Un gland Homme d'Etat au PS

Suite de notre enquête à la recherche d’un Homme d’Etat au Parti Socialiste : j’en ai un, et un gland.

Il y a deux façons d’envisager l’incident DSK, dont l’une est d’estimer disproportionnée l’ampleur qu’est en train de prendre une affaire d’un soir, d’expliquer – ce qui est exact – qu’une telle affaire n’aurait jamais pu prendre, en France. Rire de la gaudriole. Vilain petit dominique. Gros cochon. On pourra à loisir broder sur cette défense, et on le fera parce que nul n’a intérêt à ce que cette affaire connaisse de trop grands développements.

Et puis, il y a l’amertume, teintée de colère. Car DSK ne peut être surpris de ce qui lui arrive. Et ce qui lui arrive n’arrive pas qu’à lui. Mais à nous aussi, et peut-être au système financier international.

La nomination de DSK est intervenue peu de temps après la démission de Paul Wolfowitz de la Banque Mondiale pour des faits similaires. L’affaire avait fait grand bruit, elle avait eu un retentissement international. Comme si cela ne suffisait pas pour avertir un homme, Jean Quatremer, sur son blog, avait écrit ce qui suit, le 9 juillet 2007 :

« Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). Or, le FMI est une institution internationale où les mœurs sont anglo-saxonnes. Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c’est la curée médiatique. »

Ce billet, comme il le rappelle, lui avait valu une bordée de sévères critiques. Dans ce dernier billet, il précisait d’ailleurs : « une fois à la tête du FMI, il faudra que DSK ravale son côté « French Lover » lourdingue. » DSK s’en est montré incapable.

Or, voilà, on peut décider d’aller redresser les torts outre-atlantique, baisser son pantalon et, toutes affaires cessantes, s’en aller montrer aux pudibonds ricains comment c’est qu’on traite les infidélités conjugales dans notre bon pays… Et qu’ils s’en inspirent !

Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? S’en allant dans une institution internationale située aux Etats-Unis, fallait-il se montrer ainsi inconscient ? Les strauss-kahniens sont risibles, et à côté de la plaque, en invoquant une « volonté de déstabilisation »[1]. Vous parlez d’une surprise ! DSK se promenait avec une pancarte sur le dos : « si vous voulez m’atteindre, fouillez ma vie privée« … Il n’y a pas si longtemps, une telle blonde hongroise aurait été téléguidée jusqu’au lit de DSK.

Alors oui, Monsieur Le Guen, bien sûr, « dans le chaudron de la finance internationale, au milieu de cette crise, l’idée d’avoir Dominique Strauss-Kahn qui est un homme à la fois compétent et qui a des idées précises sur la nécessité de régulation du monde financier peut justifier le fait qu’il n’a pas que des amis ». Mais quelle cruche serait encore capable de croire que l’on peut occuper un tel poste international sans avoir des ennemis, et sans que tournent autour de vous les représentants d’intérêts divers, nationaux ou financiers, dans l’attente de l’occasion de vous dézinguer ? Lorsque l’on a conscience du rôle que l’on doit jouer, lorsque, comme le dit Vincent Peillon, on est en situation de réaliser « l’idée de sa vie« , on ne tend pas la verge pour se faire battre.

Au lieu de cela, en cas de démission forcée de DSK, les conséquences de sa passade[2] risquent d’être, par ordre d’importance, un affaiblissement de ses partisans en vue du congrès de Reims, une atteinte forte à son crédit pour 2012 (il est pourtant l’un des plus sérieux candidats socialistes), un affaiblissement du FMI dans un contexte crucial, alors que de surcroît le moment est peut-être historique pour peser sur le système économique et financier international, et enfin, un affaiblissement de la France elle-même, par l’atteinte portée à son image et à sa capacité à obtenir des postes internationaux.

Jean Quatremer précisait aussi, dans son billet du 9 juillet 2007, « après Jacques Attali et ses goûts somptuaires qui lui ont coûté la présidence de la BERD, la France ne peut pas se permettre un nouveau scandale »[3]. Cela aussi, DSK le savait.

Alors, soit, parce que les enjeux du coup de queue de Monsieur dépassent largement cette histoire de draps, il ne s’agira pas de le lâcher totalement, mais son irresponsabilité, difficilement excusable, jette tout de même un voile sur la stature de l’homme.

Illustration est à porter de Langelot.

  1. et ridicules lorsqu’ils invoquent la proximité du Congrès de Reims, dont le monde ne se soucie pas autant qu’eux []
  2. justement listées par Jean-Pascal Picy []
  3. Heureusement qu’entre Attali et Strauss-Kahn, la France peut arguer d’un Michel Camdessus []

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62 commentaires

  • DSK n’a malheureusement pas été à la hauteur de la crise. Il a même été carrément absent de la scène depuis le début, ne sortant que quelques banalités d’usage sans aucune proposition ni vision. Hank Paulson a sorti un premier projet (mauvais) de 3 pages, l’Europe s’y mise. De couacs et claques, la version de Gordon Brown s’est imposée (au grand désarroi de Nicolas Sarkozy qui est en train de ramer pour reprendre la main à Camp David) sans que jamais le FMI n’intervienne. On peut raisonnablement se poser la question (et cela fait plusieurs années que nous nous la posons) : à quoi sert le FMI ? On peut en ajouter une seconde : à quoi sert DSK ?

    Il a fallu Nicolas Sarkozy pour rappeler à la communauté internationale que le FMI pourrait retrouver un rôle dans la « régulation financière » à venir. Vu que DSK met davantage le doigt là où ça fait du bien plutôt que là où ça fait mal, le renforcement du rôle du FMI n’est pas forcément une voie à explorer davantage (en tout cas pas du point de vue financier et institutionnel).

