1971)
Voilà des positions convergentes qui ne me semble pas, elles, aberrantes.
Surtout, le passage au quiquennat a contribué au raccourcissement du temps. Du temps politique, du temps tout court[1]. Aujourd’hui, on vit plus vieux, mais moins longtemps.
Pour bien châtier, commençons par Nicolas Sarkozy, il restera plein de place pour s’occuper des socialistes après. Je n’ai toujours pas lu de réactions outragées sur un propos qu’on lui a prêté à plusieurs reprises et qui, pourtant, me déplaît. Il affirmerait ainsi en substance que, le quiquennat, c’est un an pour réformer, deux trois ans pour je sais plus trop quoi, et un an pour se faire réélire… Dans la mesure où je ne l’ai pas entendu affirmer qu’il souhaitait le retour du septennat, j’en déduis qu’il s’en contente. On n’a pourtant pas oublié le coup de l’énergie que l’on met à durer, que c’est qu’on la met pas à faire. Et puis, que le Président de la République consacre 1/5 de son mandat à se faire réélire[2], ça me chatouille.
Cela dit, l’homme est pragmatique, on le sait. Il est réaliste, aussi.
Or, ce qui devient horripilant, avec ce quiquennat, outre le raccourcissement du temps en lui-même, c’est la succession des scrutins qui perturbent notre vie démocratique par la focalisation partisane qu’ils suscitent. Un an pour réformer, le quiquennat ? C’est compter sans les municipales… Et puis, même si l’enjeu est moindre, viendront les européennes, en 2009. 2010 ? Les régionales. Je n’ai rien vu pour 2011 mais j’ai bien du manquer quelque chose. L’effet est évident : dans chaque camp, le regard se porte vers la ligne rouge du scrutin à venir, suscitant propos outranciers et querelles partisanes, plus que la France ne peut en supporter, elle qui n’a pourtant pas besoin qu’on la pousse beaucoup pour succomber à ce travers.
Et encore n’ai-je passé en revue que les agendas politiques « universels ». A cela, évidemment, il faudrait ajouter les élections prud’hommales et autres congrès syndicaux, dont l’approche a cet effet étonnant de rendre soudainement particulièrement insupportable la situation des travailleurs, et conflictuelles les relations avec le pouvoir.
En prime, vous nous collerez un petit congrès socialiste. Jean-Christophe Cambadélis, qui somnolait peut-être depuis 2005, s’agite soudain frénétiquement en affirmant que « le parti socialiste se transforme en pétaudière« . Et cette pétaudière n’est évidemment pas faite pour dissuader les chefs en pleine guerre de se livrer aux déclarations les plus péremptoires, au petit jeu du « c’est moi le meilleur opposant à Sarkozy ».
Tenez, c’est Jack Lang qui m’en a fait prendre conscience. Dans Le Point, il repousse en effet l’idée émise par le PS de faire passer la réforme institutionnelle à l’automne, en pointant du doigt la surenchère aigüe à laquelle se livreraient les socialistes à l’approche du congrès. Voilà au moins qui a le mérite de la lucidité. Voilà qui explique peut-être aussi les oppositions socialistes à l’adoption du projet de réforme constitutionnelle qui s’expriment déjà. Alors pourtant (je suis bien d’accord avec Paul-Henri de Limbert) que ce projet offre au Parti Socialiste toutes les réformes qu’il a si longuement réclamées. Alors pourtant, qu’il offrirait le contrepoint à cet hyper-présidentialisme qui fait rouler des yeux effarés sur la face rougie par la colère de François Hollande.
Au lieu de cela, le PS se braque sur des mesquineries[3] et sur la volonté de ne pas sembler donner un satisfecit au Président de la République. Toutes motivations politiciennes de bas étage qui m’ont amenées, moi, à l’époque, à voter pour le passage au quinquennat.
Arnaud Montebourg a bien raison de les mettre en garde : « l’Histoire ne repasse pas tous les six mois les plats d’une réforme comme celle-ci« . Surtout lorsque, avec le temps, l’Histoire se raccourcit.
Pour ma part, si je pouvais, si j’étais député, ou plutôt sénateur (à cause du temps long), je profiterais bien de cette réforme pour faire passer un amendement, ainsi rédigé :
« A l’article 6 de la Constitution, « cinq » est remplacé par « sept« »
On ne sait jamais. « Sur un malentendu (…) »
J’avais voté contre, en ce qui me concerne. Sans me vanter. Mais avoir raison avant le tenancier du premier des blogs, c’est une satisfaction qui éclaire ma journée.
Ce n’était pas tant pour toutes les considérations ici exposées que parce que j’avais l’impression que le débat n’avait pas eu lieu, et que « 5 c’est mieux que 7 » me semblait un argumentaire un peu court.
Je suis un peu possessif, je n’aime pas qu’on me vole mon droit de peser le pour et le contre.
Putain, moi aussi je le regrette.
C’est bien d’ailleurs pour ça qu’à partir de maintenant, je m’abstiens de répondre à une question dont je ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants (ce que j’ai fait pour la constit européenne, et referai si on me demande pour la Turquie).
N’empêche, joli coup: grosse boulette de dissoudre l’assemblée, et beau rattrapage en alignant le mandat présidentiel avec celui des députés.
J’avais voté pour aussi. Il me semblait à l’époque (et il me semble encore en fait) que ce qui était important c’était de réduire le risque de cohabitation, qui est un régime que je trouve particulièrement nuisible. Au pire, le président gène le gouvernement (bonjour l’efficacité), au mieux il ne sert à rien (alors à quoi bon en avoir un?)
Tiens au fait, et si c’était ça le problème? Et si on avait un chef d’état de trop, entre le président et le premier ministre?
Une anecdote: il me semble que le slogan de l’UDF pour la campagne électorale de ce référendum était « Nous voulons plus! », ce qui m’avait paru le comble de la vacuité politique…
Personnellement, j’avais remarqué (et approuvé) le slogan de certains Verts: « Le quinquennat on s’en fout, on veut pas de président du tout! » 🙂
Le septennat ne fut jamais responsable de la cohabitation c’est la lâcheté du président qui en est responsable.
La dissolution ne fut pas une erreur l’erreur fut pour Chirac de rester à l’élysée.
