L’un des défauts de la droite est probablement de ne pas dénoncer avec autant de vigueur les abus venant du haut et du bas de l’échelle sociale. D’évoquer les abus des assistés mais de taire ceux des patrons. Pourquoi ? Parce qu’après tout, la gauche s’occupe des patrons, alors chacun son fonds de commerce… Inversement, d’ailleurs, on pourrait reprocher à la gauche de ne pas être plus ferme sur certains abus.
Je me souviens d’ailleurs d’une conversation houleuse à ce sujet avec des proches, qui se reconnaitront peut-être et que je salue affectueusement.
Noël Forgeard, ancien patron d’Airbus, a obtenu « six mois de préavis, représentant une somme de 1.223.317 euros (salaire brut et bonus), et des indemnités de départ de 4.893.268 euros, soit deux ans de salaire brut annuel« , nous dit-on.
Six millions d’euros pour un homme dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a pas laissé une entreprise dans une situation florissante. Que ce soit de sa faute, ou que ce soit le fait de facteurs multiples parmi lesquels les interventions politiques éternelles dans le dossier Airbus[1], le symbole est manifestement scandaleux à l’heure où nombre de salariés, d’Airbus ou de sous-traitants, sont dans l’angoisse quant à leur avenir. L’avenir de Monsieur Forgeard étant soit la retraite, soit le retour à la tête d’une autre entreprise, c’est-à-dire pas spécialement angoissant.
Ségolène Royal y voit un scandale. Je suis d’accord. Bayrou parle du vote d’une loi de moralisation économique. Pourquoi pas.
Mais ce qui est nouveau, c’est, précisément, l’intervention de la droite dans le débat.
Une dépêche AFP nous dit :
« Je trouve que lorsqu’un patron est méritant, lorqu’un patron réussit,, qu’il soit associé à cette réussite je trouve que c’est légitime », a expliqué le président de l’Assemblée nationale. « Mais que dans certaines conditions comme celles ci on parte avec effectivement un système qui permet d’obtenir une masse aussi importante de ce qu’on appelle les stocks options je trouve ça tout à fait insupportable », a poursuivi Patrick Ollier.
Loin de moi l’idée de penser que personne n’avait de telles convictions à droite auparavant, ne serait-ce que si l’on se réfère à De Gaulle, qui ne connaissait toutefois pas les mêmes pratiques du capitalisme.
Mais en revanche, je pense que, depuis que le phénomène des stock-options et autres parachutes dorés est apparu, on avait trop peu entendu la droite. Et je pense que l’on doit son affirmation haut et fort à Nicolas Sarkozy. Je poursuis actuellement la lecture de son livre, Ensemble. Un chapitre entier est consacré à La morale du capitalisme. Je ne vous le retranscrirai pas intégralement. Mais tout de même…
« Je crois au capitalisme, qui a vaincu la féodalité, le fascisme et le communisme, qui a mis fin à la pénurie et qui est la civilisation matérielle de l’Occident depuis le XIVème siècle.
Mais je suis convaincu que le capitalisme ne peut pas survivre sans une éthique, sans le respect d’un certain nombre de valeurs spirituelles, sans l’humanisme. Je suis convaincu qu’il y a une morale du capitalisme qui est une morale de la responsabilité et du mérite, que le capitalisme est condamné si le prédateur prend le pas sur le créateur, si le spéculateur et le rentier s’enrichissent davantage que l’entrepreneur et le travailleur, si la rémunération de chacun n’est pas en rapport avec la richesse qu’il crée, le service qu’il rend à la société, si la propriété n’est pas le fruit de l’effort, si l’argent devient l’unique mesure de la valeur des hommes et la seule raison de leurs actes. » (p. 63)
Un autre grand patron, aujourd’hui actif autrement, Pierre Bilger, avait, au vu des résultats d’Alstom, reversé ses indemnités… Il publie d’ailleurs ces jours-ci un livre « Causeries à bâtons rompus« , directement issu des conversations menées sur son blog, traitant notamment de ces questions[2].
Dans la mesure où 10 000 suppressions d’emploi sont envisagées au sein de la seule société Airbus, sans compter les salariés des entreprises sous-traitantes, ce serait tout à l’honneur du « père Noël »s’il envisageait, à tout le moins, de reverser cette somme à une quelconque cellule de reclassement… En tout cas, cela lui permettrait de préserver ce qui lui en reste.
