De Bayrou, après le 6 mai

Ce n’est pas le programme qui me fait douter du vote Bayrou. De droite, il n’a rien pour m’effrayer. Je suis déjà plus dubitatif sur l’homme, que l’on a vu plus souvent sur le terrain des idées, qu’il manie brillamment, que sur le terrain de l’action. Et je suis véritablement sceptique sur les lendemains de l’élection. J’ai, déjà, évoqué ce que je trouve de très incertain dans le pari Bayrouiste.

En résumé : soit des franc-tireurs le rejoignent, et il sera privé du soutien de partis influents, soit il fait alliance avec des partis influents et il y a lieu de se demander quel programme il appliquera vraiment.

C’est au demeurant une autre des inconnues du vote Bayrou : pour quel programme vote-t-on dès lors qu’il envisage de constituer des majorités sur des projets ? François Bayrou affirme être prêt à nommer un Premier Ministre socialiste. Parfait, mais comment concilier, par exemple, les vues du parti socialiste et celles de l’UDF sur un enjeu majeur, les retraites ? Faut-il comprendre, et comment pourrait-il en être autrement, que le programme de François Bayrou sera soumis à renégociation ? N’est-ce pas quelque peu gênant aux entournures de revenir, sous les ors des ministères, sur un programme censé avoir été approuvé par le peuple ?

A ces questions, on n’avait, il y a peu, guère de réponses articulées. Il y en a désormais une : oui mais, on changera tout.

Le système institutionnel actuel ne favorise pas les expériences qu’il affirme vouloir mener ? On en changera !

« Nous vivons un instant fondateur« , nous dit Laura Ingals Quitterie Delmas, certes charmante, mais qui privilégie un peu trop à mon goût l’invocation de l’enthousiasme à la rigueur de la démonstration. Mais elle milite, difficile de lui en vouloir.

Alors, voilà :

  • On créera un nouveau parti, un grand parti, démocrate de surcroît. Sans que cela, bien évidemment, ne veuille signifier qu’il dénierait aux autres tout caractère démocratique. Bon, en même temps, si c’est compris comme ça, on n’en fera pas un drame.
  • On réformera le mode de scrutin.
Sur le « Parti Démocrate« .

J’ai du mal à percevoir la grande fraîcheur qu’il y a à promettre la création d’un autre parti comme remède au système mis en cause. J’ai également quelque peu du mal à concilier ce qui sonne comme une référence au parti démocrate américain… et la dénonciation de la bipolarisation du système français, qui n’a rien à envier au système américain.

Ensuite, je m’interroge sur ceux qui seront susceptibles de rejoindre ledit parti. Pour qu’il constitue un grand parti, il conviendra que des ralliements en masse s’effectuent. Des députés fraîchement élus sous une autre étiquette pourront-ils véritablement se permettre de tels ralliements ? Sauf à ce que leur intention soit clairement affichée dans le court laps de temps qui séparera les législatives des présidentielles, les électeurs qui n’auront pas porté leur suffrage sur un candidat UDF, alors même qu’il leur était loisible de le faire, risquent d’y trouver à redire.

A supposer que ledit grand parti voit naissance, il ne pourra se faire avec la gauche du PS, ni avec la mouvance anti-libérale – surtout avec les références libérales, précisément, de l’UDF – que l’on voit mal cohabiter avec Charles-Amédée de Courson, pour ne citer que lui, et avec tout le respect et l’estime que je lui porte.

On doit donc imaginer ce grand parti démocrate comme un formidable creuset central, dont serait exclues la frange anti-libérale, et la frange de droite extrême.

Qu’advient-il, lorsque le peuple veut montrer son mécontentement ? Lorsque, simplement, il a envie d’alternance, lorsqu’il veut changer de tête ? Est-il prudent de ne présenter comme alternatives que les extrêmes ?

A moins que l’on imagine que l’alternative se fasse « sur des projets, et non sur des étiquettes« . Comment les identifier ? S’agira-t-il de constituer des courants au sein du grand parti unique ? Bref, de disposer d’un parti unique recoupant peu ou prou l’éventail des formations modérées, et de trois courants en son sein : les socialistes, les centristes, et la droite ?

Ce Grand Parti Démocrate m’a tout l’air d’un mirage. Et son évocation m’amènerait en fin de compte à trouver sain le clivage gauche-droite, comme l’existence de partis distincts.

Sur la réforme du mode de scrutin.

C’est ce que Quitterie Delmas rappelait avec enthousiasme, s’il est élu,

« François Bayrou introduira la proportionnelle avec 50 % des sièges au scrutin majoritaire de circonscription et 50 % à la proportionnelle, avec une barre à 5%. Ainsi toutes les sensibilités ayant reçu la confiance des Français seront représentées. Ce qui semble la base pour refonder notre démocratie et mener un débat parlementaire digne de ce nom. »

J’y vois bien sûr un intérêt d’opportunité pour l’UDF mais trois objections.

Un intérêt d’opportunité car il sera plus facile pour François Bayrou de constituer des majorités avec des petites formations qu’avec des partis puissants.

Mais, objection, quelle est la cohérence entre cette proposition et celle d’un Grand parti Démocrate ? Attribuer 50% des députés à la proportionnelle, c’est l’assurance de voir fleurir les petites formations. La barre à 5% ? Elle servira d’objectif à ces petites formations qui se verraient ainsi garantir une présence à l’Assemblée.

Autre objection : le Béarnais est peut-être sympathique, mais il n’est pas magicien. Et l’on connaît les dérives d’un système à la proportionnelle, et elles ne sont guère compatibles avec les réformes proposées par ailleurs par l’UDF, j’ai nommé le non-cumul des mandats. La proportionnelle, c’est le règne du copinage qui rend même le parachutage inutile. Sur une liste, vous placez tous ceux qui peuvent craindre de ne pas être en mesure d’affronter les électeurs directement. Et vous replacez les caciques, les éléphants, et les crocodiles. Et non, le Béarnais est peut-être sympathique, mais il n’est pas magicien, et cela, ça ne changera pas, c’est une donnée qui est de la nature même du système.

La multiplication des formations, c’est aussi la prime au jeu des alliances. Alliance pour un projet ? Allons donc : le juriste que je suis, et nous parlons là de droit constitutionnel, sait que l’on doit préparer toute convention à affronter le pire. Quel est ce pire sinon la succession d’alliances contre des projets ? Que fera un Ministre dont le projet sera ainsi rejeté ? Il démissionne ? Dans le régime parlementaire que nous dessine Bayrou, cela paraît difficilement évitable. Combien de ministres se succèderont-ils alors ? Et où se fera la politique de la Nation, sinon dans les couloirs de l’Assemblée pour faire, défaire, prévenir les alliances avant qu’elles ne soient exposées au grand jour, acculant les ministres à la démission ?

La question se pose : y a-t-il une vraie cohérence entre les propositions institutionnelles de François Bayrou ? Ou propose-t-il toutes les réformes qui, prises isolément, plaisent à un nombre suffisant d’électeurs pour faire un président ?

* * *

Laurent Gloaguen, sémillant Bayrouiste, tançait Guillermo, résigné au Royalisme, qui tentait de ramener à la Madone les brebis égarées :

« Ce qui est cependant triste dans le cas Guillermo, c’est que l’homme, pourtant encore jeune et plein de vigueur, ne sait plus rêver et imaginer des lendemains qui chantent. Ne croyant plus dans le genre humain, cynique et misanthrope, il qualifie de fantasme toute possibilité de débat politique apaisé et d’irréaliste toute possibilité de solutions consensuelles pour les grands problèmes de notre époque. »

Il revendique la liberté de rêve, Laurent. Mieux même, il revendique, provocateur, l’image d’une UDF Bisounours (le montage ci-dessus est de lui, avec son aimbale autorisation). Il n’ignore pas, toutefois, que le propre des rêves toutefois, est bien qu’on s’en réveille. Et lorsque je vais dans l’isoloir, ce n’est pas en rêvant.

Et il y a fort à parier que la réalité de cet éveil soit l’instabilité des alliances dites de projet, la multiplication des formations politiques, la « fonctionnarisation des mandats« .

François Bayrou, révolutionnaire ? Au sens astronomique, peut-être. Car il se peut bien qu’avec lui, la Vème République accomplisse effectivement la vraie révolution, renouant avec les errements du régime précédent, auxquels elle devait remédier.

Toute la question est de savoir si Bayrou est une étoile filante.

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81 commentaires

  • L’analyse de ton billet m’amène à redire ce que je disais naguère : Bayrou nous promet le grand bond en arrière vers la IVè République et pour cela entend créer un grand parti de tous les gentils-démocrates-qui-ne-veulent-pas-se-faire-manger-par-le-méchant-UMP. En somme il veut l’Union de la Majorité Présidentielle mais sans Sarko 🙂 S’il veut il peut aussi l’appeler La Maison Bleue….

    Le « projet » de Bayrou est totalement utopique et se révèlerait dangereux pour la France s’il accèdait à l’Elysée car le pays serait alors ingouvernable, livré aux factions prêtes à se lier entre elles au gré de leurs intérêts. Ainsi, fini les projets à long terme, terminées les vues pluriannuelles.

    La stabilité démocratique de notre pays ne peut risquer un tel chaos. Je suis peut-être alarmiste mais je crois que je préfèrerais encore Royal que Bayrou s’il fallait choisir. C’est dire……

  • Moi à mon Bisounours
    Je lui fais des bisous
    Des gentils, des tout doux
    Des géants, des tout fous
    Un bisou sur la joue
    Un bisou dans le cou
    Car mon p’tit Bisounours
    Il adore les bisous…

  • [quote comment= »6457″]Je suis peut-être alarmiste mais je crois que je préfèrerais encore Royal que Bayrou s’il fallait choisir. C’est dire……[/quote]

    Sur la tête de tes enfants ?

    [quote comment= »6459″]Moi à mon Bisounours
    Je lui fais des bisous
    Des gentils, des tout doux
    Des géants, des tout fous
    Un bisou sur la joue
    Un bisou dans le cou
    Car mon p’tit Bisounours
    Il adore les bisous…[/quote]

    Mais là, Laurent, tu ne rêves même plus, tu délires 😉

  • Qu’advient-il, lorsque le peuple veut montrer son mécontentement ? Lorsque, simplement, il a envie d’alternance, lorsqu’il veut changer de tête ?

    Ah bon la création d’un grand parti démocrate implique la disparition du PS et de l’UMP ? Je ne sais pas où vous avez vu ça.
    Pour moi de la gauche à la droite il y a un continuum de divers courants, et je pense actuellement le rassemblement de ces courants au sein surtout du PS et de l’UMP est fragile. Rien n’empêche que certains de l’aile gauche de l’UMP, et d’autres de l’aile droite du PS puisse rejoindre cet hypothétique parti démocrate, et ceci sans faire exploser leur parti originel.

