La France danse au bord du volcan

volcan

À la fin de ce mois de juillet, j’attendais mon TGV en la gare de Bourg-en-Bresse. Surgit de l’escalier, à la rampe duquel je m’accoudais, un homme que je connais par ses prises de position : le député de la ville, Xavier Breton. Je me présente, et nous poursuivons dans la voiture-bar. Au cours de notre échange, il me confie son inquiétude : « dans vingt ans, on pourra prendre les manuels d’Histoire et on y verra ce scénario : crise politique, crise économique, crise morale, et à la fin, c’est le Front qui passe. C’est écrit, c’est connu et cela se déroule sous nos yeux« . Ma conviction, et la sienne, est évidemment que ledit Front ne résoudrait rien à ces trois crises, mais aussi que le Front est un thermomètre, un symptôme. Un thermomètre qui entend gouverner, certes, ce qui en fait un thermomètre d’une espèce originale. Mais le fait est, aussi, que se borner à pointer le risque Front National est aussi inefficace que malhonnête intellectuellement. Nous ne pouvons forcer l’adhésion en invoquant le Croquemitaine. Nous devons affronter non le symptôme mais la maladie : cette triple crise que nous vivons.

Vous ne m’en voudrez pas, en cette rentrée tout particulièrement, de penser que c’est mal engagé.

En ce début septembre, je participe à un apéritif autour de Bruno Le Maire. Sa conviction est que l’on ne peut faire face au Front National que par l’exemplarité personnelle et la dignité de nos comportements, ce en quoi je suis parfaitement d’accord avec lui. Mais, si indispensable soit-elle, cette stratégie est aussi difficile à tenir que d’ores et déjà perdue. Difficile car, pour fonctionner aujourd’hui, il faudrait qu’elle s’appuie sur l’exemplarité passée. Je suis certes convaincu que l’on trouve des députés individuellement exemplaires mais pourtant, de Cahuzac en Bygmalion, en passant par Morelle et la désignation successive de deux condamnés comme dirigeants du « parti au pouvoir »[1], nous avons glissé en bas de la pente en termes d’exemplarité. En outre et quoi qu’il en soit, c’est une stratégie nécessairement collective qui est immanquablement mise à bas par le premier dérapage individuel.

En termes de dérapage individuel, nous avons été servis. Car c’est précisément en venant à cet apéritif, au cours duquel nous évoquons cet impératif d’exemplarité personnelle, que j’apprends le limogeage de Thomas Thévenoud. Oublions le débat sur les raisons qui ont pu le conduire à éluder l’impôt trois ans de suite – comme il le disait fort justement, le sentiment d’impunité est aussi choquant qu’absurde puisque « tout finit toujours par se savoir » – attachons-nous au symbole.

La concomitance entre l’affaire Thévenoud et l’arrivée des avis d’imposition chez les Sans Dents pourrait laisser penser à une conjuration de forces occultes, tant elle est dramatique
A supposer qu’on la considère isolément, l’affaire Thévenoud est déjà, pour beaucoup et même si c’est à tort dans sa généralité, emblématique d’une élite qui se croit au-dessus des lois qu’elle édicte pour le tout-venant.

Mais elle intervient de surcroît la semaine même où chaque Français a découvert son avis d’imposition et la hausse massive qui leur est appliquée. Il n’y a pas un commerce, pas un dîner en ville, où l’on n’évoque des impôts parfois multipliés par trois. Et c’est  cette semaine-là que tombe l’affaire Thévenoud. Si nous étions mystiques, nous pourrions presque voir dans cette concomitance l’oeuvre de forces occultes coalisées, tant cette affaire ne devait pas tomber cette semaine-ci. Il ne s’agit toutefois, bien plus simplement, que de la monnaie de la pièce pour ces politiques, ce pouvoir.

En termes d’indignité, nous n’avons pas été volés non plus. L’affaire a été suffisamment commentée pour ne pas nous y attarder : ce que « Merci pour ce moment » rapporte (et tout spécialement le qualificatif de « sans dents ») et son existence même constituent autant d’indignités. Elles n’arrivent toutefois pas par mégarde et l’indignité du comportement de Valérie Trierweiler ne fait que renvoyer à l’indignité de la façon dont elle fut traitée.

Ce qui précède pourrait être accepté par les Français si le pays était dans une situation florissante. N’imaginez pas que je considère les errements moraux comme acceptables en période de croissance mais panem et circenses est un principe ancien. Or, comme le dit la télévision publique, François Hollande est en situation d’échec économique patent : « la croissance ne repart pas, le chômage s’aggrave, le déficit public dérape et la dette s’envole« .  Dans ces conditions, il n’est pas difficile d’imaginer le sentiment de perplexité (pour le moins) qui ne peut qu’étreindre des Français contraints de verser trois fois plus d’impôts pour une politique dramatiquement inefficace. On pourrait encore penser que la situation s’arrange dès lors que la croissance reviendra. Mais il n’est pas aberrant d’imaginer aujourd’hui une France sans croissance pour les dix prochaines années.

13% d’opinions favorables, 62% de Français qui souhaitent son départ. L’actuel Président de la République est le président le plus impopulaire que la Vème République ait connu et ce, dans des proportions alarmantes puisque le plancher établi par les précédents à ce stade de leur mandat ne tombaient pas en-dessous de 32% de confiance. L’institution ne peut pas ne pas être atteinte lorsque le Président est à ce point déconsidéré.

La « force de la Vème République » ne doit pas être une source de soulagement, mais d’inquiétude
La crise politique qu’évoquait déjà Xavier Breton fin juillet a ainsi pris une tournure plus préoccupante encore en cette rentrée (livre de Cécile Duflot, attaque des frondeurs, démission du gouvernement, frondinette de Taubira, limogeage de Thévenoud, Sans Dents etc.). François Hollande quittera-t-il le pouvoir ? Non. Dissoudra-t-il l’Assemblée ? C’est peu probable. Les institutions d’airain de la Vème République le protègent. Cela ne doit pas être pour autant une source de soulagement, mais d’inquiétude. Car, de même que je soulignais plus haut qu’on ne peut faire tenir le régime par la seule peur du Croquemitaine, il serait dangereux de s’abriter derrière « la force de la Vème République ». Le roseau plie mais ne rompt pas : un système trop rigide, trop contraint, risque en revanche de ne laisser la place qu’à une réaction violente[2]. Et l’arrivée du Front au pouvoir pourrait aussi n’être que le plus institutionnel des noirs scénarios.

Crise économique, crise politique. Crise morale, également, au-delà encore de celle que reflète le comportement du personnel politique susmentionné. A bien des égards, nous vivons dans une société sans espérance, sous psychotropes, dans laquelle, s’ils ne sont pas majoritaires, dérision systématique, cynisme et relativisme tiennent le haut du pavé. Parce qu’il faut se méfier du syndrome selon lequel  c’était mieux avant, je ne relèverais que les exemples que me fournit l’actualité immédiate : une société qui fait la promotion du mensonge[3], une société démunie pour s’opposer aux manifestations hystériques et dépoitraillées dans une cathédrale, une société dans laquelle le produit de l’élite de la Nation considère que « grosse pute, suce-moi, j’te paierai un autre verre » est une façon de « trouver les bons mots pour parler de la street culture »[4].

A 23h25, vendredi dernier, l’un de mes amis, peu réactionnaire, a laissé tomber cette question, tristement peu interrogative :

Parce que vous pensez encore qu’on peut faire quelque chose pour sauver le pays ?

Prier ?

De fait, l’optimisme n’est pas de mise, si ce n’est à espérer que la France s’approche plus près du gouffre encore, pour réagir enfin. Et, face à la somme des obstacles, prier est loin d’être l’option la plus idiote ou la moins efficace.

Et puis aussi, comme disait l’autre, « être là« . La tentation est grande de tirer l’échelle, de s’éclipser de cette société avec laquelle on vous dit que vous ne seriez pas « en phase » (ce qui n’est pas un compliment, contrairement à mon idée première, moi qui trouve plutôt pertinent de ne pas me « conformer au monde présent« ). Une journaliste me demandait ce que je répondrais à ceux qui fustigeraient chez les chrétiens une volonté de « retour à l’ordre moral« . J’observe que personne ne donne jamais les dates de cet « ordre moral » qui, seules, me permettraient de distinguer vers quelle époque révolue il s’agirait donc de retourner[5]. Surtout, si certains glosent à loisir sur la disparition du christianisme, je crois que la France, la société française, a aujourd’hui spécialement besoin des chrétiens, et du christianisme. Celui-ci porte en lui l’antidote à tous les maux de notre société : cynisme, individualisme, nihilisme, inconsistance, isolement, violence, colère, vengeance…

Bref, ne les écoutez pas : ce n’est certainement pas le moment de la boucler.

  1. sans oublier Alain Juppé certes mais qui, contrairement à ceux-là, n’en a pas personnellement bénéficié []
  2. voir l’édito, fort proche, de Jean-Pierre Denis []
  3. encore une fois : ne cherchez pas à m’apprendre que le mensonge a toujours existé – je suis moins con que j’en ai l’air – c’est son affichage sans complexes qui est remarquable, tout comme l’incroyable inversion des valeurs qui a conduit une société de transports à imaginer que le fait de refuser ces publicités aurait entraîné la stigmatisation de la ville []
  4. si vous voulez dépasser le clip, voilà un épisode pour vous aider à trouver les bons mots pour parler de la street culture []
  5. et j’observe aussi que ce sont souvent les mêmes qui me parlent d’un « retour à l’ordre moral » et qui m’expliquent que la société n’était pas plus morale avant []

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87 commentaires

  • « Bref, ne les écoutez pas : ce n’est certainement pas le moment de la boucler. »

    Belle phrase de fin qui résume à peu près mon état d’esprit. Choix de « philosophe » (ou choix de confort ?), j’ai toujours refusé de m’engager dans un quelconque mouvement. Aujourd’hui je me rend compte qu’à vouloir rester « les mains propres », on a laissé les autres pourrir cette belle vocation politique.

    Je me demande maintenant quelle formation rejoindre : un groupe de type Sens commun au sein de l’UMP ? L’UDI dirigée par un Fromantin, dont on espère qu’il restera fidèle à ses valeurs ? Je ne suis pas encore décidé.

    Mais je sais que je ne ferai plus la carpe très longtemps…

  • Il y a bien une période de l’histoire de France que les historiens appellent « l’Ordre Moral » : de 1873 à 1874, la politique menée par le Président de la République le Maréchal de Mac-Mahon (qui employât cette expression dans un de ses discours : « Avec l’aide de Dieu, le dévouement de notre armée, qui sera toujours l’esclave de la loi, avec l’appui de tous les honnêtes gens, nous continuerons l’œuvre de la libération de notre territoire, et le rétablissement de l’ordre moral de notre pays. Nous maintiendrons la paix intérieure et les principes sur lesquels repose notre société ») et le président du Conseil le duc de Broglie. Cette politique consistait, avec le soutien de la majorité royaliste à la Chambre des Députés élue après la défaite contre la Prusse, à préparer le Restauration monarchique en attendant que le duc de Chambord, « Henri V » veuille bien faire quelques concessions (notamment accepter le drapeau tricolore) ou, à défaut, se décide à clamser au profit de son cousin et héritier putatif, le « comte de Paris », qui lui, étant un Orléans, était prêt à accepter n’importe quoi pour devenir Roi. Cette politique favorable à l’Eglise ne manquait pas de soutien populaire (la Chambre des Députés élue démocratiquement était à majorité royaliste, même si cette majorité ne cessât de diminuer au fil des élections partielles et des arrangements parlementaires) mais elle finit par perdre le soutien des parlementaires, obligeant Mac-Mahon à dissoudre la Chambre en 1876, puis, après la victoire des républicains lors de ses élections, à démissionner en 1879. A noter que Mac-Mahon, quoique catholique royaliste légitimiste, était avant tout un légaliste qui ne songeât pas un instant à tenter un coup de force et se retira lorsqu’il constata qu’il n’avait plus de soutien populaire. Si seulement…

    L’expression d' »ordre moral » a donc un vrai fondement historique. Ceci dit, je suis absolument persuadé que pas un seul journaliste qui utilise cette expression ne fait consciemment référence au gouvernement de Mac-Mahon et du duc de Broglie de 1873 à 1874. Je suis prêt à parier que la plupart seraient même incapables d’aligner 3 mots sur cette période et que l’immense majorité prononcerait incorrectement « Broglie » (le nom se prononce « breuille »).

    Donc bon voilà 🙂

  • Il y a trois ans, j’estimais qu’on n’était pas encore vraiment rentré au XXIème siècle, et qu’en fin de compte, les grands changements qui donnent le ton du siècle commencent à arriver après son début « officiel ». Par le passé, il y avait ainsi :
    1214 : batailles de Bouvines
    1314 : mort de Philippe le Bel
    1415 : bataille d’Azincourt
    1515 : avènement de François Ier
    1610 : mort de Henri IV
    1715 : mort de Louis XIV
    1815 : chute de Napoléon, Restauration
    1914 : début de la première guerre mondiale
    Ce qui tendait à pointer les années 14 et 15 comme des pivots de l’Histoire. Depuis, je continue d’avoir ça en tête, et ça fait un an maintenant que je suis très pessimiste, et que je ne fais plus qu’attendre ce qui va vraiment nous tomber sur la figure.

  • « puisque le plancher établi par les précédents ne tombaient pas en-dessous de 32% de confiance »

    Euh non.
    http://www.tns-sofres.com/dataviz?type=1&code_nom=sarkozy
    Sarkozy était descendu à 20%, certes au bout de 4 ans de mandat.
    Et Chirac avait atteint 16%.

    « des Français contraints de verser trois fois plus d’impôts »
    Vous parlez sans doute de l’IR qui, au final, va augmenter de quelques milliards (soit environ 10% de son rendement). Bien sûr, quand on passe de quasiment pas imposable à imposable, l’augmentation en pourcentage est élevée. Mais il faudrait aussi donner les chiffres absolus.
    Parce que passer de 100 à 300€ ou passer de 10 000 à 30 000€, ça n’a rien à voir.

  • Ouais.

