"Je choisis Sarkozy"

Le fidèle blanquiste étant une espèce têtue, insistante et fort présente sur les blogs, via Verel, ou Versac, pour ne citer que les lieux-communards, mais aussi via Jusqu’ici tout va bien et plus spécialement Charles André – dont je désespère parfois d’arriver à calmer l’ardeur promotionnelle sur mon blog – j’avais fini par lire, cet été, La Croissance ou le chaos, et j’avais été impressionné par l’ouvrage, la rigueur de la démonstration, et le sentiment que peut-être (assurément, en économie, ça me semble délicat) il y avait là effectivement de bonnes pistes pour la croissance. Je notais, en fin d’ouvrage, le cas pratique, développé, sur le plateau de Saclay, qu’il veut transformer en véritable pôle de croissance.

Je m’inquiétais qu’il ne soit pas suivi. Il m’a semblé que Villepin a accordé son intérêt à cette idée. Et puis, j’ai noté les démarches de Sarkozy, comme autant de témoignages de son intérêt adressés à Christian Blanc (voir Le Nouvel Obs, Sarkozy.fr ou l’intervention du Ministre de l’Aménagement du Territoire, à Saclay). Cela allait de pair avec des signaux de l’intérêt de Christian Blanc pour la candidature de Nicolas Sarkozy qui font que je ne suis pas surpris de son ralliement, quasi annoncé.

J’en lis les raisons, dans Le Figaro, ou sur Energies 2007 et, pour tout dire, je partage celles qui sont exprimées.

Ainsi sur Le Figaro : « Il me semble le mieux préparé et le plus tonique pour faire face aux défis que nous allons connaître : relancer la croissance, augmenter le pouvoir d’achat, pérenniser les retraites, retrouver l’efficacité du service public, moderniser le système politique et réussir une nouvelle étape dans la construction européenne. »

Et, sur Energies 2007 : « parmi les candidats en lice, seul Nicolas Sarkozy est capable d’impulser la mise en œuvre de réformes audacieuses. Il n’hésite pas à briser les tabous de la politique française, il a fait le diagnostic de l’urgence du changement, et son tempérament le pousse à l’action« .

Enfin, il me semble que le ralliement de cet « homme libre« , ancien rocardien, adepte d’une intervention publique pour l’élaboration d’une politique industrielle, est un indice dans le débat sur la vraie nature de Nicolas Sarkozy. Faciste ? Ultra-libéral ? Atlantiste ? « Néo-con à passeport français » ?

Oui, pour moi, c’est un ralliement qui pèse dans ma réflexion. Parce que c’est un ralliement « de fond ».

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12 commentaires

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  • En effet, j’en ai mis, de l’ardeur publicitaire…

    Les choses sont clarifiées. Sarko ne me fait pas absolument rêver, mais il est un moment où un homme responsable doit faire des choix (surtout s’il veut agir). Blanc l’a fait, et son soutien est évidemment avant tout fondé par de très fortes convergences de vues quant au nouveau modèle économique qui doit être le nôtre : la société de l’innovation est celle de tous les possibles !

    Désolé si j’ai fait, souvent, beaucoup (trop?) de bruit pour faire connaître la vision et le projet de Blanc. Mais j’ai tout fait, (et je continuerai !) pour que sa voix aie plus d’échos ; car Blanc est un véritable social-démocrate, un véritable progressiste qui n’a rien à voir avec certaines obsessions sécuritaires ou dirigistes. Par les temps qui courent, cette petite musique énergique adoucirait (oui oui!) beaucoup de moeurs…

    La situation est ce qu’elle est et, face aux conservatismes de tous poils, le soutien de Blanc à Sarko est utile, juste et légitime.

  • Je ‘ai fait allusion à ton ardeur que pour te charrier. Ton insistance, et celle d’autres blogueurs à se réclamer de Christian Blanc ont eu raison de mes réticences initiales. J’ai lu son bouquin et j’ai été impressionné par l’analyse, le sérieux de la démonstration, le souci de ne pas se cantonner dans des propos généraux mais d’illustrer ses propositions de situations concrètes.

    Donc, quelque part, je ne regrette pas ton insistance.

    En ce qui concerne Sarko, je ne fais pas mystère que c’est bien le candidat qui me convainc le plus. Certains de ses côtés m’agacent, et je ne me reconnais pas dans certains de ses soutiens. Mais, même si je suis moins sévère sur la démarche de François Bayrou, que j’ai envie de regarder de plus près, je continue de penser que Sarko est le plus à même de faire bouger le pays dans le bon sens, et de le sortir d’une certaine apathie.

    N’en déplaise à ceux qui voient en lui tout à la fois, et sans grande cohérence, un dangereux ultra-libéral qui mettra le pays à feu et à sang, et un chirac bis, qui ne fera rien dans le pays.

  • Le soutien apporté à Sarko par un homme de la qualité de Christian Blanc devrait donner à réfléchir à plus d’un électeur encore réticent à l’égard de l’ancien maire de Neuilly. De même la médiocrité de la candidate socialiste devrait amener plus d’un électeur de gauche à se poser des questions.

  • Vous savez que, normalement, un commentaire sert à commenter ? Je ne vais pas supprimer celui-ci parce que l’on dira que je l’ai fait par ce que cela m’arrangerait mais je dois prévenir que je vais devoir me montrer plus vigilant, de tous côtés d’ailleurs…

    Sinon, évitez les termes du genre « héros », cela laisse entendre que l’intérêt exprimé est irrationnel, bref stupide, et c’est un peu méprisant, si vous voyez ce que je veux dire. Or, me trouvant sur mon blog, ça me fait un peu ch… de m’y faire mépriser.

