Ivre, il donne « un signe de modernité »

bXVIEt soudain c’est le drame. « C’est un acte de modernité que sa démission » (Mgr Gaillot), c’est « un signe de modernité » (Kosciusko-Morizet ou encore Guéant, (ici). Pire, « le geste novateur d’un pape moderne » (), qui, « en se retirant, fait enfin preuve de modernité » ici). Il y en a aussi pas mal de partout par là… N’en jetez plus, la coupe est pleine, le cochon est dans le maïs.

Alors, Benoît, ne pars pas. Reviens. Ne me laisse pas. Ne laisse pas saccager ta belle ouvrage par quelques interprètes empressés. Mon Très Saint Père, vous n’avez pas fait tout ça pour qu’on vous laisse impunément traiter de moderne. Tant d’efforts, et ce bonnet ridicule, pour montrer la Vérité et ces imbéciles qui regardent le doigt. Comment peuvent-ils imaginer même un instant de raison que la modernité puisse être un critère ?! Le bien, le vrai, le juste. Mais le moderne ? Le moderne ?!

Si tu pars quand même, nous, les Légions du Pape[1], nous ne laisserons pas faire. Pas ça, pas toi, pas moi, pas nous. Si tu as bien une élégance, Benoît, si nous avons une coquetterie,  c’est de n’en avoir cure, de la modernité ! Nous,  la modernité, on s’assied dessus, et on tasse bien.

Évidemment, comment leur en vouloir de juger selon leurs critères ? S’ils savaient… S’ils savaient, ils seraient catholiques, et d’une. Et certains croient être aimables, et de deux. Ce qui ne fait que renforcer la tension dramatique de ce fourvoiement général. Pour faire un compliment aujourd’hui, on vous dira « moderne« . 

Quoi de plus creux que la modernité ? D’ailleurs, en quoi renoncer à sa charge serait moderne ? Quand on est moderne, on démissionne ? Tiens, j’aurais bien quelques suggestions de modernité à formuler, à des personnes qui en sont fort soucieuses, en prime.

Serait moderne ce qui est nouveau. Et ce qui est nouveau est nécessairement bien ? Pour l’Académie, telle est la modernité :

« 2. Qui est de notre temps, du temps présent ; qui, pour celui qui parle ou écrit, est nouveau, actuel, reflète les modes, les goûts, l’esprit de son époqueScience moderne. Confort moderne. La vie moderne. Un bâtiment, un mobilier moderne. Les moyens de communication modernes. Afficher des idées modernes  Par référence à une figure, à une réalité célèbre. Une moderne Cassandre. La Babylone moderne  En parlant d’une personne. Qui épouse pleinement les conceptions et les modes de son tempsUne femme moderne. En homme moderne, il s’intéresse à toutes les innovations techniques  Subst., au masculin. Un moderne, un auteur, un artiste qui, se distinguant des modèles antérieurs, exprime et incarne les choix, les idées, les aspirations de son temps. Défendre les modernes  Au singulier, se dit aussi parfois de ce qui est caractéristique du goût contemporain, de l’époque actuelle ou de celle dont il est question. Le moderne en art, au XIXe siècle, au XXe siècle. »

Je ne vais pas vous blâmer. A part peut-être Monseigneur Gaillot, qui n’a pas beaucoup d’excuses. Mais, Dieu, l’insulte !

Et quelle référence auto-centrée ! Ce qui est de notre temps, du temps présent serait, par voie de conséquence, bon ? Maintenant que j’y pense, célébrer la modernité, c’est orgueuilleux, c’est prétentieux, c’est fat !

Un survêtement, c’est moderne. Le micro-ondes, c’est moderne. Les Femen, c’est moderne. Des Barbies photoshoppées au militantisme défrayé usant de tous les codes médiatiques pour un message sans fond, c’est très moderne. La collision ne vous aura pas échappé : le pape, c’est le sens au mépris de la com’, les Femen, c’est la com’ au mépris du sens. Car son incroyable annonce à la portée historique, notre pape l’a faite en latin, lors d’un consistoire ordinaire, sans même convoquer les medias. Les autres convoquent le monde pour exposer leur vacuité. Et vous imaginez vraiment que j’en veux, de votre modernité ?

Comprenez-moi bien : si d’aventure et par extraordinaire, un acte bon, vrai, juste devait se trouver fortuitement moderne, je dis pas, je prends. Par exemple, j’ai un iPhone. Mauvais exemple.

Mais je me fous bien qu’un acte soit moderne, s’il n’est pas vrai, bon, juste.

Je me fous de la modernité, je me fous du conservatisme, je me fous de vos catégories rabougries. Je veux du vrai, du beau, du grand. Le Chemin, la Vérité, la Vie, ça, ça a de la gueule !

Un témoignage glâné comme ça : celui du Père Pierre Vivarès, dont le modernisme se borne à publier sur Facebook. Il réagissait là-bas au reproche de « conservatislme« …

Nous voulons suivre notre Messie pauvre, chaste, obéissant et non-violent. Là réside notre « conservatisme. »

A la soif de richesse et de possession nous préférons la pauvreté, pauvreté de ce que nous sommes et de ce que nous avons.

A la soif de plaisirs immédiats et versatiles nous préférons le respect de soi et de l’autre dans la fidélité.

A la soif d’autonomie nous préférons l’obéissance au Christ et à sa parole.

A la violence revendicatrice qui veut nous faire taire nous préférons la non-violence du dialogue et de la prière.

Même si on doit mourir, comme Jésus.

