Eh, François !

Le plus parlementariste de nos députés, François Bayrou affirme que son vote aurait été « détourné« . Il ne voulait pas voter « oui » et puis y’a marqué : « il a voté oui« … Mésaventure regrettable et définitivement condamnable si elle est avérée, ce que l’avenir et François Bayrou nous diront. cela étant, si mon souvenir est bon, ce n’est pas la première fois que François Bayrou est affligé par son propre vote officiel. On ne saurait trop lui conseiller d’être présent dans l’hémicycle de temps à autre. Pour le principe. Et because on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Cette fois, il n’était pas là, parce qu’il était au « foro de Biarritz« . Chacun son agora. N’ayant pas donné de délégation de vote, nous dit le site du Figaro, il ne pouvait en tout état de cause pas voter « non ». Bref, il s’abstient. De voter. Pas de parler. Mais, s’il est opposé au projet, on aimerait qu’il pousse la démarche jusqu’au bout. Même si cela peut avoir pour inconvénient de devoir, plus tard, assumer un vote.

Mais notre parlementaire s’abstient. Et pas seulement de voter. Figure-vous que, intrigué, j’ai consulté sa fiche de parlementaire. Et particulièrement les travaux parlementaires.

Or, voilà…

A la page des « propositions de loi dont Monsieur François Bayrou est l’auteur« , réponse : « Aucun document trouvé pour cette catégorie« . A la page des questions, on en trouve… une[1].

On ne manquera pas de me répondre qu’il est intervenu en commission. Il est vrai qu’on trouve 11 interventions. Dont huit ont la particularité d’être mentionnées comme « (ouverte à la presse)« . Et puis, il est intervenu aussi lors des débats télévisés. On me dira aussi qu’il n’a plus la logistique du groupe. Rude. Mais pour poser une question comme celle précédemment citée, voyez-vous, il n’a besoin de personne. Et il lui reste la logistique du parti, qui pourrait bien lui rédiger une proposition de loi, si tant est qu’il veuille assumer un texte.

On ne me répondra peut-être pas qu’il s’estime au-dessus de ça, quoique ce ne serait probablement pas la plus mauvaise réponse. Il restera, en tout cas, que les électeurs de la 2ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques ont peut-être envisagé que le candidat pour lequel il votait avait l’intention d’effectuer son travail de parlementaire. Ils zont l’droit d’être représentés, non ? Si ? Bon, alors. Parce que hein, sans vouloir être désobligeant, si il vote pas, qu’il écrit pas et qu’il cause peu, qu’est-ce qu’il branle, le berger, hum ?[2]

  1. qui n’est toutefois pas pour me déplaire []
  2. Bon, sinon, si j’étais socialiste, je crois que je voterais Aubry. Pas que pour emmerder embruns. Et même si Jospin est vraiment une très grosse truffe, qui me rendrait même Royal sympathique. Mais bon, je ne développe pas, là, je suis fatigué, et on a bien le droit d’avoir ses ptits moments de faiblesse, nous aussi, les blogueurs, hein bon, parce que merde à la fin, vous vous venez comme ça et tout et puis on devrait toujours avoir produit quelque chose mais moi j’en peux plus d’cette vie d’dingue, j’en peux plus, je suis pas une bête, moi, je veux vivre et puis chanter et dormir aussi, dormir. Demain, on aura notre duo. []

Billets à peu près similaires

39 commentaires

  • Je pense que vous oubliez aussi de parler du contexte de ses nombreuses interventions en commissions. Principalement lors de « L’affaire Tapie » que par curiosité intellectuelle j’ai pu visionner (et il avait pas été bon, en tout cas par rapport à son éloquence habituel). On voyait clairement qu’il y avait une histoire entre eux d’autant plus qu’un de ses plus sérieux soutien « économique » était parti pris.

    À part cela effectivement, je trouve que c’est un grand vide. Vide malheureux pour lui dans le rôle qu’il veut se faire jouer. Dommage que l’on ne lui fasse pas remarquer cela lors qu’il vient jouer les moralisateurs devant ces fameuses caméras.

    Il pourrait tellement faire mieux
    (même si je concède que cela aurait peu de chance de conduire à quelque chose)

  • Voilà, François Bayrou pose une question au gouvernement qui fait pratiquement la preuve qu’il est un lecteur fidèle de Koztoujours, et c’est comme ça qu’on le récompense. Moi je dis, c’est vraiment trop injuste.