    La proportionnelle je ne connais peut-être pas bien le sujet mais il me semble que c’est ce qu’on avait sous la 4ème d’après mes souvenirs scolaires, et en effet c’était assez instable. Néanmoins le système que propose Bayrou correspond à 50% de proportionnelle, il permettrait vraisemblablement de dégager une majorité. Pour moi cela permettrait de renforcer le rôle du parlement. Et pensez-vous que l’ump et le ps se permettraient d’aller contre toutes les réformes du gouvernement alors que ce dernier aurait été désigné par les français ?
    Sa réforme des institutions comporte d’autres mesures intéressantes, ou du moins plus que ces deux principaux challengers. ( voir http://dinersroom.free.fr/index.php?2007/03/04/381-quel-role-pour-le-president-de-la-republique )

    Tiens si on veut casser du Bayrou (c’est à la mode en ce moment), on peut regarder du côté du côté économique où il y a des bonnes bouses ( voir http://www.telos-eu.com/2007/03/les_emplois_bayrou.php , http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2007/02/27/791-le-programme-economique-de-f-bayrou ).

  • Bonsoir,

    Quelques objections à l’hôte de ces lieux (cela n’aura rien pour le surprendre !) :

    koz : « J’ai également quelque peu du mal à concilier ce qui sonne comme une référence au parti démocrate américain… et la dénonciation de la bipolarisation du système français, qui n’a rien à envier au système américain. »

    La référence au parti démocrate américain est explicite, ainsi que la référence à l’U *D* F, au centre *démocrate*, etc.

    Ce que F. Bayrou combat depuis le départ dans la bipolarisation médiatique et parlementaire française, c’est qu’elle est artificielle puisque
    1) elle enlève leur voix au débat, à des courants aussi importants que le FN, les antilibéraux et écologistes, … etc.,
    2) elle scinde entre gauche et droite, le réduisant à l’impuissance, la famille démocrate (ce que F. Bayrou appelle le centre, la deuxième gauche et la deuxième droite).
    Elle constitue ainsi deux amas artificiels qui, ne pouvant proposer au pays de projet clair, s’affrontent de façon théâtrale sur des mots (« être de gauche » et « être de droite républicaine » étant les plus cités).

    Pour François Bayrou, le courant démocrate est bien l’un des principaux dans la vie politique française, ce qui devrait se traduire dans l’organisation politique du pays.

    Mais, contrairement aux USA, il n’y a pas que deux courants importants dans la vie politique française … ce qui suffit à rejeter le soupçon de bipolarisation.

    Le second point de koz est l’opposition (selon lui) entre proportionnelle, même à 50%, et existence d’un grand parti démocrate.

    Là, il suffit de regarder autour de nous en Europe, pour y voir a) le scrutin proportionnel presque partout, b) bon nombre de grands partis, sinon exactement sur cette ligne « démocrate », du moins bien plus proches de cette ligne que le PS et l’UMP.

    Lire que « la proportionnelle, c’est le règle du copinage », alors que la France, seul pays d’Europe continentale sans proportionnelle (sauf erreur de ma part), est sans doute sur le podium européen du copinage, ça mérite réflexion.

  • [Auto-promo, ici comme sur d’autres blogs.
    Soyez gentil de ne coller vos billets en commentaires
    ]

  • Bayrou va redescendre puisque Le Pen va radicaliser le débat.
    Euh, tu rassures tout le monde à chaque fois que tu dis que Bayrou est de droite…

  • [quote comment= »6471″]Bonsoir,

    Quelques objections à l’hôte de ces lieux (cela n’aura rien pour le surprendre !) [/quote]

    Tout ce que j’ajouterai ce soir – ma femme est déjà couchée – c’est que j’écris ces billets en attendant, avec intérêt, tes observations 😉

  • Dernier sondage CSA : Sarkozy 26%, Royal 25%, Bayrou 24% ! Là, ça ne rigole plus… Mais que fait la police ?

    Même si personnellement je n’y crois toujours pas, imaginons que Bayrou soit élu (et reconnaissons que s’il passe le 1er tour, ce qu’un Le Pen a déjà réussi, il a de grandes chances de l’être, quel que soit le cas de figure). Imaginons également que sa présidence ne commence pas immédiatement (dès après les législatives) par une cohabitation avec un premier ministre issu d’une majorité PS ou UMP.

    Sa majorité et son programme dépendront nécessairement de son adversaire du second tour. Si c’est Sarkozy, l’ouverture éventuelle ne pourra réellement se faire qu’à gauche. Si c’est Royal, il y aura nécessairement un deal avec l’UMP.

    J’ajouterai quand même qu’en démocratie, les électeurs peuvent théoriquement imposer leur volonté aux partis politiques. Si Bayrou rassemble plus de 50% des voix, les lignes vont nécessairement bouger. Le PS et l’UMP ne pourront pas faire abstraction du verdict des urnes, surtout le parti qui aura été éliminé dès le 1er tour (surtout si c’est la gauche, où la scission virtuelle pourrait bien alors se concrétiser). C’est tout le pari de Bayrou et sa seule chance (faible mais non nulle). En tout cas, l’homme est habité, il a l’air d’y croire vraiment et les sondages ne viennent pas pour l’instant le démentir…

    Ce saut dans l’inconnu semble en effet tenter un certain nombre de Français : les centristes purs et durs, ceux qui trouvent l’opposition droite-gauche dépassée, ceux qui ne veulent pas choisir entre la droite et la gauche, ou entre Sarkozy et Royal, certains électeurs de droite qui trouvent Sarkozy trop à droite, trop brutal, trop conflictuel, certains électeurs de gauche qui trouvent Ségolène Royal trop légère, trop médiatique, trop tendre, ceux qui veulent faire péter le système sans se salir les mains en votant Le Pen. Bayrou a en fait inventé le vote protestataire clean, la vraie innovation marketing de cette campagne.

    PS : En tant qu’électeur de gauche ayant vécu le 21 avril 2002, si l’on me donne à choisir en 2007 entre Bayrou et Sarkozy au second tour, je me consolerais en me disant que certes la France est clairement à droite, mais que Bayrou est un peu moins à droite que Chirac et Sarkozy un peu moins à droite que Le Pen.
    Et vous, qui allez voter Sarkozy au 1er tour, que ferez-vous en cas de second tour Royal – Bayrou ? Que choisirez-vous ? L’incompétence ou la IVe République ? Je sais, la question n’est pas facile, mais il vaut mieux commencer à se la poser car cela devient une éventualité.

  • Bayrou et sa démagogie :

    Je ne pensais déjà pas beaucoup de bien sur les facultés d’analyses de nos journalistes, mais alors là je suis soufflée. Après nous avoir servi béatement pendant des mois une SR immaculée sans jamais s’interroger si elle avait les compétences, si son programme était adapté aux problèmes de notre pays, on nous sert maintenant un enseignant, agrégé de lettres classiques, éleveur de chevaux à ses heures, vieux routard de la politique qui se dit tout à coup « révolutionnaire de l’extrême centre ».

    Ce fonctionnaire, qui n’a jamais géré un autre ministère que celui de l’EN et qui n’a aucune stature internationale essaie de nous faire croire qu’il est l’homme de la situation, qu’il trouvera à droite et à gauche suffisamment de gens qui accepteront de travailler sous sa houlette, mieux, il veut créer un grand parti centriste, de droite libérale sociale démocrate …

    Concrètement s’il est élu, comment va-t-il pouvoir gouverner jusqu’aux législatives ? Avec qui ? Comment va-t-il faire pour présenter des candidats dans toutes les circonscriptions ? Quelles alliances devra-t-il conclure pour que ses candidats aient une chance d’être élus ?
    Le PS ou l’UMP vont-ils accepter de se laisser vampiriser ? Croyez vous vraiment qu’il pourra affronter les législatives sans annoncer la couleur de ses alliances futures ? Sans cela il trouvera un candidat UMP et PS face à lui dans toutes les circonscriptions. S’il cherche vraiment une alliance avec le PS il trouvera l’UMP au grand complet contre lui. S’il s’allie avec l’UMP il trouvera la gauche au grand complet dans l’opposition et tous ceux du PS qui auront voté pour lui se trouveront bel et bien cocus.
    S’il n’obtient pas de majorité de « droite libérale sociale démocrate » pour gouverner (ce qui est plus que probable) que fera-t-il ?

    Quel gâchis en perspective et tout cela pour l’ambition démesurée d’une grenouille qui se voulait plus gros qu’un bœuf et qui a comme moteur principal une rancune terrible contre Chirac …

  • Petit scénario : une fois élu, il gouverne sur des projets et non avec des partis. Sa majorité présidentielle est constituée d’un parti issu d’un UDF élargi et d’individus qui restent attachés à leur parti mais votent sur les projets. Les partis PS et UMP peuvent décider de l’empêcher de gouverner ou se plier au choix des électeurs et voter tantôt pour, tantôt contre, tantôt s’abstenir, ce qui permet d’avancer, en privilégiant le débat à l’assemblée.

    Parallèlement, un référendum est proposé aux français pour mettre en place la 6ème république, suivi d’un nouveau parlement élu avec le nouveau mode de scrutin. UMP et PS se voient alors réduit à ce qu’ils représentent réellement dans la population, d’autres partis entrent au parlement. Un gouvernement de coalition peut être constitué et disposer d’une vraie majorité.

  • Je crois que les français s’en foutent de savoir le comment. Pour l’instant, ils ne pensent qu’au pourquoi.

    Marre du système actuel, marre de la bipolarisation, marre des « affaires » des deux camps, marre des bilans en demi-teinte….

    Pour l’instant, ils ne pensent qu’à la troisième voie. Et puis, c’est le seul fréquentable !

    Mon avis : si Bayrou est au deuxième tour, il est Président ! On en reparlera !

  • Sur le mode de scrutin: vous reprenez des arguments archi usés.
    Ne pensez vous pas qu’une assemblée est faite pour représenter les citoyens dans leur diversité et non pour conforter un pouvoir monarchique.
    L’idéal du gaullisme reste le bonapartisme: un système autoritaire qui divinise la stabilité et tend vers le parti unique (gage d’efficacité? le bilan du gouvernement en place ne plaide guère en ce sens et bien des pays européens ,les pays scandinaves , l’Allemagne…utilisent la proportionnelle sans que cela mène aux dérives que vous dénoncez )
    Alors c’est ça votre idéal :tout le pouvoir aux mêmes ?

  • Jeff, Bayrou est un plus gros problème pour la gauche que pour la droite. Pour la gauche, il représente tout de même le spectre d’une deuxième présidentielle sans candidat au second tour.

    Pour la droite, ou une partie de la droite, il représente un risque, un pari incertain voire perdu d’avance.

    Pour ce qui est d’un deuxième tour Bayrou / Royal, je pourrais vous faire une réponse langue de bois politique : je ne parle pas d’une hypothèse qui n’a pas lieu d’être évoquée. Mais, pragmatiquement, si je dois arbitrer entre risque d’incompétence et certitude que les idées développées ne sont pas les miennes d’un côté, et de l’autre, des idées qui sont très proches des miennes et risque d’instabilité, je ferai malgré tout le choix de Bayrou, qui ne sera pas mon premier choix.

    Dans tous les cas, il est évident que, si Bayrou saute le premier tour, il a de grandes chances. Et ça, les deux autres candidats le savent parfaitement.

    [quote comment= »6482″]Petit scénario : une fois élu, il gouverne sur des projets et non avec des partis. Sa majorité présidentielle est constituée d’un parti issu d’un UDF élargi et d’individus qui restent attachés à leur parti mais votent sur les projets. Les partis PS et UMP peuvent décider de l’empêcher de gouverner ou se plier au choix des électeurs et voter tantôt pour, tantôt contre, tantôt s’abstenir, ce qui permet d’avancer, en privilégiant le débat à l’assemblée.

