En matière de toasts, je connais celui que l’on attribue à la cavalerie, et qui serait adapté à un général de ladite arme. Il serait toutefois, à l’ouïr les réactions féminines, cavalier. Aussi nous ne le reprendrons pas sur ce blog, qui peut être lu indifféremment par les femmes et les enfants.
Si je m’en veux de puiser sans droits au guide des réactions politiques convenues, au sujet de l’incroyable erreur, bavure, drame, de Carcassonne, « mes pensées vont d’abord aux victimes« . Des familles de militaires, j’en connais quelques-unes, et deux plus particulièrement. Des enfants de trois ans, l’âge d’un enfant grièvement touché, j’en connais. Je vois leur visage. Et si je ne cherche pas à les imaginer blessés – ça n’aurait pas de sens – l’effort ne serait pas bien difficile.
Elles vont aussi au sergent de 28 ans qui a commis cette erreur effroyable qui ne le quittera pas, de toute sa vie. Quelles que soient les suites, c’est un jeune homme qui a commis une faute et qui a vu des enfants tomber par cette faute. Alors qu’il devait montrer le professionnalisme de son groupe, il a failli. Et toute sa vie connaîtra un avant et un après cette date maudite. Aujourd’hui, sa tête doit éclater devant l’énormité de ce qui s’est produit. Des erreurs, nous en faisons tous. Mais nous n’avons pas d’armes entre les mains. C’est toute la différence entre lui et nous. Il a commis des fautes, il est sanctionné. C’est normal. Mais ça n’empêche pas d’y penser.
Nicolas Sarkozy s’est « rendu sur les lieux« . A-t-il eu raison, a-t-il eu tort de tenir des propos si durs ? Après tout, des chefs exigeants, on en connaît. Et l’exigence est la moindre des choses vis-à-vis de ceux qui sont versés dans le « métier des armes« , de surcroît dans un régiment d’élite. Mais pointer l’amateurisme de l’armée est excessif. Et dans le contexte de doute actuel, cette excessive sévérité – dans lequel on se prend à distinguer un certain mépris – est malvenue. Il reste toutefois, comme le souligne La Croix, que le scénario de la démonstration impliquant des tirs de rafale vers une foule de civils, comprenant des enfants, même évidemment à blanc, apparaît également très inapproprié. On devine, sans l’approuver, la volonté de faire une démonstration impressionnante.
Il reste que l’armée a subi les conséquences d’un syndrome « Voynet / Canicule » : plutôt en faire trop que pas assez. Et l’on retrouve un peu dans cet épisode, en temps de paix cette fois’ l’usage facile que peut faire le politique de l’obligation de réserve du militaire. Ah c’que c’est bon, d’engueuler une muette !
Un homme en tire les conséquences. Il est bien évident qu’il n’a aucune responsabilité personnelle. On peut transmettre les meilleures instructions aux meilleurs soldats, elles ne seront pas nécessairement appliquées. Au demeurant, puisqu’on demande aux soldats d’obéir et de fermer leur gueule tout en étant prêts à contester un ordre injuste, ce qui touche à ‘exigence de schizophrénie appliquée, on peut craindre que la portée de l’ordre devienne plus relative.
Le Général Cuche a décidé d’assumer une responsabilité que nul n’aurait probablement songé à lui imputer. Ce faisant, il montre un double sens des responsabilités, car en l’endossant, il couvre peut-être aussi d’autres maillons aussi peu directement responsables mais plus proches de l’erreur. Peut-être fait-il aussi valoir une désapprobation qui, tout en étant « exclusivement liée » à l’incident de Carcassonne, est plus générale.
Un dernier mot : la décision, en tout cas, est digne, salutaire, et unanimement saluée. C’est aussi cela la beauté – et le comique – de cette période dans laquelle Nicolas Sarkozy brouille les repères de la gauche. Appliquée à honnir Chirac le corrompu, on la voit prête à saluer en lui un vieux sage à l’africaine. Appliquée à huer le servile PPD, elle nous a joué PPD fait de la résistance. Et voilà qu’elle se pose en gardienne de l’armée, de ses valeurs. J’ai retenu une larme en lisant l’édito de Joffrin.
Demain, la gauche appellera au retour de la droite d’avant, à l’augmentation des dépenses militaires, à la célébration des vraies valeurs. On va même bientôt me dire que je suis de gauche.
On ne m’enlèvera pas de l’idée que Sarko, à traiter les militaires comme il l’a fait, n’a strictement rien compris à ce qu’est l’honneur…
Salut,
merci pour ces réflexions…
il me parait totalement incroyable, et pour tout dire impossible, qu’ils aient pu prévoir de tirer (même à blanc) vers la foule..! Je ne pense que ça ait pu être fait exprès, si ?
Une balle à blanc peut crever un oeil, non ?
Je ne me lancerais pas dans une théorie sur l’antimilitarisme de gauche. La gauche gouvernementale a souvent très bien cohabité avec l’armée: voir Clémenceau, Mitterrand. A cet égard, la période Jospin constitue un peu une exception. Et je ne suis pas sûr que les difficultés d’alors étaient motivées par un quelconque anti-militarisme, mais plutôt par une absence d’intérêt.
En ce qui concerne la gauche non-gouvernementale, c’est très différent.
LOmiG: une balle à blanc ne comporte pas de projectile, mais uniquement une charge de poudre. Le collet de l’étui est pincé, au lieu de ceindre un projectile.
Non non je te rassure tu es de droite par contre pour le Président suis moins sûr. Souvenez vous de ce que disait Carla Bruni-Sarkozy « mon mari est beaucoup moins conservateur que de nombreuses personnes dans son parti ».
Au train où cela va, il va finir par fonder un parti social-démocrate et incarner la gauche du pays.
Rompez.
Sur ce blog de Libé un billet qui recoupe certaines réflexions de Koz. On peut le prendre comme on veut mais il y a quelques points qu’il serait intéressant de débattre. Surtout le deuxième, à mon sens.
http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/05/y-a-t-il-un-ant.html
Bof, j’arrive pas trop à croire à la simple erreur.
Premièrement, lors de tirs à blanc, les Famas doivent avoir un embout blanc, bien visible, fixé à l’extrémité du canon. Ca se voit quand il n’est pas mis.
Deuxièmement, la couleur des chargeurs à blanc est différente de ceux à balles réelles.
Et troisièmement, lors d’un exercice, il faut l’aval d’une autorité supérieure pour qu’un soldat obtienne l’accès à des balles réelles.
Je vois pas trop comment tout un groupe de militaire entraînés, tirant à blanc à moins de vingt mètres du public, peuvent ne pas avoir pris ces précautions. Plus encore, comment le « simple » soldat a pu ne pas voir son embout blanc – ses potes non plus – ne pas remarquer la couleur différente de son chargeur, et avoir accès à des balles réelles ?
C’est pas comme si il avait enrayé son famas et trouvé un autre chargé sans embout par terre et qu’il s’était dit : « chouette, un autre pour remplacer le mien, je vais pouvoir tirer une rafale sur le public ».
J’y crois pas trop. Surtout qu’en une seule rafale, le bonhomme fait quand même 16-17 victimes. Sérieux, vous avez vu le public sur les vidéos ? Il n’est pas packé uniformément, faut limite bien viser quand même.
Je vois pas du tout un militaire commettre autant d’erreurs, ni mêmes les autres militaires le « laisser » en commettre autant. Je suis sûrement parano et beaucoup trop gavé de scénarios complotistes, mais je ne vois la qu’une tentative – réussie – de décrédibiliser l’armée après le buzz autour du livre blanc. Quand ensuite on lit les propos anormalement durs du PDR, je me dis que bon, il y’a peut-être anguille sous roche. Pourquoi j’ai l’impression qu’il essaie de me convaincre de quelque chose ?
Bref, je suis sûrement parano, mais bon, pas clair tout ca.
Erratum : ce n’est pas la couleur des chargeurs, mais la couleur des balles qui est différente. Et le poids aussi. Et enfin, c’est le soldat qui remplit son chargeur.
je lis
Et je ne comprends pas le sous-entendu.
Suggérez vous que Nicolas Sarkosy a demandé à ce qu’on tire à balles réelles dans la foule pour mieux critiquer l’armée ensuite?
Ou suggérez vous qu’il y a eu complot et que sans le dire fermement Nicolas Sarkosy veut nous faire comprendre qu’il n’est pas doute du complot?
Tout ceci me paraît bien confus
J’aimerais autant qu’une théorie conspirationniste ne vienne pas perturber les échanges. Je ne crois pas utile de discuter du fait qu’un militaire puisse volontairement tirer sur les enfants de ses camarades pour discréditer le Livre Blanc, ni que Nicolas Sarkozy puisse demander à un militaire d’abattre des enfants pour discréditer l’armée.
____
Moi non plus. Mais, sans nier l’existence de nuances et d’exceptions, on peut sans trop de difficultés retenir que, traditionnellement, l’antimilitarisme ne se trouve pas à droite.
____
Bon. Ben si tu dis qu’on ne te l’enlèvera pas de l’idée, on n’y perdra pas notre temps. Je pense davantage qu’il est à des années-lumière des militaires et de leur style. En déduire que lui-même ne sait pas ce que c’est que l’honneur, c’est verser dans de l’antisarkozysme rapide.
@ Koz
Pour les propos très durs, il faut quand même revenir à la source et les mesurer par rapports aux faits.
« Il y a eu des négligences inacceptables. Elles devront être sanctionnées » a déclaré ce matin le président Nicolas Sarkozy, après avoir rendu visite à des victimes à l’hôpital de Carcassonne. « La réaction sera rapide et sévère », a-t-il promis. « Ce sont des professionnels, cela ne peut pas rester sans conséquence », a-t-il affirmé. « Je suis consterné par ce qui s’est passé ».
« D’après tout ce que le monde pense, la piste criminelle semble évacuée. Ca n’enlève pas la gravité des choses, les victimes restent les victimes quelles que soient les intentions, que ce soit criminel ou une grande imprudence », a déclaré le président. « Quand je dis ce n’est pas normal, c’est toute la chaîne qui devra s’expliquer, la personne qui a fait ça et l’encadrement », a-t-il souligné. « Disons les choses comme elles sont », a poursuivi le président, « il y a eu un relâchement inacceptable qui a conduit à ce qu’il faut bien appeler un drame qui aurait pu être bien pire. Et je n’ai pas l’intention d’attendre qu’il y ait un jour un drame bien pire pour réagir. La réaction sera rapide et sévère », a-t-il redit. Sur France 3, le président de la République a réitéré ses critiques, sur un ton très ferme. « L’absence de maîtrise de l’organisation de ces journées portes-ouvertes est effrayante ». Il a dénoncé « un relâchement extrêmement grave, tout à fait anormal. C’est invraisemblable (…) je suis resté accablé ».
Les faits eux sont hallucinants si on regarde bien. Mais si on reprend mot à mot, désolé mais je ne vois pas de « violence » inacceptable comme les éditorialistes et politiques de gauche semblent maintenant l’analyser.
