Bayrou (se) transcende

Allez, je le pose là : si je ne suis pas convaincu par François Bayrou, par l’homme comme par son projet, je ne lui ferai pas le procès de partager les convictions véhiculées par ses références. Je suis tout de même quelque peu perplexe par ses derniers choix et références politiques. Voire interloqué.

Il y a le cas Djamel Bouras. L’incroyable cas Djamel Bouras. Si, selon Jean-Christophe Lagarde, il ne ressemble pas à celui que l’on voit dans les medias, on ne saurait trop conseiller à Bouras de s’empresser de nous montrer son vair visage. Car celui que l’on connaît n’est pas véritablement celui que l’on imagine pour un représentant de la Nation. Si l’on peut penser qu’il a peu de chances d’être élu, la seule perspective de le voir siéger à l’Assemblée nationale aurait dû dissuader le MD de l’investir.

Banquise Tropicale s’est chargé de la recension des faits de gloire de Djamel Bouras. Il y a, déjà, sa suspension pour un an pour dopage. On peut tous faire des erreurs. Mais, d’une part, le dopage est plutôt exceptionnel dans le monde du judo. Ensuite, lorsque l’on choisit un candidat à l’image sportive, on pourrait être bien inspiré d’en choisir un qui ne représente pas si bien les errements du sport.

Il y a ensuite l’ensemble de ses positions les plus tangentes, les plus inacceptables, de ses soupçons à l’encontre des « médias sionistes » qui le boycotteraient (ne me demandez pas pourquoi Djamel Bouras serait spécialement censé passer dans les medias…). Son soutien public et empressé à Dieudonné lorsque les spectacles de ce dernier ont été annulés, en raison de son sketch sur le juif orthodoxe, évoquant « certaines puissances qui nous veulent du mal« . Il y a également son soutien à Al Manar, la chaîne du Hezbollah, sa participation à une manifestation contre la loi sur la laïcité, aux côtés d’un parti musulman radical (voir aussi cet article de 20Minutes).

Jean-Christophe Lagarde affirme qu’il ne connaissait pas ces engagements de son ami… De qui se moque-t-il ? Ce n’est pas mon ami, je ne suis qu’un citoyen un peu informé et pourtant, immédiatement, le nom de Djamel Bouras a évoqué pour moi, un personnage sulfureux. Il nous dit qu' »il ne fait que se positionner sur le créneau de l’islamophobie et du ressentiment à l’égard des musulmans depuis le 11 septembre 2001« . Doit-on considérer que l’islamisme radical, mêlé à un « antisionisme » (souvent cache-sexe du véritable antisémitisme), n’est qu’une question de positionnement sur un créneau ? L’expression est pour le moins malheureuse. Et Lagarde s’enferre, au choix, dans la naïveté ou la mauvaise foi, lorsqu’il affirme qu’il est possible qu’il se « soit fait piéger dans le passé« . On se fait piéger une fois, deux fois peut-être… Mais pas à répétition. Et sinon, on peut s’interroger sur l’opportunité d’élire un député qui se fait piéger à chaque prise de position de sa part.

On imagine bien qu’il s’agit de trouver un people dans un coin pour s’assurer de la visibilité, voire pour pouvoir ensuite faire état d’un vote favorable dans les banlieues. La méthode est, pour autant, surprenante. S’agit-il, encore une fois, de la « politique autrement » promise ? Est-ce le choix de François Bayrou et du MD, chantre de la laïcité et de l’anti-communautarisme ? S’agit-il de transcender le clivage avec le communautarisme et l' »antisionisme » ? Je vois mal comment le MD pourrait maintenir une telle candidature…

L’autre élément qui m’interpelle est plus anecdotique. Quoique. Si l’on part du principe que François Bayrou est un homme politique avisé, cultivé, au fait de l’Histoire – ce qui ne semble pas contesté – on s’étonnera, pour le moins de sa référence tragi-comique à la « Longue Marche« . On sait déjà ce qu’il est advenu de ses « bédouins« . Peut-être ne se sentait-il pas d’invoquer une deuxième fois, la « traversée du désert« . Mais là, on s’inquiète franchement pour les militants et candidats MD. Un petit saut sur Wikipedia vous confirmera que, si c’est bien au cours de la Longue Marche que Mao Zedong s’est affirmé comme le chef du Parti Communiste Chinois, cette marche d’un an a coûté la vie à 90 000 à 100 000 chinois…

Vous me direz : à la fin, il a gagné. Certes. On ne devient pas président sans casser des oeufs. A savoir si l’électeur MoDem a envie d’être pris pour un oeuf.

95 commentaires

  • Koz, quand vous dites de Bourras « sa participation à une manifestation contre la loi sur la laïcité »… Il me semble que Bayrou lui-même était contre la loi sur le voile.

    Sinon, le 18 juin, Bayrou pourra, pour sa longue marche, écouter en boucle sur son MP3 la chanson suivante de JJ Goldman:
    http://www.paroles.net/chansons/16635.htm

  • Pas véritablement.

    Extrait :

    « En 1994, ministre de l’Education nationale, c’est lui qui avait pris la circulaire interdisant à l’école les signes religieux ostentatoires.

    « La laïcité est le centre même de la démocratie française. Elle est le patrimoine commun de principes et de convictions qui fait le ciment et l’essence de notre civilisation singulière, au-delà des religions et des histoires différentes. Elle établit une autonomie des ordres politique et religieux, qui porte en elle les autres autonomies, des syndicats, des entreprises et de la vie économique, des associations.

    Le port du voile par les jeunes filles musulmanes, manifestation visible du mouvement de revendication de l’islam, porte des significations de nature à inquiéter l’architecture de valeurs autour desquelles se sont construites la République et son école.

    Ce vêtement qui se fait signe affirme d’abord que la loi de Dieu est supérieure à la loi des hommes. Il entre doublement en contradiction avec les valeurs qui fondent notre société.

  • Bonjour,

    Koz, quand donc rachètes-tu AFP, AP et Reuters ? De D Bourras, je ne connaissais que le dopage. J’ai appris le reste ici. Tu es aussi le premier (et à ce jour le seul) à m’apprendre la référence à la longue marche.

    Tu devrais songer sérieusement à une reconversion…. 😉

    Luc

  • Il ne faudrait pas en effet que le MoDem s’engage dans des sentiers mal fréquentés (si tant est que les informations concernant Bouras soient avérées) pris de panique qu’il serait, de disparaître avant même d’exister.
    Bayrou doit garder la tête froide et laisser du temps au temps.

  • Bravo et merci pour ce véritable billet d’investigation. Encore un! J’ignorai les frasques de D. Bouras.

    Au delà de son cas, l’idée de « l’ouverture politique » alliée à la démocratie d’opinion et au financement public des partis pose question et montre ses limites. Ce type de débauchage médiatique qui joue exclusivement sur l’image finit par occulter les idées, le fond des problèmes et la force des convictions. La réponse de J.F. Lagarde est de ce point de vue éloquente quand il affirme qu’il ignorait les engagements de son nouvel ami. Pourquoi en aurait-il était autrement? D. Bouras est enrôlé par le modem pour bien autre chose que ses idées.

    Dans la même veine, H. Morin et son parti en devenir ont fait très fort. Outre des membres de sa famille, ils ont investi son chauffeur. Sans vouloir offenser cette personne certainement respectable, on peut estimer, là encore que ce n’est pas pour ses idées ou ses convictions qu’elle se présente. Le but de cette candidature et d’autres est d’arriver au nombre suffisant de candidat qui accorde un financement public pour la durée de la législature.

    Il faut faire attention à ne pas décevoir les attentes politiques qui se sont exprimées à la présidentielle, notamment au travers du taux de participation. L’ouverture en politique est une belle idée, mais attention de ne pas la dévoyer avec des investitures inappropriées sous prétexte d’intérêts bassement électoralistes, voire mercantiles.

  • et de se poser des questions à l’écoute de l’interview d’Azouz Begag mercredi matin sur RTL, qui s’en prend à la démarche d’ouverture du gouvernement Fillon, disant qu’elle sème la confusion dans l’esprit des gens, ne sachant plus qui est de droite, qui est de gauche, qui est au centre… et que rachida dati place Vendôme, c’est pricipalement grace à son précédent rue Ste Dominique.

  • [quote comment= »23701″]Pas véritablement.

    Extrait :

    « En 1994, ministre de l’Education nationale, c’est lui qui avait pris la circulaire interdisant à l’école les signes religieux ostentatoires.[…]

    [/quote]

    Ok, au temps pour moi.
    En fait je faisais allusion à son refus de la loi en 2004.
    J’ai retrouvé son argumentation ici :
    http://www.udf.org/actualites/laicite/index.html
    Cela lève le voile dont j’avais inconsidérément recouvert Bayrou 😉

  • Le « pire », c’est qu’il est évident que Bayrou n’a rien de commun avec les idées de Bouras, pas plus que son évocation de la longue marche ne signifie une proximité avec le maoïsme. Mais alors, à quoi ça rime ?!

    Effectivement, gtab, il s’agit, en plus de gagner en visibilité, comme en financement. Libé faisait état d’un pathétique échange entre centristes, Maurice Leroy déclarant même : «En 2002, Bayrou avait 200 candidats totalement bidons pour le financement public dans les circonscriptions, donc je vois pas pourquoi Morin serait interdit de le faire, faut arrêter les conneries».

    C’est triplement choquant : (i) cela signifie qu’aujourd’hui, l’un comme l’autre le font, (ii) qu’en 2002, cela s’était fait et (iii) que puisque cela s’est fait, on peut continuer, nous fésez donc pas ch…

    Le cas Bouras est d’autant plus grave que cette quête de financement se fait en opposition frontale avec les valeurs du parti !

  • Bonjour,

    Le fond de ce billet est bien à mon avis lié à des préoccupations pécuniaires. En effet, la loi de financement des partis politiques donne maintenant deux objectifs aux élections législatives.

    *) être à l’assemblée pour avoir un groupe et peser sur les décisions
    *) avoir un maximum de voix partout (ratisser large) pour valider 5 ans de financement public même en obtenant des scores de pouièmes de pourcent.

    Les deux pouvant être perçus comme inconciliables, reste, si on veut garder un financement public transparent et maîtrisé des partis politiques à trouver une mesure de leur représentativité non corrélée à cette élection (ou une autre). Une « élection » à la proportionnelle dédiée à cela (sans élus donc) ? Quelqu’un sait comment font les autres pays ?

    Luc

  • Quand je lis que François Bayrou évoque quelques lignes plus haut « l’immense armée de sept millions de Français de tout âge et de toute condition » et, au paragraphe précédent l' »armée de bénévoles« , avec laquelle il engage sa « longue marche« , je reste perplexe. J’ai du mal à mettre ça sur le compte de l’ignorance – François Bayrou n’est pas ignorant – mais alors, quoi ?

  • Il y a plusieurs choses dans ton billet, Koz.

    1. Le cas Djamel Bourras :
    Je ne connais pas cet homme. J’avais lu moi aussi deux ou trois choses à son sujet, ainsi que les réactions de Lagarde. Lagarde ayant pris récemment quelques distances avec Bayrou, on peut penser que s’il y avait quelque chose à dire d’un peu dur il l’aurait dit 🙂
    Mais bon, je reconnais volontiers qu’il y a eu de nombreux flottements ces derniers temps.

    2. La longue marche.
    Faut arrêter de lire que les titres de l’AP. La phrase est : « nous avons commencé une longue marche ». Comme tu le sais, Bayrou fait régulièrement référence à la traversée du désert (exact, Thaïs), et à ses bédouins, etc… On peut donc penser autant à Mao qu’à Moïse, ou bien aux Touaregs. On peut penser à un tas de trucs, en fait, vu que le désert est une référence partagée.
    Je ne pense pas que c’était l’essentiel du discours de Bayrou, vois-tu. Et encore moins l’essentiel du meeting.

    3. A propos des candidats et de leur nature.
    Leroy tente de défendre Morin qui fait vernir à lui… sa femme et son chauffeur. C’est donc pathétique.
    Il est vrai, en revanche, que le casting des candidats MoDem n’est pas toujours parfait. En 2002, c’était un peu pareil… Mais ce n’étaient pas des gens bidons. Juste les militants qui restaient, et qui n’étaient pas forcément l’élite ou la crème de la crème, ni des gens super formés. Vu que tout le monde s’était cassé. « Bidons » si on veut. Fidèles oui, sûrement. J’en connais quelques uns.
    J’ai pas honte d’avouer ce genre de chose, et à mon avis ça n’a rien à voir avec la situation du PSLE.

    Mais revenons en 2007, et aux candidats de 2007. Les choses ont été très difficiles, notamment dans les circonscriptions dépendant d’une fédération dirigée par… Robien, Santini, Leroy, etc…
    Flottements oui.

    Mais le fond du problème n’est pas là.
    Le problème c’est qu’un parti factice, sans électeurs propres (puisque ce sera « majorité présidentielle » sans candidature UMP en face, donc l’électorat UMP), et présentant soit des gens qui ont changé de conviction en une semaine, soit de leur famille et amis, est en mesure d’avoir 20 députés et un groupe à l’Assemblée
    Tandis qu’un parti de 100000 adhérents, et 7 millions de voix… pourrait n’avoir rien.