    Parallèlement, un référendum est proposé aux français pour mettre en place la 6ème république, suivi d’un nouveau parlement élu avec le nouveau mode de scrutin. UMP et PS se voient alors réduit à ce qu’ils représentent réellement dans la population, d’autres partis entrent au parlement. Un gouvernement de coalition peut être constitué et disposer d’une vraie majorité.[/quote]

    Quelques rêves dans votre réponse :

    – une UDF élargie : possible, mais non certain. Et il faudrait qu’elle s’élargisse beaucoup. Je vous rappelle qu’elle ne dispose à ce jour que de 25 députés sur une assemblée de 577.

    – que le PS et l’UMP se plie au choix des électeurs ? Vous est-il venu à l’esprit que le PS et l’UMP auraient la légitimité de leur propre électorat ? Ce n’est pas parce qu’une majorité se dégage en un sens (et encore faut-il que ce soit le cas aux législatives) que ceux qui ne sont pas majoritaires doivent abandoner leurs convictions.

    – UMP et PS réduits à ce qu’ils représentent réellement dans la population ? Il est certain que le mode de scrutin les favorise. Mais quand vous dîtes que d’autres partis entrent au Parlement et qu’une majorité peut être constituée, perdez-vous de vue que les autres partis en question, ce sont le FN, le MPF, les Verts, la LCR, LO…. ?

  • @koz : quant je dis se plier au choix des électeurs, c’est à dire ne pas bloquer les institutions en ayant par exemple une majorité de circonstance entre le PS et l’UMP « contre » le groupe soutenant Bayrou. Cela n’enlève rien au respect de leur électorats respectif, mais laisse le gouvernement fonctionner en votant blanc par exemple ou en exigeant des amendements pour voter pour. Sortir de cett affligeante manie de voter contre quant cela ne vient pas de son camp.

    Dans les nouveaux partis, vous oubliez aussi les radicaux (gauche ou droite), Cap21, les libéraux qui pourraient s’émanciper de l’UMP ou les sociaux démocrate du PS.

    On verra.

  • Si Bayrou est élu, ce ne sera pas le remake d’Angela Merkel, qui gouverne avec une coalition droite-gauche qui fonctionne, malgré tout, pas si mal que cela, les réformes se font.

    Elle est de droite, elle a du caractère et il faut le reconnaître, les Allemands ne sont pas les Français, ce sont des gens responsables avec des syndicats responsables, qui ne descendent pas dans la rue pour un oui ou pour un non.

    Je crois plutôt à un simulacre de coalition, genre italienne, avec Romano Prodi, qui a démissionné après neuf mois de gouvernement, et qui a été remis en selle par le Président Italien, pour combien de temps encore…

    Je ne crois pas en une majorité Bayrouiste à l’Assemblée, rassemblant des gens de droite, du centre, de gauche, surtout que s’il est élu, les députés seront à majorité UMP et PS alors faire travailler ensemble des gens qui s’abaissent à des critiques de caniveau sur tout et n’importe quoi, je n’y croit pas.

    Voter Bayrou, c’est voter pour le vide et changer la constitution, faire une cinquièle République, c’est peut-être bien, faudra-t-il encore trouver une majorité de députés et de sénateurs pour la voter.

    Un référendum…lorsque l’on voit l’intérêt que portent les Français, en général, au référendum, c’est limite.

    Certains vont me rappeler le succès du référendum sur le TCE, mais là c’était simple, oui ou non et les 3/4 de ceux qui ont voté ne savait même pas ce qu’il y avait dans le texte, ils ont voté en fonction de ce que les politiques leur disaient et surtout contre Chirac et Raffarin.

    Pour une nouvelle constitution, on pourra toujours faire la même chose, éviter les explications de texte ou les formuler chacun (parti) à sa façon…

  • L’énorme différence avec l’Allemagne c’est que Merkel a été élus avec un projet bati en coalition AVANT les élections. Pas sur une utopie….

  • [quote comment= »6491″]L’énorme différence avec l’Allemagne c’est que Merkel a été éluse avec un projet bati en coalition AVANT les élections. Pas sur une utopie….[/quote]

  • [quote comment= »6491″]L’énorme différence avec l’Allemagne c’est que Merkel a été élus avec un projet bati en coalition AVANT les élections. Pas sur une utopie….[/quote]

    C’est 100% faux.

    Merkel a fait campagne sur le base d’une coalition avec le parti libéral FDP et d’un programme ultralibéral, avec notamment son ex-futur ministre des finances Kirchhof qui pronait l’instauration d’une « flat rate » de 25% (!) sur tous les revenus.

    Finalement, aucune des deux coalitions ne s’est avérée majoritaire, et c’est après les élections et donc dans le dos des électeurs que les deux grands partis qui représentent 70% des voix ont élaboré à grand peine un programme commun pas du tout ultralibéral qu’ils ont depuis encore plus de peine à appliquer (voire en particulier la réforme de l’assurance maladie) à part en matière de politique internationale où Merkel brille.

  • [quote comment= »6483″]Je crois que les français s’en foutent de savoir le comment. Pour l’instant, ils ne pensent qu’au pourquoi.

    Marre du système actuel, marre de la bipolarisation, marre des « affaires » des deux camps, marre des bilans en demi-teinte….
    [/quote]

    Critiquer le présent c’est bien, mais il est encore plus important de ne pas se tromper d’avenir.

  • [quote comment= »6489″]Dans les nouveaux partis, vous oubliez aussi les radicaux (gauche ou droite), Cap21, les libéraux qui pourraient s’émanciper de l’UMP ou les sociaux démocrate du PS.

    On verra.[/quote]

    Il faut savoir, dans ce cas, veut-on un grand Parti Démocrate, ou une multitude de petits partis ?

    Les sociaux-démocrates ne rejoignent pas le Parti Démocrate dans votre scénario ?

    Et les libéraux, pour vous, c’est qui ? Libéraux dans quel sens ?

    Cap21 ? Il y a qui à part Corinne Lepage ?

    Permettez-moi de penser que FN, MPF, LO et LCR sont un peu mieux structurés.

  • [quote comment= »6493″]C’est 100% faux.[/quote]
    Désolé mais la CDU de Merkel, la CSU de Stoiber et le FDP de Westerwelle ont bien pactisé avant l’élection. La droite était donc unie pour aller « au combat ». A l’inverse de la France où Bayrou est un diviseur depuis la création de l’UMP. Cela dit l' »alliance » avec le SPD a en effet été réalisée après le résultat mitigé des élections.

  • Toujours, à la vue d’une force de centre, les pôles habituels dénoncent la disparition du débat et de l’alternance. Comme si PS et UMP étaient aussi fragiles que ça : soufflez sur le système dessus avec un branleur à 6% qui fait une percée inédite dans les sondages et cette magnifique machine à yoyo s’éffondre aussitôt.

    Si j’étais encore un fidèle serviteur de cette mécanique et que je m’appercevais qu’elle était aussi faible j’en serais firt chagriné et oui, effectivement comme vous tous partisans : j’aurais… peur.
    On a toujours peur des choses qui bousculent nos habitudes, surtout quand elles sont ancrées dans nos convictions, notre amour propre et nos passions.

    Préparés à rejouer le même match de ping pong, entraînés à participer à cette ènième redite, prêt à rendre comme à chaque fois le même revers au même coup droit de l’adversaire, on nous annonce que finallement il n’y aura pas de ping pong. Le désarroi dans l’oeil de l’enfant à qui on retire un jouet.

  • On peut élaborer tous les scénarii que l’on veut, le fait est que personne n’a la moindre idée de ce qu’il adviendra si Bayrou est élu.
    Un beau bordel au début, y’a de grandes chances, oui.
    Mais nos hommes et femmes politiques sont tellement imprévisibles dans leurs opportunismes…
    Parce que, mine de rien, il aura été élu « normalement », et qu’il faudra bien faire 5 ans avec.
    Ou alors …

  • @jmfayard : vous oubliez, pour l’Allemagne, la hausse de 3 points de la TVA (dont 1 point destiné à réduire les charges sociales), qui semble fonctionner (inflation de janvier : -0,2%). A suivre.

  • Quelques commentaires pour ceux qui doutent que FB puisse avoir une majorité parlementaire.

    Tout d’abord l’UMP et le PS ne sont pas l’alpha et l’Omega de la politique française, ils n’ont pas toujours existé et n’existeront pas toujours. Bref, on peut s’en passer le peuple est souverain. Il faut savoir se projeter en dehors des schémas habituels.

    Ensuite au moment de la création de l’UMP, tout le monde pensait que l’OPA de Chirac sur l’UDF allait écrabouiller l’UDF. Il s’en est fallu d’un cheveu mais FB a réussi là ou personne ne l’attendait, maintenir un groupe à l’AN et ce SANS alliance. Il y a eu un candidat UMP en face de chaque candidat UDF en 2002 ! Car c’était la volonté de l’UMP d’être le parti UNIQUE de la droite.

    Enfin le rejet de la politique de chirac et du gouvernement actuel est énorme ! N’oubliez pas les claques electorales de l’UMP. Il y a un attachement des français à la personne de Nicolas Sarkosy (et encore il se tasse) mais certainement pas aux autres bouffons (raffarin, fillon etc…).

    Quand à la gauche, toujours a croire qu’il suffit de clamer “je suis de gauche” pour exister, et toujours à croire qu’il suffit d’exister pour être au 2éme tour, il vont s’en reprendre une.

    Ce qui va se passer, FB va être élu, et on verra alors de nouveaux visages, car oui les partis se sont crée derriére les présidents (ancienne UDF derriére Giscard, RPR derriére Chirac, UMP derriére Chirac, PS derriére Mitterrand) et non l’inverse.

    Pourquoi ? Parcequ’en France le PRESIDENT a le pouvoir de NOMMER donc … il faut passer par lui pour exister !!!
    Et les Français comme il l’ont fait réguliérement seront cohérent dans leur choix et voterons UDF.

    Souvenez vous en 2002, l’UMP n’existait pas et 80% des députés élus étaient des inconnus. Et ils ont obtenu 75% de l’assemblée ! Et pourtant vous pensez sérieusement que la gauche méritait une raclée pareille ? Vous pensez sérieusement que la gauche faisait moins de 20% des voix !
    Non, il y a eu entrainement derriére l’election présidentielle !

    La question n’est pas de savoir si FB compte sur le PS pour gouverner ni sur l’UMP il ne compte sur PERSONNE ! Vous n’avez pas compris cela ? L’UDF eternel apport de voix d’appoint C’EST FINI sortez des schémas classiques politiciens qui existent depuis 40 ans.

    Il gouvernera avec un PM de sensibilité de GAUCHE et non encarté au PS c’est une nuance importante. Des francs tireurs ? Vous oubliez qu’il a un parti et nombre d’élus, souvent trés respectés, viendront s’y ajouter nombre de personnes inconnus qui seront estampillé majorité présidentielle, n’en doutez pas.

