Pourquoi Obama

On pensera – c’est facile, mais, rhâ, je ne me fais aucune illusion sur la bassesse des attaques – que c’est un soutien bien tardif de ma part. Mais puisque Le Monde n’a pas trouvé risible d’annoncer son soutien à Barack Obama lundi dernier dans un édito au demeurant tout creux, alors, mes bons amis je ne vois vraiment pas au nom de quoi on pourrait trouver ridicule d’annoncer son soutien une fois le résultat connu. J’y vois même comme du panache, une façon de briser les standards, les codes établis, non ? Contre une tendance un peu légère de discriminer les soutiens du lendemain.

Pour ma part, donc, je tenais à apporter mon soutien à Barack dans la course à la Maison-Blanche. Pourquoi ? Déjà parce qu’il a une classe folle. Ma mère m’a déjà dit – avec la voix vibrante qu’elle peut avoir dans les moments tragiques – que c’était dégueulasse de dire ça, alors que John Mac Cain doit sa mobilité réduite à la torture qu’il a subi au Viet-Nam. De fait, cela suscite mon évidente admiration. Il n’empêche. Y’en a un qu’est groovy, pas l’autre. Quand je le vois monter la rampe de son avion que le soleil couchant, lui, caresse en un ultime hommage à l’étoile montante, je m’accroche avec vigueur à mon hétérosexualité assumée.

Oh, après tout, il n’y a pas que du faux, dans l’edito du Monde, au titre si puissamment évocateur que je me suis empressé de le reprendre. Obama est un évident symbole. Quand bien même il mènerait une politique similaire à celle de Bush, un président américain dont la grand-mère vit encore au Kenya ne pourra coller avec l’imaginaire du choc des civilisations.

Obama, un symbole… On ne peut pas se satisfaire d’un seul symbole. Mais il y a tout de même des symboles qui comptent. Au JT de France2 hier soir, on repassait les images d’une Amérique d’il y a une poignée d’années seulement, lorsque des membres du Ku Klux Klan ont lancé une bombe dans une église « noire« , tuant trois enfants. Dans cette ville d’Alabama, un vieil homme noir, appuyé sur une canne, quittait le bureau de vote en pleurant et en répétant : « on l’a fait« . On n’enlèvera pas aux républicains d’avoir nommé Powell et Rice. Mais un président noir, c’est une page qui se tourne, et au-delà même des Etats-Unis.

Obama, un symbole. Aussi parce qu’un travailleur social des quartiers de Chicago succède à l’héritier d’une famille pétrolière texane et que, dans le contexte américain, cela ne me paraît pas indifférent.

Il faut avouer aussi qu’en matière de dégueulasserie, les républicains ont franchi un tel cap dans le negative campaigning qu’il aurait été odieux que cela puisse contribuer à la victoire de Mc Cain. Une image m’a marqué dans ces dernières semaines de campagne : celle d’un Mc Cain obligé de prendre la défense de son adversaire. « Non, madame, ce n’est pas un arabe, c’est un honnête père de famille… », le propos dans son contexte était à peine moins maladroit qu’il n’y paraît. J’avais le sentiment de voir un homme droit pris au piège de la campagne ordurière de ses conseillers. Mais est-il seulement possible d’admettre l’idée qu’il n’ait pas la haute main sur sa campagne ? N’était-ce pas juste une répartition des rôles, le candidat laissant classiquement – comme on l’a encore vu en France – les attaques ad hominem à ses soutiens ?

Restait encore le choix de Sarah Palin, qui aurait pu avoir le mérite d’attirer un électorat jeune, populaire et plus à droite que Mc Cain. Oh, je suis sûr qu’à l’instar de Ségolène Royal, elle est probablement moins gourde qu’il n’y paraît. Et il est bien évident qu’il est facile de critiquer un choix avec l’enseignement du résultat. Mais l’effet Palin aura été un feu de paille, sauf à compter l’effet repoussoir comme l’autre effet Palin. Au passage, on souhaitera aux femmes des représentations plus fidèles à leurs capacités réelles que celles que les campagnes française et américaine ont fournies.

Bref, ces raisons – certes un peu superficielles – m’incitent à accorder mon soutien à Barack Obama. Elles sont superficielles, même si s’ajoute à cela le sentiment que sa politique permettra un certain rééquilibrage que les Etats-Unis peuvent se permettre. Elles sont superficielles, et c’est d’ailleurs le sentiment d’avoir une vision bien trop superficielle qui m’a incité à garder le silence sur cette campagne. Cela dit, il est évident que les raisons profondes du soutien de certains à Mac Cain ne sont pas moins superficielles.

Maintenant, j’ai bien noté que Barack Hussein Obama est le 44ème président élu des Etats-Unis. Parce que les lendemains d’élections présidentielles déchantent de plus en plus, parce qu’il a promis une Amérique nouvelle et, surtout, parce qu’il est un symbole, ce dont il a légitimement joué, les banalités d’usage sont encore plus pertinentes à son égard : « le plus dur est devant lui » et « il n’a pas le droit de décevoir »[1].

Sur ce, je vous laisse : après la déclaration de soutien, il faut que je me cogne fissa le message de félicitations, d’une portée comparable.

  1. ce qui en plus d’être banal est stupide puisque l’élu déçoit toujours, mais soit… []

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101 commentaires

  • Je me demande quand les gentils socialos vont se rendre compte qu’Obama est pour la peine de mort, contre le mariage gay et qu’il ne pourra probablement pas faire grand-chose sur les deux guerres que les USA sont en train de mener ou sur le port d’armes.

    Mais surtout, surtout, ça va être difficile pour beaucoup de ces imbéciles de critiquer aveuglément l’Amérique comme on a pu l’entendre par le passé. Ah tiens, autre chose, cette élection invalide définitivement l’idée que les USA sont un pays raciste, que les immigrés sont discriminés, etc, etc.

    Tant mieux, on va moins les entendre….

  • « Il n’a pas le droit de décevoir…mais l’élu déçoit toujours ». Evidemment que Barack Obama va décevoir.
    Les ouvriers qui ont voté pour lui vont vite se rendre compte que sa marge de manoeuvre est fort limitée. Il propose de débloquer 141 milliards de $ pour aider les victimes de la crise plus 60 milliards de $ pour lancer des grands travaux écologiques mais ne dit pas où il va les trouver. Hillary Clinton, elle, avait estimé les propositions d’Obama à 500 milliards de $. De toute façon avec un déficit qui augmente tous les jours il sera difficile de financer ne serait-ce que le minimum du programmme du candidat démocrate. Or tous les économistes s’accordent à dire que ce minimum sera tout à fait insuffisant pour protéger les pauvres.
    Les noirs américains seront déçus quand ils se rendront compte que B. Obama n’est pas le président des noirs mais de tous les américains et qu’il fait passer les intérêts de la nation avant ceux des minorités.
    Les français seront déçus quand ils verront qu’Obama est protectionniste et quand il fera pression sur Sarkozy pour que la France envoie des troupes en Afghanistan.
    Les africains et les minorités africaines d’Europe seront déçus quand ils se rendront compte qu’Obama est avant tout le président des Etats-Unis et qu’il compte bien défendre âprement ses positions.
    Tout le monde sera déçu quand Obama montrera que derrière un style incomparable il n’a pas de solution miracle. Pire il est prisonnier d’une idéologie périmée qui consiste à penser que l’Amérique est une île-continent pouvant se passer du reste du monde. Déjà Tocqueville soulignait ce travers et le déplorait…
    Reste le symbole, l’enthousiasme qu’il incarne. C’est déjà beaucoup, mais il ne faut pas attendre des miracles. L’Obamania actuelle procède finalement d’un racisme à l’envers. Il ne peut qu’être bien puisqu’il représente peu ou prou une minorité écartée, bafouée, depuis trop longtemps. Si on voyait Obama autrement qu’à travers nos prismes déformants et politiquement corrects on dirait simplement que c’est un candidat démocrate de grande qualité qui a gagné et ce serait déjà pas mal. L’enfermer dans une idolâtrie de mauvais aloi c’est le condamner d’avance, et il n’en a pas besoin.

  • Polydamas a écrit:

    Je me demande quand les gentils socialos

    Mais on s’en fout des socialos, non ?

    44th a écrit:

    my name is Barack Obama and I approve this message… specially the bit about Segolène Royal ;- )

    Où ça ? J’ai dit un truc sur Ségolène Royal, moi ? Rhô, j’ai encore dû la comparer à Palin… C’est vraiment nul de ma part, ça.

    Dang a écrit:

    Reste le symbole, l’enthousiasme qu’il incarne. C’est déjà beaucoup, mais il ne faut pas attendre des miracles. L’Obamania actuelle procède finalement d’un racisme à l’envers. Il ne peut qu’être bien puisqu’il représente peu ou prou une minorité écartée, bafouée, depuis trop longtemps. Si on voyait Obama autrement qu’à travers nos prismes déformants et politiquement corrects on dirait simplement que c’est un candidat démocrate de grande qualité qui a gagné et ce serait déjà pas mal. L’enfermer dans une idolâtrie de mauvais aloi c’est le condamner d’avance, et il n’en a pas besoin.

    Yes and no, à mon humble avis. Personnellement, je me réjouis vraiment du symbole, sans lui accorder un crédit particulier sur le plan politique du seul fait de ce symbole.

    La déception sera probablement plus rude encore qu’il est un symbole.

    Je me demande si ce n’est pas déjà un peu la malédiction de la démocratie : pour être élu, il faut susciter un espoir, un enthousiasme et, plus on le suscite, plus on déçoit ensuite. Dans le cas d’Obama, c’est démultiplié.

    Pour faire vraiment « le job », il faudrait qu’il soit un bon président noir. Mais en même temps, s’il est un président noir comme ont été les présidents blancs (les critiques que tu portes pouvant presque toutes s’appliquer aux autres démocrates) est-ce que ça ne sera pas aussi une façon de l’apprécier sans aucun biais ?

    Lisette a écrit:

    Attends il est naze ton message de soutien, on est bien d’accord, attend voir que je te montre l’exemple :
    Youpi tralala!

    Ca c’est la classe.

    Disons que, au-delà du symbole enthousiasmant, au-delà du sentiment que c’est un type qui a su faire preuve d’une maîtrise incroyable de sa campagne, et du sentiment qu’il témoigne d’une plus grande prise en compte des intérêts des plus défavorisés, je ne suis pas assez au fait de son programme, et assez sûr de ce qu’il est pour exulter (et j’assume le fait de ne pas m’être suffisamment renseigné, parce que bordel, j’ai pas que ça à faire, non mais oh, j’aimerais que ce soit clair).

  • Koz a écrit:

    Où ça ? J’ai dit un truc sur Ségolène Royal, moi ? Rhô, j’ai encore dû la comparer à Palin… C’est vraiment nul de ma part, ça.

    Non, non, j’approuvais juste ton analyse sur les femmes en politique. Valable en effet pour Palin, Clinton et Royal.