Le gros problème qu’avait le septennat et qu’il exigeait de l’honneur de la part du président en cas de défaite aux législatives.
Comme nos Président son devenus des couards la solution consistant à raccourcir le mandat présidentiel à 5 ans était la seule manière possible pour eux d’éviter les cohabitations (même en cas de majorité parlementaire opposée à la majorité présidentielle), car nous avons changés de régime.
L’extrème gauche avait bien remarqué à l’époque que tous les beaux arguments de Jospin et Schrameck reposaient essentiellement sur des constructions rhétoriques et donc, s’effondreraient un jour, hâtant donc la venue des matins qui chantent, c’est à dire, l’ère du « pas de président du tout ».
En ce qui me concerne, j’avais voté contre (mon premier vote de citoyen d’ailleurs). Car, en dehors des dérives que ce passage au quinquennat a entrainé, un des points qui aurait pu me faire changer d’avis n’était pas d’actualité, c’était la concommittance des élections présidentielles et législatives (je parle du premier tour des deux scrutins, pas du premier tour des législatives organisées le même jour que le second tour des présidentielles). Ce seul point, qui entrainerait une légitimité égale entre le Parlement et le Président, au lieu d’une sorte d’asservissement du premier au second, m’aurait fait voté pour cette réforme, qui est bien plus profonde que l’on a voulu le faire croire, de même que l’élection du Président au suffrage universel a changé la nature de la Vème.
PS : pour le calendrier, en 2011, c’est la deuxième série des cantonales, ainsi que la première élection du Sénat par moitié, même si cette élection ne passionne pas les foules.
Moi aussi j’ai voté pour, surement en suivant un peu l’air du temps.
Mais j’aurais préféré 7 pour ce qui est de maintenant.
Ah ben tiens … on aurait Chirac encore et pour un an jusqu’en 2009 …
Bah du coup finalement, je ne sais pas 😉
Un an pour réformer
deux ans pour je ne sais plus trop quoi
un an pour se faire réelire
Cela fait un quinquennat de 4 ans: il est sur que ce ne peut être pleinement satisfaisant
@bibi33: pas d’accord. Les institutions doivent être suffisamment robustes pour fonctionner harmonieusement malgré les faiblesses de ceux auquelles elles s’appliquent.
A la rigueur, on aurait pu mettre dans la loi l’obligation de démission du président en cas de cohabitation, mais ça pose un problème de légitimité (l’élu au suffrage universel effectivement démis par le parlement).
J’en reviens à ce que j’ai dit (ainsi que Poil de lama, j’adore ce pseudo au passage), autant ne pas avoir de président du tout.
Ou alors, un système purement présidentiel à l’américaine, ça peut se discuter.
Je ne suis pas loin de penser que le réflexe « vote sanction » lors de scrutin qui n’ont rien à voir (je ne sais pas, moi, par exemple un référendum, ou des municipales) est fortement lié à cette tendance qui consiste à se ficher éperduement de la vox populi lors des scrutins nationaux.
En fait, seule de Gaulle a appliqué la Constitution jusqu’à l’esprit.
Bien que je ne sois pas certain que cette application stricto sensu se traduise automatiquement par la démission du président désavoué. Il y a également l’improbable hypothèse que le garant de la Constitution prenne en compte les résultats et accepte la loi des urnes.
Quant à l’inquiétude de Koz au sujet de l’équation 1+3+1 (je m’autorise la correction du calcul), est-il possible de penser que Nicolas Sarkozy soit capable de ne pas se représenter ? Je crois cette idée possible (attention, je n’ai pas dit « probable »). Elle expliquerait la débauche d’efforts du président pour faire beaucoup en peu de temps (trop pour certains, mal pour d’autres). Le problème étant qu’il faudrait qu’il soit moins phagocytaire pour laisser une chance à une tête de dépasser.
ilest vrai que par rapport à cette problématique du qinquennat, (je ne me souviens plus ce que j’avis voté, c’est tout dire!)du rôle du président de la république, hybride d’un président US et d’un premier ministre européen,
par rapport à la question du cumul des mandats, de la réduction (indispensable) des effectifs des parlementaires
la réforme de la constitution dont le débat commence aujourd’hui paraît vraiment « petit bras »….
par rapport à un président chef de parti, parfois de clan, qui a des comportements de « petite frappe », de cour de récréationon se prend à rêver d’un président élu pour sept ans, non rééligible, c’est crucial, garant de la grandeur de la France, indépendant des partis, « monarque républicain élu », dont l’unique mandat serait de maintenir l’unité du pays, de le valoriser, le représenter au mieux…
Je me demande si c’est vraiment le quinquennat qui est un problème ou le nombre de scrutins pendant ses 5 (ou 7) années.
Voire l’implication forte (ou en tout cas perçue comme telle) du président dans le scrutin, comme lors des dernières municipales. La position de Chirac ou Mitterand, qui tenait plus du ‘je suis dans ma tour d’ivoire et je n’entends vos cris que de loin’ avait l’avantage de moins mettre en balotage le président lui-même.
Alors bien sûr, comme il ne semble pas possible de diminuer le nombre de scrutins, le quinquennat semble mécaniquement amener à une remise en cause fréquente et partisane du gouvernement en place.
Nevertheless, quand on a un président que l’on apprécie pas, 7 ans c’est long et 14 c’est toute une vie.
En l’occurence, j’aime bien Sarkozy mais je n’ai pas bcp apprécié les ères Mitterand et Chirac.
Ma proposition c’est d’élire maire/député/sénateur le même jour (allez disons au milieu du quinquennat) et au besoin d’y rajouter une petite question sur l’Europe
une variante avec la proposition de marko en derniére ligne:
avoir des élections de « mid-term » qui regroupent les scrutins locaux: municipales, départementales, régionales, différentes des nationales: président, député (sénateur le jour où on aura le droit de voter nous mêmes…)
les européennes, à découpler: je propose qu’on garde l’idée d’un scrutin européen indépendant des calendriers nationaux….
Oui mais non. Aucun enseignement national à tirer des scrutins locaux à moyen-terme. C’est marqué dedans: c’est local.
