Hystérie (maj video)

Il n’est même pas besoin de souligner que l’opposition est légitime : c’est une évidence. La critique est également salutaire. Certains perdent toutefois le sens de la mesure en toute bonne conscience. Imputant à Nicolas Sarkozy une violence théorique, ils excusent par avance leur propre laisser-aller.

Il ne s’agit pas de victimiser Nicolas Sarkozy, pas plus que ses soutiens. Il a le temps pour lui. Et l’opposition est une donnée prévisible. Il convient, autant que possible, de la gérer. Ce qui n’exclut pas d’en souligner les dérives.

La campagne présidentielle s’est achevée sur quelques épisodes qui devraient interdire à certains de se prévaloir trop facilement de la démocratie. Ainsi de Marianne dépeignant le candidat heureux comme ayant tout simplement perdu la raison. Ainsi de Ségolène Royal qui maniait l’ambiguïté face au risque prétendu de violences à la suite de l’élection de Nicolas Sarkozy, et dont les partisans avaient, rappelons-le, une conception originale de la démocratie. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont eux-mêmes encore quelques gages à donner.

« Obscène », « ignoble », « insoutenable »… Il n’y a pas jusqu’à Simone Veil qui ne se soit laissée contaminer par une évidente dramatisation du propos.

Une fois prise sa verveine vespérale, la proposition de Nicolas Sarkozy doit-elle inspirer une telle véhémence ? Imaginons un instant que Jacques Chirac l’ait faite. Ou François Mitterrand. Aurait-on assisté à un tel déferlement ? Nous savons que, Alain Finkielkraut excepté, nos intellectuels se seraient à l’époque incliné devant la justesse de la proposition. Venant de Jacques Chirac, il est probable que nombreux se seraient contents d’y voir une connerie. Mais, avec Nicolas Sarkozy, c’est « abject ».

Il y a pourtant, me semble-t-il, moyen de considérer qu’une telle idée est une mauvaise idée. Ce n’est pas par politesse que je renverrais au billet d’Erick Roux de Bezieux mais il se trouve que je partage assez bien son propos. En ce qui me concerne, c’est une fille, et elle n’a que bientôt quatre ans. Mais je ne l’imagine pas porter dans six ans la mémoire d’un enfant innocent envoyé par un wagon à bestiaux vers un camp d’extermination. La possibilité de faire porter cette mémoire par une classe entière, apparemment acceptée par l’Elysée, me paraît largement préférable.

En revanche, je termine à peine la lecture de Petit frère, d’Eric Zemmour, basé sur l’histoire vraie du meurtre d’un jeune juif par son ami musulman. Le livre est romancé, mais il me semble bien proche de la réalité. La réalité, c’est celle d’un antisémitisme violent et endémique dans nombre de cités. L’idée que certaines parties du territoire français soient, somme toute, interdites aux juifs (sauf inconscience de leur part) devrait interpeller.

L’antisémitisme ne me semble donc pas une donnée passée qui ne mériterait pas ces initiatives. Sans compter que, à l’instar d’Hugues, j’ai tendance à trouver que certaines réactions ne manquent pas de susciter le malaise.

Il reste évidemment possible de contester les modalités de la proposition de Nicolas Sarkozy. Possible de considérer que cette initiative serait inefficace. De là à ce que son sang se glace, de là à employer des termes trop grands pour soi… Non, ce n’est ni obscène, ni abject, ni insoutenable. C’est peut-être une bien mauvaise idée. Mais on peut s’en tenir là.

Il en est ainsi pour cette proposition, mais il en est de même de nombreuses autres initiatives qui suscitent autant de réactions violentes et outrancières que leurs auteurs croient pouvoir excuser par une prétendue violence de Nicolas Sarkozy. Est-ce en perdant leur raison qu’ils pensent nous convaincre que Nicolas Sarkozy n’a pas la sienne ?

Le pathétique « appel à la vigilance républicaine » d’opposants pour lesquels l’anti-sarkozysme tient lieu de programme est un autre exemple de cette hystérie et, comme je l’ai écrit, d’une certaine bouffissure. Non, la République n’est aucunement en danger. Pas plus que la démocratie. Ils s’en sont persuadés à l’avance. Ils restent dans leur schéma de pensée.

On ne les entendra pas réagir à cela.

On ne les a pas non plus entendu réagir à un propos que leur attitude aura déculpabilisé, lorsqu’un Jean-Didier Vincent, dont il faut souligner qu’il est membre du comité d’éthique (!) des sciences du CNRS, déclare, avec le moins de précautions de langage possible, sur France3, dans l’émission de Frédéric Taddei :

« Il n’y a qu’un seul problème, actuellement : comment s’en débarrasser ?

Il est devenu encombrant pour tout le monde. Nous l’avons élu, nous l’avons aimé, nous l’avons soutenu. Nous avons trahi nos idées dans l’attente d’une récompense et, tout d’un coup, il nous lâche. Alors, il n’y a qu’une solution.

Il n’y a que l’assassinat. »

(écouter la chronique de Catherine Nay, découverte via Jean-Pierre Raffarin. Si certains retrouvent la « bande », je suis preneur Merci Polydamas)

Nous laisserons ceux qui ont à coeur de masquer leurs insuffisances en dépeignant Nicolas Sarkozy comme un despote fou assumer les propos d’un Jean-Didier Vincent. Ainsi que leur absence de réaction.

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125 commentaires

  • Si vous commenciez par ne pas censurer les commentaires de vos contradicteurs (comme c’est mon cas depuis 10 jours), alors vous pourriez peut-être vous permettre de donner des leçons de bonne démocratie.

    Diabolox

  • Si vous commenciez par respecter les autres, et les « us et coutumes » de ce blog, Diabolox… Toute démocratie a ses limites, et je n’ai pas vocatio nà héberger n’importe quelle diatribe irraisonnée.

    Alecbs, merci.

  • Je partage, comme d’habitude, votre propos.

    Je constate, de plus en plus, une dérive des politiciens dans l’usage des mots, lorsqu’il faut parler d’un évenement douloureux.

    Sans pouvoir fournir de citations précises, je suis étonnée des mots employés face à la mort, accidentelle ou violente. Que dira-t’on lors d’un massacre de populations, lors de la mort de plusieurs centaines de personnes lorsqu’on a déjà utilisé les mots les plus forts face à la mort, dont je ne nie pas qu’elle soit révoltante et douloureuse, de 3 gendarmes par exemple.

    [Tout en écrivant, je me dis, pour la défense de ces politiciens peu adroits de leurs mots, que chaque vie a le même poids].

    Il me semble que la langue française offre un panel de mots nuancés pour décrire ses émotions et qu’un politicien se doit de les connaître et de les employer à bon escient.

  • Koz, j’avais moi même cherché et retrouvé cet extrait il se trouve « niveau 55 de la vidéo » ci-dessous.
    Je me également interrogée à savoir « comment se fait-il que cela n’ai pas été repris dans la presse » d’autant, comme vous pourrez le voir et l’entendre cela n’a pas été dit de façon « badine » mais avec une grande violence. J’étais consternée et tout autant surprise que seule Catherine Nay en a parlé sur les ondes.

    http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/videos.php?id_rubrique=198&type=emission&video=cosj_20080212.wmv

  • Précision …
    Il s’agit de la vidéo du 12/2 de l’émission « ce soir ou jamais » de Frédéric Taddéi sur Franc3.

  • D’un coup d’un seul, quand j’ai appris le projet mortifère de Tricky Nicky, avant même d’avoir lu quelque réaction que ce soit, j’ai pensé à mon frère, qui a traîné pendant soixante ans le poids d’un enfant mort peu avant sa naissance, dont il porte le prénom, enfant dont il ignorait qu’il était le trou noir de son malvivre, enfant qu’il lui a fallu dix ans de thérapie pour apprivoiser, pour retrouver sa trace, pour pouvoir aller sur la tombe du fantôme avec celle qui était sa petite soeur, qui a pu enfin en refaire un vivant.

    Un individu normal serait impressionné par la violence et le nombre des réactions qu’il a provoquées, et jusque dans son propre camp. Pas lui. Ce pervers narcissique (allez sur le blogue de Sege Heiftez sur libe.fr) doit jouir comme le jour où il a humilié devant les télés les policiers de Toulouse. Oui, jouir. Et soyez sûrs qu’il va refaire comme au CRIF pour son cantique du Latran : persister et signer « avec plaisir ». Voilà : Jouir.
    Bordel, pères qui me lisez, aimez vos enfants quand ils sont petits, ça nous évitera de nouveaux NS…
    ……

    Soulagé d’apprendre qu’un homme de la compétence et de la qualité de Boris Cyrulnik dénonce cette oeuvre de mort. Pourrait-il demander un entretien avec NS ? (Et en profiter pour soigner sa perversion…)
    Quand j’ai spontanément pensé au mal que pouvait faire Prédator Porte-mort sur les enfants, je ne dirai pas que je me sentais seul, mais enfin…
    Sur les « enfants de remplacement » dont parle Cyrulnik pour souligner le danger de cette aventure, j’ai reçu un jour un témoignage terrible. Un homme de 60 ans, né pour remplacer… la fille que sa mère avait perdu. Elle ne l’a jamais aimé, l’a rejeté, et il passé sa vie à se chercher de femme en femme une « mère de remplacement ». Il venait, avec le jeune fils qu’il avait eu huit ans avant de sa dernière femme, d’aller frapper chez sa vieille mère avec des fleurs. Elle lui avait claqué la porte au nez…

    Attention, ce que je vais dire va peut-être me faire atteindre le point Goldwin d’un coup. Sarkozy n’est pas Hitler et ne le sera jamais. Mais si ce dictateur a pu arriver au pouvoir, l’exercer, conduire son peuple et l’Europe vers la ruine, c’est en bonne partie parce que ce peuple, par fascination, aveuglement ou complaisance, l’a laissé faire.
    Fascination, aveuglement ou complaisance : là nous y sommes. Qui, en France, va empêcher cet apprenti-sorcier pervers, cet ouvreur compulsif de boites de Pandore, de nuire davantage à l’unité républicaine ? Pas la gauche actuelle, hélas…

    E.Mignon la conseillère du présiprince, dit que finalement ce ne sera pas un enfant seul qui portera le poids d’un petit mort, mais toute une classe. Et toc ! Vous avez l’air malin, tous ceux qui font rien qu’à penser que notre prince-président ne tient pas compte de ce que lui dit son peuple en gémissant mille sanglots !
    …Bien joué Nico ! Tu balances un gros pavé, ça chouine, et hop, tu remplaces magnanimement le gros pavé par un petit, et chiche que même Simone, même Boris, vont se calmer ! (Bon, là, chui pô sûr…)
    Ben non, ça ne marchera pas. Il reste un max d’inacceptable : la dictature de l’émotionnel, la sélection opportuniste de quoi commémorer, la énième cueillette d’une pomme de discorde, le énième gadget bon pour diviser pour régner.

    Vois-tu, Nico, je suis allé à la maison d’enfants d’Izieu. J’en suis revenu avec trois souvenirs forts :
    – Il faisait un temps beau, et la plupart des photos d’enfant les montraient offerts souriant au soleil. Imaginer que des camions gris étaient montés par de petites routes vers cet eden caché pour les conduire vers la noire géhenne…
    – Ces enfants, avant même d’être des enfants juifs, étaient des enfants. Ils n’avaient rien mais rien de ce caricatures hideuses auxquelles, dans mon enfance, j’avais été exposé. Nous avions un jeune ouvrier agricole, simplet, qui venait d’un orphelinat. C’est là qu’il avait appris le mot « youpin », dont il ignorait le sens, qu’il en avait affublé mon jeune frère, que nous reprenions innocemment…
    – A côté de la maison se trouve un musée, qui a l’intelligence et l’honnêteté de mettre cette saloperie en perspective avec toutes les atteintes aux enfants de par le monde, dont celles perpétrées au nom de la France.

    Cette mise en perspective, elle n’était pas dans l’esprit de Prédator de Nagy-Bocsa quand il est venu faire sa retape au CRIF. On n’a pas eu besoin de lui pour connaître l’unicité de la Shoah. Plusieurs livres pour enfants abordent ce thème (Voyage pour Pitchipoï, de Jean-Claude Moscovici, je crois même qu’il existe à l’Ecole des Loisirs un livre pour enfants encore plus jeune, l’histoire d’un ours en peluche ayant appartenu à un enfant déporté – mais j’ai perdu le titre). La majorité des enseignants fait déjà bien ce travail de mémoire, et n’a pas besoin des leçons de morale et de politesse d’un type qui en a si peu.

  • J’ajoute, au cas où on me reprocherait une indignation sélective, que j’en ai autant contre Hollande, qui a commencé par trouver bien cette idée mortifère, et qui, sous les huées de son parti j’imagine, fait machine arrière.
    Les convictions de ce type sont comme la matière qui lui a donné son surnom, Flamby : molles.

    Pas mieux pour Ségolène, qui n’a critiqué que la forme de cette annonce, pas le fond.

    Cela ne m’étonne pas de gens qui en matière d’enfants ont avec NS deux points communs :
    – les exploiter pour leurs buts politiques.
    – faute de temps pour s’en occuper, les faire élever par les gouvernantes.

    Aucune personne n’ayant un vrai souci de ses enfants n’aurait eu l’idée de leur infliger un tel poids sur l’âme.

  • @ PMB

    SR a approuvé la veille …

    « AP – Jeudi 14 février, 19h45 VAULX-EN-VELIN – Ségolène Royal a jugé jeudi que l’initiative du président Nicolas Sarkozy de confier à partir de la rentrée prochaine à chaque enfant de CM2 la mémoire de l’un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah « va dans le bon sens ».
    « Ce sont des initiatives qui sont déjà prises beaucoup dans des associations et dans de nombreuses écoles. Ça va dans le bon sens », a estimé l’ex-candidate socialiste à la présidentielle lors d’un déplacement en banlieue lyonnaise, à Vaulx-en-Velin et Villeurbanne (Rhône). « Non seulement ce n’est pas une mauvaise idée mais elle est déjà mise en application dans beaucoup de communes donc c’est bien », a-t-elle ajouté, jugeant qu' »il n’y a pas de raison de polémiquer la-dessus ». »

    Idem pour S. Veil http://www.lcpan.fr/rattrapage_eve_crif_130208.asp?tc=eve_crif_130208 ( itv Mme Veil, écouter vers la fin de la bande)

    @ Koz

    Au sujet de JD Vincent je me demande si on a le droit de proférer de telles paroles. Dans notre beau pays il y a des lois il me semble …
    Cela fait bien longtemps que je ne regarde plus France 3 et en général le service public, parce qu’à chaque fois je suis scandalisée de payer une redevance pour avoir à subir leur propagande de gauche, voir d’extrême gauche.

    En ce qui concerne la Shoah enseignée en CM2.
    Je pense que NS a été profondément marqué par son passage au Ministère de l’Intérieur et la connaissance de ce qui se passe dans certains quartiers. Quand on entend dire que certains enseignants n’osent pas y aborder le sujet … Faut-il démissionner face à ce problème ou se battre ? Visiblement NS a choisi de se battre.

    Quant à nos « chères têtes blondes » (peut-être pas la vôtre) qui passent leur temps à regarder des films violents, qui jouent aux jeux vidéos à qui tuera le plus dès qu’ils ne mouillent plus leur culotte je ne trouve absolument pas traumatisant de leur apprendre ce que la barbarie réelle peut engendrer.
    Plus tôt qu’ils apprendront à faire la différence entre le réel et le virtuel mieux ça sera. Sans parler de la violence et la haine qui existent réellement dans certains quartiers où le conflit israélo-palestinien et l’islam intégriste font des ravages dans des esprits malléables.