Nul doute que la motivation du pape se trouve dans ces lignes, dans l’une d’entre elles ou toutes ensemble. Pas dans une quelconque volonté de « moderniser l’Eglise« , pour qu’elle  « épouse pleinement les conceptions et les modes de son temps » comme un produit télé ou un tube de l’été et se dissolve dans le nombrilisme béat du petit moderne.

___

<

p style= »font-size: 0.9em; »>A l’attention de celles et ceux qui seraient offensés que je semble imputer une alcoolisation quelconque à ce Très Saint Père qui a toute mon affection et mon respect, je me permets de souligner ce running-gag éditorial pour ces faits improbables : « Ivre, il…« 

  1. souvenir de 2009 et de 2010, quand un certain rédacteur en chef semblait mal comprendre qu’on puisse être quelques-uns à oser le soutenir []

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57 commentaires

  • Beau papier qui énonce bien la vacuité de cette « modernité » balancée à toutes les sauces.

    Néanmoins, je reste convaincu qu’un tabou a été brisé, et qu’il n’a pu être brisé que par l’évolution de la papauté depuis le XIXème siècle : fin des Etats pontificaux (1/4 de l’Italie), papauté devenue exclusivement spirituelle (qu’illustre l’abandon de la tiare), bref une papauté d’après Vatican II. Je le développe ici : http://charlesvaugirard.wordpress.com/2013/02/12/la-renonciation-de-benoit/

    Mais bon, ce n’est qu’une conviction personnelle, l’avenir seul nous précisera le devenir de cette fonction.

  • Magnifique analyse du mot moderne, qui vient souvent avec un autre, incompris : le progrès !
    Ne jamais quitter des yeux le plus important : le beau, le vrai et le juste !

    J’aime beaucoup : « S’ils savaient… S’ils savaient, ils seraient catholiques, et d’une. »
    Apparemment on a encore pas mal de boulot pour témoigner !

  • Excellent.

    Il y a un coté très adolescent dans ce culte de la modernité/branchitude, ou plutôt dans cette terreur de ne pas en être. Quand j’avais 15 ans, j’étais frappé par cette incroyable pression sociale. Je me disais que ça s’arrangerait avec le temps. Ca s’est un peu arrangé, mais pas tant que ça. Sauf que ce sont des adultes et non plus des ados qui sont tétanisés par ce qu’il faut penser/aimer/faire.

    Fol Bavard a écrit ::

    J’aime beaucoup : « S’ils savaient… S’ils savaient, ils seraient catholiques, et d’une. »

    Oui, c’est très bien trouvé 🙂 Le parallèle avec les Femens est lumineux aussi.

  • Merci pour ce billet, qui exprime très bien ce que je craignais d’être le seul à éprouver depuis quelques jours, à savoir une inquiétude face à ce désir d’une Église moderne, c’est-à-dire en fait condamnée au sort de tout ce qui a été moderne, comme le minitel et le Petit livre rouge : le rebut. Est-il besoin de le préciser, cependant : le refus de courir après la modernité ne doit pas servir à excuser à la sclérose. Espérons que l’Église saura encore et toujours, malgré nos résistances, se laisser secouer par l’Esprit, qui souffle où il veut, et sans doute pas toujours dans le sens de ce que nous jugeons moderne.

  • @ Charles Vaugirard : mais le fait de « briser un tabou » ou poser un acte novateur n’a pas forcément grand-chose à voir avec la modernité. Sauf à supposer que tout ce qui est nouveau est moderne. Et sauf en ce que le fait de « briser un tabou » n’est pas un indicateur de la justesse de l’acte ou de la décision. Je caserais bien un #PointInceste, ici.

    Fol Bavard a écrit ::

    Magnifique analyse du mot moderne, qui vient souvent avec un autre, incompris : le progrès !

    Je ne me prononcerais pas sur le « magnifique », mais je vous remercie. En ce qui concerne le progrès, en effet, cela vient ensemble : ce qui est « moderne » est supposé être un « progrès », l’Histoire allant nécessairement dans le bon sens. Ah bon.

    Physdémon a écrit ::

    Ceux qui pensent qu’un bon pape est un pape moderne ne sont pas loin de penser qu’un bon pape est un pape mort.

    Très exactement. Une fois qu’il aura bien « épousé les conceptions et les modes de son temps », il ne sera plus signe de rien du tout mais au moins, il les laissera tranquilles.

    Lib a écrit ::

    Il y a un coté très adolescent dans ce culte de la modernité/branchitude, ou plutôt dans cette terreur de ne pas en être. Quand j’avais 15 ans, j’étais frappé par cette incroyable pression sociale. Je me disais que ça s’arrangerait avec le temps.

    Copain. J’ai vécu la même chose. Et aujourd’hui, j’observe ce que sont devenus les cools, populaires, de mon lycée. Ca me donne rarement des regrets.

    Sylvain a écrit ::

    Est-il besoin de le préciser, cependant : le refus de courir après la modernité ne doit pas servir à excuser à la sclérose. Espérons que l’Église saura encore et toujours, malgré nos résistances, se laisser secouer par l’Esprit, qui souffle où il veut, et sans doute pas toujours dans le sens de ce que nous jugeons moderne.

    Ca va sans dire et ça va mieux en le disant. C’est ce que je voulais dire en disant que ce qui est moderne peut aussi être bon et bien. Il ne faudrait pas, non plus, tomber dans le travers de la forteresse assiégée, comme le font certains, refusant par principe ce qui appraît comme nouveau.

  • Il y aurait tout de même un sens à qualifier Benoît XVI de « pape moderne ».

