Sauver l’âme française

AyanAlKurdiPas en France. En Autriche, en Allemagne, en Islande, des habitants souhaitent la bienvenue aux réfugiés. Des Allemands déploient des banderoles « Wilkommen » dans les stades. Mais pas en France.

En Allemagne, le chef du gouvernement, Angela Merkel, chancelière de droite, interpelle l’Europe sur son âme. Mais pas en France. En France, le Président de la République et le Premier Ministre, de gauche, se terrent dans le silence. Les Universités d’Eté n’ont pas vraiment résonné d’appels à la fraternité. La droite est, elle, au mieux pusillanime, au pire hostile.

En Autriche, l’Eglise, par la voix du Cardinal Schönborn a lancé un appel vibrant au réveil des consciences. « Cela suffit. Assez de mort, assez de souffrance, assez de persécution. Nous ne pouvons plus continuer de détourner le regard de ce qui est en train d’arriver », a-t-il repris sur Twitter. Mais pas en France.

Dans toute l’Europe, les quotidiens font leur Une de la photo déchirante du petit Ayan Al Kurdi, mort avec son frère, échoué sur une plage de Turquie. Mais pas en France. La France titre sur les tracteurs. La presse française commente les Unes des autres.

Non, pas en France. La France se tait et se terre.[1]

Cette crise révèle crûment la profonde déliquescence de notre pays. Le silence de notre pays met en lumière la crise globale qu’il traverse : économique mais surtout politique et morale.

D’où vient ce silence des autorités, la réserve de la presse, l’hostilité des Français ?

De la situation économique de la France ? « Nous n’avons plus les moyens de les accueillir ». La comparaison avec l’Allemagne peut le laisser penser. Mais comparons-nous avec plus pauvre, plutôt qu’avec plus riche : Pierre Jova, un ami journaliste de retour des Balkans, ayant assisté sur place à l’accélération de l’entrée des réfugiés, me confie comme la Serbie, pourtant bien plus pauvre que nous, est aussi très accueillante envers ces réfugiés. A-t-elle « les moyens », elle ?

Des attentats que nous avons subis ? Le contexte n’est pas favorable, les réfugiés ont mal choisi leur moment. Je ne suis pas persuadé que cette explication soit déterminante, j’accepte de ne pas l’exclure.

De la montée du Front National ? Il vient plus probablement de l’état de sidération du pays face au Front National, face à Marine Le Pen, face aux thèmes qu’ils soulèvent. Combien de fois ces derniers temps l’opportunité de traiter un sujet n’a-t-elle pas été tranchée par cette angoisse : faire le jeu du FN ? Angoisse insoluble puisque, quoi que l’on fasse, il y aurait une raison de faire le jeu du FN. L’exécutif ne la quitte pas des yeux, la droite non plus. Elle est pourtant un symptôme.

Avec le FN, il vient peut-être, me répondra-t-on, de l’opinion des Français. Elle vient alors, aussi, de la démission des politiques, qui suivent une opinion qu’ils devraient contribuer à forger, qui ont renoncé à être des meneurs d’hommes, qui ne courent plus le risque de l’impopularité par fidélité à leurs convictions, pourtant la seule gloire possible du politique.

Il faut pourtant parler aujourd’hui. C’est une responsabilité historique, comme fut celle d’un Mgr Saliège en 1942.

Ce silence vient du plus profond du néant, du néant français. Nous ne sommes plus rien. A tout le moins ne savons-nous plus qui nous sommes. Je lis que la droite comme la gauche entendent faire la prochaine campagne sur l’identité. François Hollande aurait décidé de développer son propos autour d’un concept alternatif à l’identité française, l’identité nationale : l’âme française.

Mais l’âme française est en train de sombrer en mer méditerranée, elle s’échoue sur une plage de Turquie. D’un point de vue laïc, l’âme française c’est le « pays des droits de l’Homme », c’est la capacité de la France à parler au monde. Où sont les droits de l’Homme, quand la France détourne le regard du corps d’un enfant de quatre ans, mort noyé le jour où nous emmenons les nôtres avec leurs petits cartables poursuivre leur avenir ? L’âme française, elle est aussi dans ce christianisme qui a forgé la France, lui a fourni nombre de ses valeurs laïques, ce christianisme qui confesse l’amour du prochain, l’accueil de l’autre.

J’entends l’angoisse identitaire face à ces réfugiés étrangers et musulmans, et je ne la néglige pas. Mais quelle sera donc cette identité française, cette âme française, si nous fermons les yeux sur la détresse des réfugiés (encore bien relatée ici). Quelle « âme française » défendra-t-on demain, qui se sera reniée aujourd’hui ? Pour quelles « racines chrétiennes » et quelle « civilisation chrétienne » prétendrons-nous nous battre, quand nous les aurons vidées de leur substance ?! 

Cette angoisse vient aussi légitimement de l’effacement progressif mais constant de cette identité, de cette âme, que l’on s’avise soudain de réveiller. Alors, nous ne voulons pas accueillir ces réfugiés, quand bien même leur nombre est encore d’une importance relative, parce que nous ne sommes pas au clair avec notre identité. Nous paniquons face à ces hommes et ces femmes parce que nous percevons bien qu’ils ont, eux, une conscience claire de leur identité – culturelle et religieuse – qui aurait vite fait de s’imposer. Là encore, l’exemple Serbe est parlant, car il y a fort à parier que ces Serbes, parfois trop au clair avec leur identité, sauraient rappeler qui ils sont à des réfugiés qui l’oublieraient.

Nous devons accueillir ces réfugiés, au risque de mourir à nous-mêmes. Mais nous devons aller au-delà. Car cette situation n’est pas une situation transitoire. Or, nous ne pouvons pas les accueillir comme nous avons accueilli les précédents. Nous ne pouvons pas garder les mêmes attitudes, les mêmes complaisances, ces indulgences coupables passées qui ont fait le lit du rejet d’aujourd’hui.

Nous devons savoir et assumer qui nous sommes. Nous devons cesser de perdre notre temps à débattre des évidences. La gauche doit cesser de penser, dans la lignée des premiers révolutionnaires, que l’Histoire de France commence en 1789, que dix-huit siècles d’Histoire politique et culturelle n’ont rien à dire à notre pays. Les derniers réfractaires, souvent catholiques, doivent reconnaître la contribution des Lumières, parce qu’elle est un fait[2]. Nous devons reconnaître pleinement les racines chrétiennes de la France, et les valeurs chrétiennes qui restent profondément ancrées dans notre pays. Nous devons assumer sans tergiverser que ces contributions sont des contributions prééminentes dans notre pays, et qu’elles doivent être respectées à ce titre. Puisqu’elle existe, la charte des droits et devoirs du citoyen français, qui pourrait être enrichie, ne doit plus seulement être remise lors de l’acquisition de la nationalité, elle doit être préalablement approuvée et il faut en vérifier la connaissance et la compréhension. Nous devons valoriser activement les jeunes issus de l’immigration qui apportent leur contribution au pays, et n’avoir pas d’indulgence pour ceux qui le dénigrent. Nous devons combattre de façon déterminée l’islamisme quand il gangrène nos quartiers. Nous devons, encore, cesser de nous complaire dans la commémoration des erreurs de la France, et en célébrer par principe les pages glorieuses. Nous devons encore travailler véritablement au développement des pays d’origine, ce que nous faisons peu, et de moins en moins, y compris depuis 2012. Et la liste des chantiers est encore longue.

*

Ce n’est qu’à ce prix que nous pouvons accomplir notre devoir, qui est d’accueillir aujourd’hui ces réfugiés, auxquels nous ne pouvons pas faire supporter le poids de nos errements passés. Le chemin est certainement long, et d’autant plus difficile qu’il sera entravé par  les attentats de Daech dans sa stratégie de « choc civilisationnel ».

Mais dans l’immédiat, nous devons accomplir ce devoir d’accueil et de secours. Au nom de la dignité de la personne humaine, celle du petit enfant attendrissant, celle de l’adulte qui l’est moins. Et pour rester dignes de l’âme française.

  1. Soyons clair : je ne veux pas ignorer les convictions sincères des uns et des autres. Je n’ignore pas que certains quotidiens ont fait leur Une les jours précédents sur cette crise des migrants, des réfugiés – ni que Le Monde a pu faire sa Une avec cette photo. Je n’ignore pas non plus que de nombreux prêtres, évêques, cardinaux, français, ont réagi de façon claire et régulière sur le sujet. Que des politiques ont pu, de-ci de-là, écrire quelque tweet, ou réagir à quelque interrogation. Je fais le constat factuel, ici et surtout maintenant. []
  2. et qu’elles ont parfois brusqué la réalisation des intentions en germe dans le christianisme : voir à ce sujet Chantal Delsol, Le nouvel âge des Pères, éditions du Cerf []

61 commentaires

  • Il y a des moments de l’histoire où un pays risque de perdre son âme. Dans ces cas-là, les voix sont peu nombreuses, qui appellent au sursaut et qui évitent à la collectivité le déshonneur. Merci, vraiment merci, Koz, d’être une de ces rares voix.
    La question reste des solutions concrètes. Elle est atrocement difficile. Mais la première étape est de réveiller les consciences – et c’est ce que vous faites.

  • Toujours étonnant de voir à quel point nos offuscations sont à géométrie variable… ceux qui se sont scandalisé devant la vision de Vincent Lambert éveillé (telle Chantal Delsol que tu mentionnes…) ne sont souvent pas les mêmes que ceux qui protestent devant « l’instrumentalisation » du petit Aylan échoué. Nous ne percevons pas la violence des images de la même manière, et soupçonnons facilement la manipulation quand elles nous renvoient trop directement à nos fragilités et nos pauvretés.