  • Sur Vincent, si quelqu’un met l’extrait sur Dailymotion, je la reprends aussi sec. (Si il n’est pas mis d’ici cet après-midi, je fais le montage à la maison, ce soir)

    Je trouve révélateur que certains, à gauche, considèrent qu’il n’y a que l’assassinat comme moyen pour en terminer d’une politique.

  • Pour ceux qui veulent une contradiction raisonnée, il y a Finkielkraut, qui soulève des questions intéressantes, et se demande, incidemment, si l’émotion est si mauvaise, pourquoi ceux qui s’indignent d’une telle initiative organisent des voyages à Auschwitz…

    Margit : Jean-Didier Vincent n’est pas une andouille. Son propos est sagement enrobé pour qu’il ne s’agisse pas d’un appel au meurtre. Bien entendu, quand Taddei lui lance une perche pour éviter qu’il ne s’enfonce, il acquiesce : « oui, bien sûr, je dis cela parce que je me mets à la place des politiques », sous-entendu, « qui eux, penseraient cela mais pas moi, hein, bon ». Reste que le mot est lancé, que l’hypothèse est verbalisée. Qu’un type comme lui, neurobiologiste renommé, membre d’un comité d’éthique, peut se lancer dans un scenario évoquant ce que d’autres penseraient, et conclure sur la solution de l’assassinat, sans manifestement prendre de grandes distances avec cette hypothèse.

  • Non seulement l’opposition est légitime et nécessaire, elle est indispensable.
    Et c’est bien ce vide actuel qui permet que n’importe qui prenne la parole, un animateur télé, un artiste, un chercheur du CNRS et balance ( à l’inverse de certains blogs ) sans aucune modération à la télévision des propos ahurissants sur le président.

    La chronique de Catherine Nay a le mérite de reprendre les paroles de J.D.Vincent relevant de l’incitation tranquille à l’assassinat.
    Ce qui me surprend, c’est la conclusion qu’elle en tire :

    « Il est temps que le président passe à l’introspection et change sa façon de gouverner. »

    Ce qui revient à déresponsabiliser tous ceux qui perdent le sens commun et affaiblit beaucoup la portée de son intervention.

    Je suis d’accord avec elle quand elle dit que N.Sarkozy désinhibe, je crois même l’avoir dit sur ce blog il y a quelque temps.
    Il appartient à chacun d’assumer ses actes et ses paroles, la haine comme le mépris caractérisent ceux qui l’éprouvent et non celui qui les reçoit ( pour faire le lien avec l’humanisme et la bienveillance dont il était question dans un autre billet)

    C’est à eux de s’interroger sur la haine qu’ils ressentent et aux témoins de cette haine de leur retourner leurs mots en miroir.

    J’ai été surprise par l’ampleur des réactions suscitées par cette idée de la mémoire d’enfants juifs morts en déportation recueillie par les enfants d’aujourd’hui.
    Il y a une projection immédiate de l’horreur associée à l’évènement dans l’esprit des adultes, sur  » l’innocence  » des enfants qui ne pourraient qu’être traumatisés.

    L’exemple le plus évident est me semble-t-il la réaction de S.Weil qui ne peut envisager qu’une forme d’ insupportable répétition imposée aux enfants d’aujourd’hui de ce qu’elle a vécu.

    Il est question d’un « poids insoutenable » que représenterait cette mémoire d’un enfant mort sur un enfant de 10 ans.

    Le traumatime vient de ce qui est caché et non-dit, jamais de la parole qui raconte une histoire même une histoire dramatique.

    Les enfants, les nôtres, ceux d’aujourd’hui, sont confrontés à l’injustice, à la violence, à toute sorte de souffrances.
    Le rôle des adultes est de donner un sens à ce qu’ils vivent et éprouvent, avec des mots adaptés à leur maturité, de les entourer d’amour et de leur donner les clés pour comprendre le monde et les hommes, pas de faire comme si leur vie était protégée du mal et aseptisée.

    Parler à un enfant de 10 ans comme à une personne ( une personne, pas un adulte ) à part entière serait déjà un progrès.
    Lui parler de ce qui s’est passé il y a 60 ans pour des raisons de discrimination raciste serait un lien éclairant entre l’Histoire d’hier et aujourd’hui.
    Lui reconnaître en tant qu’enfant, la capacité de se souvenir sans culpabiliser serait lui faire crédit d’un pouvoir perdu par les adultes.

    Mais dire cela, n’est-ce pas être aveuglé par un soutien sans faille et sans réflexion à un fou dangereux dont il faudrait se débarrasser au plus vite…?

  • J’ajoute, car je ne suis pas un sarkophobe systématique, qu’il a eu raison de demander qu’on revienne, au cycle primaire, sur l’enseignement des fondamentaux. Ce n’est pas l’ex-prof de Français, désolé de voir ce qu’est devenue la pratique et l’enseignement de notre langue, qui se plaindra.

    Bon, pour la politesse, s’il pouvait donner l’exemple en ne tutoyant-pelotant pas tout le monde, en arrivant à l’heure aux rendez-vous officiels, et en ne consultant pas ses SMS pendant les discours de Sa Sainteté Benoît XVI, ce serait mieux.

    Olivier, je vous invite à rechercher la définition du troll, que visiblement vous ignorez. Il n’y a pas de honte à apprendre ;-))))

  • Merci Koz d’avoir ressorti cette mission de Taddei; ainsi que l’article de Libé (sur Badiou & co) que j’avais déjà signalé en commentaire ces derniers jours.
    Non seulement le propos est scandaleux à souhait, mais si vous poursuivez l’écoute vous serez sans doute aussi scandalisé par Taddei lui-même qui non seulement ne relève pas mais il se marre carrément… hahaha… Piteux.

    Poursuivez encore juste derrière et vous avez Dominique Jamet qui clame que « toute » la presse devient « contre » Sarkozy parce que, je cite « elle suit l’avis de l’opinion »

    Et puis quoi encore !
    Il est évident qu’en ce moment la presse, si elle reflète une « partie » de l’opinion, fait tout pour « fabriquer » cette opinion plus qu’autre chose…

    Margit:
    Vous pouvez faire le même couplet pour Hollande, qui a lui aussi un avis des plus réversible en 48h…

    Et puis ce matin, ça continue… Toujours les mêmes, Bayrou Royal en tête, sur l’opération de police à Villiers-le-Bel : http://fr.news.yahoo.com/afp/20080218/tpl-banlieue-violences-police-enquete-pa-ee974b3_1.html
    Ainsi, en période électorale il faudrait stopper net les enquêtes policières sensibles ?
    Non mais de qui se fout-on, franchement ?

    Ahurissant…

  • PMB,

    Pour les trolls, je ne vous citais pas …. Je pensais surtout au 1er com’ de la liste…
    Ceci dit, si vous vous êtes senti visé, c’est peut-être pas pour rien ! 🙂

  • Merci Olivier, j’avais oublié Diabolox. Et excusez-moi de vous avoir soupçonné de cette inculture linguistique dont souffrent nos chères têtes blondes gavées de StarcAc, de M6 et de Skyrock.

    Je me suis senti visé parce que mon post était le plus long, c’est tout.

    Etes-vous le Olivier qui a beaucoup posté chez PRD sur l’affaire Jourde vs Lussaudois ?

    Carredas, je suis bien d’accord que les parents ne doivent pas faire de fausse protection de leurs enfants pour tout ce qui est douloureux et complexe. Mais les parents seulement, les enseignants ensuite, et pas de cette façon intrusive et biaisée.

    J’espère que ce projet mal préparé (certains disent : trop bien ; je n’en suis pas là) ne va pas provoquer d’action antisémite.

  • Tu sais Koz, Taddei a probablement raison: ça ne m’étonnerais pas le moins du monde que sa tirade soit en train de se promener entre les synapses de pas mal d’élus UMP et autres notables d’ouverture, et ce depuis quelques semaines. Ho, pas au sens de l’assassinat tel que l’avait souhaité (et lamentablement raté, fort heureusement) Maxime Brunerie quand il s’est mis en tête de tuer Chirac. Assassinat dans le sens du grand lâchage hypocrite: on maudit publiquement ce qu’on a vénéré publiquement quand les électeurs ne suivent plus. Et je te ferais remarquer que Sarko a « assassiné » (dans ce sens là) à plus d’une reprise.

    De plus il serait peut-être profitable pour ta propre réflexion de cesser de postuler qu’il y aurait d’un côté les pro Sarko, et de l’autre des hystériques le décrivant comme un « despote fou » (c’est d’ailleurs pas la première fois que tu sort ce terme « d’hystérique », chose assez amusante, car entre les termes d’hystérique et de fou, il n’y a pas beaucoup de différence) d’autant plus que quand un secrétaire d’État, en charge des relations avec le parlement, vient parler de « fascisme rampant » pour décrire les signataires du texte du 14 février (parmi lesquels des élus, parmi lesquels des Parlementaires), on a pas vraiment affaire à une démonstration de sérénité ou de droiture républicaine.

    Sarkozy n’est pas un despote: c’est « juste » un homme politique, qui comme beaucoup d’autres avant lui est tellement convaincu de la supériorité de son habileté qu’il pense pouvoir tordre dans tous les sens les institutions comme les principes communs sans provoquer de conséquences néfastes. Et avec un entourage bien trop complaisant qui par dessus le marché présente de plus en plus l’opposition comme une lutte des méchants contre les gentils, ça ne va pas l’améliorer, ce qui justifie de tirer la sonnette d’alarme, même si ça te déplaît.

  • Ben moi, je vais être sobre :
    « Il reste évidemment possible de contester les modalités de la proposition de Nicolas Sarkozy. Possible de considérer que cette initiative serait inefficace. De là à ce que son sang se glace, de là à employer des termes trop grands pour soi… Non, ce n’est ni obscène, ni abject, ni insoutenable. C’est peut-être une bien mauvaise idée. Mais on peut s’en tenir là. »
    –> modalités contestables
    (vazy que j’te lance une bombe sans réflexion, ça marchait bien pendant la campagne)
    –> initiative inefficace
    (en même temps l’idée c’est pas que ça serve à qqch, c’est que ça fasse causer dans les bistrots)
    — > mauvaise idée
    (spice d’antisarko bouffi de haine, tiens! Comment oser dire que le président élu par 53% des français puisse avoir des mauvaises idées, alors qu’il avait un programme bien clair et qu’on savait tout à l’avance! La preuve? facile! c’est pas la première ânerie qu’il balance! ah mais…)

    Je m’en tiens donc presque là et me contente d’ajouter
    1. une question : « le sang qui se glace », soit l’expression la plus terrible, c’est Simone Veil soi-même. Opposition hystérique? Tu supposes qu’elle s’est laissée gagnée par un discours ambiant. Ca me paraît un tout petit peu léger. Ne peut-on imaginer qu’elle ne joue pas la comédie et que sa sensibilité est peut-être exacerbée sur certains sujets?

    2. Si je reprends la liste : mmh… modalités contestables, initiative inefficace et pour tout dire mauvaise idée… ça ressemble à une grave erreur de gouvernance pour un président à la tête d’un pays où, tu le rappelles, l’antisémitisme existe pour de vrai, et à la veille d’une intervention massive et médiatisée à Villier Le Bel. Non?

  • Laurent Weppe, il semble que le clivage pro-anti Sarkozy ne passe pas que par le clivage gauche-droite. Qu’on le trouve donc aussi à l’intérieur même de la droite.

    Ne vient-il que de la chute importante de la cote de NS, avec incidences électorales à la clé dès les municipales, ou parce qu’ils pensent que, pour ce qui est de mener la réforme de notre pays et pour son image-influence dans le monde, les défauts de NS l’emportent sur ses qualités ?

    Avec “fascisme rampant” , on a aussi « procédé stalinien ». Il semble que l’hystérie ne soit pas l’exclusivité des signataires de l’Appel du 14 février…

    Sarkozy n’est pas un despote, mais ne prend-il pas le chemin pour le devenir ?

  • Si tu as compris qu’il s’agissait d’un « assassinat politique », Laurent, c’est que tu as toi aussi quelques efforts de perception à réaliser.

    Quant au despote, je suis heureux de constater que certains reviendraient à la raison. Mais je m’étonne que, fréquentant les blogs comme vous le faîtes, vous ne voyiez pas que le terme est plus qu’employé. [edit : merci PMB de démontrer que le retour à la raison n’est pas exagérément partagé]

    Je m’étonne aussi que tu aies oublié le numéro spécial de Marianne, qui concluait sans ambages sur la folie de Sarkozy, ou Libération qui tenait des propos à peine édulcorés.

    Lisette : je suis sûr que tu as suffisamment d’indépendance d’esprit pour ne pas faire un lien avec Villiers-le-Bel quand il n’y a pas, si ce n’est que Grand Chef Bayrou a fait son sketch dans chacun des cas.

    Quant à Simone Veil, j’ai dit ce que j’avais à dire. Sa réaction me paraît excessive. Elle est peut-être due à une sensibilité particulière, mais elle n’en est pas moins excessive.

  • Je ne vois pas tellement le lien entre l’annonce de Sarkozy et l’intervention à Villier le Bel.

    Peut-être pourrez-vous me l’expliquer.

  • PMB: bien sûr que le clivage n’est pas un simple clivage gauche-droite, étant donné qu’il y avait des personnes étiquetées à gauche qui ont souhaité sa victoire au nom de l’élitisme triomphant.

    Reste sur la question du despote, mon opinion est qu’on ne « devient » pas despote: ou on a l’intention de l’être longtemps avant de prendre le pouvoir (les exemples ne manquent pas: Mao, Castro, Staline, Napoléon, Franco, qui ont tous eu des comportements de tyrans bien avant de triompher, quand ils n’ont pas théorisé leur pulsions dictatoriales), ou on ne l’a pas, point. Qu’on vienne me démontrer par A+B que Sarko n’était pas qu’un mec très (trop?) ambitieux et qu’il se fantasmait avec une couronne sur la tête à 25 ans, et là je croirait à la dictature de Sarko.

    Ceci dit, même l’absence de désir dictatorial chez le personnage n’est pas une garantie: en agissant comme il le fait, il peut parfaitement fragiliser la République au point de faciliter la tâche à un apprenti despote qui viendrait après lui.

  • Je crains malheureusement que ce ne soit guère possible. Et surtout pas dans le cadre de commentaires à ce billet. Si quelqu’un a des aigreurs sur d’autres sujets, le chat a été mis en place à cette fin.

  • Sur Mme.Veil je dirais que malheureusement, car c’est une femme que je respecte infiniment, l’itv de LCP et sa réaction du lendemain semblent prouver que l’âge devient pesant. Pardon d’oser l’écrire, mais sincèrement il y a un gouffre inexplicable entre ces deux déclarations d’une même personne.

  • Il faut, dans ce cas, être plus explicite, margit. Je n’ai pas apprécié que ceux, à l’UDF, qui l’encensaient la veille, aient soudainement fait des sous-entendus indélicats sur son âge lorsqu’elle a soutenu Sarkozy. Il ne s’agit pas de reproduire le schéma en sens inverse.

    Qu’a-t-elle dit dans ces interviews ? Et où est la contradiction ?

  • Hystérie ou virtualisation de la réalité ? C’est à dire, on s’imagine une réalité conforme à ses désirs et ce faisant on s’auto convainc de la pertinence de ses positions (« j’apporte mes propres preuves à mes convictions »). Avec une montée crescendo de la gravité des propos par auto-alimentation.

