A la rigueur, des économies

Il faut être inflexible sur l’apprentissage du français. Comment ne pas l’être quand les uns et les autres se paient de mots ? Quand le débat politique tourne depuis des semaines autour d’un mot, un seul ?

Je me souviens de ce dîner de mariage, long ago, au cours duquel un membre du cabinet d’un ministre tombé là par hasard me disait que l’important en politique n’était pas la réalité mais la perception de la réalité. Ca a l’air cynique, c’est pourtant une maxime utile.

Tout le monde s’accorde à dire que la réalisation d’économies est incontournable. Tout le monde s’accorde à dire que le choix du Président et du gouvernement est, dans son principe, le bon. Exceptés ceux qui rêveront toujours d’une économie administrée, d’augmenter les impôts plutôt que de réduire la dépense publique, et de taxer les super-profits des compagnies pétrolières, idée-joker face à toute difficulté.

Stéphane Le Foll. J’ai pensé à lui toute la semaine. Si. Car il a eu ce lundi un propos qui ne me quitte plus. Comme un écran de veille windows, cette phrase défile, se déroule, tourne sur elle-même. Verte, bleue, rouge, rose…

« Quand le Premier ministre parle de “gestion sérieuse”, pour le Parti socialiste ça signifie politique de rigueur »

J’en suis resté assez interloqué. Je suis certain qu’il ne devait pas l’entendre comme je l’ai comprise. Mais je ne peux pas me séparer de cette perplexité première. Si, pour les socialistes, une « gestion sérieuse », c’est une politique de rigueur, pourquoi est-ce qu’ils font la gueule ? Ca m’interpelle au niveau du psyché. Hein. Pourquoi avoir eu à cœur d’agiter cela comme un épouvantail pendant des semaines ? Ils m’ont presque fait peur à moi aussi.

« Français, attention, si vous votez UMP, ils vont mettre en place une gestion sérieuse ! »

« Opopop, si c’est ça, moi, je vote-sanction. La gestion sérieuse ne passera pas par moi »

François Hollande n’a fait qu’ajouter à mon inconfort en déclarant : « François Fillon a du mal à passer aux aveux ». Avouer une gestion sérieuse ?

Les socialistes auraient voulu, parce que l’important n’est pas la politique menée mais la perception de la politique, que le Premier Ministre et le Président de la République emploient un terme, un seul : la « rigueur ». Moi, on m’a pourtant rabâché pendant mes études que la rigueur était une qualité. Mais ce n’était pas des études de politique. En politique, « rigueur » a des vertus affolantes. C’est pour ça que ce mot est prisé par les oppositions. Il a l’avantage d’inquiéter les français, de leur faire peur. Tant pis s’il s’agit de leur faire peur avec une politique qui paraît juste à plus d’un. Voire à plus d’un socialiste[1].

Mais moi je dis qu’aFoller les français sur un principe fondé, c’est pas une gestion sérieuse de l’opposition.

  1. 35% des électeurs de Ségolène Royal []

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122 commentaires

  • comme c’est vrai, un peu de rigueur dans la critique, un peu de sérieux dans l’admonestation, en somme une bonne gestion de l’opposition voilà qui nous ferait du bien.

  • Ta demonstration est juste, ton postulat de départ me semble éronné.

    Quand Le foll et Hollande parlent de « jeux de mots » et d' »aveux », ils font allusion aux divergeances de vue Sarko/Fillon. Sarkozy ayant tjs proné une politique volontariste (dont on cherche tjs a ce jour les bases et le fondement) et Fillon un retour à la rigueur et aux reformes de fond.

    Sarkozy, jusqu’a ce jour avait tjs tranché en faveur de sa vision des choses. Les derniers mouvements semblent indiquer qu’il s’est résigné a adopter celle de Fillon, sans pour autant etre capable de l’admettre.

    Là se trouve le coeur des raillerie du PS.

  • J’ai une idée pour le gouvernement : revoir son TEPA, et reprendre les cadeaux fiscaux aux plus riches qui coûteront, en année pleine, environ 1 milliard par an. Plutôt que de rechercher des économies sur le front du logement et de l’insertion… On va me taxer de gauchisme, encore, mais cela me semble très juste si l’on recherche des économies qui ne pénalisent pas l’activité économique et si l’on veut réaliser un semblant de justice sociale…

  • oui la perception de la réalité est importante. Et qu’en est-il quand un premier ministre prononce le mot de « faillite » et qu’il se fait rembarrer, pour quelques mois après, entendre que « les caisses sont vides ». C’est certain il y a des degrés dans la perception. « faillite » > « caisse vide » (ou trou plus béant que béant) ou…
    désolée de faire ma gaucho aujourd’hui mais cet épisode m’avait agacée et c’est là que les considérations politiques m’énervent.(pas le bon moment de prononcer cela etc.)

    (bon je pense à Coluche pour me calmer…)

    Mais quand j’ai entendu Le Foll j’ai sursauté aussi ! mais je crois que quand un socialiste entend parler de rigueur c’est comme s’ il recevait une décharge parce que son propre porte-monnaie se vide ! Quid de l’intérêt général ?

  • Une idée piquée chez les voisins : que l’opposition ait un shadow government.

    Le principe c’est donc un gouvernement fantôme, qui ne gouverne pas, mais où chaque « ministre » est spécialiste de son domaine. Cela a plein d’avantages :

    1. L’opposition est tenue d’être une force de proposition, où au moins si il y a critique, elle passe par la voix officielle du parti sur le sujet. Ca restreint les tirs de barrage qui ressemble à des lapidation politiques et ne grandisse pas plus ceux qui s’y adonnent que ceux qui les subissent.

    2. Quand on vote pour l’opposition, on sait pour qui on vote: certes, le premier ministre choisit qui il veut dans son gouvernement, mais il a intérêt à avoir de sérieux arguments pour refuser son shadow minister.. Ce qui encourage les ministres virtuels à un peu de vertu politique.

    3. Les votes au parlement des ministres virtuels sont scrutés avec la plus grande attention.. On évite ainsi les dérives dénoncées par Authueil hier soir.

  • @ Thaïs:
    A ceci prêt que le mot de faillite, qui suppose défaut de paiement, est difficilement possible pour un état.. qui dispose assez facilement de la confiance des prêteurs..

    Les caisses sont vides signifie que la situation n’est pas fameuse..

    Mais nous sommes d’accord, c’est du pareil au même.. Mais vas expliquer aux gens que si l’état emprunte trop, ou bien à l’avenir il faudra payer beaucoup, ou bien il faudra dévaluer (ce qui semble difficilement une option, vu que nos partenaires se font plus vertueux) ce qui entraîne la même perte de richesse.

    « no free lunch » comme disent nos amis économistes.

  • @Paul
    entièrement d’accord avec toi. ça oblige l’opposition à s’organiser et à travailler plus finementsur sa « riposte ». Au dela des petites phrases railleuses qui n’éclaire pas le débat. je crois que cette idée, initialement évoquée par JM Ayrault, fera l’objet de débat au prochian congrés…
    ceci dit, meme si il est vertueux, l’exercice a aussi ses limites. C’est un travail « en réaction à », pas un travail de fond de définition de projet.
    meme limité, de toute façon la demarche est tout à fait positive, il est plus que temps de l’initier.

  • J.Jaffré donnait hier à  » Politiquement show » une explication qui vaut ce qu’elle vaut . En politique les mots renvoient à une réalité qui n’est pas forcément celle qu’ils recouvrent habituellement. Dans le passé, à chaque fois qu’un gouvernement a décidé  » la rigueur » ( le fameux tournant de 83 par ex) c’est pour revenir sur une politique qui n’avait pas marché. Le mot « rigueur » serait donc dans l’inconscient des politiques et dans celui des français synonyme « d’échec ». C’est pour cela que les socialistes tiennent absolument à l’employer…et que le gouvernement s’en défend.

  • Le mot « rigueur », n’en déplaise aux caciques du PS (mais quel parti n’en a pas) me va.

    Mais je crains que cette rigueur ne s’applique pas à tout le monde.

    Que dans plus d’un cas, on fera des économies maintenant qui se révéleront coûteuses par la suite.

    Mais là aussi, pour certains, après moi le déluge…

    (Pas le temps de développer ça maintenant. D’autres peuvent le faire 😉

  • Que les socialistes soient particulièrement nuls et de mauvaise foi est une chose sur laquelle je tombe très facilement d’accord avec n’importe quel défenseur du gouvernement. Il n’en reste pas moins que la bonne et rigoureuse gestion vers laquelle on s’achemine, pour souhaitable qu’elle est (et en effet, elle l’est), est à l’exact opposé de ce que notre Président prétendait vouloir faire lorsqu’il n’était que candidat. Celui qui entendait se faire élire sur le thème de la bonne et rigoureuse gestion, ce n’était absolument pas Sarkozy, c’était Bayrou qui en avait même fait son thème de campagne de prédilection. Résultat des courses, les Français ont élu Sarkozy contre Bayrou mais ils auront quand même avec Sarkozy la politique préconisée par Bayrou. C’est peut-être (et même probablement) un bien. Mais c’est aussi, clairement, un reniement si on est poli, un bel exemple de foutage de gueule si on ne l’est pas.

  • @effigy,
    Merci, mais je ne suis pour rien dans cette analyse. Rendons à Jaffré….Je n’ai fait que transmette…

  • Tsss, Praxis, tu es un sale ultra-libéral vendu aux puissances de l’argent.

    Pour moi, si on veut réaliser un semblant de justice sociale, il faut prendre non pas 1 mais 10 milliards aux riches pour les donner aux pauvres. En plus ça ne pénalisera pas l’activité économique car les riches resteront riches même si on leur retire 10 milliards.

    Bien sur, ce raisonnement tient encore si on passe à 50 ou à 100 milliards. Il ignore d’ailleurs magistralement que les prélèvements obligatoires représentent dans notre pays 1000 milliards d’euros par an, surtout payés par les riches et les entreprises et dont personne n’imagine qu’ils puissent pénaliser l’activité économique. 1000 milliards dont les socialistes nous disent qu’il ne faut surtout pas les « gérer sérieusement ».

    Pourtant, il y aurait là de quoi bâtir une forte opposition constructive : demander au gouvernement des comptes sur l’utilisation des fonds publics. On rêverait de voir François Hollande demander si les 80 milliards qu’on consacre chaque année à l’enseignement et la recherche sont utilement dépensés, quels sont les objectifs qu’on vise, les métriques qu’on utilise pour mesurer leur atteinte, comment cela se compare avec d’autres pays. Il pourrait développer la même démarche pour d’autres postes de dépenses : santé, chômage, transport, collectivités locales…

    Mais la gestion sérieuse, c’est chiant. Surtout ça oblige à demander des comptes au gros de l’électorat du PS : la fonction publique.

    Notre état est une immense boîte noire dans laquelle on injecte la moitié de la richesse que nous produisons et dont il sort un ensemble de services dont plus grand monde ne croit qu’ils valent ce qu’on en paie. En gros on a un moteur qui consomme du 30 litres au 100, mais plutôt que d’ouvrir le capot pour le régler , le PS demande aux riches de mettre plus d’essence.

  • Ceux qui ont, pour leur toute première grande mesure économique, commencé par baisser les impôts sans toucher aux dépenses sont particulièrement mal placés pour venir parler de gestion sérieuse. Que l’opposition soit incapable de s’opposer efficacement et intelligemment est une chose, mais ça ne change rien à la réalité: les responsables de la situation sont au pouvoir et c’est à eux qu’il faut demander des comptes.

    Le parallèle avec 1982 est évident: on fait la fête après l’élection – et on fait plaisir à son électorat – et moins d’un an après, ô surprise, il faut faire des économies.

    Je rejoins Poil de lama: celui qui proposait une gestion sérieuse, c’était Bayrou (au moins dans les principes; c’était plus discutable sur le détail). Mais comme le dit très justement Liberal, la gestion sérieuse, c’est chiant. « Aller chercher la croissance avec les dents », c’est tellement plus gratifiant pour l’ego, n’est-ce pas.

  • Quant à qualifier les mesurettes annoncées ce jour de « politique de rigueur », il ne faut vraiment pas manquer de culot. Ce monsieur Sapin ne craint pas le ridicule.

    La France a un déficit de 50 milliards d’Euros par an, et on nous annonce benoitement que nous allons économiser dans les 5 milliards… d’ici à 2012 !!!
    A s’arracher les cheveux d’avoir voté pour Sarko ! Où est passé le volontarisme affiché durant la campagne ?

  • tous sont d’accord pour regarder sous le capot mais n’ont pas le même centre d’intèrêt: liberal évite soigneusement dans son énumération les subventions aux entreprises, les dégrèvements fiscaux dont elles bénéficient, etc…
    c’est toute la difficulté de la révision des politiques et des prélèvements publics: chacun regarde chez le voisin,
    en défendant son « pré carré »…
    il faut beaucoup d’intelligence de la société, pas mal d’habileté,
    une démarche qui soit lisible, compréhensible, pour faire passer ce type de réforme…
    c’est pour cela que NS, toujours obligé de donner des gages à des forces qui l’ont soutenu, la droite, peu crédible quand elle dit s’intéresser plus à l’intèrêt général qu’à celui des patrons, des puissances d’argent m’a toujours semblée moins bien placée pour faire un travail « clean » sur ce point
    et un président qui commence par tripler son salaire
    sans doute mal à l’aise pour l’exemplaire….

  • Tu as raison Koz : le sens des mots a son importance. C’est pour ça que j’ai rappelé la définition du mot rigueur dans un article (Vive la rigueur)…
    que l’on appelle cela bonne gestion ou rigueur, cela ne change pas grand chose au fond de l’affaire : il s’agit de ne pas dépenser n’importe comment l’argent du contribuable…

    Un devoir pour tout homme politique intègre.

  • Bon, évidemment, sur ce point, la critique du PS est facile : comme sur la plupart des sujets, ce parti n’a pas d’unité idéologique. Et donc on trouve aussi bien chez eux des partisans de la rigueur que des affolés de la rigueur (adoré ce jeu de mot). ce qui est très pratique :
    Quand Sarkozy faisait ce qu’il avait dit qu’il ferait pendant la campagne, c’est à dire dépenser de l’argent (qu’il n’avait déjà plus) pour remettre l’économie sur ses pieds (en prenant des mesures dont l’efficacité est juste probable)… alors on sortait les tenants PS de la bonne gestion.
    Quand Fillon parlait d’ « Etat en faillite », à peu près au même moment, on sortait les tenants PS de la dépense publique… et c’était cool aussi. On les a sortis de plus en plus souvent, ça fait chic.

    Le PS n’est plus rien, il n’est pas utile de trouver la moindre cohérence dans ses propos. En revanche, ça peut permettre de se marrer un peu.

    Sauf si on se dit que comme les tentatives d’alternatives sont détruites, on se retrouve avec … rien, nulle part. Alors on fait jouer bêtement l’alternance.

    Concernant le « tournant de la rigueur » : évidemment, je suis plutôt pour. Je trouve juste dommage que ça arrive comme ça arrive d’habitude, comme ça s’est passé (et foiré) pour Chirac sous Juppé ou pour Mitterrand en 83 :
    On tient pendant les campagnes des discours formidables. Optimistes. Le politique peut faire des choses, des personnalités énergiques peuvent changer le cours des événements, influer sur l’histoire et faire que le monde ressemble à ce qu’ils veulent, exactement, et tout de suite. On peut tirer un trait sur des années de mauvaise gestion des deniers publics, faire comme si la dette n’était pas déjà trop lourde… etc etc

    Les gens votent pour ça, pour celui qui sait incarner le mieux cet espoir. Que ça va aller mieux sans douleur. Baisser les impôts, gagner plus en travaillant plus, faire des tas de lois géniales dans des tas de domaines.
    Tout ça.
    Mais c’est du fantasme.

  • Paul, Gasper,

    Mais le « shadow cabinet » à la française, on connait. Il y en a eu deux : l’ un, il y a déjà longtemps, mené par Mitterrand (aprés 1974, me semble-t-il) et l’ autre … l’ an dernier aprés les présidentielles. La totale inanité de ce dernier explique sans doute pourquoi vous n’ en avez pas entendu parler.

  • Gwynfrid et Francis ont donné des réponses avec lesquelles je suis d’accord : tu as aussi raison Libéral, il faut contrôler les prélèvements sociaux, réformer l’État. Ces deux chantiers sont d’ailleurs en cours : on parle de la responsabilisation des personnes et de la RGPP.

    Par contre, comme le dit Gwynfrid : »Ceux qui ont, pour leur toute première grande mesure économique, commencé par baisser les impôts sans toucher aux dépenses sont particulièrement mal placés pour venir parler de gestion sérieuse », car sans ces largesses inconsidérées et largement idéologiques, la question de la bonne gestion se poserait avec moins d’acuité.

