De certains de mes problèmes avec la stratégie du Modem

KaG, à la suite de ce billet, fait part à ses lecteurs de son désaccord avec moi sur un point : la critique de la stratégie d’autonomie.

« Après tout, c’est vrai, à quoi sert la démocratie ?
Ne devraient se présenter que les candidats qui seront élus. On gagne du temps, de l’argent, et tout le monde est content.
Un peu comme en Russie, quoi.
J’étais déjà agacé durant les présidentielles quand on demandait à Bayrou ce qu’il ferait au second tour, mais c’était normal : c’est un scrutin individuel.
Le scrutin municipal, lui, est un scrutin à liste, proportionnel.
Ne pas se présenter, c’est empêcher la représentation de nos 5, 10 ou 15% (et plus par endroits) d’électeurs au Conseil Municipal.
C’est bien en cela qu’il fallait viser l’autonomie, pour, et là Koz a raison, peser au second tour avant d’envisager un maintien ou une fusion avec une liste dont le projet est proche du notre et dont les personnes sont « ouvertes ».
Alors je veux bien qu’on critique ce qu’il s’est passé à Lyon, ce qui se trame à Montpellier, et dans quelques villes mais bon… Faut pas pousser le bouchon trop loin. »

KaG fait bien de rappeler qu’il y a lieu de s’interroger sur ce qui se trame à Lyon. Et qu’il y a encore plus lieu de s’interroger sur la présence du Modem sur une liste d’union PC-PS-MODEM-PRG aux côtés de… Georges Frêche, qui figure en sixième position sur la liste et qui, outre les positions que l’on sait, déclarait récemment que Nicolas Sarkozy lui ressemblait comme deux gouttes d’eau… précisément dans tout ce que Bayrou fustige chez le premier.

Mais il se trompe en écrivant que je critique l’autonomie. C’est très bien, ce que fait Bayrou à Pau.

Ma question est la suivante : dans combien de cas le Modem prendra-t-il la décision difficile de ne pas soutenir le vainqueur ? Dans combien de cas, par convictions, le Modem soutiendra une liste mal placée, qu’elle soit PS ou UMP ? Il ne s’agit pas, en effet, de considérer comme courageux le choix de soutenir une liste en seconde position quand la première n’aurait aucun réservoir de voix.

Bref, le Modem va-t-il n’a-t-il quitté le rôle de force d’appoint de la droite, qu’il fustige, pour être désormais une force d’appoint alternative : un coup force d’appoint de la droite, un coup force d’appoint de la gauche ?

L’idée d’une majorité de projet est certes intéressante, mais elle interpelle lorsque l’adhésion au projet semble se constituer en même temps qu’évoluent les intentions de vote
. Les projets des candidats ne sont-ils connus qu’à la veille du scrutin ou, pire, qu’une fois connus les sondages sortis des urnes ?

La stratégie du Modem est certes parfaitement compréhensible mais elle se résume en outre à une donnée : avoir des élus partout, ou s’y efforcer, quand bien même il serait minoritaire. KaG titre : « 100% des gagnants ont tenté leur chance ». J’aurais pu titrer, sur ce point : « à tous les coups l’on gagne ».

C’est vrai, KaG a raison de le rappeler, et je l’assume : je n’apprécie pas Bayrou[1]. Je n’apprécie surtout pas une certaine façon de camoufler une stratégie bien politicienne sous de grands principes.

Car le Modem prospère sur un discours de facilités : il y aurait des gens de valeur dans chaque « camp ». C’est une évidence. J’avais écrit, il y a plus d’un an, que je ne pouvais évidemment pas exclure de voter pour un maire tel que, par exemple, Jo Spiegel, dont la sincérité et l’intégrité m’avaient touché… tout socialiste qu’il soit. Il y a, bien évidemment, des personnes admirables dans chacun des camps.

Bien évidemment, aussi, les étiquettes sont réductrices. Nous en faisons tous l’expérience. Il y a bien évidemment des politique, à droite, avec lesquels je ne me sens guère d’affinités. Tout comme il y a des politiques, à gauche, dont je peux me sentir proche.

