Théâtre d'illusions ?

Bernard Thibault sortait, hier, de sa rencontre avec Nicolas Sarkozy en prenant acte de sa « volonté politique d’ouverture« , tout en affirmant que c’est bien sur ses seuls actes qu’il serait jugé. Précaution élémentaire, que je ne renierais pas. Mais Bernard Thibault s’attribue un peu facilement le beau rôle.

Robert Marchenoir attirait notre attention sur les déclarations de Bernard Thibault au Sunday Telegraph, parues samedi dernier. Sans doute relèvent-elles du jeu syndical norma – en France, tout du moins – mais il convient de ne pas se leurrer sur les intentions de dialogue de Bernard Thibault :

« Mr Sarkozy and his entourage are wrong to imagine the influence of unions is based just on the number of members. We can mobilise. We can organise many big strikes and enormous demonstrations, as we have shown. »

Monsieur Sarkozy et son entourage ont tort de croire que l’influence des syndicats se fonde uniquement sur le nombre de membres. Nous pouvons mobiliser. Nous pouvons organiser de nombreuses grandes grèves et d’énormes manifestations, comme nous l’avons montré.

Il n’hésite pas, à ce titre, à citer en exemple les grèves de 1995, qui avaient « paralysé le pays pendant un mois« .

Bernard Thibault dénonçait hier le fait que Nicolas Sarkozy ait pu affirmer qu’en l’absence de résultat par la négociation, notamment sur le service minimum, une loi interviendrait, affirmant que cela revient à « mettre un revolver sur la tempe » des syndicats. En menaçant de paralyser le pays, Bernard Thibault ne s’en prive pas, pourtant. Traditionnel rapport de forces ?

Peut-être mais, pas d’angélisme. Un, Bernard Thibault n’est pas ipso facto, parce que syndicaliste, un homme du dialogue. Deux, la CGT n’a guère de légitimité pour représenter le pays.

Aussi, si Bernard Thibault affirme vouloir juger Nicolas Sarkozy sur les actes, c’est également sur les actes qu’il faudra juger Bernard Thibault. Pas sur ses déclarations lénifiantes d’hier.

Billets à peu près similaires

Aucun billet similaire (même à peu près).

56 commentaires

  • Exactement. Et le service minimum remet en question le droit de grève des fonctionnaires : la CGT est dans son rôle.

  • [quote comment= »22283″]Si vis pacem para bellum[/quote]

    Bien évidemment. Pour négocier, il faut montrer sa force, c’est assez normal.

    Mais il faut avoir une vision équilibrée du rapport de forces. Et visiblement, la volonté de dialogue de Bernard Thibault est au moins autant soumise à confirmation que celle de Nicolas Sarkozy. D’ailleurs, lui-même n’a guère cherché à afficher une telle volonté de dialogue. Il s’est contenté de commenter celle de Nicolas Sarkozy.

    Quant à la légitimité de la CGT pour représenter « les travailleurs », je dirais que les syndicats ont une légitimité collective à cet égard – qui mériterait d’être améliorée – et que la CGT ne représente véritablement que certains travailleurs, avec une vision idéologique propre de leurs intérêts.

    [quote comment= »22286″]la CGT n’est pas, à ma connaissance, sensée représenter les pays mais… les travailleurs.[/quote]

    Précisément.

    [quote comment= »22287″]Exactement. Et le service minimum remet en question le droit de grève des fonctionnaires : la CGT est dans son rôle.[/quote]

    Affirmation un peu catégorique. Nous ne sommes plus dans le gagnant-gagnant-gnan ? Le service minimum est une conciliation de droits de valeurs au moins équivalentes.

  • Faudrait voir à rappeler que la négociation gagnant-gagnant, c’est un mythe à Ségo, ça existe pas, faut oublier.
    Et la CGT n’est pas, à ma connaissance, sensée représenter les travailleurs, mais les travailleurs syndiqués à la CGT.

  • Je n’arriverai jamais à comprendre en quoi le service minimum est compris par certains par ‘abolition du droit de grêve’…

    Service minimum = un certain pourcentage des travailleurs, pas tous, en alternance et pas tous les jours. De plus, dans le cas des transports, cela ne concerne qu’un certain nombre d’heures et pas toute la journée de travail.

    Que le plus virulent des syndicalistes vienne me dire qu’il trouverait normal qu’un infirmier en grêve refuse de prendre en charge un proche qu’il amène aux urgences…

    Et que l’on ne vienne pas me dire que c’est différent car vie humaine est en jeu. Le principe reste le même: tu es en grêve et tu choisis de faire ton job, ou pas, car ton job est d’utilité publique, et tu le savais lorsque tu as signé ton contrat d’embauche.

  • @ Naja

    Le service minimum est bien évidemment une limitation du droit de grève. Personne ne renonce à un droit sans contrepartie et ce sera l’objet de négociations. Vous savez on ne fait pas grève de gaieté de cœur, et la grève signe un échec de l’équilibre des relations entre syndicats et employeur. C’est un peu facile d’imputer la faute, qui aux syndicats, qui à l’employeur.

  • @ Koz

    Si on t’exproprie pour construire une route d’intérêt public je doute que tu te comportes en citoyen béni-oui-oui, philanthrope au delà du raisonnable. Peut-être même que tu vas te rappeler que tu es avocat et ne pas te laisser plumer.

    Je suis sûr qu’une négociation gagnant-gagnant te paraîtra une bonne solution.

  • Le service minimum est juste une question de conscience professionnelle et morale. Qu’une minorité de mécontents prennent en « otage » une majorité est une aberration et totalement contraire aux libertés fondamentales (circuler, travailler,…). Il ne s’agit bien évidemment pas de remettre en cause le droit de grève ni même de le restreindre mais de prendre en considération l’intérêt général (de ceux qui doivent aller et revenir du travail) plutôt que l’intérêt corporatiste de certains. La seule contrepartie que doit proposer l’Etat est l’assurance qu’un procédé d’alerte sociale identique par exemple à celui en place à la RATP sera mis en place.

  • [quote comment= »22289″]Faudrait voir à rappeler que la négociation gagnant-gagnant, c’est un mythe à Ségo, ça existe pas, faut oublier.[/quote]

    Quelle ignaritude ! C’est un concept qui vient de la théorie des jeux, c’est tout ce qu’il y a de plus scientifique.

    Voir l’article de Wikipédia gagnant-gagnant

  • [quote comment= »22296″]Vous savez on ne fait pas grève de gaieté de cœur[/quote]

    And my bottom ? It is chicken ?

    Je veux bien, Lucas, que ce soit le cas de la grève « normale ». Un salarié ne se met pas en grève à la légère. Mais on connait nombre de grèves politiques, camouflées sous des préoccupations professionnelles.

    On connait aussi ces mouvements sociaux en recrudescence à l’approche des élections professionnelles.

    Tu ne convaincras pas grand-monde de ce que les syndicats CGT et SUD à la RATP (moins, certes) et à la SNCF ne déclenchent une grève qu’en dernier recours. Ce qui les fait reculer, c’est bien davantage le risque d’une faible participation.

    Au passage, une grève des cheminots est annoncée apparemment pour début juin (le 5, il me semble). Pour quelle raison ?

    [quote comment= »22297″]@ Koz

    Si on t’exproprie pour construire une route d’intérêt public je doute que tu te comportes en citoyen béni-oui-oui, philanthrope au delà du raisonnable. Peut-être même que tu vas te rappeler que tu es avocat et ne pas te laisser plumer.

    Je suis sûr qu’une négociation gagnant-gagnant te paraîtra une bonne solution.[/quote]

    Il faut arrêter de fourguer cette expression de gagnant-gagnant comme une trouvaille politique. Je veux bien qu’elle soit dans le bréviaire ségoléniste mais tout de même.

    Gagnant-gagnant, c’est démago-démago ou ridicule-ridicule, voire pipeau-pipeau.

    Prenons ton cas pratique : je ne serai jamais « gagnant » dans cette négociation. Parce qu’au final, je serai exproprié. Je serai juste « moins perdant » que prévu si j’obtiens de meilleures indemnités.

    Il faut aussi avoir le courage et la lucidité de dire que, sur certains points, la négociation ne peut aboutir qu’à un mois-perdant-possible/moins-perdant-possible. Il n’y a pas forcément toujours quelque chose à « gagner ». C’est évidemment plus facile pour un politique de le prétendre.