    D’accord aussi avec Francis lorsqu’il dit : « liberal évite soigneusement dans son énumération les subventions aux entreprises, les dégrèvements fiscaux dont elles bénéficient, etc. » Encore une fois, ce que je reproche au TEPA, dans ses mesures fiscales les plus iniques, c’est aussi son timing, ce qui semble d’ailleurs prouvé par les difficultés de gestion qui se posent à l’heure actuelle. Et si la seule réponse est encore une fois de tailler dans les services publics et de contrôler ceux qui ont le moins de moyens économiques et sociaux, je trouve que c’est injuste socialement et inefficace économiquement (suspension du RSA, par exemple, qui est un moyen de plus pour une activation des dépenses que tu déplores)…

  • gwynfrid,
    Il y a globalement 3 façons de réduire le déficit : augmenter les impôts, réduire les dépenses ou améliorer le fonctionnement du système. Dans l’ordre croissant de difficulté. Je ne me rappelle pas que Bayrou ait particulièrement insisté sur les 2 leviers difficiles.
    Je suis d’accord pour dire que pour Sarkozy, baisser les impôts était la partie facile. Mais il faut reconnaître que les réformettes des universités et du contrat de travail, la carte judiciaire, la réduction des effectifs de fonctionnaires vont dans le sens de la réduction des dépenses et de l’amélioration du fonctionnement.
    C’est pour ça que je pense que tu as tort de te focaliser sur la baisse des impôts. Les prélèvements obligatoires en France représentent 50% du PIB. Il y a des pays qui équilibrent leur budget avec des services publics satisfaisants mais des prélèvements obligatoires inférieurs à 35% ou 40%. Les 10 milliards de TEPA représentent 0,5% du PIB. Peux tu vraiment dire que « les responsables de la situation sont au pouvoir »?
    La comparaison avec 83 ne tient pas. Si TEPA était une connerie majeure il suffirait au prochain gouvernement d’alternance de faire voter l’annulation de cette loi ou une agmentation quelconque des impôts. Mais comment annule-t-on une hausse massive du SMIC? Comment annule-t-on une réduction du temps de travail? Comment annule-t-on l’embauche de centaines de milliers de fonctionnaires?

    @francis,
    Tu as raison, j’aurais pu et du citer les subventions aux entreprises. Comme ailleurs, se pose la question des objectifs visés, des instruments de mesure, du benchmark… Mais voila, les subventions que reçoivent les entreprises ne représentent qu’une petite fraction des impôts et charges qu’elles acquittent.
    Alors je propose une idée simple.
    1. on supprime toutes les subventions aux entreprises.
    2. on réduit les charges de toutes les entreprises d’un montant identique.
    3. on vire tous les fonctionnaires en charge de dispatcher les centaines de différents dispositifs d’aide aux entreprises sur la base de critères que personne ne connaît.
    Le dispositif est neutre pour les entreprises et positif pour les comptes publics.
    Tu signes?

    @Lisette,
    Travailler plus ce n’est pas sans douleur.
    Sinon, c’est curieux, sans revenir à mon billet sur le sujet, il y a un vrai problème de perception. Tout le monde prétend que la campagne de Sarko a beaucoup insisté sur le pouvoir d’achat et n’a pas parlé d’économies. Moi je n’ai pas entendu de promesses sur le pouvoir d’achat mais je me souviens clairement d’engagements sur la réduction des dépenses publiques, le non-renouvellement d’un fonctionnaire sur 2…

  • Comme Guenièvre l’écrivait hier au sujet de mai 68 on ne redressera pas en quelques mois, ni années la totalité des dérives bien ancrées depuis des décennies.

    Suis toujours étonnée de lire des critiques sur la lenteur et les « réformettes » de l’actuel gouvernement. Faut savoir ce que vous voulez : soit vous voulez aller trop vite dans notre beau pays ( exemple Juppé en 1995)vous risquez alors des semaines, des mois de grèves et de manifs avec leur cortège de casseurs avec un coût économique phénoménal et zéro résultat, soit vous avancez avec prudence et par petites touches, quitte à s’y prendre de nombreuses fois pour obtenir le résultat final.

    Quant au mot « rigueur » je dirais que ça dépend de quel coté on se place. Au PS tout ce qui touche ne serait ce que d’un cheveux aux acquis de leur clientèle, les fonctionnaires, on crie à la rigueur. Pour les autres français cela signifie d’appliquer enfin une gestion rigoureuse de l’état.

    Les difficultés, les lenteurs et les freins viennent avant tout du fait que dans toutes les instances gouvernementales qui doivent appliquer cette « gestion rigoureuse » les fonctionnaires sont largement majoritaires … et que les français dans leur ensemble souhaitent ces reformes mais n’aiment pas être dérangés dans leurs petites habitudes (par exemple la suppression d’une ligne de train qui véhicule depuis des années que trois tondus ou une maternité qui n’accouche que quelques dizaines de femmes dans l’année, un tribunal de proximité qui se tourne les pouces, un ministère qui paye une armée de diplomates, dont certains à ne rien faire, l’éducation nationale qui paye des enseignants dont on ne sait pas ce qu’ils font, etc. etc.)

    Les caisses ne sont pas vides, l’état n’est pas en faillite, mais la France vit depuis des décennies au dessus de ses moyens. Moyens qui pourraient augmenter si tout le monde se retroussait les manches et si les français admettaient enfin que nous ne sommes pas en pays de cocagne.

    Mais je compte bien sur NS, sa volonté et le temps des reformes jusqu’en 2017 … 🙂

  • @Praxis

    « tailler dans les services publiques »

    C’est typiquement la même notion péjorative et la même manipulation d’un concept qui sont exposées dans ce billet de Koz.

    La suppression des doublons, des postes inutiles, des postes parasites parfois car créé en contradiction avec d’autres fonctions, les échelons hiérarchiques non nécessaires, les procédures absurdement complexes de l’administration ou des effets pervers de certaines mesures pérénisés par le temps et les habitudes, le gâchis ; l’informatisation des tâches répétitives, la meilleure répartition des ressources ou l’adaptation à une nouvelle donne ce n’est pas « tailler dans les services publiques ».

    C’est de la meilleure gestion des deniers publiques. Ce n’est pas contradictoire avec n’importe quelle politique, quelle soit hyper sociale ou hyper libérale. Sauf à considérer à priori que l’administration française est parfaitement gérée, mais je doute que beaucoup d’utilisateurs « finauds » des services concernés vous suivent sur ce point.

  • « mais je me souviens clairement d’engagements sur la réduction des dépenses publiques, le non-renouvellement d’un fonctionnaire sur 2… »

    Oui moi aussi… hallucination collective sans doute…

  • Libéral : oui, un problème de perception, en effet. Peut-être que chacun y a compris ce qu’il a voulu? Comme dans tout programme politique, tu me diras, et je serai d’accord avec toi. Moi j’ai beaucoup entendu, tout de même : « choc de croissance », et, oui, « pouvoir d’achat », sous différentes formes y compris celle du travailler plus. Que je veux bien travailler plus moi, toute fonctionnaire débile que je suis. Que même je le fais, d’ailleurs. Mais que je gagne 0,8% de salaire. Que je ne vois personne autour de moi ni dans ma famille qui ait ne serait-ce que la possibilité de gagner plus d’une façon ou d’une autre un jour au titre des heures supp. Et qu’à chaque fois que j’ai fait le compte, y compris ici, j’en suis arrivée à des sommes faramineuses de 25 euros supplémentaires par mois sur des smic.
    TEPA cap’, c’est tout, de porter aussi brillamment un vrai problème des français, celui du niveau de vie, et de supporter ensuite la conjoncture. La dette, c’est Bayrou qui l’a mise dans le débat.
    Il y a eu des promesses de réduction des dépenses publiques, je m’en souviens bien aussi. Mais sans toucher à un mot des promesses précédentes, qui avaient été chiffrées à des hauteurs astronomiques, il me semble, et sans non plus de proposition de chiffrage à la baisse de la part de l’UMP. Autrement dit : du vent, du vent, du vent.

    Margit, la palme du réalisme ici : « Les difficultés, les lenteurs et les freins viennent avant tout du fait que dans toutes les instances gouvernementales qui doivent appliquer cette “gestion rigoureuse” les fonctionnaires sont largement majoritaires »
    J’ajouterais les politiques, qui représentent également en tant que « classe » (oui je sais) une belle force d’immobilisme. Genre cf les résultats du Grenelle.
    Mais alors, comment fait-on? des tas de petites nadines morano partout?

    Sinon, je ne suis pas tout à fait d’accord pour « réformette » s’agissant de la loi sur l’université. On en a pas trop parlé ici, mais les choses se sont passées avec pas mal d’efficacité, malgré tout. Je suis d’accord pour dire qu’on a raté un certain nombre d’opportunités, concernant la sélection en master, par exemple, ou même un peu plus de liberté sur les frais d’inscription. Mais rien ne dit qu’à l’avenir, les établissements étant autonomes, des moyens ne seront pas trouvés… Le débat a été pas mal brouillé sur cette question, mais au final il est sorti quelque chose.
    Il s’agit d’un bouleversement majeur, qui a été préparé depuis plusieurs années par différentes politiques de la tutelle, mais on ne se prépare jamais assez à ce genre de chose. Du coup ça se fait un peu vite, certaines universités ont des gestions tellement foireuses qu’elles risquent d’avoir quelques années complexes. Mais bon, c’est comme ça. Pour le moment, lol, on est à peu près sûr que tout le monde sera payé, et c’est déjà pas mal 😉

    Sinon, Scipion, il me semble que les économies de la réforme de l’Etat, c’est 5 milliards par an, aussi. Ne crachons pas dans la soupe et attendons de voir.
    Je me demande déjà combien vont coûter les différentes lois passées un peu partout depuis mai dernier… et combien va coûter l’afghanistan et pour combien de temps.
    Parce que c’est pas demain qu’on mettra à niveau les soins palliatifs, non plus.

  • Mais pourquoi la France a-t-elle besoin d’une politique de rigueur alors qu’un « choc de confiance » (ou de croissance, je ne sais plus) est imminent ?

  • Epo : je ne manipule rien, je dis « si » !… « Si » on taille dans les SP, tu noteras la nuance. Pour l’heure, les pistes choisies ne sont pas là, mais plutôt au niveau du logement et de l’insertion pro… Chacun décidera, selon ce qu’il pense, si cette politique est juste ou pas. Pour moi, c’est clair depuis le début, il y a un vrai parti-pris clientéliste, électoraliste, idéologique, qui est (je le répète) injuste socialement et inefficace économiquement.

    C’est un débat, ce n’est pas une réponse péremptoire. On peut avoir d’autres avis, et ceux qui interviennent sur ce blog sont plutôt en désaccord avec ça, mais au final il y aura bien un bilan, un jour, de la politique menée jusqu’alors… l’occasion peut-être de se départager objectivement ? (J’en doute…)

    Libéral : La première mesure économique du gouvernement, la toute première, a été le paquet fiscal, qui coûte bonbon et ne rapporte rien économiquement. Donc une mesure idéologique, trop rapide (je ne dis pas qu’il ne fallait pas le faire, je dis : pas aussi rapidement). Tu comprendras que les français auront beaucoup de mal (entre l’augmentation du pouvoir d’achat présidentiel, du TEPA, des franchises médicales) à rembourser le tout, à faire preuve d’un « bon esprit »…

    Tu parles des mesures touchant aux dépenses. Bon, elles sont venues après (encore une fois, de mon point de vue : erreur de timing, erreur de symbole). Ce qui, en soi, n’est pas si grave. Mais la vraie réforme des dépenses, c’est la RGPP, c’est la logique du guichet unique (et là dessus, je suis d’accord : l’avenir aujourd’hui est aux collectivités territoriales, pas à l’Etat), du rééquilibrage des forces. Et il faut être très prudent sur ce point : qu’est-ce qui va être chamboulé, transféré aux CT (et donc toujours aux contribuables via la fiscalité locale) ? de quelle manière (c’est là que je pose la question du SP, juste une question, pas une affirmation) ?

    Attention à ne pas continuer une politique qui donne vraiment l’impression de n’aller que dans un sens…

  • Cet article présente la RGPP sous son meilleur jour. Après, quelques recherches internet peuvent vous en dire plus, je pense par exemple au dossier proposé par les échos…

  • De toute façon, à force de n’avoir RIEN à proposer, le PS et la gauche dans son ensemble ET Bayrou himself se sont, depuis 1 an, repliés sur une critique systématique, devenue leur seul moyen d’exister un tant soit peu.

    Depuis un an, à ma connaissance, que cela soit sur les sujets majeurs ou mineurs, je ne vois que 2 occurrences de vision identique aux décisions du gouvernement et de Sarkozy :
    – la loi sur les minis-motos;
    – la position sur Ingrid Bétancourt;
    (et encore ! on entend vaguement quelques critiques sur l’envoi il y a 2 jours de la mission, comme quoi elle serait précipitée tsétéra… Bigre que n’auraient-ils dit si on retrouvait son cadavre sans que la France n’ait essayé quelque chose…)

    Même l’avancée européenne a été, certes validée, mais du bout des lèvres avec maintes circonvolutions; et cette avancée n’a pas été, de fait, célébrée à sa juste valeur, fondamentale s’il en est.

    Pour tout le reste, s’opposer est une posture de survie, de visibilité.

    Mais plus globalement, je trouve que l’on a retrouvé un clivage droite/gauche hyper prononcé, d’ailleurs aux dépends de sieur Bayrou, désormais remisé dans le placard du couloir, soit à sa juste place (pardon Lisette 😉 ).

    Pour l’interprétation du terme « rigueur », il me semble que, là, on a une description très psychologique des postures des uns et des autres : à gauche c’est péjoratif, à droite c’est une vertu.
    On a le défaitisme à gauche, le volontarisme à droite.
    Cela correspond, peu ou prou, à plein d’autres aspects programmatiques…
    Rappelez-vous la campagne de Royal : c’était « moratoire » à tous les étages !
    (euh… elle en serait où l’Europe avec Royal Présidente ?)

    La métaphore de Libéral est juste : réparer le moteur pour qu’il ne consomme plus que 15 litres au lieu de 30; si cela se trouve il marchera même mieux).
    A gauche : combler le déficit; à droite : réduire le déficit.
    A gauche : politique le la rigueur; à droite : rigueur de la politique.

    Pour les banlieues violentes :
    A gauche : on raccompagne; à droite on éduque et on punit.

    Pour l’Afghanistan:
    A gauche : on attend voire on réduit; à droite : on intensifie pour gagner.
    (si on se tire de là-bas et qu’on a un attentat à Paris, le PS serait bien pâlot non ?)
    (sans parler des conséquences diplomatiques inhérentes)

    J’utilise une autre métaphore pour cerner la distinction généraliste entre droite et gauche :
    (attention, c’est violent les gars…)
    Posons deux quidams à qui on annonce qu’ils sont atteints d’un grave cancer :
    – l’un va se dire : allez hop au boulot, on y va direct, on affronte, on perd pas de temps etc…
    – l’autre se disant, ouh lala glagla, faut réfléchir, lui faut un mois pour se décider, moral en berne total etc…
    (je métaphore volontiers là-dessus car j’ai moi-même vécu l’expérience à titre personnel)

    A pratiquement tous les niveaux d’options politiques, on retrouve cette espèce de dualité psychologique franche entre gauche et droite. Dans la politique éducative, dans la gestion budgétaire, dans les formes d’assistanats, dans la gestion du chômage, dans la liberté des entreprises, dans la durée du travail, dans la politique des banlieues, dans la politique étrangère, dans l’immigration, etc etc…

    L’OTAN :
    Tiens donc, voila que les socialistes en viennent à louer De Gaulle depuis 2 jours alors que depuis 50 ans ils ne peuvent le renifler !
    Mais réveillez-vous messieurs du PS et Bayrou avec (sic)… On a changé d’époque savez-vous ?
    Nous ne sommes plus en guerre froide dans les années 60 les gars, faut vous secouer un peu !
    Les enjeux et les ennemis (car il y en a ne vous déplaise) ne sont plus vraiment les mêmes…
    Que savez-vous de ce qu’aurait pensé De Gaulle en 2008 ? … Ah bon, le PS le sait ? Fichtre !

    Bref, quasiment dans tous les domaines, on retrouve le pessimisme et l’attentisme à gauche, l’optimisme et le volontarisme à droite.

    Et c’est aussi la raison première de l’échec inéluctable de l’aventure de Bayrou & co … car, à vouloir faire et avec la gauche et avec la droite, éh bien c’est vouloir mêler pessimisme et optimisme, associer attentisme et volontarisme…
    ( Allez François … achète une maison, t’auras une réduction d’impôts 🙂 )

    En conclusion, mais j’ai peu développé quand même, j’ai l’impression que se cristallise un fossé énorme entre la politique menée par Sarkozy – et qu’il avait bel et bien annoncé AVANT – et les critiques de l’opposition, fossé d’autant plus grand que le PS et consorts n’ont rien à dire ; pire, ils ne sont toujours pas en état de réfléchir à un début de commencement d’amorce de programme cohérent, crédible et complet.
    La critique est devenue chez eux un réflexe mécanique …

  • Praxis,
    Je veux bien discuter du bénéfice économique de la réduction des droits de succession et de l’exonération des intérêts d’emprunts. Mais il faut être sacrément gonflé pour écrire que la réduction des charges sur le travail ne rapporte rien économiquement.
    Ceci dit, je salue ton intérêt pour la RGPP. Le PS se contente d’être contre tout ce que propose le gouvernement. Il ferait mieux de reprendre les sujets intéressants pour les pousser dans la direction de son choix. L’exemple de francis plus haut est intéressant aussi. Si l’opposition juge que les subventions aux entreprises sont mal gérées et constituent une source de gaspillage importante, qu’elle oriente le débat sur la réduction des dépenses dans cette direction là. Elle démontrerait ainsi que (i) elle a des convictions claires, (ii) elle se soucie d’améliorer le fonctionnement de l’Etat, (iii) elle a une compétence dans ce domaine.
    Mais à ma connaissance, sa réaction sur la RGPP s’est plutôt résumée à crier au loup et à appeler à la défense des services publics assiégés. Bref, le (i) et le (ii) tombent et je garde le (iii) parce que je connais personnellement pas mal de gens au PS qui individuellement ont su susciter mon respect.

