Laissez venir à moi les petits candidats !

« J’ai changé ». Celui qui voulait décomplexer la droite a trouvé le meilleur slogan pour décomplexer quiconque d’adopter une position fort différente de celle qu’il tenait par le passé. De fait, j’ai changé. Il y a encore cinq ans, j’aurais probablement été de ceux qui considèrent que les petits candidats ont tendance à polluer un débat présidentiel sérieux. En gros. Tiens, j’aurais peut-être même été du côté de Barbier, à juger qu’au lieu de 500, il faudrait 1.000 signatures pour se présenter. Le gars branché sur l’efficacité, voyez, plus que sur les idées. Mais puisque j’ai changé…

J’ai changé et Christophe Barbier, par son édito maladroit, ambigu et pour tout dire, un poil fauderche, aura eu le mérite de m’inciter à formaliser ce changement. Tiens, sans lui, je crois même que vous ne liriez pas ce billet. Qu’il en soit remercié.

Oui, je considère que les « petits candidats » doivent avoir leur place et, au premier rang d’entre eux, ça ne vous surprendra guère, Christine Boutin.

Car la position adoptée par Christophe Barbier est frappée au coin du caporalisme et du cynisme. Et on en crève, du cynisme, en politique. Ecoutez-le affirmer, avec ce léger sourire propre à celui qui connaît les ficelles, que ces petites candidatures n’ont d’autre finalité que l’argent. Il s’agirait de mieux rebondir sur les présidentielles pour présenter aux législatives des candidats sur son nom et, ainsi, empocher des subventions pour vivre dessus jusqu’aux prochains scrutins.

Eh bien, croyez-le si ça vous chante mais : merde. Non, sérieux : merde. Merde à cette attitude éternelle de ceux qui se croient plus intelligents parce qu’ils sont plus cyniques, de ceux qui ont abdiqué tout espoir dans la politique, ceux en fin de compte qui sont trop soucieux de la bonne soupe pour laisser des « petits candidats » perturber – si peu – le système.

Bien sûr, il y a des stratégies ou des contingences politiques. Les « petits » devraient-ils en être exempts, ou s’en abstenir, parce que les gros, eux, seraient purs (ils s’abstiendraient, à droite comme à gauche, de faire obstacle aux parrainages des autres). Il faut certes connaître les stratégies politiques sous-jacentes, puisqu’elles prennent leur part de toute décision. Mais qui les néglige, qui les ignore ?! Au-delà de ce substrat commun, il reste les idées. Qu’on me pardonne ce mot grossier qui fait passer pour un naïf, un benêt. Mais, oui, il reste des idées qui méritent qu’on les défende, quel que soit le succès qu’elles rencontrent dans l’opinion publique – dont on ne se souvient pas, au demeurant, qu’elle soit infaillible.

Christophe Barbier, qui n’est jamais en reste d’un mauvais argument, soutient perfidement que lesdits « petits candidats » feraient mieux d’abonder à la campagne des vrais, des durs, des sérieux, bref, de Nicolas Sarkozy, plutôt que de risquer de ridiculiser leurs idées par un piètre score. Prenant l’exemple d’Hervé Morin, il soutient qu’il pourrait « recentrer » le projet de Nicolas Sarkozy. Christophe Barbier, est-il frappé de catatonie ? A-t-il perçu un signe, au cours de ce quinquennat, que la présence d’Hervé Morin aurait pu recentrer la présidence de Nicolas Sarkozy, ou celle de Christine Boutin, la chrétien-démocratiser ? La stratégie du ralliement spontané, Christine Boutin l’a menée, et avec enthousiasme, en 2007. Le résultat n’a pas été probant.

Alors Christine Boutin menace d’une « bombe nucléaire » si elle n’obtient pas ses parrainages. Je crains qu’elle n’inquiète pas grand-monde, d’autant moins que sortir les poubelles du quinquennat serait peu conforme à son éthique politique – comme elle le laisse d’ailleurs entendre.

On dit qu’il y a là une dramatisation excessive, un scénario rebattu.

Mais peut-on vraiment penser que les élus locaux qui ont montré si peu d’empressement à voler au secours de Nicolas Sarkozy lors des divers scrutins – et, dernièrement, aux sénatoriales – mettraient aujourd’hui le petit doigt sur la couture du pantalon dans un parfait élan de spontanéité ? La lettre de Martine Aubry pour verrouiller les parrainages est connue : on n’imagine pas que Jean-François Copé n’ait pas pris la plume. On n’entend d’ailleurs guère de démentis.

Notez que j’ignore encore pour qui je voterai. Les priorités de 2012 de Christine Boutin me laissent parfois perplexe – ainsi notamment de « Rétablir la liberté d’expression en supprimant la Halde » quoi que je pense de la Halde, de « créer une monnaie nationale complémentaire à l’euro, l’eurofranc« , ou de créer un ministère de l’Instruction Publique. Je trouve de meilleures idées dans le projet. Mais quoi que l’on pense de ses idées, il est légitime qu’elle puisse les exprimer et il ne l’est pas de faire pression sur les maires, dont le parrainage est censé être libre. Notre système est bipartiste, de fait. Le premier tour est là pour permettre l’expression la plus large. Il est une forme de respiration de la démocratie. C’est notre Constitution.

J’avoue aussi que, dans le cas de Christine Boutin, je suis sensible au fait qu’une parole issue d’une longue tradition chrétienne, d’une moins longue tradition démocrate-chrétienne, profondément enracinée dans notre culture et dans la construction de la France et de l’Europe, une parole qui a plus que toutes les raisons d’être entendue dans les circonstances de crise dans lesquelles nous nous trouvons… soit entendue.

Ce verrouillage d’ailleurs est-il un si bon calcul ? Comment exclure que des électeurs déjà échaudés – comme ils l’ont montré lors des précédents scrutins – ne fassent preuve d’encore plus de distance à l’égard de Nicolas Sarkozy, et d’un premier tour confisqué ?

Comme une version soft d’un « s’ils se taisent, les pierres crieront ».

credit photo : Pickersgill Reef

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72 commentaires

  • Merde. Non, sérieux : merde. Oh ! que j’aime cette formulation, quoiqu’en pusse (je sais, c’est pas ça, mais j’préfère à l’oreille…) penser votre maman…
    La solution que je vois pour laisser une chance aux petits candidats, tout en évitant un deuxième tour injuste, serait d’agréger les candidats proches suivant des modalités à définir… Du style « si je ne suis pas au 2ème tour, mes voix (pour décider de la présence au 2ème tour uniquement, hein !) iront à tel candidat, à défaut à tel candidat, etc. »
    Oui, je sais, un peu tarabiscoté, mais ça permettrait d’éviter le syndrome du vote utile, et la culpabilité de type chevènementesque…

  • En plus de la barrière des parainages, le problème des petits candidats n’est-il pas le mode de scrutin, lié a la tendance au bipartisme ?

    Je m’explique : nous avons un système a deux tours, ou le second tour est un choix entre les deux premier candidats du premier tour.
    Nous avons une vie politique avec deux grand partis, plus des « trublions ».
    Du coup comme les petits candidats n’ont aucune chance d’être élus on est pas incité a voter pour eux, même pour leur donner du poids dans d’éventuelles négociations plus tard, car cela risquerait d’empêcher le candidat du gros parti dont nous somme le plus proche (ou que l’on trouve le moins pire) d’accéder au second tour au profit d’un trublion qui sera de toutes manière dépassé par le candidat de l’autre grand parti… c’est le célèbre « vote utile ».

    C’est un cercle vicieux d’ailleurs qui rend difficile a un petit parti de monter puisque même les sympathisants qu’ils peut avoir vont être tenté par un vote utile au premier tour.

    Un système par « écrèmage » successif serait-il possible ? par exemple :
    1er tour : on élimine les candidats ayants fait moins de 5% des votants
    Les survivants peuvent connaissant leurs « poid » relatif proposer des regroupements, se désister en faveur d’un tel etc (en supposant que leurs électeurs suivent la consigne)
    2eme tour : on garde les 2 meilleurs
    3eme tour : on garde le meilleur

    Un autre facteur d’inégalité étant la campagne, un système allouant à tous les candidat la même somme pour faire leur campagne, en leur interdisant d’utiliser d’autres fonds serait a mon sens bien plus juste.

  • Vous avez changé, mais auriez-vous changé si c’étaient d’autres petits candidats qui étaient empêchés de participer : Bayrou, Marine Le Pen, Mélanchon, Chevènement… ?

  • « J’avoue aussi que, dans le cas de Christine Boutin, je suis sensible au fait qu’une parole issue d’une longue tradition chrétienne, d’une moins longue tradition démocrate-chrétienne »

    Je trouve cela super de dire cela le jour où Christine Boutin se recueil sur la tombe de Shuman 🙂

  • « On est dans un milieu tellement pourri qu’on ne peut imaginer comme bombe qu’une pourriture » (Christine Boutin dans le dernier paragraphe de l’interview du parisien).
    C’est curieux, tous s’attendent à ce qu’il s’agisse d’un grand déballage de sales secrets, mais la lecture des propos de CB sur « la bombe atomique » m’avait fait penser à un appel à ne pas voter pour le président sortant. Je n’ai lu nulle analyse dans ce sens, je serai curieux de connaître vos avis.