On peut parler de négligences, les qualifier d’innaceptables aussi, et demander à ce qu’elles soient sanctionnées avec sévérité et rapidement. Pour une fois également, on peut pointer les carences de l’encadrement et demander en dehors de l’action judiciaire qui suit son cours, que des sanctions soient prises en fonction des responsabilités et non pas que seul le lampiste soit accablé. Et bien entendu, on peut aussi exiger cette sévérité et cette prise de conscience d’un relachement en matière de sécurité extrêmement grave AFIN d’éviter que les mêmes faits se reproduisent.
Personnellement, on va encore dire que je suis sarkoziste, mais je n’enlèverait pas un seul mot de déclaration ci-dessus. Pas le moindre.
On voudrait parler de « petites erreurs, malgré tout compréhensibles, qui devraient être traitées avec indulgence et surtout, pas trop vite » ? Ne pointer que le fautif à titre individuel et non pas la chaîne de commandement ? Si l’on regarde les faits, n’y a-t-il pas eu une légéreté incroyable dans la façon d’organiser cette JPO ? Et devrait-on attendre qu’il y ait un autre drame pour sanctionner non seulement le lampiste mais toute la hiérarchie afin que la seule vague idée d’un relachement en matière de sécurité leur donne des cauchemards pour le restant de leurs jours ?
C’est sur que la méthode consistant à prendre des faits (le discours ferme et adapté), les requalifier (propos d’une extrême violence) pour ensuite les critiquer en soulignant « leurs excès » est une méthode fréquemment employée ces derniers temps. Mais, il ne faudrait pas oublier les circonstances du drame.
Lorsque Royal invite Sarko a se « calmer » sur l’armée, il faut mettre en parallèle les propos tenus par cette dernière et ses actes à l’égard des policiers de Clichy Sous Bois compte tenue de la faute présumée qui leur est reprochée.
Si j’en crois le récit qui en est fait sur le blog défense de libération, l’erreur du militaire est compréhensible sans être évidemment justifiable. Les conséquences en furent dramatiques et elle mérite certainement des procédures pénales et disciplinaires. Mais je ne pense pas qu’elle méritait le battage médiatique qui a été fait. Et il semble que ce battage ait été créé par des hommes politiques sans scrupules, pour utiliser l’accident dans un conflit frontal avec l’armée, et faire passer entre-temps une diminution extrêmement brutale du budget de la défense.
Alors sans doute il n’y a pas de quoi s’étonner. Le président n’avait fait montre d’aucun état d’âme jusqu’ici, même à l’égard de ses plus fervents serviteurs. On assiste au spectacle renouvelé d’un aventurier qui jette le désordre dans tous les corps de l’État (finances, justice, santé, enseignement, audiovisuel, défense,…).
Mais il me paraît relativement anecdotique de ricaner sur la défense de l’armée par la gauche. Sauf à avoir le préjugé ridicule que la gauche ne pût être réellement préoccupée par l’intérêt public, force est de prendre en considération le fond d’inquiétudes qui ne manquent pas de consistance et que seule la gauche exprime pour le moment.
@Eponymus : Vous nous rapportez ici des paroles publiques, nous ne savons rien (sauf fuites) de ce qui s’est dit dans les réunions de travail « privées ».
Eponymus, je fais davantage référence à ça :
Certes, c’est un journaliste de Libé, mais plutôt objectif, et qui disait de lui : « Ces réflexions n’engagent bien sûr que moi, qui ne passe pas pour être très à gauche… »
Propos repris aussi par Le Figaro :
Il a tenu des propos un poil trop globalisants… Et ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit, ou plutôt n’oublie pas ce que j’ai écrit aussi, à savoir
Utiliser la forme du « faut-il attendre un drame pire pour sanctionner ? » ne me paraît pas justifié. Faut-il penser que l’armée se serait soudainement relâchée ? A-t-on connu des incidents graves tels que celui-ci auparavant ? Imagine-t-on qu’il soit somme toute répandu dans notre armée que l’on mélange balles à blanc et balles réelles ? Y a-t-il lieu de penser que ce n’est pas uniquement un incident exceptionnellement grave, mais isolé ? Alors, pourquoi généraliser à ce point ? Il me donne davantage le sentiment de solder un contentieux.
Les enfants grièvement blessés sont les enfants de leurs camarades. Franchement, crois-tu qu’il soit requis de sanctionner la hiérarchie pour que « la seule vague idée d’un relâchement en matière de sécurité leur donne des cauchemars pour le restant de leurs jours » ?
@ Eponymus:
On ne traite pas des militaires, de la même façon que n’importe qui d’autre. Traiter le haut commandement d’amateurs, c’est une insulte qui aurait valu à son auteur une provocation en duel en d’autres temps. Il y a des règles non écrites, des non-dits, des sous-entendus, et dont Sarko, en bon représentant des flics qu’il est et qu’il a été, n’en a rien à foutre. Qu’il ne s’étonne donc pas de l’hostilité croissante des militaires à son égard.
Quant aux carences de l’encadrement, si c’est toute la chaine qui doit sauter, j’espère qu’il ne s’oubliera pas au passage, parce qu’il n’y a pas plus de raison que ce soit un chef d’état major qui saute qu’un chef des armées.
Où est la violence et le mépris dans les propos exactes rapportés de Sarkozy ? Encore heureux qu’il n’ait pas défendu les militaires en disant qu’une telle bavure n’arriverait jamais en mission du fait du professionnalisme de ces derniers !!!
Ne serait-ce encore une affaire du style : « il ne l’a pas dit, mais si on peut imaginer qu’il l’ait dit, alors c’est une trés grave faute de sarkozy de me faire dire çà… »
Les différents medias, dont Le Figaro, rapportent les mêmes déclarations : « Vous êtes des amateurs ! Vous n’êtes pas des professionnels ! »
Ils se trompent tous ?
Il n’est pas anodin qu’Hervé Morin ait préféré reformuler en un « tout ça n’est pas professionnel ».
Et traiter d’amateurs une armée dont on était bien content de pouvoir récupérer la gloire lors de l’opération contre l’acte de piraterie sur le Ponant, en raison d’une défaillance grave mais que l’on peut penser isolée, c’est un propos d’une sévérité que je trouve excessive, et assez méprisante par sa généralisation.
Vous noterez les uns les autres que je n’ai pas repris ses déclarations sur France3 qui, elles, ne m’ont pas semblé déplacées.
On peut ne pas défendre les militaires sur ce coup, on peut les sanctionner, on peut pointer une défaillance, un scénario de démonstration aberrant, sans aller jusque là où il est allé.
je rebondis sur les propos d’Eponymus que j’approuve dans leur intégralité. L’amateurisme dont l’armée a fait preuve est proprement hallucinante, une succession de manquements aussi improbables qu’ injustifiables (dont on peine a croire qu’ils puissent être la véritable explication de ce drame).
étant à la fois fille de militaire et « de gauche » (ceci expliquant peut être cela) je ne peux pas imaginer que l’on puisse avoir une réaction différente de celle du chef d’état.
L’amateurisme dont l’armée a fait preuve est proprement hallucinant. (et non pas « hallucinante » comme je l’ai écris plus haut)
Je serais assez dans la ligne d’eponymus. Mis à part le terme de « relâchement » dont je ne sais pas saisir toute la pertinence.
Il s’est tout de même produit un accident insensé, injustifiable, ‘hallucinant’ pour reprendre epo !
Le tireur, sa hiérarchie, toute l’organisation ont toutes les raisons de louer le destin, qui dans ce drame, a été relativement clément.
On a frôlé la boucherie et il faudrait ne pas avoir de mots trop durs !??
Quant à la démission du Général Cuche, d’après les commentaires, développements qu’on peut lire dans les journaux, et même dans ce billet, elle serait peut-être également liée au contexte actuel, livret blanc, rapports entre Sarko et l’armée…
Si c’est le cas, ça me coupe le souffle. Les victimes auraient-elles été moins ou plus victimes, le fait de programmer un tir à blanc sur des civils aurait été moins ou plus acceptable si nous n’étions pas dans ce contexte politique ??
L’erreur n’est absolument pas compréhensible. C’est bizarre parce que j’ai lu le même blog et j’y ai surtout lu de l’incompréhension (à un point tel d’ailleurs que vont bientôt fleurir des théories du complot comme on peut déjà en lire ici). Parce que il ne s’agit pas d’une erreur mais d’une suite de plusieurs négligences, et cette suite de négligences de la part d’un militaire d’élite et d’un corps d’élite est absolument incompréhensible.
La seule compréhension que l’on peut en avoir, c’est qu’un régiment d’élite est tellement habitué aux armes, aux munitions, à les manipuler, à s’en servir si besoin en opération, que la signification du danger potentiel perd de sa substance. Si la hiérarchie fait semblant d’ignorer ce phénomène elle commet une faute. Quand cette faute se matérialise en drame, c’est qu’un tour de vis est sérieusement nécessaire. On garde des balles par devers soi comme « souvenirs », on truande un peu le comptage au moment de rendre les cartouches inutilisées, on les montre, on frime avec devant des civils. Puis on les planque, on les cache en graillant un chargeur avec une balle à blanc par dessus. On embarque même le chargeur en question dans son treillis avec les autres.
Les militaires, et surtout un corps d’élite, dispose d’un pouvoir absolument exorbitant. Celui de tuer, sans procès, de tirer à vue. Ensuite de faire tuer ses propres hommes dans des opérations suicide. Ce pouvoir exorbitant ne peut être qu’être exercé dans des conditions et un état d’esprit irréprochable. De respecter des règles de sécurité à la lettre, de façon absolue n’a rien d’exorbitant en termes d’exigence. C’est comme ça. C’est la contrepartie.
Lorsqu’un pilote de ligne fait une faute même sans conséquence, les procédures de sécurité internes mises en place depuis quelques années impliquent un examen complet de tous les éléments ayant pu amener à la faute, y compris la responsabilité hiérarchique. D’autres professions devraient faire l’objet de la même attention. Je pense aux médecins et aux personnes irradiées à l’hôpital d’Epinal pour ne citer qu’un exemple. Je pense aussi aux bavures policières lorsqu’elles sont avérées même si certaines n’ont pas de conséquences (une simple baffe à un prévenu devrait être sanctionnée avec une sévérité exemplaire). Quand un vieux se fait maltraiter dans une maison de retraite, c’est tout une hiérarchie qui doit être examinée, parce que cela veut dire que l’on permet à un certain état d’esprit d’y regner.
Cela ne va pas sans une revalorisation de ces professions qui étaient autrefois auréolées d’une certaine aura. Mais qui a commencé à saper et à dévaloriser le travail sérieux d’un flic ? Ou le fait qu’un type puisse risquer sa vie pour sauver un expat au Tchad ou ailleurs ? Qui trouve des excuses à de la caillera qui balance des parpaings sur des pompiers ou des médecins dans des cités ?
Merci à Koz d’avoir précisé que ce n’était pas une erreur, mais une faute, que ce soldat allait devoir assumer.
La réaction de NS a été excessive, politicienne (il s’agit de profiter de ce drame pour mater des armées qui regimbent aux remèdes de cheval que veut lui imposer l’Etat).
La démission du Général Cuche comme supérieur a de la g…. Qu’attend Morin, son supérieur, pour l’imiter.