- interventions auxquelles au demeurant il doit sa nomination [↩]
- Pour plus d’infos, voir notamment sur lepublieur.com [↩]
Je crois que dans ce cas il faut une règle précise. Les étrennes quand on plante sa boîte, c’est plus qu’indécent. Car dans le package touché, il y a du travail des travailleurs qu’il va mettre sur le carreau.
En revanche, une loi là dessus me semble particulièrement difficile et pourrait effrayer une certaine catégorie d’investisseurs (mauvais signal du à des limitations dans les redistributions). Je crois que c’est plus par un accord social que l’on s’en sortira. Et pourquoi pas traiter cela à l’échelle européenne ?
Il y a déjà un mouvement de moralisation sur les marchés financiers (je suis bien placé pour en parler je fais de la déontologie dans une banque) qui semble ineluctable…et d’où d’ailleurs mon effondrement quand j’écoute Schivardi ou l’extrême gauche. Est ce que cela continuera ?
D’accord donc sur le principe avec NS, SR ou Bayrou mais quelle boîte à outil ?
Je ne suis pas convaincu qu’il faille une loi. L’espèce de consanguinité entre haute fonction publique et haut patronat me semble bien plus préjudiciable, et les gesticulations des candidats relèvent plus de la tartuferie, la grande majorité des grands patrons étant camarades de promotion/club de pensée/parti/cabinet ministériel de ces mêmes candidats.
On n’avance pas beaucoup, Ylyad, en mettant simplement en doute la sincérité des propositions. Nicolas Sarkozy en fait même un de ses thèmes de campagne – au vu dudit chapitre et du nombre de discours où il a évoqué cette question, depuis un an. Alors, on peut dire que tout est faux mais, dans ce cas, on plie tout et le 21 avril, je vais à la pêche.
Je suis un peu comme london sur ce sujet : autant il me semble qu’il faut introduire des regles morales dans les conseils d’administration, autant une loi me semble contre-productive. Une ‘chartre’ moral qui ne ferait que du vent, je ne sais pas si c’est mieux. Que faire ?
En ce qui concerne le recours à la loi, ce qui me parait le plus délicat, c’est la prise en compte des circonstances spécifiques : ces indemnités sont surtout choquantes du fait de l’état d’Airbus.
Comme le disait Sarkozy, les hautes rémunérations des grands patrons sont légitimées par les risques qu’ils prennent. Mais, s’ils se prémunissent contre tout risque, s’ils n’assument plus de responsabilité économique en cas d’échec de leur gestion, cela devient aberrant et cela discrédite le système aux yeux des salariés.
Maintenant, comment adapter une loi au fait que c’est le décalage entre la situation de l’entreprise et celle du dirigeant qui est choquant ? Peut-être en interdisant leur versement en cas de recours à un plan social, à des licenciements collectifs ? En fixant un plafond (ils ont tout de même droit à quelque indemnité) de versement dans de telles situations ?
Je ne suis pas vraiment apte à juger des potentiels effets pervers de telles dispositions.
Sujet épineux sur lequel je sais gré à NS de se prononcer « haut et fort » effectivement contre ce genre d’abus.
Il est une jsutification courante, voir même deux:
Celle des responsabilités assumées. Elle s’invalide cependant d’elle même lorsque des « grands patrons » quittent une entreprise plus mal en point qu’il ne l’avait trouvé (suivez mon regard vers le crédit lyonnais, et effectivement airbus). Pour les juristes, c’est un peu comme la jurisprudence chronopost, diificile de faire payer grassement ses services quand il s’avère que ceux-ci n’ont rien de fabuleux.
Celle de devoir attirer ainsi les meilleurs dirigeants. J’ai un peu de mal là aussi , sachant que c’est avant tout une équipe qui redresse une entreprise de la taille de celles dont on parle. De plus les rémunérations des patrons notamment français ont depuis quelques années rattrappé celle des autres boss européens.