  • Le filtre tel qu’il existe actuellement permet d’écarter les candidats fantaisistes: on voit mal l’intérêt d’un scrutin avec 50 candidats ou plus encore. Par contre, il tend à éliminer aussi des candidats qui représentent un vrai courant d’idées, mais dont l’assise politique est insuffisante. C’est peut-être regrettable, mais où faudrait-il mettre la barre ? Bien sûr, chacun préférera que son candidat favori soit sur la liste. Pourtant, l’équilibre actuel ne me semble pas si mauvais: il a laissé passer entre 8 et 16 candidats par élection, depuis 1981.

    On peut aussi se demander s’il est bien indispensable de se présenter à cette élection-là, plutôt qu’à une autre, pour faire valoir un courant d’idées.

    @ Vieil imbécile:
    Je peux vous recommander le scrutin préférentiel, qui correspond le plus exactement, je crois, à vos attentes. Ça marche, mais ça manque malheureusement un peu de lisibilité. Autre inconvénient, le dépouillement ne peut être fait qu’avec une machine.

  • @ vieil imbécile
    Cela supposerait, de fait, que le petit candidat soit propriétaire de ses voix, non ? Et que, de fait, voter pour Boutin revienne à voter Sarkozy… Hum… Combien d’électeurs du PCD ne voteront JAMAIS UMP ? Et combien ne voteraient plus PCD, dans ce cas ?

    @NoxIN
    Trois tours… Déjà qu’on a du mal à les mobiliser pour deux 🙂

    Et si on favorisait plutôt le bipartisme mais en introduisant une vraie culture des primaires à droite et à gauche ? (Oui, je sais, c’est à la mode de dire que droite et gauche ne servent plus à rien, n’empêche que c’est une constante des démocraties. C’est même mécanique, si j’ose dire. Tout pays tend naturellement à se diviser en deux forces à peu près égales. Prétendre dépasser le clivage c’est du snobisme.)
    Bref. Le problème vient moins, selon moi, de la multiplication des petits candidats que de l’absence de vrais débats en amont de la campagne. Je ne suis pas sûr que le débat soit plus pauvre (on y perd peut-être moins de temps en débats stériles, surtout…) dans les pays acquis au bipartisme…

    Peut-être, aussi, faut-il introduire une bonne dose de proportionnelle pour permettre aux petits partis d’exister à l’Assemblée. Je n’y ai jamais été favorable, mais après tout, c’est bien là que doivent avoir lieu les débats, non ? Ça nous éviterait d’avoir 60% de microcandidats sans autre ambition que d’exister politiquement, puisqu’on leur offrirait d’exister, à leur place légitime…

  • Votre argumentation est claire; je m’interroge néanmoins ici, comme je me suis interrogé dans plusieurs billets de mon blog, sur la présence de ce qu’on appelle les « petits » candidats: est-ce à l’élection présidentielle qu’ils doivent être présents et avoir toute leur place, alors qu’il s’agit là de choisir la femme et l’homme qui portera les grandes orientations du pays? Ou bien que le système électoral des législatives soit revu afin que ces « petits » puissent avoir des élus et débattre à l’Assemblée. Je ne défends pas une proportionnelle intégrale, mais une dose de proportionnelle (type Allemagne). Certes cela donnera des élus au FN, mais peut-on faire taire 18% de l’électorat?

    Cordialement

  • Eh bien, en ce qui me concerne, créer un ministère de l’Instruction Publique, voilà qui m’enthousiasme, réellement! Car depuis que l’Instruction Publique est devenue l’Education Nationale, que de catastrophes successives! Pour qui connaît un peu ce qui se passe à l’intérieur de l’Ed Nat, c’est urgent! Si cela pouvait remettre chacun dans son rôle: les parents devant éduquer et l’école instruire! Madame Boutin, un bon point!

  • Comme je te le disais sur Twitter, si les « petits candidats » faisaient alliance pour déserter les plateaux TV et Radio chaque fois que la question de leur ralliement leur sera posé, je gage qu’à moyen terme on revienne sur un débat de meilleure qualité.

  • @ NukeFrog : je ne la vois pas, en effet, participer à une forme de « tous pourris » ou faire un coup de p__ quelconque. Ce n’est pas son genre et, en outre, ce serait mal perçu par son électorat. En revanche, oui, qu’elle appelle à l’abstention, c’est une éventualité.

    On me susurre d’ailleurs à l’oreillette, en haut lieu, depuis la publication de ce billet, que l’Elysée se montrerait fébrile depuis lundi.

    @ Incarnare : je crains de pouvoir gager qu’à moyen terme on ne les entendrait plus du tout.

    @ Régis de BERRANGER : je suis assez d’accord sur la question d’une part de proportionnelle. Mais, sur la présidentielle, à partir de quand déciderait-on qu’un candidat n’a aucune chance de « porter les grandes orientations du pays » ? Et « à partir de quand » renvoie tant à un seuil qu’à une date ? On l’estimerait en octobre, en février ?

    Notre régime est présidentiel (quasi) : il n’est pas étonnant que cela incite à concourir à la présidentielle pour exister. Dans le cas contraire, cela laisse un peu penser que le parti n’a personne d’apte à « porter les grandes orientations du pays » en rayon.

    NukeFrog a écrit ::

    Un article des échos évoquant un système consistant faire coexister le parrainage actuel avec une solution alternative de parrainage citoyen : http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/innovation-competences/droit-finance/0201780939753-elections-le-casse-tete-des-parrainages-260066.php

    C’est pas idiot.

  • Je te remercie beaucoup pour cette contribution intéressante. Effectivement, je pense que les arrangements politiques n’ont pas de valeur face à la défense des idées…
    Cependant, je ne partage pas ton point de vue lorsque tu dis que la présence de Christine Boutin auprès de Nicolas Sarkozy, dès 2007 et dans les premières années de son mandat, n’a eu aucun effet sur la conduite du gouvernement. Je me rappelle par exemple combien j’ai apprécié qu’elle use de son influence lorsque Nadine Morano tentait de mettre au point un projet de loi sur le statut du « beau-parent »… Non, je ne crois pas qu »on puisse dire que l’influence de Christine Boutin était réduite à néant, et je pense au contraire qu’elle était alors la voix d’un grand nombre chrétiens de la majorité à ce moment là. Nicolas Sarkozy l’a bien compris en retirant son projet, n’est-ce pas ?

  • J’accepte par avance toutes critiques – si possibles bienveillantes- et toutes corrections, contradictions à ce que je vais écrire. Mon but en intervenant sur ce blog n’est pas d’agresser quiconque et de provoquer polémiques et disputes sur ce blog ni de jouer au troll de service. Je n’ai aucune compétence intellectuelle particulière et aucun diplôme universitaire pour « justifier » mes propos à venir. Je livre juste ici et aujourd’hui quelques remarques de citoyen qui vote encore.

    1/ La Démocratie chrétienne a du mal à exister en France et à être un parti de masse. L’Eglise a surtout soutenu la Monarchie dans notre pays et a eu beaucoup de mal à accepter la République. A partir de la seconde guerre mondiale la Démocratie chrétienne va jouer un rôle dans la vie politique de notre pays. Toujours en participant à des gouvernements de droite. A gauche les alliances politiques se font surtout entre socialistes et communistes et radicaux de gauche. Et depuis l’effondrement du PCF et des Radicaux de gauche entre socialistes et écologistes. Les partis chrétiens sociaux à ce jour n’ont eu d’autres choix que d’essayer de se faire entendre des partis de droite.

    2/ De Gaulle a voulu la « présidencialisation » de notre système car il reprochait au système parlementaire précédent l’instabilité gouvernementale que notre pays a connu par le passé et l’effondrement du pouvoir en 40 parce que le pouvoir était alors « dilué » entre des hommes plus préoccupés par des ambitions personnelles que par l’intérêt du pays que seul un homme d’ exception au dessus des partis peut incarner. C’est je crois ce qui l’a guidé dans son désir de remettre l’élection d’un président de la République entre les mains du peuple.

    3/ Résultat des courses aujourd’hui l’élection présidentielle est une formidable tribune publique qui permet à des personnes que l’on voit peu et entend peu dans la vie associative, municipale, cantonale, régionale, nationale, européenne de se faire connaître et de faire connaître les idées qu’ils proposent au pays.

    4/ Les télés, les radios, les journaux ont accentué ce phénomène.

    5/ Il m’arrive de me demander parfois si – comme on a assisté à l’effondrement de la Monarchie – on ne pourrait pas assister un jour à l’effondrement de la République ? République à bout de souffle comme jadis la monarchie en 89 ? République qui divise plus qu’elle ne réunit ? Qui exclut ? Qui n’est plus au service du bien être de tous ?

  • Version abrégée du mail que je viens d’envoyer à Koztoujours.