  • Jamais d’la vie. A François ?

    Bon, sinon, je peux toujours voter Aubry aujourd’hui… Un truc impressionnant : Delanoë, auquel on promettait le parti cet été, perd sa section, et fait la démonstration, avec un report de voix très maigre sur Aubry, que « ses troupes » ne l’ont pas suivi, et qu’il n’a qu’une implantation parisienne…

  • S’abstenir… ultime faiblesse de députés qui n’osent affirmer leurs convictions personnelles. Ce devrait être interdit et ne devraient être pris en compte et recensés que les votes pour et contre. C’est trop facile, en effet, de ne pas assumer pleinement de dire qu’on est contre mais aussi pour. Bayrou montre qu’il n’a pas la carrure pour assumer les fonctions auxquelles il aspire.

    Mais vu sa défaite aux dernières municipales, je comprends qu’il passe plus de temps dans sa circonscription. Et comme il a de moins en moins d’élus dans son modem (le nom même fait penser à un jouet) il doit se sentir un peu seul à l’assemblée.

    Ne trouvez-vous pas que Bayrou ressemble à Royal ? Il a comme elle réussi à briser le parti…

  • Koz a écrit:

    Un truc impressionnant : Delanoë, auquel on promettait le parti cet été, perd sa section, et fait la démonstration, avec un report de voix très maigre sur Aubry, que “ses troupes” ne l’ont pas suivi, et qu’il n’a qu’une implantation parisienne…

    Oui c’est fou… je ne me lasse pas de ressasser dans ma tête cette question…. comment quelqu’un qui fait plus de 60% dans les sondages, même auprès des sympathisants de gauche, fait si peu quelques mois plus tard. La versalité des électeurs fait peur parfois. Il faut quand même ajouter que Martine Aubry emporte Paris dans sa globalité par contre. En fait, on s’aperçoit que l’analyse des votes sur la base des personnes a ses limites.

    La crise est passée par là. Le réflexe classique qui consiste à jeter le bébé avec l’eau du bain fait que les « solutions » style nationalisations des banques et des grandes industries ne suscitent plus un vague haussement d’épaule chez les militants mais peuvent faire gagner des voix. Si les circonstances économiques internationales avaient été meilleures au moment de ces élections, il est presque certain qu’un « à gauche toute » au PS aurait été considéré comme presque anachronique.

    Mais dans les circonstances actuelles, rétrospectivement, le mot « libéral » employé par Delanoë (en fait, juste la vague impression qu’il laisse d’être un homme de concensus pas assez ouvertement et opiniatrement anti-sarkoziste) lui a collé à la peau et la prédiction de Lib (qu’on ne lui pardonnerait jamais l’utilisation de ce mot) se trouve réalisée. A ne pas proposer de programmes clairs et nets, les leaders laissent leurs électeurs à des « impressions ». Et en ce moment, les lélecteurs n’ont pas eu « l’impression » que c’était bon pour Bertrand.

    La seule constante, c’est que Royal se serait adaptée et aurait infléchi son discours en conséquence. Elle aurait ressorti les pôles d’excellence, la priorité à l’innovation plus des mesures sociales à courts termes que la bonne santé économique aurait pu laisser envisager.

  • fdo a écrit:

    C’est trop facile, en effet, de ne pas assumer pleinement de dire qu’on est contre mais aussi pour.

    (…)

    Mais vu sa défaite aux dernières municipales, je comprends qu’il passe plus de temps dans sa circonscription.

    Effectivement. Il délaisse manifestement l’Assemblée Nationale, ce qui est peut-être compréhensible d’un point de vue efficacité, mais pas acceptable au vu de son discours parlementariste (sans lui demander d’être le tâcheron du village qui produirait seul dans la cave des dizaines de projets de loi, il reste qu’entre 0 et quelque chose, y’a de la marge), et des attentes des électeurs. A ce train, il aurait mieux fait de laisser la place à son suppléant, puisqu’il n’assume pas son mandat.

    Passe-t-il plus de temps dans sa circonscription ? Ca reste à prouver.