  • Je dirais bien que j’approuve Koz qui approuve Obama et souligne la nécessité d’un « recentrage » après qu’on soit allé si loin dans la « révolution conservatrice » aux U-S. comme ailleurs ; mais cela risquerait de le rendre suspect aux yeux de Polydamas, donc par discrétion, je vais m’abstenir de le faire…

  • Mais on s’en fout des socialos, non

    Bah, je sais pas, je regarde mon agrégateur, il y en a beaucoup qui applaudissent, de Versac à Guillermo, etc. Et je remarque que dans ce pays, c’est encore eux et tous leurs porteurs de valise qui tiennent les rênes médiatiques, et font les sujets d’actualité, à tel point que notre cher président se conforme généralement à leur desiderata. Donc, non, je ne m’en fous pas vraiment…

    De plus, depuis le temps qu’on nous bassine avec le fait que les races n’existent pas, je trouve curieux que lorsqu’il s’agit du président des USA, la seule qualité qu’on lui trouve, c’est le fait qu’il soit noir, il y a comme une contradiction majeure qui a du mal à passer…

    je ne suis pas assez au fait de son programme, et assez sûr de ce qu’il est pour exulter

    Pour commencer à regarder le sujet. Oui, je sais, c’est toujours le même mais qu’est ce que tu veux, aux USA, c’est nettement plus chaud qu’en France…

  • Je suis un peu sceptique. Je ne suis pas contre obama, il a l’air effectivement bien plus élégant et « d’avenir » que Mccain, mais je me dis : l’espoir fou engendré par cet élection, en dépit du bon sens, ne va-t-il pas conduire à une déception encore plus forte?

    Je crains que la vision qu’on a d’obama ne soit pas exactement la même que celle des américains.

    Nous pensons que le monde va changer, qu’il va aller vers plus de multilatéralisme, mais je n’en suis pas si sûr. En fait, c’est tout simplement le poids des USA qui a changé et ça, c’est tout autre chose…

    Bref, j’ai du mal à partager l’enthousiasme qu’on ressent aujourd’hui à tous les coins de rue.

  • Au regard de ceux qui s’y connaissent un peu voire beaucoup, mon commentaire ne sera pas passionnant, mais, tant pis, après tout, depuis tous ces mois où l’on nous soûle avec cette histoire…

    D’abord, c’est fini et c’est heureux. La saturation de cette campagne était grande pour moi, et je crois pour beaucoup.
    Et puis, si ça n’est pas apparu autant que cela aurait pu l’être dans nos médias, il m’a semblé que deux mecs ‘bien’ s’affrontaient. Et à entendre le discours de victoire d’Obama, pour tout ce qu’il a dit de respectueux sur Mc Cain, et dans l’autre sens, Mc Cain qui se « met à la disposition » d’Obama pour le pays, ce ne sont peut-être que des mots, mais ils m’ont touchée.
    Peut-être aussi que ce ne sont que des mots qui ont fait se méfier violemment de Palin l’européenne que je suis, quand elle parlait de la Russie comme d’un ennemi. Peut-être que ce qu’elle a dit, Mc Cain le pensait, Obama le pensait. Je ne sais pas. Seul l’avenir nous le dira.

    Alors certes, je vois plus Obama comme un produit brillant des plus grandes universités américaines, avec tout ce que cela comporte de rassurant mais aussi de conventionnel, que comme un travailleur social des quartiers défavorisés. Mais, après tout, ce n’est pas un défaut dans l’absolu.

    Et peut-être bêtement, je peux croire que ce résultat électoral peut avoir une action bénéfique sur la bourse. Ce serait en partie irrationnel, mais n’est-on pas largement dans l’irrationnel depuis quelques temps ?

    De toutes façons, le peuple américain a choisi démocratiquement. Le reste du monde a maintenant cet homme pour interlocuteur légitime. Je vais m’enflammer deux secondes en disant, ‘ne nous demandons pas ce que les USA peuvent faire pour nous, mais demandons-nous comment nous pouvons travailler avec eux avec efficience’…pour un monde meilleur…

  • Et peut-être bêtement, je peux croire que ce résultat électoral peut avoir une action bénéfique sur la bourse.

    La bourse, au sens strict, on s’en fiche, le problème de l’économie, ce n’est pas la bourse, c’est l’assèchement du crédit entre toutes les banques, qui paralyse l’économie.

    Sinon, pour revenir sur les élections, j’attends avec impatience que le Monde fasse la même carte avec répartition ethnique, en France. Ah oui, c’est vrai, les races n’existent pas, j’ai encore oublié… 🙂

  • Ben, moi aussi je voudrais apporter mon soutien a Barack Obama, maintenant qu’il a été élu. Il faut communiquer la joie qui découle de cet événement, et qui n’est pas seulement une bouffée d’émotion passagere de satisfaire aux règles du politiquement correct.
    Apres tout, un président Noir a la tête des Etats-Unis, c’est un peu comme si l’on avait un Allemand de la génération de la second guerre mondiale a la tête de l’Eglise, une institution de paix… Comme un rappel que l’histoire avance, et pas toujours dans le mauvais sens !

    « L’Obamania actuelle procède finalement d’un racisme à l’envers. » (Dang).
    Je comprends bien que ceci pourrait passer pour du racisme a rebours: se féliciter de la victoire d’une personne pour la couleur de sa peau, ce serait toujours conserver un critère racial de trop. Mais pourtant (et pour avoir vécu aux USA pendant quelques années), je crois que les Européens sous-estiment ce que cet événement signifie de l’autre coté de l’Atlantique. Pas une revanche, mais un progrès immense, comme John McCain ne s’y est pas trompé en parlant lui-même de la fierté des Noirs américains devant le résultat de cette élection, comme Condoleezza Rice elle-meme avait marqué sa fierté de voir un Noir être choisi comme candidat démocrate.

    Il y a la matière a satisfaction pour tous les américains. Car voici un pays qui, il y a encore très peu de temps, interdisait a des Noirs de diner avec des Blancs, et qui élit aujourd’hui un président de couleur. Comment ne pas voir dans cette image un souffle étonnant, qui vient réduire a néant tant de remarques marquées du sceau de l’anti-américanisme primaire ?

    « Obama est un évident symbole. » Oui. Et pour le reste, il sera toujours temps de revenir aux dures réalités !

  • Ils sont tous trop sérieux les gens ici. Le youpi tralala est une façon très claire de dire qu’on est content sans trop savoir pourquoi mais qu’on se laisse prendre par l’ambiance du moment avec gourmandise, vu que, ma bonne dame, c’est pas tous les jours dimanche – si vous voyez ce que je veux dire.

  • @ Henri,

    Ben oui, ce n’est pas non plus comme si une ex-allemande de l’est était nommée chancelière de l’Allemagne réunifiée ! (et au passage, pour Koz, petit clin d’œil à la représentation des femmes politiques)

    @Chafouin

    Tu veux bien te charger de la question des journaux, de leur financement, de leur objectivité ? Ca fait partie de mon programme de réformes !

  • boby the frenchy a écrit:

    Tient c’est cocasse, le contenu de ce blog me laissait plutôt penser à un soutien pour Palin…

    Effectivement, c’est assez cocasse. Mais il est toujours temps de faire preuve d’un peu de finesse d’analyse.

    henri a écrit:

    Apres tout, un président Noir a la tête des Etats-Unis, c’est un peu comme si l’on avait un Allemand de la génération de la second guerre mondiale a la tête de l’Eglise, une institution de paix… Comme un rappel que l’histoire avance, et pas toujours dans le mauvais sens !

    J’ai eu un peu peur, mais je suis bien d’accord avec ce que vous dîtes. Ceux qui rappellent le passage de BXVI dans les jeunesses hitlériennes ont cessé de m’énerver. Ce que je trouve dommage, c’est qu’ils soient incapables de voir ce que vous soulignez. A ces deux égards.

    marko a écrit:

    koz, dépêche toi d’envoyer ton message de soutien – Sarko t’est déjà passé devant

    On l’a toujours dit : un hyperactif, ce mec. Mais bon, Barack ne m’en voudra pas.

    cilia a écrit:

    Et puis, si ça n’est pas apparu autant que cela aurait pu l’être dans nos médias, il m’a semblé que deux mecs ‘bien’ s’affrontaient. Et à entendre le discours de victoire d’Obama, pour tout ce qu’il a dit de respectueux sur Mc Cain, et dans l’autre sens, Mc Cain qui se « met à la disposition » d’Obama pour le pays, ce ne sont peut-être que des mots, mais ils m’ont touchée.

    C’est assez vrai – et, pour le passé de Mc Cain, c’est une certitude. J’avais apprécié les tentatives de reprise en main de Mc Cain. Quoique, comme je l’ai écrit, je reste sceptique sur le fait qu’il ait pu véritablement être débordé par le negative campaigning de son staff.

    le chafouin a écrit:

    l’espoir fou engendré par cet élection, en dépit du bon sens, ne va-t-il pas conduire à une déception encore plus forte?

    Si, je le crains. Mais était-ce évitable ?

    le chafouin a écrit:

    Nous pensons que le monde va changer, qu’il va aller vers plus de multilatéralisme, mais je n’en suis pas si sûr.

    Il me semble que, traditionnellement, ce n’est pas la fibre démocrate. En revanche, on peut espérer qu’il n’ait pas l’unilatéralisme guerrier de Bush. Quant au fait que le monde change, je doute, mais c’est un beau petit signal.

    Lisette a écrit:

    Ils sont tous trop sérieux les gens ici. Le youpi tralala est une façon très claire de dire qu’on est content sans trop savoir pourquoi mais qu’on se laisse prendre par l’ambiance du moment avec gourmandise, vu que, ma bonne dame, c’est pas tous les jours dimanche – si vous voyez ce que je veux dire.

    Le ‘youpi tralala’ a toujours quelque chose de terriblement ambigu. Il ne faut pas nous en vouloir.
    Mais c’était tout de même un très beau condensé de réaction, au vu de ce qu’il voulait dire.

    cilia a écrit:

    Ben oui, ce n’est pas non plus comme si une ex-allemande de l’est était nommée chancelière de l’Allemagne réunifiée ! (et au passage, pour Koz, petit clin d’œil à la représentation des femmes politiques)

    Effectivement, en voilà une au pouvoir qui a plus de stature. En revanche, j’ai une grosse question qui me taraude subitement : pourquoi les jolies (ou pas trop moches) sont-elles cruches et que Merkel ou par exemple Clinton semblent maîtriser le sujet ? Faut-il penser que les moches doivent travailler plus dur pour réussir ?

    jmfayard a écrit:

    Je dirais bien que j’approuve Koz qui approuve Obama (…) mais cela risquerait de le rendre suspect aux yeux de Polydamas, donc par discrétion, je vais m’abstenir de le faire…

    Bien aimable 😉

  • après qu’on soit allé si loin dans la « révolution conservatrice » aux U-S. comme ailleurs

    Faut le dire vite.

    Parce que ce n’est pas avec un Sénat démocrate, concernant les USA, et un Sarko qui n’a fait qu’utiliser la rhétorique conservatrice, sans en faire sa politique, concernant la France, que l’on peut parler de « révolution conservatrice ».

  • Le consensus bébête qui entoure cette victoire par défaut, et auquel je souscris, est le fruit d’un auto-aveuglement entretenu par une certaine ambiguïté du candidat Obama. Ambiguïté dont il risque de ne sortir qu’à nos dépends.

    Reste la couleur , en espérant qu’elle ne lui colle pas trop à la peau, lorsqu’il sera dans l’impopularité et la difficulté.

    Et en cas de succès de sa politique, j’espère que cela ne condamnera pas la spécificité de la négritude.