    Je me pose plusieurs questions, des centaines.
    Quoiqu’il en soit, je ne voterai pas Nicolas Sarkozy au premier tour . Son bilan est globalement positif (on dirait du Marchais…) mais trop de choses m’ont choqué. Sa vie privée étalée, l’affaire de la grippe A, sa volonté de mettre en place des jurés dans les tribunaux correctionnels. Grave erreur, il n’y a personne qui assiste aux procès et ce n’est pas ça qui aidera le citoyen à y voir plus clair et puis avec quel argent…
    Après, je reste fondamentalement de droite. Villepin et Dupont-Aignan n’entrent pas, pour moi, dans cette vision. Ce sera long et compliqué à expliquer.
    Il reste Morin et Boutin. Son programme économique me semble très idéaliste et impossible à mettre en place. Pourtant, j’ai beaucoup d’estime, d’amitié pour Maxence Poumaere, un jeune formidable à la tête de ce parti.
    Je ne sais pas. Entre la doctrine sociale de l’Église, mes convictions et le pragmatisme, j’hésite.

    Il est toujours difficile de savoir dire non. Je le fais, mais sans grand panache, car toujours dans l’anonymat par peur de représailles, je l’avoue; mais au moins, j’estime avoir fait mon devoir. Les conditions dans lesquelles les subventions sont allouées aux associations sont affolantes. Personne ne vote contre alors qu’il s’agit de l’argent de l’Etat et que le vote est à bulletins secrets.

    Morin a mon charisme, c’est à dire très peu. Néanmoins, les idées du NC sont les miennes, à quelques exceptions près notamment du point de vue sociétal.
    Sa volonté de mettre en place une société de reconnaissance me semble essentielle. Quelle hypocrisie de déconsidérer ainsi les métiers manuels. Un ami fait des études de menuiserie et il est très heureux. Je suis très attaché à cette notion de droit et de devoir. Que répondre à ceux qui critiquent le prix des frais d’inscription à l’université (400 euros de mémoire) quand ces dites personnes ont un iphone (neuf) avec un forfait adapté à 50 euros par mois.
    Ces remarques, je me les pose souvent, je ne suis pas le seul. J’ai la chance de faire les études que j’aime, d’être bien entouré et de pouvoir m’investir dans une passion peut-être devrais je me contenter de ça. Sûrement. J’apprends aujourd’hui, j’agis plus tard, j’espère en tout cas.

  • Bien d’accord sur le verrouillage actuel par l’UMP et le PS des parrainages qui risquent de pénaliser certains candidats (sauf Marine Le Pen pour laquelle ils n’oseront pas risquer de l’empêcher de se présenter). Je soutiens moi aussi un « petit » candidat même si ce n’est pas le même que vous et je sais que c’est galère pour démarcher les élus (même s’il est en bonne voie de les obtenir – N.Dupont-Aignan) et ce même en assurant que parrainage ne veut pas dire automatiquement soutien au candidat (mais seulement soutien au débat démocratique).

    En fait, il y aurait beaucoup moins de difficultés à rallier 500 parrainages, même pour les « petits » candidats, si ces parrainages restaient confidentiels (sauf évidemment pour la commission chargée de valider lesdits parrainages). Cela permettrait de parrainer sans risquer des « représailles » des donneurs de subventions départementales ou régionales si, étant du même parti, on s’avisait de parrainer quelqu’un d’autre que le candidat officiel ou encore, quand on est « sans étiquette » (petit maire rural généralement) éviter de donner l’impression de « trahir » cette neutralité en parrainant qui que ce soit.
    Les 500 parrainages resteraient toujours difficiles à trouver pour les candidats « fantaisistes » mais l’anonymat permettrait aux petits candidats « sérieux » de trouver leurs signatures sans problèmes.

  • Je trouve que Christine BOUTIN a des convictions et du courage. Mais je n’ai pas du tout apprécié sa sortie et sa menace. Que veut-elle dire au juste ? Appeler à voter pour un autre candidat que Monsieur SARKOZY ? MORIN ? BAYROU ?
    Combien y a-t-il en France de maires UMP ? Je pense que Madame BOUTIN peut trouver encore 350 signatures. Est-il vraiment étonnant que les maires appartenant à la majorité ne lui donnent pas leur signature ?

  • On ne veut pas de petits candidats. Or le monde est en crise, crise de la financiarisation de l’économie, crise découlant de plusieurs décennies d’un désordre monétaire international fondé sur l’étalon dollar. L’Europe est en crise, crise résultant d’une inaptitude structurelle de l’Euro à bénéficier à toutes les économies européennes, trop disparates pour une monnaie unique.

    Le paradoxe de l’élection qui s’annonce est que les deux plus gros candidats incarnent la perpétuation de la politique qui détruit notre économie depuis 20 ans en Europe.
    Leur seule excuse est que, de toutes façons, la France n’a plus les moyens de maîtriser son destin, s’étant privée de tout levier d’action par une succession d’abandons de souveraineté.

    Heureusement qu’il y a des petits candidats. Sinon, le seul moyen de sanctionner un quart de siècle d’errances sera de voter pour le seul gros candidat qui n’incarne pas une politique d’inféodation aux marchés et à la bureaucratie européenne : la fille Le Pen.

    Cela ne me réjouit pas de le dire, mais l’absence de candidat gaulliste à droite (Sarkozy étant au fond un giscardien) pourrait ouvrir un boulevard à l’extrême droite. Quand l’électorat populaire prendra conscience que la politique économique de Sarkozy se réduit à de la gesticulation, quand l’électorat populaire de gauche prendra conscience que Hollande n’a pas d’alternative à proposer à la politique d’austérité qui s’annonce, les deux grands candidats risquent fort de plonger. Leur seule chance de contenir l’extrême droite sera que les voix perdus se dispersent entre de multiples petits candidats.

    Cela dit, en tant qu’admirateur de François Fillon, j’ose espérer qu’il fait le calcul d’un échec cuisant de Sarkozy en 2012 pour reconstruire ensuite la droite sur des bases néogaullistes, laissant à Hollande le soin de conduire une politique d’austérité que la gauche mènera à bien mieux que la droite.

  • Claribelle a écrit ::

    En fait, il y aurait beaucoup moins de difficultés à rallier 500 parrainages, même pour les « petits » candidats, si ces parrainages restaient confidentiels

    En effet, ce serait moins difficile. Mais ce ne serait pas tellement mieux, du point de vue de la démocratie. Qu’on le veuille ou non, le parrainage du maire, c’est un soutien, et il est hypocrite de la part des candidats de prétendre le contraire. Dans une démocratie un tant soit peu transparente, les citoyens ont le droit de savoir qui le maire qu’ils ont élu décide de soutenir.

  • @Gwynfrid

    Je suis en total désaccord avec votre commentaire. Un parti comme le Front National, qui fait plus de 10% aux elections présidentielles depuis que je suis né (1983) DOIT pouvoir se présenter. Si j’étais maire, je parrainerai Marine Le Pen sans états d’ame, simplement parce que si elle ne peut pas se présenter, je ne comprends pas que Eva Joly, Jean Luc Mélenchon, Christine Boutin, Hervé Morin et autres le puissent. Ce serait une expression claire de ma vision de la démocratie mais en aucun cas un soutin à Marine Le Pen.

  • @ Tuesd:

    Je ne souhaite pas particulièrement que Mme Le Pen soit exclue de l’élection (je souhaite simplement qu’elle y soit battue). Cependant, dans l’hypothèse où en tant que maire vous décidiez de la parrainer, je trouverais inacceptable que cela se fasse en secret. Le maire ne détient ses pouvoirs, y compris celui de parrainer, qu’en raison du suffrage de ses électeurs: il leur doit, par conséquent, la transparence sur les décisions qu’il prend à ce titre.

  • @ Gwynfrid:

    Oui mais malheureusement, le fait que de nombreuses personnes pensent, comme vous, que parrainage vaut soutient fait qu’il est tres délicat de parrainer certains candidats.
    Je contredis avant tout cette partie de votre commentaire:

    Gwynfrid a écrit ::

    […]Qu’on le veuille ou non, le parrainage du maire, c’est un soutien, et il est hypocrite de la part des candidats de prétendre le contraire.[…]

    Sans cette affirmation, votre justification de la publicité ds parrainages est affaiblie. En effet, dans un monde idéal il faudrait à nos élus le courage politique d’assumer leurs choix et leurs idées (en l’occurrence parrainer quelqu’un veut simplement dire « je pense que le peuple doit avoir l’occasion de voter pour cette personne » et non « doit voter pour »)

    Ces choix sont tellement facile à détourner de leur sens premier qu’on ne peut pas esperer systématiquement que des hommes (forcéments imparfaits et au moins un peu laches) prennent des (petits) risques de façon désinteressée.

  • Physdémon a écrit ::

    j’ose espérer qu’il fait le calcul d’un échec cuisant de Sarkozy en 2012 pour reconstruire ensuite la droite sur des bases néogaullistes, laissant à Hollande le soin de conduire une politique d’austérité que la gauche mènera à bien mieux que la droite.

    Disposé à reprendre une dose de « Chirac » ? Que vous êtes courageux…

    Le problème de la France, c’est son addiction à la dépense publique, qui l’a livrée poings et pieds liés aux diktats des marchés financiers.

    UMP, PS, néogaullistes, tous se comportent en drogués. Alors, quelle importance ? De toutes façons, dans six mois, c’est Christine Lagarde qui prend le pouvoir en France.