Les legislatives, là, ç’aurait de la gueule. Mais pour que ça ait du sens, il faut que le pouvoir du parlement soit sensiblement accru et par ailleurs que le sentiment de responsabilité des membres du parlement soit un peu plus affûté.
C’est ce qui fait la force des midterms US (pas le sentiment de responsabilité, je ne peux pas en juger, mais le vrai contre-pouvoir que représente le congrès par rapport à l’action présidentielle).
Pouvait pas voter (trop jeune) mais si j’avais pu, j’aurais voté contre, il n’était pas hallucinant d’envisager que le président prendrait un coup dans l’aile avec cette réforme…
Merci Koz. Le quinquennat, c’était mon premier vote. Et comencer sa carrière de citoyen par un « non », c’était ennuyeux. Mais je l’avais fait précisément pour les raisons que tu as développées, et je sus très satisfait que tu me soutiennes a posteriori 🙂
J’ai eu peur, quand j’ai lu ton titre je me suis dit que tu allais regretter ton vote pour Sarko… Tu fdais du teasing, maintenant? 😉
Ou alors est-ce la prochaine étape?
Un des points pour lequel j’ai TOUJOURS été contre le quinquennat, c’est le déséquilibre créée entre les mandats. Avec le septennat, il y avait un équilibre, une respiration entre le sénat, l’Assemblée et la Présidence de la République… Toucher à l’un signifiait rompre l’équilibre ou modifier les autres mandats nationaux dans des proportions identiques (une chambre élue pour trois ans ?).
Les grenouilleurs de gauche et de droite se sont parfaitement entendus pour tordre le cou à cet équilibre de nos institutions…
D’autre part ces mêmes institutions avaient parfaitement prévu le phénomène de cohabitation. L’erreur de Chirac est de ne pas avoir dissous en 95… promesses électorales obligent…
C’est vrai que j’imagine mal Mon Général en cohabitation. L’histoire nous a montré qu’il aurait tiré sa révérence, avec élégance, et non pas sur un air boudeur comme d’aucun en 2002.
Un an pour se faire réélire ? Oui mais sur 2 mandats au plus. Donc 5ans de gouvernance totale (j’exagère) après le 1er mandat. Et le prétendant ne devra pas tuer l’ancien !
A comparer aux fins de mandats de Mitterand où les 3 dernières années étaient passées à tuer tout prétendant possible, et les 2 dernières de Chirac à faire croire à un possible nouveau mandat !!!
Les 2 mandats présidentiels au maximum : une bonne idée trop vite négligée 😉
Ouais.
Je ne me souvenais même pas qu’on avait voté, c’est dire si le sujet m’a marqué.
Je crains qu’on ne donne trop d’importance au calendrier électoral. La comparaison avec les US est instructive. Le mandat présidentiel dure 4 ans, avec des mid-term elections (au bout de 2 ans donc) qui peuvent faire changer la majorité au congrès. Et pourtant les Américains ont une capacité à réformer autrement plus forte que la nôtre.
Notre problème est ailleurs. En France, toute micro-défaite électorale du camp au pouvoir (genre la perte d’une sous-cantonale partielle) est immédiatement jugée comme un camouflet pour le pouvoir et sonne la disparition de sa dernière once de légitimité. En France, quelques dizaines de milliers de personnes, parfois seulement quelques centaines (cheminots, pêcheurs, étudiants…) peuvent faire plier la représentation démocratique en bloquant le pays.
C’est impensable aux US. La population Américaine a un respect des institutions démocratiques qui interdit une telle dérive. Les manifestations servent à convaincre le public ou influencer les sénateurs, pas à imposer la volonté des manifestants contre la représentation démocratique. Du coup une administration impopulaire ne sera peut être pas réélue, mais elle peut continuer à gouverner.
L’immobilisme politique en France est issu de notre tolérance envers le pouvoir de la rue, le calendrier politique n’y fait rien. Tu pourras revenir au septennat, décaler les législatives, prolonger ou racourcir le mandat des députés, ça ne changera rien.
Prends l’exemple du CPE. Président de droite, premier ministre de droite, majorité de droite, pas d’élection à l’horizon… Pas de problème institutionnel. Alors le CPE c’était bien ou pas? Perso je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Mais ce qui est ennuyeux, c’est qu’on ne saura jamais. Quelques centaines de milliers de personnes ont décidé à la place d’un président élu et d’un parlement élu.
@ Libéral
Mais être élu, cela ne signifie pas disposer d’un pouvoir absolu. Le CPE que vous citez était tout de même en contradiction avec les conventions du BIT.
Je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce que c’est qu’une période d’essai de deux ans ?!!!
Pendant 24 mois, vous pouvez être viré à tout moment sans motif.
C’est, à l’évidence, cette disposition qui a fait l’unanimité contre elle, et il y a de quoi. A la rigueur, si nous étions au beau milieu des 30 glorieuses, en plein emploi, cela pourrait encore être supportable, mais par les temps qui courent, c’est de la provocation que de proposer une telle mesure.
Je ne pense pas que le sujet soit de refaire le débat sur le CPE. J’ai l’impression que Libéral (qui me corrigera si je me trompe) ne remet en cause que le pouvoir exacerbé des mécontents qui s’expriment sur la décision politique, dussent-ils n’être que largement minoritaires.
Guinea Pig m’a bien compris.
Et il ne s’agit pas de pouvoir absolu. Il y a le parlement, la justice indépendante, la constitution, l’Europe, les conventions internationales.
Que le CPE ait sauté à cause de sa contradiction avec les conventions du BIT est très sain. Mais qu’il ait sauté à cause des manifs est choquant.
Ce qu’il faut souhaiter, c’est un pouvoir fort et des contre-pouvoirs forts, pas un pouvoir faible avec des contre-pouvoirs non-démocratiques voire totalitaires.
Bien d’accord avec Libéral… moi j’avais pas voté du tout. Mais j’étais et je suis toujours plutôt favorable. Sur un plan politique ce qui compte le plus à mon sens c’est la stabilité, au moins pendant une période.