    L’histoire de la philosophie convient généralement d’appeler « moderne » tout courant de pensée qui se propose de faire confiance aux pouvoirs de la raison pour prendre en charge la recherche du vrai, du bien et du juste.

    Or, par son insistance sur l’urgente nécessité de concilier foi et raison, Benoît XVI a, en un sens, été « moderne ».

    En quoi il est en désaccord avec les mouvements avant-gardistes contemporains (Foucault, Deleuze, Derrida, et la « French Theory » des gender studies) qui sont postmodernes en ce qu’ils ne croient pas au pouvoir civilisateur de la raison.

    En somme, Benoît XVI a été jugé rétrograde « parce que » moderne…

  • Je suis bien d’accord pour dire qu’on ne brise pas un tabou pour briser un tabou, sinon c’est la porte ouverte à tout.

    Mais de fait il en a bien brisé un, tout comme l’a fait le 2ème conclave de 1978. Pourquoi l’a-t-il brisé ? Parce que c’était juste, parce que c’était possible d’un point de vue canonique mais aussi d’un point de vue culturel.

  • Charles Vaugirard a écrit ::

    Mais de fait il en a bien brisé un, tout comme l’a fait le 2ème conclave de 1978. Pourquoi l’a-t-il brisé ? Parce que c’était juste, parce que c’était possible d’un point de vue canonique mais aussi d’un point de vue culturel.

    Parfait. Et donc c’est louable parce que juste. Pas parce que « moderne ».

    @ Physdémon : dans ce sens-là, on peut l’envisager.Cela dit, il ne s’agissait pas de qualifier le pape, mais son geste. Et l’acception utilisée ne faisait pas référence à l’Histoire de la philosphie 😉

  • Nous sommes d’accord. C’est ce que je dis depuis le début… mais ça n’empêche pas de dire que l’acte en lui-même a été rendu possible par l’évolution historique de la papauté (c’est l’idée que je défends dans mon article, mais je prétend pas détenir la science infuse LOL). Evolution qui ne signifie pas que cet acte nouveau est « moderne » et que puisque c’est moderne, c’est forcément juste. Je te rejoins à 100% sur le galvaudage de ce terme.

  • Je pense comprendre ce qu’essaye de dire Charles.
    Benoît XVI n’a pas posé cet acte « parce que » c’est moderne. La modernité n’a pas à être recherchée. Mais ça n’empêche pas de reconnaître que c’est moderne, puisque ça l’est. 🙂 C’est vu comme un constat, pas comme une explication de son geste.

  • Sans me sentir concerné par le destin de l’Eglise, bien d’accord avec le sens de cet article. Plus généralement cet argument, « il faut être moderne’ pris comme « il faut être dans l’air de temps » comme si cela avait la moindre pertinence pour savoir si une idée est juste ou vraie est d’une grande bêtise…

    Moderne peut aussi désigner une période historique, en gros le siècle des lumières… qui lui n’est plus tellement dans l’air du temps puisque les postmodernes et leur vision relativiste du monde divisé entre groupes culturels autistes dominent largement.
    http://dantou.fr/DroitNaturel.html

  • Il serait hypocrite d’être surpris des brevets en modernité qui sont decernés par les psittacistes mondains à Benoit 16. Cette référence systématique et vague traduit pour moi une fatigue profonde du rationnalisme qui a tant cravaché pour fonder une cité soit-disant universelle qui s’effrite aussitôt que le ruban d’inauguration est coupé. Il y a tant de médiocrité et de volatilité dans le moderne qu’il est plus instructif de regarder le doigt, hésitant et tremblant, qui a de plus en plus de mal à dissimuler qu’il ne sait pas ce qu’il montre. Le moderne se justifie par lui-même, se cambre violemment quand on le titille un peu, donne rendez-vous devant les tribunaux, déploie sa légion d’écrivains indignés… Finalement, il faut certainement avoir pitié de la modernité, ce fragile orgueil qui s’est improvisé architecte et maçon, sans en maîtriser l’art, cet art que Notre Seigneur Jesus Christ nous enseigna.
    Le message que je retiendrai de la renonciation du très-bon Benoit 16 est que les Chrétiens hésitent trop à « déchirer leur habit » et à (re)prendre leur bâton de pélerin …

  • Je préciserai que mon post sur FB était une réaction à tout ce que j’entends depuis quelques jours de la part de ceux qui menacent l ‘Eglise d’une disparition certaine si elle ne devient pas « moderne ». Ils prédisent que si le Pape n’est pas progressiste (c’est à dire d’accord avec tout ce qu’ils pensent) les églises se videront, il n’y aura plus de prêtres, nous ne serons plus rien. Étonnant paradoxe de constater que ceux qui veulent voir l’Eglise disparaître nous donnent leur recette pour ne pas disparaître … M’est avis que plus nous serons conservateurs au sens de la fidélité au Christ et plus nous serons vivants.

  • Merci, Koz ! Je dois dire que j’ai souvent le plus grand mal à ne pas rejeter comme épouvantable tout ce qui m’arrive avec le qualificatif « moderne » (du moins, quand il s’agit d’idées et de comportements : les objets et les technologies, c’est tout autre chose). Il me faut faire l’effort de vérifier malgré tout si, bien que moderne, l’idée est sensée, juste et vraie (ça peut arriver, mais c’est rare quand la principale qualité mise en avant est la modernité). Ce qui est amusant, c’est que les mêmes qui louent la supposée « modernité » de la renonciation voient souvent dans le geste de Benoît XVI le début d’une démocratisation de l’Église, alors qu’il s’agit d’une décision prise en conscience et en solitaire (et annoncée en latin, comme vous le rappelez) d’un pape qui semble redouter que la baisse de ses facultés puisse permettre à la curie de gouverner l’Église en toute collégialité, comme lors de la fin du pontificat de Jean-Paul II, et qui pense meilleur pour l’Église qu’elle soit dotée d’un pape qui ait de l’énergie et de la poigne.