Le général dit qu’elle n’est due qu’au drame de Carcassonne. Il n’est pas interdit de penser qu’elle est aussi due à la façon indigne dont NS s’est comportée avec les généraux lors de sa descente sur Carcassonne.
Cynisme, ou manque de self-control ? Ne jamais oublier que c’est quelqu’un qui jouit d’humilier. Se souvenir de la scène dans un commissariat de Toulouse.
et non pas “hallucinante” comme je l’ai écriT plus haut
(et non pas « comme je l’ai écriS plus haut » comme je l’avais écrit plus haut) 😉
@Gasper : on peut pointer le manque de professionnalisme du régiment en question, que ce soit du tireur, du responsable des munitions, ou de l’idiot qui a autorisé des tirs en direction de la foule même à blanc, mais accuser l’armée de terre dans sa globalité d’amateurisme, c’est assez excessif tout de même, ne trouvez-vous pas ?
Bob, nous sommes d’accord, je ne comprends pas les propos de Sarkozy comme concernant l’ensemble des armées. Je les comprends dans leur contexte, celui du drame hallucinant de Carcassonne, pour lequel doit être déterminée la responsabilité du régiment et de sa hiérarchie.
Il ne s’agit pas de minimiser la faute d’un militaire. Ni d’oublier qu’il a agit dans un cadre hiérarchisé. Dans le cas d’un tel drame, c’est sur que c’est toute l’organisation de la démonstration publique de force qui doit (et est) mise sous enquête.
Je partage avec Eponymus que l’exigence de sécurité doit être absolue pour des hommes et des femmes qui peuvent donner (et recevoir) la mort.
Je partageais par ailleurs avec Jacques Chirac son côté « fana-mili » (et, sans paradoxe, son « non » à l’Irak). Sans attendre le même engouement pour l’institution de la part de Nicolas Sarkozy, j’en espère une meilleure compréhension que celle qu’il a montré jusqu’à maintenant.
Si, dans leur grande majorité, je pense les français toujours très attachés à leur armée et leurs soldats, de ce que je connais de l’institution, de nombreux militaires ont eux du mal à rester attachés à l’armée. Les raisons sont multiples (matériel, effectifs, financement, carrière, formation des cadres etc.) mais il n’en reste pas moins que le fossé entre l’État et son armée est en train de devenir un gouffre.
Les deux situations ne devraient pas s’effacer l’une, l’autre. Une mise à plat des procédures militaires et un contrôle hiérarchique renforcé me semble une réponse
minimum au drame de Carcassonne.
Que ce travail ne dispense pas de continuer une réflexion en profondeur, y compris dans la société civile, sur le rôle de l’armée, son fonctionnement (interne et en relation avec la société), son financement et les décisions politiques qui encadrent ou décident son utilisation.
Comme Koz, j’ai une pensée pour les victimes et une pour le sergent. Et une grande aussi pour tous nos militaires, surtout ceux en Opex.
Quant au général Cuche: mes respects.
PS: @Pablo : merci pour le lien
ps2: @Koz : je regrette que les femmes ne voient pas dans le toast des cavaliers l’hommage qui leur est rendu
C’est vraiment une histoire horrible, je n’arrête pas d’y penser. Merci Koz de parler à la fois des victimes, de leur âge, et de l’horreur dans laquelle ce garçon doit être.
Arthur, c’est effectivement incroyable, mais il faut quand même bien admettre que ça s’est produit.
Sur le traitement politique : je pense comme Autheuil que Sarkozy en a rajouté un brin, et on dirait que ce n’est pas étranger à la démission de Mr Cuche (qui sinon aurait peut-être attendu les conclusions de l’enquête). C’est peut-être une façon de rappeler qui est le chef des armées, après les péripéties récentes.
Appelez ça comme vous voudrez, mais je ne peux pas m’empêcher de comparer avec la façon dont Villiers Le Bel a été traité, et de ce que les politiques ont dit de la police à ce moment là. Il s’avère aujourd’hui que la version policière était erronée.
Quand un pilote de ligne commet une erreur, dit-on aux pilotes de ligne qu’ils sont des irresponsables, des amateurs, pas des professionnels ?
Idem pour les policiers. Quand un policier commet une bavure, Nicolas Sarkozy dit-il au Directeur de la Police Nationale qu’ils sont des irresponsables, des amateurs, pas des professionnels ?
Idem pour la maison de retraite, idem pour…, idem pour…, idem pour…
On peut faire tout ce que tu dis, reprendre toute la chaîne de commandement, re-vérifier toutes les procédures internes, sans se montrer inutilement généralisant.
C’est bien toute la différence, pour moi, Gasper. Que le commandement local soit irresponsable, amateur, pas professionnel, ça ne me choque pas de le dire. La seule idée de ce scénario dans lequel on tire sur la foule est aberrante. Mais en s’adressant au Général Cuche, c’est à toute l’armée qu’il s’adressait. Et si, bien sûr, je n’étais pas sur place, j’ai tendance à croire que tels sont bien les propos prononcés.
—–
Philo, nous sommes d’accord.
Y compris sur le toast. Les femmes sont tout de même parfois inutilement susceptibles.
@koz et Philo:
« à nos chevaux, à nos femmes, et à ceux qui les montent »
c’est vrai que le coté « hommage » m’échappe un peu, toute susceptibilité mise à part, bien entendu 😉
Ahaahh ! Pris sur le fait d’une généralisation inappropriée Koz !
‘Certaines’ femmes sont tout de même parfois inutilement susceptibles 😉
Là ou tu vois l’opprobre jetée sur l’armée toute en entière, je vois une déclaration faite au chef d’état major (qui tu en conviendra peut être) est de près ou de loin concerné par le drame de Carcassonne.
Comme le suggère Eponymus, il me parait évident que l’habitude du maniement des armes diminue la conscience de leur dangerosité.
Quiconque dispose d’une arme à feu, qu’il manipule régulièrement, ne me contredira pas si je dis que l’appréhension qu’il pouvait avoir quand il a l’a acquise s’est estompée ensuite au fil du temps.
On entend dire que pour chaque cartouche tirée par un soldat, on devrait pouvoir compter l’étui vide. Est-on sérieux ? Pour chaque soldat d’élite qui tire peut-être 500 cartouches régulièrement, il faudrait compter des milliers d’étuis pour s’assurer qu’aucun ne manque ?
L’erreur gravissime, dans cette affaire, à mon sens, et qui, à mon sens, justifie le courroux du président de la République, c’est le manque de contrôle des munitions et chargeurs avant un exercice tout de même exceptionnel.
Je m’explique. Il existe des principes de bases lorsqu’on manipule une arme à feu, des règles de sécurité. Le principe de base est de toujours considérer une arme comme chargée (de vraies munitions) tant que la preuve du contraire n’a pas été faite. De ce principe découle deux règles de base : on ne la manipule qu’en direction d’une zone de sécurité (c’est à dire où ne se trouve personne !), on conserve le doigt le long du pontet tant qu’on ne désire pas faire feu (qui n’importe pas dans l’affaire de Carcassonne).
Ici, des professionnels ont oublié de vérifier systématiquement le contenu de l’ensemble des chargeurs qu’avaient les militaires sur eux avant l’exercice, et ceci à plus forte raison qu’ils avaient prévu dans l’exercice de faire feu en direction du public.
Le problème à mon sens est là.
Savoir s’il est possible qu’après un exercice, un soldat omette de rendre des cartouches qui n’ont pas été tirée est secondaire. Cela me parait inévitable, les exercices de tir constituent une activité régulière pour les soldats, le compte systématisé des étuis vide serait sans doute incroyablement contraignant.
Savoir s’il est possible que, en simulation d’opération, à l’occasion d’un rechargement d’urgence, il est possible qu’un soldat ne soupèse pas un chargeur afin de s’assurer qu’il contienne des munitions à blanc, me semble plus qu’accessoire.
Par contre, ne pas vérifier le contenu de l’ensemble des chargeurs dans le cadre d’une démonstration/d’un exercice où il est prévu de faire feu en direction de personnes, ça, c’est une erreur grave. La confiance n’exclus pas le contrôle ; un contrôle aurait du être fait.
Ben moi elle me parait plus qu’amplement justifiée, y compris sur le manque de professionalisme de cette arme. L’arme s’est bel et bien relâchée. Pas soudainement, mais relâchée en termes de professionnalisme, le drame le prouve par plusieurs de ces aspects.
Il faut lire les témoignages de certains militaires justement sur le même blog pour s’en rendre compte. Après les exercices de tir, le sous off rend les munitions « au poids » plutôt que de les comptabiliser une par une selon la procédure. Les « souvenirs » de cet ordre sont une habitude. J’en passe – sur les forums certains témoignages sont accablants, non pas sur le régiment de Carcassone mais pour l’ensemble du corps et font preuve d’un certain état d’esprit que l’on peut au minimum qualifié de relâchement. L’armée peut être un joyeux bordel parfois. Avant l’armée de métier, comme on avait affaire à des appellés, les contrôles étaient cependant hyper stricts, maintenant comme on a affaire à des gens « supposés savoir ce qu’ils font » on constate bel et bien un relâchement.
L’agencement de cette démonstration avec un plastron devant être pris pour cible localisé au milieu des badauds. L’utilisation du Famas en mode rafale illimitée au lieu du 3 coups dans ce type d’opération (probablement parce que ça fait plus « guerre »). etc.
Bien entendu, aucun n’a mesuré les conséquences possibles, puisque comme tu le soulignes des enfants de ces mêmes militaires se trouvaient dans le public. Mais n’est-ce pas le propre du pro de penser aux détails ? N’est-ce pas le propre du pro de respecter des procédures éprouvées à la lettre même si dans 99,9% des cas elles ne « servent à rien » ? Dans ce cas, qu’appelles-tu « professionnalisme » ?
Sur le ton employé dans un entretien plus privé que la déclaration publique ? Wooow ! Dans l’armée bien sur, on ne parle pas rudement. On prend soin des petits problèmes de susceptibilité du soldat. On lui envoie un psy lorsque un supérieur s’est mis un peu en colère lorsque le soldat a simplement échappée son arme par terre au mileu d’un défilé. On le console avec des friandises et un calin sur les genoux lorsqu’il fait une grosse connerie et que l’adjudant lui a fait les gros yeux. On est doux, compréhensif, soyeux, satiné dans l’armée.
« Mais bor…, espèce de gros c…, vous allez vous retirer les d du c et me faire une enquête serrée et me planter quelques têtes au bout d’une pique dans la semaine et resserer les boulons. Et comment ça se fait que c’est moi qui doit prononcer ses mots là. » aurait été plus approprié.
En fait, cette rudesse calculée, cette intrangisance répond parfaitement à la responsabilité allant de pair avec les dangers potentiels que l’on manipule, avec la question qui se pose en opération en termes de vie ou de mort. Le fait de pouvoir supporter cette intrangisance, de ne pas aller pleurer dans les jupes de sa mère est aussi un élément de fierté qui donne à l’armée une certaine grandeur malgré sa nature violente intrinsèque.
S’ils ne rendent pas les cartouches c’est aussi parfois que ça les amuse de les garder… si j’ai bien compris. Pour montrer. Comme ça.
