Entre nos mains

Le contraste sautait aux yeux. Quand en France, Libération publie une tribune intitulée « Jeunes de France, votre salut est ailleurs, barrez-vous ! », et met en avant le site correspondant, en Inde, Times of India lance « Lead India » et lead.timesofindia.com pour trouver ses leaders de demain. À se demander si la gérontocratie dénoncée dans cette tribune n’a pas surtout fait son lit dans la tête de ses auteurs et de leur hôte. À cet égard, la rupture avec 81 chez Libé est surprenante : non seulement l’élection d’un président socialiste ne leur fait plus entonner de chants d’espoir mais ils incitent la jeunesse à quitter le pays. Un vrai choix. Mais passons…

Avec François-Xavier Bellamy, je suis plus de ceux qui pensent que « notre salut n’est nulle part ailleurs que dans nos mains« . Ces jours-ci d’ailleurs, d’autres jeunes, opportunément soutenus par certains de leurs aînés, organisaient « Convergences 2015 ». Hier soir, ils présentaient une soirée « Les médias peuvent-ils changer le monde ? », avec SparkNews, fondée par Christian de Boisredon, un trentenaire. Une palanquée de jeunes qui a préféré consacrer son énergie à développer des initiatives concrètes et reproductibles, des initiatives de solidarité locale, le genre d’initiatives dont l’efficacité ne se juge pas au bruit qu’elles font.

Didier Pourquery, aujourd’hui directeur des rédactions du Monde, a raconté la genèse du « Libé des solutions », dont l’idée a germé lors d’une discussion avec les fondateurs de Reporters d’Espoir, dont Christian de Boisredon. Voilà une idée qu’il a littéralement imposée à sa rédaction, au point de la réaliser exclusivement avec des pigistes, aucun membre de la rédaction ne voulant y participer, et de la sortir un 26 décembre, lendemain de Noël, puisque de toutes façons on ne vend pas de journaux ce jour-là. C’est bien connu, les bonnes nouvelles n’intéressent pas et les trains qui arrivent à l’heure, ça n’est pas une information. Les trains qui arrivent en avance, en revanche – selon l’expression de Christian de Boisredon – ça a l’air de fonctionner : le numéro du 26 décembre a été la meilleure ente annuelle de Libération. Et les journalistes de la rédaction s’y sont finalement mis, l’année d’après. Et celle d’après.

SparkNews, pour sa part, se donne pour objectif de favoriser l’émergence de cette « information de solution » au niveau mondial. Non seulement ils sourcent de l’info à destination des journalistes mais ils favorisent la coproduction afin de baisser les coûts de l’info positive. Parce que c’est comme ça mais ça n’est pas une surprise : « l’arbre qu’on abat fait plus de bruit que toute une forêt qui pousse ». L’idée n’est pas (ça a été redit) de faire un journal 100% bonnes nouvelles / solutions – ce qui n’a jamais fonctionné et ne serait pas pertinent – mais d’en accroître la part. À ce titre, SparkNews a initié une journée mondiale au cours de laquelle 20 titres (dont le Times of India, titre anglophone le plus lu au monde) présenteront des infos constructives. Au fait, ils sont toujours en quête d’annonceurs et, comme ils l’ont fait remarquer, pour un annonceur, c’est un peu plus gratifiant et impactant de voir sa pub entre deux articles positifs et constructifs qu’entre deux articles sur la récession et le dernier massacre.

Mon exemple préféré : les Hippo Rollers, qui peuvent simplifier la vie de millions d’enfants et de femmes (surtout) chargés des corvées d’eau en Afrique.

Le responsable de Times of India mettait également en avant la campagne en faveur de la paix qu’ils ont engagé au lendemain des attaques de Bombay, réunissant entre autres actions 40.000 dessins d’enfants pour faire une chaîne à la frontière indo-pakistanaise. Sur la durée de la campagne, la proportion d’Indiens exprimant un désir de paix est passée de 50% à 74%.

Voilà pour les grands projets (il faut encore citer ceux de la Thomson Reuters Foundation, Trust.org, TrustLaw et AlertNet). Dans la foulée, des « flash-talkers » avec la jeunesse en commun sont venus présenter leurs propres initiatives.

Ces initiatives, c’est le projet Imagine. Frédérique Bedos l’explique mieux que moi dans la vidéo d’à côté. Convenez qu’en temps de crise tout particulièrement, porter l’idée que nous pouvons tous être la personne anonyme qui tendra la main à l’autre et réorientera sa vie a son utilité directe. À défaut de grandes idées, c’est une responsabilité et une opportunité qui s’offrent à nous tous. C’est Shamengo, qui met en avant un pionnier par semaine. Tenez, par exemple, Jan In’t Veld, créateur de Focus on vision, des lunettes universelles.

Il y a encore MakeSense, que la gérontocratie n’a pas empêcher d’émerger – la preuve – et dont l’objet est ainsi décrit : « We connect Social Entrepreneurs with supercool individuals ready to take up their challenges !« . A cette fin, MakeSense a sorti une web-app pour faciliter un travail en commun entre ceux qui ont les idées, et ceux qui savent comment les réaliser.