    Que Dieu nous aide !

  • Étonnant aussi de voir que cent ans auparavant nous allions dans les terres de mission porter la Bonne Nouvelle au péril de notre vie, et qu’aujourd’hui que ces mêmes personnes viennent à nous nous leur fermions notre porte. Nous devrions être tellement heureux de cette opportunité d’évangéliser sans avoir besoin de nous déplacer ! Mais voilà, quelques dizaines d’années de coupes de nos racines nous ont éloigné du Roc, et nous avons peur de notre nudité.

  • Merci d’être cette voix !

    Il est tellement désespérant de voir les prises de positions publiques (sans parler des réactions sur twitter et autre…)

    Au delà de la prise de position (tout à fait indispensable vue l’ampleur des messages contraires), que peut-on faire concrètement pour aider ?

  • Le gouvernement islandais a annoncé vouloir accueillir 50 réfugiés. Les Islandais ont proposé de porter ce chiffre à 10000, en offrant leur maison pour leur accueil.

    L’Islande. Un pays dont la population est à peu près égale à celle du Loir-et-Cher.

    Pendant ce temps-là, Alain Juppé, entendu hier sur France Inter: « peut-on se contenter de ce message humanitaire qui consiste à dire, l’Europe est prête à accueillir ceux qui souffrent? Je ne le pense pas, car cela serait provoquer un appel d’air… » Le contraste fait froid dans le dos.

  • Merci pour ce billet.

    Sacré coup, au coeur et aux fesses, cette image que les média français n’ont pas voulu afficher – un choix qui par ailleurs peut se défendre.

    S’agissant de la générosité allemande, elle surprend et interroge, surgissant après l’épisode grec où nos voisins d’outre-rhin tenaient le rôle des méchants. Les Français – qui avaient su être accueillants à l’époque des boat people asiatiques – ou les Britanniques – qui se déchainent contre les migrants de Calais – ne sortent pas à leur avantage de la comparaison.

    Autour de moi fusent des bribes d’explication : la générosité affichée des Allemands serait intéressée ; l’immigration serait nécesssaire pour assurer la survie de leur modèle. On évoque aussi leur désir de s’acheter une bonne conscience, tout en insistant pour que d’autres pays partagent le fardeau. Surtout, on rappelle que l’immigration y fait moins peur : on y rencontre beaucoup moins de ghettos peri-urbains, et la nationalité allemande – peut-être parce qu’elle est plus difficile à obtenir, le droit du sol y étant récent et plus contraignant – fait toujours rêver les immigrants, contribuant à une identité moins malheureuse.

  • Merci.
    Le premier qui m’a dit ça, c’est un ami catho, travailleur social dans une ZEP et de gauche. Complètement de gauche. Du coup ça m’a bien surprise. un gaucho-identitaire?

    C’est le 1er qui m’a dit que ces jeunes, ils sont dans un pays qu’ils ne connaissent pas … et qu’ils ne peuvent pas connaître, parce que rien ni personne n’ose leur dire ce qu’est ce pays. Ils sentent que leur culture d’origine n’est pas (toujours) adaptée à ce pays, mais rien ni personne n’ose leur dire, ou plutôt leur redire, ce qui serait adapté.
    Ils voient le pire de la France (le rejet, l’exclusion), mais le meilleur personne n’ose le leur affirmer. Ils savent que leurs parents sont venus ici parce que c’était mieux que dans leur pays mais ils ne voient plus pourquoi.

    Tu arrives, on te dit que tu es « bien accueilli » parce qu’il y a des aides sociales. Mais qui accueille quelqu’un chez lui en lui donnant 10 euros, le plan du quartier, et « débrouille-toi »?

    Il m’a dit exactement comme vous : ils sont musulmans et ça ne changera pas mais ils sont parfaitement capables d’admettre qu’ils vivent dans un pays aux racines chrétiennes et aux exigences laïques. Ca serait même plus facile pour eux parce que ce serait plus clair. « Là je suis comme vous, là je suis différent, comment je m’adapte. » Il y a des frictions, il faut tenir. Pas rejeter, pas repousser, mais tenir. C’est la base de la pédagogie, et vivre dans un pays qui n’est pas le sien c’est un apprentissage.

    Mais c’est dur, c’est vrai. Je vois ces gens qui accueillent les migrants chez eux et je les admire parce que je ne m’en sens pas capable. Tout expliquer, tout le temps. S’adapter, se confronter. Ca prends un temps et une énergie fous et ça nous sort de notre zone de confort. Ca apporte beaucoup aussi mais à titre personnel je ne crois pas que l’équilibre serait tenable. A chacun de mesurer ce qui lui est possible.

    A-t-on aussi peu confiance en la France -en nous- pour craindre à ce point qu’elle ne disparaisse à cause quelques dizaines de milliers de personnes qui en plus la désirent telle qu’elle est (et même meilleure qu’elle n’est) ?

  • Est-ce qu’il est possible d’arrêter de voir des enfants morts à longueur de journée en pleine page sur l’Internet ? La stratégie du choc rend passif, provoque la sidération, l’incapacité à réfléchir, rend les réactions brutales et épidermiques. Attention !

  • Tu as raison. Ce n’est pas une question de moyens, c’est une question d’âme.

    Impossible de ne pas penser au mot de Bastiat : « La fraternité est spontanée ou n’est pas; la décréter c’est l’anéantir ; la loi peut bien forcer l’homme à être juste, vainement elle essaierait de le forcer à être dévoué ».

    Je recopie la fin du comm que je viens d’écrire sous le billet précédent, elle trouve mieux sa place ici.

    j’observe que les populations sont d’autant moins enclines à accueillir des réfugiés qu’elles sont socialistes. L’Allemagne, qu’on présentait il y a deux mois comme un monstre ordo-libéral pour avoir refusé de signer des chèques en blanc au gouvernement grec a un comportement absolument admirable face à la crise des réfugiés syriens. Il faut dire que ce pays horrible dénué de SMIC, plein « d’inégalités », de working poor compte très peu de chômeurs. La population a donc confiance dans le fait que les réfugiés deviendront rapidement des membres productifs de la société.

    Et les réfugiés le savent aussi. La plus grande honte pour la France dans cette affaire n’est pas l’attitude de nos dirigeants ou les gesticulations de Marine Le Pen (on en a vu d’autres) mais le fait que les réfugiés ne veulent pas venir chez nous; ils préfèrent l’Allemagne ou la Grande-Bretagne.

    C’est qu’ils ne cherchent pas des allocations, aides, subventions, salaires minimum etc… Ils cherchent la paix et la possibilité de travailler pour reconstruire leur vie. Le socialisme est tout entier résumé là-dedans : t’interdire ce que tu cherches et qui est ton droit pour te donner ce que tu ne demandes pas et ne mérites pas.

  • Cher Erwan, j’ai lu des centaines d’articles, commentaires sur le sujet. Majoritairement nauséabonds, révoltants, dans les deux extrêmes d’ailleurs, coeur et raison balancent sans trop savoir que faire, que penser …
    Nous sommes le 3 septembre. Je dois reconnaître qu’en l’espace d’une heure, votre article, celui de PADREBLOG de l’abbé Grosjean et celui de Sens Commun de Madeleine de Lessey sont ceux qui m’ont le plus touchée et me semblent le plus justes.
    Je fais partie, malheureusement, de ces français qui ont peur… à force de me demander pourquoi chaque jour, à tourner autour du sujet, à me reconnaître chez certains, et en partie dans d’autres, je comprends que la peur, la mienne en l’occurence, ce n’est pas le refus de l’autre c’est au fond une immense tristesse et une colère sourde de voir mon pays, la France, que j’aime tant, qui a une histoire et une culture si belle, si magnifique, être si mise à mal par ceux nous gouvernent. Il m’apparait évident que si nous nous sentions plus aimés dans notre pays par ceux qui nous gouvernent, si notre foi, notre histoire, notre culture étaient source de fierté plutôt que de rejets primaires et bassement laicards, que ce déni de notre passé et de notre identité n’était pas une des raisons d’une intégration difficile aujourd’hui et d’une montée des extrêmes, tous milieux et religions confondus, que la France des plus pauvres n’était pas oubliée de nos politiques, il serait plus facile d’ouvrir les bras avec confiance.
    Il y a là un défi en effet à ne pas simplement nous émouvoir devant des images mais à changer profondément nos coeurs, quelque soit toutes les raisons qui nous conduiraient à le fermer.

    Je vous lis suffisamment pour vous savoir souvent critiqué et malmené. Par moi quelques fois aussi… une chose est certaine, je vous suis reconnaissante de vos engagements et de vos écrits qui nous obligent à réfléchir, à avancer, à nous questionner, je dirais même à devenir meilleurs quand sincérité rime avec authenticité, et bienveillance avec lucidité.

  • L’abbé Grosjean vient aussi de publier un papier qui dit la même chose et le dit (aussi) très bien. J’en viens à être d’accord avec lui, c’est dire où nous en sommes…
    Je cite « Accueillir l’autre me fait peur quand je ne suis pas sûr de moi, quand je ne me sens pas solide dans mon identité (….) Il s’agit d’assumer de transmettre cette culture et de l’affirmer. Nous pourrons alors, forts de ce que nous sommes, ne pas craindre d’accueillir l’étranger. Il saura qui l’accueille. Il respectera ce pays qui l’héberge, car on ne respecte que ce qui est clair et assumé. »

  • A part envoyer directement des navires et des aéronefs pour acheminer les migrants depuis leur lieu d’origine jusqu’en France (même si la France ne semble pas être la destination privilégiée des migrants), la France ne peut rien faire de plus. N’ayant plus aucun contrôle sur ses frontières depuis Schengen, elle ne peut qu’accepter les vagues d’immigrés se déversant chez elle (même si encore une fois ces vagues semblent limitées, au profit du Royaume-Uni et de l’Allemagne). Que l’on dise aux migrants « Bienvenue ! » ou « Dégagez ! », ils continueront de venir comme bon leur semble, puisque la France n’a plus de frontières.