    Les conclusions de Catherine Ney me font penser que Sarkozy met un peu trop du sien pour susciter de telles réactions ; et que s’il changeait d’attitude, elles disparaitraient trés vite, enfin, elles redescendrait à un niveau normal : le Droite ne serait QUE le digne descendant de Vichy, etc…

  • [edit : merci PMB de démontrer que le retour à la raison n’est pas exagérément partagé]

    Pourriez-vous m’expliquer, Koz, je ne comprends pas. C’est dit sans ironie.

    Margit, vite, allez informer Xavier Darcos de vos inquiétudes sur le vieillissement de Mme Veil : il a l’intention de la récupérer pour la réalisation du projet de NS. Dont par ailleurs il critique l’annonce, en des termes certes prudents, en disant que « les choses se présentent de manière un peu confuse et maladroite ». Pourrait bien sa faire taper sur les doigts par Roger Karouchi, lui ;-))

  • Sarkozy fait penser à un joueur en train de perdre sa chemise au casino: quand il perd, il double la mise et rejoue sur la même case. Le coup de la lettre de Guy Môquet était une sottise ? Pas grave, je ressors un truc dans la même catégorie, mais encore plus gros !

    Ceci dit je suis bien d’accord avec Koz sur l’aspect hystérique des réactions. Il suffit de dire que cette idée est une connerie de la plus belle eau, pas la peine d’enfiler les points Godwin pour ça. J’ai moi aussi de jeunes enfants et je vois bien tout de suite pourquoi cette idée (même édulcorée en partageant le problème avec le reste de la classe) est une totale absurdité sur le plan éducatif. Je n’ai pas besoin, pour cela, de me référer aux enfants d’Izieu.

  • Gwynfrid (beau pseudo/prénom venu d’un beau pays), ma référence à Izieu avait deux buts : 1/ montrer que les outils pédagogiques existent déjà, 2/rappeler que, même si la Shoah est hélas et heureusement unique, les atteintes mortelles aux enfants de par le monde sont légion. Alors, Mr Sarkozy, pourquoi ne pas avoir évoqué ausi celles-là ? Quand allez-vous arrêter de faire du coup par coup opportuniste ?

  • Non non aucun rapport direct avec Villiers le Bel, à part que c’est dans le contexte. Je parle, reprenant tes propres mots, Koz, d’une faute lourde de gouvernance, en évoquant un contexte national.
    Un dirigeant, pour diriger, ça tient compte de tout. Sinon, c’est un mauvais dirigeant. (Et un mauvais dirigeant, c’est mauvais pour le pays, voire carrément dangereux en période difficile)

    “Il reste évidemment possible de contester les modalités de la proposition de Nicolas Sarkozy. Possible de considérer que cette initiative serait inefficace. De là à ce que son sang se glace, de là à employer des termes trop grands pour soi… Non, ce n’est ni obscène, ni abject, ni insoutenable. C’est peut-être une bien mauvaise idée. Mais on peut s’en tenir là.”

    Moi pour une fois je me la joue verbe synthétique et je dis grosse connerie. Et éventuellement, dans un deuxième temps, étant née bravement à la fin des 70′, mon sang peut se « glacer » à l’idée que mon pays soit dirigé par un type capable de sortir sérieusement un truc pareil (parmi des choses réussies hein il ne fait ni ne fera pas que des conneries). Mais il n’y a pas besoin d’en rajouter sur la psychologie sarkozienne, c’est effectivement de trop.

  • Lisette,

    «  »Un dirigeant, pour diriger, ça tient compte de tout. Sinon, c’est un mauvais dirigeant. (Et un mauvais dirigeant, c’est mauvais pour le pays, voire carrément dangereux en période difficile) » »

    Et moi je vous dis que…
    Un opposant, pour opposer, ça tient compte de tout. Sinon, c’est un mauvais opposant. (Et un mauvais opposant, c’est mauvais pour le pays, voire carrément dangereux en période difficile)

    Ce que font Bayrou et acolytes ces derniers jours, ce n’est pas s’opposer, c’est vouloir empêcher de gouverner.
    La nuance est de taille.
    C’est cette nuance qui est intolérable et anti démocratique.

  • @gwynfrid

    Je ne le vois pas, moi. Pas totalement, et pourtant j’ai une fille pour qui ce serait d’actualité dans quelques années.

    Je veux dire que je m’interroge. J’ai une première impression de morbidité malvenue quant à ce projet. J’ai toujours ressenti un profond malaise quant à la Shoah. Un malaise dont je me targue, vu qu’il me prouve ma part d’humanité. Un malaise lié également à une histoire familiale.

    Mais que ce soit une mauvaise idée, je ne le ressens pas clairement, je ne le vois pas directement. Sans pour autant en être un farouche défenseur, si cela s’accompagne d’un projet pédagogique, j’aurais même tendance à dire « pourquoi pas » ? Dans le cadre scolaire, je suis allé au mémorial de Caen, à Varsovie, à Budapest, à Prague, à Auschwitz. J’ai pleuré à chaque fois. Prague, c’était à 12 ans. Etais-je trop jeune ? Je ne suis pas sûr.
    A 8 ans, dans ma cour d’école, certains camarades s’amusaient à faire le salut nazi. D’autres racontaient des « blagues » sur les juifs. Une fois, voulant dessiner un shérif, je lui faisais une étoile à 6 branches, sans savoir, parce que c’était plus simple à dessiner. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont expliqué ce que représentaient ces gestes, ces blagues, ce dessin, des parents qui m’ont expliqué qu’il y avait des choses dont la gravité depassait l’entendement.
    A 11 ans, j’ai vu de Nuremberg à Nuremberg à la télé avec mes parents. Etais-je trop jeune ? Encore une fois, je ne suis pas sûr.
    Mais j’ai eu la chance que mes parents m’aient donné les outils pour appréhender ces événements. Ce n’est pas le cas de tout le monde.

  • Ce projet m’a choquée dans un premier temps en tant que parent.
    Maintenant il me dérange profondément en tant que citoyenne.
    Déclencher volontairement de telles réactions, de tels malaises, de telles divisions me semble être une erreur politique grave.
    D’abord parce que je ne crois pas qu’on puisse impunément secouer fréquemment les mentalités profondes (et je ne parle pas là de mentalités économiques mais bien de ce qui relève de la morale ou de l’instinct de protection des parents).
    Ensuite parce que la combinaison, président volontaire, réformateur/majorité des français décidés à la réforme, est rare.
    Gwynfrid disait que NS faisait penser à un joueur de casino qui perd. Moi, il me fait penser à un gamin qui teste les limites et qui n’en trouvant pas de suffisamment claires et solides continue à faire des co…… de plus en plus grosses.

  • Olivier, trop facile cette réponse, et un peu à côté je crois.
    1. je n’ai pas essayé de défendre des propos extrémistes
    2. je ne vois pas à quel moment qui que ce soit a empêché qui que ce soit de gouverner (faut pas confondre, ça c’est les verts à la mairie de Paris)
    3. quand bien même cela serait, c’est cela que vous appelez « gouverner »? Lancer des phrases au pif pour voir ce que ça donne? (bon sang, c’est E. Mignon qui l’a dit ça, E. Mignon, une éminence grise cachée, et c’était pour soutenir son président!!! quelle énormité tout de même)

    Le joueur de casino qui perd, le gamin qui teste ses limites… attention, gwynfrid et cilia, on s’approche de propos mariannesques là.

  • Cilia, la « connerie » est notamment soutenue par le Grand Rabbin Sitruk, dont on peut présumer qu’il a, aussi, une certaine sensibilité en la matière.

    Quant à « déclencher volontairement de telles réactions », tu aurais parié avec certitude, toi, qu’une proposition comme celle-là susciterait une levée de boucliers ? A posteriori, l’analyse est plus facile.

  • Lisette, mon propos sur la volonté d’empêcher de gouverner est beaucoup plus globale que la seule proposition aux écoliers; et je visais notamment le fameux « appel du 14″…

  • Tiens, j’ajouterai au dossier ce billet d’Apathie, De la monarchie élective et du fil à couper le beurre mou, vu via la revue de web :

    « L’attitude de Nicolas Sarkozy président de la République divise. Soit. En démocratie, c’est normal, et même sain. Peut-on, pour autant, dire n’importe quoi ? Une plume parée de beaucoup de vertus sauf celle de la légèreté dénonce, je cite, « la dérive vers une forme de pouvoir purement personnel confinant à la monarchie élective. » La phrase est faite pour indigner. Elle peut tout autant faire rigoler. Pèle mêle, voici.

    La dénonciation du « pouvoir personnel » est une vieille lune de ceux qui, pour une raison ou une autre, s’en sentent exclus. Cela ne veut pas dire que le pouvoir s’exerce de manière personnelle, sans rendre de compte à personne, sans subir le feu de la critique. Par exemple, François Mitterrand a dénoncé le pouvoir personnel qu’exerçait selon lui le général de Gaulle. Voyez que la référence ne nous rajeunit pas. (…) Voilà donc qu’on nous ressort la mixture. Nicolas Sarkozy dictateur. Et dire qu’il se trouve des gens pour signer.

    Reprenons la formule: « pouvoir purement personnel ». Que vient faire l’adverbe ici? Un pouvoir est démocratique ou il ne l’est pas. Il respecte les lois de la République ou il les bafoue. (…) Mais alors, oui au pouvoir impurement personnel? Dans ces cas là, mieux vaut rigoler que signer.

    Poursuivons, car ce qui vient ne manque pas de sel non plus. Ce pouvoir donc dérive. Ou cela? Vers la monarchie élective. Ou plus exactement, il y confine, ce qui est encore bien distant, et d’autant plus chafouin. Il y confine veut dire qu’il n’y est pas encore. Donc, on alerte le bon peuple. Réveillez-vous! Ouvrez les yeux! Nous marchons à la monarchie élective! Ah ça! Qui donc a pondu l’expression?

    [là, il critique Sarko, grosso modo avec raison, donc, je vous laisse découvrir 😉 ]

    Voilà, sans doute, ce qui devrait occuper le débat, plutôt que ces appels fumeux qui énoncent des concepts creux et qui ne valent pas le papier que l’on gâche pour eux.« 

    On voit que Dray et Hollande ont récusé l’appel, amenant Royal et Delanoë à en justifier la signature.

    Bref, j’ai dans l’idée que les signataires ont été bien présomptueux, et sont aujourd’hui bien ridicules.

    [ps : et non, ce n’est pas si hs, parce qu’en termes d’hystérie, cet appel se pose là]

  • Comme je le disais à Érick Roux de Bézieux sur son blog, Nicolas Sarkozy aurait peut-être dû méditer, s’il la connaissait, cette phrase de Primo Levi, qui justifiait le fait que le martyre d’Anne Frank ait de fait éclipsé ceux de millions d’autres déportés :

    « Peut-être est-ce mieux ainsi. Si nous étions capables d’absorber la souffrance de toutes ces personnes, nous ne pourrions pas vivre. »

  • @ Koz

    Dans l’itv de S. Veil sur LCP après le discours de NS au Crif (j’ai donné le lien ci-dessus) elle approuve la proposition de NS, en se demandant seulement comment on allait pouvoir l’appliquer et raconte des détails sur ses propres visites dans
    des écoles, la curiosité des enfants et leurs questions posées.

    A ce sujet un lien qui remet quelque peu les pendules à l’heure:
    http://www.tribunejuive.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=620&Itemid=1517

    Au sujet de l’article de Finkielkraut cité par vous ci-dessus j’aimerais vous demander votre avis sur deux extraits et une question qui me taraude :

    Quand on sait que dans certains quartiers, certaines écoles les enseignant ont peur d’aborder la Shoah on se pose la question à savoir si nous n’avons pas déjà perdu la bataille ce que semble vouloir laisser entendre Finkielkraut.

    Faut-il courber l’échine et laisser monter cette nouvelle vague anti-juifs déclenchée par ce que certains appellent le fascisme vert ? N’assistons nous pas à une démission générale quand même un juif trouve que commémorer la mémoire de la Shoa n’est pas bon pour les juifs.

    Est-ce que les revirements de certains ne veulent pas dire qu’ils doivent désormais tenir compte d’une population, d’un électorat hostile à l’évocation de la Shoah ? Le PS ayant pris conscience de l’importance de cet électorat ne craignant pas la contradiction cherche les voix de l’extrême gauche et de l’extrême droite qui se rejoignent à se sujet.

    Extraits de l’article de Finkielkraut :

    « Injuste pour qui ? Pour l’islam de France que cela risque de braquer ? Cette fureur verbale est d’ores et déjà pain bénit pour les tenants du nouveau conformisme idéologique, c’est-à-dire tous ceux qui dénoncent le blocus de Gaza en oubliant les tirs de roquettes ininterrompus sur le sud d’Israël ou qui disent, avec Régis Debray, que “la Shoah ne rentre pas, hélas, dans le champ de conscience oriental, parce qu’on a la conscience de son histoire et que le nazisme est d’Occident”. Comme si l’Occident, ce n’était pas aussi depuis Hérodote et même Homère, la conscience de l’histoire des autres, comme si le nazisme n’avait eu aucune accointance orientale. »

    « On reproche souvent aux Juifs de voir l’actualité à la seule aune de leurs intérêts communautaires – “c’est bon pour nous ?”. Aujourd’hui, il faut oser le dire : la mémoire et l’histoire de la Shoah, ce n’est pas bon pour les Juifs. »

  • @ Lisette,
    Diantre ! Il faut que je me méfie de moi-même alors. Parce que Marianne, non, ça ira, merci 😉

    @ Koz,
    En découvrant le projet, j’ai instanément eu une réaction protectrice de parent. N’étant pas un être hors du commun, effectivement, j’ai pensé que je ne serai certainement pas la seule dans ce cas.

    Sur le fond, je prends le parti d’être bienveillante et de croire les explications données aujourd’hui (même si ça devient un peu difficile).
    Donc, puisqu’il y a un problème dans l’enseignement de la Shoah, effectivement, il faut le résoudre et, dans cette dimension-là, une action gouvernementale est légitime.

    Cependant, je fais partie de la génération qui a été très sensibilisée à l’holocauste au lycée. Pour mon fils, il en a été de même, mais le travail commençait au collège. J’ai appris que depuis 2001, s’était encore ajouté l’apprentissage en primaire.
    Et maintenant, on veut ajouter une strate supplémentaire en utilisant les particularités émotionnelles des enfants de 9-10 ans.
    Et si cette étape supplémentaire ne suffit pas à anéantir le racisme en France ? Que fera-t-on ?
    Est-il irrespectueux ou ignoble de se poser cette question ?

    Et puisque les enseignants rencontrent, de ce qu’on nous dit aujourd’hui, de grandes difficultés pour certains dans cet apprentissage, était-il judicieux, responsable de lancer cette idée, plutôt que d’annoncer que le le président et son gouvernement s’engageaient à trouver des solutions ?

  • Je trouve que la proposition de Nicolas Sarkozy sur la mémoire des enfants juifs n’est pas une bonne idée. Et je ne me place même pas du côté des pédo psychiatres, juste du côté de l’ancien Nicolas Sarkozy qui ne voulait pas de la repentance éternelle car cela favorisait la compétition des mémoires. Et quand je vois un certain antisémitisme se décomplexer depuis la présidentielle et compte tenu de toutes les intiatives publiques et scolaires pour honorer la mémoire des déportés, je ne serais pas loin de penser que l’on fait peut être fausse route. C’est comme l’antiracisme, un soufflet sur des braises.

    Ceci dit, j’apprécie la bigoterie certaine d’une partie de la blogosphère et de la classe politique. Juste pour être sûr : est ce que c’est bien en classe de 3ème que l’on organise un concours pour le meilleur texte sur la déportation et dont les gagnants vont par la suite visiter les camps ? Il me semble que cela n’a jamais vraiment ému les politiques et les enseignants. Est ce que la mesure de NS est si différente, à part l’âge des participants ?