    Bref, l’un des rares socialistes modernes se révèle finalement plus libertin que libéral. Grosse déception.

  • Comme dirait l’autre « pan sur le bec » (pour rester poli).

    Il était averti, il savait que la Russie et l’Asie cherchaient à casser le duopole Amérique Europe pour le tandem Banque Mondiale / FMI.

    Or le Wall Street Journal indique que l’enquête a été réclamée par Shakour Shaalan – qui représente l’Egypte et d’autres pays arabes au conseil d’administration du FMI – sous les conseils de représentants de la Russie et des Etats-Unis,.

    Une preuve de plus, s’il en fallait, que nos politiques croient toujours que leur intellect, leur expérience sont sans égal face à des interlocuteurs méprisables.

    Il s’en tirera peut être mais on peut ne pas le souhaiter vu le nouveau rôle majeur qui semble se dessiner pour le FMI. Il faudra à sa tête quelqu’un de crédible et, quoi qu’il arrive, même si l’avenir ne met aucun népotisme en lumière, DSK ne le sera plus.

    La démocratie aux USA ce n’est pas celle qu’on pratique dans notre république bananière.

  • Tu veux dire qu’il a été pris en sandwich entre Nagy et Shakour ? Ce n’est plus de l’adultère, c’est une partouze FMIesque. Les enfants, allez vous coucher !

  • « on ne tend pas la verge pour se faire battre »

    Il a tendu la verge et il a péché. :-p

    C’est pas de bol mais vu que le FMI ne contrôle plus qu’une infime partie des prêts aux États, l’importance de l’événement est assez faible. Il va avoir du temps pour réfléchir à la rénovation du PS.

  • « Au lieu de cela, en cas de démission forcée de DSK, les conséquences de sa passade2 risquent d’être, par ordre d’importance, un affaiblissement de ses partisans en vue du congrès de Reims, une atteinte forte à son crédit pour 2012 (il est pourtant l’un des plus sérieux candidats socialistes) »

    Dois-je sentir ici comme (rarement chez vous) une absence d’ironie ?

    Ben moi, je n’aurais jamais pu confier les clés de la France à un homme qui ne sait même pas où il met ses cassettes vidéo.

    Comme moi, d’ailleurs.

    Sauf que, même dans mes pires cauchemars, je n’ai jamais projeté d’étoffer mon porte-clés.

  • Malheureusement, je ne sais pas s’il est approprié d’ironiser et de prendre cette histoire à la légère.

    Il va se jouer une partie de cartes dans les mois qui viennent, dans laquelle les participants principaux, USA, Chine, Russie, Europe vont tenter de redéfinir les règles du système financier et dans laquelle DSK était un sérieux atout pour l’Europe.

    Il ne faut pas se leurrer, le fameux Bretton Woods invoqué par NS est aussi une manière de modifier les règles du jeux de l’économie mondiale afin que les Etats-Unis ne soient pas, ou plutôt ne soit plus le seul pôle qui sort toujours gagnant des guerres économiques. Les déclarations officielles de Fillon, sont extrêmement abruptes et offensives si on les décode à la lumière des us diplomatiques.

    C’est là que les errements sentimentaux de DSK vont progressivement apparaître comme une pierre dans la chaussure de l’Europe.

    En effet, comme le précise Le Figaro, « Il appartiendra au Comité éthique du FMI de décider si les faits constituent une violation des règles internes à l’organisation. «Vous devez vous efforcer d’éviter que l’apparence même de votre conduite paraisse inappropriée», précise l’article 6 du Code éthique du FMI. »

    On voit bien que l’article en question laisse ouverte la porte à toutes les interprétations sur ce qui présente les « apparences » d’une conduite « inappropriée ». On voit bien comment, sur la base d’une affaire qui relève de la vie privée, toutes les pressions peuvent s’exercer. Ce n’est pas seulement au puritanisme américain que DSK va avoir à faire, c’est au rigorisme de pays comme l’Egypte, les pays du Golfe, etc…

    DSK n’a pas simplement merdé, comme tout cadre gouvernemental pris la main dans le slip, il a donné la possibilité d’affaiblir les demandes de toute l’Europe concernant la position future du FMI dans ce contexte.

    Et ce n’est pas drole…

  • Oui, assez précisément. Et le fait que je me retiens seulement de dire que j’enrage parce que je sais que l’on va me répondre de ne pas prendre cette histoire au tragique. Et pourtant.

  • Je suis plus sévère. Le problème n’est pas seulement un problème de gaudriole. Il ne serait rien arrivé à DSK s’il avait été draguer en dehors du FMI. Je trouve pour ma part inacceptable de draguer ses subordonné(e)s. Et c’est à l’évidence particulièrement irresponsable quand on est le patron du FMI.

    DSK n’a jamais réussi à s’imposer en dépit de ses nombreuses qualités. Finalement rien d’étonnant. Tout aussi brillant qu’il soit, il a, au-delà des ses problèmes hormonaux, un manque de rigueur qui ne pardonne pas à ce niveau d’ambition.

    Bien à vous.

  • Le fameux Bretton Woods qui va réformer la finance mondiale … allons, allons … Quelle bonne blague.

    Il n’y a plus de président aux USA et vous croyez qu’il va ressortir quelque chose d’un machin pareil ? De belles déclarations d’intention comme à chaque réunion de ce type et puis, pas grand chose.

    Je rappelle qu’après Enron, les USA ont mis en place les normes Sarbanne-Oxley, j’ai bossé la dessus chez un grand assureur français (côté à NY), ça devait permettre de contrôler les fonds, permettre au agence de notation de voir tout ce qui circule, idem pour les commissaires aux comptes etc…;
    Bon, ça a donné du boulot aux SSII pendant 1 an pour programmer toute cette merde et puis, pfiouuut, personne n’a rien vu quand même.

