Pétition de principes

Non, que dis-je, il ne s’agit pas d’une pétition de principes, mais d’une « déclaration de principes ». Apparemment, il s’agirait d’un terme consacré. A mon oreille et mon esprit pervers, cet intitulé sonne surtout comme le signe d’une déclaration vague et générale dépourvue de portée pratique. Remarquez que ce n’est pas forcément une mauvaise analyse puisque, semble-t-il, la nature du « socialisme démocratique » est « d’aller à l’idéal et de comprendre le réel » ce qui ne semble pas supposer de mise en pratique spécifique.

En passant, il faudrait s’interroger sur cette précision : pourquoi « démocratique », ce socialisme ? Par opposition à quoi ? Au socialisme pas démocratique ? C’est bizarre, cette nécessité qu’ont ressenti les socialistes de rajouter « démocratique ». Parle-t-on de « libéralisme démocratique » ? De « capitalisme démocratique » ? Cette adjonction peut laisser penser qu’il y a un risque particulier d’absence de démocratie avec le socialisme ? Selon vous, maladresse ou lucidité ?

J’ai procédé à une lecture rapide de cette déclaration de principes. Dans sa globalité, le document n’est pas désagréable. D’ailleurs, à sa lecture, je ne peux m’empêcher de me demander si je ne suis pas socialiste moi-même ce qui, tout de même, ferait bien chier mes parents mais bon, il faut parfois faire des sacrifices à la cohérence.

Tiens, par exemple, pour moi aussi, « l’être humain est un être doué de raison, libre, un être social qui grandit de sa relation aux autres, ouvert à toutes les potentialités ». Y’a guère que le « ouvert à toutes les potentialités » que je trouve un peu concon, ma foi, tant dans sa généralité une telle expression ne signifie pas grand-chose.

On me dit aussi que « le but de l’action socialiste est l’émancipation de la personne humaine ». Bon. Bah, moi aussi, je suis pour, l’émancipation de la personne humaine.

J’ai pas fini la citation parce que je trouve limite casse-noix cette façon de nous coller la sauvegarde de la planète avec insistance. En fait, le but de l’action socialiste, c’est ce qu’on a vu là tout de suite, plus « la sauvegarde de la planète ». De même, quelques lignes plus haut, la « tâche première des socialistes », c’est « bâtir un monde nouveau et meilleur, obéissant à la dignité de l’homme et assurant la sauvegarde de la planète ». Remarquez que je n’ai rien contre la sauvegarde de la planète. Loin de là. Mais la mention m’a des airs de plaquage politicien retentissant et de passage obligé. Désormais, à « dignité de l’homme », faudra rajouter « sauvegarde de la planète ».

Bon, je pense aussi que « l’exercice de la raison doit être accessible à tous, acceptable par tous, applicable à tout ». Enfin, je n’en suis pas si sûr. S’il s’agit là de dire que la raison, c’est bon, mangez-en, on est d’accord mais si l’on veut être chicaneur, on pourra faire au moins une observation : la raison doit-elle vraiment être « accessible » à tous ? Il me semblait que même le moins dégourdi de mes semblables exerçait sa raison. Cela signifie-t-il que, sans l’action socialiste ou, à tout le moins sans une action déterminée, la raison ne soit pas d’office le fait de tous, l’apanage de chacun ? Ou existe-t-il une vraie, une bonne raison qu’il s’agirait de rendre accessible ? « Acceptable par tous » : ça, ça veut dire que certains n’acceptent pas l’exercice de la raison. Bon, ben, allez-y les mecs, dénoncez-vous !

Je remonte dans le doc, et je lis à la première phrase du premier article des « finalités fondamentales » qu’« être socialiste, c’est ne pas se satisfaire du monde tel qu’il est ». Ca me semble un peu court : il est comment le monde, pour vous ? Parce que moi non plus, le monde tel qu’il est ne me satisfait pas mais, si l’on entre dans le vif du sujet, si l’on prend des exemples précis, on s’aperçoit que nous ne sommes pas tout à fait d’accord sur ce qui nous déplaît dans ce monde.

Alors, à la phrase d’après, on explique que « l’idée socialiste relève, à la fois, d’une révolte contre les injustices et de l’espérance pour une vie meilleure ». Là aussi, à supposer que l’on s’entende sur ce qui est « injuste », nous serons d’accord.

Je rejoins aussi assez cette déclaration de principes lorsqu’il y est dit que « l’engagement pour une humanité libre, juste, solidaire et respectueuse de la nature » (décidément) ne peut être atteint « par le seul fonctionnement spontané de l’économie et de la société », ou à tout le moins qu’il n’yy a pas lieu de renoncer à filer un coup de pouce, même si Liberal va encore m’engueuler. Mais là encore, je crains qu’en pratique, c’est-à-dire une fois dépassé le stade de la déclaration de principes, les socialistes et moi concevions quelques divergences sur les moyens de promouvoir une humanité libre, juste, solidaire… et respectueuse de la nature.

L’accent mis sur l’existence d’un secteur non-marchand trouve aussi quelque écho en moi, tant l’analyse croissante à mon sens des rapports humains en termes de marché.

En revanche, si je note la conversion des socialistes à une « économie sociale de marché » dont la mention dans le TCE en faisait pourtant convulser plus d’un, je trouve leur critique du capitalisme « créateur d’inégalités, porteur d’irrationalité, facteur de crises » quelque peu excessive et indifférenciée, et leur rejet de « la rente » au profit de « l’investissement productif » suranné.

Pour finir cette brève lecture, je ne peux que noter ce qui ressemble à une politique d’alliances qui laissera une fois de plus Bayrou fort dépourvu, le parti socialiste achevant sa déclaration de principes sur un article 21 dont la première phrase indique : « le parti socialiste veut rassembler toutes les cultures de la gauche »… Mais bon, on peut penser que ces principes ne vaudront que jusqu’au prochain congrès et que pour autant que le futur Premier Secrétaire les partagera.

Maintenant, levez le doigt ceux qui l’ont lue ! Vous êtes socialistes, vous, alors, ou pas ? Et qu’est-ce qui, selon vous, est discriminant, dans cette déclaration ?