Non, à mon avis le problème ne vient pas de là, mais de l’opposition de gauche la plus conne du monde. La plus archaïque. La plus sclérosée. La plus politicienne. La plus aveuglée par ses restants d’idéologie en ‘isme ». J’en oublie. Et de la droite la plus influencée dans ces conceptions et ses rapports au pouvoir avec cette pensée là. Sans parler de ses propres archaïsmes et « ismes ».
En fait, le problème, c’est qu’à chaque élection, c’est le sentiment de devoir choisir entre un clivage majeur. La connerie et la un peu moins connerie. Avec toute la mauvaise foi et les interprétations, analyses, hypothèses, batailles de chiffres contradictoires, jusqu’à l’écoeurement. Avec un phénomène de plus en plus marquée que je qualifierais de « poujadisme de gauche » illustré par Royal en particulier mais aussi par la politique du velib ou de paris plage de Delanoé. Ou les considérations artistico-philosophiques sur la politique d’un Bayrou, le « c’est à la République d’apporter l’espérance (léger vibrato sur la fin en fondu) » – comment je m’en tamponne de l’épérance républicaine.
Je veux entendre gestion à longs termes d’un pays, en particulier sur un plan économique, dans lequel le maximum de liberté est accordée avec une intervention minimale de l’état sauf si nécessaire. Que les gens puissent résoudre leurs problèmes sans l’aide du sacro-saint Etat, mais que l’Etat ne les empêche pas de le faire non plus. Qu’il soit possible pour des gens en fin de droits de monter leur boite en quelques jours en appliquant deux ou trois règles administratives et pas 2 kilos de formulaires à remplir.
Et j’entends souvent « Paris Plage » et « Démocratie participative » ou « j’aime pas les riches » d’un côté et « petits pas » et « la France est différente et cette solution qui fonctionne dans ce (pays) ne serait pas acceptée par les français » ou « c’est à cause du rapport Attali que l’on a perdu les municipales » ou « interview crucial du Président en baisse dans les sondages ».
Par pitié, laissez les cinq ans avec une vraie majorité… au moins on est débarassé pour cette période bénie de l’entre-deux quinquénat. Si ça ne tenait qu’à moi, je ferais tout voter en même temps. Avec un recours plus fréquent à des référendums clairement posés.
Lib a raison sur le CPE. Moi je préfère l’approche RSA. On teste sur certains départements, on expérimente, on corrige, on étend l’expérimentation si c’est encourageant, on recorrige. Et s’il s’avère que ça fonctionne moins bien que prévu on remplace par autre chose après avoir compris pourquoi ce qui n’a pas marché n’a pas marché. Et personne n’en fait un drame, ni un « camouflet » ni une « claque » contre « l’ouverture » ou je ne sais quel gros titre de la presse militante et inspirée. On garde Hirch même. Simplement, il doit réviser sa copie. Parce que son idée de base est assez évidente au départ.
Si au bout de 5 ans, sur un plan général, il n’y pas ou peu de résultats ou au contraire, des très bons, on fait campagne avec des vraies propositions et on revote. Et là, on sait pourquoi au moins.
On prend un exemple : c’est vrai que si on a d’un côté comme solution à la criminalité d’un côté : « le raccompagnement des femmes flic la nuit » et une « vraie police qui fait son job » de l’autre on a envie de se battre. Le problème aussi, c’est que le « service civique pour les prédélinquants encadré par une certaine discipline et axé par exemple sur l’humanitaire » n’était pas une si mauvaise idée à mon avis – en en tout cas bien meilleure que d’envoyer les délinquants dans des taules insalubres. Sauf cette idée était proposée par qui allait déposer avec 100 caméras une gerbe « aux victimes de la police » de Clichy sous Bois – parce qu’à gauche on est « du côté des d’jeunes (ziva!) pas de la police ». Idem. On est pas pro-OGM ou plus exactement pro-Mosanto parce qu’on est « de droite » – on a un problème de santé publique à gérer et on s’appuie sur ce que la communauté scientifique a à dire. C’est clair. Ce genre d’attitudes renforce les clivages et relance le débat. Mais ça dégoute petit à petit le « client » que je suis et je ne dois pas être le seul.
On ne salue pas Arlette Laguiller comme une figure importante de la politique française. On l’oublie gentiment en renvoyant cette égérie criante et robotique aux poubelles de l’histoire. On me promet pas l’espérance républicaine. On ne construit pas des alliances politiques à la con pour avoir un élu quelque part. On ne va pas faire le beau politique chez Drucker. Tout ça est d’un fatigant.
On évalue les situations, on étudie à fond sans biais idéologique. On propose. On obtient l’assentiment et on met en oeuvre. On corrige si on s’est planté. Et on persiste jusqu’à ce qu’une vraie solution soit trouvée. Et on s’y tient.
Dans ce cas, je veux bien aller revoter bien gentiment tous les ans après avoir suivi la campagne de très près à la télé comme un citoyen responsable et coopératif. Sinon… j’ai surtout le sentiment d’avoir « évité le pire ». Et c’est sur qu’il doit y avoir de meilleures motivations à ce jeu consistant à jeter un bulletin dans l’urne.
Cela étant, la force de destruction de la réaction contestataire n’est pas un phénomène systématique. Pour usée d’une image éculée, c’est la partie émergée de l’iceberg.
Non, je me corrige: la partie émergée de l’iceberg, c’est la réaction contestataire. Les slogans, les actions d’éclat, la réponse ministérielle qui « entend aussi ceux qui ne manifestent pas » et le manifestant qui fanfaronne « c’est quand même pas le gouvernement qui décide » (ben tiens).
Le mauvais contre-pouvoir, qui existe aussi, c’est la partie tout juste submergée de l’iceberg, celle qui déchire un navire de part en part, mais qu’un bon capitaine doit savoir éviter.
Et en-dessous, qui permet à l’iceberg de flotter fièrement, le dialogue nécessaire qui s’installe et qui, dans les conditions optimales, débouche sur des compromis et des accords intelligents.
Sauf cas exceptionnels (CPE, retraite ’95) et sujets délicats pour population émotive (comme l’augmentation du droit d’inscription dans les universités), on a finalement rarement vu, à ce qu’il me semble, de réels blocages conduisant à la reculade.
C’est aussi parce que le précédent locataire de l’Elysée évitait les sujets à problèmes comme la peste. Soit.
epo, tu veux pas te présenter par hasard? J’aime bien tes idées sur Drucker.