    Je suis royaliste. Avant la lecture de ce billet, je me considérais comme un doux rêveur romantique. Maintenant, je crois que je fais partie de la minorité des optimistes.

  • Bonsoir,

    je vois une faible mais réelle possibilité que l’impopularité de François Hollande le pousse à effectuer les réformes réellement nécessaires pour le pays. Ce serait alors un évènement positif significatif.

    J’ai des sentiments partagés sur l’élection très possible d’un gouvernement front national. Je pense que le programme de ce parti est très discutable, mais en ajoutant la dilution des idées d’extrême droite, la pression des milieux d’affaires et de l’Europe, je ne crois pas du tout à l’établissement d’un régime fasciste en France. Je vois même un potentiel bénéfice à avoir quelques temps un gouvernement qui ne soit pas issue du milieu très restreint (ENA…) des gouvernements actuels, et qui mettrait probablement à jour certaines combines.

    Je crois aussi qu’il faut la menace d’un ennemi crédible pour que les partis de gouvernement traditionnels remettent leur maison en ordre. Pour moi, le milieu des politiques de gouvernement est largement décadent depuis le milieu des années 70. L’histoire montre qu’il faut souvent un électrochoc en France pour que les choses bougent. J’ajoute qu’il faudra probablement un électrochoc pour que l’Europe se réorganise autour d’institutions robustes et bien pensées.

    J’aimerais aussi modérer le tableau sombre que tu dresses. La France a un gros travail sur le sujet du chômage et de la dette. C’est certes un sujet important, mais probablement plus facile à résoudre qu’on le pense. En dehors de cela, la France bénéficie d’un climat formidable, d’une natalité en pleine forme, d’un système de santé plutôt efficace, d’infrastructures correctes et pour une grande majorité de la population un consensus sur le type de société « social-libéral-laïque » à construire.

    PS: entre parenthèses, je n’arrive à avoir aucune sympathie pour quelqu’un qui subit maintenant ce qu’elle a fait subir à quelqu’un 7 ans avant.

  • Très bon papier qui me fait penser à cette citation de Frédéric Ozanam ; « Je n’ai qu’un espoir, mais il est grand. C’est qu’au milieu de la décomposition politique, le christianisme se raffermit. »

  • @ Eric:
    Sur le plancher, vous avez raison et j’ai ajouté une précision : c’est « à ce stade de leur mandat ». Je vous invite à cet égard à vous reporter au graphique en lien. À ce stade de son mandat, même Nicolas Sarkozy, au plus fort de la crise de 2008-2009, était 20 points au-dessus.

    Hollande peut effectivement devenir plus impopulaire, même si cela devient compliqué.

    Le fait est qu’il est déjà, en deux ans, devenu incontestablement le président le plus impopulaire de la Vème.

    En ce qui concerne les impôts, vous avez bien saisi : je ne parlais pas de l’impôt sur les sociétés. Quant aux valeurs absolues, l’intérêt m’échappe puisqu’en tout état de cause il conviendrait ensuite de rapporter l’augmentation d’impôt aux ressources de la personne. Un de mes amis va payer, à salaire égal, 8.000€ de plus. Pensez-vous qu’il faille comparer avec la personne qui ne payait pas et paie désormais 600€ de plus ? Même en tenant compte de taux d’imposition différents, pensez-vous vraiment que cela fait une quelconque différence ?

    @ =°.°= : par tendresse pour les doux rêveurs, je ne m’attarderai pas sur les défauts de la monarchie.

  • Bonsoir,

    Quelques réflexions en vrac.

    Aussi louable que soit l’aspiration à retrouver une certaine exemplarité chez nos hommes politiques, je ne suis pas sûr que ce soit là le principal sujet face à la montée du FN. Si l’honnêteté était la principale qualité recherchée par nos concitoyens, Jospin aurait été triomphalement élu en 2002, Patrick Balkany n’aurait pas été député pendant 9 + 12 ans… Lorsque l’on voit certains barons locaux régulièrement réélus, alors qu’ils traînent tant de casseroles, l’on en vient à ce constat un peu désabusé que l’honnêteté est valorisée tout au plus comme une qualité secondaire. Un plus, si elle existe, rien de rédhibitoire sinon.

    Le vrai sujet, comme vous le dites, c’est l’économie. C’est la cause principale de la cote de popularité de François Hollande : chômage de masse, matraquage fiscal sans précédent des classes moyennes (en pure perte, puisque le déficit public augmente), déficit commercial calamiteux… Rien ne marche et l’on n’aperçoit même pas la possibilité d’une embellie. Avez-vous remarqué à quel point le FN ratissage large chez les 18-30 ans ? Pas étonnant, la seule perspective que la génération 68 leur aura laissée c’est d’éponger sa dette abyssale.

    Que faire face à la progression du FN ? Cette question, ce sont les partis de droite et de centre-droit qui devraient se la poser en faisant leur propre examen de conscience. En sont-ils seulement capables ? Dans la dénonciation récurrente de « l’UMPS » par le FN, il y a, je le crois, une part de vérité, qui tient au fait qu’en matière économique, l’UMP ne se distingue pas tant que ça du PS : de Chirac/Raffarin à Sarkozy/Fillon, c’est, à peu de chose près, la même politique Keynésienne qui aura été menée de 2002 à 2012, avec les résultats mirifiques que l’on voit aujourd’hui : Etat obèse, désindustrialisation, chômage de masse, augmentation ininterrompue des impôts. Bref, nous avons au pouvoir depuis 30 ans une alternance de socialistes de droite et de socialistes de gauche comme le disent Charles Gave ou H16. Le jour où l’UMP et l’UDI oseront enfin proposer (et appliquer) autre chose qu’une politique keynésienne, donc une vraie politique libérale (ce n’est pas un gros mot), se posant en contre-modèle des politiques économiques menées depuis plus de trente ans, on aura fait un grand pas.
    Et possiblement aussi un grand pas vers la résorption du FN.

    Sur ce, bonne nuit à tous

  • Je veux bien entendre votre argument sur la primauté de l’économique. Mais j’ai un doute sur l’idée que les Français qui votent Front National seraient davantage portés à voter à droite si elle menait une politique libérale.

    Au demeurant, le FN lui-même a abandonné son discours économiques à tendance libérale.

    La question se ramène peut-être à « mener une politique économique efficace » mais je confesse des doutes à cet égard également.

    Par ailleurs, les cas de Jospin et Balkany ne me paraissent pas devoir disqualifier le sujet de l’importance de l’exemplarité des comportements. Il est évident qu’un seul facteur ne fait pas une élection.

  • Koz a écrit :

    Par ailleurs, les cas de Jospin et Balkany ne me paraissent pas devoir disqualifier le sujet de l’importance de l’exemplarité des comportements

    Sur ce sujet, il me semble intéressant de noter que d’après mon expérience, dans les (grandes) entreprises en France, l’exemplarité n’est pas le premier critère de jugement des gens, loin de là. Attention, je ne parle pas forcément de vraies fraudes (piquer dans les caisses), mais par exemple de favoriser des copains lors d’un appel d’offre ou d’une promotion, de faire des détours avec la vérité lors d’un processus de vente, de mentir largement dans la circulation d’informations internes. Je pourrais aussi mentionner la proportion importante de CVs traffiqués. Evidemment, cela existe partout, mais j’ai l’impression qu’en France (et dans les autres pays non ‘anglo-saxons-nordiques’ que j’ai connu), c’est plus fréquent et plus accepté.

  • La solution du problème de la France tient en un seul point :

    1) Réformer en profondeur le modèle français.

    Mais il y a un hic : La France est ingouvernable.

    En attendant la seule chose à faire est ce que Hollande a fait depuis le début de son mandat : prier pour que la croissance revienne. Mais comme dit le proverbe, aide-toi et Dieu t’aidra…

  • Koz a écrit :

    e veux bien entendre votre argument sur la primauté de l’économique. Mais j’ai un doute sur l’idée que les Français qui votent Front National seraient davantage portés à voter à droite si elle menait une politique libérale.

    Je pense que le front national a habilement récupéré à son compte l’illusion économique du protectionnisme, et qu’une partie des gens qui votent front national le font pour cela, en croyant que l’on a tout essayé contre le chômage (ce qui n’est pas vrai, on a seulement essayé ce qui ne dérange personne).

  • mr Mitterand en « bon » politicien s’était ingénié à faire monter le FN pour fragiliser la droite. L’autre François, fils putatif du précédent, en moins futé, poursuit la même stratègie en caressant le vote immigré et musulman , il a simplement oublié que l’on est plus en 1981 et que c’est lui qui va passer allah trappe en nous laissant un problème monstrueux à résoudre . François 1 er aurait su s’arrêter à temps François 2 va nous envoyer dans le mur en chantant

  • Crise économique + crise politique + crise morale = risque d’élection de Le Pen, dites-vous, avec le député Xavier Breton et d’autres (comme Valls). OK. Mais si le risque existe vraiment, chacun doit maintenant faire preuve de la plus grande responsabilité pour éviter ça.

    La gauche ne peut plus utiliser le FN comme une arme électorale contre la droite en agitant des chiffons rouges à des moments bien choisis.
    La droite ne peut plus laisser penser qu’elle serait plus proche du FN et de ses idées que du PS ou même qu’elle ne saurait choisir entre les deux.

    Vu que l’on ne va pas réduire cette triple crise en un jour (même si pour moi, Hollande fait le job, malgré tous ses déboires, la pluie qui tombe sur lui, son impopularité record et son absence de résultats) et que personne n’a trouvé jusqu’à présent de recette miracle pour endiguer la montée du FN, partons de l’arithmétique électorale.

    Les sondeurs nous disent d’abord que le nombre d’électeurs FN n’augmente pas vraiment mais se mobilise par contre beaucoup plus que les électorats de l’UMP et du PS. Chaque parti de gouvernement doit donc s’efforcer de mobiliser sur cette question : si le péril existe, le minimum est de voter pour s’en préserver. Il faut à la fois être très clair et innovant autour de cette idée simple et forte.

    Les sondeurs nous disent également que Le Pen battrait largement Hollande au second tour de la présidentielle en 2017 et que plus de la moitié des électeurs UMP se reporteraient sur la candidate FN ! C’est le seul cas de figure où elle pourrait gagner… Je sais bien que la détestation de Hollande est forte à droite mais j’avoue que cela me laisse quand même pantois. J’y vois un signe beaucoup plus grave de la situation de notre pays que dans les publicités provocantes de Gleeden ou les happenings outranciers des Femen (dont je ne suis pas fan).

    Comment a-t-on pu en arriver là ? Que pensent sincèrement les dirigeants de la droite du fait que plus de la moitié de leurs électeurs préfèreraient voter FN que PS ? J’aimerais qu’ils s’expriment très clairement, avec un esprit de responsabilité sur ce sujet. Je crois que l’heure est venue, mais pour l’instant on ne voit toujours personne à l’horizon…

    Vu que, au train où vont les choses, la gauche risque de sortir laminée de ce quinquennat et que Hollande (ou un autre candidat de gauche) aura très peu de chances d’être réélu, on peut considérer que l’UMP a un boulevard devant elle pour la prochaine présidentielle. Même du seul point de vue de sa stratégie électorale (si la morale et l’honnêteté intellectuelle font défaut), la droite doit vraiment changer de logiciel et considérer désormais que son principal ennemi, c’est le FN.

  • Mais enfin, tout le monde le sait, c’est la faute à « l’ultralibéralisme » !

    Mon père a voté non au référendum de de Gaulle sur l’élection présidentielle au suffrage universel.

    À l’époque, j’avais 14 ans et je trouvais mon père ringard. Il avait parfaitement anticipé que ce type d’élection, dans le contexte française, obligerait les candidats à faire des promesses intenables et, en empêchant toute majorité au centre, rendrait impossible des réformes par ailleurs perçues comme indispensables par les personnes sensées des deux camps.

    On peut avoir du respect, j’en ai, pour la personne de de Gaulle. Mais après 45, son héritage politique est empoisonné.

  • Très d’accord avec Aristote.

    J’irai plus loin, pour moi, le problème tient aussi à l’importance absurde qu’on accorde à la personne du président, et à sa popularité.

    Le politique peut contribuer à prendre des décisions qui vont, à long terme, agir sur les conditions de l’économie – plus ou moins à la marge. Quand des candidats annoncent qu’ils vont inverser la courbe du chômage, relancer la croissance ou je ne sais quoi, on devrait juste leur dire: « vous mentez. Vous vous foutez de nous. Vous êtes un clown. Si la croissance repart, ce sera pour d’autres raisons; vous vous en gargariserez. S’il ne repart pas, vous trouverez un autre responsable. On le sait ».

    Et c’est ça qui me rend fou: on le sait. Et on fait semblant de ne pas le savoir.

    Sur le livre de Trierweiler, je n’ai pas lu un seul article. A aucun moment, je n’ai eu envie de savoir ce qu’il y avait dedans. Et pourtant je suis aussi voyeur que n’importe qui. Mais la vie privée de François Hollande, je m’en fous complètement. Je n’ai aucune animosité contre lui, ni de sympathie particulière. Pour moi, il a autant d’importance que le président de l’Europe.

    Cessons d’accorder de l’importance à ces gens. Leurs vices se nourrissent de notre attention. Et non, ce n’est pas d’eux que viendront les changements. Les changements viendront quand on cessera des les attendre de là où ils n’ont aucune raison de venir.

  • @ Pepito:
    Vous dites que la France est ingouvernable. On entend cette phrase partout mais je n’en suis absolument pas convaincue. Ce sont nos derniers dirigeants qui ne savent pas gouverner, le dernier en date étant de loin le plus mauvais.
    Je ne crois pas du tout que la France soit ingouvernable. Il y a des blocages dans notre société qu’il faut forcer et c’est là que notre médiocre classe politique butte.
    Je suis bien certaine qu’une fois que nous serons vraiment le dos au mur, nous trouverons une sortie par le haut. Nous avons d’énormes atouts.

  • « Cardinal, Joseph Ratzinger mettait en garde contre la perte d’identité, d’orientation, de vérité, si un nouveau paganisme devait prendre le contrôle de la pensée et de l’action des hommes. Il critiquait la médiocrité d’une « société de la rapacité », qui ose de moins en moins espérer et ne se risque plus à croire quoi que ce soit. Il faut, estimait-il, développer une nouvelle attitude sensible aux menaces qui pèsent sur la Création, et s’opposer résolument aux forces de la destruction. »

    Benoît XVI dans « Lumière du Monde », livre d’entretien avec Peter Seewald.