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73 commentaires

  • Reste à voir les circulaires d’application, pour connaitre les contenus exacts mis sous certains mots qui fleurent bon la langue de bois. Et surtout, reste à voir comment les leaders socialistes vont mettre en pratique, concrètement, cette déclaration de principes…

  • Comme souvent dans tout texte ayant pour vocation de lier son signataire, l’important n’est pas ce qui est explicitement écrit, mais ce qu’implique ce qui y est écrit.

  • — Tiens, par exemple, pour moi aussi, « l’être humain est un être doué de raison, libre, un être social qui grandit de sa relation aux autres, ouvert à toutes les potentialités ». —

    Ben, moi, ce passage-là, il fait plus que me chatouiller. Il représente à nouveau l’être humain indifférenciable d’un autre être humain, socle fondateur du socialisme. Il y a des êtres humains qui ont perdu la raison, ont-ils cessé d’être humain pour autant ? Bien sûr que non ! Il faut donc s’assurer que toutes les chances qu’il ait une vie aussi confortable, voire heureuse, que possible lui soient offertes.

    Idem pour la liberté. Il a dû échapper aux auteurs de ce texte neuneu que certains êtres humains ne sont pas libres. De la fillette yéménite de 8 ans qu’on marie à la prostituée congolaise importée en France en passant par les travailleurs chinois dans leur cave, qu’elle soit parisienne ou pékinoise, on a le choix. Oui, l’être humain devrait être libre, il a droit à la liberté du simple fait de son humanité, mais dans les faits, on en est loin.

    Bref, les auteurs d’un texte qui décrète que les êtres humains sont doués de raison et libres, qui se reposent dessus pour fonder une soi-disant nouvelle idéologie politique, ça me fait rire, mais jaune.

  • Moi j’ai un peu de mal avec « le but de l’action socialiste est l’émancipation de la personne humaine ». Je trouve que ça fleure un peu la secte, ou la religion au mieux, et le totalitarisme au pire…

    Bref, que ce n’est pas dans le contrat que j’ai envie de passer avec un parti ou un gouvernement.

    Ou alors je n’ai pas bien compris ?

  • Je me demande ce qu’il y avait avant, en fait. Je suis sûre que c’est là qu’on verrait la grande évolution, si elle a eu lieu.
    Sinon, c’est quand même bien de pas être anticapitaliste, ni révolutionnaire et de dire qu’on se donne pour objectif de défendre la nature, non?
    Je te trouve bien sévère concernant les grandes phrases en général. Une pétition de principe, c’est fait pour sortir ce genre de truc il me semble. Que deviendrait la politique si on enlevait les phrases concon?
    Que deviendraient, même, un certain nombre de principes importants, qu’on ne peut pas énoncer autrement que : les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit…

    Je suis d’accord, ça ne prend sens que quand on commence à passer à la mise en application, et à examiner l’égalité réelle et la justice sociale. N’empêche qu’à un moment, quelque part, il faut avoir mis au propre le principe fondateur et s’assurer que tout le monde est d’accord (y compris concernant le marché)

  • « J’ai pas fini la citation parce que je trouve limite casse-noix cette façon de nous coller la sauvegarde de la planète avec insistance. »

    Le choeur du consensus productiviste fordiste (et son équivalent soviétique) qui pendant des décennies, du PCF au RPR et des USA à l’URSS a crié « la croissance va nous sauver ! » et « après-moi, le déluge ! » était au moins autant casse-pieds. Donc à tout prendre….

    « C’est bizarre, cette nécessité qu’ont ressenti les socialistes de rajouter « démocratique » »

    Ben oui, il a existé un socialisme non démocratique, vous n’étiez pas au courant ?

    Et le terme n’a rien de nouveau (sauf peut-être pour les éditorialistes bullocrates qui sautent sur leurs chaises en criant socialdémocratie socialdémocratie socialdémocratie comme des cabris comme si le Bad Godsberg français n’avait pas eu lieu en 1983), c’est le principe acté par l’internationale socialiste en 1951 au congrès de Francfort.

    « Parle-t-on de « libéralisme démocratique » ? »
    Pour se distinguer du Chili de Pinochet (dictature militaire + ultra-libéralisme instauré par les Chicago boys en personne à partir de 1977), ce serait une bonne idée en effet.

    « De « capitalisme démocratique » ? »
    Pour se distinguer de la Chine actuelle (ultra-capitaliste et ultra-autoritaire), ce serait une bonne idée en effet.

    Toute religion, toute idéologie peut potentiellement devenir totalitaire. D’où l’intérêt d’inscrire la démocratie au coeur de sa démarche.

    « je trouve leur critique du capitalisme « créateur d’inégalités, porteur d’irrationalité, facteur de crises » quelque peu excessive et indifférenciée, et leur rejet de « la rente » au profit de « l’investissement productif » suranné. »

    Ben voilà, vous avez trouvé ce qui est discriminant dans cette déclaration. Quant on est de gauche, on favorise les revenus du travail sur ceux issus de la rente. Etc…

  • Lisette, la déclaration de principes actuelle se trouve là :

    http://www.psinfo.net/documents/declaration.html

    Si on fait un avant/après, les passages sur l’Europe par exemple sont nettement moins ambigüs

    « Le Parti socialiste fait le choix de l’Europe pour donner aux nations qui la composent les moyens d’affronter les défis de l’avenir. La Communauté Européenne, à condition qu’elle ne se réduise pas à un simple marché, en sera un élément moteur. Les socialistes s’attachent à accélérer la construction européenne dans toutes ses dimensions politiques, économiques et sociales. »

    « Le Parti socialiste est un parti européen qui agit dans l’Union européenne, qu’il a non seulement voulue, mais, en partie, conçue et fondée. Il revendique le choix historique de l’Union européenne et de la construction d’une Europe politique. Pour les socialistes, celle-ci doit avoir pour mission, par ses politiques communes, d’assurer la paix sur le continent et d’y contribuer dans le monde, de favoriser une croissance forte et durable et le progrès social, de promouvoir la créativité et la diversité culturelle, d’aider à relever les défis planétaires par l’exemple d’association qu’elle offre. Membre du Parti socialiste européen, le Parti socialiste entend tout mettre en œuvre pour le renforcer afin que soit porté un message socialiste en Europe. »

    Bon, après c’est une déclaration de principes, ni moins ni plus.