    Aucun problème à ton sens démocratique, Koz?

  • @Lisette

    Il faut savoir. C’est le parti ou l’homme qui a rassemblé 7 millions de voix ?

    Si c’est le parti, Morin y participe et a toute légitimité pour espérer en capter quelques uns au moment des élections (plus, c’est vrai, le réservoir de la majorité présidentielle). Si c’est l’homme, il est rageant de ne pas être en mesure de se présenter dans plusieurs circonscriptions. Mais l’homme Morin n’a pas moins de légitimité à se présenter.

  • Lisette, le fait que tu ne connaisses pas Bouras n’excuse pas son investiture. Ce que l’on peut comprendre de ta part, on ne peut pas le comprendre de la part de Bayrou et de ceux qui ont procédé aux investitures. Lagarde a pris quelques distances, soit, mais il reste au MoDem, que je sache. Quant aux « trucs durs » à dire, il faut ouvrir les yeux, Lisette, ce sont des faits avérés, relatés dans la presse (je me souviens également de la présence de Bouras à cette manifestation, que l’on avait vu aux infos).

    Le fait de brader ses convictions pour un financement public ne pose, donc, pas de « problème à ton sens démocratique« , Lisette ? Tu préfères parler d’autre chose ? « Mais qui connait Monsieur Bouras ? » ? Les prises de position de Bouras sont pourtant parmi les plus odieuses qui soient et les plus délétères pour la France.

    Quant aux électeurs, eh bien, d’une part, je ne suis pas spécialement militant PSLE, ce qui me rend modérément solidaire de ceux qui ont eu certains mots déplacés pendant la campagne, ensuite, à l’instar de jpe, tu m’expliqueras si ces hommes et femmes ont participé, ou non, à la campagne présidentielle. Tu m’expliqueras aussi ce qui te permet de dire qu’ils sont « sans électeurs ». Ils n’ont donc pas été élus, en 2002 ?

    Sur la « longue marche », j’ai bien vu la phrase, dans son intégralité. Figure-toi que l’expression « longue marche », c’est une expression consacrée, une expression qui fait nécessairement tilt, quand on a un peu de culture historique (et je ne le dénierai pas à Bayrou). François Bayrou n’est pas un novice en politique, il sait pertinemment que ce sont des expressions reprises par les journalistes, parce qu’elles marquent. « Traversée du désert », ça évoque De Gaulle. Ben, désolé mais « longue marche », c’est Mao que ça évoque. Ca ne fait évidemment pas de Bayrou un communiste, mais ça interpelle quelque peu.

  • Je crois surtout que le fond du problème, c’est que des tyupes comme bouras, lalanne ou ménez n’ont rien à faie en politique. De la même façon que sandrine kiberlain ferait mieux de rester actrice plutôt que de s’essayer à la (mauvaise) chanson.
    J’ignorais tout ce qu’avait dit Bouras, dont acte, mais je ne croispas que cela fasse de Bayrou un communautariste. JE crois juste qu’il est en manque de candidatures et que tout ce qui est un peu médiatique est bon à prendre pour lui…
    Lisette a par ailleurs raison de souligner que le fait que le PLSE puisse avoir 22 députés et l’UDF moins que les doigts d’une main pose un problème au niveau démocratique. On pourrait dire la même chose par rapport aux Verts, au PRG ou au PCF, qui comme le PLSE, ont des députés parce qu’ils sont soutenus par un puissant parti qui leur laisse le champ libre…
    Proportionnelle, où es tu?;)

  • [quote post= »332″] A savoir si l’électeur MoDem a envie d’être pris pour un oeuf. [/quote]

    et sur les blogs on est pris pour des patates…si je me souviens bien 😆

    Bon We

  • [quote comment= »23721″]J’ignorais tout ce qu’avait dit Bouras, dont acte, mais je ne croispas que cela fasse de Bayrou un communautariste. JE crois juste qu’il est en manque de candidatures et que tout ce qui est un peu médiatique est bon à prendre pour lui…[/quote]

    Je suis parfaitement d’accord avec toi, et c’est précisément ce qui est frappant, et même choquant. Bayrou n’est évidemment ni communautariste ni maoïste – je n’irais jamais prétendre le contraire – mais comment peut-on lorsque l’on se veut le champion de la laïcité, et de la tolérance, investir quelqu’un qui est à ce point opposé à la laïcité, communautariste, musulman radical et qui tient des propos qui tendent très fortement vers l’antisémitisme, pour une question de nombre de candidatures et de financement public ?

    Il y a tout de même un vieux problème d’attachement à ses convictions.

  • La proportionnelle, c’est pour faire élire des personnes pronant des idées qui ne sont majoritaires nulle part. Accessoirement, ça permet surtout de recaser tous ceux qui sont battus sur leur nom propre.

    En l’occurrence, l’idéologie du PSLE, c’est la démocratie chrétienne. Quoi, d’autres que Bayrou pourraient s’en réclamer ? Ah non alors !

  • Il y’a eu des erreurs profondes dans le choix des candidats. La constitution de la liste des députés est plus que maladroite. Le souci étant que le MoDem, au niveau local rassemble beaucoup plus de personnes que l’UDF par le passé or il n’y à pour ainsi dire aucune structure (déja le fonctionnement del’UDF était tragi-comique). Il n’y a donc ni leader ni équipe. Bref, un sacré bor*** quoi.

    C’est un fait.

    Bourras et bien d’autres n’ont rien à faire là.

    Maintenant, il faut être indulgent, le MoDem est un parti vraiment nouveau.

    Pour la « longue marche », et « armée », il n’est pas impossible que Bayrou se considère dans une guerre des idées. Je le comprendrais d’autant plus que c’est un vrai combat qu’il y’a à mener pour défendre les valeurs humanistes et libérales (vous avez bien lu, ne criez pas) dans notre société en déroute (le mot est pesé).

  • Le souci de Bayrou, c’est que son Modem a une colonne vertébrale politique flottante : le Modem en question est en fait équipé d’un Wifi idéologique, si l’on en croit la possibilité qu’a chacun à s’y connecter sans effort.

    Bouras, Benhamias, Begag (tiens, que des B-)… tous en commun non un projet constructif, mais bien l’envie à un moment de dire « non » à quelque chose. Un peu comme le front des nonistes à l’Europe, en somme. Le « non » fédérateur, quand il s’impose, est inexorablement sans lendemain.

    La politique de Bayrou, c’est de faire intervenir au sein d’une compétition sportive une équipe d’arbitres, prétendant à occuper le même statut que les joueurs : « Nous dirons quand cela va et quand cela ne va pas. Et nous prendrons les meilleurs des deux équipes pour aller marquer des buts ».

    Sauf que les règles de l’activité politique existent déjà, ce sont les institutions… et que le Conseil Constitutionnel ne recrute pas d’assistant. De toute manière ils ne prennent que des gens compétents.

  • Je veux bien, jb, admettre que le MoDem soit un parti nouveau. Mais François Bayrou n’est pas neuf en politique. Marielle de Sarnez non plus. Et si j’étais au courant des positions de Bouras, il n’y a aucune raison qu’ils ne l’aient pas été. Et de fait, aucune indulgence à avoir : il n’y a pas d’indulgence à avoir sur le fait de présenter un candidat communautariste et antisémite. Peut-on seulement imaginer que Bayrou et Sarnez aient ignorer son passé ? Un petit tour sur le Net était suffisant (à cet égard, un tour sur la fiche wikipedia de Bouras offre certains compléments d’information « pas tristes » – avec, tout de même, toutes les réserves qu’il faut garder sur les sujets polémiques d’actualité sur Wikipedia) !

    Enfin, ce type n’a rien de commun avec les valeurs que je veux bien – eh oui – reconnaître tant à Bayrou que Sarnez. On devrait se couper une jambe plutôt que d’investir quelqu’un comme lui. Après, on peut évoquer les « plats de lentilles » mais, comme compromission avec ses convictions – humanistes et libérales – ça se pose là !

  • On est d’accord, et je peux même te dire que c’est loin d’être la seule erreur commise. Je n’ai jamais dit le contraire. Mais dois-je jeter le discrédit sur tout le discours de Bayrou à cause de la très mauvaise organisation des législatives de la part du MoDem ?

  • @ Koz et al. : j’ignore tout autant que Lisette et toi comment M. Bouras a été investi, et j’ignorais avant son investiture ses prises de position politiques. Elles sont pour le moins éloignées de la ligne du MoDem et cette investiture m’étonne donc.

    Elément d’info tout de même : bien que le siège national ait le dernier mot sur les investitures, les présidents de fédération départementales jouent un rôle important. Le président de la fédération UDF départementale est, en Seine-Saint-Denis, M. Jean-Christophe Lagarde, par ailleurs candidat sans étiquette dans sa propre circonscription.

    Pour le moins, une situation étrange. Qu’il y en ait eu dans un des 100 départements ne m’étonne guère. Un peu partout, des élus UDF ont obtenu l’investiture pour les législatives, puis ont renoncé au dernier moment à se présenter, invoquant leurs alliances locales avec l’UMP (p.ex. M. Rondeau, maire de Bussy, mais il y en a d’autres, rien que parmi les blogueurs) – qui pourtant n’avaient pas changé par rapport au vendredi précédent, date de l’investiture. Je considère donc comme un exploit d’avoir réussi à présenter 535 candidats, avec un très faible nombre de personnalités contestées (apparemment, 1). Nos amis québecois de l’ADQ avaient eu 2 personnalités mises en cause sur 125 circonscriptions, on fait mieux 🙂

    —-

    Par ailleurs, il est exact que François Bayrou était opposé à la prétendue « grande loi » sur le voile à l’école, estimant que ce suujet relevait du règlement – à l’image de la circulaire qu’il a rédigée et prise en 1994 et que koz cite ci-dessus.

    —–

    Enfin, quand jpe écrit « C’est le parti ou l’homme qui a rassemblé 7 millions de voix ? Si c’est le parti, Morin y participe et a toute légitimité pour espérer en capter quelques uns au moment des élections (plus, c’est vrai, le réservoir de la majorité présidentielle). »,

    jpe semble ignorer que M. Morin s’est inscrit sous aux élections sous une autre bannière (le « PSLE ») que celle de ce parti (l’UDF).

    Il pouvait tout à fait voter pour M. Sarkozy au second tour, rester à l’UDF et être investi par ce parti aux législatives, et même entrer au gouvernement (M. de Robien n’avait pas été exclu de l’UDF).

    Il a fait un autre choix, celui de créer son propre parti politique, qui conformément à la Constitution « concourra à l’expression du suffrage ». Nous verrons bien quels suffrage ce parti représente, dans les 60 ou 70 circonscriptions où il est en compétition avec des candidats des autres partis – UMP, UDF-MD, PS, FN … Nous verrons.

  • [quote comment= »23740″]Elément d’info tout de même : bien que le siège national ait le dernier mot sur les investitures, les présidents de fédération départementales jouent un rôle important[/quote]

    Si le siège a le dernier mot, (i) il assume et (ii) il sait ce qui lui reste à faire.

    J’ai du mal à voir un exploit dans le fait de n’avoir qu’un « personnalité contestée« , en l’occurrence l’une des plus médiatiques (ce n’est pas un obscur militant dans un coin). Comme je m’étonne de cette façon de relativiser : une « personnalité contestée »… comme une autre ? Tu as bien lu ses prises de position ?

    J’ai du mal aussi à comprendre le point, avec l’ADQ. Il y a un parti proche de vos idées au Québec qui, lui, a eu deux candidats contestés, alors que vous n’en avez qu’un ? Et ?

  • [quote comment= »23740″]Enfin, quand jpe écrit « C’est le parti ou l’homme qui a rassemblé 7 millions de voix ? Si c’est le parti, Morin y participe et a toute légitimité pour espérer en capter quelques uns au moment des élections (plus, c’est vrai, le réservoir de la majorité présidentielle). »,

    jpe semble ignorer que M. Morin s’est inscrit sous aux élections sous une autre bannière (le « PSLE ») que celle de ce parti (l’UDF).[/quote]

    Ah mais eh, malin, malin et demi: Bayrou aussi, il a créé un nouveau parti.

    Donc bon.

  • [quote comment= »23745″]La « candidature contestée », elle était au premier rang, à côté de François, Corinne et Jean-Marie… Elle a bon dos, la fédération.[/quote]
    Et dans tous les journaux télés hertziens, comme un fleuron, un étendard, un porte-voix !

  • Bien vu Koz ! C’est du grand n’importe quoi cette candidature !
    J’aurais largement préféré le chauffeur de Bayrou ou de Lagarde si vraiment il leur manquait quelqu’un… Le niveau de contestation eut été moins grave…

  • Effectivement, cela ne semble pas un choix particulièrement heureux… Tout comme celui de Vanneste, condamné pour homophobie et soutenu de fait par l’UMP dans sa circonscription, contrairement aux engagements de Sarkozy…. Ou la présence de Balkany sur l’estrade de la Concorde, le soir de l’élection.