    Le plus drôle, cependant, c’est que les seuls qui peuvent récriminer contre la décision du pape sont des gens assez croyants pour apprécier le témoignage de l’homme qui assume sa charge jusqu’à la mort. Les habituels chantres de la modernité sont tout décontenancés par une décision qu’ils n’attendaient pas de la part de Benoît XVI et qu’ils ne savent comment critiquer : d’aucuns lui reprochent au plus de ne pas avoir convoqué un concile avant de partir. Ils n’ont plus qu’à se rabattre sur l’accusation de conservatisme, dont on espère qu’elle restera toujours valable, puisque l’une des missions du pape est de transmettre fidèlement la foi catholique héritée des apôtres…

    L’aspect agaçant, ce sont ces gens qui commentent ce qui se passe dans l’Église alors qu’il n’y connaissent pas grand-chose, comprennent encore moins (les analyses des journalistes sont affligeantes, à cause de leur incapacité à dépasser une vision politicienne mesquine, sans compter leur inculture qui leur fait confondre les électeurs et les éligibles), et voudraient interdire à l’Église de prendre part au débat public sous le faux prétexte de la laïcité (la laïcité, ce n’est pas que l’Église se taise, c’est que l’État ne soit pas obligé de tenir compte de ce qu’elle dit).

  • Il donne un élément de réponse dans paroles du synode ( 12 octobre 2012):
     » Le christianisme ne doit pas être considéré comme quelque chose du passé et il ne doit pas être vécu avec le regard fixé en arrière car JC est hier, aujourd’hui et pour l’éternité.
    Le christianisme est marqué par l a présence du Dieu éternel qui est entré dans le temps et qui est présent à chaque époque, afin que chaque époque jaillisse de sa puissance créatrice de son éternel < aujourd’hui>.
    Le christianisme est un arbre qui est pour ainsi dire dans une aurore permanente, est toujours jeune; et cette actualité ne signifie pas rupture avec la tradition mais en exprime la vitalité continuelle; ELLE NE SIGNIFIE PAS REDUIRE LA FOI, en l’abaissant à la MODE DES EPOQUES à ce QUI PLAIT A l’OPINION PUBLIQUE mais c’est le contraire….nous devons amener l’aujourd’hui de notre temps dans l’aujourd’hui de Dieu.

    bref, c’est ce que j’aimais tant chez lui, sa pensée tellement limpide, sa non-concession aux pressions..j’espère que le suivant sera aussi intègre.

  • La démission du pape un signe de modernité ? Non, comme vous, je ne vois pas le rapport. J’y vois plutôt un signe de liberté et d’humilité. A l’exemple du Christ finalement.

  • Une seule réserve de ma part sur cette indignation (une vraie, pas comme une autre mieux médiatisée) qui m’a réconforté comme bien d’autres:

    « S’ils savaient ils seraient catholiques ».
    Je n’en jurerais pas. En dépit de tout je suis bien obligé d’entendre que Mgr Gaillot est toujours évêque et se dit toujours catholique. Et il n’est certes pas le seul parmi les catholiques à voir de la modernité dans ce geste. N’étant ni pape ni évêque, je me vois mal distribuer des brevets en catholicité, même si la tentation me poursuit souvent!

    Le désaccord entre catholiques sur à peu près presque tout geste d’un pape fût-il la démission me semble incontournable dans l’analyse de la crise du catholicisme européen.

  • Bonsoir Koz,

    si je partage ton mépris sur de nombreux commentateurs du milieu de la presse française, la modernité n’est pas juste la mode et les rideaux de fumée des pseudo-intellectuels médiatiques.

    Il y a un courant de pensée respectable qui pense que l’humanité peut significativement progresser par l’accumulation de connaissances, et par l’amélioration des institutions sociales.

    La devise du journal « The Economist » explique cela mieux que moi  » take part in a severe contest between intelligence, which presses forward, and an unworthy, timid ignorance obstructing our progress. »

    Ce courant est probablement, dans une certaine mesure, contradictoire avec les religions révélées, mais, par pitié, il y a plus derrière que Mgr Gaillot ou le dernier intello mondain.

  • Charles Vaugirard a écrit ::

    Evolution qui ne signifie pas que cet acte nouveau est « moderne »

    Le renoncement peut paraître moderne par comparaison avec l’évolution du pouvoir politique. Au temps des monarchies puissantes, un pays connaissait à chaque génération quelques années, voire un ou deux décennies de torpeur intrigante pendant la vieillesse plus ou moins impotente du monarque. Les démocratie ‘nodernes’ ont beaucoup moins ce problème.

  • @ canard sauvage:
    Vous avez raison et c’est un peu le problème de ces analyses : elles font comme si l’Église était un système politique comme un autre (si l’Église a pu ressembler fortement à une organisation étatique classique à certaines époques, ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui). Quant aux démocraties, en fin de mandat d’un responsable dont on sait qu’il ne se représentera pas, elles présentent souvent les mêmes phénomènes de fin de règne. On y connaît surtout le très fâcheux syndrome de la « campagne permanente » quand la classe politique ne semble plus raisonner qu’en termes d’échéances électorales. La démocratie est le moins mauvais des régimes politiques mais tout système humain est plein de défauts, puisque plein de gens imparfaits.