  • Vous avez vu ça (si c’est pas HS, alors…) : Leroy s’est fait piéger!
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/02/15/01011-20080215FILWWW00349-ncleroy-ne-pas-toucher-a-la-laicite.php
    et : http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/02/18/mme-royal-revendique-des-convergences-avec-m-bayrou-face-au-devoiement-de-la-republique_1012720_823448.html

    Maintenant, il est pas content… On dirait que Kahn est allé voir les uns et les autres successivement. Je dirais pas manipulation, mais (un peu) de ruse pour faire vendre du papier. De ce point de vue là, il est très bon, le Kahn. Il est même allé voir Chichi! http://www.leparisien.fr/home/info/politique/articles/CHIRAC-N-A-PAS-SIGNE-CONTRE-SON-SUCCESSEUR_296061302

    Pas sûr que les autres apprécient, sinon. Seulement, maintenant, ça fait encore plus débile de râler parce que c’est pas exactement ça qu’on aurait voulu dire et pas en cette compagnie.
    Enfin, ce que je pensais l’autre jour d’un signe de recomposition est complètement faux. Ne reste que le côté excessif de ce texte. Franchement, c’est pas terrible.

    Margit : je ne comprends toujours pas ce qu’un président vient faire dans une cour de récré.
    Suis bien d’accord qu’il faut combattre l’antisémitisme. Et le racisme. Ne jamais oublier le mal, et l’inhumain qu’il y a dans l’homme. Savoir que c’est arrivé, et que ça peut se reproduire sous cette forme ou d’autres. Que même ça se reproduit à chaque fois qu’on commence à poser des conditions exclusives à la dignité humaine, à chaque fois qu’on commence à penser que certains peut-être pourraient être un peu moins humains que moi ou n’avoir pas tout à fait les mêmes droits. Et que ce n’est pas une exclusivité des autres peuples, les lointains, les exotiques.
    Mais il y a qqch dans le mouvement de cette proposition qui me gêne. C’est encore du « je veux ».

  • @Guinea Pig: ce qui est absurde, c’est la notion de « confier la mémoire », autrement dit, que les adultes confèrent à un enfant de 10 ans la responsabilité de transmettre cette mémoire. Un écolier n’a pas à être mis devant des responsabilités complexes, concernant des événements qui datent d’avant la naissance de ses parents. Il a à recevoir un enseignement, sous des formes plus ou moins élaborées – enseignement que vous-même, comme moi, avez reçu, et qui a porté ses fruits.

    @Lisette: j’apprécie autant que vous l’esprit de synthèse, y compris en résumant les choses de façon éventuellement brutale, quand c’est mérité 😉

    @Cilia: Bien d’accord. J’ajouterais que Sarkozy serait bien inspiré de lâcher la grappe deux minutes aux enseignants, et de laisser l’école faire son boulot sans vouloir en rajouter une couche à chaque fois qu’il fait un discours. Certes la tendance à vouloir corriger tous les maux de la société au moyen d’ajouts symboliques aux programmes scolaires ne date pas d’hier, mais on aurait pu espérer, là-dessus, un changement de méthode.

  • @gwynfrid

    oui, voilà, vous mettez le doigt sur le point qui me gênait a priori: « pourquoi, c’est pas suffisant, ce qu’on fait aujourd’hui ? »
    Si la réponse est non, je ne crois pas que, bien accompagnée, une classe d’enfants ne puisse pas supporter la responsabilité.
    Encore une fois, c’est lié à l’accompagnement. Cela peut s’inscrire dans un projet pédagogique qui soit enrichissant.

  • @guinea
    D’après X. Darcos : « Ce qui m’inquiète moi, c’est que, aujourd’hui, au lycée, un élève sur deux ne sait pas ce qu’est la Shoah (…) Il est pour moi criminel que des adolescents ignorent ce qu’est la Shoah »

    Ca me gêne toujours ces statistiques tirées du chapeau qui viendraient au secours d’une mesure qui suscite une levée de boucliers.
    Si les chiffres sont vrais alors c’est accablant.

    Mais tant qu’a dénoncer la bouffissure et l’hystérie des discours, il ne faudrait pas que Darcos confonde ignorance et négation. Et de là, en conclure à une situation criminelle.
    Parallèlement, ça me semble pas du tout incompatible d’avoir conscience de l’abomination de l’holocauste tout en étant antisémite. (Idem pour racisme et esclavage (ou génocide aussi par ailleurs)). Je veux dire par là, que parmi ceux qui se désignent antisémites dans les sondages, tous ne souhaitent pas jouir de leur haine jusqu’à désirer la solution finale. Et donc, comment lutter contre cet antisémitisme là ?

  • Faudrait que N. Sarkozy comprenne que la catharsis n’a pas réellement de vertues éducatives… au contraire.
    Apprendre aux enfants à ressentir des émotions, plutôt qu’a réfléchir sur les faits c’est pas très utile (en terme d’enseignement).

    Sans vouloir critiquer l’action du gouvernement (de peur d’être considéré comme anti-démocrate selon la formule qui fleurit en ce moment), je souhaite aussi qu’on me laisse, à moi et ma femme, le soin de déterminer quand et comment nous voulons parler de ca à nos 3 filles (qui se trouvent être juives et qui, d’experience, le vive avec quelques difficultés suite justement à des propos malheureux d’une maîtresse d’école).

    Si msieur Sarkozy souhaite mettre son nom sur une réforme de l’enseignement… qu’il s’intéresse aux programmes et qu’il arrête de penser qu’éduquer c’est tirer des larmes et improviser.

    … Mais je suppose que ce nouveau coup d’éclat c’est pour faire oublier que de très anti-démocratiques taxis lui ont fait bouffer sa réforme des taxis…

    Je suis pas un grand fan de Hollande mais je trouve que sa critique du « coup d’éclat permanent » reste assez prophétique.

  • Il faudrait juste essayer de ne pas tous répéter en boucle le même argumentaire. Cela fait des années que l’on envoie des jeunes visiter Auschwitz. Pourquoi faire sinon incarner, sinon ressentir ?

    C’est étonnant de ne pas voir d’objections pour l’un et de hurler si fort pour l’autre. Je serais mauvaise langue, je dirais que c’est un peu… hystérique.

  • Suis naturellement scandalisée, Koz. Je songe sérieusement à faire un appel à la vigilance républicaine.
    😀
    (après coup je me dis qu’il vaut mieux un smiley, au cas où!)

  • Je n’ai pas très bien compris la position réelle de S Weil puisque d’après les commentaires elle a tenu des propos contradictoires
    Mais il me semble qu’elle était une des rares a pouvoir utiliser des mots forts
    parce qu’on ne peut guère la suspecter d’anti sarkozysme systématique
    surtout parce que le sujet l’affecte personnellement puisqu’elle a fait partie des adolescentes juives déportée

    En dehors de son cas, le fait de ne pas apprécier la proposition en question (c’est la position que j’ai défendue sur mon blog) ne justifie pas l’hystérie

  • @Koz

    « Il faudrait juste essayer de ne pas tous répéter en boucle le même argumentaire. Cela fait des années que l’on envoie des jeunes visiter Auschwitz. Pourquoi faire sinon incarner, sinon ressentir ? »

    Relisez votre billet 🙂

    Vous avez tiré le premier en écrivant que c’est une mauvaise idée. Vous allez finir par devenir hystero-anti-démocratique.

    Et au cas ou ça vous intéresse, je ne pense pas non plus qu’envoyer des mômes à Auschwitz en voyage de classe soit une bonne chose… pas plus que les envoyer dans l’ossuaire de Verdun etc…

    L’avantage avec le voyage de classe a Auschwitz ou ailleurs, c’est que je peut ne pas y donner mon accord…

    « C’est étonnant de ne pas voir d’objections pour l’un et de hurler si fort pour l’autre. Je serais mauvaise langue, je dirais que c’est un peu… hystérique. »

    Et sinon, à quelle date le gouvernement a t-il décrété que le voyage a Auschwitz était obligatoire pour tous les élèves de CM2?
    Ha? Y’a pas de loi? Même pas par Mitterand? … Ha donc vous invoquez une situation inexistante pour donner du poids à votre critique de la critique?… mais c’est de la mauvaise foi ça ?!

    Et puis, c’est vrai que l’outrance n’est pas du tout la marque de fabrique de notre président et des premiers mois de sa présidence 😀

    Comme on dit: « qui sème le vent… « 

  • @Verel

    Où commence l’hystérie ?
    🙂

    J’ai beaucoup aimé le côté « lénifiant » limite verveine menthe de la conclusion de votre billet :

    « Nous sommes tellement habitués dans notre pays centralisateur aux traditions colberto-léninistes à attendre tout de l’Etat que nous ne nous choquons pas du caractère liberticide d’une proposition qui aurait été trouvée inadmissible pour cette raison dans d’autres pays.

    Halte au totalitarisme ! »

    Rien de moins hystériques que colberto-leniniste, liberticide, inadmissible, totalitarisme…

    Finalement moi je préfère encore Simone et son hystérique « insoutenable » ou Koz et son Chiraquien: « connerie ».

    🙂

  • Ah y est, j’ai fini la vidéo

    Et dire que cet imbécile pontifiait doctement en début d’émission sur l’avortement….

    Par contre, si jamais un mec de droite avait osé dire ça à propos d’un type de gauche, je ne sais pas ce qu’on aurait dit.

  • Je viens de voir la fameuse vidéo. Grand moment d’hilarité devant mon écran. « Imbécile » est un mot faible. Qu’avait-il bu avant d’entrer en scène (car c’est un spectacle, et les autres semblent réagir comme au spectacle) ?

  • je lis votre blog avec plaisir depuis plusieurs mois,mais en tant qu’expat, je n’ ai jamais voulu reagir : je ne vis plus en France, je n’y vote plus…mais la, je suis sideree que quelqu’un puisse parler d’assassiner le president de la republique, sur une chaine publique, ca depasse mon entendement. Et la lecture des commentaires ne m’a pas aidee a me remettre. Ca n’est qu’un point de plus a discuter, le debat est devenu si passionne ( c’est un euphemisme) que ca ne semble plus choquer personne, alors que vu de l’etranger, c’est incomprehensible. C’est devenu ca, la France? Franchement, sans aucune orientation politique, ca fait peur…

  • @Koz
    « Ah oui, “qui sème le vent”… Une bonne façon de s’exonérer d’incarner une bien inutile tempête. »

    Heu… non… c’est juste un proverbe 😀
    Maintenant hein…

    Marrant d’ailleurs de voir que Finkielkraut qui, comme vous est parfois plus en verve, se plaint surtout de ne pas être le seul à critiquer. En gros sa base argumentaire c’est « oui l’idée est conne, mais je n’admet pas que d’autres que moi la critique… » (une ligne que vous semblez partager).

    J’aime assez sa vision de l’enfance d’aujourd’hui: »Dire que les enfants sont tellement fragiles qu’on risque de les traumatiser, c’est nous parler d’une enfance qui n’existe plus. Le jeune habitant de la vidéosphère, ce n’est pas l’enfant fragile, c’est l’enfant blasé, l’enfant qui ricane tout le temps et que ses écrans plongent dans l’hémoglobine. Il n’est pas trop sensible mais gavé, repu d’images violentes. Rien ne l’étonne. Sera-t-il capable de percevoir ce que la Shoah a de singulier et d’élever ce malheur au-dessus du film ininterrompu de l’actualité, du cinéma d’épouvante et des videogames ? C’est désormais la question. »

    Honnêtement, avec une telle « vision » (pas du tout outrée ni hystérique), je ne suis pas certain d’avoir envie de lui confier l’éducation des miens.

    Ha mais j’oublie… l’hystérie et l’anti-démocratie ne sont que du côté de l’opposition, pas des partisans.
    🙂

  • Bon, je suis injuste avec Finkielkraut (Koz vous avez lu en diagonale… comme moi la première fois)… dans son interview il arrive quand même à dire et de belle façon (et comme je suis d’accord avec lui):

    Il y a une autre raison à mon scepticisme sur les vertus pédagogiques du tourisme concentrationnaire. On croit mettre les élèves en contact direct avec l’horreur, or Auschwitz, Treblinka et tous les camps sont par définition des endroits abstraits où il ne se passe rien. Apprendre quelque chose à Auschwitz demande une connaissance et une capacité de recueillement qui ne sont pas à la portée d’enfants en groupe. Auschwitz ensoleillé, c’est le soleil qu’on voit, Auschwitz l’hiver, c’est la tentation de la bataille de boules de neige. Moi-même, à Auschwitz, j’étais distrait ; je n’ai pu me recueillir et méditer vraiment qu’à Birkenau, parce qu’il y avait moins de monde et aussi sans doute parce que mon père y avait été détenu. Il est totalement illusoire de croire que le camp, c’est concret. Le concret, on le trouve dans les livres. Il est infiniment plus formateur de faire étudier aux élèves Si c’est un homme de Primo Levi ou les pages incroyables de Vassili Grossman sur l’entrée dans la chambre à gaz dans Vie et destin que de les emmener à Auschwitz. A Auschwitz, il n’y a personne. Dans les livres, il y a quelqu’un.

    La dernière phrase est très belle.

  • Khazan, figurez-vous, si, si, que si j’ai donné ce lien, c’est précisément que j’ai lu l’interview. Et non, pas en diagonale. Incroyable, hein ?!

    C’est surtout que, précisément, ce n’est pas avec une contradiction raisonnée que j’ai un problème. Mais avec les réactions hystériques. Auriez-vous lu aussi mon billet en diagonale ?

  • Je viens de lire ce matin que S Veil participait à la mise au point des modalités de la mise en place du cours d’histoire de la Shoah.
    Comme quoi, elle a du réfléchir un peu et regretter ses paroles, largement excessives.
    Il me semble en effet que, lorsqu’on a soi même souffert d’une certaine chose ( et cette partie de sa vie a été terrible ), on ne peut pas être objectif, quelque soit son intelligence.
    je reprendrais les propos de Carredas en plus fermes encore: l’émoi des parents et autres bienpensants psychogisants sur le fragilité enfantine devraient commencer par interdire le suivi des informations télévisées aux heures des repas.

    Je me pose franchement des questions.
    Comment peut on crier au scandale pour un parrainage, bien accompagné, bien expliqué, où il aurait été vraisemblablement davantage question de vie au quotidien de cette période, tandis que sans complexe on laisse regarder à nos enfants des reportages vrais, où on voit des morts en vrai et des blessés graves en vrai lors d’attentats, de guerre, de rebellion, de catastrophes naturelles quasiment tous les jours, où chaque film a son lot de morts ( « pour de faux » ) , au point qu’il me paraît difficile pour un enfant de faire la part du vrai et du virtuel…ce qui donne l’impression que la violence est la seule chose importante dans la vie…

    Petite fille, ( 9 ans ) j’ai lu le journal d’A franck. je n’ai pas aimé, mais je n’ai pas été traumatisée. cela m’a permis de poser des questions à mes parents qui m’ont accompagnée dans la compréhension de cet épisode de l’histoire.
    J’ai ainsi appris et compris pourquoi mon père d’à peine 15 ans est entré dans la résistance, aidé par ma ère âgée de 14 ans, mon oncle a pris le maquis, mon grand père a caché des anglais et des américains, une tante a fait passer la ligne de démarcation un nombre de fois incalculable…
    j’ai appris ce qu’étaient les dénonciations, les fusillades de résistants….
    Je n’ai pas été traumatisée, pourtant. parce que c’était bien dit, bien raconté, bien expliqué.
    Je ne sais pas si j’aurais été traumatisée par un parrainage. je ne le crois pas, dans la mesure où il m’aurait été expliqué comme mes parents m’ont expliqué cette période de l’histoire.
    Maintenant, la méthode de parrainage d’un enfant juif pour une classe est sans doute meilleure.
    Cela

  • message encore envoyé je ne sais pas comment….
    Je disais que le fait de faire le parrainage d’un enfant juif par classe était sans doute meilleur car relativiserait l’émotionnel….des parents.