  • Meuh non, je vais pas t’engueuler. On sait bien qu’il est des cas où la concurrence ne fonctionne pas bien et où le fonctionnement autonome du marché est sub-optimal. Tu as raison de noter que la seule affirmation de cet état de fait est totalement creuse.

    Le plus rigolo est l’opposition entre rente et investissement productif. L’objectif, presque la définition d’un investissement productif est de se créer une rente. Je comprends donc de ce manifeste que pour le PS du 21e siècle, ne sont considérés comme productifs que les investissements qui ne profitent pas à celui qui investit. Ca explique beaucoup de choses.

    Sinon, je suis étonné que Lisette n’ait pas déjà invoqué le fait que tu adhères à quasiment tous ces principes généraux pour y voir la preuve que le clivage droite-gauche est bien mort et qu’il faut voter Bayrou.

    … et préserver la nature, bien sur.

  • delphine : c’est pas que je n’aime pas taper sur les socialistes, au contraire, c’est assez marrant, mais je crois que ton interprétation est un peu excessive. Ils ne disent tout de même pas que l’être humain qui a perdu la raison, ou qui est privé de sa liberté, n’est plus, en lui-même, un être humain.

    jmfayard : mais bien sûr que c’est top, l’écologie mais ce sentiment qu’on vous la colle à tout propos pour faire « dans l’mood », c’est un peu saoûlant. Et le fait de placer strictement sur un plan d’égalité la dignité de l’homme et la sauvegarde de la planète me chatouille.

    Quant à la rente, franchement, vous en voyez beaucoup, vous, aujourd’hui, des « rentiers », c’est-à-dire, pour correspondre à l’opposition qui semble être faite, des mecs qui vivent d’un investissement non productif ? Vous ne croyez pas que garder cette opposition à « la rente », ça nous renvoie au XIXème ?

    Bon, sinon, Lisette, ça y est, j’ai commandé le Que sais-je ? Faut dire aussi, si après Alain Lambert, Lisette y fait référence…

  • Merci Eponymus! Enormes progrès en effet… la vache.
    Sur ce texte là, il y a moyen de discuter.
    En fait ce qui m’a faite tiquer, c’est l’article 1 du premier chapitre, « être socialiste c’est ne pas se satisfaire du monde tel qu’il est ». Alors bon, personne ne se satisfait du monde tel qu’il est, on est d’accord. Mais la forme a un côté un peu adolescent, et en même temps très très pessimiste. Etre socialiste, c’est râler tout le temps? Pourtant, je la trouve efficace cette phrase, et même assez juste.

    Bon, sinon, à comparer avec :
    http://www.u-m-p.org/site/index.php/ump/l_ump/nos_valeurs/charte_des_valeurs
    et à ceci : http://www.mouvementdemocrate.fr/evenements/congres-udf-modem/projet-charte-ethique-valeurs/avant-projet-chartes.html (pas à jour… pfff)

    Beaucoup de grandes phrases de chaque côté, mais tout de même des textes assez différents.
    Si je laisse tomber le MoDem, et que je me concentre sur la différence PS/UMP, je suis frappée, dans la charte des valeurs de l’UMP, par la présence en creux d’une idée de la gauche. On est pour la liberté, pas le système étatique. On est pour le travail, pas la fainéantise… etc. Je trouve que le texte du PS, là, avec ses faiblesses, est plus positif, dans le sens où ils se définissent par rapport à eux même, au lieu de se structurer dans l’opposition à un adversaire. Le texte de l’UMP, cependant , est pré-programmatique, il y a dedans comme des annonces de discours de campagne, et du coup, il fait beaucoup plus efficace et orienté vers l’action, alors que chez le PS on est dans la philosophie (essentiel, attention!)
    Le MoDem a fait le choix d’un texte double, qui permet de séparer les éléments pré-programmatiques (la charte éthique) et les valeurs philosophiques. Je trouve ça assez clair, du coup. Mais alors ce qui est frappant, c’est l’absence de préambule. Il y a une grosse référence historique avec la citation de Marc Sangnier, mais c’est tout, alors que les deux autres s’inscrivent dans une histoire d’alliance et/ou de péripéties de la France.

    C’est intéressant cet exercice, je crois que je vais essayer de lire ça plus en profondeur ce soir, pour comparer un peu mieux.

  • Mounier, je dénie toute responsabilité. C’est Hub et le PS qui y font référence, je n’ai fait que rendre à Emmanuel ce qui lui appartient.

  • @jmf,

    Un jour, quand j’aurais moins de sommeil en retard, je pondrai un billet pour torpiller cette absurde fixette franco-française totalement vide de sens sur le partage de la VA.

    Au fait, pour revenir au sujet, selon cette courbe rigolote, les investissements productifs sont ils en croissance ou en décroissance?

  • Le texte fait référence au mot « démocratique » pour racoler vers le Modem, critique le libéralisme pour racoler vers le PC, promeut la nature pour racoler les Verts ;

    La merveilleuse phrase « économie sociale et écologique de marché régulée par la puissance publique » qui contient sa propre contradiction bien sentie, digne d’un PS des grands jours : on est pour l’économie de marché … enfin on est un peu contre quand même hein ! vous inquiétez pas ; enfin non, on est contre mais on est pour quand même hein ! vous inquiétez pas !

    Bon, cela s’appelle une synthèse.
    Ahhhhhhhh on avance…

  • suis dégoûtée que les commentaires soient fermés pour ce billet, et qu’il date de 2005. Enfin bref, son histoire, son constat, it’s just my life, et le truc c’est juste qu’avec tout ça, fin 2006, ayant regardé les uns et les autres, j’ai fait un autre choix. Mais je n’ai pas une vie politique derrière moi (ni devant, d’ailleurs) qui demanderait des fidélités.

  • cette déclaration de principes (rien que le titre m’amuse) est en effet un chef d’oeuvre du style neuneu, à mon avis ce sont les mêmes personnes qui avaient pondu le slogan dévastateur du badge olympique pour le moins, des artistes je vous dit.