Et puis il y eut aussi Hélène, qui nous a présenté Detroit Je T’aime. Mais là, j’avoue que je vous laisse voir tout seul, parce que c’est pas ma faute, mais j’avais très mal dormi la nuit d’avant et il commençait à faire chaud dans l’auditorium du Palis Brongniart. Bref, ok, j’en suis pas fier, mais j’ai décroché.

Voilà. Il est l’heure de conclure. Si vous voulez voir du pays, allez-y. Comme le rappelle FXB, rien de nouveau sous le soleil : les voyages forment la jeunesse. Et il y a tant de pays qui auraient bien besoin que des ptits gars aussi défavorisés que les Français se penchent sur leur sort que ce serait pitié de les décevoir.

Libre à vous de ne pas partager mon avis mais moi, mon pays, je l’ai en responsabilité. Et dans les liens que je vous ai confiés, comme dans tous ceux que vous me proposerez d’ajouter au Pearltree ci-dessous, il y a matière à puiser l’inspiration et l’énergie qui vous feraient défaut.

Maintenant, si vraiment vous préférez vous « barrer« , n’oubliez pas ce vademecum de l’évasion. Il vous rappelle de « kiffer votre destination » et « d’emporter du liquide« . Avec ça, vous êtes bien barrés, tiens…

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31 commentaires

  • Bonjour Koz,

    Merci pour cet article et pour toutes les références que tu donnes, ça ouvre les yeux sur toutes les initiatives en marche pour régénérer les médias, et il y en a tellement besoin ! Spécialement en France. Après il ne faut pas trop caricaturer l’article de Libé, que pour ma part, j’ai trouvé assez juste bien qu’un peu excessif. Le propos n’était pas de dire « barrez-vous » point barre. Mais bien barrez-vous à l’étranger, et revenez en France, la tête remplie d’idées nouvelles, d’une vision plus large pour reconstruire les choses .

    En tant que Française de l’étranger, je ne me sens absolument pas désolidarisée de mon pays, bien au contraire ! Je crois que j’y suis encore plus attachée, car je découvre en confrontation avec une autre culture, d’autres normes sociales que ce pays est incroyablement riche, mais qu’il a aussi de nombreux défauts (et notamment cette suffisance qui nous fait passer à l’étranger pour de terribles égocentriques, et fort tristement à raison…).

    Moi aussi je conseille à tous les jeunes de partir à l’étranger. Montaigne l’avait dit avant Libé. Le programme Erasmus ne propose pas autre chose. C’est une chance de voyager, il faut la saisir. Surtout quand on est jeune et qu’on a moins d’attache.

    Et puis, n’est-il pas vrai qu’on ne fait pas confiance aux jeunes, en France aujourd’hui ? Le pouvoir économique, politique, médiatique… est concentré dans les mains des quinquas, au mieux des quadras, qui s’arrange pour le conserver le plus longtemps possible.

    On le voit bien dans la série Bref. La génération des trentenaires est complétement désillusionnée… Et est-ce seulement le fait d’une génération hyper gâtée ? Je n’en suis pas sûre. Nous payons les pots cassés du chômage, de la précarité (A Bac+7 je connais de nombreuses personnes qui gagnent à peine le SMIC) et des erreurs d’une génération post guerre qui aura profité de la coupe jusqu’à la lie.

    Donc, oui, barrez-vous les jeunes ! A l’étranger on vous fait confiance… Et il serait temps de faire bouger les mentalités en France….

  • Je reprends les mot d’Anne Clé:

    « Merci pour cet article, pour toutes les références et les liens que tu donnes, ça ouvre les yeux sur de multiples initiatives en marche …! »

    Je n’ai consulté pour l’instant qu’une partie mais je prendrai le temps de tout voir.

  • @ Lib : si c’est du libéralisme, va pour le libéralisme 😉

    J’ai perlé tes deux infos (même si je n’ai vu pour le moment que les 5 premières minutes du speech de Sugatra Mitra) et réorganisé le pearltree, comme vous pouvez le voir.

    Si d’autres ont des exemples à donner, je pourrais les ajouter (s’ils me plaisent… )

    @ Anne Clé:
    François-Xavier Bellamy le dit très bien :

    « La même passivité inspire un discours victimaire, qui nous présente comme des «ânes sans oreilles», maltraités par une gérontocratie qui nous abuse. Je ne nous pensais pas si bêtes ! Cette lamentation puérile converge avec un individualisme absolu, qui ne se reconnaît aucun héritage et aucun devoir, puisque nous sommes «du monde tout entier». Le propos aboutit donc à un résultat simple et logique : «Barrez-vous !». De deux choses l’une : soit nos auteurs ont voulu expliquer qu’il était bon d’aller voir ailleurs comment tourne le monde pour revenir plus intelligents. Voilà qui n’est pas bien nouveau ; il aurait suffi de rappeler que «les voyages forment la jeunesse», rien n’a changé de ce point de vue. Soit il faut prendre au sérieux leur argumentation, ce qu’ils semblent parfois ne pas oser faire eux-mêmes »

    Il ne s’agit évidemment pas de jeter la pierre aux expats, de nier l’intérêt de voyager, ou d’interdire aux jeunes de quitter le pays. D’ailleurs, nombre des jeunes mentionnés dans mon billet sont passés par l’étranger.