    Cet apprentissage de la Shah est important. N’oublions pas que le négationnisme de cette période existe encore dans certaines régions du monde et chez certains…
    Ce n’est donc pas un devoir de mémoire, comme d’aucuns voudraient le faire croire, mais une reconnaissance de ce qui a vraiment existé.

    C’est à mon sens un point important à préciser.
    les gens de ma génération ( « mammy boum » et « papy boum »), savent cette réalité, parce que s’ils ne l’ont pas vécue, ils en ont entendu parler par leurs parents.
    Ensuite, cela tombe dans le domaine de l’histoire, d’une part l’émotionnel a disparu ( et ça c’est un point positif ), mais avec lui la sensation de vérité historique fiable ( et ça c’est un point négatif )

    Voilà pourquoi je pense que l’initiative de NS n’était pas si stupide .

  • Ce matin le Président s’est levé en proférant :  » il va pas faire chaud aujourd’hui » « .. Quelle mouche l’a encore piqué ? de quoi se mèle t’il ? et le devoir de réserve dans tout çà ? Cette intolérable ingérence dans les socles fondamentaux de la Météo risque de déstabiliser un peu plus cette honorable institution et provoquer encore des levées de boucliers …Fiction ? pas si sur , le péplum – tabloïd anti Sarko , nauséabond pour les uns , bienvenu pour les autres qui se déroule en boucle sous nos yeux peut nous en faire douter : yacht , Fouquet’s , Carla , Ray – ban , Rolex , enfant sur les épaules , bourrelets , bientôt la couleur de ses suppositoires …tout ce vide grenier politico médiatique orchestré en une chasse à courre sans précédent contre un individu élu démocratiquement prèterait à sourire s’il ne faisait penser aux méthodes employées à leurs débuts par des  » coalitions  » qui – voulaient – le – bien- du- peuple et dont les ossuaires témoignent encore aujourd’hui de leurs  » bonnes intentions  » . Bien sur , les esprits chagrins et les mauvais esprits n’y voient que de l’arrivisme et de l’opportunisme , alors que tout un chacun a compris que seules éthique et déontologie animent ces  » preux chevaliers  » . La première meute du  » tout sauf Sarkozy  » d’avant les élections ayant échoué et 2012 étant trop loin , pourvu que la  » Bête  » mette à son tour un peu de bonne volonté à se laisser abattre , sinon que nous réserverait une troisième chasse à courre ?

  • Chez Koz, je vous invite « cordialement » au camp du Struthof, près de chez moi.

    Je vous assure que l’endroit a été tellement bien choisi pour une oeuvre de mort qu’il est presque impossible d’y ressentir quoi que ce soit. On peut y faire un parallèle avec les trous noirs qui captent tout autour d’eux, y compris la lumière. Ici, c’est l’âme qui y est emprisonnée.

    Le malaise ne vient pas des émotions que l’on y ressent, mais du fait que l’on y perd son humanité.

    Dans une analyse réalisée il y a quelques dizaines d’années (je vous redonnerai le titre du livre dès que je le retrouve dans le fouillis de ma bibliothèque), on y pressent que chaque camp, qu’il soit d’internement ou d’extermination, a été choisi pour sa capacité d’absorpsion lente de l’humanité (aidé par les comportements des surveillants et médecins). L’Enfer sur Terre en somme.
    Je ne voudrais pas entrer dans une polémique malsaine ,je n’en dirais d’ailleurs pas plus, mais simplement arpenter une voie que vous avez vous-même ouverte.

    Bien à vous .

  • Conviez Finkielkraut. Il sait davantage que moi ce dont il parle. Et il ne semble pas dire la même chose que vous.

    Ce qui ne signifie pas que vous ayez tort. Ni qu’il y ait une réaction, une seule, à la visite des camps.

  • Si je peux comprendre ‘hystérie’ dans l’excès, la disproportion des propos par rapport au sujet donné, je trouve qu’il en est une autre consistant à voir l’enfance d’aujourd’hui comme une sorte de monstruosité dépourvue de sensibilité, gavée d’hémoglobine et autres joyeusetés…
    Je ne nie pas que la société change et ses membres avec elle, mais aller jusqu’à croire qu’une personne de 10 ans aujourd’hui n’est plus un enfant, et que rien ne saurait le traumatiser vu ce qui constitue son quotidien…

  • Je vous conseille d’écouter c dans l’air  » Sarko, directeur de conscience ». Une discussion intelligente qui fait réfléchir sur les véritables clés du cheminement de pensée de notre président.
    (et démontre au passage, si besoin en était encore, l’inanité d’affirmer son inculture)…

    Je ne penche vers aucune religion en particulier mais je comprends et approuve les questions soulevées par notre président. Que nous le souhaitons ou pas, nous ne pouvons plus faire l’autruche face aux problèmes de notre monde multiculturel et de son « comment vivre ensemble ».

    Les symboles choisis par NS n’ont pas qu’un but mémoriel, mais avant tout une volonté de trouver de ce que j’appellerais « les dix commandements du vivre ensemble » de notre monde multiculturel avec l’aide non pas seulement des laïcs mais aussi en incluant le religieux.

    http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=accueil

  • Pour les camps je ne sais pas. Pour Oradour je sais, car j’y suis allé trois fois en quarante ans.

    Je n’y vais plus qu’en semaine et si possible sans soleil, la présence du soleil et des touristes en short y est intolérable. Et ce n’est pas de l’égoïsme, mais il faut savoir être seul dans ces moments et ces endroits-là.

    La dernière fois, j’ai éprouvé une gêne nouvelle : on s’est mis à restaurer les ruines. Et je me suis senti par moment dans un décor…

    Et s’il ne fallait pas laisser la nature faire son oeuvre d’effacement ? Et s’il ne fallait pas faire surtout (et plus) confiance aux livres, aux historiens, aux musées, aux témoignages ?

    PS La liste des gens hors-politiciens qui trouvent criticable l’initiative de NS s’allonge.

  • La gauche dit que Sarko a la haine , c’est l’hopital qui se fout de la charité ; je n’ai jamais vu autant de haine de demagogie , d’injures de la part des gens de gauche , mais ils ont une excuse : les insultes sont des arguments de lutte sociale ; si la droite faisait le 1000eme de la gauche tout le monde serait dans la rue

  • On peut être d’accord ou pas, à partir du moment où on en a soupesé chaque aspect, mais je pense que l’initiative lancée par Sarko sur la Shoah n’est pas une « connerie » et je considère même que de la qualifier de « connerie » est une « connerie ».

    C’est une connerie, parce que ce genre de déclaration occulte le débat et laisse penser que Sarkozy s’est réveillé un beau matin, avec une idée en tête sur l’enseignement d’un sujet comme la Shoah et s’est dit, tiens je vais balancer cette phrase pour voir, ça va faire parler.

    Bien sur, les gens qui balancent ce genre de jugements péremptoire ont une idée très précise de ce que représente un agenda présidentiel. Ils savent bien, eux, que la préparation d’un discours devant une assemblée comme le CRIF avec tout ce que ça suppose de polémiques avant, pendant et après se prépare en trois minutes entre le café et la tartine de beurre. Ils savent très bien, que Nicolas Sarkozy qui a été pendant quelques années Ministre de l’Intérieur, n’a aucune idée des phénomènes comme le racisme et l’anti-sémitisme dans les banlieues notamment. Ils savent que ce discours et en particulier, ce passage, n’a pas été préparé après consultations d’associations et de représentants des parties concernées et ce depuis des années. Ils savent, eux, que le Président ne travaille que sur des lubies qui lui traversent l’esprit presque par hasard.

    Peut-être est-il utile de rappeler qu’il y a quelques années l’ex Premier Ministre d’Israël dans le cadre de déclarations publiques et officielles appelait les juifs de France à émigrer dans son pays du fait de la recrudescence des actes et de la pensée anti-sémite en France. Peut importe les sous entendus politiques que cette déclaration laissait supposer – elle ne reposait pas que sur du vent.

    Il est peut être aussi utile de rappeler que nous vivons dans un pays dans lequel certains profs des écoles hésitent à enseigner la Shoah à la fois pour ne pas heurter la « sensibilité musulmane » de la majorité de leurs élèves. Ou dans certaines banlieues, une des lectures favorites est le « Protocole des Sages de Sions » récemment remis au goût du jour. Où des profs pensent que puisque Israël abuse parfois de cette référence pour justifier les errements de sa politique, il ne faudrait plus l’enseigner ou en modifier l’enseignement. Où des profs pensent, comme un Mellanchon, que l’enseignement de la Shoah est une violation de la laïcité ! Où ceux qui poussent le relativisme au point de considérer que la Shoah est un crime contre l’humanité au même titre que la faim dans le monde ou l’expulsion d’un sans papier.

    En fait, il suffit de lire les commentaires sous l’article de Libération à propos de cette proposition pour constater à quel point ce genre de mesures est nécessaire et même indispensable. Il ne faut pas oublier que ces commentaires sont modérés et qui dit modérés dit au moins en partie approuvés pour publication. Au moins, ils ont valeur « d’opinion digne de paraître publiquement sous la responsabilité du journal ». Franchement, si 80% des commentaires parus avaient été proférés par quelqu’un comme Dieudonné ou Le Pen, la LICRA aurait au moins émis une protestation ou, au plus, aurait déposé plainte pour incitation à la haine raciale.

    Voici les mots de Serge Klarsfeld parus dans un édito aujourd’hui dans Le Monde :

    « L’initiative du président de la République est extraordinaire, et ceux qui en sont aujourd’hui les détracteurs prétendront demain en avoir été les inspirateurs. Pendant des décennies, les dirigeants des organisations juives qui laissaient vivoter le précieux Mémorial du martyr juif inconnu et Centre de documentation juive contemporaine invoquaient la mémoire des milliers d’enfants Juifs déportés de France sans même savoir qui ils étaient et combien ils étaient. Nous, les Fils et filles des déportés juifs de France, avons fait ce travail après avoir établi, en 1978, la liste, convoi par convoi, de toutes les victimes de la Shoah en France (76 000 déportés). »
    Il poursuit plus loin :
    « Il y a vingt ans, au lycée Hélène-Boucher, à Paris, on nous refusait encore le mot « juif » sur la plaque. Aujourd’hui, grâce à notre travail précis de mémoire et grâce au discours historique de Jacques Chirac, le 16 juillet 1995 au Vel’d’Hiv, le contexte historique de la mise à mort de tous ces enfants est clairement exposé sur chaque plaque. Sur la façade extérieure, on peut lire généralement : « A la mémoire des élèves de…, arrêtés de 1942 à 1944. Assassinés dans les camps d’extermination parce que nés Juifs. Plus de 11000 enfants furent déportés de France, victimes innocentes du gouvernement de Vichy complice de la barbarie nazie. Ne les oubliez jamais. » Et, au sein de l’établissement scolaire, on peut lire avec le même texte une liste nominative des enfants juifs déportés qui y furent des élèves. »
    « Les enseignants et les élèves participent avec enthousiasme à cette oeuvre de mémoire et de vie qui n’a rien de morbide. Parfois il arrive que l’école prenne le nom de l’un de ces enfants : par exemple à Montescot, dans les Pyrénées-Orientales, les enseignants ont demandé à notre association de les renseigner sur deux soeurs, Léa et Elisabeth Schnitzler, 8 ans et 3 ans. Nous l’avons fait et leur avons envoyé les photos des deux fillettes. Enseignants et élèves ont recherché toutes les traces du passage dans la commune de Léa et d’Elisabeth et de leurs parents, et leur remarquable travail de mémoire a reçu le prix Corrin en Sorbonne. »
    Et il conclut :

     » Ces enfants auront échappé à l’immense poubelle de l’Histoire ; ils seront redevenus des acteurs de l’Histoire ; ils auront échappé à la nuit et au brouillard de l’oubli ; ils seront revenus à la lumière du jour. Grâce à Jacques Chirac on se souviendra des Justes et des 60 000 enfants juifs sauvés ; grâce à Nicolas Sarkozy on se souviendra des 11 400 enfants juifs perdus. »

    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/02/18/se-souvenir-de-ces-11-400-enfants-par-serge-klarsfeld_1012754_3232.html#ens_id=861150

    A un moment, il faut cesser de tergiverser avec un problème. Cela fait des années en fait que les acteurs sont bien conscients qu’il faudrait faire quelque chose mais, comme d’habitude, la procrastination politique repousse l’affaire jusqu’à ce qu’elle sombre dans les oubliettes administratives. Il arrive un temps où quelqu’un avec suffisamment de tripes décide de le poser carrément sur la table et d’inviter, quitte à les forcer un peu sur les bords, ceux qui sont en situation de le régler, de le regarder tel qui l’est et de mettre en place des mesures pour le résoudre ou au moins tenter de le faire. Et, en termes de rupture, c’est souvent ce que Nicolas Sarkozy fait.

    On peut discuter sur les modalités d’application. On peut consulter les études faites sur la progression du racisme et de l’anti-sémitisme dans les banlieues. On peut demander aux enseignements d’utiliser leur fantastique et indiscutable savoir faire pédagogique afin de ne pas « traumatiser » nos enfants. On peut débattre. Mais dire que d’est une « connerie » ou participer à l’hystérie comme celle qui s’est emparé d’une affolante majorité des lecteurs de Libération l’autre jour, c’est carrément dangereux.

  • @Eponymus

    J’aime beaucoup quand vous revenez sur un sujet après un petit délai, que vous reformulez le problème posé et que vous l’éclairez de vos arguments.
    C’est, comment dire… reposant, pour quelqu’un comme moi, qui peine parfois à aller au bout de l’argumentation.

  • @ eponymus,

    Voilà précisément pourquoi je pense que le projet de NS était une erreur grave.
    Et en te lisant, j’en suis à présent convaincue plus encore que je ne l’étais.

    Ce projet touchait deux dimensions extrêmement profondes et sensibles : l’enfance (et plus précisément le mental de l’enfance) et la Shoah.

    Il ne touchait pas à une crainte de la pérennité de son emploi d’un salarié du privé ou du public, ou d’un problème important de pouvoir d’achat d’un retraité qui a travaillé toute sa vie et ne sait plus payer ce qui est juste indispensable, ou d’un smicard qui craint devoir choisir entre acheter de la viande et payer une franchise médicale…et les exemples sérieux de cet ordre sont nombreux.

    Car même s’il est vrai que ces problèmes sont très importants pour ceux qui les vivent, les subissent, ils restent très éloignés du véritable essentiel : la vie, la mort.

    Et plus encore, ces problèmes concernent…ceux qui sont concernés.

    Au contraire, dans ce projet, beaucoup de ceux qui réagissent ne le font pas pour eux-mêmes, mais pour d’autres qu’eux.

    Ce projet perturbe ce qu’il y a de plus puissant et de plus intemporel dans l’humain : l’amour, la protection de l’autre.

    Mais parce qu’il (ce projet) est présenté comme il l’a été, cette force, indispensable à l’humanité et plus encore à l’espoir, est ridiculisée, bafouée, rabaissée, au minimum, à un trivial niveau politique.