Quand ils se font prendre avec ce genre de chose, ils sont sévèrement punis (normalement)… mais on ne vérifie pas tout le monde tout le temps.
Et de toute façon, je crois que qqn l’a dit plus haut, normalement c’est impossible de confondre : pas le même poids ni la même couleur!
C’est un accident qui relève de l’improbable. Il y avait une chance sur un milliard… et c’est pour cela, parce qu’il existe cette chance sur un milliard, qu’on ne fait pas des choses comme :
– imaginer une mise en scène réaliste avec un méchant qui sort de la foule
– tirer en direction de la foule (d’autant qu’en conditions réelles, Vigipirate par exemple, leurs chargeurs sont remplis de vraies balles… mais qu’ils n’ont pas le droit de tirer, justement pour ne blesser personne, en particulier dans les transports en commun où les ricochets sont imprévisibles)
Enclume, le sergent en question est précisément en charge de la gestion des munitions. On sait maintenant que ce n’était pas la meilleure affectation pour lui, mais en l’occurrence, celui qui vérifiait les chargeurs et tout ça, c’était lui.
Ce ne sont donc pas « des professionnels » qui ont oublié mais « un professionnel ».
En outre ce que vous décrivez témoigne d’une chose : (i) il existe des procédures, (ii) dans ce cas précis, elles n’ont pas été respectées. On ne peut pas extrapoler.
Et je maintiens : si des sanctions ont tout lieu d’être prises, il était inutile de généraliser le propos comme Sarko l’a fait.
___
C’est comme dans le film, gasper, Cuche est juste pluriel ? « Vous êtes des », ça ne s’adresse qu’à lui ?
____
Gasper, je crois que vous minorez la vénération que les cavaliers ont pour leur monture.
____
Ah non ! J’ai dit « parfois ». Or, toutes les femmes sont parfois inutilement susceptibles.
J’aurais même dû dire « souvent ».
___
Epo, Sarkozy aurait pu employer les termes que tu suggères, ça ne m’aurait pas gêné. Je ne vais pas répéter à chaque commentaire que ce qui est problématique, c’est la généralisation. D’autant qu’elle s’inscrit dans un contexte qui laisse penser qu’elle n’est pas foncièrement involontairement vexatoire.
Et je rappelle qu’à l’occasion d’une situation cette fois bien réelle, on a pu, à raison, écrire :
Bien que je comprenne très bien le point de vue de Koz qui associe bonne gestion de Sarkozy et critique de sa sémantique, j’applaudis de toutes mes mains les plusieurs com’s de Eponymus qui décrivent exactement mes pensées sur cet accident déplorable.
L’accident, la faute du sergent, les fautes des chaines de commandement et de contrôles, les responsabilités auraient été les mêmes – exactement les mêmes – s’il y avait eu 8 ou 12 morts.
Et dans ce cas, qu’aurions nous entendu de la part de Royal & co ? …
Que Sarkozy ne maitrisait rien tsétéra tsétéra ….
Les réactions anti-sarko dans cette affaire, comme dans pas mal d’autres, sont pitoyables de couardise, notamment de miss Royal ou de Peillon.
Sarkozy a agi en chef des armées, n’en déplaise à certains, et a – c’est vrai – aussi envoyé un message fort aux corps d’armées.
Un bon seau d’eau glacée qui a pour but aussi d’épousseter les têtes.
On se coltine depuis des dizaines d’années des corporatismes dans pratiquement toutes les couches professionnelles, si en plus il faut les laisser s’installer dans l’armée…
Les militaires disent eux-mêmes n’avoir jamais d’états d’âme … nul doute que le message sera passé…
J’approuve sans réserve les mots de Sarkozy, même s’ils sont au pluriel (ce que critique Koz).
propos que Sarkozy aurait tenu en pointant du doigt Cuche…
Tu es convaincu que sarko généralise, je suis convaincue du contraire, sans que l’un et l’autre ne puisse apporter la preuve irréfutable que sa perception est la bonne.
Notre mauvaise foi respective étant ce qu’elle est, tachons de ne pas perdre trop de temps sur ces petits détails sémantiques, à l’origine du fossé qui sépare nos avis bien tranchés sur cette question précisément.
ben oui, je minore… c’est tout moi ça d’ailleurs, pas foutue de rendre leur juste place aux choses…
Ben non, hein, Gasper, je maintiens, même si je note votre défense passionnée de Sarko 😉
Lorsque Sarko s’adresse à une personne qui n’a vu ni de près ni de loin l’organisation de la démo de Carcassonne en lui disant « vous êtes des amateurs », c’est qu’il s’adresse à l’ensemble des militaires. S’il s’était adressé au commandant du régiment en question, on n’aurait pas pu le dire. Je pense que Cuche a très bien compris ce que Sarko voulait dire.
Ca, je dois avouer que je n’ai pas rédigé mon billet en considération des réactions de Madame Royal.
Je tiens à souligner l’élégance de Cilia.
Les hommes ne sont pas susceptibles. Certains hommes ne sont pas susceptibles. Certains hommes parfois ne sont pas toujours à l’abri d’être un peu susceptibles.
A propos de la généralisation, je répète quand même : il me semble quand même que Sarkozy a un peu plus réagit, ou réagit un peu plus vivement… sur ce cas-là de faute professionnelle (on est tous d’accord sur ce point) que, par exemple, sur ce qui s’est passé à Villiers Le Bel. Il se trouve que le même jour, on apprenait la démission du Gal Cuche, et que les policiers en cause dans l’accident de Villiers Le Bel étaient en infraction au code de la route et avaient menti à ce sujet pendant des mois : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/07/01/01016-20080701ARTFIG00412-villiers-le-bel-la-parole-des-deux-policiers-mise-en-doute.php
Vous souvenez vous de ce qui s’était passé à ce moment-là? C’est Fillon qui s’était déplacé, et il y avait eu plusieurs messages de fermeté à l’égard de la population, et un rappel du travail important accompli par les policiers au jour le jour. Plus la saisine d’un juge rapidement, au bout de trois jours, ce que rappelle le Monde.
Il ne m’a pas semblé à l’époque que le gouvernement avait sous-réagi sur la question. Il m’avait semblé normal qu’on rappelle l’importance des policiers.
En comparaison, pardon d’être susceptible comme une femme, mais je trouve que les militaires dans leur ensemble sont un peu maltraités.
Et à la DGPN, personne ne démissionne hein. Donc le corps honorable est celui qui dissimule une faute professionnelle pendant des mois, et où on ne cherche pas en interne la chaîne de responsabilité. Alors que les gros incompétents, ce sont ces militaires qui annoncent tout de suite la couleur _faute grave_ et en tirent les conséquences _démission du grand chef.
@ eponymus,
J’adhère totalement à tes comms. Et en prime, maintenant, j’ai saisi la pertinence du mot relâchement.
@ Koz,
Je ne te comprends pas. J’ai l’impression que tu défends une certaine délimitation des responsabilités en chargeant particulièrement le tireur qui était également responsable de la vérification des chargeurs.
Mais enfin, l’organisation d’une JPA, la mise en scène des tirs de démonstration, cette présence massive et exceptionnelle de civils, tous ces éléments communs à tous les régiments qui en organisent ne relèveraient que de la responsabilité de deux trois gus locaux bien identifiés ? ?
Tu ne penses pas que cette organisation de faux tirs sur une foule relève plus d’une mentalité plus globale que celle de la seule caserne de Carcassonne ?
Je ne pense pas que ce soit nécessaire de revenir sur les propos de Peillon ou Royal, ils ne méritent même pas à ce qu’on s’y attarde et sont indignes de figures de l’opposition.
Et toc.
[ca, c’était en réaction au com’ de Lisette]
_____
Je ne peux que me répéter, et répéter ce qui me semble évident : le sergent est le premier responsable, lourdement responsable; l’encadrement qui a mis au point un tel scénario est également responsable. Mais ce n’est pas une raison pour dire à l’ensemble des militaires que ce sont des amateurs.
Et non, je ne pense pas que des séances de démonstration prévoient de manière habituelle que l’on tire une rafale, même à blanc, vers des civils. Je ne vois d’ailleurs rien qui permette de le dire. Et pour connaître quelques militaires, j’ai plutôt tendance à penser le contraire.
Il faut reconnaître que descendre des gens au cours d’ une journée « portes ouvertes », c’ est tout de même énorme.
Il y a quand même de quoi piquer une sacrée roupette non ?
Oui, je pense que Sarko n’ aurait pas dû y aller. Mais les mêmes jocrisses qui critiquent son emportement auraient encore villipendé le « chef-des-armées-qui-ne-fait rien ».
Alors quand j’ entends Quilès regretter que Sarkozy jette l’ opprobe (sic) sur l’ armée … Heureusement qu’ il a ça à dire aprés que le Livre Blanc sur la Défense ait laissé les socialistes sans beaucoup d’ arguments.
Oui, le général Cuche n’ avait pas à démissionner. Mais voilà, l’ honneur d’ un officier, cela existe encore. La mode du « responsable, pas coupable » (donc je reste) n’ a pas encore tout atteint
Koz,
Tu écris que « le sergent en question est précisément en charge de la gestion des munitions. On sait maintenant que ce n’était pas la meilleure affectation pour lui, mais en l’occurrence, celui qui vérifiait les chargeurs et tout ça, c’était lui Ce ne sont donc pas “des professionnels” qui ont oublié mais “un professionnel”. »
Non, je persiste.
Un contrôle approprié lorsqu’on fait un exercice où l’on tire en direction d’une foule, c’est un contrôle fait par un pair ou un supérieur.
Si c’est la procédure que celui qui tire soit aussi celui qui vérifie le contenu des chargeurs, alors cette procédure est d’un amateurisme flagrant.
merci Koz de réfuter la thèse du complot.
j’ai tenté de le faire plus poliment, en traitant ce point de vue de confus. Vous l’avez dit plus sévèrement que moi et je vous en remercie.
Entièrement OK avec Gasper
A lui et à ses hommes qui étaient là à Carcassonne et qui ont préparé la fête. Pas à tous les militaires de France et de Navarre
Moi aussi, d’autant que je suis certaine que s’il ne s’était pas déplacé, s’il n’avait rien dit, on l’aurait critiqué de n’avoir rien fait ni rien dit en tant que chef des armées.
Il me paraît hallucinant qu’on puisse inventer une telle démonstration, fut elle avec des balles à blanc.
Rien que cela est non professionnel.
J’adhère à la totalité des com d’Epo.
Ce qui ne m’empêche pas d’imaginer le drame que vit aussi celui qui a tiré et sur ce point je vous rejoints Koz.
« je maintiens » très franchement, le contraire m’aurait étonnée. Je m’autorise une seule petite recommandation: ne pas présenter la généralisation du propos comme un fait, mais comme un point de vue. enfin bon, c’est juste un avis…
Quant à ma défense passionnée de sarko, je me surprends moi même, d’autant que ça fait 2 fois en 2 jours.
Depuis mai 2007, serais je doucement devenue une adepte de la méthode brutale, clivante et vexatoire de Sarkozy??
Lisette,
Tu voudrais que le DGPN démissionne parce qu’un véhicule de police circulant à 64 kmh a reversé un deux-roue circulant à la même allure, monté par deux personnes sans casque, et lui refusant la priorité ?