    En tout état de cause, personne n’a pour ambition de mener une politique dont le but serait de léser une catégorie.

  • @nsi

    Et si l’on vous exproprie pour construire une route direz-vous que (en vous plagiant) :

    Il ne s’agit bien évidemment pas de remettre en cause le droit de (propriété) ni même de le restreindre mais de prendre en considération l’intérêt général (de ceux qui doivent aller et revenir du travail) plutôt que l’intérêt (individuel) de certains.

    Il y a bien limitation (grave) du droit de grève et une négociation efficace de type gagnant-gagnant (de préférence) permettra de satisfaire et les uns et les autres. Je ne crois pas que l’on rentre dans une négociation en ne se respectant pas, et l’usage semble être de négocier sur les enjeux et non sur les personnes en présence.

  • @ Koz

    La négociation gagnant-gagnant ce n’est pas un concept politique, il me semble que c’est le type d’approche qui permet des rapports harmonieux entre organisations aux intérêts a priori contradictoires, par exemple clients et fournisseurs. J’en ai toujours entendu parler. (cf. commentaire de JM Fayard)

    Quant aux grèves politiques, encore faut-il convaincre les salariés de la faire. Je n’ai pas de chiffres en tête, mais je doute qu’il y ait beaucoup de jours de grève. Cela dit, je ne suis pas hostile au service minimum. Je dis simplement que cela rentre dans le cadre d’une négociation et que les syndicats sont les partenaires légitimes.

  • Exemples de situations Gagnant-Gagnant [modifier]

    * Wikipedia : chaque contributeur investit une partie de son temps, en contre-partie il bénéficie d’une encyclopédie importante.
    * Échange de bannières publicitaires.

    Point.

    C’est un peu court, jeune homme.

    Faudra penser à rajouter à la liste l’échec du PS aux présidentielles…

    Je suis peut-être inculte, mais je demande qu’à me cultiver.
    Et c’est pas avec des pages vides et (excusez-moi) niaiseuses comme ça que je vais y arriver.

  • [quote comment= »22296″]@ Naja
    Vous savez on ne fait pas grève de gaieté de cœur, et la grève signe un échec de l’équilibre des relations entre syndicats et employeur. [/quote]

    Oui ben là, vous êtes très loin de ‘prêcher un convaincu’… combien de fois (France ou Belgique, même combat) n’ai-je pas entendu de la bouche de responsables syndicaux divers et variés que le mouvement de grêve dans le secteur machin-bidule avait pour but de mettre la pression avant les négotiations sur tel ou tel point, afin de convaincre ‘x’ ou ‘y’ de la ‘force’ de cette revendication. AVANT ! ! !

    Donc hein… avant de parler de limitation, il faudrait plutôt parler d’utilisation à bon escient…

    De toutes façons, afin de voir qui à raison entre ceux qui disent que tous les manifestants sont ‘à fond pour le mouvement’ et ceux qui parlent de ‘profiteurs ayant un jour de congé gratos’, il suffit de faire comme en Suisse : grêves et manifestations… le samedi !

    Essayez de proposer cela aux syndicalistes qui jurent leurs grands dieux qu’ils ne font pas cela pour ’em…erder les autres’ mais pour ‘faire passer un message’, vous verrez bien leur réponse… LOL

  • Je pense que nous pouvons être tous d’accord pour dire qu’il faut éviter les grèves massives qui s’annoncent à l’horizon, parce qu’en bloquant le pays entier, elles ne feront que des perdants. D’accord pour dire que pour autant l’immobilisme n’est pas une option. D’acord pour dire que l’autoritarisme de la CGT est mauvais signe. Alors que faire ?

    C’est là où la campagne a montré des divergences. Du côté de Sarkozy, la réponse était : on aura la légitimité du suffrage universel, on ne se laissera pas intimider par des syndicats qui ne représentent pas grand monde, si besoin est, on leur passera sur le corps, tout de suite après l’élection. Sauf que deux autoritarismes antagonistes ne s’annulent pas, ils rentrent en résonnance. Lorsque deux trains sont lancés l’un contre l’autre, dire « courage, plus vite, augmentons la vapeur » ne permet pas d’éviter la collision.

    Ségolène Royal faisait le diagnostic que les syndicats étaient autoritaristes parce qu’impuissants, victimes d’un état jacobin qui en décidant systématiquement à leur place avait détruit les corps intermédiaires. Le diagnostic qu’il fallait rénover, renforcer, respecter les syndicats. Rénover les règles de représentativité, renforcer les syndicats en favorisant l’émergence d’un syndicalisme de masse, respecter les syndicats en n’annonçant pas en amont des discussions quelle sera la décision qui sera prise. Une rupture avec un tropisme autoritaire également partagé jusqu’ici par la droite et par la gauche françaises. On va discuter, mais au bout du compte, ce sera les 35h00 pour tout le monde payées 39. On peut discuter du CPE si vous voulez, mais j’ai fait avalisé toutes ses grandes lignes par le 49-3. On va évaluer les demandes de régularisations de parents sans papiers d’enfants scolarisés « au cas par cas », mais au bout du compte il y en aura 6 0000. On va discuter, mais au bout du compte il y aura un service minimum pendat les 3h de pointe du matin et les 3h de pointes du soir (ce qui nécessite de mobiliser 80% des travailleurs d’après les syndicats, excusez du peu).

    La campagne pendant laquelle le candidat Sarkozy jouait sans vergogne les « Detritus » est désormais derrière nous. Sous le poids de ses nouvelles responsabilités, le président saura t’il se transcender, sera t’il capable de comprendre que la France a besoin d’être secouée avec empathie ?

  • [quote comment= »22309″] Du côté de Sarkozy, la réponse était : on aura la légitimité du suffrage universel, on ne se laissera pas intimider par des syndicats qui ne représentent pas grand monde, si besoin est, on leur passera sur le corps, tout de suite après l’élection. [/quote]

    Ah ?

    Disons que c’est ce que vous avez voulu entendre. J’ai entendu le volontarisme, oui, mais aussi la concertation.

    [quote comment= »22309″] Ségolène Royal faisait le diagnostic que les syndicats étaient autoritaristes parce qu’impuissants, victimes d’un état jacobin qui en décidant systématiquement à leur place avait détruit les corps intermédiaires. Le diagnostic qu’il fallait rénover, renforcer, respecter les syndicats. Rénover les règles de représentativité, renforcer les syndicats en favorisant l’émergence d’un syndicalisme de masse, respecter les syndicats en n’annonçant pas en amont des discussions quelle sera la décision qui sera prise. [/quote]

    La rénovation du syndicalisme par l’obligation d’adhérer, c’était effectivement une grande idée… Le syndicalisme de masse par décret…

    Par ailleurs, nous avons effectivement des conceptions différentes du rôle du politique. J’attends de lui qu’il fixe à tout le moins un cap. Dans la mesure où il gère le pays, je n’attends pas de lui qu’il soit un facilitateur dans un débat mené par d’autres.

    Et, comme le disait BS sous l’autre billet, il n’y a pas, en France, que salariés et les fonctionnaires, il y a aussi des artisans individuels, des mères au foyer, des professions libérales (et je ne parle pas des avocats, mais aussi des infirmières) etc. qui les syndicats ne représentent aucunement et qui pourtant sont concernés au premier chef par les solutions qui pourraient émerger. Ceux-là, c’est le politique qui les représente, c’est à eux qu’ils donnent mandat d’intervenir. Et non mandat de transmettre l’avenir du pays à d’autres. Alors, la méthode qui consiste à ne pas fixer d’objectifs et s’en rapporter à la négociation…

    Et au passage, aucun électeur ne pouvait ignorer la proposition de Sarkozy sur le service minimum, ni ses intentions sur les retraites. Lui et Fillon l’ont annoncé de longue date : « tout dire avant pour pouvoir tout faire après ». On a voté pour ça alors, que l’on négocie les modalités, ok, mais le fond…

  • @Lucas Clermont : pardonnez-moi mais l’exemple de l’expropriation est totalement hors propos car ici il ne s’agit nullement de supprimer une quelconque propriété régulièrement acquise à quique ce soit mais de réguler les effets dévastateurs de grèves à répétition voire préventives.

