S’il reste un peu d’humanité, #FreeAsiaBibi

verredeauparkoz

Laisserons-nous advenir ce monde déshumanisé que les extrémistes nous fomentent ? Dans ce monde globalisé, qui inquiète ici et là-bas, qui panique les démunis, laisserons-nous les hystériques, les haineux, les imbéciles mener la danse à coups d’exactions et de provocations à la haine ? N’y a-t-il pas, parmi nous tous,  quelle que soit notre nationalité, quelle que soit notre religion, une aspiration commune à la paix, à la concorde ? Chrétiens, juifs et musulmans, allons-nous laisser les furieux, les peureux, les ignorants prendre le dessus et guider le monde ?

A tout moment, à partir du 16 novembre, nous pouvons apprendre qu’Asia Bibi a été exécutée. Dans douze jours.

Allons-nous, dans quelques jours, nous réveiller en entendant qu’une jeune femme, une jeune mère, a été pendue, pour un motif que tous savent faux ? Allons-nous, dans quelques jours, ouvrir Internet, et lire : Asia Bibi a été pendue aujourd’hui ? Je ne veux pas imaginer comme notre sang se glacera, rejoints où que nous soyons dans nos vies par cette horreur : Asia Bibi a été exécutée aujourd’hui.

Asia Bibi subit un calvaire depuis 5 ans parce qu’elle ne s’est pas résignée à être humiliée, rabaissée, parce qu’elle n’a pas accepté que la crasse bêtise, la haine, le rejet mènent son monde, au prétexte d’un verre d’eau souillé et d’un blasphème inexistant, au nom de cette loi inique que subissent chrétiens et musulmans (je rappelle les faits dans ce billet). Depuis cinq ans, elle est sous la menace de cette sentence de mort, confirmée en appel il y a quelques jours. Depuis cinq ans, elle subit les brimades dans sa réclusion. Depuis cinq ans, elle ne peut être simplement avec les siens. Depuis cinq ans, une femme, l’une d’entre nous, qui partageons cet espace et cet époque en commun, est martyrisée, pour avoir relevé la tête.

Il y a trois ans, je demandais comment sauver Asia Bibi. Comme vous le voyez, je suis de ceux qui ont encore échoué.

Je n’ai pas d’autre pouvoir que de poser quelques mots pour dire à une femme qui ne le saura pas que son sort me concerne, dans notre humanité commune.

Les autorités françaises assurent être mobilisées, et je n’ai pas de raisons d’en douter, même si le secret d’une action diplomatique est toujours frustrant.

Il pèse sur elles une responsabilité lourde, ainsi que sur tous ceux parmi les musulmans qui pourraient agir, et sont plus susceptibles que nous de trouver les mots, comme sur tous les Pakistanais de bonne volonté.

Car le malheur d’Asia Bibi est d’être devenue un symbole.

Elle est étouffée dans les instrumentalisations croisées des fondamentalistes de là-bas, et d’ici. Oui, elle risque d’être exécutée parce que les autorités pakistanaises n’auront pas tenu tête à leurs islamistes. Elle est harassée parce qu’elle est le symbole d’un Occident qui menacerait les Pakistanais. Un Occident qui serait en guerre contre les musulmans. Ici, elle est devenue pour certains le symbole de la haine antichrétienne des musulmans. Des musulmans qui menaceraient les Occidentaux. Des musulmans qui seraient en guerre contre l’Occident, et les chrétiens. Asia, petite femme au milieu, est oubliée, et écrasée. Femme prise dans la grande concassseuse des extrêmes, Asia Bibi, du fond de sa détresse, est broyée.

Le corps d’Asia, demain, se balançant au bout d’une corde, serait le cri de désespérance de notre humanité.

Demain, le corps d’Asia Bibi, martyrisé parce que symbole, deviendra un autre symbole brandi dans le monde entier pour jeter de l’essence sur la haine et désespérer plus encore les artisans de paix. Chacun doit être conscient que son cas, puisqu’il est symbolique, puisqu’Asia Bibi n’est pas qu’un nom mais un visage, sera largement instrumentalisé. Les autorités françaises doivent être conscientes de l’impact de son exécution sur notre sol. Les autorités pakistanaises doivent aussi être conscientes des menaces qui pourraient peser sur leurs ressortissants, comme de la tâche qui rejaillirait, certes injustement, sur l’ensemble des musulmans. D’un point de vue bassement pragmatique, si elles ne veulent pas ou  ne peuvent pas agir, symboliquement, pour « une chrétienne« , elles doivent le faire pour le monde, et pour les musulmans, qu’elles peuvent légitimement protéger.