Ah, que la démocratie serait belle : consensuelle, non-partisane, on pourrait presque dire amicale… s’il n’y avait pas toutes les cinq minutes ces fâcheuses perturbations appelées « élections » 😉
Bon, sans rigoler, l’époque du septennat n’est pas si lointaine que j’aie tout oublié. Je défie quiconque d’expliquer en quoi la focalisation partisane est pire aujourd’hui, ou pendant la période Chirac II, en comparaison de Chirac I ou Mitterrand II (je ne vous parle même pas de Mitterrand I).
C’est vrai, c’est malheureux. Mais où est la différence avec le septennat ? Le septennat, c’était un an pour réformer, trois ans pour essayer de corriger les erreurs de la première année, un an pour faire réélire sa majorité (et si ça semblait trop compromis, on remplaçait par un an pour confectionner des bombes à retardement pour la majorité future) et pour finir, deux ans de cohabitation (c’est-à-dire deux ans d’obstructions et de manoeuvres électoralistes). Sauf dans le cas Chirac I, mais bon, passons.
Moi j’ai voté pour le quinquennat, sans grande conviction – c’était juste une réformette et je n’en attendais pas de conséquences majeures. J’y voyais une légère atténuation de l’aspect monarchique de la fonction, c’est tout.
A posteriori je n’ai aucun regret: sans le quinquennat, à l’heure actuelle nous aurions encore Villepin à Matignon, et la vie politique serait entièrement suspendue aux spéculations sur la santé du Président. Merci bien !
@ Liberal:
+1. Les US sont en campagne électorale presque permanente, la vie politique est extrêmement partisane – mais ça marche.
Cinq ans ou sept ans, ce n’est pas déterminant. Bien plus sérieuse est la question de l’équilibre des pouvoirs entre le parlement et le président. C’est pourquoi…
Là, je suis bien d’accord.
Le Chafoin… tu sais que tu as aussi de bonnes idées toi ! En commençant maintenant et avec ce premier soutient de la presse mainstream (que j’enregistre avec soin – tu verras, je ne suis pas ingrat) on ne sait pas où ça peut me mener.
Tu oublies les ravages des cohabitations que nous avons connues au temps du septennat. Il faut rappeler ces périodes léthargiques pour expliquer les retards de notre pays en matière de réforme. Avec le quinquennat et l’inversion du calendrier, les choses sont plus claires, le temps passe plus vite et on se fout des élections intermédiaires. Le PS peut bien avoir gagné les élections locales rien ne dit qu’il en tirera profit lors de la prochaine élection présidentielle.
@Libéral : tout à fait d’accord avec toi. Quand un président américain perd les « mid-term elections », ce qui arrive assez souvent,la presse française parle de cruelle défaite et imagine le président paralysé parce que désavoué. Ce n’est pas du tout le cas, il continue à gouverner et nul ne conteste sa légitimité. Tout au plus doit-il davantage composer avec le parlement, mais de toute façon, même avec une large majorité aux deux chambres, il ne peut faire ce qu’il veut, ce qui est l’avantage d’avoir un régime vraiment présidentiel.
@Gwynfrid : les Etats-Unis sont tout le temps en campagne électorale, c’est vrai, mais il faut relativiser car toutes les élections ne suscitent pas le même intérêt et curieusement c’est probablement l’élection présidentielle qui passionne le moins les foules.
@L’Hérétique : vous soulignez, pour le déplorer, que dans le projet de CPE on pouvait être viré pendant 24 mois sans motif. Mais aux Etats-Unis c’est pratiquement toute sa vie qu’on peut être viré sans motif. Je ne dis pas que c’est bien, mais la notion de contrat à durée indéterminée est typiquement française. Il est vrai que là-bas il est plus facile de retrouver du boulot, mais on n’hésite pas à déménager, à traverser tout le continent s’il le faut,pour trouver du travail.On n’hésite pas non plus à changer de métier.
Sauf cette idée était proposée par qui allait déposer avec 100 caméras une gerbe “aux victimes de la police” de Clichy sous Bois –
@epo..il ne fallait pas aller déposer une gerbe à ces deux gamins morts d’avoir été coursés par les flics et dont le ministre de l’intérieur de l’époque avit largement « charge la barque » avnt de laisser d’autres reconnaître leur innocence et d’ouvrir une enquête sur le comportement des policiers?
dans un été de droit la police doit être exeplaire , sa hiérarchie spuperexemplaire….
mais d’accord sur toa proposition de revoter tous les ans à partir des résultats, cela s’appelle le « mandat impératif », vieille revendication gauchiste….
@ Dang,
Je conçois très bien que cela fonctionne ainsi aux USA, mais je préfère justement une société qui érige le contrat en préalable à ses rapports sociaux. Je n’ai pas le sentiment que le salarié américain vive mieux que le salarié français. Il ne faut pas non plus exagérer la mobilité du travailleur américain. Il y a pas mal de mythes à ce sujet…
@ Liberal et à d’autres
La démocratie est un art difficile. Elle ne se réduit pas à la domination d’une majorité sur une minorité, même si cette minorité est plurielle et qu’une seule d’entre elle est concernée par cette domination.
Quand un président et un gouvernement sont élus, ce n’est pas par les Français, mais une partie d’entre eux, et en plus, la plupart du temps, par défaut. Il ne faudrait peut-être pas l’oublier, avant de claironner que le gouvernement a été élu pour appliquer son programme. Et je ne vous parle même pas de l’abstention…
J’ai le sentiment que l’on a un pouvoir et une organisation politique archaïque tandis que les moteurs des pays sont l’économie et la finance. D’un côté le début du XXème par rapport au XXIè siècle.
En réformant entre autres choses les modes de scrutin et la façon d’intervenir des politique on ferait déjà un grand pas. Pour les scrutins, un seul et unique simplifierait beaucoup de choses, gain de temps et d’argent, si toutefois les politiques faisaient preuve d’organisation, de lisibilité et de pédagogie. C’est pas demain la veille !
Toutafé d’accord avec l’hôte de ce blog sur le quinquennat !
L ‘hérétique, la démocratie est surtout difficile à accepter quand la majorité qui l’emporte n’est pas celle qu’on souhaitait voir gagner.