  • Bonjour Koz,

    Je vous avoue que je suis assez déçu de vos articles quand il s’agit de parler du Front National. A chaque fois que l’on parle de lui, il faudrait lui faire barrage parce que son programme serait dangereux pour la République française. J’aimerai donc répondre au chantage électoraliste dont certains sont victimes. Je précise bien certains car je ne suis pas tout à fait d’accord avec son programme. Mais sur le plan politique il faut reconnaitre que cette manière de faire est plutôt tâche.

    Comme je l’ai souligné plus haut, à chaque échec de l’UMP et du PS, c’est la faute du FN ou de l’extrême droite. Cet attitude est plus que dangereuse. D’une part, cela signifie que les paris traditionnels n’ont d’yeux que pour leur pouvoir. Ils se moquent donc des conséquences d e leur politique que ce soit en matière économique ou autre telle l’immigration. D’autre part, on reviendrait à dire que les Français n’ont pas le droit de voter pour un autre parti car il ne pense pas comme eux, même si je suis conscient que le vote FN est plus contestataire qu’autre chose.

    Face à cela, nos gouvernants ne sont pas pour autant désarmés. Ils sont capables de faire de grandes choses. Mais ils ne font pas ce que demandent les Français: instruction au lieu de l’embrigadement par l’idéologie du genre, mis à bas de la famille, politique d’austérité prônée par l’Union européenne, immigration de masse et multiculturalisme. Toutes ces mesures ont eu des conséquences catastrophiques depuis le gouvernement Fillon en 2011. Pour l’économie, je vous met le lien de l’économiste Jacques Sapir qui démonte la politique d’austérité: http://russeurope.hypotheses.org/2619. Pour le reste, vous le voyez autant que moi. Bref, il est tant que l’UMP et le PS arrêtent non seulement de se renvoyer la balle sur leurs échecs respectifs mais de faire en sorte de bloquer la possibilité pour les Français de choisir une autre voie que la leur.

  • L’optimisme n’est pas de mise, c’est le moins qu’on puisse dire. Même vu de très loin (expat, pas de télévision, un tout petit peu de radio en podcast, pas de jounaux français, juste de l’Internet), ça se sent très fort. En fait le seul désaccord que j’ai avec ton billet, c’est le titre: la France ne danse pas au bord du volcan. Elle est assise au bord, oscillant entre rage et désespoir. La tentation de sauter dedans à pieds joints (le vote FN) est de plus en plus forte; si de toute façon le cratère va nous péter à la figure, pourquoi ne pas devancer l’explosion?

    Évidemment, les gouvernants actuels sont particulièrement ineptes, mais si on prend un peu de recul, il y a un fort sentiment de dégradation continue depuis environ 2001. Il y a eu une période de redressement et d’optimisme entre 1998 et 2000, largement due à une forte croissance dans le reste du monde (dont une partie de bulle spéculative, mais tout de même). Après, quel que soit le gouvernement en place, les mauvaises nouvelles se sont accumulées continûment, et chaque gouvernement est apparu comme encore plus nul que son prédécesseur, au fur et à mesure que les promesses se révélaient creuses et la politique impuissante. Ceci a affecté la personne du Président plus que par le passé, car il s’est retrouvé personnellement exposé d’une façon beaucoup plus violente que ce n’était le cas jusqu’à F.Mitterrand. On se moquait du monarque présidentiel, mais combien plus se moque-t-on de lui quand il est devenu le bouffon présidentiel! Il est frappant, aussi, de voir une autre continuité: l’entourage choisi par le président, ministres, conseillers, se révèle de moins en moins fiable (derniers exemples, la façon impensable que M.Morelle a de cracher sur son ex-boss, le livre à venir de Mme Batho…). Comme si les personnalités de valeur s’étaient réfugiées sous d’autre cieux – là aussi, un effet de l’impuissance du politique.

    Aristote a écrit :

    Mon père a voté non au référendum de de Gaulle sur l’élection présidentielle au suffrage universel.

    À l’époque, j’avais 14 ans et je trouvais mon père ringard. Il avait parfaitement anticipé que ce type d’élection, dans le contexte française, obligerait les candidats à faire des promesses intenables et, en empêchant toute majorité au centre, rendrait impossible des réformes par ailleurs perçues comme indispensables par les personnes sensées des deux camps.

    Il y du vrai dans ce que vous dites. Une révolution institutionelle comme la Ve est en général le résultat d’une expérience catastrophique (la IVe), mais les institutions mises en place peuvent contenir en germe les causes d’une future crise. C’est peut-être le cas ici. J’avoue être tenté par une remise à plat, car il est clair que le système gaullien montre ses limites. On passe son temps à attendre un nouveau de Gaulle… mais si le Général revenait, il est à parier qu’il claquerait la porte de la pétaudière au bout de quelques semaines.

    Logopathe a écrit :

    Le politique peut contribuer à prendre des décisions qui vont, à long terme, agir sur les conditions de l’économie – plus ou moins à la marge. Quand des candidats annoncent qu’ils vont inverser la courbe du chômage, relancer la croissance ou je ne sais quoi, on devrait juste leur dire: « vous mentez. Vous vous foutez de nous. Vous êtes un clown. Si la croissance repart, ce sera pour d’autres raisons; vous vous en gargariserez. S’il ne repart pas, vous trouverez un autre responsable. On le sait ».

    Et c’est ça qui me rend fou: on le sait. Et on fait semblant de ne pas le savoir.

    C’est redoutablement vrai, sauf que je ne suis pas sûr que tant de gens soient dupes. Seulement, au second tour, nous avons toujours le choix entre deux discours assez similaires sur ce point. Reprenez les projections budgétaires des deux principaux candidats en 2012: vu d’aujourd’hui, elles sont aussi ridicules l’une que l’autre.

  • Tout à fait d’accord avec la conclusion du post, et le commentaire de skeepy.
    On peut se plaindre de nos politiques, de nos partis, de nos institutions…
    Bien sur qu’il faut les influencer, les utiliser, s’engager .
    Après avoir cru pouvoir influer nos partis traditionnels de l’intérieur, en rejoignant un mouvement, j’ai maintenant la volonté de croire dans la possibilité de voir peser les nouveaux partis citoyens alternatifs … Sans faire de prosélytisme, je suggère à tous de se renseigner.
    Et surtout d’agir . S’engager dans un parti, réfléchir aux impacts de nos modes de consommation, de nos comportements vis à vis du fisc, de notre exemplarité personnelle, quoi . Pas facile, mais je refuse de croire que je ne peux, moi, rien faire . Et je refuse de perdre l’espérance. Certes, nos actions individuelles peuvent paraître dérisoires, mais , comme disent certains, « à tous on peut tout ». Merci Koz de continuer ces conclusions de post qui nous suggèreny des pistes d’action, que chacun puisse mettre pratiquement en oeuvre. On utilisera le viral pour les diffuser ….

  • Quelques idées simplistes (mais je ne suis ni philosophe ni politicien) à propos de l’impuissance des partis politiques face à la crise et au FN.
    Le vote massif pour le FN fait craindre le pire. On peut prévoir cependant que dès l’approche du pouvoir par ce parti, la majorité des hauts fonctionnaire se mettront à son service et l’adapteront au fonctionnement républicain, qui n’est qu’un cadre procédural. Ce qui n’exclut pas que la teneur idéologique du FN n’amène des conséquences terrifiantes pour le pays. Un danger que vous ne signalez pas est celui des abstentionnistes aux élections, qui s’ils ne s’expriment pas démocratiquement, s’exprimeront peut-être d’autant plus violemment en cas de désagrégation de l’état.
    Le politique est impuissant parce qu’il est subordonné à l’économique: le gouvernement ne décide plus, il n’a comme mandat réel que celui d’adapter la société aux règles du marché mondialisé. D’où ces gesticulations appelées sociétalisme censées faire croire que le pouvoir agit alors qu’il ne fait que remuer.
    Les politiques sont aussi déconsidérés parce qu’il se sont donnés aux médias: croyant se construire une image en se pipolisant, ils se sont en fait livrés à une machine sans contrôle démocratique. Le livre de Trierweiler rappelle à tous où est le vrai pouvoir aujourd’hui.

  • @Uchimizu,
    FH est devenu tellement détesté qu’il peut se permettre maintenant toutes les réformes impopulaires. Il n’a plus rien à perdre, c’est notre nouvel espoir. Par exemple, obliger les communes de moins de 3000 habitants à se regrouper, unifier les 3 fonctions publiques, démanteler la force nucléaire, établir un SMIC jeunes, diviser par trois le budget du Sénat…

  • @ xerbias:

    Bien que l’on ne se baigne jamais dans le même fleuve, il y a en l’humanité une tendance cyclique qui se caractérise de la même manière que la bipolarité: développement sur de nouvelles bases avec une expansion des valeurs instituées, suivie d’une periode de stagnation, puis de doute, de déclin, puis d’une crise / guerre / conflit qui balaye tout d’un revers de main pour « mieux reconstruire ». L’homme est inconstant par nature et n’a visiblement pas conscience que sa qualité d’être intelligent peut lui permettre de casser cette inertie pour de bon.

  • @ Pierrot

    L’inégalité en France, c’est d’abord le problème du chômage. Une question importante est l’impact de la fiscalité au sens large (les cotisations sociales étaient des « cotisations » quand la couverture sociale répondait à une logique d’assurances, elles sont devenues des impôts depuis que la couverture sociale est devenue un outil de redistribution), donc impôts plus cotisations, sur la création d’emplois dans le secteur marchand.

    J’ai ma réponse, vous pouvez en avoir une autre, mais au moins posez-vous la bonne question.

  • la bonne question…. c’en est presque comique. lorsque certains se posent la question si les cotisations sont une assurance ou un phénomène de redistribution, additionnant impôts à impôts qui « grèvent » la création d’emploi. D’autres n’ont que la possibilité de se poser la question comment terminer le mois et comment soigner les enfants aux quotidiens, sans une vraie mutuelle (ils ont abandonné l’idée de se soigner eux même)

    Bien entendu on peut toujours se camoufler en disant que le chômage c’est avant tout la fiscalité, mais les entreprises délocalisent au moins disant social et le seul moyen de gagner un poil de compétitivité serait de mettre le salaire au niveau du Bangladesh. Or ce n’est pas possible car le prix du logement est très très élevé (des personne travaillant à temps plein dorment dans leur voiture) CAR ceux qui se plaignent de cette fiscalité et de ses salaires non compétitif sont les propriétaires qui comme les usuriers du 19ème gagnent et ratissent sur le lumpen prolétariat.

    C’est facile de stigmatiser l’autre, encore faut-il une vision un poil plus large. On peut demain gagner en compétivité : divisions des salaires par 2 et des loyers par 3 (incluant également les remboursement d’emprunts sans allonger la durée du prêt, taxes foncières et d’habitation). D’un seul coup, plus personne ne trouve cette idée bonne. Tout le monde est d’accord pour aller piocher dans la poche du voisin tant qu’on ne touche pas dans la sienne, ce qui pour le coup n’est pas très chrétien.

  • Excellent billet.
    La crise morale va encore monter d’un cran ce mardi avec le vote de confiance. Celle-ci sera sans doute votée, mais pour les pires raisons : les députés de la majorité ne veulent pas retourner devant les électeurs car ils savent qu’ils n’y trouveront que le désavoeu. Ils n’ont plus aucun crédit, mais ils tiennent à leur place, à tout prix, et ne s’en cache même plus. Leur situation personnelle prime sur tout principe moral ou démocratique.
    Agiter le spectre du FN n’effraie même plus : l’équipe au pouvoir est descendue tellement bas dans la respectabilité, allée tellement loin dans le deni de justice et l’infâmie que leur repoussoir supposé en devient presque attrayant par contraste.
    Il reste en effet la prière, qui va être bien utile pour ne pas entrer dans une spirale de violence civile. Pour résister à la tentation de la vengeance.

  • @ Koz:
    Koz:
    « Quant aux valeurs absolues, l’intérêt m’échappe puisqu’en tout état de cause il conviendrait ensuite de rapporter l’augmentation d’impôt aux ressources de la personne. Un de mes amis va payer, à salaire égal, 8.000€ de plus. Pensez-vous qu’il faille comparer avec la personne qui ne payait pas et paie désormais 600€ de plus ? Même en tenant compte de taux d’imposition différents, pensez-vous vraiment que cela fait une quelconque différence ? »

    Vous avez raison, un article vraiment informatif donnerait a minima ces 3 chiffres:
    1) revenus
    2) montant des impôts avant
    3) montant des impôts après
    Voire en bonus la raison de l’augmentation.

    Vous en conviendrez, avant de plaindre votre ami qui paie 8 000 euros de plus, savoir s’il gagne 30 000 euros ou 1 million d’euros par an ne serait pas illégitime.

  • Dans ce cas, contentez-vous de plaindre les personnes non imposables qui paient désormais 670€. Mais non, mon ami a une bonne situation mais il gagne très probablement moins de 30.000€.

    @ Pierrot : et quand précisément, les couches populaires sont matraquées, c’est bon, un chrétien a le droit d’en parler ?

  • @ Koz:

    Il a le devoir d’en parler. Je réprouve tous les matraquages, bien que n’en ayant moi-même subit que de fiscaux. L’article donné en lien indique que les hauts revenus ont augmenté ces dernières années, et les bas revenus diminué. C’est aussi un matraquage, désespérant et d’une cruauté inadmissible..

  • @ Koz:

    Moins de 30 000 euros par an?

    Si vous voulez me convaincre de plaindre qui que ce soit, il va falloir donner les 3 chiffres dont je parle. Voire même le bonus dont je parle aussi. Sinon, je rangerais votre article dans la longue liste des articles démagos « bouh j’aime pas payer des impôts et je m’en fous si la France fait faillite ».

  • @ Eric:

    Payer des impôts en France, c’est comme donner de l’argent à un SDF en sachant pertinemment qu’il va le boire !