    Le VRAI probléme de KOZ c’est qu’il n’arrive pas a imaginer autre chose que ce qui existe déja. UMP – PS comment faire sans ? La nature à horreur du vide, et je ne m’inquiéte en rien sur ce sujet, il es tpossible de vire sans l’UMP et le PS qui n’existe pas il me semble depuis 1789 !!

    La seule erreur de FB avoir gardé l’étiquette UDF. Il aurait du changer le nom car elle est trop connoté par une histoire qui est éloignée de ce qu’elle est devenue aujourd’hui.

    Citer le commentaire de prevalli

  • autre différence avec l’Allemagne.

    C’est un régime PARLEMENTAIRE et nous sommes dans un régime PRESIDENTIEL.

    En allemagne le chancelier est issu du parlement en france il est issu du vote direct des français.

  • Prevalli, merci de ne pas poster plusieurs fois le même commentaire sous différents billets. J’ai supprimé l’autre. Merci aussi d’éviter les prises à partie personnelles, pour lesquelles je n’ai plus de patience, et qui, de toutes façons ne servent probablement pas la prétention de ceux dont vous vous réclamez à faire de la politique autrement.

    La prochaine fois, je supprime l’intégralité du commentaire.

  • cela me rappelle ceux qui prévoyait le chaos en cas de cohabitation, ca ril n’arrivait pas à imaginer autre chose qu’un président avec son parti !!

    Trois questions à vous poser pour voter:

    Qu’est ce que pour vous un président de la république
    (un chef de parti, un chef de l’etat, un rassembleur, un aventurier, une grande gueule, un diplomate …)

    Qui des candidats vous semble y correspondre le plus

    Et in fine qui a le plus de chance de faire triompher un % conséquent de vos idées au second tour.

    Hé bien actuellement pour moi Royal c’est la défaite assurée au 2nd tour ! Et sarko ne rentre pas dans mes 2 premiéres questions ….

    Le reste est boule de cristal et calcul politicien, défaut majeur de ceux qui pensent trop et qui milite trop. Et il y en a malheureusement trop et à chaque fois c’es tla même gamelle.

  • d’accord Koz cependant vous prenez vous même à parti Laurent Gloaguen.

    Je ne vous attaque pas je ne fait que constater ce qui me semble uen faille dans votre raisonnement qui est celle d’imaginer qu’ne dehors des deux formations pricipales actuelles il ne peut rien exister de viable.

    Je pense que c’est un postulat non démontré et même infirmé à plusieurs reprises. Il fut un temps ou le PC faisait 30% et le PS 10. CQFD.

    Vous pouvez supprimer mon post faisant doublon, supprimer mes posts parcequ’ils heurtent votre patience me semble un peu plus discutable.

  • une petite question annexe à Margit. Car son commentaires m’interesse.

    « Ce fonctionnaire, qui n’a jamais géré un autre ministère que celui de l’EN et qui n’a aucune stature internationale essaie de nous faire croire qu’il est l’homme de la situation… »

    Pouvez vous me mettre en parralléle le cursus de Mme Segoléne Royal.
    Enarque, fonctionnaire et ministre déléguée à l’EN sans aucune stature internationale.

    FB a au moins été député européen.

  • [quote comment= »6518″]une petite question annexe à Margit. Car son commentaires m’interesse.

    « Ce fonctionnaire, qui n’a jamais géré un autre ministère que celui de l’EN et qui n’a aucune stature internationale essaie de nous faire croire qu’il est l’homme de la situation… »

    Pouvez vous me mettre en parralléle le cursus de Mme Segoléne Royal.
    Enarque, fonctionnaire et ministre déléguée à l’EN sans aucune stature internationale.

    FB a au moins été député européen.[/quote]

    Hmmm, cher prevalli, je l’ai fait et je voterai Sarkozy, parce que c’est le mieux préparé pour la fonction… :-))

  • Je vois que des PS et de UMP, plutot poids lourds nous rejoignent, ne vous en faites pas, tous ensemble la France se redressera. Il y a des gens biens dans les deux camps, DSK, Borloo, kouchner, Juppé. Et il sont déja prets à nous écouter.
    Gile (votera Bayrou aux deux Tours)

  • Bayrou trompette partout qu’il a déjà gagné, ça permet toutes les certitudes à ses partisans.

    [quote comment= »6508″]La question n’est pas de savoir si FB compte sur le PS pour gouverner ni sur l’UMP il ne compte sur PERSONNE ! Vous n’avez pas compris cela ? L’UDF eternel apport de voix d’appoint C’EST FINI sortez des schémas classiques politiciens qui existent depuis 40 ans.

    Il gouvernera avec un PM de sensibilité de GAUCHE et non encarté au PS c’est une nuance importante. Des francs tireurs ? Vous oubliez qu’il a un parti et nombre d’élus, souvent trés respectés, viendront s’y ajouter nombre de personnes inconnus qui seront estampillé majorité présidentielle, n’en doutez pas.[/quote]

    Donc Bayrou fait sa propre Union pour la Majorité Présidentielle, envoit ceux du PS et de l’UMP dans l’opposition et gouverne à sa guise pendant 5 ans, c’est donc ça son union nationale ? Non à la droite, non à la gauche, oui à Bayrou le merveilleux ? Le changement promis ne me semble pas si flagrant que ça. A part le changement d’instutions (qui nous ramènera à la IVème), en quoi la France changera ?

  • [quote comment= »6514″]d’accord Koz cependant vous prenez vous même à parti Laurent Gloaguen.[/quote]

    Laissez donc Laurent se « défendre » s’il en ressent la nécessité, ce qui ne paraît pas être le cas. Et je crois que nous nous connaissons suffisamment bien, lui et moi, pour savoir à quoi nous en tenir.

    Maintenant, un autre tuyau : il y a un guide, là-haut, à lire, super utile. Et qui met en valeur ma subjectivité. Je sais, c’est pas cool. Mais c’est la vie.

  • « Donc Bayrou fait sa propre Union pour la Majorité Présidentielle, envoit ceux du PS et de l’UMP dans l’opposition et gouverne à sa guise pendant 5 ans, c’est donc ça son union nationale ? Non à la droite, non à la gauche, oui à Bayrou le merveilleux ?  »

    Pourquoi cous croyez que si il est élu il ne voudra pas gouverner ? Il n’a jamais proposé si on l’écoute bien une alliance UMP / PS, cela est un réve. Mais un nouveau parti (ben oui, chaque président à son parti) composé d’hommes et de femmes de sensiblité de gauche et de droite.

    Et ceux qui ne voudrons pas s’associer à la démarche (si celle ci a été approuvée par la majorité des français) seront dans l’opposition. Et ils seront dignement représenté en proportionnelle (non intégrale je le précise).

  • Je suis frappé par deux choses en lisant tout ça :

    – l’incapacité de beaucoup à penser qu’il puisse y avoir plus de deux grands partis en France. Bayrou a dit « parti démocrate », et on a eu cette réflexion à mon sens stupide « parti unique, pour qui seuls les extrêmes représentent une opposition ».

    – le fait qu’on semble découvrir que ce sont les législatives qui déterminent le gouvernement du pays. C’est vrai pour tout le monde : rien ne dit que si Royal gagne, le PS aura la majorité seul (je suis même convaincu du contraire), c’est pareil pour Royal et Bayrou. En fait, on découvre ce faisant que nous marchons sur un système politique totalement bâtard (et unique au monde à ma connaissance) où tout le débat est concentré sur une seule élection : l’élection présidentielle, élection largement personnalisée, alors que le pouvoir, et le projet, sont déterminés plutôt par le résultat de la législative ! Le fait que les deux s’accordent facilement a été essentiellement vrai d’abord parce que la droite dominait largement le pays de 58 à 81, puis parce que l’élection de Mitterrand a entrainé un véritable enthousiasme en 81 car c’était une nouveauté totale ! Hors de ce contexte, les choses ne sont pas si simples. Mitterrand a perdu des voix en 88 entre la présidentielle et la législative !

    Par ailleurs, et sauf si on est dans un système totalement bipartite comme aux Etats-Unis, et même avec le scrutin majoritaire, les majorités parlementaires ont des chances certaines d’être des majorités de coalition.

    Je reviens sur d’autres points :
    il me semble tout à fait raisonnable que le « parti démocrate » et le PS s’entendent pour une réforme des retraites.
    Les socialistes connaissent évidement la nécessité de la réforme, y compris des régimes spéciaux.
    Et les socialistes et Bayrou sont déjà d’accord sur deux points importants : la prise en compte de la pénibilité dans les retraites, et la revalorisation des petites retraites.

    Il semble que vous ayez une vision très caricaturale des socialistes. Moi quand je lis les programmes, que je regarde les non-dits, je vois une compatibilité importante. Et surtout les socialistes savent parfaitement que leur discours (leur pratique aussi mais moins …) doit beaucoup évoluer. C’est pourquoi ils n’ont pas actuellement de projet clair à long terme, et pourquoi DSK lance une consultation sur un « manifeste de la socialdémocratie ».

    Même si je trouve l’élection présidentielle largement archaïque et inadaptée au contexte moderne, je verrais d’abord dans l’élection de Bayrou le signe d’un accord des Français sur des priorités qu’il affiche clairement :

    réduction du déficit, stabilisation de la dette, maintien d’une protection sociale élevée mais en limitant les coûts liés au vieillissement de la population, réforme des retraites prenant en compte la pénibilité, pas de baisse des prélèvements mais éviter de les augmenter, priorité à l’emploi, aux PME, à l’activité des seniors, l’éducation et la réforme de l’enseignement supérieur, le logement et la mixité sociale, un Etat plus présent et actif dans les cités difficiles, une réforme des institutions avec un parlementarisme accru.

    Donc l’élection de Bayrou signifierait que les Français s’accordent sur ces priorités.

    Ensuite, viendra la législative et sans doute une coalition,
    sans doute entre le « parti démocrate » et le premier des deux autres grands partis,
    ou alors plutôt le PS si c’est serré puisque Bayrou a dit clairement qu’il nommerait un premier-ministre PS dès après la présidentielle (on parle de Lamy ou Kouchner soit clairement des sociaux-libéraux) et donné des signes clairs dans ce sens,
    et une négociation de contrat comme en Allemagne.

    Si la coalition ne marche pas, il y aura plusieurs possibilités :
    – dissolution de l’assemblée (ce qui est une menace pour les députés en place)
    – retournement d’alliance.

    Ca devrait faire réfléchir. A mon avis, ça suscite moins d’immobilisme que quand un parti qui a une majorité claire n’a pas d’accord interne : il n’y a alors pas de dissolution possible pour démêler la situation.

    Surtout les vrais clivages sont largement exagérés.

    Je ne dis pas que tout ça sera facile, mais plutôt qu’on lit bien dans toutes les réactions que beaucoup ont du mal à concevoir cette situation.

    Sinon je trouve que 50% de proportionnelle c’est trop : c’est pourquoi je pense que la coalition négociera un pourcentage à la baisse (les socialistes ont proposé 1 sur 5).

    Par ailleurs, je n’ai rien compris au le lien entre proportionnelle et copinage et dans le contexte du non-cumul des mandats. J’aurais plutôt pensé à un effet inverse de la proportionnelle et du non-cumul des mandats sur les copinages ?