  • Il faut arreter de caricaturer dans un sens ou dans l’autre! Aux angelistes, il parait evident que penser que les syndicats font sans arrieres pensees ce qu’il y a de mieux pour les salaries est aberrant. Pensez au port de Marseille, bloque pendant des semaines, avec des pertes enormes, par une poignee de dockers gros bras pour … cinq emplois a venir, reserves aux membres de la centrale…Irresponsabilite et derive mafieuse, c’est un cas extreme mais loin d’etre isole. Beaucoup de greves sont decidees par un petit groupe qui impose la decision au reste des salaries. Les « votes » (comme dans  » le maintien de la greve a ete vote ») sont tout sauf democratiques. Cela dit, la culture du dialogue n’est guere repandue chez les chefs d’entreprise non plus. Il me semble que la confiance vient aussi du fait d’etre associe a la reussite aussi bien qu’aux problemes d’une entreprise. Lorsqu’on est associe aux benefices, on est moins enclin aux actions jusqu’au boutistes en cas de difficultes. Si la direction communique et se soucie des salaries, elle diminue le risque de les voir manipules par quelques elements politises. Bref il y a beaucoup de progres a faire des deux cotes. Au sujet de Bernard Thibault, je pense qu’il faut au contraire se feliciter des declarations mesurees du personnage. Il me semble que les propos relates dans le Sunday Telegraph datent d’ailleurs d’avant sa rencontre avec Sarkozy. On sait tres bien que ce sont ce genre de declarations qui ont ete faites pendant toute la campagne. Un changement de ton maintenant est une tres bonne nouvelle! (D’ailleurs, en aparte, vous avez remarque a quel point tout les chevaliers de l’apocalypse d’avant election ont vire bisounours? Jean-Francois Kahn doux comme un mouton devant Rachida Dati, trouvant tout a coup plein de qualites a Sarkozy?)

  • jmfayard et Lucas Clermont ont raison, le concept de négociation gagnant-gagnant a été décrit dans le cadre de la théorie des jeux. Toutes les activités commerciales (au sens large) suivent d’ailleurs ce principe. Dans un accord librement consenti entre deux parties, chacune des parties se retrouve après l’accord dans une situation meilleure que celle dans laquelle elle se trouverait sans accord. Le mot important est « libre ». Si l’accord est librement consenti, on est sûr que les deux parties en bénéficient, sinon elles ne signeraient pas. Si en revanche il y a une contrainte, on n’est plus sûr que tout le monde y gagne et il est même possible que tout le monde y perde.

    Car c’est là que ça devient rigolo, il s’agit d’un concept fondamentalement libéral. Il n’y a plus d’exploiteur ni d’exploité. L’employé ou le fournisseur ne sont plus les victimes pressurisées par le patron ou le client mais des partenaires de négociation qui ont trouvé leur intérêt dans l’accord qu’ils ont conclu. Chaque échange crée de la valeur pour les deux parties, la mondialisation est donc un bienfait puisqu’elle augmente les échanges.

    Là où Koz a raison, c’est que l’utilisation répétée de ce thème par Ségolène Royal pendant la campagne a été une énorme supercherie. Parce qu’elle n’a jamais caché son hostilité envers les patrons en général et le Medef en particulier. Parce qu’elle a souvent utilisé la notion de gagnant-gagnant dans un contexte où elle ne laissait pas la liberté de négocier aux parties (je passerai le SMIC à 1500€ mais grâce au gagnant-gagnant, ça n’aura pas d’effet négatif sur l’emploi). Parce qu’elle l’a souvent invoqué comme une baguette magique pour résoudre les blocages de la société; en « oubliant » que si une des parties n’a pas intérêt à un accord, il n’aura pas lieu.

    Un peu comme les contrats de droits et devoirs dans lesquels elle avait seulement « oublié » les devoirs.

  • [quote comment= »22302″]And my bottom ? It is chicken ?[/quote]

    Je dirais plutôt… And my ass ? Is it some chicken ?

    Je vois bien que tu veux rester poli mais cela nuit à l’argumentation qui suit en lui faisant perdre un peu de sa force de conviction. Bien que j’avoue que l’expression est particulièrement bien choisie dans ce débat sur les rapports de force entre le monde syndical et le gouvernement.

    Au fait j’ai vu sur BFM TV que Chereques je crois, à propos des heures sup défiscalisées et libres de charge, semblait avoir convaincu Sarko de réintroduire un peu de charges (retraite et maladie) sinon l’employé ne pourrait pas les prendre en compte dans ses points. Je comprends pour les retraites par contre pour la caisse maladie ?

    Vous en pensez quoi, les commentateurs de tous bords ici ? C’est vraiment une ommission dans le dispositif ou ça cache un loup ?

  • « Au fait j’ai vu sur BFM TV que Chereques je crois, à propos des heures sup défiscalisées et libres de charge, semblait avoir convaincu Sarko de réintroduire un peu de charges (retraite et maladie) sinon l’employé ne pourrait pas les prendre en compte dans ses points. Je comprends pour les retraites par contre pour la caisse maladie ? »

    Il me semblai que justement le principe etait le suivant: une fois que le salarie a travaille 35 heures, il a accompli son devoir de « solidarite » et payant des charges sur son salaire comme tout le monde. Du coup, les heures en plus seraient entierement « pour lui meme » donc libres de charge…Cela dit j’ai entendu que ce systeme des heures supplementaires etait valable egalement pour le travail a temps partiel, alors du coup mon raisonnement ne tient plus.

  • Salut tout le monde,

    il me me semble également que les syndicats ne sont que médiocrement représentatifs 😉 En revanche, ils ont un pouvoir de nuisance phénoménal, notamment en l’absence de loi sur le service minimum dans les transports. Ils sont capables de bloquer un pays, et cette crainte doit être avivée dans le contexte actuel.
    Ce ne serait pas la première fois que la gauche tenterait de se reconstruire une unité dans la lutte. La plus belle déculottée reste celle de 1993. A l’automne 94, Bayrou se prenait 1 million de personnes dans la rue pour une proposition de loi de l’Assemblée élue de la façon la plus démocratique qui soit, et avec un gouvernement à la légitimité absolument incontestable (vu la déculottée du camp adverse, donc, puisque c’est à l’ampleur des victoires qu’on juge de la légitimité, ces temps-ci).

    Sur le fond. Je suis assez d’accord avec Koz lorsqu’il dit que le rôle du politique c’est de fixer un cap. Par exemple : « arrêtez de déconner les mecs, bien sûr qu’il y a un droit de grève, mais faut pas en abuser, tout le monde a le droit de circuler librement ». Il peut même fixer des objectifs à des entreprises publiques, c’est d’ailleurs l’un des intérêts d’avoir des entreprises publiques.
    Mais je ne suis pas convaincue de la nécessité absolue de légiférer là-dessus. C’est mon côté archi-libéral, Libéral (!) : je me méfie de l’intervention de l’Etat. J’ai tendance à penser que ça va amener plus de problèmes que ça n’en résoudra. Alors que AM Idrac, dont on remet rarement en cause la compétence, a souligné plusieurs fois que l’entreprise SNCF s’était donné les moyens de prévenir les grèves (sa fameuse « alerte sociale »), et de mettre en place comme un « service minimum ». Est-ce que ce n’est pas au niveau de l’entreprise que doivent se régler ces problèmes? Eventuellement avec une pression de l’Etat qui peut aider à la définition des termes de l’échange (une carotte, un bâton)?

    Je suis curieuse de voir comment tout cela va se finir. J’en viens même à me demander ce qui se passerait si jamais il n’en venait pas à l’affrontement, et qu’il s’avérait qu’il n’est pas nécessaire de légiférer. Est-ce que d’aucuns considèreraient cela comme de la cogestion ou une reculade? Je me le demande. Peut-être qu’il est tenu d’en passer par une loi, et de voir venir…

    En conclusion : je vais changer mes pneus de vélo.