    Les Français paient nettement plus d’impôts que les citoyens d’autres pays dont les services publics (éducation, santé, police, justice,…) ont une efficacité qui valent largement celle des nôtres.

    Payer des impôts, pourquoi pas, financer l’incurie française, non.

  • Hervé a écrit :

    @Uchimizu, FH est devenu tellement détesté qu’il peut se permettre maintenant toutes les réformes impopulaires… démanteler la force nucléaire

    Bonsoir,

    j’ai des sentiments partagés sur le dernier vestige de notre puissance. J’ai l’intuition que c’est le genre d’assurance-vie qu’il est bon d’avoir au cas où. Le mieux serait évidemment d’en partager le coût à plus grande échelle, et idéalement aussi d’être un peu plus au dessus de la limite en dessous de laquelle une telle force est crédible.

  • L’historien Lenotre (Théodore Gosselin, 1855-1935) dans ses mémoires cite un politique qui lui disait à la fin du XIX° que la France était foutue, si elle ne s’accrochait pas à une idée ou un homme. j’ai aussi lu récemment que la situation politique et sociale en France en 1938 était catastrophique : détournement de fonds, enrichissement personnel…
    finalement n’y aurait-il pas un cycle (et Hollande aurait raison au final) : une guerre, une société assagie concentrée et créatrice, puis la dégringolade et une nouvelle guerre etc. l’EI en nous déclarant la guerre va peut être nous sauver du Front National ?

  • @aristote…

    pourquoi pas.. quelle est donc votre médecine pour sortir de l’incurie ?

    Parce qu’a ce niveau de discours, j’ai l’impression d’entendre robert au pmu du coin et il ajoute en sus yaka foutr’ les arab’ dehors. c’est tout c’t’argent qu’on leur donne qui fait le déficit.

  • Bonjour à tous,

    Vous êtes un journaliste sympathique Koz, mais vos articles recèlent systématiquement le même défaut : vous refusez d’intégrer certains paramètres dans votre réflexion.

    La crise que traverse notre pays, et une bonne partie de l’occident, a une dimension identitaire et religieuse fondamentale. La peur et le sentiment de mal-être actuel découlent en partie de cette instabilité identitaire. Les questions du multiculturalisme et de l’islam sont centrales, même si elle ne sont évidemment pas l’unique problème actuel. La lecture de « fractures françaises » (du géographe Christophe Guilluy) est un excellent moyen de comprendre ce phénomène.

    Le front national n’est sûrement pas la solution idéale, mais le parti socialiste me paraît infiniment plus dangereux pour notre civilisation, avec ses idéologues extrémistes et ses apprentis sorciers qui pensent que les personnes et les communautés se déplacent comme des capitaux. Quand à l’ump, vous citez Bruno Le Maire (estimable pour son intégrité, du moins en apparence ) et Alain Juppé, soit deux caricatures de personnalités complètement prisonnières du carcan idéologique actuel sur ces questions. Comme disait Einstein, on ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés. J’avoue avoir du mal à comprendre votre tristesse devant la chute d’une partie de la classe dirigeante : n’est-ce pas la rançon de leur comportement? Ils mettent en place une société inhumaine, dans lesquels les plus faibles n’ont plus rien à faire, préparent la libanisation du pays et brisent la cellule familiale, structure de base de la société.

    Je suis très optimiste pour mon pays, mais à mon sens le salut viendra du peuple français et de la société civile, non des élites (entre guillements pour certaines) actuelles. La croissance n’est pas tout, même si la dimension économique est un aspect fondamental. Une partie du peuple français refuse les évolutions actuelles, sur les sujets sociétaux ou identitaires. N’est ce pas tout à son honneur? Nombre de poltiques réduisent la personne à son travail et à sa situation matérielle, et beaucoup de français montrent qu’ils sont bien plus que ça, capables d’être avant tout attaché à leur civilisation. Pour le moment le front national est le parti qui représente le mieux la défense de notre civilisation. Soit les autres partis et les journalistes prennent conscience de ce qui est en train de se passer, soit ils continuent à utiliser leurs lunettes idéologiques périmées : ils seront les meilleurs alliés du front national pour lui assurer la victoire.

    La révolution réctionnaire, pour paraphraser Eric Zemmour, est en marche. Aux chrétiens de savoir faire entendre leur voix lorsque des excès, malheuresement inévitables, se produiront. Cependant, cette évolution me paraît salutaire prise dans son ensemble. Il ne s’agit pas de revenir à un quelconque « ordre moral », mais de retrouver les fondamentaux de notre civilisation, chrétienne et humaniste. Conserver la ligne de conduite actuelle (si tant est qu’il y en ait une!) est de toute façon irresponsable.

    Ceci dit bravo pour votre engagement journalistique, même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous!

    Bien cordialement.

  • @ herve_02:

    il se trouve que j’ai une formation d’économiste et que j’ai vécu plusieurs années à l’étranger ce qui m’a permis de prendre conscience de l’extraordinaire myopie de beaucoup de mes concitoyens.

    Donc, le Robert du PMU du coin vous propose une rationalisation drastique du mille-feuilles territorial français, la remise à un niveau décent du temps de travail, en jouant sur l’âge de la retraite, les 35 h, les congés,les jours fériés, il y a de la matière, la suppression d’un tiers des hôpitaux (le choix par la France du « tout hôpital » est très coûteux et très discutable sur le plan de l’efficacité sanitaire), etc…

    Il est symptomatique que trois des mesures qui ont eu l’effet le plus néfaste sur l’économie française, la retraite à 60 ans (alors que l’on savait déjà que l’allongement de la durée de la vie allait poser des problèmes aux régimes de retraite), les 35 heures, au moment où la pression des économies émergentes s’intensifiait, l’ ISF, dont les effets sur le long terme sont dramatiques et difficilement récupérables (ils ne reviendront pas), sont signés du PS.

    Carton plein. Et qui paie ? Les électeurs du PS ? Non, fonctionnaires ou assimilés, ce n’est pas leur problème.

    Ceux qui paient, ce sont les pauvres, les vrais, ceux qui sont au chômage de longue durée, les précaires du secteur marchand.

    Mais là encore, le PS n’a rien à en foutre. Car quand un patron licencie, c’est la faute au patron. Certes,le gros des emplois qui disparaissent ce ne sont pas des licenciements, mais des faillites. Mais qui le sait ? Le chômage est donc la faute de ces salauds de patrons, pas des choix économiques démagogiques et insensés du PS. Pourquoi se priver ?

  • Bonjour @ Moumine, vous êtes certainement un commentateur sympathique, même si vous semblez interpréter le fait d’avoir une opinion différente de la vôtre comme une mauvaise compréhension, et je vous propose un effort modique. Il s’agit d’intégrer un unique paramètre : je ne suis pas journaliste.

    @ Eric : eh bien, rangez donc cet article dans ladite catégorie, et laissez-moi vous ranger dans celle des commentateurs incapables de prendre en considération des données simples, étalées dans toute la presse et toujours prompts à pinailler sur un point non essentiel (et non, je n’irai pas demander à cet ami de me donner sa feuille de paie pour vous complaire) en éludant les éléments incontestables qui les dérangent, à savoir la situation objective et étayée des foyers modestes, sur laquelle vous vous abstenez soigneusement de répondre. Dans ce type de cas de figure, j’avoue ne pas avoir suffisamment de temps à perdre à vous répondre davantage

  • Aristote a écrit :

    Il est symptomatique que trois des mesures qui ont eu l’effet le plus néfaste sur l’économie française, la retraite à 60 ans (alors que l’on savait déjà que l’allongement de la durée de la vie allait poser des problèmes aux régimes de retraite), les 35 heures, au moment où la pression des économies émergentes s’intensifiait, l’ ISF, dont les effets sur le long terme sont dramatiques et difficilement récupérables (ils ne reviendront pas), sont signés du PS.

    Entièrement d’accord.
    Mais la droite n’a pas beaucoup brillé par son courage… (même si je reconnais qu’il est toujours plus difficile de faire accepter à l’opinion une remise en cause de « droits acquis » que de créer ces droits).

  • Aristote a écrit :

    Payer des impôts en France, c’est comme donner de l’argent à un SDF en sachant pertinemment qu’il va le boire !

    Ca me rappelle une anecdote citée par notre prof de philo en prépa – mais je n’ai jamais pris la peine de vérifier/sourcer, dois-je admettre. De Bernanos parlant avec un ami et lui confiant qu’il avait donné 5F à un pauvre en sortant de la messe le dimanche précédent. « Cinq francs, fait l’autre horrifié, mais il va les boire ! » Réponse de Bernanos : « et que voulez-vous qu’il en fasse de mieux ? »

    Bon, évidemment, un tel comportement n’est pas généralisable, et encore moins l’encouragement à s’enfoncer. D’autant que le problème essentiel de l’impôt par rapport au don de l’historiette, c’est qu’il est obligatoire. Et de plus, impersonnel – même pas la possibilité d’un regard bienveillant plutôt que réprobateur pour porter l’espoir que l’usage qui sera fait du denier aidera vraiment la personne. (Vous avez déjà essayé de faire un sourire engageant au fisc ?)

  • oli71 a écrit :

    Entièrement d’accord. Mais la droite n’a pas beaucoup brillé par son courage… (même si je reconnais qu’il est toujours plus difficile de faire accepter à l’opinion une remise en cause de « droits acquis » que de créer ces droits).

    D’accord avec Aristote sur ces trois catastrophiques éléments signés PS, tout aussi d’accord avec Oli pour souligner que ses adversaires ont singulièrement manqué de courage.
    Tout de même. Juste un fait – s’il n’y en avait qu’un ce serait encore notable tout de même. Le jour de carence pour les arrêts maladie des agents publics. Voilà une décision réellement courageuse du gouvernement Fillon. Et dont les effets ont été très rapidement visibles, et positifs – diminution drastique des arrêts. Alors même que les effets négatifs (en termes d’opinion) en étaient dépassés, F. H. les rétablit. C’est à désespérer, non ?

  • herve_02 a écrit :

    Bien entendu on peut toujours se camoufler en disant que le chômage c’est avant tout la fiscalité, mais les entreprises délocalisent au moins disant social et le seul moyen de gagner un poil de compétitivité serait de mettre le salaire au niveau du Bangladesh.

    Bonsoir,

    il faut ne jamais avoir été au Bangladesh pour croire que le « prix de marché » d’un salarié français est le même que celui d’un salarié du Bengladesh. Les différences de formation, d’infrastructures de transport, d’état de droit, de qualité de l’électricité, de sécurité … justifient dans beaucoup de cas la différence de coût.

  • @aristote

    Oui, je profite de votre formation en économie et votre expérience multiculturelle afin de pouvoir enfin ouvrir les yeux (mais il ne faut pas oublier que peut être celui qui vous parle n’est pas un ignare en économie et à peut être un peu bougé de son lieu-dit dans un désert du fin fond de la campagne).

    • Lorsqu’il fallait un pool de dactylo (j’ai connu) pour une entreprise de moyenne importance, aujourd’hui il faut 2/3 personnes (en général à smic + 10%) et 2/3 ordinateurs portables à 300 euros pour accomplir plus de tache avec plus de compétences.

    • Si l’on regarde les gains de productivités réalisés sur les 50 dernières années, il est évident qu’une personne commençant à travailler à 25 ans, a, arrivé à 50, produit plus que ceux qui faisaient 40 ans de travail dans les années 50.

    • On peut considérer environ 10 millions de personne au chômage ou travaillant à des temps partiels imposés avec tout juste assez pour survivre.

    Moi qui ne suit pas très « ouvert sur le monde » et pas un crack de l’économie, je trouve que résoudre cette équation semble passer par une meilleur imposition des gains de productivité, parce que l’autre solution est un génocide de, à la louche, 15 millions de personne pour garder une petite marge. Mais je suis près à boire vos paroles qui résoudront l’équation de manière intelligente. Lorsqu’il n’y a pas assez de travail, cela semble stupide d’allonger le temps de travail. Tout le petit discours sur les « charges » blablabla est stupide, car depuis 15 ans que je fais des fiches de paies, la part patronale diminue et bascule sur la part salariale : le salarié coute de moins en moins cher à l’entreprise qui….. en utilise de moins en moins.

    Je vous rappelle qu’en terme de compétitivité, car nos élites ont ouvert le marché sans distinction de provenance et le français est mis en concurrence avec l’esclave des pays lointain, la seule solution est le travail au black pour juste prendre de quoi vivre. Les cadeaux fiscaux aux entreprises chaque année permette de boucher « immédiatement » le trou de la sécu, et le cumul permettrait probablement de financer le système de retraite pendant les 50 prochaines années.

    Sur le mille-feuille territorial (la tarte à la crème du pmu : trop de fonctionnaires), je suis entièrement d’accord avec vous MAIS (il y a toujours un mais) en rapprochant la prise de décision du citoyen, et non en l’éloignant pour augmenter le nombre « décideurs » nommés pour réduire le nombre de décideurs « élus ». Alors je sais que la cerise sur ce gâteau crémeux indigeste est que la « populace » est trop conne pour savoir ce qu’elle veut et qu’il faut bien que des gens « avec un bagage culturel et une vision plus globale » choisissent pour eux, mais je n’ai JAMAIS vu ou rencontré un personne vraiment intelligente qui pense cela. Cela venait toujours de personnes se croyant intelligente et débitant des conneries venant de trucs parcellaires mal compris et embrigadés dans des théories économiques fumeuses qui ne résistent pas à l’examen des faits.

    Toutes les personnes intelligentes (vraiment intelligentes je veux dire) savent que la populace de base est capable de réfléchir et de prendre la bonne décision, parce que cette même populace n’a pas d’échappatoire et que ces décisions impacteront leur vie et celles de leurs enfants qu’ils ne peuvent pas envoyer se faire éduquer (et même vivre) à l’étranger. Qu’ils vivent dans la réalité qu’ils doivent assumer.

    Et aussi, par respect, car c’est cette même populace de base que l’on envoie aux première lignes lorsque les balles et obus sifflent. Je voudrais bien savoir de tous nos théoriciens combien de leurs enfants sont soldats sur le tapis.