  • Liberal, si tu lis le sujet des Echos, tu verras qu’il n’y a pas que le PS pour avoir peur de la RGPP. Je lui donne sa chance pour l’heure, parce qu’elle est nécessaire. Mais je suis déjà un peu inquiet sur la méthode (peu de concertation) et sur les postes visés (l’EN, par exemple)… Je suis dans l’expectative mais le dossier est passionnant.

    Sur le TEPA, j’ai lu un article dans les Echos qui disait que, pour l’heure, son impact sur l’économie était plus que limité (surtout en ce qui concerne la mesure principale : la défiscalisation des heures sup’). Et, même pour 1 milliard par an (déjà énorme), je ne suis pas d’accord avec les mesures fiscales pour les plus riches. Et surtout sur le calendrier de la réforme : donnons du fric tout de suite, et on verra ensuite…

    (Bon allez, je n’y résiste pas : un entretien avec François Chérèque, qui montre une certaine inquiétude – et Chérèque n’est pas le plus gauchiste, ni le plus socialiste des syndicalistes : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/3_questions_a/20080403.OBS8043/une_politique_qui_nous_met_dans_le_mur.html)

  • C’est quand même relativement désespérant.
    Je veux dire, relisons les derniers commentaires. Praxis critique, il me semble intelligemment et avec précisions, et il semble de même à Libéral qui lui fait grâce de son intérêt.
    Et examinons la réponse de Libéral : oui mais (en substance) le PS ne dit que des conneries. Ce qui n’est en aucune façon une réponse à Praxis.

    Regardons d’ailleurs le commentaire d’Olivier se réjouissant de la mise au placard de Bayrou et du renforcement (consécutif?) du clivage gauche/droite.
    Magnifique exemple de ce que je disais hier sur un autre billet.
    La gauche accuse la droite d’être méchante et de ne vouloir que le mal des gens.
    La droite accuse la gauche d’être très conne

    Globalement, et en admettant des exceptions, mais qui en fait confirment la règle. Le socialo intelligent est en fait de droite. Et le mec de droite un peu gentil est en fait fourvoyé.

    Comme s’il n’y avait à chaque fois que deux options possibles dans la vie. On rajoute 1000 hommes en Afghanistan pour se rapprocher de l’OTAN en 2009 (lu dans le Monde, journée foutue), ou bien on se barre comme des pleutre? On est pour TOUT ce que fait le gouvernement ou on est des supers débiles ?

    Comme je l’ai déjà dit à maintes reprises, je me fous du sort de Bayrou. En revanche, si vraiment nous en sommes revenus à un débat politique aussi niais, sur un blog où pourtant j’ai appris beaucoup de choses… alors vraiment, c’est triste pour mon pays.

  • Dans le mille, un fois de plus, Koz !

    Il est vrai que les mots, ont très souvent des sens à géométrie variables selon le profil de celui qui les utilise.
    Mais cette différence de perception sur la définition des mots a un sens, pour une raison très simple : Chez les socialos, depuis toujours, on vit pour l’essentiel sur l’argent des contribuables, comme des parasites.
    Quand ils entendent : « gestion sérieuse », eux, dans leurs neurones ça fait tilt, ils comprennent instantanément « rigueur », parce que gestion sérieuse, veut dire réduction des dépenses et remise en cause de la gabegie sur laquelle ils vivent, donc remise en question de leur fond de commerce et de leur source de revenu.
    On comprend mieux dans ces conditions leur aversion pour des termes comme « gestion sérieuse ».
    Il faut les comprendre, depuis bientôt trente ans, ils s’étaient douillettement installés dans la dépense publique comme source de revenu, avec la dette pour consequence.
    Entendre qu’il va falloir couper les vivres, ça fait mal à entendre, d’où des réactions épidermiques.

  • Encore un petit extrait (désolé) d’un économiste (Thierry Mayer) pour Libéral et au sujet du TEPA:

    « Le gouvernement agit dans l’urgence. Il semble qu’aujourd’hui, l’unique objectif est de récupérer quelques milliards pour préserver les apparences et ne pas se faire taper sur les doigts par Bruxelles, alors que Paris va accéder à la présidence de l’Union européenne en juillet.
    Ces annonces ne permettront pas de régler les problèmes structurels du déficit français. Pour s’en tenir à l’objectif de revenir à l’équilibre des comptes publics d’ici à 2012, il faudrait au bas mot 10 milliards d’économie par an, ce qui semble improbable.
    En outre, quand elle traversait des périodes de haut de cycle, la France ne s’est jamais donné les moyens de revenir à l’équilibre. Nous avons des difficultés à respecter le pacte de stabilité et de croissance, alors que ce système offre de grandes marges de manœuvre. Il s’agit de laisser le déficit public se creuser jusqu’à 3% maximum lorsque la conjoncture est mauvaise, et de faire des économies pour atteindre l’équilibre quand la situation devient meilleure.
    Or, nous n’avons jamais réussi à descendre sous les 1,8% du PIB même en période faste. Pire, en 2007, au lieu d’essayer d’assainir les comptes alors que la conjoncture s’y prêtait, le gouvernement a décidé de dépenser près de 14 milliards dans le paquet fiscal, dont les effets sont tout à fait incertains. Notamment en ce qui concerne la défiscalisation des heures supplémentaires -son pan le plus onéreux- qui coûtera de l’argent à l’Etat si la conjoncture se retourne et que l’activité se ralentit.
    Et la conjoncture va ralentir. Or, si on perd 1 point de croissance, on dégrade les finances publiques de 0,5 point de PIB de façon purement mécanique.
    Le problème est que le déficit s’élève déjà entre 2,5 et 2,7% du PIB et que nous tendons vers les 3% voire davantage. »

    Sur le reste, l’auteur est d’accord avec la réforme de l’Etat, et donc pas idéologue pour un sou. Mais, décidément, cette loi TEPA, je crois qu’on va en entendre et en réentendre parler…

  • Avant de venir au sujet, je souhaiterai évoquer le commentaire d’Olivier que je ne vais pas laisser passer, même s’il peut paraitre anodin, parce qu’il incarne tout ce qui m’effare chez une certaine droite actuelle (je n’assimile pas tout le monde à cela, fort heureusement).

    Les propos consternants d’Olivier ma rappellent une discussion incroyable que j’avais eu avec un militant sarkozyste chevronné qui en fin de conversation, croyant me sortir l’argument ultime m’indiqua : « au moins à droite, les nanas sont bonnes! ». Je vous jure que c’est vrai.

    Pour revenir à la « pensée » d’Olivier, à gauche ce sont des impuissants fonctionnaires aigris (parce que laids en plus…) incapables de prendre une décision et d’évoluer dans la « vraie vie », autrement dit celle de l’entreprise. A droite ils sont vigoureux, alertes, dynamiques, ils créent « de la richesse » et aiment ça. En plus, ils/elles sont beaux ! En résumant une fois de plus la pensée d’Olivier, voilà plus ou moins ce que l’on retrouve.

    Le pire c’est qu’en reprochant le caractère prétendument binaire des socialistes, il ne se rend même pas compte comment il schématise la pensée des uns et des autres, y compris de la droite. Je vais faire mon vieux con, mais ces personnes qui sont malgré tout nombreuses sont la démonstration que le « niveau baisse ». On peut lire une discussion entre Barrès et Jaurès sur la peine de mort, avec des arguments. Les représentants de la droite sarkozyste n’en ont même plus, si ce n’est à placer tout contradicteur du côté des « bande-mous », des « personnes qui n’aiment pas la France » (Fillon pendant la campagne des législatives) ou qui « distribuent des caramels mous à la sortie des kermesses » (toujours Fillon).

    @ Liberal,

    c’est tout de même incroyable les falsifications que vous opérez souvent.

    – Erreur factuelle : vous parlez du poids de la fiscalité en France. Le « poids » des prélèvements obligatoires en France n’est certainement pas de 50% du PIB mais de 44% et j’espère que vous m’accorderez que ça change pas mal les données ;

    – Absence de recul historique minimum et caricature de la gauche : je rappelle à tous hasards que le dernier gouvernement de gauche que nous ayons connu, c’était :
    1. Suppression de la vignette automobile et de divers timbres fiscaux (papiers d’identité…) ;
    2. Baisse d’un point de la TVA ;
    3. Détaxation des stock-options (temporaire et nécessaire à l’époque du lancement de la « nouvelle économie)
    4. Création du crédit impôt-recherche (amplifié, et la gauche l’a salué, par la droite) ;
    5. Suppression de la dernière tranche de l’impôt sur le revenu (une connerie d’ailleurs…) ;

    En matière de « fiscalisme acharné », on a fait pire, non ? Votre caricature ne sert donc pas votre propos.

    – Analyse partielle du poids de la fiscalité :
    les comparaisons internationales, on ne le dira jamais assez, ne valent pas grand chose en matière de fiscalité.
    Quand on analyse la fiscalité, on juge deux choses :
    * qu’est-ce que l’économie et les citoyens en retirent ? Sur le premier plan, la France restant le 3ème pays récepteur d’IDE au monde, j’ai du mal à dire que l’on se plaint de nos infrastructures, qu’il faut bien payer. Sur le deuxième plan, les services publics français font partie chaque année des « entreprise préférées » des Français (voir le barème TNS Sofrès), ce qui fait mal souvent aux libéraux acharnés ;
    * quel est le taux… et surtout quelle est l’assiette ? Le meilleur exemple en la matière est l’Allemagne qui prétend avoir baissé sa fiscalité sur les entreprises en affichant un IS entre 15 et 20%. Or, l’assiette a été considérablement élargi, ce qui contribue à annuler totalement la baisse du taux. Voilà pourquoi nos comparaisons ne veulent strictement, ou presque, rien dire.

  • oh qu’il est doue le fx perreti, c’est vraiment dommage qu’il ne vienne pas nous éclairer plus souvent.

  • Entre 2000 et 2006 les dépenses publiques ont augmenté en France d’environ 35 milliards par an pour atteindre 957 milliards en 2006.

    On nous parle d’économie de 6 à 7 milliards sur deux ans grâce à une saine gestion.

    Doit on comprendre que les dépenses publiques n’augmenteront  » que  » de 31 milliards soit un peu plus de 3 % et deux fois plus que la croissance du PIB potentielle à ce jour ?

    Ce n’est pas un problème de gauche ou de droite c’est un problème d’inefficacité chronique de la classe politique tous bords confondus.

  • Apparemment, ton commentaire a scotché les débats FX… C’est vrai que, de mon côté, je juge de NS et de sa politique right here, right now, je ne me réfère que peu au passé, à des exemples, à des comparaisons. Je ne repousse pas tout en bloc, j’essaye de voir si la justice sociale et l’efficacité économique sont réalisés. Quant je dis que le TEPA était une mauvaise mesure sur le moment, je le pense. La loi TEPA, en période de croissance économique, lorsque les gains de productivité le permettent, aurait pu avoir son intérêt. Mais ce qui me sidère, c’est que l’on nous impose un objectif de 7 milliards par an, en touchant notamment à l’EN, pour (notamment) un paquet fiscal qui coûte 15 milliards par an et dont les effets économiques attendus, le fameux choc ce confiance, sont plus qu’aléatoires ! On mesure là une partie de la mauvaise gestion et de la bêtise du présent.

    En tout cas, il me semble, c’est un point de débat. Je ne suis pas certain d’avoir raison, mais avec les pauvres éléments de culture politique, économique et sociale dont je dispose, le choc de confiance annoncé risque bientôt de relever autant de l’incantation que du volontarisme…

  • Non, moi j’ai lu 7 milliards sur deux ans, ce qui est encore plus ridicule ( théoriquement bien sur, car électoralement parlant c’est une autre affaire).
    Bon c’est déjà un gros effort, c’est vrai mais c’est une goute d’eau.
    Les dépenses sociales/santé représentent aujourd’hui environ 44 % du des dépenses publiques et comme elles sont en déficit de plusieurs milliards, avec des français qui exigent toujours plus, on n’est pas sorti de l’auberge !
    Ce n’est pas un problème gauche – droite , c’est un problème franco – français qui concerne des gens à qui on promet tout sans contre partie depuis des lustres ( et qui y croient encore, voir le succès de Ségolène).

  • A mon avis, le matraquage du mot rigueur par l’opposition relève bien plus de la technique de sabordage systématique de toute action gouvernementale que d’une différence philosophique profonde entre pensée de gauche et pensée de droite.
    Les projets d’opposition constructive de la gauche, notamment via le shadow cabinet créé l’été dernier, ne se sont pas réalisés et je doute hélas que cela change au cours du quinquennat.

    Ce qui me frappe par ailleurs, c’est cette pensée que l’opposition cherche à profondément ancrer dans l’esprit de chacun, que parce qu’il y a eu la loi TEPA et dans une moindre mesure l’augmentation du salaire du président, on ne peut plus rien faire, rien d’autre n’existe et rien d’autre ne pourra exister d’ici 2012.
    Bon. C’est une stratégie. Elle peut être efficace. Cela ne signifie pas qu’elle est pertinente.
    La RGPP annoncée, déjà amorcée si je ne m’abuse depuis quelques mois, était annoncée pendant la campagne présidentielle, et tout le monde sait qu’elle est nécessaire. Après, on peut la considérer comme insuffisante.
    Mais la réforme des universités exécutée cet été aussi, était considérée comme insuffisante.
    Il n’empêche que ce qui a été fait n’est plus à faire et que les premiers effets positifs commencent à se produire.
    Un peu dans la même veine, on peut citer l’exemple du traité de Lisbonne. Certainement pas parfait, certainement insuffisant pour les pro-européens, mais au moins on a avancé.

    Pour ce qui est très spécifiquement lié à l’éducation nationale, là, il y a en revanche, je trouve, l’exemple type des différences fondamentales entre pensée de droite et pensée de gauche.
    Selon les comparaisons et classements internationaux, nous avons une EN qui est mal classée et pourtant reçoit des moyens très élevés.
    La pensée de gauche, c’est invariablement : il nous faut encore plus de moyens (et donc bien évidemment, toute diminution de moyens est criminelle). La pensée de droite, c’est : pour que ça ne marche pas mieux avec les moyens déjà placés, c’est qu’avant tout il y a dysfonctionnement.
    Et les réformes, à une extrémité dans l’université (certes pas dépendante de l’EN mais indubitablement liée pour ce qui est du but final de toute l’histoire, c’est-à-dire une formation permettant aux enfants devenant jeunes d’avoir du boulot) et à l’autre bout du primaire, avec les projets à venir de ce qu’il y a au milieu, collèges et lycées, sont très cohérentes.

    On peut penser tout ce qu’on veut des façons de faire de NS, de Fillon, de la droite en général, mais dans ces quelques exemples, le travail effectué, la direction empruntée sont plus que défendables, et ce, totalement indépendamment de la TEPA.

    La loi TEPA, elle, pourra, devra être évaluée à terme. Je peux même tout à fait comprendre que dès aujourd’hui, les distances prudentes qui semblent être prises par rapport au RSA posent problème au regard du « timing » de la loi TEPA (je reprends ton terme Praxis, parce qu’en l’occurrence, je suis assez d’accord).
    Mais un dernier exemple pour finir, j’ai suffisamment entendu la cour des comptes épingler la formation professionnelle pour me réjouir qu’on s’attaque au problème. La formation professionnelle est bien trop essentielle, nécessaire pour qu’on s’oblige à faire de chaque euro dépensé un euro utile et efficient. Loi TEPA ou non.

  • Sujet tabou …

    Pourquoi seulement essayer de gratter dans tous les tiroirs de l’état pour trouver quelques économies à faire ?

    Pourquoi ne pas envisager de déléguer un maximum de services au privé et « privatiser » les fonctionnaires ?

    D’autres pays d’Europe ont purement et simplement « privatisé » la plus grande partie de leurs fonctionnaires, ne conservant que ceux occupant des postes dans les ministères régaliens.

    Inconcevable en France ? Les cris sur la « rigueur » risquent de devenir des appels à « l’insurrection » ?

    http://www.demlib.com/bench/reformeetat/index.html
    http://demlib.com/bench/reformeetat/fp/igf.htm

  • @Liberal:

    « C’est pour ça que je pense que tu as tort de te focaliser sur la baisse des impôts. Les prélèvements obligatoires en France représentent 50% du PIB. Il y a des pays qui équilibrent leur budget avec des services publics satisfaisants mais des prélèvements obligatoires inférieurs à 35% ou 40%. Les 10 milliards de TEPA représentent 0,5% du PIB. Peux tu vraiment dire que “les responsables de la situation sont au pouvoir”? »

    Bon, d’abord, 44% et pas 50, comme relevé par FX_Peretti ci-dessus. Et surtout, le 0.5% en question n’est pas du tout négligeable : c’est afin de se permettre ce geste que Sarkozy s’est assis sur nos engagements internationaux.

    Mais ce qui est curieux, c’est que vous relativisez la responsabilité du gouvernement. Sarkozy, confortablement élu, appuyé sur une majorité solide et durable au Parlement, porté par les sondages favorables, était en excellente position pour faire un choix: la gestion sérieuse, ou la gestion, disons, pour être gentil, la gestion audacieuse. Une de ses grandes qualités est, justement, sa capacité à assumer ses choix.

