Airbus

Ségolène Royal dénonce un « Etat impotent » et promet de suspendre le plan de restructuration d’Airbus si elle est élue. Je me permets deux étonnements. Je ne peux que m’étonner que sa parfaite maîtrise de ce dossier industriel et d’un plan à peine annoncé lui permette d’annoncer ainsi la nécessité d’une suspension de ce plan.

Et je m’étonne aussi que l’extrême implication politique et étatique dans la constitution et même la gestion de l’entreprise Airbus ne soit pas l’occasion de s’interroger sur la pertinence de l’intervention de l’Etat…

Billets à peu près similaires

Aucun billet similaire (même à peu près).

10 commentaires

  • Les déclarations de Royal et du PS sur le plan de restructuration d’Airbus sont ignobles. Profiter ainsi de la détresse des gens pour leur donner des faux espoirs témoigne d’un cynisme inégalé.

    Comme d’habitude, la candidate reste dans un flou majestueux qui lui permet d’ignorer les contraintes de la vraie vie. Les Allemands, l’Europe, l’OMC, les problématiques financières et industrielles, tout cela n’existe pas.

    Votez Ségolène et tout ira mieux. On aurait dû y penser plus tôt.

  • Et un moratoire de plus, un …

    Déjà que du fait d’une rivalité franco-allemande il a fallu des lustres pour se mettre d’accord, si on remet tout à plat dans un moratoire, Boeing a tout le temps de rigoler tiens …

  • Il est certain sur ce dossier que la dernière des choses à faire est de demander un « moratoire », c’est-à-dire un délai, surtout quand on reproche au pouvoir actuel de ne pas avoir agi assez vite. Demander une renégociation immédiate si elle est élue, pourquoi pas, mais ce serait traiter un peu à la lègère nos partenaires européens. Et faire à nouveau exactement le contraire ce qu’elle dénonce, c’est-à-dire assujettir la marche de cette entreprise à des aléas politiques.
    Quant à sa proclamation selon laquelle il faut faire « prévaloir la stratégie industrielle sur la logique financière », c’est le type même de formules creuses qui ne veut absolument rien dire, qui ne joue que sur des clichés : industrie = ouvriers = bien, finances = capitalistes = mal. Alors qu’il est clair qu’une stratégie industrielle illogique financièrement, ça ne mène rarement très loin… Cette problèmatique brouillonne s’applique en outre assez mal à Airbus, dont les turbulences ne me semblent pas aprticulièrement dû a une logique financière qui aurait été privilégiée…
    Les discours de SR sont d’un creux de plus en plus déconcertant et elle arrive à dire en une seule phrase tout et son contraire : « Avec moi, l’Etat sera fort, l’Etat sera juste, l’Etat sera à sa place ». Il ne manquerait plus pour conclure qu’un : « car l’état, ce sera vous ; l’état, ce sera moi ! » Finalement, Mme Royal porte bien son nom…

  • [quote comment= »6182″]A voir aussi, sur lemonde.fr
    -Comme par magie, les régions qui veulent entrer au capital d’EADS.[/quote]

    C’est bien connu que 1,28% (comme les Lander allemands) ou même 10% permettent d’obtenir une minorité de blocage.
    A part surendetter des régions qui n’en ont pas besoin, quelle utilité ?

  • Accessoirement, vu que la manière la plus simple de « prendre 10 % du capital » est d’acheter en bourse, vu que ce qui est en bourse c’est EADS et pas Airbus, EADS dont le capital au 31/12/2005 est divisé en 817 743 130 actions valant, au cours de clôture du jour, dans les 23 euros, et c’est pas cher, racheter 10 % du capital, ça implique de disposer d’une trésorerie de plus d’un milliard 800 millions d’euros.
    Voilà. Quand-est ce qu’on casse la gueule de ces crétins, à mon avis, les élections, ça va pas suffire.

  • Bah. 1,8 Milliard pour sécuriser les 20000 voix des salariés français d’Airbus, c’est pas cher payé. Quand on sait que l’élection se décide généralement à moins d’un million de suffrages, on voit qu’à ce prix-là, il suffit à Royal de promettre moins de 100 milliards pour être sure de gagner.

  • Je vois au moins un point positif :
    Après cela tous ces présidents socialistes ne pourront plus se plaindre du manque de transfert de budget suite aux transferts de responsabilités de l’état vers les régions …

  • Juste une question :
    A quoi Diable servaient tous ces employés?
    Je doute que chez Airbus ils se tournaient les pouces…
    Le carnet de commande n’a jamais été aussi plein, il y a un passage difficile à négocier mais mettre à plat un plan social de cette nature semble une fois de plus privilégier les shareholders aux stakeholders…

  • C’est une très bonne question qu’il faudrait poser à Louis Gallois, ce dont commentateurs et candidats se gardent bien.

    Le plan de charge à court terme est largement rempli mais, si j’ai bien compris, il s’appauvrit assez vite et les retards sur l’industrialisation de l’A380 ne permettent pas d’envisager un remplissage rapide. La société a donc un problème financier à moyen/long terme.

    Augmenter les financements publics n’est pas une option, quoiqu’en disent des candidat(e)s démagogues. Les aides publiques consacrées à Airbus atteignent déjà des niveaux records et nous avons déjà toutes les peines du monde à convaincre l’OMC qu’Airbus ne bénéficie pas d’avantages anti-concurrentiels.

    Une deuxième option serait d’abandonner le programme A350. Ce serait sacrifier les perspectives à long terme de la société.

    La dernière solution est un allègement des effectifs pour les adapter aux besoins à court/moyen terme, quitte à recruter à nouveau lorsque les cieux seront plus cléments.

    Airbus doit être géré sur le long terme et non dans le court-termisme électoral. Shareholders et stakeholders ont des intérêts divergents beaucoup moins souvent qu’on ne le dit. En revanche, il semble établi que certains politiques valorisent beaucoup plus la posture générosiste aux intérêts à long terme de la société et de ses stakeholders.

Les commentaires sont fermés