  • cilia, je veux bien être le ministre de la propagande, ça me va… 😉

    Lisette, il ne faut pas non plus être trop chafouine, chère amie…

    Koz, plus de multilatéralisme c’est une bonne nouvelle, on ne va pas s’en plaindre. Mais bon, une fois qu’on a dit ça… je persiste à penser qu’il est facile pour les usa de s’ouvrir aux autres au moment où leur économie plonge et que leur puissance est contestée de toutes parts. Mais ça reste une bonne nouvelle.

  • Ah tiens, autre chose, cette élection invalide définitivement l’idée que les USA sont un pays raciste, que les immigrés sont discriminés, etc, etc.

    Ce qui est bien aussi, c’est que du coup en France on va peut-être commencer à se poser des questions sur le sujet .

    Sinon, Obama n’a pas été élu parce que sa qualité est d’être noir, mais en dépit de celle-ci, et c’est ce que toutes les TV US racontent depuis hier soir. Obama a été élu parce qu’il est brillant, à tous les points de vue. En France aussi, on devrait peut-être y réfléchir, parce que quand on voit le plateau de la dernière élection présidentielle …

  • Ma je n’ai même pas évoqué « plus de multilatéralisme ». Cela me semble probable. Mais ce qui me semble encore plus probable, c’est que nous ayons droit à moins d’unilatéralisme guerrier.

  • Amusant de mettre dans un même sac Palin, Clinton, Royal et Aubry. Avec des commentaires du genre Palin et Royal trop belles – Aubry et Merkel trop moches (comparés à des appollons tels que Raffarin et Fabius ?)

    En tant que féministe de service, je trouve assez typique le fait de faire spontanément d’une femme politique le représentant de son genre – tandis qu’à l’inverse on se passionnera sur les traits spécifiques qui distinguent les mâles chefs de clan – Fabius vs Strauss-Kahn (pourtant tous deux bien sociaux-libéraux) ou encore Sarkozy vs Villepin (pourtant tous deux ont gouverné ensemble).

    Personellement je voyais Sarah Palin dans la lignée de George Bush, ni plus ni moins. Femme peut-être mais mysogine surtout. Latifa Lylel avait mis les choses au point pendant la campagne : “Le féminisme n’a jamais eu pour objet de faire obtenir un poste à une femme, plutôt de rendre la vie plus juste pour l’ensemble des femmes. C’est ce à quoi visait Hillary Clinton, ce qui a influencé Obama. En aucun cas Sarah Palin”.

  • « Quand je le vois monter la rampe de son avion que le soleil couchant, lui, caresse en un ultime hommage à l’étoile montante, je m’accroche avec vigueur à mon hétérosexualité assumée. » (Excellent!)

    Et voilà que le DJ ouvre en baisse ! Elle n’aura pas fait « Youpi tralala! » bien longtemps, la bourse ! Il est vrai que la bourse n’a pas de sexe …

  • jm, il y avait, je pense, de la dérision, dans nos propos. pour le reste, Palin n’est probablement pas féministe au sens où l’entendent « les féministes ». Il reste qu’elle est une femme, et que cela n’a évidemment pas été indifférent dans le choix de Mc Cain.

    Oppossum a écrit:

    “Quand je le vois monter la rampe de son avion que le soleil couchant, lui, caresse en un ultime hommage à l’étoile montante, je m’accroche avec vigueur à mon hétérosexualité assumée.” (Excellent!)

    Merci. J’en profite pour signaler ma retouche de la photo d’Obama, que je trouve fort réussie.

  • Personellement je voyais Sarah Palin dans la lignée de George Bush, ni plus ni moins. Femme peut-être mais mysogine surtout.

    Là, va falloir m’expliquer ce qu’est la mysoginie.

    @ Oppossum:
    Buy the rumor, sell the news…

  • Puisqu’on est dans les symboles, j’ai une petite pensée pour les 50 % d’Américains qui sont des Américaines et qui n’ont jamais vu l’une d’entre elles occuper le bureau ovale.

    « En tant que féministe de service, je trouve assez typique le fait de faire spontanément d’une femme politique le représentant de son genre « 

    Vu ce qu’il se passe dans les médias aujourd’hui, ça marche aussi pour la couleur de peau.

    « Et en cas de succès de sa politique, j’espère que cela ne condamnera pas la spécificité de la négritude. »

    Qu’est-ce que « la spécificité de la négritude » ?

  • xerbias a écrit:

    Puisqu’on est dans les symboles, j’ai une petite pensée pour les 50 % d’Américains qui sont des Américaines et qui n’ont jamais vu l’une d’entre elles occuper le bureau ovale.

    C’est vrai. Et au nom de la ségrégation qu’elles ont connu, de l’esclavage, des assassinats misogynes, des lynchages de femmes, des ghettos, je pense que le parallèle est assez pertinent.

  • Bonne chance donc à Obama et aux Américains, chez qui j’ai vécu pendant 6 ans, ce qui m’a définitivement immunisé contre l’anti-américanisme franchouillard, dont je suis très curieux de voir comment il va s’adapter à cette nouvelle donne !

    Bien à vous.

  • oui, mon épouse me faisait observer que, finalement,
    en matière de minorités sous-représentées, ex-opprimées,
    il y aura eu un noir président aux USA, avant une femme…

    mais que, de toute façons,
    cela « ouvrait la voie » à condi rice pour 2012 ou 2016…

    par ailleurs pour Aristote, l’ « antiaméricanisme franchouillard » a disparu depuis longtemps en France,
    ce qui fait qu’il n’aura pas de « problème d’adaptation »…

  • Koz a écrit:
    C’est vrai. Et au nom de la ségrégation qu’elles ont connu, de l’esclavage, des assassinats misogynes, des lynchages de femmes, des ghettos, je pense que le parallèle est assez pertinent.

    En lisant ce message, je me rends compte que je ne pense tout simplement pas à tout ça. Et mon message n’était pas agressif.

  • Le Net est un outil assez pauvre pour transmettre son sentiment. Je n’ai pas trouvé ton com’ agressif. J’ai pensé que tu ironisais sur le côté « minorité » voire communautaire. Je voulais pour ma part souligner que toutes les minorités n’ont pas vécu la même chose.

    francis a écrit:

    par ailleurs pour Aristote, l’ “antiaméricanisme franchouillard” a disparu depuis longtemps en France, ce qui fait qu’il n’aura pas de “problème d’adaptation”…

    J’imagine Aristote à peu près aussi sceptique que moi.

  • J’imagine que ton hétérosexualité (ré)assumée doit en rassurer une 😉

    Bon, concernant Obama, j’avoue que j’étais assez euphorique ce matin car on sent que la page Bush se tourne, et c’est une bonne chose. Pour avoir vécu au Proche Orient, je trouve plutôt sain qu’enfin, l’Amérique puisse donner un autre visage. Au Caire je n’arretais pas d’entendre que l’Amérique c’était Bush. Non, ce n’est pas que ça et putain, il était temps que le monde le sache!

    @Polydamas: « je trouve curieux que lorsqu’il s’agit du président des USA, la seule qualité qu’on lui trouve, c’est le fait qu’il soit noir… »

    Pas d’accord. Un certian traitement médiatique a remis « l’effet Bradley » et la question raciale au coeur de la campagne, surtout ces dernières semaines, mais Obama a toujours voulu dépasser cette question. Il a été élu parce qu’il est brillant et semble avoir une vraie vision. Enfin on le verra à l’épreuve des faits.

  • @ Xerbias
    « spécificité de la négritude » ? Parfois les minorités opprimées portent une part d’universalité , de créativité culturelle, de sens du tragique (?).
    Mais rien de mécanique et d’obligé là dedans.

  • xerbias a écrit:

    Puisqu’on est dans les symboles, j’ai une petite pensée pour les 50 % d’Américains qui sont des Américaines et qui n’ont jamais vu l’une d’entre elles occuper le bureau ovale.

    Je me suis fais la même réflexion, mais je me suis rassurée en me disant que quand une minorité en coiffe une autre au poteau, c’est un moindre mal. c’est toujours ça de pris sur l’immense espace occupé par le « middle aged white male »

    Je ne sais plus qui disait: « la parité sera effective lorsque des femmes incompétentes occuperont les postes à hautes responsabilités ». On pourrait étendre le principe à toutes les minorités.

  • L’enthousiasme de nos medias me rappelle un peu 1981… pour ceux qui étaient enthousiastes évidemment !
    Un journaliste faisait néanmoins remarquer qu’il s’agit de l’élection du Président des USA et non du Monde et si mes souvenirs sont exactes « God, bless… America » . Donc les félicitations passées, l’Europe, la France feraient bien de ne pas compter sur B. Obama qui aura en charge les problèmes de son pays avec néanmoins une capacité d’imposer ses choix au reste du Monde. Autrement dit, de notre coté de l’Atlantique : ne soyons pas sous le charme (à part pour la marque de ses chemises, les mêmes que Mc Cain, Kennedy et Chirac dit-on)
    Aidons nous nous-mêmes, et alors le ciel nous aidera… peut-être mais pas B. Obama si ce n’est pas l’intérêt de son pays… et il aura raison !!!!

    N…

  • Moi j’ai une idée, et si on regardait à l’usage ce que çà donne avant de juger?
    Maintenant qu’il est élu on n’a pas le choix d’abord!!
    Moi perso je pense que faire campagne pendant 21 mois sans faire de bourde majeure, gérer la pression médiatique intense, les attaques républicaines bourrin , les imprévus (crise fianncière) un emploi du temps dément poruve qu’on sait à prirori s’entourer de personnes coméptentes et qu’on a un potentiel pour gouverner , avec toute la part de compétence en communication que çà suppose….
    Une campagne américaine démocrate face au GOP en soit c’est un processus de validation de leadership assez fiable…
    Je veux voir si mon postulat se vérifie dans l’avenir…

  • Bon, cette image du beau Obama grimpant la passerelle de son avion, le soleil couchant l’auréolant, ça me fait penser à 24H CHRONO et son président noir……. pas trés clair dans ses décisions.
    Toute cette campagne me fait penser à une série bien amerloque.

    Au fait, quelqu’un est il au courant au sujet de cette histoire de lieu de naissance de Obama qui pourrait invalider son élection?
    Il parait que le jugement est en cours…..

    Si vous avez des tuyaux….merci

  • Koz a écrit:

    Le Net est un outil assez pauvre pour transmettre son sentiment. Je n’ai pas trouvé ton com’ agressif. J’ai pensé que tu ironisais sur le côté “minorité” voire communautaire. Je voulais pour ma part souligner que toutes les minorités n’ont pas vécu la même chose.

    En effet pour la difficulté de compréhension. Mon message était à prendre au premier degré : si l’on se place sur le plan des symboles, je me demandais pourquoi aucune femme n’a encore été élue présidente des USA, alors que les femmes forment la moitié de la population, et sont a priori moins discriminées que d’autres. Si Hillary Clinton l’avait emporté, les médias n’auraient pas manqué d’insister sur l’aspect innovant de son élection, mais encore à l’heure actuelle, je m’interroge sur ce qui a pu lui manquer. J’essaie de faire la part des choses entre la valeur symbolique qui ne peut que jouer, et le mérite personnel… Je suis encore dans le flou à ce sujet.