Je ne me souviens pas que la gauche, arrivée au pouvoir en 1981 avec autour de 51% des voix exprimées, ait tenu compte de la grosse minorité qui n’a pas voté pour François Mitterand dans la mise en oeuvre de son programme.
Ce qui est nouveau par contre, c’est l’utilisation des sondages comme un succédané d’élections permanentes.
Personne ne sait qui les demande, qui les paie, qui formule les questions alors que la question induit souvent la réponse.
Leur nombre fait que les résultats ne sont pas étudiés avec attention mais ils permettent les commentaires et les remises en cause.
Autre élément nouveau, internet, les forums, les blogs, chacun peut donner son avis sur tout sans avoir à démontrer de compétences en rien.
Les réactions remplacent la réflexion et la polémique remplace le débat.
On demande l’avis des » lecteurs internautes » aussi bien sur les lunettes du président que sur les relations diplomatiques avec la Chine.
Et ils le donnent…
Ceux qui comme moi ont connu deux septennats de François Mitterand, et particulièrement le second qui n’en finissait pas de finir avec un président quasi-mourant se sont dit que deux fois sept ans c’était trop.
Je le pense toujours en ce qui me concerne.
Pour le reste, je suis globalement d’accord avec Eponymus.
J’ avais voté contre (la première fois de ma vie que, en gaulliste, je ne suivais pas la majorité et le président que je soutenais). Mes raisons étaient l’ équilibre des pouvoirs et la stabilité de l’ Etat.
Je pensais bien que le quinquennat allait être voté et qu’ au moins la logique en serait suivie càd qu’ on irait vers un régime présidentiel. Au lieu de quoi on a continué avec un système devenu mi-chévre mi-chou. Comment veiller à l’ équilibre des pouvoirs quand les présidentielles et les législatives coincident ?
Même si la réforme actuellement en débat ne va pas assez loin, elle représente un gros progrés par rapport à la situation présente. Dire que les partisans du quinquennat qui ont suivi Jospin quant à l’ antériorité des présidentielles par rapport aux législatives font la fine bouche !
Je suis content de lire cet article. J’ai toujours été un farouche opposant au raccourcissement des mandats, pour les raisons exposées ci-dessous :
http://www.toreador.fr/2006/10/30/banderille-n%C2%B05-les-faux-debats-i-du-debat-sur-les-institutions-et-des-schtroumpfs/
et aussi ici :
http://www.toreador.fr/2007/02/03/desir-de-rupture-n%C2%B03-et-100eme-article-restaurer-la-veme-republique/
Je vous prie d’accepter mes plus plates excuses pour vous avoir délaissés le temps de quelques 40 commentaires. Cela en valait la peine…
Je rassure ceux qui sont inquiets : je ne prête pas à la durée du mandat d’effets excessifs. Et je veux bien concéder que le climat politique était probablement d’une hystérie comparable durant les mandats des prédécesseurs de Sarko. Pour autant, je ne peux tout de même pas m’empêcher de penser que ce raccourcissement transforme l’exercice du pouvoir exécutif en un saut d’obstacles continus. On dit que notre président serait en « campagne électorale permanente ». Ce n’est pas impossible, mais ne serait-ce pas le jeu, regrettable, du quinquennat ?
En l’occurrence, nous avons passé une année à attendre les municipales. L’hystérisation du débat politique n’était probablement pas étranger à cet enjeu.
Aujourd’hui, les municipales sont derrière nous. Mais nous nous dirigeons vers le congrès socialiste… Cela n’est peut-être pas sans influence sur l’attitude du PS vis-à-vis d’un projet de réforme des institutions qui ne devrait pas tant lui déplaire.
Les comparaisons avec des régimes étrangers sont instructives, certes, mais ne nous permettent pas véritablement de tirer des enseignements, tant le système institutionnel paraît être une savante alchimie dédiée à un peuple spécifique.
@ Marko
C’est possible, effectivement. Je raisonnais un peu « à système constant ».
Regrouper les élections, c’est effectivement une solution, mais dans ce cas, il faut aussi harmoniser les durées de mandat. Et pour que ce soit à mi-mandat : tout le monde à cinq ans. J’avoue que j’apprécie que les sénateurs soient, précisément, sur un temps long. Sur un certain nombre de sujets, dernièrement, cela a tout de même semblé être un gage de sagesse (à moins que ce ne soit le fait de passer en deuxième dans l’examen des textes), quand leurs petits frères de l’Assemblée font parfois un peu figure de jeunes chiens fous.
Pas besoin d’excuses, voyons. Priorité aux gnous sur les activités annexes, c’est bien normal.
Hélas oui. D’ailleurs il ne faut pas non plus trop idéaliser la couleur de l’herbe du champ voisin. Certes les Américains ont moins de facteurs de blocage, mais leur démocratie a aussi des caractéristiques peu enviables (faible participation électorale, impossibilité de développer des arguments complexes, dépendance des élus face à ceux qui financent leur campagne, etc).
Pour moi c’était 7 ans non renouvelables :
un an pour comprendre et 6 ans pour agir (avec les risques que cela comporte).
Deux fois 5 ans max c’est:
un an pour agir sans avoir compris, un an pour se rattraper, un an pour moduler les résultats, un an pour détruire ses opposants potentiels du même bord et un an pour préparer sa majorité et entrer en campagne. Reste, un espoir pour les cinq ans suivants.
L’exemple américain des deux fois quatre ans montre assez bien que la deuxième période n’est pas forcément la réplique de la première mais que la perspective de ne pas avoir à se faire réélire n’entraine pas automatiquement une plus grande efficacité ou un renouvellement des idées.
Mais on ne reviendra plus en arrière et je suis d’accord avec Carredas, notre problématique actuelle, en France, c’est plutôt le déni de démocratie qui consiste à donner plus d’importance à un sondage ou à une association quelconque passant bien à la télé qu’aux élus de tous bords. Les élus n’ont jamais eu la cote en France face à la beauté du mot bien ficelé, à l’action commando bien menée qui l’emporte toujours sur le raisonnement. David et Goliath, toujours.