    Donc après le Bretton Woods, on aura le projet Sarbanne-Sarkozy pour assurer la transparence des flux financiers. Nous, SSII, on ferra un copier/coller des programmes précédents qu’on vendra la peau du cul. Les fichiers produits partiront toujours aux oubliettes car personne n’a vraiment envie que le système change.
    Vous croyez que Junker président de l’Euro groupe veut la fin des paradis fiscaux ! La bonne blague…
    Sarko sera content, il aura son nom sur un projet, ça ferra du bien à son ego.

  • Si Monsieur DSK n’est pas grillé, il est fortement roussi par cette affaire. Aujourd’hui plus que jamais, les gens s’attendent à que certains privilégiés du système se comportent de manière plus au moins correcte et qu’ils donnent l’impression de bosser un tout petit peu pour justifier le salaire super confortable qu’ils reçoivent en plus des énormes « benefits » qui vont avec ces postes internationaux de très haut niveau.

    Tout donne à penser que DSK n’a rien fichu depuis qu’il est au FMI, à part participer à des conférences internationales qui coûtent une fortune où se passe jamais rien, la preuve qu’on entend jamais parler d’elles. Le seul souci de DSK étant d’avoir une nana bien au chaud dans sa chambre d’hôtel.

    Il perd toute crédibilité et son avenir politique devient très incertain, même si l’enquête à son encontre ne donne pas de quoi fouetter un chat (un peu de fouettage, ça aurait été très croustillant tout de même, mais il ne faut pas rêver).

  • Comme dit le penseur : « Le monde tourne autour d’ un axe qui est loin d’ être imaginaire ».
    Pas étonnant qu’ il ne tourne pas toujours rond …

  • “une fois à la tête du FMI, il faudra que DSK ravale son côté « French Lover » lourdingue.”

    Ça me fait penser au livre de Natacha Henry Les Mecs lourds, ou le paternaliste lubrique (je ne sais pas si on le trouve encore).

    « Paternalisme lubrique », j’ai l’impression qu’on est en plein dedans et que c’est exactement ça le problème de DSK.

  • si en effet il serait inconséquent d’ignorer le rigorisme des uns et le puritanisme des autres, la France ne devrait pas pour autant oublier d’où elle parle, à savoir un pays qui revendique le respect inconditionnel de la sphère privée.

    Si l’enquête confirme, comme DSK le déclare, qu’il n’y a eu aucun favoritisme dans le traitement du départ de la collaboratrice, et qu’elle n’a bénéficié d’aucun statuts particuliers lorsqu’elle se trouvait en poste au FMI, cette histoire demeure purement et strictement personnelle et ne devrait pas avoir de conséquences sur le mandat de DSK. (du point de vue français j’entends)

    Alors bien sur, la France n’est pas le directoire du FMI. Le comité de direction tirera seul « les conclusions qui s’imposent » a l’issue de l’enquête, en tenant compte des mœurs et les cultures de chacun. En attendant, il serait souhaitable, que du coté Français, on sache défendre le principe de protection la plus stricte de la vie privée, et ce, quelque soit les fonctions occupées.

  • Je suis bien d’accord avec le billet. Encore une belle gaffe de Sarkozy, d’avoir choisi et poussé un type dont il était tellement évident qu’il ne conviendrait pas !

  • gasper a écrit:

    En attendant, il serait souhaitable, que du coté Français, on sache défendre le principe de protection la plus stricte de la vie privée, et ce, quelque soit les fonctions occupées.

    La France le fera, la France le fera, parce qu’elle ne peut pas se permettre de perdre un directeur du FMI pour une histoire de fesses.

    Mais cela n’empêche pas de penser que DSK a été profondément irresponsable. Pourquoi pas aller à Doha et se beurrer en public ?

  • « Vie privée » ? « Rigorisme »
    Certes…
    Voilà ce qu’en dit Jean Quatremer : « L’ancien ministre des finances socialiste est connu pour ses très nombreuses aventures et ses méthodes de drague lourde qui confinent parfois au harcèlement. Il se montre particulièrement pressant, multipliant les mails et les appels téléphoniques à partir de décembre 2007. Finalement, la dame cède à ses avances en janvier 2008 ».
    Du harcèlement, un couple déchiré, un départ du FMI… on va un peu au-delà du simple cadre de la « vie privée » quand même !

  • je voulais écrire un commentaire genre : « je parie qu’on va bientôt ramener ça à Sarko, et le lui reprocher… »

    J’aurais dû parier…

  • gasper a écrit:

    En attendant, il serait souhaitable, que du coté Français, on sache défendre le principe de protection la plus stricte de la vie privée, et ce, quelque soit les fonctions occupées.

    Ben voyons… le problème c’est que l’article 6 du règlement éthique du FMI précise que «Vous devez vous efforcer d’éviter que l’apparence même de votre conduite paraisse inappropriée». Lorsque l’on postule pour un poste, qui plus est celui de Directeur de l’organisme qui a un tel article dans son règlement intérieur, on s’efforce de le respecter. On met « ses sensibilités » de côté, et on le respecte ou on profite d’être à la tête de cet organisme pour faire modifier ce point précis. Ou alors on ne postule pas pour le poste. Rien ne l’y obligeait non plus.

    La deuxième considération, c’est qu’il s’agit justement d’une organisation internationale et que dans ce cas la « sensibilité française » vis à vis de la sphère privée ne compte absolument pas. C’est plus à lui de respecter la sensibilité de la pluralité des instances qui composent le directoire que le contraire, non ? Vous voyez la France intervenir pour dire au reste du monde : « vos considérations à la con concernant le fait d’avoir une conduite privée irréprochable ben nous, on s’en bat les » ?