  • [quote comment= »22330″] »Au fait j’ai vu sur BFM TV que Chereques je crois, à propos des heures sup défiscalisées et libres de charge, semblait avoir convaincu Sarko de réintroduire un peu de charges (retraite et maladie) sinon l’employé ne pourrait pas les prendre en compte dans ses points. Je comprends pour les retraites par contre pour la caisse maladie ? »

    Il me semblai que justement le principe etait le suivant: une fois que le salarie a travaille 35 heures, il a accompli son devoir de « solidarite » et payant des charges sur son salaire comme tout le monde. Du coup, les heures en plus seraient entierement « pour lui meme » donc libres de charge…Cela dit j’ai entendu que ce systeme des heures supplementaires etait valable egalement pour le travail a temps partiel, alors du coup mon raisonnement ne tient plus.[/quote]

    No free lunch : il faut bien que les charges soient payées (par le salarité ou l’employeur), sans quoi c’est normalement à l’Etat de compenser la perte de recettes pour l’assurance maladie, ce qui veut donc dire une dépense supplémentaire pour l’Etat. Le problème est qu’en la matière, l’Etat est plutôt mauvais payeur.

    Je ne connaît pas les motivations profondes de Chérèque sur ce point, mais son intervention auprès de Sarkozy aurait au moins pour effet de limiter l’alourdissement de la dette de l’Etat envers la sécurité sociale.

  • [quote comment= »22332″](une carotte, un bâton)?

    [/quote]

    Très mauvais exemple car demande la présence d’un âne pour faire avancer le projet…

    [quote comment= »22332″]

    En conclusion : je vais changer mes pneus de vélo.[/quote]

    Real-politiek…

  • [quote post= »311″]Très mauvais exemple car demande la présence d’un âne pour faire avancer le projet…[/quote]
    On me murmure que Douste Blabla… 😀

  • « il faut bien que les charges soient payées (par le salarité ou l’employeur), sans quoi c’est normalement à l’Etat de compenser la perte de recettes pour l’assurance maladie, ce qui veut donc dire une dépense supplémentaire pour l’Etat.

    Mais si le salarie fait de toute facon ses 35 heures « normales » et paie les charges qu’il aurait du payer de toute facon il n’y a pas de perte pour l’assurance maladie, si? C’est une operation blanche pour l’Etat, l’argent des heures supplementaires ne comptant ni pour la secu ni pour la retraite…Il est cense etre depense et augmenter le pouvoir d’achat de maniere immediate sans effets de long terme. Je suis loin d’etre une specialiste mais je ne vois pas la depense supplementaire pour l’Etat.

  • [quote comment= »22333″]

    Je ne connaît pas les motivations profondes de Chérèque sur ce point, mais son intervention auprès de Sarkozy aurait au moins pour effet de limiter l’alourdissement de la dette de l’Etat envers la sécurité sociale.[/quote]

    Cela pourrait être vu comme une aide de l’Etat aux entreprises sur le sol francais donc problèmes possibles avec Bruxelles ou même interne francais comme une aide cachée à certaines entreprises(ou une porte ouverte à certains abus)…en plus des problèmes de financement que tu rappelles très justement

    ou simplement un problème pratique si l’on introduit une nouvelle facon de comptabiliser les heures supplémentaires et leurs charges dans la durée totale d’une carrière dit régimes spéciaux nouveaux alors que l’on a du mal avec les anciens

    ou un problème de caisse car ces caisses sont séparées et obligerait l’Etat a soit légiférer soit les payer…

  • « Mais si le salarie fait de toute facon ses 35 heures « normales » et paie les charges qu’il aurait du payer de toute facon il n’y a pas de perte pour l’assurance maladie, si? »

    Bonjour.

    La sécurité sociale y perd bien : suppose que toutes les heures supplémentaires réalisées actuellement en France soient exonérées sans compensation par l’Etat et tu vois immédiatement la perte de recettes pour les organismes de sécurité sociale.

    Il est déjà prévu que le déficit de l’assurance maladie s’alourdisse de près de 2 milliards en 2007 du fait de la dérive des dépenses : à mon humble avis, mieux vaut donc éviter d’en rajouter du côté des recettes.

    « C’est une operation blanche pour l’Etat, l’argent des heures supplementaires ne comptant ni pour la secu ni pour la retraite…Il est cense etre depense et augmenter le pouvoir d’achat de maniere immediate sans effets de long terme. Je suis loin d’etre une specialiste mais je ne vois pas la depense supplementaire pour l’Etat.[/quote] »

    A mon avis, il y a deux choses un peu différentes : le débat sur le pouvoir d’achat des ménages (effectivement, plus on fait d’heures sup – à supposer que l’employeur le souhaite – plus on améliore le pouvoir d’achat) et la question de la contribution de la consommation à la croissance. Sur ce dernier point, le problème est que si notre pays a bien un retard de croissance par rapport au reste de l’UE ou aux USA, ce n’est pas à cause de la consommation, mais plutôt à cause des exportations ou des investissements. Au fond, c’est donc un problème d’offre qui se pose à notre économie et c’est sans doute en réduisant les coûts pour les entreprises (par exemple en exonérant les heures sup) que Sarkozy compte s’y attaquer… mais il est vrai qu’il ne l’a pas présenté ainsi.

  • je m’adresse à tous les « otages  » qu’on empêche d’aller travailler .
    Se sentent-ils pris en otages lorque leurs soins médicaux leur sont remboursés ,lorsqu’ils toucheront probablement des indemnités de chômage , lorqu’ils toucheront une pension de retraite , lorsqu’ils bénéficient de cinq semaines de congés etc… en un mot tous les avantages acquis ? Acquis par qui ?
    Qu’ont-ils fait tous ces beaux messieurs et belles dames pour beneficier de tous ces avantages qu’ils ont reçu en héritage sans même payer de droits de succession ?
    S’ils avaient fait qu’un seul jour de grève dans leur carrière ils sauraient que la grève n’est pas une partie de plaisir .
    Qu’ils prennent des responsabilités syndicales dans leur entreprise et ils verront comme leur patron sera prévenant à leur égard , ouvert à toute discussion sur les revendications , et surtout très attentif à leur comportement pour les virer comme des malpropres à la moindre incartade .
    S’ils attendent un geste spontané de sa part ce sera sans aucun doute un bras d’honneur .
    Et quand pendant trois heures ils sont bloqués à un péage d’autoroute en plein soleil sur la route des vacances , à voir leur mine réjouie on ne peut s’imaginer qu’ils se sentent pris en otage

    Supprimons le droit de grève et libérons les otages !!!!

  • Giovasanti, voyons…

    – Personne, hormis vous, n’a employé le terme ‘otages’,
    – Non, tous les avantages sociaux n’ont pas été obtenus par les syndicats,
    – Non, je ne crois pas que les avantages sociaux ne puissent être acquis que par les méthodes de la CGT,
    – Non, je ne crois pas un instant que les grèves corporatistes des cheminots aient quoi que ce soit à voir avec les indemnités chômage, les retraites (laissez-moi rire), les congés, la Sécu…

  • [quote comment= »22287″]Exactement. Et le service minimum remet en question le droit de grève des fonctionnaires : la CGT est dans son rôle.[/quote]

    Il ne sont pas que le syndicat des fonctionnaires, il serait temps qu’il pense aux autres, qu’ils empêchent de travailler.

    Sarko avait très clairement indiqué qu’il empêcherait la prise en otage par une certaine catégorie de travailleurs, une autre catégorie. Il a été largement élu dessus. il ferait mieux de faire attention je crois, parce que l’opinion public n’est pas pour eux la-dessus, mais pas de tout.

    En ce qui me concerne, j’ai voté CGT toute ma vie, mais je ne voterai plus jamais pour eux tant qu’ils ne se modernise pas. Je ne veux plus être prise en otage (et perdre de l’argent) chaque fois qu’ils ont un pet de travers.

  • « Le revolver sur la tempe »: plaisante façon de parler du suffrage universel.

    Thibault aurait été dans son rôle de syndicaliste s’il avait hurlé: c’est un scandale, on veut réduire les droits des travailleurs, dégrader leurs conditions de travail, raboter leur salaire, voyez le cynisme du grand capital arrogant et dominateur, on se laissera pas faire, comptez sur notre mobilisation, etc.

    Notez le ton passablement remonté et pas spécialement carpette d’une telle phrase.

    Il a pas dit ça.

    Il a, explicitement, posément, tranquillement, remis en cause la légitimité du suffrage universel, et le mandat qui vient avec.