    Mais entre deux positions, je préfère très largement ce que j’ai vu mercredi soir, je préfère qu’on se prenne en main pour faire avancer la collectivité que ce réflexe ultra-individualiste et cette injonction déplacée de « barrez-vous ». Je veux bien comprendre qu’on ne résume pas un texte à son titre : j’ai moi-même fait l’expérience de tribunes dont le titre vous était imposé et qui ne correspondait pas au fond. Mais ce n’est pas le cas, là, c’est bien leur slogan, ils en font une pétition, (signée par 500 gars depuis le début du mois, c’est pour dire…) c’est le nom de leur site, et l’injonction barre leur bannière. S’ils ne veulent pas être résumés à ce slogan, il aurait fallu qu’ils procèdent autrement.

    Bref, comme François-Xavier, je trouve l’angle choisi malvenu. Ce qui n’exclut pas qu’ils puissent aussi soulever quelques vrais problèmes. Tout n’est pas tout noir ou tout blanc dans une initiative.

    Hervé a écrit ::

    Je n’ai consulté pour l’instant qu’une partie mais je prendrai le temps de tout voir.

    Je t’en prie. C’est agréable, de temps en temps, de se faire un petit porte-voix de ceux qui agissent.

  • d’après les infos que j’ai trouvé sur ce blog http://stainlessplanet.solidairesdumonde.org/, en 2009, le « low cost rollable water container » coûtait de 35 à 100 dollars l’unité. Pas du tout low cost donc, inabordable pour ces populations… Une solution qui n’en est donc pas vraiment une.

    Mais merci quand même pour ces liens, cette énergie, cet élan collectif, cela donne de l’espoir. Moi en ce moment c’est les 1800 emplois créés par ce biais là : http://lerelais.org/ qui me boostent et me font croire que tout n’est pas si sombre…

  • @neophyte

    Le drame des productions en petites séries, parce que je ne vois pas ce qui peut à part ça expliquer un tel coût. Sinon, sur ce genre de bidouillage, une solution plus efficace serait sans doute de concevoir quelque chose à partir de matériaux de récup suffisament standard pour être largement transposable. Vous pouvez toujours engager ce gars là comme consultant:

    Sinon, National Geographic avait fait une petite recension d’idée rigolote, dans cette optique. Y compris le fameux bidon qui roule.

    http://ngm.nationalgeographic.com/big-idea/16/little-packages

    Visiblement, c’était fait à partir du boulot de ces gars là:

    http://extreme.stanford.edu/

  • Merci pour cet article, et pour les liens. Dans le même genre (un peu), il y a Solar Fire, des concentrateurs d’énergie solaire à bas coût pour les pays en voie de développement, fondé sur un modèle libre et open source.

  • Bonsoir Koz,

    je ne partage pas le romantisme des initiatives associatives. Les bonnes idées pérennes sont par définition rentables, puisque les gens sont prêts à payer pour le produit ou le service, le meilleur signe que ce dernier est utile.

    L’innovation se fait donc très souvent dans le cadre de l’entreprise, et de plus en plus, dans les entreprises du tiers-monde. Et il se passe effectivement des choses formidables. Evidemment, toutes les entreprises ne sont pas comme cela et beaucoup cherchent seulement à plumer le pigeon, ce qui est une autre histoire.

    Mais pour revenir en France, je pense que nous avons plusieurs problèmes aigus: d’abord un système social hypocrite qui surprotège les privilégiés « insiders » (fonctionnaires, salariés de grand groupe inamovibles en pratique, professions protégées) aux dépends des personnes plus fragiles (jeunes, salariés de petites entreprises, souvent sous-traitantes).

    Ensuite, et cela se superpose, des élites de « droit divin » issus des grandes écoles et équivalents, mais aussi les « fils de », presques garantis d’une place au sommet. Cela existe partout, mais c’est dans mon expérience (UK, Allemagne, Japon, US) beaucoup plus fort en France. Je connais plusieurs trentenaires sans « mérite particulier » (ils ne sont pas l’auteur d’une invention géniale…) qui ont été parachutés au comité directeur de grands groupes, une position que l’on mettra trente ans à atteindre « au mérite ».

    Tout ceci fait que certes, il faut se prendre en main, mais si vous avez fait les mauvaises études, n’avez pas de piston, ne souhaitez pas travailler dans un domaine où on peut monter son entreprise tout seul, alors je rejoins le conseil de Libé: regardez les opportunités à l’étranger.