Nous sommes en campagne électorale permanente non pas à cause des 5 ans mais parce que l’opposition actuelle n’a pas trouvé d’arguments forts pour se faire entendre faute de créativité, d’unanimité, de crédibilité. On monte donc en épingle le prochain « événement » politique en supputant, suggérant que cela va tout changer. Les médias profitent de cet état de fait pour monter la mayonnaise qui leur rapporte tant.
Quand on se souvient des tirades d’il n’y a pas si longtemps en France sur ces américains stupides qui faisaient de la politique une affaire de pub et de marketing face à notre maturité politique, il y a de quoi se marrer !
En France, nos politiciens sont des professionnels de la politique, le but est donc de faire une carrière, donc ça impose de gérer sa clientèle, de les flatter et de ne surtout pas bousculer tout ce petit monde en étant trop brutal. On le voit bien avec nos pêcheurs, que l’on aide car la France est un musée, et Concarneau, c’est plus sympa avec quelques pêcheurs/fonctionnaires.
Alors le quiquenat, le septenat et tout ce que vous voulez comme formule ne change pas trop la donne selon moi. Le but sera toujours de se faire ré-elire et de ne pas heurter les gens qui vous ont mis au pouvoir.
Aux USA, le mandat est plus court, 2 mandats maximum, le battu à une élection ne se représente pas 50 fois comme un Chirac ou un Mitterand jusqu’à ce qu’il passe. Donc on voit des têtes nouvelles, ça se renouvelle, c’est frais. Obama a 45 piges. jamais en France, on ne verra un candidat si jeune. On a déjà Copé qui ambitionne 2017 …
la jeunesse est-elle un critère?
le culte de l’apparence se cache t il derrière ce jeunisme?
Cher Koz,
Je vous lis depuis quelques temps (via M. Eolas je l’avoue) et j’ai parcouru vos archives. Même si je ne suis pas d’accord avec certaines de vos analyses et orientations, je vous trouve un regard assez juste, et surtout honnête.
Il n’empêche que je ne peut que sursauter, voire renverser mon café sur mon clavier (vous m’en devez un), lorsque vous écrivez concernant notre actuel Président (si je n’ai pas mal interprété votre propos) :
De quel réalisme et de quel pragmatisme parlez-vous ?
Celui qui a offert 15 Milliards d’€ de déductions fiscales aux plus riches ? Ce qui, soit dit en passant, n’a pas empêché l’année fiscale 2007 d’être la plus fournie en départ vers des paradis fiscaux (Luxembourg, Suisse, voir Belgique) des plus riches depuis plus de 15 ans. Ce qui amène un manque à gagner fiscal évalué pour l’instant à près de 5 Milliards d’€ de pertes supplémentaires.
Celui qui voudrait « compenser » en économisant 470 Millions en supprimant 11500 postes d’enseignants ? Et donc en hypothéquant notre avenir pour un soi-disant profit immédiat.
Celui qui a, pour l’instant, refusé quelque crédit supplémentaire que ce soit à la recherche publique, et via la réduction des personnels fonctionnaires (entre autre scientifiques chercheurs) et le gel, voir le non-versement pur et simple, lors de son passage à Bercy et actuellement, de crédits alloués, détruit toute chance à notre pays de rester dans la course des pays à économie tertiaire ?
Celui qui a revendu, quand il était à Bercy, les autoroutes payées par les contribuables, pour une somme estimée à a peine la moitié de leur valeur réelle (les pessimistes disent 20%) ? Alors même que ces mêmes autoroutes étaient enfin rentables et pouvaient faire entrer de l’argent frais pendant des années dans les caisses de l’État.
Celui qui ne veut financer le RSA (revenu pour les plus pauvres) qu’en le reprenant sur la PSE (qui permet aux revenus très limités de garder la tête hors de l’eau), mais surtout pas sur les revenus forts ou les revenus boursiers spéculatifs ?
Celui qui n’a comme réponses aux crises réelles que la surenchère médiatico-populistico-people pour masquer son insuffisance ?
Allez j’arrête là, je pourrais (malheureusement) en aligner des tonnes supplémentaires, que ce soit en droit des étrangers, politique étrangère, droit pénal, droit constitutionnel, droits de succession, écologie, népotisme, j’en passe et des meilleures…
Cher Jules, comme vous l’avez surement compris depuis le début de ma diatribe, je ne suis pas vraiment de droite. Mais je ne suis pas non plus d’extrême gauche. Pas gauche-Modem non plus, faudrait pas exagérer 😉 Plutôt gauche-pas-convaincu-par-la-gauche-actuelle.
Quand au 2eme tour, j’ai compris que SR ne serait pas élue, mon commentaire a plutôt été « NS sera élu, il a l’air plutôt intelligent et dynamique, mais vu le personnage et ce qu’il a fait avant, attendons-nous au meilleur comme au pire ». Ben en fait on a plutôt le pire, voire même pire que ce que je n’aurais pu imaginer…
Donc, cher Jules, et j’en arrive à la fin de mon commentaire, s’il vous plait, n’insultez pas votre propre intelligence et celle de vos lecteurs en écrivant ce genre d’inepties, qui ont soulevé mon indignation et que je me permet de rappeler :
Sérieusement, vous le pensez ?????
cordialement
o.
cher o. comme vous vous plaisez à l’écrire sachez que koz ne se prénomme pas jules, à moins que vous ayez eu recours à cette odieuse habitude de « copier-coller », d’autre part un doute m’étreint: seriez vous fonctionnaire ?
Cher o.,
Je ne vous ai jamais lu, mais si je l’avais fait, je suis certain que j’aurais été frappé par la pertinence de vos analyses. En l’occurrence, cher u. … je ne suis pas d’accord avec vous.
Jules
Cher Koz,
naviguant de votre blog à celui de Jules et d’Eolas, j’ai été frappé d’une malheureuse dyslexie pronominale qui m’a enduit d’erreur 😉 au cours de la rédaction de ce commentaire et par la même m’a permis de me ridiculiser en beauté (et en public) d’une façon magistrale.
Si ce n’était pas moi, j’en rirais au éclats. Comme c’est moi je ris un peu moins, mais bon…
Je vous prie de m’en excuser.
Cela n’enlève rien au fond de mon propos.
cordialement
o.