    Il a dit qu’il n’admettrait pas que Sarkozy tienne ses promesses électorales. Il a reconnu que son organisation n’était pas représentative. Il a menacé de s’opposer aux volontés du peuple par la violence.

    Au sujet du droit de grève, la constitution ne dit nullement que les fonctionnaires des transports ont le droit de prendre en otage les usagers et l’économie du pays pour faire avancer des revendications politiques non sanctionnées par le suffrage universel.

    Historiquement, puisque la gauche se sent obligée de nous bassiner avec les-luttes-de-nos-ancêtres-pour-les-droits-sociaux, le droit de grève a été instauré pour des ouvriers de l’industrie privée, susceptibles d’être lockoutés, licenciés, et de ne pas être payés — évidemment — pour leurs jours de grève.

    Et ce que la loi reconnaît, c’est le droit de bloquer l’usine du patron avec lequel on est en conflit, pas le pays, ou la ville, ou la région, ou les écoles.

    Si on bloque le pays, ça devient insurrectionnel.

    C’est la situation qui prévaut actuellement, et que la CGT veut faire perdurer.

    Rien à voir avec la défense des salariés, la démocratie, les droits sociaux ou la gauche.

  • [quote comment= »22296″]@ Naja

    Le service minimum est bien évidemment une limitation du droit de grève. Personne ne renonce à un droit sans contrepartie et ce sera l’objet de négociations. Vous savez on ne fait pas grève de gaieté de cœur, et la grève signe un échec de l’équilibre des relations entre syndicats et employeur. C’est un peu facile d’imputer la faute, qui aux syndicats, qui à l’employeur.[/quote]

    N’importe nawak (avec respect). Une des dernières grèves à la RATP été pour « protéger le service public » contre le prolongement d’une heure du service les samedi/fêtes avec gros embauchage d’agents … il parait que c’était une grave atteinte au service public. On croit rêver.

  • [quote post= »311″]Se sentent-ils pris en otages lorque leurs soins médicaux leur sont remboursés [/quote]?

    Ben, si les soins médicaux étaient un peu mieux remboursés et que les gars de la SNCF partaient un peu moins tôt à la retraite, ça serait l’idéal.

    Enfin c’est mon avis.

  • [quote]

    And my bottom ? It is chicken ?

    No it is a left foot … tirer l’autre, il est pourvu de clochettes …

    [/quote]

    [quote]Au passage, une grève des cheminots est annoncée apparemment pour début juin (le 5, il me semble). Pour quelle raison ?[/quote]

    Ils veulent une chambre encore plus bleu horizon …

  • @ Sebastien

    Bien vu, merci pour la clarification. Je n’avais pas pense aux heures supplementaires actuelles (Duh!). Donc cette mesure serait egalement une maniere de diminuer le cout du travail pour l’entreprise, l’exoneration de charge sur les HS diminuant le cout global du salaire/horaire, en plus d’un coup de pouce a la consommation. Je n’ai malheureusement pas les competences pour juger de l’adequation de la mesure avec le probleme que l’on souhaite resoudre. Mais diminuer le cout du travail pour les entreprises ET augmenter le pouvoir d’achat en France sont des priorites! Les salaires sont miserables, le service public est un gouffre sans fond en terme de financement et sa qualite baisse (ecole, hopitaux…)…L’argument du deficit de la secu n’implique pas que les recettes devraient necessairement etre augmentees. Diminuer les prestations est une possibilite, beaucoup de gens auraient les moyens de payer leur medecin pour des depenses de sante courante, c’est la regle dans la plupart des pays du monde! Evidemment, c’est impopulaire, comme de dire qu’il ne serait pas aberrant que les etudiants paient une partie de leurs frais de scolarite reels. La solidarite nationale ne doit pas forcement etre absolue, il parait possible d’estimer que ceux qui « consomment » plus de service public paient plus. (Je ne parle pas evidemment des vrais coups durs comme chomage ou grave maladie, pour lesquels precisement la solidarite s’impose) mais il y a de la marge entre un filet de securite et le tout « gratuit ».

  • [quote comment= »22330″] »Au fait j’ai vu sur BFM TV que Chereques je crois, à propos des heures sup défiscalisées et libres de charge, semblait avoir convaincu Sarko de réintroduire un peu de charges (retraite et maladie) sinon l’employé ne pourrait pas les prendre en compte dans ses points. Je comprends pour les retraites par contre pour la caisse maladie ? »

    Il me semblai que justement le principe etait le suivant: une fois que le salarie a travaille 35 heures, il a accompli son devoir de « solidarite » et payant des charges sur son salaire comme tout le monde. Du coup, les heures en plus seraient entierement « pour lui meme » donc libres de charge…Cela dit j’ai entendu que ce systeme des heures supplementaires etait valable egalement pour le travail a temps partiel, alors du coup mon raisonnement ne tient plus.[/quote]

    J’étais intermittant pendant 20 ans et 25 pour cent de nos salaires était traité comme ça. Il parait que c’était une magnifique acquis sociale qu’il fallait descendre dans la rue protéger. C’était en fait 25 pour cent qui était payé comme au noir … il faudrait qu’ils se mettent d’accord entre eux, c’est pas ça qu’il dit Thibault.

  • [quote comment= »22344″]je m’adresse à tous les « otages  » qu’on empêche d’aller travailler .
    Se sentent-ils pris en otages lorque leurs soins médicaux leur sont remboursés ,lorsqu’ils toucheront probablement des indemnités de chômage , lorqu’ils toucheront une pension de retraite , lorsqu’ils bénéficient de cinq semaines de congés etc… en un mot tous les avantages acquis ? Acquis par qui ?[quote]

    De quels acquis s’agit-il? Je ne peux pas être malade, la sécu ne rembourse rien, et je n’ai pas les moyens de me payer une mutuelle. Il parait que le système de santé français est le meilleur au monde. Je veux bien le croire, mais je n’y ai pas accès.

    La retraite, ça fait toute ma vie qu’on me dit que je ne l’aurai pas, je cotise pour les autres, mais moi je pourrai me gratter.

    J’ai 0 jours de congés payés par an. Si je suis malade, c’est pour ma pomme.

    Je passe mes journées à enseigner pour le DIF, mais moi j’ai droit à rien.

    Pourquoi je cotise en fait? Il y a des jours je me demande. Je suis pour la solidarité, il est temps que l’ascenseur s’appelle revient. C’est drôle, mais les Thibault et co ne propose jamais rien pour moi.

  • CGT : Comment Glander au Travail ?
    😉

    Je n’ai jamais connu cela, mais ma grand mère me racontait quand j’étais petit que de son temps quand on voulait vraiment em..rder son patron pour une quelconque revendication tout en étant dans son droit le plus strict on faisait la grève du zèle.

    Le zèle, un mot qui a disparu du vocabulaire !

    C’est vrai qu’il est certainement beaucoup plus courageux d’affronter l’anonymat d’une manifestation dans la rue …

    Au passage, j’ai une théorie à vous proposer sur l’explication des écarts entre les décomptes de manifestants par les syndicats et les RG : les syndicats comptent aussi ceux qui en profitent pour aller prendre du bon temps ou faire leurs courses !

    Bon, vous avez compris. J’estime que le droit de grève est détourné, galvaudé, dévalorisé depuis très longtemps par de nombreux abus dévastateurs.

    Vous parlez d’otages en parlant de la population qui subie ces grèves. On peut débattre là-dessus …
    Mais n’oubliez pas que les premiers pris en otages sont ceux à qui l’on fait voter la grève à main levée. On s’assure ainsi de leur soutien. Ceci sous peine de sévère mesure de rétorsion pouvant porter atteinte à l’intégrité morale, physique ou professionnelle de tout récalcitrant. Et ne vous avisez pas de parler de fantasme à ce sujet. Nier ce type de comportement serait comparable à fermer les yeux sur les méthodes soviétiques pas si désuètes.

    Alors, oui au service minimum pour limiter les abus et pour le respect de la liberté de chacun.
    Et, oui au vote à bulletin secret pour la décision d’une grève.

    N’en déplaise à Bernard Thibault.
    Il n’a qu’à trouver d’autres moyens plus constructifs de défendre les intérêts des employés au travers de la prospérité des entreprises qu’elles soient publiques ou privées.