  • Pourquoi je n’aurais pas voté pour Obama :

    1- parce que j’ai été épuisée, littéralement noyée, à n’en plus respirer de la campagne médiatique obamaniaque, et j’ai tellement eu l’impression qu’on essayait de me persuader que c’était le meilleur pour le Monde, que j’ai eu un recul

    2- parce que j’ai lu son programme (ou ce qu’on en disait dans la presse française) et que franchement quelqu’un qui propose de distribuer de l’argent qu’il n’a pas en proposant d’augmenter les impôts (qui de toute façon ne seront pas suffisants) me paraît un peu démagopopuliste.

    3- parce que dans le même temps, il a dépensé 659 millions de dollars -essentiellement des dons de pauvres (qui n’ont pas de quoi manger, d’après ce qu’on dit)- en sottises, genre pub de 30 mn à la télé et autres fantaisies purement « bling-bling » comme on dit en France lorsque quelqu’un s’achète une rolex avec son propre argent.

    4- parce que le reste du programme m’a paru creux.

    je ne sais pas si j’aurais voté Mc Cain, parce que il est un peu trop à droite pour mon goût.
    Mais au moins, il a fait preuve d’humilité, même si le choix de S Palin n’était pas autrement judicieux (on sait tout de même qu’elle a été blanchie des accusations de corruption qui avaient circulé pendant une campagne où les coups bas ont été largement aussi abjects des deux côtés)

    J’ai été déçue qu’Obama soit élu à cause des titres de journaux ce matin dans la presse.

    …premier noir président…. Un Noir au pouvoir….Manifestations de noirs dans le monde pour crier leur joie,etc, etc…

    Je suis comme Polydamas. Cela a un relent de racisme qui me gêne.
    Je n’arrive pas à comprendre comment on peut voter pour quelqu’un en fonction de ses origines ou de sa couleur de peau!
    Pour moi, la justice, la fraternité, seraient de voter pour le meilleur, le plus compétent, quelque soit ses origines, son âge et sa race!

    Et je doute que quelqu’un qui ne sait même pas le nombre d’états des états unis soit le meilleur!
    Mais, bon, Mc Cain n’était pas compétent non plus d’après les oui-dire!

    Et il paraît -et c’est possible, je ne puis le dire n’habitant pas aux USA- que les américains n’ont pas voté pour une couleur de peau mais contre Bush. (ce qui est aussi idiot, puisque Bush ne se représentait pas)

    Et ce qui me fait peur, par contre, c’est la réaction favorable de l’Iran.
    Prions le ciel que ce ne soit qu’un effet d’annonce de ce pays qui cherche à tous prix à se doter du nucléaire militaire!

    Quand au reste, je peux comprendre que les citoyens veulent croire qu’ils auront le beurre et l’argent du beurre : c’est souvent comme cela que les candidats les appâtent.
    Mais j’ai des gros doutes sur la marge de manœuvre d’Obama, avec les pistes qu’il a évoquées..

    je peux comprendre que les minorités soient satisfaites, mais là encore, je n’ai jamais vu une couleur de peau changer un problème économique ou politique. Soyons réalistes!

    Je peux comprendre que les électrices soient ravies : moi-même le trouve superbe. Bel homme, l’air intelligent, toujours le sourire, grand, un regard brillant.
    Mais je ne suis pas sûre que la beauté soit la plus efficace pour résoudre les problèmes de politique internationale.
    (ni la laideur, d’ailleurs, Mc Cain ne m’attire pas franchement et je doute aussi de ses capacités)

    Maintenant en ce qui concerne les socialistes français,je comprends mal leur liesse.
    Obama n’est pas socialiste. Un démocrate américain est bien plus à droite qu’un membre du PS, et il risque fort de les décevoir, car il me paraît bien plus proche de Sarkosy que de Hollande et Consorts.

    En conclusion , je lui souhaite bonne chance!
    et égoïstement, j’espère qu’il saura s’entourer de gens compétents et qu’il mènera à bien sa lourde tâche de Président des États Unis.
    Car forcément, la façon de gouverner le plus grand pays du monde par son rayonnement, va influer nos vies d’une manière ou d’une autre.

    Bonne chance donc, M Obama!

  • Tara a écrit:

    Je suis comme Polydamas. Cela a un relent de racisme qui me gêne. Je n’arrive pas à comprendre comment on peut voter pour quelqu’un en fonction de ses origines ou de sa couleur de peau! Pour moi, la justice, la fraternité, seraient de voter pour le meilleur, le plus compétent, quelque soit ses origines, son âge et sa race!

    J’ai du mal à comprendre cet argument, que je lis à divers endroits. Il me semble vain de nier que Barack Obama soit noir, que cela se voit (comme dirait l’autre) et que ce soit historique. Si l’on veut voir du racisme dans le fait de se réjouir qu’un Noir soit président des Etats-Unis (et l’on peut dire « enfin » au vu de la composition du pays), alors on pourrait aussi voir du racisme à y voir du racisme. Parce qu’après tout, ceux qui réagissent ainsi pour le moment me semblent être assez… blancs. Est-ce que ça ne nous ferait pas un peu ch… quelque part que l’on célèbre spécialement une victoire parce que le type est noir ? Bon ben, il faut au moins se dire une chose : le premier président noir des Etats-Unis, c’est fait.

    (et je ne dis pas, Tara, que tu sois raciste, je joue au ping-pong en disant que s’il y a du racisme dans ce que tu dénonces, eh bien…)

    Pour le reste, azerty, Dang et toi soulignent une chose : il est Président des Etats-unis et non du Monde (quoique) et il ne faut pas attendre de lui qu’il fasse autre chose que de défendre les intérêts des Etats-Unis. Précisément, je ne l’attends pas. Mais après un président qui, en ne faisant que défendre les intérêts des Etats-Unis a mis en péril le monde (ok, je nuancerai plus tard), un président qui se contentera de veiller à leurs intérêts avec, semble-t-il, un peu plus de sensibilité pour des questions qui touchent toute la planète, c’est déjà un assez bon deal.

    SANSON a écrit:

    Au fait, quelqu’un est il au courant au sujet de cette histoire de lieu de naissance de Obama qui pourrait invalider son élection? Il parait que le jugement est en cours…..

    Ne rêvez pas. Il est noir et américain et président des Etats-Unis.

    Lennob a écrit:

    Au Caire je n’arretais pas d’entendre que l’Amérique c’était Bush. Non, ce n’est pas que ça et putain, il était temps que le monde le sache!

    Utile témoignage. D’autant que je sais qu’avant Le Caire, tu as aussi pas mal bourlingué aux USA.

  • Si l’on veut voir du racisme dans le fait de se réjouir qu’un Noir soit président des Etats-Unis (et l’on peut dire “enfin” au vu de la composition du pays), alors on pourrait aussi voir du racisme à y voir du racisme.

    14% de la population est noire. Pas vraiment une majorité, donc. Au niveau historique, effectivement leurs histoires sont liées.

    Perso, je ne dis pas qu’il y a du racisme chez les Américains, ils font ce qu’ils veulent chez eux, pas de souci, c’est leur pays, point barre.

    Non, ce qui me fait rigoler c’est de constater que le monde entier puisse souhaiter la victoire d’Obama, alors que les administrations, les contraintes, les lobbys, les rapports de force seront globalement les mêmes que ce soit avec des républicains ou des démocrates. Voilà tout.

    Donc, la joie à l’étranger me parait d’autant plus absurde et imbécile.

    Gasper, j’en ai parlé dans mon précédent com’, je ne sais pas où il est passé.
    Buy the rumor, sell the news…

  • oui azerti tu as raison, au ton dithyrambique des médias français on dirait qu’ils accueillent le messie, revenez sur terre, il aura bien vite d’autres chats à fouetter, et surtout ni nos banlieues ni les minorités n’en tireront l’avantage qu’elles ont crus voir dans sa candidature, et donc dans son élection; sa tâche sera immense et les crocs en jambes nombreux, on y reviendra (l’encensement des médias) dans quelques temps.

  • gasper a écrit:

    au fait, si les peuples accueillent plutôt favorablement l’élection d’Obama, on ne peut pas en dire autant des marchés boursiers…

    Ben oui, si on lit ses propositions économiques, ceci me paraît évident!
    Augmenter les impôts par démagogie n’a jamais été favorable à la bourse.
    Et je crois avoir lu que l’économie n’était pas son fort.
    Mais je le crois intelligent et il saura, je l’espère s’entourer de gens compétents.

    Ceci dit, la volatilité des marchés est due au fait qu’après quelques jours de hausse, il faut bien pour les spéculateurs engranger les gains.

    Koz a écrit:

    Est-ce que ça ne nous ferait pas un peu ch… quelque part que l’on célèbre spécialement une victoire parce que le type est noir ?

    Non, ça ce me fait pas ch…, ça me gêne, parce que pour moi, ce n’est pas une raison valable.

    Cela ne me gênerait pas si on y accolait des raisons de compétence avérées.

    il est vrai que je me fiche tellement de la race des gens et de leur physique, que je ne suis même pas capable de dire si ils ont les yeux bleus, noirs, les cheveux bruns, pas de cheveux…et même s’ils sont noirs ou métissés lorsque je ne les vus qu’une ou deux fois.

    Cela m’a quelquefois posé problème, car je suis incapable de reconnaître quelqu’un que je n’ai vu qu’une fois (je suis capable de me rappeler sil m’avait paru sympathique et je suis capable de me souvenir le son de sa voix)

    C’est peut être une des raisons qui fait que je comprends mal l’emballement médiatique français.
    Et vous avez peut être raison, ce n’est peut être pas du racisme « à l’envers », ou pour parler politiquement correct de la discrimination positive.

    Je le souhaite du fond du cœur. Mais je reste sceptique.
    Et je ne crois pas que ce soit parce que je suis blanche.
    Il faudra que je sonde mon inconscient.

    Mais bon, au deuxième président noir – ou présidente, puisque d’aucuns pensent déjà que C Rice se présentera avec des chances de victoire dans 4 ans -, on ne présentera plus les choses de la même façon!

    Et franchement, une présidente des Etats Unis noire, et compétente, ça aurait de la classe, non? (sauf pour les machos…)

    Enfin, je suis d’accord sur le fait qu’après la nullité de Bush, cela ne peut qu’être mieux pour tous.

    Et d’accord aussi avec un certain nombre de commentateurs : il faudra juger sur les faits et non d’après ce qu’on a pu lire ou entendre.

    Donc à dans 4 ans, et on verra le bilan.
    En souhaitant qu’il soit positif.
    Et là, si c’est le cas, j’appuierais sa deuxième candidature de mes prières.

  • L’Amérique n’est pas Bush, certes non, mais pas plus n’est-elle Obama. De même que de Gaulle n’était pas la France, ni aucun de ses successeurs…

    Bien à vous.

  • Moi aussi, moi aussi je veux apporter mon indispensable soutien à Barack Obama 😉

    A propos de la campagne de McCain, je voudrais faire quelques remarques.

    En y regardant d’un peu plus près, la campagne négative de McCain n’a pas dépassé les bornes – aux normes d’une campagne américaine, s’entend. Pour ceux qui veulent avoir une idée de ce à quoi ressemble une campagne vraiment dégueulasse, voir par exemple ça. Egalement une petite compil ici, qui démontre que ce type de méthode ne date pas d’hier, et que les Républicains sont loin d’en avoir le monopole. Certains commentateurs américains ont d’ailleurs estimé que la campagne vraiment en dessous de la ceinture contre Obama avait été celle… d’Hillary, pendant les primaires.