    « On imagine bien qu’il s’agit de trouver un people dans un coin pour s’assurer de la visibilité, voire pour pouvoir ensuite faire état d’un vote favorable dans les banlieues ». Ca me rappelle quelque chose…

  • Bonjour Koz,
    J’avais noté comme vous l’improbable présence de Bouras dans le staff de Bayrou et, pour lui avoir parlé une ou deux fois, je peux affirmer que ses prises de position tendancieuses reposent tout bêtement (c’est le cas de le dire) sur une profonde débilité.
    Mais ces investitures honteuses sont le fait de tous les partis, et même de plus solides que le balbutiant MoDem, non ? Comment expliquez-vous par exemple celle de Christian Vanneste dans la 10ème circonscription du Nord, alors même que votre président affirmait récemment qu' »il ne sera[it] pas réinvesti » ? [On peut chipoter en notant qu’il se présente sous l’étiquette du Centre National des Indépendants, mais il s’agit clairement d’une sous-marque de l’UMP]
    J’ai « du mal à mettre ça sur le compte de l’ignorance », moi aussi…

  • Vous avez raison. Vanneste, condamné, et puisqu’il avait été dit qu’il ne serait pas investi, n’aurait pas dû l’être, même via le CNI. Alors ne disons rien sur Bouras. Puisque les « investitures honteuses sont le fait de tous les partis« , ne disons plus rien. D’ailleurs, ni Jeff ni vous ne devriez critiquer l’investiture de Bouras. Après tout, des condamnés réinvestis, il y en a aussi au PS. Alors, bon, puisqu’il y en partout, c’est que ça ne doit pas valoir la peine de réagir. J’étais un peu étonné de ce comportement de la part d’un parti et d’une personne qui donnent des leçons à tous en affirmant vouloir faire « de la politique autrement » et en mettant en avant leur sens des convictions, tellement plus profond que celui des autres. Mais je n’aurais pas dû. Désolé.

  • Je suis ravi de te voir reprendre le sujet Koz
    Et toujours aussi abasourdi de ce à quoi est prêt Bayrou

    Pour les candidatures contestées, il y en a bien plus, simplement le Modem a su les faire taire: A Paris ou en Seine Saint Denis quand les candidats logiques les mieux implantés ont été virés au profit d’un candidat ex vert pour conforter l’impression de passage au centre gauche

    Le billet que j’y avais consavré:
    http://banquisetropicale.blog.20minutes.fr/archive/2007/05/24/a-quoi-jouent-françois-bayrou-et-marielle-de-sarnez.html

  • [quote comment= »23752″] Comment expliquez-vous par exemple celle de Christian Vanneste dans la 10ème circonscription du Nord, alors même que votre président affirmait récemment qu' »il ne sera[it] pas réinvesti » ?[/quote]

    Bonjour petit chahut. Effectivement, je suis de mon côté un peu surpris que Christian Vanneste soit réinvesti. Nicolas Sarkozy avait été très ferme à ce sujet, et je suis certain de sa bonne foi. Je vais tâcher de trouver des réponses claires à ce sujet, je vous ferai savoir si j’en trouve.

  • Ah mais si, bien sûr, il est important de réagir sur Bouras (qui n’a aucune chance d’être élu)… Mais une critique n’exclut pas l’autre !
    Il ne s’agit pas de « ne plus rien dire », comme vous vous en offusquez, mais bien au contraire de ne rien taire… « Souffrez » que vos lecteurs de gauche apportent un contrepoint à vos opinions.

  • En quoi s’agit-il d’apporter un contrepoint à mes opinions ? Le fait que Vanneste ait été investi par le CNI-UMP est censé être un contrepoint au fait que Bouras l’ait été par le MoDem ? Vanneste doit contrebalancer Bouras ? Le MoDem n’est pas criticable d’avoir investi Bouras ? J’ai écrit que l’UMP était une colombe immaculée ?

    Il ne s’agit pas, pour vous et Jeff, d’apporter de la contradiction mais d’en profiter pour caser un petit développement sur Vanneste. Vous l’avez fait, vous vous en portez bien, tant mieux. Mais je dois tout de même vous précisez que le fait que j’ai voté pour Sarkozy, que je l’ai dit ici, que je suis globalement proche des idées de l’UMP (dont je ne suis pas membre) ne fait pas de moi Mister UMP.

    Si vous voulez savoir si je trouve que Vanneste, puisque condamné par la justice, n’aurait pas dû être de nouveau investi, si vous voulez savoir si je trouve que Balkany n’est pas un élu exemplaire, je vous le dis, je l’ai même écrit sur ce blog. Si vous voulez savoir si je pense que, même si Balkany est un ami de Nicolas Sarkozy depuis trente ans, j’aurais préféré qu’il prenne ses distances avec lui, oui, c’est un fait.

    Si vous voulez, aussi, savoir si j’ai davantage tendance à critiquer ceux qui ne partagent pas mes opinions, oui, c’est un fait. Je le confesse, à ma très grande honte. Probablement parce que j’ai tendance à penser qu’un petit bilan m’amène néanmoins à être plus proche des idées que défend l’UMP – tout en ne me sentant pas spécialement une obligation de solidarité avec un parti dont je ne suis pas membre – que de celles que défendent les autres partis, et à penser que la présidence Sarkozy sera plus bénéfique à la France qu’une présidence Royal ou Bayrou ne l’auraient été. Et pourtant, j’ai malgré tout émis quelques critiques – dont Jeff, s’il ne feint pas l’amnésie, devrait se souvenir, puisqu’il avait réagi.

    Vous voulez que je vous dise que je me crois objectif ? Non, je vous l’avoue, je ne le suis pas.

    Mais je vais tout de même vous faire une confidence : je me permets d’entretenir un doute sur votre propre objectivité. Si, si… Incroyable, hein ? Je n’ai d’ailleurs pas vu Jeff consentir spécialement à une critique du PS ou de Ségolène Royal. Me donner des leçons d’objectivité, en revanche, si.

    Voilà. Donc, nous sommes d’accord, Nicolas Sarkozy n’est pas un saint homme, on peut lui reprocher des choses, ainsi qu’à l’UMP.

    Maintenant que tout ceci est dit, et que ce prétendu « contrepoint à mes opinions » est fait, cela change quoi au cas Bouras ?

  • @ Koz : « Si vous voulez savoir si je trouve que Vanneste, puisque condamné par la justice, n’aurait pas dû être de nouveau investi, si vous voulez savoir si je trouve que Balkany n’est pas un élu exemplaire, je vous le dis, je l’ai même écrit sur ce blog. Si vous voulez savoir si je pense que, même si Balkany est un ami de Nicolas Sarkozy depuis trente ans, j’aurais préféré qu’il prenne ses distances avec lui, oui, c’est un fait. »
    Ces critiques, si elles ne changent rien au « cas Bouras », m’avaient échappées et je suis heureuse, en effet, de les trouver sous votre plume.

  • Bouras a une part d’ombre. Pourtant, je me garderais bien de hurler avec les loups.

    Chaque fois qu’on touche au conflit israélo-palestinien, il y a une guerre médiatique, une cabale (si j’ose dire), une intox permanente.
    Et ce quelque soit le bord.

    Il est stupide de désigner des « puissances sionistes » et toutes ses conneries. Il y a par contre des gens qui font passer leurs opinions, des objecteurs de consciences.
    Avec toutes les pincettes qu’on veut, quand on cherche des exemples de lutte d’influence sur le conflit du PO, on en trouve.
    Les articles neutres sont rares !

    Regarde donc cette vidéo avec Bouras :
    http://www.dailymotion.com/video/x1a41x_bouras-boujenah-tout-le-monde-28100
    L’exemple de la une du point est quand même sujet à nourrir une polémique. C’est honteux de faire des « Unes » comme ça.
    D’autres diront que Bouras est proche de l’anisémistisme parce qu’il s’interroge sur la subjectivité de Boujenah.

    Si Bouras est attaqué sur des prétendus liens, amitiés, déclarations, l’équivalent existe aussi envers Klarsfeld (pour reprendre un équivalent législatif) ou Enrico.
    Il faut faire la part des choses, ne pas se laisser untoxiquer par telle ou telle liste à charge, ou telle ou telle liste à décharge.

    Je ne connais pas spécialement le cas Bouras, ni son histoire.
    Je ne connais pas le cas Macias, ou le cas Klarsfeld.
    Mais les cabales ça existe. De tous les coté. Alors si la politique est le terrain de jeu, ça fait des flammes.

    C’est un peu comme le cas Dieudonné. Presque toujours relaxé (je crois), et pourtant il a subi une cabale médiatique. Le dernier exemple en date etant un reportage 50min Inside annulé, le journaliste l’interviewant n’ayant pas réussi à tronçonner l’interview pour faire choc.

    Alors non, je ne hurlerais pas avec les loups, en tout cas je laisse les meutes se balancer des coups.

  • Disons le même plus franchement Koz, Vanneste, tu sors, tu vas loin et on te revoit jamais. A quand vraie une procédure d’exclusion ? Il me semble que des députés UMP l’avait demandé à la suite de l’affaire Frêche…

  • @ Koz,

    Je reconnais volontiers que vous avez su (le plus souvent) prendre vos distances avec les positions de Sarkozy ou de l’UMP que vous n’approuviez pas. Je m’en souviens très bien. C’est d’ailleurs pour ça que je me permets de venir sur ce blog, parce que la discussion est possible, et qu’il est toujours plus intéressant de se confronter à des points de vue différents du sien. Mais vous avez aussi, comme vous le reconnaissez vous-même (et comme nous tous aussi sans doute), des indignations sélectives. Acceptez donc que l’on vienne vous rappeler aussi de temps en temps des choses négatives sur votre camp (en « contrepoint », si vous voulez). Si la présence de Vanneste ou de Balkany n’excuse pas celle de Bourras, il faut s’indigner des deux situations et pas seulement d’une seule. C’est tout ce que je voulais dire.

    Quant à une critique de la gauche dont je serais incapable, ce ne seront pas les premières (contrairement à ce que vous dites), mais en voici quelques-unes : absence de rédifinition du logiciel socialiste à la lumière de l’évolution du monde et de la société, et donc absence d’une offre politique et programmatique vraiment compétitive ; désignation trop tardive et dans une guéguerre qui a laissé des traces de la candidate PS (alors que le candidat naturel de la droite avait installé l’idée de sa candidature, voire de son élection, dans tous les esprits) ; cacophonie entre la candidate et le parti durant la campagne (y compris son 1er secrétaire, pourtant a priori proche de la candidate) ; manque de professionnalisme dans l’analyse de la société, dans la communication, dans l’argumentation et la déclinaison des propositions, dans l’opposition à Nicolas Sarkozy et à l’UMP, dans les interventions de Ségolène Royal (manifestement moins bien préparée que son compétiteur) ; manque de précision dans certaines mesures proposées ; spectacle affligeant offert depuis la défaite avec cette bataille d’égos insupportable… En réfléchissant bien, je pourrais en trouver d’autres. Peut-on enfin pardonner à la gauche d’avoir été assez mauvaise pour perdre trois élections présidentielles de suite ?

  • moi je crois que le principal probleme de Bayrou c’est qu’il sait qu’il sera élu president de la république en 2007 . Ah … mince c’est passé . C’etait ma boutade lol

    Ce qui permet de critiquer Bayrou sur le cas du ralliement de Djamel Bouras , c’est que François Bayrou se targue d’être le Moïse de la politique Française , qu’il va ouvrir les yeux des Français , et de nouvelles voies ect ..ect … bla bla bla … Donc si je suis son raisonnement , ce Monsieur doit être EXEMPLAIRE , non ? puisque qu’il a la critique si facile et qu’il est si parfait .
    Déjà j’avais trouvé pas tres fair play sa façon de « jeter » Quitterie Delmas (http://lesjeuneslibres.hautetfort.com/archive/2007/05/17/legislatives-no-comment.html ) qui s’etait « défoncée » pour lui , mais là , bon ca me choque plus , pour moi Bayrou est plus un fin politique qu’autre chose de plus « élevé » comme il essai de le faire croire.

    Concernant la cission de l’UDF , Franchement Bayrou n’a jamais demandé à aucun de ses potes s’ils etaient daccord avec sa flagrante dérive à gauche et son petit jeu avec Ségolène , il l’a joué solo et perso en tirant la barre de l’UDF à gauche il est naturel que ca ai pété .

  • [quote comment= »23741″]J’ai du mal aussi à comprendre le point, avec l’ADQ. Il y a un parti proche de vos idées au Québec qui, lui, a eu deux candidats contestés, alors que vous n’en avez qu’un ? Et ?[/quote]

    Le point, c’est que j’ai un peu vu le b… que c’est de valider, relancer, etc., plus de 500 candidatures en moins de 5 jours – car c’est le lundi qu’on commence à savoir si les candidats qui avaient été investis sont VRAIMENT candidats. Il y a des gens qui « font campagne » depuis un an et demi et qui, au pied du mur, font faux bond …

    Donc, quand ça ne m’étonne pas que, sur 125 candidats, un parti en ait eu un qui avait tenu des propos antisémites et un qui ait tenu des propos anti-immigrés, ça me rassure presque que, sur 535, on en ait seulement un qui ait pris des positions éloignées des nôtres sur les sujets cités.