  • Lisette, je trouve un peu pitoyable de vouloir toujours tout expliquer de la sorte. Nous nous sommes jeunes, libres. Les autres, c’est rien que des dinosaures enferrés dans leurs fidélités. C’est bon, Lisette, un jour ou l’autre, il faut considérer qu’avec l’âge, il y a peut-être aussi l’expérience et la lucidité qui peuvent venir. Sans compter qu’en fin de compte, pour le respect du parcours des autres, on repassera.

  • ?
    Fidélité, c’est positif, au contraire!
    Désolée pour l’effet de ce message, mais j’ai vraiment voulu en faire un compliment, sans aucune espèce de critique d’aucune sorte. Son parcours est remarquable, cohérent. Je constate juste qu’avec les mêmes valeurs, la même analyse, et probablement en raison d’une certaine immaturité politique hein), je fais d’autres choix.
    Si critique il y a, c’est plutôt de mon côté. Je me permettrais pas.
    Encore une fois, mon mot était exclusivement positif, j’ai adoré ce billet.

  • Koz > Je ne dis pas que cette déclaration prétend déshumaniser les personnes qui ont perdu la raison ou la liberté, ça, ça ne m’aurait pas fait rire du tout, même pas jaune. Je dis qu’elle part d’un postulat qui est faux et je trouve ça assez navrant.

  • « Ne pas se satisfaire du monde tel qu’il est » renvoie évidemment au mode de production actuel, capitaliste, avec ses inégalités constitutives, ses reproductions et ses dégâts environnementaux. Par opposition, donc, à ceux qui se satisfont du capitalisme et du libéralisme (la droite pour faire vite)… Pour se poser, il faut bien s’opposer. Mais bon, cette déclaration est-elle vraiment intéressante en elle-même ou pour ce qu’elle recouvre (une réflexion qui doit déboucher sur un programme cohérent – ce qui a manqué à SR) ?

  • L’article 1 dit :

    « Être socialiste, c’est ne pas se satisfaire du monde tel qu’il est. L’idée socialiste relève, à la fois, d’une révolte contre les injustices et de l’espérance pour une vie meilleure. Le but de
    l’action socialiste est l’émancipation complète de la personne humaine et la sauvegarde de la planète.’

    Je n’y vois pas ce que tu y vois de façon évidente.

    Pour le reste, je partais du principe qu’il n’était pas intéressant en soi que le Parti Socialiste réfléchisse mais si c’est un évènement à relever alors, oui, effectivement, ce document en témoigne.

    Mais, encore une fois, mon billet n’est qu’à moitié ironique. Sur nombre de points, je ne vois pas vraiment quoi redire à ce document. A vrai dire, même Bayrou aurait pu l’écrire (à l’exception du rassemblement de toutes les sensibilités de la gauche).

  • Les français feraient bien de dire à leurs politiciens:
    Fantastique, brillant mais qu’est ce qui va faire changer ma vie concrètement ?

    Car fondamentalement, opposer le productif au rentier, le capitalisme à l’état éclairé, c’est rester un siècle en arrière, c’est ne rien comprendre aux ressorts économiques du monde actuel.
    Il n’y a pas de rentiers influents et paresseux, il y a une nouvelle économie tentaculaire qui vit des flux monétaires au niveau mondial. Le commerce international n’a aucun intérêt en tant que tel mais génère des flux financiers qui donnent la possibilité de jouer sur les écarts de prix (pétrole, blé, uranium……..), sur les écarts de taux (bancaires, boursier, investissements, prêts, LBO…..), sur les écarts prévisionnels ( inflation, croissance…..), sur l’écologie ( bourses de CO2…….). La version moderne de la traite de cavalerie, les Sub prime, ne sont qu’une facette de ces jeux d’inventivité et de risque contrôlé permanent.
    Des centaines de milliers de personnes jouent ensemble au même jeu de hasard à l’échelle de la planète et par delà les frontières. Ce Lumpen Prolétariat en col banc (voir la S.G.) est corvéable à merci, plus encore que les ouvriers d’autre fois qui avaient un tour de main.
    Qu’un état éclairé intervienne pour limiter cette évolution et il cassera son propre développement. L’évolution de la banque d’Angleterre sur les six derniers mois en dit long sur l’importance de ce  » business as usual » face à la morale.
    Alors ce manifeste socialiste bien pensant, ce n’est que l’image de gens dépassés par cette guerre moderne, qui est tout sauf bien pensante et altruiste.
    On peut vouloir s’y opposer, on devrait sans doute s’y opposer mais, Messieurs, pas en pantalon rouge et la baïonnette au fusil !

  • @ Koz:
     » Pourquoi « démocratique », ce socialisme ? Par opposition à quoi ? Au socialisme pas démocratique ?  »

    Ben, par opposition au national-socialisme, je suppose…
    😉

    Ok je sors.

  • « Le Parti socialiste est un parti réformiste. Il porte un projet de transformation sociale radicale. Il sait que celle-ci ne se décrète pas, qu’elle résulte d’une volonté collective forte assumée dans le temps, prenant en compte l’idéal, les réalités et l’histoire. »
    Il suffit que de volonté pour transformer ? C’est bien ça qui est inquiétant. On reste dans le vague, l’esprit ; d’ailleurs le texte est truffé de verbe d’état et non d’action (sauf pour défendre les droits de l’homme,etc )
    quant à considérer le PS comme un parti réformiste…mdr
    (exemple ils réforment tellement qu’ils ont repris les mêmes termes qu’en 1990 : pétition de principes)

    « Les socialistes sont partisans d’une économie sociale et écologique de marché, une économie de marché régulée par la puissance publique, ainsi que par les partenaires sociaux »
    ???

    c’est une évidence que c’est un amalgame de belles phrases passe-partout avec des mots qui sonnent bien, modernité, environnement, durable…

  • RAS, no comment, sur la déclaration de principes du PS:
    pas trés « précis et concis »…
    mais cela démontre que le PS veut remettre l’édifice d’aplomb,
    en commençant par les fondements…
    la suite devra être plus forte et fine…

  • J’ai été tout de même surpris que le mot entreprise ne figure pas une seule fois dans les 6 pages de la déclaration. Serait-il devenu désormais un sale mot chez les socialistes comme entrepreneur et liberté d’entreprendre?