Alors, le positionnement du Modem est porteur, puisqu’il vogue sur des sentiments répandus qui vont de l’indécision latente qui caractérise certains à la réticence des autres à s’identifier à un « camp » dont ils ne partageraient pas toutes les options. Et ce ne sont pas les positions de François Bayrou, qui approuve ce qui doit l’être et désapprouve ce qui ne doit pas être approuvé, le tout sur une certaine absence de valeurs fortes et précises qui menaceront l’adhésion populaire.

Or, outre le fait que le Modem semble prendre bien tardivement connaissance des projets des autres candidats, j’ai aussi dans l’idée que, pour bien voter, les citoyens ont besoin d’un minimum de visibilité, et de pré-visibilité : lorsqu’un sujet totalement nouveau se présentera, je veux avoir une petite idée de la manière dont se comportera l’équipe en place, de la façon dont elle sera amenée à l’aborder. Il n’y a, bien évidemment, de certitude absolue avec personne, mais il y a à tout le moins une orientation connue, à laquelle l’élu devra aussi se conformer autant que possible (avec plus ou moins de latitude) s’il veut toujours être investi par le parti qui lui fournit l’aide nécessaire à la campgne.

Avec le Modem, on ignore la façon dont elle abordera ces problèmes nouveaux. De deux choses l’une dès lors : soit le mandat donné par les électeurs risque fort d’être trahi, autant que l’on peut l’être lorsque l’on vote sur un positionnement flou. Soit on s’oriente vers un mandat impératif, non souhaitable et étranger à notre conception de la représentation politique.

  1. ça arrive à des gens très bien []

19 commentaires

  • Ce que vous décrivez n’est rien que de très naturel. Dans la plupart des démocraties que nous connaissons, le centre fait l’appoint tantôt de la gauche, tantôt de la droite. Il en était ainsi en France aussi par exemple sous la IIIe république. Dans cette configuration, le centre soutient le plus souvent le camp qui a le vent en poupe, et parfois fait alliance avec le camp le plus faible pour barrer la route à des aventuriers (ce qui aurait pu se passer aux dernières élections en France). Ce qui est plutôt exceptionnel c’est, comme en France, que le centre se retrouve de manière systématique à soutenir la droite ou la gauche.

    L’avantage d’un centre un peu important qui fait l’appoint et les gouvernements, c’est de stabiliser le régime, et plus prosaïquement d’être toujours au gouvernement. La difficulté, c’est que l’électeur ne voit jamais de changement, et plus prosaïquement qu’un tel courant du centre n’est pas très motivant pour d’éventuels militants.

  • « L’idée d’une majorité de projet est certes intéressante, mais elle interpelle lorsque l’adhésion au projet semble se constituer en même temps qu’évoluent les intentions de vote »

    Il m’a semblé, depuis la campagne présidentielle, que c’est très exactement la différence entre l’ouverture bayrouiste et l’ouverture sarkozyste: chez le second, le projet prime sur les personnes en charge de l’appliquer.

  • Ulpien, vous auriez pu ajouter, aussi, la IVème République.

    Pour le reste, je suis bien d’accord avec toi : c’est un fonctionnement bien classique, sous d’autres latitudes, et ce le fut, en d’autres temps. Mais c’est un fonctionnement que je n’apprécie pas. Notamment parce qu’il conduit à entretenir en permanence un lot plus ou moins important de responsables centristes qui, quoi qu’il arrive, trouveront à se caser dans un exécutif. Tu votes à droite ? Tu auras des centristes. Tu votes à gauche ? Tu auras des centristes… Et tant pis s’ils sont minoritaires.