  • Plusieurs remarques:
    – ce ne sont pas les syndicats qui font grève, mais les salariés une grève sans grévistes, cela ne nuit pas spécialement au bon fonctionnement de l’entreprise. (1)

    – il y a des grèves dans le secteur privé (et pas qu’un peu)…..(1)

    – ce qui augmente le nombre de grèves, ce n’est pas le statut de l’entreprise, mais sa taille: plus une structure est importante, plus les conflits sociaux sont présents. (il est vrai que les entreprises publiques sont rarement petites….) (1)

    – il n’y a ‘presque plus’ de grèves en France ( plus de 3000000 de jours en 1975, moins de 225000 en 2005). (2)

    – la France est très loin d’être un ‘champione d’europe’ dans le domaine du volume de jours de grèves pour 1000 salariés (elle est dans la moyenne européenne) (3)

    Sources:
    1- DARES: http://www.travail.gouv.fr/IMG/pdf/2005.05-18.4.pdf:
    – seuls 39% des conflits sociaux sont déclenchés par des syndicats (p 4)
    – en 2004: 193 423 jours de grèves dans le secteur privé (hors transport et agriculture) (p1) (il est vrai contre 374 000 pour la fonction publique (p4))
    – 45 jours de grèves pour 1000 salariés dans les entreprises de plus de 500 salariés en 2004 contre 2 pour 1000 pour les entreprises de moins de 20 salariés (p3 graphique 3=

    2- Ministère du travail: http://www.travail.gouv.fr/IMG/xls/serie_longue_75_05.xls

    3- The European Industrial Relations Observatory (EIRO):
    http://www.eurofound.europa.eu/eiro/2005/06/figures/tn0506102u_fig1.gif

  • à KOZ et aux autres
    le mot otage a été employé par NSI au moins une fois dans ce débat et systématiquement dans les médias .
    vous avez une vision sectaire du syndicalisme .Allez vous informer dans une cellule syndicale et vous y rencontrerez des gens qui tiennent des discours très différents de la propagande distillée par les médias . Des gens qui ne sont pas uniquement préoccupés par leur nombril et qui dans leur action visent autre chose que leur intérêt personnel .
    Si vous croyez que dans le monde du travail les syndicalistes sont des privligiés venez vous inscrire en masse . Il y a d’autres centrales que la CGT , mais évitez les syndicats maison qui n’ont avec le MEDEF qu’une différence d’appéllation
    les élus ont déserté depuis longtemps le terrain de la politique pour aller braconner dans les terres des économistes et ont abandonné leur pouvoir aux financiers .
    Continuez à démolir les syndicats et vous aurez détruit le dernier rampart à la déferlante du libéralisme triomphant .
    Si vous voulez supprimer la sécu , si vous voulez être des chomeurs libres , si les congés payés vous pèsent etc … ne vous génez pas . Il y aura bien un Coluche qui ouvrira « les cartons du coeur » afin que vous ayez un abri pour l’hiver sur le trottoir .
    Autre sujet d’actualité
    travaillez plus pour gagner plus
    Après l’explosion de code du travail s’ouvrira l’ére des heures supplémentaires à profusion .
    Les travailleurs à temps plein , ceux à temps parliel , les chômeurs , les retraités prématurés , les RMistes enfin tous ( pas les actionnaires ils n’ont pas l’habitude eux ) vont pouvoir améliorer leur ordinaire . Question subsidiaire : nous avons la main d’oeuvre qui va fournir le travail ? Si les entreprises n’arrivent pas à assumer on fera appel à l’armée . Les uns creuseront des trous que les autres reboucheront .
    Petit détail les heures supplémentaires seront majorées de 10 % , l’entreprise sera exonérée des charges sociales et les salariés de l’impôts sur le revenu .
    Si on voulait vraiment que les salariés gagnent plus il fallait inclure dans la paye le montant habituel augmenté des charges salariales . Quitte à ce qu’elles soient remboursées à l’employeur par l’Etat
    Or ce n’est pas le cas , le salarié travaille plus et c’est l’employeur qui rafle la mise . Et comme les bas salaires ne paient pas d’impôt sur le revenu on voit toute l’efficacité de la mesure . Que les cocus lèvent le doigt
    Et vive le social à la mode libérale .

  • PS: @Boum, il semble que vous ne savez pas ce qu’est une grève du zèle: c’est encore pire pour le client: il s’agit dans ce genre de conflit de pousser le plus loin possible toutes les procédures qui font perdre un temps phénoménal…. et, quel que soit l’emploi, il y a toujours de quoi faire.
    C’est très certainement le type de conflit le plus handicapant pour l’entreprise: il faut moins de grévistes du zèle que de grévistes absent pour paralyser une entreprise… et en plus, il faut payer les grévistes!

    (désolé pour le double commentaire…. j’ai été trop mou…)

  • [quote comment= »22379″] aux autres
    l
    vous avez une vision sectaire du syndicalisme .Allez vous informer dans une cellule syndicale et vous y rencontrerez des gens qui tiennent des discours très différents de la propagande distillée par les médias . Des gens qui ne sont pas uniquement préoccupés par leur nombril et qui dans leur action visent autre chose que leur intérêt personnel .

    [/quote]

    Et vous du patronnat

    J’ai parfois le plaisir d’en rencontrer quelques uns mais malheureusement je vois rarement cet esprit d’ouverture et d’écoute nécessaire à un dialogue serein et sur des bases logiques.

    je viens d’écrire sous un autre billet

     »je sais c’est pas gai, c’est pas très humain mais il vaut parfois mieux en licencier quelques uns que laisser la boite faire faillite par sentimentalisme. Le procédé n’est inhumain que quand il n’y a pas par après pour cette personne de structure efficace pour assurer le reclassement, la reformation, l’assistance temporaire, etc de cette personne. »

    [quote comment= »22379″] aux autres

    les élus ont déserté depuis longtemps le terrain de la politique pour aller braconner dans les terres des économistes et ont abandonné leur pouvoir aux financiers .

    [/quote]

    bon début mais j’aurais personnellement écrit dans les terres des people et ont abandonné leur pouvoir aux philosophes.

    [quote comment= »22379″]aux autres

    Continuez à démolir les syndicats et vous aurez détruit le dernier rampart à la déferlante du libéralisme triomphant .
    [/quote]

    Il n’a pas tout à fait tort il faut plus de représentativité des autres acteurs qui sont impliqués et concernés mais avec des syndicats d’ouvriers non politisés, des chomeurs, des professions libérales, des employés, des cadres,…

    [quote comment= »22379″] aux autres
    Les uns creuseront des trous que les autres reboucheront .
    [/quote]

    Je ne sais pas pourquoi mais cela me fait penser à l’organisation du travail socialiste…

    [quote comment= »22379″]aux autres

    Que les cocus lèvent le doigt
    [/quote]

    Tu crois pas qu’il y a assez de candidats dernièrement pour occuper la scène des malheureux dont la vie privée est déballé dernièrement…

  • [quote comment= »22296″]@ Naja

    Vous savez on ne fait pas grève de gaieté de cœur, et la grève signe un échec de l’équilibre des relations entre syndicats et employeur. [/quote]
    ben voyons ! et les grèves préventives comme on en a vu en 2006, c’est quoi ?

  • [quote comment= »22391″]Il n’a pas tout à fait tort il faut plus de représentativité des autres acteurs qui sont impliqués et concernés mais avec des syndicats d’ouvriers non politisés, des chomeurs, des professions libérales, des employés, des cadres,…[/quote]

    Et rien à dire du côté des syndicats patronaux ? Il n’y a pas de problème de représentativité ? Les vives félicitations du MEDEF à Sarkozy, c’était le rôle normal d’un syndicat non politisé ?

  • Ceux qui pensent que la suppression des charges sur les heures supplémentaires est une bonne chose devraient lire cet article de Pierre Cahuc (fervent promoteur du contrat unique par ailleurs) dans Le Monde du 6 mai.