  • Je ne crois guère aux débats d’idées multidimensionnels à l’occasion des présidentielles.

    Dans bien des pays, ce débat à lieu au sein des grands partis et se traduit en temps et en heure par un changement de leadership qui a lieu à temps pour préparer les grandes échéances électorales. Le chef du parti a naturellement vocation à être chef du gouvernement en cas de succès électoral : voir la prise du pouvoir chez les Tories par la Dame de Fer, au Labour par Tony Blair, les luttes au sein du SDP entre Schroeder et Lafontaine.

    Cela va avec un régime parlementaire discipliné par le droit de dissolution accordé au chef de gouvernement, équilibre qui me paraît bien préférable au bonapartisme honteux qui nous sert de constitution.

  • Mon pauvre Aristote,

    Croyez-vous que le fond du problème soit les excès de la dépense publique. Vous êtes à bord d’un paquebot qui sombre et vous vous plaignez que l’on ait négligé de couper l’électricité dans les cabines abandonnés par les passagers.

    Notre premier problème, c’est quatre décennies d’hégémonie monétaire du dollar et les désordres qu’elle induit sur l’ensemble de l’économie mondial.
    Notre deuxième problème est une monnaie unique européenne inadaptée aux économies nationales de la France, de l’Italie et de l’Espagne, entre autres.
    Le problème du déficit budgétaire de a France vient loin derrière. Il aggrave la situation, c’est vrai. Mais il n’est pas la cause profonde d’une crise mondiale, dont les salaires des instituteurs et des employés de la DDE ne sont pas les principaux responsables…

  • Merci Physdémon de rappeler la réalité à nos pauvres libéraux et leur petite lorgnette idéologique.
    C’est tout le système, porté à son paroxysme depuis une trentaine d’années, quand, par abandons successifs de souveraineté, les politiques se sont vendus au pouvoir des « marchés », qui vacille dangereusement.

    Pour dire le fond des choses, et aller encore plus loin que Physdémon, c’est l’idéologie libérale-libertaire réalisée, idéologie qui fonde notre système, à droite comme à gauche (cf JC Michéa par exemple), qui montre son inanité. La distinction étatistes/libéraux, droite/gauche, est désormais inopérante.
    A mon sens, par conséquent, il n’y a personne pour qui je puis voter en conscience en 2012, car tous font partie prenante de ce système totalisant ; les quelques « réformateurs » (ou petits candidats) ne le sont qu’à la marge.
    Tous, par leur formation, leurs habitudes, leur déconnexion de la réalité (même physique ! je pense là par exemple à la crise énergétique gigantesque qui se profile, mais le Progrès pourvoira), ne veulent pas VOIR ce qu’ils ont sous les yeux : ce n’est pas dans leur logiciel.

  • Il est contraire à l’esprit de la V° République qu’on mette en doute la légitimité des « petits candidats ». (Je m’efforce de revenir au fond du problème).

    L’un des objectifs de la constitution de 58, modifiée en 62, était de mettre fin au « régime des partis » de la IV ° République, quand la collusion du centre-droit et du centre-gauche confisquait le pouvoir au détriment de la très grande majorité des Français. L’un des objectifs de la nouvelle constitution était de faire en sorte que le chef de l’Etat ne soit pas l’otage de partis politiques, d’où l’instauration en 62 de l’élection au suffrage universel direct. Lorsque fut instituée la règle des 500 signatures, il s’agissait d’écarter les candidatures fantaisistes style Coluche.
    Mais de nos jours, la règle des 500 signatures devient un moyen d’empêcher la volonté du peuple de s’exprimer en dehors des cadres préétablis par les partis au pouvoir . Tout cela bafoue l’idée de souveraineté populaire qui est le premier principe de notre République.

    Par ailleurs, cette adultération de notre démocratie n’est pas le seul fait du comportement factieux de la clique sarkozyste. Elle correspond à une évolution fâcheuse de notre vie politique depuis une vingtaine d’années. Nous assistons en effet à une collusion des centres qui empêche de développer tout projet politique alternatif à ceux du centre gauche et du centre droit, tous deux européistes et libre-échangistes.
    De puis 1988 où Mitterrand, a fait de la politique du « ni..ni » (ni nationalisation ni privatisation) et de la relance de la construction européenne ses objectifs prioritaires, et depuis 1989 où, par pur opportunisme, Chirac a tourné le dos au gaullisme en acceptant le traité de Maastricht, nous assistons à une nouvelle collusion des centres qui a mis à l’écart des affaires publiques nos hommes politiques les plus clairvoyants (Chevènement, Séguin) au profit de démagogues tout juste bons à flairer le sens du vent (Chirac,Sarkozy, Royal).

    Bilan: une minorité de notables europhiles et libre-échangistes détient le pouvoir en France. Elle a sacrifié la majeure partie de notre agriculture et de notre industrie pour enrichir la minorité des holdings qui tiennent le haut du CAC 40. Elle a trahi la volonté populaire en s’obstinant dans une politique d’intégration européenne clairement rejetée par le référendum du 29 mai. Et maintenant, elle s’efforce de circonvenir l’élection présidentielle…

    Tout cela est très inquiétant pour notre démocratie.

  • Aristote,

    C’est se méprendre sur de Gaulle que d’en faire un bonapartiste.

    Le gaullisme n’a rien à voir avec le bonapartisme. De Gaulle n’aimait guère Napoléon. Ses références en politiques étaient Chateaubriand, Barrès, Péguy et Polybe : un légitimiste ouvert au parlementarisme, un républicain nationaliste, un socialiste chrétien et le théoricien antique des « constitutions mixtes » (cf Histoires, livre VI).

    La pensée constitutionnelle de De Gaulle est une pensée de l’équilibre entre démocratie, monarchie et aristocratie. Aussi notre régime est-il mixte, à la fois présidentiel et parlementaire. L’idée de De Gaulle en créant l’institution présidentielle était de placer à la tête de l’Etat un chef qui incarne dans un esprit monarchique assumé l’unité de la nation et défende l’intérêt général face aux vues partisanes des parlementaires. Le caractère monarchique de la fonction présidentielle allié au caractère démocratique de son élection devait compenser le caractère excessivement oligarchique du système parlementaire.

    Malheureusement, notre constitution s’est fort éloignée de ses principes depuis la suppression du septennat… Sarkozy n’a rien d’un monarque : avec ses manières ubuesques, il est resté un chef de faction.

    Mes hommages à Herpyllis.

  • la démocratie ce n’est pas la pagaille et la multiplication des petits candidats ne renforce pas obligatoirement le débat .Déja à 4 ,5 c’est nul ,alors quid de la multiplication d’arguments politiciens destinés surtout à faire parler de son auteur .La situation actuelle est suffisamment complexe et périlleuse pour se laisser aller aux divagations de politiciens frustrés qui encombrent plus qu’ils n’enrichissent. ET quid des temps de parole attribués à ces rigolos .Je prefererais des débats plus serieux des candidats vraiment susceptibles de gouverner

  • Tuesd a écrit ::

    Oui mais malheureusement, le fait que de nombreuses personnes pensent, comme vous, que parrainage vaut soutient fait qu’il est tres délicat de parrainer certains candidats.

    Si le parrainage n’est pas un soutien, qu’est-il alors ? Pourriez-vous parrainer un candidat, et en même temps souhaiter qu’il ne fasse pas un bon score ? La contradiction saute aux yeux. Parrainer, c’est présenter une personne au suffrage national. C’est donc la mettre en avant pour qu’elle soit élue, ou, dans le cas des « petites » candidatures, pour qu’elle rassemble le plus de suffrages possible afin que ses idées aient de l’influence sur la vie politique des années qui viennent.

    Tuesd a écrit ::

    parrainer quelqu’un veut simplement dire « je pense que le peuple doit avoir l’occasion de voter pour cette personne » et non « doit voter pour »

    Cette définition me paraît bien trop éthérée pour être recevable. L’élection est un acte qui consiste à choisir, X ou Y, oui ou non. Les maires ne sont pas obligés de parrainer: le parrainage est donc un acte positif et engageant. Ils doivent soit être capables de l’assumer, soit s’en abstenir.

    Si on veut remettre en question le système actuel, il me semble bien préférable d’ouvrir une possibilité de parrainage populaire avec quelques centaines de milliers de signatures, plutôt que de donner aux maires la possibilité de donner une signature anonyme qui serait nécessairement suspecte.

  • Plus on s’approche des élections, et plus les débats chez koz prennent de la hauteur. C’est tout à fait à contre courant et fort plaisant. La faute à l’hôte sans doute.

    Aux quelques uns qui ici, contre vents et marées, persistent à distinguer les « petits candidats » de ceux qui sont « aptes à gouverner », je pose sérieusement la question: en quoi Sarkozy et Royal sont ils « aptes à gouverner »? Je ne vois pas.

    Pour les petits candidats, la seule question est de savoir s’ils sont là pour faire un score et « peser » ou simplement pour être au second tour et le gagner. Dans le deuxième cas, je ne vois pas au nom de quoi quelqu’un pourrait décréter qu’ils sont plus « petits » que d’autres.