  • Je n’ai pas le temps de répondre à tout. Je fais juste une observation, et une réponse :

    i) observation : vous avez l’air expert en non-dit. Ca fait un peu boule de cristal votre truc. Parce que moi, sur les retraites, ce que je sais du Pacte présidentiel, et du projet socialiste, c’est al volonté d’abroger la seule loi qui ait fait mine de s’attaquer au problème.

    ii) pourquoi le lien entre proportionnelle et copinage ? Parce que la proportionnelle se pratique avec un scrutin de liste et que, sur la liste, on met en pôles positions les copains, ceux dont on veut être certains de l’élection, ceux dont est débiteurs etc etc…

  • Koz : l’abrogation de la loi sur les retraites ne figure pas dans le pacte présidentiel de Royal (ça fait évidemment râler les Gérard Filoche et autres).
    Il est question d' »ouvrir une large négociation avec les partenaires sociaux ».
    Et les régimes spéciaux seront évidemment pris en compte.

    Je comprends que mon allusion aux non-dits vous fasse rigoler, mais c’est vrai qu’ils en disent souvent beaucoup (par exemple quand sur la « sécurité sociale professionnelle » il est question de « droits et de devoirs » et aucun devoir n’est cité).

    Concernant les « copinages », Ok c’est un peu à quoi j’avais pensé mais le mot « copinages » m’a surpris pour ça … et que les notables locaux avec le scrutin majoritaire, ça débouche quand même sur des sacrées mafias … en plus, la proportionnelle apportera forcément un gain fondamental pour la parité car là, on pourra aussi contrôler le nombre relatif d’hommes et de femmes dans les premiers postes de la liste.
    D’ailleurs c’est seulement dans les scrutins à la proportionnelle que la parité a pu fonctionner.

  • Si l’absence de proportionnelle avait supprimé le copinage, ça se saurait.
    « Faut-il comprendre… que le programme de F. Bayrou sera soumis à renégociation? N’est-ce pas quelque peu gênant aux entournures de revenir, sous les ors des ministères, sur un programme censé avoir été approuvé par le peuple »
    Faut-il comprendre que les programmes de Nico et de Ségo ne seraient en aucun cas soumis à renégociation? Et depuis quand le président de la République gouverne-t-il seul? Depuis quand le gouvernement n’a-t-il plus d’autre pouvoir que celui de godillot?
    Quant à « renouer avec les errements du régime précédent », l’argument était attendu, tant la IVe République sert de repoussoir. C’est oublier que la France connut alors une forte croissance économique et un progrès social marqué. Si cette « mal-aimée » finit dans le discrédit, c’est qu’elle dut affronter simultanément (et fut en cela la seule du monde occidental), en période de guerre froide, deux problèmes majeurs: la décolonisation et l’existence d’un fort parti communiste. Ces deux obstacles ont aujourd’hui disparu, aussi le risque d’un « retour à la IVe République » me semble-t-il relever du fantasme ou des habiletés de la polémique politicienne traditionnelle.

  • A propos de la 4eme république : a l’epoque le president était bcp moins puissant qu’a l’heure actuelle dans la 5eme. Donc clamer haut et fort que mettre 50% de proportionnelle à l’AN nous ramenera à la 4eme république est au mieux une meconnaissance des institutions, au pire un mensonge et un epouvantail qu’on agite pour faire peur.

  • J’aime bien lire des débats sur ce sujet. C’est précisément là-dessus que F. Bayrou sera élu s’il est élu, et c’est précisément pour cela que je vais voter pour lui : mettre le bazar dans l’organisation de la vie politique.
    Un bazar constructif, à mon sens, et susceptible de permettre la réforme.

    Je commencerai par poser une question : à quoi cela sert-il d’avoir une majorité à l’Assemblée, et au Sénat? Chirac a eu une très large majorité à l’Assemblée, organisée en un parti parfaitement structuré. Il avait la majorité au Sénat également. Après 2002, j’ai voté à droite, en me disant : il faut que quelqu’un fasse quelque chose. Droite s’il le faut, bien ou mal, mais quelque chose, pour réformer le pays : ras-le-bol de la cohabitation, vive la responsabilisation. Pour résumer 😉
    Ben on a eu en 5 ans trois gouvernements, et deux premiers ministres. Aucune réforme n’a complètement aboutie, y compris une réforme qui avait été préparée sous la gauche, celle de l’évaluation des fonctionnaires. On a même eu le droit de voir le chef de l’Etat demander la non-application d’une loi pourtant déjà promulguée, ce qui fut une première (merci le CPE).
    Alors? je ne vois plus du tout pourquoi moi, citoyenne, je devrais me soucier d’assurer à qui que ce soit une majorité à l’Assemblée. J’ai une telle horreur de la fausse démocratie par la rue, que j’aurais même tendance désormais à penser le contraire : pourvu que les débats puissent être éludés à l’Assemblée, au nom de la discipline des partis, et que finalement il ait lieu dans la rue. De la façon la plus détestable qui soit, avec la prise en otage de la société civile.

    Je crois que Nicolas Sarkozy prend le même chemin. A supposer qu’il ait une majorité à l’Assemblée, je ne vois pas comment un homme qui a réussi à se faire autant haïr (écoutez ce que disent les gens, c’est totalement irrationnel) pourra faire quoi que ce soit. Il se trouve qu’en plus son projet ne me convient pas, mais après tout, j’ai le même problème avec S. Royal. Je suis convaincue que s’il est élu il ne pourra rien faire, et passera sa vie à lutter contre des grèves plus ou moins justifiées.

    A mon avis, F. Bayrou est le seul à se donner les moyens de réformer. Il s’en donne les moyens économiquement (vous citez Ch. de Courson avec respect, c’est lui qui a chiffré le programme, l’institut de l’entreprise trouve qu’il a fait du bon travail). Il s’en donne les moyens institutionnellement.
    Oui, il faut chercher le consensus.

    A en croire les sondages, beaucoup de gens pensent comme moi que c’est urgent. J’ai le sentiment que les problèmes identifiés sont les mêmes, et qu’au fond, il n’y a pas 50 milliards de solutions possibles, parce que la marge de manoeuvre est limitée.

    Ben non, je sais pas comment ça va se passer exactement. il y a des tas de possibilités : ça dépend du candidat en face de qui Bayrou se trouvera, on peut tout à fait imaginer une scission du PS (dont l’unité est déjà bien entamée par le TCE et les primaires), et même une scission de l’UMP (tant que NS est premier dans les sondages, on ne voit pas tout).

    On peut tout imaginer. Moi, ça me va très bien. Si cela ne vous convient pas, vous votez ailleurs. C’est le coeur de sa candidature, je ne crois pas qu’on puisse faire semblant de lui faire découvrir la difficulté de ces choix. En revanche, on peut très bien débattre sur l’intérêt aujourd’hui de chercher des majorités absolues à l’Assemblée.

    Encore une chose : Je travaille dans une administration centrale, dont les missions constituent la priorité de tous les candidats en lice. Depuis le mois de septembre, il ne se passe plus rien. Les mouvements engagés se poursuivent, en tout cas ceux dont on pensent qu’ils ne seront pas remis en cause par les suivants, ou dont on souhaite qu’elle soit suffisamment engagées pour ne plus pouvoir être remises en cause (mais ceux qui sont opposés font traîner les dossiers). Plus personne ne fait remonter d’idées. Les gens préparent des rapports au cas où, et éventuellement leur retraite.

    C’est ça l’alternance? l’opposition gauche/droite absolue? la posture qui veut que le nouveau ministre fasse surtout tout à fait autre chose que le précédent? avec le quinquennat, cette blague va se reproduire tous les cinq ans?

    Quand je vois que même la réforme Fillon est remise en cause par S. Royal, ça me fait peur.

    Les réformes à engager doivent faire l’objet d’un consensus, on ne peut pas revenir dessus à chaque élection. En tout cas, c’est là-dessus que je me suis décidée sur François Bayrou, et, encore une fois, je ne suis pas la seule.

  • Je crois que Lisette symbolise bien le vote Bayrou : « mettre le bazar dans l’organisation de la vie politique ». Et si, contre toute attente, il finissait par gagner, ce sera essentiellement pour cette raison : ni UMP ni PS, ni Sarko ni Ségo. C’est vrai que ça fait quand même 26 ans que l’on n’a pas eu un président de la République d’un autre parti que l’UMP (=RPR) ou le PS…

    Je pense de plus que les Français, au fond, ne prennent plus l’élection présidentielle très au sérieux. « Alors, pourquoi pas Bayrou ? », se disent-ils… Et à mon avis, tous les arguments sur l’immobilisme ou la IVe République n’ont absolument aucune chance de porter.

  • Mr Bayrou était en visite dans le plat pays qui est le mien ce jeudi. Il a rencontré divers ténors politiques, dont Mr Reynders, ministre des finances et Président du MR (équivalent de l’UMP dans la partie francophone du pays). Ce dernier a eu une de ces ‘petites phrases’ qui ‘piquent’:

    La question du journaliste était: « Que pensez-vous d’un éventuel 2ème tour en France entre NS et FB ? »

    Réponse de Reynders: « Ce serait une bonne nouvelle pour le PS, car cela voudrait dire qu’ils auront réussi à empêcher le FN d’arriver au second tour » Perso j’étais écroulé de rire en entendant cela… Comme disait Franquin: ‘Pandanlagl’ … 😉

  • Lisette,

    Je partage à peu de choses près votre sentiment sur François Bayrou.

    Je lis ci et là que l’on critique le manque de responsabilité qu’a pu exercer l’homme. Soit. Enfin je pars du principe que l’on juge un homme dans sa conduite face aux difficultés auxquelles il a du faire face. De ce fait, si je place Mme Royal comme l’Everest de l’incompétence, je souris sous cape à la démonstation d’efficacité de M.Sarkosy en tant qu’ancien ministre des Finances. Car tout comme Lisette je suppose, j’ai connu le passage de ce monsieur dans ce ministère, et j’ai été frappé par son immobilisme (sauf en ce qui concerne le fait de prendre des arrêtés destinés à accroître les rémunérations de haut-fonctionnaires). Non en fait, je lui rends tribut de son action en faveur des quelques pourcents obtenus à grande lutte contre la grande distribution. Mais en dehors de cela ?

    En fait, et à lire « Jeff », je comprends que les partisans UMP ou PS soient désorientés voire déçus d’une telle montée dans les sondages. Et qu’ils fustigent lesdits électeurs potentiels faute de les comprendre. Seulement parfois il vaut mieux aller dans l’inconnu plutôt que de rester sur des recettes éculées dont on connait le résultat aujourd’hui.

    Petite parenthèse : je remercie M.Debré pour avoir fait voter en catimini une disposition prévoyant le maintien des rémunérations pour les députés pendant 10 semestres en cas de désaveu par leurs électeurs. Bel exemple de responsabilité de la part de personnes censées nous représenter par leur absentéisme et leur culture du cumul de mandat. Alors oui quand j’entends qu’un homme comme Bayrou évoque à mots intelligibles qu’au Parlement Européen, si l’on ne siège pas, on n’est pas payé, je me dis qu’il y a de l’espoir.