  • L’opportunisme ne me pose pas de problème.
    En Allemagne, les verts sont en train de négocier des coalitions gouvernementales avec l’ensemble des partis politiques représentés au parlement : SPD+Verts+Libéraux dans la Hesse, ou à défaut SPD+Verts+Gauchistes si les libéraux refusent (ce serait dommage mais bon), et CDU+Verts à Hambourg
    Et bien oui, pourquoi refuser des opportunités de faire progresser ses idées ?
    Après tous, les grands partis ne font-ils pas preuve aussi d’opportunisme quand ils utilisent les biais considérables que leur offre le système ultramajoritaire pour assoir leur dupole ?
    Le problème avec le MODEM c’est qu’on a du mal à voir une originalité positive et une cohérence dans ses idées ; on comprend bien à quoi il s’oppose (les « vieux clivages » ; Sarkozy), on voit moins bien ce que les notables conservateurs et les ex-militants de gauche voire d’extrême-gauche défendent en propre et en commun.

  • Dans ce cas, voyons-le pour ce que c’est : un opportunisme bien classique. Et non une quelconque volonté de faire de la « politique autrement ».

    Et comme tu le dis, au moins, avec les Verts, on sait pour quoi l’on vote.

  • @jmfayard

    Tout à fait, et d’ailleurs, les écolos ont même pour vocation de s’allier. Le but est d’influencer les politiques environnementales au fond. La valeur ajoutée pour n’importe quel parti n’est absolument pas la même, et l’opportuniste dans ce cas est tout relatif – il est, en tout cas, militant et donc justifié. C’est même, mais ce n’est que mon humble avis, une évolution souhaitable et prochaine des mouvemenst écolos qui ont trop souvent confondus leurs thèses avec une réthorique d’extrême gauche. Et c’est possible de s’y prendre autrement. Hulot par exemple.

    Dans le cas du MODEM c’est justement l’inverse dans le sens où leur « seule valeur ajoutée », c’est de faire de la « politique autrement ». Faire de la « politique comme avant » avec une ambition de faire de la « politique autrement », je ne vois pas comment ça ne pourrait pas laisser perplexe.

  • Quand on a rassemblé quelques 18% des suffrages d’un premier tour des présidentielles, il me semble légitime de chercher à capitaliser. Le calendrier du quinquennat rend impossible au Modem de le faire aux législatives. Dans le cadre de municipales, avec une ambition d’indépendance, il n’y a guère d’autre moyen que l’opportunisme. Opportunisme légitime donc, rien de choquant à mes yeux.

    Le Centre a au moins deux difficultés de positionnement dans notre pays : il était devenu force d’appoint systématique de la Droite, sans pouvoir y exprimer une quelconque originalité. De plus, il se trouve coincé entre deux idéologies, relativement bien identifiables par les citoyens.

    Je ne suis pas particulièrement fan de François Bayrou, mais je vous trouve sévère quand vous écrivez qu’avec lui on ne sait pas pour quoi on vote.

    Son positionnement aux présidentielles était identifiable et avait sa cohérence. Son programme avait du sens, et de l’originalité. En attestaient par exemple ses propositions en matière de programmation budgétaire, ou de politique vis à vis des PME, identifiées comme le levier de croissance sur lequel agir. On peut être pour ou contre, ou douter de la capacité à mettre en oeuvre ce programme avec une majorité d’idées : tout cela est défendable, mais n’enlève rien au sens de ses propositions.

    Le cadre des municipales est tout autre : quand, par exemple, j’écoute les débats à Paris, Lyon ou Bordeaux, j’ai grand peine à tracer des lignes de séparations claires entre Droite et Gauche. On n’est plus sur l’échiquier des grands principes d’évolution, mais sur celui des attentes immédiates des électeurs. Dans un tel contexte, la stratégie de l’opportuniste est la seule possible pour le Modem. Et dans le cadre de conseils municipaux, je doute qu’elle conduise le Modem à d’énormes grands écarts.

  • « Faire de la politique autrement » : J’admets, effectivement, qu’on en est loin et que ce débat interne nous a fait perdre du monde.
    Beaucoup de militants, desquels je fais partie, se sont un peu cassé les dents sur des gens d’appareil et opportunistes.