  • @Gwynfrid, n’y a-t-il pas eu par le passé le parrainage de petits candidats dans l’espoir qu’ils feraient un score qui affaiblirait l’adversaire?
    @Gatien, je pense qu’il y a des petits candidats qui savent sans doute très bien qu’ils ne seront pas au deuxième tour mais qui « profitent » des présidentielles et de la tribune médiatique offerte pour faire connaître leurs idées qui le reste du temps ont du mal à franchir le « mur médiatique ambiant habituel ». Je me trompe?

  • Probablement, jfsadys. C’est d’ailleurs une stratégie revendiquée à l’extrême gauche. Quel est le rapport avec mon deuxième cas?

  • Rappelons nous cet épisode qui permet de relativiser les leçons de morale que nous offre Mme Boutin:

    « Christine Boutin perçoit 9 500 euros mensuels depuis avril pour une mission sur la mondialisation que lui a confiée l’Elysée, révèle Le Canard enchaîné dans son édition du mercredi 9 juin, chiffre que l’ancienne ministre a confirmé, parlant d’une « mission très importante ». Mais l’ancienne ministre perçoit également des indemnités en tant que conseillère générale et au titre de la retraite parlementaire ».

    Il faut donc ajouter aux 9 500 euros mensuels de la mission, une indemnité de conseillère générale des Yvelines de 2 605 euros brut. Et sa retraite de parlementaire – sachant qu’elle a siégé de 1986 à 2007, celle-ci peut s’élever à près de 6 000 euros mensuels. Soit un total qui avoisine les 18 000 euros par mois.

    Dans un pays en surendettement, que faut-il penser d’un tel comportement ? est-il légitime, normal ou abusif ?

    Nos élus ne devraient-ils pas spontanément nous montrer l’exemple, sans que le Canard ait besoin de les ramener sur un chemin vertueux ?

  • @Gatien, mon commentaire n’a pas vraiment de rapport avec le deuxième cas que vous évoquez à savoir que le « petit » candidat se présente parce qu’il espère être là au deuxième tour et l’emporter. Je n’ai aucune idée de ce qui va se passer aux élections à venir tout comme je n’ai aucune idée de ce qui va se passer d’ici là. Je n’ai pas vu venir les évènements dans les pays arabes, ni la crise France Turquie ni la plupart des conflits sociaux qui se succèdent en France. Et tant d’autres choses encore. Je suis d’accord avec vous quand vous écrivez qu’il n’y a pas de petits candidats et de « grands » candidats aptes quant à eux à gouverner. Je ne sais pas, je ne sais plus s’il faut écouter ou non les sondages, si les jeux sont fait d’avance ou pas. Depuis 1989 des évènements historiques se succèdent sans que je ne parvienne vraiment à discerner où tout cela va nous mener? Avec parfois le sentiment que je n’ai plus prise, que nous n’avons plus prise sur notre destin. Enfin personnellement je ne crois pas trop au sauveur suprême. Collectivement sommes-nous capables de prendre notre destin en mains?

  • Physdémon a écrit ::

    Le problème du déficit budgétaire de a France vient loin derrière. Il aggrave la situation, c’est vrai. Mais il n’est pas la cause profonde d’une crise mondiale, dont les salaires des instituteurs et des employés de la DDE ne sont pas les principaux responsables…

    Loin de moi l’idée que le déficit budgétaire de la France soit la seule cause de la crise mondiale. Nous ne sommes pas les seuls en déficit, et le déficit US est de fait à l’origine du désordre monétaire international.

    Mais il se trouve que la France peut agir sur son déficit, alors qu’elle a peu de levier pour contraindre la politique budgétaire US. Et à l’évidence, les pays qui abordent ces temps troublés avec des finances en ordre ont des degrés de liberté que n’ont pas les pays qui comme la France sont sur la corde raide.

    De Gaulle qui voulait l’indépendance avait commencé par remettre en ordre les finances de la France !

    L’État a un rôle à jouer, mais quel qu’il soit ou devrait être, je ne comprends toujours pas en quoi 55 % du PIB en dépense publique, le mille feuilles des collectivités territoriales ou la surdensité hospitalière de notre beau pays contribuent en quoi que ce soit à l’affirmation de notre indépendance. Nous ne sommes ni mieux éduqués, ni mieux soignés que des pays dont la dépense publique est inférieure de 10 points à celle de la France.

    Et puis il y a une dimension de justice sociale que l’on refuse de voir. Dans un pays où la dépense publique représente 35 % du PIB, il est possible d’avoir une fiscalité progressive, avec une imposition moyenne globale (TVA, cotisations sociales, TF, IRPP, etc.) de peut-être 30 % pour la masse, 45 % pour les plus aisés, soit 50 % de plus pour ces derniers. Quand la dépense publique atteint 55 %, une progressivité équivalent conduirait à imposer les plus aisés à 65 % ou plus en moyenne. C’est en pratique impossible et l’on a le choix entre l’exil fiscal des plus aisés, qui ne rapporte rien aux plus pauvres, ou à la multiplication des niches fiscales qui rendent inopérants les taux d’imposition nominaux élevés sensés frapper les plus riches, au prix d’un arbitraire fiscal ubuesque et de graves distorsions économiques. La France exporte des bac plus 5 et importe des bac moins 5. Cela durera ce que cela durera.

    In fine, ceux qui paient pour l’obésité du système, ce sont les plus faibles, ceux qui ne peuvent pas partir. Ils paient par l’impôt, ils paient par le chômage induit par l’asphyxie du secteur privé.

  • Physdémon a écrit ::

    Le caractère monarchique de la fonction présidentielle allié au caractère démocratique de son élection devait compenser le caractère excessivement oligarchique du système parlementaire.

    Il me semble que de Gaulle voulait surtout une fonction taillée pour le personnage qu’il était. Le caractère oligarchique de la IVème ne provenait pas du parlementarisme en tant que tel, que d’un parlementarisme qui refusait la discipline du droit de dissolution à disposition du chef de gouvernement.

    Pas plus que la crise financière, l’anomie politique n’est pas spécifique à la France. Vous n’aimez pas NS, mais regardez l’Italie, la Belgique, la Grèce… La crise est celle de la démocratie, dont la dimension représentative est violemment remise en cause par l’instantanéité médiatique. NS se comporte trop souvent en gamin mal élevé, mais il est quelque part représentatif de ses concitoyens : ce n’est pas un libéral, son tempérament est volontariste, même si sa volonté dure ce que dure l’urgence médiatique du jour, mais il est libertaire et refuse toute référence morale surplombante. Quel qu’il soit, le prochain Président sera du même moule…

  • Moi je suis plutôt favorable à faciliter l’accession des petits. On ne sait jamais, sur un malentendu on pourrait voir émerger un candidat libéral. Quelqu’un qui prônerait que l’Etat sorte ses sales pattes de tous les endroits où son omniprésence a fait la preuve de sa malfaisance : emploi, culture, logement, éducation, finance, religion, histoire, media, transport, relations commerciales, relations sociales, retraites, innovation… la liste est inépuisable.

    Aristote a écrit ::

    In fine, ceux qui paient pour l’obésité du système, ce sont les plus faibles, ceux qui ne peuvent pas partir. Ils paient par l’impôt, ils paient par le chômage induit par l’asphyxie du secteur privé.

    Tu as raison. Mais en principe, rien n’empêche les plus faibles de partir. Historiquement, dans les pays à forte tradition émigrante (Irlande, Portugal, Pologne…) ce sont souvent les plus pauvres qui partaient, ils n’avaient rien à perdre.

    La grande perversité du système français, c’est d’enfermer les pauvres en leur faisant miroiter l’illusion de la sécurité. L’exemple le plus gerbant est notre splendide système de retraite par répartition. En forçant tout le monde à cotiser à ce Madoff généralisé on a donné aux pauvres l’illusion qu’ils ont quelque chose à perdre. « Je suis chômeur et j’ai peu d’espoir de retrouver un job (malgré les efforts croissants de l’Etat pour « m’aider » en cognant sur les employeurs) mais si j’émigre, je perdrai mes droits à la retraite et je me retrouverai sans filet ».

    Plus il y a de pauvres, plus l’Etat justifie son existence. Le cercle vicieux parfait.

  • Lib a écrit: »mais si j’émigre, je perdrai mes droits à la retraite et je me retrouverai sans filet ».