    Parce que lorsque la populace d’abrutis qui ne comprend rien à rien expliquera à tous ces petits théoriciens en herbe que « ca suffit maintenant, tu veux un truc tu le fait toi. ». Je ne joue plus, je pose les outils et je te regarde bosser. Là on sera vraiment mal. Parce que les « chefs » c’est hyper simple à changer, il n’y a que l’embarras du choix, par contre le peuple, c’est bien plus compliqué.

    Si vous voulez un petit topo sur le pourquoi des intercommunalités et autres comm’ d’agglo en terme d’aménagement du territoire et de pompage des taxes foncière des entreprises, je suis à votre dispo.

  • Bonjour à tous
    Quelques chiffres concernant les résultats du FN
    A la question : « Si nous aviez été obligés de voter ? » Les sondages réalisés auprès des abstentionnistes donnent des résultats quasi identiques aux résultats officiels avec un FN à 25 %, UMP à 20 % et PS à 14 pour les européennes
    Donc, il n’y a pas plus de mobilisation des électeurs FN que ceux des autres partis

    De même, la question « Pourquoi le vote FN » donne
    critère n° 1 : l’immigration avec 88 % (abstentionnistes et électeurs )

    Quelques livres permettent de comprendre : « Les yeux grand fermés » de Michèle Tribalat,
    Fractures françaises déjà cité, « Les petits blancs  » d’Aymeric Patricot.
    La lecture des journaux et la réalité qui vous saute aux yeux fait le reste.

    Le FN apparaît aujourd’hui, à tort ou à raison, comme le seul parti qui défend le « Français de souche » et spécialement celui qui est en voie de déclassement et/ou en concurrence avec une immigration incontrôlée.
    Quand les partis politiques autoproclamés « de gouvernement » UDI et UMP auront étudié et compris cela puis élaboré des propositions réalistes, ils feront peut-être reculer le FN mais avec la dernière de Juppé dans le livre « Les douze travaux de l’opposition », disant qu’il faut abandonner le concept d’assimilation, c’est mal barré.

    Autre chose : la génération de mes parents (j’ai 53 ans) était certaine que leurs enfants vivraient mieux qu’eux ; je suis inquiet pour mes enfants et très très inquiet pour mes deux petits enfants

  • @ Jeff:
    Ne soyez pas surpris si les votes de droite vont vers le FN plutôt que vers le PS. Les griefs contre ce dernier s’accumulent :
    Attaque en règle contre la famille (loi Taubira)
    intrumentalisation et perversion de la justice (loi Taubira, encore elle, mur des cons couvert par la garde des sceaux, non lieu pour les Femen suite à une qualification des faits fantaisiste, oeuvre du parquet, donc du ministère)
    destruction du tissu économique (fiscalité, loi ALUR, interventionnisme compulsif, instabilité législative)
    faillite programmée des comptes publics
    démentèlement des grands corps de l’Etat (Armée, police, justice) via des réductions de budget irresponsable, les prérogatives régaliennes n’étant de ce fait plus assumées.
    Education remplacée par de l’embrigadement idéologique (rythmes Peillon + ABCD)
    Destruction de l’identité citoyenne (vote des étranger)
    Detournement de la mission de certaines institutions : la SS qui fonctionnait comme une assurance est pervertie en instrument de redistribution, ce qui n’est pas sa mission. Donc clientélisme efféné.
    Enfin, amoralité et cynisme tiennent lieu de sens tactique. (confiance votée pour conserver leur sièges, affaire Cahuzac, Thévenou, les sans-dents, la minimisation des chiffres des manifs pour tous, promesses non tenues et aussitôt oubliées)
    Avec un tel palmarès, on se demande ce qui pourrait être pire. Même si le FN au pouvoir allait au bout de ses intentions, ce serait bien en deça de ce que font effectivement les socialistes.
    La crise économique et morale n’a certes pas commencée en mai 2012, mais la dégringolade accélérée depuis cette date est bien leur oeuvre.

  • Je n’ai pas vraiment compris l’objet de ce nouveau billet de Koz,
    Est-ce la corruption des élites ? (pas nouveau, ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais les hommes corrompus qui aiment le pouvoir)
    Est-ce la crise économique ? rien de nouveau : toute ma vie, depuis avant ma naissance même, les hommes politiques font du chômage leur priorité, sans aucun résultat
    La prochaine arrivée au pouvoir du Front National ? ca n’arriverait pas si les « élites » actuelles respectaient un tant soit peu la volonté populaire
    Exemple 1 : le référendum sur l’Europe, ce machin qui fabrique la paix en Ukraine, la prospérité en Grèce et la solidarité en Ecossse
    Exemple 2 : 75% des français pensent qu’il y a trop d’étrangers en France, et demandent la fermeture des frontières pour tarir le flux d’immigration
    Pourquoi les politiques ne le font-ils pas ? Si des difficultés techniques existent, pourquoi ne les expliquent-ils pas ?
    Pourquoi ces politiques ne sont-ils capables, sur le sujet de l’immigration, que d’expliquer au français moyen sceptique sur le bénéfice d’une immigration de pauvres analphabètes en pleine crise de chômage, des prestations sociales, de logement, de délinquance qu’il est juste un sale con de beauf raciste qui a encore de la chance qu’on lui enlève pas son droit de vote et qu’on le mette en prison d’office ?
    Pourquoi les suisses doivent tordre le bras, via des référendums, de leur propre « élite » pour mettre en place des outils de régulation de l’immigration (que ladite élite cherche à contourner mi par idéologie mi sous pression de l’EU ce machin qui fabrique la paix et la prospérité)
    Et je dis les politiques, parce que de Hollande à Alain Juppé, ils sont tous d’accords sur tous les sujets, et que seules des détails sur charisme personnel de chacun sont perceptibles (niveau personnel de corruption,
    Exemple 1 : le mariage gay, tous d’accord Hollande, Sarkozy, Juppé
    Exemple 2 : le démembrement de l’armée française, tous d’accord, Hollande qui se fait menacer de démission collective de tout l’Etat-major pour cause de coupe budgétaire, ou Juppé qui signe des pétitions pour l’abandon de l’arme nucléaire
    Exemple 3 : l’économie, le PS qui applique le programme de l’UMP
    Exemple 4 : l’Europe, qui la remet en cause malgré ses ratés évidents (L’Europe est la zone économique la moins dynamique, elle fabrique des conflits de toute pièces en Ukraine et maintenant en Ecosse.)L’Europe c’est la pauvreté et la guerre

  • @Cyd: « L’Europe c’est la pauvreté et la guerre ». Ca doit être ça qui attire des centaines de milliers d’immigrés chaque année?

  • @Aristote: la réforme des retraites de 1982 a été une très mauvaise réforme, pas tellement pour son effet à long terme sur les comptes des retraites – Balladur a renversé la vapeur dix ans plus tard, sans toucher à l’âge limite, mais en baissant les paramètres de calcul et en rallongeant la durée de cotisation – mais surtout parce que 1) elle a introduit une forte inégalité temporelle, entre ceux qui en ont bénéficié et ceux qui sont arrivés à la retraite après la montée en puissance de la réforme Balladur (puis Fillon) et surtout parce que 2) elle a supprimé toutes les incitations à travailler pour les séniors (suppression de la surcote, interdiction du cumul emploi-retraite).

    En revanche, je n’ai toujours pas compris en quoi les 35 heures et l’ISF étaient, techniquement, un problème économique. Ca ne me semble pas du tout établi académiquement, ni dans les chiffres. Si on augmente le temps de travail, il faudra augmenter les salaires, et il y aura déperdition de productivité au passage. Pour moi, le problème des entreprises françaises est à chercher dans son management et ses relations sociales, et dans cette espèce de survalorisation/diabolisation de la figure du chef qui pourrit aussi bien notre rapport au travail que notre rapport au politique.

  • herve_02 a écrit :

    depuis 15 ans que je fais des fiches de paies, la part patronale diminue et bascule sur la part salariale : le salarié coute de moins en moins cher à l’entreprise qui….. en utilise de moins en moins.

    Voilà une distinction complètement artificielle qui me paraît inepte : ce n’est pas parce que la part salariale augmente au détriment de la part patronale que le patron paie moins, in fine c’est toujours le patron qui doit verser la totalité ! Seule la somme des deux « parts » est pertinente pour savoir ce que doit débourser l’employeur d’un côté, ce que touche le salarié de l’autre. Et cette somme est mettre en regard de la protection sociale offerte (qui se dégrade et qui comme le souligne justement Blaise&Ignace, est détourné d’une logique assurancielle que l’on peut piloter efficacement et à l’équilibre à une logique de redistribution d’un impôt qui ne dit pas son nom).

  • @ Cyd:
    L’Europe c’est aussi 60 ans de paix, de prospérité, de progrès, de richesses. L’Europe c’est que nos parents et grands parents ont essayé de construire pour que l’on ne recommence pas 1871, 1914, 1940. Aujourd’hui ce n’est pas de trop d’Europe qu’on crève ni de trop d’immigrés c’est d’une panne d’Europe et d’une panne d’idéal que l’on crève. On est mûr pour de nouvelles guerres, pour de nouveaux boucs émissaires. Moi j’ai passé la main en tout. J’ai participé à la création de richesses et je laisse des richesses à mes enfants et petits enfants. Mais si je vis longtemps je me permettrai des commentaires sur les petits jeunes qui nous gouvernent. Oui je sais je suis un vieux con. :+)

  • @ Aristote:
    Votre père me rappelle le mien. Et je me souviens des caricatures du Canard enchaîné de l’époque présentant De Gaulle en monarque à l’ancienne. Cette constitution était faite pour lui, dernier roi de France à avoir régné sur notre pays. :+)

  • @cyd PhD et Moumine:

    Il y a en effet une crise qui, dans le cœur de beaucoup de nos concitoyens, surpasse toutes les autres (politique, économique et morale) c’est la crise identitaire.

    Cette crise j’en suis le témoin privilégié. N’ayant pas la chance d’habiter autre part que dans le pays réel, je suis confronté à ce changement identitaire de manière quotidienne. J’habite entre Barbès et Château-Rouge, quartier dans lequel on me considère comme un étranger dans mon pays.

    Chaque jour j’imagine la douleur que dois ressentir le français de souche en voyant à quoi ressemble sont pays… Pays abandonné par ses élites, vendu à la solde d’intérêts étranger, submergé par une immigration incontrôlée (qui n’est plus assimilée). Pays dans lequel son histoire n’est même plus enseignée. Pays dans lequel, pour avoir fait ce constat, il est directement mis au pilori… A la place du français de souche je ne supporterai pas une telle humiliation. 15 siècles d’histoire balayés par un demi siècle d’une politique folle…

    Je suis moi-même issu de l’immigration. J’ai été naturalisé en 2009. Je viens cependant d’une immigration de culture chrétienne, ce qui a facilité mon assimilation au peuple français, si bien que dorénavant je prend part à son destin et fait mienne son histoire. Dès que j’ai mis les pieds sur cette terre je me suis senti français, mon cœur et mon âme l’ont été depuis le premier instant.

    Je crois que face à cette crise sans précédent depuis 15 siècles il faut une réponse forte. Ce que je redoute par dessus tout ce serait une libanisation de la France (guerre civile ethnique et religieuse). Et c’est parce que je redoute ce risque là que je vote Front National depuis que j’ai obtenu la nationalité française… Le programme du Front National et le parti en lui même ne me correspondent pas totalement, mais c’est le « moins pire ».

    En effet, puisque je suis devenu français de Cœur et d’Âme, je suis également devenu royaliste. Chaque allusion de la république par le Front National me révulse… mais bon encore une fois c’est le « moins pire ».
    Au niveau économique, j’irai encore plus loin dans la critique du libéralisme, je suis un partisan de la décroissance et de la simplicité volontaire… là encore le Front National en est éloigné, mais bon c’est le « moins pire ».

    Je crois que tant que vous n’aurez pas sérieusement pris en compte les craintes de nos concitoyens au niveau identitaire, vous ne comprendrez que partiellement la montée du FN.

  • @ jfsadys:

    Pensez-vous que c’e soit l’Union Européenne qui ait permis la paix ou l’inverse? Ne pensez-vous pas que dans la conscience européenne, au lendemain du désastres des deux guerres (qui sont avant tout une défaite de l’Europe), ait mûri l’idée d’une coopération entre les peuples et les nations? Ce qui permettra, mais plus tard la création des institutions européennes.

    Je suis de part mon histoire personnelle un défenseur convaincu de l’Europe et un pourfendeur acharné de l’Union-Européenne.

  • @humpty-dumpty

    ben oui tout est inepte bien sur. Lorsqu’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problèmes. Pourtant il y a une différence majeure, et de taille : ce que touche le salarié est moins important alors que ce que paye l’employeur est moins important. Vous considérez que les 2 parts sont versées par l’employeur, vous n’avez qu’une connaissance approximative de la chose et partant de là, à mon avis, une vision biaisée qui pousse à enfiler des perles. A salaire équivalent, le net baisse et le brut chargé baisse aussi : les cotisations baissent parce qu’on fait cadeaux délibérément à l’entreprise plus que son gain de productivité.

    Vous êtes embauché sur un salaire brut, vous ne pouvez dépenser que le net, si le net baisse la consommation baisse mécaniquement. Et la consommation c’est des impôts facilement pris, des recettes indolores.

    Expliquez moi la logique de redistribution (au lieu de la logique assurance), je suis tout ouïe.

  • @ Logopathe:

    35 h ne sont pas un problème en tant que tel, mais 35 h payées 39 h oui.

    Par ailleurs les 35 h ont posé deux problèmes. Dans les métiers où le personnel est long à former, elles ont foutu un joyeux bordel, le cas archiconnu étant celui des infirmières dans les hôpitaux.

    Dans le secteur privé, une partie du surcoût a été absorbé par l’annualisation du temps de travail, etc. Dans la fonction publique, aucun effort n’a été demandé en échange des 35 h (des 30 ou 32 h disent les mauvaises langues) et le coût s’est traduit par des impôts et ou un déficit accru. Encore une fois le privé a payé pour le public.