    J’avais bien entendu parler de la présence de Djamel Bouras au meeting de Bercy, quelques jours avant les présidentielles, et je m’étais dit « un people de plus, tant mieux ». J’imagine que personne à un (modeste !) siège de campagne comme celui de F. Bayrou n’est chargé / n’a de temps à passer à lire des bios des « people » qui viennent aux meetings, même s’il n’y en a pas tant 😉

  • Bon bon bon…
    Prenons la juste mesure des choses, si vous voulez bien.

    La discussion se concentre sur le « cas Bouras ». Koz admet un « cas Balkany » et un « cas Vanneste ». Je ne dirais pas 2 contre 1 car alors tout le monde partirait dans une évaluation des valeurs contredites par ces personnes (pour ce qu’on en sait).
    Soit dit en passant (et avec un large sourire) : Je reconnais là la mauvaise foi de Koz, qu’il reconnaît volontiers en expliquant qu’il ne voit pas pourquoi il ne serait pas plus vache avec les gens qu’il aime moins. C’est ce qu’on appelle une ligne éditoriale.
    Et, franchement, c’est que qui fait qu’on s’amuse bien par ici.

    Ce qui ne m’empêche pas de penser diverses choses. Comme par exemple ce petit raisonnement :
    Pour Bouras, soit Bayrou sait, soit Bayrou ne sait pas. S’il ne sait pas, c’est grave, et ça veut dire que c’est le bazar à l’UDF-MoDem en ce moment : je confirme, dans un certain nombre de fédérations en effet.
    S’il sait (ce qui est probable) et qu’il a laissé faire sans penser que c’était contradictoire avec ses propres opinions… c’est peut-être qu’il y a une raison. Que le temps des explications viendra… à la Sarkozy, quoi. (je choque, je laisse dire, j’explique, j’assume)

  • Je ne suis ni UMPiste, ni encarté, ni militant; J’ai voté Sarkozy pour tout un ensemble de raisons souvent décrites en long et en large par plein de gens sur plein de blogs et particulièrement chez Koz.
    Globalement il n’y avait donc pour moi pas photo entre Sarkozy et les autres candidats qu’ils s’appellent Royal, DSK, Fabius, Bayrou etc… et depuis longtemps.
    Voter pour un homme ET pour un projet n’inhibe en aucun cas les libertés de penser, d’agir et de juger.
    Pour ma part je déplore totalement la candidature de Vanneste, tout autant que celle de Bouras; Et il ne faut surtout pas tomber dans le piège de comparer les CV des uns-autres.

    J’en déplore également d’autres comme Balkany; Et aussi celle de Carignon qui me touche de plus près étant grenoblois et ayant parfaitement suivi les affaires liées. Sa circonscription sera d’ailleurs suivie de près au niveau national (1ère Isère), car elle réunit Carignon investit par l’UMP, Cazenave sortant UMP, une adjointe de Grenoble PS et le chef UDF de l’Isère. Cazenave a été un excellent député qui, lui, a un passé clean.

    En plus Carignon me pose un réel problème pour les législatives … Carignon a depuis 2-3 ans repris l’UMP Isère à la hussarde et même pire, reprenant ainsi ses méthodes d’avant, a viré tous les UMP en place, pourtant valables. On trouve ainsi par exemple Isabelle Blanc (championne olympique de ski) avec donc un dissident également; On trouve le patron des jeunes UMP Fabien de St-Nicolas qui est un pur produit estampillé Carignon et qui localement marche sur tout ce qui bouge; Je le sais bien étant moi-même électeur de la 9ème Isère et suivant bien les évolutions.
    FdeStNicolas sera opposé au sortant André Vallini qui jouit ici d’une excellente notoriété, encore plus depuis sa présidence de la commission Outreau. De plus ce dernier a été très peu impliqué dans la campagne et dans l’echec de Royal;

    Je sais que les conquêtes politiques qu’elles soient nationales ou locales ne se font jamais en habit de jeune danseuse naïve mais plutôt en combats permanents… Quel qu’en soit l’obédience politique d’ailleurs.
    Mais ici, en Isère, ça cause beaucoup et ça pose problème à beaucoup; Problème de confiance autant que éthique et morale. Il flotte comme un air de « tous pourris » qui a un ancrage judiciaire avéré et public.
    Ceci dit, aux électeurs de Carignon de lui dire Non s’ils le souhaitent;
    Si je devais voter dans sa circonscription, pour moi il est clair qu’il n’aurait ma voix ni au 1er ni au 2ème tour.

    Pour FdeStNicolas, bien que je n’ai rien à lui reprocher directement, mon vote ne lui est pas acquis du tout. D’autant plus que la circonscription est PS sortante et que sa préservation par le PS n’engage en rien la sureté d’une prochaine assemblée UMP majoritaire; Ce qui est le plus important à ce jour.
    Par ailleurs, même si je ne l’ai pas revu depuis 10 ans, je connais très bien André Vallini, ayant étés copains de lycée puis souvent revus ensuite…

    Bon, chacun pourrait sortir son exemple de notoriété qui peut faire évoluer localement les scores de juin en regard des scores le 6 mai.
    Pour revenir au sujet primaire il est indéniable que certaines personnes, de tous les bords, se sont pas à leurs places sur un bulletin de vote; Cela ne saurait justifier le rejet du projet ou de la personne de Sarkozy.

    Espérons que les électeurs feront le tri;
    Espérons que les décideurs (Sarkozy, Bayrou, Fillon, Hollande…) auront au plus vite les bonnes initiatives;
    J’attends avec impatience ce que va proposer Sarkozy et dont il a parlé hier à Paris à ce sujet.

    Sur le titre du billet, il est vrai que le différentiel [discours Bayrou / propos Bouras] parait intenable…

  • Oui, enfin, Lisette, je ne suis qu’un blogueur informé, mais rien que ça. Si je suis au courant, c’est que ce n’est pas si difficile de l’être.

    Quant à Bouras, ce n’est pas au meeting de Bercy qu’il était assis à côté de Bayrou, c’était au meeting du Zenith, celui… d’hier. Ce n’est pas un obscur candidat dans une circonscription paumée, c’est un candidat que l’on juge utile de placer au premier rang coude à coude avec les ténors.

    On investit donc au pif, sans vérifier si les idées du candidat à l’investiture correspondent à celles du parti dont il va porter les couleurs ?

    [quote comment= »23771″]Soit dit en passant (et avec un large sourire) : Je reconnais là la mauvaise foi de Koz, qu’il reconnaît volontiers en expliquant qu’il ne voit pas pourquoi il ne serait pas plus vache avec les gens qu’il aime bien. C’est ce qu’on appelle une ligne éditoriale.
    Et, franchement, c’est que qui fait qu’on s’amuse bien par ici.[/quote]

    Admettons, Lisette, que vous n’entendiez pas la même chose que moi par « mauvaise foi« . Parce que, si vous entendez la même chose que moi, le large sourire me semble un peu de trop. Pour être plus précis, donc, pour moi, la mauvaise foi, c’est la malhonnêteté intellectuelle. Nous sommes d’accord ?

    Reconnaître – ce que d’autres ne font pas – que je ne m’empresse pas d’écrire un billet chaque fois que quelque chose me turlupine chez ceux dont je me sens le plus proche (sur le plan des idées), cela ne me parait pas être particulièrement malhonnête.

    Prenons un exemple : tiens, au hasard, toi, Lisette. Sur ton blog, tu critiques Bayrou ? Aujourd’hui, tu as, ni une ni deux, pris ton clavier et rédigé un billet pour dire que, tout de même, cette investiture à Bouras est regrettable ? Ou est-ce que tu t’en es abstenue et tu as préféré invoquer, ici, des « flottements » ?

    Est-ce que, pour autant, je te renvoie régulièrement, comme tu le fais avec moi, que tu serais « de mauvaise foi  » ?

    Bref, le cas de Djamel Bouras ne se pose-t-il pas indépendamment de Koz ? Mettre en… cause ma bonne foi change-t-il quoi que ce soit aux positions de Djamel Bouras, ou est-ce que, simplement, ça soulage ?

    [quote comment= »23767″]Ce qui permet de critiquer Bayrou sur le cas du ralliement de Djamel Bouras , c’est que François Bayrou se targue d’être le Moïse de la politique Française , qu’il va ouvrir les yeux des Français , et de nouvelles voies ect ..ect … bla bla bla … [/quote]

    C’est un peu ça le problème : quand on tape à bras raccourcis sur les autres, qu’on affirme vouloir renouveler la politique, la moraliser, dénoncer les connivences, les corruptions, les compromissions, on fait attention de ne pas se compromettre avec n’importe qui.

    Invoquer la négligence, c’est un peu court.

  • Mais revenons-en au fond du problème à mon avis.
    Le PSLE. Le fait que les sondages le créditent de 20 députés, et nous 5, et ce que ça veut dire pour la démocratie.

    [quote post= »332″]Quant aux électeurs, eh bien, d’une part, je ne suis pas spécialement militant PSLE, ce qui me rend modérément solidaire de ceux qui ont eu certains mots déplacés pendant la campagne, ensuite, à l’instar de jpe, tu m’expliqueras si ces hommes et femmes ont participé, ou non, à la campagne présidentielle. Tu m’expliqueras aussi ce qui te permet de dire qu’ils sont “sans électeurs”. Ils n’ont donc pas été élus, en 2002 ?[/quote]
    Lorsque les élections présidentielles ont lieu un mois avant les législatives, ce n’est pas vraiment l’équation personnelle du député qui fait la différence, mais l’ambiance générale du pays. La question qui se pose est : voulez-vous soutenir ou non le gouvernement (le MoDem ajoute la question : et comment?). Donc c’est majorité présidentielle ou pas majorité présidentielle. La personnalité du candidat joue pour … allez, 5%.
    En 2002, ils ont été élus surtout parce qu’ils faisaient partie de la majorité présidentielle. Même en admettant que la personnalité du candidat fait 10%, ça ne permet pas d’expliquer leur élection, puisque l’UDF était à 6.8% au premier tour de la présidentielle.
    Le PSLE n’a pas d’électeurs, de toute façon, personne ne sait même vraiment qu’il existe. Mais ils vont récupérer les voix qui se sont portées sur Sarkozy. Grand bien leur fasse…

    C’est juste que, donc : Bayrou, probablement pas de groupe, alors qu’il a fait 7 millions de voix sur sa personne et son programme (et ses candidats peut-être 5 millions), et Morin, surement un groupe.

    Ce qui prouve que nous aurions dû nous rallier à N. Sarkozy pour avoir des élus, et éviter le prévisible bazar (même si toutes les défections n’étaient pas prévisibles, celle de Morin en particulier, il faut bien le dire).
    Si on ne l’a pas fait, hé bien tant pis pour nous.

    S’pas.

    Sauf que nous ne voyons pas au nom de quoi nous devrions trouver toute les vertus à un programme que nous n’apprécions que partiellement, et inviter nos électeurs à faire de même.
    Et sauf qu’au passage, ça fait mal à mon sens de la démocratie. Comme ça m’avait fait mal quand le FN n’avait pas eu de groupe (mais un peu plus mal parce que là c’est mes amis, et que comme Koz je suis de mauvaise foi, des fois)

  • [quote comment= »23774″]C’est un peu ça le problème : quand on tape à bras raccourcis sur les autres, qu’on affirme vouloir renouveler la politique, la moraliser, dénoncer les connivences, les corruptions, les compromissions, on fait attention de ne pas se compromettre avec n’importe qui.[/quote]

    Pour aller dans ton sens, Bayrou reste quand même le seul qui se pose en arbitre suprême : « il faut approuver la politique quand elle est bonne, et la dénoncer quand elle est mauvaise », la définition du Bien et du Mal restant implicitement du seul ressort de Saint François de Bagnières.

    On est donc d’autant plus interpellé par ce qu’il prouve de ces définitions par ses attitudes ou compromis. On l’a compris désormais : le communautarisme de Begag et l’antisémitisme de Bouras ne sont pas incompatibles avec la morale politique centrale du MoDem. C’est juste bon à savoir.

  • [quote comment= »23775″]Mais revenons-en au fond du problème à mon avis.[/quote]

    Ca, c’est le fond du problème de l’investiture Bouras, selon toi ? C’est parce le scrutin est un scrutin uninonimal à deux tours que le MoDem a investi un candidat dont les convictions sont contraires aux valeurs dont il se réclame ? Les institutions ont donc ce pouvoir ?

    Alors… taxons l’interlocuteur de mauvaise foi et puis, surtout, parlons d’autre chose ?

    [quote comment= »23776″]Pour aller dans ton sens, Bayrou reste quand même le seul qui se pose en arbitre suprême : « il faut approuver la politique quand elle est bonne, et la dénoncer quand elle est mauvaise », la définition du Bien et du Mal restant implicitement du seul ressort de Saint François de Bagnières.[/quote]

    C’est le problème de tout moraliste.