  • Je ne vois vraiment pas en quoi la démission du pape serait « moderne » sauf à dire que faire différemment des précédents est par nature moderne (il est vrai que ceux qui se veulent modernes donnent parfois cette impression !)

    Si on prend le pape pour ce qu’il est aussi, à savoir le principal dirigeant d’une grande institution politique, sa démission, parce qu’il considérait ne plus pouvoir rendre le service attendu, n’est pas moderne : elle est complétement décalée par rapport à son temps ! Il est probable que beaucoup de citoyens aimeraient que leurs dirigeants réagissent de la même manière.

    Mais Cincinnatus le faisait déjà il y a 25 siècles!
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Lucius_Quinctius_Cincinnatus

    Sinon, bien sûr, d’accord avec ton texte

  • Merci ! J’ai beaucoup ri et me suis délecté de la pertinence incisive de ce « papier ».
    Il est de fait étrange de constater le décalage entre l’intention et la réception. Peu importe, non ?

  • « Moderne », c’est comme « bleu », « carré » ou « en do majeur ».

    Un acte « moderne » est par ailleurs juste ou idiot.

    La démission de BXVI est peut-être à la fois « moderne » et « juste ».

    Ceux qui sont devenus aveugles à la dimension du juste et de l’injuste ne voient que le moderne. Dommage pour eux.

  • Je me permets de partager l’édito de mon curé sur la démission du Pape.

    LIBERTÉ

    Le Pape Benoît XVI nous fait un beau cadeau à l’orée
    du Carême : le témoignage d’une vraie liberté spirituelle.
    Et l’enjeu du carême est de retrouver notre liberté
    spirituelle blessée — parfois à mort — par le péché.

    Dans les derniers mois de la vie de Jean-Paul II, s’est
    développée comme une mystique de l’offrande de soi
    qui va jusqu’au bout. Tel était le choix du Pape. Il assumait
    son ministère par la souffrance et l’offrande de
    sa vie. C’est ainsi qu’il a compris l’appel que le Christ
    lui adressait.

    Benoît XVI, lui, nous dit : « Je ne peux plus ». Non pas
    Je n’en peux plus, mais Je ne peux plus. Je ne suis
    plus apte à exercer cette charge, dans l’histoire actuelle
    du monde, de l’Église, et la mienne personnelle.
    C’est ainsi qu’il a compris l’appel que le Christ lui
    adressait.

    Il nous manifeste ainsi que les choix de notre vie n’ont
    pas à se calquer sur le choix des autres (fussent-ils
    Papes) mais sur l’appel entendu du Christ à travers la
    réflexion, la méditation et la prière.

    Il faut du courage et de l’humilité pour dire à la face du
    monde : « Voilà ce que je comprends que le Seigneur
    me demande » sans craindre les réactions au point de
    renoncer à sa conscience.

    Je dis que c’est un beau cadeau à l’orée du Carême
    car nous pouvons chacun nous en inspirer quotidiennement
    les décisions que je prends, grandes ou petites,
    sont-elles dictées par la recherche inlassable de la
    volonté de Dieu qui rend libre, ou par l’inquiétude du
    jugement des autres ?

    « Toutefois, il est vrai, même parmi les notables, un
    bon nombre crurent en [Jésus], mais à cause des Pharisiens
    ils ne se déclaraient pas, de peur d’être exclus
    de la synagogue, car ils aimèrent la gloire des hommes
    plus que la gloire de Dieu. » (Jn 12,42-43)

    Père Emmanuel Schwab, curé

  • @ Physdémon:
    Bonjour. Oui en grand accord. Et il y a une autre et subtile manière de tuer un pape, c’est de l’affubler ou de l’accabler de l’épithète « moderne ». Car un pape acquis, c’est-à-dire converti, ou ne serait-ce que sensible aux dogmes de la Modernité, est un pape spirituellement mort. Et que convoite d’autre, avec une rageuse obstination, l’esprit de ce monde ? Une Église enfin gagnée à l’humanisme, agréée dès lors, se livrant à une horizontalité aussi gratifiante pour la chair, – le bonheur d’appartenir à la pensée bonne et incontestable -, que desséchante pour les âmes qui errent comme des brebis sans berger.

    Sainte Providence, bénis ton fils Benoît, et ne cesse pas l’œuvre de tes mains, donne-nous à nouveau un saint Père. Amen.

    Merci à l’hôte des lieux pour cet article roboratif, tout à la fois pensé et spontané.

  • Amélie a écrit ::

    elles font comme si l’Église était un système politique comme un autre (si l’Église a pu ressembler fortement à une organisation étatique classique à certaines époques, ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui).

    L’église est encore un état, et sur le plan strictement matériel, c’est une énorme multinationale qui gère des écoles, des hôpitaux et de nombreuses institutions, avec plusieurs centaines de milliers de « membres ». C’est aussi un lobby puissant, dans certains pays le plus puissant du paysage politique. Il me semble naïf de penser que l’église peut échapper aux travers des grandes organisations, ma toute petite expérience de la bureaucratie vaticane est très loin des bisounours: c’est un lieu d’intrigues et de luttes d’influences.

  • ça me rappelle une amie, divorcée d’un mari alcoolique et violent:
    elle avait vécu avec lui avant le mariage
    -rien de bien extraordinaire, à vrai dire, si ce n’est qu’à son époque ça n’allait pas de soi-
    on aurait pu penser à une libération par rapport à ses parents,
    à une passion, un désir, incompressibles,
    à un don inconditionnel, un amour fou…

    en fait, voici la motivation dont elle m’a fait part, pour avoir fait ce choix:
    « je voulais être moderne« .

    c’est terrible, je trouve, comme déclaration.
    je crois que je préfère encore la passion de ces filles qui entraient au couvent
    parce qu’on leur refusait de se marier avec celui qu’elles aimaient.