    Ce n’est sans doute pas l’homme providentiel que tout français attend. Mais je ne préjuge pas aujourd’hui de sa capacité d’entraînement face à l’immobilisme qui sera quels que soient aujourd’hui les discours des autres partis (PS et UMP).

  • A l’époque, François Bayrou dénonçait une union RPR-UMP, en déclarant « Quand on pense tous la même chose, c’est qu’on ne pense plus rien ». Aujourd’hui, il voudrait qu’on pense tous la même chose… que lui !

    Si François Bayrou avait vraiment voulu mettre en application ses idées, il n’aurait pas manqué l’occasion que la création de l’UMP lui laissait en 2002. Il aurait fait comme Jean-Louis Borloo, et il se serait mis aussitôt au travail pour aider les Français dans leurs difficultés. Mais François Bayrou a préféré se contenter de rester un opposant ambigu, pour mieux préserver ses chances d’accéder en 2007 au poste « suprême ».

    En savoir plus : lien vers mon site.

  • Seulement parfois il vaut mieux aller dans l’inconnu plutôt que de rester sur des recettes éculées dont on connait le résultat aujourd’hui.

    Tout le problème réside dans le « parfois »

    Sur le principe, je suis plutôt d’accord, sauf que bien loin d’être une idée audacieuse et nouvelle, ça a tendance à devenir extrêmement rébarbatif. En France, le parti majoritaire est le parti « Du passé faisons table rase »
    * qui a voté pour Laguiller et Besancenot parce que « Jospin n’était pas assez à gauche » (Bilan : second tour Le Pen-Chirac)
    * qui a donné quasiment toutes les régions au PS en 2004 pour virer Raffarin (pas vraiment un succès). En tant que gauchiste attitré de ce blog, ça me réjouit plutôt, mais la lucidité me pousse à ajouter que ça m’étonnerait que la gauche était le meilleur choix dans autant de régions.
    * qui a voté NON au TCE parce qu’il était trop libéral (bilan : on reste dans la constitution de Maastricht-Nice qui est encore plus libérale, en plus d’être non démocratique et inefficace)
    * qui voterait Bayrou à en croire les sondages, alors que faute de clarification de sa part sur la coalition parlementaire sur laquelle il compte s’appuyer, on se dirige vers 5 ans de cohabitation (quel bonheur !)

    Alors oui quand j’entends qu’un homme comme Bayrou évoque à mots intelligibles qu’au Parlement Européen, si l’on ne siège pas, on n’est pas payé, je me dis qu’il y a de l’espoir

    Démagogie !

    L’important pour un député n’est pas de faire de la présence sur les bancs mais de bosser, et le nombre d’heure à roupiller sur les bancs de l’Assemblée Nationale en lisant Le Monde est une très mauvaise métrique du boulot réel que fait un député. Quand on regarde les statistiques de présence sur les bancs du parlement européen, on s’aperçoit facilement que des gros bosseurs unanimement reconnus comme Michel Rocard ou Alain Lipietz font partie des soit-disant fumistes.

    Comment évaluer le boulot réel d’un député de manière juste ? Vaste sujet, mais on peut faire une expérience simple. Quand je vais sur le site de l’Assemblée Nationale, je vois
    François Bayrou : Questions au gouvernement (13 en 5 ans !)

    Ségolène Royal : Questions au gouvernement : 323

  • FB ne peeut que nous mener à une impasse dans laquelle le pays deviendrait ingouvernable car comme l’a très bien démontré Nicolas Sarkozy hier dans la société que nous propose FB ce sera toujours celui qui dit NON qui aura raison. Ce sera donc une société de l’immobilisme où aucune réforme ne sera possible. Plusieurs exemples :

    – Réforme des retraites : l’UMP est pour la loi Fillon, le PS veut l’abroger
    – 35 heures : l’UMP veut leur assouplissement voire leur disparition, le PS les protègera par dogmatisme
    – Fiscalité : l’UMP a un programme très ambitieux sur l’allègement de la fiscalité, le PS veut l’alourdir

    Et je pourrais continuer ainsi pendant des pages et des pages. FB nous propose de faire ce qu’il a fait à l’EN ==> rien. Trop soucieux de ne pas froisser les syndicats (ceux qui disent NON), aucune réforme n’a été entreprise.

    Enfin, FB irait expliquer à tous ceux de droite qui l’ont toujours soutenu qu’ils ne comprennent rien et que la vérité est ailleurs ? Ce n’est pas sérieux. A l’image de Borloo ou de Madelin il aurait mieux fait de faire vivre ses idées dans l’UMP plutôt que de se marginaliser et de revenir avec un programme de révolution de salon.

  • Au-delà de ses ambitions personnelles (qui ne sont pas plus illégitimes que celles de Sarkozy), on peut comprendre quand même que Bayrou n’ait pas accepté de fondre l’UDF dans l’UMP, ce qui revenait de fait à la disparition de l’UDF. Le RPR de Chirac avait depuis 1981 (et l’éviction de Giscard) vocation à être hégémonique à droite et l’UMP voulait carrément absorber l’UDF. S’il avait cédé, Bayrou devrait aujourd’hui soutenir Sarkozy (dur pour un centriste !) et adhérer par exemple à son discours monomaniaque sur « la France qui se lève tôt » qui, paraît-il, l’horripile (ce qui nous fait un point commun… j’en cherche au cas où je serais obligé de voter pour lui au second tour…).

  • [quote comment= »6605″]Comment évaluer le boulot réel d’un député de manière juste ? Vaste sujet, mais on peut faire une expérience simple. Quand je vais sur le site de l’Assemblée Nationale, je vois
    François Bayrou : Questions au gouvernement (13 en 5 ans !)

    Ségolène Royal : Questions au gouvernement : 323[/quote]

    La seule chose, cher ami, c’est que chacun sait que les questions au gouvernement ne sont pas rédigées par le député mais par ses assistants parlementaires et qu’avec Ségolène Royal, le sujet « assistants parlementaires » sent le souffre.

  • [quote comment= »6508″]Ensuite au moment de la création de l’UMP, tout le monde pensait que l’OPA de Chirac sur l’UDF allait écrabouiller l’UDF. Il s’en est fallu d’un cheveu mais FB a réussi là ou personne ne l’attendait, maintenir un groupe à l’AN et ce SANS alliance. Il y a eu un candidat UMP en face de chaque candidat UDF en 2002 ! Car c’était la volonté de l’UMP d’être le parti UNIQUE de la droite.[/quote]

    C’est évidemment faux, la très grande majorité des députés UDF n’ont pas affronté de candidat UMP dans leurs circonscriptions, si l’on oublie ce fait on peut toujours lire le billet de Verel consacré à ce sujet.

    [quote comment= »6557″]Pourquoi cous croyez que si il est élu il ne voudra pas gouverner ? Il n’a jamais proposé si on l’écoute bien une alliance UMP / PS, cela est un réve. Mais un nouveau parti (ben oui, chaque président à son parti) composé d’hommes et de femmes de sensiblité de gauche et de droite.

    Et ceux qui ne voudrons pas s’associer à la démarche (si celle ci a été approuvée par la majorité des français) seront dans l’opposition. Et ils seront dignement représenté en proportionnelle (non intégrale je le précise).[/quote]

    La proportionnelle, c’est pour 2012, je la vois mal être instituée un mois avant l’élection. Quant à la sensibilité de gauche ou de droite de ses députés, il faudra donc la deviner parmi les candidats d’ores et déjà investis, dont le point commun est le soutien de Bayrou. Il faudra que ce soit clair pour tout le monde que ce qu’il propose n’est pas l’union de la gauche ou de la droite (qui ont des idées bien différentes sur certains sujets, ce n’est pas qu’une distinction artificielle), mais le grand parti uniquement pro-Bayrou, où tout le monde pensera comme lui.

  • [quote comment= »6598″]Petite parenthèse : je remercie M.Debré pour avoir fait voter en catimini une disposition prévoyant le maintien des rémunérations pour les députés pendant 10 semestres en cas de désaveu par leurs électeurs. Bel exemple de responsabilité de la part de personnes censées nous représenter par leur absentéisme et leur culture du cumul de mandat. [/quote]

    Je n’ai pas connaissance de ça. Mais j’ai connaissance, en revanche, du vote du groupe UMP supprimant les avantages du Pdt de l’Assemblée Nationale, dont la secrétaire à vie. Est-ce limité au cas présent où de tels avantages pour une présidence de trois mois semblerait un peu excessifs, je ne sais pas. Mais soyez donc équitables dans vos constatations.

  • dont acte pour les députés UDF, cependant une question

    combien de députés communistes ont été élu sans adversaires PS en face ?

    Ce n’est pas pour mélanger, mais simplement pour dire que ce n’est pas parcequ’il n’y a pas hostilité franche qu’il y a confusion ou identité entre les partis.

    Il me semble de mémoire, mais je peux me tromper que depuis 2 ou 3 ans aucun budget UMP n’a fait l’objet d’un vote approbateur (abstention et 1 contre de tête) de l’UDF et enfin qu’il y a même eu un vote de censure. On pourrais prendre d’autres exemples..

    Ce sont deux actes importants de politique qui dénote tout de même une distance qui a été prise depuis 2002.

    Pour Koz j’ai eu les mêmes échos que vous sur les assistants / assistantes parlementaires de SR…

    Sinon une questions le nombre de fois ou on peut poser des questions au gouvernement est t’il proportionné à la représentation à l’AN avec 23 députés .. cela ne ferait pas grand chose ce qui expliquerait une partie de la différence.

  • [quote comment= »6619″]Avant de réagir sur le fond, je m’insurge contre le non respect de mon droit d’auteur pour les Bisounours/UDF/Quitterie Delmas![/quote]

    Une idée n’est pas protégeable, patate 😉 . En revanche, une création, oui, et celle-là est de Laurent Gloaguen (mais, comme il le signale lui-même, il faudrait poursuivre la chaîne, car ce n’est qu’une combinaison de deux visuels probablement protégés).

  • « alors oui quand j’entends qu’un homme comme Bayrou évoque à mots intelligibles qu’au Parlement Européen, si l’on ne siège pas, on n’est pas payé, je me dis qu’il y a de l’espoir. »

    Si c’est exactement ce qu’a dit FB, il y a un gros malaise…un député européen français est payé en partie par son pays, même salaire qu’un député national français( 5200 brut/mois), et en partie par le parlement europeen ;prime pour la circonscription( 3600E/mois), fixe pour les assistants (12 576 E/mois), la seule chose que le parlement européen leur retire c’est l’indemnité journalière de déplacement de 260 E/jour quand ils ne sont pas présents…

    je n’ose envisager que FB s’amuse avec de faux frais de déplacement en avion qui sont entièrement pris en charge par le parlement europeen…

    je m’étonne que les sarkozistes du parlement européen n’ont pas encore tiqué…ils attendent peut-être le second tour

  • @ Prevali
    Si FB a réussi à avoir un groupe à l’Assemblée c’est parce que 2 députés, élus sous l’étiquette UMP, ont rejoint l’UDF juste après les élections législatives.