  • Ne te fâche pas, Koz!
    J’ai toujours parlé de mauvaise foi en tournant la phrase en éloge. En l’occurrence, j’ai voulu inviter à faire la différence entre « oeillières partisanes » et « ligne éditoriale » Bon, bon, je trouverai un autre mot…

    [quote post= »332″]Prenons un exemple : tiens, au hasard, toi, Lisette. Sur ton blog, tu critiques Bayrou ? Aujourd’hui, tu as, ni une ni deux, pris ton clavier et rédigé un billet pour dire que, tout de même, cette investiture à Bouras est regrettable ? Ou est-ce que tu t’en es abstenue et tu as préféré invoquer, ici, des “flottements” ?

    Est-ce que, pour autant, je te renvoie régulièrement, comme tu le fais avec moi, que tu serais “de mauvaise foi ” ?

    Bref, le cas de Djamel Bouras ne se pose-t-il pas indépendamment de Koz ? Mettre en… cause ma bonne foi change-t-il quoi que ce soit aux positions de Djamel Bouras, ou est-ce que, simplement, ça soulage ?[/quote]

    Je termine mon post en disant ce que j’en pense. En disant que c’est grave s’il ne savait pas, grave s’il savait et s’en fichait… et en suggérant une possible porte de sortie : il y a une explication.

    A propos de mon blog : ben non, je critique jamais Bayrou sur mon blog. C’est un blog de militante de base. Je critique Bayrou que avec mes amis. les gens qui me lisent le savent. Je suis beaucoup plus nuancée ici.
    Lol, je ne sais pas ce que je vais dire sur mon blog, ni si j’aurai le temps de poster. Je vais probablement en parler, maintenant…. Mais je ne l’aurai sans doute pas fait sinon, essentiellement parce que j’essaye de parler de choses que je n’ai pas lues ailleurs (or le cas Djamel je l’ai lu ailleurs aussi, ce matin, et que ça va probablement se répandre). Je n’ai pas de ligne éditoriale… Je n’ai parlé de l’histoire du yacht ou de Guy Môquet que 2 jours après, par exemple. Je suis juste venue chercher ici la contradiction, pour commencer

    Aujourd’hui, dans mon commentaire, j’ai dit que c’était le bazar, et que certaines investitures étaient étranges. (pas celles des candidates vertes à Paris, en revanche). J’ai dit que je ne connaissais pas le cas Bouras avant ce matin. J’ai dit que si Bayrou ne savais pas, c’était grave. J’ai dit qu’il y avait d’autres horreurs chez d’autres gens qui soutenaient N. Sarkozy. J’ai dit aussi que, vu que je ne pensais pas que Bayrou soutienne les prises de position attribuées à Bouras, c’est certainement qu’il y a une explication. Voilà…
    Ca fait que j’ai dit tout un tas de trucs, finalement pas si incroyablement partisans que ça. Même si je suis plus lente à reconnaître des problèmes chez Bayrou que chez Sarkozy, ce qui fait partie de ma mauvaise foi.

    A propos des « flottements », c’est pas des blagues. C’est vraiment l’horreur. J’ai vu le visage de Jacqueline Gourault et d’AM Comparini hier quand elles parlaient des dernières semaines (vu que j’étais sur scène, hélas), et dans le métro j’ai croisé une candidate, conseillère municipale de la Somme, chez Robien.
    Ca s’appelle des luttes fratricides, en bon français. Sans doute nécessaire.

  • Je profite du petit côté « people » de ce billet pour vous signaler le retour d’un qui avait disparu, ce qui n’avait pas manqué de susciter quelque émoi sur ce site même : Noah is back ! Et j’ai l’impression qu’il ne lui en faudrait pas beaucoup pour accepter un poste dans l’équipe de NS, si, si… À moins qu’il ne remplace le père Bourras au Moudem ?

    http://www.lefigaro.fr/france/20070525.WWW000000264_yannick_noah_j_ai_plein_de_choses_a_faire_ici.html

  • [quote comment= »23778″]Ne te fâche pas, Koz!
    J’ai toujours parlé de mauvaise foi en tournant la phrase en éloge. En l’occurrence, j’ai voulu inviter à faire la différence entre « oeillières partisanes » et « ligne éditoriale » Bon, bon, je trouverai un autre mot…[/quote]

    Ce doit être le côté élogieux de « mauvaise foi » que je n’avais pas perçu.

  • [quote post= »332″]Ca, c’est le fond du problème de l’investiture Bouras, selon toi ? C’est parce le scrutin est un scrutin uninonimal à deux tours que le MoDem a investi un candidat dont les convictions sont contraires aux valeurs dont il se réclame ? Les institutions ont donc ce pouvoir ?[/quote]
    Oui.
    Sinon on aurait pas perdu autant de députés, et les investitures auraient pu se dérouler plus sereinement.
    Ce n’est pas le fond du problème de l’investiture de Bouras. C’est le fond du problème des investitures bizarres du MoDem.

    [quote post= »332″]Alors… taxons l’interlocuteur de mauvaise foi et puis, surtout, parlons d’autre chose ?[/quote]
    C’est tout de même pour moi la chose la plus importante à dire à propos des investitures du MoDem, quelle que soit la façon dont on prenne le problème. Et j’ai l’audace militante de venir exprimer ici ce que je pense, à un endroit où je suis à peu près sûre de me faire casser la gueule, ce qui m’évite les grandes envolées partisanes. (wouahhhhhhhhh 🙂 )

    Si tu veux, je peux te jurer que si jamais Bayrou devient antisémite ou chante les louanges d’ Al-Jezhira, je serai très très critique (à l’indicatif, c’est du sérieux). Et même, je me casserai, comme je me casserais s’il revenait à droite, ou allait trop vers sa gauche.

    Comme toi quand tu avais trouvé que Sarko il abusait avec ses références à l’identité nationale immigration dans la même phrase, et qu’en plus dans le même discours il reprenait à son compte le slogan du FN (la France tu l’aimes ou tu la quittes)
    Pour le moment, pour le moment… je lui laisse le bénéfice du doute, parce que je lui fait méchamment confiance, à cet homme-là, et que jusqu’à présent, il ne m’a jamais trahie, ni les miens, depuis 20 ans que nous le connaissons.

  • Lisette, sois gentille de ne pas me faire dire, pour ton plaisir, ce que je n’ai pas dit, ce n’est pas très correct, même avec un large sourire. Je n’ai pas apprécié son idée de Ministère et je l’ai écrit. En revanche, je continue de considérer que dire, en substance, « si tu veux vivre en France, tu la respectes » ou « si tu vis en France, tu ne craches pas dessus », ce n’est pas vraiment la même chose que « tu l’aimes ou tu la quittes ».

    Quant aux députés qui vous ont quitté, ce n’est pas une injustice, c’était simplement écrit sur les tablettes de jade. Tous ces gens sont de centre-droit, ils ont tous été élus par des gens de centre-droit et de droite, qui ont au demeurant certainement été bien surpris de leur évolution, et d’avoir élu des députés qui ont voté la censure du gouvernement. Au passage, où est la trahison dans l’histoire, si trahison il y a ? Je ne suis pas sûr que les électeurs aient vachement apprécié. Bayrou a voulu aller plus loin, en faisant de grands pas vers la gauche. Il a voulu s’extraire de la réalité. De la réalité du terrain, et de l’électorat de ses députés. C’est malheureux pour lui, mais c’était tellement prévisible. Bref, ces députés-là sont restés au centre-droit, quand Bayrou se déportait solitairement à gauche. Je ne vois pas spécialement de raison d’en concevoir une tendresse particulière pour le MoDem, qui conduirait à lui pardonner d’étranges erreurs.

    Je comprends que tu veuilles vraiment accorder le bénéfice du doute à Bayrou. Normal. Mais je maintiens que, n’étant pas un proche de Bouras, si je savais qu’il y avait quelque chose de sulfureux autour de ce type, Bayrou devait le savoir et qu’il est évidemment de la responsabilité d’une formation, quelle qu’elle soit et quelles que soient ses difficultés existentielles, de vérifier un peu le cursus d’un candidat – médiatique et affiché – qu’elle présente. Te viendrait-il à l’idée d’investir un type simplement parce qu’il vient et te dit qu’il partage tes idées ? Et quand il s’agit d’un personnage public, tu ne ferais pas un minimum de vérification ?

    Il a probablement été investi en connaissance de cause mais en se disant que ça ne ressortirait pas plus que ça et que, de toutes façons, il ne battrait pas Braouzec.

    Alors, maintenant, que va faire Bayrou ? Rien, probablement.

    Parce que la candidature de Bouras lui permettra probablement de se prévaloir d’un bon score en banlieue – sans préciser que ce n’est pas vraiment sur ses idées qu’il aura été réalisé.

    Parce qu’il a besoin d’un maximum de candidats pour des questions de visibilité et de financement, il ne bougera pas et il s’accomodera de cette candidature, sous ses couleurs, d’un type qui représente le contraire de ce qu’il pense, en regardant autant que possible.

    Un peu comme Corinne Lepage qui dit tout le mal qu’elle pense de l’investiture de Bouras mais s’assied à la gauche de Bayrou, quand Bouras est à sa droite.

    Le problème de tout ça, c’est que, dans le même temps, François Bayrou distribue des leçons de vertu politique à la terre entière, et que cela devient pénible.

  • Je n’ai pas employé le mot trahison. Et j’ai dit que tu n’étais pas d’accord avec son idée de ministère. Ce n’est pas tout à fait ça d’ailleurs, et j’étais d’accord avec toi : tu n’étais pas d’accord avec la formulation, et en effet tout était là.
    Comme tout sera dans le passé de Bouras si on a pas plus d’explications que ça sur son investiture.

    A propos de la vertu politique…
    Ca prend un sens nouveau quand on pense que ces gens mettent leur poste en jeu. Tous ceux qui en ont un. En politique, quand on fait ce genre de truc, c’est qu’on a la foi chevillée au corps. Enfin je crois.
    Relis le dernier commentaire de FredericLN, sur le fait qu’on a su que lundi qui serait vraiment candidat sous nos couleurs.

    A propos des électeurs trahis… On en a déjà parlé plusieurs fois. Je sais que tu te sens trahi par Bayrou. Je suis au contraire enchantée de ce qu’il propose, et il se trouve que je suis une caricature de démocrate-chrétienne de centre-droit. Une sorte de modèle sociologique pur. Que peut-on en déduire? Rien.

  • [quote comment= »23775″]Lorsque les élections présidentielles ont lieu un mois avant les législatives, ce n’est pas vraiment l’équation personnelle du député qui fait la différence, mais l’ambiance générale du pays. La question qui se pose est : voulez-vous soutenir ou non le gouvernement (le MoDem ajoute la question : et comment?). [/quote]

    Le MD ajoute la question « Comment ne pas soutenir le gouvernement » ?
    Parce que vu ce les retombées de son discours d’hier, Bayrou a l’air d’être parti à fond dans l’opposition. C’est d’ailleurs la seule posture jouable pour lui pour dans cinq ans.
    C’est donc parfaitement compréhensible, mais par contre, prétendre vouloir dire quand il y a du bon et quand il y a du mauvais, pour en fin de compte dire « eh ben il n’y a que du mauvais », ça me parait profondément hypocrite.

  • Non xerbias.
    Il a dit oui à deux choses :
    1. Le traité simplifié
    2. L’écologie à Grenelle

    Il a dit non, en revanche, à la franchise médicale et à l’annonce par Fillon que l’objectif de stabilisation de la dette était reporté à dans 5 ans (sine die, donc?). Il a rappelé qu’une partie de la campagne avait été faite sur le terrain de l’importance de la dette publique de la France. Il a expliqué que pour le moment le seuil de la franchise avait ét fixé à 75€, et que c’était beaucoup pour bon nombre de familles. Qu’il était possible que ces familles là renoncent au médecin tant que possible, et qu’au final ça ne faisait pas d’économies.

    Il montre donc comment il s’y prendra s’il est élu, et quelle méthode suivront les députés MoDem.

  • [quote comment= »23785″]Le problème de tout ça, c’est que, dans le même temps, François Bayrou distribue des leçons de vertu politique à la terre entière, et que cela devient pénible.[/quote]
    Très très d’accord avec ça. A se demander qui est « l’homme qui oppose le bien contre le mal »!!!

  • Questions de procédure mises à part [= qui est à l’origine de cette investiture ?], puisque ce billet porte sur M. Bouras que je ne connais pas plus qu’avant (je ne l’avais d’ailleurs pas vu ou reconnu au Zénith hier … mais bien appris sa présence à Bercy mi-avril), j’ai été voir chez banquisetropicale, source indiquée, ce qui lui était reproché.

    Sur la foi de ce billet de banquisetropicale, je partagerais précisément la réaction de Corinne Lepage (qui « regrette profondément » cette décision).

    Si Djamel Bouras avait commis des actes ou tenu des propos condamnables par la loi (à la façon de J.-M. Le Pen et autres sur le registre de l’antisémitisme, d’autres sur celui de l’homophobie, d’autres sur celui du racisme, etc.), que n’a-t-il été condamné ? Heureusement, nous avons en France sur ces sujets des ONG vigilantes qui portent plainte quand une personne publique s’en montre coupable. A en croire ces billets, aucune plainte n’a concerné Djamel Bouras.