    J’applaudis McCain, d’ailleurs, parce que c’est lui qui a refusé d’employer, dans l’arsenal des attaques douteuses, celles qui pouvaient amener la bataille sur le terrain racial, comme l’association entre Obama et le pasteur Wright. Il a aussi évité d’utiliser le deuxième prénom d’Obama (Hussein, pour ceux qui l’ignoreraient). Sur ces points, il a résisté à ses conseillers, et surtout à ses partisans. Lors de l’incident mentionné par Koz (Obama avait été qualifié d’Arabe et de musulman dans un de ses meetings), McCain s’est d’ailleurs fait huer par ses propres troupes. Voilà une preuve que son célèbre héroïsme dans les prisons vietnamiennes peut se traduire en courage politique.

    Alors, oui, il a fait une campagne négative, essayant de présenter Obama comme un liberal (aux US, ce terme signifie « de gauche », et en politique américaine depuis Reagan, c’est très mal, encore plus mal vu que « de droite » en France). Il s’est discrédité auprès de l’élite intellectuelle (y compris celle de droite) en choisissant Sarah Palin, et il a abîmé son image de marque en renonçant à la démarche de franc-tireur occasionnellement centriste qui avait fait sa réputation.

    Ceci dit, je crois qu’il n’avait pas trop le choix. En restant à la marge de son parti, il se serait coupé des militants les plus actifs, dont le dévouement est indispensable sur le terrain. Il se serait condamné à une honorable, mais large défaite.
    Comme je l’ai déjà dit sous un autre billet (en profitant lâchement des vacances de Koz pour faire du HS avec la complicité de Philo): je ne crois pas que McCain aurait pu faire mieux en jouant ses cartes autrement – elles étaient perdantes, sauf grosse erreur en face; et Obama n’a fait presque aucune erreur. En fait, on peut dire que c’est un véritable exploit, pour McCain, d’avoir réussi à éviter une déroute complète, comme par exemple celle subie par Carter en 1980 dans des circonstances finalement assez semblables.

    Au sujet de Mme Palin: contrairement à ce que beaucoup aiment croire, les positions conservatrices sur les questions de société ne sont pas seulement le fait d’un groupe d’extrémistes religieux au front bas, dépourvus d’éducation, armés jusqu’aux dents et confinés dans des bleds paumés du Sud profond. L’idée que l’opposition à l’avortement devrait avoir priorité sur absolument toute autre question est partagée par une minorité significative, active, et réfléchie; notamment par… plusieurs évêques catholiques importants (ô surprise). Il est donc un peu simple, quoiqu’en disent les sondages, de prétendre que McCain aurait pu gagner si seulement il avait fait campagne au centre. Significativement, à la fin de son discours d’hier soir, il a rendu hommage à Sarah Palin, à son énergie et à l’enthousiasme suscité par sa présence.

  • @ Tara :
    Obama va pouvoir sans problème baisser les impôts à budget constant : il lui suffira de retirer les troupes d’Irak.

    Je rejoins Koz’ sur son commentaire sur le racisme plus haut : je ne comprends pas du tout ces commentaires qu’on trouve ici et là sur le fait que c’est raciste de souligner qu’Obama est noir. Il faut écouter les Noirs américains (et les autres d’ailleurs) dire qu’ils ont la preuve par l’exemple que tout est possible dans leur pays, et que si leurs enfants travaillent bien à l’école, ils savent qu’ils peuvent un jour accéder à la Présidence. C’est l’équivalent du plafond de verre qui vient d’exploser, d’autant qu’ Obama a eu une trajectoire relativement « classique » pour un Président il me semble (gros ancrage local, représentation nationale, Présidence). Je ne comprends pas cette façon de chercher la petite bête dans un événement qui me semble entièrement positif.

  • « pourquoi les jolies (ou pas trop moches) sont-elles cruches »
    Rama Yade, que je trouve particulièrement belle, n’est certainement pas cruche, même si elle manque d’expérience !

    maintenant il ne faut pas non plus demander aux femmes de 50 ou 60 ans d’être aussi jolies qu’à 25…
    regarde Simone Signoret…

  • Je contresigne le commentaire d’Aristote n° 32, c’est exactement ma pensée, sauf que je n’ai pas vécu aussi longtemps aux USA.

    La victoire d’Obama est plus que logique et sans surprise pour moi. Je n’ai jamais cru au « Bradley effect » et j’avais aussi lu qu’un « Obama effect » était possible, c’est-à-dire que plus de gens voteraient Obama que ce que disaient les sondages (ça n’a pas vraiment été le cas, mais peu importe).

    Quant à la politique d’Obama, je n’ai qu’une recommandation à lui faire et c’est de nommer Al Gore comme secrétaire d’Etat.

  • Koz a écrit:

    xerbias a écrit:

    Puisqu’on est dans les symboles, j’ai une petite pensée pour les 50 % d’Américains qui sont des Américaines et qui n’ont jamais vu l’une d’entre elles occuper le bureau ovale.
    C’est vrai. Et au nom de la ségrégation qu’elles ont connu, de l’esclavage, des assassinats misogynes, des lynchages de femmes, des ghettos, je pense que le parallèle est assez pertinent.

    Super….

    Et qui décide de la préséance des minorités ?

    parce que au sein du groupe minoritaire  » noirs  » il y a un sous-groupe encore plus minoritaire  » femmes noires  » qui n’a pas été épargné par la ségrégation et les ghettos.

    Un président des Etats-Unis noirmétisnonblanc, serait plus symbolique qu’une présidente des Etats-Unis ??

    A ceux qui l’oublierait, il y a toujours dans le monde des femmes baillonnées, enfermées, lapidées parce qu’elles sont femmes et considérées comme inférieures par des hommes.

    L’avenir dira si Obama a une stature d’homme d’état à la hauteur de son charisme.

    Comme Tara et cilia, il était temps pour moi que cesse la fébrilité haletante et décalée des médias français lesquels ont un rapport répulsion-fascination étonnant avec les Etats-Unis ( les médias français et non les français qui me semblent à une distance beaucoup plus mesurée )

    Le passage du rêve américain à la réalité du congrès du PS va être difficile…

    @ Verel

    Il ne faut pas demander aux femmes de 60 ans d’être aussi jolies qu’à 20 ?

    Mais peuvent-elles demander aux hommes de voir une femme comme une personne complète cerveau compris ou ceux-ci ont-ils définitivement une vision fragmentée et sexuée qui explique une telle remarque aussi courte que stupide ?

  • nos journalistes français n’ont pas fait dans la dentelle, apres avoir claironné que Bush était un imbecile patent (il est le president le plus diplomé de l’histoire ) que Reagan était un cow boy borné de 2eme zone,ils ont quasi déifié de son vivant le démocrate Obama.Dans les reportages français ,on croyait entendre Lang « les USA sont tout simplement passés de l’ombre à la lumiere.Souhaitons à Obama plus de succes dans ses premiers mois de gvt ,la lumiere avait qqe peu aveuglé nos utopiques indécrotables socialistes.Saluons toutefois l’Amérique qui sait se remettre en cause et conseillons à nos intellectuels de gauche un peu de recul et de retenu

  • Carredas, je ne crois pas qu’il faille voir davantage que du badinage au deuxième degré de notre part et de celle de Verel.

    Pour ce qui est de ma réponse à Xerbias, j’en ai déjà expliqué le sens : oui, les femmes sont sous-représentées en politique (et je ne pense pas que ce soit intégralement du fait de machisme, même si bien évidemment cela joue une part) mais on ne peut pas mettre sur le même plan la signification que peut avoir l’élection d’une femme aux Etats-Unis ou l’élection d’un noir. Ce n’est pas simplement « minorité » (le terme n’est au demeurant pas adapté) contre minorité.

    Gwynfrid a écrit:

    J’applaudis McCain, d’ailleurs, parce que c’est lui qui a refusé d’employer, dans l’arsenal des attaques douteuses, celles qui pouvaient amener la bataille sur le terrain racial, comme l’association entre Obama et le pasteur Wright. Il a aussi évité d’utiliser le deuxième prénom d’Obama (Hussein, pour ceux qui l’ignoreraient). Sur ces points, il a résisté à ses conseillers, et surtout à ses partisans. Lors de l’incident mentionné par Koz (Obama avait été qualifié d’Arabe et de musulman dans un de ses meetings), McCain s’est d’ailleurs fait huer par ses propres troupes. Voilà une preuve que son célèbre héroïsme dans les prisons vietnamiennes peut se traduire en courage politique.

    Soit. Et j’ai moi aussi trouvé assez classe, assez noble de sa part (quoique cela devrait être seulement normal) la façon dont il a défendu Obama devant ses troupes.

    Malgré cela, je suis un peu sceptique sur la noblesse du truc. Dans une campagne, même si je comprends bien que le candidat ne maîtrise pas tout, surtout dans une campagne monstre comme aux US, il fait tout de même campagne pour être Le Boss. Il est difficile de s’abriter derrière le fait que ce soit les autres qui aient engagé ces campagnes à tonalité limite raciste. Il n’y a pas de défense très convaincante dans un cas comme ça. La seule possibilité est de dire qu’il n’a pas avalisé mais (i) cela dénote un manque de maîtrise de son équipe qui fait tâche au vu du job auquel il candidate et (ii) le candidat et, ensuite, le Président, est bien le responsable ultime.

    Au demeurant, je doute qu’il n’ait pas eu son mot à dire
    même si j’imagine qu’il a peut-être subi une certaine pression.

    Au final, et au vu notamment de son discours de défaite, je ne pense pas que cela soit sa nature profonde, mais on ne peut pas écarter le fait que c’est bien sa campagne qui a donné lieu en son nom à ses dérives.

  • Obama ? Un homme intelligent avec des bons principes de base c’est tout ce qui compte. Qu’importe la couleur de sa peau!
    Preuve vivante du rêve américain : « yes we can » slogan de base magique des leaders de toutes les époques pour encourager les sceptiques de tous poils.
    Intelligent, courageux, volontaire et surtout pragmatique! On frémit en pensant à ce qu’un un tel charisme pourrait provoquer dans de mauvaises mains …

  • Polydamas  » trouve curieux que lorsqu’il s’agit du président des USA, la seule qualité qu’on lui trouve, c’est le fait qu’il soit noir »

    Heu, ce serait bien de préciser qui est ce « on ». A lire et à écouter beaucoup de médias, il ne m’a pas semblé que la négritude était le seul critère positif attribué à Obama.

    Par ailleurs, a-t-on le droit de critiquer certains aspects des Etats-Unis sans se voir reprocher de « critiquer aveuglément » ?

    Même si on est un imbécile ?

    (Bon, un imbécile qui ne votre plus PS : chiche que cela me vaudra remise de peine…)

  • Sur McCain et Sarah Palin: J’étais agréablement surprise de leur fair-play final offrant leur aide et soutien au nouveau président. Verra-t-on cela un jour en France ?

  • @ Koz:

    La seule possibilité est de dire qu’il n’a pas avalisé mais (i) cela dénote un manque de maîtrise de son équipe qui fait tâche au vu du job auquel il candidate et (ii) le candidat et, ensuite, le Président, est bien le responsable ultime.