  • Je ne sais pas si le geste de Benoît XVI est moderne ou pas et je ne le commenterai pas (d’autant que je pense que personne, ni vous, ni moi (encore moins qu’un autre), ni les différentes commentateurs, ne connaissent vraiment les différentes raisons qui ont présidé à ce geste).
    D’accord avec vous, Koz, pour considérer que la « modernité », tellement galvaudée et souvent vide de sens, ne saurait fonder « le bon, le vrai, le juste ». L’attitude inverse, disons la haine de la modernité, ne saurait pas plus, vous en convenez, fonder « ce bon, ce vrai, ce juste ».

    A mon avis, la question qui se pose à toutes les religions est plutôt : est-ce qu’on s’arc-boute sur le « fondamental », sur le « littéral », sur des dogmes élaborés il y a des centaines d’années, ou est-ce qu’on adapte le message, sans rien lâcher sur le sens ni l’esprit, à l’évolution du monde et de l’humanité pour le rendre audible ? Si l’on est trop décalé, on tend inéluctablement vers la secte.

    Par exemple, certains défenseurs de l’islam voudraient, au nom de leur religion et des textes sacrés, réserver aux femmes une place qui n’est pas acceptable « aujourd’hui » (ni jamais d’ailleurs, mais bon). On pourrait multiplier les exemples en variant les religions et les époques. De même, ceux qui voudraient continuer à croire que Dieu a créé le monde en sept jours, au mépris de toute la connaissance humaine, ne pourraient être considérés que comme des obscurantistes, dont il n’y aurait pas grand-chose à entendre.

    De là où je parle, en tant qu’athée de culture catholique, ce que j’attends de l’Eglise, ce n’est pas qu’elle se prosterne devant la modernité ni qu’elle se renie, mais plutôt qu’elle porte le message essentiel de Jésus, dans toute sa force et dans toute son originalité. Et pour cela, il ne faut pas qu’il soit parasité par des crispations d’un autre temps ou des préceptes inapplicables qui semblent parfois aller à l’encontre même de la vie, et donc du message de Jésus (exemple, rabaché mais signifiant : la position de l’Eglise catholique sur le préservatif).

    Donc, dans ce sens, oui à un prochain pape « moderne », un petit jeune d’une soixantaine d’années… Et s’il veut parler de sexualité, personnellement, je préfèrerais qu’il en fait lui-même l’expérience à un moment donné de sa vie…

  • @ Aristote:
    A mon avis la différence entre « je ne peux plus » et » je n’en peux plus » au bout du compte me parait bien ténue
    Je suis bien entendu_ plein d’admiration et de reconnaissance envers Benoît XVI, mais je suis très surpris de la décision qu’il a prise laquelle ne me parait pas être un bon exemple pour tout ceux qui sont poussés à renoncer car enfin si le Pape lui-même renonce pourquoi donc je ne renoncerais pas.
    Humainement parlant je comprends parfaitement,mais sur le plan spirituel cela m’interroge beaucoup…ce qui ne m’empêche pas pour autant de penser que cette décision est le fruit de beaucoup de prières de la part de Benoît XVI…

  • Jeff a écrit ::

    Donc, dans ce sens, oui à un prochain pape « moderne », un petit jeune d’une soixantaine d’années…

    L’âge des responsables est aussi un sujet « moderne ». Pas dans le sens de la mode, mais dans le sens où le sujet n’existe que par les progrès récents de la médecine, qui permettent au plus grand nombre de vivre au delà de 60 ans, avec souvent une décennie de survie dans un état où les facultés intellectuelles et physiques sont grandement diminuées. Le sujet n’existait pratiquement pas il y a quelques siècles, quand l’espérance de vie était de 40 ans et que l’on mourrait rapidement.

    Adopter ds règles de limites d’âge pour les grands responsables de l’église (ou d’autres institutions), c’est s’adapter à ce nouvel état de fait introduit par la médecine ‘moderne’, et c’est à mon avis une bonne chose. Cela ne veut pas dire demander une chorégraphie sur le tube de l’été au début de chaque office. Mettre au même niveau l’air du temps (qui est d’ailleurs de toutes les époques: on parle déjà de la mode éphémère à l’époque grecque ou romaine), et des changements plutôt fondamentaux de notre façon de vivre (médecine, démocratie, protection sociale, droits des femmes, impact sur l’environnement) n’est à mon avis pas intellectuellement honnête.

  • Je souhaiterais ajouter un dernnieJeff a écrit ::

    st-ce qu’on adapte le message, sans rien lâcher sur le sens ni l’esprit, à l’évolution du monde et de l’humanité pour le rendre audible ?

    Je pense que c’est, sans caricature, l’opinion de ceux qui sont en faveur de « moderniser » l’église. On pourrait par exemple parler de la démographie, un sujet « moderne » dans le sens où nous sommes probablement, en terme de mode de vie et de population, proche de la limite de ce que peut supporter la Terre, avec une réelle probabilité de « massacrer » notre patrimoine écologique sans retour possible en arrière.

    Ce sujet « moderne » parce qu’il est fondamental aujourd’hui, pas parce qu’il est dans l’air tu temps, réclame probablement d’adapter la position de l’église sur des sujets comme le contrôle des naissances, et d’élaborer une doctrine plus élaborée que les lieux communs actuels sur l’écologie. Je crois que les deux sont possibles en restant fidèle au message de fond de l’évangile.