Elles doivent le faire aussi, encore, au simple nom de l’humanité.

Puissent seulement ces quelques mots ne pas s’évanouir dans le grand vide.

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20 commentaires

  • Oui, je l’ai lu également. J’ose encore espérer qu’il reste une marge entre une foule prête au lynchage et les institutions pakistanaises.

  • Merci Koz
    Souvenons-nous de Meriam la soudanaise qui a été sauvée!
    Le Soudan n’est pas le Pakistan, et pourtant …

  • « Que ton règne vienne » et  » délivre nous du mal ». Que dire d’autre, sinon, qu’Il est « avec nous, jusqu’à la fin du monde »?
    Et que ça n’empêche pas de hurler, même dans le désert.

  • Je suis persuadé que les organisations musulmanes seront mieux écoutées et donc plus efficaces que les gouvernements  » chrétiens « , si elles veulent bien intervenir et même protester contre le sort réservé à Assia Bibi. Elles pourraient même réclamer l’abolition de la loi sur le blasphème car, elles, peuvent se permettre de parler comme ça à leurs coreligionnaires sans que ceux-ci en conçoivent un complexe et ne réagissent brutalement.
    Mais daigneront-elles le faire ? Jusqu’à présent, elles ont fait le minimum syndical, du moins en France, car je ne sache pas qu’elles se sont beaucoup remuées à l’étranger non plus. Ayant dit quelques mots, certains Musulmans de France, apparemment s’estiment quittes !
    Ce qu’il faudrait c’est que les Musulmans d’Europe forment une délégation et se rendent au Pakistan en grande pompe pour impressionner, et les Pakistanais, tout fanatiques qu’ils soient ne pourront pas ignorer des demandes venant de Musulmans comme eux.
    Il est insupportable que les Musulmans puissent jouir de la liberté religieuse en Occident sans aucune réciprocité en pays d’Islam.

  • @ MB Feildel : oui, souvenons-nous de Meriem, si cela peut nous donner de l’espoir et du courage dans l’action. Ma seule réserve serait de ne pas penser que l’on doive gérer toutes les situations de la même manière. Elles ont leurs spécificités, leurs contextes politiques, et géopolitiques. Ce qui fonctionne dans un cas ne fonctionne pas nécessairement dans un autre.

    @ Damien : c’est probablement ingrat d’être chrétien mais si, après tout, c’est en Son nom que nous prétendons agir, alors nous devons accepter aussi de donner sans attendre en retour. Accepter de faire ce premier pars, y compris s’il s’agit de donner ici une liberté religieuse qui n’existe pas, ou qui est menacée, là-bas. Nous ne pouvons pas la demander sans l’offrir nous-mêmes. Cela ne dispense pas de parler franchement à nos interlocuteurs musulmans et de leur faire part de nos attentes légitimes. Je pense au contraire que cela nous justifie. Et je pense aussi que nous devons toujours nous méfier de la tendance à résumer une partie à sa frange extrémiste.

    « Ce qu’il faudrait ». Je ne sais pas si c’est « ce qu’il faudrait ». Je ne suis pas non plus partisan de faire peser sur les musulmans de France le poids de toutes les exactions commises par des musulmans à travers le monde. En tant qu' »occidental », je ne suis pas responsable des exactions des Occidentaux de par le monde. En tant que chrétien, je ne suis pas responsable de la guerre menée par Georges Bush, quand bien même il invoque Dieu. Je saisis bien les différences entre les situations, mais je vois aussi leurs points communs. Je ne peux non plus affirmer avec certitude que la « grande pompe » soit efficace, ou ne serve pas davantage soit à nous satisfaire, nous, soit à leur imposer des exigences pour constater qu’ils n’y satisfont pas. Je ne pense pas non plus efficace de les sommer d’agir, d’intervenir, comme si nous pouvions substituer notre discernement au leur, et comme si nous ne leur faisions aucune confiance. Je ne suis pas non plus parfaitement persuadé que ce soit aux musulmans de France d’agir, même si le fait de ne pas en être persuadé n’interdit pas forcément de le tenter.