    Pour ce qui est de l’ISF, ses effets sont très sous-évalués par les statistiques officielles. Notamment parce que les gens partent au moment où ils vont basculer dans l’ISF, soit parce que le gros de leur patrimoine n’est plus considéré comme un « outil professionnel » quand ils partent à la retraite, soit parce que entrepreneurs ayant réussi, ils vont réaliser une plus value. Les mesures de durcissement (délai de 5 ans avant d’être exempté de l’impôt sur les plus values par exemple) ont eu pour seul effet de faire partir les entrepreneurs en voie de réussir encore plus tôt !

    Tous ces gens là ne sont pas dans les fichiers ISF, ou pour des montants faibles, avant leur départ.

    Et puis le cumul est impressionnant. On nous dit que seulement 1 000 à 2 000 personnes partent chaque année, encore une fois chiffre très sous-évalué. Mais depuis 1981, cela fait quand même plus de 30 ans que cela dure.

    Un économiste de l’OCDE a estimé que depuis 1981, plus de la moitié des foyers fiscaux avec un patrimoine supérieur à 3 millions d’euros avaient quitté la France. Vous croyez vraiment que cela n’a aucun impact sur l’investissement dans le secteur marchand de l’économie, investissement dont tout le monde sait qu’il s’est écroulé, pas pour cette seule raison bien sûr.

  • herve_02 a écrit :

    Expliquez moi la logique de redistribution (au lieu de la logique assurance), je suis tout ouïe.

    Quand vous assurez votre automobile, vous assurez un risque. Ce risque est estimé en fonction de votre âge, de votre passé comme conducteur, du type de voiture que vous conduisez, etc. Vous payez pour ce risque, indépendamment de votre niveau de revenu. Un riche et un moins riche qui conduisent la même VW, dans la même ville, avec le même historique d’accidents paient à peu près la même prime.

    L’assurance automobile est obligatoire, mais elle n’est pas un mécanisme de transfert entre riches et pauvres.

    Quand on a créé l’assurance maladie, on l’ a créé sur le principe de l’assurance. Une fois que ma cotisation à l’URSSAF couvrait le coût moyen de la couverture santé de ma famille, on cessait de prélever des cotisations sur mon salaire. Il y avait un plafond de salaire au-delà duquel on cessait de cotiser.

    En réalité, il y avait des transferts. Les cotisations levées sur les petits salaires ne couvraient pas le coût moyen de la couverture maladie et le plafond était suffisamment haut pour compenser, ce qui se traduisait par un transfert des hauts vers les bas salaires. Et les célibataires payaient pour les familles.

    Mais enfin l’existence du plafond limitait les transferts et par ailleurs les remboursements étaient aveugles au niveau de revenu des assurés. Bref cela restait grosso modo de l’assurance. Il était légitime de considérer les cotisations sociales comme le paiement d’un service, au même titre qu’une prime d’assurance automobile, et non comme un impôt.

    Aujourd’hui les cotisations ne sont plus plafonnées. Un gros salaire va donc cotiser bien au-delà du coût moyen d’un assuré pour le système. Les remboursements, via la CMU etc., sont au contraire plus faibles pour les plus aisés que pour les plus pauvres, et les plus aisés compensent via une mutuelle qu’il faut payer.

    L’assurance maladie ressemble aujourd’hui à une assurance automobile où la prime à payer pour votre véhicule ne dépendrait de votre voiture, votre style de conduite, etc., mais uniquement de votre revenu.

    Ne parlons pas des retraites où ce que vous touchez n’a qu’un très lointain rapport avec ce que vous avez cotisé.

    Bref, » l’assurance maladie » n’est plus gérée comme une assurance, mais comme une machine à redistribuer. On est pour ou on est contre, c’est un autre problème, mais la dimension de redistribution est devenue si importante qu’on ne peut plus considérer les cotisations sociales comme l’équivalent de primes d’assurance ; elles sont devenues des impôts.

  • I do not believe that the solution to our problem is simply to elect the right people. The important thing is to establish a political climate of opinion which will make it politically profitable for the wrong people to do the right thing. Unless it is politically profitable for the wrong people to do the right thing, the right people will not do the right thing either, or it they try, they will shortly be out of office. Milton Friedman

    Macron se fait défoncer aujourd’hui pour avoir dit le vrai. On en est toujours au « if they try (the right thing), they will shortly be out of office ».

    Logopathe a écrit :

    Le politique peut contribuer à prendre des décisions qui vont, à long terme, agir sur les conditions de l’économie – plus ou moins à la marge.

    Pas d’accord avec ça. Les exemples abondent de pays qui ont pris le problème à bras le corps et ont vu la situation s’améliorer significativement dans des délais brefs (quelques années) : Pologne, Nouvelle Zélande, Estonie, Suède, Chili, Bostwana… A contrario, les exemples de pays ayant poussé le WTF à l’extrême et ayant complètement flingué (assez lentement il est vrai) le tissu économique sont nombreux également : Venezuela, Zimbabwe, Argentine, Grèce, Wallonie, France…

    Prétendre contre toute évidence que la politique n’a aucun impact (ou un impact marginal) sur l’économie alimente le pessimisme tout en pérennisant un système destructeur.

    Logopathe a écrit :

    Pour moi, le problème des entreprises françaises est à chercher dans son management et ses relations sociales, et dans cette espèce de survalorisation/diabolisation de la figure du chef qui pourrit aussi bien notre rapport au travail que notre rapport au politique.

    Mouais. Pourtant les entreprises françaises qui investissent à l’étranger ne semblent pas rencontrer de problèmes particuliers de management ou de relations sociales. Et les entreprises étrangères investissant en France ne sont pas épargnées par ce mal.

    Un truc aussi criminellement kafkaïen que le compte pénibilité ne pouvait naître qu’en France. Rien à voir avec notre culture du management et tout à voir avec notre rapport à l’Etat et notre culte du conflit qui profitent l’un de l’autre.

    Conflit -> appel à l’intervention de l’Etat -> lobbying des parties -> celui qui pleurniche/menace/paye le plus/mieux gagne -> la loi instaure/consacre/renforce son privilège -> le perdant crie à l’injustice et se radicalise -> le conflit se renforce.

  • @Aristote

    Vous n’avez pas complétement tort, mais vous le regardez avec le prisme de bfmtv. Lorsque la sécurité sociale et la régime de retraite ont été crée, ils avaient pour but de soigner les personnes indifféremment de leur ressource (qu’ils cotisent plus que ce qu’ils touchent, ou moins). C’est un peu l’esprit de solidarité ou effectivement ceux qui gagnent bien paient plus que ceux qui ne gagnent pas grand chose. Il n’y a aucun, mais alors aucun phénomène de « redistribution » : si vous ne cotisez pas, vous ne toucherez rien.

    Lorsque la pleine croissance était là, il n’y avait pas de problèmes et personne ne se plaignait. La sécu engrangeait des sommes colossales avec peu de remboursement car les gens bossaient, même malades, et l’esprit était à la parcimonie des dépenses (génération de la guerre). d’ailleurs ou est parti l’argent ? ce n’est pas l’état qui a mal géré car c’est un organisme paritaire : une sorte de méthode libérale avant l’heure.
    Lorsque l’argent à commencé à manquer pour plusieurs raisons (baisse de croissance, baisse des taux de prélèvement, cadeaux fiscaux aux entreprises (grandes entreprises, l’artisan est présuré.)) ,il a fallut faire un choix : augmenter les cotisations ou baisser les remboursement. Il a été choisi de baisser les remboursements. Donc le mec qui a cotisé pendant 30 ans au niveau qu’il ne choisit pas, d’un seul coup n’est plus remboursé. Ce n’est pas parce que l’argent manque (preuve 20 milliards de cramé en cice), mais parce qu’une palanquée de « putes » expliquent que les charges blablabla c’est mal, que le français fainéant coute chère, que l’entrepreneur est assommé.. enfin vous connaissez ce vomi resservi jusqu’à plus faim.

    Le pire de tous, ce ne sont pas les « putes » qui essayer de gagner plus, mais les cons qui le croient, abrutis par le petit bout de la lorgnette et qui ne comprennent pas qu’une pays, ce n’est pas une photo, mais un film. Et que les actes que nous prenons aujourd’hui sont les déceptions de demain.
    Donc une fois expliqué que nous vivons au dessus de nos moyens, que les remboursements diminuent, que les allocations chômage fondent vous vous retrouvez avec une partie de la population qui ne se soigne pas et vit d’expédient et qui n’est même plus capable de rester dans une démarche de recherche d’emploi si tenté qu’il y en ait (des emplois). Et il n’y a pratiquement plus d’emploi.

    Voila le bilan de la politique. le point de détail savoir si les cotisations sont plafonnées ou pas c’est zéro dans la réflexion. Pendant 30 ans on a tout donné aux entreprises : elles ont tout pris, n’ont rien laissé sauf un désert de désespérance. Et on appelle ceux qui vote FN des beaufs ? Ils sont encore trop gentil, je trouve.

    Ce que vous appeler « redistribution » c’est juste ce qu’il faut pour ne pas laisser (trop) crever la populace qui ne fait que subir alors qu’elle n’est responsable de rien Et pendant ce temps les responsables de cet état de fait voient leur revenue exploser (probablement à cause des compétences qu’ils ont montrées). Je serais le beauf, je ne voterais pas FN, je casserais des têtes.

    J’espère que vous vous rendez bien compte que la « redistribution » c’est ce qu’il y a juste avant le secours populaire.

  • herve_02 a écrit :

    Pendant 30 ans on a tout donné aux entreprises : elles ont tout pris, n’ont rien laissé sauf un désert de désespérance.

    Moi je veux bien, mais le réel hélas n’est pas là. Les marges des entreprises pour leurs activités en France (ne pas oublier que les entreprises du CAC 40 font 90 % de leur profits en dehors de la France) sont au plus bas, et par rapport aux années antérieures, et par rapport à leurs concurrentes à l’étranger.

    NB. Quand je poste un commentaire, j’essaie d’éviter les commentaires ad hominem type « le robert du PMU » ou « les lunettes de BFM TV ». Je peux dire pis que pendre du PS, je ne qualifie jamais herve _02. Pour la sérénité des débats, merci de veiller à cette courtoisie de bon aloi.

  • @ herve_02:

    Et sur la redistribution, je me suis bien gardé de porter un jugement. Mon seul point était de clarifier la distinction entre « assurance  » et  » redistribution ».

    Je suis convaincu qu’une certaine dose de redistribution fait partie du pacte national. Mais je suis hostile au mélange des genres : gérer un mécanisme d’assurance comme un outil de redistribution rend à peu près certain qu’on ne fait bien ni l’un, ni l’autre.

  • @ Alexis:
    « Des fils d’étrangers rebatiront tes remparts »
    Merci pour ce témoignage, il permet à l’espoir de survivre.
    Vous dites : « A la place du français de souche je ne supporterai pas une telle humiliation.  » Rassurez-vous, nous non plus.
    Pour s’en convaincre, il suffit de voir la multiplicité des stratégies sociales pour s’isoler (ne serait-ce que le succès grandissant de l’enseignement privé). Ce sera catastrophique à long terme, mais tant que nos élites sont indignes de leurs missions, il n’y a pas de bonne solution.

  • Merci à Aristote d’avoir répondu bien plus clairement que je ne l’aurais fait.
    Et dont j’approuve tout particulièrement (mais c’est une manie de toute façon, Aristote est le commentateur de ce blog avec qui je suis le plus souvent en accord, on doit frôler les 100%) cette dernière remarque :

    Aristote a écrit :

    Je suis convaincu qu’une certaine dose de redistribution fait partie du pacte national. Mais je suis hostile au mélange des genres : gérer un mécanisme d’assurance comme un outil de redistribution rend à peu près certain qu’on ne fait bien ni l’un, ni l’autre.

  • @ jfsadys

    Et @ Logopathe par la même occassion

    Toute votre réponse est une profession de foi orthodoxe à l’esprit du monde et de mon point de vue à côté de la plaque.
    D’ailleurs, vous n’essayez même pas de répondre à mes objections

    L’Europe c’est que nos parents et grands parents ont essayé de construire pour que l’on ne recommence pas 1871, 1914, 1940

    Mes grands-parents ont surement voulu bien faire, c’était surement une bonne solution aux problèmes de leur époque, mais je constate actuellement que ce n’est plus le cas. Et je ne suis pas assez fétichiste (masochiste ?)pour promouvoir quelques chose qui échoue sur tous les plans (économie, paix et valeurs démocratiques) par respect pour la Tradition

    « L’Europe c’est aussi 60 ans de paix, de prospérité »

    Si vous avez l’impression d’être de plus en plus riche avec des perspectives réjouissantes de carrière, de prospérité, et de paix civile (sociale, délinquence et terrorisme), c’est que vous ne vivez pas en France, ou alors que vous êtes franchement déconnecté du reste de vos concitoyens (d’ailleurs vous l’avouez vous-même « Moi j’ai passé la main en tout »)

    « J’ai participé à la création de richesses et je laisse des richesses à mes enfants et petits enfants »

    Cette réponse à une question que je n’ai pas posé sent la justification, la nécessité de s’auto-attribuer de la bonne conscience. Un petit remord ? une petit doute sur la conscience ?

    « Aujourd’hui ce n’est pas de trop d’Europe qu’on crève […] c’est d’une panne d’idéal que l’on crève »

    Pour les « idéaux », vous faites allusion aux fameuses valeurs qui permettent de soutenir des fascistes en Ukraine, et de bafouer les volontés populaires exprimées par les référendums, et de n’avoir comme fond de discours le mot sanctions (cf l’hystérie récente de l’UE sur l’Ecosse, sur les votations en Suisse, sur la Russie)

    « Aujourd’hui ce n’est pas de trop d’Europe qu’on crève […] c’est d’une panne d’Europe […] que l’on crève »

    Plus d’Europe dites-vous, nous sommes actuellement 28 pays dans l’EU, jusqu’où faut-il aller ? la Turquie ? La Géorgie ? l’Ukraine ? La Chine ? Je rappelle que le salaire de base en Ukraine est 30% INFERIEUR à celui d’un chinois, voulez-vous vraiment aligner votre retraite, le salaire de vos enfants sur ce tarif ? Parce que le libre-échange, c’est ça

    « ni de trop d’immigrés »

    Cf point précédent. A quoi sert l’immigration en France à part à se donner bonne conscience ? En quoi 200 000 immigrés légaux annuels majoritairement des femmes au foyer pauvres et analphabètes et des enfants sont-ils une solution à notre chômage ?
    Mais je vous l’accorde, cette immigration non contrôlée n’est pas la cause mais la conséquence du disfonctionnement

    « On est mûr pour de nouvelles guerres,»

    , la guerre nous l’avons déjà, comme dit Koz, la France danse au-dessus d’un volcan. Sans compter les menaces externes que nous avons créé de toutes pièces Ukraine, Irak, Syrie, Lybie, Mali….