    « La comparaison avec 83 ne tient pas. Si TEPA était une connerie majeure il suffirait au prochain gouvernement d’alternance de faire voter l’annulation de cette loi ou une augmentation quelconque des impôts. »

    La comparaison porte surtout sur l’état d’esprit des gouvernants fraîchement portés au pouvoir. Et surtout, sur le retour de balancier: vu l’état des comptes il n’est pas question, ni aujourd’hui ni en 1983, d’attendre l’alternance pour réagir.

    Il me souvient que nous avons déjà eu ce débat… c’était en juin dernier. Je me permets de citer un commentaire que j’avais fait à l’époque:
    « D’aucuns ont comparé la situation de 2007 avec celle de 1981: euphorie et esprit de revanche dans le camp vainqueur, cris d’orfraie dans celui d’en face, volonté de rupture du nouveau président… J’ajouterai une même tendance à vider les caisses. Reste à savoir si dans 2 ans on ne va pas se retrouver avec une “pause dans les réformes” et un plan de rigueur… »

    @cilia:

    Contrairement à ce que les remarques que je fais à Liberal pourraient faire croire, je suis assez d’accord avec vous. En particulier, sur le fait que la RGPP est nécessaire, qu’il y ait TEPA ou non. Je trouve juste dommage que le TEPA ait été jugé si urgent: d’abord à cause du signal qu’il donnait, et ensuite parce que la marge de manoeuvre qu’il a consommée aurait été fort utile pour faciliter le passage de mesures plus difficiles mais plus utiles à long terme.

  • Tout à fait d’accord avec ton dernier paragraphe Gwynfrid. C’est pour ça que la « gestion sérieuse » dont parle Koz, je ne vois pas où elle est. Pour moi c’est même tout l’inverse d’une gestion sérieuse : idéologique et clientéliste.

    Et Cilia a raison de dire que le travail du gouvernement ne se résume pas à la loi TEPA, heureusement, et je suis le premier à reconnaître de bonnes choses : RGPP (dans l’esprit, mais je suis très attentif à son orientation et aux choix qui sont faits), retraites, université…

    Le problème c’est que la politique est aussi affaire de calendrier et de symbole : avec la loi TEPA votée dans l’urgence (mais quelle urgence bon sang ?), on se retrouve avec une mesure phare (dont certaines dispositions profitent aux plus grosses fortunes de France) qui précède un… je ne sais plus comment l’appeler maintenant… tournant dans la gestion, plus économe, plus attentive…

    Et là, la pilule à du mal à passer. Surtout que d’autres mesures vont dans le sens d’une injustice : les franchises médicales, l’augmentation du salaire du président en période de crise généralisée du pouvoir d’achat des français, notamment.

    Mon ressenti profond pour l’instant est le suivant : les cadeaux fiscaux vont dans les poches des plus riches et on demande à ceux qui ont le moins de moyens de payer la facture (avec, en sus, une réforme de l’Etat qui n’est pas encore bien avancée mais qui peut comporter d’autres risques).

  • Olivier le 04/04/08 à 18h30 a tout bien résumé les différentes postures 🙂

    Bien que ce ne soit pas l’objet du billet, je répondrais juste à ce que dit Gwynfrid dans son dernier paragraphe :
     » la RGPP est nécessaire, qu’il y ait TEPA ou non. Je trouve juste dommage que le TEPA ait été jugé si urgent: d’abord à cause du signal qu’il donnait, et ensuite parce que la marge de manoeuvre qu’il a consommée aurait été fort utile pour faciliter le passage de mesures plus difficiles mais plus utiles à long terme ».
    c’est tout à fait vrai, la concommitance des deux auraient été plus pertinente, néanmoins on peut dire que le projet a été initié en même temps, c’est à dire l’été dernier.
    La TEPA est plus facile à mettre en oeuvre que la RGPP. Quelques mesures ont été déjà prises (au titre de la RGPP) en décembre je crois mais c’est un tel mammouth que les effets ne se feront sentir que bien plus tard !

    pardon Koz pour le HS

  • @Praxis

    Il faudrait peut être arrêter avec le « salaire » du président –

    a. NS gagnait environ 12 500 en tant que Ministre de l’Intérieur, en devenant président ce salaire était passé à 6 000.
    b. Le premier Ministre gagnait lui environ 20 000.
    c. Le Président, puisqu’il avait le droit de toucher sa retraite en plus de son salaire (sous Chirac ou sous Mitterand, idem) gagnait en fait entre 21 000 et 22 000, ce qui strictement parlant était un salaire direct puisque nul citoyen oprdinaire ne peut cumuler les deux. En euros constants, NS gagne moins que ses prédecesseurs.
    d. Dans aucun des amendements du PS par exemple lors du vote de cette loi, il n’a été suggéré de maintenir le salaire comme largement inférieur à celui du PM.
    e. Aucun ne préconisait une diminution du salaire du PM non plus.
    f. Il est en 13e position sur la grille des présidents des pays démocratiques dans le monde. Inférieur à Merkel, Brown, etc.
    g. Le salaire du président est désormais fixé par le Parlement – avant il ne l’était pas… le Président qui pouvait puiser à peu près ce qu’il voulait dans des caisses grises ou noires. Demandez-vous comment et à quel budget une dépense perso du type installer sa fille et sa maîtresse quai branly la semaine et dans une des plus prestigieuse demeure élyséenne le week end pouvait bien être imputée ou ses séjours annuels pour les fêtes en famille dans un des plus grand palace du monde en Egypte. A l’époque il n’y avait pas de RMI et un chômage record. Autant pour les pauvres.
    h. Dans les faits, il touche moins que ses prédécesseurs.
    i. Jospin a beau préciser que l’augmentation du PM sous Chirac n’était pas de son fait contrairement à ce qu’affirmait NS, mais on l’a pas entendu non plus refuser ces indemnités, ni faire voter une loi pour les diminuer.

  • Bravo Epo !
    Le salaire du Président commence à me chauffer les oreilles !
    En effet, si c’est un salaire confortable, ce n’est pas la merveille des merveilles tout en considérant que son boulot esqt tout de même plus compliqué que celui d’un présentateur télé !
    Quant à la rigueur, c’est pour moi un mot noble.
    Enfin, si mes souvenirs sont exacts, l’après81 a duré largement plus longtemps que 10 mois, avec des fadaises et fzriboles, des idioties à la

  • …des idioties à la pelle.
    mais les français ont la mémoire courte !
    Surtout quand ça les arrange !
    (genre « touches pas à mon icône »)
    je me souviens d’une réflexion de mon père à cette époque bénie du royaume socialiste:
    « Mitterand, son surnom, c’est la mitte.. moi, je dirais plutôt la mite..Il ne sait faire que des trous »
    Quand nous avons eu ensuite, grâce à « Chirac le merveilleux »,lors de son premier mandat (j’en ai encore des sueurs froides à la pensée de m’être sentie obligée de voter pour lui face à LePen , en 2002 pour son 2eme mandat ) un dénommé Jospin, qui a dilapidé une cagnotte inexistante, je me demande comment on aurait pu qualifié une telle bêtise, largement plus idiote que la loi TEPA. ( mais ce n’était pas une idiotie, c’était de gauche )
    Quand notre divine M Aubry nous a inventé la politique salariale façon maths moderne, c’était sans doute aussi à se pâmer. ( supprimez un quartier à une orange, un quartier à une pomme, un ou deux grains à une grappe de raisin et vous aurez un fruit supplémentaire… excusez moi, une salade)
    Ce n’était pas une politique de rigueur, mais pas non plus une politique sérieuse !

    Alors que le ressenti soit que la loi TEPA favorise les riches est une chose.
    Maintenant, que le ressenti soit objectif en est une autre !
    Et c’est bien là que l’opposition essaie de gagner du terrain : sur le ressenti, l’émotionnel.
    cela permet de masquer la vérité objective !
    ( en orient on appelle ça la « maya », « l’illusion ». Et on dit qu’elle seule est source de nos souffrances )

  • C’est marrant que vous n’arriviez pas à comprendre comment cela peut agacer ce genre de mesures qui contiennent une lourde charge symbolique alors qu’on est tous en train de tirer la langue, de ramer pour un peu plus de pouvoir d’achat, et que Mr le Président de tous les français s’augmente unilatéralement (même avec les justifications que vous citez Epo : quel intérêt, quelle urgence ? vous trouvez ça malin ?)…

    Si ça ne vous dérange pas, tant mieux, mais moi, par contre, ça me laisse une légère amertume derrière la bouche, surtout vu le contexte actuel…

  • Et puis c’était juste un exemple dans un ensemble qui visait plus largement un certain sentiment d’injustice face à la politique actuelle…

  • La lourde charge symbolique consiste, en ce qui concerne le salaire du Président- est la mise en place d’une vraie transparence.
    Alors évidemment, la transparence, ça gêne ceux qui ne peuvent plus suggérer n’importe quoi grâce à l’obscurité la plus profonde.
    Faire croire n’importe quoi est bien plus difficile lorsque la chose est exposée à la lumière.
    ( vous connaissez l’histoire des quatre sages enfermés dans une pièce close sans lumière, avec une « chose » qu’ils doivent reconnaître par le toucher.
    le premier dit : c’est un tout petit serpent, vif et agile.
    le deuxième : c’est un gros poteau , un pilier, sans doute.
    Le troisième : c’est un GROS serpent, un boa
    Le quatrième : c’est un sabre…)

    Remarquez, je reconnais que la méthode du lavage de cerveau par la répétition en boucle de vraies fausses vérités – genre méthode Coué : « le salaire du président a augmenté, le salaire du président a augmenté, le salaire du président a augmenté…. »- a un certain succès. La preuve, entre autres, ça a permis de gagner les municipales!

    (réflexion de quelqu’un que je connais à propos du revenu des « riches » : « j’ai bien le DROIT de gaspiller comme eux »….)
    Jalousie, quand tu nous tiens, tu ne nous fait plus raisonner en termes de rationalité comptable , mais en termes d’émotions négatives, genre amertume, rancoeur, rancune, colère et autres « sentiments » forts épanouissants 😉
    C’est là où la philosophie bouddhiste a toute sa valeur.

  • @epo
    sur le salaire du président:

    -cette mesure n’avait pas été annoncée par le candidat lors de la campagne: il l’avait soigneusement omise (et non promise): dans le gentre transparence, on fait mieux
    – le président a dit partout que seuls les résultats méritaient une progression: il aurait pu se faire donner un « bonus », « prime de résultat », après avoir ramené la croissance au lieu de commencer par là: il prèfère le fixe au variable…
    -lacomparaison avenos voisins a ses limites: tous n’ont pas lgement de fonction à l’élysée et multiples résidences secondaires disponibles: la lanterne, brégançon, etc…
    -sur ce point, la transparence est minimale: personne ne sait ce qui relève du portefeuille du président ou de celui de la république: nous attendons avec impatience la publication de la rubrique « avantages en nature » de la feuille d’impôts du président
    -NS a été pris sur ce point en flagrant délit d’inexactitude, voire pire, puisqu’il a annoncé fort haut que c’était jospin lui-même qui avit fixé son salaire et que celui-ci l’a démenti clairement,
    -cette comparaison des rému (le PM gagne plus que moi, c’est anormal ) relève d’une drôled ementalité: l’importance de chacun, sa réussite se mesure à son salaire : on dirait de jeunes commerciaux! pour moi la rému n’est qu’un moyen, pas une fin, en avait il besoin?
    d’ailleurs la comparaison avec JC peut aussi être vue sur ce point: JC avait sa retraite, NS n’a til pas des revenus de ses parts d’avocat? s’il faut comparer des « trains de vie », il faut être complet…
    -enfin, cela a été souligné, quel mauvais signal envoyé à la France qui travaille, se lève tôt, gagne peu, difficilement,
    que cette augmentation, peu avant l’annonce que les caisses sont vide, qu’il faut se serrer la ceinture, que chaque euro doit être dépensé avec efficacité!
    -enfin un dernier argument pour la route: pour ce prix là, mettons 6000 euros (donc l’augmentation aurait été de 330%?)
    nous avons pléthore de candidats de valeur qui se sont présentés ou l’auraient voulu, il faut donc, en bonne logique libérale, diminuer ce traitement, et je pense qu’avec un président au SMIC (quel symbole!) on aura les mêmes ambitions, candidats!

  • Ridicules, puériles ces discussions autour du salaire du président.
    Quand je pense aux salaires de certains grands patrons et de leurs avantages en nature …

    C’est vraiment idéologique que d’aller chercher des poux à NS à ce sujet et c’est prouver par là même qu’on a pas grande chose d’autre dans sa besace et faire de la politique politicienne de bas étage.

    Je me fous totalement de cette « augmentation » qui n’en est pas vraiment une quand on pense aux valises de billets qui transitaient avant dans toutes les ministères sans que les moralistes du présent y trouvaient rien à y redire. Balayez devant votre porte avant de l’ouvrir en pensant au financement occulte de deux familles d’un président, qui ne s’embarrassait pas de transparence, lui, à l’époque.

    Trouvez des critiques plus constructives et des projets alternatifs réalistes si vous voulez qu’on vous prenne au sérieux !

    Quant à vos critiques sur la loi TEPA, c’est du même tonneau, en stigmatisant les soit-disant « cadeaux aux riches » vous ne faites que confirmer votre étroitesse d’esprit idéologique sans réflexion aucune. Où sont vos propositions concrètes pour sortir des 35 heures sans pénaliser encore les entreprises et donner du pouvoir d’achat aux français sans pour autant diminuer la compétitivité économique ?
    Marre, marre, marre de ces slogans à la noix répétés en boucle par des esprits étriqués, baignant dans leurs idées reçues et incapables de proposer des alternatives réalistes.

  • @ margit
    quand on ne répond plus aux arguments qu’en les traitant de puérils et ridicules,
    on est mal, on est mal…
    quant aux « valises de billets » transitant dans les ministères
    merci à jospin qui avit uncertain sens de la rigueur,
    puisq ue c’est le thème du billet, et de la morale,
    d’y avoir mis fin…
    j’observe d’ailleurs que NS, alors ministre du budget
    chez balladur a participé au système, touché des fonds en liquide
    sans jamais, à ma connaissance, s’en émouvoir, le dénoncer…

    quant à la suite de votre propos…
    qui a dit qu’il fallait sortir des 35h?
    vous…
    certainement pas NS qui, après avoir dit qqch comme ça dans sa conférence de presse a fait dire le lendemain par son ministre que 35h restait la référence…
    les 40h, les congés payés, la retraite, la sécu, les 35h,
    merci qui?
    et vous, que proposez vous? revenir à 40, 48, 60? comme au XIXème? ou pire?

  • Tara : vous vous focalisez sur un petit point de détail, mais Francis vous montre bien (mieux que moi) que c’est un « mauvais signal envoyé à la France qui travaille, se lève tôt, gagne peu, difficilement… » D’ailleurs, un certain docker n’a-t-il pas été estomaqué au point de vouloir descendre foutre un coup de boule à notre Président bien aimé ?… C’est bien d’aimer son Président, mais reconnaître qu’il enfile les conneries comme les perles, c’est aussi une forme d’amour, non ?

    Margrit : vous êtes toujours aussi… comment dire ?… Extrémiste ! Impossible de discuter avec vous, vous ne savez pas de quoi vous parlez, vous vociférez, insultez, braillez, gueulez, vous ne savez pas faire autre chose. Vous n’êtes pas digne des débats sur Koztoujours et vous ne l’avez jamais été sur aucun débat (je vous connais depuis Publius) !

    Morceaux choisis : « Ridicules, puériles ces discussions » ; « Balayez devant votre porte avant de l’ouvrir » ; « vous ne faites que confirmer votre étroitesse d’esprit idéologique sans réflexion aucune » ; « slogans à la noix répétés en boucle par des esprits étriqués, baignant dans leurs idées reçues ».

    Vous êtes caricaturale.

  • @francis.
    Vous ai je parlé du taux de prélèvement obligatoire ?
    Je vous ai parlé de la distribution d’une cagnotte inexistante ( puisqu’en fait de cagnotte, c’était un déficit moindre).
    je vous ai parlé de l’imbécilité des 35h ( merci Margit de votre com, je me sens moins seule), calculée en ajoutant des pommes des poires et des raisins et en divisant le tout pour obtenir des bananes…
    je vous ai parlé de transparence (idem le com de Margit sur la transparence des revenus de NS en comparaison avec ceux de ses prédecesseurs, et de leur montant exact et moindre dans le cas de NS, et supérieur et opaque dans le cas des autres )

    Si NS a fait référence aux 35h de base, c’est qu’il sait bien que les flemmards que nous sommes auraient défilé s’il n’avait pas eu la diplomatie de tenter d’assouplir la loi plutôt que d’imposer un allongement des horaires de travail.
    Maintenant, merci qui…tout dépend du point de vue où on se place !
    demandez donc aux employés qui doivent faire en 35h ce qu’ils faisaient en 38 ( parce que une femme de ménage peut difficilement expertiser une comptabilité, un médecin réparer un véhicule et qu’on trouve difficilement un homme – ou une femme, fut elle M Aubry- omniscient capable de faire 7 tâches différentes pendant 3h chacune , à la perfection avec 7 calculs de salaires différents), vous verrez.
    cela m’amuse d’ailleurs beaucoup ces 35h. Mes contrats sont exprimés en demi journée.
    Une demi journée, c’est « le temps mis à faire ce qui doit être fait pendant ladite demi journée)

    merci qui pour la sécu, désolée, mais franchement, si j’avais la possibilité de cotiser ailleurs, je le ferais !
    Un bazar de plus!
    Des cotisations quasi à fond perdu, pour tous d’ailleurs, grâce à un rendement cotisation/service rendu quasi proche de zéro!
    Les congés payés ?
    je ne peux vous dire, il y a des années que je n’en ai pas ( non pas des congés, mais des congés payés), car mon statut de vacataire ou de contractuelle ne me donne pas droit ni aux congés payés, ni aux RTT, ni même à la rémunération des jours fériés.
    Jusque là, je n’en suis pas morte.( même si je vous l’accorde, je touche un peu plus que le SMIC )

    Quant à la retraite, franchement, si l’idée était bonne, la mise en place de la répartition qui a fait que ceux qui n’avaient jamais cotisé ont eu une retraite payée est d’une imbécilité rare.
    Un peu de jugeote aurait du être de mise pour qu’au moins, il y ait eu une part en capitalisation.
    d’autant qu’autrefois, les parents étaient en partie pris en charge par les enfants qui avaient un peu plus de responsabilité qu’aujourd’hui.
    Mais, comme d’hab, c’est facile de distribuer de l’argent qui ne nous appartient pas, sans se préoccuper de l’avenir.

    je pense qu’effectivement revenir aux 40h ne serait pas idiot
    je fais régulièrement 48 ( 6 fois 8h). C’est un peu long.
    40 me paraissent raisonnables.(5 fois 8)
    En plus cela permet d’avoir moins de temps pour dépenser ses »sous » en fadaises.