Soit et certes mais que voulez-vous que je vous dise ? Ces sujets, nous avons eu l’occasion de les aborder sur ce blog. Et je ne suis pas d’accord avec vous. J’enregistre donc votre désaccord mais ne vais pas me lancer dans une contre-diatribe.
@ effigy : Non. Je ne fais pas partie du corps de l’État. Ni même du corps territorial.
@ Koz : je ne me suis lancé que tardivement à la lecture de ce blog. N’ayant pas eu l’occasion de discuter au moment des parutions des articles avec vous de tous ces points, je vous ai un peu « lancé à la gueule » tout ce que je pense. Je m’en excuse.
Je comprends tout à fait votre position (éditoriale, cf la contre-diatribe) qui n’aurait nourrit que les commentaires.
Il n’empêche que, malgré ces désaccords, je ne peux que vous féliciter de la tenue de ce blog.
Je vous lirais maintenant avec attention, et comptez sur moi pour critiquer (raisonnablement et en toute courtoisie) vos écrits.
cordialement
o.
Koztoujours, s’il porte bien son nom devrait savoir qu’à une question posée par ces « gens-là » sous la forme latine d’un referendum il faut toujours répondre par « non ».
Ils ne peuvent pas s’empêcher de vouloir tout casser. C’est l’âme démocratique…
Ah ! non ! O qui nous refait le coup des « 15 milliards donnés aux riches » ! C’est trop drôle, car il me paraît pourtant intelligent et je suis sûre qu’il a bien compris cette loi de relance de l’économie… qui marche et va marcher de plus en plus, ne lui en déplaise ! Il retente « le coup du lavage de cerveau pour les ignares » !
D’autre part, O, je vous signale que vous faîtes une erreur ; c’est en 2006 que des gens « riches » ont quitté le plus massivement la France, tout simplement parce que les élections approchaient et qu’ils craignaient le résultat. Pour 2007, aucune stat. n’est encore parue !
En ce qui concerne le quinquennat, je n’avais pas gardé le souvenir d’un référendum et je ne me souviens même plus de mon vote (ça, ça m’inquiète : un peu jeune pour ALZ !)
Juste un petit mot sur le CPE : sincèrement, ce n’était pas si dramatique que cela ; savez-vous qu’à la Banque de France pour ne pas la nommer, les agents sont recrutés à l’essai pendant un an, renouvelable d’un an éventuellement si la première année n’a pas été concluante et qu’au bout de ces 2 années, ils peuvent ne pas être embauchés si de grosses erreurs ont été commises et s’ils n’ont pas donné satisfaction ? C’est bien comme le CPE, si je ne m’abuse ?
J’ai dévié un peu du sujet, (vous n’aimez pas ça) ne m’en veuillez pas Koz, j’ai toujours le même plaisir à vous lire.
Bonne journée à tous, O y compris.
Personnellement j’avais voté contre le quinquennat.
Je vous dirais bien en dansant la danse de la victoire que j’avais raison que vous aviez tort mais au final à quoi bon ?
Indeed.
Pour revenir au projet de réforme des institutions, Ségolène Royal nous fait la preuve de sa terrible courte vue, incapable de se dégager d’un réflexe partisan pitoyable.
O., le coup du lavage de cerveau pour les ignares, c’est cette magnifique opération orchestrée à gauche pour faire croire que ces 15 milliards sont un dégrèvement fiscal intégralement reversé aux plus riches, alors que pour la majeure partie il s’agissait de financer la défiscalisation des heures supplémentaires (qui ne concernent que ceux qui « pointent », donc pas les riches) et le coup de pouce fiscal aux emprunts pour financer la résidence principale (qui concerne… tous ceux qui recourent à l’emprunt pour financer leur résidence principale).
Depuis l’élection de Sarko, l’essentiel du bruit qui nous parvient de la gauche c’est « 15 milliards, 15 milliards, 15 milliards pour les plus riches » et autres « Sarko s’est augmenté de x% ». Affligeant.
Quant à l’effet sur le pouvoir d’achat, il est déjà visible dans les chiffres du PIB pour 2007, qui sont melleurs que prévus.
Comme Mary , et c’est terrible, je ne me rappelle plus que nous ayons du voter pour ou contre le quinquennat et ne me rappelle plus ce que j’ai voté !
Néanmoins, malade d’avoir du voter Chirac, me connaissant, il est vraisemblable que j’ai du voter contre, uniquement parce que c’est une de ses idées….
Je n’ai jamais pu supporter Chirac. Et c’était du temps ou je votais Bayrou…comme on peut fa
Suite..
comme quoi on peut faire des sottises lorsqu’on est trop jeune (ou pas encore assez vieille)
Il est cependant, avec le recul, évident qu’un quinquennat en France, c’est bien trop court, car il n’y a aucun répit entre les élections.
dommage que lors du travail pour la modification des institutions, il n’y ait pas de possibilité de supprimer une partie de ces étages de la pyramide : suppression des maires ( uniquement des CdC), suppression des départements ( uniquement les régions ), suppression des cantons ( je me demande à quoi ils servent dans la réalité).
cela ferait faire des économies aux contribuables, on ne serait plus en campagne électorale permanente, et le gouvernement aurait ainsi le temps de travailler pour la France, sans avoir à se préoccuper des mouvements de rancoeur des mauvais perdants (« je vous mènerais vers d’autres victoires »…)
Moi aussi je le regrette
Ce n’est pas forcément le quinquénat qui nous met dans cet état. Je crois surtout que c’est l’inversion du calendrier qui a été une très grosse erreure.
Même tardifs, vos remords-regrets-autoflagellations-fustigations ne sont pas inutiles. Ca vous empêchera, peut-être, de recommencer.
Mais qu’espériez-vous ? Que pouvions-nous décemment attendre d’un tel politicard ?
Je vais être cool (c’est vendredi) : Ne cherchez pas la faute de votre côté, vous n’êtes pour rien dans l’éjaculation précoce de bling-bling (sauf de son élection, bien sûr !)
Allez, plus que 3 ans 10 mois à tenir …
C.
Allez, chris, un effort : lisez le billet que vous commentez. Pas seulement le titre, ça peut susciter des erreurs de fond.