    Les parents, qui du plus profond de leur instinct, de leur expérience, de leur amour, se retrouvent raillés alors qu’ils savent que leurs enfants de cet âge sont en construction, que leur confiance en l’humain, le sens de leur vie, le sens de la vie ne sont encore que des approximations fragiles. Et à ces parents, que leur objecte-t-on ? Qu’ils rêvent ! Que leur progéniture est tellement abreuvée d’horreurs audio-visuelles, médiatiques, ludiques et virtuelles que rien ne saurait les traumatiser. Surtout pas ce magnifique cadeau de la mémoire !

    Les personnes profondément concernées par l’extermination des juifs, qui savent combien l’horreur passée n’appartient pas tant que cela au passé, au regard de ce qui se passe aujourd’hui. Que les insultes, mais surtout les actes démontrent encore et toujours l’actualité d’un problème gravissime. Et que peuvent-ils lire ? Entre autres que la déportation et l’extermination d’hier vaut la reconduite à la frontière d’aujourd’hui.

    Nous avons un président. Il est entouré de conseillers, de ministres, d’amis, de proches. Je considère tout ce groupe comme celui de personnes intelligentes, qui réfléchissent, se sentent responsables de leurs actes, de leurs paroles, de leurs conseils.

    Et sur ce sujet, pour moi, tous, collectivement et individuellement n’ont pas voulu ou n’ont pas su (plus inquiétant encore) tenir compte de l’essentiel.

    Cette annonce a mis en concurrence ce qui ne devrait jamais l’être : la force de protection des enfants et la force de protection de la population juive (en l’occurrence).

    On en arrive à être considéré comme opposé à l’enseignement de la Shoah et niant l’antisémitisme actuel si on désapprouve le projet initial de NS. Alors qu’il n’y a rien de plus faux que cela.

    Alors, eponymus, puisque je fais partie de ceux qui ont utilisé le mot ‘connerie’, je tiens à te répondre que :

    – si j’ai pu heurter qui que ce soit dans mes commentaires ici (je n’en ai pas fait ailleurs), je n’en suis pas désolée, j’en suis malheureuse.

    – si on me donne à choisir entre la construction de l’équilibre de nos enfants et la mémoire des abominations de l’humain, je choisirais toujours la première.

    – si de hauts personnages de la France comme par exemple Chirac ont, de leur fait, dans une action qui était la leur, apporté à l’Histoire en général, à la communauté juive en particulier, une reconnaissance, une part supplémentaire de mémoire, d’humanité, peut-être puis-je espérer de dignité, la proposition de NS ne l’engageait pas lui-même, mais engageait de jeunes enfants dans un travail et une implication personnels, à long terme. Et ne pas faire la différence entre ces deux ‘façons’ de procéder constitue pour moi un problème, quelque soit le profond respect que je porte à la personne et au travail de Klarsfeld.

    – si, alors que le sujet abordé est essentiel et indéniablement préoccupant, la question est de savoir si on peut ou pas le mettre sur le tapis de n’importe quelle façon, pourvu qu’on en parle, ma réponse est non.

    J’ai plus dit ‘connerie’ pour minimiser ce que je pensais.

    Parce que si j’en viens à être parfaitement sincère, je crois qu’il ne fallait pas être grand druide pour imaginer une part importante des réactions que cette déclaration entraînerait.

    Et à se retrouver aujourd’hui ainsi, y compris entre personnes modérées, à peut-être s’en vouloir, ne plus se faire confiance, alors que de part et d’autre il n’y a que respect, accord pour un enseignement, une conscience, amour et espoir pour les générations en devenir…eh bien oui, je crois pouvoir dire que NS a commis une erreur grave.

  • Je ne partage pas le bel enthousiasme régnant sur le « billet » d’Eponymus.

    Il est un peu à l’image de ce qu’il critique… 🙂

    Prenez la première phrase:
    « On peut être d’accord ou pas, à partir du moment où on en a soupesé chaque aspect, mais je pense que l’initiative lancée par Sarko sur la Shoah n’est pas une “connerie” et je considère même que de la qualifier de “connerie” est une “connerie”.

    Décrypté ca donne en substance: Si vous dites que l’idée de Sarko est conne… vous êtes hystérique. Si je dis que votre opinion de l’idée de Sarko est conne… applaudissez moi des deux mains, je suis réfléchi, équilibré et j’ai soupesé chaque aspect… Je ne participe pas à l’hystérie que je critique, non pas du tout 🙂

    Bof…

    Ensuite nous avons droit au couplet: le président, vu qu’il est président, est immunisé contre les conneries, l’impro et la peau de banane… ben voui… si vous pensez qu’un homme comme lui avec un agenda comme le sien ne prépare pas ses interventions… vous êtes idiot !
    Donc en gros, soit vous pensez comme lui, soit vous êtes con.
    Si vous pensez qu’il dit des conneries… c’est simplement la preuve que vous n’avez pas réfléchi assez longtemps (ou que vous êtes un peu limité). Après tout avec les conseillers, secrétaires, spécialistes etc… il forcément plus préparé et éclairé que vous, pauvre béotien…

    Bel argument (d’autorité) en vérité ! Je suis certain que vous auriez pensé la même chose des interventions de Ségolène si elle avait été élue 😀

    Ensuite on a droit à l’habituel: le racisme et l’antisémitisme c’est mal.. donc quelqu’un qui souhaite faire quelque chose contre c’est forcément bien et, par opposition, ceux qui disent du mal de ceux qui veulent lutter contre ces fléaux… sont des cons (dangereux).

    Bof.

    Pour finir le classique des classiques:
    « On peut débattre. Mais dire que d’est une “connerie” ou participer à l’hystérie comme celle qui s’est emparé d’une affolante majorité des lecteurs de Libération l’autre jour, c’est carrément dangereux. »

    En gros… on peut débattre à condition d’être d’accord… sinon c’est de l’hystérie (dangereuse).

    Amusant cette focalisation sur les propos des uns et des autres et pas sur ceux du président.

    Au cas ou… je vous rappel les propos en question:

    « J’ai demandé au gouvernement, et plus particulièrement au ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah »

    « Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l’existence d’un enfant mort dans la Shoah. Rien n’est plus intime que le nom et le prénom d’une personne. Rien n’est plus émouvant pour un enfant que l’histoire d’un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui »

    Au cas ou ca vous toucherait, même Darcos a rappelé que la Shoah est déjà au programme du primaire (désolé si je trouve aussi que c’est une connerie, mais bon).

    Dire d’une idée qu’elle est « inimaginable, insoutenable, et injuste » ne me parait pas spécialement hystérique.

    Et si Joseph Sitruk a soutenu cette idée « généreuse », les déportés d’Auschwitz redoutent qu’une « émotion superficielle l’emporte sur une compréhension claire et solide de ce que fut le génocide (…)».

    En gros au mieux, cette idée est une connerie.

  • @Eponymus:

    Je maintiens et assume le terme de « connerie ». Cilia et Khazan vous ont, chacun à leur manière, donné une réplique bien argumentée. Je vous renvoie également au commentaire que j’avais fait en réponse à Guinea Pig.

    J’ajouterai un point, particulièrement vis-à-vis de ceci:
    « A un moment, il faut cesser de tergiverser avec un problème. Cela fait des années en fait que les acteurs sont bien conscients qu’il faudrait faire quelque chose… »
    Cette phrase est bien symptomatique du réflexe politique français qui consiste à faire semblant de découvrir la gravité d’un problème (comme si jamais personne n’en avait parlé auparavant), à le qualifier de grave et d’urgent (comme si rien d’autre ne pouvait l’être davantage) et à proposer aussi sec une solution simplette mais spectaculaire (comme si ça suffisait à régler une question aussi complexe) tout en ignorant tous les efforts déjà faits dans la même direction (ces efforts étant ceux de gouvernements précédents, ils sont forcément nuls et non avenus).

  • Cilia, je suis entièrement d’accord avec toi. Je n’ose pas trop dire ce genre de chose, on vient vite à être traitée d’antisarkozyste 🙂
    Or, l’enjeu n’est pas de savoir si on est pour ou contre une personne, mais si les décisions prises sont bonnes, mauvaises, ou dangereuses.
    Connerie, c’est un peu gentil en effet.

  • « “J’ai demandé au gouvernement, et plus particulièrement au ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah”

    “Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l’existence d’un enfant mort dans la Shoah. Rien n’est plus intime que le nom et le prénom d’une personne. Rien n’est plus émouvant pour un enfant que l’histoire d’un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui”

    Au cas ou ca vous toucherait, même Darcos a rappelé que la Shoah est déjà au programme du primaire (désolé si je trouve aussi que c’est une connerie, mais bon). »

    Tiens, Khazan, on va faire un jeu. Vous allez reprendre les propos que vous citez et puis vous allez nous dire où Nicolas Sarkozy dit que la Shoah n’est pas au programme.

    Vous vous endormirez peut-être moins…

    partial.

  • Comme certains entre vous ne semblent pas avoir cliqué sur le lien que j’avais donné plus haut je remets un extrait de l’article pour éclairer votre la lanterne … et vous pose la questions suivante : Quelle différence il y a entre ce qui se fait déjà et la proposition de NS ? Sauf que la demande émane cette fois ci du président de la république et non pas de Jack Lang …

    « Enseigner la Shoah, mais surtout le processus qui y conduisit, est un devoir. Devoir exigeant et difficile. Les enseignants ont un rôle essentiel : montrer aux élèves le prix de la tolérance, de la primauté du savoir et de la raison sur les phantasmes et les idéologies, qui constituent le socle de l’éducation à la citoyenneté », rappelait Simone Veil, présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, en 2005.

    Dans les écoles primaires, jusqu’en 2001, la Seconde Guerre mondiale était intégrée au programme d’histoire des classes de CM2, mais sans instruction officielle concernant la Shoah. En 2002, le ministère de l’Éducation nationale, alors dirigé par Jack Lang, met fin à cette omission en publiant dans son Bulletin officiel du 14 février (hors-série no 1) : « L’extermination des Juifs par les nazis : un crime contre l’humanité » devient obligatoire à partir du CE2, et doit être étudiée au moins dans l’une des classes du cycle 3 (CE2, CM1 ET CM2). «

    Les responsables du ministère avaient bien compris que tant que l’enseignement de la Shoah n’était pas inscrit dans le Bulletin officiel, il relevait de la liberté pédagogique des maîtres de l’aborder ou pas, observe Daniel Bensimhon, conseiller pédagogique à Paris.

    Or les plus jeunes n’y voyaient qu’un thème d’histoire parmi d’autres, n’en comprenant pas la spécificité. » D’autant qu’il n’est pas traité dans les cours d’histoire des Instituts universitaires de formation de maîtres (IUFM) : « Celui de Paris, l’un des plus importants, m’avait demandé d’intervenir sur la Shoah. Mais c’était un mercredi, un jour où il n’y a pas cours systématiquement. Ajoutez à cela que le sujet n’est pas imposé… la salle était quasiment vide », poursuit Daniel Bensimhon… »

    http://www.tribunejuive.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=620&Itemid=1517

  • @ Lisette,

    Tu me fais presque peur en me disant que tu n’oses pas dire ce genre de choses.
    Parce que précisément, pour la première fois depuis six mois que je connais Koztoujours, un sujet d’actualité divise, non pas des opinions politiques ou économiques, mais des personnes.
    Alors que j’ai l’intime conviction que ces mêmes personnes ne sont pas du tout opposées dans leur humanisme.

  • Merci à Cilia pour son post de 21:46

    Ainsi que son post de 23:13.

    Il est vrai que souvent, sur les blogues, l’affrontement entre posteurs prend une tournure personnelle au détriment de l’échange d’idées.

  • @ Koz,

    Mais c’est moi qui ai peur !
    C’est moi qui crains les conséquences des choix de fonctionnement de NS sur l’entente et la confiance qui lie, liait ?, des personnes juives et non juives !
    Ce n’est pas pour passer deux minutes que j’ai écrit mon précédent post.
    C’est très important pour moi, la confiance des uns dans les autres.

  • Tiens, Koz, puisque vous êtes d’humeur condescendante…

    Je vous propose 3 jeux pour, vous aussi, vous endormir moins… partial (ou méprisant pour ceux qui ne partagent pas vos idées)

    *Relisez mon message et dites moi combien de fois j’ai prétendu que Sarkozy prétendait que la Shoah n’était pas au programme.

    *Proposez votre jeu à Darcos… il en fera sans doute bon usage puisque lui le premier a jugé utile de le rappeler…

    *Relisez la citation de Sarkozy et comptez le nombre de fois ou il rappel que la Shoah est au programme.

    Sincèrement… vous connaissez encore des gens que ce type de rhétorique impressionne vous ?

    Moi, non.

    En revanche, le commentaire de Gwnfrid me semble nettement plus utile a la clarté du débat et à la critique de la gouvernance type Sarkozy:

    « […]faire semblant de découvrir la gravité d’un problème (comme si jamais personne n’en avait parlé auparavant), à le qualifier de grave et d’urgent (comme si rien d’autre ne pouvait l’être davantage) et à proposer aussi sec une solution simplette mais spectaculaire (comme si ça suffisait à régler une question aussi complexe) tout en ignorant tous les efforts déjà faits dans la même direction (ces efforts étant ceux de gouvernements précédents, ils sont forcément nuls et non avenus). »

    Cette façon de faire de la politique, c’est comme votre condescendante casuistique… s’il y en a pour trouver ça génial…

    Pas moi.

  • Hypothèse sur la présence des médias à Villiers-le-Bel : outre faire de l’info, éviter que se commettent d’éventuelles bavures.

    Auqel cas il ne faudrait pas déplorer leur présence.

    (Il n’y a que mes posts qui ne soient pas mentionnés dans la colonne Derniers commentaires : c’est pô zuste 😉

  • OK, je crois que je vais un peu me calmer sur mes visites ici ou bien aller faire un tour à la prochaine république des blogs pour que tu me voies en vrai Koz. (touche a capricieuse, désolée)
    Je prie instamment ceux qui auraient suivi le lien précédent de bien vouloi lire ma réponse à la suite.
    Te souviens-tu il y a quelques mois quand je parlais de mauvaise foi de ta part? On est un tout petit peu dedans là.
    Jouer un rôle? J’en rajoute un peu dans la naïveté et la légèreté, parfois, parce que je trouve que les blogs politiques sont trop sérieux.
    Mais Cilia a sûrement remarqué le smiley que j’ajoutais à la suite de cette phrase : « je n’ose pas trop dire ce genre de chose, on vient vite à être traitée d’antisarkozyste 🙂 » Ce smiley signifie effectivement que je n’ai pas vraiment peur, tu fais bien de le rappeler Koz.
    Pour dire les choses avec exactitude, voici : il y a des choses que je m’abstiens de dire ici, parce que je pense qu’elles ne seront pas reçues, sauf de ceux qui sont déjà convaincus. (en même temps, c’est le seul blog où je commente régulièrement, avec Autheuil, sur les autres je ne m’amuse pas, et puis j’en apprends beaucoup ici).

    Il y a également des choses que je m’abstiens de dire dans d’autres contextes, parce que je pense que cela ne sera pas reçu. Il y a quelques intervenants ici qui parfois prennent les choses un peu rapidement, et s’enflamment volontiers, ce sont à eux (elles, surtout) que je pense, parce que je souhaite pouvoir continuer à dialoguer et plaisanter avec.