    Il ne s’agit pas pour nous de condamner DSK dans l’absolu ou d’un point de vue « français »… Mais :

    Les instances internationales et la diplomatie obéissent à des règles particulières qui n’ont rien à voir avec justement les façons de voir les choses à l’intérieur d’un pays. Cela vaut pour les moeurs comme pour autres choses. Le principe même de départ d’une diplomatie et d’une instance internationale c’est de tenir compte justement de ces différences. Ce n’est pas de se conformer aux moeurs françaises en vigueur, c’est avant tout de ne pas se montrer arrogant et de respecter celles des autres.

    Ces types de règlement éthique à ce niveau sont justement écrits pour tenir compte de toutes les différences et de gommer ce qui pourrait présenter une aspérité irritante pour certains. De gommer aussi ce qui pourrait présenter un moyen de chantage ou de pression. Si vous (je parle de DSK là) ne pouvez pas comprendre ça, alors il ne faut pas envisager une carrière à ce niveau.

    Quant à la sphère privée, elle a ses limites. On peut dire que tant que cela n’impacte pas sur le public, ce n’est pas un problème. Sauf que dans ce cas précis, cela IMPACTE. Qu’on le veuille ou non, que l’on trouve ça juste ou non, cela IMPACTE, c’est juste un fait. Il suffit de lire la presse. Point barre.

    Il est même difficile de dire que la vie privée en général n’impacte pas à ce niveau de fonction. Les conneries de Mittérand, sa maitresse et sa fille naturelle ont sérieusement impacté notre portefeuille lorsque les français payaient pour leur entretien, lorsque la mission de la cellule anti-terroriste de l’Elysées était dévoyée pour finir par ne plus protéger que ce secret aux dépends de ce pauvre bougre de Hallier, et de la vie privée de centaines de personnes mises sous écoute à ce moment là était copieusement violée.

    Pour Clinton, il était peut être fantastiquement fantasmagorique de se faire s…r (j’ai mis des point de suspension parce que je sais pas si j’ai le droit d’écrire sucer en toutes lettres) d’une main par une stagiaire pendant que le président de la première puissance mondiale téléphonait à son homologue russe de l’autre, mais il est indéniable que ce petit incident privé a bel et bien contribué à l’élection de Bush à la place de Al Gore. Qu’on le veuille ou non, cela a IMPACTE et pas qu’un peu comme on l’a vu par la suite. Quand à l’état d’esprit dans lequel on se trouve quand ces choses se passent dans votre vie… et bien, désolé, mais cela aussi impacte dans la sphère publique. Lui-même, avec le recul, en a fait cette analyse en tout cas.

    @ JelloB

    Quant au Bretton Woods et ses chances de changer quoi que ce soit, ce n’est pas le sujet du billet, mais toujours est-il que votre commentaire laisse penser que :

    a. au fond tout va bien. b. rien ne doit être changé. c. ce qui le sera sera néfaste. d. NS n’a, en fait, pas l’intention de changer quoi que ce soit. e. l’Europe sera toujours les valets des USA en matières financières et il n’y a aucun espoir de modifier les règles.

    C’est une analyse, mais elle n’est pas forcement vraie (signalez-nous votre pouvoir d’infaillibilité si vous en avez un) et tout le monde n’est pas obligé de penser de cette façon. Et enfin, on verra bien….

  • Eponymus a écrit:

    De gommer aussi ce qui pourrait présenter un moyen de chantage ou de pression. Si vous (je parle de DSK là) ne pouvez pas comprendre ça, alors il ne faut pas envisager une carrière à ce niveau.

    Eh oui, c’est aussi ça le problème. En agissant comme il l’a fait, DSK a donné les moyens du chantage à ceux qui peuvent vouloir sa tête. Et franchement, qui peut penser qu’il n’y avait pas des volontaires ?

  • Eponymus a écrit:

    C’est là que les errements sentimentaux de DSK vont progressivement apparaître comme une pierre dans la chaussure de l’Europe.

    Il ne s’agit pas d’errement mais d’un comportement habituel. Rien de sentimental, c’est purement sexuel.

    Quant au caillou dans la chaussure, ce n’est pas grand chose. L’Europe face à la mondialisation, c’est un peu le marcheur en tongs qui s’attaque à l’Himalaya. Le caillou dans la « chaussure » n’a pas les conséquences les plus lourdes.

    Qu’on règle les normes comptables et Bâle II, qu’on revienne sur l’erreur historique de Sarbanes-Oxley (mais est-ce vraiment le sens de l’histoire ?), pas de quoi faire un nouveau Bretton Woods. Les gouvernements ont besoin des fonds de pension, des hedge funds et des banques pour se financer. Les terrasser (ce qui est implicitement dit dans les propos du président) reviendrait à mettre nos finances publiques en péril.

    Les paradis fiscaux continueront à exister tant qu’existeront les enfers fiscaux (et les politiques « volontaristes » irresponsables), et il nous faudrait revenir à un antique protectionnisme dont nous connsiassons les conséquences catastrophiques pour bloquer les flux de talents, de biens, de services… et de capitaux.

  • L’Europe plombée par Fabius avec son plan B et aujourd’hui DSK et ses histoires de fesses! Décidément tous des irresponsables à gauche. Après ils viendront nous dire que Sarkozy est un incapable!

  • IL est bien entendu que chacun fait ce qu’il lui plait de ses fesses et qu’entre adultes consentants l’opinion publique n’a pas à intervenir.
    On peut également regretter que le FMI soit le lieu d’un certain puritanisme très américain.