    Mais effectivement, au bout du compte, cela lui permettra de ne rien assumer, ou presque.

    En revanche, je n’arrive pas à retrouver l’autre occasion où il a, semble-t-il, affirmé qu’un vote positif de sa part était une « erreur technique » de la personne qui avait voté à sa place…

    Eponymus a écrit:

    Mais dans les circonstances actuelles, rétrospectivement, le mot “libéral” employé par Delanoë (en fait, juste la vague impression qu’il laisse d’être un homme de concensus pas assez ouvertement et opiniatrement anti-sarkoziste) lui a collé à la peau et la prédiction de Lib (qu’on ne lui pardonnerait jamais l’utilisation de ce mot) se trouve réalisée.

    Ah, ça, il doit le manger son bouquin. Non seulement, il s’y affirmait libéral comme nous le sommes tous, c’est-à-dire pas dictatoriaux. Mais on a rarement un aussi magistral contrepied en politique.

  • Le réflexe classique qui consiste à jeter le bébé avec l’eau du bain fait que les “solutions” style nationalisations des banques et des grandes industries ne suscitent plus un vague haussement d’épaule chez les militants mais peuvent faire gagner des voix.

    Euh Epo, c’est Bush et Brown qui nationalisent les banques en ce moment, pas Royal ou Aubry. Merci de ne pas charger la mule socialiste qui n’a pas besoin de ça.

  • Pingback: Ultra-vite

  • Ne pensez-vous pas que Bertrand Delanoë s’est laissé prendre aux sirènes des sondages faits pour la plupart auprès des sympathisants socialistes ou de gauche mais pas auprès des militants socialistes ( seuls concernés par l’élection ) ?

    Je connais mal le fonctionnement du PS mais il semble privilégier le poids des fédérations de province que les candidats doivent courtiser et séduire pour espérer obtenir le vote des militants qui sont visiblement disciplinés face aux consignes.

    J’ai souvent entendu que B.Delanoë n’avait pas ce maillage de partisans en province, sans doute n’a-t-il pas jugé nécessaire de le faire avant d’avoir des ambitions nationales, et pas le temps après.

    En fait, si B.Delanoë avait la même obstination que S.Royal, il ne devrait pas se décourager mais continuer avec M.Aubry, faire ce travail auprès des fédérations et tabler sur sa popularité pour la présidentielle de 2012.

    Je suis bien plus ignorante que Koz ou Epo sur les méandres des partis politiques en général et ceux du PS en particulier, mais il me semble que les militants du PS suivent des consignes plus que le sens du vent ou les propos tenus dans un livre, mais je me trompe peut-être…

  • Oui c’est fou… je ne me lasse pas de ressasser dans ma tête cette question…. comment quelqu’un qui fait plus de 60% dans les sondages, même auprès des sympathisants de gauche, fait si peu quelques mois plus tard.

    J’y vais de mon hypothèse farfelue : quand les sondages se trompent autant, est-ce que l’erreur ne proviendrait pas en partie des sondages eux-mêmes et surtout de la façon dont ils sont (mal) perçus, présentés, instrumentalisés ? [1]

    Car dans le monde réel, on pouvait observer pendant la campagne que les réunions de Delanoë ne déplaçaient pas les foules alors qu’il y avait du monde dans celles organisées par Royal, Peillon ou « Obhamon ».

    [1] Ce n’est rien de le dire, il faut surtout en tirer les conséquences. A ce propos, un blog d’intérêt public chez rue89 qui « soulève le capot » pour examiner ce que les sondages ont dans le ventre

    On ne va pas en faire un sondage

  • Tiens, me semblait que ce billet traitait du sieur François de Béarn … et non pas de dame la poitouse, ni du chevalier Bertrand le parigot…

  • Marrant ce blog, si on parle du président en mal, on se voit vite taxé d’antisarkozysme tant bien même qu’on ait quelques arguments. Mais Jospin est une grosse truffe, ça c’est de l’argument béton coco ! De la très fine analyse politique.

  • carredas a écrit:

    Je connais mal le fonctionnement du PS mais il semble privilégier le poids des fédérations de province que les candidats doivent courtiser et séduire pour espérer obtenir le vote des militants qui sont visiblement disciplinés face aux consignes.