    A ce rythme-là, plus personne n’est capable de se présenter, même Obama, qui n’a pas hésité à casser certains de ses militants un peu trop agressifs, dont il est responsable, si on devait te suivre. MacCain a fait de même, mais les médias étant ce qu’ils sont, on a plus entendu les bourdes du camp de MacCain que celles d’Obama. Je ne suis pas sûr qu’il faille établir son jugement sur ces faits.

  • margit:
    Oui en effet… ça diffère nettement de Royal qui, elle, espérait attendait des émeutes 😉

    Ah oui, et elle poussait aussi des cris de presque-victoire sur son balcon de Solférino…

    C’est pas du tout le même registre, encore moins la même classe !

  • deux points à mon sens peu soulignés sur la personnalité d’obama,
    au delà de sa couleur de peau,
    et de son charisme, son éloquence

    -son histoire personnelle est étonnante: né à hawai de la rencontre improbable d’une jeune fille (18ans!)de la middle class, et d’un étudiant noir, des parents divorcés faisant leur vie l’un en afrique, l’autre en asie, décédés tous deux alors qu’il était trentenaire, un ancrage sur le territoire américain grâce à sa femme,
    des études de droit entrecoupées de travail social,
    et ensuite une vie perso « en contrepoint » : stable…

    -l’ambition ne l’empêche pas d’être un « gentil »: nulle agressivité dans ses propos: toujours un ton affable, souriant, pas de polémique…
    cf http://www.slate.com/id/2185720/

    cela nous change agréablement de nos politiciens français…

  • @Koz : je te trouve un peu sévère avec McCain. Il ne pouvait évidemment tout contrôler dans une campagne touchant 300 millions d’individus.Je ne pense pas que le candidat puisse avoir une maîtrise totale des slogans scandés par ses militants. Il faut tout de même rendre cette justice aux républicains qu’ils sont (i) à l’origine de l’abolition de l’esclavage (Lincoln était répubicain) (ii) à l’origine de la déségrégation (sous Eisenhower). Et n’oublions pas non plus que c’est Bush père qui a nommé un noir à la tête de l’armée et que Deubeuliou a nommé des noirs aux plus hautes fonctions gouvernementales. Les démocrates n’ont donc pas de leçons à donner aux républicains. Quant aux coups bas de la campagne, les attaques conte Palin n’ont pas été tendres et les militants démocrates qui affichaient des pancartes McCane, allusion douteuse aux difficultés de McCain à marcher vite suite à ses blessures de guerre,ne donnaient pas non plus dans la dentelle.Or personne ne met Obama en cause pour ces débordements.

  • Non, non, je ne me trouve pas trop sévère 😉

    Il ne s’agit pas de petits débordements localisés de la part de militants. Il s’agit d’un axe de campagne qui a donné lieu à des spots publicitaires, à des campagnes téléphoniques, et à des propos de la vice-candidate. Cela, j’ai peine à croire que cela ait pu se passer sans lui. Je veux bien imaginer qu’il n’en ait pas été fan, voire qu’il se soit rendu aux arguments de ses conseillers, mais cela reste de sa responsabilité.

    McCane, c’est évidemment déplacé. On peut penser que c’est plus une allusion à son âge qu’à ses difficultés « à marcher vite suite à ses blessures de guerre ». Mais cela reste indubitablement déplacé.

    Mais pour être clair, je ne prétends nullement que les républicains soient racistes. Je dis juste que cet aspect de la campagne républicaine a joué sur une corde à la limite du racisme (cf. aussi les allusions au fait qu’il serait musulman, le rappel insistant de son deuxième prénom etc), de façon très irresponsable.

    Et je ne prétends nullement, non plus, que les républicaines aient le monopole du negative campaigning.

    En ce qui concerne les politiciens français, je doute qu’il faille faire trop de comparaisons. Nous avons les points sur lesquels nous sommes moins bons, mais nous ne donnons pas dans le negative campaigning appuyé à l’américaine (même si l’on a pu s’échanger des cruchitudes – mais bon, hein, ça on est d’accord : c’est vrai – et des « néo-conservateur bushiste à passeport français »).

  • Obama a-t-il été élu MALGRE sa couleur de peau ? Je pense le contraire, pour les raisons suivantes :

    Pour les minorités, sa couleur de peau a joué en sa faveur. La communauté noire votre traditionnellement Démocrate à 90%, mais elle vote peu. Cette fois-ci, elle s’est inscrite et a voté en masse. Les autres minorités, en particulier hispanique, ont voté Démocrate dans une plus grande proportion que d’habitude.

    Pour les blancs, l’effet de répulsion a principalement agi sur les conservateurs qui de toutes façons votent Républicain. Les blancs qui votent Démocrate sont mieux disposés à l’égard des minorités visibles, au point qu’un vote « raciste à l’envers » a pu être invoqué : le bobo moyen ne pouvait pas passer à côté de cette occasion historique de montrer (aux autres mais surtout à lui-même ) qu’il est un « good guy », et d’expier (une fois pour toutes ?) pour le péché originel de l’esclavage et de la ségrégation.

    En outre, il faut être réaliste : il est beaucoup plus facile de voter pour un « noir » comme Obama que pour un « vrai noir » comme Jesse Jackson, par exemple. Pourquoi ? Parce que Obama est totalement stuffwhitepeoplelike.com : il est « noir » mais parle et se comporte comme un wasp, il a une bonne gueule trans-raciale et il ne prétend pas incarner le black power, mais au contraire dépasser le clivage racial.

  • J’abonde dans le sens de Francis quant au parcours et au charisme de Obama. Il y a quelque chose de très frappant dans le contraste entre son économie d’effets et de gestes, son calme, sa maîtrise, et l’intensité des émotions qu’il peut véhiculer par son verbe et son regard (Nicolas, si tu m’entends…)

    J’assume moi aussi mon hétérosexualité (!) mais j’avoue avoir eu des frissons pendant son discours post-résultats, notamment lorsqu’il évoquait cette votante centenaire qui a vécu la ségrégation, l’alunissage et la chute du mur…

  • Il faut vraiment relativiser le « raz de marée » de Obama…

    Au décompte final il recueille 52 % des voix contre 46 pour McCain. [ http://afp.google.com/article/ALeqM5hm1GRAaT6F4ZInmXeFOqYf6QSVfQ ]

    Un score ma foi similaire aux scores de Sarkozy-Royal en France 2007. Une belle élection, mais surement pas un plébiscite.

    Quand je vois, comme ce matin sur Canal+ (mais on le constate presque partout dans la presse), les qualificatifs employés (un mythe etc…) je me dis qu’il y a vraiment en France des journalistes bien décalés et enfermés dans leur bobocratie bien pensante…
    (ceux de la Matinale sur Canal+, on dirait des groupies de Chantal Goya de la meilleure heure 😉 c’en est presque risible)

    Ceci dit je n’ai rien contre le fait de faire d’Obama un mythe … mais faudrait peut-être attendre qu’il ait œuvré un minimum ; parce que pour l’instant il n’a fait qu’une seule chose : être élu. Mais rien d’autre encore…

  • On est en train de constuire un mythe Obama comme on avait fabriqué un mythe Kennedy. Vous vous souvenez de Kennedy : ce président jeune, bronzé, au beau sourire colgate, époux d’une femme charmante, avec une attendrissante famille, de gauche (ah oui, quand même), catholique au pays des wasps (tiens, à l’époque être catholique n’était pas une tare pour la presse bobo)… Pourtant il avait été élu de justesse : 100 000 voix d’avance sur Nixon, donc moins bien qu’Obama. Il fallut attendre 30 ans pour que le mythe se fissure : c’était un grand bourgeois qui n’avait jamais travaillé, le couple était au bord du divorce à la veille de l’élection, l’origine de la fortune familiale était douteuse et la prohibition n’était pas étrangère à la soudaine prospérité du chef de clan qui se révéla aussi avoir été proche du lobby pro-allemand à Londres en 1938, la vie privée de John à la maison blanche était en plus loin d’être exemplaire et en tout cas pas conforme à l’image que l’Amérique puritaine se faisait de son président… pire les trois années d’administration Kennedy avaient été bien décevantes et tout ce dont Kennedy fut par la suite crédité (défense des droits de l’homme notamment) avait été accompli sous la présidence de son successeur, Lyndon Johnson.
    Il serait donc ridicule de créer un nouveau mythe Obama à la façon du mythe Kennedy. Ce ne serait pas un service à lui rendre. Il serait plus judicieux de juger le nouveau président sur ses résultats. Rendez-vous donc à mi-mandat. Mais la presse française est friande de mythes et de symboles, elle n’aura pas la patience d’attendre.

  • Koz, Dang: Bien sûr que McCain est responsable du ton de sa campagne, c’était lui le boss. Mon commentaire ne visait pas à l’exonérer : il s’est indiscutablement sali les mains. Je voulais juste souligner que:

    1) il ne l’a pas fait davantage que tout autre politicien parvenu à ce niveau

    2) il a évité de franchir la ligne rouge des allusions racistes (même si, inévitablement, des individus dans son camp l’ont fait; il a eu le mérite de les repousser)

    3) s’il ne l’avait pas fait, il se serait retrouvé à faire campagne presque tout seul, sous les applaudissements polis de ceux qui de toute façon allaient choisir Obama. Aux Etats-Unis, il est impossible de faire campagne hors des partis, sauf à se contenter d’un succès d’estime.

    Au bout du compte, ce qu’on peut surtout reprocher à McCain, c’est d’avoir choisi de faire carrière dans un Parti Républicain qui n’est plus depuis longtemps celui de Lincoln, mais bien celui du Nixon de la Southern Strategy. L’ironie de l’histoire, c’est qu’il a lui-même été victime de cette même stratégie lors de sa campagne des primaires républicaines en 2000…

  • Dang a écrit:

    On est en train de constuire un mythe Obama comme on avait fabriqué un mythe Kennedy.

    Est-ce que ce n’est pas, aussi, une question de timing ? Nous sommes au (sur)lendemain de l’élection. Le désenchantement va venir. Pour le moment, c’est le stade du rêve, des espoirs. Le dés-espoir viendra bien assez tôt.

  • Oui, Koz, bien sûr. Sauf que dans le cas de Kennedy il a fallu 30 ans pour revenir aux réalités et je ne suis même pas certain que la presse bobo ait jamais fait une étude critique des 3 ans d’administration Kennedy. Il était forcément un bon président puisqu’il avait une belle gueule.
    Dans le cas de Johnson on est vite retombé sur terre. Au début c’était l’euphorie, en effet. Un quasi socialiste à la maison blanche, lisait-on, c’est une chance pour le monde! Dès les premiers bombardements d’Hanoï on disait de lui qu’il était fasciste. Mais il n’y avait jamais eu de mythe Johnson, ceci explique peut-être cela.

  • A propos de la couleur de peau, qui décidément focalise l’attention des commentateurs : il est difficile de dire si ce facteur a aidé ou desservi Obama. Sans aucun doute, cela lui a servi dans la construction du personnage qu’il a présenté et « vendu ». Tout candidat à la présidence doit présenter une personnalité (une histoire personnelle, une famille, une expérience, etc), qui fournit, à côté des positions purement politiques, la part de rêve de sa candidature.