  • @ Koz :

    [quote comment= »6613″]Je n’ai pas connaissance de ça. Mais j’ai connaissance, en revanche, du vote du groupe UMP supprimant les avantages du Pdt de l’Assemblée Nationale, dont la secrétaire à vie. Est-ce limité au cas présent où de tels avantages pour une présidence de trois mois semblerait un peu excessifs, je ne sais pas. Mais soyez donc équitables dans vos constatations.[/quote]

    Une petite précision : je n’attaque pas particulièrement ici les députés de l’UMP. Je leur suis gré de leur travail par ailleurs sur les quelques réformes engagées sous le gouvernement de M.Raffarin. Il s’agissait plus symboliquement de souligner le pourquoi de mon rejet (et pas que le mien) d’une classe politique qui n’a d’autre but que de se faire réélire et non de changer l’ordre des choses. Or à mon goût si l’on veut demander des sacrifices à la société française, l’exemple doit commencer par venir de ceux qui nous gouvernent.

    @ Jmfayard :

    Oui je comprends vos doutes sur le fait que si François Bayrou se trouve élu, il n’est pas pour autant certain que son action soit efficace. Mais je doute moins de son efficacité qu’une SR ou d’un NS. Je suis sans doute naif mais justement le fait qu’il n’ait pas exercé dans un ministère, ou qu’il ne soit pas sorti de l’ENA plaide en sa faveur dans mon cas : je me dis que justement il sera de ce fait capable d’aborder les décisions difficiles en dépassant les clivages, voire en prenant les Français à témoin.
    C’est un pari fait sur l’avenir en réaction à la certitude (forcément objective) de ce qu’il serait si SR ou NS était élu. Je vous rassure cependant : je ne crois pas en sa réussite à cette élection, les opinions en sa faveur devant à mon idée faire place à un pragmatisme de dernière minute.

    @ Alex :

    La remarque que je lui attribue doit pouvoir être visionnée sur le site de TF1 « J’ai une question à vous poser ». Il répondait en cela à la question d’un élève pharmacien lui proposant de modifier les institutions en 1) retirant le droit de vote d’un député absent (meme en cas de procuration) 2) qu’un député européen français ne soit pas payé s’il manque une session.

    Plus généralement, je ne cherche pas à vous convaincre ici de voter pour FB. Je laisse l’auteur du présent site le faire pour Nicolas Sarkosy avec bien plus d’élégance que je ne puis avoir. Pas plus que je n’invite quiconque à voter SR (elle en a déjà bien du mal toute seule 😉 ).
    Seulement quand j’entends comme hier soir NS dire qu’il veut fusionner les Direction Générale des Impôts (DGI) et la Direction Générale de la Comptabilité Publique (DGCP ou Trésor Public), que les douaniers n’ont plus lieu d’exister vu qu’il n’y a plus de frontières, je me demande ce que faisait ce monsieur lors de son passage à la tête du Ministère des Finances. Pourquoi ne pas avoir agi en faveur de la fusion alors qu’il était à la tête de ce ministère ? Pourquoi avoir crier à raison des succès emportés par les douaniers dans la lutte contre la contre-façon ? Je préfère mettre cela sur le fait que l’homme doit commencer à être épuisé par une campagne débuté un peu trop tôt en ce qui le concerne.

  • Habile interpellation de DSK dans Le Monde : « François Bayrou devra finir par se déterminer. S’il va jusqu’au bout de sa logique – et je l’y encourage ! –, il se prononcera contre l’alliance avec Nicolas Sarkozy au second tour ».

  • @irul

     » 2) qu’un député européen français ne soit pas payé s’il manque une session. »

    ok mais on lui retire quoi son salaire 5200 brut??? ou tous les frais et le salaire 22000…il y a de la marge dans le retirer…

    et s’il prend exemple sur le parlement c’est simplement l’indemnité journalière de déplacement 260E/j

    je doute qu’en prennant pour seul critère la présence au parlement pour écouter les inepties de certains groupes parlementaires soit une bonne méthode, je dirais même que d’entendre certains de ces commentaires est néfaste pour un cerveau normal non immunisé contre certains types de bêtises verbales

  • @Irul :

    1 – Nicolas Sarkozy n’a pas fait l’ENA. Il est diplômé de Droit et de Sciences Politiques et a passé avec succès le CAPA pour devenir Avocat.

    2 – La réforme du Trésor et des Impôts a été depuis toujours un défi qu’ont essayé de relever les Ministres des Finances (Jean Arthuis, Nicolas Sarkozy, Francis Mer). Jusqu’à présent la volonté politique a fait défaut et les syndicats ont réussi à scléroser ces administrations. Mais il est clair que l’objectif affiché par Nicolas Sarkozy cette fois-ci sera atteint sans laisser une fois de plus les syndicats paralyser la réforme. En tout cas c’est ce que je crois.

    3 – Concernant les Douanes tu n’as pas correctement écouté hier semble-t-il car Nicolas Sarkozy n’entend pas supprimer le corps des Douanes mais s’interroge légitimement sur l’effectif de ces derniers qui est resté stable malgré la disparition des frontières.

    Sur la réforme de l’Etat il est ahurissant d’entendre les critiques des la gauche alors que, comme NS l’a précisé hier, son plan aboutirait au même nombre de fonctionnaires qu’en 1992, période à laquelle nos enfants n’étaient pas laissés à l’abandon ou nos malades laissés pour morts comme annoncé par la gauche en cas d’élection de NS…

  • [quote comment= »6631″]je dirais même que d’entendre certains de ces commentaires est néfaste pour un cerveau normal non immunisé contre certains types de bêtises verbales[/quote]

    Je n’ai pas tout compris là :). Seulement le lieu où l’on vote les lois n’est pas par définition — et de mon point de vue —, l’équivalent d’une salle des pas perdus où l’on erre si l’on a rien d’autre à effectuer. Je préfère payer mieux un député pour qu’il effectue simplement cette unique tâche (et il y a là de très forts gisements de productivité) plutôt qu’il court après tous les rateliers. Saviez-vous que les budgets du Parlement échappent toujours à tout contrôle de la Cour des Comptes ?

    @ Nsi

    Je connais le parcours de Nicolas Sarkosy. Et je trouve en cela d’autant plus remarquable qu’il se soit hissé là où il se tient aujourd’hui. J’ai par ailleurs une forte estime vis à vis de son courage physique –bien que n’habitant pas Neuillly –, au souvenir de son intervention où il prend son courage à deux mains pour enlever un enfant des mains de HumanBomb. Et je doute que l’instant fut préméditer pour plaire à l’unique caméra.

    Sur le deuxième point, et pour parler de sujets que je connais : la fusion entre la DGI et la DGCP s’effectue au quotidien. Les structures ont été rationnalisées non sans mal (il n’y pas que les syndicats qui sont contre mais également les élus qui oublient qu’ils sont députés quand ils sont touchés au premier chef). Les systèmes d’information sont en train de fusionner; de nouvelles structures regroupant les deux directions sont érigées.
    Les syndicats peuvent y voir un affaiblissement de leur pouvoir, mais à mon goût l’essentiel des résistances viennent des haut postes fonctionnels qui seraient ainsi supprimés. La réforme a été initialement engagée sous le ministère de Laurent Fabius, et a régulièrement (mais sans bruit) été incitée par ses successeurs. Le nombre d’emplois budgétaires à temps plein diminuent , tout autant que le nombre d’implantations. Mais vu qu’il vaut mieux taire la chose pour éviter un éventuel désordre, je comprends que le public n’en ait pas connaissance.

    Concernant le troisième point, je vous accorde le bénéfice du doute.

  • [quote comment= »6606″]FB ne peeut que nous mener à une impasse dans laquelle le pays deviendrait ingouvernable car comme l’a très bien démontré Nicolas Sarkozy hier dans la société que nous propose FB ce sera toujours celui qui dit NON qui aura raison. Ce sera donc une société de l’immobilisme où aucune réforme ne sera possible. Plusieurs exemples :

    – Réforme des retraites : l’UMP est pour la loi Fillon, le PS veut l’abroger
    – 35 heures : l’UMP veut leur assouplissement voire leur disparition, le PS les protègera par dogmatisme
    – Fiscalité : l’UMP a un programme très ambitieux sur l’allègement de la fiscalité, le PS veut l’alourdir

    [/quote]

    Votre commentaire est typique : vous avez une vision très caricaturale des positions des uns et des autres, et si vraiment elles s’expriment comme vous le faites, alors je suis « contre » ou plutôt pour d’auters positions que els deux que vous présentez :

    en sortant de ces positions caricaturales, on va pouvoir enfin rentrer dans les vrais débats !

  • [quote comment= »6632″]@Irul :
    Sur la réforme de l’Etat il est ahurissant d’entendre les critiques des la gauche alors que, comme NS l’a précisé hier, son plan aboutirait au même nombre de fonctionnaires qu’en 1992, période à laquelle nos enfants n’étaient pas laissés à l’abandon ou nos malades laissés pour morts comme annoncé par la gauche en cas d’élection de NS…[/quote]

    il y a là-dessus une différence entre vous et moi : il me semble que les besoins en matière de santé, d’éducation, de dépendance, de sécurité, de justice, d’environnement et j’en passe, ont beaucoup augmenté depuis cette époque, et plus fortement que les besoins en yaourts, en services bancaires, en publicité et autres.

    C’est une tendance longue et lourde de nos sociétés sur le long terme.

    On peut toujours faire gérer une partie de ces besoins par des non-fonctionnaires, on peut aussi changer le statut des fonctionnaires, tout ce que vous voulez
    … mais les besoins en prélèvements augmenteront si on ne veut pas que ces services soient gérés par le marché et uniquement ou prioritairement au service de ceux qui sont solvables.

  • @nsi et duong

    Et puis tout augmente, même la population.

    Mais il est permis de penser qu’il est possible d’effectuer les tâches plus efficacement. Cela demandera, il est vrai, un effort pour certaines équipes, de réorganisation de certains processus, bref, un travail de modernisation du fonctionnement.

    Attention, merci de ne pas me faire dire ce que je n’ai pas dit: loin de moi de penser que les fonctionnaires sont des incapables ou des flemmards. Mais j’ai eu la possibilité de constater que lorsqu’on met 10 personnes sur un projet qui pourrait n’en requérir que 2, il arrive souvent que loin d’être réalisé 5 fois plus vite, ce projet mette 2 fois plus de temps à aboutir. C’est vrai dans le privé aussi, d’ailleurs (sauf que dans le privé, quand on perd de l’argent, les conséquences sont plus immédiates).

    C’est ce qui constitue d’ailleurs pour moi l’une des profondes erreurs de jugement d’Aubry et du gouvernement Jospin à propos des 35 heures.

  • J’ai tendance à avoir la même analyse sur Bayrou…

    Son passé de ministre ne plaide pas pour lui : il se résume à l’inaction et au conservatisme.

    S’il est élu, comment gouvernera-t’il, ou plutôt comment son 1er ministre gouvernera, et avec quelle majorité? Il surfe sur l’illusion qu’un gouvernement peut ressembler à une équipe de foot… « on prend les meilleurs », ce qui est une ineptie.

    Sans majorité absolue ou relative, il sera l’otage de l’UMP. Un peu comme VGE avec le RPR au temps de Chirac…

    Ce sera tout sauf le changement… surtout s’il compte introduire une grosse dose de proportionnelle aux législatives…

  • @jpe : je partage votre point de vue concernant la productivité des agents de la fonction publique qui pourrait être accrue si on leur donnait la motivation pour ce faire.

