Un prof

… tenait un blog, dans lequel il racontait sa vie de prof en ZEP. De surcroît, ce prof avait l’amabilité de commenter chez moi, de temps à autre. Or, voilà, le prof a fermé son blog, et une procédure disciplinaire est engagée contre lui, pouvant déboucher sur un blâme et une mutation d’office.

Alors, certes, on nous parlera « devoir de réserve », on nous dira peut-être que les personnes concernées étaient susceptibles de reconnaître l’établissement en cause. Ce qui n’était pas le cas des personnes qui, comme moi, se contentaient de lire son blog, sans tenter de faire un quelconque recoupement, ni chercher à mettre à mal son anonymat.

Je trouve regrettable le lancement de cette procédure. Regrettable que, visiblement, avant d’en passer par là, on n’envisage pas d’autres solutions.

Alors, à titre personnel, et en espérant que cela ne le gêne pas plus que ça ne le serve[1], je veux lui apporter mon soutien, et dire qu’il faut laisser ces blogs vivre, qu’ils sont des lucarnes ouvertes sur des espaces que nous ne connaissons pas. Bref, que l’Education Nationale ne se porterait pas plus mal à faire preuve de la mansuétude nécessaire à l’égard d' »un prof », que ces menaces auront probablement déjà suffisamment édifié.

  1. à supposer que ça puisse même le servir []

8 commentaires

  • Il faudrait savoir sur quelle argumentation repose la position du rectorat (est-ce d’ailleurs le rectorat qui sanctionne les profs ?). Est-ce une simple affaire de « devoir de réserve », ou bien des parents d’élève voire, des élèves se sont-ils manifestés ?

  • Selon les termes même d' »un prof » :

    « Il me reproche principalement d’avoir divulgué un moment d’un conseil de discipline, des insultes à son encontre et à l’encontre d’autres personnels dans les commentaires des billets par des visiteurs, d’avoir déformé certaines situations que je rapportais, et globalement de donner une image très négative du collège et de la façon dont il est géré. Cette procédure pourrait déboucher sur un blâme et une mutation d’office.

    Je pensais être parvenu à respecter mon devoir de réserve, je pensais être honnête dans ce que je rapportais et dans la façon dont je le rapportais. Apparemment je me trompais. »

  • grace au cache de google, j’ai pu lire un grand nombre de ses billets, et je regrette que ce blog ait ferme. « casser le thermometre », expression de Guillermo, est approprie ici

  • Ah ben y a que les syndicats qui ont le droit de parler au nom de l’Education nationale, hein. Où on irait si les profs se mettaient à bloguer?

    Cela dit, ça a déjà commencé, heureusement:

    http://bonnetdane.midiblogs.com/

    700 commentaires sur une seule note, la dernière fois que je me suis connecté. Il s’agissait de faire des propositions aux candidats pour l’éducation. 700 commentaires…

  • je crois qu’il serait bon de définir de manière claire ce qu’un fonctionnaire a le droit ou non de faire. L’invention des blogs pose à nouveau la question du devoir de réserve. je comprends bien que ce devoir existe, mais blâmer un fonctionnaire qui dit la vérité sous prétexte que cette vérité n’est pas agréable est regrettable. J’espère que cet enseignant nous tiendra au courant de l’issue de son procès.

  • Je ne dirais qu’une chose:

    Qu’attends ta chère et tendre pour s’y mettre?

    Ah, mauvaise idée peut-être:
    -ne serait-elle pas dans le privé?
    -n’affronte-t-elle pas tout les jours un emploi du temps démentiel, entre un mari absent ( dont elle doit en plus, se partager le temps avec un blog ), un jeune poupon, et bien plus que 35h de boulot ?

    Donc, à mon avis, elle va pas vouloir pour nous faire part de ses expériences de prof…

  • Quand je disais mari absent, j’évoquais « refugié sur Internet devant son blog toute la journée », rien d’autre…

    C’est à prendre au ton humoristique, bien entendu… 😉

    En relisant mon texte, j’avais peur d’être mal compris….

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