    Mais ceci étant dit à la décharge de DSK, force est de constater que la gaudriole poussée à ce degré de fréquence, dans le cadre professionnel, à ce niveau de fonction, et à ce point d’inconscience et de déni d’une réalité, est -sans être puritain et même en étant un peu libertin- difficilement acceptable.

    Ceci, plus ses histoires de cassettes vidéo égarées, plus ses courriers anti-datés , ça fait beaucoup pour un seul homme.

    Il est grillé, le bonhomme Gaston.

    C’est d’autant plus « dommage » qu’on avait là, quand même, un type compétent, aux idées cohérentes, avec une carrure et une certaine épaisseur : c’est pas si courant au PS … Mais bon, cela en réjouira pas mal … également au PS.

    Quant au nouveau Bretton Woods, autour duquel on s’agite comme des vierges hystériques , il n’a aucun contenu clairement défini , et on voit mal comment un quelconque consensus pourrait émerger en quelques semaines lorsque des intérêts aussi lourds sont en jeu.

  • Toute ce débat centré autour de DSK est-il bien justifié au stade actuel de l’affaire ? A tout hasard, il n’y a pas de curée médiatique en cours aux Etats-Unis, l’affaire intéresse surtout en France. En matière de scandale sexuel, l’histoire qui intéresse l’Amérique concerne le représentant Tim Mahoney, rares sont ceux déjà qui savent précisément qui est DSK.

    A tout hasard, Wolfowitz est tombé pour abus de pouvoir, pas pour avoir eu une liaison avec une employée de la Banque Mondiale, liaison qu’il avait déjà à l’époque où il faisait parti de l’administration Bush. Lorsque le gouverneur de New York, David Paterson, a avoué avoir eu une relation extra-conjugale au lendemain de sa prise de fonction, il y a eu quelques articles puis tout le monde est passé à autre chose. Son prédécesseur, lui, était tombé à cause de l’emploi de prostituées, ce qui passe bien plus mal.

    Donc on verra bien si DSK a commis un abus de pouvoir ou non, si c’est oui, là on pourra s’énerver, si c’est non, nul besoin de s’éterniser sur ses histoires de braguettes.

    il est indéniable que ce petit incident privé a bel et bien contribué à l’élection de Bush à la place de Al Gore

    Hum, je ne crois pas que ce soit si « indéniable » que ça.

  • Nul ne prétend, Xerbias, que l’abus de pouvoir soit caractérisé. Il est juste aberrant de voir qu’un homme à ce niveau offre ainsi prise à la critique, à l’attaque. Paterson, ce n’était pas avec une employée qu’il avait une liaison extra-conjugale. Et en plus l’affaire était ancienne…

    Comme l’écrit Luc Rosenzweig, qui commence par un amusant rappel de la fable du scorpion, ô combien adaptée,

    On peut le regretter, tempêter, s’indigner – et on aura raison. Mais c’est en toute connaissance de cause que DSK a choisi de traverser l’Atlantique plutôt que le désert de cinq ans, voire plus, d’opposition à la droite en France.

    Et bon sang de bonsoir, s’il avait envie de courir le guilledoux, ce qui est parfaitement son droit, il n’avait qu’à sortir de son building à l’heure du lunch, pour faire la connaissance de l’une de ces milliers de fonctionnaires fédérales jeunes, jolies et intelligentes qui grignotent solitairement leur salade composée sur les bancs publics de Washington !

  • Tout ceci vient après un silence assourdissant du FMI tout au long de cette crise. Est-ce bien raisonnable d’envisager d’en faire une institution d’encadrement du monde financier ? DSK ou pas, le FMI est un dinosaure coûteux pour ses sauteries (de toute nature) et de plus en plus inutile.

  • xerbias a écrit:

    Hum, je ne crois pas que ce soit si “indéniable” que ça.

    Faut vraiment avoir la mémoire courte… et ignorer la composition de l’électorat américain. Evidemment ce n’est pas la seule et unique raison. Mais j’y étais à cette époque, et je peux certifier que c’était dans les mémoires de certains au moment de leur vote. Totalement et absolument indéniable.

    Quant à DSK sur le fond, c’est clair, on ne mesurera l’erreur de la cause qu’à la taille de ses effets. Souhaitons que ça ne produise pas ce que personnellement je crains…

  • Je crois qu’on a compris, Aurélien, sur quoi tu voulais faire porter le débat. Et je ne suis pas sûr qu’il soit très pertinent de faire un amalgame entre le silence reproché (par certains) au FMI et les affaires de fesse de DSK pour en conclure que le FMI devrait être supprimé. Dans le pire des cas, si l’on veut te suivre, on mettra ça sur le compte de l’incompétence d’un homme.

    Xerbias, Eponymus a dit « contribué ». Là aussi, dans le pire des cas, ça aura légèrement contribué.

  • Eponymus a écrit:

    Faut vraiment avoir la mémoire courte… et ignorer la composition de l’électorat américain.

    Tu veux dire que Bush avait de bien plus grandes chances d’avoir « une affaire » que Kerry ? Il me semble avoir lu des sondages impressionnants en faveur de Bill Clinton face à l’ayatollah Newt Gringrich. Il aurait été réélu haut la main (et tout le reste) s’il avait pu se présenter pour un 3eme mandat.

  • C’est étonnant cet accent mis sur les différences culturelles entre France et US.

    Il me semble pourtant que le principe de ne pas niquer avec des subordonnés s’est largement répandu dans les entreprises Françaises depuis des décennies. Il y a des lois sur le harcèlement sexuel, sur le harcèlement moral; l’abus de biens sociaux ou l’abus de pouvoir sont beaucoup plus sévèrement réprimés qu’il y a une génération. Et c’est très bien ainsi.