  • On voit ici les conséquences d’un conflit de génération dont on ne veut pas trop parler, mais qui est bien présent. En France, tout est fait pour conserver les positions existantes, notamment en matière d’emploi. Le « redressement productif » de M.Montebourg en est un exemple éclatant: jusqu’ici, c’est le sauvetage, réel ou supposé, qui a été mis en avant. S’il y a des initiatives pour faciliter le lancement de nouvelles entreprises, je ne les ai pas remarquées.

    Le conflit de génération se manifeste aussi, bien entendu, dans le débat sur les retraites. De façon générale, l’obsession de la préservation des acquis se fait aux dépens de ceux qui n’ont, justement, pas d’acquis – principalement, les jeunes.

    Il est donc compréhensible que certains se fâchent, et réagissent à la mondialisation en allant voir ailleurs. N’oublions pas, cependant, que dans le même temps nombreux sont les jeunes d’autres pays qui cherchent à venir étudier et travailler en France (il paraît même que Paris est classée meilleure ville du monde pour les étudiants). Le mouvement n’est pas univoque et le pays commettrait une grosse erreur en ne percevant que la part négative.

    Expatrié moi-même, je ne suis certainement pas parti pour fuir la France. C’est cela que je trouve gênant avec cette tribune de Libé: le titre est entièrement négatif. Se barrer, ce n’est pas aller quelque part. C’est renoncer, c’est quitter un endroit qu’on ne supporte plus: ça ne pourrait pas être pire ailleurs, alors pourquoi pas partir ? Dans le corps du texte, il est question de « revenir enrichis d’expériences nouvelles », mais on sent bien que l’essentiel est dans le départ plus que dans la destination, et qu’il n’y a aucune idée de long terme derrière ce qui reste principalement une protestation.

    Enfin, merci à Koz et Lib pour tous ces liens très intéressants. Tout ne marchera peut-être pas aussi bien que promis, même avec beaucoup de conviction… Mais c’est l’attitude qui compte.

  • Gwynfrid a écrit ::

    En France, tout est fait pour conserver les positions existantes, notamment en matière d’emploi.

    Bien d’accord mais ce serait une erreur selon moi de mettre ça sur le compte d’un conflit de génération. La ligne de césure se situe beaucoup plus sur la frontière insiders/outsiders comme le dit canard sauvage. Les vieux ne sont pas forcément conservateurs ni les jeunes progressistes. En revanche, les insiders sont conservateurs, farouchement.

    La solution est pourtant connue et écrite dans nos textes fondateurs : que la loi soit la même pour tous. J’ai eu l’agréable surprise de lire la phrase suivante sous la plume de Jérôme Leroy, un communiste notoire : Les droits particuliers, de toute façon, c’est le plus grand frein que l’on puisse imaginer à l’émancipation de tous. Les empiler n’a jamais fait une politique et ça ne rétablit pas les équilibres : ça achève de les détruire.

    Je suis d’accord à 100%. Tu te rends compte? 🙂

  • Lib a écrit ::

    La ligne de césure se situe beaucoup plus sur la frontière insiders/outsiders comme le dit canard sauvage. Les vieux ne sont pas forcément conservateurs ni les jeunes progressistes. En revanche, les insiders sont conservateurs, farouchement.

    C’est vrai. Mais parmi les jeunes, les insiders sont très minoritaires. Même les diplômés de nos chères grandes écoles n’ont plus le genre de garantie d’emploi dont j’ai moi-même pu bénéficier lorsque j’étais l’un d’entre eux, il y a de ça plus de 20 ans.

    Lib a écrit ::

    Je suis d’accord à 100%. Tu te rends compte? 🙂

    Moi aussi, c’est fou, hein… Reste à savoir si le mariage étendu aux couples de même sexe est un droit particulier; et hop, on reprend le débat à zéro. Bref: oui nous sommes d’accord sur ce principe général, mais ça ne fait pas avancer les choses. Et, au passage, parce que c’est irrésistible même si ça n’a rien à voir: merci à toi et à J.Leroy de me confirmer dans mon avis sur la réduction de la TVA pour les restaurateurs 🙂

  • @ canard sauvage:

    Voici un lien avec une association , je ne participe pas mais j’ai envie de contribuer à la faire connaître : http://www.habitat-humanisme.org/.

    Nos entreprises fonctionnent essentiellement avec des objectifs de rentabilité, on s’aperçoit que ce seul critère n’est pas suffisant pour satisfaire la vie d’une collectivité. Par exemple les grandes surfaces sont plus efficaces que les petits commerces pour distribuer les biens, mais en même temps elles ont tué du lien social difficile à quantifier. Sommes nous gagnants ?

  • Gwynfrid a écrit ::

    Mais parmi les jeunes, les insiders sont très minoritaires.

    Sans doute, mais on peut arguer qu’il est plus aisé pour un jeune que pour un vieux de sortir de son statut d’outsider. Mais cette discussion passe à coté du sujet, à mon avis. Plutôt que de se disputer sur la hiérarchie des privilégiés, on ferait mieux d’abolir les privilèges.