Il faut arrêter d’écouter l’avocat de Ségolène Royal pour qui 64 kmh serait à présent une mise en danger délibérée de la vie d’autrui !
@Lisette
La hiérarchie n’est pas responsable des policiers qui ne respectent pas le code de la route. Elle serait reponsable si elle laissait sciemment des policiers conduire sans permis.
La hiérarchie militaire n’est pas responsable de l’erreur (individuelle) de chargeur. Mais elle est responsable de laisser mettre en place des scénarios où on vise la foule…
C’est à mon sens la plus grave et la seule erreur vraiment impardonnable de cette triste affaire…
Tara…
Ni lui ni « ses hommes » n’étaient présents à Carcassonne.
Mais est-il si difficile de comprendre que je puisse trouver fondé de chercher à déterminer les responsabilités, tant du sergent que de son encadrement, fondé de se déplacer, fondé de sanctionner non seulement le sergent mais ceux qui ont pu organiser une telle manifestation, et infondé de traiter l’Armée de Terre d’amateurs ?
J’espère, Erick, que ce n’est pas de mon billet que vous déduisez cela.
___
Enclume, par-delà les évènements de Villiers-le-Bel, j’appuie ce que que veut dire Lisette : les policiers sont défendus par principe (que ce soit à Villiers-le-Bel ou ailleurs), les militaires ont été immédiatement, et jusqu’au plus haut niveau, accablés. Il y a là une évidente différence de traitement.
Enclume, je crois définitivement que Royal n’a rien à voir avec le Schmilblick.
Je ne demande à personne de démissionner. Je note juste que le même jour, il a été question de deux fautes professionnelles graves (et à mon avis tout autant l’une que l’autre) dans deux corps censés protéger les citoyens. (les mecs étaient au-dessus de la limite de vitesse, sans raison, et arrivaient à un carrefour en accélérant. Je te rappelle qui est le ministre de l’intérieur qui a fait de ce genre de truc une priorité ou bien ça va? Tu ne penses peut-être pas que ça valait le coup? moi si)
Dans un cas, la faute s’est aggravée ensuite d’un mensonge. On dit rien.
Dans l’autre cas, on parle tout de suite de faute, un grand chef démissionne, et le chef de l’Etat parle d’une armée d’incompétents.
Je trouve qu’il y a une légère dyssimétrie là. C’était vraiment pas la peine d’aller aussi loin. Mais je pense que c’est voulu, politiquement, pour réaffirmer l’autorité du chef des armées après les contestations à propos du Livre Blanc.
@ Koz,
Voilà ! C’est donc bien que nos avis divergent sur le fond.
Une procédure n’est pas élaborée et améliorée au fil du temps pour pouvoir déterminer aisément qui est responsable plus qu’un autre. En tout cas, ce n’est pas ainsi que je le conçois.
Au contraire, elle l’est en fonction de la réalité, de l’expérience de ce qu’est la réalité des hommes et de la réalité des opérations.
C’est à dire qu’une procédure, pour être de qualité, doit avant tout tenir compte des erreurs possibles, les prévoir, donc en annuler le risque au maximum !
@ Lisette,
Absolument d’accord avec toi pour le suivi de l’affaire de Villiers-le-Bel !
Sorry Koz si c’est un peu hors-sujet…mais pas tant que ça..
Cilia, je crois que c’est le cas.
J’étais avec mon papa à moi dimanche à l’heure des infos. Ce genre de chose est théoriquement impossible.
On ne peut pas confondre des balles à blanc et de vraies balles. Cela ne se peut pas.
Sauf que si, dans un cas sur un milliard, le cas que précisément on ne peut pas prévoir (et qui fait que les procédures prévoient que les types n’aient pas de balles réelles en dehors des entraînements et qu’on ne tire pas là où il y a des gens).
Je veux dire, ça ne relève pas du même type d’erreur que Furiani : on laisse aller le bâtiment et un jour ça pète. Ou que les flics qui vont « un peu trop vite sur la route » (vous avez remarqué aussi ?)… un jour il y en a un qui se prend une mini-moto.
C’est de l’ordre du concours de circonstances exceptionnelles. Plusieurs fautes improbables se sont accumulées.
Dont celle de cette mise en scène hallucinante. C’est quoi ce show là? et depuis quand on demande aux militaires de faire ce genre de trucs? Jamais je n’avais entendu parler de ce genre de chose. On fait visiter des trucs aux gens, on leur montre les installations, le matériel…
Mais ce spectacle là qui a eu cette idée débile et dangereuse?
Koz,
S’agirait-il de comparer le fait de tirer dans la roule avec un FAMAS et le fait d’avoir un accident de la circulation non-responsable en roulant à 63 kmh en agglomération ?
S’agirait-il de comparer une remarque désagréable d’un président de la République avec des tirs à balles réelles perpertrés par des tireurs inconnus sur des policiers ?
Cela semble démesuré.
Lisette,
On ne peut pas évoquer Jean-Pierre Mignard sans savoir sur quels dossiers cet avocat travaille.
Cet avocat accuse aussi de mise en danger déliberée de la vie d’autrui des policiers qui ont entendu, avec accord médical, un gardé à vue hospitalisé.
Ce même avocat, par ailleurs, déclare que le fait de lancer un pavé sur un véhicule de police en mouvement est un « fait dérisoire ».
Tout ceci indique que cet avocat a tout de même une certaine conception de ce qui est dangereux et de ce qui ne l’est pas.
Lancer un pavé dans un véhicule et ses occupants : pas dangereux. Parler à quelqu’un avec accord médical : dangereux. Rouler sans casque, à deux sur une moto, en grillant des priorités, à 66 kmh : pas dangereux. Rouler à 64 kmh : dangereux.
La seule logique dans tout ceci, c’est que dès lors que le mis en cause est policier, le fait le plus trivial est dangereux, dès lors que le policier est victime, le fait le plus grave est banal.
Vous parlez ensuite d’un mensonge. Certains compteurs kilomètriques de voiture ne sont même pas capable de donner la vitesse d’un véhicule à 5kmh près. Donc, entre 50 et 64, il n’y pas un monde. Aucun conducteur n’a le nez en permanence sur son compteur, il est donc improbable de pouvoir donner la vitesse exacte à laquelle on a pu avoir un accident – encore moins en phase d’accélération.
En terme de contravention, 64 kilomètres heure mesuré aurait donnée un excès de vitesse retenu de moins de 10 kmh. Allez dire à chaque personne verbalisée pour cette infraction qu’ils ont commis une mise en danger délibérée de la vie d’autrui !
Et au même moment, aller leur dire que c’est beaucoup moins dangereux de rouler sans casque et de griller des priorités à droite.
Bon,
Ca va bientôt faire 20 ans que j’ai quitté les drapeaux et je ne suis pas sur que je serais encore capable de démonter et remonter un FAMAS les yeux fermés. Mais il y a un truc que je n’ai pas oublié, c’est l’incroyable luxe de précautions que l’on prenait dans l’usage des armes et des munitions.
Dès la première minute où on posait les yeux sur un fusil, on nous répétait que les armes sont dangereuses, qu’il faut les manipuler avec précaution, qu’il peut y avoir des erreurs.
Les accidents sont toujours … des accidents. C’est la même chose à la chasse et à l’armée. A chaque fois, le drame provient de ce que quelqu’un tire alors qu’il ne le voulait pas. On peut être persuadé qu’on n’a pas armé le fusil, on peut être convaincu que le chargeur est vide, on peut être certain que la cartouche est à blanc, on peut avoir vérifié que la sécurité était enclenchée, on peut se dire qu’on ne tirera pas… Même quand on est sûr, on ne vise pas une autre personne et on n’appuie pas sur la détente.
Parce que ce qui arrive, c’est que quelqu’un d’autre a armé le fusil, qu’il reste une cartouche dans le chargeur, qu’il y a eu une erreur à l’armurerie, que la sécurité a sauté, qu’un bruit ou un choc fait crisper le doigt.
C’est la base de la sécurité qui m’a été inculquée et que j’inculquais moi-même aux appelés de ma section : ne JAMAIS pointer son arme vers quelqu’un, ne JAMAIS appuyer sur la détente en dehors des exercices de tirs.
C’est ça qui est hallucinant dans cette histoire. Ce n’est pas que le sergent se soit trouvé en possession de balles réelles, ça arrive tout le temps, il est impossible de pister tous les étuis. Ce n’est pas qu’il se soit trompé de chargeur, ça arrive, tout le monde fait des erreurs. Ce n’est pas qu’il ai vidé la moitié de son chargeur avant de réaliser sa terrible bévue, le rythme de tir du FAMAS est très rapide.
Ce qui est impardonnable, c’est que les autorités du régiment aient prévu un exercice au terme duquel on devait pointer des armes vers la foule et appuyer sur la détente.
Quand j’étais à l’armée, si j’avais pointé mon arme sur quelqu’un et appuyé sur la détente, j’aurais pris 40 jours et été relevé de mon commandement, même si j’avais préalablement totalement démonté et remonté mon fusil pour garantir qu’il n’était pas chargé.
Le fait qu’un exercice aussi absurdement dangereux mettant en jeu des civils ait été organisé sous les yeux de l’intégralité de l’encadrement du régiment témoigne d’un problème majeur dans l’ensemble de la chaîne de commandement. Le problème n’est pas qu’un chargeur de balles réelles se soit trouvé là où il ne devait pas, ce sont des choses qui arrivent malheureusement. Il est qu’on a toléré un comportement où une micro-erreur a des conséquences gravissimes.
Pour revenir à Sarkozy, je ne suis pas particulièrement choqué par le langage qu’il a tenu en privé à l’état major de l’armée de terre. Eponymus a raison, c’est l’armée, on est habitué à un langage franc et viril. J’ai moi-même entendu bien pire que « amateur et non-professionnel » dans le cadre d’incidents infiniment moins grave que celui-là.
S’agissant du Général Cuche, je ne trouve pas particulièrement honorable cette démission que personne ne lui demandait. Mais je ne dois pas avoir la même conception de l’honneur que Joffrin et Polydamas. Je trouve même qu’invoquer Carcassonne alors qu’à l’évidence sa décision est liée au livre blanc n’est pas une marque de courage. L’honneur eût plutôt commandé de prendre sur lui, serrer les dents et réparer les dégâts. Démissionner et laisser tout le monde dans la merde n’est pas un truc de soldat, ça fait plutôt premier secrétaire du PS.
Enfin, je partage l’amusement de ton dernier paragraphe. L’anti-Sarkozysme primaire fait des miracles. Vivement que Sarkozy dise du mal des capitalistes, je rêve de l’édito de Libé qui suivra.
Ok donc ils étaient au-dessus de la limite de vitesse, et accéléraient en arrivant à un carrefour, mais ce n’est ni dangereux ni grave et c’est uniquement de la faute de la mini moto.
Nan mais c’est vrai quoi d’un côté on a la force de la loi, qui par conséquent a le droit de la violer. C’est eux qui mettent les contraventions, attendez, c’est pas comme si ils étaient tenus par le code de la route quand même. Ha ha.