Une chose très positive cependant dans la prise à bras le corps de ce sujet par la droite et NS, c’est qu’en mettant en avant le manque de morale de ceux que la gauche appelle de façon un peu caricaturale les patrons voyoux, il se marque une frontière nette entre ceux qui abusent et ceux qui triment dans les PME, au côté de leur employés.(4500€ en moyenne je crois /mois pour un dirigeant de PME)
Et ça c’est dans l’autre sens aussi une prise de conscience de la gauche sur ce sujet.
Pour une fois que le diagnostic est partagé…
Pour ce qui est des limites par la loi, c’est clairement problématique.
Certaines entreprises limitent les écarts de rémunération, pourquoi ne pas appliquer le principe aux parachutes dorés?
Le problème de comparer la situation d’une ents à l’entrée dans le « mandat » et à sa sortie c’est comme le rappelait libéral (hé oui on aura tout vu, je cite libéral), le bilan d’une ents n’est que la photo de n-1. Compliqué alors de bloquer pendant un an les indemnités histoire de vérifier le bilan correspondant à la dernière année d’exercice dans le poste.
Bonjour mon Koz,
[quote comment= »13173″]Alors, on peut dire que tout est faux mais, dans ce cas, on plie tout et le 21 avril, je vais à la pêche.[/quote]
Un affreux libéral comme moi ne peut que respecter la liberté individuelle. Donc tu peux faire ce que tu veux, mon cher.
Puis-je humblement indiquer au grand maître de ces lieux que le 21 peut être utilisé à pêcher (humble pécheur) à satiété, du moment que le 22 tu votes ? 😉 (non je n’ai pas fait la contrepétrie connue sur la date et ton libre arbitre).
J’arrête là mon délire sur ton erreur de date, et te félicite pour l’ouverture de ton blog à de nouveaux contributeurs. C’est aussi une bonne idée d’avoir indiqué sous le titre, l’auteur. Peux-tu mettre en exergue dans les commentaires les réponses de l’auteur de l’article (et uniquement celles de l’auteur), et non pas uniquement les tiennes ?
Sur le fond, pas grand chose à modifier sinon, continuez ainsi tous les 3 et les commentateurs habituels et autres!
Luc
[quote comment= »13184″]Un affreux libéral comme moi ne peut que respecter la liberté individuelle. Donc tu peux faire ce que tu veux, mon cher.[/quote]
L’affreux libéral que tu es devrait être intéressé par un prochain billet…
[quote comment= »13184″]Puis-je humblement indiquer au grand maître de ces lieux que le 21 peut être utilisé à pêcher (humble pécheur) à satiété, du moment que le 22 tu votes ? 😉 (non je n’ai pas fait la contrepétrie connue sur la date et ton libre arbitre).[/quote]
Je ne connais pas la contrepétrie… Et oui, tu peux me le suggérer. Donc, effectivement, le 21, je pêche, et le 22, je vote…
[quote comment= »13184″]’arrête là mon délire sur ton erreur de date, et te félicite pour l’ouverture de ton blog à de nouveaux contributeurs. C’est aussi une bonne idée d’avoir indiqué sous le titre, l’auteur. Peux-tu mettre en exergue dans les commentaires les réponses de l’auteur de l’article (et uniquement celles de l’auteur), et non pas uniquement les tiennes ?[/quote]
Je t’en prie (pour les félicitations). Visiblement, le plaisir est assez partagé : par moi, les contributeurs et les lecteurs. Le bonheur, en somme.
Pour ce qui est de mettre en exergue leurs commentaires, pour le moment, j’ai essayé, mais n’y suis pas parvenu. Je me retrouvais avec deux icônes dans mes messages.
[quote comment= »13182″]Compliqué alors de bloquer pendant un an les indemnités histoire de vérifier le bilan correspondant à la dernière année d’exercice dans le poste.[/quote]
Ca, à mon sens, ça se résoud : versement avec obligation de recourir à une caution bancaire, afin de prémunir l’entreprise contre une éventuelle insolvabilité du dirigeant un an plus tard, ou versement d’une provision l’année n, le solde « à la livraison ».
Renoncer à la possibilité de lucratives affaires une fois arrivé au pouvoir en cassant du sucre sur le dos des patrons ? Vous rêvez ou quoi ?