  • Moi, faut surtout qu’ils m’expliquent l’économie de marché régulée par la puissance publique

    Ca fait un peu kolkhoze c’t’affaire… !

    Alors, qui s’y colle Koz ?

  • Olivier, ça, c’est l’Etat providence, et c’est pas spécialement une idée de socialistes.
    Thaïs : sur la collection de belles phrases et de mots qui sonnent, c’est l’exercice qui veut ça. Va regarder celle de l’UMP.

    Koz : quand même, c’est quelque chose que toi ou d’autres puissent se sentir globalement d’accord avec ce texte. Ce n’était pas du tout le cas avec le texte précédent, j’imagine! Et bizarrement, ça rend le texte de l’UMP presque hors sujet : ils se définissent dans l’affrontement avec un adversaire qui ne se définit pas (ou plus) comme ils l’écrivent. Les intentions bonnes ici risquent d’être pourries par la politique d’alliance (qui incite à de perpétuels renchérissements), mais c’est tout de même remarquable en soi.

  • Ce texte se veut rassembleur, depuis le centre jusqu’à l’extrême gauche, avec un effort particulier pour attraper les écolo-responsables. C’est pour cette raison que beaucoup « puissent se sentir globalement d’accord avec ce texte ». Avec ces principes on peut avoir un régime quasi communiste comme un régime comparable aux autres démocraties européennes, tout dépend de qui est élu et avec quelle alliance.

  • J’peux pas t’répondre comme ça, Lisette parce que je t’avoue que je n’ai pas un souvenir très exact du précédent texte 😆

    En revanche, c’est un travail intéressant que de comparer l’ensemble de ces chartes, et de comparer celle-là avec la précédente. Ca demande un peu de temps mais je vais peut-être m’y coller. Un bref coup d’oeil me permet de noter que la charte de l’UMP insiste manifestement davantage sur la liberté que le texte du PS.

    Comme le dit Pepito, je crains que mon « adhésion » soit plus liée au caractère trop général du texte, et à un certain lissage des fondamentaux socialistes, qu’à une subite conversion. Il est certain que je n’aurais pas eu la même réaction vis-à-vis d’un texte qui aurait maintenu une référence à la lutte des classes.

  • Olivier dit : « Moi, faut surtout qu’ils m’expliquent l’économie de marché régulée par la puissance publique… »

    Mais voyons, ça marche déjà :

    – Le gouvernement anglais sauvant uen banque privée de la faillite, avec les sous des impôts bien sûr.
    (Oui d’accord, ils sont travaillistes, donc socialistes-hihihistes. Z’ont tort, hein ?)

    Laquelle banque, une fois sauvée, repartira avec ses bénéfices sous le bras, bien sûr. Quéquette les impôts. Nationalisation des pertes, privatisation des profits, l’air est connu.

    – Le gouvernement italien empruntant pour sauver Alitalia, avec les sous des impôts bien sûr.
    (Mais là, Berlu n’est pas socialu, huhuhu. L’a raison, hein ?)

  • @olivier : moi il faut qu’il m’explique l’économie de marché régulée par la puissance publique ainsi que par les partenaires sociaux. Si les partenaires sociaux sont au Palais Brongniart, tout s’écroule…

  • En relisant rapidement la charte UMP et en la comparant à celle du PS aucun changement de perception pour moi 🙂
    Le PS est toujours davantage intéressé par la redistribution des richesses, des « droits » de chacun et l’omnipotence de l’état régulateur.
    Rien sur l’esprit d’entreprendre, la promotion de la réussite, la récompense du mérite ; rien sur la création des richesses, rien sur la relation droits/devoirs de chaque citoyen.
    Un PS toujours tourné davantage vers le passé pendant que l’UMP encourage chacun à se surpasser en regardant vers l’avenir.
    Son manifeste est un texte concocté par des idéalistes, spécialistes des verres à moitié vides, alors que l’UMP cherche à encourager chacun à se battre pour réussir individuellement et collectivement.
    Bref, en résumé : un PS privilégiant la culture, certes nécessaire, mais qui ne nourrit que peu son homme 🙂

  • Bien joué jmf pour avoir rappeler que libéralisme, pas plus que socialisme, n’est synonyme de démocratie.

    Ce texte du PS est une concaténation de beaux principes qui n’engage rien de concret. Avant la guerre des chefs, on nous berce de bonnes volontés.
    Il faut venir ici pour trouver des opposants à un texte creux…

    Parlez de rente fait en effet un peu arriéré, il aurait été préférable d’opposé la spéculation à l’investissement productif. Mais celà reste toujours un beau principe.

    Oh oui liberal, quand nous feras-tu un beau billet sur ces foutus français qui passent à côté du bonheur ? Ce n’est peut-être qu’une annonce de principe ?

  • Tu dis certainement qqch d’essentiel, margit. pour les uns la transformation du monde passe par l’organisation sociale, et pour les autres, elle passe par l’individu.
    Si on me demandait, le couteau sous la gorge, de définir ce qui reste du clivage droite/gauche, c’est ce que je dirais. Seulement, non seulement je pense que les deux éléments doivent être pris en compte, mais en plus, au-delà des déclarations de principe des uns ou des autres, je crois que tout cela est toujours indissociablement mêlé dans la réalité, et donc dans la politique. La société est composée d’individus, et les individus se définissent dans la société.
    (on retombe d’ailleurs tout à fait opportunément sur la tentative personnaliste d’appréhender l’humain comme une cohérence globale)

    Du coup, je me dis que ces oppositions sont de principe, et qu’elles permettent tout juste d’écrire des « déclarations de principe », mais pas de fonder des programmes politiques avec des mesures profondément différentes. Les différences ne se font pas là-dessus. Elles relèvent plus ou moins d’une opposition marxisme/libéralisme qu’on a dépassée aujourd’hui, comme à la renaissance on a appris à dépasser le clivage Anciens/Modernes. Cette opposition relève de l’histoire du mouvement des idées.
    Cependant, politiquement, cela continue à très bien marcher. Ce sont des clefs de lecture politique bien connues, et du coup efficaces, qui sont « claires » pour tout le monde. Et l’efficacité, en politique, c’est important.