    Quant à Jospin, si je critique sa gestion ou les diminutions de déficit sont considérés comme des revenus, ni Margit ni moi n’avons dit qu’il a été un jour Président de la République.
    et nous parlions, suite à certains coms, du salaire du président !
    décidément, je n’imaginais pas qu’un salaire , finalement pas si élevé que ça pour le nombre d’heures de boulot et la

  • @magrit…
    vous vous êtes interrompue au milieu du post…
    un regret ?

    revenir aux 40h, pourquoi s’arrêter là?
    le patronat, vous savez, celui qui trouve de l’argent pour ses caiises noire mais pas pour ses salariés, vous dira que ce n’est pas asse, que, puisque la marche arrière a enfin été enclechée,
    il faudra aller plus loin: cela s’appelle profiter d’un rapport de force.
    alors, remontons: c’et effectivement sympa de dire que ceux qui ont eu une retraite dans les trente glorieuses sans avoir cotisé avant la guerre ne la méritaient pas: ils ne sont plus là pour se plaindre…
    et allez proposer aux enfants de prendre en charge financièrement leurs parents: bon courage!
    pour les plaintes allez plutôt voir les détenteurs de fond de pension de capitalisation qui ont vu la valeur de leurs actifs, de leur future retraite baisser de 20% depuis 6 mois….
    quant à la sécu, j’ai été voir les sites qui l’attaquent, je n’ai pas vu la moindre proposition de moyen de substitution qui traite le point crucial: comment prendre en charge les personnes âgées qui coûtent cher et cotisent peu? faire une écu à taux réduits pour les actifs, tout le monde sait faire, mais ce n’est pas le problème….

  • … et la responsabilité qu’un président peut avoir, puisse tellement rendre malade de jalousie tant de monde, au prétexte qu’il n’en avait pas besoin!
    ça , c’est de l’argument en béton : il n’en a pas besoin, sous entendu, NS devrait faire du bénévolat, voire de la philanthropie pour donner un signal fort aux dockers.
    Du grand n’importe quoi.
    Oui, je suis sans aucun doute caricaturale.
    mais il me semble que diminuer son salaire de tous les avantages opaques (le remboursement des frais me semble on ne peut plus normal et non opaques s’ils sont assortis de la facture) aurait du être un signal fort.
    alors, il faudrait faire une expérience : que tous ceux qui n’ont pas besoin d’argent fassent du bénévolat…
    Il y en a encore qui critiqueraient ce fait au prétexte qu’ils prennent la place de ceux qui veulent travailler pour gagner de l’argent..( ça m’est arrivé, je parle d’expérience)
    Et puis, sachant ce que gagne Hollande royal et consorts, je ne suis pas certaine qu’ils veuillent gagner le smic en échange du pouvoir. Encore, voir leurs revenus diminués ( ce qu’ils seraient ), étant donné les avantages médiatiques, oui. Avec seulement un smic, je doute. ( cette chère Mme royal sait bien faire payer ses cafés et repas par ses salariés , lorsqu’elle leur donne la royale grâce de les prendre en sa noble compagnie.. Oui, c’est vrai ce sont des ragots typiquement pictaviens. )
    mais bon, je peux me tromper !

    Vous savez, il faudrait peut être, lorsqu’on parle rigueur et économie, réfléchir sur la définition de chacun des mots rigueur, économies et par là même de besoins ( besoins fondamentaux) , désirs, frustrations et maîtrise de la frustration.
    cela permettrait de se rendre compte de la diversité des définitions, de la différence, énorme, de hauteurs des barreaux des échelles de revenus de chacun.
    Lorsque j’entends dire que les gens préfèrent garder leur forfait de portable et se priver de nourriture (ce qui est leur droit le plus absolu, au demeurant) , je me demande la part faite au besoin, au désir, à l’être, au paraître.

    Certes NS aime paraître. Mais c’est une partie de son métier, quoiqu’on puisse critiquer. Il DOIT représenter la France.
    Et j’imagine mal LE représentant de la France aller en visite officielle (c’est également une partie de son métier) en haillons.
    Alors, la rigueur voudrait sans aucun doute qu’il boive de l’eau plutôt que du champagne et qu’il mange des pâtes (de bas de gamme) les jours normaux, mais certainement pas lorsqu’il reçoit ses confrères.

    La rigueur, c’est la droiture.
    C’est donc la transparence.
    et la RGPP me semble tout à fait appropriée.

    Et si la gestion de certains points est transférée aux collectivités locales, il est certain que nous allons avoir des problèmes dans toutes les régions socialistes..qui distribuent ce qu’elles n’ont pas en règle générale ( genre distribution d’une paire de pantoufles à chaque étudiant, construction d’une nième piscine pour cause de non conformité des précédentes pas encore payées, etc, etc… changement de moquette, de bureau, de revêtement de mur,à chaque fois qu’il y a une mutation, modification des locaux à chaque fois que la direction d’une administration change….)
    Question de ça, des économies, c’est facile d’en trouver.
    (même si , je le reconnais, cela fait travailler les entreprises)

    et il faudrait réfléchir aussi, au niveau des économies, à savoir pourquoi, on fait croire qu’un non remplacement d’un fonctionnaire sur deux correspond, en quelque sorte , au licenciement d’un fonctionnaire sur 2 !
    C’est curieux comme le ressenti est différent suivant ce qu’on veut faire dire à une modification de fonctionnement.

  • @ Praxis
    Vous souhaitez quelles réponses à ces diatribes sorties du dico du parfait opposant de gauche :
    « …mesures vont dans le sens d’une injustice : les franchises médicales, l’augmentation du salaire du président en période de crise généralisée du pouvoir d’achat des français »,
    « l’inverse d’une gestion sérieuse : idéologique et clientéliste », « dispositions profitent aux plus grosses fortunes de France », « les cadeaux fiscaux vont dans les poches des plus riches », « alors qu’on est tous en train de tirer la langue, de ramer pour un peu plus de pouvoir d’achat »,
    « il enfile des conneries comme des perles »
    etc., etc. ??

    Vous êtes tellement habitué à employer en boucle une certaine rhétorique que vous ne vous rendez même plus compte à quel point c’est lassant et peut irriter ceux qui ne pensent pas comme vous.

    PS : oui, je me souviens de Publius et une certaine excitation sur un système mutualiste … 🙂
    PS : si vous preniez la peine de lire attentivement mon pseudo vous remarquerez qu’il s’écrit « Margit » … depuis le temps … 🙂

  • @tara: je suis tres content de savoir que Ns a diminué son salaire de tous les avantages opaques, lesquels?
    la lanterne qu’il prend maintenant au PM?
    il n’ y aucune transparence de sa part sur les avantages annexes,
    les avantages en nature du PR, pas plus maintenant qu’hier…
    que reste t il à sa charge? pourquoi a t il tellement besoin de 20000€ par mois qu’en période de caisses vides, il fasse rapidement passer cette mesure?
    sur le bénévolat du PR, pourquoi pas? je m’étais contenté d’un SMIC comme a

  • Ohhh que j’aime ces commentaires de flamant rose sur le blog de l’Express 🙂

    J’aimerais avoir autant de mémoire et de facilités à écrire en français pour rappeler certains événements pas si anciens à ceux qui n’ont que la critique de la droite en bouche.

    « Vous auriez du commencer à parler chiffres dés 1981. Cette année là Laurent Fabius en s’adressant à l’assemblée nationale, c’était en octobre, prédisait une croissance de 3,3%. En réalité elle fut de 1,3%. Toujours cette année, les investissements publics furent en augmentation de 32%. Jamais on n’a bâtit un budget à partir d’un tel optimisme.

    Vous auriez pu ajouter qu’entre 1981 et 1983 on embaucha 185000 fonctionnaires. C’est également à cette époque que l’on étendit à plus d’un million de fonctionnaires des collectivités locales les mêmes garanties d’emploi et de carrière que l’on avait déjà accordé à plus de 2 millions d’agents de l’état. C’est ainsi que le pays se trouva avec 5 millions de personnes à statut protégé. Il y eut bien d’autres choses encore.

    Bien sûr la générosité sans limite à un coût. Lorsque la facture est arrivée il a fallu payer. Et à qui croyez vous qu’on s’est adressé. On a fait payer les « riches ». Comment : En créant l’impôt sur la fortune, en créant une surtaxe sur certains revenus, en supprimant l’anonymat sur les transactions d’or. Le discours n’a pas changé : Sus à l’argent! Mort au profit!

    Mais faire payer les riches ne suffira pas et ce fut les attaques contre le franc etc….etc…. »

    « Si les socialistes mettaient sur le devant de la scène des jeunes je ne reviendrai pas sur le passé et même si je le souhaitais je ne le pourrais pas.

    Il se trouve que ceux qui viennent aujourd’hui nous donner des leçons sont les mêmes que ceux des années 80 ( Fabius, Hollande, Royale….). Il est donc normal de rappeler leurs exploits qui ont conduit le pays là où l’on sait. Quand comme moi et bien d’autres on a connu cette époque on ne peut évidemment pas changer d’avis sur eux qui sont restés les mêmes.

    De même que les socialistes ont été très critiques sur le discours de Dakar et sur la politique africaine de la France, c’est quand même un des leurs et pas n’importe lequel, Jack Lang, qui est allé là bas faire le beau en dansant en compagnie de Gbagbo qui n’est pas un spécialiste des droits de l’homme. Il est bon également de le rappeler. »

  • @tara: je suis tres content de savoir que Ns a diminué son salaire de tous les avantages opaques, lesquels?
    la lanterne qu’il prend maintenant au PM?
    il n’ y aucune transparence de sa part sur les avantages annexes,
    les avantages en nature du PR, pas plus maintenant qu’hier…
    que reste t il à sa charge? pourquoi a t il tellement besoin de 20000€ par mois qu’en période de caisses vides, il fasse rapidement passer cette mesure?
    sur le bénévolat du PR, pourquoi pas? je m’étais contenté d’un SMIC comme argentde poche: on trouverait, ce me semble,
    quantité de candidats de valeur, tant le pouvoir est une drogue dure….

  • Tara et Margit : c’est marrant de se défendre des critiques en reportant tout sur le PS alors que personne ne fait de comparaisons. C’est une obsession pour vous le PS non ?

    Ce qui est visé, c’est le présent de l’action politique. Un gouvernement socialiste se comporterait de la sorte, j’aurais autant de critiques à lui faire, sinon plus. Que vous ne vouliez pas regarder certaines choses en face, comme une certaine injustice dispensée au nom d’une efficacité économique qui n’apparaît toujours pas, c’est entendu, mais de vous défausser sur le PS, qui est nul, autant que le modem, et que l’UMP, c’est hors-sujet.

    Et Margit, vous affublez tout le monde de socialisme ou de catéchisme de gauche dès que vous pensez voir dans les critiques un opposant à la droite. Vous vous trompez lourdement mais ça ne fait que 10 ou 15 fois que je vous le fais remarquer, comme beaucoup d’intervenants ici sur ce blog…

  • Eric Le Boucher, article paru aujourd’hui, extrait :

    « L’erreur originelle de fond a été cette loi TEPA de juillet (heures supplémentaires défiscalisées, bouclier fiscal…). Bricolée, mal présentée (un cadeau aux riches), très chère et procyclique (il n’y a d’heures sup qu’en cas d’accroissement d’activité, or nous vivons l’inverse), elle offre une cible de choix pour l’opposition. Elle pollue, elle aussi, les réformes. »

    Vous voyez, on peut ne pas être un opposant binaire et penser que la loi TEPA, dans la conjoncture actuelle était un contre-pied formidable pour l’action du gouvernement.

  • Bon.

    D’abord, la querelle de chiffres.
    http://www.oecd.org/statisticsChannelList/0,3458,en_2825_500246_1_119656_1_1_1,00.html vers le milieu de la page, paragraphe « OECD in Figures 2005 – Table on government sector » cliquez sur le lien « L’OCDE en Chiffres 2005 – Secteur des administrations publiques (French) »
    Ca ouvre un tableau excel de comparaisons des pays membres de l’ocde en 2004. Pour la France, on a “Total general government revenue “ = 49,8% du PIB et “ Total general government expenditure” = 53,4% du PIB.

    Donc, j’ignore comment on réconcilie des revenus de 50% avec des prélèvements obligatoires à 44%, mais la réalité est bien que la moitié (et même un peu plus) de la richesse produite dans notre pays est dépensée par l’Etat. En euros, ça fait un PIB à un peu moins de 1900 milliards et des dépenses publiques à 1000 milliards.

    Ensuite, les mises en cause.
    Lisette, c’est toi qui es désespérante. Je dis à Praxis tout le bien que je pense de son commentaire et de son attitude constructive, ce qui est rare pour des gens qui se situent dans l’opposition ; et tu ne retiens que la critique de l’opposition. Tu ne peux pas essayer de mettre de l’huile dans les rouages plutôt que sur le feu ?
    Fx_Peretti, j’ai beau lire et relire les 3 commentaires que j’ai postés plus haut, je n’arrive pas à trouver une phrase qui prétendrait que le gouvernement Jospin a augmenté massivement les impôts. Vous fonctionnez curieusement, vous me faites dire des choses caricaturales pour mieux me reprocher des positions caricaturales. Donc mettons les choses au point. Le PS, lorsqu’il est dans l’opposition, défend des positions extrêmes se résumant pour l’essentiel à faire payer les riches. Fort heureusement, quand il arrive au pouvoir, il se garde bien d’appliquer ce qu’il sait pertinemment être un programme calamiteux. Cela ne l’empêche pas cependant de faire de temps en temps des conneries spectaculaires pour donner le change. On pense aux 35h.

    Un mot sur TEPA. Ecoute Praxis, Le Boucher fait une erreur de raisonnement basique : si « il n’y a d’heures sup qu’en cas d’accroissement d’activité, or nous vivons l’inverse » (ce qui est selon moi une hypothèse beaucoup trop simpliste), alors ce volet de la loi TEPA ne coûte rien. Quant à Mayer, j’ai lu attentivement son « témoignage » (comment l’appeler autrement ?) et je ne trouve pas le début du commencement d’un argumentaire. On est à 100% dans l’argument d’autorité. Le gars nous explique gentiment que réduire les charges sur le travail ne sert à rien mais qu’on est trop cons pour qu’il s’abaisse à nous expliquer pourquoi. Alors au risque de paraître aussi arrogant qu’un économiste subventionné, je vais moi aussi me laisser aller au confortable argument d’autorité. Je considère que quelqu’un qui n’a jamais rien vendu, jamais eu à équilibrer un compte d’exploitation, jamais créé un emploi avec des ressources privées dans un environnement concurrentiel ne dispose pas du socle minimal de perception de la réalité économique pour pouvoir tenir des propos cohérents. Malheureusement, ce portrait décrit 99% de ceux qui parlent ou qui agissent sur la réglementation économique dans notre pays. Maintenant, si ces gens croient vraiment ce qu’ils disent, rien ne les empêche de venir nous montrer comment monter et développer une boîte viable, respectueuse de la loi, créatrice d’emplois. Je serais ravi d’avoir plus de concurrence, il n’y a pas de meilleure façon de progresser.

    Venons en enfin au sujet, la bonne gestion de l’Etat. Celle-ci n’a strictement rien à voir avec la fiscalité. Augmenter les impôts pour combler un déficit dû à une mauvaise gestion n’est PAS de la bonne gestion. Les réduire non plus d’ailleurs, c’est autre chose. A moyen terme, les impôts sont essentiellement payés par les plus faibles car les plus forts parviennent à leur répercuter les coûts : http://www.ecopublix.eu/2007/09/qui-paie-les-impts.html . Les grosses boîtes se foutent un peu des charges françaises, elles investissent essentiellement à l’Etranger ; ce sont les petites boîtes fragiles qui morflent. De même, les employés très compétents n’ont aucun mal à négocier des salaires élevés, ce sont les faiblement qualifiés qui se retrouvent sur le carreau. Bref, quiconque se soucie VRAIMENT du sort des plus faibles ne doit pas réclamer une hausse des impôts mais une meilleure utilisation de ceux-ci.