    « pour de nouveaux boucs émissaires

    Pour les boucs émissaires, les vrais sont là sous vos yeux depuis longtemps mais comme de vrais bouc émissaires vous ne les voyez pas, car leur culpabilité nous semble évidente.

    La violence qu’ils subissent est pour nous la juste rétribution de leurs inepties.

    Leurs demandes sont déconsidérées comme des émanations d’esprits incultes et pervers.

    Et enfin, leurs plaintes, quand ils osent éventuellement susurrer leur malheur, n’est relayé par aucun médias, associations, politiciens car contraire à la doxa, et nous nous faisons un plaisir sadique de ne pas les écouter

    Mais, de temps en temps lorsque les temps sont durs et qu’une petite séance de sacrifice humain est nécessaire pour ressouder les rangs, nos grands prêtres organisent des cérémonies pour les ridiculiser, les diaboliser et jouer à se faire peur

    Le bouc-émissaire c’est quand on préfère fabriquer des coupables à coup de législation plutôt de constater qu’un problème concret existe bel et bien, d’admettre que peut être on s’est trompé, et d’essayer de trouver une solution technique

  • Lib a écrit :

    Les exemples abondent de pays qui ont pris le problème à bras le corps et ont vu la situation s’améliorer significativement dans des délais brefs (quelques années) : Pologne, Nouvelle Zélande, Estonie, Suède, Chili, Bostwana… A contrario, les exemples de pays ayant poussé le WTF à l’extrême et ayant complètement flingué (assez lentement il est vrai) le tissu économique sont nombreux également : Venezuela, Zimbabwe, Argentine, Grèce, Wallonie, France…

    Prétendre contre toute évidence que la politique n’a aucun impact (ou un impact marginal) sur l’économie alimente le pessimisme tout en pérennisant un système destructeur.

    Ca, ça m’intéresse. Parce que j’en suis venu à penser comme Logopathe, tout en espérant le contraire.

  • @aristote et humpty

    Lorsque l’assuré possédant un cayenne, raye sa portière, son assurance paye la grosse facture. Lorsqu’un assuré raye sa portière de super 5 son garagiste touche les 200 euros. C’est aussi de la redistribution ?

    Lorsque vous prenez une consultation de médecin généraliste, vous êtes remboursé 25 euros que vous soyez riche, pauvre, malade ou bien portant, ça ressemble bien peu à de la « redistribution ». L’assurance maladie n’est PAS de la redistribution. Enfin si… lorsque un ministre ou un gros patron du cac à un pet de travers la « sécu » ne lésinera pas sur les examens et traitement, tandis que lorsque c’est le pauvre dans son hml du 93, un bon suppo et au lit.

    En fait ce que vous dites sans le dire c’est que les pauvres le sont de leurs fautes et que le pauvre riche est pressuré à cause les sales pauvres fainéant qui foutent rien et qui sont aidés par un état qui dépense sans compter pour les pauvres bien sur (car il ne dépense jamais assez pour les riches, c’est bien connus, d’ailleurs ils partent tous à l’étranger.)

    Vous confondez égalité et équité. Par exemple, prenons le permis à point. Tout le monde à le même nombre de point, le papy qui fait 500 km par an, et le commercial qui en fait 50 000 ? Ils ne sont pas égaux devant le permis car la probabilité de le perdre avec 50 000 km par an est 100 fois plus importante, à conduite égale. Ce n’est pas égal, c’est équitable.

    Le réel n’est pas là. il ne suffit pas de le dire pour en faire une vérité. vous ne convainquez que ceux que le sont déjà, mais à ce niveau là autant ne pas discuter, tout le monde perd son temps.

    J’attends toujours la démonstration que la sécurité sociale EST une redistribution.

  • herve_02 a écrit :

    Lorsque l’assuré possédant un cayenne, raye sa portière, son assurance paye la grosse facture. Lorsqu’un assuré raye sa portière de super 5 son garagiste touche les 200 euros. C’est aussi de la redistribution ?

    Assurer une Cayenne coûte nettement plus cher qu’assurer une super 5 !

    L’assurance-maladie est un mélange d’assurance et de redistribution. Le déplafonnement des cotisations est bien un outil de redistribution. Là où vous n’avez pas entièrement tort, c’est en constatant que la redistribution se fait aussi à l’envers. Le petit bourgeois hypocondriaque consomme beaucoup plus de soins que le prolo dur à la peine. Mais comme on se refuse à responsabiliser les assurés, il faut en assumer les conséquences. j’ai une fille interne en médecine, elle est scandalisée par l’attitude consumériste de trop de patients.

    Enfin, je ne pense pas une seconde que cela soit « la faute des pauvres ». Ce que je pense, c’est que les politiques économiques insensées et clientélistes du PS fabriquent des pauvres.

  • Aristote a écrit :

    herve_02 a écrit :
    Le petit bourgeois hypocondriaque consomme beaucoup plus de soins que le prolo dur à la peine.

    Je demande à voir. Je m’attend à voir ce genre d’effet noyé par la montée de l’exposition des classes modestes à certains risques (tabagisme, maladies professionnelles, prévention moindre…).
    D’ailleurs, j’ai trouvé des chiffres datant de 2002 qui vont dans mon sens (p. 3 et 4). On notera l’exception des agriculteurs, et dans une moindre mesure des artisans, qui ont effectivement des dépenses de santé extrêmement basses (durs au mal ? arrêt pro moindres ? faible accès au soin géographique? mode de vie sain ?).

    http://piketty.pse.ens.fr/files/Raynaud2002.pdf

    Sans excuser les abus existant, l’hypocondriaque a un peu bon dos. La santé, dans un contexte donné, ça coûte toujours plus cher pour les malades, quand même. C’est souvent bon de se le rappeler au moment de jouer avec le curseur « dépenses de santé » du budget de l’Etat.

    Ceci dit, c’est un détail, et je suis d’accord avec vous sur la plupart de vos points, y compris la distinction redistribution/assurance que je trouve assez éclairante.

  • @aristote

    Je disconviens (comme on dit entre les gens bien). Ce n’est pas le plafonnement ou pas des cotisation qui en font une redistribution, Mais une distribution qui dépend des revenus.

    Le rsa est une redistribution clairement. La sécurité sociale, le chômage et les retraites dans une moindre mesure sont clairement des assurances : Il y a un mode de calcul des cotisations et ce mode est identique pour tout le monde.

    Le milliardaire qui travaille au smic pour se marrer cotise pareil que l’ouvrier du 93. Que la cotisation ne soit pas capé plafond ou plancher ne change pas le mécanisme.

    Le milliardaire qui va voir un médecin en secteur 1 sans dépassement sera remboursé de 25 euros, comme le métallurgiste au chômage de gandrange.

    Pour les chômeurs c’est un calcul sur le salaire brut de références (mais je ne sais pas si c’est capé ou pas, juste un plancher en dessous duquel on ne peut pas descendre.)

    Les allocations familiales (qui ne sont pas du ressort de la sécu) idem sauf que ce n’est pas une assurance, c’est un dû, une « redistribution » si on veut, mais que l’on peut voir comme un « salaire/prime/aide » parce que cela apporte au pays, taux de natalité, renouvellement de la population toussa.

    Ainsi parler de redistribution pour la sécurité sociale est une approximation qui porte en elle l’empreinte libérale que le riche il paie trop pour les salaud de pauvre qui font rien pour s’en sortir. C’est pour cela que je m’insurge. D’ailleurs il faudrait se pencher de près sur les « haut revenus » et de la consommation de soins, car comme ils n’ont aucun problèmes à combler les dépassements, ils ne se privent de rien et individuellement consomment bien plus que « l’ouvrier » qui ne peut payer les dépassements et donc refuse certains soins et examens.

    Effectivement, il y a en matière de soin, une redistribution qui existe, c’est les CMU, une « assurance » santé gratuite (sans avoir cotisé pour) et prélevé sur les mutuelles (et l’état qui complète ?) Mais c’est différent de la sécurité sociale.

    Maintenant posons la question : est-ce que c’est le rôle de l’état de s’assurer que ses citoyens soient soignés ou laissons cela au chacun fait ce qu’il peut/veut. Sur un blog chrétien, j’ai une petite idée de la réponse.

    @vivien, 2002 c’est la préhistoire en terme économique et économie des ménages.

    @lib avant de faire de la propagande libérale, il faut regarder de près les situations. Par exemple le modèle formidable suedois qui allait changer le monde toussa… en fait c’est juste que le libéralisme consomme ce que l’état avait mis en place sans abonder et entretenir et le réveil est très douloureux (ca fait pareil en GB).

    http://www.marianne.net/Le-modele-suedois-a-bout-de-souffle_a241443.html

  • @ Vivien:

    Je m’étais mal exprimé. Ma thèse n’est pas que tous les bourgeois sont hypocondriaques, ni d’ailleurs tous les prolos durs à la peine 🙂 . Elle est que rien dans le système ne freine les abus des hypocondriaques.

    Cela dit, les CSP que vous citez (agriculteurs, artisans) sont intéressantes. Ils ont un régime qui rembourse très mal les arrêts de travail, et les dépenses médicales induites, quand bien même ils pourraient en prendre un (que faire quand la vache vêle et que vous avez un peu de fièvre ?). Meurent-ils plus jeunes ? Ont-ils plus souvent des affections graves ?

    Les comparaisons internationales montrent une faible corrélation, dans les pays développés, entre dépenses de santé et état sanitaire de la population (espérance de vie, fréquence des maladies..). La santé est d’abord affaire d’hygiène de vie.

    Le choix français de privilégier l’hôpital est très coûteux sans apporter d’avantage évident en terme sanitaire par rapport à des pays qui ont fait d’autres choix, comme de donner aux généralistes un rôle plus important.

  • @ herve_02:
    Une « distribution qui dépend des revenus » c’est une redistribution. Dans le cas du chômage, on est proche d’un modèle d’assurance avec une cotisation proportionnelle au salaire et une indemnisation qui croît aussi avec le salaire. Cependant, l’indemnisation est dégressive, il y a donc une composante de redistribution. Dans le cas de la retraite, c’est plus compliqué, à cause de la variété des régimes, mais la comparaison avec une assurance me semble de toute façon erronée, car la retraite n’est pas à proprement parler un risque. Il s’agit d’un système de distribution entre les générations, plutôt qu’entre les niveaux de revenu (les travailleurs actuels paient pour les retraités actuels, et non pas pour leurs propres retraites).

    En ce qui concerne la santé, le déplafonnement est effectivement la cause du caractère redistributif: le risque assuré est le même, financièrement, pour tout le monde, alors que la cotisation s’élève avec le revenu. Les travailleurs moins aisés bénéficient donc d’un système de soin en partie subventionné par ceux qui ont plus de moyens (à noter qu’il en est de même dans les pays où le système de santé est financé directement par l’impôt; la France n’est pas un cas si spécifique que ça). Je n’y suis pas foncièrement opposé, mais nier le caractère redistributif du système n’est pas sérieux.

  • @gwynfrid

    Votre exemple serait valide si ceux qui étaient « bénéficiaires » n’étaient pas obligés de refuser des soins, faute de moyens. Or le rapport Archimbaud chante une toute autre chanson. Donc ceux qui bénéficient théoriquement de la chose ne peuvent pas en bénéficier, c’est une forme de redistribution particulière.

    Lorsque l’on vit en groupe et non comme un individualiste, tout est redistribution. Le partage d’une note de restaurant, celui qui a pris moins redistribue vers celui qui a pris plus. La Famille (et le couple) chacun contribue à la hauteur de ses moyens Dans une entreprise, les plus productifs fournissent pour les moins. Les ouvriers fournissent pour les employeurs. Lorsque tout est redistribution, rien ne l’est.

    La non redistribution c’est chacun paie ce qu’il consomme, exactement. Or dans AUCUN système de groupe c’est le cas. Même dans les assurances, celui qui n’a pas d’accident paie pour celui qui en a. Les 250 pauvres en Clio qui ne font pas réparer pour cause de franchise équilibrent les rayures des cayennes que les proprio refont faire dès que la surface n’est plus parfaite.

    Donc la distinction de savoir à quelle hauteur on cotise ne peut pas sérieusement distinguer l’assurance de la redistribution. Ce qui les distingue c’est quel montant on re-distribue face à un sinistre. Par exemple, si on considérait que le « pauvre » ne peut pas (et c’est le cas) payer les dépassements d’honoraire de son anesthésiste ( et donc refuse l’intervention), parce que son reste à vivre est insuffisant, mais que le riche ne verrait même pas la différence s’il devait payer la totalité de la consultation. Redistribuer voudrait que le pauvre n’ait pas de ticket modérateur et le riche ne soit pas remboursé du tout. Or c’est loin d’être le cas. Je ne parle même pas de la différence des qualités de soin (au frais de la sécu) lorsque vous êtes pauvres ou riches.

    Ce qui est certain, c’est que la majorité des maladies pro ne sont pas reconnus comme telles et donc supportées par la collectivité comme affections classiques alors qu’elle devraient être imputés à la cotisation risque pro des entreprises.

    Ce qui est certains c’est que la totalité des malades du sida contaminées par l’état pour sauvegarder le test pasteur contre abbot sont soignés par la sécu alors que cela devrait être refacturé à l’état.

    Alors oui il y a une redistribution, mais pas comme vous l’entendez et comme la formulation le laisse entendre : la masse soignée à coup de pompe dans le cul cotise pour qu’une minorité absorbe la majorité des remboursement.