  • @ canard sauvage:
    Il est vrai que l’Église a une dimension politique ; cependant, elle ne s’y réduit pas, surtout de nos jours, où on a l’impression que les aspects spirituels et religieux font partie des préoccupations principales d’un grand nombre de responsables catholiques (en tout cas, bien davantage qu’à d’autres époques). Je suis bien d’accord pour dire que la Curie n’est pas le village des Bisounours mais il me semble qu’il y a rarement eu une telle proportion d’évêques et de cardinaux soucieux de la religion. Du coup, on remarque encore plus l’absence de compréhension de la dimension spirituelle chez certains commentateurs.

    @ Jeff:
    Les dogmes de l’Église catholique ne sauraient varier, par définition (ils sont censés exprimer une vérité de foi, or la vérité ne change pas). Évidemment, il faut se méfier, car les médias ont tendance à appeler « dogme » des trucs qui n’ont rien à voir : par exemple, le mariage des prêtres n’est pas une question de dogme, mais de discipline, et c’est en fait un point très secondaire (d’ailleurs, certains prêtres catholiques sont mariés : les chaldéens, les grecs-catholiques, les prêtres anglicans convertis…). Le dogme ne concerne que les points de foi sans lesquels on ne saurait être catholique et il y en a peu. Pour eux, pour le reste de la doctrine et pour la plupart des questions importantes, l’Église procède depuis l’Antiquité par discussions et débats afin d’établir des conclusions acceptées par tous. Ça ne marche pas très bien (il y a toujours des mécontents pour refuser les conclusions d’un concile) mais ça reste le principe de base.

    La question du préservatif ne relève pas du dogme, ni même de la doctrine, mais de la morale, c’est-à-dire de l’attitude qu’il convient d’avoir quand on partage la foi catholique. En matière de sexualité, le raisonnement se tient : le Christ rend l’être humain sacré en lui permettant d’entrer dans la vie de Dieu. Ce qui permet la naissance d’un être humain est donc une procédure sacrée. La sexualité procréative étant sacrée, toute autre forme de sexualité est en quelque sorte un mésusage du sacré. Une fois qu’on a compris la logique de ce raisonnement, on comprend aussi que, pour faire évoluer la morale défendue par l’Église, il ne suffit pas de dire que ce serait plus agréable pour tout le monde que ça bouge, il faut une argumentation rationnelle (par exemple, dire que l’amour des époux est sacré en lui-même, puisque faisant l’objet d’un sacrement, et que la sexualité entre les époux peut donc à l’occasion prendre son indépendance par rapport à la procréation, afin de nourrir cet amour).

    Finalement, je vous dirai que l’Église ne s’est jamais beaucoup souciée d’adapter son message à son auditoire ou de trouver des conciliations entre sa foi et la société. Les deux cent cinquante premières années de son existence, elle est restée dans l’illégalité (une sorte d’exploit quand on considère la variété des religions dans l’Empire romain) pour des raisons totalement incompréhensibles aux gens raisonnables de l’époque. Par la suite, même devenu religion officielle, le christianisme n’a pas trouvé un équilibre stable sur la longue durée dans ses rapports avec la société : c’est frappant pour l’Église catholique, vu qu’on a parfois l’impression que l’histoire de l’Occident est une succession de luttes et de tensions concernant la place de la papauté en Europe et de l’Église au sein de chaque État.

  • Je m’étonne que l’on s’étonne qu’un homme de 85 ans quitte volontairement ses fonctions. C’est normal. ce qui est anormal c’est que ses prédécesseurs se soient crus obligés de ne pas agir de même. Ce n’est pas moderne, c’est honorable mais c’est juste du bon sens.

  • @ Amoélie:Ces temps-ci on utilise le mot dogme un peu à n’importe quel propos. Il me semble que tout catholique ayant été catechisé sait que l’opinion de l’Église sur les moeurs ne fait pas partie du dogme.

    Pour les autres, ceux qui sont catéchisés par France 2, évidemment c’est différent. Tout devient possible et c’est sans fin. On manque de courage pour répondre à de telles lacunes !

  • On nous explique qu’il est tres moderne car il a fait la meme chose qu’un pape d’il y a plusieurs siecles, paradoxe. Mode et modernité partage plus qu’une etymologie : la notion de cycle est essentielle. En l’occurrence le cycle entre les renonciations papales et celui entre les retours en grace des pantacourts roses n’a pas la meme constante temporelle, mais le phenomene est le meme…

    Du coup le discours sur la sexualité de l’Eglise sera sans doute à nouveau à la mode dans quelques années suite aux exces d’une approche individualiste, hedoniste et court termiste de la sexualité qui prevaut aujourd’hui et dont les consequences seront d’autant plus visibles qu’elle sera appliquée. Puis, sans doute, dans quelques decennies, la morale sexuelle trop strictement et uniformément appliquée par la société (ce qui est tres different d’etre proposée aux individus par l’Eglise) declenchera un nouveau mai 68.

    Tout cela est bien vain, à chacun de regarder au loin pour se fixer un cap puis de faire au mieux en fonction de son cas personnel.

  • Ah tiens, zut alors… Dans l’intervalle, depuis que le billet a été écrit, c’est Benoît XVI lui-même qui appelle l’Eglise « à se réorienter, à se renouveler ». A lire les commentateurs, on se demandera longtemps pourquoi.