    Oui, c’est probablement une des grandes raisons. Royal a fait ce travail de fond auprès des fédérations de provinces alors que Delanoë n’a pas jugé bon de s’y soumettre peut être aveuglé qu’il était par sa certitude de l’emporter. C’est d’ailleurs assez marquant que dans les semaines qui ont précédé le vote, des fédérations pouvaient annoncer « leur soutient » à tel ou tel candidat.

    Quant au sens du vent et les propos tenus dans un livre, il suffit également que ces deux facteurs influencent les dirigeants influents des fédérations justement. Le jeu des soutients pour un leader de fédération qui en récoltera des bénéfices ultérieurs consiste aussi à soutenir celui qui arrivera en tête. Comme miser sur le bon cheval. Et là, c’est des raisonnements type théorie du chaos qui l’emportent. L’habitude d’obéir à des mots d’ordre est pour ce que j’en sais relativement plus forte en province qu’à Paris.

  • Buzzbomb a écrit:

    Mais Jospin est une grosse truffe, ça c’est de l’argument béton coco !

    Un type qui, à la seule évocation du mot « nouveau », renvoie à la collaboration avec l’Allemagne nazie, est une très très grosse truffe, sans qu’il soit nécessaire de lui faire l’hommage d’une réflexion argumentée quelconque.

  • Bien entendu, sa déclaration est une grosse trufferie. Mais… sauf à croire que Jospin soit devenu débile dans les mois passés, sa réflexion traduit une inquiétude qui ne colle pas avec le côté visible de la situation. L’autre hic, c’est qu’il n’est pas le seul à évoquer une dérive possible. Venant de lui, qui n’est plus dans l’appareil, qui n’espère ni une place ni un mandat, je me demande sur quoi cette inquiétude s’appuie. Je n’ai jamais vu Jospin dans cet état auparavant. C’est au contraire l’exemple même du type mesuré en politique. Sa seule bourde c’était une plaisanterie peu habile sur l’âge de Chirac. Quelle mouche le pique ?

  • Bonjour,

    je ne sais que penser de l’homme François Bayrou qui a certainement des qualités. Par contre, je ne comprend pas toujours le sens politique de sa démarche.

    S’il fait alliance avec le parti-socialiste, et contribue à transformer la gauche française en une social démocratie moderne, il sera effectivement utile au pays. Par contre, vu son poids politique, il ne pourra être que second rôle, et je ne suis pas sûr que cela convienne à son ego.

    Je ne pense pas qu’il y ait un rôle positif pour un centre indépendant dans une démocratie parlementaire. Le mieux qu’un centre indépendant puisse espérer, c’est de participer à des tractations peu démocratiques une fois les élections passées pour faire partie de telles ou telles majorités et avoir une influence en conséquence (quelques secrétaires d’états ?).

    J’ai plus détaillé dans ce post le rôle d’une opposition en démocratie, et il me semble que la démarche de François Bayrou est un peu « à côté de la plaque ».

  • Ah, ça y est ! Compris.

    A part ça, bonne nouvelle : le vote de François Bayrou n’a pas « été détourné », c’est juste le député du siège d’à côté qui s’est planté de place. Il faut dire aussi qu’il doit avoir l’habitude, lui qui est dans l’hémicycle, de pouvoir s’asseoir à la place du berger.

    Bon, entretemps, tous les quotidiens ont titré sur le vote « détourné » de Bayrou, alimentant la polémique et servant la parano du béarnais, qui avait une autre solution, comme de dire : « je n’ai pas voté ‘oui’, je ne comprends pas ce qui s’est passé lors du vote, je vais me renseigner« . Avis, donc, à ceux que les discours conspirationnistes de Bayrou interpellent.

    Dénouement qui ne fait qu’appuyer mon propos : François, va donc t’y asseoir de temps à autre, à ta place, ça te permettra de t’assurer de ton vote.

  • Moi je dis : faut appeler la police scientifique pour faire un relevé d’empreinte sur le bouton de vote ; ainsi nous saurions la vérité sur l’identité du voteur. Et tant qu’à faire, analysons l’usure du-dit bouton histoire de voir si celui-ci est souvent utilisé par son proprio… 🙂

  • Eponymus a écrit:

    C’est au contraire l’exemple même du type mesuré en politique. Sa seule bourde c’était une plaisanterie peu habile sur l’âge de Chirac. Quelle mouche le pique ?