  • j’ai quand même l’impression que ces trois, quatre textes « de principe » UMP, MODEM, PS ont beaucoup en commun, et j’ai vraiment envie, si, réveillé au milieu de la nuit, je m’ennuie, de tenter une synthèse par pgcd/ppcm des idées exprimées: un texte commun à plus de 80% entre trois formations qui ont réuni plus de 80% via leurs candidats aux dernières présidentielles, cela aurait du sens , et de la gueule…
    on pourrait esayer de l’exporter!
    et trouver, mettre en exergue les 10,20% « clivants »
    serait intéressant pour le débat ici et ailleurs…
    ig I get it, i’ll tell you

  • C’est vrai qu’il y a des choses à faire. Et pourquoi pas, sa propre déclaration de principes… Encore une idée à envisager.

  • Monsieur Fayard le Libéralisme est par essence démocratique. Le libéralisme est la philosophie Humaniste issue des Lumières qui a donné naissance à tous les grands textes démocratiques modernes.

    Quand aux Chicago Boys, ce serai un mensonge de dire que la politique économique libérale qu’ils ont insuflé au Chili de Pinochet ne fut pas une réussite. Ce serai un mensonge encore plus grand de dire que ce sont les cours de Friedman ou l’influence qu’il a eu sur ces éconimistes Chiliens qui a favorisé la dictature militaire de Pinochet.

    La vérité c’est que Pinochet a utilisé un systeme économique libéral qui a eu des effet économiques qualifiés à l’époque de miraculeux…
    Sa dictature n’eu rien de libéral et a durée 8 ans, il est resté au pouvoir en tant que président élu 8 ans de plus et s’est retiré après un référendum qui lui fut défavorable. Combien d’année sans élection à Cuba?

  • parlant de déclaration, je viens de recevoir la mienne, scrutons ceci sans scrutin, ce n’est certes pas démocratique, du moins est-ce civique.

  • « Quand aux Chicago Boys, ce serai un mensonge de dire que la politique économique libérale qu’ils ont insuflé au Chili de Pinochet ne fut pas une réussite. Ce serai un mensonge encore plus grand de dire que ce sont les cours de Friedman ou l’influence qu’il a eu sur ces éconimistes Chiliens qui a favorisé la dictature militaire de Pinochet. »

    Je n’ai rien dit de tel, je me suis limité au constat simple et terrible qu’au Chili de Pinochet ont cohabité 1) une dictature militaire 2) une politique économique libérale.

    Mon point était que la leçon des totalitarismes est que la démocratie n’est jamais une évidence et doit être intégrée dès le départ au coeur de sa démarche intellectuelle pour éviter de bâtir un enfer (au choix : socialiste, libéral, chrétien, socialiste, …) pavé de bonnes intentions.

    Et ça vaut tout le monde. En ce qui me concerne, on peut (très facilement) imaginer que face à l’ampleur d’une crise écologique mal anticipée, dos au mur, certains soient tentés par les solutions autoritaires. Mais l’avantage des théoriciens de l’écologie politique sur les idéologies du 19ème siècle (socialisme & libéralisme), c’est que, actifs dans les années 1970, ils ont pu lire Anna Harentz et mettre à profit son enseignement. Aussi les autoritaires qui voudront faire de l’écologie perdront mécaniquement le soutien des verts européens parce qu’ils ont, avec la notion de développement soutenable, mèlé de façon indissociable l’environnemental, l’économique et le social avec la démocratie (à la fois comme exigence et comme méthode). Laisser la question démocratique de côté pour ne faire « que » de l’écologie (en faisant comme les Chicago Boys : on se limite à une expertise « technique » et on se lave les mains pour le reste) reviendrait donc à nous renier, à nous trahir.

  • Jmfayard, vous faites un peu sourire avec votre exemple du Chili de Pinochet…

    Il est exact, certes, mais ne vous limitez pas à cet exemple car vous trouvez mieux encore aujourd’hui avec des réalités de libéralisme économique déchainé et débridé, complètement sauvage. Au hasard : la Chine ; et vous pourriez aussi parler même de la Russie et quelques autres…
    C’est du libéralisme économique vers l’extérieur et de l’étatisme économique à l’intérieur, là où il n’y a pas une once de démocratie…

    Comme quoi il faut véritablement dissocier les notions de libéralisme économique d’une part et de démocratie d’autre part. A droite comme à gauche; de toutes façons, pour ma part je considère toujours que les extrêmes sont amenées à se rejoindre, sinon dans les idéologies annoncées, en tous cas dans les faits, la réalité et le(s) totalitarisme(s) générés.

  • Olivier : on est d’accord ! J’ai justement parlé de la Chine dans mon premier message.

    Koz demandait : « Parle-t-on de « libéralisme démocratique » ? », et je répondais que : oui, ce serait plus que judicieux ! D’ailleurs (pardonnez l’esprit d’escalier), mais l’Angleterre a un puissant parti qui a décidé de s’appeler « liberal-democrats » sans craindre le pléonasme, et le parlement européen de même a son groupe ADLE avec D pour Democray et L pour Liberal. Ce qui achève de répondre par la positive à la question de Koz.

  • « le Libéralisme est par essence démocratique »…??
    cela n’est pas apparu très clairement au XIX avec l’esclavage,
    le lumpen prolétariat empêché de voter, etc…
    et au XX eme le liberalisme n’a pas particulièrement contribué à la démocratie en amérique latine, en afrique, asie…
    au XXI, il s’accomode très bien d’institutions non élues, d’autorités nommées, sans parler des médias,etc…
    en fait le libéralisme a peur du peuple, a peur qu’il ne voie pas le libéralisme comme un vrai facteur de progrés et que le peuple limite les marges de profit…

  • Koz a écrit plus haut: « Et pourquoi pas, sa propre déclaration de principes… Encore une idée à envisager. »

    Je n’ai pas bien compris si Koz voudrait qu’on donne notre propre déclaration des principes du socialisme, du genre:

    Art.1 : Etre socialiste c’est n’aimer pas les riches mais en avoir absolument besoin.

    Art.2 : etc.