    Cilia a raison, son exemple sur l’EN se généralise à tous les domaines de l’administration publique. La recherche manque de moyens, la justice manque de moyens, la police manque de moyens, l’armée manque de moyens, la sécu est en déficit, les retraites ne sont pas solvables… Tous les pans de notre administration sont sous-financés et pourtant, la dépense publique représente plus de la moitié de la richesse produite, la solution ne peut pas être l’augmentation des moyens. Il est donc impératif d’améliorer la gestion des ressources. En commençant par les domaines prioritaires. Tout le monde semble d’accord pour dire que l’éducation doit être notre premier souci. C’est donc cela qu’il faut attaquer en premier. Augmenter les crédits sans réorganiser serait contre-productif : on continuera de produire des chômeurs, mais ils nous coûteront plus cher. Génial.

    Maintenant, comment améliorer la gestion des dépenses publiques ? Sur les dépenses de fonctionnement, il n’y a pratiquement aucune marge de manœuvre. Entre l’intérêt public et l’intérêt des agents du service public, notre société a massivement arbitré en faveur de ces derniers. Un fonctionnaire n’est pas licenciable, on ne peut le changer d’affectation que très difficilement. Les fonctionnaires (ou assimilés) détiennent par ailleurs des situations de monopole dans des domaines stratégiques (énergie, transport …) et les syndicats ont la capacité de paralyser le pays pour imposer leurs intérêts, ce dont ils ne se privent pas. Bref, il est quasiment impossible de gérer l’Etat : fermer des services devenus inutiles, mettre des moyens en commun, tout cela est soit impossible soit inutile ; de toute façon il faudra continuer à payer les gens jusqu’à leur retraite et après. Donc sur ce plan là, il n’y a pas grand-chose à faire à part jouer sur les départs en retraite en ne remplaçant les gens que là où ils sont nécessaires, ce que fait le gouvernement. Mais c’est très insuffisant. Quelqu’un qui rentre dans l’administration aujourd’hui à 25 ans recevra une rémunération de la part de l’Etat pendant 60 ans. Si le service auquel il est affecté devient inutile, obsolète ou redondant dans 10 ans, il faudra attendre un demi siècle pour libérer son coût budgétaire.

    L’autre domaine de la dépense publique, sur lequel il y a plus de choses à faire, c’est l’ensemble des flux financiers qui transitent par les administrations publiques : remboursements, pensions, subventions, allocations etc… Là encore, le gouvernement va timidement dans la bonne direction : régimes spéciaux de retraites, déremboursement de médicaments, franchise médicale, chasse aux subventions inutiles…

    Si l’opposition a des idées à proposer pour améliorer la gestion de l’Etat, elles seront bienvenues. Mais je n’ai entendu de sa part, et plus haut sous ce billet, que des histoires de fiscalité, des appels à faire payer les riches, des critiques de TEPA qu’il suffirait de supprimer pour ne plus avoir à gérer. Koz a raison, le PS ne veut pas entendre parler de gestion sérieuse. Peu importe que les services publics tournent pourvu que les riches paient. Tant pis pour les pauvres qui sont dépendants des services publics, de la sécu, de la retraite…

  • @ Praxis
    Puisque vous citez l’article de ELB dans le Monde je relève aussi :

    « ..les réformes sont ressenties en France comme des « moins », moins de dépenses, moins d’emplois, moins de services publics, moins de solidarité, moins d’école, etc. C’est tout le contraire qu’il faudrait : comme en Suède, au Canada ou en Allemagne, les réformes sont positives. Leur objet n’est pas du « moins » mais du « plus », plus d’emplois pour les jeunes, plus d’innovation, plus de productivité, plus de croissance, plus d’espoir. C’est l’immobilisme français qui a accouché du « moins ». »

    C’est un grand reproche à ceux qui pour des motifs idéologiques et une oppositon systématique entretiennent cet esprit « du moins » et de l’immobilisme.

  • chacun d’entre nous identifie plus facilement les « moins »
    surtout lorsqu’il est touché…
    que les plus , d’autant plus qu’ils sont lointains
    dans le temps et l’espace…
    la ritournelle
    « faites des efforts, des sacrifices, vous verrez,
    tout ira mieux quelque part, plus tard »
    les gens en ont marre….

  • @ margit,

    dite « Olivier » au féminin, voir la description que je fais plus haut. J’avais oublié une autre caractéristique effectivement, la droite est persuadée aujourd’hui de « briser des tabous », d’affronter le « politiquement correct » de « vraiment faire les réformes » face à l' »immobilisme ».

    Or, le discours de la droite actuelle est précisément le discours de la vraie « pensée unique », celle évoquée par le Monde diplomatique en 1995. Il n’y a pas d’autres choix que de démembrer l’Etat, de démanteler la sécurité sociale, de faire travailler ces salauds de fonctionnaires et j’en passe… La droite avant c’était Raymond Aron, des sociologues comme Boudon, André Malraux évidemment… mais même des pamphlétaires comme Léon Daudet (eh oui, j’ai lu Le stupide XIXème siècle).

    Aujourd’hui, toute une génération de droite a été formée par qui ? Jacques Marseille, Nicolas Baverez, François de Closets et Guy Sorman ? Voilà pourquoi on retrouve ensuite ce type de platitudes sur la dette, le poids de la fiscalité, des fonctionnaires partout, absolument partout, et même largement à gauche ! La droite nous fait croire qu’elle est assiégée alors qu’elle a gagné sur plusieurs terrains idéologiques.

    Surtout, la droite veut nous faire croire qu’elle n’agit pas de manière idéologique alors que la loi TEPA et précisément son volet bouclier fiscal / droits de succession est on ne peut plus idéologique ! Elle veut surtout nous faire croire à des idées neuves alors qu’on a déjà testé ces systèmes et qu’ils ont été massivement dénoncés au début du XXème siècle.

    Ensuite, sur votre reprise de l’innénarable flamant rose (il m’arrive aussi de fréquenter le site de l’Express), je lui objecterais deux choses, même si j’ai un regard critique sur la période :
    – entre 1981 et 1983, les réformes ont été plus que nombreuses (lois Auroux, décentralisation, école, retraites…). Vous en pensez ce que vous voulez, mais c’étaient des réformes. Les erreurs sont sans doute provenues des nationalisations par trop excessives. Mais la situation financière avait commencé à se dégrader bien avant, n’importe quel économiste le reconnaitra ;
    – le chiffre souvent cité par la droite pour parler de l’immobilisme, c’est 20 voire 30 ans. Que l’on prenne l’une ou l’autre période, on obtient 10 années de gouvernement pour la droite, 10 années pour la gauche. Si l’on prend 30 ans, ça fait 15/15. Je vois mal comment on peut en déduire le fait que la gauche ait « ruiné » la France, si ce n’est en complaisance avec la droite.

    Par ailleurs, je suis toujours stupéfait par le fait que la « rupture » consiste à puiser dans le passé des contre-exemples pour montrer que l’on aurait déjà fait aussi catastrophique avant et que cela neutraliserait toute critique.

    @ Tara,

    sur le salaire de Sarkozy, toutes vos comparaisons sont biaisées à nouveau par le fait que la France est le seul Etat démocratique où les dépenses personnelles du Président ne sont pas à charge, contrairement aux autres Etats européens (la chancelière allemande par exemple, qui n’est même pas logée par l’Etat). Donc si on avait augmenté le salaire du PR tout en abolissant les extraordinaires avantages en nature dont il bénéficie, pourquoi pas effectivement le faire pour clarifier les choses. On n’a en réalité rien clarifié du tout.

  • @ Fx_Perreti
    « Or, le discours de la droite actuelle est précisément le discours de la vraie “pensée unique”, celle évoquée par le Monde diplomatique en 1995. Il n’y a pas d’autres choix que de démembrer l’Etat, de démanteler la sécurité sociale, de faire travailler ces salauds de fonctionnaires et j’en passe… »

    🙂 vous vous référez à l’immonde diplo 🙂 et à sa désinformation constante, voilà pas besoin d’en expliquer davantage …je vous situe de suite 🙂 déjà en 1995 ! Un cas désespéré je dirais, sans vouloir vous offenser 🙂

    PS : Et puis dites vous bien que si certaines idées de la droite libérale trouvent enfin de l’intérêt dans ce pays ce que peut-être celles de la gauche plurielle et celles d’une droite molle (Chirac) ont lamentablement échouées…

  • A la lecture de ces commentaires, j’ai toujours autant de mal à comprendre pourquoi et comment on peut en arriver à reprocher à Praxis l’action ou l’inaction du PS ou de la gauche en général alors qu’il se concentre sur l’action gouvernementale, et avec un jugement équilibré, en plus.
    Et il me semble, encore une fois, avec une très grande pertinence. Il se concentre sur la symbolique des mesures, le timing, l’ « effet médiatique ». Cela avait été une grande partie de nos discussions sous le billet sur la TEPA en effet : il y avait des divergences d’opinion sur l’efficacité possible de ces mesures (dont il n’est pas question ici), mais nous avions également parlé de leur opportunité pour l’été 2007. Etait-ce pour ce paquet qu’il fallait utiliser le crédit de popularité de l’élection présidentielle?

    Cette question de la perception est au coeur du billet de Koz. Je cite son deuxième paragraphe : « Je me souviens de ce dîner de mariage, long ago, au cours duquel un membre du cabinet d’un ministre tombé là par hasard me disait que l’important en politique n’était pas la réalité mais la perception de la réalité. Ca a l’air cynique, c’est pourtant une maxime utile. »

    D’où sa remarque sur ce mot de « rigueur », sur ce qu’il veut dire en fait et qui n’a rien d’effrayant. Et pourtant, il est utilisé (martelé, si vous voulez) comme un épouvantail.
    Moi je le trouve très bien ce mot, et je suis volontiers les politiques qui l’assument, c’était d’ailleurs un de mes critères d’engagement pendant la présidentielle.

    Ce que dit Praxis au fond, c’est que la chronologie des réforme n’apparaît pas comme cohérente. Vous pouvez penser que ce n’est qu’un apparence, et qu’en fait ceci, au fond cela. N’empêche que « on ne dirait pas ».
    Et en politique, ça fait presque tout.

    De mon côté, depuis le début, je ne comprends pas quelle pédagogie de la réforme on peut mettre en place si on refuse même d’employer le mot de « rigueur ».

  • D’accord avec Lisette… Je me souviens, d’ailleurs, que le terme « rigueur » était considéré par l’opposition en 1983 comme un euphémisme visant à dissimuler la réalité aux yeux de l’opinion. La droite préférait alors parler d' »austérité », le mot employé quelques années plus tôt par Raymond Barre pour décrire sa politique de réduction des dépenses. Comme quoi le débat sur les mots n’est pas neuf, même si les mots eux-mêmes évoluent.

  • Tiens, Libéral, ton commentaire est bien mal placé, heureusement que je t’ai lu sur le chat…

    Nous sommes presque entièrement d’accord : la réforme de l’Etat est nécessaire. J’attends de voir comment elle sera conduite, car pour l’heure la vision me paraît purement comptable, ce qui est une ânerie sans nom. Je comprends la logique du guichet unique, pas celle de la suppression des postes dans l’EN, par exemple.

    Sur la loi TEPA, encore une fois, j’aimerais savoir quelle était l’urgence du gouvernement, et quel sens au quasi 1 milliard de réduction d’impôt pour les plus riches français ?

    A cela, de mon point de vue, je réponds :
    1. l’idéologie
    2. le clientélisme

    Car non seulement on vide les caisses d’un État déjà en faillite, mais en plus on donne un mauvais signal à la France qui travaille, se lève tôt et gagne en moyenne 1200-1300 euros par m ois… C’est d’une bêtise, toujours de mon point de vue, absolument sans nom. L’opposition, qui est nulle, peut remercier NS pour ça : voilà un sujet de discorde qui risque de coûter cher dans 4 ans si la situation ne s’améliore pas.

    Et le passage que je mets en grassé de Mayer est tout à fait pertinent : « Pire, en 2007, au lieu d’essayer d’assainir les comptes alors que la conjoncture s’y prêtait, le gouvernement a décidé de dépenser près de 14 milliards dans le paquet fiscal, dont les effets sont tout à fait incertains. Notamment en ce qui concerne la défiscalisation des heures supplémentaires -son pan le plus onéreux- qui coûtera de l’argent à l’Etat si la conjoncture se retourne et que l’activité se ralentit. »

    Ce n’est pas un argument d’autorité, c’est la vérité : au lieu de gérer au plus près des économies, le candidat devenu Président a distribué les cadeaux fiscaux et, l’année d’après, demande au pays 7 milliards d’économies.

    Franchement, Libéral, je pense que vous pouvez être d’accord avec moi sur ce point : la politique économique et sociale de NS est absolument brouillonne, les signaux donnés sont assez négatifs (je pense à la conjonction TEPA, franchises médicales, salaire présidentiel) et cela donne des armes à une opposition pourtant exsangue. Je crois qu’il y a un vrai problème de timing et de cohérence politique qui se pose en ce moment (on l’a vu avec la cacophonie des conseillers, par exemple). Et la rigueur, après distribution de cadeaux fiscaux, ne peut que nourrir une exaspération sans doute légitime.

    Nous verrons comment tout cela sera géré dans quelques temps, mais si j’étais partisan de NS, je ne pourrais m’empêcher de penser : « ces petites erreurs vont nous coûter cher… »

    Enfin, quant à ce qui concerne la dépense publique, je rappelle à tout hasard que la fonction publique d’État est en net recul depuis des années, depuis les lois de décentralisation. La fonction publique territoriale, elle, continue d’embaucher à tour de bras. Et les impôts locaux vont s’en ressentir, c’est élémentaire. Donc si la réforme de l’État est épongée par les collectivités territoriales… vous voyez ce que je veux dire ? Les effets de la réforme vont s’annuler et se reporter sur les CT.

    Certaines logiques sont compréhensibles : celle du guichet unique pour supprimer les doublons, par exemple.
    Mais le plus gros danger sera de prendre prétexte de l’État en faillite et de la RGPP pour procéder à des coupes franches dans l’EN ou la fonction publique hospitalière. Non seulement ce sera une erreur grave d’un point de vue électoral, mais en plus cela risque de nous coûter très très très cher en retour, bien plus que les petites économies visées par les coupes originelles (la logique comptable oublie souvent la notion d’externalités)… Et vu comment la RGPP se prépare, sans concertation véritable, je pense qu’il faut rester très vigilant pour la suite.

  • « quel sens au quasi 1 milliard de réduction d’impôt pour les plus riches français ?

    A cela, de mon point de vue, je réponds :
    1. l’idéologie
    2. le clientélisme »

    A cela, de mon point de vue, je réponds :

    Cher Praxis, quelles mesures envisagez vous pour arrêter l’hémorragie des grandes fortunes qui quittent la France pour des cieux d’imposition plus clémentes et qui investissent et font travailler et prospérer les pays comme par exemple la Belgique ou la Suisse ?

    au sujet de l’EN il faudrait peut-être, avant de vous inquiéter, tenir compte de cela :

    « la baisse des effectifs d’élèves du second degré constatée depuis 1994 se poursuivra en 2007 et 2008 »
    et
    « La baisse s’établirait à quelque 20 000 élèves à chacune des rentrées 2007 et 2008 dans le scénario de cadrage, mais serait de 32 000 et de 25 000 élèves à ces mêmes rentrées dans le scénario de politique éducative. »
    http://www.education.gouv.fr/cid5332/previsions-nationales-d-effectifs-d-eleves-du-second-degre-pour-les-rentrees-2007-et-2008.html

    et
    « 32 000 professeurs à temps plein se trouvent sans classe ou sans affectation pédagogique »
    http://citron-vert.info/spip.php?article170

  • Margit :

    Vous qui parlez d’embrigadement à tout bout de champ, donnez-moi les chiffres de « l’hémorragie des grandes fortunes qui quittent la France » s’il vous plaît ?

    Bonne recherche et à bientôt.

  • Effectivement la baisse des élèves du second degré se poursuit. En revanche, on constate que la courbe des naissances en france repart depuis… 1993, après une colossale chute dans les 70′. 93+11=2004. Ces gosses ne commencent à arriver en 6è que depuis 2004, pendant qu’on continue à essuyer la fin de la baisse d’effectifs. La progression s’est pas mal accélérée en 1999, soit des rentrées en 6è en 2010.

    Et que par conséquent, pour le moment ça coince dans les maternelles, les écoles, et bientôt dans les collèges.
    Sacrebleu, il faudrait donc tout recommencer dans deux ans?

    L’EN, perso, j’aurais voulu qu’on puisse geler le budget global (masse salariale comprise) pour faire des rééquilibrages. Notre budget n’est pas indécent par rapport aux autres, c’est une question d’organisation, pour améliorer les résultats.
    Quelques chiffres officiels ici :
    http://www.education.gouv.fr/cid5723/le-premier-degre.html

    — prévisions pour le premier degré : (avec la très très beautiful courbe d’augmentation des naissances) http://www.education.gouv.fr/cid5332/previsions-nationales-d-effectifs-d-eleves-du-second-degre-pour-les-rentrees-2007-et-2008.html
    — prévisions pour le second degré : (baisse en classe de troisième, augmentation pour toutes les autres classes du collège)
    http://www.education.gouv.fr/cid5331/previsions-nationales-d-effectifs-d-eleves-du-premier-degre-pour-les-rentrees-2007-et-2008.html

    Plus gouvernementaux, comme chiffres, on fait pas.
    Margit, qu’est-ce à dire?