    Pour ma part je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un qui partait à l ‘étranger perdait ses droits futurs à la retraite , aucunement.
    Par ailleurs Lib, il serait intéressant de nous dire dans quel domaine vous consentiriez à voir l’Etat faire quelque chose

  • Qu’on le veuille ou non, le futur président de la République sera Nicolas Sarkozy ou François Hollande. Et les deux seuls partis en position de gouverner aujourd’hui sont l’UMP et le PS. C’est le seul enjeu de l’élection. Dans ce contexte, personnellement, je choisis dès le premier tour celui qui est à mes yeux le meilleur des deux (ou le moins pire). Dans ce type d’élection, la dynamique créée par le premier tour est en effet importante et avec le risque Le Pen, il n’y a pas la place pour d’autres enjeux… même si l’on scrutera avec attention les scores de Marine Le Pen et de François Bayrou, et à un degré moindre ceux de Jean-Luc Mélenchon et d’Eva Joly. Quant aux autres candidats, dont Christine Boutin et Hervé Morin, si c’est pour faire 1% ou moins, on peut se demander à quoi ça rime ? A montrer que le centre droit ou que l’approche spécifiquement chrétienne de la politique française représentent moins de 1% de la population – autrement dit rien ? Cela pourrait être au final contreproductif pour les idées défendues…

  • Je souhaiterais apporter ici le témoignage d’un militant qui participe activement à la chasse aux parrainages. Je soutiens Nicolas Dupont Aignan (NDA) et je fais partie de ceux qui, simples citoyens, donnent de leur temps pour aller à la rencontre des maires. C’est une expérience extraordinaire qui permet de découvrir réellement la France en profondeur. Et elle est fabuleuse, la France. Je rappelle que, contrairement à ce qui a pu être dit dans les commentaires, le parrainage n’est en aucune manière conçu comme un soutien. Comme le rappelle NDA : « C’est le général de Gaulle lui-même qui avait souhaité que les maires puissent jouer le rôle de filtre démocratique en désignant les candidats selon eux dignes de se présenter à la magistrature suprême. En effet, il savait combien les appareils politiques aiment confisquer la vie démocratique lorsqu’ils sont au pouvoir, et combien les maires et les conseillers généraux restent au contraire indépendants et libres. » Le parrainage n’est que la matérialisation du pouvoir des élus de terrain de faire vivre le jeu de la démocratie en autorisant des sensibilités différentes de s’exprimer tout en empêchant un trop plein de candidatures farfelues.

    Il est évident qu’il y va de la santé de notre démocratie. Quelqu’un comme NDA ne sera pas élu mais il est essentiel que lui, comme d’autres, puisse s’exprimer afin que les citoyens constatent qu’il y a d’autres alternatives et que d’autres idées existent. Si le débat reste enfermé entre les 2 grands partis, le risque est immense qu’à terme, la frustration et la colère l’emportent et entraînent des convulsions aux conséquences imprévisibles que nous regretterons tous

  • Gwynfrid a écrit ::

    Pourriez-vous parrainer un candidat, et en même temps souhaiter qu’il ne fasse pas un bon score ? La contradiction saute aux yeux.

    Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez les exprimer.
    Lire aussi le commentaire de RST sur les élus locaux indépendants des appareils politiques.

    dominique bargiarelli a écrit ::

    Pour ma part je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un qui partait à l ‘étranger perdait ses droits futurs à la retraite , aucunement.

    Si vous travaillez 20 ans en France, puis 20 ans ailleurs, vos droits à la retraite française sont infinitésimaux. Vous avez le choix : soit vous asseoir purement et simplement sur vos 20 ans de cotisations, soit continuer à bosser jusqu’à 85 ans pour avoir vos 160 (ou 180) trimestres de cotisation. Dans les deux cas, vous n’avez pas de retraite.

    dominique bargiarelli a écrit ::

    Par ailleurs Lib, il serait intéressant de nous dire dans quel domaine vous consentiriez à voir l’Etat faire quelque chose

    Police, justice, diplomatie, armée, concurrence, redistribution, un peu la santé. C’est déjà beaucoup. Que l’Etat démontre déjà qu’il est capable de faire ces choses-là convenablement; on en est loin.

  • 3un peu la santé » j’ai une belle-soeur vivant aux EU et qui a accouché la-bas : elle n’a mis que 5 ans pour payer le coût de son séjour de 48h à peine en clinique.
    Effectivement , il ne faut surtout pas que l’Etat s ‘occupe trop de la santé, surtout pas…

  • Ha, vous n’avez pas traîné pour dégainer la pompe à pathos. De l’émotion, de la victime, du petit zenfant, du pauvre… tout pour ne surtout pas réfléchir. Nous sommes bien en Sarkozie.

    On ne vous l’a sans doute pas appris à l’école publique mais ce n’est pas l’Etat qui a inventé la sécu. Des sociétés de secours mutuel sont apparues spontanément au début du 19e siècle parmi les franges les plus démunies de la population; et ont connu un développement florissant. Dans les années 20, un Américain sur trois était membre d’une telle société.

    L’adhésion était libre et les subventions publiques absentes. Par voie de conséquence, les adhérents considéraient ces caisses comme un trésor commun et non comme un droizakis. Ces sociétés étaient donc bien gérées et les abus étaient rares. Elles remplissaient également un rôle moral en refusant de payer pour les blessures reçues sous l’influence de l’alcool ou à l’occasion de bagarres.

    La même chose s’est développé en France à peu près au même moment et sous des formes très similaires. Bastiat a écrit un texte lumineux et prémonitoire sur ces sociétés et le risque que l’intervention de l’Etat leur ferait courir.

    Ca ne surprendra que les statophiles béats, mais c’est bien entendu l’Etat qui a tué ces sociétés de secours mutuel au cours du 20e siècle. Cela s’est fait de façon un peu différente sur les deux rives de l’Atlantique. Aux US, sous l’influence de lobbies déterminés à tuer leur concurrents, l’Etat a promulgué une foultitude de réglementations hostiles à ces caisses mutuelles. En France, on a fait beaucoup plus simple, on a seulement rendu obligatoire le système étatique. On ne va pas s’emmerder avec la liberté, ce n’est pas comme si c’était mentionné dans notre devise.

    Résultat des courses, l’Etat (qui aime tellement les pauvres qu’il les multiplie) maintient de force les plus faibles dans la dépendance. Aux US en les forçant à payer cher les prestations d’un système de santé très peu concurrentiel. En France en les condamnant au chômage par des charges sociales exorbitantes (record du monde, s’il vous plaît) qui les rend à la fois trop chers et mal payés.

  • @ Lib:

    J’ai un enfant en cinquième année d’études de médecine, effaré par l’ampleur de la gabegie. Externe en stage, son chef lui demande de faire exécuter une analyse pour un patient. Bon élève, il utilise ce qu’il a appris et fait remarquer que dans le cas en cause, l’analyse est inutile et se fait répondre : dans ce service on fait toujours toutes les analyses. Il ouvre alors le dossier du malade et remarque que l’analyse demandée a été faite il y a peu de temps dans le même hôpital à la demande d’un médecin d’un autre service. Réponse : on s’en fiche, ici on refait systématiquement toutes les analyses…

    Il y aurait un calcul intéressant à faire. On sait que le taux de suicide chez les chômeurs est très supérieur à celui des actifs. Une partie du chômage est attribuable au poids des cotisations sociales. Il n’est pas impossible que l’on soit déjà dans la zone où l’accroissement des dépenses de santé engendre plus de suicides via le chômage qu’il ne sauve de vies par l’accumulation d’analyses « de précaution » !

  • Aristote

    … ». Il n’est pas impossible que l’on soit déjà dans la zone où l’accroissement des dépenses de santé engendre plus de suicides via le chômage qu’il ne sauve de vies … »

    De là à en déduire qu’en réduisant les dépenses de santé on réduira par la même occasion le taux de suicides il n’y a plus qu’un pas que certains apparemment sont bien près de franchir.
    Que le chômage entraine des suicides est sans doute un fait établi ,mais le rapprochement avec les dépenses de santé me parait parfaitement hasardeux pour ne pas dire plus;
    Baissons les cotisations et le chômage se réduira comme peau de chagrin est-ce vraiment sérieux ? Pour ma part j’ai des doutes tout de même…
    @Lib , excusez-moi mais je ne vous ai pas attendu pour savoir que c’était en grande partie la patronat chrétien qui est à l’origine des débuts de la Sécurite Sociale et des allocations familiales.
    Mais lorsque vous dîtes qu’avec les mutuelles un américain sur trois avait une protection sociale j’ose, outrageusement sans doute ,en déduire que deux sur trois en étaient privés.
    Et pour en revenir à votre expatrié j’imagine qu’il sera parti dans un pays bénéficiant d’un système de retraite et que par conséquent à l’âge de son départ à la retraite il bénéficiera des fruits de ses cotisations dans son pays de résidence augmentés de ses 20 années de cotisations au régime français.
    Je ne vois toujours pas en quoi le système français lui interdirait de partir à l’étranger

  • @Jeff

    Qu’on le veuille ou non, le futur président de la République sera Nicolas Sarkozy ou François Hollande.

    Ca a l’apparence de l’évidence, mais ça reste un pari. Et si vous refaites ce même pari à chaque élection, un jour vous perdrez (même pour l’élection qui arrive, votre probabilité de succès n’est pas de 100%). A court terme, l’émergence de partis alternatifs est d’autant moins probables qu’une partie importante des électeurs reste persuadée que soit l’UMP soit le PS doivent remporter les élections.

    Et les deux seuls partis en position de gouverner aujourd’hui sont l’UMP et le PS.

    Ca veut dire quoi « en position de gouverner »? Si les législatives suivent l’élection présidentielle, ça ne veut rien dire du tout.
    L’expérience Bayrou montre qu’un parti se vide d’élus aussi vide que son espérance de victoire s’ammenuise. Inversement, on peut supposer qu’un parti remportant l’élection présidentiel subirait une hausse notable du nombre de ses notables…

  • Je crois que tout le monde est passé à côté de l’info la plus importante de ce billet :
    Christophe Barbier est un guignol ! Et j’ajouterais même : un guignol à écharpe rouge !
    Et ça, ça fait du bien de l’entendre.