    Je ne sais pas si on va parvenir à faire du neuf avec du vieux mais ce sera un passage obligé et on va s’y atteler.

    J’aurais plein d’anecdotes qui vont, au fond, dans ton sens, mais j’en ai tout autant d’adhérents qui sont en train de lutter pour que ça change.

    L’avenir dira si on y parviendra (probablement pas avant 2009 selon moi, malheureusement)

  • Il faut me semble t-il séparer deux éléments bien distincts;

    Le premier, que l’auteur critique, est celui de « l’opportunisme » du MoDem lors de ces élections municipales.
    Pourtant, dans l’absolu, ce parti ne fait qu’essayer d’utiliser au mieux un scrutin dont le fonctionnement ne lui est pas favorable. Faute de pouvoir obtenir seul une majorité lors de ces élections, il a adopté une stratégie d’alliances avec des maires ou têtes de liste modérés quand cela était possible, et une stratégie d’autonomie quand il pouvait éspérer un score plus élevé. il est peu probable que cette statégie le conduise à des alliances avec des personnalités extrémistes ou contestées. Ce parti n’a donc pas trahit ses électeurs, d’autant qu’il avait annoncé la couleur dès le début de sa campagne.

    Ce qui me semble tout à fait surprenant, c’est que l’on puisse taxer cette politique de floue, par rapport à celle menée par l’UMP ou le PS. Ces deux partis ont en effet eux aussi une politique d’alliance à géométrie variable avec le MoDem: celui-ci est alternativement courtisé par ces deux partis, ou farouchement combattu, en fonction des villles, et surtout de la menace qu’il représente. Mais, contrairement au MoDem, dont la stratégie a été annoncée dès le début, ni le PS ni l’UMP n’a annoncé de stratégie nationale vis à vis du MoDem… a ce niveau, on peut considérer que ces deux partis font preuve d’un opportunisme total vis à vis du MoDem.

    Le second consiste en une critique sur une prétendue absence de ligne politique, ou de vision de la société, du MoDem. On s’éloigne ici des élections locales et d’un problème strictement tactique pour aborder un élément fondamental du paysage politique français.

    J’ignore si l’auteur est simplement mal informé ou de mauvaise foi, mais je prendrais par défaut la première hypothèse. Ici encore, je glisserai rapidement sur toute comparaison avec l’UMP et le PS: si l’auteur parvient à me décrire quelle est actuellement la vision politique du PS, je lui tirerai mon chapeau… Quant à l’UMP, j’arrive assez bien à cerner le projet de Mr Sarkozy, mais un peu moins bien celui de l’UMP qui est aussi divisée en de nombreux courants, mais passons.

    Le MoDem a certes un déficit de communication. Il ne dispose pas de beaucoup de personnalités marquantes en dehors de François Bayrou, il est sous-représenté dans les principaux media, et doit reconstruire un appareil après sa transformation en parti populaire. Mais il possède néanmoins une vision de la société parfaitement cohérente, qui a été largement décrite par le candidat Bayrou aux présidentielles.
    Certes, cette échéance passée, il va devoir faire évoluer ce projet, l’adapter à la situation, et étoffer ses propositions, mais il repose néanmoins sur un socle de valeurs assez bien identifiées, que l’auteur retrouvera facilement sur le site de ce mouvement.

    Cela ne signifie pas que l’auteur ait tort sur tous les points: il est ainsi fort exact que François Bayrou semble s’exprimer plutôt dans la critique que dans le constructif en matière de politique nationale, sans que je puisse savoir s’il s’agit là d’un prisme dû aux média ou d’une volonté réelle. iL devra sans doute faire évoluer ce discours pour que le MoDem apparaisse comme une véritable alternative, mais nous sommes encore loin des échéances nationales.