    En revanche, je sais qu’au Pakistan, les soutiens d’Asia Bibi s’efforcent de s’attacher les responsables musulmans modérés. J’espère qu’en France aussi, et je le pense, des personnes agissent plus discrètement, plus efficacement, pour faire passer des messages via les responsables musulmans de France et les inviter à ne pas laisser une innocente être exécutée au nom d’un rapport à l’islam dévoyé. Il me semble que la meilleure voie passe par là.

  • Le sort d’Asia Bibi dépend sans doute plus de la cuisine politique du Pakistan, un mystère total pour moi, que de quoi que ce soit d’autre. Prions pour que ceux qui y comprennent quelque chose fassent ce qu’ils peuvent faire.

  • Merci pour ce billet.

    Espérer, malgré tout. Et prier pour notre soeur.

    Je vois des stats, moins de famine, moins de guerre, plus de démocratie. Tant de raisons de se dire que les choses s’améliorent sur terre.

    Avons-nous perdu notre capacité à endurer le malheur et l’injustice? Est-ce un mal?

  • J’imagine que ce qui change est surtout qu’aujourd’hui, nous en avons connaissance et que, par le rapprochement induit par les transports et les communications, nous avons le sentiment – parfois illusoire – d’y pouvoir quelque chose.

    Quant aux raisons de se dire que les choses s’améliorent, je note aussi que les pays qui tendraient à donner des leçons n’étaient pas exempts de pogroms, lynchages et esclavage il y a peu. Je pense notamment au Ku Klux Klan il n’y a pas si longtemps, dans un pays que l’on pourrait penser plus éduqué que le Pakistan actuel. Cela n’interdit pas à ces pays de prendre le train en marche mais ça relativise un peu les leçons que l’on pourrait être tentés de donner. Sans compter que la haine capable d’être exprimée en ligne – et que j’ai pu constater pour un ami récemment – ne permet pas non plus de penser que nous soyons exempts de risque.

    Au bout du compte, l’éducation et l’Etat de droit (qui assure les candidats lyncheurs qu’ils seront jugés également) semblent les meilleurs remparts.

  • Complètement d’accord avec Koz sur le fait que notre pays doit se conformer à des valeurs de culture chrétienne dans son approche des libertés religieuses, même si le contexte nous est hostile ailleurs. Ceci même s’il peut y avoir des nuances, dans le discernement des objectifs et des moyens, entre les décisions d’un état, et les aspiration de ses citoyens chrétiens à la tolérance.

    Concernant la comparaison avec Bush, je suis moins sûre : car même si sa communication surfait sur le concept de Dieu, il ne pouvait quand même pas prétendre représenter l’évangile, ni confondre la loi américaine avec je ne sais quel verset de la Bible ! (que les spécialistes de la constitution américaine me détrompent s’il y a lieu car je n’y connais pas grand chose et parle par intuition). Alors qu’au sein des extrémismes de l’islam (je veux ne pas croire que ce soit tout l’islam) il y a la conviction que la loi spirituelle est synonyme de La loi temporelle : ils agissent presque en temps que chefs religieux, et sont perçus comme cela. C’est pour cela que je ne comparerais pas au cas de Bush mon attente d’une réaction musulmane française dans le cas d’Asia Bibi, mais plutôt au cas de cet évêque sud-américain qui avait marqué une révoltante intransigeance au sujet de l’avortement d’une toute jeune fille victime d’un viol. Et vous souvenez-vous de ce qui s’était passé alors ? Un grand nombre d’évêques, théologiens et autres chrétiens d’autorité avait publiquement désavoué leur confrère, et je crois bien que je ne sais plus quel porte parole du Vatican avait également protesté. En fait si, quand même! je trouve que les membres d’une même religion devraient partager une certaine forme de responsabilité commune et agir en conséquence.

    Cela dit, d’accord aussi avec Koz sur le fait que dans ce cas particulier, il est possible qu’Asia Bibi ait plus à gagner d’une action discrète plutôt que publique de la part des responsables musulmans de France et d’ailleurs : ménager la fierté offensée des agresseurs peut être nécessaire pour éviter le syndrome du molosse blessé.