    Gwynfrid a écrit ::

    Et, au passage, parce que c’est irrésistible même si ça n’a rien à voir: merci à toi et à J.Leroy de me confirmer dans mon avis sur la réduction de la TVA pour les restaurateurs 🙂

    Wow, frapper d’illégitimité toute mesure fiscale au motif de la rupture d’égalité, voila une position extrême. Mais peut-être as-tu raison. Peut-être que si on interdisait aux politiques tous leurs tripatouillages fiscaux (subventions incluses) et monétaires, les choses iraient mieux. Au minimum, cela attirerait vers la politique des profils différents.

    Tiens, j’ai pensé à une amélioration/généralisation de ta proposition, fallait pas me mettre la pression 🙂 J’appelle à la séparation de l’économie et de l’Etat. Sur le même principe que la laïcité (neutralité et liberté) mais pour l’économie.

    La république ne privilégie aucun agent économique mais doit garantir que chacun puisse librement exercer dans le respect de l’Etat de droit. Révolutionnaire, non? J’anticipe le même genre de résistance de la part des agents économiques « dominants » que de la part de la religion dominante en 1905.

  • La tribune de Libé de Barrez-vous est aussi superficielle que leur vademecum de l’évasion . Déjà, qui est la cible ? Au début elle s’adresse aux jeunes Français issus de l’immigration, mais au final, elle s’adresse à tout le monde, de préférence jeune, peut-être surtout aux 18-27 ans, plage d’âge chère à la SNCF, et même je pense aux 28-35 ans. On dirait qu’ils viennent de découvrir l’eau chaude : « partir, c’est découvrir qu’on ne pense pas, ne travaille pas, ne communique pas de la même manière à Paris, à Guang Zhou ou au Cap ».

    On pourrait aussi leur faire découvrir que le modèle social dans les pays émergeants n’est pas tout à fait pareil qu’en France, ni l’assurance maladie, ni les 35 heures, ni le PIB par habitant. C’est sûr que dans les pays du Sud avec 4% de croissance par année cela donne l’impression que ça boume et on se demande où est la crise. Je ne sais pas si dire aux jeunes de se barrer, qui à 75% aspirent devenir fonctionnaires publics, cela va faire évoluer les mentalités.

    En France, les jeunes, mais aussi la gérontocratie, devront se rendre compte tôt ou tard que les pays du Nord auront besoin des ressources du Sud pour survivre, mais les pays du Sud n’auront pas forcément besoin des pays développés pour survivre. On consomme, au Nord, 30 fois plus que la moyenne mondiale et par conséquent il faudra revoir le modèle de développement de la planète toute entière. Se barrer n’est pas la solution. L’Union Européenne est l’économie las plus importante de la planète. Son économie dépend en très grande partie du commerce international, donc très mondialisée, plus que les Etats Unis. Se barrer, c’est accepter le déclin et la défaite. Il faut se secouer, c’est sûr, mais cela ne veut pas dire se barrer. Faire croire que se barrer tranquillou en Colombie ou en Angola, la vie sera plus facile parce qu’il n’y a pas de crise là-bas, c’est une illusion, à moins d’être spécialisé dans l’exploration et l’exploitation de gisements miniers (peut-être). Qui vous dit que le Français diplômé sera aussi performant, ou plus, que le jeune diplômé du pays ? Vous croyez vraiment que si vous partez quelque temps le retour sera comme une lettre à la poste ? Ok, vous aurez compris qu’il n’y a pas de « free lunch » ailleurs non plus.

    Des gens qui ont voté Hollande (sinon ils n’écriraient pas dans Libé) qui conseillent aux jeunes de se barrer trois mois après les élections, il faut le faire.

  • Lib a écrit ::

    Wow, frapper d’illégitimité toute mesure fiscale au motif de la rupture d’égalité, voila une position extrême.

    « Toute mesure », certainement pas. Cette mesure en particulier, oui, est illégitime. Elle rompt l’égalité entre les entreprises, ce qui peut être parfois justifié par des différences de situation mais clairement ce n’est pas le cas ici. Elle correspond bien à la description de J.Leroy sur les droits particuliers.

  • Hervé a écrit ::

    Nos entreprises fonctionnent essentiellement avec des objectifs de rentabilité, on s’aperçoit que ce seul critère n’est pas suffisant pour satisfaire la vie d’une collectivité. Par exemple les grandes surfaces sont plus efficaces que les petits commerces pour distribuer les biens, mais en même temps elles ont tué du lien social difficile à quantifier. Sommes nous gagnants ?

    Bonsoir Hervé,

    il y a une immense hypocrisie sur le petit commerce. Les gens souhaitent des petits commerces pour le décor, mais préfèrent les prix la sécurité et l’anonymat de la grande distribution ( l’épicier du village
    était un second confesseur, jugeant de la vie de ses concitoyens). La situation actuelle me semble équilibrée avec les grandes surfaces qui assurent les besoins génériques et seuls les petits commerces assurant un vrai service (pain frais, viande à la découpe) survivant.