C’est pas comme s’ils auraient pu freiner s’ils étaient arrivés à la bonne vitesse et en décélérant, comme on le fait en arrivant à un carrefour.
C’est pas comme s’ils étaient censés, PLUS QUE LES AUTRES, conduire très prudemment pour ne pas mettre en danger la vie d’autrui.
Je ne cherche pas à minimiser la faute de Carcassonne. Pour moi c’est également grave.
Peut-être, mais rassure-moi, dans ce cas-là, ce n’était pas le Chef de l’Etat qui parlait au Chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre, si ? Parce que sinon, on peut aussi évoquer « petit trou du cul« . Dit par d’autres à d’autres, ça ne me choquerait pas plus que ça.
[Je précise que non, Sarkozy ne l’a pas dit. C’est un exemple illustratif]
Je voulais juste rectifier une petite chose, il n’y a jamais eu, à ma connaissance, de premier secrétaire démissionnaire au PS suite à un coup dur, il y a bien eu un candidat à la présidentielle (oh ça oui!), mais, à ma connaissance, pas de premier secrétaire 😉
C’était un capitaine qui parlait à un lieutenant. Ou un colonel qui parlait à un capitaine. Ou un sergent qui parlait à un militaire du rang…
Bref un supérieur qui parlait à un subordonné.
Et on peut dire en privé bande d’incompétents, voire même « petit, etc… » , et en public rappeler que l’armée met réellement tout en oeuvre pour éviter ce genre de truc.
C’est bien que Cuche ait démissionné parce que quelque part à un moment donné on a mis au commandement un type qui n’aurait pas dû y être : celui qui a organisé cette mascarade.
Et ça, ça relève de Cuche en dernier ressort. Sauf que, le temps qu’on comprenne comment ça en arrive à lui, il serait peut-être déjà parti à la retraite.
@ Lisette,
Pour avoir, oui, je sais c’est différent, reçu par mon ascendance certains principes de bases de sécurité applicables aux chasseurs, j’ai beaucoup de mal à concevoir que tirer à blanc sur quelqu’un ne puisse présenter qu’un risque pour un milliard !
Je ne prétends pas avoir raison, hein ! Mais c’est tout à fait contradictoire avec ce que l’on m’a transmis !
Ceci dit, je comprends volontiers que des professionnels des armes aient des remarques que je ne peux pas avoir.
J’ai posté sans avoir lu le comm de Libéral…
Que je plusse, et replusse !
Non non Cilia tu as raison de t’en étonner.
Ca relève d’une chaîne de l’improbable :
– ce type de mise en scène impliquant l’assistance n’aurait pas dû avoir lieu
– on aurait pas dû non plus tirer des balles à blanc (une bande sonore aurait suffit)
– les vraies munitions font l’objet de procédures spécifiques
– et avec tout ça il est normalement impossible de confondre balles à blanc et vraies balles
Sur chacun de ces trois points on est en contradiction avec les règles et les usages. Mais ces règles et ces usages existent, précisément. C’est pour ça que ça relève du concours de circonstances exceptionnelles que les trois arrivent en même temps.
L’armée, comme corps, comme ensemble, fait tout pour que ce genre de choses n’arrivent pas, et nos soldats (précisément ceux de ce type d’unité) sont connus internationalement pour leur sang-froid. Au contraire des américains, par exemple, qui parfois sont pris à tirer on ne sait pas trop pourquoi.
La faute est gravissime, et c’est normal que ça remonte jusqu’à Cuche. On pourra peut-être examiner quel est le taux d’encadrement à Carcassonne aussi.
Mais il n’y a pas de raison pour stigmatiser ainsi tout un corps, dont, comme Koz le rappelle, on est bien content de se féliciter des réussites, et sur qui la Nation compte sans cesse pour assurer « la voix de la France dans le Monde », tout en lui chipotant son soutien.
Peut-être un manque d’habitude ? Ou bien les militaires n’ont pas eut un Clichy sous bois quelques mois avant Villiers le Bel avec les conséquences que l’on sait ? Ou alors on ne peut pas tout comparer.
@Olivier
Pardon? Je ne voudrais pas faire de contre-sens sur vos propos. Pourriez-vous préciser votre pensé sur ce point?
@gasper
A lire les forums et blogs de militaires, ils ont très bien saisi la méthode clivante et vexatoire. Sans excuser en aucune façon ni le tireur, ni (surtout) les organisateurs, des militaires se sentent profondément incompris et délaissés (cf article du Point ou du Figaro).
Encore une fois, des sanctions exemplaires doivent être prises, à tous les échelons, mais pas au prix de démoraliser une armée déjà largement à bout de nerf et qui doit affronter une nouvelle restructuration (dont certains éléments sont néanmoins positifs et nécessaires). Sans oublier que nos forces sont en ce moment déployées en zones de combat.
Pour info: le général Cuche devant quitter ses fonctions au 30 août (limite d’âge) et briguant un poste honorifique qu’il n’aura pas (gouverneur des Invalides), on peut quand même donner un peu de poids à sa démission. Il n’avait pas tellement d’autres cartes à jouer pour « réparer les dégâts ».
Lisette,
Excès de vitesse inférieur à 20 kmh lorsque la vitesse est limitée à 50 ou moins : cas 4bis, 1 point, R413-14 al1 du code de la route.
Vitesse excessive eut égard aux circonstances (approche d’une intersection) : cas 4bis, pas de retrait de point, R413-17 du code de la route.
Refus de priorité à droite à une intersection : cas 4bis, 4 points, suspension éventuelle du permis de conduire, R415-5 du code de la route.
Conduite d’une motocyclette sans être coiffé d’un casque de type homologué ou sans que ce casque soit attaché : cas 4bis, 3 points, R431-1 du code de la route.
Passager d’une motocyclette sans être coiffé d’un casque de type homologué ou sans que ce casque soit attaché : cas 4bis, pas de retrait de point, R431-1 du code de la route.
Je ne crois pas avoir employé l’expression « uniquement de la faute de ».
Maintenant, si on doit définir des responsabilité, en terme de responsabilité de l’accident, on ne fait pas mieux qu’un refus de priorité. Et en terme de responsabilité des conséquences mortelles de l’accident, on ne fait pas mieux qu’un absence de port de casque.
Policiers : 2 infractions, 180 euros d’amende, 1 point retiré.
Cyclomotoristes : 5 infractions, 450 euros d’amende, 8 points retirés, suspension du permis de conduire possible.
De fait, c’est un accident comme il s’en produit de nombreux tous les jours. N’en déplaise à Mignard, c’est un accident anodin. Et les torts des policiers, dans cet accident, sont minimes par rapport à ceux des victimes.
De plus, Mignard tire argument du fait que les policiers avaient dit se rapprocher d’un vol en cours. C’est en fait un argument en faveur des policiers. Ils n’étaient pas à proprement parler en mission, puisque la mission avait été assignée à un équipage de la BAC. Eux, se contentaient de se rapprocher des lieux afin de préter assistance. Cela peut amplement expliquer un excès de vitesse inférieur à 10 kmh. Et, bien évidemment, un policier n’allume pas les gyrophares lorsqu’il se rapproche de faits en cours, le but du policier étant de voir le bandit avant que le bandit ne le voie. Si on peut, bien entendu, reprocher au policier, un éventuel manque de prudence à l’abord de ce carrefour, on est loin d’un grave manquement aux règles de prudence. Par contre, on peut parler d’un tel manquement de la part des motocyclistes.
Vu les accusations portées notamment par Mignard, le soutien du DGPN se justifie pleinement. Ca n’a strictement rien à voir avec un exercice où il s’agirait de tirer sur la foule et où l’on aurait omis de vérifier les munitions dont les chargeurs sont garnies. Le hors-sujet est des plus total.
@ Lisette,
Tout à fait d’accord pour la reconnaissance et le soutien que nous devons à notre armée. Je le suis d’autant plus que j’ai vécu son action et la pertinence de son organisation après une catastrophe naturelle.
Mais, peut-être hélas, dans mon cas, cela renforce encore plus la stupéfaction face à un tel programme de démonstration.
OK, pas de faute professionnelle. Ils ne sont pas censés conduire mieux que les autres ni savoir à quelle vitesse ils roulent, on les juge sur les mêmes critères que tout le monde. Ils ont le droit d’aller trop vite s’ils le jugent bon, tout est normal.
C’est ton avis, encore une fois, et je ne le partage pas. J’ai tendance à en demander plus à ceux qui sont chargés de faire respecter la loi.
(note que je ne demande la démission de personne, que je ne trouve pas que qui que ce soit devrait accabler spécialement la police… je trouve juste qu’il y a distorsion). Sur ce, je propose de clore le sujet 🙂 qui tourne un peu au HS. Ma volonté n’est pas de déblatérer sur les policiers de Villiers le Bel, mais de faire état d’un étonnement de ma part sur le traitement différencié accordé à deux fautes professionnelles.
Ben voilà, c’est tout ce qu’on aurait demandé au chef de l’Etat dans ces circonstances. Et ça aurait probablement fait du bien à tout le monde.
Maintenant, je suis sûre que l’enquête montrera une suractivité de l’unité, et que ce genre d’opération de communication est préparée par les gens les moins bons (ceux qui n’étaient pas partis en OPEX), et/ou les plus occupés (puisque tous les autres sont partis, justement).
C’est tellement évident, qu’il est inutile de mettre les deux faits en parallèle. Par contre, je suis bien d’accord sur la sévérité quand des bavures policières effectives se produisent. Elles devraient être tout autant exemplaires et elles traduisent bien souvent un état d’esprit pré-existant ches certains policiers. Et oui, aussi y compris en matière de sécurité, on peut assister parfois à de sérieux relâchements (l’exemple du type qui a nettoyé son arme de service chez lui en ayant oublié d’en vider une balles engagée et qui a tiré, la balle traversant la cloison et touchant le voisin à travers le mur de plâtre).
C’est justement totalement à l’honneur de l’armée que quelqu’un comme Cuche choisisse de démissioner. Surtout que je doute que cela lui ait été demandé. Il ne se plaint pas d’une généralisation. Moi non plus je ne pense pas que Sarkozy ait spécifiquement voulu dénoncer le manque de professionalisme de la Marine Nationale, des sous-mariniers, des corps blindés, des chasseurs alpins, de la légion étrangère et de l’aviation. Il n’a dit vis à vis du Ponan : « ouais, bof, j’aurais fait mieux si je l’avais fait moi même – vous vous souvenez de Human Bomb ? » Par contre il m’a semblé lire dans Libération quelques critiques sur l’opération puisque de l’argent aurait été donnée pour la libération des otages ? non ?
Je pense qu’il a généralisé à l’armée de terre plus particulièrement fantassine (moi j’aurais dit a Cuche, « putain mais faudrait arrêter de jouer aux cow boys dans « votre truc ») dans le cadre d’une engueulade contenue. Il y a de quoi être colère quand même. Comme le soulignent plusieurs commentateurs, c’est un peu un miracle (un gamin s’est pris une balle dans le coeur et s’en est sorti (!)) qu’il n’y ait pas eu une dizaine de victimes. Mais en plus, justement, à ce moment de coupes budgétaires, 10 morts au cours d’une démonstration de compétence, on en aurait entendu de toutes les couleurs sur le Président. Mais bon, on ne va effectivement pas en parler pendant des heures.