    A défaut d’une machine à voyager dans le temps permettant d’empêcher les Américains de détruire l’Iraq et l’Afghanistan et Sarkozy de détruire la Lybie, tout ce que la France pourrait faire serait soutenir massivement Bachar El Assad contre Daesh, mais le Gouvernement s’y refuse puisque El Assad est méchant (la preuve, il est soutenu par Poutine, le diable).

    Une majorité (56%) de Français s’en désolent, mais c’est bien tout ce qu’ils peuvent faire. Malgré ce que vous écrivez, le critère déterminant face à cette crise me semble quand même être la pauvreté. Les Français pauvres (ouvriers, employés, chômeurs, jeunes) sont terrifiés par une nouvelle immigration qui signifiera nécessairement une augmentation du chômage pour eux et une baisse de la protection sociale. Les Français riches (cadres, retraités), qui n’ont pas besoin de la protection sociale et ne craignent pas pour leur emploi, sont prêts à accueillir de nouveaux migrants.

    Certes, on peut y ajouter des craintes plus ou moins rationnelles d’une « invasion islamiste de l’Europe » orchestrée ou encouragée par Daesh, certains sites mettant l’accent sur la surreprésentation des hommes jeunes parmi les migrants et le fait que les migrants ne veulent bizarrement pas rejoindre des pays musulmans (Turquie, péninsule arabique). Mais cela me semble un simple ajout à la dichotomie fondamentale :

    Les Français pauvres ne veulent pas partager avec les immigrés (n’ayant rien à partager).

    Les Français riches sont prêts à partager, d’autant plus qu’ils savent que ce ne sont pas eux-mêmes, mais les Français pauvres qui auraient à partager avec les immigrés.

  • L’hostilité et la terreur des Français pauvres s’expliquent d’autant mieux qu’ils ont bien compris qu’il ne s’agit pas d’accueillir temporairement des réfugiés fuyant la guerre avant d’organiser leur prompt retour dans leur patrie d’origine. Les immigrés ne fuient pas la guerre, sinon ils s’arrêteraient en Turquie ou en Arabie Saoudite (qui ne sont pas en guerre). Ils viennent donc en Europe pour s’y installer définitivement. Ils auront donc non pas seulement à court terme mais pour très longtemps une action néfaste sur l’économie : soit ils ne trouveront pas de travail et augmenteront donc les dépenses sociales, soit ils en trouveront, mettant ainsi au chômage des pauvres résidant déjà en France.

    Les Français riches, prêts à accueillir les immigrés, ne sont pas moins lucides ou plus généreux que les Français pauvres (+). Ils savent simplement qu’ils auront beaucoup moins de sacrifices à faire que leurs compatriotes pauvres. Ils ont compris que ce ne sont pas eux qui auront à côtoyer les immigrés, ont moins besoin de protection sociale et ne risquent pas de perdre leur emploi. Tout ce que l’accueil des immigrés leur coûtera, c’est, au pire, une augmentation de leurs impôts et encore, puisque les plus riches d’entre eux, grâce à l’évasion fiscale (condamnée par François dans « Evangelii Gaudium ») ne paient même pas d’impôts en France.

    Et si certains des Français riches croient, comme certains Français pauvres, à tort ou à raison, que cette immigration massive est en fait une invasion islamiste, ils ont également beaucoup moins à craindre que leurs compatriotes défavorisés : tandis que ceux-ci seraient condamnés à rester dans une France en proie à la guerre civile ou devenue une dar-al-islam, les Français riches peuvent espérer bénéficier de la mondialisation libérale et s’enfuir à leur tour de leur pays pour se « réfugier » dans un poste bien payé à Hong-Kong ou en Amérique.

    Mais encore une fois, tout ça n’a guère d’importance : tant que la France sera liée par Schengen elle recevra autant d’immigrés qu’elle le souhaite ou plutôt le redoute.

    (+)Tout ce raisonnement doit être modifié, à la marge, pour les 0,1% de la population opposés ou favorables () par principe à l’accueil des immigrés. Je pense toutefois que 99,9% de la population se détermine essentiellement en fonction du raisonnement économique que j’ai développé.

  • Le 23 août 1942 Monseigneur Jules-Géraud Saliège, Archevêque de Toulouse, envoyait une lettre aux curés du diocèse pour qu’elle soit lue le dimanche dans toutes les églises. L’intégralité du texte se trouve sur le lien suivant: http://toulouse.catholique.fr/70-ans-plus-tard-la-Lettre. Elle reste effectivement d’une étonnante actualité. Pour en savoir plus sur l’homme qu’il était voir lien suivant: https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Sali%C3%A8ge

  • Je souscris à l’essentiel de ton post Koz. Mon cœur de père d’un garçon du même âge saigne aussi devant ces images.
    Cependant, ma raison me dit aussi que les vrais responsables de cette situation sont ceux qui poussent des enfants à la mer quant ils ne les tuent pas eux-mêmes sur place. En particulier, l’Etat Islamique en Syrie et en Irak. La vraie cause du problème est là et le refus imbécile d’une action militaire efficace, fusse-t-elle coordonnée avec la Syrie, la Russie et l’Iran, est directement responsable de la fuite désespérée de ces populations.
    Alors, oui, nous devons trouver des solutions à l’urgence humanitaire actuelle car c’est notre honneur de chrétiens et de Français de le faire.

    Mais n’oublions pas aussi que les Syriens, les Irakiens et les Lybiens ont d’abord le droit de vivre en paix chez eux.

  • Sur les Lumières (même si il s’agit évidemment d’un mouvement complexe pas entièrement dépourvu de valeur), je ne peux absolument pas reconnaître la « contribution » d’un courant de pensée né fondamentalement sur le rejet total du catholicisme (et du christianisme non libéral en général) et symbolisé par Voltaire, le marchand d’esclaves pathologiquement raciste et antisémite. Tout ce qu’il y a de bon dans les Lumières se retrouve dans le christianisme, tout ce qu’il y a de mauvais (l’immense majorité, en particulier les fondements) ne s’y retrouve pas, il n’y a donc aucune contribution par rapport au christianisme

  • Il existe une réglementation européenne importante en matière de migration et de droit d’asile.

    http://www.touteleurope.eu/les-politiques-europeennes/immigration-et-asile/synthese/objectifs-et-fonctionnement-de-la-politique-europeenne-d-immigration-et-d-asile.html

    L’UE est inflexible quand il s’agit de faire appliquer ses règlements ; la Grèce peut en témoigner. Elle appliquera cette règlementation et les querelles sur les répartitions, les conséquences politiques sur les résultats électoraux des états, l’hostilité de tel ou tel peuple ne lui feront ni chaud ni froid. L’UE est d’abord une structure bureaucratique. Il lui faut un peu de temps pour s’organiser mais elle y parviendra car dans notre société occidentale, tout est affaire de normalisation des procédures. La bonne nouvelle, c’est que cette rationalité bureaucratique pallie fort bien le manque d’âme.

  • Billet très juste comme souvent. L’hospitalité est une valeur ancienne, chez bien des peuples. Mais il ne peut y avoir hospitalité (et non sentiment d’invasion) que si l’on sait qui l’on est et si l’on a le sentiment de rester maître chez soi (ce qui suppose aussi de pouvoir expulser les fauteurs de trouble, abusant de leurs hôtes : les Phéaciens n’auraient sans doute pas si bien accueilli Ulysse s’il ne les avait respectés). Les Français seraient sans doute beaucoup plus accueillants si ces deux critères étaient réunis. Mais ils ne le sont plus et l’idéologie de nos élites y a largement contribué. Espérons qu’il soit encore possible de changer les choses et de faire en sorte, comme vous dites, que sachant et assumant ce que nous sommes, nous puissions retrouver le sens de l’accueil.

  • Bonsoir Koz,

    je suis moi-même une victime du choc des images: ce cliché d’un enfant mort du même âge que ma fille m’a fait rejoindre naturellement le camp de ceux qui pensent qu’il faut accueillir les réfugiés syriens et irakiens, alors que jusqu’à présent, j’étais a peu près indifférent, ou, pour être exact, le sac de Palmyre, où j’ai fait un voyage merveilleux m’avait plus marqué.

    Je ne sais pas par contre s’il faut mettre sur le dos du mal-être français et de l’oubli de nos racines, le faible empressement que nous avons d’accueillir les étrangers. Les campagnes françaises d’il y a 50 ou 80 ans, avec toutes les valeurs dont vous pouvez rêver (respect de l’instit et du curée, marseillaise à tous les étages) n’étaient pas particulièrement accueillantes pour les étrangers, chrétiens ou non: ma regrettée grand-mère m’a raconté comment les italiens ou espagnols de l’époque étaient largement discriminés, et ma mère m’a raconté la même histoire sur l’arrivée des maghrébins à son époque.

  • Bonsoir,
    je n’ai pas eu le temps de prendre connaissance des commentaires, juste faire une proposition que chaque prêtre dans chaque paroisse catholique de France s’organise pour assurer l’accueil d’une (ou plusieurs) famille(s) désemparées et prennent l’engagement de les accompagner au long cours. Où sont tous ceux qui battaient le pavé parisien en brandissant leurs bonnes intentions ? Serons-nous les lévites ou serons-nous les bons samaritains ?