  • Benoit XVI nous a recentré sur Jésus.Jésus nous dit :Je suis la Vie ,le Chemin ,la Vérité……et Il nous demande de Le croire .Cette année ,dédiée à la foi ,est l’occasion de découvrir cette Vérité .Quelle Vérité ? Que Dieu est créateur et Roi de l’univers ,que ses lois sont parfaites dès l’origine et qu’Il veut nous faire participer librement à son règne sur la création.Par notre libre adhésion à cette vérité ,nous entrons dans ce gouvernement où les échanges avec Lui se font par la prière .La prière ! Je la considère comme un référendum permanent en ce sens où chacun y communique avec Dieu. Et cela fonctionne déjà ainsi depuis des millénaires ! Innombrables sont les « élus » de ce gouvernement , certains déjà Là-haut ,d’autres en voie de l’être ici-bas .Un Roi ,des lois, un gouvernement ,un référendum ,des élus ….je crois bien que ,vu de très haut ,nous allons vers la civilisation de l’Amour ,sur la base d’une démocratie exemplaire ,parce que parfaite dès l’origine .La  » modernité-chamboule-tout  » ,si courue à notre époque , rend aveugle et sourd à cette Vérité évidente qui est que « Le futur est à Dieu  » et que  » Là où est Dieu , est le futur « .En nous disant ces paroles ,Benoit XVI n’a-t-il pas tout dit ? Et ,donc, il peut partir en paix !

  • être intelligent et moderne , c’est faire une blagounette minable quand d’autres expriment un vibrant hommage . Quand on aura comme Cantelou intégré ce fait, on n’aura plus de déception .C’est triste mais c’est comme cela
    Etre normal si je comprends bien c’est se tromper d’auditoire ,on n’est plus en Correze à se taper sur le ventre, la planète a pris acte. J’ai honte

  • Excellent billet, bien vu.

    Je suis vraiment pas compétent pour faire des commentaires sur le pontificat de Benoît XVI, la preuve est que personne m’a téléphoné pour me demander mon avis sur la question. Je pourrais plus facilement faire des commentaires sur le XV de France pour le tournoi des 6 nations ou même dire quelque chose concernant l’iPhone. De toutes manières une chose est sûre: j’ai beaucoup aimé ce pape. J’espère qu’il vivra encore longtemps et qu’il aura une retraite tranquille. Les Légions du Pape pourront compter sur moi pour soutenir les deux papes, BXVI et le suivant.

  • Amélie a écrit ::

    Par la suite, même devenu religion officielle, le christianisme n’a pas trouvé un équilibre stable sur la longue durée dans ses rapports avec la société : c’est frappant pour l’Église catholique, vu qu’on a parfois l’impression que l’histoire de l’Occident est une succession de luttes et de tensions concernant la place de la papauté en Europe et de l’Église au sein de chaque État.

    Bonsoir,

    j’ai trouvé votre commentaire intéressant. Il ne faudrait pas oublier de mentionner aussi que dans son histoire, l’église catholique a subi un certain nombre de schismes (avec les églises d’orient, avec les protestants, avec les anglicans…), et pour moi, nous vivons aujourd’hui un nouveau schisme qui est le détachement de l’église des gens « de culture catholique » qui sans être athés, ne se reconnaissent plus dans la façon de faire actuelle de l’église catholique (et pour ne rien cacher, je me mets un peu dans cette catégorie).

  • Qu’il ait été moderne ou pas, on s’en f…. Ce qui importe c’est ce qu’il a apporté à l’Institution. Est-elle plus solide que lors de sa prise de fonction. Mieux à même de faire face à ses missions dans le difficile contexte du monde actuel ? Je sèche.

  • @ Else:

    Le problème étant l’inculturation à la culture moderne, au sens de l’inculturation à la culture chinoise ?

    Perspective qui a son intérêt, mais complexe, souvenons-nous de la « querelle des rites ».

  • Hervé a écrit ::

    Je m’étonne que l’on s’étonne qu’un homme de 85 ans quitte volontairement ses fonctions. C’est normal. ce qui est anormal c’est que ses prédécesseurs se soient crus obligés de ne pas agir de même. Ce n’est pas moderne, c’est honorable mais c’est juste du bon sens.

    Euh… C’est vous qui décidez du normal et du bon sens? Il y a des hommes de 75 ans trop malades pour être aptes à leur fonction et d’autres encore capables à 85 ans. Le Pape est Pape jusqu’à sa mort, rien d’extérieur ne l’oblige à quitter sa charge. Du reste, Pape n’est pas seulement une fonction, comme président de la république ou trésorier de club de foot.
    Alors, est-il normal selon vous qu’un homme qu’on a porté à une haute responsabilité, qui est aussi un service aux autres, lâche l’affaire comme bon lui semble? Demain, n’importe qui se barre de n’importe quelle fonction par convenance personnelle? Oui c’est moderne, ça, dans l’air du temps : l’individu et ses caprices avant le service du collectif et la responsabilité. Se tuer à la tâche, c’est passé de mode, même dans l’Eglise… Heureusement que Jésus n’a pas dit « non désolée là je ne peux plus » et qu’il est allé au bout. Mais bon, Jésus c’est Dieu et le Pape c’est un homme…
    On le vit comme quelque chose de bien parce que c’est Benoit XVI et que justement d’un pape, et de lui (et ce que furent ses 8 ans de pontificat), on ne peut penser que ce soit une manifestation d’individualisme facile, « moderne ». Mais de presque n’importe qui d’autre, ça passerait plutôt mal, et heureusement.
    Voyez, en fonction du point de vue, le normal et le pas « normal » évoluent.

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