  • En fait, à relire le déclaration de principes adoptée au congrés de Rennes en mars 1990, je n’ ai pas l’ impression d’ une évolution particulièrement déterminante. Sauf le leit-motiv du développement durable et 6 pages au lieu de deux.
    Un truc marrant en passant : encore une tartine sur la laïcité; il faudra en parler à Delanoé qui vient de faire citoyen d’ honneur de Paris un chef religieux …

  • Un article intéressant sur le figaro de ce matin:
    http://www.lefigaro.fr/debats/2008/04/24/01005-20080424ARTFIG00327-les-socialistes-passent-a-l-acte.php

    A part cela, il est bien évident que ces grands principes généraux ne peuvent qu’être approuvés par tous.
    Maintenant, au niveau des moyens à mettre en oeuvre pour arriver à mettre en application ces principes, les divergences sont beaucoup plus nettes.
    Le but semble le même ( en majeure partie), mais les chemins pour y aller sont différents.
    Enfin, lorsque je regarde en arrière aussi loin que je peux dans mes souvenirs les méthodes de la gauche pour arriver au pouvoir, je me demande si cette pétition de principe est démago ou si elle reflète la réalité des idées du PS.

  • Sophisme :

    Ces grands principes généraux réunis sous la houlette du PS distinguent (rapidement) le Bien du Mal.
    Or le PS n’est pas les autres partis (UMP).
    Donc, les autres partis (UMP) sont le Mal.

    L’important dans cette charte, ce n’est pas son contenu, mais d’y avoir écrit le nom de son parti dessus.

  • Je trouve bizarre vos discussions sur libéralisme et démocratie.
    Le libéralisme, c’est un courant philosophique et/ou une théorie économique.
    La démocratie, c’est un système politique où on proclame la souveraineté populaire, et où on cherche à l’organiser.

    Donc y’a besoin de préciser. Evidemment. Et faut pas confondre avec république. Le libéralisme est essentiellement républicain, ça oui, vu l’histoire, s’pas. Démocrate, c’est différent, l’aspiration en est venue plus tard, et c’est plutôt un but qu’on se fixe qu’un état de fait, une démocratie.

  • Disons que, à ce que je comprends avec mes moyens limités, l’essence du libéralisme est de prôner la liberté de chacun. Dès lors que le libéralisme est compris dans son entièreté, ça le rend assez peu compatible avec la dictature.

  • D’ailleurs les exemples de coexistence libéralisme-dictature sont rares et ne durent pas, à la différence des exemples de coexistence socialisme-dictature.

    Le socialisme considérant que le bien public peut et doit venir de l’Etat, la tentation est grande pour des individus ou groupes d’individus d’imposer leurs choix au nom de l’intérêt supérieur collectif. C’est ainsi qu’on a pu voir fleurir les petits pères des peuples, comités de salut public ou assemblées participatives. C’est également le même phénomène qu’on voit à l’oeuvre lors des manifs étudiantes ou lycéennes, avec des AG non représentatives, des votes à main levée etc… tous dispositifs éminemment anti-démocratiques mais légitimés par l’importance essentielle de la cause que l’on défend.
    C’est aussi pour ça que j’ai souri en lisant la grande envolée de jmfayard sur le thème de la démocratie inextricablement liée à l’écologie.

    Par opposition le libéralisme reposant sur l’idée que, sauf exception, le bien commun est obtenu par l’addition de biens individuels librement recherchés, il est beaucoup moins facile de l’utiliser pour légitimer une démarche autoritaire. Imposer le libéralisme par la force est un état instable. Comme tout état instable, c’est rare et ça ne dure pas. Soit l’autoritarisme politique déborde sur l’économie et on cesse dêtre libéral, soit les libertés économiques entraînent l’exigence de libertés politiques.

  • « C’est aussi pour ça que j’ai souri en lisant la grande envolée de jmfayard sur le thème de la démocratie inextricablement liée à l’écologie. »

    J’ai dit exactement l’inverse : qu’il pourrait y avoir un jour un Pinochet soucieux de l’environnement. Mais que ce jour là les verts seraient ses ennemis, pas ses « chicago boys », pas ses « idiots utiles » ; parce que ceux qui ont inventé l’écologie politique, parce qu’ils ont tiré les leçons des totalitarismes ont prévu dès le départ la possibilité de cette dérive… pour mieux s’en prévenir. Le développement durable ne peut être, ont ils dit, que la société elle-même décide comme étant le juste équilibre entre l’économie, l’environnement et le social. Si on cède à l’autoritarisme politique, on cesse donc de servir la cause du développement durable. On devient un environnementaliste d’extrême-droite comme il en existe ( GRECE & compagnie ) mais ça n’a plus rien à voir.

    M’enfin libéral, je retiens surtout que selon vous le régime chinois actuel (paradis des capitalistes mais pas des libertés) ne devrait pas durer. Dieu vous entende 🙂

  • @jmfayard: ah non, pas l’argument de la part de la VA dans le PIB. Il ne tient pas et n’a pas de sens.

    Voir Optimum, qui explique bien: http://www.optimum-blog.net/post/2007/03/27/Repartition-capital-travail-%3A-les-trois-erreurs-dOlivier-Besancenot

    La part des salaires, si je ne m’abuse, a commencé un mouvement ascendant ces dernières années.

    C’est un argument particulièrement pernicieux, parce qu’il a toute l’apparence de la vraisemblance, et suppose une longue démonstration pour être démonté. C’est de la bonne com, mais de la mauvaise économie.

  • Disons pour résumer que libéralisme et démocratie ne sont pas synonymes l’un de l’autre, et que par conséquent les combinaisons « libéralisme démocratique » ou « démocratie libérale » ne sont pas exactement redondantes, même si on fait abstraction du monde anglo-saxon où « liberal »=de gauche.

  • Personne n’affirme que libéralisme et démocratie soient synonymes mais le fait est que les rédacteurs ont ressenti la nécessité de préciser que le PS est un faveur d’un « socialisme démocratique », alors qu’ils auraient pu dire strictement la même chose sans cette précision superflue (ce document n’est pas un travail universitaire). L’ajout de l’adjectif est parlant. Au demeurant, si cette précision est si indispensable, alors que le PS se renomme, en PSD !

    Enfin, au moins cela tendrait-il à souligner une évolution vers la social-démocratie… Quelque part, c’est le dire, sans oser le dire.