    C’est vrai, les déclarations enflammées sont rares chez lui. S’il se laisse ainsi aller, cela confirme les informations selon lesquelles il ne peut vraiment pas voir Ségolène Royal en peinture. Comme la plupart des autres dirigeants du PS d’ailleurs. Si elle l’emporte, il sera intéressant de voir s’ils parviennent à digérer la couleuvre, ou s’ils se lancent dans une scission.

  • Il faudrait surtout savoir, Olivier, si Dominique Souchet n’a pas, en fait, perçu une enveloppe de la part de Pierre Pasqua, émissaire occulte de Nicolas Sarkozy qui a fait ça rien que pour mouiller Bayrou. En bref, que Dominique Souchet fournisse un alibi sur les 6 derniers mois. Sinon, la thèse du complot tient encore.

    ps : par malchance, hein, les sites d’information qui avaient titré sur le détournement du vote de Bayrou n’ont aps encore mis en ligne le démenti.

  • Est-ce que Bayrou aurait dit quelque chose si le vote de son voisin aurait été NON ?

    Au fond, je ne sais pas pourquoi je vous demande ça. Oubliez!

  • François, va donc t’y asseoir de temps à autre, à ta place, ça te permettra de t’assurer de ton vote.
    j’adooooore !

  • Koz, attention au trompe-l’oeil.

    Les députés MoDem figurent parmi les non-inscrits. Les non-inscrits ont le droit de voir leurs questions, propositions de loi et autres travaux parlementaires, passés éventuellement en séance au cours du fameux vendredi saint, une fois par mois.

    Devoir prévoir des questions d’actualité un mois à l’avance, c’est somme toute assez drôle, non ? Surtout que, eu égard à la stature de Bayrou, on l’attend sur des questions de premier ordre, qui sont dictées par les événements. Ce n’est, par exemple, comme le député de Mayotte qui peut, au gré des discussions sur le budget, interpeler Xavier Darcos sur l’état désastreux des écoles à Mayotte, puisque le sujet est récurrent…

    Quant au travail législatif, que demande-t-on à Bayrou ? De produire des lois qui ne seront pas examinées ? Qui accepterait de travailler pour des nèfles ?

    Là où l’on attend Bayrou, c’est dans un rôle d’opposition non législatif. Il intervient somme toute assez souvent en séance, principalement pour des sujets fondamentaux, bercé sans doute qu’il est par les antiques débats enflammés où l’avenir de la République s’est joué. Quand il a fallu monter au créneau pour défendre les langues régionales et le sens de la Nation qui en découle, il a été vindicatif, comme il l’a été pour les discussions sur la réforme des institutions.

    L’opposition non législative passe aussi par une opposition médiatique, à laquelle on ne peut pas lui faire grief.

    Je suis d’accord avec le fond de ton article, mais pas sur le fait d’accabler Bayrou. Si en France il y avait une véritable culture de l’opposition, avec la création de shadow cabinets intégrés à la structure parlementaire et respectés comme tels, être opposant aurait une autre signification. Mais dans un régime à scrutin majoritaire, quand vous êtes battus, vous faites le dos rond et vous attendez que l’autre se plante en traquant ses faiblesses. Le scrutin majoritaire produit une désaffection de la responsabilité politique.

  • En somme, Nick, on s’affirme parlementariste, et l’on prend le système pour excuse de ne pas faire son boulot.

    Par ailleurs, attention au trompe-l’œil, Nick, il y a les questions d’actualité, questions orales, et les questions écrites. L’intitulé « question » de la fiche parlementaire recense les deux types de questions. Et François Bayrou ne prépare pas davantage de questions écrites qu’il ne pose de questions orales. Encore une fois, au vu de l’unique question qu’il a posée, je crois que je peux lui proposer mes services et lui en rédiger une tripatouillée en quelques heures.

    Il pourrait aussi, pour étayer son credo parlementariste et montrer que son opposition est constructive, prendre les choses à bras-le-corps et faire des propositions. Fin comme il est, il saurait créer l’écho nécessaire autour de ces propositions.

  • Koz a écrit:

    Fin comme il est, il saurait créer l’écho nécessaire autour de ces propositions.