    En fait, c’est sur les thèmes généraux du respect des droits des personnes, et hors cas particulier, que je demanderais des déclarations publiques, bruyantes et percutantes de la part des chefs religieux musulmans. Alors qu’en faveur d’un condamné en particulier, je leur demanderais plutôt des actions discrètes et focalisées, ce qui suppose que j’accepte de n’en rien savoir. J’espère beaucoup pour Asia Bibi, son calvaire me bouleverse.

    En passant, bonjour à tous, car c’est la première fois que je commente sur ce blog, alors que je suis fidèle lectrice depuis 2010 ; merci pour tout ce que cela m’apporte ; merci à Koz d’abord, et merci aux commentateurs que je lis autant que les articles, avec la même assiduité. Vous m’apportez tous beaucoup. Surtout lorsque le dialogue évoque des positions différentes, le bénéfice est très grand pour ma réflexion et ma culture.

  • @ nathmontfort : comme c’est la première fois que vous intervenez, et que vous le soulignez très aimablement, je veux bien vous concéder cette nuance concernant Bush. Pour autant, je me place surtout dans la perception qu’en a le gars d’en face. Cette perception est peut-être erronée, mais c’est la sienne et donc, si je veux être compris, il faut tout de même que je m’en préoccupe. Et, pour lui, qui ne distingue pas comme nous le spirituel et le temporel, ce qu’a fait Bush, c’est la responsabilité des chrétiens.

    nathmontfort a écrit :

    Cela dit, d’accord aussi avec Koz sur le fait que dans ce cas particulier, il est possible qu’Asia Bibi ait plus à gagner d’une action discrète plutôt que publique de la part des responsables musulmans de France et d’ailleurs : ménager la fierté offensée des agresseurs peut être nécessaire pour éviter le syndrome du molosse blessé.

    Oui, ménager la fierté des responsables susceptibles d’agir en faveur d’Asia Bibi. Et ne pas exciter ceux qui font pression sur eux. C’est frustrant, on préférerait être en mesure d’engager de grandes actions, mais c’est je pense plus efficace dans une situation comme celle-ci.

  • Et si nous retirions la poutre qui est dans notre œil ?…

    « Eux » sont en retard, sur l’échelle de l’Histoire.
    Mais pas « nous », alors quelle excuse avons-nous ?

    Plus riches, plus forts… nous imposons notre loi, nos croyances, nos façons de voir… au reste du monde, nous bombardons et tuons qui nous voulons où nous voulons.
    Alors on nous en veut, évidemment.

    Les pires extrémistes, c’est nous.
    Asia Bibi paie pour nos crimes.

    Où est-il, Dieu, pour que des choses pareilles arrivent ? Il est dans cet infâme cul de basse-fosse pakistanais…

  • Koz a écrit :

    comme c’est la première fois que vous intervenez, et que vous le soulignez très aimablement, je veux bien vous concéder cette nuance concernant Bush

    Merci tout plein !

    Koz a écrit :

    Pour autant, je me place surtout dans la perception qu’en a le gars d’en face. Cette perception est peut-être erronée, mais c’est la sienne et donc, si je veux être compris, il faut tout de même que je m’en préoccupe. Et, pour lui, qui ne distingue pas comme nous le spirituel et le temporel, ce qu’a fait Bush, c’est la responsabilité des chrétiens.

    Oui ça d’accord. Le « gars musulman d’en face » peut nous percevoir comme agresseurs et croire que c’est au nom de la religion chrétienne, puisque son schéma de pensée à lui est ainsi. C’est peut-être ce que veut dire Denis dans son commentaire. (Enfin bon, quand même, avant la réaction de Bush il y avait eu les 3000 morts de l’attentat WTC revendiqué haut et fort au nom de l’islam, ce qui devrait moduler un peu le jugement porté sur l’agresseur occidental chrétien. Mais j’admets malgré tout que Bush soit perçu ainsi par les musulmans lambda, à cause de ses mots à la façon d’un « croisé »).

    Mais là, en fait de perception « en face », on parlait des responsables musulmans de notre pays, nous demandant si nous sommes en droit d’attendre de leur part une réaction en faveur des droits de l’homme. Or eux savent bien que Bush n’est pas parole d’évangile dans la chrétienté en général, et ils connaissent l’épisode de notre évêque sud-américain qui a été publiquement désavoué au sein de l’Eglise pour son manque de charité. De leur part, on devrait pouvoir attendre des commentaires éclairés au nom de l’Islam, qui justement pourraient éclairer les musulmans lambda.