    En tant que blogueur 🙂 je me suis prononcé à plusieurs reprises il y a quelques années contre l’antisémitisme de Dieudonné M’Bala M’Bala, les mêmes arguments ne permettent pas de caractériser les actes et déclarations publiques de Djamel Bouras (tel que reproduits sur ce billet) comme antisémites.

    En tant qu’électeur, sur la base de ces informations, Djamel Bouras n’est pas la première personne à qui j’accorderais ma confiance et ma voix.

    Mais un parti est un ensemble de gens différents, et la diversité d’opinions y est légitime tant qu’on reste dans le cadre de la loi.

  • [quote comment= »23783″]
    Et j’ai l’audace militante de venir exprimer ici ce que je pense, à un endroit où je suis à peu près sûre de me faire casser la gueule, ce qui m’évite les grandes envolées partisanes. (wouahhhhhhhhh 🙂 )
    [/quote]

    c’est vrai que l’echange reste agreable 😉

    ceci dis , je n’ai toujours pas la même vision des choses , pour moi ce ne sont pas les « 22 Salopards » qui ont trahis Bayrou mais bel et bien lui , qui sans concerter aucun de ces députés à decider de changer de couleur UNIQUEMENT parcequ’il a vu l’oportunité de faire un poker sur Sarkozy, tu me dira que c’est normal c’est la politique , je peux dire , oui , mais ce qui arrive à Bayrou aujourd’hui n’est que le juste retour des choses , il n’a qu’une seule alternative , pencher de plus en plus à gauche pour y recuperer des voix .
    Quand à sa facheuse tendance à croire qu’il est le messie (oui j’insiste ) qu’il est le seul à detenir la verité , qu’il peut être l’arbitre des Français pour désigner le bien et le mal , mais franchement il faut qu’il redescende là , parcequ’à force de se monter le bourrichon tout seul y commence serieusement à partir en cacahouette.

  • [quote comment= »23806″]
    Mais un parti est un ensemble de gens différents, et la diversité d’opinions y est légitime tant qu’on reste dans le cadre de la loi.[/quote]

    Et moi qui pensait naïvement que Saint Francois de Bagnières c’était plus une voie morale du prophète élu parmi les élus à la tête d’une armée de sept millions de juges moraux, électeurs clraivoyants parmi les électeurs endoctrinés dans le désert d’immoralité de la politique.

    çà passe mieux pour Lisette avec un 😉 alors on va aussi essayer…

  • Merci Koz pour ce billet encore une fois très professionel.

    Je me permettrais juste un petit commentaire sarcastique (un peu comme à mon habitude).

    J.Chirac a eu ses Judokas : Thierry Rey, David Douillet …
    N.Sarkozy a les siens : David Douillet, Marie Claire Restout …
    Ils ont tous les deux beaucoup d’autres sportifs parmi leurs soutiens.
    Certains sont allés jusqu’à avoir des responsabilités ministérielles et/ou au conseil présidentiel (G.Drut, JF.Lamour …)

    Il fallait donc à F.Bayrou au moins un soutien en pyjama blanc !
    Et comme dans le même temps il fallait des candidats à la députation pour le Modem, je ne suis pas surpris que Djamel Bourras l’opportuniste face deux en un !

    Pour ce qui est des adéquations entre points de vue des différentes personnalités ainsi rassemblées … comme le Modem c’est un peu la foire aux idées pourvu qu’on rassemble un peu tout le monde … je trouve qu’il n’y a pas de quoi être surpris. Interloqué : certainement !

    Imaginez Steevy Boulay en candidat à la députation !
    Soutiens d’accord. Candidat ce serait limite ridicule … Non ?

  • Le judo étant le second sport le plus pratiqué en France, il est bien normal de retrouver des judokas dans un endroit où l’on cherche à faire un panel de sportifs.

    J’ignorais les casseroles de D. Bouras. Du moins celle extrasportives. Pour le dopage, ça avait fait un peu de bruit à l’époque.

    Je commence à croire que F. Bayrou essaie de sauver ce qu’il peut comme il peut. Son positionnement entre les deux tours de la présidentielle a été sa grande erreur. Quitte à choquer le commentateur, il aurait du rester sans se prononcer (dans l’optique de ce que fait encore J.-M. Cavada). Sa seconde erreur, c’est de continuer à tirer sur les « vilains médias ». L’argument avait porté, parce que pour de nombreux électeurs ont pensé que ce n’était pas exempt de vérité sur le moment. Maintenant il fait réchauffé cet argument.

    Et donc il essaie de sauver ce qui peut encore l’être, après avoir entrainé son parti à l’aventure, sans consulter ses élus. Le coup du melon ?

    L’atterrissage s’annonce rude à mon sens.

  • @ spurinna : « de nombreux électeurs ont pensé que ce n’était pas exempt de vérité sur le moment »

    sur le moment ? ! Vous croyez que les choses ont changé dans le bon sens, vous ?

  • [quote comment= »23739″]On est d’accord, et je peux même te dire que c’est loin d’être la seule erreur commise. Je n’ai jamais dit le contraire. Mais dois-je jeter le discrédit sur tout le discours de Bayrou à cause de la très mauvaise organisation des législatives de la part du MoDem ?[/quote]

    Exactement. C’est une boulette, et ce ne se sera pas la dernière. Ce mouvement est un parti en crise, et c’est ce qui le place à la fois sur le terrain glissant des dérapages calamiteux et – disons-le – des grosses conneries tactiques, et sur celui d’intuitions politiques puissantes.

  • Bayrou s’est insurgé contre la proposition du candidat Sarkozy de porter au coeur de la campagne le thème de l’identité nationale. Faut-il s’étonner de la candidature du judoka? Non! Cela colle parfaitement à la logique « bayrouiste » qui fait une place très large aux tenants de l’immigrationisme massif. Position naive et désespérante qui fait du président du Modem un véritable homme de gauche et un allié de choix pour les thuriféraires de la théorie des portes ouvertes tels que Mouloud Aounit ou les hommes de l’UOIF.

  • Bayrou/Bouras ? Je l’apprends ici, tellement je ne m’intéresse plus du tout à ce que fait ce politicien à l’ego surdimensionné qui a mis une grande partie de ses députés et électeurs dans des situations ubuesques.

    Je suis électrice de droite sarkosyste dans une circonscription où je n’ai pas d’autre choix pour soutenir NS que de voter pour un UDF fraîchement rallié, qui après avoir participé activement sous la houlette de FB à la campagne haineuse contre NS nous a envoyé une lettre personnelle pour nous prier de lui faire confiance.

    Qui me garantit qu’une fois que j’aurais participé à la réélection de ce député ancien UDF qu’il ne retournera pas à la première occasion dans le camp MoDem ? Bayrou et ceux qu’il a entraînés à sa suite dans son opportunisme électoral a cassé l’image des centristes et la confiance des électeurs historiques d’un centre droit modéré.

    Aux oubliettes FB ! Il n’a pas hésité de piétiner son électorat traditionnel pour satisfaire ses propres calculs politiciens.

  • [quote comment= »23808″]ceci dis , je n’ai toujours pas la même vision des choses , pour moi ce ne sont pas les « 22 Salopards » qui ont trahis Bayrou mais bel et bien lui , qui sans concerter aucun de ces députés à decider de changer de couleur UNIQUEMENT parcequ’il a vu l’oportunité de faire un poker sur Sarkozy, tu me dira que c’est normal c’est la politique , je peux dire , oui , mais ce qui arrive à Bayrou aujourd’hui n’est que le juste retour des choses , il n’a qu’une seule alternative , pencher de plus en plus à gauche pour y recuperer des voix .
    Quand à sa facheuse tendance à croire qu’il est le messie (oui j’insiste ) qu’il est le seul à detenir la verité , qu’il peut être l’arbitre des Français pour désigner le bien et le mal , mais franchement il faut qu’il redescende là , parcequ’à force de se monter le bourrichon tout seul y commence serieusement à partir en cacahouette.[/quote]

    Pourquoi n’avait il pas le droit de dire qu’il ne voterait pas Sarkozy, tandis que ses députés, à tour de rôle, annonçaient qu’ils voteraient, eux, pour lui et qu’ils étaient prêts à revenir en arrière, alors que depuis des semaines ils annonçaient le contraire ?!
    Ensuite, stratégiquement, il était OBLIGE de faire un signe à gauche, toujours pour les mêmes raisons.
    Enfin, il n’a donné que son opinion et n’a rien demandé à sa base.
    Lisez, relisez, écoutez et réécoutez ses propos : Oui, Bayrou a fait un signe à gauche mais a souligné ses points de divergences avec eux, tout comme il l’a fait avec l’UMP.

    Enfin, il ne se positionne pas en messie mais en… député qui désire faire son job, à savoir les représenter pour dire « Ca ? Ok, ça sera utile, et conforme aux attentes », « Ca ? Ha non… Désolé ».
    C’est ce que sont sensés faire tous les députés, sans avoir à dire « Monsieur, tu m’autorise à mettre ton nom sur mon affiche, en échange, je voterai jamais non, à ceci ou cela ? »

    Concernant le billet initial :
    Ca me chagrine aussi pour Bouras…
    Plus, même, que si j’avais vu, d’inscrit, le chauffeur de François.

  • [quote comment= »23890″]Bayrou/Bouras ? Je l’apprends ici, tellement je ne m’intéresse plus du tout à ce que fait ce politicien à l’ego surdimensionné qui a mis une grande partie de ses députés et électeurs dans des situations ubuesques.

    Je suis électrice de droite sarkosyste dans une circonscription où je n’ai pas d’autre choix pour soutenir NS que de voter pour un UDF fraîchement rallié, qui après avoir participé activement sous la houlette de FB à la campagne haineuse contre NS nous a envoyé une lettre personnelle pour nous prier de lui faire confiance.

    Qui me garantit qu’une fois que j’aurais participé à la réélection de ce député ancien UDF qu’il ne retournera pas à la première occasion dans le camp MoDem ? Bayrou et ceux qu’il a entraînés à sa suite dans son opportunisme électoral a cassé l’image des centristes et la confiance des électeurs historiques d’un centre droit modéré.

    Aux oubliettes FB ! Il n’a pas hésité de piétiner son électorat traditionnel pour satisfaire ses propres calculs politiciens.[/quote]

    peut-être alors se sont-ils fourvoyés sur leur engagement…
    Le centre ne doit-il pas rester au centre ? Si il ne penche pas assez à droite à leur goût, il y a l’UMP pour ça… Une partie de cet « électorat traditionnel » a déjà rejoint l’UMP (ils sont nombreux chez mes proches). Libre à eux…

    Mais la liberté a un prix, et finalement, 3 fois plus d’électeurs ont suivi ce raisonnement par rapport à 2002. Etre centriste juste pour n’être que bon qu’à « être roulé dans la farine » (C’est de Pompidou je crois. Je me trompe peut-être) et servir d’antichambre au rouleau compresseur UMP, ça ne me tente pas !

    Je préfère le courage d’un FB au pantouflage des 22 élus sortants quittant le navire.

  • [quote comment= »23855″]@ spurinna : « de nombreux électeurs ont pensé que ce n’était pas exempt de vérité sur le moment »

    sur le moment ? ! Vous croyez que les choses ont changé dans le bon sens, vous ?[/quote]

    Je ne dis pas que les choses ont changées. Leurs perceptions par contre …

    Je pense que les gens sont lassés du non-renouvellement des arguments de F. Bayrou. Et que d’autres centristes son interloqués par le rapprochement avec la gauche alors qu’ils pensaient plus à un mouvement qui n’irait pas de « Charybde en Scylla » si l’on veut, quittant la sujétion de l’UMP pour celle du PS.

  • [quote comment= »23931″][quote comment= »23855″]@ spurinna : « de nombreux électeurs ont pensé que ce n’était pas exempt de vérité sur le moment »

    sur le moment ? ! Vous croyez que les choses ont changé dans le bon sens, vous ?

    Je ne dis pas que les choses ont changées. Leurs perceptions par contre …

    Je pense que les gens sont lassés du non-renouvellement des arguments de F. Bayrou. Et que d’autres centristes son interloqués par le rapprochement avec la gauche alors qu’ils pensaient plus à un mouvement qui n’irait pas de « Charybde en Scylla » si l’on veut, quittant la sujétion de l’UMP pour celle du PS.[/quote]

    Ah, et est-ce que la sujétion est obligatoire pour les centristes ?
    Ils n’ont évidemment pas le droit d’exister par eux-même… Non, bien sûr, il n’y a pas de penseurs au centre, c’est bien connu !
    Désolé de te contredire spurinna, mais il n’est absolument pas question d’être inféodé au PS. Le but de la manoeuvre est justement de ne plus être inféodé à qui que ce soit… Il faut suivre un peu, là !

  • [quote comment= »23949″]… Il faut suivre un peu, là ![/quote]

    euh….

    suivre quoi…

    suivre pourquoi…

    et à force de montrer toutes les mauvaises voies que personne ne veut prendre vous risquer de fâcher quelques bédouins qui connaissent eux-aussi le désert…

  • [quote comment= »23890″]Je suis électrice de droite sarkosyste dans une circonscription où je n’ai pas d’autre choix pour soutenir NS que de voter pour un UDF fraîchement rallié, qui après avoir participé activement sous la houlette de FB à la campagne haineuse contre NS nous a envoyé une lettre personnelle pour nous prier de lui faire confiance.