  • @ JM:
    JM a écrit :

    … Espérons qu’il soit encore possible de changer les choses et de faire en sorte, comme vous dites, que sachant et assumant ce que nous sommes, nous puissions retrouver le sens de l’accueil.

    Oui espérons-le. Cependant est-il possible de croire encore en la possibilité de faire respecter fermement les valeurs, l’identité et l’histoire en bonne partie chrétienne de l’Europe aux immigrés à grande majorité de religion islamique, au vu de leur importance démographique de plus en plus considérable et surtout au vu de la puissante doxa multiculturaliste caractérisant l’idéologie en vogue de la majorité des élites dirigeantes, aussi bien à gauche (surtout par calcul électoral) qu’à droite mais dans une mesure moindre ??? En tout cas les tendances très fortes de la société française voire européenne des dernières décennies ne vont pas en ce sens.

    N’est-ce pas une utopie et prendre ses désirs de chrétiens pour la réalité, peut-être afin de ne pas se décourager dans le contexte angoissant de l’actualité ?

  • Les Français assimilent l’immigration aux réfugiés. Les politiques des dernières années, incapables de faire taire un prosélytisme sectaire, sont la raison principale d’une DEFIANCE généralisée. Ils ont en outre perdu leur âme lorsque la France a disloqué la libye et aidé logistiquement, financièrement et militairement les « rebelles » syriens, autrement dit le daesh actuel.

  • La Serbie, terre d’accueil? La grosse blague. Venez donc voir la situation des roms en Serbie, on va se marrer.

    Sinon, les français ont massacré des italiens migrants en 1890 aux Saintes Maries de la mer, ont forcé les migrants espagnols de la guerre civile à oublier leur culture et à s’installer dans des conditions lamentables, ont mis les juifs dans des trains dans les années 40. Il y a eu des ratonnades dans les années 60. J’ai peine à me souvenir de cet âge d’or où la France a accueilli des migrants à bras ouverts? Pour avoir une politique d’accueil ouverte et cohérente aujourd’hui, on doit aussi être honnête sur notre passé – nous n’avons pas eu d’âge d’or. Arrêtez d’idéaliser la France par pitié.

  • @ Laurent:

    Vous avez résumé mon point de vue. Certains politiques sont scandalisés par le nombre de personnes qui fuient. D autres sont scandalisés par ceux qui refusent de les accueillir.
    Pour ma part je suis horrifiée par ceux qui ont causé ces emigrations massives et constate qu’ on les laisse bien tranquilles.
    Aucune vraie lutte contre l Etat Islamique.
    Alors accueillir oui. Mais miser sur la culpabilité des gens ordinaires pour se dédouaner d une réelle volonté politique c est accueillir les Juifs- ce qui est nécessaire- sans faire la guerre à Hitler. Il s agit donc d agir sur les causes. Et là, peu de personnes se mouillent, notamment pour la défense des Chrétiens d Orient.L exécrable papier de L Express d hier le prouve, qui déclare que nous sommes plus sensibles aux misères des Chrétiens d Orient qu’ aux autres. ..
    Oui nous devons accueillir. Mais les personnes accueillies ont le droit qu’ on soutienne leur droit à rester chez eux et donc qu’ on les aide à retrouver chez eux la vie démocratique dont ils sont dignes comme tous les humains.

  • Avec beaucoup de lucidité, d’humanité, d’amour, si je puis dire, dans l’article de Koz tout est dit, mais je me demande, ET APRES?? J’ai mal dans ma chair de voir le corps de ce petit Ayan, j’ai mal dans ma chair de voir ces personnes blessées voulant passer au travers d barbelés, j’ai mal dans ma chair, lorsque je vois l’organisation de l’Allemagne donnant un asile provisoire à ces migrés qu’avec ce morceau de pain quotidien se sentant déjà privilégiés,et j’ai mal dans ma chair et voir notre France Terre d’asile, pays d droits de l’homme terrée dans son silence.
    Il a fallu la mort du petit Ayan pour que certains hommes politiques « s’émeuvent »…. Et la suite?
    AU SECOURS ! il nous faudrait un abbé Pierre, je n’ai pas l’étoffe, je n’ai pas les moyens logistiques, mais nous ne pouvons pas nous contenter de commenter, même très brillamment ces atrocités. Je veux donner, je veux accueillir, je veux soulager, mais par quel biais?
    Vite!! nous les vrais catho ne nous contentons pas de commentaires et agissons, le français est généreux, qui peut lancer une idée, un moyen d’accueillir les donc récoltés pour qu’ils parviennent en urgence à ces frères, quel que soit la race ou religion.
    Faites quelque chose bons sens!! écrire ne suffit pas……..

  • On reparle des quotas d’immigrés à répartir entre Etats membres. Je ne peux m’empêcher de sourire.

    Ainsi donc il faudrait répartir 200 000 immigrés entre les Etats de l’UE. Imaginons par exemple qu’on décide qu’il faut en placer 50 000 en France, 50 000 en Allemagne, 50 000 au Royaume-Uni, etc.

    Le problème c’est que cela ne tient aucun compte d’un point essentiel : la volonté des immigrés ! En effet, il semble que les immigrés souhaitent s’installer plutôt dans les pays germaniques et au Royaume-Uni, plutôt qu’en France.

    Imaginons donc qu’on place 50 000 immigrés en France, mais que ceux-ci ne veulent pas rester en France, qu’ils préfèrent s’installer en Allemagne, avec leurs 50 000 compatriotes. Que va t-on faire ? Les empêcher de quitter la France et d’aller en Allemagne ? C’est de toute façon impossible puisque dans Schengen, il n’y a plus de frontières nationales !

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/09/04/97001-20150904FILWWW00068-allemagne-incendie-dans-un-foyer-de-refugies.php : apparemment les Allemands ne sont pas forcément plus accueillant que nous.

    Mais encore une fois, tant que Schengen existera, Allemands et Français accueilleront tous les immigrés qui souhaitent entrer sur leur territoire, que leur réaction soit de les accueillir à bras ouverts ou d’incendier leurs foyers.

    @ Le Parisien Libéral:

    Merci pour votre commentaire, mais je ne vois pas le rapport avec mes commentaires, n’ayant mentionné ni « notre modèle social », ni sa « viabilité ».

    Et pour répondre à votre question, étant pauvre, je ne paye pas d’impôts directs, donc, non ça ne me dérangerait pas personnellement de payer plus d’impôts. Mon rêve dans la vie est de parvenir un jour à payer des impôts, ce qui signifierait que je ferais partie des Français riches.

  • Des Allemands souhaitent la bienvenue aux réfugiés?
    Oui, à Berlin, à Munich et d’autres grandes villes . Mais dans les petites villes, à l’est surtout, c’est une autre histoire : incendies de logements préparés pour ces réfugiés, menaces, cris, graffitis, propos insultants, haineux, tel est l’accueil que reçoivent les réfugiés et leurs défenseurs . On a traité Angela Merkel de truie étrangère à son peuple, une injure nazie, qu’on lançait aux épouses non-juives des juifs !
    Mais passons .
    Par ailleurs, je trouve étrange que vous croyiez que ces réfugiés vont garder en France un vivace sentiment d’identité, sentiment que les Français n’auraient plus . En effet, les exilés ne perdent-ils pas précisément et rapidement leur sentiment d’identité ? N’est-ce pas un des drames de la vie en terre étrangère que de ne plus savoir à la fin ce et qui on est, surtout quand les enfants que l’on y a amenés vous deviennent étrangers, dès qu’il vont à l’école ?
    Vous pensez peut-être que la religion est l’essentiel dans cette identité et qu’elle restera vivante dans l’esprit des réfugiés syriens . N’oubliez pas que ces réfugiés fuient un conflit religieux, victimes qu’ils sont des Alaouites, qui sont une tribu religieuse, et des fous-furieux islamistes, et que cela ne les incitent peut-être pas à hanter les mosquées .
    La religion est-elle d’ailleurs si importante dans la perception de ce que nous sommes ? Ne l’est-elle pas seulement quand elle devient invasive et qu’elle étouffe tout le reste ?
    A-t-on d’ailleurs besoin d’un sentiment d’identité tout fait ?
    Ne naît-il pas spontanément des signaux, des enseignements et des exemples que nous recevons sans cesse de la vie en société et des événements naturels ? Et cette identité ne change-t-elle pas sans cesse aussi, ne se métamorphose-t-elle pas, sans que nous le percevions ? Et la découverte de la transcendance, cet horizon qui se déplace avec nos pas, n’est-elle pas spontanée aussi, si l’on ne nous empêche pas de lever la tête en nous imposant un joug de dogmes et de défenses .
    La France a-t-elle besoin d’une âme ? N’a-t-elle pas plutôt besoin d’une conscience collective, d’une vision commune à tous les Français ? Et de principes : ceux de la Charte sont bons quoique insuffisants pour coordonner l’action de tous les Français .
    En vous lisant, j’ai pris peur pour vous en voyant à quel point la société française telle qu’elle est aujourd’hui vous paraissait vide et morte . Elle ne l’est pas .