  • Oui, parce que dans la note dont tu donnes le lien, Margit, et dont je donne le pdf sans préciser, il est bien dit que :
    depuis 7 ans, baisse des effectifs du collège… qui se poursuit particulièrement en 2007 (d’où les chiffres que tu cites)… et INVERSION DE LA TENDANCE en 2008.
    Crotte de bique. 2008.

  • On lie toujours les réductions d’effectifs dans ce secteur aux professeurs mais, que je sache, les gains de productivité sont aussi atteignables par une meilleure gestion de l’administration comme dans toute entreprise qui se respecte.

    Quelqu’un peut il indiquer quelle est la part des professeurs dans le total des employés de l’éducation nationale ?

  • Bravo Margit !
    L’hémorragie fiscale coûte à peu près 100 millions par an à la France (très loin d’une « hémorragie »)… Et NS leur offre 1 milliard, ou quelque chose d’approchant ! Alors, vous comprenez ? C’est de l’argent qui n’ira pas dans les poches du contribuable anyway. Donc peau d’zob comme on dit par chez moi (c’est le sud) ! Utilité zéro ! Aucune rentrée d’argent, aucune redistribution, rien, nada, niet ! De la poudre aux yeux, du perlimpin !
    Et comme vous n’êtes pas très renseignée sur le sujet, je vais encore vous aiguiller : quel est, en fait, le problème majeur de l’ISF ? Je vous aide : ce n’est pas l’évasion fiscale. La fraude fiscale est un sport national et beaucoup le pratiquent à leur niveau. Cherchez du côté des rendements de cet impôt et des frais de sa gestion, vous aurez des pistes…

  • L’Observatoire Français des Conjonctures Economiques dans un rapport intitulé « Le « choc » fiscal tiendra-t-il ses promesses ? » a un avis mitigé sur l’efficacité du paquet fiscal estimant que « les mesures ayant trait à l’ISF ou aux droits de succession devraient avoir un impact initial faible au niveau macroéconomique, alors qu’elles constituent un tiers de la dépense fiscale. »
    Efficacité plus que relative, dépense élevée. Va-t-on arrêter comme cela « l’hémorragie des grandes fortunes qui quittent la France » ? Cela ne sert à rien, il vaut mieux utiliser au mieux cet argent, et surtout réduire les coûts de sa gestion (je crois qu’il coûte autant qu’il rapporte, en gros). L’ISF peut être plus juste et mieux utilisé.
    De mon point de vue, il faut élargir l’assiette de cet impôt et en réduire le montant : toucher plus de personnes, qui paieront un peu moins chacune (le taux est de près de 2%, on peut, en élargissant la base, le porter à moins de 0,5%).
    Par contre, les incitations à investir dans la recherche, les PME, est une décision, une mesure, qui est sage et qui va dans le bon sens, qui ne se contente pas de donner de l’argent à dormir à ceux qui en ont déjà pléthore.

  • Praxis,
    Encore une fois, je te parle gestion et tu me réponds fiscalité. Je te parle utilisation efficace des ressources, tu me parles augmentation des ressources.
    Mais si tu veux parler de fiscalité, parlons en. Oui, manifestement TEPA a été une erreur de communication, ce qui était prévisible dans un pays où le sport national consiste à regarder dans l’assiette du voisin. Tu ne sembles pas réaliser à quel point ton opposition à TEPA est idéologique. Ton opinion d’une mesure semble être fortement (intégralement?) dictée par le patrimoine de ceux qui vont en bénéficier ou en pâtir. Ce prisme idéologique déforme la perception et nuit au jugement.

    Sur les heures sup, Le Boucher et Mayer disent exactement le contraire : le premier dit qu’il n’y a pas d’heures sup en cas de ralentissement et l’autre que ça coûtera super cher en cas de ralentissement. Mais ils concluent tous les 2 que c’est une mauvaise mesure ! Et ce qui est le plus marrant, c’est qu’aucun ne semble prêt à imaginer que la réduction des charges liées à l’exonération des heures sup puisse avoir le moindre impact favorable sur l’activité. L’idée ne leur traverse pas l’esprit. A les lire, l’activité économique est une donnée exogène et on peut prélever autant qu’on veut, ça ne changera rien. Exactement le raisonnement qui a conduit aux 35h.

    Pour revenir à la gestion publique, Vercaud a raison. Mon expérience des grandes organisation mal gérée est que l’administratif enfle démesurément aux dépends de l’opérationnel. J’aimerais connaître l’évolution des effectifs des rectorats et des services administratifs des académies. Vu qu’il n’y a apparemment pas assez de profs, il faut bien que les 80 milliards par an aillent quelque part.

    Et même au niveau des opérationnels il y a sans doute des gisement d’économies majeurs. J’entendais récemment à la radio qu’on manque de profs de Chinois. De plus en plus de gens veulent apprendre cette langue, mais on n’a pas de budget pour recruter des profs. Pourtant le nombre d’élèves n’a pas augmenté. Ceux qui veulent apprendre le Chinois aujourd’hui voulaient sans doute apprendre le Russe, le Portugais ou le Swahili il y a 10 ans. On a donc recruté des profs de Russe, de Portugais ou de Swahili qui se tournent les pouces aujourd’hui. La démarche qui consiste à refuser de gérer l’EN sous prétexte que c’est prioritaire conduit à ne pas fournir l’enseignement souhaité et à payer des gens à ne rien faire.

    Et ça, c’est au moins aussi idéologique que les droits de succession et infiniment plus difficile à corriger.

  • Attends Libéral, je te parle d’une mesure concrète au sein du TEPA : à quoi ça sert de faire des cadeaux aux riches pour 1 milliard ? Ce n’est pas idéologique et tu connais suffisamment mes interventions ici pour ne pas me reprocher ça. Seuls sont exonérés les catégories les plus fortunées : que fait-on des catégories intermédiaires qui restent assujetties ? Qui fait de l’idéologie, moi ou le gouvernement ? Je propose de revenir en arrière sur cette proposition et de revoir complètement l’ISF, pour qu’il soit plus juste, plus équitablement prélevé, c’est de l’idéologie ?

    Sur les heures sup’ je ne lis pas de contradiction, chacun dit que cela va coûter cher, occasionner des effets d’aubaine, que leur effet sur l’économie est limité, et concluent donc que c’est une mesure inefficace, mauvaise.

    Sinon d’accord avec toi sur ce point : les administratifs peuvent dégonfler dans l’EN, mais la direction prise n’est pas vraiment celle-là. Je te l’ai écrit, ce que je crains c’est que la RGPP ne soit un prétexte pour faire du comptable et de l’idéologie, et j’ai peur que cela finisse par nous coûter dans l’avenir plutôt que de nous rapporter.

    Où est mon idéologie dans tout ça ? Il me semble que j’essaye plutôt de trouver des positions équilibrée entre l’impératif de développement économique et celui de la justice sociale.

  • Praxis, oui c’est de l’idéologie car l’ISF fait triple emploi avec l’impôt sur les revenus / les gains mobiliers (notamment pour « les catégories intermédiaires ») et avec l’impôt sur les successions. Ce n’est pas un impôt juste c’est une revanche sociale et une justification facile pour bobo bien pensant qui n’existe pratiquement plus nulle part en Europe.
    Quant à prélever l’ISF de façon plus « équitable », c’est un amusant jeu de mot !

    Il serait plus « équitable » de s’attaquer aux niches fiscales qui représentaient environ 32 milliards € ou 60 % de l’impôt sur les revenus en 2006…….. mais il semblerait que ce ne soit pas que « les riches » qui en profitent (voir certaines Sociétés civile immobilières) et c’est moins emblématique.

    L’impôt est idéologique par nature et il n’y a pas de bien pensant en la matière.

  • Donc tout est idéologie, merci de ton commentaire Vercaud…
    Tu ne réponds pas à ma question néanmoins…

  • Il n’y a pas d’équilibre en la matière car il n’y a pas de lien mathématique précis entre l’impératif de développement économique et celui de la justice sociale.
    Mais on peut toujours essayer…………

  • C’est pas pour retourner le couteau dans la plaie, mais voilà qu’on annonce une coupe dans les dépenses sociales… pour moi le lien avec TEPA est évident. Désormais, le gouvernement et NS sont sur la pente glissante…

  • Bof Praxis, tu persistes dans ce qui me semble être tes 2 erreurs de jugement :

    1. Tu confonds fiscalité et gestion des ressources ;

    2. Ton unique critère semble être la richesse relative des bénéficiaires. Si les bénéficiaires désignés d’une mesure sont pauvres, alors il ne faut y toucher sous aucun prétexte sinon pour augmenter les allocations. Si en revanche, les bénéficiaires sont riches, alors il faut couper ou réduire. Les considérations d’efficacité, de bonne gestion, de chasse au gaspillage ou aux détournements ne sont pas abordées.

  • Je ne confonds rien, je te parle de la loi TEPA, des cadeaux fiscaux faits aux plus riches (pour quelle efficacité ?), je te parle de la contre-productivité de cette loi, du signal très fort envoyé à l’opinion publique et de la rigueur qui demande de reprendre d’un côté ce qu’on a distribué de l’autre. Tu vois, je ne confonds rien, je te parle d’un tout.

    Si tu penses que distribuer 1 milliard pour peanuts et demander l’année d’après 7 milliards au pays est une bonne gestion des ressources, je dis chiche ! Mais les résultats seront bientôt là, dans quelques années et nous pourrons reprendre le fil de notre conversation si tu le veux bien, et regarder qui se rapprochait le plus de la vérité.

    La politique économique et sociale de NS et du gouvernement est excessivement aléatoire, brouillonne, contre-productive, et les marges de manœuvre d’une bonne gouvernance fondent comme neige au soleil.

    Les vases communiquent en général en terme de gestion des ressources et de fiscalité. Distribuer 15 milliards sur le budget de l’État (au travers de la fiscalité), dans un contexte difficile, avec des caisses vides, appelle forcément une gestion plus serrée des ressources de l’État. CQFD.

    On peut discuter de l’efficacité des mesures, et c’est là que nous divergeons. Tu pourrais avoir raison, et la réforme à venir pourrait donner plus de croissance, plus d’emplois. Je pense exactement le contraire, surtout qu’ici tout est mené tambour battant et que l’opinion publique, dans sa réception du phénomène, pourrait bien ne pas être d’accord et reprendre l’analyse que je fais de la présidence Sarkozy.

    Nous verrons qui a raison, n’est-ce pas ?

    Mon unique critère, je l’ai déjà dit, c’est d’abord celui de la négation : je me concentre sur ce qui est contradictoire. Ensuite, l’efficacité économique et la justice sociale : est-ce que les contradictions que je relève (que je pense relever) sont de nature à bouleverser leur équilibre ?

    Il me semble juste que chacun contribue au vivre-ensemble, selon ses moyens… et tant que cela ne pèse pas sur l’activité économique qui (justement) crée de la richesse. Ça, c’est aussi un point de vue.

    Je n’ai jamais parlé d’augmenter les allocations, même si je trouve que le RSA est une mesure formidable pour lutter contre la trappe à pauvreté.

    Enfin, Libéral, ne prenez pas le ton de l’instituteur, ou du type condescendant avec moi, on ne se connaît pas mais je pense qu’on peut discuter d’égal à égal. Merci.

  • « Les vases communiquent en général en terme de gestion des ressources et de fiscalité. Distribuer 15 milliards sur le budget de l’État (au travers de la fiscalité), dans un contexte difficile, avec des caisses vides, appelle forcément une gestion plus serrée des ressources de l’État. » …

    …lorsque ce dernier est déjà bien endetté, évidemment…

  • Ca m’étonnerait qu’on puisse juger aujourd’hui de l’efficacité de ces mesures. Faut attendre un peu quand même. On peut s’interroger, c’est toujours bien, mais pour avoir des éléments objectifs il faut attendre un peu. Comme Praxis, je pense que le problème de timing est prépondérant ici.

    En revanche, ces jours-ci, je commence à me dire que je vais sans doute pas tarder à avoir un élément très très précis d’évaluation de la politique économique et sociale du gouvernement. Si jamais les tergiversations de ces jours-ci sur le coût du RSA amènent à une « plan-banlieueisation » de cette politique, j’aurai un élément d’appréciation très discriminant.

    Parce que si jamais il s’avère qu’on a eu 7 milliards (voyez, chuis cool, c’est la moitié de la TEPA, les mesures sur le patrimoine) à foutre tout de suite sans attendre une seconde dans des mesures « pour les riches » (genre moi à 2000 euros par mois), et que 6 mois après il n’y a plus 3 milliards pour faire régresser la pauvreté…
    Je crierai carrément au scandale, ce que je n’ai pas fait depuis le début. Mais bon, Hirsch fera peut-être son NKM en mec. Je suis sûre qu’il peut être aussi sexy.

  • Sur ce point, je veux bien faire crédit au gouvernement de ce que le financement du RSA peut, peut-être, être ajusté, et que, si l’idée me paraît bonne, ce n’est pas une absolue certitude. Mais attendons au moins la fin de l’expérimentation. Sinon, comme toi, j’aurais tendance à être un peu agacé. Voie à faire mon nkm en mec. Et je peux aussi être sexy, avec mes boucles rousses sur fond de soleil couchant sur l’Assemblée.

  • On peut reparler de staïle si tu veux.
    Je crois que pour faire le mec NKM il faut pas se fier qu’aux boucles rousses.
    D’abord, elle est blond vénitien, faudrait voir à pas tout confondre comme ça, un peu de rigueur bordel.
    Ensuite, son côté sexy vient aussi de sa présentation « nature » : peu de maquillage, tenues discrètes, coiffure légèrement en vrac.

    Conclusion, pour faire le NKM en mec, il faut essentiellement une barbe de trois jours, no cravate, peut-être jean.
    En revanche, le premier qui s’avise de ressembler à Eric Breteau, je le flingue tout de suite.

  • « En revanche, le premier qui s’avise de ressembler à Eric Breteau, je le flingue tout de suite. »

    Ton côté Sarkozyste totalitaire ?

  • « En revanche, le premier qui s’avise de ressembler à Eric Breteau, je le flingue tout de suite. »

    Puis-je me joindre à vous ? 🙂

  • « accroissement de pouvoir d’achat de 3,78 milliards d’euros par an »

    Je ne sais pas, mais il y a quelque chose qui me dépasse dans les conclusions de certains sur les heures supps …

  • Koz, ce n’est pas Migaud qui a fait l’étude, mais une commission qu’il a demandée, et donc composée d’élus UMP, PS, etc.

  • Margit, la phrase exacte est celle-ci « Ce sont, disent-ils, au total, 4,1 milliards d’euros que l’Etat dépensera pour qu’une partie des salariés bénéficient de 3,78 milliards d’euros de pouvoir d’achat supplémentaire. »
    L’idée est donc qu’il y aurait des millions qui se baladeraient dans la nature, absorbés par la bureaucratie.

  • « L’autre contradiction est mise en relief par le « paquet fiscal » de 14 milliards d’euros. Loin d’avoir provoqué un choc de confiance, il s’avère, selon un premier bilan de la commission des finances de l’Assemblée nationale, coûteux et peu efficace. Ainsi la facture de la détaxation des heures supplémentaires est de 4,1 milliards d’euros par an pour l’Etat et procure un gain de pouvoir d’achat de 3,78 milliards à une partie des salariés. Pour calibrer la dépense sociale à l’aune de la rigueur, encore faut-il déjà s’abstenir de mener une politique de gribouille. »

    C’est donc la commission des finances de l’AN, Koz, permet-moi de penser qu’elle est plus objective que Mme Lagarde… Mais beaucoup d’analyses commencent à converger…

  • @ Lisette
    J’appelle cela de la rhétorique du verre à moitié vide alors que selon ma compréhension il est à moitié plein 🙂

    Il s’agit pour l’état d’un « manque à gagner » de 4,1 M qui se retrouve (reste en fait) pour 3,78 M dans les poches des salariés qui font des heures supplémentaires.
    Il s’agit donc d’une augmentation du pouvoir d’achat de 3,7 M, non pas distribué sans contre-partie, comme une augmentation généralisée du Smic, qui pénaliserait nos entreprises en diminuant leur compétitivité, mais d’une « réelle création de richesse » de 3,7 M.
    Ces 3,7 M seront dépensés par les salariés ce qui entrainera une augmentation de l’activité économique et produira de la TVA en retour dans les caisses de l’état. Cette augmentation de l’activité demandera davantage de production, donc davantage d’emplois ou d’heures supps. Pour moi c’est le début du cercle vertueux pour sortir de la mélasse.

    Donc je me réjouis, là, où d’autres, à mon avis, sont de mauvaise foi ou tout simplement incapables d’avoir la plus petite compréhension économique.

  • Praxis,
    Si je résume le rapport de Migaud, l’Etat renonce à 4,1 milliards et les salariés récupèrent 3,8 milliards.
    Et les entreprises, elles récupèrent combien? Comme d’hab, tout le monde s’en fout des entreprises, on ne va quand même pas gaspiller le temps précieux de nos augustes députés à se préocupper des entreprises.
    Pourtant, si je me souviens bien, le dispositif d’exonération des heures sup s’accompagnait d’une réduction de la majoration des heures sup, de sorte que ça bénéficie à la fois aux salariés et aux entreprises. Mon expérience des quelques entreprises que je suis qui ont mis en place ce dispositif est que le gain est partagé à peu près équitablement entre l’entreprise et ses salariés.
    Donc, si on en croit les chiffres de Migaud, ce système coûte 4,1 milliards à l’Etat et rapporte 3,8 milliards aux salariés et autant aux entreprises. On a transformé 4,1 milliards en 7,6.
    A l’évidence un dispositif coûteux et inefficace.
    Tiens, pour finir, Les Echos publient ce matin les résultats de l’enquête sur les besoins en main d’oeuvre de l’assurance chômage. http://www.lesechos.fr/info/france/4712455.htm . Malgré la crise financière et l’explosion du prix des matières premières, les prévisions d’embauche en France sont au plus haut depuis 2003.
    Face à tous ces gens très surs d’eux qui martèlent en boucle que TEPA ne marche pas, je ne puis m’empêcher de penser au mot de Churchill : « Nous ne savions pas que c’était impossible, alors nous l’avons fait. »

  • D’une ce n’est pas Migaud mais la commission des finances de l’AN, désolé de te contredire. L’excuse de partialité ne fonctionne pas.