    Qui me garantit qu’une fois que j’aurais participé à la réélection de ce député ancien UDF qu’il ne retournera pas à la première occasion dans le camp MoDem ?[/quote]

    C’est effectivement triste de n’avoir le choix que de voter pour l’une de ces girouettes, j’en suis désolé pour toi. Il faut aller le dire à la personne qui a eu la drôle d’idée de créer ce nouveau parti, et a demandé à Hervé Morin de le faire, comme celui-ci l’a expliqué.

  • J’avoue que je serais également assez peu enthousiaste à l’idée de voter pour un Morin, dont j’apprécie au demeurant modérément la présence au gouvernement.

    Mais, Frédéric, le girouettisme de ces 22 (23 ? 24 ?) a commencé bien avant et je ne crois pas que l’UDF soit un modèle de constance, en tout cas à mes yeux d’électeurs. En 2002, quelles qu’aient été les intentions personnelles stratégiques de François Bayrou, les électeurs des députés UDF (et, par exemple, ceux d’Hervé Morin) n’avaient certainement pas anticipé l’évolution du parti, qu’ils aient imaginé voter pour des députés qui ne voteraient pas le budget du gouvernement, ou qui voteraient la censure. Je ne suis pas du tout un adepte du mandat impératif et je reconnais tout à fait aux députés, et aux partis, le droit d’adopter une telle position, la démocratie voulant qu’ils en assument le choix devant les électeurs à l’élection suivante.

    Morin a été élu sur la ligne d’une UDF traditionnellement à droite, il a ensuite eu des propos extrêmement durs contre Nicolas Sarkozy, pour en être aujourd’hui ministre (et, même si je comprends la nécessité stratégique, je regrette que Nicolas Sarkozy n’ait pas choisi un UDF qui se soit montré moins vindicatif pendant la campagne). Il ne m’inspire aucune confiance.

    François Fillon a affirmé que les ministres candidats qui seraient battus aux législatives devraient quitter le gouvernement. En ce qui me concerne, je serais dans la circonscription d’Hervé Morin, je pense que, pour la première fois de ma vie, je m’abstiendrais d’aller voter…

  • [quote comment= »23957″](…) qu’ils aient imaginé voter pour des députés qui ne voteraient pas le budget du gouvernement, ou qui voteraient la censure. Je ne suis pas du tout un adepte du mandat impératif et je reconnais tout à fait aux députés, et aux partis, le droit d’adopter une telle position,(…)[/quote]

    Yes. Tu as une excellente raison pour tout cela – pour ne pas avoir imaginé, et pour être opposé au mandat impératif : c’est que tu ne pouvais pas savoir par avance (et moi non plus, et les députés non plus, et les électeurs non plus, et François Bayrou non plus) de quel bois serait fait le budget du gouvernement, à quelle vitesse il creuserait la dette et par quels artifices il le masquerait ; ni quel niveau clearstreamesque serait le conflit entre le n°1 et le n°2 du futur gouvernement, dont tu ne connaissais d’ailleurs pas, en 2002, la composition.

    C’est bien pour ça qu’il faut des députés libres et responsables.

  • Je trouve normal que sur certains sujets, pour certains votes les UDF, que j’ai participé à élire, critiquent d’une façon constructive leurs alliés de longue date et au pire s’abstiennent de voter. Mais il y a une différence entre un comportement honnête et digne avec ses anciens alliés et ce à quoi nous avons assisté pendant la campagne électorale de la part de FB et de certains de ses acolytes. Comportement de petits, très petits politicards …
    Je me suis souvent demandée si les nouveaux arrivants, anciens militants de gauche, n’apportaient pas avec eux des méthodes et pratiques que je n’ai pas souvenir d’avoir connu avant au sein de l’UDF.
    Quoi qu’il en soit, FB et certains des UDF qui ont participé à ce mauvais jeu n’auront plus, quoi qu’il arrive, ni ma confiance ni mon vote.

  • [quote comment= »23959″]Tu as une excellente raison pour tout cela – pour ne pas avoir imaginé, et pour être opposé au mandat impératif : c’est que tu ne pouvais pas savoir par avance (et moi non plus, et les députés non plus, et les électeurs non plus, et François Bayrou non plus) ….[/quote]

    Allons, allons, je suis bien persuadé que Bayrou y était, stratégiquement, bien décidé. Par avance.

  • [quote comment= »23957″]J’avoue que je serais également assez peu enthousiaste à l’idée de voter pour un Morin, dont j’apprécie au demeurant modérément la présence au gouvernement.

    Mais, Frédéric, le girouettisme de ces 22 (23 ? 24 ?) a commencé bien avant et je ne crois pas que l’UDF soit un modèle de constance, en tout cas à mes yeux d’électeurs. En 2002, quelles qu’aient été les intentions personnelles stratégiques de François Bayrou, les électeurs des députés UDF (et, par exemple, ceux d’Hervé Morin) n’avaient certainement pas anticipé l’évolution du parti, qu’ils aient imaginé voter pour des députés qui ne voteraient pas le budget du gouvernement, ou qui voteraient la censure. Je ne suis pas du tout un adepte du mandat impératif et je reconnais tout à fait aux députés, et aux partis, le droit d’adopter une telle position, la démocratie voulant qu’ils en assument le choix devant les électeurs à l’élection suivante.

    …[/quote]

    Ah, mais attention, ce n’est pas un droit, c’est un DEVOIR !
    Quel spectacle ont donné nos élus UMP qui votaient d’une seule voix certaines lois (CPE, privatisation des autoroutes, GDF par exemple), alors que pourtant, tout indiquait, aussi bien dans des interviews que dans des bruits de couloir que beaucoup y étaient opposés ?

    Je préfère que les députés votent en leur âme et conscience, et avant tout en étant présents à l’Assemblée. La remarque peut faire poujado aux yeux de certains mais je ne paie pas mon député pour qu’il ne siège que la moitié du temps… pour ne voter de toute façon que comme on lui aura demandé de le faire.

    J’ai toujours considéré que la gauche avait fait de très bonnes (et de très mauvaises) réformes, que la droite RPR puis UMP avait de très bonnes (et aussi de très mauvaises) réformes. Avec, et ça te fera plaisir je pense, plus de courage politique de la part de ces derniers (toujours plus difficile de faire des réformes douloureuses). Et pour cela j’ai toujours préféré l’attitude d’un Raymond Barre, d’un Bernard Kouchner, ou dans une moindre mesure, d’un Michel Rocard, qui eux, étaient capables de reconnaître, quand c’était nécessaire, la justesse de l’action de leurs « adversaires » politiques. C’est peut-être ça le centre…

    Quand au girouettisme (joli néologisme, j’aime bien !) de certains élus UDF, il vient peut-être du positionnement trop ambigu de l’UDF depuis trop longtemps. Il est temps que le centre se vive comme une force politique indépendante, et tant pis pour les anciennes alliances !

    Et puis je ne pense pas que qui que ce soit ait des leçons à donner en la matière, n’est-ce-pas ? Seuls les idiots ne changent pas d’avis, certes, et Nicolas Sarkozy me semble en ce sens être doué d’une intelligence hors du commun…

    Et vive la polémique constructive, finalement, non ?

  • [quote comment= »23966″]Je trouve normal que sur certains sujets, pour certains votes les UDF, que j’ai participé à élire, critiquent d’une façon constructive leurs alliés de longue date et au pire s’abstiennent de voter. Mais il y a une différence entre un comportement honnête et digne avec ses anciens alliés et ce à quoi nous avons assisté pendant la campagne électorale de la part de FB et de certains de ses acolytes. Comportement de petits, très petits politicards …
    Je me suis souvent demandée si les nouveaux arrivants, anciens militants de gauche, n’apportaient pas avec eux des méthodes et pratiques que je n’ai pas souvenir d’avoir connu avant au sein de l’UDF.
    Quoi qu’il en soit, FB et certains des UDF qui ont participé à ce mauvais jeu n’auront plus, quoi qu’il arrive, ni ma confiance ni mon vote.[/quote]

    Ok, parfois, les attaquent ont été frontales, à tort ou à raison. C’est le jeu politique et tous ont joué à ce jeu.

    Mais pourrais-tu étayer cela avec des exemples précis ? Qu’est-ce qui te fait penser à un comportement de « petits, très petits politicards » ?
    Les gens qui disent « je dis ce que je ferai et je ferai ce que j’ai dit », qui raillent le principe d’ouverture prôné par FB, puis, qui, par pur calcul politique (encore une fois, c’est le jeu), convoquent dans leur gouvernement des personnalités de gauche et du centre ?
    Il y a une différence entre s’allier pour travailler ensemble, en le proposant clairement aux français dans son projet, et commander des ralliements pour écraser ses adversaires politiques…

  • [quote comment= »23952″][quote comment= »23949″]… Il faut suivre un peu, là ![/quote]

    euh….

    suivre quoi…

    suivre pourquoi…

    et à force de montrer toutes les mauvaises voies que personne ne veut prendre vous risquer de fâcher quelques bédouins qui connaissent eux-aussi le désert…[/quote]

    Et bien, suivre les discours qui ont été prononcés. Le but, je le répète, et de ne pas s’enfermer dans des alliances de circonstances, ni avec la droite, ni avec le centre.

    Et en quoi les voies que nous montrons sont-elles mauvaises ? En quoi les 7 millons de personnes qui ont voté pour ce projet peuvent-elles être considérées comme quantité négligeable ?

    Certes, je comprends la déception de certains UDF « historiques » que se vivaient plus à droite qu’au centre (grosse dicussion avec mon père, UDF depuis Giscard, c’est dire !). Mais pour cela il y a l’UMP, toute prête à absorber, pardon, accueillir les bédouins qui ont perdu leur boussole…

  • [quote comment= »23952″][quote comment= »23949″]…
    Il faut suivre un peu, là ![/quote]

    euh….

    suivre quoi…

    suivre pourquoi…

    et à force de montrer toutes les mauvaises voies que personne ne veut prendre vous risquer de fâcher quelques bédouins qui connaissent eux-aussi le désert…[/quote]

    Je réponds :

    Et bien, suivre les discours qui ont été prononcés. Le but, je le répète, et de ne pas s’enfermer dans des alliances de circonstances, ni avec la droite, ni avec le centre.

    Et en quoi les voies que nous montrons sont-elles mauvaises ? En quoi les 7 millons de personnes qui ont voté pour ce projet peuvent-elles être considérées comme quantité négligeable ?

    Certes, je comprends la déception de certains UDF « historiques » que se vivaient plus à droite qu’au centre (grosse dicussion avec mon père, UDF depuis Giscard, c’est dire !). Mais pour cela il y a l’UMP, toute prête à absorber, pardon, accueillir les bédouins qui ont perdu leur boussole…

  • Encore une dernière remarque : on en revient toujours au même problème, dont Koz ne voulait pas que je parle plus haut : le mode de scrutin.

    C’est à cause du mode de scrutin que Juppé a accepté que certains candidats UDF n’aient pas de concurrent UMP en 2002, pour que l’UDF ait un groupe à l’Assemblée Nationale. UDF qui déjà à l’époque soulignait sa différence avec l’UMP, et son désaccord avec J. Chirac.
    C’est à cause du mode de scrutin qu’aujourd’hui l’UMP accepte de ne présenter personne devant des gens comme Morin ou Leroy, « obligeant » leurs électeurs à soutenir des gens qui ont passé la campagne à avoir des mots très durs sur le programme de Nicolas Sarkozy (parlant au mieux d’impréparation, ou de manque de sérieux, pour Morin).

    Le mode de scrutin uninominal majoritaire oblige à des accords d’appareil, et à de la politique politicienne. Il n’y a pas de programme possible, pas de sincérité possible dans ce genre de situation. Les gens ne peuvent pas savoir pour qui ils votent, au final. La logique se fait éventuellement à un niveau national (tel parti a un groupe, donc les électeurs sont globalement représentés, peu importe comme ils ont été élus, ni par qui, ni pour quoi, ni finalement ce qu’attendent d’eux les électeurs qui les ont effectivement élus).

    C’est le fond du problème.
    Et à mon avis, c’est même un aspect essentiel de la crise de notre pays : une crise de la démocratie, parce que le vote n’a plus de sens. Ca, la dette publique, et la méfiance à l’égard des élites : ça reviendra bien vite…

  • Euh…non Lisette…une proportionnelle à l’inverse amplifie bien davantage les jeux d’appareil car il faut dégager une majorité en s’alliant. Je te laisse imaginer les tractations…

    Pour ce qui est de la sincérité, j’y crois comme toi comme je crois encore que la politique peut améliorer les conditions de vie. On peut être sincère sans vivre dans son égoïsme. Il faut savoir composer entre ses idées et la réalité.

    Je te prendrais pour illustrer mon propos les entretiens d’embauche. Tu dois faire sortir le vrai de ta personnalité (honnêtement cela se voit très vite si tu joues un autre personnage que le tien) sans pour autant tomber dans le piège du confessional. Il y a une distance nécessaire, défendre sa personnalité et le fait de se plier à un exercice.