    Par ailleurs, Cilia ne fait que reprendre ce qu’elle disait dans son comm : la proposition dont nous discutons divise, sur un sujet pour lequel pourtant nous ne sommes pas divisés.
    En la lisant, j’ai été soulagée de constater que ma propre gêne par rapport à cette mesure n’était pas dictée que par mon incroyable antisarkozysme (je viens un peu ici pour avoir des antidotes), mais qu’on pouvait juger globalement positive l’action de Nicolas Sarkozy et être vraiment très gêné par cette phrase (plus que tu ne l’es, manifestement, Koz)

  • La proposition divise parce qu’elle touche à l’émotionnel.
    C’est tout bête. Et les partis anti sarko usent et abusent de l’émotionnel, parce que ça marche bien. Il suffit de trouver des mots qui alimentent la peur, notamment au sujet des enfants.

    Cilia, si je trouve que nos enfants sont nourris à l’hémoglobine ( je fais partie effectivement de ces dames là ), je trouve au contraire que nos enfants ou petits enfants , ne sont pas traités comme des adultes mais comme des bébés par rapport à la façon dont nous étions traités après guerre et comme les enfants de la guerre étaient traités.
    Nous protégeons les nôtres de certains souvenirs qui nous émotionnent, mais nous ne les protégeons pas de certaines images, parce que pour nous les images ne représentent pas la vérité, au contraire d’eux…
    Voilà ma position, qui n’a rien à voir avec Sarkosy ou le fait qu’il aurait imposé quoique ce soit.

    @eponymus = bravo

    @Gwnfrid
    « proposer aussi sec une solution simplette mais spectaculaire » dites vous.
    Si la solution est simplette, pas besoin de polémiquer sur la dite solution…. ça n’en vaut pas le coup ?
    A moins que la polémique vise ce que certains appelle le « spectaculaire « ?

  • @Tara

    « Et les partis anti sarko usent et abusent de l’émotionnel, parce que ça marche bien »

    Ha, et vous trouvez que Sarkozy n’est pas celui qui lance le débat dans ce registre là, vous?
    Et puis, pauvre Sarkozy, l’opposition est méchante avec lui et fait feu de tout bois? Waowww c’est vraiment horriblement anti-démocratique une pareil attitude.

    Si l’émotionnel, ca marche bien, Sarkozy (même avec un agenda surchargé) semble être au courant… et pourrait peut être (c’est une suggestion) éviter de tendre le baton pour se faire battre…

    « je trouve au contraire que nos enfants ou petits enfants , ne sont pas traités comme des adultes mais comme des bébés par rapport à la façon dont nous étions traités après guerre et comme les enfants de la guerre étaient traités. »

    Ca me rappel Cabu et son « Il leur faudrait une bonne guerre à ces jeunes »…

    « Si la solution est simplette, pas besoin de polémiquer sur la dite solution ».

    Ha bon?
    Tiens par exemple… Une bonne guerre… ca c’est une solution simplette et spectaculaire.

    Effectivement, si on nous proposait ce genre de solution, y’aurait vraiment aucune raison de polémiquer. Sauf, évidemment, a être mesquinement anti Sarkozy.

    🙂

  • Dans les réactions critiques mais non-hystériques à la proposition de Nicolas Sarkozy, on rangera celle de David de Rotschild.

    Je note, sur un autre sujet, que les propos de Jean-Didier Vincent ne suscite guère de réprobation de nos commentateurs anti-sarkozystes. Je suis certain qu’ils ne l’approuvent pas. Mais je note que ce sont souvent les mêmes qui m’appelleront à la « bonne foi » et à évoquer tel ou tel sujet qui les agréent, mais s’abstiennent de réagir à l’évidemment inacceptable.

  • Koz écrit : Je note, sur un autre sujet, que les propos de Jean-Didier Vincent ne suscite guère de réprobation de nos commentateurs anti-sarkozystes. Je suis certain qu’ils ne l’approuvent pas. »

    Sauf si je ne suis pas considéré comme un « commentateur anti-sarkozyste », voici ce que j’ai mis :

    PMB, le 18.02.08 à 23:37, a écrit :

    « Je viens de voir la fameuse vidéo. Grand moment d’hilarité devant mon écran. “Imbécile” est un mot faible. Qu’avait-il bu avant d’entrer en scène (car c’est un spectacle, et les autres semblent réagir comme au spectacle) ? »

    Donc, en ce qui me concerne, soyez certain que je l’approuve pas 😉

    A propos de nos enfants et selon le Canard, Guaino dit de Mignon l’imaginatrice du projet « un vivant-un mort » que celle qui a trouvé cette idée étrange est une énarque qui n’a pas d’enfants ». Le père-et-grand-père que je suis n’aurait pas dit mieux.

  • @ Koz,
    Oui, ce sont des propos de qualité que ceux de Rotschild. Mais qui ressemblent beaucoup à ce que bien des spécialistes de la Shoah et des pédo-psy ont dit dès le lendemain de l’annonce de NS. Ainsi que bien des parents . C’est tout de même un énorme gâchis.

    Quant à JD Vincent, c’est tout simplement inoui.
    Mais d’autres ici l’ont bien dit, y compris toi.

    @ Tara,
    Juste une précision, je suis pro-Sarko. Mes réactions n’ont rien à voir avec la politique.

  • @Koz

    Tout à fait d’accord, peu de commentaires sur les propos de M.Vincent qui ne voit que l’assassinat pour se débarasser enfin de N.Sarkozy.

    Il y a eu un grand moment d’hilarité pour PMB, quant à Laurent Weppe pour lui le mot assassinat était à comprendre comme assassinat politique.
    Pourquoi ? parce que…

    Une façon de hiérarchiser les évènements et les propos à la lumière de ses opinions politiques qui ne dérange visiblement personne.

    Le mot  » boursoufflé  » a été utilisé sur un autre billet, je le trouve adapté à certains commentaires.
    C’est tellement facile de manier l’ironie, la condescendance, le mépris, d’affirmer, de juger, de se mettre en avant.
    Il y a une prétention à détenir la Vérité qu’on retrouve chez ces commentateurs à la télé qui se prennent pour des intellectuels.
    L’intelligence se révèle ( aussi ) par la simplicité, l’ouverture d’esprit, l’absence de vanité et le respect de l’autre.

  • je fais en effet partie de ceux que sarko « horripile »,

    alors je le dis à la suggestion de koz, clairement,
    je trouve stupéfiants, délirants,
    les propos de JD Vincent
    rapportés et dénoncés unanimement,
    que je condamne fermement…

    et si on passait à autre chose?
    j’ai lu le livre de bruno le maire,
    je finis celui initulé sobrement 9.2
    la personnalité au centre de ces deux ouvrages,
    au plan local comme national
    n’est vraiment pas très sympathique…

  • « rapportés et dénoncés unanimement, »

    Ah chouette, j’avais pas vu ça.

    Elle est où la « dénonciation unanime » ?

    Qui en a parlé ?

    On évoque tranquillement l’hypothèse de l’assassinat du Président, à la télévision et , de surcroît sur une chaîne de service public, et vous en avez entendu parler où ?

  • @cilia

    J’ai bien senti tes réticences depuis le début sur cette idée d’impliquer des enfants d’aujourd’hui dans une mémoire à conserver des enfants victimes de la Shoa.

    J’ai dit à un moment que la parole qui raconte une histoire même dramatique n’était pas traumatisante, le traumatisme est lié au silence et au non-dit
    ( PMB a évoqué un de ses frères qui a ignoré pendant des années qu’il occupait d’une certaine manière la place d’un autre frère mort. Le traumatisme est lié au non-dit, à ce qui lui a été caché, et non à la mort )

    Je n’ai pas dit, ni pensé, que les enfants d’aujourd’hui étaient abreuvés d’horreur au point de pouvoir tout voir et tout entendre.
    Simplement que les enfants d’aujourd’hui comme les enfants de tout temps, sont dans la vie, la leur, celle de leurs proches, qu’à ce titre, ils sont confrontés à l’injustice, à l’arbitraire, à la violence parfois, que ce soit à l’école ou dans leur famille, et que le rôle des parents, des adultes, est de donner un sens à ce qu’ils vivent grâce à des mots adaptés à leur maturité.
    Eduquer c’est protéger et donner la capacité au jeune d’assurer seul sa vie.

    La Shoa, les camps d’extermination, évoquer ces mots amène chez chacun de nous des images insoutenables.
    Pour un grand nombre de jeunes gens, cela n’amène aucune image, ils ne savent pas de quoi il est question.

    Le projet n’est pas d’obliger des enfants de 10 ans à regarder ces images de déhumanisation de l’homme par l’homme mais de réhumaniser justement ces enfants morts parce que juifs en parlant à d’autres enfants.
    Certains ici, considèrent qu’évoquer la Shoa relève de la seule décision des parents, je ne sais pas au nom de quelle compétence particulière les parents seraient à même d’aborder un tel sujet alors qu’eux-même manquent parfois de connaissances.

    Les avis sont partagés sur le comment… soit
    Des personnes vont se réunir, discuter, faire valoir leur point de vue et décider du comment.

    Comme l’a rappelé Margit, l’enseignement de la Shoa en CM2 a été rendue obligatoire par Jak Lang sans que cela ait choqué personne à l’époque.
    Il se trouve que les enseignants ne le font pas toujours et d’autant moins quand une importante proportion de leurs élèves sont musulmans.
    Faut-il faire comme si de rien n’était ?

    Tu as le droit de chercher à protéger tes enfants et il ne me viendrait pas à l’idée de trouver ça ridicule.
    Le parent doit protéger, c’est son rôle.
    Je dis simplement qu’il ne peut pas protéger de tout, tout le temps et qu’il est dans son rôle de parent aussi quand il mène l’enfant vers l’autonomie.

    Tu trouves que toutes ces réactions autour de la proposition du président démontrent qu’elle était mauvaise.

    Je ne suis pas d’accord avec toi, les gens ont parlé, ici, ailleurs, chez eux, au travail, avec leurs enfants, et c’est bien…
    Ils ne sont pas toujours d’accord, où est le problème ?
    Au moins, le sujet est abordé et sort du silence hypocrite.

    Je n’arrive pas à comprendre en quoi cela joue sur la confiance que pourraient avoir entre eux des gens modérés et respectueux dont tu fais partie.

  • « On évoque tranquillement l’hypothèse de l’assassinat du Président, à la télévision et , de surcroît sur une chaîne de service public, et vous en avez entendu parler où ? »

    Facile, Delphine Dumont a fait l’appel. Allez voir, c’est sur son blog.

    Et ben c’est pas glorieux pour les défenseurs de la république, si je peux me permettre.

    Bon, il n’y a pas non plus de réaction du visé, donc on peut aussi considérer, jusqu’à plus ample informé, que la nécessité de mépris l’emporte sur la question de principe.

  • @Koz:
    Je n’ai pas vu la nécessité d’en rajouter sur JD Vincent. Comme je l’ai dit dans mon premier commentaire, je suis d’accord avec votre vision de hystérie qui est présente dans beaucoup de réactions. Je suis également 100% d’accord avec la réplique que vous avez donnée aux tentatives, heureusement assez molles, de certains pour atténuer ou excuser les propos de ce monsieur. Merci aussi pour la vidéo, qui montre bien l’enflure d’un personnage faisant le sketch de sa vie pour les caméras sous les yeux ébahis de l’assistance.

    Sur le fond, j’apprécie les contributions pondérées comme celle de David de Rostchild, ou encore celle de Boris Cyrulnik dans Le Monde. On pourrait même y ajouter l’appel lancé aujourd’hui par le Nouvel Obs. Bon, d’accord, un énième appel, surtout dans le Nouvel Obs, c’est lassant. Mais celui-ci n’a rien d’hystérique, et il est soutenu par des gens qui ne sont pas des excités.

    @Tara:
    Il y a des idées simplettes et spectaculaires qui sont géniales. Il y en a aussi qui sont des conneries. Pour distinguer entre les deux, la méthode usuelle consiste à en débattre, en évitant l’hystérie, si possible. Je remettais en cause le fond, mais aussi la méthode de l’annonce. Authueil a fourni une intéressante défense de la façon qu’a Nicolas Sarkozy de lancer des débats et de proposer des solutions sans forcément que tout soit ficelé d’avance. Il y a des avantages, mais aussi des risques politiques à cette méthode, comme on le voit en ce moment.

  • Eh, je ne vous ai pas demandé à tous de vous justifier 😆
    Je relève simplement que certains qui s’indignent au moindre propos de Sarko sont restés silencieux sur ce sujet. Je ne vous visais pas spécialement, puisqu’il ne me semble pas que ce soit votre cas. Ce que je veux surtout dire, c’est qu’une certaine proportionnalité devrait être de mise : un peu moins d’hystérie sur certains points, et un peu plus de réaction sur d’autres. Et en tout cas, de la part des personnes concernées, moins de procès d’intention en partialité à mon égard, puisqu’ils ne paraissent pas spécialement qualifiés pour ça.

  • @ Carredas,

    Je n’ai pas d’opposition à l’enseignement de la Shoah en CM2.
    Ni sur le travail qui peut être fait à partir des histoires particulières, individuelles d’enfants tués.

    Ce qui me heurte dans le projet initial, c’est de vouloir confier à chaque enfant la mémoire d’un autre enfant mort. C’est ça que je réprouve totalement. Et uniquement ça.

    Après, il est vrai que je trouve que NS a agi d’une façon telle, qu’un sujet qui fait majoritairement consensus se retrouve être un sujet de discorde. Tu ne trouves pas cela délirant ?
    Moi, si.

    Si personne n’a crié au scandale quand Lang a mis la Shoah au programme d’histoire de CM2, c’est parce qu’il n’y avait aucune raison pour qu’il y en ait un.
    Si NS avait dit, il y a un problème pour certains enseignants à travailler sur ce sujet et qu’il proposait telle ou telle mesure afin que sur l’intégralité du territoire, la Shoah soit enseignée dans de bonnes conditions, les choses auraient été très différentes. Et nous aurions pu alors avoir un débat ouvert.
    Mais ce n’est pas du tout cela qu’il a proposé.

    Et si certaines personnes, peut-être pensent, qu’au final, il a bien fait d’aborder la question ainsi, parce que ça a fait bouger les choses, personnellement je trouve cela grave. Parce qu’encore une fois, on aborde ici des sujets très sensibles et que c’était une question de responsabilité pour notre président d’être prudent.

    Je souhaite vivement que ta dernière phrase se réalise, mais, j’ai des doutes. J’ai défendu mon point de vue, mais d’autres peuvent garder le sentiment que c’est contre l’enseignement et la mémoire de la Shoah que je me suis défendue. Alors qu’il n’y a rien de plus faux. Mais combien de ressentiments plus ou moins forts ont été essaimés dans le pays en quelques jours ?

  • @cilia

    Franchement, les seuls ressentiments que j’ai perçus sont contre N.Sarkozy…comme d’hab

    Je n’ai pas lu pour ma part, que cette proposition avait crée un fossé entre des personnes qui n’ont pas la même vision de l’enseignement de la Shoa, et encore moins que ceux qui seraient hostiles à l’idée de N.Sarkozy seraient hostiles à l’enseignement de la Shoa.

    Ta position est sans ambiguïté et tout à fait respectable.