    Pour commenter sur votre lien, l’association que vous citez est sans doute louable, mais pour moi, cela ressemble à un coup d’épée dans l’eau. Le problème du logement en France se résoudra en donnant les conditions nécessaires au marché pour fournir une offre à bon prix: cela veut dire libérer le foncier (et tant pis si vous ralez parce qu’on construit un immeuble à côté de votre pavillon), ne pas limiter la destruction ds vieux bâtiments (jolis mais souvent insalubres) et favoriser l’industrialisation de la construction par des réglementations adaptées. Le Japon, avec une densité 20 fois supérieur à la notre y arrive assez bien (pas de romantisme non plus, cela veut dire souvent habiter dans un préfabriqué, mais au moins c’est salubre, sûr et souvent assez grand).

  • Pepito a écrit ::

    En France, les jeunes, mais aussi la gérontocratie, devront se rendre compte tôt ou tard que les pays du Nord auront besoin des ressources du Sud pour survivre, mais les pays du Sud n’auront pas forcément besoin des pays développés pour survivre.

    C’est faux. Nous, l’occident, avons les meilleurs terres cultivables, une culture légale et démocratique qui n’existe presque nulle part ailleurs, une tradition académique qui n’est pas si facile que cela à acquérir, et, enfin, même si c’est le plus polémique, une culture militaire sans égale.

  • @ canard sauvage:

    Je ne cherche pas à opposer deux logiques, en mettant d’un côté une bonne et de l’autre une mauvaise. Simplement je pense que nous avons besoin des deux. Etant dans un contexte mondialisé, nous ne pouvons que faire avec la logique libérale et essayer d’en tirer les bénéfices économiques. Mais constatons que cette logique a aussi des effets pervers et qu’elle ne satisfait pas tous nos besoins.
    Alors il est rassurant de savoir qu’à côté des entreprises et dans des domaines variés, œuvrent des associations à but non lucratif mais humains

  • Gwynfrid a écrit ::

    « Toute mesure », certainement pas. Cette mesure en particulier, oui, est illégitime.

    Ah OK. Si je comprends bien, je parle d’un principe général et tu me dis « super, surtout pour un cas très particulier, mais pas pour les autres cas ». Autant dire tout de suite que tu n’adhères pas au principe général, on gagnera du temps.

    Hervé a écrit ::

    Mais constatons que cette logique a aussi des effets pervers et qu’elle ne satisfait pas tous nos besoins. Alors il est rassurant de savoir qu’à côté des entreprises et dans des domaines variés, œuvrent des associations à but non lucratif mais humains

    Vous n’avez pas apporté beaucoup d’arguments pour établir que la grande distribution a des effets pervers, même si à l’évidence vous en êtes convaincu et l’affirmez avec force.

    J’observe que les gens choisissent librement à quel commerce s’adresser en fonction des critères qui sont importants pour eux (qualité, prix, praticité, temps, sécurité, composante sociale…) De fait, on voit coexister et évoluer de multiples formes de distribution (hyper, super, magasin d’usine, grand magasin, hard discount, magasin spécialisé en centre ville ou périphérie, site internet, vente privée, subscription shopping…) De même, les structures capitalistiques sont extrêmement variées, ça va du groupe international à la boutique de papa-maman en passant par la coopérative ou les systèmes de clubs, associations ou autre à but lucratif ou pas. Et c’est très bien ainsi.

    Au global, le commerce de détail est en France relativement libre et concurrentiel (je ne parle pas des DOM-TOM) et c’est un secteur très actif qui s’adapte rapidement aux besoins des consommateurs. Oh, tout n’est pas rose, les contraintes à l’ouverture des grandes surfaces (présentées comme destinées à préserver le petit commerce) ont surtout renforcé le pouvoir des acteurs établis (et des élus locaux) au détriment de la concurrence et de l’intérêt des consommateurs. Mais ce n’est pas le pire exemple de collusion entre politiques et intérêts économiques établis sur le dos des citoyens. Et le progrès technologique finit toujours par éroder les monopoles, mêmes protégés par l’Etat. Voyez les difficultés de Carrefour aujourd’hui.

    Enfin, vous avez raison de penser que tout ne se résume pas à l’argent mais le fait de travailler pour une entité destinée ou pas au profit n’a pas beaucoup de rapport avec les qualités humaines des individus. Il y a suffisamment de scandales financiers dans le domaine associatif ou public pour tuer toutes les illusions à ce sujet.

  • Entre la religion communiste (l’Etat doit contrôler et planifier l’économie) et la religion ultra-libérale (l’Etat doit s’en remettre à la main invisible du marché et ne pas réguler l’économie), chacune avec leurs croyances absurdes, démenties maintes fois par les faits, il y a sans doute la place pour une réflexion et des initiatives intelligentes, non idéologiques, raisonnées et pragmatiques, prenant en compte à la fois l’évolution du monde et l’intérêt général (des entreprises, des clients et des salariés). Il faut continuer à chercher et innover !