  • A la bonne heure jmf, mais ça sonne tout de même un peu contradictoire : on ne cèdera pas à la tentation totalitaire car on en a identifié le danger, donc on est hors de danger.

    Pour la Chine, son économie a beau être infiniment plus libérale que naguerre, ce n’est pas encore la panacée. Le droit de propriété semble encore très aléatoire, surtout si on est étranger.

    Mais il y a effectivement lieu d’être optimiste pour eux. Leur évolution sur le dernier demi-siècle est impressionnante. Economiquement, ils sont passés d’une époque où ils crevaient de faim par dizaines de millions à une élévation massive du niveau de vie et à l’émergence d’une classe moyenne. Politiquement, je suis sur que la plupart des opposants à Mao auraient rêvé vivre dans un pays qui ne pratiquait « que » 470 exécutions par an.

    Je pense en effet que leur système est instable et qu’ils sont condamnés à choisir entre poursuivre sur la voie de la prospérité économique et se libéraliser de plus en plus ou partir dans l’autre sens et retomber dans la misère. A mon avis, ils choisiront le plan A.

  • @FC…
    sur la « fameuse » question de la répartition de la valeur ajoutée entre salaires et profits, la discussion sur le blog indiqué en référence montre qu’il n’est pas si facile d’évucuer ce point: le fait que nous soyons revenus, à la fin du XX, à la situation du début du siècle, avant 1913, presque l’époque de Germinal ne me semble pas un réel point positif à souligner…

    @liberal: sur la compatibilité dictature-libéralisme économique, de nombreux pays d’amérique latine sont là pour témoigner que cela peut durer longtemps, même si, je le reconnais bien volontiers, la situation s’est bien améliorée…
    mon propos était plutôt de dire que la démocratie est une lutte permanente dans un système libéral tant les « puissances d’argent » préfèrent que le peuple aie le moins de prise possible sur ses choix, son destin, …

  • Francis, je doute que ces dictatures économique aient vraiment fait preuve d’un parfait libéralisme économique. Les dictatures ont généralement des difficultés à ne pas se montrer économiquement interventionnistes. Surtout, vous précisez libéralisme économique. C’est une restriction du débat… Nous parlions de libéralisme.

    Erick, je réagis tardivement mais je ne reprocherai pas à Delanoë d’avoir honoré le Dalï-Lama. En ce qui me concerne, c’est un peu la laïcité qui me convient… puisque Delanoë est aussi celui qui a créé un Parvis Jean-Paul II à Paris, à la grande fureur des laïcistes.

  • @francis: vous avez lu un peu rapidement, il me semble. La courbe n’est pas le seul argument; il y a aussi la pertinence de l’indicateur.

    Tout corrigé, il reste une différence de 2 points avec la moyenne du siècle. Dans un partage qui porte, rappelons-le, sur un gâteau en expansion. C’est l’explication de ces 2 points qui fait débat technique.

    Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de tendance de fond vers une spoliation du travail par le capital. C’est un pur fantasme. D’un caractère assez dangereux.

  • FC, j’ai bien lu jusqu’au bout, merci
    il y ades aspects techinques, mais le fait qui me semble important est que nous sommes revenus, en matière de partage salaire/profits à la fin du XX eme siècle, au même valeurs qu’au début du siècle, qui se trouvent être le minimum, et non la moyenne, sur la durée considérée, et qui me paraissent reflèter une organisation sociale dépassée et inacceptable
    je n’ignore pas que ce rapport revenus du K et du L
    ne détermine pas l’ensemble des revenus, il y a aussi la répartition, des inégalités propres aux salaires, aux patrimoines, la redistribution,
    j’ai tout de même tendance à voir dans ces taux la traduction d’un rapport de forces entre travailleurs et capitalistes,
    la bonne vieille lutte des classes qui réapparaît….

  • « ’ai tout de même tendance à voir dans ces taux la traduction d’un rapport de forces entre travailleurs et capitalistes »

    Oui, j’ai bien compris que vous aviez cette tendance. Mais elle est erronée, pour des raisons que vous semblez, en plus, avoir compris. Du coup votre obsession reste une énigme pour moi.

    Les inégalités se sont réduites depuis les années 70, et bien plus encore depuis le début du XXe siècle. C’est ça qui compte. Et ça montre bien que le chiffre qui vous fascine tant n’est pas une mesure de la redistribution ou de l’inégalité.

  • @FC
    nous sommes d’accord que ce partage de la valeur ajoutée entre revenus du capital et du travail n’est pas une mesure de l’inégalité, qui se mesure par d’autres instruments
    l’inégalité des patrimoines et des revenus a diminué au XX eme siécle en France, heureusement: c’est tout de même le siècle où ont été mis en place les systémes de solidarité, de redistribution
    les études sur l’évolution récente des inégalités en France donne des résultats plus compliqués à interpréter: les revenus après impôts des déciles élevés ont fortement cru, sous la pression de la concurrence fiscale, ceux des déciles les plus bas aussi, en particulier sous les années jospin, sous la pression de la solidarité, les classes « moyennes, médianes, populaires » connaissant une évolution moins favorable…
    mais cela mériterai un post et une analyse plus compléte qui doit être quelque part sur le net…

    pour moi cette répartition de la VA traduit donc seulement, clairement, une rapport de forces entre « ceux qui possédent les moyens de production et ceux qui louent leurs bras » pour reprendre une formulation un peu désuète de la lutte des classes….

  • @francis: d’accord sur tout, sauf sur le dernier constat, que je persiste à trouver un peu ésotérique. En même temps je ne prétends pas maîtriser pleinement le sujet.

    Bien à vous

  • Erick, je réagis tardivement mais je ne reprocherai pas à Delanoë d’avoir honoré le Dalï-Lama. En ce qui me concerne, c’est un peu la laïcité qui me convient… puisque Delanoë est aussi celui qui a créé un Parvis Jean-Paul II à Paris, à la grande fureur des laïcistes.

    Je réagis aussi tardivement. Je ne reproche rien à Delanoë. Je trouveque la chose ne manque pas de sel. C’ est tout. Et je partage votre agréement.

  • c’est un principe tres socialo-communiste, ex:RDA = république DEMOCRATIQUE allemande
    plus c’est gros plus ça passe!!

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