Parce que de toutes façons, il y a peut être effectivement un contentieux. Je crois savoir que le rapport Surcouf envoyé à la presse par un « quarteron de généraux » n’a pas vraiment été apprécié par l’Elysée. On réforme un corps comme l’armée, on lit ensuite une critique protestaire dans le Monde de la part de certains de ses cadres qui, bien sur, ont un avis à donner de cette façon et par cette voie sur la gestion budgétaire du pays.
Il y a peut être de bonnes raisons d’avoir un léger ressentiment vis à vis du corps en question. Vis à vis de son état-major aussi, parce que si l’armée se permet de faire ça, ce n’est pas le meilleur indicateur d’une armée bien tenue. Or qui est supposé tenir une armée si ce n’est l’état-major. Est-ce que l’on sait d’ailleurs qui en sont les signataires ? Peut être que Sarko le sait lui. Et à mon avis, effectivement, certains services ont du déjà se renseigner. Et peut être qu’il a voulu bien faire passer un message sur le manque de professionalisme qui consiste pour certains cadres militaires à ouvrir une tribune dans Le Monde lorsque une solution politique est tentée dans la réorganisation d’un corps. Sans même examiner le fond ou le bien fondé du livre blanc (qui a été rédigé après une certaine concertation il me semble).
Quelqu’un qui réforme, va faire des erreurs. Quelqu’un qui réforme va mécontenter absolument tout le monde. Quelqu’un qui réforme ne sera jamais populaire. Quelqu’un qui prend position avec des avis plus tranchés que « on va laisser les partenaires sociaux en discuter parce que c’est ce qui est ressorti des débats participatifs », ne sera jamais populaire. Quelqu’un qui dit, bon ça suffit, on bouge maintenant plutôt que de discuter pendant encore 5/6 ans ne peut pas être populaire. Ni auprès des taxis, des militaires, des syndicats, des cheminots, etc. Il n’a pas été élu pour dire oui à l’ensemble des intérêts conflictuels. Cela ne veux pas dire qu’il faille faire des erreurs de comm toutes les minutes, mais de toute façon la communication relations publiques parfaites n’existera jamais dans ce contexte. Encore moins l’infaillabilité.
je me permet de citer le Général Olivier (oui, tu lis bien, je viens de te faire monter en grade) pour conclure :
Lisette,
Ta comparaison porte sur un accident de la route tel qu’il en survient tous les jours.
Il me semble inévitable que des policiers soient impliqués dans de tels accidents, ne serait-ce vu le nombre d’heure que des policiers passent voiture, ne serait-ce par le fait que le fait de se déplacer à proximité d’un lieu où se déroulerait un crime ou délit amenuise nécessairement certaines règles de prudence. Imaginer que la police puisse toujours respecter le code de la route, c’est un voeux pieux. Si le code de la route prévoit que son livre concernant les règles de circulation ne s’applique pas aux véhicules d’intérêt général prioritaire, c’est bien parce que c’est franchement impossible. Tout le problème pour les policiers, c’est que, au contraire des pompiers, dans de nombreux cas, il importe pour eux d’être discret. L’avertisseur sonore, dit « deux-tons », s’entend de nuit à plusieurs kilomètres à la ronde ; autant dire qu’actionner le deux-ton pour se rapprocher d’un vol en cours, c’est inviter les voleurs à décamper avant l’arrivée de la police.
Cela ne veut pas dire que les policiers ont le droit de mettre la vie d’autrui en péril pour attraper un bandit, bien entendu.
Mais ta comparaison porte sur un accident où le seul tort des policiers est une vitesse légèrement excessive, en bref une contravention mineure, tout particulièrement face à celles commises par les victimes de ce même accident (qui ont aussi commis cette infraction).
Tu veux que je te dise franchement ce qui se serait passé si la voiture n’avait pas été une voiture de police ? Les occupants de la voiture, pourtant pas en tort, se seraient fait défoncer par les proches des motocyclistes. Puis, une fois la police arrivée, ils auraient été placé en garde à vue, hors de toute nécessité d’enquête, pour apaiser les proches des motocylistes. Et la presse aurait très probablement été très laconique sur le sujet. Ce n’est pas une fiction que je conte là, mais des faits qui se sont déjà produit.
C’est une histoire moisie. Quand Robert se tue dans un virage d’une départementale en roulant bourré à 150, personne ne s’étonne de sa mort, et personne n’accuse l’écureuil qui traversait la route hors des clous. Parce que nul ne fait ses choux gras de la critique des écureuils, nul avocat ne s’est spécialisé dans les accusation pro bono d’écureuil.
Si ta comparaison portait sur les affaires récentes de policiers ayant fait usage de leur arme à feu dans des conditions inadmissibles, je comprendrais ta comparaison.
Si ta comparaison portait sur les affaires pas si anciennes de policiers ayant causé un accident mortel en ayant multiplié des fautes graves sans aucune raison (comme l’affaire du gamin qui aurait été renversé à Marseille sur un passage piéton par des policiers revenant d’une mission sans critère d’urgence), je comprendrais ta comparaison.
Voilà des cas de fautes professionnelles qui sont comparables. Et dont le traitement n’est pas franchement absolument différent.
Mais la comparaison avec Villiers-le-Bel, non, désolé, ça ne passe pas. Tu peux ne pas être d’accord avec moi sur les responsabilités de chacun dans cette affaire, je l’admet.
Mais admet de ton côté que l’affaire de Villiers-le-Bel est de nature bien différente, ne serait-ce parce que tout le monde ne s’accorde pas à dire qu’il y a eut faute, au contraire du cas de Carcassonne.
Et, pour conclure, ce qui explique les paroles de Sarkozy à Carcassonne est, je pense, le fait qu’il s’agit de faits se produisant dans une journée porte ouverte. Ce ne sont pas des faits survenant par hasard, à l’occasion d’une manoeuvre, sans que cela puisse se prévoir. Non, ce sont des faits qui se produisent dans un cadre ou tout devrait être huilé, aller comme sur des roulettes.
Koz défend le général. S’il fallait choisir, je dirais que ma sympathie va à ce sergent. Il a certes failli, manqué de prudence dans l’entretient et le maniement de son arme. Mais il n’est pas normal qu’on l’ai laissé commettre cette erreur, il n’est pas normal qu’aucun pair n’ai vérifié avec lui son armement, il n’est pas normal que tous les chargeurs utilisés ce jour n’aient pas été garnis entièrement de manière collégiale, afin de s’assurer qu’aucune erreur ne soit possible. Tout particulièrement alors qu’on a osé lui donner l’ordre de tirer dans une foule.
Je suis comme Polydamas, je pense que Sarko est un membre de la droite vulgaire, un peu comme Devedjian, et qu’il n’a rien compris à l’armée et à l’honneur. Belle leçon que celle du général Cuche.
Dites, Enclume, ce n’est plus une question d’interprétation, là. D’une part, je ne défends pas spécialement le général, qui n’a pas besoin de moi, sa démission étant unanimement saluée, d’autre part, vous vous reporterez au paragraphe que j’ai consacré au sergent, hum…
___
Ta ta ta, le vilain jugement de valeur. C’est une droite plus business, certes. Qui a, aussi, des inconvénients. Mais qui a aussi parfois l’avantage de ne pas se gargariser de pétitions de principes.
Eponymus, Rompez !
Vous avez droit à une perm de 3 jours…
(mais laissez vos balles à la caserne)
Mes doigts ne tapent pas assez vite, c’est pour cela surement que Eponymus écrit ce que je pense avec beaucoup plus de détails. 😉
On me demande de préciser ma phrase avec « jamais d’états d’âme », en fait d’autres contributeurs l’ont déjà exprimé : les militaires pour la plupart savent très bien se dire les choses et les entendre, même dites vertement, crument ou globalement. Cela fait partie intégrante du système hiérarchique (parlez-en à Bigeard) pour beaucoup.
Cet accident aurait pu être monstrueux.
La virulence présidentielle est en proportion directe avec cet aspect et je pense qu’il est complètement dans la méthode.
Amateurs ? … ben oui cet accident fait très amateur.
C’est même le moins que l’on puisse dire.
A mon sens cet accident à lui seul doit faire réfléchir TOUS les militaires, de tous corps d’armée, de tous grades.
Qu’ils se bougent tous pour réviser toutes leurs procédures avec célérité.
En ce sens le pluriel utilisé par Sarkozy ne me choque absolument pas.
Et les propos de Sarkozy ne peuvent que donner du poids à leurs réflexions et futures améliorations.
Ps : tout de suite j’écoute CdansL’air sur le sujet :
Les militaires sur le plateau ont l’air de respecter tous les mots de Sarkozy en disant même « que voulez-vous qu’il dise d’autre ? » et appuient le mot « amateurs » sans aucun complexe ; bravo.
olivier : les militaires ne se sont pas bougés sur ce coup là?
Ce n’est pas l’impression que ça m’a fait.
Encore une fois, l’engueulade privée de Sarko avec Cuche peut se comprendre, y compris dans les termes et la gestuelle, et doit être mise en rapport avec la façon d’être habituelle du président, qui ne mâche pas ses mots et pique parfois des colères (comme d’autres).
En revanche, publiquement, les choses auraient dû être dites autrement.
Et notamment, dire que l’armée n’a pas attendu l’engueulade présidentielle pour mettre en branle sa machinerie de contrôle et de sanction interne, parallèlement à l’enquête de la justice. Que l’information a été diffusée rapidement au fur et à mesure qu’elle arrivait.
Enfin bref, que cet incident amène tout le monde à réfléchir, comme tu le dis Olivier.
Précisément parce que ça ne devait pas arriver. Alors comment qqch qui ne devait pas arriver est arrivé quand même?
Ce qui est humiliant, c’est que le président fasse comme si il avait fallu ses remontrances pour que les choses se fassent. Que sinon on aurait pas pris la mesure du drame. Ces cons de militaires, tu comprends bien…
La démission de Cuche (que je ne trouve pas exagérée, donc, étant donné son proche départ à la retraite), permet de reprendre l’initiative sur le mea culpa.
A travers lui, c’est toute l’armée de terre qui répond : oui, nous nous sentons collectivement responsable de ce drame, précisément parce que nous sommes professionnels et que nous avons une haute idée de nos missions. Ceci n’aurait jamais dû arriver et nous pensions avoir fait tout ce qu’il fallait pour que ça n’arrive pas. Ce n’est pas le cas, nous en tirerons toutes les conséquences.
J’aurais préféré que le Président contribue à renvoyer ce genre d’image plutôt que celui de gamins pris en faute (limite, j’exagère un peu)
Qu’entends-tu par là?
P.S : on peut très bien être droite business sans être inculte et vulmgaire.
J’entends par là que, pendant douze ans, on a eu un type qui n’était pas de cette droite-là (grosso modo) mais dont l’action se limitait à l’énoncé de grands principes qui faisaient du bien à notre ego, et à notre bonne conscience, sans changer grand-chose.
Sinon, fait chier : je vois que Le Monde dit des trucs approchant ce que je dis. Je vais devoir changer d’avis.