  • @ Lib:
    Je ne te répondrai pas, parce que la réponse est aussi facile que peu constructive, et surtout parce que ça nous éloignerait plus encore du sujet de ce billet (mes excuses pour y avoir contribué avec mon propre hors-sujet).

    canard sauvage a écrit ::

    C’est faux. Nous, l’occident, avons les meilleurs terres cultivables, une culture légale et démocratique qui n’existe presque nulle part ailleurs, une tradition académique qui n’est pas si facile que cela à acquérir, et, enfin, même si c’est le plus polémique, une culture militaire sans égale.

    +1 sur ce point. Je ne partage pas, par contre, votre dédain pour les initiatives « associatives ». Rien que ce mot place les initiatives en question dans le champ du négligeable. Il est d’ailleurs inapproprié, car plusieurs des liens cités par Koz et Lib se réfèrent en fait à des entreprises qui se lancent.

  • Lib a écrit ::

    Vous n’avez pas apporté beaucoup d’arguments pour établir que la grande distribution a des effets pervers, même si à l’évidence vous en êtes convaincu et l’affirmez avec force..

    Ce que j’ai à dire à ce sujet est assez banal.

    Quand j’étais petit j’allai acheter le lait à l’épicerie du coin où j’avais des chances d’y rencontrer une connaissance et d’échanger un peu avec l’épicier.
    Aujourd’hui je suis tenté d’aller à la grande surface parce que c’est moins cher et que les épiceries sont rares. Là bas, je n’ai pas l’occasion de discuter avec un vendeur, ni avec un voisin parce que la grande surface est loin de chez moi. Je risque d’y acheter aussi des objets dont je n’ai pas vraiment besoin et dont les emballages vont encombrer ma poubelle. Alors l’effet pervers c’est le risque d’être aliéné à une consommation excessive et déshumanisée. Si vous en doutez, expliquez-nous la progression de l’obésité, notamment chez les enfants, tout comme celle du surendettement chez les adultes.

    Enfin, vous avez raison de penser que tout ne se résume pas à l’argent mais le fait de travailler pour une entité destinée ou pas au profit n’a pas beaucoup de rapport avec les qualités humaines des individus. Il y a suffisamment de scandales financiers dans le domaine associatif ou public pour tuer toutes les illusions à ce sujet.

    Je ne crois pas que les associations peuvent remplacer les entreprises privées, et donc je ne les oppose pas, je dis seulement qu’elles ont des rôles complémentaires. Les entreprises apportent en premier chef à leurs clients des services alors que les associations apportent d’abord à leurs adhérents du lien social.

  • @ Jeff:
    Bien sûr que l’Etat doit réguler l’économie. Mais comme il régule la religion, sans prendre parti, en étant arbitre et non acteur.

    canard sauvage a écrit ::

    Nous, l’occident, avons les meilleurs terres cultivables, une culture légale et démocratique qui n’existe presque nulle part ailleurs, une tradition académique qui n’est pas si facile que cela à acquérir, et, enfin, même si c’est le plus polémique, une culture militaire sans égale.

    +1. Par ailleurs, les millénaristes focalisent l’attention sur les ressources naturelles en occultant que la première richesse est l’homme. Un agriculteur nourrit 100 habitants aujourd’hui quand il en nourrissait 7 après la guerre. La part des ressources naturelles (agriculture, matières premières et même énergie) dans le PIB ne cesse de baisser. Le reste, la part qui augmente sans cesse, c’est la part du travail et de l’ingéniosité humains.

    C’est pour cela que l’appel à se barrer est irresponsable. Ne nous leurrons pas, le mouvement d’expatriation a commencé et s’accélère. Sans doute parce que les piliers dont vous parlez, Etat de droit et tradition académique, se délitent peu à peu.

    Gwynfrid a écrit ::

    Je ne partage pas, par contre, votre dédain pour les initiatives « associatives ».

    +1. Pour moi, l’individuel, l’associatif ou l’entreprise présentent des différences de degré, pas de nature. A l’origine de toute initiative, quelle qu’elle soit, il y a l’identification d’un besoin et d’une solution qui améliore le bien commun. Après chacun choisit le mode d’organisation qui lui sied.

    Hervé a écrit ::

    Les entreprises apportent en premier chef à leurs clients des services alors que les associations apportent d’abord à leurs adhérents du lien social.

    Pas sûr que ce distinguo soit pertinent. Une entreprise apporte des services à ses clients comme une association à ses bénéficiaires. Quant aux salariés, ils travaillent dans l’entreprise pour toucher un salaire, mais aussi pour apprendre, rencontrer des gens, se faire des amis, se sentir utiles… La principale différence entre une entreprise et une association est que cette dernière n’a pas d’actionnaire. Cela la rend assez similaire aux mutuelles (dont les actionnaires sont les clients qui de facto n’exercent pas leurs droits actionnariaux).