  • Ces personnes cherchent logiquement à aller en Allemagne ou en Grande-Bretagne, tout simplement je pense parce qu’ils savent qu’ils pourront y travailler plus facilement (contrats type 0 heures), alors qu’en France ils seraient au chômage. Je ne pense pas que les français soient moins généreux que les allemands ou britanniques. Le pourcentage de personnes d’origine étrangère en France est plus important je crois. D’autre part la densité des villes est nettement plus forte en France. Donc il me semble logique d’avoir un réflexe de peur, car on se dit : où vont-ils être logés car il y a déjà de gros problèmes de logement en France ?, comment vont-ils travailler alors qu’il y a déjà plus de 3 à 4 (plus ?) millions de chômeurs ? et le modèle social ne va-t-il pas exploser ? et les problèmes de sécurité avec les islamistes ? Toutes ces questions me semblent légitimes, mais je ne vois aucun responsable politique y répondre ? Il le faudrait pourtant. Il est temps de penser plus large, d’envisager un revenu universel, d’accueillir certes mais d’être inflexible sur les incivilités sans leur trouver la moindre excuse et de dire que tous ont des droits mais aussi des devoirs (charte à expliciter) et que rien n’est gratuit. Après il y a des débats à organiser : intégration dans un modèle unique ou multiculturalisme ? Ce qui est sûr c’est que la France d’avant la crise financière disparaît peu à peu. On ne reviendra pas en arrière, mais l’Histoire doit être connue. Reste à inventer le modèle futur, on recherche, sans succès à ce jour, les hommes politiques de haut niveau pour ça… Et Sans doute, dernier point, pourquoi ne pas intervenir militairement pour éliminer ces criminels de Daech ?

  • « Nous paniquons face à ces hommes et ces femmes parce que nous percevons bien qu’ils ont, eux, une conscience claire de leur identité – culturelle et religieuse – qui aurait vite fait de s’imposer. « 

    Permettez-moi de nuancer cela, sur la base d’un métier qui m’amène souvent dans les pays d’origine de ces personnes. Ils nous donne cette impression, une fois arrivés en France, parce que le choc culturel nous conduit -eux comme nous- à être frappés par des différences fortes, et difficiles à gérer. Assez classiquement, la confrontation à l’étranger, à la différence, amène à une prise de conscience et une revalorisation de ce qui fait notre identité. Les migrants et réfugiés connaissent bien sûr cela, comme les expatriés prennent conscience de ce qui fait leur identité française.

    Je dirais donc plutôt que « ces hommes et ces femmes acquièrent par leur vie en France une conscience claire de leur identité ». Et nous savons que, rajoutée à l’exclusion/au repli sur soi, c’est cela qui mène au communautarisme. Et nous avons aussi que les choses sont plus compliquées pour les enfants de ces migrants nés en France, parce qu’il n’y a plus cette culture du pays d’origine, et que comme vous le dites, nous n’osons pas transmettre clairement la nôtre.

    Mais c’est très raccourci. Dans les pays d’origine, guerre ou pas, la mondialisation, les réseaux sociaux, la crise, tout cela secoue fortement les identités !!! L’Afrique est pleine de gens qui discourent contre l’occidentalisation (et l’islamisme fait son lit de cela), d’évêques inquiets de l’islamisation de pays africains chrétiens. Le monde arabe est travaillé par des débats autour de la langue arabe, de sa vocation religieuse et/ou laique, de l’importance ou pas de « sauver l’arabe littéraire » ou de « revendiquer l’identité algérienne/tunisienne/… en valorisant l’arabe dialectal du pays », sans parler des débats sur la condition féminine…

    La France est en crise identitaire, mais ne sombrons pas dans ce pessimisme qui nous caractérise, les pays d’origine des migrants aussi !!

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    p>

  • Je pense exactement comme vous, et suis prêt à me mobiliser par le Bénévolat . Je n’ai malheureusement pas de place pour accueillir.

  • Tous les chrétiens le savent : le Christ nous a prévenu : « Ce que vous faites au plus petit d’entre mes frères, c’est à moi que vous le faites ».

    Je pense néanmoins que certains chrétiens français hésitent de façon légitime en se demandant : « qui est le plus petit ? ». En particulier, est-ce que le SDF français dont la situation sera encore empirée par l’arrivée de vagues d’immigrés est vraiment particulièrement plus grand que l’immigré ?

    J’entendais ce matin une émission de France Info visiblement destinée à donner mauvaise conscience aux Français pour les forcer à accueillir des immigrés (alors même que (Delenda est Cartago) 1) dans Schengen les Français n’ont pas le choix d’accueillir ou non les immigrés, si ils veulent venir, ils viendront ; 2) apparemment pour le moment cette vague d’immigrés ne veut pas venir en France mais plutôt dans les pays germaniques et au Royaume-Uni). On entendait la catilinaire d’une habitante de la Creuse (+) qui annonçait qu’elle disposait de plusieurs appartements « vides » et qu’elle souhaitait y accueillir des immigrés puisque « il n’y avait aucun sens à ce que ces appartements soient vides ». Le problème est que Radio France ne devait pas avoir conscience du fait que la réaction d’une partie de ses auditeurs allait être « Heu, il n’y a pas de SDF dans la Creuse ? Et si vraiment il n’y en pas dans la Creuse, il y en a dans le reste de la France (ce qui fait déjà plus près que Budapest). Et si la propriétaire tenait absolument à recevoir des immigrés sans-abri, elle pouvait d’ors et déjà accueillir ceux qui sont déjà en France, depuis plusieurs années. Pourquoi ces logements étaient-ils vides jusqu’à présent ? ».

    (+) Ou de l’Oise. ou d’un autre département rural français.

  • – En France, le Président de la République et le Premier Ministre, de gauche, se terrent dans le silence. –
    Et les pays musulmans ? Que disent-ils eux qui ont la même confession que presque tous ceux qui fuient ? Disent-ils qu’ils peuvent les accueillir ? NON ! Ils n’en veulent pas !
    Ne nous flagellons pas jusqu’au sang en guise de repentir, d’autres refusent de les accueillir alors qu’ils ont plus de moyens que nous et son de la même confession.

  • @ Maurice: Il y aurait deux millions de réfugiés en Jordanie et un million et demi au Liban. Mais je pense que vous avez raison la situation présente dure dure dure parce que les pays arabes et africains ne disent rien et nous nous faisons de même. Parce que ce sont des musulmans – pas toujours d’ailleurs vous oubliez les chrétiens de Syrie – qui fuient et des noirs. Quand c’était des Vietnamiens fuyant le communisme qui dérivaient en mer la communauté internationale a fait ce qu’il fallait. Et si demain les Ukrainiens, les Russes fuient en masse Poutine nous ferons tout ce qu’il faut pour les accueillir.

  • Maurice a écrit :

    Ne nous flagellons pas jusqu’au sang en guise de repentir, d’autres refusent de les accueillir alors qu’ils ont plus de moyens que nous et son de la même confession.

    Bonjour,

    il y a une exception à ce que vous dites: le Liban, qui est maintenant un pays à majorité musulmane, accueille des centaines de milliers de réfugiés syriens en plus du million de palestiniens déjà présents.

  • Bonjour,
    Encore quelques chiffres et idées.
    « A ceux qui me répètent qu’on ne peut pas accueillir “toute la misère du monde” ».
    http://blogs.mediapart.fr/blog/rachel-nef/260615/ceux-qui-me-repetent-qu-ne-peut-pas-accueillir-toute-la-misere-du-monde

    Par ailleurs, il me semble que les initiatives d’hébergement qui émergent à l’occasion de cette question des réfugiés mettent en place des solutions tout à fait intéressantes à creuser pour héberger ceux qui n’ont pas de toit, quelle qu’en soit la raison. Évidemment, d’autres registres politiques sont nécessaires à mobiliser en parallèle.
    http://singa.fr/la-communaute/calm-comme-a-la-maison/

    http://www.jrsfrance.org/

    En union de prière ou de cordialité (choisissez la langue qui vous convient le mieux).

    L.

  • – les initiatives d’hébergement qui émergent à l’occasion de cette question des réfugiés mettent en place des solutions tout à fait intéressantes à creuser pour héberger ceux qui n’ont pas de toit, quelle qu’en soit la raison. –
    Pourquoi ceux qui font de telles propositions ne les ont pas faites plus tôt ?
    Des sans-abri il y e n a depuis des lustres, et c’est maintenant qu’il y a eu cette photo d’un enfant décédé sur une plage qu’ils se réveillent ? N’est-ce pas un peu faux-derche ? Avant rien de leur part et maintenant ils ont une réaction de compassion ? Des photos d’adolescents décapités sont sur le net, là pas de compassion ? Pas d’initiatives de les prendre ne charge avant que leur tête ne soit tranchée ? (il est vrai que ce sont des chrétiens, alors …)
    Qu’ils regardent autour d’eux, ils auront sûrement l’occasion de mettre en pratique leur compassion !
    Des hébergements sont proposés, très bien, mais avez-vous entendu les propositions ? Pour quelques jours ! Comme si les migrants ne le seraient que pour quelques jours, c’est pour des mois qu’il leur faudra s’engager ! Et s’engager à les loger, nourrir, blanchir, ET, laisser faire leurs prières plusieurs fois par jour en leur ayant indiqué le chemin du lieu de culte. (celui qui à un doigt dressé vers le ciel) @ L.:

  • Thibaud a écrit :

    A part envoyer directement des navires et des aéronefs pour acheminer les migrants depuis leur lieu d’origine jusqu’en France (même si la France ne semble pas être la destination privilégiée des migrants), la France ne peut rien faire de plus.

    Bien sûr que la France peut faire plus – ou moins. Elle peut déclarer qu’elle prendra sur son sol 10000, 20000, ou 100000 personnes (un chiffre encore modeste relativement à ses moyens, quoique naturellement, la logistique de court terme sera forcément compliquée). Ou elle peut dire comme le ministre hongrois « ne venez pas, s’il vous plaît » et évacuer au plus vite vers l’Allemagne tout réfugié arrivé sur son sol. Deux attitudes opposées, mais aucune ne consiste à se croiser les bras.

    Il est frappant, dans certains commentaires, de voir la charité la plus élémentaire le céder rapidement à de longs développements sur l’immigration, et, bien sûr, ses dangers supposés. Bien sûr, la comparaison avec les dangers bien réels et bien immédiats que connaissent les réfugiés met les choses en perspective.