    Ben pour ça, il suffit de signer la proposition, puis d’en faire parler par un autre, et enfin de venir crier aux micros que « ouiinnn c’est mon idée et tsétéra… »

    Voui mais c’est vrai, faut d’abord la concevoir la proposition…

  • Ah ben non, en fait les sites d’infos commencent à s’en faire l’écho. Comme quoi, y’en a un qui aurait vraiment mieux fait de rester couché :

    Ouest-France : « Jeudi soir, François Bayrou a crié au loup (…) Aujourd’hui, il semblerait que le leader centriste se soit un peu vite emporté« 

    France Info : « Moralité : les absents ont toujours tort. Et à l’Assemblée nationale, mieux vaut siéger pour bien faire entendre sa voix…« 

  • Les questions écrites ne sont pas comminatoires. Le ministre y répond s’il veut, et quand il veut. Et les propositions de loi doivent être inscrites à l’ordre du jour pour être étudiées. Pour les non-inscrits, c’est la croix et la bannière ! La seule voie de salut serait de cohabiter avec des députés UMP freeriders ou des députés de gauche. Dans son cas, la presse ne tarderait pas à se faire l’écho que Bayrou s’allie avec la gauche ou qu’il retourne à ses vertes prairies.

    Bayrou veut montrer son opposition constructive en marquant son accord et sa désapprobation non pas en fonction de réactions épidermiques et pavloviennes comme le fait la gauche, mais avec bon sens. Etre constructif ne veut pas dire nécessairement pour lui participer, mais débattre et critiquer avec raison.

  • Heureusement que je découvre ici le fin de l’histoire de Bayrou, elle ne semble en effet pas être en titre dans le reste de la presse. Mais puisqu’il ne voyait que deux explications au problème qu’il soulevait, continue-t-il de penser que cette erreur humaine était si difficilement compréhensible ?

    Sur les différences entre sondages et vote des militants, il faut rappeler que les sondages ne sont faits que sur des sympathisants socialistes, les adhérents du PS étant trop peu nombreux pour que l’échantillonage soit valable. Et entre celui qui est enclin à voter socialiste et celui qui va aux réunions, paye une cotisation et distribue des tracts, la différence peut être sensible.

    jmfayard a écrit:

    Euh Epo, c’est Bush et Brown qui nationalisent les banques en ce moment, pas Royal ou Aubry. Merci de ne pas charger la mule socialiste qui n’a pas besoin de ça.

    Aubry je ne sais pas, mais Royal est bien pour la nationalisation des banques. Et clairement.

  • Après une semaine d’absence…
    Au moins, la question du béarnais aura été utile à quelque chose :

    http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/hennezel/sommaire.htm
    (pour infos)

    Publication du rapport de M de Hennezel:
    http://www.laviepublique.fr/politiques-publiques/evaluation/soins-palliatifs-encore-beaucoup-insuffisances.html

    Comme quoi…
    (ceci dit, entre la fin 2007 et le 21 mars 2008, il n’y avait pas vraiment péril en la demeure)
    Et finalement, que pense t il de la réponse à sa question?

    je n’arrive pas à encaisser cet homme.
    C’est pourquoi si j’avais à voter, je pencherai sur ce point pour Aubry. Mais franchement, après les 35h et autres fadaises, je crois que je préfère le charisme de Ségolène!
    Elle m’assomme d’impôts, elle fait bourdes sur bourdes, mais elle est belle, et elle m’amuse.
    je la préfère à Aubry (que mon conjoint appelle madame Mim ). Elle a tout de même un côté chabichou plus sympathique que la dame du nord. Et puis, malgré tout, « fraternité », « aimez vous les uns les autres », tout ça, c’est tout de même mieux que « unissons nous pour combattre le gouvernement en place » ou autre déclaration de guerre en guise de programme.
    Et puis j’aime bien le renouveau…
    (et surtout, je suis tellement contente que ce ne soit pas Mme Royale qui soit présidente de la France aujourd’hui – imaginez le désastre en pleine crise mondiale- que je lui dois bien un vote fictif pour nous avoir permis d’avoir quelqu’un de plus pragmatique)

  • Pingback: nickcarraway.fr » Blog Archive » L’affaire du vote détourné : Bayrou ou le rôle du député

Les commentaires sont fermés