  • [quote comment= »22412″]Ceux qui pensent que la suppression des charges sur les heures supplémentaires est une bonne chose devraient lire cet article de Pierre Cahuc (fervent promoteur du contrat unique par ailleurs) dans Le Monde du 6 mai.[/quote]

    Concernant l’article que tu cites, je dirais que comme trop souvent le choix du journal Le Monde est politisé et veut influencer le lecteur en l’envoyant dans le flou et en mettant les deux programmes au même niveau mais malheureusement en ne prenant qu’une seule mesure du programme de NS parmi toutes celles annoncées.

    pour la représentativité des patrons je suis d’accord avec ta remarque quant à la nécessité de la diversité de la représentation mais elle découle d’une même logique d’un côté ne sont resté que les plus influent et de l’autre les plus agressifs, ce qui nuit fortement à un dialogue serein et constructif.

  • Ne pourrait-on envisager que l’action syndicale soit nécessaire, légitime et donc foncièrement souhaitable dans une démocratie dès lors qu’il s’agit d’organiser les rapports du travail, et qu’elle doive se circonscrire à la collectivité concernée ( entreprise, branche… ).
    En revanche, il est des questions d’ordre national sur lesquelles les interlocuteurs syndicaux ne peuvent prétendre monopoliser la parole, parce qu’elles concernent une population bien plus large que celle qu’ils sont censés représenter ( sécurité sociale, retraite ). En effet, les inactifs sont souvent de futurs actifs, des inactifs temporaires ou d’ex-actifs. Il s’agit là de choix de société qui engage toute la population française, qui forment le pacte social au sens le plus strict.

    Je n’ai jamais voulu affirmer hier qu’il faille supprimer les syndicats dont le rôle de corps intermédiaire est fondamental; sont-ils cependant un contre-pouvoir sur tous les sujets ou faut-il plutôt confier ce rôle à la représentation politique peut-être en donnant plus de gage à l’opposition notamment à l’Assemblée Nationale, comme cela a été proposé pendant la campagne ?
    Il serait temps que nous ayons la culture du dialogue constructif et responsable et non celle du match qui se conclut trop souvent par la déculottée à laquelle je faisais allusion hier ! Gagnant-gagnant ? Si je me souviens bien, cette THEORIE s’applique dans un univers RATIONNEL, toutes choses égales par ailleurs ( donc exclusion faite de l’irrationalité des comportements humains en société démocratique, de la volonté de pouvoir, du besoin de défendre des avantages acquis qui ressemblent trop parfois à des privilèges ? ).

    Faisons un rêve: celui de la construction d’une vonlonté nationale qui transcende les clivages partisans et les querelles de clochers dans un désir de construire enfin plutôt que de rafistoler. Finalement, tout le monde veut dialoguer mais avoir le dernier mot l’emporte sur tout.

  • La représentativité des syndicats est un vrai problème lorsque l’on parle de la gestion de la sécu (ou d’autres organismes gérés paritairement), par contre, ce n’est pas vraiment flagrant lorsqu’il s’agit de conflits salariés-employeurs et des négociations-actions syndicales qui en découlent.
    En effet, les représentants des personnels ne sont pas élus par les syndicats, mais bien par les salariés lors d’élections professionnelles qui connaissent des taux de participation souvent plutôt supérieur aux taux de participation lors des législatives française (enfin, des législatives de 2002 tout au moins).
    Dans le cadre de ses élections les candidats sont souvent issus de syndicats (mais ce n’est pas obligatoire) pour comparaison, les représentants des français (leurs députés) sont issus majoritairement de partis politiques qui sont encore moins représentatifs de l’électorat (8% des salariés sont syndiqués, 1.9% des électeurs sont membre d’un parti politique)

    La crise de légitimité des syndicats est sérieuse, mais il ne faut pas se tromper non plus:
    – il y a une crise de légitimité dans toutes les instances françaises de représentation
    – il y a une très grosse différence entre la représentativité des syndicats en tant que structure, et la représentativités des représentants du personnels élus par les salariés. Dans le premier cas, en effet, ils ne peuvent pas s’appuyer sur une base militante conséquente, dans le second, comme tout élu dans le monde, la légitimité d’un élu ne lui vient pas de la légitimité de sa structure politique, mais de l’élection: et les élections professionnelles donnent des résultats finalement assez comparables aux autres élections de représentants en France.

  • Jak a écrit:
    « Dans le cadre de ses élections les candidats sont souvent issus de syndicats (mais ce n’est pas obligatoire) pour comparaison, les représentants des français (leurs députés) sont issus majoritairement de partis politiques qui sont encore moins représentatifs de l’électorat (8% des salariés sont syndiqués, 1.9% des électeurs sont membre d’un parti politique) »

    Mais la différence ne réside pas me semble-t-il dans l’origine des candidats mais dans l’élection elle-même, et son échelle; de ce point de vue il n’y a pas photo ! Il ne s’agit pas d’élections comparables.

  • [quote comment= »22414″]Concernant l’article que tu cites, je dirais que comme trop souvent le choix du journal Le Monde est politisé et veut influencer le lecteur en l’envoyant dans le flou et en mettant les deux programmes au même niveau mais malheureusement en ne prenant qu’une seule mesure du programme de NS parmi toutes celles annoncées.[/quote]

    Soit, mais maintenant que l’élection est passée, autant relire cet article sans esprit partisan, et il démonte la suppression des cotisations sociales. Il faudrait aussi relire la prise de position de Blanchard, qui va dans le même sens. Ce dernier met en avant le contrat unique, qui est LA réforme du travail prioritaire (selon ces économistes). La suppression des cotisations sociales sur les HS, la suppression des droits de succession, ce ne sont que des gadgets fiscaux à l’impact très incertain et injustes socialement.

  • [quote comment= »22377″]
    – la France est très loin d’être un ‘championne d’europe’ dans le domaine du volume de jours de grèves pour 1000 salariés (elle est dans la moyenne européenne) (3)
    Sources:
    1- DARES: http://www.travail.gouv.fr/IMG/pdf/2005.05-18.4.pdf:
    [/quote]
    C’est exact. Alors comment se fait-il que les Français — et les étrangers de passage — aient l’impression contraire? Parce que les journées de grève sont concentrées de façon extraordinairement disproportionnée dans les services publics qui emmerdent prodigieusement un maximum de monde quand ils font grève, et en particulier les transports.

    Je serais curieux de connaître précisément les statistiques des grèves à la SNCF. Je ne crois pas dire une bêtise en écrivant qu’une grève par jour n’est pas très loin de la réalité.

    Je connais l’étude de la DARES à laquelle vous renvoyez. Elle est remarquablement, scandaleusement et très certainement volontairement imbitable.

    Car, justement, elle ne permet pas de faire une véritable comparaison entre les grèves dans le secteur public et dans le secteur privé, et de prendre la vraie mesure des grèves dans les transports publics.

    Comme par hasard…

    On notera tout de même qu’elle recense 223 000 journées de grève dans l’ensemble du secteur privé hors transports en 2003, contre 505 000 dans le seul secteur du transport (dont, très certainement, une grosse majorité dans le secteur public).

    On notera aussi le luxe de détails statistiques disponibles sur les grèves dans le secteur privé, chiffres recueillis par les inspecteurs du travail; et, par comparaison, la pauvreté des données sur les grèves dans le secteur public, pourtant beaucoup plus nombreuses.

    On voit bien là à l’oeuvre l’idéologie des inspecteurs du travail: les entreprises privés, c’est le mal. Il faut donc y suivre de très près les moindres frémissements sociaux, qui prouvent la perversité des méchants patrons et la légitimité des justes luttes des travailleurs.

    En revanche, dans le secteur public, c’est l’inverse: le service public, c’est bien, donc quand les fonctionnaires font grève, ils font leur boulot normal, en quelque sorte; ils remplissent une mission de service public, si vous voulez; c’est la routine. Il serait donc assez inconvenant de gaspiller le temps des fonctionnaires à recenser les grèves de ce côté-là.

    Pas un chiffre disponible, par exemple, sur les grèves à l’Education nationale (les profs ne sont jamais en grève, comme chacun sait).

    Quant à la Poste et à France Télécom, le document nous informe sans rire que « le nombre des jours de grève n’est pas disponible toutes les années, c’est pourquoi il n’est pas pris en compte dans la série ». C’est pas plus simple comme ça? Pas de thermomètre, pas de maladie.

    Ah! Vous noterez aussi le train de sénateur de l’administration française: ce document, publié en mai 2005, ne recense les grèves que jusqu’en 2003. Un an et demi pour compter des jours de grève, c’est bien le minimum. Comme ça, on est sûr d’avoir un Etat réactif, capable de décider rapidement pour s’adapter au changement.