    Je voudrais aussi relever ceux qui se résument à « tout cela est de notre faute », faisant référence aux interventions en Lybie, en Syrie, en Afghanistan et en Iraq. Dans le cas de l’Iraq, l’argument est valable, encore qu’il s’adresse à George W Bush et Tony Blair, et non pas à la France ou à l’Allemagne. Dans le cas de l’Afghanistan, de la Syrie et de la Lybie, il ne tient absolument pas: la guerre civile, avec ses horreurs et ses personnes déplacées, y a précédé l’intervention occidentale, elle n’en est pas la conséquence. Il est particulièrement tordu de nous reprocher à nous-mêmes une intervention en Syrie… à laquelle nous avons renoncé. Et justement, c’est du pays où nous avons le plus laissé les choses se faire que le plus grand nombre de réfugiés provient…

    Pour finir, j’ose espérer que l’appel du Pape éveillera, au moins, les consciences des catholiques européens. En la circonstance, faire le lien entre l’actualité et l’Évangile n’est pas compliqué.

  • Finalement ce qui a manqué aux Grecs, c’est une photo médiatique. Les milliards et les communiqués des évêques outragés auraient plu. Mais en Grèce, il n’y a que des vieux – et qui se cachent pour mourir.

    Le problème n’est pas s’il faut accueillir ou non ces réfugiés, puisqu’on a pas le choix – ils sont là hic et nunc.

  • J’observe beaucoup de stratégies de contournement en réaction aux événements. On oppose le fait que le père de l’enfant aurait voulu se faire refaire les dents, ce qui est tout de même assez symptomatique d’une façon de percevoir l’autre : pense-t-on à l’autre comme à un moi-même un peu différent certes, un être humain ? Quelqu’un qui ne risque pas la vie de sa femme et de ses deux enfants en bas âge sur un petit zodiac… pour se faire poser une couronne ?! Cette version tourne en boucle – et, à ma grande honte, chez pas mal de cathos, peut-être parce qu’ils ont besoin de se donner des arguments pour détourner le regard – sans prendre en compte l’intention de la soeur du père lorsqu’elle a rapporté cela, et alors que je doute que cela ait été l’argument décisif pour aller défier la méditerranée. Cela souligne de toutes façons la bonne disposition de certains à discréditer les réfugiés, alors que des photos d’enfants morts sur nos rivages, j’en ai vu bien d’autres : leurs pères avaient-ils tous les dents gâtées ? Leurs mères voulaient-elles se faire refaire les seins en Europe ?

    On critique l’utilisation de cette photo. Malheureusement, oui, dans notre société, il faut des images pour frapper les gens. Le texte n’est plus ce qu’il était, et l’information brute ne suffit pas. Qui a percuté sur l’ampleur du drame lorsque l’on a appris que 71 réfugiés, dont des enfants, étaient morts dans un camion en Autriche ? La photo des corps, qui avaient commencé à pourrir, n’a pas été diffusée (et je ne le regrette pas).

    On oppose la volonté de culpabiliser les Européens. Le culpabiliser, non, l’interpeller, oui. Et l’on peut prendre conscience d’une situation sans se sentir personnellement responsable de sa cause. Mais le problème est-il vraiment de chercher à les culpabiliser, ou est-il que ceux qui avaient résolu de détourner le regard se sentent coupables de l’avoir fait ? Bref, le sentiment de culpabilité n’est-il pas en eux surtout ? Ce qui, au demeurant, est un bon début.

    Les pays du Golfe n’accueilleraient pas les réfugiés. C’est vrai, et leurs opinions publiques les interpellent d’ailleurs. Par ailleurs, pourquoi nous, nous accueillons et pas eux ? Précisément parce que nous, nous sommes chrétiens, ou de culture chrétienne ? Et nous sommes d’autant plus légitime pour les interpeller que nous accueillons des réfugiés. Cela étant, on oublie que la Turquie accueille 2.000.000 de réfugiés. Voir au demeurant cet article du New York Times.

    etc. etc.

    On se donne beaucoup de bonnes raisons pour s’absoudre de notre réticence à accueillir l’autre. Cette réticence, nous l’avons tous (ou presque). Mais nous savons aussi que nous n’avons pas que des qualités. Fort heureusement, nous ne légitimons pas tous nos penchants.

    Soit dit en passant, je recommande aussi cet entretien avec Mgr Rey, qui me semble avoir le souci d’une position équilibrée.

  • Bonjour Kos,

    Voici quelque réflexions personnelles…

    Vous êtes le corps du Christ:1 Corinthiens 12:26

    Oui, le corps du Christ est ET généreux ET responsable : Certains membres sont totalement généreux, d’autres totalement responsables, et la plupart entre les 2. Surtout ne pas diviser le corps du Christ en se critiquant les uns les autres .

    Comment éviter que les réfugiés s’embarquent au péril de leur vie sur des coques de noix ?

    En traitant exclusivement les demandes de réfugiés sur place, en Afrique, et en offrant le transport sur des bateaux sûrs vers l’Europe à ceux que nous pouvons et souhaitons accueillir.
    Ce qui implique de renforcer le contrôle de nos frontières (française) pour que l’accueil de l’autre soit un don véritable. Pas quelque chose que l’on subit et qui entraine peur et rejet des deux côtés.

    Où les accueillir:
    Il ne manque pas de villages, de maisons, et de terres désertées dans nos pays: En donner la propriété, comme faisaient les rois qui voulaient repeupler des colonies, avec des conditions :Vouloir y vivre, en respectant les lois et coutumes du pays d’accueil.

    Ne croyez-vous pas que des familles, des enfants qui ont fuit la guerre et n’ont plus rien ne seraient pas plus heureuse dans la campagne, que dans le ghetto des villes où il n’y a plus de place, et où ils retrouveront la violence ?

    Qui choisir ? Ceux que les extrémistes musulmans chassent: Les chrétiens. Ce sont eux qui sauront s’adapter à notre pays, et nous aider à retrouver notre Foi.

    Pourquoi les allemands…et d’autres pays. accueillent beaucoup d’immigrés ?
    c’est une repentance collective . ils accueilleront autant de réfugiés qu’ils ont tués et chassés de juifs…

    et…un peu hors sujet:

    Le port du voile:
    Il n’y a que récemment (50 ans-100… ) que les femmes ne se couvrent pas la tête dans la rue et à ‘église. La source de cette tradition est très ancienne ( Moïse sur la montagne sacrée).
    Cela représente le fait que nous avons voulu masquer notre identité religieuse, être du monde pour les amener à Dieu .
    Serait-ce que nous oublions le Seigneur? le respect qu’on lui doit?
    Je ressens le besoin de porter un voile à le messe, Chrétiens nous devons affirmer notre identité par tous ces signes visible .

    Merci pour ce blog,
    Mimi

  • Quelques jours ont passé depuis la mort du petit Aylan. A l’émotion a succédé une émotion plus grande encore. Le Pape lui-même donne de la voix, qui appelle chaque paroisse à s’ouvrir à la détresse des réfugiés en en accueillant une famille.

    Et moi j’ai pris ma tête entre mes mains et j’ai réfléchi. Et j’ai décidé : je n’accepterai pas cette injonction à « l’accueil de l’autre ». En quelques jours, sur les réseaux chrétiens, un ordre indistinct de la « charité » s’est transformé en exhortation à l’accueil. Les alternatives sont simples, et elles consistent en gros, comme le résume ce post en ce que « si tu n’accueilles pas, tu perdras ton âme, et celle de tes concitoyens en prime ». Donc en gros : tu iras en enfer, et pas tout seul mais en charter avec tous les français reniés.

    La charité ne rime pas nécessairement avec accueil, inutile de le rappeler. Mais qu’en est-il dans la situation présente ? Eh bien je ne suis pas sûr de savoir. La charité n’existe qu’à l’intérieur du reste de l’organisme des vertus, notamment la prudence, qui comporte au moins deux dimensions : la prudence personnelle et la prudence politique. Pardon pour le pédantisme, mais je rappelle que la prudence politique regarde le bien du tout qui, si saint Thomas et le bon sens ne se plantent pas, est supérieur à celui de la partie. Quel est le bien du tout ici ? Et à l’autre bout de la question : va-t-il s’établir en apportant des couvertures de survie et en restaurant des granges abandonnées en Bretagne ? Mimi Mathy en sera-t-elle ?

    Donc quoi ? Qu’à titre personnel on veuille accueilir une famille de migrants : c’est très beau et je crois même que c’est très bien. Mais l’accueil de l’autre ne saurait se transformer en une injonction universelle et aveugle, menaçante par-dessus le marché, à l’accueil du migrant.

    Les pays arabes voisins n’accueillent pas ces réfugiés pour ne pas importer le terrorisme chez eux. Cette dimension du problème doit-elle être passée sous silence pour rester dans l’accueil ? Le père du petit Aylan allait se refaire les dents. Est-il mesquin de le dire ? Je comprends très bien qu’il ait fait ce choix, s’il l’a fait. Si ce n’est pas une raison de lui refuser l’entrée en Europe, est-ce une raison pour l’accueillir ?

    Et voilà le Pape s’en mêle.
    Puisqu’il s’agit de prudence pastorale et non de foi ou de morale, je me donne le droit de penser que le Pape, comme tout un chacun, ferait bien de fermer sa gueule, qu’il a grande, quand il parle de ce qu’il ne maîtrise pas. Comme la finance ou les rapports compliqués de l’Europe et de l’Islam et du Moyen-Orient. Son discours se prévaut de la charité pour établir une indistinction complète entre l’ordre politique, personnel, spirituel etc… En l’aimant beaucoup et en lui souhaitant longue vie, je pense qu’il ferait mieux de lâcher le micro . Et de consacrer un peu de temps à aimer les riches et le vieux continent. Parce que les deux sont aussi aimés de Dieu. Difficile sinon de penser qu’en lui l’arrogance ne le dispute pas à la vanité. Là, je sais que je ne suis plus audible, le Pape ne pouvant pas se tromper ni être antipathique, n’est-ce pas ? Je dois sûrement être un facho qui s’ignore.