    Et c’est pour cela que je m’insurge (je me répète, mais on ne peut pas laisser passer cela, c’est trop bfmtv), ce n’est pas une redistribution c’est une cotisation au pourcentage (identique pour tout le monde), et même pour aller plus loin,la base de cotisation (en pourcentage) est plus importante sur la partie plafonnée (7,8%) que sur la partie déplafonnée (1%) donc il semblerait même que les « riches » paient moins en pourcentage que les pauvres. Cela pourraient se comprendre s’ils consommaient moins, mais ce n’est pas le cas, puisque les pauvres sont obligés de refuser des soins et les riches peuvent se payer 3 IRM par mois, parce que le spécialiste de Neuilly les prescrivent plus facilement que le généraliste de la Courneuve et que la part à leur charge, ils n’en voient même pas l’incidence.

    Mais la problématique est un épiphénomène : le véritable coeur de la chose, c’est que les « riches » qui dirigent font des choix qui les impactent en bien alors que les pauvres qui ne peuvent que subir paient la note. Et tout cela avec l’accord tacite et bienveillant d’une classe politique qui se goberge aux frais de la princesse sans faire son métier et une horde de décérébrés qui crient que les profiteurs ( à 400 euros qui ne peuvent pas se soigner et dont on a supprimé le travail) saignent le pays.

    Vous ne pouvez pas parler de redistribution parce que le sens qu’a pris ce mot dans le vocabulaire courant est inadapté pour le cas de la sécurité sociale. Vous pouvez plus simplement dire (parce que c’est ce que cela VEUT dire) : il n’est pas normal que les riches paient pour les pauvres et c’est pour cela qu’ils s’en vont. Bon effectivement sur un blog « chrétien » ça fait un peu tache. Mais on arrive toujours à ce point là. On veut bien donner au pauvre et au démunis, tant que cela n’impacte pas notre petit confort, sinon c’est de la « re-distribution ». dans tout son sens péjoratif. Les mots ont une définition, puis un sens. Lorsque le sens a été dévoyé, il est malhonnête de continuer à l’employer.

    Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 12, 38-44

    Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait la foule déposer de l’argent dans le tronc. Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et déposa deux piécettes. Jésus s’adressa à ses disciples : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

    Et si vous avez le temps de lire :
    http://www.paroisse-croixdevalchevriere-cathisere.cef.fr/site/IMG/pdf/Homelie_2006_11_12.pdf

    Putain, s’il revenait vous bruleriez en enfer… bof, en fait, vous n’auriez qu’à le crucifier de nouveau, il à l’habitude.

    Vous savez, je crois que le FN au pouvoir ce n’est qu’une forme de paradis par rapport à ce qu’il faudrait.

  • @Cyd: je ne suis pas en désaccord avec tout ce que vous dites, mais je me méfie des tableaux décadentiels qu’il est toujours facile de tirer de toute situation en sélectionnant les faits et en les surinterprétant. L’Europe reste une des régions les plus riches et les plus sûres du monde. Pas sûr que ça dure toujours, bien sûr, et je suis d’accord avec nombre de vos inquiétudes – notamment sur l’extension indéfinie de l’Union Européenne, et sur l’amnésie qui nous fait oublier qu’il y a à peine deux générations, des idées aujourd’hui considérées comme crypto-fascistes étaient à la base du consensus national.

    Sinon, le PIB par habitant de l’Ukraine, en parité de pouvoir d’achat, reste très largement au-dessus du PIB par habitant chinois (pas en nominal, certes, mais dans une telle comparaison je ne vois pas trop l’intérêt du nominal).

  • herve_02 a écrit :

    Les 250 pauvres en Clio qui ne font pas réparer pour cause de franchise équilibrent les rayures des cayennes que les proprio refont faire dès que la surface n’est plus parfaite.

    Vous ne comprenez visiblement pas comment fonctionne une assurance (ce qui ne vous empêche pas de le faire avec beaucoup d’autorité).

    Un assureur est un commerçant qui propose un catalogue de produits différenciés, que l’on va simplifier à deux pour les besoins de la démonstration : l’assurance au tiers pour clio de pauvre (je suis très content de la mienne, merci), et l’assurance option « pas-un-pet-de-travers » pour Porsche Cayenne. Pour chacun de ces produits, l’assureur a des frais, évidemment complètement différents de l’un à l’autre.

    Le grand jeu de l’assureur consiste alors à évaluer au mieux les coûts pour chaque produit, et le prix auquel il est capable de le refourguer à un client. Un cas assez classique consisterait à monter la marge sur le produit de luxe (le riche peu sensible au prix acceptant de payer cher pour un bon service), et à la maintenir basse sur le produit de masse en se rattrapant sur les volumes.

    Subventionner le contrat pour riches par les cotisations des pauvres est idiot à au moins deux titres. Déjà, rien ne vous oblige à assurer les riches si vous perdez de l’argent. Si c’est le cas, arrêtez d’assurer des Cayenne et spécialisez vous dans l’exploitation des pauvres. Et surtout, le jour où vous faites ça dans un contexte concurrentiel, un assureur low-cost débarque et vous pique le marché, en baissant ses marges pour capturer les volumes.

    Donc la distinction de savoir à quelle hauteur on cotise ne peut pas sérieusement distinguer l’assurance de la redistribution. Ce qui les distingue c’est quel montant on re-distribue face à un sinistre.

    Non, ce n’est ni la cotisation ni le montant reversé pris isolément. C’est la corrélation entre les deux. Dans une logique d’assurance « pure », la corrélation est parfaite, et chacun paie à hauteur de la meilleure estimation disponible du préjudice qu’il pourrait rencontrer à l’avenir. Dans une logique de redistribution « pure », la corrélation n’existe pas ou n’est qu’incidente, ce qui compte c’est une logique d’équité sociale dans la contribution. Comme vous ou Gwynfrid l’indiquez, dans beaucoup de cas on se trouve dans une situation mixte, mais ça se quantifie, figurez-vous.

    Cela pourraient se comprendre s’ils consommaient moins, mais ce n’est pas le cas, puisque les pauvres sont obligés de refuser des soins et les riches peuvent se payer 3 IRM par mois, parce que le spécialiste de Neuilly les prescrivent plus facilement que le généraliste de la Courneuve et que la part à leur charge, ils n’en voient même pas l’incidence.

    Etc.
    Je vous ai donné des chiffres, plus haut. Les variations de dépenses de santé entre classes sociales ne sont que de quelques dizaines de points, et vont plutôt dans le sens de dépenses de santé plus fortes pour les ménages les plus modestes (sans doute à causes de conditions sanitaires plus difficiles). En voici d’autres : la part restant à charge des ménages est de moins de 10%, une des plus faibles pour un pays développé.

    http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/depenses-de-sante-la-charge-des-menages-augmente_1340440.html

    Le renoncement aux soins pour raisons financières est un problème préoccupant, en progression en période de crise, mais qui est loin de concerner la majorité des Français et reste heureusement marginal concernant les problèmes les plus graves.

    http://alternatives-economiques.fr/blogs/darmon/2011/10/02/depense-de-sante-et-renoncement-aux-soins-irdes-legos/

    Bref, vous m’avez dit plus haut ce que vous pensiez de mes chiffres « préhistoriques », mais je les préfère à votre boîte à fantasme. Et si vous voulez faire rentrer ces statistiques dans l’histoire, je n’ai pas besoin de vous faire un lien vers Google, non ?

    il n’est pas normal que les riches paient pour les pauvres et c’est pour cela qu’ils s’en vont. Bon effectivement sur un blog « chrétien » ça fait un peu tache. Mais on arrive toujours à ce point là.

    Autant que je sache, aussi bien Aristote et Gwynfrid (que je pratique tous deux depuis un moment) que moi-même sommes attachés à ce qu’un système de santé inclue une part de redistribution, certes avec des nuances d’opinions. Pour ma part, j’ose même dire que je suis plutôt fier que ce soit particulièrement le cas dans le notre, malgré tous ses défauts. Votre procès d’intention, voire votre diabolisation est indigne.

    Putain, s’il revenait vous bruleriez en enfer…

    Sans commentaire.

  • @ herve_02:
    Je ne vous répondrai pas sur le fond, car Vivien l’a déjà fait, fort bien.

    Je me contenterai d’observer que le ton de vos remarques évolue entre le début et la fin de votre commentaire: d’un discours raisonnable et argumenté pour commencer, vous versez ensuite dans la diatribe et le procès d’intention (où diable avez-vous pris que je voyais le mot redistribution dans un sens péjoratif?), pour terminer carrément dans le délire apocalyptique. C’est vous qui voyez comment vous souhaitez participer au débat, hein: vous n’êtes obligé à rien. Mais ne vous attendez pas à être pris au sérieux avec un tel discours.

    Ah, et puis le couplet sur le catho qui devrait relire son Évangile… c’est un truc rhétorique un peu usé.

  • @ Alexis:
    Vous avez raison. La construction européenne n’a pu se faire que parce que nous étions en paix, parce que nous avons vécu et que nous vivons encore sous la « Pax Américana ». L’existence d’un bloc communiste a aussi favorisé la construction d’une Europe vitrine d’un capitalisme « tempéré » ? Je m’éloigne sans doute du débat en cours mais l’Europe dans un avenir proche peut-elle imploser comme l’ex-URSS? L’ex-Yougoslavie? L’ Allemagne réunifiée aura-t-elle la tentation de nous faire un nouveau Saint Empire romain germanique? De faire une Europe de la Pologne, de l’Ukraine, des pays d’Europe du Nord et d’Europe centrale? De se débarrasser de la France, de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie? De la Grèce? La France est-elle capable de faire une Europe des pays méditerranéens? Ou bien allons-nous diviser encore plus sur l’idée que nous nous faisons de l’Europe, sur l’Europe que nous voulons ou pas? Notre pays peut-il se libaniser? S’ex-yougoslaviser? Se balkaniser? (J’y crois pas trop mais parfois je doute). Les USA s’intéressent-ils encore à l’Europe? Veulent-ils encore d’une Europe? Accepteriez-vous de nous en dire plus sur les toutes dernières lignes de votre commentaire?

  • @ Cyd:
    Je vis en France, en Lot-et-Garonne. Comme il n’y a pas la gauche et la droite mais des gauches et des droites, il n’y a pas la France mais des Frances. Celle dans laquelle je vis n’est peut-être pas la même que la vôtre. Et si nous vivons vraiment tous les deux dans la même nous ne portons pas le même regard sur elle. Question d’âge je suppose, de chemins de vie différents. Oui je suis plus riche que quand j’étais enfant. Et quand je traverse la France de la Bretagne à la Corse je trouve notre pays plus riche que dans mon enfance. Dans les années 40/50/60 dans mon village natal des Landes il n’y a pas l’électricité partout, l’eau courante partout, des routes partout, pas ou peu de téléphones, pas ou peu de télés, peu de voitures, peu de tracteurs. Ni rien de ce que nous trouvons normal d’avoir aujourd’hui. Ce n’était pas la belle époque pour autant. On y mourrait de la tuberculose jusqu’en 1961. Les conditions de vie étaient rudes pour la majorité des personnes qui m’ont fait grandir. Mes remords sont les suivants: avoir à certains moments de ma vie attaché beaucoup trop d’importance aux biens matériels, n’avoir pas ou mal défendu ce en quoi je crois, avoir mal aimé les miens et mes proches, ne pas avoir toujours vécu en accord avec moi-même. Pour ce qui est de l’Europe vos remarques sont justes et quand j’écris que c’est de plus d’Europe dont nous avons besoin ce n’est pas dans mon esprit de plus de pays membres de l’Europe dont nous avons besoin mais de plus de cohérence, d’harmonisation dans celle qui existe. Il n’y pas de politique européenne, de défense européenne, de vision européenne, de gouvernement européen. Sur l’immigration je vais encore vous décevoir mais je crois qu’elle est comme les nuages du ciel: nul ne la contrôle, nul ne l’a jamais contrôlée et nul ne la contrôlera jamais. Le Lot-et-Garonne en est un exemple depuis la nuit des temps. J’ai des enfants et des petits enfants et je ne suis pas totalement déconnecté de leurs difficultés. Mais j’entre dans la troisième période de la vie: celle où il faut se préparer à la quitter. Celle où il faut commencer à renoncer à beaucoup de choses, où il faut passer la main. L’essentiel de ma vie est derrière moi. Et si j’ai beaucoup critiqué le monde dans lequel j’ai vécu l’idée aujourd’hui de devoir le quitter un jour prochain me le rend plus beau et plus attachant que lorsque j’étais plus jeune. Pour l’instant je ne renonce pas à la certitude que des solutions seront trouvées aux problèmes actuels. Je veux espérer que cela ne sera pas en faisant une troisième guerre mondiale et en se haïssant les uns les autres. Merci d’avoir pris le temps et la peine de répondre longuement à mon commentaire.

  • C’est bien une préoccupation de journalistes de s’inquiéter d’un retour de l’ordre moral catholique sans s’apercevoir que nous vivons dans un climat où la morale est omniprésente : tant de domaines ne sont plus libres d’opinions personnelles et croulent sous les injonctions! Femmes, homosexuels, immigrés, souveraineté… Et on agite le spectre de l’Inquisition pour dépenser sur la seule cible autorisée toutes les pulsions de stigmatisation (ça ne s’invente pas) refoulées…

    Quant au souci anxieux de « faire face » au front national, il serait bien plus honnête mais tellement moins commode de dire pourquoi, car la balance entre ses défauts et ceux des autres partis se réduit tous les jours…

    Nous souffrons d’un manque de courage généralisé, chez nos rentiers soixante-huitards (Godwin ici légitime) laissant crouler le pays par idéologie et irresponsabilité comme chez nos anges abstentionnistes préférant se draper dans l’indignation « citoyenne » que de s’engager dans cet univers tellement diversifié des partis que masquent si bien nos émissions politiques…

  • Ah j’avais manqué ce billet, là je n’ai qu’un seul mot : bravo… Et un deuxième tout de même : lucidité…

  • Pour une fois je serais d’avis de casser le thermomètre. Les choses vont plus mal économiquement ? Mais d’où viendrait-il que la richesse soit le seul juge d’une société ? C’est une invention somme toute assez récente dans l’histoire de France, largement dénoncée en son temps par l’Eglise, et dont les résultats sont finalement catastrophiques.

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