  • @ dominique bargiarelli:

    La seule chose que je fais c’est de poser la question. De bons économétriciens devraient être capables sinon de répondre définitivement, du moins de l’éclairer.

    Par ailleurs, toutes les comparaisons internationales montrent qu’entre pays développés, l’état de santé réelle de la population mesuré par des indicateurs comme l’espérance de vie, etc., n’est pas corrélé avec les dépenses. La santé est une question d’hygiène de vie bien avant d’être une question de soins. La France fait partie de ceux qui dépensent le plus, on peut couper sans risque.

    Une piste. La France compte deux fois plus d’hôpitaux que l’Allemagne. L’Allemagne n’a pas deux fois moins de lits d’hôpitaux, mais des hôpitaux plus grands. Les coûts fixes d’un établissement de santé ouvert 24h/24 365 jours par an sont très élevés et les effets d’échelle importants. On sait aussi que la qualité des soins est moins bonne dans les petites structures où les soignants ont une expérience professionnelle insuffisante.

    Il n’y a aucune excuse de santé publique à maintenir la surdensité hospitalière en France, bien au contraire, mais de multiples rentes de situation professionnelles ou politiques qui contribuent à la ruine de la France et incidemment, de son système de santé.

  • Aristote ,vous parlez de surdensité hospitalière ,il me semble que cela varie beaucoup d’une région à l’autre et puis, autre problème lorsque l’ hôpital est le principal employeur de la commune il est bien difficile de vouloir le supprimer au risque d’accentuer le déclin de certaines villes, ne croyez-vous pas? il me semble qu’aucune solution ne tombe réellement sous le sens ,et par exemple 2 hôpitaux distant de 30 kms peut paraître une ineptie, sans doute si les conditions pour d’y rendre ne posent aucune difficultés et ce tout au long de l’année mais ce n’est pas le cas partout.

  • @ Aristote,

    Tu sais bien que le seul facteur poussant au suicide est le fait de bosser chez France Télécom 😐

    dominique bargiarelli a écrit ::

    excusez-moi mais je ne vous ai pas attendu pour savoir que c’était en grande partie la patronat chrétien qui est à l’origine des débuts de la Sécurite Sociale et des allocations familiales.

    C’est encore mieux que ça. C’est né spontanément. Pas besoin de patron, d’Etat ou de Dieu. Si on ne les en empêche pas, les gens, même pauvres, trouvent des solutions tous seuls.

    dominique bargiarelli a écrit ::

    Mais lorsque vous dîtes qu’avec les mutuelles un américain sur trois avait une protection sociale j’ose, outrageusement sans doute ,en déduire que deux sur trois en étaient privés.

    Il faut en déduire que 2 sur 3 n’en avaient pas. Peut-être parce qu’ils en étaient privés, peut-être parce qu’ils bénéficiaient d’un autre système de couverture médicale (assurantiel par exemple), peut-être aussi parce qu’ils avaient choisi de ne pas s’assurer (jugeant par exemple, à tort ou à raison, le coût supérieur aux bénéfices).

    dominique bargiarelli a écrit ::

    Et pour en revenir à votre expatrié j’imagine qu’il sera parti dans un pays bénéficiant d’un système de retraite et que par conséquent à l’âge de son départ à la retraite il bénéficiera des fruits de ses cotisations dans son pays de résidence augmentés de ses 20 années de cotisations au régime français. Je ne vois toujours pas en quoi le système français lui interdirait de partir à l’étranger

    Comme vous devez le savoir, le système français n’est malheureusement pas un système par capitalisation mais un système par répartition. Il en découle que le cotisant ne détient pas une créance proportionnelle aux sommes qu’il a versées mais des « droits » dont le mécanisme de conversion en argent est complexe. Spécifiquement, un facteur prépondérant est le fait d’avoir cotisé le nombre de trimestres réglementaire (c’était 160, ça monte, mais gardons 160 pour simplifier). Si un retraité a cotisé 160 trimestres, il touche sa retraite à taux plein. S’il a cotisé moins, il subit une décote importante. Quelqu’un qui n’a travaillé que 20 ans en France a donc un retard de 80 trimestres et ne touchera qu’une retraite extrêmement faible au regard des sommes cotisées.

    Pour schématiser, celui qui cotise 40 ans en France touche une retraite pleine en France. Celui qui cotise 40 ans aux US touche une retraite pleine aux US. Celui qui cotise 20 ans en France et 20 ans aux US touche une demi retraite aux US et quasiment rien en France.

  • Gatien a écrit ::

    Aux quelques uns qui ici, contre vents et marées, persistent à distinguer les « petits candidats » de ceux qui sont « aptes à gouverner », je pose sérieusement la question: en quoi Sarkozy et Royal sont ils « aptes à gouverner »? Je ne vois pas.

    La définition du « petit candidat » n’est pas qu’il n’est pas apte à gouverner, mais plutôt, qu’il n’est pas apte à être élu. Sa candidature n’est pas inutile pour autant. Elle permet de mesurer l’influence des idées qu’il propose, et, parfois, un bon score peut permettre de peser sur la vie politique après l’élection.

    jfsadys/jf47/andrélugardon a écrit ::

    n’y a-t-il pas eu par le passé le parrainage de petits candidats dans l’espoir qu’ils feraient un score qui affaiblirait l’adversaire?

    C’est possible. Mais même dans cette utilisation perverse, le parrainage vaut soutien: le parti qui se livre à ce genre de jeu espère bien le plus gros score possible pour le candidat ainsi envoyé dans le jeu de quilles adverse.

    RST a écrit ::

    C’est le général de Gaulle lui-même qui avait souhaité que les maires puissent jouer le rôle de filtre démocratique en désignant les candidats selon eux dignes de se présenter à la magistrature suprême. En effet, il savait combien les appareils politiques aiment confisquer la vie démocratique lorsqu’ils sont au pouvoir, et combien les maires et les conseillers généraux restent au contraire indépendants et libres.

    Exact. De ce fait, votre candidat ne devrait pas avoir trop de souci à rassembler ses signatures, à moins bien sûr que les maires et conseillers généraux ne l’en jugent pas digne, justement. Il en est de même de tous les « petits candidats » qui tous les cinq ans viennent pleurer sur l’injustice que représente, selon eux, ce système.

    Lib a écrit ::

    Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez les exprimer.

    « Pour que vous puissiez les exprimer » n’est pas équivalent à « pour que vous puissiez faire campagne pour être Président ». Sinon, il faudrait plusieurs centaines de candidats pour représenter adéquatement toutes les idées politiques dignes d’intérêt dans notre beau pays…

    Le rôle de l’élection présidentielle n’est pas de servir de banc de test pour des idées, nouvelles ou non, ou de sondage géant. Il est de choisir un président pour les 5 prochaines années, si possible dans des conditions claires, telles qu’il puisse s’estimer dépositaire d’un mandat démocratique, et qu’il soit accepté comme légitime, même avec réticence, par la très grande majorité de la population. Le reste, est secondaire par rapport à cet enjeu central.

    D’ailleurs, tous ces candidats prêts à tout pour avoir leur nom sur une affiche, qui estiment indispensable leur contribution au débat à l’égal des « grands » (à savoir, ceux qui sont passés par une pré-sélection beaucoup plus dure), devraient se poser quelques questions: qui se souvient de la contribution au débat de M.Bové en 2007 ? De M.Mégret en 2002 ? De M.Cheminade en 1995 ? De M.Juquin en 1988 ? De M.Crépeau en 1981 ? Qui se souvient, seulement, qu’ils ont été candidats ?

  • @ Gwynfrid

    Je vois que vous arrivez à soutenir une chose et son contraire dans le même commentaire mais peu importe.
    Les temps ont changé et les maires sont de moins en moins indépendants surtout dans les grandes agglomérations où pour se faire élire il faut appartenir à un parti. Si mon candidat, comme vous dites, n’a pas ses parrainages, ce sera plus vraisemblablement parce que beaucoup croient comme vous le prétendez et en complète contradiction avec l’esprit du dispositif que parrainer c’est soutenir. Plusieurs maires m’ont confirmé qu’ils ne parrainaient pas à cause justement du « qu’en dira-t-on » chez leurs administrés. Et pour essayer de diminuer la frustration que l’on peut ressentir après une heure de discussion que l’on croit positive, en rajoutant la phrase qui tue : « Mais bien sûr, si cela avait été confidentiel, je vous l’aurait donné. »

  • RST a écrit ::

    Je vois que vous arrivez à soutenir une chose et son contraire dans le même commentaire

    Je n’ai pas dû être suffisamment clair. Mais, à la relecture, je ne vois pas exactement où vous pouvez trouver une telle contradiction ?

    RST a écrit ::

    « Mais bien sûr, si cela avait été confidentiel, je vous l’aurait donné. »

    Si ce maire n’est pas capable d’assumer publiquement une décision politique, vous avez en effet gaspillé une heure de votre temps et je n’ai pas de mal à comprendre votre frustration.