    Je suis malgré tout consciente que le rôle des modérés est toujours le plus difficile, plus encore dans l’Islam sans doute, et ces pauvres responsables musulmans modérés doivent marcher sur un fil ! Dans les crises graves qui ensanglantent la planète, on observe toujours que les modérés sont zigouillés les premiers par leurs propres troupes. Pas un rôle confortable, celui des responsables musulmans modérés de France. On peut prier pour eux de temps en temps.

  • Si vous le voulez bien voici ma participation au débat en cours: http://paris-international.blogs.la-croix.com/le-leg-precieux-dabdelwahab-meddeb-pour-un-islam-des-lumieres/2014/11/07/
    Si vous le voulez bien encore voici quelques remarques de plus. Lorsque j’étais instit un élève de CM d’origine Marocaine m’a dit un jour « Monsieur vous devriez aller au cimetière de Casteljaloux, au fond, tout au fond du cimetière. » J’y suis allé et j’ai découvert plusieurs plaques où sont gravés les noms d’un peu moins de 200 tirailleurs algériens morts à l’hôpital de Casteljaloux en 1914/1918. Il n’y avait pas de fleurs, pas de couronnes, pas de cérémonies à ce monument aux morts là. Il y a des musulmans qui ont peur, qui se sentent diabolisés, pas reconnus, mal aimés. Ils vivent mal l’islamo-fascisme. Et la majorité d’entre eux ne basculent pas vers eux. Ils se souviennent que parmi les Blancs anglo-saxons protestants il y en a eu qui ont financé « les glorieux combattants de la liberté afghans » qui n’ont pas fait qu’acheter des armes avec l’argent reçu, ils ont financé des écoles coraniques « pures et dures ». Il y a des musulmans qui sont convaincus qu’ils n’ont jamais fait aux juifs ce que les Russes, les Ukrainiens, les Polonais, les Allemands et certains Français ont fait aux juifs. Ils ne comprennent pas notre silence par rapport à ce qui passe dans les territoires occupés par l’armée israélienne. Il y a des musulmans qui sont convaincus qu’ils n’ont jamais mis la pagaille en Europe que nous avons mis au Moyen Orient. Encore que quand je dis nous ce n’est pas moi ni l’auteur de ce blog ni celles et ceux qui y écrivent des commentaires qui en sont responsables. Si ce n’est que parfois nous aussi nous nous taisons comme d’autres avant nous se sont tus sur ce qui se passait en Espagne du temps de Franco, au Chili du temps de Pinochet, en Argentine du temps de la dictature. Le monde d’aujourd’hui est tel qu’on peut le lire dans la Bible. :+( Plein de bruit, de fureur et d’horreur. Et souvent nous considérons que c’est la faute aux autres qui ne pas ce qu’il faut comme il faut…

  • @ jfsadys: Elle est belle cette interview, je garde le lien pour la relire de temps en temps.
    Pour autant je ne suis pas sûre que la clé de l’unité soit dans le syncrétisme « post » religions qui est évoqué en fin d’article. Je pense plutôt qu’il faut inviter chacun à aller jusqu’au bout de sa foi, s’en nourrissant et écoutant sa conscience, comme l’intuition de ce qui sonne bon ou mauvais. Au lieu de syncrétisme, on découvrirait plutôt qu’en attendant de se comprendre on peut déjà s’aimer. S’aimer et implorer ensemble pour la paix, comme à Assise avec Jean-Paul II. Le respect des autres religions ne réclame pas la capitulation sans condition de l’intelligence ni de la théologie, mais cela réclame un surcroît d’amitié. De part et d’autre. C’est plutôt ce chemin-là que j’aimerais suivre. La vérité fera mieux son chemin dans des coeurs apaisés et libérés de l’impatience. Je m’autorise à croire que la majorité des croyants, de part et d’autre, rêve de chemins apaisés…

  • Juste un mot très tardif: merci pour ce billet, une petite goutte d’eau, certes, mais qui nous empêche d’oublier. En dehors de se souvenir et de prier, hélas, il ne nous reste pas grand-chose à faire.

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