Ahh tu vois… ! C’est pas faute de t’avoir alerté. Tu n’écoute pas des fois.
n’écoutes
En même temps, sur le sujet, y’a des chances que tu sois aussi d’accord avec Buffet.
Je suis pas mécontente de l’effet secondaire que tu décris dans ton billet : on va voir des gens aimer l’armée qu’on se serait jamais attendus à les voir la défendre.
Tandis que là, on a un président qui bouge dans tous les sens, qui change tout. Un bon point, mais le changement pour le changement, est-ce bien satisfaisant?
Sur Carcassonne, Sarkozy a voulu montrer qu’il prenait la mesure de l’événement, mais il est allé beaucoup trop loin. Je me demande s’il réfléchit aux conséquences de ses actes/paroles, parfois. Un peu comme sur l’histoire de la pub à la télé. On dirait un roquet, qui en permanence, cherche un mollet à accrocher!
Ce doigt pointé vers Cuche, ce « vous êtes des amateurs! »,mais pour qui se prend-il ce type?
Franchement, ne préfères-tu pas l’inertie élégante des pétitions de principes à l’arrogance et à l’à-peu-près qui semblent guider l’action de notre vénéré président?
Tu veux ma main dans ta gueule ?
Non, c’est vrai, parfois, c’est fatigant, d’argumenter.
Lu. Ben voui… on tombe allègrement dans l’exploitation politicienne de bas niveau.
Demain on fera des papiers sur Sarkozy qui aura pi… sur la lunette … comme quoi il serait défaillant…
Sinon, existe-t-il des exercices de ce genre sur les terrains à l’étranger ?
Si oui, imaginez le bord.. monstre et diplomatique si on se retrouve un jour avec le même accident qui blesserait ou tuerait 17 villageois afghans ou tchadiens !
Ah on les verrait leurs éditos de 15 pages !
« Sarkozy pas maitre de ses armées », « Où est le chef » etc…
Ben pour le chef pardi !
Il est bien chef des armées non ?
@Olivier : merci des précisions, je n’avais effectivement pas compris votre intervention.
Le parlé « franc et viril » ne me pose aucun problème (j’aurais même tendance à l’utiliser moi-même). Ni l’explication de gravure dans de telles circonstances (y renoncer aurait même été une faute majeure de commandement). Mais ça reste plutôt « en famille ».
La position publique du chef de l’État peut néanmoins être un peu plus subtile que celle du chef des Armées.
@koz
oui oui,vas y!;)
@Olivier
Chef des armées? Disons plutôt que Sarkozy n’aime pas qu’on lui résiste et a trouvé là une bonne occasion de trancher dans le vif, avec son élégance habituelle. Etre che f, ça ne donne pas tous les droits… Pourquoi pas Morin, alors? ou même Sarkozy lui-même?
Un témoignage personnel :
– j’ai fait une prépa. Tous les ans, dans ma prépa, des jeunes ayant nouvellement intégré l’X venaient rendre visite aux anciens, et, pour s’amuser et surprendre la classe, jetaient dans celle-ci une grenade au (à ?) plâtre. J’avoue avoir été très choqué lorsque cela m’est arrivé. Je pense que c’est anormal qu’on joue ainsi avec des armes, surtout quand on les met dans les mains de semi-amateurs (pour l’armée) comme les X.
– il se trouve que j’ai fait l’X aussi, et donc j’ai eu une formation militaire. Un jour, j’ai été désigné pour un exercice pour jouer au snipper. Mes camarades passaient sur un chemin étroit, et je devais leur tirer dessus au FAMAS avec des balles à blanc. Là encore, j’avais trouvé cela un peu moyen, même si on avait reçu des formations « sécurité ». Une négligence, un accident est assez vite arrivé. Par exemple, il est tout à fait possible qu’un type un peu mytho récupère par erreur une balle normale lors d’un exercice au tir, la glisse dans son treillis, et dans le feu de l’action la remette dans un chargeur avec des balles à blanc par erreur (parfois, les balles tombent du chargeur quand on est maladroit)
Voilà, c’était juste mon témoignage 36-15 ma vie dans l’armée pour dire que si ce n’est pas nécessaire, on ferait bien de s’abstenir de faire joujou avec des armes. Cela ne m’étonne qu’à moitié qu’il y ait des accidents. Et surtout, je pense que ce n’est pas le rôle de l’armée de faire des démonstrations spectaculaires comme ici en tirant vers le public.
On résume la situation :
Les militaires sont des amateurs, des incompétents.
Mandelson est incompétent.
Carolis est le président d’une bande d’incompétents et d’impolis.
Qui sera le prochain à subir les foudres du petit nerveux ?
De la part de soldat de commandos parachutistes, il semble nécessaire de « faire joujou avec des armes ». Et ce n’est pas étonnant qu’il y ait des accidents.
Il y en a aux entraînement de tous les groupes d’élites, militaires ou civils (les sept premiers mort en service du GIGN l’ont été à l’entraînement selon GIGN.org). Plus l’entraînement est solide et, dangereux du coup, et plus les risques sont réduits lors des opérations. Un accident à l’entraînement, c’est dommage, mais les conséquences n’excèdent pas celle de l’accident ; un accident en opération et ça peut être l’ensemble des intervenant à présent en péril.
Certains groupes d’élite pratiquent notamment le « tir de confiance » (cf à la fin de http://www.dailymotion.com/video/xx3dx_gign-camp-entrainement_dating ).
Autant dire que la manipulation des armes est si fréquente et à un niveau si poussé que les accidents ne sont pas impossible, même si tout est fait pour minimiser leurs risques.
Sur la pertinence d’organiser des démonstrations spectaculaire, je pense que l’Armée ne peut se permettre de s’abstenir de communiquer et valoriser ses compétences.
Par contre, ça devrait être fait avec un risque 0. Et là, le risque 0 n’existait pas, c’est tout le problème.
Baisse-toi.
Te retourne pas Koz, tu es suivi.
Certes, mais ma propre expérience est justement qu’il n’y a pas que les commandos parachutistes qui le font…
Mais est-ce que ce genre de démos est vraiment nécessaire ? Après tout, la meilleure preuve des compétences de l’armée, n’est-ce pas les divers combats ayant lieu actuellement impliquant l’armée française ? Peut-être qu’on devrait parler plus dans les media de la guerre en Afghanistan par exemple…
Ce genre… certainement pas vu le résultat. Mais ne voir les militaires qu’à travers le prisme ô combien déformant de la télévision (ou pire des films et des jeux vidéos) ne va pas aider la Nation à se rapprocher de son armée, en particulier pour les plus jeunes. Depuis la fin de la conscription, la communication entre l’armée et les civils est devenue un point crucial (ne serait-ce que pour le recrutement). Les démonstrations, parades, portes-ouvertes sont, selon moi, de bonnes initiatives. Les pseudo actions commandos en direct live sont par contre non seulement dangereuses, mais également contre-informatives (même sans accident). L’armée, et plus précisément l’armée de terre et ses régiments d’élite ont déjà suffisamment de mal à faire comprendre qu’un soldat c’est pas Rambo, pour ne pas faire justement des démonstrations de « gros bras ».
Je suis plutôt de l’avis de Libéral, com n° 55.
Il faut se poser la question si quand Sarkozy dit que ce sont tous des amateurs dans l’Armée, est-ce qu’il est un imbécile et qu’il raconte n’importe quoi, ou bien, est-ce qu’il a raison.
Dans le civil et le privé, il existe des activités à risque où des accidents peuvent arriver et même des accidents mortels. De plus en plus, dans les meilleures boîtes privées, on cherche justement le risque zéro, c’est-à-dire qu’une fatalité ne puisse pas arriver. Pour arriver à ce risque zéro on va au delà de ce qui est prévu par la législation étatique. On applique des procédures beaucoup plus contraignantes en interne. On n’attend pas l’accident pour agir en amont. On traite les situations dangereuses en permanence pour justement éviter l’accident. On traite avec une attention très particulière les « on a passé à côté de l’accident ». A force d’éviter les petits incidents on arrive à éviter l’accident.
Si dans la culture de l’Armée d’aujourd’hui on a un contrôle de la qualité et de la sécurité systématique et irréprochable partout, on peut dire alors que Sarkozy raconte n’importe quoi et que le cas de Carcassone est juste une aberration incroyable qui relève du surréalisme, ou du pénal, etc. Alors il n’y a pas besoin de même considérer la démission de Cuche ou de quiconque.
Si dans l’Armée il n’est pas possible d’avoir une sécurité exemplaire et un contrôle de la qualité qui rend impossible le drame de Carcassone, quelle est la raison ? Manque de moyens ? Les cadres sont des incompétents parce que l’institution est incapable de les former correctement ? Les militaires sont-ils devenus des fonctionnaires ? Alors à ce moment là, la faute reviens aux politiciens, non ? La liste des ministres de la défense et des présidents de la République responsables qui se sont succédés peut être longue…
Lettre intéressante de Cuche qui précise certaines choses prise sur le blog Secret Défense :
“Oui, le général Cuche n’ avait pas à démissionner. “
J’espère, Erick, que ce n’est pas de mon billet que vous déduisez cela.
Non, Koz, c’ est un avis personnel. Je dis simplement que sa responsabilité personnelle n’ était pas engagée. Il me semble que le contrôle du respect des procédures de sécurité au sein de l’ armée n’ est plus de son ressort depuis bien longtemps. Ce qui ne m’ empêche pas de penser que sa démission devrait être un exemple pour beaucoup.
@Eponymus:
merci pour cette mise au point.
Si il faut bien logiquement se méfier des propos de Royal à propos de Sarkozy, on s’en remet quand meme trop souvent aux analyses de la presse.
A les lire tous (libé, le monde, le point, le figaro), à écouter les JT, la chose ne faisait pas de doute: cette démission, rarissime, ne pouvait être qu’un acte politique, destiné à désavouer le livre blanc ou à mettre en lumière des tensions particulièrement vives entre l’exécutif et l’armée…
Une faute aussi monumentale exige que des sanctions tombent, c’est évident.
Pour autant, traiter publiquement ses subordonnés d’amateurs est un comportement invraisemblable, et irresponsable, de la part d’un manager (« publiquement », c’est-à-dire devant témoins: l’absence de caméra ne signifie pas que ces propos soient privés). Si ce sont effectivement des amateurs, alors la responsabilité est celle du chef qui les a choisis, ou qui ne les a pas remplacés, ce qui revient au même.
La démission du général Cuche, dans ces conditions, est la seule réaction possible. L’honneur la commande certainement, mais c’est surtout une question de bon sens. Sarkozy, en une phrase, l’a privé de toute autorité
vis-à-vis des hommes sous son commandement. Il a donc fait ce qui était attendu de lui.
Heureusement, notre président a la baraka sur ce coup-là. L’excellente nouvelle du jour efface ce désastre de la une des journaux, et c’est une bonne chose, sauf pour les tenants de la politique du pire.
Bravo pour votre tres joli texte.
L’affèctif, ne vient pas troubler cette lècture ,car ,je crois que bien des gens sans aimer cette corporation,savent bien que ceux là,sont ce qu’ils sont sans oser « le faire » ouvèrtement ?