  • je n’ai pas le temps de lire tous les coms mais voici ce que je pense :
    – Dans un premier temps je pensais que cela ne servait à rien de faire supporter à un enfant de 10 ans cette histoire. Pourquoi cette histoire et pas une autre (autres tragédies), que peut intégrer un enfant de cet âge ? il ne s’agissait pas d’un quelconque traumatisme pour nos chères têtes blondes mais surtout de l’apport éducatif espéré en nommant un enfant juif par rapport à la lecture d’un livre comme celui d’Anne Franck par exemple.
    J’ai souvenir d’un album pris par ma fille par hasard à la bibliothéque vers l’âge de 4 ou 5 ans qui parlait de la shoa de manière très soft, avec des images très belles. J’ai raconté ce que les images disaient très simplement. Mon fils un tout petit peu plus grand m’a posé d’autres questions.J’ai répondu tres simplement. Ils n’ont pas été traumatisés. A chaque âge, il faut trouver la manière de raconter.
    – Ce qui m’étonne c’est que cette proposition soit faite par NS dans un discours. Pourquoi ne pas l’intégrer dans le contenu des programmes qui sont entrain d’être revus tout simplement .
    – Et pourquoi ne pas laisser l’initiative de la manière d’aborder certaines périodes de l’histoire aux profs et instituteurs (en cadrant le contenu quand même). Je suis actuellement en vacances dans le midi et une cousine institutrice me faisait remarquer qu’ils (ses collègues et elle) en avaient assez que NS les prennent pour des neuneus qui ne savaient pas enseigner et que le grand Nicolas Président et donc grand éducateur leur dise comment faire…
    – je suis entrain de finir le livre « Petit frère » et je ne sais pas pourquoi tu dis que l’histoire est romancée. Tu as entendu l’auteur en parler ? J’avais compris que c’était à partir d’ une enquête journalistique réelle qu’il avait fait ce roman. A travers ce que l’on peut entendre ici ou là cela semble plausible et cela fait d’ailleurs peur… Et j’aime bien l’analyse d’Eric Zemmour sur la place du juif par rapport à celle des musulmans ou des chrétiens. (sans parler des communistes et des socialistes !)

  • Je trouve qu’il faut à Cilia beaucoup, beaucoup de circonvolutions et de pédagogie pour faire admettre qu’elle est contre la mesure sans ressentir d’animosité envers la personne du président.
    Vous ne trouvez pas ça problématique en soi? Ces difficultés à dire, à se prononcer sur une mesure sans blesser les sensibilités exacerbées?

    Je sais bien que tout le monde ne me croit pas quand je le dis, mais je n’ai vraiment rien contre Sarkozy, je ne me définis pas comme anti-sarko, je trouve ça parfaitement ridicule dans la bouche des autres (même si je ne le leur dis pas forcément, on est en campagne, quand même, je me contente de changer de sujet, que chacun gère ses émotions).
    En revanche, parfois, je n’ai rien contre le fond de sa proposition, l’enseignement de la Shoah est un bon exemple, ou la lettre de Guy Môquet, etc… mais il a des façons de dire et de faire qui sont comme des piques, des appels à vous fiche en l’air. De la provoc quoi. On ne peut pas balayer cela d’un revers de main, en les limitant à « des erreurs de communication » ou à une « méthode de gouvernement » qui impliquerait une part de provocation pour faire réfléchir.

    Il y a des sujets qui ne se prêtent pas à la provoc, auxquels la provoc est néfaste, et tout particulièrement la provoc sur le terrain politique, parce que tout s’y mélange, que critiquer telle position peut passer pour une remise en cause de toute la politique (alors que ce n’est pas le cas).
    Qu’il fasse de la provoc sur le terrain économique et social, pourquoi pas. Sur sa vie privée, ses amis ses amours ses emmerdes, il en fait ce qu’il en veut, et gère les conséquences, en ce qui me concerne ça m’est un peu égal, au pire vous disais-je ça m’amuse.
    Il y en a d’autres pour lesquels lancer une bombe et « voir ce que ça fait » (dixit Emmanuelle Mignon tout de même!) est une grosse grosse grosse erreur. Une faute dangereuse. Dangereuse peut-être pour la stabilité sociale (à force de les accumuler) et dangereuse premièrement pour sa propre capacité à gouverner. Je n’aimerais pas qu’à force de baisser dans les sondages, il ne puisse plus rien faire du tout. On a pas besoin d’un Chirac bis : je suis d’accord avec Jeff!
    Et puis c’est l’histoire de Pierre et le Loup aussi. A force d’avancer, reculer, chanter fortissimo et puis piano, de lancer des commissions et puis des lois, et puis des paillettes et des rolex, plus personne ne croira plus en ce qu’il fait. Dans les sondages, on appelle ça « défaut de lisibilité ».

    La loi TEPA, on peut discuter, ce sont des options, pas les miennes, mais on peut en parler à peu près sereinement, bon. et là de quoi on discute? de la façon d’enseigner la Shoah à des enfants de 10 ans? Alors que tout le monde est d’accord pour le faire? Pourquoi fallait-il absolument arriver avec une mesure emblématique à poser sur la table comme un coup de poing, un sceau sarkozyste? Pourquoi faut-il imprimer à ce sujet une marque personnelle du président? Qu’est-ce que ça apporte au débat?
    Résultat, tout le monde s’énerve et on convoque une commission.
    Résultat bis, ceux qui s’étaient énervés avant se demandent à quoi joue le président et ça c’est super grave!

    Je suis vraiment très frappée par les réactions autour de moi ces temps-ci, non pas de ceux qui de toute façon n’aimaient pas Sarkozy avant, mais de ceux qui ont voté pour lui ou qui se fichent de la politique en général. Je n’aime pas qu’on parle du président de la république comme ça, je dois avoir un vieux fond de légitimisme. Le manque de respect, ça me pose un problème.
    Et c’est à lui de ne pas laisser prise. L’opposition, et son aspect parfois hystérique, parlerait dans le vide s’il ne laissait pas prise.

    Donc la remarque sur les enfants de 10 ans à qui on confie nommément la mémoire d’un petit juif trucidé en raison de sa seule naissance, j’appelle ça (gentiment) une connerie, donc. Lui et son cabinet aussi, d’ailleurs : c’est bien pour ça qu’il est revenu dessus. Et dans un deuxième temps, disais-je plus haut, mon sang se glace à l’idée que mon président, le président de ma république, puisse sortir des choses pareilles en discours officiel.
    A ce sujet, une réaction de maman : http://penseesderonde.mabulle.com/index.php/2008/02/20/119998-obscene

  • Pour ce qui est des circonvolutions, il y a deux hypothèses :

    – cilia est victime d’un odieux terrorisme intellectuel sarkozyste;

    – cilia n’a pas envie d’être assimilée aux anti-sarkos hystériques, ou à une lâcheuse dans la tempête.

    « L’opposition, et son aspect parfois hystérique, parlerait dans le vide s’il ne laissait pas prise »

    On croyait bêtement que François Bayrou et le Modem avaient résolu d’être pour ce qui est bien et pô pour ce qui est pô bien. Pas d’être hystérique. Comme lorsque François Bayrou s’empresse de dénoncer des propos à peine révélés, et aussitôt démentis… Mais bon, hein, c’est pas par esprit de polémique qu’il le fait, hein, c’est pour le bien du pays.

  • Ai-je parlé de François Bayrou, Koz?
    Ai-je fait référence, ou employé un mot qu’il aurait récemment employé? (à part mais ou et donc or ni car espèce d’ergoteur je te vois venir)
    Ai-je dit que Cilia était victime de quoi que ce soit?

    A un autre moment, et avant de me faire lyncher (dois-je ajouter un smiley), j’ai dit qu’à mon avis il n’y avait pas eu d’hystérie dans la réaction de Bayrou (première partie de l’interview en question, pour la suite j’ai émis des réserves). Là ce n’est plus de ça dont on parle.

    Il se trouve que comme tout le monde ici il m’arrive de penser par moi-même. Il me semble que c’est le type de sujet sur lequel il est très difficile de se positionner en nuances, tout particulièrement dans le cas de Sarkozy qui, tu le mets en gras (c’est plus du soulignage) fait l’objet de pas mal d’attaques tous azimuts.
    Pour moi c’est un indicateur important.

  • Excuse moi de te demander pardon mais en ce qui concerne : « Vous ne trouvez pas ça problématique en soi? Ces difficultés à dire, à se prononcer sur une mesure sans blesser les sensibilités exacerbées? » et dès lors qu’il s’agit de Bayrou, j’ai un peu du mal a pensé que ce n’est pas l’hôpital qui se moque des plus gros donateurs aux restaux du coeur.

  • @Koz

    « Je relève simplement que certains qui s’indignent au moindre propos de Sarko sont restés silencieux sur ce sujet. »
    […]
    « Et en tout cas, de la part des personnes concernées, moins de procès d’intention en partialité à mon égard, puisqu’ils ne paraissent pas spécialement qualifiés pour ça. »

    1/ Je ne me sens pas visé non plus puisque je ne m’indigne pas au *moindre* propos de Sarkozy 🙂

    2/ En ce qui concerne les propos de JD Vincent qui vous occupent tant… je m’interroge… Ça ressemble quand même un poil à la technique du calamar tentant d’échapper à sa proie.

    Bien évidemment ces propos sont parfaitement condamnables mais… car il y a toujours un mais 🙂

    Pourquoi les mettre au même niveau que ceux du président de la république dans la nécessité qu’il y aurait à les commenter ou à en faire la une des journaux?

    Pourquoi tant vouloir considérer que les propos d’un inconnu méritent qu’on s’y attarde (vous le connaissiez avant ce type? Pas moi mais je regarde très peu la télé alors je ne suis pas forcément une référence).

    Vous conviendrez peut être qu’il en va autrement quand il s’agit du président.

    Sinon, pour rester dans la polémique, la récente sailli de Rama Yade sur la gauche qui s’en prendrait à elle à cause de sa couleur de peau… c’est de l’hystérie ?
    🙂

  • Epo, même remarque. Lisette, c’est Lisette. Bayrou, c’est Bayrou. Quand Lisette parle de Bayrou, Lisette met les lettres B A Y R O U à la suite dans le post, et éventuellement elle foire ses citations et se fait engueuler.
    Et puis des fois aussi, Lisette elle se pose des questions, toute seule, comme une grande, sans forcément penser à ce que dit son chef. Et elle se dit que quand même il y a des trucs qui ne vont pas là.
    En l’occurrence, ça m’inquiète pour de vrai d’entendre les gens caner sur le président. Un peu ça va. Quand c’est plusieurs personnes en quelques jours qui le trouvent « bizarre » ou que « il a vraiment un problème ce gars-là », je finis par me dire que ça la fout carrément mal et que vraiment, vraiment, il est temps qu’il arrête Sarko. Et non c’est pas que l’opposition et ses manoeuvres machiavéliques qui font ça.
    Je finirais par le prier d’appliquer son programme et de faire toutes ses ruptures, du moment qu’il arrête ses piques mémorielles ou théologico-morales. En fait, il est trop fort ce mec. Oui, sarko, de la TEPA, vazy lâches toi sur le budget (de toute façon le FMI change de doctrine because gros gros pb en vue pour tout le monde), vazy Sarko, donne-moi des flics dans les banlieues et fais des tas de reconduites aux frontières même de gens qui sont venus en touristes!
    Mais sinon, ferme-la s’il te plaît, ferme-la.

  • L’hystérie, pardon, mais ce n’est pas Bayrou.
    Quand tu dis qu’il pontifie, je suis plus d’accord. Quand tu dis qu’il prend des postures de moraliste et de censeur du bien et du mal qui peuvent être horripilantes, je suis d’accord aussi.
    Mais il ne me semble pas qu’il soit hystérique, non.

    Par ailleurs, je sais bien que François Bayrou t’agace beaucoup beaucoup, mais je t’assure que pour la plupart des gens, ceux qui suivent l’actualité politique distraitement, 80% de la population, on ne l’entend pas du tout.
    Ce n’est pas l’opposition qui crée le malaise.

  • Un blog édité par la Fondation pour l’Innovation Politique 🙄

    On en apprend d’ailleurs davantage sur l’inconnue de Khazan :

    Professeur de physiologie à la faculté de médecine de l’Université de Paris XI, Jean-Didier Vincent est de 1991 à 2004 directeur de l’Institut de neurobiologie Alfred Fessard du CNRS. Il est également membre de l’Institut (Académie des sciences) et membre de l’Académie nationale de Médecine. Il est président du conseil national des programmes au ministère de l’éducation nationale depuis 2002, membre du comité d’éthique des sciences du CNRS (COMETS), du comité d’éthique et de précaution pour les applications de la recherche agronomique de l’INRA (COMEPRA), et membre de la Société des explorateurs français. Jean-Didier Vincent a beaucoup contribué au développement de la neuroendocrinologie qui comprend l’étude des interactions entre hormones et système nerveux, le cerveau étant considéré comme une glande endocrine. Il a écrit plusieurs ouvrages, dont La biologie des passions, et de nombreux articles. Depuis 2004, Jean-Didier Vincent est membre du Directoire de la Fondation pour l’innovation politique.


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  • « Mais il ne me semble pas qu’il soit hystérique, non. »

    Je te laisse juger, au vu de l’épisode RSA.
    Par ailleurs, tu n’auras pas manqué de relever qu’il est le premier (ou deuxième, après Royal) sur toutes les petites polémiques.

    Pas hystérique ? En tout cas, pas serein non plus.

  • « Le mémorial de Yad Vashem dédié aux victimes du génocide nazi a apporté son soutien à l’idée du président français Nicolas Sarkozy de confier aux enfants en dernière année à l’école primaire la mémoire d’un des 11.000 enfants juifs de France tués pendant l’Holocauste. »

    .

    Sont trop cons à Yad Vashem. Puisqu’on leur dit que la mesure est ignoble et insoutenable.

  • Les gens de Yad Vashem sont les gardiens de la mémoire du génocide, il serait surprenant qu’ils s’opposent à une idée qui va dans le sens de leur mission. Par contre, ils ne sont pas, que je sache, responsables du fonctionnement de l’école en France.

    Enfin, vu les réactions, vu les sondages, on peut s’attendre à un enterrement de première classe pour cette vraiment fausse bonne idée. Et on pourra passer à quelquechose de plus sérieux. Enfin, j’espère: on dirait que le gouvernement ne sait plus produire autre chose que des sujets de polémique stérile par les temps qui courent. Ce n’est pourtant pas l’opposition qui l’oblige à se tirer des balles dans le pied ?

  • J’ai mis un commentaire moi aussi sur le blog de M. Vincent

    ( avec un peu de mal pour différencier les lettres à ajouter comme sur l’image…)

  • C’est vrai qu’il y a quelques connexions. Mais je garde encore rancune à Rioufol de son emballement malvenu sur les cloches de Sartrouville (cf « recherche » pour ceux qui se demandent de quoi je parle)

  • Je n’ai pas ajouté de com sur le site de M Vincent, parce que je n’ai pas bien vu le rapport entre le post et les commentaires sur l’assassinat de NS.

    En ce qui concerne la politique des sondages, je n’arrive pas à comprendre comment des sondages, effectués après un matraquage médiatique contre l’idée peuvent être pris en compte.
    Un sondage n’est pas un référendum, que je sache !

    Enfin l’hystérie médiatique continue, ce n’est plus à propos de la Shoah, les français ont déjà oublié, mais pour autre chose : chaque jour, un fait frappant les esprits et donc accablant le président, est en Une des journaux.
    Vivement la fin des élections municipales et cantonales !
    Il paraît que NS a -encore- baissé de 9 points. Je serais curieuse de savoir combien il a perdu en 10 mois : 110, 120 points ?
    Et tous les journaux , dans leur hystérie collective ne parlent ce matin que du « t’as qu’a te casser, connard » à un pauvre homme qui se pressait vers le président mais qui estimait qu’être touché le salirait…et non pas du discours, intéressant du Président.
    ça, c’est de l’information….

  • @ Tara
    Je me suis amusée ce matin à regarder le nombre de commentaires sur des articles vraiment intéressants et de le comparer à ceux sur cette péripétie au Salon de l’Agriculture. Edifiant !
    Le Général avait raison de comparer les français à certains animaux, que je ne citerai pas, par respect pour le fétichisme de Koz … 🙂
    Les journalistes ne font que surfer sur cet état d’abêtissement et de voyeurisme généralisé.

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