  • Lib a écrit ::

    @ Jeff: Bien sûr que l’Etat doit réguler l’économie. Mais comme il régule la religion, sans prendre parti, en étant arbitre et non acteur.

    Je prends acte que vous reconnaissez à l’Etat un rôle d’arbitre et de régulateur, c’est déjà ça de pris. Par définition, cela implique des règles (en matière de concurrence, de droit du travail, de fiscalité, etc.).

    « Mais il ne doit pas être acteur », dites-vous. L’Etat dispose pourtant de leviers puissants pour impulser des politiques en faveur de l’économie et de l’emploi par le biais de diverses aides à l’embauche, à la recherche et développement, à l’exportation, à l’investissement des PME, etc. Il peut aussi être moteur dans la mise oeuvre de stratégies industrielles ou de grands programmes de recherche et développement (les exemples de succès ne manquent pas dans le monde).

    Enfin, l’Etat est l’actionnaire et l’opérateur, au nom des citoyens, de certains services publics et de certaines entreprises publiques qui font partie de l’économie. La question de savoir quels sont les secteurs qui doivent rester dans le domaine public (éducation, santé, sécurité, justice… énergie, eau, transport, communications…) divise mais force est de constater que depuis de nombreuses années, en Europe, l’heure est plus à la privatisation qu’à la nationalisation.

    Y a-t-il une fatalité, un code génétique, qui ferait qu’une entreprise publique serait obligatoirement mal gérée ? Personnellement, je ne le crois pas.

  • @ Lib:
    Les grosses associations dont les activités sont majoritairement produites par des salariés ressemblent à des mutuelles, d’accord.

    Ce que j’avais en tête, c’est la multitude de petites associations qui ne fonctionnent qu’avec des bénévoles ou avec un nombre restreint de salariés. Le bénévole ne vient pas y chercher un salaire mais la satisfaction de participer à une œuvre importante à ses yeux qui lui permet accessoirement de rencontrer des personnes partageant le même feeling (et qui produisent des services à leurs adhérents).

    Encourageons ces initiatives qui n’ont pas vocation à remplacer les entreprises (ne rêvons pas).

  • @ Hervé:
    Je suis d’accord avec vous sur le fond, mais je pense que vous vous focalisez trop sur l’argent. Les mondes non-profit et for-profit ne sont pas si différents. Dans une petite association, le fait qu’une secrétaire à mi-temps touche une rémunération signifie-t-il qu’elle participe moins à une œuvre importante, ou en tire moins de satisfaction, ou ne partage pas le même feeling que les bénévoles?

    De même, je côtoie suffisamment d’entrepreneurs pour être arrivé à la conviction qu’ils sont plus animés par l’envie de construire quelque chose que par l’argent. L’argent est un critère, bien sûr, un critère important. Mais il n’écrase pas tout, loin s’en faut. Et il ne s’oppose pas à l’humanité. Ce qui à mon sens est déshumanisant, c’est l’aspect bureaucratique, administratif, qu’on retrouve il est vrai dans beaucoup de grandes entreprises. Et ailleurs.

  • Vivien a écrit ::

    le fameux bidon qui roule.

    Au fait, personne n’a semble-t-il relevé cela, mais le bidon en plastique qui roule sur des chemins remplis de caillou avec 20 litres d’eau dedans, je ne lui donne pas un mois de durée de vie avant d’être percé de tous les côtés. En plus, je pense qu’il ne doit pas être très maniable dur un terrain irrégulier.

    Bref, encore une fausse bonne idée dont le secteur non marchand a le secret…

  • Hervé a écrit ::

    Le bénévole ne vient pas y chercher un salaire mais la satisfaction de participer à une œuvre importante à ses yeux qui lui permet accessoirement de rencontrer des personnes partageant le même feeling

    Je suis complètement d’accord. Le bénéfice principal dans la plupart des associations que je connais est pour les participants, pas pour les personnes aidées. Il y a évidemment des exceptions (j’ai participé brièvement à une association qui emmenait des enfants handicapés mentaux en week-end, et je peux vous dire que ce n’était pas de la plaisance), mais je suis toujours très sceptique en particulier au sujet de ces voyages humanitaires à l’étranger qui mélangent parfois avec des proportions étranges tourisme et oeuvre humanitaire à la portée limitée, et dont le bénéfice réel ne dépasse jamais le prix du billet d’avion. Sans compter qu’au retour, le jeune humanitaire sera insupportable de suffisance pendant un an avec tous ses proches.

    Le besoin de se sentir important est cependant bien humain, et ce genre d’associations est sans doute un moyen peu nuisible d’y parvenir, au même titre que les matches de foot. Dans ce sens, c’est bien, mais ne les présentez pas comme des outils qui changent le monde.

    D’autant que, pour implémenter des idées complexes, il faut une gestion efficace, et la plupart des associations se distinguent par leur lutte d’égos exacerbée et leur désorganisation. Pour moi, la structure semi-militaire des entreprises ou des gouvernements est beaucoup plus adaptée à des tâches de grande ampleur

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