    De deux, les résultats sont très mitigés. Tu sembles vouloir dire que le dispositif est un investissement de l’État, qui se répercute à la fois dans les poches des salariés qui font des heures sup’ et dans la poche des entreprises. Tu omets soigneusement de te poser la question, à ce stade, de l’effet d’aubaine : le dispositif n’a pas encore conduit, pour l’heure, à un recours massif aux heures sup’. Les milliards investis se retrouvent pour l’heure dans la poche de quelques salariés et entreprises, mais pas au niveau du choc de confiance annoncé.

    Enfin l’étude (commission des finances et articles des journalistes) est partielle, dans le sens où le dispositif est encore jeune. Il ne faut pas encore préjuger de ses résultats. Que cela n’empêche pas de reconnaître que :
    1. des milliards ont été investis au moment où le contexte demandait sans doute une gestion plus rigoureuse des fonds publics (regarde le plan de rigueur, ou de je-ne-sais-quoi, qui nous est annoncé et les coupes dans le budget social qui se profilent maintenant)
    2. pour l’instant, ces milliards investis ne sont pas traduits en création de richesse supplémentaire.

    Attendons donc, encore une fois, mais reconnaissons les difficultés posées.

    Enfin Margit, même si discuter avec vous ne sert que rarement à quelque chose (si ce n’est se faire insulter, en règle générale), je ne peux m’abstenir de relever encore vos outrances : « Donc je me réjouis, là, où d’autres, à mon avis, sont de mauvaise foi ou tout simplement incapables d’avoir la plus petite compréhension économique. »

    Les spécialistes en économie ne sont que rarement d’accord. Il est difficile de prendre en compte les multiples indicateurs de la mesure de la richesse (du quantitatif ? du qualitatif ? et sur le long terme ?), d’évaluer les retombées réelles sur l’économie et le social et surtout de tenir compte des externalités qu’une mesure économique ne manque pas d’occasionner. Je pense que votre compréhension de l’économie est plus que soumise à caution, donc tâchez de rester dans le droit chemin, d’arrêter de gâcher des signes pour persifler et provoquer, c’est puéril et cela dessert vos interventions.

    De plus, les milliards dépensés sont relatifs dans le sens où ces heures sup’ auraient sans doute été utilisées par les entreprises de toute manière (difficile de dire dans quelle proportion). C’est ce qu’on appelle un effet d’aubaine : les entreprises utilisent la mesure, qui leur devient moins cher, mais rien ne dit qu’ils ne l’auraient pas fait sinon. Du coup, il faudrait que l’écart entre ce qui est investi et ce que cela rapporte soit bien supérieur aux chiffres annoncés.

    Là dessus, Libéral, je pense que tu ne peux qu’être d’accord. C’est pour ça qu’on ne parle pas d’un échec fracassant, mais de résultats mitigés. Attendons de voir ce que donnent les chiffres dans l’avenir et comment ils évoluent.

    Et puis, une fois de plus, cette loi est intervenue avec un timing exécrable, au moment où il aurait sans doute fallu attendre un peu, évaluer les marges de manœuvre réelles, faire d’autres réformes moins coûteuses sans doute et ensuite, seulement ensuite, décider que le contexte s’y prêtait et que l’État pouvait investir comme il l’a fait.

    Et, pour finir, je pense que beaucoup de français comprendront qu’on a donné de l’argent à certaines personnes privilégiées (pas les heures sup’, les mesures fiscales) et qu’on demande maintenant à tout le monde de faire des efforts (franchises médicales, RSA en point d’interrogation, par exemple). Et ça, d’un point de vue électoraliste, politique, c’est un mauvais signal (qui n’aurait pas eu lieu d’être en période de croissance économique plus favorable).

  • Je viens insister avec Praxis sur l’essentiel :
    On ne peut pas encore savoir quels effets auront cet ensemble de réforme. Pour une partie de la TEPA, nous étions d’accord (heures supp plus faciles et payées plus cher, même si nous ne voulions pas les défiscaliser). Pour d’autres on trouve que c’était peut-être pas urgentissime à ce point (le patrimoine) Pour d’autres on trouve ça complètement con (ce qui concerne l’immobilier, et encore ç’aurait pu être pire), ou de mauvaise idéologie (l’impôt sur le revenu). Bref, malgré tout, un jugement assez loin de l’éructation antisarkozyste, et comme vous nous attendons de voir les résultats.

    Notre remarque depuis le début porte sur « l’effet général » de la réforme, ce qui est essentiel en politique, comme l’a dit Koz dans un autre billet. Et aussi le fait que le paquet a utilisé la TOTALITE des marges de manoeuvres budgétaires du gouvernement.
    Que par conséquent, tout le reste, toutes les mesures, tout le programme Sarkozy, le plan banlieue déjà, le RSA peut-être, l’école…

    Après la TEPA, le gouvernement a les poches vides, et en fait elles étaient déjà vides avant, la TEPA étant l’utilisation de la marge de manoeuvre politique qu’on pouvait négocier avec Bruxelles. Il a fallu attendre quelques mois pour que tout le monde l’admette, mais c’était déjà vrai en 2007.
    La seule question qui vaille est celle-ci : Sachant que nous n’avions que 15 milliards, fallait-il faire cela?

  • Merci de rejoindre mon argumentaire Lisette. Et je trouve dommage qu’à ce sujet nous ne soyons que deux ou trois participants (dont Libéral), alors que cela me semble essentiel. Koz ne nous donne pas son avis, mais il se pourrait que l’on sente un peu le vent tourner en ce moment. L’état de grâce est fini, dilapidé en quelques mois. Je ne préjuge pas de ce qui va suivre, et j’espère sincèrement que le pays va se réformer et s’enrichir, mais, pour le présent, c’est vraiment du tout faux sur le plan économique et social.

  • En même temps, Praxis, je crois que les positions de chacun sont assez claires là-dessus, notamment depuis le billet de Libéral.
    Ca vaut quand même le coup de rappeler qu’on « l’avait bien dit » ;), qu’après la TEPA il n’y aurait plus un rond et que par conséquent la question de l’opportunité l’emportait même sur celle de l’efficacité, et aussi que « la croissance avec les dents » comme « le choc de croissance » ou « le président du pouvoir d’achat », c’était de la pensée magique.
    En même temps, ça nous fait du bien de dire ça, mais ça fait pas avancer le schmilblick, parce qu’on ne reviendra pas en arrière. Maintenant, il faut gérer l’après… et donc je suis pour la rigueur.

    remarquez avec quelle classe je reviens au sujet, bon sang, c’est presque du carla’s stylish.

  • Praxis,
    Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage.
    Si le nombre d’heures sup avait connu une forte augmentation, on aurait dit que les entreprises avaient massivement fraudé et transformé des heures normales en heures sup. Cela avait d’ailleurs été prédit par à peu près tous les commentateurs qui nous ont expliqué l’automne dernier tout le mal qu’il fallait penser de cette mesure.
    Pas de bol, le nombre d’heures sup augmente faiblement. Les mêmes personnes nous expliquent maintenant que c’est bien la preuve que le dispositif ne marche pas et qu’il ne fait que susciter un effet d’aubaine.
    Qu’est ce qu’un effet d’aubaine? C’est le fait d’encourager les gens à aller dans une direction et se rendre compte qu’on subventionne aussi ceux qui y seraient allés de toute façon. Parler d’effet d’aubaine s’agissant de TEPA suppose donc que l’objectif de la mesure était de pousser les entreprises à faire plus d’heures sup. Mais c’est là un objectif tout à fait secondaire. L’objectif principal est de réduire les charges sur le travail pour rendre des marges de manoeuvre aux employeurs. On aurait pu tout simplement baisser les charges de x%, ça aurait eu essentiellement le même effet. On aurait seulement perdu l’effet secondaire (favorable) d’encourager la prise de risque ainsi que je l’expliquais https://www.koztoujours.fr/?p=366 .
    Car c’est intrinsèquement bon de réduire les charges sur le travail. Les employeurs utilisent ce ballon d’oxygène pour augmenter les salaires, investir, rembourser leurs dettes, rémunérer leurs actionnaires et, pourquoi pas, embaucher. C’est cela que tu refuses de considérer quand tu dis que le timing était exécrable. Tu supposes implicitement que donner de l’air aux employeurs est un luxe, une dépense inutile, un cadeau, quelque chose qu’on ne doit faire que si on a des sous en rab’. Moi, je pense exactement le contraire. Je pense que c’est la première chose à faire. Je pense que plus les employeurs seront riches, plus ils redistribueront; et même si tu ne crois pas qu’ils redistribueront, plus il sera facile pour des entrepreneurs de créer de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois.

    @Lisette,
    Evidemment que ça a été mal vendu, sinon je ne serais pas obligé de tartiner des pages sur koztoujours au lieu de travailler plus pour gagner plus 🙂
    Mais pas d’accord avec toi sur « Sachant que nous n’avions que 15 milliards, fallait-il faire cela? » Accepter que sur 1000 milliards de dépenses, on n’a que 15 milliards de marge de manoeuvre, c’est déjà renoncer.

  • Pour qui vous prenez vous, Praxis, pour me parler sur ce ton !

    Je ne connais pas votre âge, ni votre métier, mais il se peut et c’est même très probable, que j’ai une petite longueur d’avance en ce qui concerne la compréhension de l’économie et de la gestion d’une entreprise.

    Puis arrêtez de parler d’insultes et de tout ramener à vous. Que je sache, je ne m’adressais pas à vous, d’ailleurs je ne m’adresserai plus à vous pour éviter que l’ambiance de ce blog que j’aime beaucoup, ne devienne un ping-pong stérile auquel vous contribuez largement.

  • si t’es cadre, ou fonctionnaire, tu gagneras pas plus mon pauvre ami, alors détends-toi.
    Renoncer?
    Sur mille milliard de dépenses, nous avions en 2007, et avant autres réformes, 15 milliards de marge de manoeuvre. Peut-être qu’on pourra en dégager un peu plus grâce aux effets des réformes, mais tu conviendras que sur 5 ans on dégage pas des centaines de milliards, vu l’inertie des systèmes.

    Pis de toute façon, c’est pas moi qui le dit. C’était Fillon en septembre, à l’heure de l’Etat en faillite. Au moment des voeux, c’était Sarko, avec les caisses vides. Aujourd’hui, c’est Woerth.
    Au mois de mai on pouvait dépenser 15 milliards sans problème. Un an après il n’y a plus un rond, et tout se fait non pas à moyens constants, mais en prévoyant des diminutions budgétaires.
    C’est donc que nous n’avions que 15 milliards de marge.

    Tu vas pas essayer de me faire croire que Sarkozy, Fillon et Woerth ont tous renoncé quand même?

  • Moi, je défends Margit.
    Elle n’est pas caricaturale. Elle est militante, encore plus que moi, et donc j’ai de l’indulgence parce que je trouve ça mignon. Ensuite, elle est profondément représentative, non pas caricaturale, mais représentative d’un paquet de gens croisés sur les marchés ou dans la rue pendant la campagne présidentielle.
    Ce que pense Margit, plein de gens le pensent, et l’expriment de la même façon qu’elle.

    Je suis assez rarement d’accord avec elle. Je crois qu’elle se concentre sur la personnalité de Sarkozy et non pas sur les effets de sa politique, j’ai parfois l’impression que tout ce qui lui importe est qu’on ne mette pas en cause le président, et les mesures sur lesquelles il s’est personnellement engagé, peu importent les ministres. Je suis prête à parier que sa discrétion réçente lui rende plus difficile l’appréciation sur certains éléments de l’actualité (NKM for example). Ce sont des caractéristiques typiques du militant, je n’en suis sûrement pas exempte s’agissant de Bayrou (c’est la raison pour laquelle je me soigne en venant ici), et je crois qu’on trouve ce genre de traits un peu dans tous les camps. Bizarrement, on est plus indulgent avec ceux de son camp.

    Mais elle est indubitablement, fidèlement, sarkozyste, et je suis toujours curieuse de connaître son opinion.

  • Margit : ne t’étonne pas si tu te fais rabrouer, tu n’arrêtes pas de balancer des piques et ça gave tout le monde. Si tu avais moins de haine et de mépris, on pourrait peut-être discuter avec toi. Quant à l’économie, je ne suis pas un spécialiste, je l’ai étudié au lycée, puis ensuite en sociologie et en sciences politiques (le niveau était pas dégueulasse, merci), j’ai repris une formation en économie cette année, en attendant de passer le concours de cadre de la fonction publique. Mon premier boulot était financier en création d’entreprise. Voilà pour un cv vite fait. Alors quand je te lis balancer encore des crasses, du genre : « Donc je me réjouis, là, où d’autres, à mon avis, sont de mauvaise foi ou tout simplement incapables d’avoir la plus petite compréhension économique« , ça me gonfle. Tu ne te rends sans doute pas compte du mépris et de la colère que tu dégages à chaque fois que tu interviens. Tu peux avoir un point de vue, et tu peux même te tromper figure-toi, mais tes affirmations péremptoires, et tes vannes incessantes, tu te les gardes pour toi. Tu verras, comme par hasard tu auras des conversations et des échanges constructifs avec des gens qui ne pensent pas forcément comme toi, c’est un peu ça la richesse quelque part…

    Libéral : d’accord, on ne se mettra pas d’accord. Tu as ton avis, j’ai le mien. Je suis confiant : nous n’en resterons pas là. De premières analyses sortent, je suis d’accord, tu n’es pas d’accord. On regarde l’année prochaine ?

    Sur les charges payées par les entreprises, je suis d’accord avec toi : il faut les baisser, notamment pour les PME, le poids de ces charges est devenu trop lourd et n’encourage pas à ce que tu appelles la prise de risque.

    Tu dis que l’État investi, et qu’il le fait bien. Les analyses prouvent pour l’instant le contraire (commission mixte paritaire de l’AN, je suis enclin à lui donner plus de crédit que toi – ceci dit sans méchanceté). De plus, le contexte est difficile, je pense que c’est une erreur de timing qui, sauf à ce qu’il produise des effets miraculeux sur l’économie, sera reprise par l’opposition et trouvera un écho favorable chez l’électeur (relation : TEPA / rigueur). C’est donc dangereux pour le programme présidentiel, et c’est une erreur. Tu n’as pas l’air d’accord là non plus, mais là franchement je comprends pas pourquoi.

    Et oui, je pense qu’il faut encourager l’activité économique surtout lorsque les marges de manœuvre sont plus souples, que le contexte paraît plus favorable. Sinon on s’expose à ce qui suit : retournement de la conjoncture, mesure inefficace, couteuse, et on sort les rames pour rattraper la connerie ensuite.

    J’aurais pu me tromper mais, en l’espèce, il me semble que je touche juste. Je le répète : c’est un « rapport d’étape », nous verrons ce que donne la suite.

  • « Ce que pense Margit, plein de gens le pensent, et l’expriment de la même façon qu’elle. »

    Merci Lisette !

  • @Lisette

    Tu as bien dit Lisette, et le pire c’est que Margit pourrait même avoir raison….

    C’est dire…

    Sinon, en forme de pong, Lagarde est aussi susceptible de répondre sur les chiffres :

    « Je vous le redis, comme je l’ai dit à l’Assemblée nationale, la détaxation des heures supplémentaires produit des effets. Selon les enquêtes les plus récentes dont je dispose depuis mercredi soir et qui émanent de la Dares (la direction statistique du ministère de l’emploi), les heures supplémentaires déclarées par les entreprises de plus de dix salariés ont augmenté de 28 % au dernier trimestre de 2007 par rapport au dernier trimestre de 2006. »

    « Les services de la commission des finances relativisent beaucoup dans leur note la portée de ces gains de pouvoir d’achat…

    Mais, là aussi, ils tordent les chiffres. Moi, je regarde ce dont les salariés bénéficient en fait : pour quelqu’un qui gagne 1 000 euros, avec quatre heures supplémentaires par semaine, c’est 180 de plus par mois, sans impôt en plus. »

    On peut dire que cela procède pour ceux qui en bénéficient d’environ 200 € mensuel de pouvoir d’achat en plus du fait de la défiscalisation – soit une subite augmentation de salaire d’environ 20%. Sans peser sur la boîte. Et en résolvant un bon nombre de problèmes rencontrés par les PME en matière de gestion du temps de travail/homme/tâches à effectuer.

  • ping, Eponymus, ping.
    (les heures supp je rappelle que je suis pour… without défiscalisation, l’idée de mon côté étant qu’il faut faciliter les choses pour les entreprises quand elles ont des commandes supplémentaires à honorer… les heures supp étant considérées dans ce cas comme devant être faites, d’une façon ou d’une autre, le gain de salaire porte sur la surévaluation de ces heures, pas vraiment sur le slaire horaire basique. Mais je suis pour, je suis pour, ne chipotons pas)

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