    Coucher avec un(e) subordonné(e) engendre toujours des suspicions de pression ou de favoritisme ou des deux. Ca marche aussi dans l’autre sens : employer son conjoint crée une situation de conflit d’intérêts (exemple JP Huchon). La plupart des entreprises ne rigolent pas avec ça.

    Plutôt qu’un fossé culturel entre la France et les US, j’en vois plutôt un entre la classe politique française et le reste du monde.

  • On va pas refaire l’élection de Bush – ça n’a pas aidé les démocrates – Clinton a de nombreux ennemis même encore aujourd’hui dans l’électorat à tel point que sa femme et ses stratèges ne le mettaint pas en avant pendant les primaires. Mais bref… pour le coup c’est vraiment pas le sujet.

  • Koz a écrit:

    Nul ne prétend, Xerbias, que l’abus de pouvoir soit caractérisé. Il est juste aberrant de voir qu’un homme à ce niveau offre ainsi prise à la critique, à l’attaque. Paterson, ce n’était pas avec une employée qu’il avait une liaison extra-conjugale. Et en plus l’affaire était ancienne…

    En fait, pour Paterson, il semble que si, à l’époque où il était au sénat de l’Etat de New York :

    Presse US d’avril 2008 a écrit:

    New York’s new governor David Paterson recently admitted that he had affairs with several women, including a state employee. […]
    He insisted that the affairs happened during a rough time in his marriage and that the state employee did not work for him. He insisted he did not advance her career, and that no campaign or state money was spent on the affairs.

    Mais c’est vrai que ça datait.

    Pour le fait que DSK laisse prise à l’attaque, c’est vrai qu’il n’y a rien de réjouissant, moi je me dis que ça fait partie du personnage, il y avait des rumeurs sur ses « problèmes de moeurs » bien avant que Quatremer n’en parle, et lorsqu’il était candidat à la présidentielle, rares sont ceux à qui ça posait vraiment problème. Président du FMI, est-ce de plus haut niveau que président de la France ? Encore une fois, les critiques et les attaques sont pour l’instant mesurées de l’autre côté de l’Atlantique.

    Eponymus a écrit:

    Mais j’y étais à cette époque, et je peux certifié que c’était dans les mémoires de certains au moment de leur vote.

    Le côté caricatural de l’investigation de Kenneth Starr et l’acharnement des républicains en a marqué d’autres. Clinton a terminé sa présidence avec un taux de popularité de 65 %, à quel rang sont ses coucheries dans les facteurs ayant façonné l’élection de 2000 ?

    Vu les messages écrits pendant que je tapais celui-ci : si c’est une contribution « légère », ok pour moi.

  • Liberal a écrit:

    C’est étonnant cet accent mis sur les différences culturelles entre France et US.

    Oui, parce que le problème n’est pas culturel mais politique. Les nominations à ces postes font l’objet de tractations et d’arbitrages qui laissent beaucoup de pays ou de régions déçu(e)s. Ces nations ont leurs propres poulains à mettre sur le siège du conducteur, pas étonnant alors qu’elles savonnent allègrement la planche.

    Là, c’est DSK himself qui fournit le savon. Et comme d’autres l’ont dit avant moi, c’est pas comme s’il n’était pas au courant 1) des règles du FMI 2) des convoitises sur son poste.

    Pour les répercussions internationales, là, je n’en sais rien. Pour le franco-français et plus particulièrement la gauche, cette histoire le suivra jusqu’en 2012. Même si les Français se moquent généralement des histoires de fesses de leurs élus (certains, même, s’en délectent), le fait d’avoir griller sa chance sur la scène internationale aura du mal à passer, d’autant plus que ses adversaires au PS ne manqueront pas de nous le rappeler.

  • @Koz: certes!! c’était prendre beaucoup de risque que de succomber à la tentation, le prix politique risque d’être élevé. J’espère aussi que la France saura se distinguer et faire la part des choses entre ce qui pourrait vraiment faire l’objet d’un scandale (le possible abus de position dominante) et la liaison « in house » elle même (qu’aucune règle écrite du FMI n’interdit formellement)

    @Eponymus

    Il semble que « l’affaire » révélée, et admise par le principal intéressé, ne soit pas le motif de l’enquête en cours. Ce qui est investigué sont les possibles abus de position dominante ou de favoritisme qui auraient pu en résulter. D’ailleurs, c’est bien pour favoritisme que Paul Wolfowitz est tombé, et non pas parce qu’il avait engagé une liaison intime avec l’une de ses collaboratrice.

    Par ailleurs, je ne crois pas avoir écrit que la France devait imposer ses vues au directoire du FMI, ni d’ailleurs préjuger de ses conclusions. Le dir com du FMI est souverain. La France reste néanmoins libre de ne pas « hurler » avec les puritains et les rigoristes.

  • gasper a écrit:

    La France reste néanmoins libre de ne pas “hurler” avec les puritains et les rigoristes.

    Bien évidemment, mais bon, on est pas LA FRANCE là, on peut aussi en parler et c’est indubitablement une erreur. D’ailleurs je serais prêt à parier n’importe quoi que des petits amis au sein du parti qui pourtant serait supposés afficher une totale indifférence par rapport à ces évènements, ne manqueront pas d’utiliser ces histoires s’il venait à l’esprit de DSK de briguer la place enviée de candidat présidentiel du PS en 2012. C’est, d’ailleurs, peut être même en train de se faire en coulisse (suivez mon regard).