Au moins, à gauche, le secteur public, la recherche, la presse, la culture et la justice offrent de belles rentes de situation aux hommes politiques : à droite, quel intérêt peut-on avoir à faire de la politique hormis de pouvoir en profiter pour mener à bien quelques lucratifs projets avec de bons amis de l’industrie (militaire, nucléaire, immobilière ou simplement affairiste).
Voilà pourquoi vous ne trouverez jamais que des partis n’ayant en pratique aucune chance d’accéder aux responsabilités oser prendre de front le grand capital à la française : et Nicolas Sarkozy ne fait nullement exception à la règle.
J’ai souvenir d’un ours blanc libéral du nom de « Pajala » qui nous disait toujours la même chose : « la liberté de droit ».
Si des actionnaires sont assez con pour autoriser des indemnités de départ à certains de leurs employés sans rapport avec leur efficacité, c’est pas une loi qui changera cela.
Et là, l’actionnaire s’est deux états !!!
Pas besoin d’une nouvelle loi : expérience des actionnaires devraient suffire.
C’est en faisant des erreurs que l’on avance.
oui comme nous avons évité une seconde guerre mondiale après la première.
(je plaisante mais le coeur y est)
@koz : oui effectivement le système de caution semble pertinent (y’a deux mois pour la rendre?)
Pour Airbus, ça me parait un peu facile de dire que Forgeard est à l’origine des désagréments que connait l’entreprise.
Autant quand il y a des erreurs manifestes de management, il me parait légitime de contester les indemnités d’un PDG, autant si celui-ci n’a rien d’autre à se reprocher qu’une divergence de stratégies avec son CA, ou l’immixtion d’acteurs nationaux, ce qui en l’occurrence, est le cas, je ne vois pas au nom de quoi on lui contesterait cette somme, si ce n’est peut-être celui de la décence et de la politesse, qui veut qu’aujourd’hui on n’évoque pas des salaires de plus de 7 chiffres. Ça fait mauvais genre.
C’est uniquement de la décence, ce n’est pas de la morale.
La transparence à outrance aboutit à ces aberrations que de trés bons PDG puissent voir leurs indemnités contestées parceque leurs salaires seraient trop élevées.
Mais c’est la règle de transparence qu’il faut changer, pas forcément ces rémunérations.
Car si vous voulez sous-payer (au niveau mondial) des Top Guns, il ne faut pas s’étonner si nos entreprises continueront d’être déclassées.
Des salaires élevés sont le meilleur moyen de recruter des potentiels élevés, capables de faire bouger les boites.
Ouais, je sais, je suis un pourri de capitaliste, et en plus, je l’assume. Mais je n’y suis pour rien si je vis dans un pays trop communiste à mon goût… 😉
Contrairement aux autres intervenants, je trouve les indemnités de départde Noel Forgeard tout à fait normales parce qu’en conformité avec la pratique des indemnités de licenciements en général, que ce soit la prise en compte du préavis ou le nombre d’années pour une entreprise qui a certainement une convention collective extrèmement favorable et un PDG qui est depuis longtemps dans l’entreprise. D’ailleurs, les gens qui vont partir de chez Airbus (essentiellement pour des pré retraites), ne le feront probablement pas avec des clopinettes
J’ai écrit un article plus détaillé il y a deux mois sur le sujet
http://verel.typepad.fr/verel/2007/02/indemnits_de_li.html
moi ce qui me choque ce n’est pas la somme d’argent que le PDG d’une grande entreprise reçoit. Si il est bon c’est normal, si il est pas bon (comment en juger c’est compliqué…)c’est contestable mais cela se fait et si les actionnaires sont assez généreux après tout c’est une partie de leur pognon qu’ils ont investi ; donc ce qui me choque c’est :
– comme le disait Polydamas la transparence sur ces négociations qui devraient rester secrètes.
– pour un PDG qui n’a pas réussi, le fait que grâce à ses réseaux parallèles (ex actionnaire quelquefois) d’écoles, de confessions diverses, il coulera des jours heureux dans une autre boîte alors que la majorité de ses ex employés licenciés ne connaitront que le réseau ANPE.
Mais on ne peut empêcher quelques bonnes âmes de les embaucher (les patrons) à charge de revanche.
Eternelle France à deux vitesses dans l’emploi, la santé, l’ éducation, la justice…
Mais entre les deux extrêmes, il y a quand même une France qui change de vitesse, et ,à toujours lorgner la 6eme, on se fait du mal en passant la deuxième, la troisième….