    Il sera paticulièrement intéressant de suivre les propositions de ce parti lors des élections européennes de 2009; traditionnellement pro-européen, l’UDF était en pointe dans ses propositions de réformes de la construction européenne. On attend donc beaucoup de ce parti qui devra être capable de présenter un projet crédible de relance de l’Europe, actuellement engluée dans des luttes de personnes et paralysée par son absorption trop rapide des nombreux pays candidats ces dernières années.

  • Oui, le projet de société du modem est connu : soutenir la candidature de François Bayrou en 2012 😉
    Non mais sérieusement, il est possible de savoir ce que pense le MODEM sans demander à Bayrou ? (Que j’ai plutôt à la bonne par ailleurs)

    Sur le traité de Lisbonne par exemple, le modem a fait une bonne perf’ : le sénateur modem (?) votait typiquement oui sans état d’âme tandis que parmi les 2+1 députés modem (ce qui est suffisament peu pour avoir une position cohérente normalement) Bayrou faisait dans la valse-hésitation (non-participation au vote à l’assemblée sur la modif constitutionnelle, vote oui au congrès, se fait porté pâle lors de la ratification à l’assemblée) tandis que Jean-François Lassale votait farouchement contre et Abdoulatifou Aly … non je ne sais même pas ce qu’il a fait, apparemment il n’a pas participé aux votes.

  • Et si la stratégie du Modem aux municipales n’est pas simplement du survivre, de passer ce cap difficile avec le moins de dégâts possibles, avant de retrouver une configuration politique plus favorable ?

    La séquence législatives/municipales-cantonales est difficile pour le Modem, car les modes de scrutin sont fortement bipolarisants, et ne lui laissent qu’un faible espace d’expression politique, au premier tour, avant d’être immédiatement pris en tenaille au second.

    Mais la situation va changer ensuite. Car la séquence électorale qui suit est de nature toute différente : les européennes et les régionales se joueront à la proportionnelle, et pas au scrutin majoritaire.

    Si le Modem survit aux municipales, il pourra déployer pleinement sa stratégie par la suite, avec un mode de scrutin favorable… Ce qui conduira Bayrou à la présidentielle de 2012 avec un positionnement politique bien plus clair.

    Je crois que c’est cela son calcul. Assez « coup de poker », il est vrai.

    Je crois que c’est aussi l’analyse que fait Sarkozy, d’où l’urgence de « tuer » Bayrou au plus vite, par la politique d’ouverture (en l’attaquant par sa droite: le Nouveau Centre, et par sa gauche: les « socialistes » d’ouverture), quitte à suspendre la politique de rupture pour le moment (d’où l’immobilisme actuel de l’exécutif, plus ou moins bien dissimulé par des gesticulations « médiatiques » de tous ordres).

    Si Bayrou survit aux municipales, il deviendra le principal problème de Sarkozy jusqu’en 2012. S’il meurt, le paysage politique revient à une forte bipolarisation, dans laquelle Sarkozy est bien plus à l’aise.

    Le quinquennat de Sarkozy se jouera à Pau 😉

  • Enfin mais.
    On est au premier tour.
    Les gens sont censés proposer un programme, l’expliquer aux citoyens, et attendre le jugement. Dans cette attente, on supposer que toutes les listes partent égales.
    C’est pour cette raison, par exemple, qu’on détermine des règles de stricte égalité de traitement entre les candidats.

    Après, si y’en a qui veulent s’arranger entre eux avant, et se faire des cadeaux d’électorats locaux dès le premier tour pour assurer un minimum de conseillers municipaux, ça les regarde!

    Les alliances, les compromis, tout ça, c’est au second tour. Quand les citoyens ont donné leur avis.

    Au premier tour, si on pense que Delanoë c’est bien sauf sur des points de détails, on se présente sur les listes de Delanoë et on travaille le détail avec ses équipes.
    Si on pense qu’on peut faire mieux que lui, on se présente et on essaye de convaincre les gens.
    Après, si on est éliminé de la course, on donne une indication éventuellement mais moi j’aime pas qu’on pense que les gens sont liés par leur vote de premier tour.
    Si on reste en course, on est en mesure de faire des choix politiques. Stratégiques. Intelligents. Tout ça. Et en fonction des arrondissements, en plus.