  • voulez vous dire qu’il existerait des socialistes capables d’insinuer que « DSK le volage », distrait par de multiples aventures, ne serait pas en mesure d’assumer pleinement les responsabilités d’un chef d’état?

    nooon!!!

    vous voulez dire que certains socialistes laisseraient entendre que, du fait de ses mœurs légères, son élection briserait irrévocablement toute relations diplomatiques avec les États unis, l’Égypte, les pays du golf…

    vous déconnez là!!

    que d’autres encore n’hésiteraient pas à avancer que, DSK chef d’état, c’est accepter, et pour longtemps, la présence d’un caillou dans la chaussure FRAAAANNNNNCCE…

    zon vraiment peur de rien ces socialistes… 😉

    …je vous en supplie Eponymus, baissez un instants vos verres fumés, et permettez nous d’identifier ceux que votre regard désigne… histoire de voir si on peut encore les raisonner 😉

  • @ Vous, La France et Fillon

    « Seule Ségolène Royal s’était montrée plus sévère dimanche en estimant que si DSK n’était pas blanchi, «ce serait très embêtant pour la réputation du sérieux et de la compétence de la France». »

    Le Figaro – 20 octobre 2008

    C’est juste une piste hein… après je vous laisse chercher tout seul comme un grand.

  • Je le crains. Pourtant, je t’avoue que je suis de ceux qui considèrent que, « in concreto » (c’est-à-dire au vu du niveau moyen des mœurs politiques, uniquement – ce qui peut signifier qu’il ne vole pas beaucoup au-dessus dudit niveau moyen), ce qu’on reproche à DSK est d’une importance très relative. C’est juste the wrong guy, at the wrong place, at the wrong moment. Cela dit, cette nouvelle affaire laisse quand même bien penser qu’on ne se contente pas d’enquêter mais que l’on veut sa tête. C’est juste désolant que DSK n’ait pas su être irréprochable dans une institution aussi sourcilleuse.

  • Koz a écrit:

    xerbias a écrit:
    Encore une fois, les critiques et les attaques sont pour l’instant mesurées de l’autre côté de l’Atlantique.

    Tout va bien, même

    Arf, ils ont trouvé une deuxième affaire, sans lien avec la première, mais tout tombe d’un coup au mauvais moment.

    J’espère juste que la gêne sera limitée au moins le temps de procéder à la super « rénovation du capitalisme mondial » (© Nicolas Sarkozy).

  • Koz a écrit:

    Cela dit, cette nouvelle affaire laisse quand même bien penser qu’on ne se contente pas d’enquêter mais que l’on veut sa tête.

    C’est ça qui est particulièrement rageant. Et inversement, si on cherche autant à avoir sa tête, c’est qu’il représente quelque chose d’important. Ou qu’il est suffisament gênant pour certains. Et donc, probablement qu’il est sur la bonne voie ou qu’il risque à un moment de peser dans un sens qui n’est pas favorable à certains intérêts. C’est aussi pour ça qu’il est nécessaire de le défendre. Mais c’est plus facile quand le type n’a rien à se raprocher du tout. Même si effectivement, l’affaire au fond est plus que probablement triviale.

    Quand à son destin national, c’est un peu la même chose. Nul doute que son image un peu ternie – la simple impression de « légèreté » qui s’ajoute à sa réputation de pas aimer bosser beaucoup que certains lui ont construite – ne va pas l’aider. Oh bien sur, officiellement, le PS va le défendre et déclarer haut et fort que cette affaire est une broutille qui ne regarde que lui, mais au PS la politique se ne se fait pas qu’au grand jour. Dans les coulisses, dans les fédérations, entre militants, ceux qui votent les motions, on en parle déjà. Et je trouve que c’est très dommage.

  • Ouais. Pas convaincu par la thèse du complot.
    Les deux fautes qui lui sont reprochées sont réelles. Celle qui vient de sortir date d’avant et n’avait fait l’objet d’aucune publicité auparavant, ce qui tend au contraire à invalider l’hypothèse d’un complot.

  • Disons que l’hypothèse d’un éventuel complot n’est pas non plus incompatible avec la réalité des fautes reprochées (et toutefois à établir).

  • Sans aucun humour : ne pourrait-on conseiller à sa muse et épouse fidèle de le faire soigner? Il y va de beaucoup de notre intérêt! Décidément le citoyen doit s’occuper de tout (je n’ai pas dit « se mêler  » !) N…

  • Koz a écrit:

    Disons que l’hypothèse d’un éventuel complot n’est pas non plus incompatible avec la réalité des fautes reprochées (et toutefois à établir).

    Oui, genre sauter sur l’occasion. Et puis la première affaire, elle a été évoquée aussi dès le départ également mais avec beaucoup moins de précision.

    Aussi, ces révélations perlées sont assez typiques d’une opération de presse…

  • Je me souviens très bien du billet de jean Quatremer à l’époque où DSK est arrivé au FMI. J’avais été surprise de l’insolence mais certaine de la véracité des faits JQ n’étant pas du genre à baver sans preuves. Et voilà qui est déroutant,au-delà de probable cause hormonale qui peut prêter à sourire tout esprit franchouillard,le plus incroyable c’est d’être assez peu malin pour se faire prendre au piège. A ce niveau de responsabilité la moindre des choses est, même si cela n’est pas « moral » pour les bons penseurs, d’être au minimum assez malin pour n’etre pas repéré. Bref si cela lui coûte son poste ce sera bien mérité, il est trop stupide ….

  • Eponymus a écrit: « Oh bien sur, officiellement, le PS va le défendre et déclarer haut et fort que cette affaire est une broutille qui ne regarde que lui, mais au PS la politique se ne se fait pas qu’au grand jour. Dans les coulisses, dans les fédérations, entre militants, ceux qui votent les motions, on en parle déjà. Et je trouve que c’est très dommage. »

    Le PS va le défendre si le FMI ne conclut pas au favoritisme dans les deux affaires. Dans le cas contraire, difficile d’argumenter en sa faveur, au delà des dénonciations de « chasse à l’homme ».