Et pourtant, je vous l’jure, je n’attends pas qu' »ils » se prononcent pour savoir quoi penser…
Les indemnités de Noël Forgeard…
envoyé par Chatel-Luc
@Verel,
J’avais écrit un long commentaire qui n’a bêtement pas voulu passer, donc je la refais en version courte : si par normalité tu entends légalité, on est d’accord. Les deux années d’indemnités sont prévues par son contrat de travail, il est donc « normal » qu’il les touche.
Mais il me semble évident qu’il ne faut pas occulter la dimension symbolique de ce genre de primes, surtout dans un contexte difficile comme l’est celui d’Airbus depuis … que Forgeard en préside la destinée. Qu’il ait été « bon » ou non, pour reprendre le terme de Loreleï, peu importe : il en est RESPONSABLE. Si ce concept de responsabilité est si cher aux libéraux, il doit être assumé aussi bien quand une société affiche une croissance à deux chiffres que quand elle tangue … Et son dirigeant doit, dans ce cas, être le premier à en souffrir. Qu’il puisse s’en tirer avec 6 millions d’euros me semble, de ce point de vue, tout à fait « anormal ».
Je suis pour la liberté des entreprises, des actionnaires et des personnes en général.
Je suis aussi pour la décence !
On reproduit aujourd’hui avec de nouveaux acteurs des schémas de sociétés qui ont généré autrefois des explosions sociales.
La Révolution Française et particulièrement le soulèvement de l’ensemble du peuple contre l’aristocratie étaient largement provoqués par l’écart énorme entre les niveaux de vie des uns par rapport aux autres ajouté au pouvoir exclusivement détenu par les bourreaux devenues victimes pour l’occasion. Les vols, les pillages, les incendies et autres attentats étaient l’expression de cette frustration indécente que vivaient les masses populaires.
Les deux situations sont loin d’être en tous points comparables, en particulier concernant la systématisation des comportements des privilégiés au détriment des exploités.
Cependant, les outils de communications d’aujourd’hui associés aux ambitions de certains en manque de dignité et d’objectivité stigmatisent les extrêmes et mobilisent les foules. (N’oublions pas que nous sommes tout de même beaucoup plus nombreux à vivre normalement sans avoir trop à se plaindre qu’il n’y a de personnes en dessous du seuil de pauvreté et de patrons indécents !)
Il faut donc que nous mettions des gardes fous à ces abus choquants dont seuls une poignée de privilégiés se partagent les bénéfices.
Ceci avant que n’arrivent des soulèvements plus graves que les manifestations et grèves plus ou moins violentes telles que nous les vivons de temps en temps …
Je n’ai pas d’idée précise de solution (juste quelques éléments de réflexions).
Je pense par contre qu’il vaut mieux éviter la possibilité que ce type de situation ne se reproduise plutôt que de traiter le mal une fois arrivé (mieux vaut prévenir que guérir). Il faut donc responsabiliser plus.
J’opterais bien pour un pouvoir direct ou indirect des masses laborieuses sur le contrôle des écarts de rémunération entre classe dirigeante et salariés d’une entreprise.
Que penser du renforcement du rôle des syndicats « représentatifs des salariés » dans les conseils d’administration … Pensez vous que cela peut être une solution ?
(Personnellement, je doute de la compétence des syndicats actuels sur ce sujet).
Une autre voie serait peut-être aussi de rendre financièrement très attractif et responsabilisant l’actionnariat des salariés pour que ces derniers deviennent suffisamment représentés au CA.
Voilà !
Je pense que ce serait une bonne chose que les politiques mettent en place les vraies bonnes conditions pour éviter ce type d’évènement choquant.
J’ai malheureusement la sensation que nous assistons à un effet d’aubaine auquel contribuent tous nos candidats dont aucun ne peut rester silencieux ou être discordant dans cette affaire sans risquer fortement de voir ses scores électoraux baisser …
J’ai cependant, une fois de plus, l’intime conviction que N.Sarkozy serait le plus pertinent pour apporter de vraies bonnes solutions. Car c’est le seul qui parle régulièrement d’incitation et de responsabilisation plutôt que d’obligations ou d’interdictions qui font l’objet des multiples promesses des onze autres candidats et dont on sait qu’elles sont castratrices de toute initiative et donc de croissance.