    Bref, cher Koz, j’ai commencé par être ému par votre billet. Et finalement j’en suis agacé car j’ai l’impression que c’est toujours la même purée acide que le chrétien est forcé d’avaler. J’écris cela à l’intérieur du respect que j’ai pour le travail que vous faites et que je ne fais pas, et en sachant que vous vous défendez très bien quand vous le décidez.

    Merci pour votre blog, dont je demeure un fidèle lecteur.

  • J’ajoute qu’il y a dans le positionnement de l’accueil, tel que décliné aujourd’hui, une ignorance de l’histoire des nations. A-t-on le droit d’encourager des peuples, par centaines de milliers de migrants, à abandonner leurs territoires ? Peut-on, parce qu’on est blanc et riche et gentil, participer davantage à l’épuisement de ces nations ?

    désolé pour cet ajout : je maîtrise mal l’option « modifier ».

  • Puisqu’il s’agit de prudence pastorale et non de foi ou de morale, je me donne le droit de penser que le Pape, comme tout un chacun, ferait bien de fermer sa gueule, qu’il a grande, quand il parle de ce qu’il ne maîtrise pas.

    Mt 5, 1-5.

    Car je crois, avec l’ami prêtre qui m’en parlait ce midi, que la position du pape a ceci de supérieur à la vôtre qu’elle cumule le discernement, la charité et la prudence. D’une part, elle est juste car le devoir d’un chrétien est de soulager la souffrance de l’autre, en l’occurrence ici du réfugié, avant même de se poser la question des politiques migratoires. Mais au-delà encore, il a la sagesse et l’intelligence de poser un geste prophétique de paix, dont on manque douloureusement dans une société davantage marquée par des calculs égoïstes à la petite semaine. Car non seulement nous venons en aide mais cette exhortation papale, entendue nécessairement jusqu’au Moyen Orient, vient contrecarrer tous les discours sur un Occident en croisade contre les musulmans. Il vient ainsi, par la charité, contrer la propagande de Daech. Que pourront donc penser les musulmans du Moyen-Orient ? Sauf à supposer qu’ils soient tous l’incarnation du mal, incapables de jugement et de gratitude, ne peut-on penser que ce geste les touchera ? Contre tous les théoriciens du conflit, du choc civilisationnel, François apporte une solution habile et charitable.

    Quant à ceux qui vont être accueillis ici, outre le fait qu’en étant répartis entre les paroisses, cela assure une meilleure intégration, quelle sera l’opinion des chrétiens qu’ils auront ? Que penseront-ils de ces chrétiens qui les accueillent, quand leurs frères musulmans du Golfe les rejette ?

    <

    p>Evidemment, ceci n’est pas assuré. Il y a un risque. Aller vers l’autre comporte toujours un risque. Rester sur son quant-à-soi est, à première et courte vue, bien plus confortable.

  • Que répondre aux Béatitudes ?

    Mais merci. Je crois que je comprends votre point de vue, et je le respecte. Je suis certain que beaucoup de musulmans sont déjà touchés par ce geste. Si le point est de susciter leur bienveillance, alors c’est probablement réussi. Mais on entre dans une communication difficile à comprendre. J’ai l’impression qu’il y a une pointe de l’iceberg, mais pas d’iceberg. C’est donc le reste, irrésolu, qui m’inquiète. Mais il ne s’agit pas d’ergoter.

    Merci de ce post et des autres.

  • La réticence sur l’accueil des migrants est si forte qu’on la trouve aussi bien dans les commentaires des lecteurs du Monde (qui sont des abonnés payants) que sur rue89 où la manif qui a eu lieu dimanche provoque des commentaires sarcastiques sur la bonne conscience bobo. Parmi les causes de cette réticence, la situation économique de la France est très souvent citée. Le sentiment d’être manipulé par les médias est très fort lui aussi. Chacun selon son appartenance politique rappelle d’autres enfants martyrs qui n’ont pas fait les unes. Et l’agacement est grand de voir que la souveraineté populaire est une fois encore bafouée. Les états qui gardent pourtant des prérogatives en matière de contrôle de leur population sont sommés d’obéir à l’Europe. Toute opposition est moralement inadmissible, toute nuance est inaudible, toute mise à distance impossible : l’Émotion emporte tout.

    On est revenu au 11 janvier quand il fallait absolument descendre dans la rue sous peine d’être désigné comme anti-charlie donc complice des terroristes. Ici, c’est de l’extrême-droite dont on est complice.

    Sans ce matraquage émotionnel, sans ce clivage insupportable entre les Gentils et les Méchants entretenu par des élites qui ont perdu toute crédibilité, la réticence ne serait pas devenue hostilité.

    Dans ce contexte, l’initiative du pape est bienvenue car elle s’appuie sur un cadre, celui des paroisses, autour d’une communauté qui pourra fournir biens et soutien à une toute petite échelle, loin de la vocifération médiatique. La paroisse sera en relation avec les services administratifs qui gèrent l’octroi du droit d’asile. Ici, la loi s’applique, ici on retrouve la puissance de l’état.

    Occasion de montrer qu’il existe une autre Europe que celle, technocratique et libérale, qui voit dans les migrants une chance pour l’économie mondialisée et dans la crise migratoire, un moyen de dépouiller les états de leurs dernières parcelles de souveraineté.

  • Il faudra faire lire cet excellent article au maire de Roanne, et lui demander de bien relire le sermon sur la Montagne, le passage où il est dit : j’étais étranger et tu m’as accueilli, qu’il voie bien que jésus n’a pas exigé que cet étranger soit chrétien.

    Quant à Orban le Poutine hongrois, qui se réclame des « racines chrétiennes », passons…

  • Yann,

    je souscris à beaucoup des points que vous soulignez.

    Koz, je ne peux pas accepter, du côté des chrétiens, ce qui me paraît être une confusion entre l’ordre nécessaire de la charité et celui, contingent, de la prudence.

    Il est absolument nécessaire d’être charitable. Alors que les voies de la prudence peuvent varier et ne font pas l’objet d’un jugement « qui ne peut pas être autrement » (i.e. nécessaire). Il y a des moyens objectivement mauvais. Mais dire qu’un moyen est meilleur qu’un autre relève d’une appréciation, ou d’une conviction. Par exemple Pie XII aurait-il du parler davantage pendant la guerre ? Il n’y a pas de réponse nécessaire à cette question. La France va-t-elle perdre son âme si elle n’accueille pas les migrants ? On a parfaitement le droit de le penser, mais on peut aussi penser que la question n’est pas posée dans les meilleurs termes.

    Le Pape a certainement une charité supérieure à la mienne, j’en conviens avec vous, très volontiers. Mais en l’occurence je pense qu’il manque de prudence (et de discernement, puisque vous les distinguez). Et je dois dire que je pense même qu’au plan pastoral, il serait encore plus charitable d’expliquer un peu aux fidèles sa vision à moyen-terme. Je crois aussi que l’Europe est un pauvre au bord du chemin, et qu’elle a besoin de sollicitude pastorale.

    Quant au « confort » de rester sur son « quant-à-soi » et dans sa « courte vue », je regrette que vous utilisiez ce genre de formule. On peut ne pas être d’accord avec vous sans démériter moralement.

  • Boeufmironton a écrit :

    Quant au « confort » de rester sur son « quant-à-soi » et dans sa « courte vue », je regrette que vous utilisiez ce genre de formule.

    Vous ne m’en voudrez pas de sourire franchement de cette soudaine susceptibilité, de la part de de quelqu’un qui vient d’écrire que François, évêque de Rome, pape, vicaire du Christ… devrait « lâcher le micro » et « fermer sa gueule ».

    Dès lors, comprenez que vos développements sur la confusion que vous croyez déceler et pouvoir dissiper me touchent modérément.

    Yann a écrit :

    Sans ce matraquage émotionnel, sans ce clivage insupportable entre les Gentils et les Méchants entretenu par des élites qui ont perdu toute crédibilité, la réticence ne serait pas devenue hostilité.

    Je ne crois pas, mais je comprends ce que vous voulez dire. L’hostilité était déjà présente, j’en suis témoin. Il n’était pas même besoin d’attendre cette photo. Ensuite, il est certain qu’à un moment donné, on perd l’équilibre de vue, et tout le monde en fait trop. Mais ça n’est pas une raison pour nous d’oublier le fond du problème.

  • Bonjour,
    Je partage globalement votre position sur l’accueil immédiat et l’idée selon laquelle cela serait plus facile et plus spontané en ayant la conscience et la conviction de son identité.

    Mais permettez-moi d’abord de ne pas être d’accord quant à la diffusion en Une de cette photo. Les journaux français ont dans leur ensemble diffusé une autre photo, celle où l’on voit un policier de dos portant cet enfant dans ses bras, moins spectaculaire ; là où les journaux anglais pour ne pas les citer ont tous diffusé ladite photo qui illustre votre article. Au-delà d’un éventuel nombrilisme sur la manifestation des tracteurs, j’y vois aussi une forme de pudeur, consciente que même sans la publier tout le monde a vu ou entendu parler de cette photo. Que j’oppose clairement à un voyeurisme indécent essentiellement guidé par la recherche du spectaculaire dans les couvertures anglaises.