    Comme l’ont souligné Francis, PMB et d’autres, le personnage Obama ne se réduit pas à une couleur de peau. Il y a aussi (liste non exhaustive) la jeunesse, la grâce physique, la nouveauté, l’attitude calme et « cool » en toutes circonstances, les origines mixtes, la famille idéale, la religion, l’ambition, la pédagogie et la capacité à aborder des thèmes complexes d’une façon accessible au public, et bien sûr un art oratoire exceptionnel (allez regarder son discours de victoire, un monument du genre).

    Dans ce mélange, le fait d’être noir lui a servi à mobiliser la communauté noire (ce qui n’est jamais facile, et d’ailleurs il n’y est pas arrivé tout de suite) et à offrir à tous les autres une part d’idéal, proposant de laisser derrière les divisions raciales du passé, dont beaucoup se souviennent encore avec gêne. Par exemple, lorsque ses parents se sont mariés à Hawaii dans les années 60, un tel mariage (un noir, une blanche) était tout simplement illégal dans la moitié des autres Etats américains !

    L’autre face de la médaille, c’est que cela lui a coûté les voix de ceux, encore nombreux, qui associent les noirs avec la violence. Le pari était que la plupart de ceux-là auraient voté républicain de toute façon.

    Le symbole de la victoire d’Obama me semble perçu de façon partiellement erronée par certains en France. Les déclarations d’Harlem Désir, par exemple, indiquent un souhait qu’une place plus grande soit faite – octroyée – aux minorités. Je crois que les Américains voient cela d’une façon légèrement différente, plus positive: c’est le symbole qu’un noir peut gagner, arriver au sommet (« Yes we can« ) alors que cela leur était interdit depuis deux siècles. Voir par exemple ce très beau texte d’un intellectuel noir. Il n’y est pas question d’avoir un quelconque quota, une idée que ce serait le tour d’un noir d’être président (alors que la campagne d’Hillary a souvent donné l’impression que les femmes attendaient en quelque sorte leur tour). Bien au contraire, il est question de réussite, d’arrivée au sommet, d’espoir – des valeurs américaines, la vision du land of opportunity et non pas l’égalitarisme.

  • Pingback: Paso Doble n°98 : Journal de campagne américaine (XI) : Born a 5th of November | “Toreador, un oeil noir … dans l’arène politique !”

  • Gwynfrid : +1 pour la totalité de ce commentaire, en particulier sur le « tour » des femmes.

    (oui, je sais, c’est un peu léger mais sinon, c’est un commentaire de 3 pages…)

  • Pingback: 5 years later » Le changement comme nouvelle métaphysique du néant

  • Un qui se verrait bien surfer sur la vague Obama, c’est l’insubmersible DDV : le fait qu’un bel homme éloquent soit élu président, ça lui parle visiblement, au point qu’il lance une OPA sur le PS en déroute…

  • L’avenir est par nature incertain, l’angélisme est un des risques imputables à l’euphorie.

    Parmi les enseignements de cette élection, je retiens principalement celui-ci : le nouveau Président des USA a une qualité rare, son calme, son flegme, qu’à aucun instant près de deux ans de campagne intense n’auront perturbé. C’est impressionnant de maîtrise.

    En ces temps nerveux de part le monde, c’est assurément une excellente nouvelle qu’une telle qualité investisse la direction de la plus grande puissance mondiale. Les grands équilibres ne changeront évidemment pas, mais le champ des possibles va forcément s’élargir, simple question de qualité d’écoute et d’impression laissée à autrui.

  • Je pensais avant les élections qu’Obama gagnerait par ses compétences mais pouvait perdre parce qu’il est noir.
    Les résultats renforcent mon analyse.
    Le contexte :

    — 8 ans d’administration républicaine,

    — 2 guerres en cours,

    — une crise économique sans précédent depuis un siècle,

    — des dizaines de milliers de propriétaire ruinés,

    — des évènements mal maîtrisés comme Katrina,

    — tribunal d’exception avec suppression de l’habeas corpus qui ferait sauter au plafond plus d’un démocrate

    — la nomination à des postes au sommet de l’administration de noirs plus que compétents et qui ont fait honneur à leur fonction,

    — un adversaire agé poli-traumatisé accompagné d’une caricature de l’amérique profonde,

    — lui-même, habile et charismatique et mettant 650 millions de dollars dans la campagne électorale.

    Et j’en oublie sûrement.

    Et il ne fait que 43% de l’électorat blanc. J’ai peine à croire que s’il serait blanc il ferait le même score. j’aurais voulu voir le vote blanc de Kerry et Gore pour avoir une idée de la défection de ce vote.

    L’histoire est en train de s’écrire sous nos yeux parce que c’est la rencontre d’un homme et d’une situation. Il est l’homme qu’il faut (il a su saisir sa chance, il a la compétence apparemment et il a parfaitement manoeuvré) au moment où il le faut car les plats repassent rarement deux fois.

    J’ai l’impression, à entendre les commentaires dans la presse ou des hommes politiques que son élection est naturelle. Je pense que si ce n’avait pas était lui et si l’Amérique n’était pas là où elle est, c’est 20 ou 30 ans de plus qu’il eut fallu attendre.

    Maintenant, je pense qu’il va regarder cela à la loupe et qu’il va donner des gages pour faire changer cet état d’esprit. De toute façon, c’est fait et quelqu’en soit les raisons ou les circonstances, rien ne sera plus comme avant.

  • Joli billet ma foi et riche discussion 😉

    Je voudrais tout de même proposer une réponse à Dang (#3) selon qui

     » Evidemment que Barack Obama va décevoir. Les ouvriers qui ont voté pour lui vont vite se rendre compte que sa marge de manoeuvre est fort limitée. (…) Les noirs américains seront déçus quand ils se rendront compte que B. Obama n’est pas le président des noirs mais de tous les américains (…). Les français seront déçus quand ils verront qu’Obama est protectionniste et quand il fera pression sur Sarkozy pour que la France envoie des troupes en Afghanistan. Les africains et les minorités africaines d’Europe seront déçus quand ils se rendront compte qu’Obama est avant tout le président des Etats-Unis (…) Tout le monde sera déçu quand Obama montrera que derrière un style incomparable il n’a pas de solution miracle. Pire il est prisonnier d’une idéologie périmée qui consiste à penser que l’Amérique est une île-continent pouvant se passer du reste du monde. (…) L’Obamania actuelle procède finalement d’un racisme à l’envers. »

    Eh bien j’ai comme l’impression que ce commentaire procède d’une bêtification bien classique et multiforme … car Barack Obama a déjà répondu sur tous ces points, et depuis des années !

    Sauf sans doute sur l’équilibre recettes-dépenses de son programme – mais il n’a tout de même pas été jusqu’à promettre aux Américains de leur « rendre » 4 points de PIB en réduction d’impôts (soit 600 Milliards de $), ce qu’a fait notre cher Président il y a à peine 19 mois.

    Barack Obama est LE candidat qui, depuis le début de sa campagne, ne promet aucune solution miracle, insiste sur la difficulté des temps, et appelle les citoyens à prendre leur destin en main plutôt que de compter sur le gouvernement ou le Président.

    Obama n’a jamais été protectionniste, il est simplement favorable à ce que le système fiscal américain favorise la production locale plutôt que les importations – ça le rangerait aux côtés d’un Jean Arthuis.

    Obama donne la priorité à la guerre contre al Qaïda en Afghanistan, avec mandat de l’ONU, sur la guerre d’invasion illégale en Irak : croyez-vous que les Français y verront à redire ?

    Obama est sans doute le politique américain le plus étranger à l’idéologie que vous lui attribuez (« l’Amérique est une île-continent pouvant se passer du reste du monde ») – et il n’a cessé au cours de la campagne d’insister là-dessus, sur le fait que l’Amérique ne peut plus se passer du reste du monde.

    Pour le reste :

    * croyez-vous les ouvriers américains assez aveugles à la crise pour ignorer que « sa marge de manoeuvre est fort limitée » ?

    * croyez-vous les Noirs américains assez coupés de la télé pour imaginer Obama en « président des Noirs » ? Il est si peu lié aux revendications traditionnelles de la communauté qu’aux débuts des primaires, la grande majorité des Noirs votait Hilary Clinton, et que leur leader le plus célèbre, Jesse Jackson a promis de « couper les couilles », sic, au candidat démocrate.

    * croyez-vous « les Africains et les minorités africaines d’Europe » assez demeurés pour ignorer qu’Obama est « avant tout le président des États-Unis » ?

    C’est du racisme quoi, ça ? à l’envers, peut-être ?

  • J’arrive après la bataille alors je me contente de plussoyer à donf les commentaires de Gwynfrid, notamment le 52 et le dernier paragraphe du 77.

  • Tiens, Sinclair se fait l’écho de ceci :

    c) McCain et elle s’entendaient si mal, qu’ils ne se parlaient qu’une fois par semaine et c’est elle, notamment sans son feu vert qui aurait lancé la polémique sur Bill Ayers l’ex- activiste des années 60. D’un côté µcçain remonte dans mon estime de n’avoir pas au fond de lui été en phase avec sa partenaire. Mais d’un autre côté, cela le rend encore plus responsable de l’avoir choisie;

  • Au fait, je rappelle à tous les esprits chagrins regrettant qu’une femme n’ait pas gagné, que Maggie Thatcher ne les a pas attendu pour prendre le pouvoir…

    Mais le fait qu’elle ait été conservatrice va peut-être suggérer à certains que son cas ne compte pas.

  • @FredericLN : Merci de m’avoir montré avec le tact qui vous caractérise que je disais des conneries. Quant à moi je trouve que votre adresse sans nuances montre à quel point vous vous laissez emporter par l’euphorie actuelle. Vous en profitez d’ailleurs pour parler de Sarkozy comme si c’était pertinent dans le sujet qui nous intéresse. Vous écrivez que les positions d’Obama sont connues depuis des années. Ah bon! Je ne savais pas qu’Obama avait depuis des années une stature telle qu’il s’exprimait sur tous ces sujets et que ses interventions étaient reprises au point de mettre tout le monde au courant de ce qu’il pense. J’ai plutôt lu que son programme était bien vague et que justement personne ne sait exactement ce qu’il pense. C’était l’un des reproches que lui faisaient les Clinton.
    Vous trouvez que les français ne peuvent qu’approuver l’intervention en Afghanistan. Soit, mais à condition de ne pas y aller. J’en veux pour preuve l’émotion qui a étreint la nation tout entière (à part quelques exceptions) quand des soldats français (pourtant volontaires) y ont perdu la vie dans une embuscade.
    Vous affirmez de façon péremptoire qu’Obama n’est pas protectionniste. Pourquoi alors a-t-il déclaré qu’il fallait annuler le contrat avec Airbus au profit de Boeing? Si l’actuelle déferlante d’obamania de par le monde ne signifie pas qu’on attend beaucoup, beaucoup trop, de lui c’est à ne plus rien y comprendre. S’il est bien possible, comme vous le dites, que je bêtifie, vous montrez de votre côté un angélisme à la limte de la naïveté. On verra dans deux ans lequel de nous deux avait raison.

  • @dang : effectivement, j’ai classé vos propos sur les Africains, les Européens d’origine africaine et quelques autres groupes de population, dans la catégorie que vous imaginez – relisez-les, vous ferez sans doute de même.