  • Si la vigueur et le dynamisme affichés par NS me fait comprendre le choix de M Blanc, le résultat de son action gouvernemental me fait regretter cette même action. Car a part FB qui assure vouloir prendre toutes les bonnes volontés, il me semble que peu de candidat sont prêt à suivre des idées qui ne viennent pas de leur bord.
    Quand on partage le constat de M Blanc, on voit que la situation de la France appelle beaucoup d’effort non-partisant.
    Espérons que cet engagement ne nuira pas à ses idées.
    Quand a dire de quelqu’un qui attend le début de la campagne officielle pour proposer son projet qu’elle n’a pas de projet, je trouve cela un peu fort de café, même si c’est dur pour le moral des partisants.
    De toutes façons, la réalité sera celle qui s’imposera à la majorité choisie par nous en mai/juin prochain. On n’est pas à l’abris de dirigeants qui cherchent le bien commun et non leur survie électorale…

  • En effet, j’en ai mis, de l’ardeur publicitaire…

    Les choses sont clarifiées. Sarko ne me fait pas absolument rêver, mais il est un moment où un homme responsable doit faire des choix (surtout s’il veut agir). Blanc l’a fait, et son soutien est évidemment avant tout fondé par de très fortes convergences de vues quant au nouveau modèle économique qui doit être le nôtre : la société de l’innovation est celle de tous les possibles !

    Désolé si j’ai fait, souvent, beaucoup (trop?) de bruit pour faire connaître la vision et le projet de Blanc. Mais j’ai tout fait, (et je continuerai !) pour que sa voix n’aie pas plus d’échos ; car Blanc est un véritable social-démocrate, un véritable progressiste qui n’a rien à voir avec certaines obsessions sécuritaires ou dirigistes. Par les temps qui courent, cette petite musique énergique adoucirait (oui oui!) beaucoup de moeurs…

    La situation est ce qu’elle est et, face aux conservatismes de tous poils, le soutien de Blanc à Sarko est utile, juste et légitime.

  • Je n’ai rien contre l’idée qu’il soit bon d’adopter des solutions transpartisanes. Il y a, au sein de chaque parti, de nombreuses personnes qui en sont convaincues, et qui s’y emploient (voir Alain Lambert et Didier Migaud, par exemple).

    Mais, à ce jour, je ne suis pas vraiment convaincu par Bayrou, bien qu’il m’intéresse probablement plus que vous ne le pensez : le discours trans-partisan n’est pas suffisant, ça ne fait pas un programme, surtout lorsque l’on ne sait pas vraiment avec qui il compte trans-partiser. Je n’ai guère vu de ralliements iconoclastes.

    Il s’est enfin mis à faire des propositions. Je les lis, pour voir. Mais, mon souvenir du programme législatif UDF, c’est qu’il s’agissait d’un programme de droite. On était d’ailleurs venu me dire que, précisément, le seul élément de distinction, c’est qu’il entendait être trans-partisan. Pour moi, c’est trop court.

    A l’UMP, vous avez des types comme Méhaignerie et les autres de Démocrate & Populaire : vous ne glisseriez pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre eux et l’UDF.

    Autre chose, si je trouve que son discours anti-système est très stratégique, et que je n’y crois pas des masses, je ne lui en fais plus vraiment reproche : chacun a adopté un positionnement stratégique plus ou moins crédible.

    Surtout, je doute pas mal de sa capacité à donner les impulsions nécessaires. C’est très subjectif. A chacun de voir. Mais tel est mon sentiment.

    ps : je ne sais pas ce qui se passe avec le commentaire de Charles André, qui me dit ne l’avoir posté qu’une fois, et qui se réaffiche de façon quasi aléatoire. Bref, ne lui en tenez pas rigueur. Je vais laisser ce doublon pour le moment, voir si le phénomène se reproduit

  • Il fut un temps ou je pensais aussi que le salut était dans une coalition droite gauche, j’en suis revenu.

    La gauche française est tellement empêtrée dans son gauchisme archaïque qu’il me semble que dans le meilleur des cas un gouvernement de coalition arrivera à produire une politique façon Chirac, le ni-ni et le sur place, qui m’est devenu totalement insupportable. Déjà en 2002 l’enthousiasme n’était pas grand de voter pour lui, mais il n’y avait pas d’autres possibilités pour mes convictions.

    Je ne sais pas si vous avez lu le livre de F. Fillon qui décrit exactement l’immobilisme, la navigation à vue et les reculades de Chirac dans pas mal de dossiers importants.
    Bayrou, et il me semble que C. Blanc est arrivé à la même conclusion, c’est du vœux pieux et la continuation de ce même immobilisme.

    Ecouter Hollande dérouler « son » programme et le comparer à celui de NS, soutenu par une écrasante majorité de son camp, on constate qu’un gouffre les sépare.

    Quand on voit de quelle manière Hollande courtisait Besancenot en juin et récemment Laguiller sans oublier que Buffet fera évidemment partie de cette nouvelle gauche plurielle, quand on constate que le PS en 5 ans n’est pas arrivé à produire autre chose qu’un nouveau « programme commun » on abandonne l’idée d’un possible gouvernement droite/gauche. Oui, il y a des gens sincères et réalistes au PS ! Mais quel poids (voir celui de la mention Bockel au congrès du Mans) ont-ils pour imposer à leur camp des reformes urgentes totalement incompatibles avec la ligne affichée actuellement par leur parti ?

    Avec qui gouvernera Bayrou, avec quelle majorité, quel programme sera appliqué ? Le sien, celui du PS ou celui de l’UMP ? Bayrou demande aux électeurs un chèque en blanc car personne ne peut à ce jour dire ce que produira une telle gouvernance.

    Désolée, je ne pense pas être la seule à demander davantage de visibilité avant de mettre mon bulletin dans l’urne.

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