    En décalage complet avec l’opinion publique, son image s’est dégradée au sein du PS depuis mai 2007, du fait, principalement, de ses multiples volte face. Si vient s’ajouter à l’inconstance et à la présomption de dilettantisme, une réputation de légèreté, et qu’il persévère dans la volonté de briguer le poste de candidat des socialistes en 2012, difficile d’imaginer que « ses petits camarades » ne le confronteront pas à ses manquements passés, de façon plus ou moins subtile. A moins qu’ils préfèrent laisser à la droite le soin d’assurer le service après vente, qui se montrera certainement plus efficace.

    Quant à la présomption d’hyper-compétence de DSK, alibi avancé à propos de la campagne Ad Hominem dont il est l’objet, je reste dans l’attente de le voir passer de l’étape du « savoir paraître » à celle du « savoir-faire/faire-savoir ». Étape qu’il peine a franchir depuis quelques années maintenant.

  • Koz a écrit:

    Je le crains. Pourtant, je t’avoue que je suis de ceux qui considèrent que, “in concreto” (c’est-à-dire au vu du niveau moyen des mœurs politiques, uniquement – ce qui peut signifier qu’il ne vole pas beaucoup au-dessus dudit niveau moyen), ce qu’on reproche à DSK est d’une importance très relative.

    Koz : une ligne d’argumentation dont je ne vous cache pas qu’elle me laisse songeur, surtout venant de votre part : « c’est pas bien, mais ce n’est pas grave parce que les autres le font… »

    Je me sens plus d’accord avec gasper et ras le bol.

  • gasper a écrit:

    En décalage complet avec l’opinion publique, son image s’est dégradée au sein du PS depuis mai 2007, du fait, principalement, de ses multiples volte face. Si vient s’ajouter à l’inconstance et à la présomption de dilettantisme, une réputation de légèreté, et qu’il persévère dans la volonté de briguer le poste de candidat des socialistes en 2012, difficile d’imaginer que “ses petits camarades” ne le confronteront pas à ses manquements passés, de façon plus ou moins subtile.

    Quant à la présomption d’hyper-compétence de DSK, alibi avancé à propos de la campagne Ad Hominem dont il est l’objet, je reste dans l’attente de le voir passer de l’étape du “savoir paraître” à celle du “savoir-faire/faire-savoir”.

    Je suis globallement à peu près d’accord avec votre point mais c’est drole comme en vous lisant on pourrait remplacer DSK par d’autres au PS :

    « De ses multiples volte face » – que n’a-t-on entendu sur Royale ou Fabius du même ordre.

    « à la présomption de dilettantisme » – que Royale ne connait pas ses dossiers et se soucie plus de l’apparence que du contenu ? Qu’elle ne bossait pas lorsqu’elle était secrétaire d’état à part préparer des coups médiatiques ?

    « présomption d’hyper-compétence non démontrée » – je ne vais pas refaire la liste de ce que l’on a pu dire sur elle sur ce plan.

    Accusations interchangeables en fait…

  • « c’est drôle comme en vous lisant on pourrait remplacer DSK par d’autres au PS »

    Entièrement d’accord avec Eponymus

    J’ai l’habitude de soumettre chaque personnage politique à un examen sous l’angle du « principe de Peter » et rejoindrais le constat de M. Valls sur le manque « d’hommes d’état » au PS.
    Déjà lors des primaires du PS en 2006 DSK n’a pas été à la hauteur des enjeux …Se laisser distancer par une SR !!!

    Ce qui vient d’arriver au FMI n’est qu’une preuve supplémentaire que malgré toutes ses compétences présumées DSK n’a pas l’étoffe nécessaire d’un homme d’état de premier plan.

  • Eponymus a écrit: Accusations interchangeables en fait…

    Inconstance : Difficile d’accabler Fabius et Royal d’inconstance. Le premier aura en effet marqué un changement de pied assez déroutant en 2003, partant de la droite du parti pour se retrouver sur son flanc « extrême » gauche, mais il n’aura jamais changé de pied d’appel depuis, malgré les circonstances défavorables…
    Quant à la seconde… vous me surprenez!! Parlez vous bien de celle pour qui la constance confine parfois à l’obstination?!?!

    Dilettantisme/Indolence (j’ai fais là un contre sens, dilettante renvoyant à fantaisiste) : Je ne sais pas si DSK est l’indolent que l’on décrit ici ou là, c’est pourquoi j’ai pris la peine de parler de présomption de dilettantisme. Je vous concéderai en effet une propension à la fantaisie chez Royal, mais il me semble totalement inapproprié de parler d’indolence la concernant.

    Et pour la présomption de compétence (dont joui DSK sans entrave), pas la peine d’argumenter des heures pour reconnaitre qu’elle n’a jamais eu à souffrir de cet implacable à priori.

    au PS, les médiocres se valent, mais ne se ressemblent pas ;- )

  • épilogue intéressant dans l’affaire DSK. Blanchi mais sermonné par le directoire qui lui renouvelle toutefois unanimement sa confiance. Voila qui permet de saisir plus justement la nature du supposé puritanisme américain… pas si différent du point de vue français finalement. Il y a bien une distinction nette faite entre la vie privé et la vie publique, la stature professionnelle et la stature morale, même si cette dernière est entachée elle n’entraine pas forcément de conséquences sur la première.

  • Il s’en tire à bon compte, et la France aussi. Je pense que le directoire a considéré que ce n’était vraiment pas le moment de se lancer dans une crise et une guerre de succession. Dans un cas du même genre, l’Américain Wolfowitz avait eu moins de chance…

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