    Permettez-moi également d’aborder un aspect sans lequel le tableau ne peut pas être complet. Il me semble que le premier droit de ces migrants, leur première liberté et sans doute leur premier souhait, serait de pouvoir vivre chez eux dans la paix. Par conséquent, si les Français doivent participer à l’accueil de ces migrants en n’hésitant pas, pour cela, à se rappeler ce qu’ils sont et l’assumer, nos dirigeants doivent également, de la même manière, dans le même temps et pour les mêmes raisons, participer rapidement et activement aux choix géopolitiques et diplomatiques qui s’imposent et y contribuer sans barguigner. Sans présumer pour autant de la teneur de ces choix qui pour le coup dépassent mes propres capacités.

  • Yann a écrit :

    Le sentiment d’être manipulé par les médias est très fort lui aussi.

    Cela est en effet exaspérant de voir comment, de façon récurrente, la conscience de chacun est prise en otage par ces coups médiatiques. Cette tyrannie du pathos sur tout le reste paralyse toute réflexion critique et on reste donc au degré zéro de l’agir humain (sans même parler des indignocrates qui se servent de ces coups pour lancer leurs anathèmes).

    On s’aperçoit ensuite qu’on a bien plus de ressources pour secourir le lointain (ou migrant, devenu l’horizon indépassable des humanistes) que le prochain, qui lui peut bien crever en haillon sur le pas de notre porte. C’est là il me semble un désordre moral grave – comme une allophilie pathologique. D’un coup le logement n’est plus problème. D’un coup l’emploi non plus. D’un coup les petits drapeaux, les aides diverses et les milliards apparaissent.

    Enfin on peut aussi se demander quelle est la responsabilité des états comme la France, les US et la GB dans le bazar actuel au Proche-Orient. En jouant une diplomatie walt-disney avec d’un côté un méchant (Assad), de l’autre des gentils (? et quand ils pourraient l’être notoirement incompétents ou corrompus), ces politiciens de haut-vols n’ont fait que laisser pourrir une situation qui devient en effet invivable pour la population. On en a pour 15 ans dans ce conflit à la libanaise.

    • Permettez-moi de vous inviter à lire l’article que vous citez jusqu’au bout. Je vous concède que c’est un effort, mais vous verrez que c’est payant. Vous y lirez qu’il est hautement improbable qu’il ait été passeur, les passeurs ne montant jamais à bord de ce type d’embarcations.

      Les efforts déployés pour salir la mémoire d’enfants morts et de leur père est abjecte, mais fait tomber bien des masques.

  • Le mécanisme des passeurs est hélas beaucoup plus simple.

    Il a été notamment décrit par la direction du renseignement militaire, qui a d’ailleurs identifié en Lybie les points de passage à partir des 3 frontières (Soudan, Egypte, Lybie) et les endroits de regroupement+ les plages de départ

    En bref
    *départ la nuit
    *un migrant est désigné par les passeurs comme chef d’embarcation
    *on lui file un téléphone portable avec GPS
    *et cerise sur le gâteau, un petit coup de fil est souvent passé au MRCC italien (Maritime Rescue Coordination Center: en France, le MRCC c’est le Cross) pour s’assurer que des navires de sauvetage vont récupérer l’embarcation.

    A ce propos, je relaie le message du Cluster maritime Français.
    http://www.cluster-maritime.fr/sites/default/files/ouestfrance_8septembre2015.pdf

    merci Koz

  • « D’où vient ce silence des autorités, la réserve de la presse, l’hostilité des Français ? »

    Les Français ne sont pas hostiles, ils sont dans le doute, frappés d’indécision. Depuis 40 ans la France est le pays d’Europe qui a le plus accueilli d’extra-communautaires et le plus donné aussi. Les résultats, à presque tous les points de vue, sont négatifs : niveau scolaire, criminalité, cohésion sociale, finances publiques, tout ou presque (sport peut-être) a évolué négativement. La France n’est peut-être pas le seul pays à compter des zones de non droit, mais je n’en connais ni puis imaginer aucun autre où la représentation publique y est tant détestée, au point d’agresser pompiers et urgences en intervention et de « célébrer » la fête nationale en brûlant des voitures.

    Si la France a perdu (une partie de) son âme, c’est peut-être à force, justement, de vouloir en faire trop, d’être trop gentille, déraisonnablement généreuse, avec trop de gens. Aujourd’hui elle déchante, elle est désabusée. Même les causes légitimes ne l’émeuvent pas autant qu’elles devraient, à cause de ce mal-être. Comparer la France à d’autres pays n’a pas beaucoup de sens. Chacun son histoire, ses problèmes. La Serbie et la Turquie ne sont pas tenues aux mêmes exigences que la France, ne connaissent pas les mêmes problèmes identitaires, et, surtout, savent pertinemment que les réfugiés ou migrants présents sur leur territoire n’ont pas vocation à y rester. Ça change beaucoup de choses. Quant à l’Allemagne, elle n’est pas aussi désintéressée qu’on peut le penser. La natalité y est médiocre et l’économie se porte très bien, deux grandes différences avec la France (outre les problèmes précédemment cités liés à l’immigration africaine et nord-africaine – même si les Turcs ne sont pas toujours exemplaires, ils ne nourrissent pas de haine contre leur pays d’accueil et sont un peu plus détachés de la religion).

    S’agissant du cas Aylan, la France, et l’Europe plus généralement, n’ont absolument aucune responsabilité et, Dieu merci, le bon sens prévaut encore majoritairement, malgré le matraquage médiatique. C’est triste, mais aucune personne saine d’esprit ne devrait se sentir coupable. Du moins c’est mon modeste avis.

    Tout ceci ne veut pas dire que je suis contre l’accueil des réfugiés (véritables, par ex. les familles syriennes), mais que je comprends tout à fait le scepticisme des Français car je suis moi-même sceptique. Parmi tous ces migrants (très largement de jeunes hommes, souvent bien bâtis, soit dit au passage), qu’ils soient Syriens ou a fortiori Africains, une grosse minorité ne sera pas capable de s’intégrer et viendra donc aggraver le problème existant. Derrière les biais émotionnels de certains naïfs (« ils ont l’air gentil », « ils veulent juste une vie meilleure »), cela est une certitude. Car ils n’étaient pas compétitifs dans leur société moins complexe, car ils partent de trop loin, car les obstacles ici seront trop durs à franchir, à plus forte raison en période de difficultés économiques, et car ils ont des croyances et valeurs trop éloignées des nôtres (primitives dans certains cas, cf. la vidéo « Réfugiés, migrants ou envahisseurs » : https://www.youtube.com/watch?v=H2800G09rPM pour comprendre de quoi je parle).

    En toute chose ou presque, il faut plus de courage pour dire non que pour dire oui. Être béatement humaniste et vouloir ouvrir les frontières à tout le monde sous des prétextes larmoyants, c’est irresponsable. Les conséquences à long terme pourraient être dévastatrices. Les Français le savent et j’espère qu’ils sauront garder la mémoire. La dernière tentative d’attentat (rapport : religion + chômage) était il y a à peine un mois…

  • Un dernier point : l’inertie de l’ONU pour que l’on puisse efficacement lutter contre les passeurs.
    La convention de Montego Bay cite clairement la possibilité de lutter contre la traite d’êtres humains,(le transport de migrants ,vu ses conditions , peut y être assimilé) dans les eaux internationales,.
    La plupart des navires utilisés n’ont aucun pavillon ;Il suffirait alors que les Européens disposent d’un mandat des Nations unies qui tarde sérieusement à venir pour pouvoir traduire les passeurs en justice quand on les choppe.

    Ces derniers ont aussi des…. droits ;
    Toute faille dans les procédures sera immédiatement exploitée par leurs avocats. Les militaires en ont déjà fait l’expérience dans la lutte contre la piraterie . Mais alors que la situation empire, rien n’est encore sorti de l’Onu.

  • Cher Koz, merci pour cet article et bravo pour le courage que vous avez à écrire votre opinion, au risque d’être contredit, voire de vous tromper (si si, ça arrive à tout le monde, moi compris).
    Concernant cette photo de cet enfant sur la plage, l’ouverture béante des frontières de l’Europe n’empêchera nullement ce genre de drame, au contraire, il est possible que cela soit pire puisque cela créerait un appel d’air.
    Si on ne veut plus voir ce genre de drame il faut simplement que l’UE, y compris la France organise le transport de ces malheureux depuis leur points de départ (Turquie, Liban, Syrie, Lybie, Maroc, …) vers notre continent.

  • Bonjour,
    Merci pour ce billet, qui contrairement à ce que peuvent penser certains (Valeurs Actuelles notamment), correspond bien à ce que je pense devoir être l’attitude du chrétien version 2015 :
    Charité et accueil de l’étranger mais sans complaisance ni angélisme. Un équilibre difficile à trouver certes, mais personne n’a jamais dit qu’il était facile d’être chrétien.
    La Pape François montre la voie, il est temps de le suivre.
    Pour ce qui est des craintes relatives à un « appel d’air », elles sont sans doute légitimes. Pour autant, devons-nous ériger des murs sur nos frontières à l’instar de la Hongrie pour être bien sûrs de vivre entre nous et à l’abri des misères du monde ? Je ne le pense pas.
    Oui, il en viendra sans doute un grand nombre et oui, les problèmes doivent être réglés à la source, en Syrie, Irak etc… Cela est du ressort de nos dirigeants et institutions européennes et internationales.
    Mais tout cela prendra du temps, nous le savons. Alors en attendant, devons-nous les regarder mourir à nos frontières ?
    Enfin, certains évoquent la menace terroriste. Il me semble pourtant que les terroristes n’ont pas attendu les flots de réfugiés pour agir sur notre sol. Sans compter que ces terroristes sont pour les derniers bien français…

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