[quote comment= »13182″] Le problème de comparer la situation d’une ents à l’entrée dans le « mandat » et à sa sortie c’est comme le rappelait libéral (hé oui on aura tout vu, je cite libéral), le bilan d’une ents n’est que la photo de n-1. Compliqué alors de bloquer pendant un an les indemnités histoire de vérifier le bilan correspondant à la dernière année d’exercice dans le poste.[/quote]
pas compliqué du tout, ça s’appelle une garantie de passif/actif quand un chef d’entreprise vend la sienne (et je sais de quoi je parle 😉 ). C’est limité et dégressif dans le temps (généralement sur trois ans).
Il serait salutaire et tout à fait logique qu’un système équivalent soit mis en place pour ces « grands patrons ».
[quote comment= »13236″]
La Révolution Française et particulièrement le soulèvement de l’ensemble du peuple contre l’aristocratie étaient largement provoqués par l’écart énorme entre les niveaux de vie des uns par rapport aux autres ajouté au pouvoir exclusivement détenu par les bourreaux devenues victimes pour l’occasion. Les vols, les pillages, les incendies et autres attentats étaient l’expression de cette frustration indécente que vivaient les masses populaires.[/quote]
Il ne faut pas donner trop de symbolique à des événements qui n’ont pas forcément grand rapport. Dans la France du XVIIIe, pays le plus riche d’Europe à l’époque, ce n’est pas les inégalités qui ont déclenché la Révolution française (c’est une vision un peu marxiste des choses) mais des famines que l’on n’avait pas connu depuis longtemps. En outre, sur le supposé pouvoir détenu par les bourreaux, il y aurait beaucoup à dire pour rétablir un tant soit peu de véracité, la Révolution n’étant rien d’autre qu’une grosse émeute qui a mal ou bien tournée (Louis XVI n’ayant pas été le roi le plus ferme qui soit), tout dépend du point de vue…
[quote comment= »13236″]
Les deux situations sont loin d’être en tous points comparables, en particulier concernant la systématisation des comportements des privilégiés au détriment des exploités.
Cependant, les outils de communications d’aujourd’hui associés aux ambitions de certains en manque de dignité et d’objectivité stigmatisent les extrêmes et mobilisent les foules.[/quote]
Vous dites en gros, qu’il faut se garder de la révolte populaire. Mais c’est celle-ci qui est illégitime, pas forcément l’inégalité qui a toujours existé et existera toujours.
Les mécontents trouveront toujours une très bonne raison pour faire grève et enclencher des révoltes.
[quote comment= »13236″]J’opterais bien pour un pouvoir direct ou indirect des masses laborieuses sur le contrôle des écarts de rémunération entre classe dirigeante et salariés d’une entreprise.
Que penser du renforcement du rôle des syndicats « représentatifs des salariés » dans les conseils d’administration … Pensez vous que cela peut être une solution ?[/quote]
Il n’y qu’à voir la crise de la cogestion en Allemagne, pour refuser cette idée immédiatement.
Au fait, c’est vous qui déterminez le salaire de votre patron ? Ou apprécieriez vous que vos subordonnés déterminassent votre salaire?
Et pourquoi pas la collectivisation des moyens de production, tant qu’on y est….
[quote comment= »13236″]Une autre voie serait peut-être aussi de rendre financièrement très attractif et responsabilisant l’actionnariat des salariés pour que ces derniers deviennent suffisamment représentés au CA.[/quote]
Voilà une bonne solution, car dans toute cette histoire, c’est au conseil d’administration, ou à l’AG de décider, pas à l’état ou à la collectivité.
Pingback: le cinquième :
@ Polydamas
En faisant cette comparaison avec la Révolution, j’essayais d’exprimer qu’à force de généraliser et d’amplifier exagérément un sentiment d’injustice dans les classes moyennes et modestes en opposants des situations extrêmes il suffira un jour d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres sans véritable raison.