    @duong : ma réponse est la même que celle de JPE. Quant à mes positions elles ne sont pas caricaturales mais reflètent les clivages existants et que FB tente de nier. Que ces clivages doivent être dépassés c’est une évidence mais ils sont néammoins porteurs de débats.

  • @pas perdus

    Peut-être que Bayrou joue aussi sur ce qu’il considère comme un principe de responsabilité de l’électeur, qui le conduirait à élire une majorité pour le président en place (du moins sur sa première legislature, ce qui est systématiquement le cas dans un système quinquennal).
    Cela pourrait paraître vrai en considérant l’élection legislative de 2002, où la droite aurait pu craindre un retour de bâton du 21 avril, qui n’a pas eu lieu.
    Mais c’est un raisonnement faussé et biaisé.

  • nsi : vous seriez surpris en parlant avec beaucoup de socialistes.

    JPe, Nsi : évidemment il est possible de faire des tâches plus efficacement,

    et il y a beaucoup de gains de productivité à faire dans la fonction publique,

    mais à la limite ce que je dis ne concerne pas forcément un « travail de fonctionnaire » :

    c’est plutôt que les besoins les plus fortement croissants à long terme sont soit des services collectifs (environnement, sécurité, justice : regardez les USA pour cette dernière), soit des besoins pour lesquels on considère en France que tout le monde, même non solvable, doit y avoir un accès égal : éducation, santé, dépendance, j’ajouterai la garde d’enfants …

    Donc besoin de « services publics » (c’est-à-dire soit gratuits soit largement financés par les prélèvements, et même remplis par un organisme privé),
    et/ou de redistribution
    pour assurer la solvabilité de la demande.

    C’est une tendance de long terme.
    Evidemment il existe une autre tendance de long terme à l’individualisme.
    Mais du point de vue du bien-être collectif, il me semble clair que le marché est très insuffisant à long terme.

    (sans compter les besoins en régulation du fait de la complexité de la société, de la tendance naturelle non à une concurrence croissante mais à une concentration croissante …)

    C’est sans doute ce qu’une vraie gauche moderne devrait dire, mais non : pour des raisons électorales, on préfère flatter l’individualisme (cf la révision de la carte scolaire) en disant « hausses de prélèvements interdites ».

    Désolé je sais encore faire la différence entre l’utilité de mon petit voyage aux Bahamas et celle de l’opération médicale d’un autre … déjà que les ouvriers ont 7 ans d’espérance de vie en moins que nous, alors on leur doit bien ça.

    Et je ne parle pas des infrastructures :
    regardez le bordel sur la fibre optique !

    Si l’Etat finançait le réseau (par l’emprunt évidemment) et le nationalisait pour en percevoir plus tard une redevance et en donner un accès égal à tous les opérateurs,

    hé bien ça coûterait moins chez à tout le monde à l’avenir et ça irait plus vite pour fibrer le pays que la guéguerre que se livrent actuellemnt les opérateurs !

  • aCaroline :
    [quote comment= »6623″]@ Prevali
    Si FB a réussi à avoir un groupe à l’Assemblée c’est parce que 2 députés, élus sous l’étiquette UMP, ont rejoint l’UDF juste après les élections législatives.[/quote]

    Inexact :
    1) si mon souvenir est bon, juste après les législatives, 1 député UDF est parti au groupe UMP et 1 député UMP au groupe UDF ;
    2) de toute façon, il suffit de 25 députés, donc ces allers-retours n’ont rien changé à la possibilité de constituer un groupe.

  • Bayrou ne sera pas une étoile filante, il sera au second tour et battra Sarkozy avec le report massif des voix de gauche pour faire barrage au candidat de l’UMP.

    Sarko et sa clique le savent pertinamment, eux qui font tout pour le tacler en espérant que Ségolène sera au second tour. Ca m’amuse beaucoup, les « mon ami Bayrou » et les « Bayrou est de droite » lancés par les caciques de l’UMP à l’intention des électeurs de gauche qui seraient tentés par le candidat centriste. Cette stratégie montre à quel point ils ont une peur panique de voir Bayrou arriver au second tour.

    Bayrou n’est plus de droite, il s’est recentré. Certes, il n’hésitera pas à emprunter des idées à droite et à gauche, mais s’il arrive à s’entourer de gens compétents, ce sera plus un avantage qu’un inconvénient. Il est européen convaincu, il est un remarquable tribun, et ce n’est pas, – ce n’est plus -, un homme d’appareil. C’est ce qui intéresse les gens de centre gauche tels que moi.

    Il est l’exact opposé d’un Sarkozy, fermé, autoritaire, de plus en plus enfermé dans l’idéologie qu’il bâtit jour après jour.

  • Lu cet article de Christian Blanc sur le site d’Energie 2007 (http://www.energies2007.com/index.php?2007/01/24/39-mettre-en-oeuvre-les-reformes)

    mercredi 24 janvier 2007

    J’explique aujourd’hui, dans une interview au « Figaro », les raisons qui m’amènent à soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. Plutôt que reprendre ces raisons en détails, je voudrais apporter ici un complément.

    Depuis quelques années, et particulièrement après le 21 avril 2002, le sentiment que la France est au bord d’une crise est de plus en plus partagé. Face à ce constat, de nombreux travaux ont été menés afin d’identifier les réformes nécessaires pour remettre notre pays d’aplomb. Vous le savez, j’ai contribué à cette réflexion avec l’Ami Public, avec le rapport au Premier ministre « pour un écosystème de la croissance », avec le livre « la croissance ou le chaos » ou encore en participant à la commission Pébereau sur la dette publique. Bien entendu, la réflexion ne doit pas s’arrêter, mais le moment est venu d’entrer dans une nouvelle phase : le prochain quinquennat doit être celui de la mise en œuvre. La France ne peut plus attendre.

    Parmi les candidats en lice, seul Nicolas Sarkozy est capable d’impulser la mise en œuvre de réformes audacieuses. Il n’hésite pas à briser les tabous de la politique française, il a fait le diagnostic de l’urgence du changement, et son tempérament le pousse à l’action.

    Un seul exemple : en 2004, j’avais envoyé mon rapport sur l’écosystème de la croissance aux principaux dirigeants politiques. Nicolas Sarkozy fut, avec Jean-Pierre Raffarin, le seul à souhaiter me rencontrer pour en parler. Lors de ce rendez-vous, il m’accueillit en me disant : « Bon, ton rapport, c’est très bien… par quoi on commence ? » Nous avons commencé par nous rendre à Grenoble, pour qu’il observe les résultats d’une coopération entre universitaires, chercheurs et entrepreneurs. Trois mois plus tard, en tant que Ministre des Finances, il lançait un appel à projets visant à créer des pôles de compétitivité. Ce fut un succès. Hélas mis en péril par l’absence de réformes structurelles de notre système de recherche et de nos universités. Ces réformes, il faudra les mettre en œuvre dès le début de la prochaine législature. Nicolas Sarkozy a publiquement pris position en ce sens.

    Dans ce nouveau contexte, quel sera le rôle d’Energies2007 ? Plus que jamais, nous ferons pression pour que les thèmes de l’Appel soient au cœur des débats. J’utiliserai ce site Internet et les tribunes qui me seront offertes ailleurs pour défendre les priorités de l’Appel. Plus nous serons nombreux à l’avoir signé, plus nos chances seront grandes de consolider le projet de Nicolas Sarkozy.

    Tout en gardant notre indépendance, nous ferons d’Energies2007 un acteur efficace du rassemblement autour de la candidature qui porte le plus d’espoir de renouveau.

    Christian Blanc

    Si on comprends bien, Christian Blanc aurait aussi montré son projet à François Bayrou, même parti politique d’ailleurs, qui n’a pas jugé bon de le prendre en compte.
    Pour les réformes importantes, avec François Bayrou il faudra attendre !

  • A caroline

    ce que je lis moi,

    j’ai lancé un projet qui a été un succés d’annonce mis en péril par l’absence de reforme de la recherche.

    Bref Sarko a encore fait un effet d’annonce, mis en echec par l’inaction du gouvernement dont il faisait partie (SI SI il est bien ministre depuis 5 ans non ?) .
    Ce qui m’épate le + che NS faire croire qu’il n’est pour rien dans le bilan de la legislature et qu’il ne peut en retenir que ce qu’il souhaite …

    Cela ne trompe personne ..

    quand aux motivations de Christian Blanc on le voit bien c’est son EGO.

    Et un petit commentaire :

    En regardant le rapport de Christian Blanc FB aurait tout de suite du pondre une réforme !!

    A j’oubliais à l’époque il n’tait pas ministre il me semble.

    C’est comme si t’avais reproché a Hollande de ne rien avoir fait en lisant le rapport de chrsitian Blanc.

    Ceux qui font ce sont ceux qui gouverne ce qui ne veut pas dire ipso facto que tout ce qu’il font est bien, ni même que ceux qui ne peuvent agir ne font rien.

    L’action pour l’action c’est ce que l’on appelle du VENT et cela correspond tres bien à Nicolas. Plus besoin d’éolienne avec lui.

  • je suis de ceux qui sont persuadés que bayrou n’a pas besoin de ralliements, ni de savoir maintenant avec qui il va gouverner. Après les présidentielles, il y a les législatives, et comme en 1981 (toutes choses égales par ailleurs) un raz-de-marée en faveur du nouveau parti démocrate, et donc un renouvellement plus que substantiel de la classe politique. Il y a des moments comme celà dans l’histoire, nous y sommes, une bonne Révolution sans effusion de sang !

    Catherine, blog « l’Europe dans la campagne »
    http://catymi.blog.lemonde.fr/

  • Vous jouez aux dés, aussi ?
    Vous évoquez 1981… Quid de 1988, 1995 et 2002 ?
    Vous pensez réellement que nous sommes dans la situation de 1981 ? Que l’arrivée de Bayrou, ancien membre des coalitions UDF-RPR, ancien ministre, sera perçue de la même manière que l’arrivée d’un socialiste à la présidence après près d’1/4 de siècle de gouvernement à droite ? Votre conviction est enthousiaste, parfait, mais je ne la trouve pas réaliste.

  • Loin de chez vous, je regarde cette agitation.

    Je vois un homme du systeme s’en indigner avec beaucoup d’arrivisme sans que je ne puisse voir la « rupture » qu’il propose (ce n’est pas sa dose supplementaire de proportionnelle qui va creer la rupture au contraire. Et en plus, je vois ce que ca donne la ou je vis: la porte ouverte aux extremes et a l’instabilite politique).

    J’ai ete frappe par son arrogance lors de son passage sur LCI / il donne des lecons de tolerance mais se permet un ton qui tuerait a jamais un Sarkozy ou une Royal si les deux se le permettaient.

    Il s’est drappe de beaucoup de dignite pour denoncer des medias au service « des puissances de l’argent » (tres mitterandien tendance trotskyste), mais les utilise avec beaucoup de savoir faire pour faire mousser son effet.

    Plus je le vois, plus il m’est antipathique.

    Pourtant, l’election est deja pliee. Royal et Sarkozy ont perdu. Plus de doutes la dessus.

    Desole pour vous, Koz. Et pour nous tous sans doute.

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