    La sincérité, ce n’est pas une valeur extrême. Elle n’est pas la franchise, elle n’est pas plus la tromperie. Elle est au Centre de tout cela 🙂

  • Je suis bien persuadé aussi que la proportionnelle accroitrait considérablement les jeux d’appareil. Puisque l’on élit sur une liste, ce sont les appareils qui décident qui figurent sur la liste et en quelle position. C’est bien donner tous les pouvoirs aux partis. Il faut avoir beaucoup d’espoir, et un peu de naïveté, pour imaginer que, dans un tel cas, ce sont les comportements vertueux qui l’emporteront. Rien que ces épisodes des investitures au MoDem devrait inciter certains à constater que, derrière les grands discours très moraux, on trouve encore et toujours les manoeuvres d’appareil. Il n’y a pas que le cas Bouras, il y a le cas Delmas, le cas Taha, il y a aussi ces Verts qui, après avoir fait tréteau commun avec José Bové et la gauche antilibérale, rejoignent maintenant un parti dont le président présentait un projet libéral.

  • La différence, c’est qu’on élit bien la liste d’un parti, dont on connaît la ligne, et que tous les partis peuvent se présenter. S’il y a des listes communes, elles sont également constituées sur un programme. Ce n’est pas idéal, mais je pense que c’est mieux, plus clair, plus lisible.
    Je continue à trouver bizarre que le même jour on mette le MoDem à 9% des intentions de votes, et que Morin dise partout espérer 30 sièges.

    Si vous voulez parler du cas Delmas, allons-y, je suis prête à me battre. Il se trouve que je suis dans « sa » circonscription (par autoproclamation), et que je me félicite chaque jour qu’elle n’ait pas été investie. Cela dit, les investitures ont été problématiques chez nous, c’est un fait. Et ce qui était possible dans un petit parti (les investitures par la fédération, ratifiées par le bureau) ne l’est plus dans un grand parti, avec des courants. Il faut nécessairement une démocratie interne plus importante.

    Je sais bien que vous ne voyez pas le problème. Je le vois tous les jours, et encore ce week-end sur le marché. Un mois après l’élection présidentielle, le citoyen qui a voté Sarkozy veut voter Sarkozy. Celui qui a voté Voynet voudrait encore plus voter Vert, et si on ne lui propose qu’un socialiste, il est déçu. Etc, etc… Ce n’est pas clair.
    Quand à la constitution d’une majorité, personne (sauf le FN?) n’a jamais dit qu’il ne fallait pas une prime majoritaire, de façon à ce que le jeu soit stabilisé.
    Mais on est là au coeur de ce qui nous différencie. Pour moi, la crise que nous vivons est essentiellement politique, démocratique, c’est une crise de confiance majeure. Pour vous, d’après ce que je lis, c’est une crise des valeurs (nous sommes tous d’accord sur la composante économique et sociale).

    Jamais bien compris ce que signifiait « règne des partis ». De toute façon, jamais été gaulliste politiquement. Au fond.

  • Pauvre Quitterie. Pourquoi tant de haine ? Se « féliciter tous les jours qu’elle n’ait pas été investie » ? Pour le bonheur de soutenir une élue Vert ? Mais franchement, je veux bien que l’on joue l’ouverture, mais il faut garder un minimum de cohérence et, en l’espèce, cela devient risible.

    Vous qui avez investi Bouras l’antisioniste, une Verte, à gauche du PS, vous me parlez d’un système dans laquelle tout le monde connait la ligne du parti ? C’est un peu risible. Elle est laïque ou communautaire ? Libérale ou antilibérale ?

    Le scrutin de liste ? Encore une incohérence. Comment ne pas voir que c’est la part belle au copinage, au cumul des mandats, au non-renouvellement dénoncés par ailleurs ?

  • Je n’ai aucune haine à l’égard de Quitterie, je ne la connais que très peu. Je la crois brillante, même si je me méfie du jeunisme.
    Si je me félicite chaque jour du fait qu’elle n’ait pas été investie, c’est que chaque jour je constate le mal qu’elle fait à sa circonscription.
    J’ai commencé à militer en janvier, sans jamais mettre les pieds dans la section du 13è arrondissement. Au bout d’une semaine, en effet, j’avais compris (et d’autres avec moi) à quel point la situation y était pourrie. Il y avait deux candidates à l’investiture. A priori, entre les deux candidates, je préférais Quitterie, tout en me méfiant du côté fan-club de son « équipe », de ses idées « jeunistes », et d’un certain manque de fond. Ca me paraissait un peu léger tout ça.
    Pour assurer son investiture, à l’heure ou l’UDF annonçait qu’il irait vers l’ouverture, c’est à dire des investitures hors du parti (et ça c’était clair dès le début), Quitterie a joué le rapport de force, en clamant partout qu’elle était la candidate investie. En se permettant des petites phrases assassines (interviewée dans le Monde : sans mon blog, mon parti m’aurait coupé la tête).
    Bon, je me disais qu’elle avait beaucoup d’ambition, et qu’après tout c’était chose normale en politique.

    Quand elle n’a pas été investie, je me suis réjouie de n’avoir pas mis les pieds dans la circonscription, car ça me permettait d’être neutre, et prête à travailler. Oui, j’étais très contente du choix de Danièle Auffray : de nouvelles têtes pouvaient permettre de clarifier la situation entre les deux candidates UDF à l’investiture, elle est adjointe au Maire de Paris, c’est une excellente chose dans cet arrondissement, elle est la preuve d’un dynamisme nouveau. La 10è circonscription est partiellement sur le 14è arrondissement, il y a avait donc forcément un arbitrage entre le 13è et le 14è.
    Je me disais que Quitterie devait être déçue, et j’étais un peu triste pour elle. En même temps, je pensais que rien n’était perdu : un de ses fidèles, peut-être le premier, est suppléant de Danièle Auffray, et celle-ci, élue du 14è, ne pourrait pas être candidate pour les prochaines municipales.

    Et puis j’ai changé d’avis : les commentaires calomnieux sur son blog, puis partout sur internet, qu’elle laissait aller. L’absence de la section UDF dans cette campagne est remarquable. Les deux co-animatrices en sont responsables : Quitterie et Fanny. Cette campagne est l’occasion de poser des jalons pour les municipales : tant pis. Quitterie fait des apéros dans son coin, en se concentrant sur la naissance du MoDem. Elle n’a jamais vraiment travaillé son ancrage local. A part faire des marchés, comme n’importe quel militant.

    Elle a fait une excellente campagne nationale, même si très personnelle. En revanche, elle n’a rien fait concrètement pour rendre sa candidature aux législatives dans la 10è circonscription indispensable (on lui avait proposé une autre circonscription). Le résultat à la présidentielle a même été médiocre, dans le 13è, en comparaison des autres arrondissements « roses » de la capitale. Déçue, son attitude est à la limite du sabotage. Je n’ai aucune confiance en elle, pour le moment. Elle n’est probablement pas assez mûre pour tout cela. Je suis donc bien contente qu’elle n’ait pas été investie.

    Quelques remarques : Danièle Auffray n’est plus verte. Et elle démissionnera de la Mairie de Paris si elle est élue (pas de cumul). Quand à Bouras, j’ai trouvé deux ou trois interventions de lui beaucoup plus mesurées que ce que tu écris dans ce billet (en fait, cet histoire me rappelle beaucoup la polémique autour du discours du pape à Ratisbonne). Ce n’est pas un communautariste, mais effectivement, il était très maladroit de l’investir.
    Et à propos de clarté : les gens qui voteront pour un radical, sur les listes PS-Verts-PRG, ils voteront pour un ami de Baylet qui rejoindra finalement la majorité présidentielle? Ou ils voteront pour l’opposition?

    J’écris cela en bas des commentaires d’un vieux billet, parce que je commence à en avoir ras-le-bol de voir son nom cité partout comme un exemple d’injustice. Il ne faut pas croire tout ce qu’on lit sur internet.

    Ben non.
    Je vois pas en quoi le scrutin de liste serait plus « copinage » qu’autre chose.

  • [quote comment= »24138″]Et à propos de clarté : les gens qui voteront pour un radical, sur les listes PS-Verts-PRG, ils voteront pour un ami de Baylet qui rejoindra finalement la majorité présidentielle? Ou ils voteront pour l’opposition?[/quote]

    S’il y a plus ambigu que le MoDem, tout va bien alors.

  • 🙂
    Taratata : je prétends que tout le monde est ambigü, et que c’est forcé dans une telle configuration.
    Nous sommes plutôt les moins ambigüs : en expliquant (en gros) que tant pis, on refuse les alliances partisanes, ce qui laisse entendre que, par conséquent, on va se rétamer. Pour le moment, ce qu’on a dit, c’est qu’on se maintenait chaque fois qu’on était premier ou deuxième. Ben ça fait pas lourd les aminches. Et pourtant, c’est honnête et droit. (même si pas à droite)

    Au fait, les trois candidates ex-vertes et ex-PS de Paris, elles se sont ralliées à Bayrou AVANT le premier tour. Au mois de février, pour la plupart. Autant de légitimité à être chez nous que Santini ou Robien dans la majorité présidentielle, par exemple.

    L’UMP n’est pas très ambigüe non plus, forte du résultat de N. Sarkozy. Et tant mieux. Sauf dans les endroits où ils laissent passer un « nouveau centriste ». Ou un quelconque ministre « de gauche » qui sera par conséquent élu avec des voix de droite.

  • @ Lisette : sur ce dernier cas, non, ils n’en ont pas pris le risque. les 4 ministres « de gauche » ne se sont pas, sauf erreur de ma part, présentés aux législatives.

  • Je ne suis pas sûr de saisir parfaitement la teneur de votre dialogue.

    Mais je me permets de suggérer que l’UMP n’est pas pour grand-chose dans le fait que Kouchner – seul ministre « de gauche » (sic) – n’ait jamais été député. Qu’à part ça, Jouyet, Hirsch et Besson sont secrétaires d’Etat et que, mis à part Besson, qui l’était, ils ne me semblent pas avoir jamais émis la volonté d’être député. En outre, ils ne sont pas membres de l’UMP.

    Vous comparez l’incomparable. Un parti qui prétend rassembler des libéraux aux anti-libéraux, des laïcs aux communautaires, ce n’est plus l’ouverture, c’est la voiture-balai.

    Quant à l’ambigüité de ne pas présenter de candidats face au « Nouveau Centre », j’ai du mal à la percevoir. L’UMP a fait en sorte de laisser la porte ouverte à l’UDF pendant toute la campagne, espérant probablement à tort que Bayrou opèrerait un rapprochement. Lorsqu’il s’est avéré que tel ne serait pas le cas, ils ont posé un choix qui me semble clair : si vous nous soutenez pour les présidentielles, on vous soutient pour les législatives, si vous ne nous soutenez pas, on ne vous soutiendra pas.

    Donc, Lisette, je comprends que tu veuilles prétendre que tout le monde est ambigu, si tu penses que cela peut aider le MoDem à se sentir moins seul, mais je ne te suis pas.

  • L’ambiguïté, c’est celle que Margit suggérait plus haut : ne pas présenter de candidat face à un « nouveau centriste », et l’investir au nom de la « majorité présidentielle », c’est obliger les électeurs de droite à voter pour lui, qui a passé la campagne à traiter notre nouveau président d’amateur et à expliquer que son programme était au mieux inexistant.

    Ce mode de scrutin oblige nécessairement à des ambiguïtés de ce type, pour faire semblant d’en rééquilibrer l’injustice. Mais c’est illusoire. Le nouveau centre clame son indépendance : ah bon? Mais s’il se met à voter contre, on dira de lui, comme on a dit de Bayrou à l’époque, qu’il trahit l’alliance passée, ou qu’il trahit les électeurs qui ont voté pour lui. Margit, si elle vote Morin, ne vote pas pour qu’il soit indépendant par rapport au gouvernement!

    Ce type d’alliance laisse complètement de côté les programmes des uns et des autres, les différentes sensibilités politiques de notre pays. Il n’est plus permis aux électeurs de voter pour la personnalité ou le programme qu’ils préfèrent. Ils peuvent juste voter pour des alliances un peu cacophoniques.

    Et de cette cacophonie naît l’ambiguité : pour qui vais-je voter, au final? un PS social-démocrate? un PS antilibéral? Un PRG de droite? un PRG de gauche? Un UMP, un libéral ou un UDF? et quel UDF ? rallié quand et pourquoi? et qu’est-ce qu’il fera à l’Assemblée? Il votera comme on lui dit, mais il sera quand même indépendant?

    Mais bon. Encore une fois, tout le monde ne trouve pas que c’est un problème, et si ça en est un, il ne sera pas réglé dans cette législature. Pour moi, par conséquent, le fond de la crise restera…

  • Merci pour la mise au point, si on ne s’intéresse pas précisément aux sports, on avait peu de chance d’en être informé.

    Et pourtant, le pari est gagné : tous les JTs ont montré ce glorieux élan civique qui avait toutes les qualités. Un sportif, un sportif célèbre, une candidature atypique ‘issue de l’immigration/la diversité’.

    Je pense que Bayrou y a plus gagné que perdu en image, même si l’arrière-plan est un peu moins flatteur en effet.

Les commentaires sont fermés