    Ce que vous appelez la « déferlante d’obamania » signifie peut-être que chacun mesure le progrès entre le Président en place depuis 8 ans et son successeur ?

    Que certaines personnes se fassent des illusions, ma foi, c’est possible, mais je n’en ai guère lu que sous la plume des détracteurs d’Obama. Ses partisans me semblent plutôt avoir bien compris et approuvé son message.

    Vous pouvez lire en bandeau de barackobama.com, depuis le début de la campagne, une phrase rappelant que c’est aux gens eux-mêmes, autant qu’à leurs élus, de changer les choses. Et maintenant en première page du blog de change.gov : « This victory alone is not the change we seek. It is only the chance for us to make that change. And that cannot happen if we go back to the way things were. It can’t happen without you, without a new spirit of service, a new spirit of sacrifice. »

    Angélisme à la limite de la naïveté ? ou réalisme à la Churchill ?

  • @FrédéricLN et Dang

    Je vais être un peu bateau mais Obama est un américain, de culture américaine. Et son administration ne va pas être très différente de celle de Clinton ou même de Bush, les conneries en moins et une sensibilité sociale en plus (mais pas beaucoup plus). Avec l’expérience de l’histoire également, on ne revient pas en arrière bien entendu.

    Il est fondamentalement américain et défendra la culture américaine. En revanche son élection est historique car elle vient brisé un tabou. Il y a toujours une première fois et celle-ci vient maintenant grâce à des circonstances exceptionnelles. Et ouvre les portes pour des suites car il va montrer aux blancs (43% seulement pour Obama malgré le contexte hyper favorable) qu’il dirige comme un blanc et, en définitive, comme un homme, comme n’importe quel américain.

    Je pense que c’est ça qui va changer dans la mentalité des (blancs) américains.

  • Franchement, j’ignorais que la question même puisse se poser en ces termes – imaginer que la « façon de diriger » puisse être liée à la couleur de la peau, ça nous ramène des décennies en arrière.

    PS pour Dang : oui, les positions d’Obama sur tous les grands sujets d’actualité sont publiés depuis des années, il a écrit plusieurs livres, ce n’est pas difficile à savoir. Si vous vous basez sur le camp Clinton pour apprécier le programme Obama, peut-être le mieux serait-il de chercher une autre source, par exemple barackobama.com, très clair, très bien fait, ordre alphabétique des sujets 😉

  • obama ne fera pas de miracles…
    mais son style, son approche des problèmes sont si différents de le brutalité bushiste
    les forces qui le soutiennent sont plus humanistes
    que neoconsevatrices
    son programme est plus tourné vers les classes populaires,
    les gens en diffuclté que celui des républicains,
    que cela fait une sacrée différence!! 🙂

    même le monde diplo salue la victoire d’obama!

    il y aura des difficultés, des déçus…
    d’ailleurs je prévois le titre de libé* aux premières mesures « en deçà » des espérances…

    obama ne casse pas la baraque

    ou s’il manque de réussite:
    obama n’a pas la baraka

    *ou peut-être celui du billet de koz…

    NB un commentaire sur obama sans mentionner sa couleur de peau:
    yes we can…

  • @FredericLN : vous m’accusez en filigrane d’être raciste parce que je dis que les africains et les minorités africaines d’Europe vont déchanter quand ils s’apercevront qu’Obama est avant tout le président des Etats-Unis. Outre le fait que l’argument est tellement vide de sens et ridicule (un peu comme le fameux point Godwin) je voudrais vous faire tout de même remarquer que les africains attendent un sérieux coup de pouce à leur développement de la part d’un homme qu’ils estiment à tort ou à raison sensible à leurs problèmes. Les minorités africaines d’Europe espèrent aussi cet effort pour ceux des leurs restés au pays.Or il est évident que même s’il le voulait Obama ne pourrait aider l’Afrique au-delà de ce qui est déjà fait. Sa priorité sera bien entendu l’Amérique donc il y aura des déçus.Si c’est le terme « minorités africaines d’Europe » qui vous fait m’accuser de racisme, vous avez l’esprit bien mal tourné puisque c’est une expression employée par les intéressés eux-mêmes en Grande-Bretagne ou aux Pays-Bas.
    Vous insistez par ailleurs sur ce que dit Obama de son programme, et ce depuis des années. Je maintiens que la notoriété d’Obama n’était pas assez grande même en 2006 (deux américains sur trois n’avaient jamais entendu parler de lui quand il s’est lancé dans la campagne des primaires) pour que tout le monde connaisse son programme. Le simple bon sens révèle que les intérêts de ses électeurs sont tellement disparates qu’il y aura des déçus.Il en va de même dans le reste du monde. Les dirigeants arabes du Proche-Orient commencent déjà à déchanter depuis qu’ils connnaissent le nom de son secrétaire général.Je continue donc d’affirmer que l’obamania qui consiste à dire qu’il est forcément bien parce qu’il est noir est du racisme à l’envers. L’homme est un politicien américain doué de grandes qualités, ni plus ni moins. Son programme doit être confronté aux réalités pour être éprouvé et jugé. Tout le reste est supputations sans fondements.

  • « les africains attendent un sérieux coup de pouce à leur développement de la part d’un homme qu’ils estiment à tort ou à raison sensible à leurs problèmes. Les minorités africaines d’Europe espèrent aussi cet effort pour ceux des leurs restés au pays. »

    Où l’avez-vous lu ? Plus exactement, où auriez-vous lu qu’ils s’attendent à ce qu’Obama exauce un tel voeu ? Ça m’intéresserait.

  • Vous n’avez pas regardé les reportages au Kenya ou à La Haÿ les roses? Mais je suppose que ce que dit l’homme de la rue est à vos yeux quantité négligeable

  • @FrédéricLN

    Je me suis mal fait comprendre.

    Je me réjouis de l’élection d’Obama et je ne me pose pas la question de sa capacité de gouverner. D’ailleurs personne ne se la pose sur ce forum, en France ou dans le monde.

    Je faisais juste observer qu’elle se pose pour les électeurs américains:

    96% des électeurs noirs ont voté pour Obama. Bien entendu, ils n’ont pas voter pour la couleur de sa peau mais pour sa compétence. Vous me dites que si sa couleur avait été différente, avec la même compétence il aurait eu le même pourcentage.

    43% des électeurs blanc ont voté pour Obama. Je suis persuadé, mais je reconnais ne pas avoir les éléments factuels, que Kerry quand il a été largement battu par Bush a recueilli un pourcentage plus élevé. Mais pour vous les américains ne se posent pas la question de la compétence par rapport à la couleur de la peau.

    Que faut-il qu’il arrive, à part 2 guerres, un déficit monstrueux, une crise économique séculaire, un adversaire pas à la hauteur au moment de la crise financière et j’en passe, pour que les blancs des États-Unis voient enfin les noirs comme des hommes capable de les diriger aussi bien qu’un autre.

    L’élection d’Obama est un petit miracle dû aux circonstances mais ce n’est pas en refusant de regarder comment ça s’est passé qu’on pourra agir sur les éléments qui bloquent l’évolution des mentalités.

    Dans votre esprit, le fait même que lier la couleur de la peau à la capacité de gouverner vous est étranger implique nécessairement qu’elle ne se pose à personne. Vous voyez bien que ce n’est pas le cas. Mais je reconnais aussi que nous parlons entre nous, ici et que les principaux intéressés sont ailleurs.

    Se réjouir est une chose et encore une fois, je suis le premier à l’apprécier dans toute sa saveur; et mesurer la difficile route qui reste à parcourir est une autre chose. Et cette élection est un grand pas, et même une accélération de ce mouvement.

  • cimendef a écrit:

    43% des électeurs blanc ont voté pour Obama. Je suis persuadé, mais je reconnais ne pas avoir les éléments factuels, que Kerry quand il a été largement battu par Bush a recueilli un pourcentage plus élevé. Mais pour vous les américains ne se posent pas la question de la compétence par rapport à la couleur de la peau.

    Wikipedia est votre ami, cimendef. Et votre ami vous dit que les éléments factuels vous donnent tort.

    En cherchant un tout petit peu plus, on peut remonter plus loin dans le passé et découvrir que, parmi les candidats démocrates, seul Carter en 76 a fait mieux qu’Obama dans l’électorat blanc – Clinton a fait aussi bien en 96, mais pas en 92. Le fait est que les démocrates, du moins dans la période moderne, ne peuvent pas se passer du vote des minorités. C’est là, avec d’autres facteurs bien sûr, le résultat de la Southern Strategy républicaine, que je citais plus haut.

    cimendef a écrit:

    Que faut-il qu’il arrive, à part 2 guerres, un déficit monstrueux, une crise économique séculaire, un adversaire pas à la hauteur au moment de la crise financière et j’en passe, pour que les blancs des États-Unis voient enfin les noirs comme des hommes capable de les diriger aussi bien qu’un autre.

    Votre problème ici, c’est que votre préjugé considère l’aspect racial séparément de tous les autres, et comme déterminant par rapport aux autres. Il peut y avoir de multiples raisons, toutes bien plus graves que la couleur de peau, pour lesquelles 46% des électeurs ont estimé que McCain ferait un meilleur président, ou au moins un président plus proche de leurs idées: sa position sur les impôts, la sécurité nationale, son expérience, la question de l’avortement, son héroïsme au Vietnam, la crainte de voir les Démocrates disposer de tous les leviers du pouvoir (ça me rappelle un truc, ça, tiens), et j’en oublie.

    De même et symétriquement, les électeurs d’Obama avaient en tête bien d’autres choses que l’élection du premier noir de l’histoire du pays: l’Iraq, le système de santé, l’image extérieure des Etats-Unis, et surtout, surtout, la crise économique. Par exemple, les sondeurs ont trouvé une corrélation impressionnante entre les régions qui ont voté démocrate et celles où l’effondrement des prix immobiliers a été le plus marqué.

    Aux US comme en France, les électeurs sont compliqués. Tout ramener à une affaire de pigmentation, c’est insulter leur intelligence. Ils ont tout simplement élu the right guy at the right place at the right time.

  • @ cimendef : « 43% des électeurs blanc ont voté pour Obama. Je suis persuadé, mais je reconnais ne pas avoir les éléments factuels, que Kerry quand il a été largement battu par Bush a recueilli un pourcentage plus élevé. »

    Pourquoi en êtes-vous persuadé ?

    En l’occurrence, c’est faux : c’était exactement 43% aussi (Source : La Croix du 6 novembre).

  • Merci Gwynfrid.

    Voilà la réponse que je cherchais. Alors il a été élu dans les mêmes proportions et c’est bien.

    C’est vrai, des fois j’aime voir le mal où il n’y en a pas. En l’occurrence, là il n’y en a pas et Obama a été élu comme n’importe quel candidat démocrate.

    Je pensais que les votes antérieurs était plus équilibrés sans l’avoir vérifier. Il faut se méfier de ses sentiments très subjectifs. Je voyais en Obama un accélérateur de l’évolution des moeurs aux États-Unis, mais ils n’en ont visiblement pas besoin.

  • Entendu il y a dix minutes sur I Télé :

     » l’élection de Barak Obama n’y est sans doute pas pour rien, un préfet issu de la diversité ( c’est à dire noir ) a été nommé par le président de la république dans le département des Alpes de Haute Provence « 

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