Je pense comme vous que les révoltés comme ceux qui portent les discours obsessionnels sur la stigmatisation des pseudo injustices sont illégitimes. Il est trop facile de confronter les plus exagérément riches à toute la misère du monde …
Je pense aussi que pour les révoltés comme pour les agitateurs nous n’avons d’autre moyen de les « faire taire » (les rassurer ?) que d’apporter les vraies solutions en réponse à leurs discours stériles sans proposition d’action … Encore faut il être en situation d’agir !
J’ai bien conscience que les syndicats d’aujourd’hui ne peuvent exercer ce type de pouvoir pour éviter ces dérives … Il sont malheureusement trop anti-actionnaires, trop exclusivement centrés sur la protection à outrance des salariés, trop éloignés des responsabilités de la gestion de l’entreprise et de ses résultats et trop proches des combats politiques pour prendre part à ce type de responsabilité …
C’est juste que c’est avec la proposition de renforcement de l’actionnariat salarié (dont j’apprécie que vous y adhériez) les seules solutions auxquelles j’ai pensé pour justement contingenter la gestion par anticipation de ce type de dérive au sein même de l’entreprise sans intervention de l’Etat ou autre administration externe.
Pour se prémunir de toute dérive le principe est de mettre en place les contre pouvoirs au juste nécessaire et au bon niveau. Et plutôt que d’obliger ou interdire, il faut responsabiliser et inciter.
Dans notre cas, pour le meilleur respect d’une éthique salariale, il faut que les enjeux des patrons et des salariés trouvent leur compromis dans le partage d’une responsabilité commune (la réussite de l’entreprise dans l’intérêt de chacun de ceux qui y contribuent). Les salariés actionnaires accepteront de s’offrir les services onéreux d’un patron de première classe si en retour l’entreprise y trouve la réussite et que les patrons, salariés et actionnaires en partagent les bénéfices équitablement.
La législation doit selon moi juste servir à mettre en place les mécanismes qui permettront cela.
Koz a dit que Sarkozy a écrit :
“Je crois au capitalisme, qui a vaincu la féodalité, le fascisme et le communisme, qui a mis fin à la pénurie et qui est la civilisation matérielle de l’Occident depuis le XIVème siècle. »
-Le capitalisme n’a pas ‘vaincu’ la féodalité, il lui a succédé.
-Ce n’est pas le capitalisme qui a vaincu le fascisme , c’est la démocratie.
-Ce n’est pas le capitalisme qui a vaincu le communisme, c’est le communisme lui-même.
-Le capitalisme n’a pas particulièrement , pour l’instant, mis fin aux pénuries qui existent toujours dans de nombreux endroits du globe.
La pénurie est une notion , culturelle, relative.
Le capitalisme n’a pas besoin qu’on croit en lui. Il est.
Par contre démocratie et liberté demande de ‘croire’.
Sarkozy a dit :
« Mais je suis convaincu que le capitalisme ne peut pas survivre sans une éthique, sans le respect d’un certain nombre de valeurs spirituelles, sans l’humanisme. »
-> L’humanisme, le respect d’un certain nombre de valeurs spirituelles, une certaine éthique ne sont pas constitutifs du capitalisme.Il est leger et source de confusion d’en faire des adjuvants au capitalisme.
On peut croire à ces notions en dehors du capitalisme
=> Bien sûr, je suis heureux que la morale rejoigne la nécéssité (coup de bol !) .
Sarkozy a dit :
« Le capitalisme est condamné si le prédateur prend le pas sur le créateur, si le spéculateur et le rentier s’enrichissent davantage que l’entrepreneur et le travailleur »
-> C’est quoi, Papa, un ‘prédateur’ ou un ‘spéculateur’ , ou un ‘rentier’ ?
Certes … et de plus il semblerait qu’ils jouent un rôle économique d’amélioration de l’efficacité du système capitaliste…(dit-on…)
=> Sacré Nicolas, toujours un peu brouillon … mais pas de procès d’intention puisque tout ça part d’une bonne intention.
[quote comment= »13484″]-> L’humanisme, le respect d’un certain nombre de valeurs spirituelles, une certaine éthique ne sont pas constitutifs du capitalisme.Il est leger et source de confusion d’en faire des adjuvants au capitalisme.
On peut croire à ces notions en dehors du capitalisme
[/quote]
Tu as lu quoi que ce soit, où que ce soit, qui contredise cela ?