    Heureusement que Sarkozy va un peu botter les culs dans tout ça. Enfin, y’a intérêt.

  • Alors pour commencer, j’aimerai qu’on m’éclaire:
    Il me semble qu’il existe une obligation de continuité du service public qui s’impose à toute entreprise, privée ou publique titulaire d’une mission de service publique. Vrai ou Faux?
    Lorsque la Poste ou des entreprises de transports ou d’enlevement d’ordures ménageres, embauche des interimaires, de jeunes chomeurs, soutraite à des entreprises extérieur etc, pour palier à la grave de son personnel, les représentants syndicaux (SUD et CGT en tete) menent quasi systematiquement des opérations de bloquage pour empecher que le service publique soit assuré. Vrai ou Faux?

    [quote comment= »22379″]
    Continuez à démolir les syndicats et vous aurez détruit le dernier rampart à la déferlante du libéralisme triomphant .[/quote]

    Je l’appelle de mes voeux.
    Pourtant vous vous trompez, c’est dans les pays libéraux que les syndicats sont fort, et dans les economies planifiées
    qu’ils sont inexistants.

    [quote comment= »22379″]Autre sujet d’actualité
    travaillez plus pour gagner plus …
    Question subsidiaire : nous avons la main d’oeuvre qui va fournir le travail ? Si les entreprises n’arrivent pas à assumer on fera appel à l’armée . Les uns creuseront des trous que les autres reboucheront .[/quote]
    J’ai du mal à saisir là

    [quote comment= »22379″]Si on voulait vraiment que les salariés gagnent plus il fallait inclure dans la paye le montant habituel augmenté des charges salariales . Quitte à ce qu’elles soient remboursées à l’employeur par l’Etat.[/quote]

    Le libéralisme c’est aussi d’arreter d’aider les entreprises avec de l’argent public qui est prélevé sur les meme entreprises et leurs salariés par les impots.

    [quote comment= »22379″]Or ce n’est pas le cas , le salarié travaille plus et c’est l’employeur qui rafle la mise . Et comme les bas salaires ne paient pas d’impôt sur le revenu on voit toute l’efficacité de la mesure . Que les cocus lèvent le doigt
    Et vive le social à la mode libérale .[/quote]

    Vous voyez, il n’y a pas que l’entreprise qui paie des charges, c’est aussi le cas des salariés (environ 20-25%).
    Mais le but de la manoeuvre n’est pas là. Le but est d’éviter que les heures supplémentaires coutent trop à l’entreprise qui du coup prefere augmenter la rentabilité et le stress des salariés ou leur donner des récupérations.
    Ramener le coup de l’heure sup à un niveau avantageux pour l’entreprise c’est augmenter le pouvoir d’achat des salariés. C’est tout et c’est deja bcp.
    La philosophie est effectivement différente de celle des 35 h. Avec les 35 en vous donne du temps libre, avec les heures sup on vous donne du pouvoir d’achat.
    Seulement c’est sur c’est pas dans l philosophie bobo de dire que ceux qui travaillent plus meritent plus.

    un peu plus haut:

    [quote comment= »22344″]Se sentent-ils pris en otages lorque leurs soins médicaux leur sont remboursés[/quote]
    Je paie suffisament cher ma mutuelle pour ca!
    [quote comment= »22344″]lorsqu’ils toucheront probablement des indemnités de chômage[/quote]
    Perdu, pas pour les proffessiosn independantes et les liberaux [quote comment= »22344″]lorqu’ils toucheront une pension de retraite[/quote]
    Celle la releve de la plaisanterie je suppose lorsqu’on connait l’etat de nos regimes de repartition et le gouffre que les economies socialistes imposées en France depuis 30 ans nous ont laissé
    [quote comment= »22344″] lorsqu’ils bénéficient de cinq semaines de congés[/quote]
    Mon reve ca, qu’on me paie pour partir en vacance .
    [quote comment= »22344″] en un mot tous les avantages acquis ? Acquis par qui ? [/quote]
    Serieux je n’ai aucun de ces avantages dont vous parlez, ou plutot si, certains, je me les paye au prix fort, les miens plus ceux des autres!
    [quote comment= »22344″]S’ils attendent un geste spontané de sa part ce sera sans aucun doute un bras d’honneur[/quote]
    Ne surtout pas se demander si par hazard c’est le seul qu’ils méritent hein, ca ferai mal à la tete de se poser des questions.

  • [quote comment= »22428″]
    Ce dernier met en avant le contrat unique, qui est LA réforme du travail prioritaire (selon ces économistes). La suppression des cotisations sociales sur les HS, la suppression des droits de succession, ce ne sont que des gadgets fiscaux à l’impact très incertain et injustes socialement.[/quote]

    A force de tabler sur la solution unique et idéale on ne fait pas grand chose, et vaut mieux tout de suite des petites mesures peu couteuses à l’effet même incertain que l’on peut modifier ou supprimer si elles sont contre productives qu’une baleine qu’il faut aller pécher loin au large et qu’on n’est même pas sûr de croiser en allant à la pêche. Et si les petites mesures ne payent pas de mines cela ne veut pas dire qu’elles n’ont pas d’impact possible. Et si les petites mesures produisent de l’effet on aura plus de légitimité pour passer aux plus grosses.

    Sur l’injuste, que vaut-il mieux un petit impot injuste que l’on paye ou un gros impot juste que l’on ne paye pas car on le trouve trop injuste?

  • Joun,

    La suppression des charges sur les HS est une façon de neutraliser l’effet des 35h en contournant le casse-tête politique et technique de leur abrogation pure et simple. L’entreprise peut récupérer les 4 heures de travail à un coût modéré et le salarié peut récupérer des heures de travail payées plein-pot pour compenser le gel de sa rémunération.

    Les 35h sont un sujet effroyablement complexe dont il est presque impossible de dresser le bilan tant cela impacte en profondeur et dans la durée le fonctionnement de l’économie. C’est pour cela que les économistes compétents sont si prudents sur le sujet. Ils peuvent avoir comme tout le monde une intime conviction mais ils sont incapables de démontrer ni l’ampleur ni même le sens de l’impact des 35h.

  • ludovic a dit
    Pourtant vous vous trompez, c’est dans les pays libéraux que les syndicats sont fort, et dans les economies planifiées
    qu’ils sont inexistants.

    la France est un pays planifié sous entendu totalitaire . Ne soyez pas si impatient ça va venir

    ludovic a dit
    J’ai du mal à saisir là

    comment faire des heures supplémentaires si les entreprises ne fournissent pas du travail ; Il n’y a que l’armée qui puisse faire travailler de gens pour ne rien faire

    ludovic a dit
    Vous voyez, il n’y a pas que l’entreprise qui paie des charges, c’est aussi le cas des salariés (environ 20-25%).

    il est urgent que ludovic et plusieurs intervenants s’informent sur le monde des salariés .
    Les charges patronales et salariales sont une part du salaire qui est retenue pour alimenter les caisses de la sécu des congés payés de retraite des assedic etc… en un mot les charges sociales
    Exonérer l’employeur des charges sociales revient à voler au salarié une part de son salaire et à accentuer les déficits des diverses caisses

    ludovic est un adepte inconditionnel du libéralisme et s’il veut bénéficier d’avantages sociaux il n’a qu’à faire comme les salariés , mettre 40% de ses honoraires pour sa mutuelle , ses congés , la retraite , les assedic etc…
    Et s’il n’est pas satisfait de sa condition il peut toujours se faire embaucher comme salarié et surtout ne pas se syndiquer pour bénéficier de tous les avantages sans risque.
    Que ceux qui veulent les défendre aillent se faire matraquer par les CRS , il lira ça le lendemain dans les journaux
    Quelqu’un a dit  » la France tu l’aimes ou tu la quittes  » et je répond la Grande Bretagne ou les USA si tu les aimes ne te gène pas pout y aller , tu vivras pleinement ton rêve libéral .
    Quoique …

    Ludovic , mon pauvre ami , si tu veux manger un fruit sans te fatiguer il faut y mettre le prix ou planter un arbre et attendre qu’il en produise en se gardant des chapardeurs

Les commentaires sont fermés