    Après le premier tour.
    Evidemment, on commence à y penser avant, on envisage les éventualités, s’pas. On a des sondages pour ça. On a des contacts avec les uns et les autres.
    Mais la politique claire, c’est : pas d’alliance avant le premier tour.

  • « La stratégie du Modem est certes parfaitement compréhensible mais elle se résume en outre à une donnée : avoir des élus partout, ou s’y efforcer, quand bien même il serait minoritaire. KaG titre : “100% des gagnants ont tenté leur chance”. J’aurais pu titrer, sur ce point : “à tous les coups l’on gagne”.

    Ben ça, on verra. Venu pour une fois sur ce site sans mon loup vénitien, j’invite à consulter mon blog argenteuillais, à chacun de juger s’il y a ou non un « projet de société argenteuillaise » du MoDem, et (en regardant aussi les listes concurrentes, où se sont nichés d’anciens UDF côté droite comme côté gauche) si vraiment promouvoir nos idées sur une liste démocrate, en concurrence avec les deux listes PS « atrides » et avec la liste UMP « Malodore », correspond à la stratégie du « à tous les coups l’on gagne ».

    Après tout, peut-être sommes-nous, mes 52 colistières et colistiers et moi-même, de cyniques calculateurs opportunistes qui nous ignorons ? Heureusement que Koz nous a révélé notre vraie nature !

  • Une stratégie nationale peut toujours souffrir des exceptions locales, en fonction de circonstances spécifiques.

    Comparaison n’est pas raison, soit, mais il y a bien, ailleurs, des listes dissidentes.

  • Si, en plus de ça, vous ne concluez pas d’alliances avec ces listes « atrides » et « malodore », alors, ce sera parfait. Note que je n’ai rien contre l’autonomie.

  • Là, je ne peux pas m’engager, car voici ce à quoi nous nous sommes collectivement engagés :

    À recevoir au soir du premier tour toutes les têtes de liste qui le souhaitent et à écouter leurs engagements sur les points-clés de notre campagne (sur lesquels leurs projets actuels ne répondent pas à nos attentes). Nous voterons ensuite à bulletins secrets sur le choix collectif de la liste pour le second tour. C’est écrit dans notre « profession de foi ».

  • La fin de l’histoire est sur le blog. Nous avons reçu, collectivement, à notre permanence, les deux têtes de liste qui restaient en course (l’un dans la nuit de dimanche à lundi, l’autre le lundi en début d’après-midi). Nous leur avons rappelé nos attentes auxquelles leurs projets ne donnaient pas réponse. Nous leur avons proposé un partenariat cohérent avec les votes des électeurs au 1er tour. Ils ont refusé (je crois que l’un nous accordait en échange de notre soutien une place de conseiller, l’autre deux, ce n’était pas ce que nous appelons un partenariat ou une coresponsabilité).

    Les élections municipale et cantonale s’étant jouées à moins de 51%, j’imagine que l’un des deux se mord les doigts de s’être moqué (à la télé, d’ailleurs) de nous et de nos 5% d’électeurs, et que l’autre se réjouit d’avoir fait l’impasse sur des alliés qui auraient été aussi incontrôlables que nous.

    Le nouveau Conseil compte 2 conseillers qui ont leur carte : l’un sur la liste élue, l’autre sur la liste battue ; l’un et l’autre avaient préféré assurer une place en combattant leur parti, que de participer à la liste votée par les militants (à l’unanimité d’ailleurs, les deux personnes concernées étant sorties de la salle pour éviter de prendre part au vote).

    Moralité : à chacun d’en juger en fonction de sa propre morale ! En recourant si besoin au critère de « blondeur » rappelé par Lisette dans ses commentaires sur un autre billet.

    Ou aux critères de conviction, pourquoi pas. En se demandant ce qui peut engager 53 colistiers, et d’autres, dans un combat mathématiquement perdu d’avance.

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