    Les maires sont-ils moins indépendants que par le passé ? C’est possible. Je crois aussi qu’il y a tout simplement plus de personnes qui se pensent capables d’être candidats, plus de groupes qui se constituent en partis politiques avec des ambitions nationales, alors que le nombre de maires, lui, n’a pas augmenté. Quelle que soit l’explication, la solution ne me semble pas résider dans la dissimulation. Le parrainage populaire proposé par l’un des commentateurs ci-dessus serait plus indiqué.

    Pour ce qui est de l’expression « le qu’en dira-t-on » apparemment employée par certains en référence à… l’opinion de leurs administrés, permettez-moi de sourire. C’est vrai, quoi, si en plus il faut se préoccuper de l’avis des électeurs, où va-t-on ?

  • @ Aristote:
    L’histoire que vous racontez de votre fils en cinquième année de médecine je pourrais la compléter par des histoires équivalentes dans l’armée, l’éducation nationale, certaines entreprises privées dont je connais un peu le fonctionnement, ce sont des anomalies de fonctionnement qui malheureusement existent. Peut-être devrions nous créer et animer des comités de vigilance ici et là pour éviter tout cela ? Ou des comités de bonne gestion, de bonne gouvernance ? Pour ce qui est de la surdensité hospitalière je ne sais pas comment c’est en ville mais en campagne où je vis on ne le ressent pas trop comme ça. Enfin pas tout à fait comme ça. Bien sûr que comme tout le monde je vais aller en ville pour une intervention chirurgicale, pour un cancer, pour des soins particuliers, pour un accouchement, pour des implants dentaires, des lunettes et chercher ce qui se fait de mieux. Mais d’un autre côté je suis bien content qu’il reste encore quelques médecins, infirmières, dentistes de proximité en campagne pour soulager les petites misères de la vie ordinaire et quelques hôpitaux de proximité où soigner parents malades en fin de vie, vieux grands parents indestructibles mais qui ont besoin de soins journaliers, collègues de travail atteintes très jeunes de la maladie d’Alzheimer. En Lot-et-Garonne où je vis depuis 1970 il va manquer de médecins de campagne sous peu, c’est déjà commencé. Les « petits » hôpitaux qui existent encore rendent beaucoup de service. J’ai appris par mon métier d’instit dont on a supprimé trois fois le poste que les suppressions de postes, les fermetures d’écoles, d’hôpitaux, de gendarmeries, de perceptions, de bureaux de poste, de centres EDF, DDE, de tribunaux, de commissariats etc…etc… n’améliorent pas les conditions de travail et de salaires de celles et ceux qui échappent à de telles mesures.

  • Lib, plus libéral que vous y a pas,apparemment, mais c’est bien sûr votre droit et je ne le conteste pas, mais de là à poursuivre…franchement non,et pourtant les gens qui me connaissent vous diraient où je me situe dans l’éventail politique, pas vraiment du côté de Mélanchon, pas vraiment,non.

  • j’aimerais dire aux adeptes de Bayrou que ce monsieur qui aujourd’hui donne des leçons dans tous les domaines avec une suffisance proportionnelle à son égo ,a été ministre de l’éducation nationale pendant 4 ans et qu’il n’a rien fait évoluer (pour rester en place) ,se mettant au service des syndicats. Alors de grâce un peu moins d’arrogance

  • @ jfsadys/jf47/andrélugardon:

    Ce sont les structures lourdes type hôpital qui sont en surnombre. Que par ailleurs on n’ait pas su développer en France un réseau de dispensaires/cabinets médicaux permettant de mieux mailler les zones à faible densité, certes, mais la réponse à ce problème n’est pas le maintien de maternités à 300 accouchements par an.

  • C’est vrai qu’il est intéressant ce billet, ainsi que son débat. Comme quoi, Koz, malgré la grosse fatigue qu’il nous confesse parfois, peut encore nous dire des choses en matière de politique.

    Comme Gwynfrid, j’aurais tendance à dire que le système de parrainage fonctionne bien, ou pas mal, ce qui est déjà bien. En particulier, on remarque qu’il a atteint un équilibre qui lui permet de fournir un nombre intéressant de candidat, de manière remarquablement stable. C’est sûr que les techniques modernes facilitant toutes les formes de consultations publiques, la piste du « parrainage populaire » devient tentante. Mais il faudrait encore s’assurer que le nouveau système evite de proposer 5, ou 50 candidats, et ce de manière stable dans le temps…

    Pour ma part, je proposerais bien une troisième option: le parrainage multiple: chaque candidat doit rassembler 2000 signatures de maires, mais chacun d’entre eux dispose de 3 signatures. Ca ne tue pas le débat sur le parrainage-engagement entre Gwynfrid et RST, mais ça le pose peut être sur des bases plus saines.

    Mais plus profondément, ce n’est peut être pas l’élection présidentielle l’echelle pertinente pour comprendre le problème, mais plutôt l’ensemble du système démocratique. Moi aussi je trouve qu’il fait kermesse, ce premier tour de l’élection présidentielle, avec ces serpents de mer comme CPNT ou LO qui resortent une fois tout les 5 ans.

    La diversité politique, c’est important, donc ce n’est pas une fois tout les 5 ans. Soit cette diversité existe bien, et il faut trouver un fonctionnement de fond qui lui permette d’irriguer la vie politique en continu, soit elle n’existe pas vraiment, et rien ne sert de la maintenir comme une sorte de folklore démocratique, qui plus est pour la plus importante de nos élections.

    Je ne resors pas forcément le débat parlementarisme/multipartisme contre présidentialisme/bipartisme. Même si ma culture politique me pousse vers le parlementarisme et le multipartisme, je peux tout à fait concevoir que cette diversité puisse être intégrée dans la vie des partis, eventuellement via un système de primaires.

    Sauf que ce n’est pas le cas.Comment présenter l’alternance PS/UMP comme une fatalité voire une nécessité, quand leurs candidats semblent peiner à rassembler 50% sur leurs deux noms au premier tour? Quand on annonce respectivement 16 et 14% pour le 3ème et le 4ème (pour le moment…)? Pas besoin de se placer sur le plan moral en parlant de déni de démocratie, c’est simplement du déni de réalité. Peut être ces n°3 et 4 sont ils aussi des « gros » candidats. Mais cela remet en cause toute possibilité de faire une distinction claire entre ceux-ci et les autres.

    Alors, je ne sais pas si ceux qui se taisent, qu’ils soutiennent un petit ou un moyen candidat en sont à faire crier les pierres à leur place. Mais ce serait tout de même plus sain que l’on leur laisse la parole plus d’une fois tous les 5 ans.

  • Ah, en marge de l’autre débat : le benchmark franco-allemand, c’est bien, mais pour les hopitaux, on n’a tout de même pas la même géographie. Pour rappel, l’Allemagne a une densité de population 2 fois supérieure, ainsi qu’un tissu urbain beaucoup plus équitablement distribué.

  • Lib a écrit ::

    Moi je suis plutôt favorable à faciliter l’accession des petits. On ne sait jamais, sur un malentendu on pourrait voir émerger un candidat libéral. Quelqu’un qui prônerait que l’Etat sorte ses sales pattes de tous les endroits où son omniprésence a fait la preuve de sa malfaisance

    Ca n’est pas le pb Etat vs individu – c’est de la dialectique libérale simpliste largement aussi dépassé que la vision socialiste du XIX°. L’individualisation de la société ruine autant un pays que le collectivisme. Le constat, c’est qu’à la suite du socialisme, le libéralisme (dans son acception idéologique) va dans le mur. Entre les deux, il y a le « subsidiarisme », prôné par l’Eglise au moins depuis Léon XIII. Mais par chez nous il vaut mieux avoir tort avec les toutes les idéologues possibles que raison avec l’Eglise.

  • @ Vivien:

    Certes, mais cela ne justifie pas un écart de un à deux.

    Libéral sans coeur, je me laisse cependant aller aux élans de solidarité affective du jour et souhaite à tous, de droite, de gauche, du centre, de nulle part, bref à tous une excellente année 2012. Après tout, le pire n’est même pas certain ! 🙂

  • Merci Courtlaïus pour votre petit recadrage bien senti. Ces débats très XIXe siècle sont d’un stérile… et fatigants…

    Je vous souhaite à tous une bonne année.
    Je fais le vœu que 2012 soit la fin de CE monde. Mais en espérant que ceux d’entre nous qui seront en vie à ce moment-là n’aient pas à envier les morts.

    Bon, je file voir le billet sur l’optimisme. 😉

  • Beaucoup de ces petits candidats ont eu leur chance … cela n’a pas été brillant… et des relations pas toujours empreintes de charité chrétienne ! N…

  • @ Courtlaïus:
    Désolé de vous ennuyer avec mes débats d’un autre âge. Rassurez-vous, la campagne présidentielle va vous ravir; vous aurez 100% de candidats pour vous expliquer que quel que soit le problème, la solution réside dans l’interventionnisme public. On applique effectivement cette recette miracle depuis bientôt un siècle, les résultats sont spectaculaires.

    Votre idéologie semble vous interdire d’envisager que l’individualisme puisse naître du collectivisme. Moi, je me borne à constater que seuls les êtres humains sont humains, et que si on cherche de la bonté et de la charité, ce n’est pas dans des structures anonymes qu’on les trouvera.

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